summaryrefslogtreecommitdiff
diff options
context:
space:
mode:
authornfenwick <nfenwick@pglaf.org>2025-01-22 10:39:58 -0800
committernfenwick <nfenwick@pglaf.org>2025-01-22 10:39:58 -0800
commit27391d750b7fc0880999efb52f2bc363e5e458cd (patch)
treeb49e068509bfede7e1673431eeed09da05397155
parentdd128e6944c18841ecd397cff2925081cbf2ea29 (diff)
NormalizeHEADmain
-rw-r--r--.gitattributes4
-rw-r--r--LICENSE.txt11
-rw-r--r--README.md2
-rw-r--r--old/66834-0.txt8850
-rw-r--r--old/66834-0.zipbin143461 -> 0 bytes
-rw-r--r--old/66834-h.zipbin182542 -> 0 bytes
-rw-r--r--old/66834-h/66834-h.htm12064
-rw-r--r--old/66834-h/images/cover.jpgbin35711 -> 0 bytes
8 files changed, 17 insertions, 20914 deletions
diff --git a/.gitattributes b/.gitattributes
new file mode 100644
index 0000000..d7b82bc
--- /dev/null
+++ b/.gitattributes
@@ -0,0 +1,4 @@
+*.txt text eol=lf
+*.htm text eol=lf
+*.html text eol=lf
+*.md text eol=lf
diff --git a/LICENSE.txt b/LICENSE.txt
new file mode 100644
index 0000000..6312041
--- /dev/null
+++ b/LICENSE.txt
@@ -0,0 +1,11 @@
+This eBook, including all associated images, markup, improvements,
+metadata, and any other content or labor, has been confirmed to be
+in the PUBLIC DOMAIN IN THE UNITED STATES.
+
+Procedures for determining public domain status are described in
+the "Copyright How-To" at https://www.gutenberg.org.
+
+No investigation has been made concerning possible copyrights in
+jurisdictions other than the United States. Anyone seeking to utilize
+this eBook outside of the United States should confirm copyright
+status under the laws that apply to them.
diff --git a/README.md b/README.md
new file mode 100644
index 0000000..7470dc1
--- /dev/null
+++ b/README.md
@@ -0,0 +1,2 @@
+Project Gutenberg (https://www.gutenberg.org) public repository for
+eBook #66834 (https://www.gutenberg.org/ebooks/66834)
diff --git a/old/66834-0.txt b/old/66834-0.txt
deleted file mode 100644
index 0a47a99..0000000
--- a/old/66834-0.txt
+++ /dev/null
@@ -1,8850 +0,0 @@
-The Project Gutenberg eBook of Victor Hugo à vingt ans, by Pierre Dufay
-
-This eBook is for the use of anyone anywhere in the United States and
-most other parts of the world at no cost and with almost no restrictions
-whatsoever. You may copy it, give it away or re-use it under the terms
-of the Project Gutenberg License included with this eBook or online at
-www.gutenberg.org. If you are not located in the United States, you
-will have to check the laws of the country where you are located before
-using this eBook.
-
-Title: Victor Hugo à vingt ans
- Glanes romantiques
-
-Author: Pierre Dufay
-
-Release Date: November 28, 2021 [eBook #66834]
-
-Language: French
-
-Character set encoding: UTF-8
-
-Produced by: Laurent Vogel, Pierre Lacaze and the Online Distributed
- Proofreading Team at https://www.pgdp.net (This file was
- produced from images generously made available by The Internet
- Archive/Canadian Libraries)
-
-*** START OF THE PROJECT GUTENBERG EBOOK VICTOR HUGO À VINGT ANS ***
-
-VICTOR HUGO A VINGT ANS
-
-
-
-
-_DU MEME AUTEUR_
-
-
-Un chapitre inédit de l'Histoire du Costume.--Le
-Pantalon féminin. Préface d'Armand Silvestre
-(Ch. Carrington) 1 vol.
-
-_Etude iconographique sur Ronsard._ Le Portrait,
-le buste et l'épitaphe de Ronsard au
-musée de Blois (H. Champion) 1 vol.
-
-Le Tombeau de Jean de Morvillier et les
-Pleureuses de Germain Pilon (H. Champion) 1 vol.
-
-
-_Sous presse._
-
-Napoléon en Loir-et-Cher. _Blois, 3 avril,
-13 août 1808. Vendôme, 14 août, 30 octobre
-1808, 22 janvier 1809._--Les Gardes
-d'honneur.
-
-
-
-
-PIERRE DUFAY
-
-
-Victor Hugo
-
-à vingt ans
-
-
---_GLANES ROMANTIQUES_--
-
-PARIS
-
-MERCVRE DE FRANCE
-
-XXVI, RVE DE CONDÉ, XXVI
-
-MCMIX
-
-JUSTIFICATION DU TIRAGE:
-
-Droits de reproduction et de traduction réservés pour tous pays.
-
-
-A
-
-MONSIEUR LÉON SÉCHÉ,
-
-_en témoignage de haute et de vive sympathie_.
-
-
-
-
-I
-
-La Jeunesse et les débuts.--Mme Hugo.--Le général Hugo.--Premiers
-succès académiques.--Le _Conservateur littéraire_.--Les _Odes et
-Poésies diverses_.--La seconde femme du Général: Marie-Catherine Thomas
-y Saëtoni, veuve Anaclet d'Almeg.
-
-
-La Bibliothèque de Blois, assez pauvre en manuscrits, a la bonne
-fortune de posséder une quarantaine de lettres autographes de Victor
-Hugo à son père, le général Hugo.
-
-Elles ont trouvé place par extraits dans le tome premier de la
-_Correspondance_ de Victor Hugo[1] et ont fourni à M. Louis Belton,
-avocat à Blois, matière à une fort attachante étude: _Victor Hugo et
-son Père, le général Hugo à Blois_[2].
-
-[Note 1: Victor Hugo: _Correspondance, 1815-1835_. Paris,
-Calmann-Lévy, 1896; in-8º de 383 pp. _Lettres au général Hugo_, pp.
-166-215.]
-
-[Note 2: Louis Belton: _Victor Hugo et son père, le général Hugo_ à
-Blois, d'après les lettres de Victor Hugo conservées à la Bibliothèque
-de Blois et divers documents inédits.
-
-Publiée d'abord dans le tome XVI des _Mémoires de la Société des
-Sciences et Lettres de Loir-et-Cher_, pp. 9-85, cette étude a été
-l'objet d'un élégant tirage à part. Blois, Typ. et Lith. C. Migault et
-Cie, 1902, in-8º de 81 pp.
-
-Cette étude fort bien faite a été souvent mise à contribution au cours
-de ce travail. Des notes, que je ferai suivre des initiales L. B., y
-ont, même, été textuellement empruntées.]
-
-Embrassant une période de quatre ans,--la première est du 4 juillet
-1822 et la dernière du 4 novembre 1826,--ces lettres offrent le très
-vif intérêt d'avoir été écrites par le poète de vingt à vingt-quatre
-ans, à la veille et au lendemain de son mariage. Ainsi, assistons-nous
-aux joies initiales et aux premiers chagrins du ménage, ce pendant que
-paraît et s'épuise la première édition des _Odes et Poésies diverses_
-et que des cendres du _Conservateur littéraire_ ne tardera pas à éclore
-la _Muse française_.
-
-L'_Histoire du Romantisme_ de Gautier--et enthousiasma-t-elle nos
-quinze ans, appareillant nos curiosités en partance vers les floraisons
-inconnues et magiques de Baudelaire!--ne parle pour ainsi dire que de
-la seconde période déjà du Romantisme: Petrus Borel, le lycanthrope,
-farouche et énigmatique, Jehan du Seigneur, Augustus Mac-Keat,
-Philothée O'Neddy, chacun a sa façon de porter le gilet rouge. Cette
-correspondance, au contraire, nous ramène aux temps héroïques de la
-nouvelle école.
-
-Ces dates de 1822 et de 1823 évoquent non point ces satellites qui lors
-de la représentation d'_Hernani_ commençaient à graviter, «grandiloques
-et bousingots», autour de l'astre fulgurant qu'était Hugo, mais les
-ouvriers de la première heure, anciens collaborateurs du _Conservateur
-littéraire_, créateurs de la _Muse_ de demain.
-
-Alfred de Vigny, tôt maître de son instrument, atteint déjà à la
-sereine magnificence de ses poèmes. Plus tard, un froid pourra se
-produire entre Hugo et lui, mais à ce moment, leur affection semble
-sincère et étroite; le chantre d'_Eloa_ sera le témoin de Victor, lors
-de son mariage et sa «tour d'ivoire» n'est point tellement éloignée de
-la terre, qu'il ne soit des fondateurs du nouveau recueil.
-
-Le souci de son exclusive réputation et l'ennui de participer aux
-frais de la publication semblent en avoir éloigné Lamartine, dont les
-_Méditations_ venaient de consacrer le nom. Il ne devait pas tarder,
-d'ailleurs, à y être bientôt malmené.
-
-Hugo et Lamartine semblent, en vérité, s'observer plutôt que s'aimer.
-Le Cygne de Saint-Point se préoccupait, avant tout, de lui-même,
-puis, sa nature paraissait répugner à la collectivité d'un effort,
-ce par quoi se traduit toute école littéraire ou artistique. Malgré
-son singulier éclectisme, on peut dire que la _Muse française_ ne fut
-jamais la sienne.
-
-Mais à côté de la mer de Sorrente et de son «flot hexamètre», eût
-spécifié Corbière, que de talents se dessinaient et donnaient
-alors des espérances de succès et de gloire: Guiraud, Gaspard de
-Pons, camarade de Vigny à la Garde royale, Adolphe de Saint-Valry,
-moins euphoniquement Souillard dans la vie privée et châtelain à
-Montfort-l'Amaury, le toulousain Jules de Rességuier et tant d'autres,
-injustes oubliés de la grande critique, dont les murmures de l'Anio
-n'ont pas empêché l'implacable Léthé de submerger les noms.
-
-Elles sont contemporaines de cette génération et la rappellent,
-ces lettres. Souvent, elles complètent, et rectifient parfois, les
-souvenirs de jeunesse dictés par Olympio à sa femme, dans _Victor Hugo
-raconté par un Témoin de sa Vie_[3].
-
-[Note 3: Édition consultée: _Victor Hugo raconté par un Témoin de
-sa Vie_, avec œuvres inédites de Victor Hugo, entre autres un drame
-en trois actes: _Inez de Castro_. Paris, A. Lacroix, Verbœckhoven et
-Cie, 1867, 2 in-12 de 376; 419 pp.]
-
-Le grand homme aimait trop la légende pour n'en point créer autour de
-lui quelques-unes, surtout lorsqu'elles faisaient bien et prêtaient à
-antithèse. D'où le père bonapartiste et la mère vendéenne.
-
-La gloire claironnante du fils a pu faire négliger assez communément
-celle, assez restreinte, du père, le «héros au sourire si doux[4]», et
-ses _Mémoires_: il ne messied point de le mieux connaître[5].
-
-[Note 4: _La Légende des Siècles: Après la Bataille._]
-
-[Note 5: _Mémoires du général Hugo_, gouverneur de plusieurs
-provinces et aide-major général des armées en Espagne. Paris, Ladvocat,
-1823, 3 in-8º de 175-292, CII; 388 et 480 pp.
-
-Ces Mémoires «contenant l'Histoire abrégée des guerres de la Révolution
-française depuis 1792 jusqu'en 1815, et notamment les campagnes des
-armées du Rhin, de la Vendée, d'Italie, d'Espagne», et la relation des
-deux sièges de Thionville, sont précédés de _Mémoires inédits sur la
-guerre de Vendée_, par le général Aubertin.
-
-Un _Précis historique_, dû à Abel Hugo, _des Événements qui ont conduit
-Joseph Napoléon sur le trône d'Espagne_ sert d'introduction à la
-deuxième partie des _Mémoires du général Hugo_, (T. II; pp. V-CII).]
-
-Dans son autobiographie, les souvenirs d'enfance et de jeunesse de
-Victor Hugo débordent d'affection et de reconnaissance,--c'était
-justice,--pour sa mère, cette Sophie Trébuchet, épousée, en 1796, par
-le général, alors simple capitaine et qui devait être si parfaite et si
-indulgente pour ses enfants, lorsqu'une aventurière corse, plus tard
-épousée, aurait fait abandonner à leur père le domicile conjugal et la
-vie commune.
-
-La silhouette du général apparaît, au contraire, au second plan
-seulement, comme effacée, et ne prend corps qu'au moment où elle prête
-matière à une antithèse connue et souvent répétée.
-
-Les enfants semblent avoir pris depuis longtemps parti contre leur
-père, insoucieux, d'ailleurs, de la pension qu'il leur devrait servir,
-et entre Victor et le général, cela a tout l'air d'une réconciliation.
-
-Ils ne se connaissaient pas ou si peu.
-
-Les lettres de Victor Hugo conservées à la Bibliothèque de Blois, sur
-ce point comme sur d'autres, remettent singulièrement les choses au
-point. L'éloignement entre le père et ses fils était plutôt matériel et
-ceux-ci de savoir fort bien lui réclamer leurs mois de pension, quand
-ils se faisaient trop attendre.
-
-Elles ne sont postérieures que de dix-huit mois à la mort de Mme
-Hugo, ce déchirant chagrin pour Abel, Eugène et Victor, et d'un an
-à peine au second mariage qu'alla perpétrer, presque en cachette,
-le général dans l'Indre et, cependant, elles sont empreintes d'une
-attention respectueuse et continue du fils vis-à-vis du père. Elles
-ne sont même pas exemptes d'une certaine tendresse. On la désirerait
-sans doute plus simple et moins apprêtée, mais n'y avait-il pas entre
-eux le souvenir de leur mère et la présence de «l'Intruse», cette veuve
-Anaclet d'Almet, comtesse de Salcano, auquel le vieux brave n'avait pas
-craint d'associer sa vie.
-
-Quant aux choses de l'esprit, loin de les haïr, le général les aimait
-fort, et, dans sa retraite anticipée, avait conservé pour elles un goût
-très prononcé[6].
-
-[Note 6: Outre ses _Mémoires_, on doit au général Hugo:
-
-_Coup d'œil militaire sur la manière d'escorter et de défendre les
-convois et sur les moyens de diminuer la fréquence des convois et d'en
-assurer la marche: suivi d'un mot sur le pillage._
-
-Paris, 1796, in-12.
-
-Ces considérations ont été jointes au tome Ier des _Mémoires du
-général Hugo_, pp. 209-255.
-
-_Mémoires sur les moyens de suppléer à la traite des nègres par des
-individus libres, et d'une manière qui garantisse pour l'avenir la
-sûreté des colons et la dépendance des colonies._
-
-(Publié sous le pseudonyme de Genty, cet ouvrage parut à Blois, 1818,
-in-8º).
-
-_Journal historique du blocus de Thionville en 1814, et de Thionville,
-Sierck et Rodemack en 1815, contenant quelques détails sur le siège de
-Longwy_; rédigé sur des rapports et mémoires communiqués par M. A.-A.
-M***, ancien officier d'état-major au gouvernement de Madrid.
-
-Blois, 1819, in-8º.
-
-_L'Aventure tyrolienne_, par Sigisbert (roman).
-
-Paris, 1826, 3 in-12.
-
-(Est-ce à ce roman que, sous un autre titre, faisait allusion Méry dans
-sa conversation avec les Goncourt: «Méry nous raconte la vente qu'il
-conclut au prix de 600 francs, d'un roman du général Hugo, le père de
-Victor Hugo, qui s'appelait la Vierge du Monastère.» (_Journal des
-Goncourt_, tome II, 1862-1865, Paris, Charpentier, 1887, in-12; 18 mai
-1864, p. 198). Méry était en effet revenu à Paris en 1824.
-
-Peu de temps avant sa mort, en 1827, le général Hugo avait tenté
-d'organiser une souscription pour la publication d'un ouvrage demeuré
-inédit.
-
-Prospectus de l'ouvrage intitulé: _Des grands moyens accessoires de
-défense et de conservation aujourd'hui indispensables aux places
-fortes, aux armées, aux colonies et aux États qui les possèdent_.
-
-Paris, 1827, in-8º.
-
-Enfin, il laissait un certain nombre de manuscrits dont M. Louis Belton
-a relevé les titres dans l'inventaire établi après son décès:
-
-«La duchesse d'Alba (1820).
-
-«Le tambour Robin (1823).
-
-«L'Ermite (ou le Solitaire) du Lac.
-
-«L'épée de Brennus.
-
-«Perrine, ou la nouvelle Nina, anecdote napolitaine.
-
-«L'Intrigue de Cour, comédie en trois actes.
-
-«La Permission, anecdote.
-
-«Variante des Amants ennemis (1824).
-
-«Joseph, ou l'Enfant trouvé (1825).
-
-«Essai complémentaire sur le commandement des places de guerre et
-autres.
-
-«Minutes (antérieures à 1826) de la défense des nations, et de leurs
-grands intérêts maritimes et coloniaux.
-
-«Enfin le général préparait un ouvrage, et il avait préparé des notes
-sur les pensions des veuves de militaires.»
-
-(Louis Belton: _Victor Hugo et son père, le général Hugo, à Blois_, p.
-19).]
-
-Les craintes qu'inspirait deux ans plus tôt la collaboration d'Eugène
-et de Victor au _Conservateur littéraire_,--n'allaient-ils point
-négliger par trop leurs études de droit[7]?--semblent évanouies. Il ne
-leur tient pas rigueur d'avoir préféré l'incertaine fortune des lettres
-à l'avenir réputé sûr de Polytechnique, ce rêve de tous les parents de
-province et même de Paris.
-
-[Note 7: M. Émile Paul, dans le _Catalogue de la Bibliothèque
-romantique_ de M. J. Noilly (Paris, A. Labitte, 1886), fournit à ce
-sujet la curieuse note que voici:
-
-«_Lettre autographe_ du général Hugo, père du poète, au doyen de la
-Faculté de droit de Paris; Blois, le 28 avril 1820, 1 p. 1/2 in-4º. Il
-s'informe auprès du doyen de la Faculté de droit de Paris si Eugène et
-Victor Hugo suivent leurs cours. Il craint qu'une entreprise littéraire
-dont il a entendu parler (le _Conservateur littéraire_) n'absorbe leur
-argent et ne les détourne de leurs études.»]
-
-Les débuts de Victor étaient, au reste, assez glorieux pour le
-rassurer sur ce point. Nul besoin d'employer vis-à-vis de lui le verbe
-comminatoire.
-
-Les délassements intellectuels n'étaient point étrangers à l'ancien
-défenseur de Thionville: il les aimait.
-
-Une seule chose aurait pu l'inquiéter peut-être: la détresse morale
-d'Eugène..., il ne pouvait la soupçonner.
-
-Le pauvre garçon était déjà bizarre, avant que d'être fou.
-
-La politique ne semblait point davantage devoir les séparer. Si le
-général Hugo devait de la reconnaissance au roi Joseph, il n'avait
-jamais eu beaucoup à se louer de Napoléon. Maréchal de camp des armées
-du roi d'Espagne depuis le 20 août 1809, à peine si, à sa rentrée en
-France, en juillet 1813, l'Empereur lui avait reconnu le grade de major
-dans l'armée française. Comme tel, il avait été appelé, le 9 janvier
-suivant, à défendre Thionville contre les troupes alliées.
-
-L'on sait ce que cette défense de quatre-vingt-huit jours--il la devait
-renouveler en 1815--comporta d'héroïsme et d'intelligence. Le général
-en a écrit le _Journal_, et, tout en le mettant en demi-solde, Louis
-XVIII, loin de lui tenir rigueur, lui avait auparavant accordé la croix
-de chevalier de l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis (1er
-novembre 1814) et le grade de maréchal de camp des armées françaises
-(21 novembre 1814), pour prendre rang à la date de sa rentrée en
-France, 11 septembre 1813.
-
-Quelques mois plus tard, le général était ainsi qu'un de ses frères, le
-colonel Louis-Joseph, promu par la même ordonnance, au grade d'officier
-de la Légion d'honneur[8].
-
-[Note 8: Ordonnance du 14 février 1815 (_Moniteur universel_, 19
-février 1815).]
-
-Sauf un commandement actif, il n'avait donc pas à en vouloir trop aux
-Bourbons, et son bonapartisme, pour le moins douteux[9], n'avait
-point à s'offusquer du royalisme ardent, alors si bien porté, dont
-témoignaient ses fils et dont ils firent montre dans le _Conservateur
-littéraire_[10].
-
-[Note 9: Lettre à M. le Comte Roger de Damas, gouverneur pour le
-Roi, à Nancy:
-
-Thionville, le 18 avril 1814.
-
-Monsieur le Comte,
-
-La brave garnison que je commande, mon conseil de défense et moi, avons
-unanimement adhéré le 14 aux actes du Sénat.
-
-Enfermés pendant quatre-vingt-huit jours dans cette forteresse, nous y
-avons été fidèles à l'oriflamme de l'honneur: c'est vous rappeler celui
-d'Henri IV.
-
-En combattant nous n'avons pas attendu les éloges des hommes; l'amour
-sacré de la patrie nous animait. Que le bon prince qui vient régner
-sur nous daigne sourire à notre constance, et nous en aurons reçu le
-prix. Nous avons été fidèles et loyaux sous l'Empereur; le serment qui
-nous enchaîne au roi Louis XVIII est la garantie que nous le serons
-également sous lui. Donnez à cet auguste monarque de la confiance dans
-sa brave garnison de Thionville; elle y répondra noblement, elle saura
-mourir pour sa gloire et pour son service.
-
-Je vous prie, etc.
-
-Le général Hugo.
-
-(_Mémoires du général Hugo_, tome III, notes et pièces justificatives,
-p. 467).]
-
-[Note 10: _Le Conservateur littéraire._ A Paris, chez Anthe.
-Boucher, imprimeur-éditeur, rue des Bons-Enfants, nº 34.
-
-Décembre 1819-mars 1821; 30 livraisons formant 3 volumes in-8º.
-
-En épigraphe, au-dessous du titre, à partir de la seconde livraison:
-
- ... Fungar vice cotis acutum
- Reddere quæ ferrum valet, exsors ipsa secandi.
-
-(Hor.)
-
-Il faut lire en quels termes le brave M. Agier, qui, en 1816, avait été
-président des _Francs régénérés_, encourageait dans le _Conservateur_,
-dont le _Conservateur littéraire_ cuidait être le supplément, les
-débuts de ses jeunes confrères:
-
-«Il y a dans cette honorable entreprise quelque chose de plus
-intéressant, de plus touchant encore, c'est son motif, dont MM. Hugo,
-que nous n'avons point l'avantage de connaître, nous pardonneront de
-révéler ici le secret. L'éducation de ces intéressants jeunes gens a
-été dirigée par une mère distinguée, qui a pensé de bonne heure que de
-bons principes et des talents formaient la seule fortune qui pût être
-à l'abri des révolutions, la seule arme avec laquelle on pût ne pas se
-défendre de l'envie, de la calomnie, mais la braver. Maintenant, fils
-reconnaissants, ils essaient d'acquitter une dette aussi sacrée que
-douce. Ils doivent à leur mère une seconde vie: ils veulent soutenir,
-embellir la sienne; et pour y parvenir, ils unissent la fraternité
-du talent à la fraternité du sang. Heureux jeunes gens d'avoir une
-mère qui ait senti le prix de l'éducation! Heureuse mère de voir
-ainsi couronner ses soins! Outre l'utilité et la bonne rédaction du
-_Conservateur littéraire_, c'est donc la piété filiale et maternelle
-qui le recommande à tous les amis des lettres et du bien....» (_Le
-Conservateur_, tome VI, 1820, p. 465). Ce passage a été reproduit par
-M. Ch.-M. Des Granges dans son très intéressant volume: _La Presse
-Littéraire sous la Restauration_ dont nous avons souvent mis à profit
-la précieuse documentation.
-
-M. Agier ne se contentait point d'être pompier; en mars 1815 il avait
-troqué sa robe de substitut du procureur général, pour l'uniforme de
-capitaine d'une compagnie de volontaires royaux!
-
-Quant au légitimisme ultra du _Conservateur littéraire_, la disparition
-de son aîné, en 1820, ne l'affaiblit en rien, et dans la préface du
-tome II (avril 1820), les «intéressants jeunes gens», que louait si
-fort M. Agier, de clamer sur le mode majeur leurs opinions:
-
-«Nous continuerons donc de servir autant qu'il sera en nous le trône
-et la littérature; trop heureux si nous pouvons ranimer le goût des
-lettres et éveiller de jeunes talents; plus heureux encore, si nous
-pouvons propager le royalisme et convertir aux saines doctrines de
-généreux caractères!.....
-
-«Enfin, puisque notre redoutable aîné, le _Conservateur_, a cessé
-de paraître, nous promettons de conserver intact l'héritage de
-saints principes qu'il nous a légués avec son titre; nous espérons
-que ses honorables rédacteurs reconnaîtront entre eux et nous une
-confraternité, sinon de talent, du moins de zèle et d'opinions; et
-nous croyons dire assez quel haut prix nous attachons à ce titre de
-royalistes, en ajoutant que cette seconde confraternité ne nous paraît
-pas moins glorieuse que la première.»
-
-Cf: Ch.-M. Des Granges: _Le Romantisme et la Critique.--La Presse
-littéraire sous la Restauration_, 1815-1830. Paris, Société du Mercure
-de France, 1907, in-8º, de 386 pp.]
-
-De ses trois fils, Victor était, comme on le sait, le plus jeune,
-Abel étant né à Paris le 15 novembre 1798 et Eugène à Nancy, le 29
-fructidor an VIII (16 septembre 1800).
-
-Après avoir fait partie des pages du roi Joseph, ancien officier
-d'état-major à quinze ans! Abel était venu retrouver ses frères. Ils
-avaient mis leurs jeux, puis leurs travaux en commun. Si en 1822
-Victor Hugo connaissait déjà la gloire, par deux mentions à l'Académie
-française[11] et par le lis et l'amarante d'or de l'Académie des
-Jeux Floraux, qui, le 28 août 1820, l'avait nommé maître ès jeux
-floraux[12], sans parler des _Odes et Poésies diverses_ qui venaient
-de paraître[13]. Abel et Eugène avaient glané, eux aussi, quelques
-lauriers académiques: Abel devait être couronné, en décembre 1822, par
-la Société d'Émulation de Cambrai, pour son _Ode sur la bataille de
-Denain_[14] et Eugène avait déjà obtenu, en 1818 et en 1819, un souci
-réservé et une mention des Jeux Floraux, pour une _Ode sur la mort du
-duc d'Enghien_[15] et une autre sur celle de _S. A. R. Louis-Joseph de
-Bourbon, prince de Condé_.
-
-[Note 11: Victor Hugo avait, on le sait, obtenu en 1817, à l'âge de
-quinze ans, une neuvième mention pour le sujet, mis au concours le 5
-avril 1815, durant les Cent-Jours, par la seconde classe de l'Institut
-impérial pour le prix de poésie: _Le bonheur que procure l'étude dans
-toutes les situations de la vie._
-
-La pièce de Victor Hugo, inscrite sous le nº 15, avait pour épigraphe
-ce vers d'Ovide:
-
- _At mihi jam puero cœlestia sacra placebant._
-
-Deux ans plus tard, en 1819, il avait obtenu une nouvelle mention,
-ayant, cette fois, traité comme sujet de concours: _Avantages de
-l'enseignement mutuel._
-
-Des fragments de ce discours ont été publiés par Victor Hugo dans
-_Littérature et Philosophie mêlées_.]
-
-[Note 12: M. Edmond Biré a relevé dans son _Victor Hugo avant 1830_
-(Paris, Jules Gervais; Nantes, Emile Grimaud, 1883, in-12 de 533 pages)
-la liste des succès du poète aux Jeux Floraux:
-
-1819.--_Les Derniers Bardes_; mention.
-
-_Les Vierges de Verdun_; amarante réservée.
-
-_Le Rétablissement de la Statue de Henri IV_; lis d'or.
-
-1820.--_Moïse sur le Nil_; amarante d'or réservée.
-
-Par lettre du 28 avril, Victor Hugo avait été nommé _maître ès jeux
-floraux_, et proclamé tel dans la séance du 3 mai suivant.]
-
-[Note 13: _Odes et Poésies diverses._ Paris, Pélicier, libraire,
-place du Palais-Royal, nº 243, 1822.
-
-Très médiocre comme édition, ce recueil contenait, outre les premières
-odes: _Raymond d'Ascoli_, élégie; _Les Deux Ages_, idylle; _Les
-Derniers Bardes_, poème, qui légitimaient la seconde partie du titre du
-volume, et disparurent avec elle, en 1828, de l'édition définitive.
-
-Envoyés au concours de l'Académie des Jeux Floraux, en 1819, où ils
-n'obtinrent qu'une mention, publiés ensuite dans le _Conservateur
-littéraire_, _Les Derniers Bardes_ devaient prendre place, plus tard,
-dans _Victor Hugo raconté par un Témoin de sa Vie_.]
-
-[Note 14: «Le prix de poésie a été décerné à M. Abel Hugo, pour une
-ode sur la bataille de Denain». (Le _Moniteur universel_, 11 décembre
-1823).]
-
-[Note 15: C'est là, avec les _Stances à Thaliarque_, traduites
-d'Horace, la seule pièce de vers d'Eugène Hugo, publiée par le
-_Conservateur littéraire_, dont une note spécifie, tome Ier, p. 320,
-au sujet de MM. Hugo «que deux de ces messieurs seulement, l'aîné et le
-plus jeune (Abel et Victor) comptent parmi les rédacteurs».]
-
-A Blois, où il s'était retiré, le général Hugo, créé par Joseph comte
-de Siguenza[16]--titre qu'il ne devait porter que plus tard--en
-souvenir et en récompense des défaites qu'il avait infligées à
-l'Empecinado, s'était d'abord installé au château de Saint-Lazare,
-maison bourgeoise luxueuse pour l'époque, située hors la ville et
-aujourd'hui transformée en annexe de l'Asile d'aliénés, qu'il avait
-acheté 36.000 francs[17].
-
-[Note 16: Dans son _Armorial du Premier Empire_ (Paris, 1894-1897,
-4 vol. in-8º), le Vicomte A. Révérend parle bien en note du général
-Hugo (tome II, p. 323), mais par une singulière inadvertance, il le
-donne pour le grand-père et non comme le père du poète et substitue au
-comté de Siguenza celui de Gogolludo:
-
-«Le général Hugo, grand-père du célèbre poète, qui fut pair de France,
-appartenait à une autre famille et avait reçu de Joseph Bonaparte, roi
-d'Espagne, le titre de comte de Cogolludo, qui ne fut pas l'objet d'une
-confirmation impériale.»]
-
-[Note 17: «L'acquisition, faite d'abord sous le nom d'un tiers, ne
-fut régularisée à son profit que le 1er mai 1822, par un acte devant
-Me Pardessus, notaire à Blois.»
-
-Le château et le domaine de Saint-Lazare «comprenaient à cette époque
-une grande maison de maître, logement de closier et de jardinier,
-bâtiments d'exploitation: pressoir garni de ses ustensiles, cour,
-basse-cour, jardins, promenades, charmilles, bosquets, vignes et terres
-labourables, le tout en un seul clos entouré de murs, et contenant 9
-hectares 72 ares 48 centiares». (L. B.).
-
-Léproserie au moyen âge, Saint-Lazare formait, en 1789, un prieuré
-conventuel de Génovéfains qui fut remis à la Nation le 6 décembre 1790
-et vendu, par adjudication publique, le 9 février 1791.]
-
-Un second mariage n'avait point tardé à suivre, comme il a été dit, la
-mort de Sophie Trébuchet. Moins de trois mois après, le 6 septembre
-1821, à 6 heures du soir, il épousait devant l'officier de l'état civil
-de la commune de Chabris (Indre), le marquis de Béthune-Sully, une
-veuve d'origine corse: Marie-Catherine Thomas y Saëtoni, veuve Anaclet
-d'Almeg.
-
-L'acte de mariage est peu connu[18] et n'est point dénué d'intérêt. Il
-fixe deux dates, et, à l'orthographe près, fournit les noms exacts de
-l'aventurière que le général Hugo allait épouser à Chabris[19]:
-
-[Note 18: Je m'étais adressé pour avoir le texte de l'acte de
-mariage du général Hugo, à M. le Maire de Chabris, ignorant alors qu'il
-avait déjà été reproduit par le Dr G. Patrigeon dans une intéressante
-notice qu'il y aurait injustice à ne point citer: _Excursions à travers
-le passé.--Le père de Victor Hugo (Général Joseph-Léopold-Sigisbert
-Hugo) à propos de son deuxième mariage à Chabris en septembre
-1821._--Châteauroux, A. Mellotée, 1892, in-8º, de 21 pp.
-
-Cette étude avait d'abord été publiée par la _Revue du Berry_ et par le
-_Bulletin du Musée municipal de Châteauroux_.]
-
-[Note 19: M. Edmond Biré fixe, en effet, d'après les Archives
-municipales de Nancy, le second mariage du général à la date du 20
-juillet 1821 et non du 6 septembre. Marie-Catherine y Saëtoni y devient
-Marie-Catherine Thomas y Sactoin. D'autre part, l'acte de son décès, à
-l'état civil de Blois (1858) ne donne pas les noms de ses père et mère.]
-
-Nº 10
-
-Hugo Joseph-Léopold-Sigisbert
-
-et
-
-Marie-Catherine
-Tomat Isaétony
-
-
-_Du 6 Septembre 1821_
-
- Aujourd'hui six septembre mil huit cent vingt-un, à six heures
- du soir, par devant Nous, Louis, marquis de Béthune Sully,
- chevalier de l'ordre Royal de la Légion d'honneur, maire et
- officier de l'état-civil de la commune de Chabris, canton de
- Saint-Christophe, arrondissement d'Issoudun (Indre), sont comparus M.
- Joseph-Léopold-Sigisbert Hugo, ancien officier général, domicilié à
- Nancy[20], département de la Meurthe, né à Nancy le quinze novembre
- mil sept cent soixante-treize, fils majeur de feu Joseph Hugo, vivant
- propriétaire, décédé à Nancy, le quinze messidor, an sept et de feue
- Marguerite Michaud, décédée aussi à Nancy le vingt-trois février mil
- huit cent quatorze.
-
-[Note 20: Le général Hugo résidait, en fait, à Blois, depuis
-plusieurs années.]
-
-D'une part,
-
- Et Dame Marie-Catherine Tomat Isaétony, domiciliée à Chabris[21],
- Comtesse de Salcano, née à Cervione, le cinq novembre mil sept cent
- quatre-vingt-quatre, veuve de Anaclet d'Almay, vivant propriétaire,
- décédé à la Havane, le quinze août mil huit cent dix-sept, fille
- majeure de feu Nicolas de Ligny Tomat, décédé en Corse le premier
- novembre mil huit cent trois et feue Lina Isaétony de Compolor,
- décédée à Cervione le quinze décembre mil sept cent quatre-vingt-cinq,
-
-[Note 21: «Plus exactement elle résidait au Château de Beauregard,
-habitation du marquis de Béthune-Sully, dont elle était l'hôte» (Dr
-Patrigeon)... passagère, car la veuve d'Almeg était depuis 1816,
-propriétaire à Blois, et cet acte de l'état civil n'était que la
-consécration des liens... religieux (?) qui depuis longtemps déjà
-l'unissaient au général Hugo.]
-
-D'autre part,
-
- Lesquels nous ont requis de procéder à la célébration du mariage
- projeté entre eux et dont les publications ont été faites dans cette
- commune les dimanches vingt-deux et vingt-neuf juillet dernier et
- dans la ville de Nancy, les dimanches vingt-deux et vingt-neuf
- juillet aussi dernier, d'après qu'il résulte du certificat de
- Monsieur l'adjoint dudit Nancy, en date du dix-huit août dernier,
- signé Morville, adjoint.
-
- Aucune opposition audit mariage ne nous ayant été signifiée, vu aussi
- la permission de mariage accordée par le Ministre Secrétaire d'État
- au département de la Guerre, en date du vingt-huit août dernier,
- faisant droit à leur réquisition, après leur avoir donné lecture
- de toutes les pièces ci-dessus mentionnées, ainsi que du chapitre
- six du code civil: _Du Mariage_; nous avons demandé au futur époux
- et à la future épouse s'ils veulent se prendre pour mary et femme;
- chacun d'eux nous ayant répondu séparément et affirmativement, nous
- avons déclaré: Au nom de la loi, que Joseph-Léopold-Sigisbert Hugo
- et Marie-Catherine Tomat Isaétony sont unis par le mariage, dont
- acte fait à la mairie de Chabris, les jour, mois et an que dessus,
- en présence des sieurs Jacques Rousseau, chevalier de l'ordre royal
- de la Légion d'honneur, âgé de quarante-six ans[22], de Jacob
- Schiésingeyer, cocher de M. le marquis de Béthune Sully, âgé de
- trente-quatre ans; de Chantreau Maurice, homme d'affaires de M. de
- Béthune, âgé de quarante-huit ans, et de Nicolas Kallenborenne,
- tailleur d'habits, âgé de trente-cinq ans, tous demeurant commune
- de Chabris et ont, lesdits comparants et témoins, signés avec Nous,
- après lecture faite.
-
-[Note 22: Ancien soldat de l'Empire, Jacques Rousseau était adjoint
-au maire de Chabris.
-
-«Il n'y eut pas de bénédiction nuptiale à l'église de Chabris. Aucun
-contrat ne fut passé en l'étude de Me Jaupitre, notaire de la
-localité» (Dr Patrigeon).]
-
-_Le Général Hugo_
-
-_Veuve Dalmay_
-
-_Rousseau, Jacob Schiésingeyer, Chantreau, Kallenborenne,
-Le Marquis de Béthune Sully._
-
-L'on connaît par Edmond Biré, le singulier faire-part que le général
-adressa en cette occasion à ses connaissances:
-
-_M._
-
- Monsieur le général Léopold Hugo a l'honneur de vous faire part qu'il
- vient de faire légaliser, par devant M. l'officier public de Chabris
- (Indre), les liens purement religieux qui l'unissaient à Madame veuve
- d'Almé, comtesse de Salcano.
-
-Saint-Lazare, près Blois[23].
-
-[Note 23: Edmond Biré: _Victor Hugo avant 1830_, p. 233.]
-
-La religion a parfois bon dos... Victor, cependant, se contenta
-d'ignorer ainsi que ses frères, la seconde femme du général «la femme
-pour laquelle il a quitté sa famille[24]» jusqu'au jour où les soins
-donnés à son frère Eugène et à son petit Léopold amenèrent entre le
-beau-fils et la belle-mère un rapprochement passager.
-
-[Note 24: Victor Hugo: _Lettres à la Fiancée_, 1820-1822, Paris,
-Fasquelle, 1901, in-12 de 340 pp. Note, p. 231.]
-
-
-
-
-II
-
-Les fiançailles et le mariage.--Les lettres de Victor à son père.--La
-_Société littéraire de Blois_.--Une pension longue à toucher.--Le
-colonel Louis Hugo.--_La Révolte des Enfers._--Un ban à racheter.--Un
-mariage d'amour.
-
-
-Au surplus, il avait d'autres préoccupations en tête que sa belle-mère.
-Il était amoureux. Le clair roman éclos sous les frais ombrages du
-jardin de la rue des Feuillantines touchait à son dénouement. Depuis
-près d'un an, au retour du voyage de Dreux, il était fiancé de fait
-à Mlle Adèle Foucher, la camarade des jeux de leur enfance et la
-gracieuse voisine de la rue du Cherche-Midi. L'autorisation de son
-père et une demande régulière lui importaient autrement que «l'épouse
-actuelle», du général, Marie-Catherine Thomas y Saëtoni.
-
-Le vendredi 8 mars 1822, il avait écrit au général, pour lui demander
-son autorisation; elle lui parvenait enfin le 13 mars, et un court
-billet des _Lettres à la Fiancée_ témoigne de la joie sans mélange,
-s'il n'y eût eu «un nuage»,--le nuage était l'intruse--de Victor-Marie
-Hugo[25].
-
-[Note 25: _Lettres à la Fiancée_, p. 230.]
-
-Cette année-là, M. et Mme Foucher avaient loué pour deux mois, dans
-la grande banlieue de Paris, à Gentilly, une maison de campagne où
-ils vinrent passer avril et mai. Agréé officiellement comme fiancé, à
-la suite de l'assentiment de son père, le poète fut autorisé à venir
-habiter, près de la bien-aimée, «une vieille tourelle de l'ancienne
-construction où il y avait une chambre, vrai nid d'oiseau ou de
-poète[26]». Il prenait ses repas auprès d'elle, et pouvait lui faire
-sa cour, à la condition expresse de ne jamais rester seul avec elle.
-Aussi ce qu'il ne pouvait lui dire, il le lui écrivait, et même durant
-les deux mois où ils vécurent presque côte à côte, la correspondance ne
-chôma point entre eux.
-
-[Note 26: _Victor Hugo raconté par un Témoin de sa Vie_, tome II,
-p. 55.]
-
-Victor Hugo, dans son autobiographie a joliment évoqué cette maison de
-Gentilly, le jardin où se promenaient les amoureux, leurs voisins, les
-fous de Bicêtre, et ce gentil garçon, amené un jour par Paul Foucher,
-qui avec ses douze ans et ses cheveux d'un blond de lin, «imitait un
-ivrogne avec une facilité et une vérité extraordinaires».
-
-«Il se nommait Alfred de Musset[27].»
-
-[Note 27: _Victor Hugo raconté par un Témoin de sa Vie_, t. II, p.
-57.]
-
-La maison existe toujours, et l'un des hommes qui connaissent le
-mieux Paris et ses environs, dont il s'est fait l'historiographe par
-excellence M. Fernand Bournon, en donnait fort élégamment ces temps
-derniers la description dans son état actuel[28].
-
-[Note 28: Fernand Bournon: _Victor Hugo à Gentilly_, Paris,
-Lucien Gougy, 1906, in-8º de 10 pp. (Publication de la Société «Les
-Hugophiles»).]
-
-Ces deux mois furent vite passés. En juin, les Foucher regagnèrent, rue
-du Cherche-Midi, l'hôtel de Toulouse, où séait le Conseil de guerre.
-M. Foucher en avait longtemps tenu le greffe, qu'il avait cédé, depuis
-quelques années, à son beau-frère M. Asseline, et y avait cependant
-conservé son appartement.
-
-Le premier volume des _Odes_ paraissait à ce moment[29]; et, de la rue
-du Dragon, attendant, pour que le mariage ait lieu, le versement de la
-pension promise sur la cassette royale, Victor Hugo avait repris sa
-correspondance journalière avec sa fiancée, à laquelle ne tarda point à
-s'en joindre une autre, assez suivie, avec son père, le général.
-
-[Note 29: Les _Odes et Poésies diverses_ parurent en juin 1822,
-chez Pélicier, libraire, place du Palais-Royal. Il éditait, la même
-année, les _Romances historiques traduites de l'espagnol_ d'Abel Hugo,
-qui avait été l'intermédiaire entre le poète et le libraire. Pélicier
-ne fit point fortune et ses affaires furent moins que brillantes. Il
-méritait mieux cependant, ne publia-t-il point, toujours en 1822, les
-premiers _Poèmes_ d'Alfred de Vigny. Ils tenaient trop du chef-d'œuvre
-pour ne point passer inaperçus.
-
-Témoin cette phrase du _Figaro_, du 28 mai 1829:
-
-«Les poèmes de M. de Vigny avaient été publiés séparément, sans faste
-et sans prôneurs; longtemps il a fait partie des dieux inconnus de la
-_Muse française_;...»
-
-Plus perspicace, un rédacteur anonyme du _Moniteur_ rendit cependant
-compte des deux volumes à la date du 29 octobre 1822, unissant Victor
-Hugo et Alfred de Vigny dans l'éloge, comme ils l'étaient alors par
-l'amitié:
-
-«Ils nous pardonneront, disait ce journal, de n'avoir qu'une seule
-couronne pour leur double triomphe; nous ne nous pardonnerions pas
-de l'arrêter plus longtemps sur un front que sur l'autre: ces deux
-talents ont une même source, le cœur; tous deux sont doués de force
-et de grâce; ils ont tous deux initié la poésie au secret des plus
-intimes émotions. La moindre préférence serait une grande injustice, et
-cependant, comme pour doubler nos plaisirs en les variant, si tout est
-égal entre eux, rien n'est pareil, ni le système de composition, ni la
-facture du vers, ni le coloris, ni les mouvements du style.»
-
-Léon Séché: _Alfred de Vigny_ et son temps. Paris, A. Juven, S. D.
-in-8º de XV; 376 pp., p. 107.]
-
-L'écriture de ces lettres est courante, assez fine même. Ce n'est point
-encore l'écriture définitive, si connue du maître. Çà et là cependant,
-des hampes de lettres, fortement appuyées, égratignant presque le
-papier, en trahissent déjà la griffe.
-
-Elles sont simplement signées Victor,--un et quatre ans plus tard et
-dans deux lettres seulement apparaîtront les initiales V. M. H.,--le
-prénom du poète entouré d'un paraphe délié, et sont d'abord adressées.
-
-«A Monsieur
-
-Monsieur le général Hugo
-à sa terre de Saint-Lazare,
-près Blois.»
-
-Le plus souvent, Victor tient la plume pour ses frères, donne de leurs
-nouvelles, excuse leur silence et rappelle au père la pension dont les
-mensualités ne sont pas toujours exactement servies.
-
-Abel est très occupé, Eugène toujours bizarre--le roman se vivait,
-hélas! en partie double--la correspondance est impartie au plus jeune.
-Nul ne saurait mieux flatter l'orgueil du père, puis par Paris, et
-jusqu'à Meudon,--encore qu'on n'en fût plus au _Voyage de Paris à
-Saint-Cloud par mer_, c'était encore presque une expédition!--il
-faisait si bien les courses du général, et elles étaient nombreuses.
-
-Non content de lire et d'écrire, (il lui faut savoir gré de ne s'être
-point attelé à une traduction d'Horace ou des Géorgiques), le général
-a eu l'inconsciente ironie de vouloir fonder, à Blois, une société
-littéraire! Et l'on ne saurait croire combien de pas et démarches il
-faut, pour ne point aboutir à faire autoriser par le gouvernement une
-telle chimère.
-
-Littéraire ou non, nulle société n'avait, cette année-là, chance
-d'être autorisée. Saumur, Belfort, La Rochelle, trois conspirations
-militaires avaient marqué l'année 1822. Condamnations et exécutions:
-les hommes de 1815, revenus au pouvoir, s'étaient montrés implacables.
-L'on poursuivait jusqu'à Béranger, et un autre chansonnier, Eugène de
-Pradel, se voyait, en mai, condamner à six mois de prison.
-
-Victor ne se rebute point cependant. Du ministère de l'Intérieur, où
-M. Lelarge de Lourdoueix[30] présidait à la division des beaux-arts,
-sciences et belles-lettres, à la direction de la police, que M.
-Franchet-Desperey[31] devait à son mariage avec la cadette des
-Sainte-Luce, il voit de près et peut admirer les rouages de notre
-administration. C'est presque un chapitre de Courteline: un dossier
-perdu.
-
-[Note 30: Jacques-Honoré Lelarge de Lourdoueix, né en 1787 au
-château de Beaufort, près Boussac (Creuse). Après avoir fait ses études
-à l'ancien collège de Pont-Levoy (Loir-et-Cher), et un court passage
-dans l'administration, il se vit confier la rédaction de la _Gazette de
-France_, qu'il quitta momentanément pour prendre en 1821 la direction
-de la division des beaux-arts, sciences et belles-lettres au ministère
-de l'Intérieur. Démissionnaire à la chute de M. de Villèle et à
-l'avènement du ministère Martignac, il devint à la _Gazette de France_
-le collaborateur de M. de Genoude, à qui il succéda en 1849. Il est
-mort à Paris, en 1860.]
-
-[Note 31: Franchet Desperey, fils de cultivateurs des environs
-de Lyon où il était né vers 1775. Après des emplois infimes, poussé
-par la congrégation et servi par les relations du roi de Prusse
-avec la famille de Sainte-Luce, s'était vu appeler en 1821 à la
-direction générale de la police par le ministère Villèle. Fanatique
-et ultramontain, accusé d'avoir organisé avec le préfet Delaveau les
-massacres de la rue Saint-Denis (19-20 novembre 1827), il dut quitter
-la direction de la police à l'arrivée au pouvoir de M. de Martignac.
-Les ordonnances de juillet le nommèrent conseiller d'État et membre du
-conseil privé. La Révolution de 1830 mit un terme à cette faveur. Il
-se retira en Prusse, où sa belle-sœur, l'aînée des Sainte-Luce avait
-épousé un général.]
-
-Puis, c'est, bien naturelle, son impatience de voir se terminer ses
-affaires aux ministères--toujours la pension promise--pour pouvoir
-épouser celle qu'il aime, et toujours également le soin qu'il a de
-recommander ses frères, ce pauvre Eugène surtout, à la sollicitude et à
-la... générosité du général.
-
-Celui-ci n'est riche que de cédules hypothécaires du roi Joseph,
-moins que des châteaux en Espagne, la pension des fils s'en ressent,
-semble-t-il. Mais qu'importe, la première édition des _Odes_ s'épuise
-avec une rapidité que le poète n'osait espérer. Il songe déjà à une
-seconde. En vendrait-on, à Blois?
-
-Paris, 4 juillet 1822.
-
-Mon cher papa,
-
- Je mettais à suivre la demande de la Société autant d'activité que
- le bureau des belles-lettres y mettait de lenteur. Enfin, il y a
- quelques jours M. de Lourdoueix m'annonça qu'il fallait m'adresser
- aux bureaux de M. Franchet, c'est-à-dire à la police générale; il me
- demanda en outre la liste des membres que je ne pus lui donner: puis
- il ajouta que du reste, puisqu'elle était recommandée par moi, la
- Société de Blois était sans doute composée de manière à ne pouvoir
- inquiéter le gouvernement. Je crus pouvoir lui en donner l'assurance
- et il me dit que très probablement, dans le moment de troubles où
- nous sommes, l'approbation de l'autorité dépendrait de la composition
- de la Société.
-
- Je me rendis d'après son indication aux bureaux de la direction de
- la police, où l'on me promit de faire des recherches. Hier j'y suis
- retourné et le chef de bureau auquel a dû être renvoyée la demande
- (qui est je crois celui de l'_ordre_) m'a déclaré l'avoir cherchée
- en vain et n'en avoir jamais entendu parler. Il paraît donc qu'elle
- s'est égarée de l'un à l'autre ministère. Il m'a conseillé d'en faire
- expédier sur-le-champ une autre accompagnée de la liste de MM. les
- membres et des statuts; car c'est d'après ces pièces que doit décider
- le ministre, lequel, m'a-t-il dit, accorde très difficilement ces
- sortes de demandes dans l'instant de crise où nous sommes.
-
- Je m'empresse de te rendre fidèlement compte de tous ces détails,
- cher papa, afin que tu te consultes sur ce que tu veux faire. Tu me
- trouveras toujours prêt à te seconder de tout mon faible pouvoir.
-
- D'après ton désir je suis retourné chez M. le général d'Hurbal que
- je n'ai point trouvé chez lui. J'ai demandé son adresse à Meudon,
- et j'irai, quoiqu'on m'ait dit qu'il était assez difficile de le
- rencontrer parce qu'il fait de fréquentes excursions.
-
- Puisque l'eau de Barèges te fait du bien, je te prie d'en continuer
- l'usage. Il faut espérer que les palpitations dont tu te plains
- disparaîtront tout à fait avec du repos et du bonheur.
-
- Pour moi, mon bon et cher papa, je vois le moment du mien approcher
- avec la fin de mes affaires aux ministères, mon impatience est
- grande, et tu le comprendras. Quand j'aurai tout reçu de toi, comment
- pourrai-je m'acquitter?
-
- Je croyais t'avoir dit qu'Eugène n'avait d'autre ressource que la
- pension que tu lui fais, en attendant qu'il s'en soit créé par son
- travail. C'est pour cela que je le recommandai si souvent à ta
- générosité. Nul doute qu'en se refroidissant il ne sente toute la
- reconnaissance qu'il te doit.
-
- Nous supporterons encore le sacrifice que la nécessité t'oblige de
- nous faire supporter. Nous ne doutons pas que puisque tu le fais,
- c'est que tu ne peux autrement.
-
- Adieu, cher papa, j'attends avec impatience ton poëme et les conseils
- que tu m'annonces. Je te remercie vivement de toute la peine que je
- te cause. Ils pourront m'être fort utiles pour ma seconde édition
- à laquelle je vais bientôt songer, car celle-ci s'épuise avec une
- rapidité que j'étais loin d'espérer. Crois-tu qu'il s'en vendrait à
- Blois?
-
- Le papier me manque pour te parler de mes grands projets littéraires,
- mais non pour te renouveler la tendre assurance de mon respect et de
- mon amour. Je t'embrasse.
-
-Ton fils soumis,
-Victor.
-
- J'ai envoyé au colonel[32] un exemplaire avant d'avoir reçu ta lettre.
-
-[Note 32: Le colonel, Louis-Joseph Hugo, né le 14 février 1777,
-mort en 1854. Promu officier de la Légion d'honneur par la même
-ordonnance que son frère, 14 février 1815, il reçut les étoiles
-de brigadier, et commanda longtemps comme tel la subdivision de
-la Corrèze. Il laissa deux enfants. Son fils Léopold, après avoir
-préparé Saint-Cyr où il ne fut pas admis, vécut et mourut en Corrèze.
-Devenue veuve, sa fille Marie Hugo entra au Carmel de Tulle, où elle
-devint Sœur Marie-Joseph de Jésus et où elle est morte en 1906.
-Elle n'était point tellement retirée du monde qu'elle n'écrivît des
-lettres charmantes, quand elle pouvait rendre un service, et au cours
-desquelles elle aimait à évoquer des souvenirs de son enfance et de sa
-jeunesse et à citer des vers de son oncle Victor Hugo.]
-
-L'amoureux avait bien l'autorisation officieuse de son père d'épouser
-Mlle Foucher, mais aucune demande officielle n'avait été faite
-encore.
-
-A sa prière, le général lui a adressé la lettre, demandant la main
-d'Adèle, qu'il remettra lui-même à M. Foucher, lorsque enfin la pension
-royale sera autre chose qu'une promesse. Les temps semblent proches.
-Son cœur déborde envers son père de reconnaissance, ce pendant que, par
-les gazettes, il semble assurer le service de presse du _Journal de
-Thionville_.
-
-Le nuage ne crève pas, mais menace. Victor a, jusqu'ici, négligé de
-joindre à ses lettres toute formule de politesse vis-à-vis de la
-seconde Mme Hugo. Le général s'en est plaint sans doute; et de façon
-assez désinvolte, Victor s'en excuse: il n'a «contre _son_ épouse
-actuelle aucune prévention, n'ayant pas l'honneur de la connaître».
-
-Mon cher Papa,
-
- Ta lettre a comblé ma joie et ma reconnaissance. Je n'attendais pas
- moins de mon bon et tendre père. Je sors de chez M. de Lourdoueix;
- il doit sous très peu de jours me fixer un terme précis, alors je
- montrerai ta lettre à M. et à Mme Foucher. Ainsi je te devrai
- tout, vie, bonheur, tout. Quelle gratitude n'es-tu pas en droit
- d'attendre de moi, toi, mon père, qui as comblé le vide immense
- laissé dans mon cœur par la perte de ma bien-aimée mère!
-
- Je doute, pour ce qui concerne la pension que je viens d'obtenir à
- la maison du Roi, qu'on me rappelle le trimestre de juillet, alors
- elle ne courrait qu'à dater du 1er octobre, ce qui remettrait mon
- bienheureux mariage à la fin de septembre. C'est bien long, mais je
- me console en pensant que mon bonheur est décidé. Quand l'espérance
- est changée en certitude, la patience est moins malaisée. Cher papa,
- si tu savais quel ange tu vas nommer ta fille!
-
- J'attends toujours bien impatiemment ton _poëme_, et je ferai des
- exemplaires du _Journal de Thionville_ l'usage que tu m'indiques. Un
- Espagnol, nommé d'_Abayma_, qui m'est venu voir hier m'a parlé de mon
- père, de manière à m'en rendre fier, si je ne l'avais pas déjà été.
-
- Je n'ai aucune prévention contre ton épouse actuelle, n'ayant pas
- l'honneur de la connaître. J'ai pour elle le respect que je dois à
- la femme qui porte ton noble nom, c'est donc sans aucune répugnance
- que je te prierai d'être mon interprète auprès d'elle, je ne crois
- pouvoir mieux choisir. N'est-il pas vrai, mon excellent et cher papa?
-
- Adieu, pardonne à ce griffonnage, c'est ma reconnaissance, c'est ma
- joie qui me rendent illisible. Adieu, cher papa, porte-toi bien et
- aime ton fils heureux, dévoué et respectueux,
-
-Victor.
-
-Paris, 26 juillet.
-
- Je tâcherai de remettre en personne ta lettre au général d'Hurbal.
-
- Je renouvelle mes démarches pour la Société de Blois.
-
- Dans ma prochaine lettre, je te parlerai de tous les travaux auxquels
- le bonheur va me permettre de livrer un esprit calme, une tête
- tranquille et un cœur content. Tu seras peut-être satisfait. C'est au
- moins mon plus vif désir.
-
-Le poète des _Odes_ continue à assurer, à Paris, le service de presse
-du _Journal de Thionville_,--un exemplaire en a été remis au rédacteur
-du _Dictionnaire des Généraux français_--et à prêter son appui aux
-difficultueux débuts de la Société littéraire de Blois.
-
-Le général, non content de manier la prose, «sacrifie aux muses».
-Il a envoyé à son fils une copie de son poème, _la Révolte des
-Enfers_. Victor Hugo se montre moins sévère que dans le _Conservateur
-littéraire_. Il a lu et relu les alexandrins paternels--les Mémoires
-du Général valaient beaucoup mieux,--s'extasie devant un vers assez
-médiocre, et admire que son père ait «mis si peu de temps à faire» ce
-«joli poëme».
-
-Mon cher Papa,
-
- Au moment où je commence cette lettre, on m'apporte l'argent du mois.
- Les 36 francs qui y sont joints seront remis aujourd'hui même à leur
- destination. Les exemplaires de l'intéressant _Journal de Thionville_
- que tu destinais à l'Académie des Sciences et au rédacteur du
- _Dictionnaire des Généraux français_ sont déjà parvenus à la leur.
-
- J'ai reçu en même temps que ta dernière lettre un paquet de M.
- le Secrétaire de la Société de Blois. J'aurai l'honneur de lui
- répondre directement dès que les nouvelles démarches que je viens
- d'entreprendre m'auront donné un résultat quelconque. Il est tout
- simple, cher Papa, que j'apporte beaucoup de zèle à cette affaire: tu
- y prends intérêt.
-
- Je me hâte d'en venir à ton ingénieux poëme; il me tardait de te dire
- tout le plaisir que j'ai éprouvé à le lire. Je l'ai déjà relu trois
- fois et j'en sais des passages par cœur. On trouve à chaque page une
- foule de vers excellents tels que _et vendre à tout venant le pardon
- que je donne_ et de peintures pleines de verve et d'esprit comme
- celle de Lucifer prenant sa lunette pour observer l'ange. Plusieurs
- de mes amis, qui sont en même temps de nos littérateurs les plus
- distingués, portent de ton ouvrage le même jugement que moi. Tu vois
- donc bien, cher papa, que je ne suis pas prévenu par l'amour profond
- et la tendre reconnaissance que je t'ai vouée pour la vie.
-
-Ton fils soumis et respectueux,
-
-Victor.
-
-Paris, 8 août.
-
- Je crois en vérité M. le général d'Hurbal _introuvable_. J'ai été à
- Meudon _inutilement_. J'espère être plus heureux un de ces jours.
-
- J'attends toujours un mot de M. de Lourdoueix qui ne peut se faire
- attendre maintenant que la session est presque finie.
-
- Encore un mot, cher papa, malgré l'heure de la poste qui me presse,
- je ne puis m'empêcher de te dire combien il m'a semblé remarquable
- que tu aies mis si peu de temps à faire ton joli poëme. Parle-moi de
- ta santé, de grâce, dans ta prochaine. Ce projet d'aller passer les
- vendanges près de toi était charmant, j'y ai reconnu toute ta bonté;
- mais il faut remettre ce bonheur à l'année prochaine, rien alors ne
- l'entravera.
-
-Le gouvernement se montre peu disposé à accorder à la Société
-littéraire de Blois l'autorisation sollicitée, d'autant que «MM. les
-Députés qui s'étaient chargés d'appuyer la demande ne l'ont fait que
-très faiblement».
-
-Toutefois, on a indiqué au poète un biais--on a, à la direction de la
-police, l'ironie facile--pour suppléer à cette faveur. La société peut
-se passer d'être autorisée, ne comptant pas vingt membres. Et, de fait,
-elle disparut, sans avoir jamais atteint ce chiffre.
-
-Que M. de Chateaubriand revienne au pouvoir[33], Victor aura plus de
-crédit et se fait fort d'obtenir de lui les droits à la littérature de
-la ville de Blois.
-
-[Note 33: Chateaubriand n'avait pas seulement été disgracié,
-mais désavoué par Louis XVIII qui avait cru devoir donner à son
-mécontentement une publicité pour le moins singulière: «Le vicomte de
-Chateaubriand ayant dans un écrit imprimé, élevé des doutes sur notre
-volonté personnelle, manifestée par notre ordonnance du 5 septembre,
-nous avons ordonné ce qui suit: le vicomte de Chateaubriand cesse, de
-ce jour, d'être compté au nombre de nos ministres d'État.»
-
-La réaction qui suivit l'assassinat du duc de Berry avait mis fin à
-cet imbroglio. Avec le ministère Villèle, Chateaubriand acceptait
-l'ambassade de France à Londres, accompagnait M. de Montmorency
-au congrès de Vérone (15 octobre 1822), et après la démission de
-celui-ci, le portefeuille des Affaires étrangères par ordonnance du
-28 novembre... Non moins cavalièrement, on verra à la suite de quels
-événements, ce portefeuille devait lui être retiré le 6 juin 1824.]
-
-Il connaît en ce moment l'ennui des formalités administratives qui
-accompagnent les actes principaux de la vie. Des papiers lui manquent,
-son père pourrait-il lui procurer une copie de son acte de naissance et
-un extrait de baptême.
-
-Ne perdant pas le nord, le «bon oncle Louis», le colonel Louis Hugo,
-commandant le bureau de recrutement de Tulle, a déjà écrit à son neveu
-pour mettre à profit le crédit au ministère de la Guerre de M. Foucher,
-son futur beau-père.
-
-Mon cher Papa,
-
- Il y a déjà longtems que j'aurais répondu à ta bonne et chère lettre,
- si je n'avais désiré te marquer en même tems le résultat définitif
- de mes démarches pour la Société de Blois. Il n'est pas tel que tu
- le désirais et c'est une peine qui se mêle au plaisir de t'écrire.
- Tu sais que le dossier de la Société fut renvoyé (selon l'usage, à
- ce qu'il paraît) dans les bureaux de la direction générale de la
- police. Après plusieurs démarches dans ces bureaux, j'obtins enfin il
- y a quelque tems cette réponse de M. Franchet que _le gouvernement
- ne jugeait pas à propos d'accorder en ce moment aucune autorisation
- de ce genre_; que d'ailleurs la Société de Blois n'étant composée
- actuellement que de quatorze membres pouvait se passer de cette
- autorisation, laquelle ne lui deviendrait nécessaire qu'autant
- qu'elle en porterait le nombre au delà de vingt, cette réponse me
- fut donnée comme irrévocable. Sentant néanmoins ce qu'elle avait de
- peu satisfaisant pour la Société, j'ai voulu, avant de te l'envoyer,
- remonter jusqu'au ministre de l'Intérieur, qui n'a fait que me
- confirmer d'une manière décisive la réponse du directeur de la
- police. Je me hâte donc, bien à regret, de t'en faire part. Je pense
- du reste, mon cher papa, que la Société ne doit pas se décourager.
- L'obstacle opposé par le gouvernement passera avec les événemens qui
- le font naître, et d'ailleurs, si jamais M. de Chateaubriand arrivait
- au ministère, je ne désespérerais pas de le faire lever pour peu
- que tu le désirasses encore. J'aurais alors, par le moyen de cet
- illustre ami, un peu plus de crédit. Veuille, je te prie, mon cher
- papa, transmettre tous ces détails à M. le Secrétaire de la Société,
- auquel j'aurais eu l'honneur d'écrire si selon mon vif désir, j'avais
- eu de bonnes nouvelles à vous annoncer. Pour ne rien te cacher, je
- te dirai très confidentiellement que MM. les députés qui s'étaient
- chargés d'appuyer la demande ne l'ont fait que très faiblement. Pour
- moi, j'ai fait bien des pas et des démarches inutiles: mais je n'en
- aurais, certes, aucun regret, si j'avais réussi.
-
- Maintenant, cher papa, c'est toi que je vais importuner. Tout annonce
- que mes affaires à l'intérieur vont enfin se terminer et que mon
- bonheur va commencer. Mais il me faudra mon acte de naissance et
- mon extrait de baptême. Je m'adresse à toi, mon bon et cher papa,
- ne connaissant personne à Besançon, je ne sais comment m'y prendre
- pour obtenir ces deux papiers. Ta bonté inépuisable est mon recours.
- Je voudrais les avoir dès à présent, car si j'attendais encore, je
- tremblerais qu'ils n'apportassent du retard à cette félicité qui me
- semble déjà si lente à venir. Moi qui connais ton cœur, je sais que
- tu vas te mettre à ma place; pardonne-moi de te causer encore ce
- petit embarras. Tu nous avais envoyé il y a quatre ans nos actes de
- naissance: mais en prenant nos inscriptions de droit, nous avons dû
- les déposer au bureau de l'école, selon la loi, et la loi s'oppose
- à ce qu'on les restitue. Tu me rendrais donc bien heureux en me
- procurant cette pièce avec mon extrait de baptême, nécessaire pour
- l'église, comme tu sais.
-
- Adieu, cher et excellent papa, l'offre que tu me fais dans ta
- charmante lettre de m'envoyer des vues de Saint-Lazare, dessinées
- par toi, me comble de joie et d'une douce reconnaissance. Il me
- serait bien doux de pouvoir placer des ornements aussi chers dans
- l'appartement qui sera témoin de mon bonheur. Réalise, je t'en prie,
- cette promesse à laquelle j'attache un si haut prix.
-
- Réponds-moi le plus tôt possible, et parle-moi beaucoup de ta santé,
- de tes occupations et de ton affection pour tes fils, que peuvent à
- peine payer tout le respect et tout l'amour de ton
-
-Victor.
-
-Paris, 31 août 1822.
-
- Mon bon oncle Louis m'a écrit pour un objet qui le concerne et dont
- M. Foucher s'occupe activement. Je lui transmettrai la réponse dès
- que je l'aurai.--Nous t'embrassons tous ici bien tendrement. Je pense
- que tu lis à Blois les journaux qui parlent de mon recueil, si tu
- le désires, je t'enverrai ceux qui me tombent entre les mains. Je
- lis et relis ton joli poëme de la _Révolte des Enfers_.--Parle-moi,
- je te prie, de ce que tu fais en ce moment. Tu sais combien cela
- m'intéresse et comme fils et comme littérateur.
-
- Pardonne à mon griffonnage; je t'écris avec une main malade: je me
- suis blessé légèrement avec un canif, ce ne sera rien. Adieu, cher
- papa, je t'embrasse encore.
-
-La demande officielle du général Hugo a été remise à M. Foucher, qui a
-fait la réponse en partie reproduite par Mme Hugo[34]. La pension
-ne peut tarder, mais le général fait attendre à ses fils le mois de la
-leur. Avec toutes les formes possibles, Victor signale à son père ce
-gênant oubli. Ne lui sont pas encore parvenus également son extrait de
-naissance et le consentement légalisé du général.
-
-[Note 34: _Victor Hugo raconté par un Témoin de sa Vie_, pp. 59-60.]
-
-Paris, 13 septembre 1822.
-
-Mon cher papa,
-
- M. de Lourdoueix m'ayant donné sa parole d'honneur que ma pension de
- l'intérieur me serait assignée durant l'administration intérimaire
- de M. de Peyronnet[35], j'ai remis ta lettre à M. Foucher et tu as
- dû recevoir sa réponse. Nous n'attendons plus que ton consentement
- légalisé.
-
-[Note 35: Charles-Ignace de Peyronnet, né à Bordeaux en 1775,
-devait à Madame, dont il avait protégé la fuite à Bordeaux, et à Mme
-du Cayla qu'il avait fait triompher, en appel, de son mari, à Bourges,
-sa scandaleuse fortune. Successivement président du tribunal de
-Bordeaux (1816), procureur général à Bourges, puis à Rouen, poste dont
-il ne prit pas possession, la Restauration en fît un garde des sceaux,
-le 21 décembre 1821 et le créa comte le 17 août 1822. Son nom reste
-attaché à toutes les mesures rétrogrades ou restrictives soutenues
-par lui devant la Chambre des députés, non sans provoquer parfois son
-hilarité par le décousu et la vulgarité de son éloquence. Il tomba avec
-le ministère Villèle, le 6 décembre 1827, fut nommé pair de France par
-ordonnance du 5 janvier 1828, contresigna comme ministre de l'Intérieur
-du cabinet Polignac après son remaniement (19 mai 1830) les ordonnances
-du 25 juillet; mis en accusation et condamné à la détention perpétuelle
-par la Chambre des Pairs (19 décembre 1830) il fut grâcié en 1834 et
-mourut en 1854.]
-
- Cher papa, n'attribue le silence d'Abel qu'à la multiplicité de ses
- occupations, je lui ai communiqué ta lettre, et il va s'empresser de
- dissiper lui-même un doute aussi affligeant pour ton cœur.
-
- Si je n'ai pas été baptisé à Besançon, je suis néanmoins sûr de
- l'avoir été, et tu sais combien il serait fâcheux de recommencer
- cette cérémonie à mon âge. M. de Lamennais[36], mon illustre ami,
- m'a assuré qu'en attestant que j'ai été baptisé en pays étranger
- (en Italie), cette affirmation accompagnée de la tienne suffirait.
- Tu sens combien de hautes raisons doivent me faire désirer que tu
- m'envoies cette simple attestation.
-
-[Note 36: Voir la lettre écrite de la Chenaie à Victor Hugo à
-l'occasion de son mariage (_Victor Hugo raconté..._, tome II, p.
-60-61).]
-
- Nous sommes au 13, mon cher papa, et je n'ai pas encore reçu notre
- mois. Ton exactitude à prévenir les besoins de tes fils me rend
- certain que la négligence ne vient que des messageries. Mais je t'en
- avertis, cher papa, sûr que tu t'empresseras de faire cesser notre
- gêne.
-
- Adieu, mon excellent père, je t'aime, je t'embrasse et je fais les
- vœux les plus ardens pour te voir et te voir bien portant.
-
-Ton fils tendre et respectueux,
-
-Victor.
-
-L'attestation de baptême est parvenue, seul le consentement légalisé
-du général manque encore. Son fils le presse de le lui adresser.
-Il voudrait bien que la publication des bans commence le dimanche
-suivant--demande même à son père d'en racheter un dans sa paroisse, à
-Blois--afin que le mariage puisse avoir lieu vers le 7 ou le 8 octobre.
-
-L'impatience très naturelle du fiancé n'est pas seule en jeu: une
-question d'appartement s'y mêle: il a donné congé du sien pour
-le 8 octobre et voudrait éviter les ennuis et les frais de deux
-déménagements successifs.
-
-Victor Hugo, ainsi que ses futurs beaux-parents, regrette vivement
-qu'un accident empêche le général d'assister au mariage et de prendre
-part aux frais de la noce. Mais, il faut qu'il y ait là une absolue
-nécessité. Le père doit à ses fils un mois arriéré de leur pension, il
-le prie de le leur envoyer et il le supplie de la continuer à Abel et à
-Eugène--ce dernier «était un peu fou» quand il a écrit au général. Pour
-lui, il ne l'importunera plus de ses besoins, à la pension qu'il va
-toucher s'en ajoutera bientôt une nouvelle, et il compte redoubler de
-travail et de veilles.
-
-Mon cher papa,
-
- Je te réponds courrier par courrier pour te remercier de
- l'attestation que tu m'envoies et te prier de mettre autant de
- célérité à me faire parvenir ton consentement notarié. Je désirerais
- bien vivement que mon mariage pût avoir lieu le 7 ou le 8 octobre
- pour un motif impérieux (entre tous les motifs de cœur qui, tu
- le sais, ne le sont pas moins), c'est que je quitte forcément
- l'appartement que j'occupe le 8 octobre. J'ai donc prié M. et Mme
- Foucher de faire commencer la publication des bans dimanche prochain
- 22, elle se terminera le dimanche 6 octobre. Mais ces bans doivent
- être également publiés à ton domicile, et il faut que le 6 octobre
- on ait reçu à notre paroisse de Saint-Sulpice la notification de la
- complète publication des bans à Blois, ce qui ne se pourrait faire
- qu'autant que tu serais assez bon pour racheter un ban à ta paroisse.
- Ce rachat coûte _cinq_ francs ici, on m'assure qu'il doit être moins
- cher encore à Blois. Tu sens, mon cher papa, combien est urgente la
- nécessité qui me fait t'adresser cette instante prière. Il s'agit de
- m'épargner l'embarras et la dépense de deux déménagements coup sur
- coup dans un moment qui entraîne déjà naturellement tant de dépenses
- et d'embarras, il s'agit de plus encore, c'est de hâter mon bonheur
- de quelques jours, et je connais assez ton cœur pour ne plus insister.
-
- Je suis tout à fait en règle, j'ai fait lever sur l'extrait de
- naissance déposé à l'école de droit une copie notariée qui vaut
- l'original, quand ton consentement me sera parvenu, je pourrai
- remplir toutes les formalités civiles. Le papier que tu m'envoies
- aujourd'hui suffit également pour les formalités religieuses.
-
- Les noms et prénoms de ma bien-aimée fiancée sont _Adèle-Julie_
- Foucher, fille mineure de Pierre Foucher, chef de bureau au ministère
- de la Guerre, chevalier de la Légion d'honneur, et d'Anne-Victoire
- Asseline. Ces renseignements te seront nécessaires pour la
- publication des bans.
-
- Nous avons tous bien vivement regretté ici, mon cher et excellent
- papa, que cet accident arrivé à ton élève (?) nous privât du
- bonheur de te voir prendre part et ajouter par ta présence à tant
- de félicité. Il est inutile de te dire combien ton absence me sera
- pénible; mais je me dédommagerai quelque jour, j'espère, d'avoir été
- si longtems sevré de la joie de t'embrasser.
-
- Il est malheureux encore, cher papa, que cet accident te prive de
- contribuer aux sacrifices que vont faire M. et Mme Foucher.
- Je ne doute pas qu'il n'y a que l'absolue nécessité qui puisse
- t'imposer cette économie, et je suis sûr que ton cœur en sera le
- plus affligé. Tâche, cependant, de nous envoyer le plus tôt possible
- le mois arriéré. Tu sens combien je vais avoir besoin d'argent dans
- le moment actuel. Je te supplie encore, bon et cher papa, de faire
- tout ton possible pour continuer à mes frères Abel et Eugène leur
- pension, n'oublie pas qu'Eugène était un peu fou quand il t'a écrit,
- et donne-lui, si tu le peux, cette nouvelle preuve de tendresse
- généreuse et paternelle. Pour moi je ne t'importunerai pas de mes
- besoins; à dater du 1er octobre, ma pension me sera comptée,
- l'autre ne tardera pas sans doute, et quoique ce moment-ci m'entraîne
- nécessairement à beaucoup de frais, en redoublant de travail et de
- veilles, je parviendrai peut-être à les couvrir. Le travail ne me
- sera plus dur désormais, je vais être si heureux!
-
- Permets-moi en finissant, mon cher et bien cher papa, de te rappeler
- combien sont importantes toutes les prières que je t'adresse
- relativement à l'envoi de ton consentement légal, à la publication et
- au rachat des bans dans ta paroisse.
-
- Adieu, pardonne à ce griffonnage et reçois l'expression de ma tendre
- et profonde reconnaissance.
-
-Ton fils soumis et respectueux,
-
-Victor.
-
-Paris, 18 septembre 1822.
-
- J'ai été obligé de rectifier une erreur d'inadvertance dans la pièce
- que tu m'envoies, je suis né le 26 février 1802 et non 1801.
-
- M. et Mme Foucher sont bien sensibles à tout ce que tu leur dis
- d'aimable. Tu verras un jour quel présent ils te font quand je
- t'amènerai ta fille.
-
- Je t'enverrai incessamment tous ceux que j'ai pu me procurer des
- journaux qui ont parlé de mon recueil. Il continue à se bien vendre
- et dans peu les frais seront couverts. C'est une chose étonnante dans
- cette saison.
-
-Le général n'a pas racheté, paraît-il, le ban qui devait permettre
-au mariage d'avoir lieu à la date désirée. Son fils d'en être très
-contrarié et de le presser à nouveau.
-
-Mon cher papa,
-
- En prévoyant combien je serais contrarié du retard que tu m'annonces,
- tu ne t'es pas trompé. Je m'empresse aujourd'hui de t'écrire quelques
- mots pour te prier très instamment de faire au moins en sorte que
- le certificat de publication de bans m'arrive vendredi matin (11
- octobre) avant onze heures. Le jour du mariage est fixé au samedi 12,
- et toutes les raisons que je t'ai détaillées déjà empêchent qu'il ne
- soit retardé d'un jour. Je recommande tout cela à cette diligence qui
- me prouve ta tendresse et je finis en t'embrassant.
-
-Ton fils soumis et respectueux,
-
-Victor.
-
- Abel va te répondre incessamment et t'embrasse ainsi qu'Eugène.
- Excuse ce griffonnage.
-
- Ce 3 octobre 1822.
-
- Réponds-moi, je te prie, au sujet de la demande que je te fais dans
- cette lettre le plus tôt possible.
-
-Ici, s'intercale parmi les lettres de Victor Hugo, une lettre, d'une
-écriture serrée et soignée, presque commerciale, à tous points de vue
-intéressante, de son oncle, le colonel Louis Hugo.
-
-Leurs châteaux en Espagne, c'est-à-dire les cédules hypothécaires du
-roi Joseph, le préoccupent autant que son frère: quoique désespérant,
-comme Oronte, il espère toujours.
-
-Il a fait quelques observations à son neveu sur son mariage, le
-trouvant bien jeune pour s'établir et lui conseillant d'attendre, pour
-cela, d'avoir trouvé «une bonne place».
-
-Victor Hugo l'a rassuré: il aura bientôt 3.000 francs de revenu, tant
-du produit de son travail que de la pension qui va lui être servie...
-comme membre de l'Académie des Jeux Floraux[37].
-
-[Note 37: Cette pension servie aux membres de «la seconde Académie
-du royaume» n'ayant point laissé de me surprendre, il m'a paru
-intéressant de m'adresser à l'Académie elle-même, pour savoir si jamais
-ses membres avaient été l'objet de cette libéralité royale.
-
-La réponse fut fort aimable, mais négative, comme je m'y attendais:
-
-Académie
-des
-Jeux Floraux
-
-Toulouse, 2 décembre 1906.
-
-Monsieur,
-
- L'Académie vient seulement de reprendre ses travaux. De là le retard
- de ma réponse; vous voudrez bien nous en excuser.
-
- Jamais le titre de membre de l'Académie des Jeux Floraux n'a
- donné droit à pension de la cassette royale, et Victor Hugo dont
- vous parlez ne se sert évidemment pas de termes d'une rigoureuse
- exactitude.
-
- J'ajoute,--pour vous renseigner très complètement,--que Victor Hugo,
- après avoir obtenu divers prix à plusieurs concours de l'Académie,
- fut déclaré _maître ès-jeux_. Il n'appartint pas à notre Compagnie
- comme mainteneur.
-
- Veuillez, Monsieur, me permettre de saisir cette occasion pour vous
- prier d'agréer l'expression de mes très distingués sentiments.
-
- Le mainteneur, secrétaire des Assemblées.
-
-G. Depeyre.
-
-
-Les Jeux Floraux n'avaient donc rien à voir dans cette pension. Elle a
-été accordée à Victor Hugo, en septembre 1822, par Louis XVIII, «sur la
-proposition de M. le Marquis de Lauriston, alors ministre de la maison
-du roi, et sur la recommandation spéciale de S. A. R. Madame, duchesse
-de Berry, transmise au ministre par Mme la maréchale, duchesse de
-Reggio».
-
-Une lettre de Victor Hugo, adressée en 1826 à M. le vicomte de
-la Rochefoucauld, aide de camp du roi, chargé du département des
-beaux-arts, et reproduite par Edmond Biré (p. 397), spécifie ces
-détails et ne permet à ce sujet aucun doute.]
-
-Le colonel a cru devoir s'incliner, conseille au général de l'imiter
-et,--un post-scriptum de Victor Hugo a antérieurement révélé ce
-détail--a mis aussitôt à profit la situation de M. Foucher au ministère
-de la Guerre pour tâcher d'éviter sa mise à la retraite.
-
-Le colonel a fait de suite, par la voie hiérarchique, une demande,
-pour quitter le bureau de recrutement où il est détaché et rentrer en
-activité de service.
-
-Cette lettre, scellée d'un cachet portant les initiales L. H., est
-adressée:
-
-A Monsieur
-Monsieur Le Chevalier Hugo
-Maréchal de camp des Armées du Roi
-à Saint-Lazare,
-
-Blois.
-
- J'ai reçu en son tems, mon bon ami, ta lettre du 9 septembre à
- laquelle tu avais joint deux lettres à mon adresse que tu avais
- reçues de M. Bourg. Il paraît d'après leur contenu que toutes nos
- espérances sur l'Espagne sont tout à fait perdues. Cependant je ne
- pense pas que nous puissions entièrement renoncer à nos prétentions;
- attendu que si la lutte politique qui est engagée en ce moment dans
- ce pays tourne à l'avantage des constitutionnels[38]: ce nouveau
- Gouvernement pour se faire des amis voudra peut-être contenter tout
- le monde; conséquemment comme il y a beaucoup d'Espagnols qui sont
- porteurs de cédules hypothécaires du roi Joseph, il est présumable
- que l'on prendra un parti à leur égard, dès lors, on pourra donner un
- cours à ses papiers, ce qui fera reprendre un peu les nôtres.
-
-[Note 38: Écrite huit jours avant le congrès de Vérone, cette
-lettre n'en pouvait prévoir les résultats et la prochaine intervention
-de la France en Espagne pour y rétablir les droits que Ferdinand avait
-en partie abdiqués, contraint, en 1820, de rétablir la constitution de
-1812.]
-
- Une chose qui me semble encore en notre faveur, c'est que la
- commission chargée de l'exécution des conventions du 25 avril 1818 et
- du 30 avril 1822 avait été créée avant la dernière révolution qui
- s'est oppérée (_sic_) à Madrid. Depuis il a été question aux Cortes,
- de mettre un terme à toutes ces réclamations dont le Gouvernement
- était accablé. Donc il faudrait en attendre les résultats.
-
- J'avais fait à Victor quelques observations sur ses projets futurs
- de mariage, je lui disais qu'il était bien jeune encore pour songer
- à s'établir, que ta position ne te permettait pas de faire de grands
- sacrifice (_sic_) dans cette circonstance, et que par conséquent il
- ferait bien d'attendre qu'il eût obtenu une bonne place qui le mette
- à même de pouvoir vivre honorablement avec son Épouse. De manière
- qu'il m'a répondu ce qui suit: «Je te remercie, cher oncle, des
- conseils que tu me donne (_sic_) et de l'intérêt que tu me témoigne
- (_sic_) à l'occasion de mon très prochain mariage avec la fille de
- M. Foucher, Mlle Adèle Foucher. Toutes les aimables inquiétudes
- que tu me témoigne (_sic_) pour mon avenir cesseront quand tu sauras
- qu'avant deux mois j'aurai près de 3.000 francs de revenu par
- moi-même, tant du produit de mes ouvrages, que de la pension qui
- est attachée au titre de membre de la Seconde académie du Royaume.
- Tu sais, mon cher Oncle, qu'en 1820 après avoir remporté trois prix
- successifs j'ai été nommé membre de l'Académie des jeux floraux. La
- pénurie de la cassette royale m'avait empêché jusqu'ici de toucher ma
- pension, mais j'ai tout lieu de croire qu'à dater du 1er octobre
- elle me sera comptée.»
-
- Tu vois, d'après cela, mon ami, qu'avec de la conduite et des mœurs
- aussi douce (s) que celle (s) de Victor, il peut, par la suite, avoir
- une très belle existance (_sic_). Il paraît que son futur mariage est
- un mariage d'inclination et que Mlle Foucher est très bien élevée:
- or il faut laisser aller la chose et faire des vœux pour qu'ils
- soient heureux.
-
- J'avais aussi prié Victor de s'informer, près de M. Foucher, s'il
- pensait que cette mission à Tulle ne serait pas un titre d'exception
- pour ma mise à la retraite quoique n'ayant pas atteint mes cinquante
- ans d'âge.
-
- Voici un passage de sa lettre:
-
- «Il est très vrai que MM. les colonels employés dans les conseils de
- recrutement ne sont pas considérés comme en activité, il est très
- vrai également que le désir d'éteindre les demi-soldes fait qu'on
- s'empresse de mettre à la retraite tous les officiers qui remplissent
- les conditions demandées, quelque jeunes qu'ils puissent d'ailleurs
- être encore. M. Foucher pense donc que ce qu'il y aurait de mieux à
- faire pour toi, ce serait de réclamer l'activité. Il m'a dit au reste
- que le Ministre était très satisfait de ton zèle et de tes services
- à Tulle, et qu'il se pourrait grâce à cette considération, que la
- règle général (_sic_) de mettre à la retraite tous les officiers qui
- peuvent y être mis, souffre une exception à ton égard. Je termine
- ces détails, mon meilleur oncle, en te priant si tu fais quelques
- démarches, de te servir de moi comme de toi-même. Je serai heureux de
- te rendre quelque petit service.»
-
- Depuis la réception de cette lettre j'ai fait le voyage de Périgueux
- où M. le lieutenant-général Almeras[39] m'a reçu de la manière la
- plus amicale; il m'a beaucoup parlé de toi, et chargé de le rappeler
- à ton ancienne amitié. Il m'a tenu à peu près le même lengage (_sic_)
- que Victor, et fortement engagé à lui adresser une demande d'activité
- de service, pour S. E. le Ministre de la Guerre[40]; j'ai suivi ses
- conseils et la lui ai expédiée avant-hier. Maintenant il reste à
- savoir quel effet cela produira.
-
-[Note 39: Le lieutenant général Almeras, après s'être signalé dans
-les Alpes, dans le Midi de la France, où son œuvre de pacification lui
-valait des félicitations du Conseil des Cinq-Cents et en Égypte avec
-Kléber, avait fait les campagnes d'Autriche et de Prusse. Nommé général
-au lendemain de la bataille de la Moskowa (7 septembre 1812), il avait
-reçu en 1814 de la Restauration la croix de Saint-Louis.]
-
-[Note 40: Victor, duc de Bellune.]
-
- Si M. de Lescale était de retour à Blois et qu'il fût disposé à
- écrire un mot à M. Perceval, il me ferait plaisir. Car tu sais que
- dans ces circonstances il vaut mieux avoir deux cordes à son arc
- qu'une seule.
-
- Adieu, je t'embrasse de tout mon cœur, ainsi que ta femme et Goton,
- si elle est encore près de toi.
-
- Tout à toi de cœur et d'amitié,
-
-Le Colonel,
-Chev. L. Hugo.
-
-Tulle, le 9 octobre 1822.
-
-A Saint-Sulpice, où dix-huit mois auparavant avaient été récitées
-autour du cercueil de sa mère les dernières prières, le mariage de
-Victor Hugo était enfin célébré le 12 octobre 1822. L'acte de mariage
-fut ainsi rédigé:
-
- Le 12 octobre 1822, après la publication des trois bans, en cette
- église, et d'un seul en celle de Blois vu la dispense des deux
- autres, les fiançailles faites le même jour, ont reçu la bénédiction
- nuptiale:
-
- Victor-Marie Hugo, membre de l'Académie des Jeux-Floraux de Toulouse,
- âgé de vingt ans, demeurant de droit et de fait à Blois, diocèse
- d'Orléans[41], fils mineur de Joseph-Léopold-Sigisbert Hugo, maréchal
- des camps et armées du roi, chevalier de l'ordre royal et militaire
- de Saint-Louis, officier de la Légion d'honneur et commandant de
- l'ordre royal de Naples, et de défunte Sophie-Françoise Trébuchet,
- son épouse,
-
-[Note 41: Le Blaisois et le Vendômois n'avaient été longtemps
-que des archidiaconés du diocèse de Chartres. Par bulle du 25 juin
-1697 seulement, Innocent XII institua le diocèse de Blois, dont les
-promoteurs avaient été auprès de Louis XIV, le père La Chaise, son
-confesseur et Mme de Maintenon.
-
-Le diocèse de Blois, illustré par l'épiscopat de Grégoire, fut supprimé
-par le Concordat et le département de Loir-et-Cher réuni au diocèse
-d'Orléans.
-
-Rétabli par ordonnance royale du 10 octobre 1822, le diocèse de Blois
-risqua fort d'être supprimé en 1834, ainsi que les autres sièges non
-concordataires qui avaient bénéficié de cette ordonnance.]
-
-D'une part;
-
- Et Adèle-Julie Foucher, âgée de dix-neuf ans, demeurant de droit et
- de fait rue du Cherche-Midi, nº 39, de cette paroisse, fille mineure
- de Pierre Foucher, chef au Ministère de la Guerre, chevalier de la
- Légion d'honneur, et de Anne-Victoire Asseline, son épouse,
-
-D'autre part;
-
- Présents et témoins, Jean-Baptiste Biscarrat, Alfred-Victor, comte de
- Vigny; Jean-Baptiste Asseline, Jean-Jacques-Philippe-Marie Duvidal,
- lesquels ont signé avec les époux et leur père et mère.
-
- _Victor-M. Hugo,--A.-J.-V.-M. Foucher,--comte Alfred de
- Vigny,--Fouché,--Biscarrat,--Eugène Hugo,--Duvidal, marquis de
- Montferrier,[42]--Asseline,--V.-A. Fouché,--A. Hugo,--Victor
- Fouché,--A. Asseline,--Deschamps,--Soumet,--Fessart,--Dumas, vicaire._
-
-[Note 42: Abel Hugo devait épouser plus tard Mlle de
-Montferrier.]
-
-Contrairement aux souvenirs de Victor Hugo, (_Victor Hugo raconté..._)
-les témoins de son mariage n'avaient donc point été M. Ancelot[43] et
-Alexandre Soumet[44], mais bien Jean-Baptiste Biscarrat[45], l'ancien
-maître d'étude d'Eugène et de Victor à la pension Cordier, demeuré
-par la suite leur ami et l'un des plus nobles poètes dont se puisse
-enorgueillir la Restauration, le comte Alfred de Vigny.
-
-[Note 43: Jacques-Arsène-François-Polycarpe Ancelot (1794-1854). A
-cette époque, Ancelot avait connu, en 1819, un succès plus politique
-que littéraire avec son _Louis neuf_, tragédie qui lui valut une
-pension de Louis XVIII.
-
-Il devait figurer de 1823 à 1824, parmi les rédacteurs, de composition
-si éclectique, de la _Muse française_ et collaborait déjà aux _Annales
-de la Littérature et des Arts_, le journal officiel de la _Société des
-Bonnes Lettres_, où il consacra en 1822, un article très élogieux à
-Alfred de Vigny.
-
-Ancelot était un pseudo-classique dans toute la rigueur du terme. Il
-fit représenter le _Maire du Palais_, en 1823; un _Fiesque_ imité
-de Schiller, en 1824; _Olga_ ou l'_Orpheline moscovite_, en 1829;
-_Élisabeth d'Angleterre_, en 1829.
-
-La Révolution de 1830 l'ayant privé de sa pension, il se tourna vers
-les petits théâtres, d'un rapport plus lucratif, qu'il inonda de ses
-vaudevilles, dépourvus de style, comme il convient, mais non sans
-esprit et sans gaîté.]
-
-[Note 44: Alexandre Soumet, né à Castelnaudary, en 1788, mort
-en 1845. Après avoir d'abord chanté Napoléon et le Roi de Rome, il
-se réconcilia avec les Bourbons qui le nommèrent successivement
-bibliothécaire des châteaux de Saint-Cloud, de Rambouillet et de
-Compiègne.
-
-Très favorable aux théories romantiques, qu'il n'osait suivre lui-même
-que très timidement, Alexandre Soumet fut un des premiers défenseurs
-de Victor Hugo à ses débuts et collabora aux _Lettres champenoises_,
-sorte de «centre droit» entre les Romantiques et les Classiques, où il
-consacra également un article élogieux à Alfred de Vigny (tome VII); au
-_Conservateur littéraire_, dans lequel il rendit compte des _Nouvelles
-Odes_ de Victor Hugo, au _Mercure du XIXe siècle_, et fit partie de la
-_Société des Bonnes Lettres_, où il devait lire, en 1826, sa _Jeanne
-d'Arc_.
-
-Une élégie: _La Pauvre fille_, a plus contribué à rendre, un moment,
-son nom populaire, que ses tragédies: _Clytemnestre_ (1822), _Saül_
-(1822), _Elisabeth de France_ (1823), _Jeanne d'Arc_ (1823), pour n'en
-citer que quelques-unes, qui lui ouvrirent, en 1834, les portes de
-l'Académie française.
-
-Alexandre Soumet a laissé, à côté de son théâtre, un poème de longue
-haleine, témoignant d'un louable effort et où se trouvent de beaux
-vers, _la Divine Epopée_ (1840).
-
-Cf. Léon Séché: _Études d'Histoire romantique_.--_Le Cénacle de la Muse
-française_ (_Mercure de France_, 1908, LXXII, pp. 385-417; LXXIII, pp.
-24-57).]
-
-[Note 45: Biscarrat, que ses contemporains et tous ceux qui se
-sont occupés des débuts du Romantisme semblent avoir appelé Félix,
-aurait signé de l'initiale S des articles nombreux et intéressants du
-_Conservateur littéraire_.
-
-Alexandre Soumet ne paraît avoir collaboré qu'au tome III (1820-1821).
-
-Dans ce même volume, Alfred de Vigny donna sur les _Œuvres_ complètes
-de Byron, un premier article qui ne fut jamais suivi d'un second.
-
-Cf. Ch.-M. Des Granges: _La Presse littéraire sous la Restauration_.]
-
-La noce eut lieu chez M. Foucher. Sa salle à manger s'étant trouvée
-trop étroite, l'on dîna dans la salle du Conseil de guerre. Là même,
-dix ans plus tôt, le général Lahorie, le mystérieux réfugié de la rue
-de Clichy et des Feuillantines, s'était entendu condamner à mort.
-
-La lettre, qui, à moins de huit jours suivit, déborde de joie, de
-bonheur et de reconnaissance. Victor Hugo, cependant, malgré le rêve
-étoilé de ces oarystis semble avoir à cœur de ne point oublier ses
-frères et les recommande une fois de plus à la bonté et à la générosité
-du général.
-
-Mon cher Papa,
-
- C'est le plus reconnaissant des fils et le plus heureux des hommes
- qui t'écrit. Depuis le 12 de ce mois, je jouis du bonheur le plus
- doux et le plus complet et je n'y vois pas de terme dans l'avenir.
- C'est à toi, bon et cher papa, que je dois rapporter l'expression de
- ces pures et légitimes joies, c'est toi qui m'as fait ma félicité,
- reçois donc pour la centième fois l'assurance de toute ma tendre et
- profonde gratitude.
-
- Si je ne t'ai pas écrit dans les premiers jours de mon bienheureux
- mariage, c'est que j'avais le cœur trop plein pour trouver des
- paroles, maintenant même tu m'excuseras, mon bon père, car je ne sais
- pas trop ce que j'écris. Je suis absorbé dans un sentiment profond
- d'amour, et pourvu que toute cette lettre en soit pleine, je ne doute
- pas que ton bon cœur ne soit content. Mon angélique Adèle se joint
- à moi, si elle osait, elle t'écrirait, mais maintenant que nous ne
- formons plus qu'un, mon cœur est devenu le sien pour toi.
-
- Permets-moi, en terminant cette trop courte lettre, mon cher et
- excellent papa de te recommander les intérêts de mes frères, je
- ne doute pas que tu n'aies déjà décidé en leur faveur, mais c'est
- uniquement pour hâter l'exécution de cette décision que je t'en
- reparle.
-
- Adieu donc, cher papa, je me sépare de toi avec regret; c'est
- pourtant une douceur pour moi que de t'assurer encore de l'amour
- respectueux et de l'inaltérable reconnaissance de tes heureux enfants.
-
-Victor.
-
-Paris, 19 octobre 1822.
-
- Mes deux frères t'embrassent tendrement. Mon beau-père et ma
- belle-mère ont été très sensibles à ta lettre. Je crois que M.
- Foucher te répondra bientôt. Il s'occupe des intérêts de mon oncle
- Louis au ministère de la Guerre.
-
-Un mois plus tard, le général Hugo et la comtesse de Salcano, son
-épouse, faisaient part en ces termes du mariage de Victor:
-
-M.
-
- Monsieur le général Léopold Hugo et Madame la comtesse A. de Salcano,
- son épouse, ont l'honneur de vous faire part du mariage, à Paris, de
- Monsieur Victor-Marie Hugo, leur fils et beau-fils, avec Mademoiselle
- Adèle-Julie-Victoire-Marie Foucher, fille de Monsieur le chevalier
- Foucher, chef de bureau au ministère de la Guerre, et de Madame
- Anne-Victoire Asseline, son épouse.
-
- Saint-Lazare, près Blois, le 15 novembre 1822.
-
- On n'aura pas l'honneur de recevoir.
-
-Dorénavant, Mme Victor Hugo prendra une place presque égale à celle
-de son mari dans cette correspondance avec le général. A son tour,
-elle lui exprime son affection et sa reconnaissance. Confiante dans
-l'avenir, elle célèbre son amour et son bonheur.
-
-La belle-mère n'a pas été l'obstacle que l'on pouvait craindre au
-mariage. Elle semble, au contraire, s'être entremise en faveur des
-amoureux pour en hâter la célébration. Ce n'est plus «l'épouse
-actuelle» du général, mais une alliée que l'on remercie, lui devant
-quelques jours fastes de plus.
-
-Paris, 19 novembre 1822.
-
-Mon cher Papa,
-
- Tout ce que ta bonne lettre nous dit de tendre et de paternel a été
- accueilli ici par deux cœurs qui n'en font qu'un pour t'aimer. Je ne
- saurais te dire combien mon Adèle a été sensible à l'expression de
- ton affection qu'elle mérite si bien par celle qu'elle daigne porter
- à ton fils. Elle va t'exprimer elle-même tout ce qu'elle ressent pour
- toi. Veuille bien, je te prie, dire à notre belle-mère combien nous
- sommes reconnaissans de tout ce qu'elle a bien voulu faire pour hâter
- notre fortuné mariage.
-
- J'ai montré ta lettre à mes frères. Abel va t'écrire. Ils me chargent
- de t'embrasser tendrement pour eux.
-
- Maintenant permets-moi de t'embrasser pour moi et de céder le reste
- de cette lettre à ta fille.
-
-Ton fils soumis et respectueux,
-
-Victor.
-
-Mon cher papa,
-
- C'est la plus heureuse des femmes qui vous doit tout son bonheur que
- sans vous elle désirerait encore, c'est votre fille qui a mis sa
- destinée entre les mains du plus noble des hommes qui voudrait vous
- rendre sa reconnaissance. Dieu sait que ce n'est pas la gloire qui
- entoure son talent qui me le fait admirer, mais bien cette âme si
- pure, si élevée que vous connaissez à peine et à laquelle la mienne
- est consacrée. Il n'est rien de moi qui ne soit pour lui, pour mon
- Victor, pour votre digne fils.
-
- Si notre belle-mère savait combien j'ai été sensible à tout ce
- qu'elle a bien voulu faire pour accélérer notre mariage, j'espère
- qu'elle voudrait bien recevoir mes remerciements. Je lui dois
- quelques jours de bonheur que sans elle je demanderais en vain.
-
- J'ai vu, mon cher papa, s'écouler le plus beau jour de ma vie sans
- avoir connu l'auteur de ce beau jour. Nous espérons, et moi en
- particulier, comme une grâce, que la fin de cette année ne se passera
- pas sans que j'aie pu vous exprimer de vive voix tous les sentiments
- avec lesquels j'ai l'honneur d'être votre très respectueuse fille,
-
-A. Hugo.
-
-
-
-
-III
-
-Un roman en partie double.--La folie d'Eugène Hugo.--«La recommandation
-de M. de Clermont-Tonnerre».--La maison de la rue du Foix, à Blois.--La
-grossesse d'Adèle Hugo.--Le pauvre Eugène.
-
-
-L'antithèse n'existe pas seulement dans l'œuvre de Victor Hugo, et
-Baudelaire ne fut pas le premier, hélas!
-
- admis au noir mystère
- Des rires effrénés mêlés aux sombres pleurs.
-
-Le lendemain de ce beau jour, dont les jeunes époux clamaient
-orgueilleusement la joie, fut atrocement triste.
-
-Eugène Hugo, exalté, «un peu fou» depuis des mois, prononça, au cours
-du dîner de noce des paroles incohérentes. Biscarrat en fut frappé,
-avertit Abel Hugo, et au sortir de table, ils l'emmenèrent et le firent
-rentrer chez lui, sans en parler à personne.
-
-Le lendemain matin, on le trouva dans sa chambre, dont il avait allumé
-tous les flambeaux, vaticinant et tailladant les meubles à coups de
-sabre. Il était tout à fait fou.
-
-Un drame intime, navrant dans sa simplicité, se cachait sous cette
-démence et l'expliquait.
-
-«Cet Eugène, qui est mort enfin, après avoir survécu quatorze ou quinze
-ans à son âme, à son intelligence», mourut, plus discret qu'Arvers,
-sans trahir son secret. Mais, celui-là même qui écrivit le commencement
-de cette phrase, leur ami, le collaborateur d'Abel et de Victor au
-_Conservateur littéraire_, Gaspard de Pons[46], a soulevé une partie
-du voile qui le recouvrait.
-
-[Note 46: Né en 1798, «Gaspard de Pons était venu, en 1819,
-d'Avallon, sa ville natale, à Paris, pour y entrer dans la garde. Il
-se lia, par son camarade Alfred de Vigny, avec M. Victor Hugo, dont
-il était l'aîné de deux ans, et dont il devint le collaborateur au
-_Conservateur littéraire_, puis à la _Muse française_». (Edmond Biré:
-_Victor Hugo avant 1830_, p. 343).
-
-On lui doit: _Constant et Discrète_, poème en quatre chants, suivi de
-_Poésies diverses_ (1819), _Amour_, _A Elle_ (1824), _Inspirations
-poétiques_ (1825).
-
-Il figurait, au dire de Jay, (_Conversion d'un Romantique_, 1830), au
-nombre des «étoiles de la Pléiade romantique».
-
-Cf. Ch.-M. Des Granges: _La Presse littéraire sous la Restauration_.
-
-Tous n'ont pas imité la discrétion de Gaspard de Pons. Évariste
-Boulay-Paty, dans son curieux Journal, publié en 1901, par les soins
-du Dr Dominique Caillé, dans les _Annales de la Société académique de
-Nantes_, écrivait, à la date du 14 mai 1830:
-
-«Je m'en suis revenu avec Soulié, qui est venu passer une heure chez
-moi. Il m'a dit que Eugène Hugo avait tellement aimé Mme Victor Hugo
-que, deux ou trois jours après le mariage de son frère, il était devenu
-fou. C'était un jeune homme qui annonçait le plus beau talent. Fou par
-sève de chasteté! ô Charenton!»
-
-Le Dr Patrigeon ne se montre guère moins affirmatif et commet, sur ce
-point, une erreur de date que corrigent le mariage et la correspondance
-de Victor:
-
-«Cependant, un événement douloureux et imprévu avait mis, vers la fin
-de 1821, le général Hugo en présence de ses fils, Eugène, qui, dit-on,
-aimait éperdument Adèle Foucher, était devenu subitement fou, le jour
-du mariage de son frère. Le général dut venir à Paris, où la maladie
-d'Eugène le retint quelque temps.» (_Le père de Victor Hugo_, p. 15.)
-
-Le _Matin_ n'est pas seul à tout dire.]
-
-M. Edmond Biré a eu la chance de découvrir, sur les quais, un
-exemplaire des _Adieux poétiques_[47] du comte Gaspard de Pons, cette
-insigne rareté.
-
-[Note 47: _Adieux poétiques_, par le comte Gaspard de Pons, Paris,
-Librairie nouvelle, 1860, 3 in-12.]
-
-Dans une pièce intitulée _la Démence_ et où le poète s'adresse «A ce
-qui fut Eugène», on peut lire, entre autres, ces vers. Ils donnent la
-clef de la terrible énigme:
-
- Peut-être dédaigné par l'Amour et la Muse,
- Un désespoir jaloux s'alluma dans ton cœur:
- Tu hais malgré toi ton rival, ton vainqueur...
- La mort de la pensée au plus affreux destin
- A seule, hélas! pu te soustraire:
-
- Tu cessas bien à temps d'être toi, d'être frère,
- Le premier frère fut Caïn.
- Oui, certe, et dans ce mot ne vois pas un outrage;
- L'outrage serait lâche autant que solennel.
- Ton cœur fut assez chaud pour qu'un moment d'orage
- En toi pût allumer un foudre criminel...[48].
-
-[Note 48: _Victor Hugo avant 1830_, pp. 273-274.]
-
-Plus de deux mois, on avait caché ce triste accident au général Hugo,
-espérant quand même un mieux impossible. Les frères redoublaient de
-soins autour du malade et leurs ressources s'épuisaient.
-
-Le 20 décembre enfin, Victor se décidait à faire appel à son père et
-lui adressait cette lettre désolée.
-
-Mon cher Papa,
-
- C'est auprès du lit d'Eugène malade et dangereusement malade que
- je t'écris. Le déplorable état de sa raison dont je t'avais si
- souvent entretenu empirait depuis plusieurs mois d'une manière qui
- nous alarmait tous profondément, sans que nous pussions y porter
- sérieusement remède, parce qu'ayant conservé le libre exercice de sa
- volonté, il se refusait obstinément à tous les secours et à tous les
- soins. Son amour pour la solitude poussé à un excès effrayant a hâté
- une crise qui sera peut-être salutaire, du moins il faut l'espérer,
- mais qui n'en est pas moins extrêmement grave et le laissera pour
- longtemps dans une position bien délicate. Abel et M. Foucher
- t'écriront plus de détails sur ce désolant sujet. Pour le moment je
- me hâte de te prier de vouloir bien nous envoyer de l'argent, tu
- comprendras aisément dans quelle gêne ce fatal événement m'a surpris.
- Abel est également pris au dépourvu et nous nous adressons à toi
- comme à un père que ses fils ont toujours trouvé dans leurs peines et
- pour qui les malheurs de ses enfants sont les premiers malheurs.
-
- Du moins, dans cette cruelle position, avons-nous été heureux dans
- le hasard qui nous a fait prendre pour médecin une de tes anciennes
- connaissances, le docteur Fleury.
-
- Adieu, bon et cher Papa, j'ai le cœur navré de la triste nouvelle que
- je t'apporte. Notre malade a passé une assez bonne nuit, il se trouve
- mieux ce matin, seulement son esprit, qui est tout à fait délirant
- depuis avant-hier, est en ce moment très égaré. On l'a saigné hier,
- on lui a donné l'émétique ce matin, et je suis auprès de lui en
- garde-malade. Adieu, adieu, la poste va partir et je n'ai que le
- temps de t'embrasser en te promettant de plus longues lettres d'Abel
- et de M. Foucher.
-
-Ton fils tendre et respectueux,
-
-Victor.
-
-Ce 20 décembre 1822.
-
-Le général Hugo ne tarda point à venir voir à Paris son fils malade,
-et, profitant d'un intervalle lucide, l'emmena à Blois, où il le
-soigna quelque temps chez lui.
-
-Le répit fut court, Eugène dut, bientôt, être enfermé à nouveau.
-Dix ans et plus il survécut au naufrage de sa raison et en 1837[49]
-seulement, il s'éteignit, à Charenton.
-
-[Note 49: Eugène Hugo est mort à Saint-Maurice (Charenton) le 5
-mars 1837.]
-
-Les tristesses de l'heure présente n'avaient point seules le don de
-préoccuper la famille Hugo. Outre le colonel, le général avait un
-autre frère officier, le major Francis[50]. Il les avait fait venir,
-jadis, l'un et l'autre en Espagne pour servir à leur avancement. La
-monarchie de Joseph tombée, eux aussi avaient connu la demi-solde et
-la non-activité. Et les yeux fixés sur l'avenir, ils s'adressaient
-au neveu bien en cours, lauréat de l'Académie française et membre de
-l'Académie de Toulouse, marié à la fille d'un chef de bureau à la
-guerre, lui demandant son appui, rêvant d'une mise en activité, d'un
-galon de plus ou de deux étoiles.
-
-[Note 50: Le plus jeune frère du général, François-Juste Hugo, né
-le 3 août 1780.]
-
-Victor Hugo d'être embarrassé. En dépit de l'affection portée par lui à
-l'oncle Francis, le servir, n'était-ce pas desservir son père?
-
-Le crédit des amis puissants, très puissants, qu'il comptait au
-pouvoir, devant être conservé _vierge_ pour une occasion autrement
-importante, le rappel à l'activité du général Hugo, un mirage
-peut-être, mais si cher à tous.
-
-Dans cette lettre Mme Hugo était devenue «ta brave femme».
-
-Pour la première fois--et des mois encore, cette suscription demeurera
-isolée--elle est adressée à
-
-Monsieur
-
-Monsieur le général Comte Hugo
-
-et scellée d'un cachet, embarrassé des pièces compliquées de l'armorial
-impérial, et timbré de la couronne comtale du général[51].
-
-[Note 51: D'après ce cachet et l'_Armorial général_ de Riestap,
-les armes octroyées par Joseph, roi d'Espagne, au comte de Siguenza,
-étaient les suivantes:
-
-_Écartelé au Ier d'azur, à l'épée en pal d'argent garnie d'or,
-accompagnée en chef de 2 étoiles d'argent: au 2e de gueules au pont
-de 3 arches d'argent maçonné de sable, soutenu d'une eau d'argent et
-brochant sur une forêt de même; au 3e de gueules à la couronne murale
-d'argent; au 4e d'azur au cheval effrayé d'or._
-
-Nous sommes loin, comme on voit, avec cet écu encombré de toute la
-ferblanterie héraldique de l'Empire, de la belle simplicité du blason
-des Hugo, de Lorraine:
-
-_D'azur à un chef d'argent, chargé de deux merlettes de sable_
-
-que donne d'Hozier et qui est encore, en Allemagne, celui des Hugo de
-Spitzemberg.
-
-Plus tard, quand il plut à quelques généalogistes--ces gens-là sont
-sans pitié--de rattacher le général Hugo et ses fils à Georges Hugo
-(fils de Jean Hugo, capitaine des troupes de René II, duc de Lorraine),
-le vicomte Victor Hugo, pair de France, fit, ou laissa, figurer ces
-armes, du XVIe siècle, au-dessous de son nom dans les annuaires de
-la noblesse, notamment dans l'_Armorial historique de la Noblesse de
-France_, de Henri J.-G. de Milleville (Paris, Amyot. S. D.), p. 127.
-
-Cependant, dans l'intimité, le grand poète était, paraît-il, le premier
-à rire de ces prétentions nobiliaires, y compris le fameux et si
-décoratif évêque de Ptolémaïs et le chapitre-noble de Remiremont. Les
-thuriféraires seuls les prirent jamais au sérieux.]
-
-Et, pour la seconde, des espérances de paternité semblaient sourire à
-l'heureux mari d'Adèle Foucher.
-
-Mon cher Papa,
-
- Je te prie d'avance d'excuser encore la brièveté de cette lettre.
- Francis me prie de t'écrire, pour te renouveler ses prières à l'égard
- du ministre de la Marine. Je conçois parfaitement, je ne puis même
- m'empêcher de partager ta manière de voir sur cette affaire qui
- pourrait entraver la tienne, la nôtre, celle de toute la famille,
- puisque ta mise en activité est certainement ce qui peut nous arriver
- à tous de plus heureux. Je sais bien que la recommandation de M.
- de Cl. T.[52] doit être conservée _vierge_ pour cette importante
- occasion. Cependant je t'avouerai, et tu le comprendras sans peine,
- que je n'ai pu refuser à mon oncle et à ma tante de te récrire à ce
- sujet. Ils sont tous deux si bons, si aimables, que je craindrais
- de les affliger. Écris-moi donc (si tu persistes dans un refus que
- je ne puis m'empêcher de trouver raisonnable), une lettre que je
- puisse leur montrer où tes motifs soient déduits de nouveau, et où
- il ne se trouve rien qui puisse les faire douter de la chaleur et
- du zèle que j'apporte à leurs intérêts. Je les sers en attendant de
- mon mieux auprès de M. de Cl..., et M. Foucher nous seconde dans ses
- bureaux. Quand tu seras employé, tes efforts unis aux nôtres feront
- certainement obtenir au major la place de lieutenant-colonel qu'il
- désire. Voilà la chance que ta lettre peut leur présenter.
-
-[Note 52: M. de Clermont-Tonnerre, ministre de la Marine du cabinet
-Villèle; le portefeuille de la guerre lui fut confié en août 1824,
-lors du remaniement ministériel nécessité par la nouvelle disgrâce de
-Chateaubriand.]
-
- Adieu, cher et excellent père. Il est impossible de dire avec quelle
- impatience nous attendons le printemps, afin de t'aller voir ainsi
- que ton excellente femme. Embrasse-la bien tendrement pour nous, et
- croyez tous deux à notre affectueux respect.
-
-Victor.
-
-
-Ce lundi 9 janvier.
-
- Tout porte à croire que notre Léopold est revenu.--Chut!
-
- Mille choses aimables à M. de Féraudy[53], auquel j'ai écrit,
- dis-lui que l'article sur ses fables a paru dans le numéro de la
- _Foudre_ du 30 novembre, lequel contenait aussi un article sur ses
- mémoires. Le troisième volume est plein d'intérêt, je vais en rendre
- compte dans l'_Oriflamme_.
-
-[Note 53: M. de Féraudy, ancien major du génie, chevalier de
-Saint-Louis du 5 novembre 1814 (_Moniteur_ du 7 novembre), l'un des
-amis du général Hugo à Blois.
-
-Ce grand-oncle de l'excellent sociétaire de la Comédie française
-venait de publier un troisième volume de fables: _Quelques fables ou
-Mes loisirs_. Blois, Aucher-Éloy, 1823, in-12 de IX-204 pages, faisant
-suite au recueil antérieurement paru sous ses initiales:
-
-_Quelques fables ou Mes loisirs_, par Jh-Bmi de F..., ancien officier
-supérieur du Corps royal du Génie. Paris, chez Chauvin, 1820, in-16
-oblong, de 102 pages.
-
-Il existe une «nouvelle édition, revue, corrigée et augmentée d'une
-deuxième partie» de ce premier recueil, publiée sous le nom de
-l'auteur, en 1821, chez J.-G. Dentu, in-12, de XLI-161 pp.
-
-Originaire de Provence, la famille de Féraudy est encore représentée
-aujourd'hui, dans le Loiret, par une de ses branches.]
-
-Le Général Hugo avait quitté le château de Saint-Lazare, revendu le 16
-janvier 1823 à M. Gay, médecin[54], et était allé s'installer, dans le
-bas de la ville, rue du Foix, dans la petite maison qu'y possédait sa
-seconde femme depuis 1816[55].
-
-[Note 54: Acte passé devant Me Naudin, notaire.]
-
-[Note 55: Mme veuve d'Almeg avait acheté cette maison des époux
-Hadou, par acte devant Me Vosdey, notaire à Blois, du 10 février
-1816. Le général y joignait, le 29 juin 1823 (adjudication devant Me
-Pardessus, notaire), une petite maison voisine qui portait le nº 71, et
-qui après sa mort, fut vendue à sa veuve, moyennant 1.720 francs (acte
-devant Me Pardessus, notaire, du 25 juillet 1830.)]
-
-C'est la petite maison si connue par la description qu'en donna le
-poète dans ses _Feuilles d'Automne_:
-
- Et sorti de la ville, au midi,
- Cherchez un tertre vert, circulaire, arrondi,
- Que surmonte un grand arbre, un noyer, ce me semble,
- Comme au cimier d'un casque une plume qui tremble.
- Vous le reconnaîtrez, ami; car tout rêvant,
- Vous l'aurez vu de loin sans doute en arrivant.
-
- Sur le tertre monté, que la plaine bleuâtre,
- Que la ville étagée en long amphithéâtre,
- Que l'église, ou la Loire et ses voiles aux vents,
- Et ses mille archipels plus que ses flots mouvants,
- Et de Chambord là-bas au loin les cent tourelles,
- Ne fassent pas voler votre pensée entre elles.
- Ne levez pas vos yeux si haut que l'horizon,
- Regardez à vos pieds.--
-
- Louis, cette maison
- Qu'on voit bâtie en pierre et d'ardoises couverte,
- Blanche et carrée, au bas de la colline verte,
- Et qui, fermée à peine aux regards étrangers,
- S'épanouit charmante entre ses deux vergers:
- C'est là.--Regardez bien: c'est le toit de mon père.
- C'est ici qu'il s'en vint dormir après la guerre,
- Celui que tant de fois mes vers vous ont nommé,
- Que vous n'avez pas vu, qui vous aurait aimé!...
-
- «Une maison à Blois! riante, quoiqu'en deuil.
- Élégante et petite, avec un lierre au seuil,
- Et qui fait soupirer le voyageur d'envie
- Comme un charmant asile à reposer sa vie,
- Tant sa neuve façade a de fraîches couleurs,
- Tant son front est caché dans l'herbe et dans les fleurs![56].»
-
-[Note 56: _Les Feuilles d'Automne_.]
-
-Elle portait alors le nº 73, devenu aujourd'hui le 65; «Grande-Rue du
-Foix,--elle est assez longue, en effet,--nº 73 à Blois», spécifient les
-adresses de Victor.
-
-Dans cette maison conservée par sa veuve, et où elle est morte le
-21 avril 1858 seulement[57], le 28 février 1902, M. Raphaël Périé,
-inspecteur d'Académie de Loir-et-Cher, un universitaire resté fidèle
-aux lettres[58], organisait une cérémonie enfantine, et elle fut
-charmante, pour commémorer et magnifier le centenaire de Victor
-Hugo[59].
-
-[Note 57: Registres de l'état-civil de Blois.]
-
-[Note 58: Outre de fort jolis vers publiés dans la _Revue de Paris_
-on doit à M. Raphaël Périé, une très élégante adaptation, publiée chez
-Hachette, du _Roman de Berte aux grands pieds_ (Paris, 1900, in-12), et
-une intéressante étude sur _Victor Hugo poète civique_ (Paris, Gedalge,
-S. D. in-8º de 39 pp.).]
-
-[Note 59: Un journal du cru, _L'Indépendant de Loir-et-Cher_, a
-rendu compte de cette cérémonie et publié la pièce de circonstance,
-plus qu'honorable, composée et récitée par un des grands élèves du
-_Collège Augustin Thierry_, de Blois, le fils du préfet, M. Heim.]
-
-Un mieux semblait avoir suivi le transfert du malade dans la maison
-paternelle. La lettre de Victor adressée à son frère chez son père,
-l'encourage et le félicite.
-
- Ta lettre, mon bon et cher Eugène, nous a causé une bien vive joie.
- Nous espérons que l'amélioration de ta santé continuera au gré de
- tous nos désirs et que tu auras bientôt retrouvé avec le calme
- de l'esprit cette force et cette vivacité d'imagination que nous
- admirions dans tes ouvrages.
-
- Dis, répète à tous ceux qui t'entourent combien nous les aimons pour
- les soins qu'ils te donnent, dis à papa que le regret d'être éloigné
- de lui et de toi est rendu moins vif par la douceur de vous savoir
- ensemble, dis-lui que son nom est bien souvent prononcé ici comme un
- mot de bonheur, que les mois qui me séparent de votre retour vont
- nous sembler bien longs, dis-lui pour nous tout ce que ton cœur te
- dit pour lui, et ce sera bien.
-
-Ton frère et ami,
-
-Victor.
-
- Écris-nous le plus souvent possible.
-
-Suit une lettre plus longue pour le général. Elle nous fait faire plus
-ample connaissance avec l'oncle Francis et sa femme.
-
-Les espérances de paternité du jeune homme n'ont point été déçues:
-Adèle Hugo est enceinte et se porte «aussi bien que sa situation le
-permet».
-
-Et voici venir une autre espérance, outre la gratification de 500
-francs accordée par Louis XVIII, et révélée par Edmond Biré[60] à
-Victor Hugo, pour l'_Ode sur la mort de S. A. R. Charles-Ferdinand
-d'Artois, duc de Berri, fils de France_, insérée dans la septième
-livraison du _Conservateur littéraire_[61], et la pension sur la
-cassette royale qui, si longtemps attendue, avait enfin permis aux
-fiancés de se marier, on fait espérer à Victor une pension de 3.000
-francs, qui lui «aurait été accordée sur le ministère de l'Intérieur».
-
-[Note 60: _Victor Hugo avant 1830_, p. 173.]
-
-[Note 61: _Odes et Ballades_, Liv. Ier; ode VII.]
-
-Entre temps, il est vrai, le _Moniteur_ avait publié, dans son numéro
-du 13 décembre 1822, l'_Ode sur Louis XVII_[62].
-
-[Note 62: Ode lue à l'ouverture des séances de la Société des
-bonnes lettres (Seconde année). Le _Moniteur universel_, nº 347,
-vendredi 13 décembre 1822. _Odes et Ballades_, Liv. Ier; ode V.]
-
-Vers la même époque, paraissait chez Persan, ce marquis ruiné qui se
-fit libraire et ne fit point fortune, la seconde édition des _Odes_, et
-Louis XVIII, flatté par tant de loyalisme, avait souscrit à vingt-cinq
-exemplaires pour ses bibliothèques particulières.
-
-A PAPA
-
-Mon cher papa,
-
- Ton absence nous prive d'une des joies les plus vives que nous ayons
- éprouvées dans la félicité de notre union, celle de te voir. Il nous
- semble que maintenant le mois qui nous donnera un enfant sera bien
- heureux, surtout parce qu'il nous rendra notre père. Eugène reviendra
- aussi, et reviendra sûrement content et guéri.
-
- Mon oncle Francis vient de passer quelques jours ici, et c'est ce qui
- nous a empêchés de t'écrire plus tôt. Nous avons fait connaissance
- avec notre tante qui paraît heureuse et semble spirituelle et
- aimable. Francis est aussi fort heureux; il a été plein d'affection
- et de tendresse pour nous, et a bien regretté que tu ne fusses plus à
- Paris.
-
- Ma femme continue à se porter aussi bien que sa situation le
- permet, j'ai appris avec peine et joie tout à la fois que tu avais
- été souffrant et que tu étais guéri. Nous te prions de féliciter
- également ta femme sur le rétablissement de sa santé dont nous parle
- notre excellent Eugène.
-
- M. Lebarbier m'a écrit: je lui répondrai; je n'ai encore rien de
- décisif à lui mander.
-
- On m'avait parlé il y a qque tems d'une pension de 3.000 francs
- qui m'aurait été accordée sur le ministère de l'Intérieur. Je
- n'en entends plus parler. Si cette bonne nouvelle se confirme, je
- m'empresserai de te le mander, certain que notre bon père y prendra
- bien part.
-
- Adieu, cher et excellent papa, tout le monde ici t'aime et t'embrasse
- comme ton fils tendre et respectueux.
-
-Victor.
-
- Ce mercredi 5 mars.
-
- Nos hommages à notre belle-mère.
-
-Nous n'avons rien inventé, pas même la crise de la librairie. Victor
-Hugo, dont les éditeurs devaient plus tard édifier la fortune, n'avait
-encore affaire qu'à de pauvres libraires qui ne payaient guère qu'en
-billets, et leurs billets l'étaient rarement.
-
-Pour venir en aide au jeune ménage, M. Foucher avait avancé l'argent;
-bientôt il s'agit de le lui rembourser à son tour, il était assez gêné
-lui-même. Victor recourait alors, pour un nouveau prêt, à la bourse de
-son père et à son compte chez M. Katzenberger.
-
-Mon cher Papa,
-
- Je suis dans un grand embarras: je m'adresse à toi, sûr que tu me
- fourniras le moyen d'en sortir.
-
- J'ai entre les mains un billet à ordre de 500 francs sur mon libraire
- qui devait être acquitté le 11 février dernier. A cette époque,
- extrêmement gêné par la stagnation du commerce au milieu des bruits
- de guerre, mon libraire me supplia d'accepter un à-compte de 200
- francs, et de ne point user de la faculté que me donne la loi de
- faire protester son billet, démarche qui eût pu ruiner son crédit.
- Avec l'assentiment de M. Foucher, auquel devaient être remis les
- 500 francs, je consentis à cet arrangement, dans l'assurance que le
- paiement des 300 francs restants aurait lieu dans le mois.
-
- Depuis cette époque l'embarras du crédit augmentant sans cesse n'a
- pas permis à mon libraire de retirer son billet. J'ai attendu aussi
- longtemps que j'ai pu; mais aujourd'hui M. Foucher étant absolument
- sans argent j'ai essayé en vain de faire escompter le malheureux
- billet. Ce qui aurait été facile il y a trois mois est impossible
- aujourd'hui, la crainte ayant absolument resserré (?) les capitaux.
- Je ne vois donc plus de recours qu'en toi, mon cher papa, je te prie
- de m'envoyer le plus tôt possible les 300 francs que mon libraire ne
- pourra peut-être pas me rembourser d'ici un ou deux mois, mais pour
- lesquels on n'aura pas moins une garantie suffisante dans le billet
- de 500 francs qui dort entre mes mains. Si tu n'avais pas cette
- somme, ne pourrais-tu me la faire avancer par M. Katzenberger. Je
- ne t'en dis pas davantage, cher papa, j'attends une prompte réponse
- comme une planche de salut dans l'embarras où nous nous trouvons.
-
- Je déposerai le billet entre les mains de M. Katzenberger qui
- ainsi pourrait être tranquille. Je ne voudrais pas en venir à des
- poursuites judiciaires contre le pauvre libraire dont je ne suspecte
- pas la probité.
-
- Adieu, cher et excellent papa, embrasse pour nous notre Eugène qui
- a écrit une lettre extrêmement remarquable à Félix Biscarrat et
- présente nos respects à notre belle-mère, en lui disant combien nous
- sommes touchés des soins qu'elle prend de notre frère.
-
- Mon Adèle t'embrasse et moi aussi.
-
-Ton fils soumis et respectueux,
-
-Victor.
-
- Ce samedi 15 mars.
-
-Malgré les illusions du père et du fils, il ne semble pas que la santé
-d'Eugène s'améliorât beaucoup.
-
-La _Correspondance_ possédée par la Bibliothèque de Blois nous fournit
-le texte d'une lettre d'Eugène à Abel. Elle dut ne pas être envoyée.
-
-Elle trahit de façon lamentable l'état d'esprit du malade, même dans
-ses intervalles lucides.
-
-On sent les vains efforts de l'intelligence pour se ressaisir. La
-pensée est exprimée avec une difficulté extrême, le style semble
-presque enfantin et les répétitions abondent.
-
-M. de Féraudy et ses fables--il s'agissait, en plus, d'un acte
-manuscrit à présenter à l'Odéon--faisait l'objet de cette missive.
-
-Mon cher Abel,
-
- Un des amis de Papa, M. de Féraudy, et l'un des membres de la Société
- littéraire fondée à Blois, dont papa avait été élu Président, et dont
- tu avais été nommé membre Correspondant, ce monsieur, dis-je, ayant
- appris l'influence que tu pourrais avoir auprès de quelques journaux,
- a paru désirer que tu lui fisses insérer quelques-unes de ses fables
- dans les feuilles où tu travailles.
-
- Ayant également entendu parler des facilités que tu parais avoir
- auprès du théâtre de l'Odéon, il te prie également de lui rendre
- le service de présenter au comité de ce théâtre un acte dont je
- t'enverrai le manuscrit.
-
- Avec les titres dont je viens de te parler il était impossible que
- ce Monsieur pût s'attendre à quelque refus de ma part. Ami de Papa,
- et membre d'une Société littéraire dont je t'ai entendu te féliciter
- d'être membre, c'était sans doute te faire plaisir à toi-même que de
- me charger auprès de toi de sa commission.
-
- Ce monsieur a déjà publié un recueil de fables dont le journal des
- _Débats_ a rendu compte il y a un an, il compte en publier un nouveau
- volume. Il est membre de la Société littéraire qui avait tenté de
- s'organiser à Blois, et dont toi et Victor faisiez partie; ses fables
- ne te laisseront aucun doute sur son esprit et son talent.
-
- Après m'être acquitté de cette commission, il convient que je te
- manifeste mon étonnement de ce que tu ne nous as pas répondu. Cet
- oubli de ta part, justifie les reproches de négligence que je t'ai
- entendu faire par Papa.
-
- En attendant une lettre de toi, je suis toujours avec attachement,
-
-Ton frère affectionné,
-E. Hugo.
-
-Blois, le 19 mars 1823.
-
-A nouveau Adèle Hugo tient la plume. Elle n'ose encore s'exprimer
-librement vis-à-vis de ses beaux-parents--par la suite elle écrira des
-lettres charmantes d'abandon, de cœur et de simplicité.
-
-Actuellement, elle est encore sous l'entière domination du génie de
-son mari. Il relit ses lettres et elle doit craindre un froncement de
-sourcil.
-
-L'enfant qu'elle porte sera un garçon, elle l'appellera Léopold pour
-«faire la cour» à sa belle-mère, et ingénûment, ne prévoyant pas à
-quelle plaisanterie va donner lieu le plein de sa plume, la pauvre
-femme fait, fille respectueuse, «fortement saillir les rondeurs» de l'A
-de sa signature.
-
-Mon cher papa,
-
- Mon mari m'a laissé le soin de vous écrire; c'est pour moi une bien
- douce charge, d'autant plus que dans une réponse à ma lettre je
- saurai de vos nouvelles qui jusqu'ici nous ont fait craindre que
- votre santé et celle de notre belle-mère ne fussent moins bonnes que
- lors de votre départ d'ici. D'un autre côté, nous sommes convaincus
- que celle de notre frère est entièrement remise, d'ailleurs les soins
- de bons parens, et la vie d'ordre à laquelle il n'était point habitué
- sont certainement cause de son prompt rétablissement.
-
- Nous avons eu le plaisir de voir dernièrement notre oncle Francisque
- et sa femme, ils sont restés à Paris beaucoup moins longtemps que
- nous ne l'aurions désiré, et ils ont été très fâchés de n'être pas
- venus à Paris un mois plus tôt, et nous que vous ne fussiez pas
- restés un mois plus tard, mais nous espérons qu'à votre premier
- voyage vous nous récompenserez de votre prompt départ.
-
- Adieu, mon cher papa, embrassez pour moi notre belle-mère et
- dites-lui que pour lui faire la cour j'appellerai mon petit garçon
- Léopold.
-
- Nous attendons une prompte réponse pour nous mettre hors d'inquiétude
- de toutes les santés auxquelles nous nous intéressons vivement, et je
- vous prie, cher papa, de me croire votre respectueuse fille.
-
-A. Hugo.
-
-Ce mardi.
-
-Le génie n'est pas léger, et l'esprit, cette mousse des vins
-pétillants, lui semble peu familier. Comme la gaîté chez Rabelais, la
-plaisanterie était, chez Hugo, énorme. La signature de la jeune femme
-de prêter donc à ce thème:
-
-Mon cher papa,
-
- Je crois que c'est pour te donner une image de son ventre toujours
- croissant que mon Adèle a fait si fortement saillir les rondeurs
- de sa signature. Je vois avec un sentiment bien doux approcher
- l'heureuse époque qui nous réunira autour d'un berceau.
-
- J'ai reçu ta note relative à M. Eloy et je m'occupe de son affaire en
- même temps que de celle de M. Lebarbier. Dès que j'aurai une décision
- favorable, je la leur transmettrai.
-
- Adieu, cher papa, embrasse bien notre Eugène, présente nos respects à
- notre belle-mère et aime-nous toujours comme nous t'aimons.
-
-Ton fils tendre et respectueux,
-Victor.
-
-Les espérances étaient vaines d'un retour à la raison d'Eugène Hugo.
-L'on s'est bercé de cet espoir, mais, bientôt, il y fallut renoncer, et
-le pauvre dément n'a point tardé à quitter l'oasis de la rue du Foix
-pour être traité dans la maison de santé du Dr Esquirol[63].
-
-[Note 63: Jean-Étienne-Dominique Esquirol, né à Toulouse en 1772,
-mort à Paris en 1840. Il continua et compléta les travaux de Pinel. Son
-principal ouvrage: _Des Maladies mentales considérées sous le rapport
-médical, hygiénique et médico-légal_ (Paris, J.-Baillière, 1838, 2
-in-8º), est devenu classique. Il y a tracé, entre autres, un navrant
-tableau de la folie et de la déchéance de Théroigne de Méricourt.
-
-Il devait, en 1825, se voir confier la direction de Charenton.]
-
-Victor donne à son père des nouvelles du malheureux et lui confie
-ses impressions. En dépit des soins dont sont entourés les malades,
-il ne l'a «plus trouvé aussi bien». Il redoute, pour son frère,
-«la solitude et l'oisiveté». Puis, ce sont les phantasmasies du
-persécuté-persécuteur, entendant, dans le silence des nuits, assassiner
-des femmes, en des souterrains.
-
-Le prix de la pension est très élevé et l'on n'a pas assez caché au
-malade qu'il se trouvait parmi des fous.
-
-La fin de la lettre nous ramène aux éditeurs, sinon à la littérature.
-Le poète, par la faute d'Abel, qui, en croyant faire bien, l'a «poussé
-dans cette galère»[64], se trouve initié aux banqueroutes des
-libraires et aux ennuis concomitants. Il avertit son père du danger et
-lui conseille la prudence pour la vente proche du manuscrit de ses
-_Mémoires_.
-
-[Note 64: _Victor Hugo raconté par un Témoin de sa Vie_ conte
-l'anecdote.
-
-L'on doit à Abel Hugo, enlevé en 1855, comme l'avait été vingt ans plus
-tôt son père, par une attaque d'apoplexie, de nombreux comptes rendus
-critiques dans le _Conservateur littéraire_ et quatre nouvelles qui y
-furent publiées également: _El Viego_; _La naissance de Henri IV_; _Le
-combat de taureaux_; _Le carnaval de Venise_.
-
-Dès 1817, il avait publié en collaboration avec André Malitourne et
-Ader: _Traité du Mélodrame_, par A. A. A.
-
-Il fit paraître en 1822, in-8º, _la Vengeance de la Madone_, fragment
-traduit de l'italien.
-
-Il donna lecture à la _Société des Bonnes lettres_ d'un important
-ouvrage qu'il entreprit et ne termina point:
-
-_Le Génie du Théâtre espagnol, ou Traduction et analyses des meilleures
-pièces de Lopez de Véga; F. Calderon et autres auteurs dramatiques,
-depuis le milieu du_ XVIe _siècle jusqu'à la fin du_ XVIIIe.
-
-Entré aux _Annales de la Littérature et des Arts_, après leur fusion
-avec le _Conservateur littéraire_ (août 1821) il entreprit, en 1823, la
-publication des _Tablettes romantiques_.
-
-Il a laissé en outre:
-
-_Romances historiques_, traduites de l'espagnol par A. Hugo. Cet
-ouvrage porte cette dédicace: A ma mère, morte le 27 juin 1821,
-
-et avait été publié:
-
-A Paris, chez Pélicier, libraire, place du Palais-Royal, 1822; in-12,
-de LV-302 pp.
-
-C'est-à-dire, chez l'éditeur des _Odes et poésies diverses_, près de
-qui il avait été l'introducteur de son frère.
-
-_L'Heure de la Mort._ Paris, 1822, in-8º.
-
-_Les Français en Espagne._ A-propos, vaudeville en un acte (avec Alph.
-Vulpian). Paris, 1823, in-8º.
-
-_Précis historique des Événements qui ont conduit Joseph Napoléon sur
-le trône d'Espagne_ (Introduction au tome II des Mémoires du général
-Hugo. Paris, Ladvocat, 1823, trois in-8º) signés Hugo (Abel) fils.
-
-Il existe en outre, de ce précis un tirage à part à 60 exemplaires.
-Paris, 1823: in-8º.
-
-_Pierre et Thomas Corneille._--(En collaboration avec Romieu et signé
-du pseudonyme de Monnières. Paris. 1823, in-8º.)
-
-_Campagne d'Espagne en 1823._ Paris. Le Fuel, SD. (1824), 2 in-8º, de
-IV-442 et 399 pp.
-
-_Les tombeaux de Saint-Denis_ ou description historique de cette abbaye
-célèbre, des monuments qui y sont renfermés et de son riche trésor;
-suivie du récit de la violation des tombeaux en 1793, de détails sur
-la restauration de l'église en 1806, et depuis en 1814; de notices
-sur les rois et les grands hommes qui y ont été enterrés et sur les
-cérémonies usitées aux obsèques des rois de France, et de la relation
-des funérailles de Louis XVIII. Paris, 1824, in-18.
-
-_Vie anecdotique de Monsieur, comte d'Artois, aujourd'hui S. M. Charles
-X, roi de France et de Navarre, depuis sa naissance jusqu'à ce jour._
-Paris, 1824, in-18.
-
-_Histoire de l'empereur Napoléon_, par A. Hugo, illustrée de 31
-vignettes, par Charlet. Paris, Perrotin, 1833, in-8º de 479 pp.
-
-_Souvenirs sur Joseph Bonaparte, roi d'Espagne. Revue des Deux-Mondes_,
-1er et 15 avril 1833.
-
-_Le Conteur_, recueil de contes de tous les temps et de tous les pays
-paraissant mensuellement. Paris, 1833, in-12.
-
-_France militaire_, histoire des armées françaises de terre et de
-mer de 1792 à 1833. Ouvrage rédigé par une Société de militaires, et
-de gens de lettres; etc., etc., revu et corrigé par A. Hugo, ancien
-officier d'état-major, membre de plusieurs sociétés savantes, auteur de
-l'_Histoire de Napoléon_. Paris, Delloye, 1833-1838, 5 in-8º.
-
-_France pittoresque_ ou Description pittoresque, topographique et
-statistique des Départements et Colonies de la France, offrant en
-résumé pour chaque département et colonie, l'histoire, les antiquités,
-la topographie, etc., etc., par A. Hugo, ancien officier d'état-major,
-membre de plusieurs sociétés savantes et littéraires, auteur de
-l'_Histoire de Napoléon_. Paris. Delloye, 1835, 3 in-8º.
-
-_France historique et monumentale._ Histoire générale de France depuis
-les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, par A. Hugo, auteur de
-l'_Histoire de Napoléon_ et de la _France pittoresque_. Paris, Delloye,
-1836-1843, 5 in-8º.]
-
-Mon cher Papa,
-
- J'ai remis hier à Eugène ta lettre qui l'a touché autant qu'affligé.
- Sa douleur de ne pouvoir te revoir à Blois n'a été un peu calmée que
- par l'espérance que je lui ai donnée de te revoir à Paris dans deux
- mois, ce tems lui a paru bien long. Je vais te dire aussi, cher papa,
- que je ne l'ai plus trouvé aussi bien. On a pour les malades chez M.
- Esquirol des soins infinis, mais ce qui est le plus funeste à Eugène,
- c'est la solitude et l'oisiveté, auxquelles il est entièrement livré
- dans cette maison. Quelques mots qui lui sont échappés m'ont montré
- que dans l'incandescence de sa tête il prenait cette _prison_ en
- horreur, il m'a dit à voix basse qu'_on y assassinait des femmes dans
- les souterrains et qu'il avait entendu leurs cris_. Tu vois, cher
- papa, que ce séjour lui est plus pernicieux qu'utile. D'un autre
- côté la pension (dont M. Esquirol doit t'informer) est énorme, elle
- est de 400 francs par mois. D'ailleurs le docteur Fleury pense que
- la promenade et l'exercice sont absolument nécessaires au malade. Je
- te transmets tous ces détails, mon cher papa, sans te donner d'avis.
- Tu sais mieux que moi ce qu'il faut faire. Je crois néanmoins devoir
- te dire qu'il existe, m'a-t-on assuré, des maisons du même genre,
- où les malades ne sont pas moins bien que là, et paient moins cher.
- Il paraît qu'on n'a point assez caché à Eugène qu'il fût parmi des
- _fous_, aussi est-il très affecté de cette idée que j'ai néanmoins
- combattue hier avec succès.
-
- Je t'écris à la hâte, bon et cher papa, au milieu de tous les ennuis
- que me donne la banqueroute de mon libraire, garde-toi un peu, pour
- la vente de tes _Mémoires_, de l'extrême confiance de notre bon Abel.
-
- C'est lui qui m'a, bien involontairement il est vrai, _poussé dans
- cette galère_.
-
- Adieu, cher et excellent papa; nous t'embrassons tous ici bien
- tendrement.
-
-Ton fils dévoué et respectueux,
-Victor.
-
-24 mai 1823.
-
- Mes hommages à ta femme, dont nous attendons des nouvelles.
-
-Eugène ne demeura guère, en effet, chez le Dr Esquirol, et après
-un court séjour au Val-de-Grâce, ne tarda point à être transféré à
-Saint-Maurice, c'est-à-dire à Charenton.
-
-Il devait y trouver, comme directeur, le second frère de
-Royer-Collard[65], qui fut professeur de médecine légale à la Faculté
-de médecine de Paris, et médecin de Louis XVIII.
-
-[Note 65: Antoine-Athanase Royer-Collard, né à Sempis en 1768, mort
-en 1825. Il était, depuis 1806, médecin de l'asile de Charenton.]
-
-La grossesse d'Adèle Hugo semble pénible et, revenant au frère malade,
-Victor après avoir merveilleusement dépeint l'aspect du triste fou,
-d'ajouter cette phrase où apparaissent déjà derrière le poète, l'homme
-de tête et le réformateur.
-
-«Je crains que les moyens dont la société use envers les malades, la
-captivité et l'oisiveté, ne fassent qu'alimenter une mélancolie dont le
-seul remède, ce me semble, serait le mouvement et la distraction.»
-
-N'est-elle point à retenir, si on songe, surtout, aux vingt et un ans
-de son auteur?
-
-La pension du ministère de l'Intérieur ne semble pas devoir se faire
-longtemps attendre.
-
-Quant aux biens en Espagne et aux cédules hypothécaires, Victor Hugo
-se tient, pour des démarches, à la disposition de son père. Mais, le
-moment ne lui paraît pas favorable.
-
-Cette affaire semble moins dépendre de M. de Chateaubriand que de M. de
-Martignac[66], et celui-ci est l'homme de M. de Villèle[67].
-
-[Note 66: Jean-Baptiste-Sylvère Gay, vicomte de Martignac, né à
-Bordeaux en 1778, mort à Paris en 1832. Il était alors conseiller
-d'État et devait plus tard, rallié à une politique plus modérée, se
-voir confier le ministère de l'Intérieur, à la chute de M. de Villèle
-(janvier 1828).]
-
-[Note 67: Jean-Baptiste-Séraphin-Joseph, comte de Villèle, né à
-Toulouse en 1773, mort en 1854. Membre de la Chambre introuvable de
-1815, il entra, ultra-royaliste, au Ministère en 1821, pour prendre
-bientôt la présidence du Conseil. Les élections de novembre 1827, la
-dissolution de la Chambre n'ayant pas amené le résultat qu'il espérait,
-provoquèrent sa démission.]
-
-Mon cher Papa,
-
- Eugène, après un séjour de quelques semaines au Val-de-Grâce, vient
- d'être transféré à Saint-Maurice, maison dépendant de l'hospice de
- Charenton, dirigé par M. le docteur Royer-Collard. La translation
- et le traitement ont lieu aux frais du gouvernement: il te sera
- néanmoins facile d'améliorer sa position moyennant une pension plus
- ou moins modique; on nous assure que cet usage est généralement suivi
- pour les malades d'un certain rang. Au reste, le docteur Fleury a dû
- écrire à l'un de ses amis qui sera chargé d'Eugène dans cette maison,
- et M. Girard, directeur de l'école vétérinaire d'Alfort, a promis
- à M. Foucher, qui le connaît très particulièrement, de recommander
- également les soins les plus empressés pour notre pauvre et cher
- malade et _d'en faire son affaire_.
-
- M. Foucher, Abel et moi, comptons t'écrire incessamment de
- nouveaux détails sur ces objets, ainsi que sur la santé toujours
- douloureusement affectée de notre infortuné frère. Les souffrances
- de mon Adèle, qui augmentent à mesure que son terme approche, ne
- m'ont point encore permis d'aller le voir dans son nouveau domicile;
- je ne puis donc t'en donner des nouvelles aussi fraîches que je le
- désirerais. Au reste l'état de sa raison, comme j'ai eu occasion de
- l'observer dans mes fréquentes visites chez le docteur Esquirol et
- au Val-de-Grâce, ne subit que des variations insensibles. Toujours
- dominé d'une idée funeste, celle d'un danger imminent; tous ses
- discours, comme tous ses mouvements, comme tous ses regards
- trahissent cette invincible préoccupation, et je crains que les
- moyens dont la société use envers les malades, la captivité et
- l'oisiveté, ne fassent qu'alimenter une mélancolie dont le seul
- remède, ce me semble, serait le mouvement et la distraction. Ce qu'il
- y a de cruel, c'est que l'exécution de ce remède est à peu près
- impossible, parce qu'elle est dangereuse.
-
- Je t'envoie ci-incluse une lettre de M. Esquirol, qui n'éclaircit
- rien, et n'ajoute rien à mes idées personnelles, à mes observations
- particulières sur notre Eugène; je crois t'avoir déjà écrit la
- plupart de ce qu'écrit le docteur, auquel j'avais déjà exposé tous
- les faits qu'il présente. Il est vrai que le malade a fait chez lui
- un bien court séjour. Mais je pense que cette maison lui était plus
- nuisible qu'utile. M. Katzenberger a envoyé chez M. Foucher les 400
- francs que demande le docteur Esquirol pour un mois de pension, et M.
- Foucher a prévenu ce dernier qu'ils sont à sa disposition.
-
- Je suis heureux, cher papa, de reposer tes idées sur des sujets moins
- tristes en t'entretenant aujourd'hui de l'heureux événement qui doit
- en amener un autre également heureux pour nous, ton retour.
-
- Ma bien-aimée Adèle accouche dans cinq semaines environ. Viens le
- plus tôt qu'il te sera commode. Il me sera bien doux que mon enfant
- reçoive de toi son nom, et c'est pour moi un sujet de joie immense de
- penser qu'il m'était réservé, à moi le plus jeune de tes fils, de te
- donner le premier le titre de grand-père. J'aime cet enfant d'avance,
- parce qu'il sera un lien de plus entre mon père et moi.
-
- Je te remercie de la proposition que tu me fais relativement à M.
- de Chateaubriand; mais la position intérieure du ministère rend
- singulièrement délicates les communications actuelles entre MM. de
- Chateaubriand et de Corbière[68]. Tu comprendras ce que je ne peux
- dire ici qu'à demi-mot. Au reste, les espérances dont on me berce si
- longtemps ont acquis depuis deux jours un caractère assez _positif_.
- Si elles se réalisaient enfin, je m'empresserais de t'en faire part.
- Quant aux biens d'Espagne, je ne doute pas qu'une réclamation de
- toi en fût parfaitement accueillie, et je la présenterai moi-même
- au ministère des Affaires étrangères. Seulement j'appréhende que la
- décision de cette affaire ne dépende moins de mon illustre ami que de
- M. de Martignac, qui est l'homme de M. de Villèle.
-
- [Note 68: Jacques-Joseph-Guillaume-Pierre, comte de Corbière, né
- à Amanlis, près Rennes, 1768, mort en 1858.
-
- Député d'Ille-et Vilaine, après avoir été président au Conseil royal
- de l'Instruction publique, il se vit appeler, en décembre 1821, par
- M. de Villèle, au ministère de l'Intérieur, et se retira avec lui, en
- 1828.]
-
- Adieu, bon et cher papa, mon Adèle désire que je lui cède le reste de
- ce papier. J'avais pourtant encore bien des choses à te dire, mais il
- faut obéir à une prière si naturelle et me borner à t'embrasser avec
- autant de tendresse que de respect.
-
-Ton fils,
-Victor.
-
-Gentilly, 27 juin 1823.
-
- J'ajoute un mot à ce que dit mon Victor pour vous réitérer la
- prière de hâter votre arrivée le plus tôt que vos affaires vous
- le permettront, j'entends par affaires vos commodités, et celles
- de notre excellente belle-mère à la santé de laquelle nous nous
- intéressons bien vivement et que je désire embrasser en même temps
- que mon petit enfant; nous comptons tous, mon cher papa, que vous
- serez à Paris à la fin de juillet; s'il en était autrement, j'en
- aurais beaucoup de chagrin, car son grand père doit le voir un des
- premiers, ainsi, cher papa, nous vous attendons dans cinq semaines au
- plus tard.
-
-Votre respectueuse fille,
-A. Hugo.
-
-La santé d'Eugène est loin de s'améliorer. Il fait de la mélancolie
-et on a peine à le faire manger. Victor--il signe ce billet V.-M.
-H.--donne à son père ces mauvaises nouvelles, en recommandant à son bon
-accueil le jeune Adolphe Trébuchet, son cousin germain, qui vient à
-Blois, et désirerait sans doute visiter Chambord.
-
-Outre l'intérêt artistique de Chambord l'on pense si le _Simple
-discours_ de Paul-Louis Courier et ses deux mois de prison légitimaient
-cette curiosité[69].
-
-[Note 69: _Le simple discours de Paul Louis, vigneron de
-La Chavonnière, aux membres du conseil de Véretz, département
-d'Indre-et-Loire, à l'occasion de l'acquisition de Chambord_, parut
-chez Bobée, 1821, in-8º, de 28 pp.
-
-Le 28 août, Courier était traduit sous l'inculpation d'outrage aux
-mœurs,--il avait rappelé dans son _Discours_ certains scandales des
-mœurs royales et représenté les cours comme le centre de toutes les
-corruptions,--devant la cour d'assises de la Seine, se voyait déclarer
-coupable et condamner à deux mois de prison.
-
-Ce fut l'occasion d'un nouveau pamphlet, plus âpre encore:
-
-_Procès de Paul-Louis Courier, vigneron de La Chavonnière, condamné
-le 28 août 1821, à l'occasion de son Discours sur la souscription de
-Chambord_ (Paris, Chantpie, in-8º de 80 pp.).
-
-Mais, cette fois, on n'osa poursuivre.]
-
-Mon cher papa,
-
- C'est mon bon petit cousin Adolphe Trébuchet, qui te remettra cette
- lettre où tu trouveras le reçu de M. Esquirol. Nous n'avons encore pu
- voir notre pauvre Eugène à Saint-Maurice; il faut une permission et
- il est assez difficile de l'obtenir.
-
- Abel a du reste obtenu en attendant de ses nouvelles qui sont loin
- malheureusement d'être satisfaisantes; il est toujours plongé dans la
- même mélancolie; il a pendant quelque temps refusé toute nourriture;
- mais enfin la nature a parlé, il a consenti à manger. Le traitement
- qu'il subit n'exige pas encore à ce qu'il paraît un supplément de
- pension, quand cela sera nécessaire, on nous en avertira.
-
- Ces détails me navrent, cher papa, et il me faut toute la joie de ton
- prochain retour pour ne pas me livrer en ce moment au désespoir.
-
- M. Foucher et Abel vont bientôt t'écrire, moi-même je me hâterai de
- te transmettre tout ce que l'état de notre cher malade offrira de
- nouveau.
-
- Adieu, cher papa, il est inutile de te recommander cet Adolphe que
- nous aimons tous comme un frère; je crois qu'il désire vivement voir
- Chambord, et ce sera pour lui comme pour toi un plaisir de passer
- quelques jours à Blois, si l'urgence de son voyage le lui permet.
-
- Je t'embrasse tendrement pour moi et mon Adèle, présente nos hommages
- empressés à notre belle-mère, qui, nous l'espérons, est rétablie.
-
-Ton fils soumis et respectueux,
-V.-M. H.
-
-Ce 1er juillet 1823.
-
-
-
-
-IV
-
-Léopold Hugo.--Sa naissance.--Des ennuis de nourrice.--_La Muse
-française._--Le petit Léopold à Blois.--Le cri de la mère.--Sa
-mort.--_A l'ombre d'un Enfant._
-
-
-Le général Hugo n'a pu arriver à Paris à temps pour être un des
-premiers à voir son petit-fils. La grossesse d'Adèle Hugo a été
-difficile, l'accouchement laborieux. Le petit Léopold est venu au monde
-presque mourant.
-
-La mère a dû renoncer à la joie qu'elle se faisait de le nourrir et
-l'enfant a été mis en nourrice dans le quartier.
-
-Victor se fait des illusions et sur la «remplaçante», et sur la santé
-du petit être.
-
-Mon cher papa,
-
- Si je ne t'ai point encore annoncé moi-même l'événement qui te
- donne un être de plus à aimer, c'est que j'ai voulu épargner à
- ton cœur de père les inquiétudes, les anxiétés, les angoisses qui
- m'ont tourmenté depuis huit jours. La couche de ma femme a été très
- laborieuse, les suites jusqu'à ce jour ont été douloureuses; l'enfant
- est venu au monde presque mourant, il est resté fort délicat. Le
- lait de la mère affaibli par la grande quantité d'eau dont elle
- était incommodée et échauffé par les souffrances de la grossesse
- et de l'enfantement, n'a pu convenir à une créature aussi faible.
- Nous avons été contraints, après des essais qui ont presque mis ton
- petit-fils en danger, de songer à le faire nourrir par une étrangère.
- Tu peux te figurer combien j'ai eu de peine à y déterminer mon Adèle
- qui se faisait une si grande joie des fatigues de l'allaitement. Ce
- qui y a pu seulement la décider, ce n'est pas le péril que sa propre
- santé eût couru réellement, mais celui qui eût menacé l'enfant. Elle
- a donc sacrifié courageusement à l'intérêt de son fils son droit de
- mère, et nous avons mis l'enfant en nourrice. Nous avons été assez
- heureux pour trouver dans ce cas urgent une fort belle nourrice
- habitant notre quartier, et quoique ces femmes soient fort chères à
- Paris, l'instante nécessité et la facilité d'avoir à chaque instant
- des nouvelles de ton Léopold m'ont fait accepter cette charge avec
- joie.
-
- Maintenant enfin, après tant d'inquiétudes et d'indécision, je puis
- te donner de bonnes nouvelles. Mon Adèle bien-aimée se rétablit à vue
- d'œil, nous avons l'espoir que le lait sera bientôt passé. L'enfant
- fortifié par une nourrice saine et abondante va très bien et promet
- de devenir un jour grand-père comme toi.
-
- Tu vois, bon et cher papa, que je t'ai dérobé ta part dans des
- anxiétés que tu aurais certainement ressenties aussi cruellement que
- moi. Voilà la cause d'un silence que tu approuveras peut-être après
- l'avoir blâmé. Ta joie à présent peut être sans mélange comme la
- nôtre, qui s'accroît encore bien vivement par l'idée de te savoir
- bientôt dans nos bras.
-
- Adieu, notre excellent père, viens vite, remercie-moi, je t'ai donné
- une fille qui t'aime comme moi, nous te donnons maintenant un fils
- qui t'aimera comme nous. Et qu'y a-t-il de consolant dans la vie si
- ce n'est le lien d'amour qui joint les parents aux enfants?
-
-Ton fils soumis et respectueux,
-Victor.
-
-24 juillet.
-
- Embrasse bien pour nous notre belle-mère que nous attendons avec toi.
-
- Depuis quinze jours que je suis garde-malade, je n'ai pu m'occuper de
- notre cher Eugène comme je l'aurais voulu, mais tu vas venir: puis-je
- ne pas voir son avenir sous des couleurs moins sombres?
-
-Les yeux du père et de la mère n'ont point tardé à se dessiller. La
-femme à laquelle ils avaient confié leur enfant, la croyant bonne et
-douce, leur semble, maintenant, d'un caractère méchant et faux.
-
-Ils ont hâte de le lui retirer. Victor demande au général de lui
-trouver à Blois ou dans les environs une nourrice dont le lait n'ait
-pas plus de quatre ou cinq mois.
-
-Ils lui confieront le petit Léopold. Éloigné de ses parents, il sera au
-moins soumis à l'affectueuse surveillance du général et de sa femme.
-
-Mon cher papa,
-
- Je me félicitais de n'avoir plus que d'excellentes nouvelles à
- te mander, lorsqu'un événement imprévu m'oblige à recourir à tes
- conseils et à ton assistance. La nourrice à laquelle il a fallu
- confier notre enfant ne peut nous convenir. Cette femme nous trompe,
- elle paraît être d'un caractère méchant et faux: elle a abusé de la
- nécessité où nous étions de placer cet enfant; nous l'avons d'abord
- crue bonne et douce, maintenant nous n'avons que trop de raisons pour
- lui retirer notre pauvre petit Léopold le plus tôt possible. Nous
- désirerions donc, mon Adèle et moi, après avoir pris la résolution
- de le retirer à cette femme, que tu nous rendes le service de nous
- trouver à Blois ou dans les environs une nourrice dont le lait n'ait
- pas plus de quatre ou cinq mois, et dont la vie et le caractère
- présentent des garanties suffisantes. D'ailleurs nous serions tous
- deux tranquilles, sachant notre Léopold sous tes yeux, et sous ceux
- de ta femme. C'est ce qui nous a décidés à le placer à Blois plutôt
- que partout ailleurs.
-
- Il est inutile cher et excellent père, de te recommander une prompte
- réponse, la santé de ton petit-fils pourrait être altérée du moindre
- retard. Je ne te demande pas pardon de tous les soins que nous te
- donnons, je sais qu'ils sont doux à ton cœur bon et paternel.
-
- Adieu, cher papa, Eugène va mieux _physiquement_: tout le monde
- ici t'embrasse aussi tendrement que ton fils qui t'aime. Hâte ton
- arrivée, réponds-moi vite, et crois mon amour aussi respectueux
- qu'inaltérable.
-
-Victor.
-
-29 juillet.
-
- Je te fais envoyer la _Muse française_[70], recueil littéraire à la
- rédaction duquel je participe. Je te remettrai à Paris la deuxième
- édition de _Han d'Islande_[71].
-
-[Note 70: La _Muse française_ parut de juillet 1823 à juin 1824,
-chez Ambroise Tardieu, éditeur, rue du Battoir-Saint-André, nº 12, en
-douze livraisons formant 2 volumes in-8º, avec, en épigraphe, cette
-citation de Virgile:
-
- Jam redit et virgo, . . . . . . .
- Jam nova progenies cœlo dimittitur alto.
-
-Eugène Hatin a omis de citer ce recueil dans sa _Bibliographie
-historique et critique de la presse périodique française_ (1866).
-
-M. Ch.-M. Des Granges a copieusement comblé cette lacune et donné,
-dans sa _Presse littéraire sous la Restauration_, un fac-simile, non
-seulement du titre, mais de la page contenant la première strophe de
-l'ode. A mon Père:
-
- «Quoi! toujours une lyre et jamais une épée!»]
-]
-
-[Note 71: Paris, Lecointe et Durey, libraires, quai des Augustins,
-nº 49, 1823, 4 vol. in-12.
-
-C'est l'exemplaire portant la dédicace du fils au père sur lequel nous
-avons eu la chance de pouvoir mettre la main, à Blois.]
-
- Il est urgent que la nourrice que tu aurais la bonté de nous
- procurer, s'il est possible, ait promptement l'enfant, que je ne vois
- pas sans inquiétude entre les mains de cette femme. Tâche de l'amener
- avec toi, et en tout cas, réponds-moi courrier par courrier, car mon
- Adèle est très inquiète et n'a plus d'espérance qu'en toi qu'elle
- sait si _bon_ et qu'elle aime tant.
-
-Le général n'a point perdu de temps. Il a été assez heureux pour
-pouvoir mettre la main sur une nourrice qu'il expédiait aussitôt à son
-fils. Elle arrivait à Paris le 2 août. Le lendemain, Victor, exprimait
-abondamment sa reconnaissance et celle d'Adèle Hugo.
-
-Mon cher papa,
-
- Pour pouvoir t'exprimer la joie et la reconnaissance dont nous
- pénètrent (_sic_) ta lettre, il faudrait qu'il fût possible en même
- tems de dire tout ce qu'il y a de sentiments tendres et de touchante
- bonté dans ton cœur paternel. Ainsi tu veux entrer plus encore que
- moi dans mes devoirs de père, et en effet le premier sourire comme
- le premier regard de ce pauvre petit Léopold te sera dû. Je voudrais
- épancher ici tout ce que ta fille et moi ressentons d'amour pour
- toi, mon excellent père, mais il faudrait répéter ici tout ce qui
- remplit nos entretiens depuis deux jours, et je me borne à ce qui
- n'excède pas les limites de ce papier.
-
- A la réception de ta lettre, mon cœur était trop plein, et je voulais
- te répondre sur-le-champ. Mais un avis sage l'a emporté sur mon
- impatience, et j'ai attendu que ce que tu avais si bien préparé fût
- exécuté, pour pouvoir, en t'exprimant notre vive reconnaissance, te
- donner en même tems des nouvelles de ton Léopold, de la nourrice et
- de mon Adèle.
-
- La nourrice est arrivée hier matin bien portante et gaie; elle
- nous a remis ta lettre et tes instructions ont été suivies de tout
- point. Tout le monde a été enchanté et d'elle et de son nourrisson.
- Nous avons dans la même matinée retiré ton pauvre enfant de chez sa
- marâtre, et il a parfaitement commencé toutes ses fonctions. Je ne
- sais si c'est illusion personnelle, mais nous le trouvons déjà mieux
- ce matin.
-
- Adieu, bon et bien cher papa, exprime, de grâce, à ta femme toute
- notre vive et sincère gratitude, il nous tarde de la lui exprimer
- nous-mêmes, et nous t'embrassons tendrement en attendant cet heureux
- jour.
-
-Ton fils reconnaissant et respectueux,
-Victor.
-
-3 août.
-
- Tu trouveras inclus le mot que je te prie de communiquer au père
- nourricier. Adieu, adieu.
-
- La santé d'Eugène continue à se soutenir physiquement, mais il est
- toujours d'une malpropreté désolante. Le Val-de-Grâce n'a envoyé
- avec lui à Charenton qu'une partie de son linge; nous nous occupons
- de rassembler le reste pour le lui faire porter. Ce qui me contrarie
- vivement, c'est l'extrême difficulté de voir notre pauvre frère à
- Saint-Maurice.
-
-Les nouvelles d'Eugène ne sont guère bonnes, comme on voit. Et d'après
-ce mot, la jeune maman est loin encore d'être rétablie.
-
-Mon cher papa,
-
- Quoique très faible encore, je ne puis laisser échapper l'occasion
- de vous exprimer toute ma reconnaissance qui ne pourra jamais être
- trop grande pour vos bontés et celles de notre belle-mère. Croyez que
- nous sommes profondément touchés de tout ce qui fait notre bonheur
- aujourd'hui, car depuis que nous avons cette nourrice j'espère élever
- mon petit Léopold qui vous devra une seconde vie et combien nous
- serons heureux de pouvoir visiter en même temps et notre enfant et
- vous, mes chers parens. Adieu, papa, embrassez la grand'maman de mon
- petit Léopold pour moi.
-
-Adèle.
-
-
-Sa belle-fille embrasse bien «la grand'maman de son petit Léopold»;
-pour le général, cela ne suffit pas, paraît-il, Victor n'a point assez
-oublié sa mère, pour que la dame Thomas y Saëtoni, veuve d'Almeg, ne
-demeure point pour lui l'étrangère. Sa reconnaissance envers elle, ne
-semble pas aux yeux de son mari, d'un lyrisme suffisant. Il ne lui
-écrit pas directement pour la remercier et le général a dû, à ce sujet,
-adresser quelques observations à Victor.
-
-Et celui-ci, on le sent embarrassé, de répondre du ministère de la
-Guerre, où il est allé, sans doute, soumettre à M. Foucher cette
-correspondance.
-
-Ministère
-de la Guerre
-
-Mon cher papa,
-
- Ta lettre m'a causé un véritable chagrin, et il me tarde que tu aies
- reçu celle-ci pour m'en sentir un peu soulagé. Comment donc as-tu
- pu supposer un seul instant que tout mon cœur ne fût pas plein de
- reconnaissance pour les bontés dont ta femme a comblé notre Eugène
- et notre Léopold? Il faudrait que je ne fusse ni frère ni père pour
- ne pas sentir le prix de ce qu'elle a fait pour eux, cher papa, et
- par conséquent pour moi. Si c'est à toi principalement que se sont
- adressés mes remerciements, c'est que notre père est pour nous la
- source de tout amour et de toute tendresse, c'est que j'ai pensé
- qu'il te serait doux de porter à ta femme l'hommage tendre et profond
- de ma gratitude filiale, et que dans ta bouche cet hommage même
- aurait bien plus de prix que dans la mienne.
-
- Je t'en supplie, mon cher et bon père, ne m'afflige plus ainsi. Je
- suis bien sûr que ce n'est pas ta femme qui aura pu me supposer
- ingrat et croire que je n'étais pas sincèrement touché de tous ses
- soins pour ton Léopold, et comment, grand Dieu, ne serais-je pas
- vivement attendri de cette bienveillante sollicitude qui a peut-être
- sauvé mon enfant? cher papa, je te le répète, hâte-toi de réparer
- la peine que tu m'as injustement causée au milieu de tant de joie,
- et qui m'a paru bien plus cruelle encore dans un moment où mon
- âme s'ouvrait avec tant de confiance à toutes les tendresses et à
- toutes les félicités. Adieu, je ne veux pas insister davantage sur
- une explication que ton cœur et le mien trouvent déjà trop longue,
- et dont le chagrin ne sera entièrement effacé pour moi que par le
- bonheur de te revoir bientôt ici, ainsi que ta femme.
-
- Tout continue à aller ici de mieux en mieux, mère, enfant, nourrice.
- Cette dernière continue à se porter parfaitement et gaiement. La
- lettre de son mari lui a fait grand plaisir, elle me charge de le lui
- mander, ainsi que toutes les amitiés du monde.
-
- Je compte, maintenant que j'ai quelque répit, aller voir un peu notre
- pauvre Eugène et lui porter le reste de ses effets demain jeudi. Il
- continue aussi, du reste, à aller un peu mieux.
-
- Ainsi, cher et excellent père, que nous te revoyions bientôt et rien
- ne manquera à nos joies. Réponds-moi promptement, de grâce, et viens,
- si tu le peux, plus promptement encore. Tout le monde ici t'embrasse
- tendrement ainsi que la grand-maman de Léopold qui voudra bien sans
- doute être ma panégyriste et mon avocat près de toi, puisque tu ne
- veux pas être mon interprète près d'elle.
-
-Ton fils dévoué et respectueux,
-Victor.
-
-6 août 1823.
-
- Mon Adèle me charge de mille tendresses pour toi et pour ta femme.
-
- Abel se joint à nous. Il se porte toujours bien et t'attend
- impatiemment.
-
-La venue à Paris du général et de la comtesse Hugo mit momentanément
-fin à ce malentendu. Le jeune ménage a fait la connaissance de la
-belle-mère. Il n'a plus l'excuse de ne la point connaître.
-
-Puis, les parents étant repartis, emmenant avec eux l'enfant malade
-et la nourrice, le moment eût été singulièrement mal choisi de ne pas
-joindre aux formules de politesse pour Mme Hugo les nécessaires
-mensonges d'une affection, toute sur le papier.
-
-Victor, dont la femme a mal au pied, s'exécute sans enthousiasme. Quant
-à Adèle Hugo, sa lettre est pleine de cœur et de simplicité. Elle nous
-fait mieux connaître la jeune femme devenue maman. Elle n'a dans ses
-lignes brèves nul souci de la littérature.
-
-Son Léopold l'intéresse seul. La nourrice manque peut-être de propreté
-et demande à être surveillée à ce point de vue; mais, que de jolis
-détails, à côté de la biscotte, chère aujourd'hui aux spécialistes de
-l'estomac, dont cette lettre nous révèle déjà l'existence[72].
-
-[Note 72: «Les biscottes de Bruxelles sont recherchées.» (_Compl.
-de l'Acad._)]
-
-Pour elle, la belle-mère est devenue «maman», et, sous sa plume,
-l'effort ne se sent pas.
-
-Mon cher papa,
-
- Ta bonne et précieuse lettre pouvait seule nous consoler du départ
- de notre père et de notre fils. Les tendres soins que ta femme a
- prodigués durant la route à son pauvre petit-fils nous ont attendris
- et touchés profondément. Chaque jour nous prouve de plus qu'elle a
- pour nous ton cœur, et c'est un témoignage qu'il m'est bien doux de
- lui rendre.
-
- Mon Adèle depuis ton départ n'est pas sortie, il lui est venu au
- pied un petit bobo fort incommode qui l'empêche de marcher et la
- fait même, par intervalle, assez vivement souffrir. Elle supporte
- ce nouvel ennui avec l'égalité d'humeur que tu lui connais, mais moi
- j'en suis attristé pour elle.
-
- Je reçois à l'instant une lettre du Colonel qui me charge des plus
- tendres amitiés pour toi et je t'en envoie sous ce couvert une autre
- du major.
-
- Malgré tout mon désir de prolonger cette lettre, il faut la terminer
- ici: ma femme qui a beaucoup de choses à dire à la tienne, me demande
- le reste de mon papier. J'espère que Léopold continue à se bien
- porter. Présente mes affectueux hommages à sa grand'mère, embrasse
- pour moi son oncle Paul et dis-moi si depuis son voyage, ses yeux
- se sont agrandis à force de s'ouvrir. Abel et moi t'embrassons
- tendrement.
-
-Ton fils dévoué et respectueux,
-Victor.
-
-13 septembre 1823.
-
- Je tâcherai de te donner des nouvelles de notre Eugène dans ma
- prochaine lettre.
-
-Ma chère maman,
-
- Depuis votre départ, je n'ai cessé de penser à mon Léopold et cette
- pensée est inséparable des bontés que vous avez pour ce cher enfant
- et de toutes celles que vous avez pour nous, et si je suis si à
- plaindre d'être loin de lui, il est bien heureux d'être près de vous.
- J'ai été charmée de sa bonne conduite pendant le voyage, j'espère
- qu'il a continué d'être aimable et de vous sourire, car il serait
- bien ingrat s'il en était autrement. J'espère aussi que la nourrice
- ne vous a donné que des sujets de contentement, c'est une bonne
- femme qu'il faudra je crois surveiller pour la propreté: j'ai oublié
- de faire emporter à la nourrice une petite brosse pour sa tête, il
- y en a à Paris de fort commodes en chiendent. S'il n'y en a pas à
- Blois je vous en enverrai une; dites-moi aussi, chère maman, si vous
- pouvez vous procurer de la biscotte, nourriture, dit-on, très saine
- et surtout légère pour les enfants. Dans le cas où la bouillie ou
- bien une petite panade ne lui conviendrait pas je lui en enverrais.
- Croyez-vous aussi, qu'il ne lui serait pas bon de le mettre dans son
- berceau les jambes un peu à l'air, ce qui lui donnerait des forces
- et lui ferait plaisir; car j'ai remarqué qu'il ne disait jamais rien
- démailloté et criait très fort lorsqu'il sentait ses petites jambes
- en prison: cela n'empêcherait pas de le couvrir lorsqu'il ferait
- froid. Je ne me permets de vous dire tout cela que parce que je sais
- que vous en agirez suivant votre volonté et pour le bien-être de
- notre fils.
-
- Je suis retenue à la chambre par une écorchure au pied qui me fait
- souffrir. Mais toutes mes souffrances sont des bonheurs pour moi,
- puisque tous les soins qui me sont prodigués viennent de mon Victor,
- qui est toujours un ange et fait toujours de belles odes.
-
- Agréez, chère maman, tous mes sentiments de respect.
-
-A. Hugo.
-
- Papa et maman ont été très sensibles à tout ce que vous leur dites
- d'amical. Nous embrassons tous notre Léopold et Paul.
-
-Victor a ajouté ce post-scriptum. Il a trait au large cachet, aux armes
-du général, dont est scellée cette lettre.
-
- Le cachet de cuivre dont tu verras l'empreinte sur cette lettre, est
- terminé. Il est fort beau. Celui d'acier, qui demande plus de temps,
- me sera bientôt remis par le graveur. Il ne veut pas faire l'écusson
- colorié à moins de 12 francs. J'attends tes instructions à cet égard.
- Marque-moi de même par quelle voie il faudra t'envoyer le cachet
- d'acier. Adieu encore, bon et cher papa.
-
-Paul Foucher, le jeune beau-frère de Victor Hugo, avait accompagné
-les grands-parents à Blois. Il est revenu à Paris, porteur de bonnes
-nouvelles et les yeux agrandis à force de s'ouvrir. Adèle remercie le
-général et sa belle-mère de leur bon accueil.
-
-Les Mémoires s'impriment chez Ladvocat. Victor a prié l'éditeur de lui
-en communiquer les feuilles à mesure. Sa femme désire les lire avant
-tout le monde et «_désir de femme est un feu qui dévore_».
-
-L'écusson colorié a coûté deux francs de plus qu'il n'était prévu,
-mais il est tout à fait digne d'être encadré.
-
-4 octobre 1823.
-
-Mon cher papa,
-
- Paul est arrivé enchanté et m'a enchantée par ce qu'il m'a dit de
- mon Léopold; je ne parle pas des soins si attentifs de la grand'mère
- parce qu'ils sont tels que (je) renonce à mes droits de mère. Je
- suis ravie quand je pense que dans deux mois je vous verrai ainsi
- que ce cher enfant qui nous est si précieux, et qui vous coûte tant
- de peines et de sollicitudes. Je suis triste seulement de penser
- que je ne serai que très secondaire dans sa tendresse puisque je ne
- serai que sa seconde mère; et que je n'aurai même pas droit d'en être
- jalouse.
-
- Je voulais vous consulter pour faire vacciner notre fils: je crois
- que le temps est favorable; et il est important qu'il le soit, au
- reste que tout cela soit selon votre volonté.
-
- Je ne sais si je dois attendre l'arrivée de cette Dame pour vous
- envoyer les objets que je vous ai annoncés, ainsi que le cachet qui
- a son portrait joliment peint, et le petit livre que vous demandez,
- j'attends votre réponse pour cela. Mon Victor vous aurait écrit s'il
- n'avait toujours son doigt très douloureux, mais je crois que malgré
- cela il n'aura pas le courage de laisser partir cette lettre sans y
- mettre quelques mots.
-
- Maman doit écrire à mon autre maman pour la remercier des soins et
- des bontés qu'elle a eus pour Paul qui vous aime tant et qui est si
- charmé de son voyage; elle voudrait aussi savoir comment vous faire
- parvenir l'argent qu'elle vous doit pour Paul.
-
- Adieu, mon cher papa, embrassez s'il vous plaît mon Léopold et sa
- grand'maman et comptez sur les sentiments respectueux de votre fille.
-
-A. Hugo.
-
-Mon cher et bon papa,
-
- Il y a trop longtemps que je ne me suis entretenu avec toi, pour
- ne pas sentir le besoin de te renseigner aussi moi-même combien je
- suis profondément touché de toutes les bontés dont notre Léopold est
- comblé par toi, et par son excellente grand'maman. La première lettre
- que je puis écrire avec ma main convalescente, doit être pour toi,
- cher papa. J'ignore comment je pourrai te rendre tous les sentiments
- de reconnaissance et de tendresse que je voudrais t'exprimer,
- mais cette impuissance même fait mon bonheur. Puisse un jour, ton
- petit-fils, digne de toi, te payer ainsi que la seconde mère qu'il a
- trouvée en ta femme, par tout ce que l'amour filial a de plus tendre
- et de plus dévoué! Voilà des sentiments qu'il me sera aisé de lui
- inspirer.
-
- Nous espérons que ce pauvre petit _chevreau_ continue à se bien
- trouver de son nouveau régime. Paul nous a dit tous les soins et
- toutes les caresses que tu lui prodigues ainsi que sa grand'mère et
- toute ta maison. Ce récit a ému Adèle jusqu'aux larmes c'est te dire
- l'impression qu'il a produite sur moi.
-
- L'écusson colorié a coûté 14 francs au lieu de 12 à cause d'un
- passe-partout qui le rend tout à fait digne d'être encadré. Je ne
- t'ai point encore envoyé le livre que tu me demandes, parce que j'ai
- pensé que si la dame qui doit venir à Paris, veut bien s'en charger,
- ainsi que du cachet et de l'écusson peint, cela t'épargnera les frais
- de port. Mande-moi tes instructions définitives à cet égard.
-
- Voici une lettre de Francis qui est pour toi. Ma maudite habitude de
- ne pas lire les adresses de mes lettres fait que je l'ai décachetée
- étourdiment. Maintenant j'y prendrai garde puisque le major choisit
- mon canal pour t'écrire.
-
- Ma femme qui est souffrante et qu'on purge, désire beaucoup lire
- tes _Mémoires_ avant tout le monde. _Désir de femme est un feu qui
- dévore._ J'ai fait prier Ladvocat de m'envoyer les feuilles à mesure
- qu'elles s'impriment. Écris-lui, si tu en as le tems, pour qu'il
- presse les envois.
-
- Adieu bien cher et excellent père, nous ne voyons Abel que bien
- rarement, mais je t'embrasse toujours en son nom et au mien.
-
-Ton fils tendre et respectueux,
-Victor.
-
- Mes empressés hommages à la grand'maman.
-
-Il était malheureusement de la santé physique du petit Léopold, comme
-de la santé morale d'Eugène. Le lait de la nouvelle nourrice, le
-changement d'air, les soins dont il était entouré, n'avaient pu avoir
-raison de l'état bien précaire du nourrisson. Les nouvelles envoyées
-par le général à son fils laissent bien peu d'espoir.
-
-Mon cher papa,
-
- L'impatience d'avoir des nouvelles de son Léopold, a porté ma femme à
- décacheter hier la lettre que tu écrivais à son père. Tu peux juger
- de sa désolation et de ses inquiétudes.
-
- Pour moi, bon et excellent père, je me confie avec une tendre
- confiance aux sollicitudes maternelles de ta femme. Dis-lui,
- répète-lui cent fois, que nul être au monde ne sent plus profondément
- que moi tout ce qu'elle fait pour ce pauvre enfant qui sera plus
- encore à elle qu'à moi.
-
- Nous espérons, puisque ta lettre permet encore d'espérer, nous
- espérons puisque ta femme a eu la secourable pensée de s'adresser au
- ciel, nous espérons enfin, parce que vous êtes là, vous, ses bons
- parents, ses protecteurs, ses sauveurs.
-
- Envoie-nous promptement de ses nouvelles, cher papa. Nous espérons,
- mais nous sommes résignés; c'est une force qui vient aussi du ciel.
- Adèle attend ta réponse avec courage; je ne t'embrasse pas pour elle,
- elle veut le faire elle-même. Porte l'expression de ma tendre et
- profonde reconnaissance au pied de la grand'maman de ce pauvre petit
- ange. Je t'embrasse encore une fois avec tendresse et respect.
-
-6 8bre
-
-Le cri de la mère, menacée dans le fruit de ses entrailles, est
-terrible et angoissant. Sa lettre, ce mot rapide, n'a point la tenue de
-celle de Victor. On sent les larmes prêtes à jaillir.
-
-Ma chère maman,
-
- Je viens d'apprendre une nouvelle désolante pour nous. Mon pauvre
- petit est donc bien mal? et quel mal vous-même n'avez-vous pas? Si
- je pouvais partir de suite pour Blois, j'irais vous relayer dans vos
- soins maternels, mais moi-même je suis très souffrante et ai besoin
- d'être soignée. Je n'écouterais pas encore tout cela, si le médecin
- ne s'y opposait très expressément, malgré tout je partirai suivant
- votre conseil pour mêler nos larmes ou pour l'embrasser encore une
- fois ce pauvre enfant. Quel droit n'avez-vous pas, chère maman, à
- notre tendresse? et comment notre Léopold n'est-il pas guéri, soigné
- par une si tendre mère? Adieu, j'embrasse mon bon papa, et vous chère
- maman que j'aime tant.
-
-A. Hugo.
-
- Maman vient de perdre son père. Nous prenons le deuil demain.
-
-Trois jours plus tard, l'enfant mourait, en effet, et les registres
-de l'état civil de Blois, nous ont conservé cette mention du court
-passage dans la vie de Léopold-Victor Hugo.
-
- L'an mil huit cent vingt-trois le dixième jour d'octobre à dix heures
- du matin par devant nous Denis Gault, officier de l'État civil de la
- commune de Blois, canton de Blois, département de Loir-et-Cher, sont
- comparus Monsieur Jules Benoist, âgé de vingt-cinq ans, licencié en
- droit domicilié à Blois et Monsieur Charles-Henry Lemaignen, âgé de
- quarante-neuf ans, profession d'employé, domicilié à Blois.
-
- Lesquels nous ont déclaré que le neuf du mois d'octobre à trois
- heures du soir Léopold-Victor Hugo, âgé de trois mois, né à Paris
- demeurant à Blois, département de Loir-et-Cher, fils de Monsieur
- Victor-Marie Hugo, membre de l'Académie des Jeux Floraux et de dame
- Adèle Foucher son épouse, domiciliés à Paris.
-
- Est décédé en notre commune, en la maison de M. le général Hugo, rue
- du Foix.
-
- Le premier nous a déclaré être voisin et le second témoin être voisin
- du décédé; et les déclarans ont signé avec nous le présent acte après
- que lecture leur en a été faite.
-
-J. Benoist
-H. Lemaignen
-Gault
-
-Le vaudeville doit donc se mêler toujours un peu aux tristesses
-humaines. La bonne Madame Foucher a caché les lettres annonçant la
-mort de l'enfant, de peur que sa fille ne les lût. Elle les a si bien
-cachées, qu'elle ne les a pu retrouver. Il lui a fallu annoncer de vive
-voix la désolante nouvelle à son gendre.
-
-Victor de répondre à des lettres dont il n'a point eu connaissance par
-celle-ci, trop écrite, trop résignée, où perce déjà trop l'ode qui
-suivra.
-
-Cher papa,
-
- Je n'accroîtrai pas ta douleur en te dépeignant la nôtre; tu as senti
- tout ce que je sens, ta femme éprouve tout ce qu'éprouve Adèle.
- Non, je ne veux pas t'attrister de toute notre affliction; si tu
- étais ici, excellent père, nous pleurerions ensemble, et nous nous
- consolerions en partageant nos larmes.
-
- Tout le monde est ici plongé dans la stupeur, comme si Léopold, comme
- si cet enfant d'hier, cet être maladif et délicat n'était pas mortel.
- Hélas il faut remercier Dieu qui a daigné lui épargner les douleurs
- de la vie. Il est des moments où elles sont bien cruelles.
-
- Notre Léopold est un ange aujourd'hui, cher papa, nous le prierons
- pour nous, pour toi, pour sa seconde mère, pour tous ceux qui l'ont
- aimé durant sa courte apparition sur la terre.
-
- Il ne faut pas croire que Dieu n'ait pas eu son dessein en nous
- envoyant ce petit ange, sitôt rappelé à lui. Il a voulu que Léopold
- fût un lien de plus entre vous, tendres parens et nous, enfants
- dévoués. Mon Adèle au milieu de ses sanglots me répétait hier que
- l'une de ses douleurs les plus vives était de penser à celles que toi
- et ton excellente femme avez éprouvées.
-
- Ce n'est pas à ta lettre que je réponds. J'ai appris la fatale
- nouvelle de Madame Foucher. Dans le premier moment, elle avait
- caché les deux lettres de peur qu'Adèle ne les lût, elle n'a pu les
- retrouver depuis.
-
- Du reste, elle m'a dit tout votre chagrin, toutes vos tendres et
- pieuses intentions pour que la trace de ce cher petit ne s'efface pas
- plus sur la terre qu'elle ne s'effacera dans nos cœurs.
-
- Adieu, bon et cher papa, console-toi de mon malheur.
-
- C'était hier (12 oct.) l'anniversaire de notre mariage. Le bon Dieu
- nous a donné une leçon en nous ramenant ce doux souvenir de joie au
- milieu d'une si vive douleur.
-
- Adieu encore, ma femme et moi avons le cœur plein de tendresse pour
- vous deux.
-
-Ton fils résigné et respectueux,
-Victor.
-
-13 octobre.
-
-On peut comparer cette lettre à l'ode adressée _A l'Ombre d'un Enfant_.
-L'inspiration est bien la même.
-
- Oh! parmi les soleils, les sphères, les étoiles,
- Les portiques d'azur, les palais de saphir,
- Parmi les saints rayons, parmi les sacrés voiles
- Qu'agite un éternel zéphir!
-
- Dans le torrent d'amour où toute âme se noie,
- Où s'abreuve de feux le séraphin brûlant:
- Dans l'orbe flamboyant qui sans cesse tournoie
- Autour du trône étincelant!
-
- Parmi les jeux sans fin des âmes enfantines;
- Quand leurs soins, d'un vieil astre, égaré dans les cieux,
- Avec de longs efforts et des voix argentines,
- Guident les chancelans essieux;
-
- Ou lorsqu'entre ses bras quelque vierge ravie
- Les prend, d'un saint baiser leur imprime le sceau,
- Et rit, leur demandant si l'aspect de la vie
- Les effrayait, dans leur berceau;
-
- Ou qu'enfin dans son arche éclatante et profonde,
- Rangeant de cieux en cieux son cortège ébloui,
- Jésus, pour accomplir ce qui fut dit au monde,
- Les place le plus près de lui;
-
- Oh! dans ce monde auguste où rien n'est éphémère,
- Dans ces flots de bonheur que ne trouble aucun fiel,
- Enfant! loin du sourire et des pleurs de ta mère,
- N'es-tu pas orphelin au ciel?
-
- Octobre 1823[73].
-
-[Note 73: _Odes et Ballades._ Livre V, 1819-1828. Ode XV. Edition
-définitive, Livre V, ode XVI.]
-
-
-
-
-V
-
-Le cachet du Général.--Ode sur _la guerre d'Espagne_.--Les _Nouvelles
-Odes_.--La négligence de Ladvocat.--Les bonnes dispositions du duc
-d'Angoulême vis-à-vis du Général.--Les dessous d'une disgrâce:
-Chateaubriand et Mme Boni de Castellane.
-
-
-Victor Hugo a trop éloquemment exprimé sa douleur pour qu'elle fût
-de longue durée. La mère fut plus longue à se consoler et pour se
-distraire, dessinait un peu.
-
-Le poète continue à faire à Paris les courses du général. Le fameux
-cachet d'acier--«il a excité l'admiration de tout le monde»--et
-l'écusson colorié semblent tenir une grande place dans les
-préoccupations du père et du fils.
-
-Mon cher papa,
-
- Notre désolée mère commence à se consoler un peu; tandis que je
- t'écris ceci, elle s'occupe à dessiner quelque chose qui fera plaisir
- à ses chers parents de Blois, car l'un de ses sentiments les plus
- vifs est sa tendresse et sa reconnaissance pour vous. Tu connais
- quelqu'un, cher papa, qui partage bien ces sentiments.
-
- M. Lemaire te remettra avec cette lettre les deux bouteilles de fleur
- d'orange, le cachet d'acier qui a excité ici l'admiration de tout
- le monde par la beauté de son fini et l'écusson colorié. J'ai eu le
- malheur dans tous mes malheurs, d'égarer la lettre où tu m'envoies la
- note d'un livre à t'acheter. Seras-tu assez bon pour m'excuser et me
- récrire de nouveau ce renseignement.
-
- Adieu, bon et cher papa, ma femme t'embrasse tendrement, ainsi que
- ton excellente femme. J'en fais autant. Nous sommes inquiets des
- santés de Blois. Il y a longtemps que nous n'avons de tes nouvelles.
-
-Ton fils dévoué et respectueux,
-Victor.
-
-16 octobre.
-
-Le dessin destiné par Adèle aux parents de Blois est terminé. M. de
-Féraudy, de passage à Paris, veut bien se charger de le leur porter.
-
-Mon cher papa,
-
- Je t'écris à la hâte quelques mots; M. de Féraudy attend ma lettre
- et le paquet; ma femme se dépêche de terminer ce qu'elle envoie à
- ses bons parents de Blois; j'espère que tu en seras content; et
- je me tais parce que je craindrais en louant le talent de mon
- Adèle, de paraître vouloir rehausser son présent. Nous aurions bien
- voulu t'envoyer ceci encadré; mais M. de Féraudy nous ayant fait
- quelques observations sur la difficulté du transport, tu sens qu'une
- délicatesse impérieuse nous a interdit de t'offrir ce beau dessin
- dans toute sa splendeur. Au reste M. de Féraudy s'est chargé de
- la commission avec une grâce toute parfaite, et je te prie de lui
- réitérer à Blois tous nos vifs remerciemens.
-
- Il y a bien longtems, ce me semble, cher papa, que nous n'avons de
- vos nouvelles. Comment se porte ta femme? Console-la en notre nom de
- notre malheur. Je chercherai ce que tu me demandes.
-
- Mon Adèle est toujours bien souffrante. Ce coup n'a pas contribué à
- la remettre. Cependant, elle a éprouvé une grande douceur à faire
- quelque chose pour toi, mon excellent père, et pour la grand'mère de
- son Léopold. Elle ne prend pas en ce moment la plume pour vous parce
- qu'elle tient encore le crayon.
-
- Je ne puis m'empêcher de te dire tout bas que son dessin a fait ici
- l'admiration de tous ceux qui l'ont vu.
-
- Ce bon Adolphe est peut-être à Blois en ce moment, embrasse-le pour
- nous en attendant que je l'embrasse pour toi. Adieu, bon et cher
- papa. Nos respects à ta femme. Nous t'embrassons bien tendrement.
- Il faut fermer ma lettre. M. de Féraudy m'attend; une ligne de plus
- serait une indiscrétion.
-
-V.
-
-Samedi, novembre.
-
-Le 2 décembre 1823, date de la rentrée plus officielle que triomphale
-du duc d'Angoulême à Paris,--l'anniversaire d'Austerlitz!--Adèle Hugo
-rend compte au général des démarches de Victor et de ses espérances.
-
-Le marquis de Clermont-Tonnerre, à qui il a lu son ode sur _La guerre
-d'Espagne_, l'a engagé à la remettre au duc d'Angoulême.
-
-Le libraire Ladvocat vient d'acheter pour deux ans, moyennant deux
-mille francs, la propriété des odes.
-
-La pauvre femme cherche à cacher à son mari, sous des apparences de
-tranquillité, la profonde douleur que lui a laissée la mort de son
-enfant.
-
-Elle souffre des oreilles, Abel engraisse et les nouvelles d'Eugène ne
-sont guère bonnes.
-
-Mon cher papa,
-
- Victor est tellement occupé en ce moment, qu'il me charge d'être
- son secrétaire; et je remplis avec joie cet emploi. Il me charge de
- vous dire que la lettre a été remise à M. de Serre[74], qu'il a été
- chez Monsieur de Chateaubriand[75], qu'ayant trouvé à quelque heure
- que ce soit du monde, il va lui demander un rendez-vous. Monsieur
- de Clermont-Tonnerre[76] a été charmant pour lui, Victor ayant fait
- une ode sur la guerre d'Espagne[77], il l'a engagé à la remettre à
- Monseigneur le duc d'Angoulême qui doit venir à une fête que va lui
- donner le ministre de la Marine[78].
-
-[Note 74: Pierre-François-Hercule, comte de Serre, né à
-Pagny-sur-Moselle en 1776, mort ambassadeur de France à Naples, à
-Castellamare, dans la nuit du 20 au 21 juillet 1824.
-
-Ministre de la Justice sous le cabinet Dessolle (29 décembre 1818), M.
-de Serre avait conservé son portefeuille sous la présidence du comte
-Decazes (19 novembre 1819) et sous le second ministère Richelieu (20
-février 1820).
-
-Démissionnaire ainsi que ses collègues le 12 décembre 1821, il avait
-reçu le titre de ministre d'État et était allé siéger au centre droit.]
-
-[Note 75: Ministre des Affaires étrangères, depuis le 28 décembre
-1822.]
-
-[Note 76: Ministre de la Marine et des Colonies du 14 décembre
-1821, le marquis de Clermont-Tonnerre devait être appelé le 4 août
-1824, au portefeuille de la Guerre.]
-
-[Note 77: _Odes et Ballades_, Liv. II; Ode VII.
-
-_La guerre d'Espagne_ fait, dans l'édition originale des _Nouvelles
-Odes_, suite à l'_Ombre d'un Enfant_.]
-
-[Note 78: Des banquets eurent lieu à l'Hôtel de Ville les 15 et 23
-décembre. Le 15: concert et bal aux Champs-Élysées.]
-
- Mon Victor vient de vendre à l'Advocat un nouveau volume d'odes[79]
- qu'il vient de faire. Il en a vendu la propriété pour deux ans ainsi
- que celle de son premier volume, _deux mille francs_. Mais qui ne
- doivent lui être payés de (que) dans l'année prochaine. Nous désirons
- ne pas tomber encore dans une banqueroute.
-
-[Note 79: _Nouvelles Odes._]
-
- Je suis enchantée que mon portrait ait fait quelque plaisir à notre
- chère maman, c'est le seul bonheur que j'aye éprouvé depuis notre
- malheur qui ne cesse de me poursuivre. Je tâche pourtant de le cacher
- à mon Victor crainte de l'affecter, sous des apparences de gaîté ou du
- moins de tranquillité. Je ne sors pas, j'ai des douleurs d'oreilles
- très cruelles, on parle encore de me purger, ce qui est pour moi un
- grand ennui.
-
- Mon frère Victor est à Alençon bien placé; que ne pouvons-nous en dire
- autant de notre frère Eugène. Ces messieurs lui écriront comme vous
- l'avez dit. Bien heureux si cela adoucit un peu son sort.
-
- Nous ne savons pas ce que fait Abel en ce moment, il est plus gros que
- jamais. Notre oncle Francisque doit être à Paris, Victor y est en ce
- moment; je voudrais bien que vous y fussiez aussi.
-
- Adieu, mes chers et bien bons parents, permettez-moi de vous embrasser
- comme je vous aime, et de vous assurer des sentiments avec lesquels je
- suis,
-
-votre très humble et respectueuse fille,
-A. Hugo.
-
-Ce 2 décembre.
-
-Victor songe toujours au rappel à l'activité de son père. C'est,
-dit-il, ce qu'il désire le plus au monde. Il rêve pour lui d'une
-inspection générale et a déjeuné, ces jours derniers, avec le marquis
-de Clermont-Tonnerre qui a été des plus aimables.
-
-Il s'occupe en même temps, de concert avec l'oncle Francis, en ce
-moment à Paris avec sa femme, de leur cousin Michaud que lui a
-recommandé le général, tout en surveillant l'impression de ses odes,
-sans pour cela négliger ses banqueroutiers.
-
-Victor et sa femme se font une joie d'aller passer quelques jours à
-Blois, au printemps prochain.
-
-Ce pli est adressé à M. le Gal Comte Hugo.
-
-Mon cher papa,
-
- Je suis bien étonnée que vous n'ayez pas encore reçu le bonnet, je
- l'ai livré il y a quinze jours à Abel, qui l'attendait pour le faire
- voyager avec deux tableaux qu'il devait vous envoyer de suite; il
- est vrai que tout cela est parti par le roulage mais il est fort
- étonnant, que vous ne l'ayez pas encore, car il y aura demain quinze
- jours qu'il est en route.
-
- Vous êtes bien bon de vous occuper de ma santé, je ne souffre plus
- des oreilles mais des douleurs d'entrailles qui m'ont fait garder la
- chambre tous ces jours-ci, mais je vais mieux cependant sans me bien
- porter. Vous m'avez chargée, mon cher papa, de rappeler à Victor,
- notre cousin, mon oncle Francisque s'en occupe en ce moment, il
- connaît justement la personne qu'il faut solliciter. Nous le voyons
- souvent ainsi que sa femme qui est très bonne et très aimable. Nous
- leur parlons souvent de vous, de toutes vos bontés, de celles de
- votre excellente femme et du bonheur que nous avons à vous aimer.
-
- Je vous envoie une note de la part de papa, Victor désirerait bien
- que vous fussiez employé, c'est, dit-il, la seule chose qu'il
- désire. Ce bon Victor vous aime tant!
-
- Nous nous faisons une fête d'aller vous voir au printemps, comme nous
- allons nous embrasser.
-
- Adieu, mon cher papa, dites bien des tendresses de ma part à ma chère
- maman, et croyez aux sentiments respectueux de votre fille.
-
-A. Hugo.
-
- En attendant, cher papa, que je puisse te rendre un compte détaillé
- des démarches que le major et moi faisons pour notre cousin, M.
- Michaud[80], je ne puis m'empêcher d'ajouter quelques mots à la
- lettre de mon ange.
-
- [Note 80: Joseph Hugo, père du général, menuisier, «très
- excellent républicain», couronné, le 10 floréal an V, à Nancy,
- lors de la fête des époux, avait épousé en secondes noces,
- Jeanne-Marguerite Michaud, gouvernante d'enfants chez le comte
- Rosières d'Euvezin; d'où ce cousinage.]
-
- Je ne saurais te dire quel plaisir nous font les lettres de Blois, et
- si je n'étais accablé de mes prochaines publications, j'y répondrais
- bien plus promptement; mais les soins à donner à mon nouveau recueil
- qui s'imprime, outre l'affaire de mes banqueroutiers et les démarches
- sans nombre qui se disputent mes instans, m'ôtent la douceur de
- t'écrire aussi fréquemment que l'exigerait mon attachement profond
- pour toi et ta femme.
-
- M. le marquis de Clermont-Tonnerre, avec qui j'ai déjeuné
- dernièrement m'a chargé de mille choses aimables pour toi; il est
- tout disposé à te servir, et je voudrais que toi tu employasses tes
- amis, parmi lesquels il en est de si puissans, à obtenir au moins une
- inspection générale.
-
- M. Foucher, qui compte incessamment t'écrire et Mme Foucher, ainsi
- qu'Abel, le major et sa femme vous embrassent tendrement. Quant à
- moi, cher et excellent père, tu connais mon profond et respectueux
- dévouement.
-
-Victor.
-
-Ce lundi 19.
-
-Le voyage à Blois est remis: Adèle Hugo est à nouveau enceinte et les
-médecins lui ont interdit la voiture. Les _Nouvelles Odes_ viennent de
-paraître[81]; mais, par la négligence de Ladvocat, le général n'a pas
-encore reçu l'exemplaire sur vélin qui lui est destiné. La publication
-de ce «méchant livre» initie Victor Hugo aux «courses indispensables»
-connues des auteurs.
-
-[Note 81: Les _Nouvelles Odes_ avaient paru chez Ladvocat quelques
-jours auparavant (_Journal des Débats_ du 24 mars 1824) avec cette
-épigraphe: _Nos canimus surdis_ et formaient un volume grand in-8º,
-orné d'une gravure, vendu 4 francs. Les _Débats_ en rendirent compte le
-14 juin sous l'initiale Z, signature de M. Hofman. Victor Hugo répondit
-aux critiques qui lui étaient adressées par une longue lettre publiée
-dans le numéro du 26 juillet suivant.]
-
-M. de Féraudy, candidat, sans doute, avec ses fables, à une récompense
-de l'Académie, a été également l'objet des démarches de son confrère.
-
-Le poète est décidément fort bien en cour. Il vient de déjeuner
-derechef avec M. de Clermont-Tonnerre. Le duc d'Angoulême aurait lu les
-_Mémoires du général_ et aurait regretté, au dire du marquis, qu'il
-n'ait pas «été employé dans la dernière guerre d'Espagne».
-
-Mon cher Papa,
-
- Remercie, de grâce, M. de Féraudy de sa trop aimable lettre qui nous
- a apporté un mot de toi. Dès que j'aurai qque détail des opérations
- de l'Académie, je m'empresserai de lui en faire part; et je désire
- bien vivement qu'ils soient conformes à mes justes espérances.
-
- Il me paraît d'après ton apostille d'ailleurs si pleine de tendresse
- et de bonté, que tu n'as pas encore reçu mes _nouvelles_ rapsodies.
- Pourtant le libraire Ladvocat s'était chargé de te faire passer un
- exemplaire vélin sur lequel j'avais écrit un mot. Mande-moi si tu
- l'as reçu.
-
- Je t'écris encore aujourd'hui _provisoirement_, entre deux courses
- _indispensables_ et je t'assure fort ennuyeuses. Il n'y a rien pour
- absorber toute une vie, comme la publication d'un méchant livre.
-
- M. de Clerm.-Tonn. avec qui j'ai déjeuné avant-hier m'a chargé de
- t'écrire que M. le duc d'Angoulême lui avait parlé de toi et de tes
- Mémoires _qu'il a lus avec le plus haut intérêt_, et qu'il regrettait
- que tu n'eusses pas été employé dans la dernière guerre d'Espagne.
-
- Je n'oublie pas, cher papa, les dernières commissions dont tu m'as
- chargé; ma prochaine lettre t'en annoncera l'accomplissement.
-
- Ma femme avance dans sa grossesse sans se porter aussi bien que je
- le voudrais. Nous ne sommes cependant pas inquiets: mais, tout en
- m'affligeant, je ne puis m'empêcher d'approuver la défense que lui
- ont faite les médecins d'aller en voiture. Cela nous prive d'un bien
- grand bonheur que nous nous promettions pour le printemps; mais qui,
- nous l'espérons, n'est retardé que de six mois.
-
- Adieu, cher papa, nous t'embrassons tendrement, mon Adèle et moi,
- ainsi que ton excellente femme.
-
-Ton fils dévoué et respectueux,
-Victor.
-
-Ce 27 mars 1824.
-
- Tout le monde ici se porte bien.
-
-Trois mois se sont écoulés. L'inspection générale rêvée par Victor pour
-son père, vient, malgré tous leurs efforts, de leur échapper. Le duc
-d'Angoulême réservait ces fonctions à des généraux ayant fait avec lui
-la campagne d'Espagne.
-
-Il n'y a pas lieu de se désespérer, néanmoins. C'est peut-être une
-chance de plus d'obtenir le titre de lieutenant-général si ardemment
-désiré.
-
-Puis, c'est la disgrâce de Chateaubriand...
-
-Elle était encore bien complète. Le 6 juin 1824, une ordonnance royale
-confiait l'intérim des Affaires étrangères à M. de Villèle[82], sans
-même indiquer que le vicomte de Chateaubriand fût démissionnaire, ni
-même appelé à d'autres fonctions.
-
-[Note 82: Par ordonnance du 4 août le baron de Damas devait se voir
-attribuer le portefeuille des Affaires étrangères.]
-
-A nouveau il était chassé du Ministère. La comtesse du Cayla, née
-Talon, triomphait.
-
-Même à la cour de Louis XVIII, les dessous de cartes de la politique
-sont toujours plaisants à connaître et ceux-ci de ne point manquer à la
-règle.
-
-Dans ce renvoi brusque de Chateaubriand, en dehors de l'animosité de la
-favorite du vieux roi et de la rancune de M. de Villèle, qui ne pouvait
-pardonner à son collègue des Affaires étrangères d'avoir prétexté
-d'un enrouement pour ne pas défendre, au Luxembourg, son projet de
-conversion des rentes, il y a, dirai-je, une histoire de femme, et peu
-banale, en vérité.
-
-Malgré ses cinquante-cinq ans, Chateaubriand était une fois de
-plus amoureux, amoureux comme un jeune homme, comme on l'est à
-peine hors de page, et écrivait à sa maîtresse--oh, cette fugue si
-malencontreusement interrompue, tous les deux, vers Dieppe!--les
-lettres les plus insensées.
-
-Ces lettres à une presque inconnue, Mme de C..., M. Léon Séché les
-a publiées dans les _Annales Romantiques_[83] où leur publication fit
-du bruit, et reproduites, non sans dévoiler en partie l'anonymat de la
-nouvelle amie de René, dans son bel ouvrage sur _Hortense Allart de
-Méritens_[84].
-
-[Note 83: Juillet-octobre 1907, pp. 257-301.]
-
-[Note 84: Paris, Société du Mercure de France, 1908, in-8º, pp.
-98-104.]
-
-Le nom de la dame n'avait pas été prononcé, cependant. Les _Souvenirs
-du Baron de Frénilly_, récemment publiés[85], ne laissent aucune
-incertitude à ce sujet, pas plus que sur les motifs de la grande colère
-de Louis XVIII qui amena cette seconde révocation.
-
-[Note 85: _Souvenirs du baron de Frénilly, pair de France_
-(1768-1828), publiés avec introduction et notes par Arthur Chuquet,
-membre de l'Institut, Paris, Plon-Nourrit et Cie, 1908, in-8º.]
-
-L'incendie qui dévorait son cœur ne faisait point assez oublier au
-Ministre l'influence à laquelle il pouvait prétendre vis-à-vis de cet
-infortuné Ferdinand.
-
-Les affaires sont les affaires.
-
-Chateaubriand «avait donc joint au portefeuille des affaires étrangères
-celui des affaires particulières de Mme Boni de Castellane[86]
-dont il était l'admirateur fort peu secret, avant, je crois, que mon
-ancien ami Molé[87] eût recueilli sa succession, et cette dame ayant
-vendu 1.800.000 francs sa terre de Saint-Pierre de Moustier, il n'avait
-su rien de mieux que de lui conseiller le placement de ces fonds dans
-l'emprunt des Cortès d'Espagne. Par suite, quand Ferdinand, replacé
-sur son trône par Louis XVIII, refusa fort sagement de reconnaître cet
-emprunt révolutionnaire, Chateaubriand, voyant son amie ruinée, n'avait
-encore su rien de mieux que de charger Talaru[88] de mettre le pied sur
-la gorge au monarque espagnol pour le forcer à légitimer l'emprunt, et
-Talaru, à qui on ne peut nier la force et quelquefois les formes d'un
-cheval, avait si fidèlement rempli cette commission que le roi, irrité
-et éperdu, avait passé par-dessus toutes les formes diplomatiques en
-écrivant secrètement à Louis XVIII pour savoir de lui-même si c'était
-réellement par ordre de celui qui venait de le remettre sur le trône
-et qui avait annulé l'ordonnance d'Andujar[89] qu'on lui ordonnait de
-ruiner lui et son peuple pour enrichir les révolutionnaires d'Espagne
-et donner crédit et garantie aux révolutions futures... Le roi fut
-irrité ainsi que Villèle; le silence perfide de Chateaubriand dans
-l'affaire des rentes fit déborder le vase[90].»
-
-[Note 86: Louise-Cornélia-Eucharis de Greffulhe.
-
-Marmont, dans une note de ses _Mémoires_ (tome VII, p. 293), avait
-montré plus de discrétion:
-
-«M. de Chateaubriand était lié d'une manière intime avec une personne
-de la Cour, qui est assez connue pour que je ne donne aucun détail sur
-elle...»
-
-mais, racontait l'aventure en termes presque identiques.]
-
-[Note 87: Le comte Louis-Mathieu Molé (1781-1855), ancien grand
-juge, ministre de la Justice, en novembre 1813, votait deux ans plus
-tard, pair de France, la mort de Ney.]
-
-[Note 88: Louis-Justin-Marie, marquis de Talaru (1773-1850), ancien
-officier de l'armée royale, siégea en 1815 comme ultra-royaliste à la
-Chambre des pairs, fut promu maréchal de camp en 1823, et nommé, la
-même année, ambassadeur à Madrid. Le marquis de Talaru avait été un des
-premiers bailleurs de fonds du _Conservateur_, ce semble même avoir été
-son seul titre, au dire du chancelier Pasquier, à représenter la France
-en Espagne.
-
-Sur «ce patagon romanesque», cf. _Souvenirs du baron de Frénilly_, p.
-425.]
-
-[Note 89: Ordonnance rendue le 8 août 1823, à Andujar, par le duc
-d'Angoulême, pour placer l'autorité entre les mains des commandants
-français et faire libérer les détenus politiques, bientôt abrogée de
-fait sur des ordres venus de Paris.]
-
-[Note 90: _Souvenirs du baron de Frénilly_, pp. 494-495.]
-
-Le général Hugo était indirectement victime des amours de René vieilli
-et de la femme du futur maréchal de France.
-
-Mon cher papa,
-
- Malgré tous les efforts de M. Foucher et toute la bonne volonté du
- Gal Coëtlosq...[91] nous n'avons pu réussir cette fois. Ta demande
- était arrivée trop tard; et le duc d'Angoul... avait depuis quelque
- temps retenu les inspect. gales pour des officiers gaux de l'armée
- d'Espagne. J'ignore, cher papa, si cet événement est un malheur réel;
- ce n'est pas un échec pour tes vieux et glorieux services, puisqu'il
- est hors de doute que ta demande l'aurait emporté, s'il y eût eu
- concurrence; mais les places étaient déjà promises au Prince. Il me
- semble d'ailleurs que cela augmente tes chances pour la promotion
- de lieutenants-généraux de la Saint-Louis; et qu'avec l'appui de
- M. Clerm.-Tonn. (je ne puis plus dire malheureusement et de M. de
- Chateaub...) il sera très possible à cette époque de te faire arriver
- à ce sommet des dignités militaires où tu devrais être depuis si
- longtemps parvenu.
-
-[Note 91: Le lieutenant général Charles-Yves-César-Cyr de (alias
-du) Coetlosquet, directeur général au Ministère de la Guerre, né à
-Morlaix, le 21 juillet 1783, mort à Paris, le 23 janvier 1836.]
-
- Je crois que M. Foucher envisage la chose comme moi; au reste, il va
- t'écrire. Quant à moi, je griffonne à la hâte cette lettre. Mes yeux
- sont toujours bien faibles, et notre emménagement n'est pas encore
- terminé[92]. Mon Adèle, qui se porte toujours bien, va t'écrire et
- te répéter, ainsi qu'à ta femme, l'expression de notre filial et
- respectueux dévouement.
-
-[Note 92: Victor Hugo et sa femme venaient de s'installer au nº 90
-de la rue de Vaugirard.]
-
-Victor.
-
- Si mon illustre ami revient aux affaires, nos chances triplent. Nos
- rapports se sont beaucoup resserrés depuis sa disgrâce, ils s'étaient
- fort relâchés pendant sa faveur.
-
-Ce 27 juin.
-
-Cependant, une fille est née dont le berceau est venu remplacer celui
-de l'enfant mort à Blois. Elle porte aussi le prénom du grand-père.
-C'est Léopoldine: elle devait épouser plus tard Charles Vacquerie, et
-trouver avec lui une fin si tragique à Villequier, le 4 septembre 1843.
-
-La femme du général Hugo en est marraine. La petite va bien et n'a
-pas encore de dents. Le jeune ménage se fait une fête de la conduire
-bientôt grande rue du Foix.
-
-Mon cher papa,
-
- J'attendais toujours pour vous écrire que mon mari eût fini le
- portrait de ma Didine, mais comme ma fille remue toujours et que
- Victor exige un modèle tranquille, il est très long à le terminer, et
- moi je m'ennuyais de ne pas vous écrire. Si je ne vous aimais trop je
- vous gronderais de n'avoir pas compris le motif de mon silence, et de
- ne m'avoir pas donné de vos nouvelles, mais j'espère mon cher papa
- que vous ne tarderez pas à nous satisfaire en me donnant en détail
- des nouvelles de la santé de ma bonne mère.
-
- Ma fille se porte très bien et n'a pas encore de dents. Elle est très
- gaie et nous amuse beaucoup; il me tarde bien de vous la remettre
- entre les bras, aussi comptons-nous partir, si cela arrange vos
- projets, dans deux mois; nous nous faisons une si grande fête de vous
- voir que je voudrais que ce fût demain. Au surplus, mon cher papa,
- écrivez-nous quand il vous sera commode de nous recevoir.
-
- Mon Victor vous embrasse, embrasse la marraine de notre Didine; et
- moi mon cher papa je vous aime tous deux à l'égal de votre bonté,
- d'après cela jamais il n'y a eu de plus tendre fille. Je vous
- écrirais plus longuement, mais ma fille me réclame.
-
-Votre respectueuse fille,
-A. Hugo.
-
-Cette lettre est adressée au Général comte Hugo (en toutes lettres) et
-Victor y a joint ce court billet:
-
-Ce 19 février.
-
- J'ajoute un mot, cher papa, à la lettre de notre Adèle. Je voudrais
- pouvoir ajouter quelque chose à l'expression de sa tendresse pour toi
- et ta femme; mais je ne saurais exprimer mieux qu'elle, ce qu'elle
- sent aussi bien que moi. Je voulais, comme elle te le dit, t'envoyer
- le portrait de ta Léopoldine dans ma plus prochaine lettre, mais mon
- désir de te le donner ressemblant me l'ayant déjà fait deux ou trois
- fois recommencer: je ne veux pas tarder plus longtemps à solliciter
- de tes nouvelles pour nous, pour Abel et pour la famille Foucher.
-
- Rabbe[93], qui est venu hier dîner avec nous, m'a parlé de toi avec
- le plus tendre et le plus respectueux attachement. C'est un bon et
- noble ami.
-
-[Note 93: Alphonse Rabbe, né en 1786 dans les Basses-Alpes, mort
-à Paris, le 1er janvier 1830. Après avoir créé à Marseille _le
-Phocéen_, essai d'un quotidien en province, Rabbe était venu à Paris,
-où il collabora au _Courrier français_, aux _Tablettes universelles_
-(1820-1824) et à différents périodiques.
-
-Il dirigea la _Biographie universelle et portative des Contemporains_
-à ses débuts et en demeura le collaborateur. Il a laissé, entre autres
-travaux, des résumés de l'histoire d'Espagne et de celle de Russie.
-
-Une maladie cruelle avait défiguré Alphonse Rabbe et Victor Hugo
-raconte comment le pauvre homme évitait, en raison de sa laideur, de
-se laisser voir par Adèle Hugo, durant sa grossesse (_Victor Hugo
-raconté_, p. 69-70).]
-
- Louis nous a envoyé ces jours-ci un superbe panier de gibier que nous
- avons mangé en famille avec le vif regret de ne pas vous le voir
- partager.
-
- Adieu, bien cher et bien excellent père, je m'occupe en ce moment de
- ramasser de la besogne pour notre séjour à Blois, qui nous promet
- tant de bonheur.
-
- Notre Didine est charmante. Elle ressemble à sa mère, elle ressemble
- à son grand-père. Embrasse pour elle sa bonne marraine.
-
-Ton fils tendre et respectueux,
-V. H.
-
- Où en est ta demande près du ministre? Veux-tu que je m'en informe?
- As-tu vu que des exceptions ont été faites[94]?
-
-[Note 94: Le _Moniteur_ (20 février 1825) chercha à les expliquer:
-
-«Plusieurs journaux ont annoncé que quelques-uns des officiers généraux
-mis en retraite par l'ordonnance du 1er décembre 1824, avaient été,
-par une exception ou faveur spéciale du Roi, rétablis sur le cadre de
-l'État-major général de l'armée.
-
-«Nous nous sommes assurés que rien n'est moins exact et qu'aucune
-exception à cette ordonnance n'a été faite; à la vérité quelques
-officiers généraux qui avaient été d'abord considérés comme compris
-dans une des deux positions qu'elle détermine ont réclamé: ils ont
-produit de nouveaux documents; et un examen approfondi de leurs
-réclamations et des nouvelles pièces fournies, a fait reconnaître
-qu'ils ne remplissaient pas les conditions exigées par l'ordonnance
-pour l'admission à la retraite; ils ont été alors et ont dû être
-maintenus dans le cadre de l'État-major général, non par une exception
-prononcée en leur faveur comme on l'a prétendu, mais par une suite
-naturelle de l'exécution impartiale de l'ordonnance du 1er décembre
-1824.»]
-
-Ces deux lettres se sont croisées avec celle du général annonçant sa
-venue et celle de sa femme à Paris. Les grands-parents connaîtront donc
-leur petite-fille, avant qu'on la leur ait menée à Blois.
-
-Mon cher papa,
-
- Tu as vu que nos lettres se sont croisées. Je désire que notre lettre
- t'ait fait autant de plaisir que la tienne nous en a fait. Elle ne
- pouvait nous apporter de plus agréable nouvelle que celle de votre
- prochaine arrivée; et j'espère presque, en t'écrivant celle-ci,
- qu'elle ne te trouvera pas à Blois.
-
- Tu ne saurais croire quelle fête nous nous faisons de vous présenter
- notre Léopoldine toujours petite, mais toujours bien portante et si
- gentille... elle vous aimera tous deux comme nous l'aimons, nous ne
- saurions dire davantage.
-
- Nous nous applaudissons presque d'avoir été une partie du mois sans
- nouvelles de toi puisque tu as été malade. Nous aurions eu des
- inquiétudes, maintenant nous n'avons que le plaisir de te savoir
- rétabli.
-
- Adieu, bon et cher papa, je ne t'en écris pas plus long puisque nous
- pourrons bientôt communiquer de vive voix.
-
- Quelles que soient les affaires qui t'amènent, tu sais que tu peux
- compter en tout et pour tout sur notre dévoûment comme sur notre
- tendre et respectueux attachement.
-
- Embrasse pour moi la bonne marraine de ta Léopoldine.
-
-Victor.
-
-Ce 27 février.
-
-
-
-
-VI
-
-Le voyage à Blois.--Une lettre de Victor Hugo au dessinateur
-Queyroy.--Deux poètes nommés chevaliers de la Légion d'honneur.--Les
-sables de la Miltière.--Le sacre de Charles X.
-
-
-En avril 1825, le projet si longtemps caressé d'un voyage à Blois put
-enfin être mis à exécution.
-
-Victor Hugo et sa femme, elle nourrissait Léopoldine, prirent la
-malle-poste et arrivèrent à Blois, au matin, par la rive gauche de la
-Loire[95].
-
-[Note 95: Ancienne route directe de Blois à Orléans par Saint-Dyé
-et Cléry, avant que Mme de Pompadour eut fait tracer, sur la rive
-droite, une nouvelle route, passant devant son château de Menars.]
-
-Près de quarante ans plus tard, remerciant de son album, les _Rues et
-Maisons du vieux Blois_, le dessinateur Queyroy[96], Hugo vieilli
-adressait, de Guernesey, cette jolie lettre à l'artiste.
-
-[Note 96: Outre les _Rues et Maisons du vieux Blois_, on doit au
-dessinateur Armand Queyroy, qui a été longtemps conservateur du Musée
-de Moulins, un certain nombre d'eaux-fortes sur Vendôme et la plupart
-des portraits qui servent de frontispice à chacun des volumes composant
-la _Galerie des Hommes illustres du Vendômois_.]
-
-Ce n'est plus la prose un peu flottante et souvent impersonnelle des
-lettres au général. Si les cheveux du poète avaient blanchi, son
-verbe avait, depuis des années, pris son ampleur et adopté sa formule
-définitive.
-
-Ce sont là de très belles pages, où magnifiquement, Victor Hugo évoque
-son arrivée à Blois, son père et son jardin; et, s'éveillant au bord du
-fleuve, la ville tout entière, désuète mais pleine de grâce, avec son
-château, ses vieilles maisons et tous ces souvenirs qui sont le passé.
-
-Hauteville-House, 17 avril 1864.
-
- Monsieur, je vous remercie. Vous venez de me faire revivre dans le
- passé. Le 17 avril 1825, il y a trente-neuf ans aujourd'hui même,
- (laissez-moi noter cette petite coïncidence intéressante pour moi),
- j'arrivais à Blois. C'était le matin. Je venais de Paris. J'avais
- passé la nuit en malle-poste, et que faire en malle-poste? J'avais
- fait la ballade des _Deux Archers_[97] puis, les derniers vers
- achevés, comme le jour ne paraissait pas encore, tout en regardant
- à la lueur de la lanterne passer à chaque instant des deux côtés
- de la voiture des troupes de bœufs de l'Orléanais descendant vers
- Paris, je m'étais endormi. La voix du conducteur me réveilla.--Voilà
- Blois! me cria-t-il. J'ouvris les yeux et je vis mille fenêtres à la
- fois, un entassement irrégulier et confus de maisons, des clochers,
- un château, et sur la colline un couronnement de grands arbres et
- une rangée de façades aiguës à pignons de pierre au bord de l'eau,
- toute une vieille ville en amphithéâtre capricieusement répandue,
- sur les saillies d'un plan incliné, et, à cela près que l'océan est
- plus large que la Loire et n'a pas de pont qui mène à l'autre rive,
- presque pareille à cette ville de Guernesey que j'habite aujourd'hui.
- Le soleil se levait sur Blois.
-
-[Note 97: Ballade VIII; dédiée à Louis Boulanger.]
-
- Un quart d'heure après, j'étais rue du Foix, nº 73. Je frappais à
- une petite porte donnant sur un jardin: un homme qui travaillait au
- jardin venait m'ouvrir. C'était mon père.
-
- Le soir, mon père me mena sur le monticule qui dominait sa maison
- et où est l'arbre de Gaston[98]; je revis d'en haut la ville que
- j'avais vue d'en bas; l'aspect, autre, était, quoique sévère, plus
- charmant encore. La ville, le matin, m'avait semblé avoir le gracieux
- désordre et presque la surprise du réveil; le soir avait calmé les
- lignes. Bien qu'il fît encore jour, le soleil venant à peine de
- se coucher, il y avait un commencement de mélancolie; l'estompe du
- crépuscule émoussait les pointes des toits; de rares scintillements
- de chandelles remplaçaient l'éblouissante diffusion de l'aurore sur
- les vitres; les profils des choses subissaient la transformation
- mystérieuse du soir; les roideurs perdaient; les courbes gagnaient;
- il y avait plus de coudes et moins d'angles. Je regardais avec
- émotion, presque attendri par cette nature. Le ciel avait un vague
- souffle d'été.
-
-[Note 98: La Butte des Capucins.
-
-Cf. Dr H. Chauveau: _Mémoire sur les Buttes dans le département de
-Loir-et-Cher_. Blois, imp. Lecesne, 1866, in-8, de 39 pp. (carte).
-
-A. de Rochas: _Les Buttes et la télégraphie optique_. Mémoires de la
-_Société des Sciences et Lettres de Loir-et-Cher_, tome XI (1886), pp.
-1-26 (carte).]
-
- La ville m'apparaissait non plus comme le matin, gaie et ravissante,
- pêle-mêle, mais harmonieuse; elle était coupée en compartiments
- d'une belle masse, se faisant équilibre; les plans reculaient, les
- étages se superposaient avec à-propos et tranquillité. La cathédrale,
- l'évêché, l'église noire de Saint-Nicolas[99], le château, autant
- citadelle que palais, les ravins mêlés à la ville, les montées et
- les descentes où les maisons tantôt grimpent, tantôt dégringolent,
- le pont avec son obélisque, la belle Loire serpentant, les bandes
- rectilignes de peupliers, à l'extrême horizon, Chambord indistinct
- avec sa futaie de tourelles, les forêts où s'enfonce l'antique voie
- dite «ponts romains»[100] marquant l'ancien lit de la Loire, tout cet
- ensemble était grand et doux. Et puis mon père aimait cette ville.
-
-[Note 99: Ancienne église de l'abbaye bénédictine de Saint-Laumer.]
-
-[Note 100: Les «ponts châtrés», vulgairement appelés «ponts
-chartrains».]
-
- Vous me la rendez aujourd'hui.
-
- Grâce à vous, je suis à Blois. Vos vingt eaux-fortes montrent la
- ville intime, non la ville des palais et des églises, mais la ville
- des maisons. Avec vous, on est dans la rue; avec vous on entre dans
- la masure; et telle de ces bâtisses décrépites, comme les logis
- en bois sculpté de la rue Saint-Lubin[101], comme l'hôtel Denis
- Dupont[102], avec sa lanterne d'escalier à baies obliques suivant
- le mouvement de la vis de Saint-Gilles, comme la maison de la rue
- Haute, comme l'arcade surbaissée de la rue Pierre-de-Blois étale
- toute la fantaisie gothique, ou toutes les grâces de la Renaissance,
- augmentées de la poésie du délabrement. Être une masure, cela
- n'empêche pas d'être un bijou. Une vieille femme qui a du cœur et de
- l'esprit, rien n'est plus charmant. Beaucoup des exquises maisons
- dessinées par vous sont cette vieille femme-là. On fait avec bonheur
- leur connaissance. On les revoit avec joie, quand on est, comme
- moi, leur vieil ami. Que de choses elles ont à vous dire, et quel
- délicieux rabâchage du passé! Par exemple, regardez cette fine et
- délicate maison de la rue des Orfèvres, il semble que ce soit un
- tête-à-tête. On est en bonne fortune avec toute cette élégance.
- Vous nous faites tout reconnaître, tant vos eaux-fortes sont des
- portraits. C'est la fidélité photographique, avec la liberté du grand
- art. Votre rue Chemonton est un chef-d'œuvre. J'ai monté, en même
- temps que ces bons paysans de Sologne peints par vous, les grands
- degrés du château. La maison à statuettes de la rue Pierre-de-Blois
- est comparable à la précieuse maison des musiciens de Woymouth. Je
- retrouve tout.
-
-[Note 101: Vieille rue de Blois, bien connue des touristes pour ses
-maisons du XVe siècle. L'une d'elles, dont il existe un curieux dessin
-par Victor Hugo, aurait été habitée par Marion Delorme, que certains,
-(le bibliothécaire Dupré, entre autres, qui en a publié un acte de
-naissance), prétendent née à Blois.]
-
-[Note 102: Denys Dupont,--Pontanus--avocat et célèbre jurisconsulte
-blaisois; l'un des principaux auteurs de la Coutume de Blois et son
-commentateur. (Blois, Angelier, 1556; Paris, Billaine, 1677.)]
-
- Voici la Tour-d'Argent[103], voici le haut pignon sombre, coin des
- rues des Violettes et de Saint-Lubin, voici l'hôtel de Guise, voici
- l'hôtel de Cheverny[104], voici l'hôtel Sardini[105] avec ses voûtes
- en anses de panier, voici l'hôtel d'Alluye[106] avec ses galantes
- arcades du temps de Charles VIII, voici les degrés de Saint-Louis
- qui mènent à la cathédrale, voici la rue du Sermon, et au fond la
- silhouette presque romane de Saint-Nicolas; voici la jolie tourelle à
- pans coupés dite Oratoire[107] de la reine Anne. C'est derrière cette
- tourelle qu'était le jardin où Louis XII, goutteux, se promenait sur
- son petit mulet.
-
-[Note 103: Ancien atelier monétaire des comtes de Blois formant
-le coin des rues des Trois-Clefs et de la Serrurerie, où est établi
-aujourd'hui le siège d'une compagnie électrique.]
-
-[Note 104: Hôtel à Blois de la famille Hurault (Hurault de Cheverny
-de Saint-Denis et de Vibraye), ou «Petit Louvre», rue Saint-Martin.]
-
-[Note 105: Scipion Sardini, financier lucquois amené en France
-par Catherine de Médicis qui lui fit épouser Isabelle de Limeuil. La
-rapidité de sa fortune lui valut cette épigramme de ses contemporains:
-
- _Qui modo Sardinii jam nunc sunt grandia cete
- Sic alit italicos Gallia pisciculos._
-
-En dehors de l'hôtel du 7 de la rue du Puits-Châtel, à Blois, Sardini
-possédait, à Paris, un hôtel dans le quartier Mouffetard, auquel M.
-Anatole de Montaiglon a consacré deux articles intéressants: _L'hôtel
-de Scipion Sardini et ses médaillons en terre cuite_ (_Les Beaux-Arts_,
-tome I, 1869, pp. 161-166; 197-202); _Bulletin de la Société impériale
-des Antiquaires de France_, année 1857, pp. 97-101; cette communication
-a été réimprimée dans la _Revue universelle des Arts_, tome V, 1857,
-pp. 461-463).
-
-M. Édouard Drumont a d'autre part tracé une jolie silhouette du
-personnage dans la première série de _Mon vieux Paris: Un Financier du
-XVIe siècle_ (Réimpression Flammarion, S. D., in-12, pp. 207-247).
-
-Brantôme, puis... le duc d'Aumale ont évoqué, non sans esprit, cette
-tant bizarre Isabelle de Limeuil dont la vengeance vis-à-vis de Condé
-fut plutôt rabelaisienne, et l'accouchement en pleine cour pour le
-moins maladroit.]
-
-[Note 106: Ancien hôtel rue Saint-Honoré (ainsi que l'hôtel Denys
-Dupont), de Florimond Robertet, baron d'Alluye, secrétaire des finances
-de Charles VIII, de Louis XII et de François Ier. Bien que la
-plupart de ses biographes le fassent mourir, à Blois, en 1522, il ne
-serait mort, d'après l'hommage de sa veuve, Michelle Gaillard, pour le
-château de Bury, qu'en 1527, et à Paris.]
-
-[Note 107: Pavillon situé dans les anciens jardins bas du château
-et y faisant face, souvent improprement appelé «Bains de Catherine».
-
-Anne de Bretagne s'y était retirée durant l'excommunication de Louis
-XII.
-
-Cf. Pierre Lesueur: _Les Jardins du château de Blois et leurs
-dépendances_. Blois: C. Migault et Cie, in-8º, de 225 pp. (Pl.)]
-
- Ce Louis XII a, comme Henri IV, des côtés aimables. Il fit beaucoup
- de sottises, mais c'était un roi-bonhomme. Il jetait au Rhône les
- procédures commencées contre les Vaudois. Il était digne d'avoir
- pour fille cette vaillante huguenote astrologue, Renée de Bretagne,
- si intrépide devant la Saint-Barthélémy et si fière à Montargis.
- Jeune, il avait passé trois ans à la tour de Bourges, et il avait
- tâté de la cage de fer. Cela qui aurait rendu un autre méchant, le
- fit débonnaire.
-
- Il entra à Gênes, vainqueur, avec une ruche d'abeilles dorée sur sa
- cotte d'armes et cette devise: _Non utitur aculeo_. A Aignadel, à
- un courtisan qui disait: _Vous vous exposez, sire_, il répondait:
- _Mettez-vous derrière moi._ C'est lui aussi qui disait: _Bon roi,
- roi avare. J'aime mieux être ridicule aux courtisans que lourd au
- peuple._ Il disait: _La plus laide bête à voir passer, c'est un
- procureur portant ses sacs._ Il haïssait les juges désireux de
- condamner et faisant effort pour agrandir la faute et envelopper
- l'accusé. _Ils sont_, disait-il, _comme les savetiers qui allongent
- le cuir en tirant dessus avec leurs dents._ Il mourut de trop aimer
- sa femme, comme plus tard François II doucement tués l'un et l'autre
- par une Marie. Cette noce fut courte. Le 1er janvier 1515, après
- quatre-vingt-trois jours ou plutôt quatre-vingt-trois nuits de
- mariage, Louis XII expira, et comme c'était le jour de l'an, il dit à
- sa femme: _Mignonne, je vous donne ma mort pour vos étrennes_. Elle
- accepta de moitié avec le duc de Brandon.
-
- L'autre fantôme qui domine Blois est aussi haïssable que Louis XII
- est sympathique. C'est ce Gaston, Bourbon coupé de Médicis. Florentin
- du XVIe siècle, lâche, perfide spirituel, disant de l'arrestation
- de Longueville, de Conti et de Condé: _Beau coup de filet, prendre
- à la fois un renard, un singe et un lion!_ Curieux artiste,
- collectionneur, épris de médailles, de filigranes et de bonbonnières,
- passant sa matinée à admirer le couvercle d'une boîte en ivoire,
- pendant qu'on coupait la tête à quelqu'un de ses amis, trahi par
- lui[108].
-
-[Note 108: Non sans courage,--il est des réhabilitations
-difficiles--un descendant de Brunyer, l'ancien médecin de Gaston, M.
-J. de Pétigny, de l'Institut, protesta dans une lettre à la _France
-Centrale_ (9 juin 1864), contre la sévérité de ce jugement.]
-
- Toutes ces figures, et Henri III, et le duc de Guise, et d'autres, y
- compris ce Pierre-de-Blois[109], qui a pour gloire d'avoir prononcé
- le premier le mot _transsubstantiation_, je les ai revues, Monsieur,
- dans la confuse évocation de l'histoire, en feuilletant votre
- précieux recueil. Votre fontaine de Louis XII m'a arrêté longtemps.
- Vous l'avez reproduite comme je l'ai vue, toute vieille, toute
- jeune, charmante. C'est une de vos meilleurs planches. Je crois bien
- que la _Rouennerie en gros_, constatée par vous, vis-à-vis l'hôtel
- d'Amboise, était déjà là de mon temps[110]. Vous avez un talent vrai
- et fin, le coup d'œil qui saisit, le style la touche ferme, agile
- et forte, beaucoup de naïveté, et ce don rare de la lumière dans
- l'ombre. Ce qui me frappe et me charme dans vos eaux-fortes, c'est le
- grand jour, la gaieté, l'aspect souriant, cette joie du commencement
- qui est toute la grâce du matin. Des planches sont baignées d'aurore.
- C'est bien là Blois, mon Blois à moi, ma ville lumineuse. Car la
- première impression de l'arrivée m'est restée. Blois est pour moi
- radieux. Je ne vois Blois que dans le soleil levant. Ce sont là des
- effets de jeunesse et de patrie.
-
-[Note 109: Pierre de Blois, né dans le faubourg de Vienne, vers
-1130. Après avoir étudié le droit à Bologne et la théologie à Paris,
-fut tour à tour, en Angleterre, où il mourut en disgrâce vers 1200,
-secrétaire et confident de Henri II Plantagenet et chancelier de
-l'archevêque de Cantorbéry, qui lui conféra l'archidiaconé de Bath.
-
-Les lettres qu'il a laissées sont, au dire des biographes, pleines de
-jugements satiriques et violents sur ses contemporains.]
-
-[Note 110: Une plaque de cuivre gravé a ramené cette inscription à
-des proportions plus modestes.]
-
- Je me suis laissé aller à causer longuement avec vous Monsieur,
- parce que vous m'avez fait plaisir. Vous m'avez pris par mon faible,
- vous avez touché le coin sacré des souvenirs. J'ai quelquefois de
- la tristesse amère, vous m'avez donné de la tristesse douce. Être
- doucement triste, c'est là le plaisir. Je vous en suis reconnaissant.
- Je suis heureux qu'elle soit bien conservée, si peu défaite, et si
- pareille encore à ce que je l'ai vue il y a quarante ans, cette
- ville à laquelle m'attache cet invisible écheveau des fils de l'âme,
- impossible à rompre, ce Blois qui m'a vu adolescent, ce Blois où les
- rues me connaissent, où une maison m'a aimé, et où je viens de me
- promener en votre compagnie, cherchant les cheveux blancs de mon père
- et trouvant les miens.
-
- Je vous serre la main, Monsieur.
-
-Victor Hugo.
-
-Publiée d'abord dans la _Gazette des Beaux-Arts_[111], la _Presse_ et
-la _France Centrale_[112], souvent reproduite depuis, cette lettre fixe
-au 17 avril 1825 l'arrivée de Victor Hugo à Blois.
-
-[Note 111: _Gazette des Beaux-Arts_, juin 1864.]
-
-[Note 112: _La France Centrale_, 2 juin 1864.]
-
-Le commissionnaire essoufflé remettant au poète «la grande lettre
-cachetée de rouge qui venait d'arriver chez lui et que son beau-père
-lui envoyait en toute hâte» de _Victor Hugo raconté par un Témoin de sa
-Vie_ risque donc fort d'appartenir à la légende.
-
-C'est dommage, car nous y perdons cette jolie scène.
-
- A Blois, le général était à la descente de la voiture. Victor Hugo,
- sachant le plaisir qu'il ferait à son père, lui tendit aussitôt son
- brevet et lui dit:
-
- --Tiens, ceci est pour toi.
-
- Le général, charmé en effet, garda le brevet et, en échange détacha
- de sa boutonnière son ruban rouge[113] qu'il mit à celle de son
- fils[114].
-
-[Note 113: Le général était officier de la Légion d'honneur du 14
-février 1815.]
-
-[Note 114: _Victor Hugo raconté par un Témoin de sa Vie_, tome II,
-p. 83.]
-
-Le 29 avril seulement, le _Moniteur_ annonçait la distinction dont
-Lamartine et Victor Hugo venaient d'être l'objet:
-
-«Le Roi vient de nommer MM. Alphonse de Lamartine et Victor Hugo,
-chevaliers de la Légion d'honneur[115].»
-
-[Note 115: _Moniteur Universel_, nº 119, vendredi 29 avril 1825,
-partie non officielle.]
-
-Le 12 mai suivant, le nouveau chevalier n'avait encore ni croix, ni
-papiers[116].
-
-[Note 116: Lettre écrite de la Miltière à M. Foucher, le 12 mai
-1825.]
-
-Ce Roi qui, par ordonnance spéciale, venait de décorer deux poètes,
-n'était plus Louis XVIII, mort le 16 septembre 1824, à 4 heures du
-matin, mais le comte d'Artois, devenu Charles X.
-
-Non content d'accorder à Victor Hugo l'étoile au centre de laquelle un
-Henri IV barbu avait remplacé le masque consulaire, le Roi l'invitait à
-son sacre.
-
-Cette «marque d'honneur» était bien due au chantre, alors si fidèle,
-des Bourbons. Il y fut très sensible, et les lettres qu'il écrivit
-alors de Blois témoignent du plaisir qu'il en ressentit.
-
-La _Correspondance_ de Victor Hugo nous en fournit le texte. Il
-complète heureusement celui dont la bibliothèque de Blois conserve les
-originaux.
-
-Dès le 27 avril, aussitôt ces importantes nouvelles reçues, Victor
-écrit à Soulié, au bon Soulié, non pas l'auteur du _Lion Amoureux_,
-mais Augustin Soulié, le rédacteur à la _Quotidienne_[117].
-
-[Note 117: Jean-Baptiste-Augustin Soulié, né à Castres en 1780,
-mort à Paris en 1845. Après avoir fondé et dirigé à Bordeaux: le
-_Mémorial bordelais_, la _Ruche d'Aquitaine_ et la _Ruche politique_
-il vint, en 1828, se fixer à Paris, où il collabora activement à la
-_Quotidienne_.
-
-Paul Lacroix lui attribue les articles signés d'un S. parus dans le
-_Conservateur littéraire_. Ils semblent plutôt devoir être attribués à
-J.-B. Biscarrat.
-
-Nommé conservateur à la Bibliothèque de l'Arsenal, A. Soulié a laissé
-une édition assez estimée des _Poésies de Charles d'Orléans_.]
-
-Le poète ne cache ni sa joie, ni sa reconnaissance pour ses protecteurs.
-
-A Monsieur J.-B. Soulié, hôtel de Hollande,
-rue Neuve-des-Bons-Enfants, à Paris.
-
-
-Blois, 27 avril 1825, matin.
-
- Savez-vous, mon bon Soulié, que les grâces royales pleuvent sur moi,
- au moment où je viens à Blois me faire hermite? Le Roi me nomme
- chevalier de la Légion d'honneur, et me fait l'insigne honneur de
- m'inviter à son sacre. Vous allez vous réjouir, vous qui m'aimez,
- et je vous assure que le plaisir que cette nouvelle vous fera
- augmente beaucoup ma propre satisfaction. Il y a entre nous une telle
- fraternité de sentiments et d'opinions, qu'il me semble que ma croix
- est la vôtre, comme la vôtre serait la mienne.
-
- Ce qui accroît beaucoup le prix de cette croix à mes yeux, c'est que
- je l'obtiens avec Lamartine, par ordonnance spéciale qui ne nomme
- que nous deux, attendu, a dit le Roi, qu'il s'agit de réparer une
- omission. Ces deux décorations ne comptent pas dans le nombre donné
- au sacre.
-
- Ce qui ajoute aussi un grand charme à mon voyage de Reims, c'est
- l'espérance de le faire avec notre Charles Nodier[118], auquel
- j'ai écrit hier, pour qu'il s'arrange de manière à m'avoir pour
- compagnon. Je dois ajouter à tout ceci que M. de La Rochefoucauld a
- été charmant, dans cette circonstance, pour Lamartine et moi. Il est
- impossible de s'effacer plus complètement pour laisser au Roi toute
- la reconnaissance, de mettre plus de grâce et de délicatesse dans
- ses rapports avec nous. C'est à lui que nous devons nos croix et
- c'est lui qui nous remercie. Je dois cette justice haute et entière à
- un homme qui ne l'obtient pas toujours[119].
-
-[Note 118: «Notre Charles Nodier»! Il faut lire le jugement que
-portait sur lui, dans une lettre à Albert Stapfer, Prosper Mérimée,
-son successeur à l'Académie, qui venait de terminer non sans peine,
-il est à croire, le discours de réception au cours duquel les usages
-académiques le forçaient à faire son éloge:
-
-«Il m'a fallu lire les œuvres complètes de Nodier, y compris _Jean
-Sbogar_. C'était un gaillard très taré qui faisait le bonhomme et avait
-toujours la larme à l'œil. Je suis obligé de dire, dès mon exorde,
-que c'était un infâme menteur. Cela m'a fort coûté à dire en style
-académique. Enfin, vous entendrez ce morceau, si je ne crève pas de
-peur en le lisant». (_Prosper Mérimée; l'homme, l'écrivain, l'artiste._
-Paris, _Journal des Débats_, 1907, in-8º. Lettre du 16 octobre 1844, p.
-101).
-
-L'article de Charles Nodier sur _Han d'Islande_, paru dans la
-_Quotidienne_, en 1823, l'avait mis en rapport avec Victor Hugo et
-leurs relations n'avaient point tardé à tourner à l'intimité.]
-
-[Note 119: Le vicomte Sosthènes de la Rochefoucauld. Son passage
-à la direction des Beaux-Arts fut surtout marqué par l'allongement
-momentané qu'il fit subir, à l'Opéra, aux jupes des danseuses et par
-les feuilles de vigne en papier dont il gratifia, au Louvre, les
-nudités des statues.
-
-Sa haine du nu souffrait, sans doute, en dehors de ses fonctions, des
-accommodements: à entendre Horace de Viel Castel, il n'aurait pas été
-sans consoler Zoé du Cayla des amours par trop pures de Louis XVIII.
-
-Le vicomte de la Rochefoucauld fut,--lui aussi,--l'objet de
-mystifications sans nombre, auxquelles le _Mercure de France_ ne
-demeura pas toujours étranger.]
-
- Je vais donc vous revoir, cher ami, et il me faut cette espérance
- pour apporter quelque adoucissement au chagrin de quitter mon Adèle
- pour la première fois. Dites tout cela à ceux de nos bons amis
- auxquels je n'aurai pas le temps d'écrire.
-
- Votre canif est beau et excellent; votre dessin est d'une bizarrerie
- charmante. Merci mille fois, et merci surtout de votre franche et
- tendre amitié.
-
- Personne ne vous aime plus que moi.
-
-Victor[120].
-
-[Note 120: Victor Hugo: _Correspondance_, 1815-1835, pp. 219-220.]
-
-Le lendemain c'est le tour d'Alfred de Vigny, «Vigny qu'on avait
-oublié dans cette cérémonie malgré ses titres de noblesse et les
-autres»[121], et, à la satisfaction du jeune légionnaire se mêlent de
-jolies notes sur Blois.
-
-[Note 121: Léon Séché: _Alfred de Vigny et son temps_, p. 113.
-
-«Il est vrai que ce fils de royalistes, cet officier de la garde
-royale, n'avait été inspiré ni par la mort du duc de Berry, ni par
-celle de Louis XVIII, ni par la naissance du duc de Bordeaux. Un
-jour, trente ans plus tard, on lui demanda de faire une poésie sur la
-naissance du prince impérial. Il répondit qu'il n'avait jamais su faire
-ces choses-là.» (_Ibid._, en note.)]
-
-A Monsieur le comte Alfred de Vigny,
-rue Richepanse, Paris.
-
-Blois, 28 avril 1825.
-
- Il ne faut pas, cher Alfred, que vous appreniez d'un autre que
- moi les faveurs inattendues qui sont venues me chercher dans la
- retraite de mon père. Le Roi me donne la croix et m'invite à son
- sacre. Réjouissez-vous, vous qui m'aimez, de cette nouvelle; car je
- repasserai à Paris en allant à Reims, et je vous embrasserai.
-
- Je compte faire le voyage avec notre Nodier, auquel je viens
- d'écrire. Vous nous manquerez.
-
- Tous les honneurs, du reste, portent leur épine avec eux. Ce voyage
- me force à quitter pour quinze éternels jours cette Adèle que j'aime
- comme vous aimez votre Lydia[122], et il me semble que cette première
- séparation va me couper en deux.
-
-[Note 122: Miss Lydia de Bunbury que le poète avait rencontrée en
-1824, à Pau, où il était en garnison et où il l'avait épousée le 3
-février 1825.]
-
- Vous me plaindrez, mon ami, car vous aimez comme moi.
-
- Je suis ici, en attendant mon nouveau départ, dans la plus délicieuse
- ville qu'on puisse voir. Les rues et les maisons sont noires et
- laides, mais tout cela est jeté pour le plaisir des yeux sur les deux
- rives de cette belle Loire; d'un côté un amphithéâtre de jardins et
- de ruines, de l'autre une plaine inondée de verdure. A chaque pas un
- souvenir.
-
- La maison de mon père est en pierres de taille blanches, avec des
- contrevents verts comme ceux que rêvait J.-J. Rousseau; elle est
- entre deux jardins charmants, au pied d'un coteau, entre l'arbre de
- Gaston et les clochers de Saint-Nicolas. L'un de ces clochers n'a
- point été achevé et tombe en ruine[123]. Le temps le démolit avant
- que l'homme l'ait bâti.
-
-[Note 123: Restauré une première fois sous le règne de
-Louis-Philippe, ce clocher a été complètement refait ces dernières
-années.]
-
- Voilà tout ce que je vais quitter pour quinze jours, et mon vieux et
- excellent père et ma bien-aimée femme par-dessus tout. Mais je vous
- reverrai un instant, et il y a tant de consolations dans la vue d'un
- ami.
-
- Adieu, cher Alfred, mille hommages à votre chère Lydia. Avez-vous
- terminé votre formidable _Enfer_[124]? C'est une page de Dante, c'est
- un tableau de Michel-Ange, le triple génie.
-
-[Note 124: Il faut comprendre, sans doute, votre _Satan_.]
-
- Embrassez bien pour moi Émile[125], Soumet, Jules[126], Guiraud[127]
- et d'Hendicourt et tous nos amis, auxquels j'écrirai dès que j'aurai
- quelque loisir.
-
-[Note 125: Émile Deschamps, né à Bourges en 1791, mort à
-Versailles, en 1871. L'un des premiers adeptes du Romantisme. Il
-fut un des fondateurs de la _Muse française_ de Victor Hugo, dont
-il demeura l'ami, collabora aux _Annales de la Littérature et des
-Arts_, au _Mercure du XIXe siècle_, etc. Poésie, drame, roman, études
-historiques et littéraires, Émile Deschamps embrassa un peu tous les
-genres. Ses œuvres complètes ont été publiées en six volumes, chez
-Lemerre (1872-1894).]
-
-[Note 126: Jules Lefèvre-Deumier (1797-1857), lié d'amitié avec
-Alexandre Soumet, entra avec lui dans le mouvement romantique et
-collabora au _Conservateur littéraire_ et à la _Muse française_. Ses
-vers se ressentent fort de l'influence de Byron qu'il imita en allant
-combattre pour la délivrance de la Pologne. Fait prisonnier par les
-Autrichiens, il devint, après son retour en France, bibliothécaire du
-prince Louis-Napoléon, puis de l'Élysée et des Tuileries.
-
-Jules Lefèvre n'était pas, comme poète, sans valeur (_le Parricide_,
-1823; _le Clocher de Saint-Marc_, 1826; _Ode sur la mort du général
-Foy_, 1826; _les Confidences_, 1833). Il a laissé en outre des romans
-qui eurent quelques succès: _Sir Lionel d'Arquenay_ (1834), _les
-Martyrs d'Arezzo_ (1836).
-
-Il fut un moment co-propriétaire de l'_Artiste_ avec Arsène Houssaye.]
-
-[Note 127: Pierre-Marie-Thérèse-Alexandre, baron Guiraud
-(1788-1847). Un des fondateurs de la _Muse française_ où il rendit
-compte des _Mémoires du général Hugo_ (tome I, p. 198) et où il publia
-un véritable manifeste littéraire: _Nos Doctrines_ (t. II, nº 7).
-Collabora également aux _Annales de la Littérature et des Arts_ et au
-_Mercure du XIXe siècle_.
-
-Avait eu un drame, _les Macchabées_, joué, en 1822, à l'Odéon; d'autres
-suivirent: _le comte Julien_ (1823), _Pharamond_, en collaboration avec
-Ancelot (1825), _Virginie_ (1827).
-
-Assidu du salon de Mme Ancelot (Marguerite Chardon), Guiraud
-aimait à y réciter les vers un peu pleurards qui devaient former ses
-_Élégies savoyardes_ (Ponthieu, 1823). Il a publié, en outre, _Poèmes
-et Chants élégiaques_ (Boulland, 1824), des _Poésies dédiées à la
-jeunesse_ (Dondey-Dupré, 1836) et deux forts volumes assez justement
-oubliés, imprimés à Limoux, sa ville natale: _Philosophie catholique de
-l'Histoire_ (Boute, 1839-1841).
-
-Le baron Guiraud faisait depuis 1826 partie de l'Académie française.
-
-Cf. Léon Séché: _Le Cénacle de la Muse française_.]
-
- Je suis encore ici pour trois semaines. Vous m'écrirez vite, n'est-ce
- pas?
-
- Mille respects de ma part à Madame votre mère[128].
-
-[Note 128: Victor Hugo: _Correspondance_, 1815-1835, p. 221-222.]
-
-Rues et maisons noires et laides, «tout cela est jeté pour le plaisir
-des yeux». Voilà, pour les Blaisois, s'il en était besoin, de quoi
-faire pardonner au poète les deux vers du comte de Gassé.
-
- Regardez.--Tout est laid, tout est vieux, tout est mal.
- Ces clochers même ont l'air gauche et provincial[129].
-
-[Note 129: _Marion Delorme_, acte II, scène I.]
-
-Au reste, Victor Hugo a suffisamment magnifié Blois, voire les clochers
-de Saint-Nicolas, pour que cette boutade ne puisse inspirer qu'un
-sourire et rien plus.
-
-De Blois, il écrivit encore au baron d'Eckstein[130], pour lui
-recommander le _Résumé de L'Histoire de Russie_, du pauvre Alphonse
-Rabbe; puis, le 7 mai, à la veille d'en partir, ce fut cette lettre,
-jolie et intéressante, à Adolphe de Saint-Valry[131], son ami d'enfance:
-
-[Note 130: Ferdinand d'Eckstein, né à Altona, en 1790, mort à Paris
-en 1861. Après avoir servi contre la France, suivit Louis XVIII et
-s'attacha à sa fortune. Successivement commissaire central à Marseille,
-inspecteur général au ministère de la police, historiographe à celui
-des Affaires étrangères et enfin créé baron.
-
-Après avoir collaboré aux _Annales de la Littérature et des Arts_,
-auxquelles il donna des articles politiques, historiques et de
-littérature étrangère, le baron d'Eckstein, fonda en 1826, le
-_Catholique_.
-
-Rendu à la vie privée par la Révolution de juillet il a exprimé, avec
-talent, dans nombre d'ouvrages, son loyalisme.]
-
-[Note 131: Adolphe Souillard, plus connu sous le nom d'Adolphe
-de Saint-Valry (1802-1862), né la même année que Victor Hugo, était
-pour lui un ami d'enfance, car son père avait servi sous les ordres du
-général. Après avoir collaboré au _Conservateur littéraire_, Adolphe de
-Saint-Valry,--il donnait comme Jules Lefèvre et Jules de Rességuier les
-plus belles espérances,--était passé aux _Annales de la Littérature et
-des Arts_, où l'honneur lui fut imparti de rendre compte des _Odes et
-poésies diverses_ de V. Hugo.
-
-Je ne puis reproduire le morceau dans son entier, il ferait longueur,
-mais la date où ces lignes furent écrites (1822, tome VII) leur donne
-trop de saveur pour que je puisse ne point les citer:
-
-«Nous ne savons à quelle fatalité attribuer le silence des journaux
-quotidiens à son égard; est-ce que par hasard la supériorité d'un
-écrivain aussi jeune que M. Victor Hugo donnerait de l'ombrage et du
-souci à quelques hommes de lettres en crédit? Ce serait là un sentiment
-bien bas, mais au reste bien digne d'un siècle essentiellement jaloux
-et dépréciateur; car, de nos jours dans le compte que l'on rend des
-meilleurs ouvrages, il règne habituellement une certaine réserve
-cauteleuse, assez proche parente de l'envie et de la médiocrité.
-Heureusement pour M. V. Hugo, une édition épuisée sans annonce, les
-éloges et l'amitié si honorables de M. de Chateaubriand et de M. de
-Lamennais sont une fort belle compensation.»
-
-Que l'on veuille se souvenir que le poète et le critique n'avaient pas
-à eux deux, plus de quarante ans.
-
-Adolphe de Saint-Valry fut un des sept fondateurs de la _Muse
-française_, avec Émile Deschamps, Guiraud, Soumet, Victor Hugo,
-Alfred de Vigny et Desjardins. (Ce Desjardins, doit être l'auteur
-d'un drame «en cinq coupes d'amertume», _Semiramis la Grande_, dont
-les lecteurs de l'_Intermédiaire_ n'ignorent pas le titre. Il semble
-avoir été professeur libre et avoir collaboré à la _Tribune_ de Germain
-Sarrut. C'est, parmi les Romantiques de la première heure, un des plus
-inconnus.)
-
-Il prit une part active, en l'absence de Guiraud, à la préparation
-du premier numéro, qui parut le 28 juillet 1823 sous la date du
-15, et, quand, après douze numéros, la _Muse_ disparut, le 15 juin
-1824, survivant à peine huit jours à la disgrâce de Chateaubriand,
-dont le grand public ignora longtemps les causes, ou tout au moins
-l'une d'entre elles, ce fut Saint-Valry, qui, non sans esprit et
-sans courage, traça le portrait d'Auguste, l'ami hier tout puissant,
-aujourd'hui ministre révoqué, «car il est doux de rendre hommage à
-la vertu et au courage d'un homme de bien, et peut-être n'est-il pas
-encore défendu d'accompagner jusqu'aux portes de Rome Cicéron partant
-pour l'exil».
-
-En vérité, Saint-Valry donnait mieux, là, que des espérances, et, en
-dehors de leur amitié, l'on comprend en quelle singulière estime le
-pouvait tenir Hugo qui avait souvent été son hôte à Montfort-l'Amaury,
-dont ils ont, l'un et l'autre, chanté les ruines. (_Odes et Ballades_,
-Odes Livre V, Ode XVII; _Les Annales romantiques_, 1826.)
-
-On doit à Adolphe de Saint-Valry un roman, publié en 1836: _Mme de
-Mably_.
-
-Cf. Ch.-M. Des Granges: _La Presse littéraire sous la
-Restauration._--Léon Séché: _Le Cénacle de la Muse
-française_.--_L'Intermédiaire des Chercheurs et Curieux_, 1893.]
-
-A Adolphe de Saint-Valry.
-
-Blois, 7 mai 1825.
-
- Oui, mon ami, de cette ville historique et pittoresque, je tournerai
- bien souvent mes regards vers Paris et Montfort, et le château de
- Blois ne me fera point oublier Saint-Laurent. J'ai passé là en août
- 1821, des moments bien doux et votre excellente mère m'y a fait
- presque oublier pendant huit jours l'admirable mère que je venais de
- perdre.
-
- Je vous remercie des nouvelles que vous me donnez. Je suis charmé
- que le bon Jules Lefèvre vous doive la vente de son _Clocher de
- Saint-Marc_. C'est un homme d'un vrai talent, et il ne manque à ce
- talent qu'un succès.
-
- Rien de tout cela ne vous manque à vous, mon cher ami, et vous avez
- tort de désespérer de vous-même; il faut que votre poème se vende,
- et il se vendra. Entre le talent et le public, le traité est bientôt
- fait.
-
- On me dit ici que l'on dit là-bas que j'ai fait abjuration de mes
- _hérésies littéraires_, comme notre grand poète Soumet. Démentez le
- fait bien haut partout où vous serez, vous me rendrez service.
-
- J'ai visité hier Chambord. Vous ne pouvez vous figurer comme c'est
- singulièrement beau. Toutes les magies, toutes les poésies, toutes
- les _folies_ mêmes sont représentées dans l'admirable bizarrerie de
- ce palais de fées et de chevaliers. J'ai gravé mon nom sur le faîte
- de la plus haute tourelle[132]; j'ai emporté un peu de pierre et
- de mousse de ce sommet, et un morceau de châssis de la croisée sur
- laquelle François Ier a inscrit les deux vers:
-
-[Note 132: Marie-Caroline, duchesse de Berry, devait suivre ce
-mauvais exemple, le 18 juin 1828, lors de sa visite à Chambord.
-(_Relation du voyage de S.A.R. Madame, Duchesse de Berry, dans la
-Touraine, l'Anjou, la Bretagne, la Vendée, et le Midi de la France en
-1828_; par M. le vicomte Walsh. (Paris, Hiver, 1829, tome I, p. 24.) Il
-faut lire dans les mémoires d'Horace de Viel Castel comment il traite
-ce «Walsh d'Irlande».
-
-Sur Chambord, cf. L. de la Saussaye: _Le château de Chambord_, 8e
-édit. Lyon, Perrin, 1859, in-8º, de VII; 137 pp.]
-
- Souvent femme varie
- Bien fol est qui s'y fie
-
- Ces deux reliques me sont précieuses.
-
- Adieu, mon ami, vous savez que le roi m'invite à son sacre. Je serai
- à Paris vers le 29, et je vous embrasserai.
-
- L'amitié d'un homme comme vous est douce et inappréciable.
-
-Victor[133].
-
-[Note 133: Victor Hugo: _Correspondance_, 1815-1835, pp. 48-49.]
-
-Le lendemain ou le surlendemain, le général emmenait ses hôtes
-passer quelques jours à la Miltière, la propriété qu'il possédait en
-Sologne[134], d'où, après avoir écrit de façon plaisante à son jeune
-beau-frère, Paul Foucher[135], le 9 ou le 10 mai, il adressait, le 12,
-cette lettre plus sérieuse à son beau-père.
-
-[Note 134: Par acte passé devant Me Pardessus, notaire à Blois,
-le 12 décembre 1823, le général Hugo, avait acquis au prix de 31.000
-francs cette petite propriété située communes de Pruniers et de Lassay
-(Loir-et-Cher) avec la locature de Laudinière. «Elle consistait d'après
-l'acte, en: maison de maître, grange, cénacles, un enclos appelé le
-parc de la Miltière, distribué en jardins anglais et entouré de fossés,
-contenant environ 5 hectares de terre, prés et taillis.» (L. B.)]
-
-[Note 135: _Correspondance_, pp. 50-51.
-
-Né en 1818 et mort en 1875, Paul-Henri Foucher devait être en 1828
-le collaborateur de son beau-frère dans le drame d'_Amy Robsart_.
-Drames, opéras, ballets, romans, chroniques, Paul Foucher a un peu
-affronté tous les genres et l'on ne doit pas oublier ses intéressantes
-correspondances parisiennes adressées à l'_Indépendance belge_.
-
-Alfred de Musset semble avoir lié à jamais son nom à celui de Mélanie
-Waldor:
-
- Quand Madame Waldor à Paul Foucher s'accroche,
- Montrant le tartre de ses dents...
-]
-
-Il ne s'agit pas dans celle-ci de baccalauréat ou des jeux du soleil
-à travers le lierre tapissant «une salle de verdure attenante à la
-Miltière».
-
-Le sacre approche, Victor n'a reçu encore ni sa croix de la Légion
-d'honneur, ni les papiers la concernant. Il craint «de ne pouvoir
-porter la décoration au sacre, ce qui serait inconvenant». Il prie son
-beau-père de vouloir bien passer à la chancellerie pour stimuler un peu
-l'apathie des bureaux.
-
-Puis, ce sont les 350 francs demandés à Reims pour une chambre,--la
-province est sans pitié quand elle a occasion d'écorcher quelques
-Parisiens,--et si ce n'est tout à fait le chapitre des chapeaux, c'est
-tout au moins celui du tailleur et du chapelier. Du protocole presque.
-
-La Miltière, 12 mai 1825.
-
-Mon cher papa,
-
- Le messager envoyé par mon père à Blois est de retour. Il nous
- rapporte l'aimable lettre de maman à son Adèle, que nous avons lue
- en famille et une lettre fort cordiale de Victor Foucher[136], qui
- nous fait aussi beaucoup de plaisir. Nous nous attendions également
- à recevoir la croix de la Légion d'honneur et les papiers, etc.,
- que vous nous avez annoncés pour le commencement de cette semaine.
- Notre espérance est frustrée de ce côté, et mon père désirerait que
- vous eussiez la bonté de passer encore une fois à la Légion, pour
- presser cet envoi. Car ma place est retenue pour le 19 au matin, et
- si nous ne recevions pas tout cela au moins le 18, je courrais grand
- risque de ne pouvoir porter la décoration au sacre, ce qui serait
- inconvenant.
-
-[Note 136: Victor-Adrien Foucher, beau-frère de Victor Hugo, né
-comme lui, en 1802, mort en 1866. Magistrat, Victor Foucher a dirigé de
-1833 à 1862 la _Collection des lois civiles et criminelles des États
-modernes_ et a laissé en outre, un certain nombre d'ouvrages et de
-brochures d'un caractère juridique.
-
-Paul Lacroix attribue à Victor Foucher vingt articles, signés F., du
-_Conservateur littéraire_.]
-
- Je sens, mon excellent père, combien je vous donne de peines, et
- je suis pénétré d'une vive reconnaissance de toutes vos bontés. La
- lettre de maman Foucher est bonne comme elle: elle est remplie de
- détails qui nous intéressent. Nous sommes enchantés des progrès de
- Juju[137] autant que de Didine[138]; quand nous serons de retour à
- Paris ces deux enfants seront l'objet de nos curiosités réciproques,
- et nous aurons de longs récits à nous faire.
-
-[Note 137: Julie Foucher, la toute jeune sœur d'Adèle Hugo, mariée
-plus tard au graveur Paul Chenay (1818-1906) auteur d'un volume de
-souvenirs intimes: _Victor Hugo à Guernesey_.
-
-(Paris, Juven, S. D. in-12), de 296 pp.]
-
-[Note 138: Léopoldine Hugo.]
-
- Voudriez-vous encore ajouter à tous vos soins paternels celui de
- payer nos contributions dont le papier a été remis à maman. Nous vous
- rembourserons cette petite somme.
-
- Maman nous apprend que la chambre à Reims est louée 350 francs et
- qu'on cherche une quatrième personne. Est-ce pour la voiture ou
- pour le logement? Vous me disiez dans votre dernière que Beauchêne
- s'occupait de la fabrication de mon habit. Comment a-t-il eu ma
- mesure? Il faudra sans doute les culottes, bas, souliers à boucles,
- épée d'acier, chapeau à galon d'acier et plumes. En quel métal
- doivent être les boucles de la culotte et des souliers? Faudra-t-il
- les jabots et les manchettes?
-
- Parlez de nous à la bonne Mme Deschamps. M. Deschamps[139] m'a
- écrit une charmante lettre. Veuillez l'en remercier en attendant que
- je le fasse moi-même.
-
-[Note 139: Père d'Émile et d'Antoni Deschamps.]
-
- Paul a dû recevoir aujourd'hui une lettre de moi, la première que
- j'ai écrite de la Miltière. Celle-ci est la seconde. Je vais écrire
- la troisième à Charles Nodier.
-
- Adieu, mon cher et bon père; papa et son excellente femme, mon Adèle
- et sa petite Didine aux joues fermes, vous embrassent ainsi que maman
- Foucher, et je me joins à eux de cœur. Vous ne sauriez croire comme
- on parle de vous en Sologne à l'heure qu'il est.
-
-Votre fils tendrement dévoué,
-Victor.
-
- Mon portier a-t-il reçu quelque lettre depuis notre départ? J'en
- reçois une bien paternelle de M. de la Rivière[140].
-
-[Note 140: M. de la Rivière, le vieux maître d'école de Victor rue
-Saint-Jacques. Il en sera, ultérieurement, plus longuement question.]
-
- Écrivez toujours à Blois[141].
-
-[Note 141: _Correspondance_, pp. 223-225.]
-
-Victor Hugo a raconté assez sommairement son séjour à Reims et ses
-impressions au cours de la cérémonie du sacre, à laquelle il fait
-assister Lamartine[142], dont M. Edmond Biré a, depuis, établi
-l'absence à ce gala où le carton peint semble avoir été un trop
-fréquent accessoire[143].
-
-[Note 142: _Victor Hugo raconté par un Témoin de sa Vie_, tome II,
-p. 92.]
-
-[Note 143: _Victor Hugo avant 1830_, p. 377.]
-
-Il convient d'être plus bref encore. Ce fut pour Victor l'occasion, et
-elle était excellente, d'écrire l'_Ode sur le Sacre_[144].
-
-[Note 144: _Odes_, livre III (1824-1828), ode IV.]
-
-Il aimait le sujet. Les Bourbons l'avaient jusqu'ici heureusement
-inspiré. Louis XVIII ne s'était point montré ingrat. Charles X ne le
-fut point davantage.
-
-
-
-
-VII
-
-L'Ode sur _le Sacre_.--Une promotion désirée: le lieutenant-général
-comte Hugo.--Une dette sacrée.--Ce bon M. de la Rivière.--Le _voyage au
-Mont-Blanc et dans la vallée de Chamonix_.--Naissance de Charles-Victor
-Hugo.
-
-
-Ces vers firent plus sans doute pour la nomination du général Hugo au
-grade de lieutenant-général que les démarches répétées de jadis auprès
-de MM. de Chateaubriand et de Clermont-Tonnerre et du duc d'Angoulême
-lui-même.
-
-Le sacre est du 29 mai. Le 5 juin, le _Moniteur Universel_ nº 156,
-publiait cette promotion si ardemment désirée:
-
-«M. le Maréchal-de-camp Hugo, vient d'être nommé lieutenant-général.»
-
-Le fils s'en réjouit autant que le père. Il est de nouveau à Gentilly,
-chez un ami, cette fois, et de cette banlieue, il adresse ses
-félicitations au nouveau lieutenant-général, «M. le Lieutenant-général
-Comte Hugo», et ses excuses à Mme Hugo pour la négligence de
-Ladvocat.
-
-Gentilly, 19 juin.
-
-Mon cher papa,
-
- C'est de ma campagne où je suis allé passer quelques jours chez
- un ami qui demeure à deux lieues de Paris, que je te réponds. Je
- regrette bien que tu y sois toi-même en ce moment. Les chaleurs
- excessives, la solitude et le dénuement de la Miltière me font
- trembler pour ta chère santé. Il me semble que tu aurais dû retarder
- ce voyage quelque important qu'il pût être, et ne pas t'aventurer
- tout seul dans cette saison au milieu des déserts de la Sologne.
- Tu sais comme moi combien les pays humides et sablonneux exhalent
- de miasmes morbifiques dans les grandes chaleurs, et mon Adèle te
- reproche tendrement de nous avoir donné l'inquiétude de te savoir
- là-bas.
-
- Les journaux de Paris ont annoncé ta promotion de la manière la plus
- flatteuse. Que t'importe un oubli qu'ils font si fréquemment? Que
- t'importe la jalousie? Il suffit de ton nom et de ta réputation pour
- mériter l'envie. Résigne-toi, mon noble père, à cet inconvénient de
- toute position élevée.
-
- J'ai rempli ta commission auprès d'Adolphe.
-
- Tu ne m'étonnes pas en m'apprenant que ta femme n'a pas reçu son
- exemplaire. J'avais remis à Ladvocat le paquet à son adresse avec
- beaucoup d'autres, pour qu'il le mît à la poste. Tu connais la
- négligence de ce libraire. Partant pour la campagne j'ai dû me
- reposer sur lui de ce soin, et j'ai déjà reçu plusieurs plaintes
- comme la tienne. Le messager qui va porter cette lettre à la poste
- à Paris, va être chargé en même temps d'un petit mot sévère pour
- Ladvocat et de l'ordre de réparer sur-le-champ cet oubli. Si j'en
- avais ici un seul exemplaire je l'enverrais directement à ta femme,
- mais j'espère que Ladvocat sera soigneux cette fois.
-
- Je suis heureux que mon ode t'ait fait quelque plaisir. Son succès
- ici passe mon espérance. Elle a été réimprimée par sept ou huit
- journaux. Je vais la présenter au Roi.
-
- Adieu, mon excellent père, je n'ai que le temps de fermer cette
- lettre et de t'embrasser bien tendrement. Ma femme et Didine
- embrassent la tienne.
-
- Didine nous a un peu inquiétés ces jours-ci: ses dents la tourmentent.
-
- Je reçois à l'instant une lettre d'Émile Deschamps où je lis: «M. le
- Général Hugo nous a fait bien plaisir en devenant lieutenant-général.
- Y aurait-il quelque moyen de lui faire parvenir nos félicitations et
- l'hommage de mon respect?» Tout le monde applaudit.
-
-Le 24 juin, en effet, l'auteur de l'_Ode sur le Sacre_ avait l'honneur
-de présenter lui-même ses vers au roi.
-
- O Dieu! garde à jamais ce roi qu'un peuple adore!
- Romps de ses ennemis les flèches et les dards,
- Qu'ils viennent du couchant, qu'ils viennent de l'aurore,
- Sur des coursiers ou sur des chars!
- Charles, comme au Sina, t'a pu voir face à face!
- Du moins qu'un long bonheur efface
- Ses bien longues adversités.
- Qu'ici-bas des élus il ait l'habit de fête.
- Prête à son front royal deux rayons de ta tête;
- Mets deux anges à ses côtés!
-
-Ce n'est point assez que sept ou huit journaux les aient déjà
-reproduits. La gloire des caractères des presses royales leur manquait.
-Charles X allait la leur accorder:
-
- Nous avons annoncé que le roi avait accueilli avec bonté M.
- Victor Hugo, auteur d'une _Ode sur le Sacre_. M. le vicomte de la
- Rochefoucauld, chargé du département des Beaux-Arts, vient d'informer
- ce jeune poète que Sa Majesté, voulant témoigner la satisfaction
- que lui a causée la lecture de cette ode, avait ordonné qu'elle
- fût réimprimée avec tout le luxe typographique par les presses de
- l'Imprimerie royale[145].
-
-[Note 145: _Moniteur Universel_, 30 juin 1825.]
-
-Les titres du père sont énoncés désormais en toutes lettres et la
-correspondance est adressée à
-
-Monsieur
-Monsieur le lieutenant général Comte Hugo
-A Blois.
-
-quand ce n'est point à «Madame la Comtesse Hugo».
-
-Précédant le départ pour la Suisse des Hugo et des Nodier, ce voyage
-littéraire dont Urbain Canel fit les frais, un geste qui précéda sa
-faillite, voici une lettre d'un tout autre ton.
-
-Il s'agit bien d'une dette d'honneur; le prix, dû encore à M. de la
-Rivière, le vieil instituteur de la rue Saint-Jacques, des leçons
-données jadis à Victor[146]. Le brave homme, devenu, comme Biscarrat,
-un ami pour l'écolier de naguère, s'était contenté de présenter
-autrefois sa note. Mais au lendemain de la mort de Mme Hugo, la
-vraie, le piteux état de la succession n'avait point permis à sa
-délicatesse d'insister... puis, étaient venues la vieillesse et les
-infirmités.
-
-[Note 146: «Ils n'avaient pas, surtout Victor, l'âge du collège;
-elle (Mme Hugo) les envoya d'abord à une école de la rue
-Saint-Jacques où un brave homme et une brave femme enseignaient aux
-fils d'ouvriers la lecture, l'écriture et un peu d'arithmétique.
-Le père et la mère Larivière, comme les appelaient les écoliers,
-méritaient cette appellation par la paternité et la maternité de leur
-enseignement. Ça se passait en famille. La femme ne se gênait pas, la
-classe commencée, pour apporter au mari sa tasse de café au lait, pour
-lui prendre des mains le devoir qu'il était en train de dicter, et pour
-dicter à sa place pendant qu'il déjeunait.
-
-Ce Larivière, du reste, était un homme instruit et qui eût pu être
-mieux que maître d'école. Il sut très bien, quand il le fallut,
-enseigner aux deux frères le latin et le grec. C'était un ancien prêtre
-de l'Oratoire. La Révolution l'avait épouvanté, et il s'était vu
-guillotiné s'il ne se mariait pas; il avait mieux aimé donner sa main
-que sa tête. Dans sa précipitation, il n'était pas allé chercher sa
-femme bien loin; il avait pris la première qu'il avait trouvée auprès
-de lui, sa servante.»
-
-(_Victor Hugo raconté par un Témoin de sa Vie_, tome I, pp. 51-52.)]
-
-Le fils plaide joliment auprès du général la cause de son ancien
-maître. Il a fait, lui-même, le sacrifice d'une montre en or, dont il
-se proposait l'acquisition, pour éteindre en partie cette dette: le
-général n'aura plus qu'un reliquat de 286 francs et quelques centimes à
-payer... et tardera un peu à le faire.
-
-Paris, 18 juillet 1825.
-
-Mon cher Papa,
-
- C'est avec un véritable regret que je me vois contraint de t'envoyer
- la lettre et la note ci-incluses. Ces deux pièces ont besoin d'une
- petite explication que voici. Ces jours passés, mon vieil et
- respectable maître, M. de la Rivière, se présenta chez moi: j'étais
- sorti. Il dit avoir quelque chose de pressant à me communiquer. Je
- m'empressai de me rendre chez lui, comme je le fais toujours chaque
- fois que je suppose qu'il peut avoir besoin de moi. Cet excellent
- homme m'exposa alors que sa position, que son âge et celui de sa
- femme rendaient plus gênée chaque jour l'obligeaient de me rappeler
- une dette sur laquelle il s'était tu jusqu'à présent, pensant que
- ta fortune ou la nôtre ne nous permettaient pas encore d'y faire
- honneur. Mais la nécessité l'emportant sur son excessive délicatesse,
- il s'est vu enfin forcé à cette démarche. Cette dette est celle
- de 486 fr. 80, qui se trouve expliquée dans la note ci-jointe. Je
- me suis parfaitement rappelé qu'à la mort de ma mère nous avions
- effectivement ce mémoire dans ses papiers, mais je pensais qu'Abel
- s'était chargé du soin de l'envoyer et depuis j'avais totalement
- oublié cette dette que je croyais éteinte avec le petit nombre
- d'autres modiques dettes que ma mère a laissées et dont la majeure
- partie fut dans le temps acquittée sur le produit de son argenterie
- et de ses robes. Je savais aussi que tu avais fait honneur aux autres
- créanciers, et je croyais M. de la Rivière de ce nombre. Comme
- le besoin était pressant, je pris l'avis de ma femme; et de son
- consentement je m'empressai d'envoyer à M. de la Rivière une somme
- de _deux cents_ francs que j'avais disponible et que je réservais
- pour m'acheter une montre, cette somme, mon cher papa, servira à te
- décharger d'autant sur le total de la dette, c'est une fort légère
- privation que je m'impose en renonçant à cette montre, et je puis le
- faire sans me gêner. D'ailleurs, je sais, excellent père, que tu es
- loin d'être riche, et puisque je suis pour une part dans la dépense
- faite par M. de la Rivière, ces 200 francs seront ma cotisation
- personnelle. Ne songe donc plus qu'au reliquat de 286 fr. 80. Il est
- absolument inutile que je te dise, cher papa, combien une créance de
- ce genre est sacrée. Le peu que nous savons, le peu que nous valons,
- nous le devons en grande partie à cet homme vénérable et je ne doute
- pas que tu ne t'empresses de le satisfaire, d'autant plus qu'il en
- a besoin. Il ne subsiste que du produit d'une petite école primaire
- dont le modique revenu diminue de jour en jour, l'affaiblissement
- progressif de ses organes et de ses facultés lui faisant perdre par
- degrés tous ses élèves. Il a attendu dix ans avec une délicatesse
- admirable, et c'est le seul reproche qu'on lui puisse faire, car
- je suis sûr que tu aurais fait cesser l'objet de sa réclamation
- si tu l'avais connu plus tôt. C'est ce que (je) lui ai dit, en
- l'engageant à m'envoyer en hâte son compte pour te le faire parvenir.
- Tu le trouveras ci-inclus avec la lettre qu'il m'a écrite. Je vais
- m'occuper de chercher l'ancien mémoire détaillé et si je le trouve
- dans le peu qui nous reste des papiers de ma mère, je te l'enverrai
- sans perdre de tems. En attendant tu peux considérer sa note comme
- authentique.
-
- Adieu, mon bon cher père, mon Adèle te prie d'embrasser pour elle ses
- deux mères et de leur dire que Juju et Didine se portent à merveille.
- Tout va bien ici, et tout est impatient de revoir maman Foucher.
- Mille hommages à Mmes Br...,[147] Pinlevé, etc., amitiés à tes
- amis.
-
-[Note 147: Femme du colonel Brousse, sous-directeur, puis directeur
-du haras à Blois, l'un des amis et des voisins du général Hugo; née
-Francesca Gazza, Mme Brousse est morte, centenaire, le 26 mars 1879.]
-
- M. de la Rivière, chef d'institution primaire, demeure rue
- Saint-Jacques, vis-à-vis l'église de Saint-Jacques du Haut-Pas.
-
- Je t'embrasse bien tendrement.
-
-Ton fils respectueux et dévoué,
-Victor.
-
- Je m'occupe de toutes tes commissions. Le Roi m'a fait annoncer qu'il
- avait ordonné qu'on ajoutât à toutes les faveurs dont il m'honore un
- envoi de porcelaines. C'est me combler.
-
-Suit le fameux voyage en Suisse, le _Voyage poétique et pittoresque au
-Mont-Blanc et dans la vallée de Chamonix_, dont Charles Nodier devait
-fournir le texte et dont Hugo, seul, a écrit le récit, de Sallences à
-Servoz, et de Servoz à Chamonix[148].
-
-[Note 148: Publiés d'abord dans la _Revue de Paris_ (1829) et dans
-la _Revue des Deux Mondes_ (1831), ces deux fragments ont pris place
-dans _Victor Hugo raconté par un Témoin de sa Vie_, t. II, pp. 108-126.]
-
---Quel beau livre ce sera! avait dit Mme Nodier, à Sallences, où
-l'on déjeunait.
-
---S'il se fait[149], avait répondu la femme du poète, et Adèle Hugo
-avait raison.
-
-[Note 149: _Victor Hugo raconté_, tome II, p. 106.]
-
-Paris, 31 juillet.
-
-Cher Papa,
-
- Nous apprenons pour la première fois avec regret, que tu vas bientôt
- peut-être venir à Paris; c'est que nous en partons; et tu conviendras
- qu'il est dur d'en partir quand tu vas y arriver.
-
- Notre excursion en Suisse s'exécute. Mardi, à 2 heures du matin, nous
- roulerons vers Fontainebleau. J'ai été horriblement souffrant toute
- la semaine d'un torticoli, mais je suis mieux, et le voyage achèvera
- de me remettre.
-
- Les libraires paient notre voyage et au delà. Ils me donnent 2.250
- francs pour quatre méchantes odes. C'est bien payé. Je ne crois
- pas que Lamartine puisse être de la partie, il vient d'être nommé
- secrétaire d'ambassade à Florence. Nodier est des nôtres.
-
- Je te remercie pour M. de la Rivière. Je lui ai écrit tes bonnes
- intentions, j'aurais seulement désiré que tu puisses lui donner
- quelque chose avant le 1er janvier.
-
- Nous avons vu M. Driollet. Il dit que l'affaire Lambert[150] va bien.
- Abel en dit autant.
-
-[Note 150: Lors de sa mort en 1828, le général Hugo figurait parmi
-les administrateurs de la «Banque Lambert».]
-
- Ta femme avait bien raison. Cette Augustine était pire qu'un mauvais
- sujet, c'était un _petit monstre_. Nous l'avons renvoyée. Elle est
- placée chez un herboriste. Je voudrais que tu en fisses prévenir sa
- mère.
-
- Didine se porte à merveille. J'ai commandé des cartes séparées pour
- ta femme et pour toi. Il n'est plus de mode, à ce que m'a dit le
- graveur, d'en donner de collectives.
-
- Adieu, mon excellent père, embrasse ta femme pour moi. Nous
- t'embrassons bien tendrement.
-
-Ton fils respectueux et dévoué,
-Victor.
-
- Adolphe te remettra les cartes.
-
-Le ménage a continué à vagabonder, et, c'est le retour à Paris, où
-il convie quelques amis à déjeuner. Mme Victor Hugo s'enquiert
-auprès de sa belle-mère, d'un beau poisson acheté à bon compte à la
-poissonnerie de Blois, qui pût arriver frais à Paris.
-
- Ma chère maman, il y a bien longtemps que je voulais vous écrire,
- mais les embarras de domestique, joints à ceux du voyage, car nous
- venons encore d'aller passer quelques jours à dix lieues de Paris, ne
- m'ont pas laissé un moment. Joignez à cela l'inquiétude que ma fille
- m'a donnée pour percer les deux dents qu'elle vient de percer; mais
- tout cela ne m'a pas empêché (_sic_) de penser à vous et à mon bon
- père.
-
- Malgré la peine que ma fille m'a donnée et qu'elle a eue pour ses
- dents: elle n'en marche pas moins seule et j'espère que la force
- qu'elle a l'aidera à percer toutes ses autres dents car à peine en
- a-t-elle six.
-
- Mon mari s'est occupé de vous faire tirer des cartes de visites. Nous
- les donnerons à M. de Féraudy.
-
- J'espère, chers bons parents, vous voir à Paris très incessamment.
- Si vous pouviez être à Paris samedi 31 de ce mois vous partageriez
- un déjeuner où nous réunissons quelques amis et où nos bons parents
- complèteraient si bien notre bonheur qui ne peut être entier sans
- eux. Si à Blois vous trouviez chère maman un beau poisson qui pût
- arriver frais à Paris vous seriez bien bonne de me l'envoyer pour ce
- jour, toutefois si le prix ajouté à celui du voyage ne le faisait pas
- monter plus haut que celui qu'on achèterait à Paris.
-
- Écrivez-moi au juste quand vous serez à Paris, c'est le but que vous
- devez vous proposer si vous nous aimez.
-
- Adieu chère maman, ma fille, mon Victor vous embrassent.
-
-Votre respectueuse fille,
-A. Hugo.
-
-Victor, suivant son habitude, tient à conserver vierge pour les siens
-le crédit dont il peut jouir et refuse assez cavalièrement à son père
-sa protection pour un professeur, dont il l'avait prié de s'occuper:
-
-Mon cher papa,
-
- Nous voilà définitivement de retour à Paris. Nous n'avons fait que
- courir à droite et à gauche tout le mois de septembre, et nous avons
- terminé ces jours-ci nos promenades par une excursion à Montfort
- l'Amaury, charmante petite ville à dix lieues de Paris où il y a des
- ruines, des bois, un de mes amis[151] et un des tiens, le colonel
- Derivoire, qui a servi sous toi. J'ai beaucoup parlé de toi avec ce
- brave qui t'aime et te vénère et désire vivement te voir. Il compte
- faire le voyage de Paris la première fois que tu y viendras.
-
-[Note 151: Adolphe de Saint-Valry.]
-
- Nous désespérons presque, cher papa, d'avoir le bonheur de t'y voir
- cette année, puisque la saison s'avance sans t'amener. Cependant M.
- Lambert t'avait presque promis à tous tes amis de Paris.
-
- Il est malheureusement impossible de rien faire pour le professeur
- dont tu m'envoies une lettre. J'ai beaucoup moins de crédit qu'on
- ne m'en suppose et j'ai dû dernièrement employer le peu d'influence
- que je puis avoir sur M. l'évêque d'Hermopolis[152] pour obtenir une
- bourse à l'un de nos cousins Trébuchet. Le succès n'est même pas
- encore décidé. Tu sens que toutes mes forces doivent être dirigées
- vers ce but, si important pour notre malheureux oncle Trébuchet, et
- que je ne pourrais occuper le ministre d'une autre affaire sans nuire
- à la sienne. Qui trop embrasse mal étreint.
-
-[Note 152: Denis, comte de Frayssinous, évêque _in partibus_
-d'Hermopolis, né à Curières (Aveyron) en 1765, mort en 1841. Après
-ses retentissantes conférences à la chapelle des Carmes et en
-l'église Saint-Sulpice, fut le 1er juin 1822 nommé grand maître
-de l'Université, puis, le 26 août 1824, ministre des affaires
-ecclésiastiques, portefeuille, créé pour lui, qu'il conserva, sous le
-ministère Martignac, jusqu'au 3 mars 1828.]
-
- Nous avons trouvé ici à mon retour les 200 cartes commandées pour
- toi: elles me paraissent fort belles. C'est un petit cadeau qu'Adèle
- veut faire à ta femme, indique-moi un moyen de le lui faire parvenir.
-
- Adieu, cher papa, toute la famille Foucher, Abel, Adolphe, tous nos
- cousins embrassent ta femme et toi de tout cœur, et ne font en cela
- que se joindre à nous.
-
-Ton fils tendre et respectueux,
-
-Victor.
-
-C'est, enfin, un an plus tard presque, la naissance d'un second
-fils,--ce sera Charles Hugo[153],--«qui vient remplacer le petit ange»
-dont les _Odes et Ballades_ conservent le souvenir. Le jour même,
-Victor en fait part à son père:
-
-[Note 153: Charles-Victor Hugo, né à Paris le 3 novembre 1829,
-mort à Bordeaux d'une congestion le 13 mars 1871, trois jours après la
-séance de l'Assemblée nationale qui avait amené la démission de Victor
-Hugo. Outre sa collaboration à l'_Événement_ et au _Rappel_, on doit
-au père de Georges et de Jeanne: _Le Cochon de saint Antoine_ (1857),
-_La Bohème dorée_ (1859), _La Chaise de paille_ (1859), _Une Famille
-tragique_ (1862). Il avait écrit une comédie: _Je vous aime_ (1868) et,
-enfin, avait tiré des _Misérables_ un drame souvent représenté.]
-
-Paris, le 3 novembre.
-
-Mon cher papa,
-
- Tu vois que la nouvelle ne se fait pas attendre. Mon Adèle est
- accouchée cette nuit à cinq heures moins vingt minutes du matin d'un
- garçon fort bien portant. Cette pauvre amie a cruellement souffert.
- Je t'écris en ce moment près de son lit; elle se trouve assez bien,
- cependant elle croit avoir quelque fièvre et je lui recommande de ne
- pas parler.
-
- Nos bons parents recevront sans doute avec bien de la joie ce
- nouveau venu qui vient remplacer le petit ange que nous avons si
- douloureusement perdu il y a trois ans. Votre bonheur ajoute au nôtre.
-
- Je ne t'en écris pas davantage aujourd'hui, cher papa, embrasse pour
- nous ta femme; fais part de la naissance de ton petit-fils à tous nos
- amis de Blois, MM. Brousse, de Féraudy, de Béthune, Driollet, etc.,
- Mmes Brousse, etc., ma femme prie la tienne de dire à la jeune
- dame les choses les plus affectueuses en son nom.
-
- Abel et Mélanie, femme de Pierre Foucher, seront les parrains du
- nouveau-né dont nous ignorons encore le nom. Il a déjà fort bien tété.
-
-Ton fils tendre et respectueux,
-
-Victor.
-
- Est-ce que vous n'arriverez pas bientôt à Paris? Nous vous
- attendrions pour le baptême. Ce serait double fête.
-
-
-
-
-VIII
-
-Le général Hugo à Paris.--Sa mort et ses obsèques.--Une succession
-difficile.--Un tailleur qui entend le petit jeu des intérêts.--La vente
-du mobilier, à Blois et à la Miltière.--Les œuvres dédicacées du fils
-au père.--La mort de la veuve d'Almeg.
-
-
-Cette lettre est la dernière en date que possède la Bibliothèque de
-Blois.
-
-D'autres existeraient, m'a-t-on assuré, jointes à quelque dossier, dans
-les cartons d'une étude blaisoise. Elles seraient curieuses également à
-consulter et éclairciraient, sans doute, les mobiles de la résolution
-que n'allait point tarder à prendre le général Hugo.
-
-Six ou sept mois plus tard, en effet, vers juin 1827,--l'ennui de la
-province ou les liens l'unissant à la veuve d'Almeg étaient-ils devenus
-plus lourds à supporter?--il quitta Blois, et, tout en continuant à y
-conserver son domicile réel, venait se fixer à Paris, dans le voisinage
-de ses enfants.
-
-Dans un quartier n'ayant guère à envier à celui du Foix comme
-tranquillité, au 9 de la rue Monsieur, le général loua et meubla, dans
-la même maison que son fils Abel, un petit appartement, composé d'une
-chambre à coucher, d'un cabinet de travail, d'une salle à manger, d'un
-salon, d'un cabinet de toilette et d'une chambre de domestique[154].
-
-[Note 154: La note du tapissier s'élevant à 3.792 fr. 65, n'avait
-pas encore été réglée lors de la mort du général et figure sur les
-comptes de la liquidation.]
-
-Il s'occupa, ces derniers mois, d'affaires financières, et figurait, au
-moment de son décès, parmi les administrateurs de la «Société d'avances
-mutuelles sur garanties» et de la «Banque Lambert». Peut-être, était-ce
-sous deux noms différents, la même société?
-
-Une attaque d'apoplexie l'enleva soudainement dans la nuit du 29 au
-30 janvier 1828. Le _Moniteur Universel_ paru à la date du 30 janvier
-annonçait brièvement sa mort.
-
-On remarquera dans ce «communiqué» une formule aujourd'hui courante.
-Elle devait, alors, être nouvelle:
-
- M. le lieutenant général, comte Hugo, est mort la nuit dernière
- frappé d'une apoplexie foudroyante. Ses obsèques auront lieu demain
- jeudi 31 janvier, en l'église des Missions Étrangères, sa paroisse.
-
- Dans l'impossibilité d'inviter, en tems utile, tous les nombreux
- amis du général à cette triste cérémonie, la famille les prie de
- considérer le présent avis comme une invitation.
-
- On se réunira dans la maison mortuaire, rue de Monsieur, nº 9, à une
- heure et demie.
-
-L'enterrement eut lieu, le surlendemain, non sans éclat; toutes les
-troupes de la garnison y étaient représentées. Il ne semble pas que la
-comtesse Hugo y assistât.
-
- Les obsèques de M. le lieutenant général Hugo ont eu lieu aujourd'hui
- à deux heures, après le service funéraire qui a été célébré dans
- l'église des Missions. Ses dépouilles mortelles ont été portées au
- cimetière du père La Chaise. Ses deux fils, les parens et un grand
- nombre d'amis du défunt accompagnaient le convoi, qui était précédé
- et suivi de détachemens de tous les corps de la garnison[155].
-
-[Note 155: _Moniteur Universel_, 1er février 1828.]
-
-Les fils du défunt firent élever à leur père un monument, dont
-l'_Illustration_ du 30 mai 1885 a donné la reproduction[156].
-
-[Note 156: Vingt-septième division, chemin Monvoisin.]
-
-Entourée d'une grille, ornée de flammes aux quatre coins et de
-palmettes entre les barreaux, une pyramide de marbre blanc veiné se
-dresse sur un socle de même matière. Une inscription rappelle, gravée
-en creux, les états de service du général.
-
-Le tombeau réunissait le «héros au sourire si doux» et sa première
-femme. Eugène, le pauvre dément devait les y rejoindre, et, plus tard,
-vinrent s'ajouter à ces dépouilles celles de deux fils du poète,
-Charles et François-Victor Hugo[157].
-
-[Note 157: François-Victor Hugo, né en 1828, mort le 26 décembre
-1873, après une longue et cruelle maladie. Collabora comme son frère à
-l'_Événement_ et au _Rappel_, mais son nom reste surtout attaché à la
-remarquable et fidèle traduction qu'il a donnée des _Œuvres complètes
-de Shakspeare_ (1860-1864).]
-
-La situation pécuniaire du père n'était pas seulement modeste. Elle
-était embarrassée et donna lieu à une liquidation qui fut pénible et
-dura fort longtemps.
-
-Les arrérages de sa pension militaire, 4.000 fr., ou plus exactement,
-3.800 francs nets, déduction faite du prélèvement de 5 % pour les
-Invalides[158], formaient le principal revenu du général.
-
-[Note 158: Louis Belton: _Victor Hugo et son père, le général Hugo
-à Blois_, p. 16.]
-
-Les créanciers étaient nombreux. Certains se montrèrent pressants ou
-excessifs.
-
-Au bout de douze ans ils n'étaient pas, il est vrai, encore réglés,
-et, du dossier qu'a bien voulu me communiquer M. Louis Belton,
-je détache ce mémoire du tailleur Moreau «fournisseur de Leurs
-Altesses Sérénissimes les Princes de Holstein-Augustenbourg, rue
-Neuve-des-Petits-Champs, à Paris».
-
-
-Vendu à M. le Comte Hugo.
-
-+==========+======================================+====+===+
-| _1827_ | |FR. |C. |
-+----------+---------------------------------+----+---+----|
-|Juill. 12 |Un habit en poil de chèvre |100 | » |
-| |Un pantalon poil de chèvre rayé | 36 | » |
-| |Un gilet poil de chèvre | 23 | » |
-| |Un do poil de chèvre de mode | 23 | » |
-| |Un do poil de chèvre rayé | 23 | » |
-|Déc. 3 |Une redingotte (_sic_) drap bleu |140 | » |
-| |Un pantalon casimir noir | 56 | » |
-| |Un gilet velours rayé | 30 | » |
-| » 11 |Un do velours soie et argent | 36 | » |
-| |Un do piqué blanc anglais | 25 | » |
-| |Payé à Lemaignen, avoué, pour | | |
-| | frais de port de lettres dans | | |
-| | cette affaire | 3 | » |
-| | |----|---|
-| | |495 | » |
-| |Intérêts de ces fournitures après | | |
-| | un an de crédit, à raison de | | |
-| | 6 % par an; un crédit de | | |
-| | douze ans |356 | » |
-| | |----|---|
-| | Total |851 | » |
-+==========+======================================+====+===+
-
-Cet homme entendait trop le petit jeu et le taux des intérêts. La
-liquidation en abaissa le montant à de plus justes proportions.
-
-Comme ils pouvaient s'y attendre, les fils trouvèrent Marie-Catherine
-Thomas y Saëtoni, veuve pour la seconde fois, intéressée et âpre au
-gain.
-
-Ils n'acceptèrent la succession que sous bénéfice d'inventaire[159] et
-à cette femme qui avait l'habitude du «maquis» opposèrent la compétence
-et la grande honnêteté de leur ami le jurisconsulte Duvergier[160].
-
-[Note 159: Acte au greffe du Tribunal civil de Blois, du 29 août
-1829.]
-
-[Note 160: Jean-Baptiste-Marie Duvergier, né à Bordeaux en 1792,
-mort en 1877, président de section au Conseil d'État, garde des Sceaux
-du 17 juillet 1866 au ministère Ollivier (2 janvier 1870). Duvergier
-a publié entre autres ouvrages comme jurisconsulte: _Collection des
-lois, décrets, ordonnances, règlements, et avis du Conseil d'État de
-1788 à 1824_ (1824-1828) et, reprenant et continuant le manuscrit de
-Toullier: _Le Droit civil français suivant l'ordre du Code_, dont les
-sept premiers volumes ont seuls paru.]
-
-Le mobilier de Blois fut vendu aux enchères et produisit 3.255 fr.
-65[161]. Celui de la Miltière, des meubles de rebut, il est à croire,
-atteignit péniblement 681 fr. 04.
-
-[Note 161: D'après l'inventaire dressé les 3, 4, 5 et 6 juin 1828,
-par les soins de Me Pardessus, notaire à Blois, à la suite du décès de
-M. le comte Hugo, la maison de la rue de Foix comprenait intérieurement:
-
-«Au rez-de-chaussée, une cuisine, garnie des ustensiles nécessaires,
-notamment d'un rôtissoir à l'ancienne mode, avec ses cordes et poids.
-
-«Un cabinet servant de chambre de domestique.
-
-«Un salon orné de diverses gravures encadrées de bois doré,
-représentant des faits militaires, des vues des bords de la Néva, les
-portraits des généraux Kléber et Desaix, des portraits de famille, etc.
-
-«Et le cabinet du général, garni de ses livres et papiers. «Au premier
-étage était un autre salon, la chambre à coucher du général éclairée au
-midi, et ornée, comme le salon du rez-de-chaussée, de deux vues de la
-Néva; une autre chambre et un cabinet de bains.
-
-«Au second étage, une chambre à coucher et deux cabinets.
-
-«L'écurie à la mort du général ne contenait que des débarras; un
-cénacle à côté renfermait un tombereau démonté et un équipage de limon.
-Sous la remise étaient une carriole et une charrette. Une calèche, que
-le général avait achetée 1900 francs, avait été cédée par lui à son
-fils Abel.
-
-«Dans la cave il y avait 114 bouteilles de vin rouge.
-
-«Le cabinet de travail du général Hugo, placé au rez-de-chaussée de sa
-maison, renfermait ses livres et ses papiers. Les murs étaient ornés
-d'un télescope, d'une lunette en cuivre et de six tableaux.»
-
-Louis Belton: _Victor Hugo et son père le général Hugo à Blois_, pp.
-8-9.
-
-L'inventaire des 600 volumes composant la bibliothèque du général
-Hugo, ne relève les titres d'aucune des œuvres du fils. Cinq d'entre
-elles avaient, cependant, déjà été publiées avant le départ du général
-pour Paris (_Cromwell_ ne parut que le 7 décembre 1827): _Odes et
-Poésies diverses_, 1822; _Han d'Islande_, 1823; _Nouvelles Odes_, 1824;
-_Bug-Jargal_, 1826; _Odes_, 1827.
-
-N'était-ce pas, me suis-je demandé, l'édition originale des _Odes et
-Poésies diverses_ ce petit livre mal imprimé, en caractères dits à tête
-de clous, sur un papier à chandelles, qu'un admirateur du poète avait
-déniché sur les quais et lui adressait à Hauteville-House, au lendemain
-de l'apparition des _Misérables_?
-
-Cette description ressemble fort au tirage de Pélicier.
-
-Le beau-frère de Victor Hugo donne au «vieux bouquin» la date de 1818,
-ce serait 1822 qu'il faudrait lire. Et combien deviendrait alors claire
-et lumineuse la dédicace qu'il portait:
-
-«A mon très cher Père, le général Hugo, mes premiers vers imprimés.
-
-«Son fils très respectueux,
-
-«Victor Hugo.»
-
-(_Victor Hugo à Guernesey_, p. 86.)
-
-Sans vouloir mettre en doute la fidélité des souvenirs de M. Paul
-Chenay, je sais cependant qu'il se faut méfier des autographes!...
-Puis, l'auteur des _Odes_, s'il écrivait bien mon père, se contentait
-de signer «Victor» ou V. H...
-
-D'ailleurs, si ces dons du fils au père ne figuraient pas à
-l'inventaire de 1828, dont ils avaient été distraits sans doute, par la
-veuve Hugo, ils ne sont pas cependant perdus.
-
-La parfaite obligeance d'un de mes amis, M. Pierre Tardieu, à qui
-je suis heureux de pouvoir exprimer ici ma sincère gratitude, m'a
-permis de retrouver et d'identifier ces volumes, dans la bibliothèque
-familiale où ils sont, depuis plus de quarante ans, soigneusement
-conservés.
-
-Ce sont:
-
-_Han d'Islande_, seconde édition; Paris, Lecointe et Durey, libraires,
-quai des Augustins, nº 49; 1823, 4 in-12, de 244, 285, 268 et 248 pp.
-
-Dédicace:
-
-«A mon Père
-
-Hommage de tendre et respectueux attachement.
-Victor.»
-
-_Bug-Jargal_, par l'auteur d'_Han d'Islande_. Paris, Urbain Canel,
-libraire, rue Saint-Germain-des-Prés, nº 9, 1826, in-12 de 386 pp.
-
-Frontispice de Devéria, représentant la lutte au-dessus du précipice.
-
-Dédicace non signée--mais l'écriture ne laissant aucun doute--et
-massacrée par le relieur qui a odieusement rogné ce volume.
-
-On distingue:
-
-«Hommage et respectueux
-
-A mon noble père»
-
-_Odes_, par Victor Hugo, 3e édition (en deux volumes). A Paris, chez
-Ladvocat, libraire de S. A. S. M. le duc de Chartres, MDCCCXXVII.
-
-1er vol., in-12 de 236 pp. Frontispice de Devéria: «La
-Chauve-Souris».
-
-Dédicace:
-
-«A mon Bon et Noble Père
-
-Hommage respectueux
-
-V. H.»
-
-2e vol., in-12, de 232 pp. Frontispice de Devéria: «Le Sylphe».
-
-A ces volumes doit être ajouté le recueil d'Abel Hugo, contemporain de
-la première édition des _Odes et Poésies diverses_ et publié également
-sous la firme de Pélicier:
-
-_Littérature espagnole.--Romances historiques._--A Paris, chez
-Pélicier, libraire, place du Palais-Royal, nº 243, 1822, in-12, de 302
-pp.
-
-Dédicace:
-
-«A mon Père
-Hommage d'amour et d'attachement
-A. Hugo.»
-
-Quel trésor à signaler aux Hugophiles!]
-
-Le domaine lui-même, après avoir été longtemps en vente fut payé
-20.020 francs et la veuve d'Almeg se fit adjuger pour 1.720 francs la
-petite maison portant le nº 71 de la rue du Foix que le général avait
-annexée à la maison qu'elle possédait elle-même en propre depuis le 10
-février 1816.
-
-Les 50.000 réaux réclamés,--la prétention était plutôt inattendue,--par
-la veuve et les enfants du général Marie de Fréhaut, pour le reliquat
-de l'achat du couvent des Trinitaires déchaussés de Madrid, ne semble
-pas avoir retardé beaucoup la liquidation de la succession. Elle ne se
-termina guère, cependant, avant 1845, et dès 1829, Victor Hugo écrivait
-à Adolphe de Saint-Valry les ennuis qu'elle lui causait et le peu qu'il
-avait à retirer des débris d'une grande fortune:
-
- Mes affaires privées toujours fort embrouillées, l'héritage de mon
- père non liquidé, nos biens en Espagne accrochés par Ferdinand VII,
- nos indemnités de Saint-Domingue retenues par Boyer, nos sables de
- Sologne (la Miltière) à vendre depuis 23 mois, les maisons de Blois
- que notre belle-mère nous dispute... par conséquent rien, ou peu de
- chose, à retirer dans les débris d'une grande fortune, sinon des
- procès et des chagrins...[162].
-
-[Note 162: Victor Hugo: _Correspondance_, 1815-1835. Lettre à
-Adolphe de Saint-Valry du 18 décembre 1829, p. 87.]
-
-La comtesse Hugo avait su, il est vrai, retirer son épingle du jeu:
-L'_Étrangère_ était devenue l'_Adversaire_.
-
-Trente ans, elle survécut au général, habitant la petite maison, dont,
-au loin, aimait à se souvenir l'exilé.
-
-L'on chuchotait sur elle et on la voyait peu. On prête au cœur, même
-vieilli, des faiblesses; puis, une femme seule a besoin, pour le
-règlement de ses affaires de quelques conseils...
-
-Et vinrent les cheveux blancs et l'oubli...
-
-Cependant que Victor Hugo atteignait le zénith de sa gloire, le
-21 avril 1858, Mme Hugo, la seconde, s'éteignait à l'âge de
-soixante-treize ans.
-
-Deux voisins, les sieurs Besson, cordonnier, et Fouquet, jardinier,
-furent, au bureau de l'état civil de Blois, les témoins de son
-décès[163].
-
-[Note 163: Les registres de l'état civil de Blois fournissent,
-ainsi que celui du petit Léopold, l'acte de décès de Marie-Catherine
-Thomas y Saëtoni, Vve Hugo. En voici la teneur:
-
-«L'an mil huit cent cinquante-huit, le vingt-unième jour du mois
-d'avril à trois heures du soir par devant Jean-Claude-Eugène Riffault,
-maire de Blois, chevalier de Légion d'honneur, Officier de l'État civil
-de la commune de Blois, canton de Blois, département de Loir-et-Cher,
-sont comparus Clovis Besson âgé de trente-neuf ans, profession de
-cordonnier, domicilié à Blois et Eugène-Frédéric Fouquet, âgé de
-quarante-huit ans, profession de jardinier domicilié à Blois.
-
-«Lesquels nous ont déclaré que le vingt et un du mois d'avril, à
-dix heures du matin, Marie-Catherine Thomas y Saëtoni, âgée de
-soixante-treize ans, profession de rentière, demeurant à Blois,
-département de Loir-et-Cher, née à Cervione (Corse), veuve en deuxièmes
-noces de Joseph Léopold Sigisbert, comte Hugo, lieutenant général,
-officier de la Légion d'honneur, fille de feu... est décédée en notre
-commune, en sa maison, rue du Foix.
-
-«Le premier témoin a déclaré être voisin et le second témoin être
-voisin de la décédée. Nous nous sommes assurés de l'exactitude de la
-déclaration de ces témoins, qui ont signé avec nous le présent acte,
-après que lecture leur en a été faite.
-
-«Eug. Riffault.
-Fouquet. C. Besson.»
-]
-
-Elle mourait dans l'isolement, ignorée de tous, à commencer par la
-famille à laquelle la faiblesse du général et les circonstances
-l'avaient imposée.
-
-Nul ne se souviendrait de cette veuve d'Almeg, si les actes de l'état
-civil ne venaient parfois suppléer à l'insuffisance de notre mémoire.
-
-Le temps, en confondant, au Père-Lachaise, les dépouilles du général
-Hugo et de Sophie Trébuchet, sa première femme, la mère intelligente
-et exquise, qui, non contente de donner au monde Victor Hugo, avait
-façonné son cœur et son esprit, avait depuis longtemps remis les choses
-au point.
-
-Son souvenir seul reste associé à celui du père et du fils.
-
-Elle avait été la bonté et la grâce.
-
-Première confidente des essais de ses enfants, elle les avait
-encouragés et l'on ne saurait oublier qu'auprès du lit de la malade,
-Victor, non encore hors de page, avait composé quelques-unes de ses
-meilleures odes.
-
-Sa figure fut pour le poète toujours présente. C'était plus que de
-l'amour filial. Il lui avait voué un culte, auquel il ne cessa d'être
-fidèle.
-
-Deux femmes,--elles se valurent par le cœur et par
-l'intelligence,--éclairent, à l'aube de sa vie, la personnalité du
-prodigieux écrivain, dont la renommée, comme «la claire tour» de
-Solness, domine la médiocrité, les obscurs labeurs et les luttes
-fratricides des hommes, Sophie Trébuchet et Adèle Foucher.
-
-Elles furent les inspiratrices, les bons anges, placés auprès du poète
-aux heures des débuts, alors que les mauvais sont, si souvent, les
-ordinaires compagnons de l'artiste et endorment de leur poison sa
-volonté et sa force.
-
-Toutes deux eurent une part égale dans le libre et harmonieux
-développement de son génie, et il est doux, après avoir évoqué un peu
-de l'âme de Victor Hugo à vingt ans, de conjoindre leurs noms, et,
-en cet été de la Saint-Martin, de couronner des dernières fleurs de
-l'automne les tombes sacrées où elles goûtent l'immuable repos.
-
- Blois, 30 octobre 1908.
-
-
-
-
-INDEX ANALYTIQUE ET ALPHABÉTIQUE
-
-
-A
-
-A.-A.-A.: _Traité du Mélodrame_ (1817), par Abel Hugo, André Malitourne
-et Ader: 90 en note.
-
-A.-A. M***. Le général Hugo signe de ce pseudonyme son _Journal du
-siège de Thionville_, 13 en note.
-
-Abayma (Un espagnol nommé): Comment il parle du général Hugo, 38.
-
-_Académie des Jeux Floraux._ Succès de Victor Hugo, 20.
-
- Il est nommé maître ès-jeux floraux, 20.
-
- Pension que de ce chef il toucherait bientôt, 57.
-
- Renseignements à ce sujet, 54-55 en note.
-
- Il ne fut jamais mainteneur, 55 en note.
-
- Eugène Hugo y obtient un souci réservé et une mention, 21.
-
-_Académie des Sciences_ (Victor y remet de la part de son père un
-exemplaire du _Journal de Thionville_, 41).
-
-_Académie française_ (L') accorde deux mentions au jeune Victor Hugo,
-19.
-
-Acte de mariage du général Hugo et de Marie-Catherine Thomas y Saëtoni,
-veuve d'Almeg, 23-26.
-
-Acte de mariage de Victor Hugo et d'Adèle Foucher, 60-61.
-
-Acte de décès de Léopold Hugo, 122.
-
-. . . . . de la veuve Hugo, 200-201 en note.
-
-Ader: _Traité du Mélodrame_ (en collaboration avec Abel Hugo et André
-Malitourne), 90 en note.
-
-_Adieux poétiques_, par le comte Gaspard de Pons, 70-71.
-
-_A Elle_, par Gaspard de Pons, 69 en note.
-
-Agier (M.), Comment il fait dans le _Conservateur_ l'éloge des frères
-Hugo, 18 en note.
-
-_Alfred de Vigny et son temps_, par Léon Séché, 31 en note, 161-162 en
-note.
-
-_Allart de Méritens (Hortense)_, par Léon Séché, 138.
-
-Alluye (L'hôtel d'), à Blois, 153.
-
-Alméras (Le lieutenant général), 59.
-
-Amboise (L'hôtel d'), à Blois, 155.
-
-_Amour_, par Gaspard de Pons, 69 en note.
-
-_Amy Robsart_, Victor Hugo en tire un drame avec Paul Foucher: 170 en
-note.
-
-Anaclet d'Almeg, premier mari de Marie-Catherine Thomas y Saëtoni;
-décédé à La Havane, 24. Sa veuve devient comtesse Hugo, 23.
-
-Ancelot (Jacques-Arsène-François-Polycarpe), ne fut pas témoin du
-mariage de Victor Hugo, 61.
-
- Son _Louis Neuf_, 61 en note.
-
- Sa collaboration à la _Muse française_, aux _Annales de la
-Littérature et des Arts_. Son œuvre dramatique, 61 en note.
-
- Ancelot vaudevilliste, 62 en note.
-
-Ancelot (Mme), 164 en note.
-
-Andujar (L'ordonnance d'), 140.
-
-Angoulême (Le duc d'). Sa rentrée à Paris après la campagne d'Espagne.
-Fêtes données en son honneur, 129, 130.
-
- Aurait lu les _Mémoires du général Hugo_ «avec le plus haut intérêt»
-et aurait regretté qu'il n'eût «pas été employé dans la dernière
-guerre d'Espagne», 135.
-
- Aurait réservé les inspections générales à des officiers ayant fait
-avec lui cette campagne, 136-141.
-
-_Annales (les) de la Littérature et des Arts._
-
- Quelques-uns de leurs collaborateurs:
-
- M. Ancelot, 61 en note.
-
- E. Deschamps, 163 en note.
-
- A. Guiraud, 164 en note.
-
- Abel Hugo, 91 en note.
-
- Adolphe de Saint-Valry, 166 en note.
-
- Le baron d'Eckstein, 165 en note.
-
-_Annales de la Société académique de Nantes_, 69 en note.
-
-_Annales Romantiques_ (Les), 138, 167 en note.
-
-Anne de Bretagne, 153.
-
- Son oratoire, s'y réfugie pendant l'excommunication de Louis XII, 153.
-
-Armes concédées par Joseph, roi d'Espagne, au général Hugo, comte de
-Siguenza, 74 en note.
-
- Victor les fait graver sur un cachet commandé pour son père, dont il
-scelle souvent ses lettres, 74.
-
- Pair de France, il leur substitue les armes des Hugo, de Lorraine. Ce
-sont celles des Hugo de Spitzemberg, 74 en note.
-
-_Armorial général_ de Riestap, 74 en note.
-
-_Armorial du Premier Empire_, par le vicomte A. Révérend, 21 en note.
-
-_Armorial historique de la Noblesse de France_, par Henri J. G. de
-Milleville, 75 en note.
-
-_Artiste_ (Le journal l'), 164 en note.
-
-Arvers (Félix), son secret, 69.
-
-Asséline (M.), M. Foucher son beau-frère lui avait cédé son greffe du
-Conseil de guerre, 30.
-
- Assiste au mariage de sa nièce, Adèle Foucher avec Victor Hugo, 61.
-
-Asseline (Anne-Victoire), Mme Pierre Foucher.
-
-Aubertin (Général): _Mémoires inédits sur la guerre de Vendée_, 11 en
-note.
-
-Augustine (Ce «petit monstre» d'), 184.
-
-Aumale (Le duc) publie l'_Instruction dirigée contre Isabelle de
-Limeuil_, 152 en note.
-
-_Avantages de l'Enseignement mutuel_, sujet de concours traité par
-Victor Hugo, 20 en note.
-
-_Aventure tyrolienne_ (L'), par le général Hugo, 13 en note.
-
-
-B
-
-Baudelaire (Une citation de Charles), 68.
-
- Les premiers enthousiasmes, 8.
-
-Beauchêne, tailleur, 172.
-
-Beauregard (Le château de), près Chabris, 24 en note.
-
-_Beaux-Arts_ (Les), Revue, 152 en note.
-
-Belfort (La conspiration de), 33.
-
-Bellune (Victor, duc de), ministre de la Guerre, 59 en note.
-
-Belton (Louis): _Victor Hugo et son père, le général Hugo, à Blois_,
-7-14 en note, 22 en note, 169-170 en note, 193, 195-196 en note.
-
-Benoist (J.), témoin à l'état civil de Blois du décès du petit Léopold
-Hugo, 119.
-
-Béranger (Le chansonnier), poursuivi, 33.
-
-Berry (duc de), Réaction qui suivit son assassinat, 43 en note.
-
- Ode sur sa mort, 81.
-
-Berry (Duchesse de), Sa recommandation spéciale afin de faire obtenir
-à Victor Hugo une pension sur la cassette royale, 55 en note.
-
- Visite Chambord, le 18 juin 1828, et grave son nom sur le mur de
-l'escalier de la lanterne, 168 en note.
-
-Besson (Le sieur), cordonnier, témoin dans l'acte de décès de la veuve
-Hugo, 200.
-
-Béthune-Sully (Le marquis de), maire de Chabris, procède au mariage du
-général Hugo et de Marie-Catherine Thomas y Saëtoni, 22-26. Figure à
-Blois parmi les amis du général, 189.
-
-_Bibliographie historique et critique de la presse française_, par
-Eugène Hatin, 106 en note.
-
-Bibliothèque de Blois (Les lettres de Victor Hugo à son père conservées
-à la), 7.
-
- _Biographie universelle et portative des Contemporains_, 144 en note.
-
-Biré (Edmond): _Victor Hugo avant 1830_, 20, 23 en note, 26, 55 en
-note, 69 en note 70, 81, 173.
-
- L'absence de Lamartine au sacre de Charles X, 173.
-
-Biscarrat (Jean-Baptiste), ancien maître d'étude à la pension Cordier.
-Témoin de Victor Hugo à son mariage, 61, 62.
-
- Aurait collaboré au _Conservateur littéraire_, 63 en note, 159 en
-note.
-
- Pendant le repas de noces de Victor, s'aperçoit de la folie d'Eugène
-Hugo et l'emmène, 68.
-
-Blois (La venue de Victor Hugo à), 147-169.
-
- Descriptions qu'il en a faites, 78-79, 148-156, 163.
-
-_Bohême dorée (La)_, par Charles-Victor Hugo, 188 en note.
-
-_Bonheur (Le) que procure l'étude dans toutes les situations de la
-vie._ Sujet de concours traité par Victor Hugo, 20 en note.
-
-_Bonnes Lettres_ (La Société des). En note: 61, 62, 91.
-
-Borel (Petrus), le lycanthrope, 8.
-
-Boulay-Paty (Évariste), son _Journal_. Soulié lui raconte la cause de
-la folie d'Eugène Hugo, 69-70 en note.
-
-Bourg (M.), 56.
-
-Bournon (Fernand): _Victor Hugo à Gentilly_, 30.
-
-Brandon (Le duc de), aide Marie d'Angleterre à se consoler de son
-veuvage, 154.
-
-Brousse (M.), ancien lieutenant-colonel, chevalier de Saint-Louis, ami
-du général Hugo, à Blois, 182 en note, 189.
-
-Brousse (Mme), morte centenaire en 1879, 183, 189.
-
-Brunyer, médecin de Gaston d'Orléans, 155 en note.
-
-_Bug-Jargal_, 196 en note. L'exemplaire offert par Victor Hugo à son
-père, 197 en note.
-
-_Bulletin de la Société impériale des Antiquaires de France_, 152 en
-note.
-
-_Bulletin du Musée municipal de Châteauroux_, 23 en note.
-
-Bunbury (Miss Lydia de): Mme Alfred de Vigny, 162 en note.
-
-Bury (Le château de), 153 en note.
-
-_Buttes (Les) et la télégraphie optique_, par A. de Rochas, 149 en note.
-
-
-C
-
-Cachet (Le) du général Hugo, 74, 116, 126, 127.
-
-Caillé (Le Dr Dominique) publie le _Journal d'Évariste Boulay-Paty_,
-69 en note.
-
-Calderon, 91 en note.
-
-_Campagne d'Espagne en 1823_, par Abel Hugo, 91 en note.
-
-Canel (Un geste de l'éditeur Urbain); il fait les frais du _voyage_
-des ménages Hugo et Nodier _au Mont Blanc et dans la vallée de
-Chamonix_, 179, 184.
-
-_Carnaval de Venise_ (Le), par Abel Hugo, 90 en note.
-
-Castellane (Mme Boni de): sa liaison avec Chateaubriand, 138,
-139-140.
-
-_Catalogue de la Bibliothèque romantique de M. J. Noilly_, 15 en note.
-
-Catherine de Médicis, 152 en note.
-
-_Catholique_ (Le journal, _Le_), fondé par le baron d'Eckstein, 166 en
-note.
-
-Cayla (La comtesse de), née Zoé Talon, 47 en note, 137.
-
- Aurait été consolée par le vicomte Sosthènes de la Rochefoucauld de
-la faiblesse de Louis XVIII, 161 en note.
-
-Cédules hypothécaires (Les) du roi Joseph, 34, 56.
-
-_Cénacle de la Muse française (Le)_, par Léon Séché, 62 en note, 165 en
-note, 168 en note.
-
-Chabris (Indre), le général Hugo y épouse, en secondes noces, Marie
-Catherine Thomas y Saëtoni, veuve Anaclet d'Almeg, 22-26.
-
-_Chaise de paille (La)_, par Charles-Victor Hugo, 188 en note.
-
-Chambord (Le château de): Adolphe Trébuchet désire le visiter, 99, 101.
-
- Paul-Louis Courier et son _Simple Discours_; sa condamnation; il rend
-compte de son procès, 99, 100 en note.
-
- La «futaie de tourelles» de Chambord, vue de Blois? 150.
-
- Enthousiasme de Victor Hugo pour Chambord. Il grave son nom au faîte
-de la plus haute tourelle, 168, 169.
-
- La duchesse de Berry devait, en 1828, suivre ce mauvais exemple, 168
-en note.
-
-Chantreau (Maurice), homme d'affaires du marquis de Béthune-Sully, sert
-de témoin au second mariage du général Hugo, 26.
-
-Charenton (L'hospice de), dirigé par le Dr _Royer-Collard_. Eugène
-Hugo y est transporté, 94, 96.
-
-Charles VIII, 153 en note.
-
-Charles X: par ordonnance spéciale, nomme Lamartine et Victor Hugo
-chevaliers de la Légion d'honneur, invite Victor Hugo à son sacre, 157,
-158.
-
- Le sacre, 174.
-
- Fait tirer l'_Ode sur le Sacre_ sur les presses de l'Imprimerie
-royale, 178.
-
- Fait remettre à Victor Hugo des porcelaines (de Sèvres), 183.
-
-Charles d'Orléans, ses poésies, 159 en note.
-
-_Château (Le) de Chambord_, par L. de la Saussaye, 169 en note.
-
-Chateaubriand (M. de), 95, 98, 130, 167 en note.
-
- Sa première disgrâce, 43 en note.
-
- Son ambassade à Londres, 43 en note.
-
- Accompagne M. de Montmorency au Congrès de Vérone, 43 en note.
-
- Accepte le portefeuille des Affaires étrangères, 43 en note.
-
- Nouvel amour, nouvelle disgrâce: la conversion des rentes, les
-finances de Mme Boni de Castellane, 43 en note, 75 en note, 137,
-140, 141.
-
- Hommage que lui rend Adolphe de Saint-Valry, 167 en note.
-
-Chauveau (Dr H.). _Mémoire sur les Buttes dans le département de
-Loir-et-Cher_, 149 en note.
-
-Chemonton (La rue), à Blois, 152.
-
-Chenay (Le graveur Paul), beau-frère de Victor Hugo, par son mariage
-avec Julie Foucher, 172 en note.
-
- Un volume de souvenirs: _Victor Hugo à Guernesey_, 172 en note, 196,
-197 en note.
-
- La première édition des _Odes_? 196, 197 en note.
-
-Cheverny (L'hôtel de), à Blois, 152.
-
-Chuquet (M. Arthur), 138 en note.
-
-Clermont-Tonnerre (M. de), son appui doit être conservé «vierge» pour
-le général Hugo, 75.
-
- Ses bonnes dispositions à son égard, 133.
-
- Victor Hugo déjeune avec lui à plusieurs reprises. Son précieux
-appui, 133, 135.
-
- Engage Victor à remettre au duc d'Angoulême son ode sur _la guerre
-d'Espagne_, 129.
-
-_Clocher de Saint-Marc (Le)_, par Jules Lefèvre-Deumier, 164 en note.
-
- Adolphe de Saint-Valry le lui fait vendre, 168.
-
-Cléry (Loiret), sur la rive gauche de la Loire, 147 en note.
-
-_Clytemnestre_, tragédie de A. Soumet, 62 en note.
-
-_Cochon de saint Antoine (Le)_, par Charles-Victor Hugo, 188 en note.
-
-Coetlosquet (Le général), sa bonne volonté à l'égard du général Hugo,
-141.
-
-Cogolludo: suivant le vicomte A. Révérend, le général Hugo eût été créé
-par le roi Joseph comte de Cogolludo, 21 en note.
-
-_Collection des lois civiles et criminelles des États modernes_, par
-Victor Foucher, 171 en note.
-
-_Collection des lois, décrets, ordonnances, règlements et avis du
-Conseil d'Etat_, par Duvergier, 195 en note.
-
-_Combat de taureaux (Le)_, par Abel Hugo, 90 en note.
-
-_Comte Julien (Le)_, par A. Guiraud, 164 en note.
-
-Condé (Princes de), 153 en note, 155.
-
-_Confidences (Les)_, par Jules Lefèvre-Deumier, 164 en note.
-
-_Conservateur_ (Le Journal _Le_): le marquis de Talaru est un de ses
-premiers bailleurs de fonds, ce à quoi il doit sa fortune politique,
-139 en note.
-
- Fait l'éloge des frères Hugo, 18 en note.
-
- Cesse de paraître, 19 en note.
-
-_Conservateur littéraire (Le)_, 8, 9, 17.
-
- Crainte du général Hugo que cette entreprise littéraire ne fasse
-négliger à ses fils leurs études de droit, 14.
-
- Ses doctrines politiques, 17, 19 en note.
-
- Abel et Victor Hugo à la tête du _Conservateur littéraire_, 21 en
-note.
-
- Eugène n'y publie que son _Ode sur la mort du duc d'Enghien_ et que
-ses _Stances à Thaliarque_, 21 en note.
-
-A. Soumet y rend compte des _Nouvelles Odes_ de Victor Hugo, 62 en note.
-
- Quelques-uns de ses collaborateurs: Gaspard de Pons, 69.
-
- Jules Lefèvre-Deumier, 164 en note.
-
- Adolphe de Saint-Valry, 166 en note.
-
- Ode sur _la mort du duc de Berri_, 81.
-
-_Constant et Discrète_, poème, par Gaspard de Pons, 69 en note.
-
-_Conteur (Le)_, recueil de contes publié par Abel Hugo, 92 en note.
-
-Conti (Prince de), 155.
-
-_Conversion d'un romantique_, par Antoine Jay, 69 en note.
-
-Corbière (M. de), ministre de l'Intérieur, 98.
-
-Corbière (Le poète Tristan), 10.
-
-_Correspondance de Victor Hugo_, 7, 158, 161 en note, 165 en note, 169
-en note, 170 en note, 173 en note, 199 en note.
-
-_Coup d'œil militaire sur la manière d'escorter, d'attaquer et de
-défendre les convois et sur les moyens de diminuer la fréquence des
-convois et d'en assurer la marche; suivi d'un mot sur le pillage_; par
-le général (alors capitaine) Hugo (1796), 13 en note.
-
-Courier (Paul-Louis), son _Simple Discours aux membres du Conseil de
-Véretz, au sujet de l'acquisition de Chambord_, 99.
-
- Traduit devant la Cour d'assises de la Seine, est condamné à deux
-mois de prison, 99.
-
- Rend compte de son procès et on n'ose le poursuivre à nouveau, 100 en
-note.
-
-_Courrier français (Le)_, 144 en note.
-
-Courteline (Un chapitre de): un dossier perdu, 34.
-
-_Cromwell_ (1827), 196 en note.
-
-
-D
-
-Damas (Le comte Roger de), 16, 17 en note, 137 en note.
-
-Dante, 163.
-
-_Débats (Le Journal des)_, 86, 134 en note.
-
-Decazes (Le comte), ministre de la Police générale; de l'Intérieur
-(puis président du Conseil (19 novembre, 29 décembre 1818-20 février
-1820), 129 en note.
-
-Delaveau (Le préfet), organisateur avec Franchet-Desperey, des
-massacres de la rue Saint-Denis (19-20 novembre 1827), 34 en note.
-
-Delorme (Marion): suivant le bibliothécaire Dupré, serait née à Blois,
-151 en note.
-
- La maison que lui prête la tradition, 151 en note.
-
- Un dessin de Victor Hugo, 151 en note.
-
- Deux vers de _Marion Delorme_, 165.
-
-Depeyre (M. G.), secrétaire de l'Académie des Jeux floraux: un petit
-point d'histoire littéraire, 55 en note.
-
-Derivoire (Le colonel), de Montfort-l'Amaury; avait servi sous les
-ordres du général Hugo, 187.
-
-_Derniers bardes (Les)_, poème, par Victor Hugo, 20 en note.
-
- Avaient été, en 1819, l'objet d'une mention de l'Académie des Jeux
-floraux, 20 en note.
-
-Deschamps (M. et Mme), 172.
-
-Deschamps (Emile), 163. Signe au mariage de Victor Hugo, 61.
-
- Fut un des fondateurs de la _Muse française_. Sa collaboration aux
-_Annales de la Littérature et des Arts_, au _Mercure du XIXe siècle_,
-etc. Ses œuvres, 163, 164 en note.
-
- Adresse ses félicitations au lieutenant général, comte Hugo, 177.
-
-_Des grands moyens accessoires de défense et de conservation
-aujourd'hui indispensables aux places fortes, aux armées, aux colonies
-et aux États qui les possèdent._ Ouvrage du général Hugo dont le
-prospectus a seul paru, 14 en note.
-
-Des Granges (Ch.-M.), Un précieux volume souvent mis à contribution:
-_Le Romantisme et la Critique. La Presse Littéraire sous la
-Restauration_, 1815-1830, 18 en note, 19 en note, 63 en note, 69 en
-note, 168 en note.
-
-Desjardins, le plus inconnu des fondateurs de la _Muse française_, 167
-en note.
-
-_Des maladies mentales considérées sous le rapport médical, hygiénique
-et médico-légal_, par Ed. Esquirol, 89-90 en note.
-
-Dessole (Le Cabinet, 29 décembre 1818), 129 en note.
-
-_Deux Ages (Les)_, idylle, par Victor Hugo, 20 en note.
-
-_Deux Archers_ (La ballade des), 148.
-
-Devéria, ses frontispices de _Bug-Jargal_ et des _Odes_ (édition
-Ladvocat), 197, 198 en note.
-
-_Dictionnaire des Généraux français_, 40, 41.
-
-Didine, Léopoldine Hugo, 142, 143, 144, 172, 173, 177, 185.
-
-_Divine Epopée (La)_, poème d'A. Soumet, 62 en note.
-
-Driollet (M.), ami du général Hugo, 184, 189.
-
-_Droit civil français (Le) suivant l'ordre du Code_, par Toullier et
-Duvergier, 195 en note.
-
-Drumont (Edouard), _Mon vieux Paris_. Scipion Sardini et Isabelle de
-Limeuil, 153 en note.
-
-_Duchesse d'Alba (La)_, manuscrit du général Hugo, 14 en note.
-
-Dumas (L'Abbé), vicaire à Saint-Sulpice lors du mariage de Victor Hugo,
-61.
-
-Dupont (L'hôtel Denis), à Blois, 151.
-
-Dupré (Le bibliothécaire A.), 151 en note.
-
-Du Seigneur (Jehan), 8.
-
-Duvergier (Le jurisconsulte), Victor Hugo oppose sa compétence et son
-honnêteté aux appétits de sa belle-mère, 195.
-
-Duvidal, marquis de Montferrier, l'un des signataires de l'acte de
-mariage de Victor Hugo, 61.
-
-
-E
-
-Eckstein (Le baron d') a collaboré aux _Annales de la Littérature et
-des Arts_ et fondé _Le Catholique_, 165 en note.
-
- Victor Hugo lui recommande le _Résumé de l'Histoire de Russie_,
-d'Alphonse Rabbe, 165.
-
-_Élégies savoyardes_, par A. Guiraud, 161 en note.
-
-_Elisabeth d'Angleterre_, par M. Ancelot, 61 en note.
-
-_Elisabeth de France_, tragédie de A. Soumet, 62 en note.
-
-Eloy (M.), 89.
-
-_El viego_, par Abel Hugo, 90 en note.
-
-Empecinado (L'), défaites que lui fit subir le général Hugo, 22.
-
-_Émulation de Cambrai (La Société d')_ couronne Abel Hugo pour son _Ode
-sur la bataille de Denain_, 21.
-
-_Épée de Brennus (L')_, manuscrit du général Hugo, 14 en note.
-
-_Ermite (L') ou le solitaire du lac_, autre manuscrit du général Hugo,
-14 en note.
-
-Esquirol (Le Docteur), 89-90.--Eugène Hugo est placé dans sa maison,
-89, 90.
-
- Victor va l'y visiter; état du malade, 92-93.
-
- Le prix de la pension, 93.
-
- Son règlement, 97, 100.
-
- Le Dr Esquirol, nommé à Charenton, 90 en note.
-
- Un ouvrage classique, 89-90 en note.
-
-_Essai complémentaire sur le commandement des places de guerre et
-autres._ Manuscrit du général Hugo, 14 en note.
-
-_Études d'Histoire romantique. Le Cénacle de la Muse française_, par
-Léon Séché, 62 en note.
-
-_Evénement_ (Le journal _L'_): Charles-Victor et François-Victor Hugo,
-188 en note, 193 en note.
-
-
-F
-
-_Famille tragique (Une)_, par Charles-Victor Hugo, 188 en note.
-
-Féraudy (M. de), ancien major du génie, le meilleur ami du général Hugo
-à Blois, où il fonde avec lui une société littéraire, 86, 189.
-
- Ses _fables_, 77.
-
- Ses _mémoires_, 77.
-
- Est vivement recommandé à Victor, par Eugène, dans un intervalle de
-lucidité, 86.
-
- Présente un acte à l'Odéon, 86.
-
- Ses voyages à Paris mis à profit par Victor et par son père, 127-128.
-
- Candidat à une récompense de l'Académie: démarches de Victor Hugo,
-135, 136.
-
-Ferdinand, roi d'Espagne, 139-140.
-
-Fessart (M.), signe au mariage de Victor Hugo, 61.
-
-_Feuilles d'automne (Les)_: la maison du général Hugo à Blois, 78-79.
-
-_Fiesque_, par M. Ancelot, 61 en note.
-
-_Figaro_ (une citation du), de 1829, 31 en note.
-
-Fleury (Le Docteur), 72, 96.
-
-Foix (La maison de la rue du), à Blois.
-
- Est achetée dès 1816 par la veuve d'Almeg, 24 en note, 77.
-
- Après son mariage avec le général Hugo qui vient de revendre le
-domaine de Saint-Lazare, elle s'y installe avec lui, en 1823, 77.
-
- Le général y joint une petite maison voisine, plus tard achetée par
-la double veuve, 77 en note.
-
- Sa description par Victor Hugo, 78-79, 149.
-
- Le petit Léopold vient y mourir, 112, 122.
-
- L'inventaire et la vente du mobilier après la mort du général Hugo,
-195.
-
- Sa veuve n'y meurt qu'en 1858, 79, 200.
-
- Le centenaire de la naissance d'Hugo: une cérémonie bien inspirée,
-79.
-
-Foucher (Adèle), Mme Victor Hugo. Voir ce nom.
-
-Foucher (Julie), petite sœur d'Adèle, ses progrès, 172.
-
- Epouse le graveur Paul Chenay, 172 en note.
-
-Foucher (Paul), jeune beau-frère de Victor Hugo. Encore élève au lycée
-Henri IV, amène chez ses parents, à Gentilly, un de ses camarades qui
-contrefaisait à merveille l'ivrogne: il se nommait Alfred de Musset, 30.
-
- Son voyage à Blois, 116, 117.
-
- Il en revient avec de bonnes nouvelles et les yeux agrandis à force
-de s'ouvrir, 114, 116, 117.
-
- Une lettre de Victor Hugo à Paul Foucher écrite de la Miltière, 170,
-173.
-
- Leur collaboration: _Amy Robsart_, 170 en note.
-
- Ses correspondances parisiennes à _l'Indépendance belge_, 170 en note.
-
- Son nom lié, par Alfred de Musset, à celui de Mme Mélanie Waldor,
-170 en note.
-
-Foucher (Pierre), beau-père de Victor Hugo, ancien greffier du Conseil
-de guerre; chef de bureau au Ministère de la Guerre, 31.
-
- Sa réponse à la demande de mariage entre sa fille Adèle et Victor,
-faite par le général Hugo, 47.
-
- Son crédit au Ministère mis à profit par son gendre pour les siens,
-76.
-
- A prêté de l'argent au jeune ménage gêné: Victor s'adresse à son père
-pour le lui rembourser, 83, 84.
-
-Foucher (Mme Pierre), Anne-Victoire Asseline, 61.
-
- Passe avec son mari les vacances à Gentilly: le fiancé les y
-accompagne, 29-30.
-
- Perd son père, 121.
-
- A caché à sa fille les lettres annonçant la mort du petit Léopold et
-ne peut les retrouver, 122, 124.
-
-Foucher (Victor), l'aîné des beaux-frères de Victor Hugo, 171.
-
- Est à Alençon bien placé, 131.
-
- Ses œuvres, 171 en note.
-
- Aurait collaboré, sous la signature F..., au _Conservateur
-littéraire_, 171 en note.
-
-_Foudre_ (Le journal _La_) consacre un article aux _Fables_ de M. de
-Féraudy, 77.
-
-Fouquet (Le sieur), jardinier, l'un des témoins, à l'état civil de
-Blois, de la mort de la veuve du général Hugo, 200.
-
-_Français en Espagne (Les)_, à-propos-vaudeville par Abel Hugo et Alph.
-Vulpian, 91 en note.
-
-_France Centrale_ (Le journal _La_) reproduit la belle lettre de Victor
-Hugo à l'aqua-fortiste Queyroy, 157.
-
- M. J. de Pétigny y défend la mémoire de Gaston d'Orléans, 155 en note.
-
-_France historique et monumentale_, par Abel Hugo, 93 en note.
-
-_France militaire_, par Abel Hugo, 92 en note.
-
-_France pittoresque_, par Abel Hugo, 92 en note.
-
-Franchet Desperey (M.), directeur général de la police, 34, 35, 47.
-
-François Ier (Une citation inévitable de), 169.
-
-_Francs régénérés (Les)_, 18 en note.
-
-Frayssinous (Le comte de), évêque d'Hermopolis, ministre des Affaires
-ecclésiastiques; Victor Hugo cherche à obtenir de lui une bourse pour
-un de ses cousins Trébuchet, 187.
-
-Frénilly (Le baron de), ses _Souvenirs_: les causes secrètes d'une
-disgrâce, Chateaubriand et Mme Boni de Castellane, 138-140.
-
-
-G
-
-Gaillard (Michelle), veuve de Florimond Robertet, 153 en note.
-
-_Galerie des Hommes illustres du Vendômois_, 147 en note.
-
-Gaston d'Orléans, 149, 163.
-
- Duplicité de ce «Bourbon coupé de Médicis», 154-155.
-
- M. de Pétigny cherche à prendre la défense de sa mémoire, 155 en note.
-
-Gault (M. Denis), officier de l'état civil de la commune de Blois, 119.
-
-Gautier (Théophile): son _Histoire du Romantisme_, 8.
-
-Gay (Le Docteur) achète du général Hugo la terre de Saint-Lazare, près
-Blois, 77.
-
-_Gazette de France (La)_, 33 en note, 157.
-
-_Gazette des Beaux-Arts: Les Rues et Maisons du vieux Blois._ Une
-lettre de Victor Hugo au dessinateur Queyroy, 157.
-
-Gazza (Francesca), Mme Brousse, 182 en note.
-
-_Génie (Le) du Théâtre espagnol, ou Traduction et analyses des
-meilleures pièces de Lopez de Véga; F. Calderon et autres auteurs
-dramatiques, depuis le milieu du XVIe siècle jusqu'à la fin du
-XVIIIe_; par Abel Hugo (Ouvrage non terminé), 91 en note.
-
-Genoude (M. de), 33 en note.
-
-Gentilly (Victor Hugo à), 29-30, 99, 175, 176.
-
-Genty, l'un des pseudonymes du général Hugo, 13 en note.
-
-Girard (M.), directeur de l'École vétérinaire d'Alfort, 96.
-
-Goncourt (Edmond et Jules de): leur _Journal_, 13 en note.
-
-Greffulhe (Louise-Cornélia-Eucharis de), comtesse Boni de Castellane:
-sa liaison avec Chateaubriand, 138, 139-140.
-
-Grégoire (L'Abbé), évêque constitutionnel de Blois, 60 en note.
-
-Guiraud (P.-M.-T.-Alexandre), l'un des fondateurs de la _Muse
-française_ où il rendit compte des _Mémoires du général Hugo_ et publia
-un véritable manifeste: _Nos Doctrines_, 10, 164.
-
-Guise (Le duc de), 155.
-
- (L'hôtel de), à Blois, 152.
-
-
-H
-
-Hadou (Les époux), propriétaires de la maison achetée, en 1816, par la
-veuve d'Almeg, rue du Foix, à Blois, 77 en note.
-
-_Han d'Islande_ (L'exemplaire de la seconde édition de) que Victor Hugo
-destine à son père, 106.
-
- Description de cet exemplaire, 197 en note.
-
-Hatin (Eugène), omet de citer la _Muse française_ dans sa
-_Bibliographie historique et critique de la Presse périodique
-française_, 106 en note.
-
-Haute (Une maison de la rue), à Blois, 151.
-
-Heim (Le jeune M.) récite des vers de circonstance, en la maison de la
-rue du Foix, à Blois, à l'occasion du centenaire de la naissance de
-Victor Hugo, 79 en note.
-
-Hendicourt (M. d'), 161.
-
-Henri III, 155.
-
-Henri IV, 153.
-
-_Hernani_, 9.
-
-_Heure de la Mort (L')_, par Abel Hugo, 91 en note.
-
-_Histoire de l'empereur Napoléon_, par Abel Hugo, 92 en note.
-
-_Histoire du Romantisme_, par Théophile Gautier, 8.
-
-Hofman (Le critique), du journal des _Débats_.--Réponse de Victor Hugo,
-134 en note.
-
-Holstein-Augustenbourg (Leurs Altesses Sérénissimes les princes de),
-194.
-
-_Hôtel (L') de Scipion Sardini et ses Médaillons en terre cuite_, par
-Anatole de Montaiglon, 152 en note.
-
-Hôtel Toulouse (L'), rue du Cherche-Midi, siège du Conseil de guerre où
-habitait la famille Foucher, 30, 63.
-
-Houssaye (Arsène), 164 en note.
-
-Hugo (Joseph), menuisier, «très excellent républicain», marié à
-Marguerite Michaud, père du général Hugo, 24, 133 en note.
-
-Hugo (Le général Joseph-Léopold-Sigisbert). Lettres que lui adressa
-Victor, conservées à la Bibliothèque de Blois, 7.
-
- Étude à ce sujet de M. Louis Belton: _Victor Hugo et son père, le
-général Hugo, à Blois_, 7.
-
- Ses _mémoires_, 11, 13 en note, 92, 94, 116, 119, 164 en note.
-
- Ces lettres le font mieux connaître, 12.
-
- Son premier mariage, la séparation: l'aventurière, 11.
-
- L'éloignement semble, cependant, plutôt matériel entre les fils et le
-père, qui leur continue une pension mensuelle, 12.
-
- Ses goûts littéraires, 13. Ses œuvres imprimées et manuscrites, 13-14
-en note.
-
- Sa crainte passagère que le _Conservateur littéraire_ ne fasse
-négliger à Eugène et à Victor leurs études de droit: lettre au doyen,
-15.
-
- Sa carrière militaire: le général Hugo en Espagne, la défense de
-Thionville: son bonapartisme pour le moins douteux. Il semble avoir eu
-plus à se louer de Louis XVIII, qui après lui avoir reconnu le grade de
-maréchal de camp, lui avait ensuite accordé la croix de Saint-Louis,
-puis la rosette de la Légion d'honneur, que de Napoléon, 16.
-
- Sa lettre au comte Roger de Damas, 15-17.
-
- La demi-solde, 16.
-
- Créé, par Joseph, comte de Siguenza, ses armes, 21.
-
- Se retire à Blois où il achète le domaine de Saint-Lazare, qu'il ne
-tarde pas à revendre, 22.
-
- Son second mariage (une régularisation), à Chabris, avec
-Marie-Catherine Thomas y Saëtoni, veuve Anaclet d'Almeg, 22.
-
- L'acte de mariage, 23-26.
-
- Comment le général Hugo et la comtesse de Salcano firent part de leur
-union: la religion a parfois bon dos, 26.
-
- Autorise le mariage de Victor avec Mlle Adèle Foucher, 28.
-
- Veut fonder, à Blois, une Société littéraire: les vains efforts de
-Victor pour la faire autoriser. Un biais administratif, 33, 35-36, 40,
-41, 44.
-
- La demande officielle de la main d'Adèle Foucher, 38, 47.
-
- Victor se défend d'avoir des préventions contre son épouse actuelle,
-qu'il n'a pas l'honneur de connaître, 39.
-
- Le service de presse du _Journal de Thionville_, 39, 41.
-
- Un poème du général: la _Révolte des Enfers_, 41, 42, 46.
-
- Acte de naissance et extrait de baptême du fiancé, 45.
-
- Un consentement légalisé et un mois de pension longs à venir, 47.
-
- Le rachat d'un ban, 50.
-
- Le général n'assistera pas à la noce et ne prendra pas part aux
-frais, 49, 51.
-
- Entre frères: lettre du colonel Hugo au général, 56-59.
-
- Le faire-part du mariage de Victor, 65.
-
- La chanson des nouveaux époux, 63-64, 66-67.
-
- La folie d'Eugène: Victor en avise son père et fait appel à sa
-bourse, 71-72.
-
- L'écu et les armes du général: un blason du XVIe et la ferblanterie
-héraldique impériale, 74 en note.
-
- Tous les efforts de Victor tendent à le faire rappeler à l'activité,
-75.
-
- Quitte et revend le château de Saint-Lazare, pour aller habiter la
-petite maison achetée, en 1816, rue du Foix par la veuve d'Almeg, 77.
-
- Va chercher Eugène à Paris et le ramène à Blois, 72-73.
-
- Son compte à la banque Katzenberger: il vient à nouveau au secours du
-jeune ménage, 83-84.
-
- Des nouvelles du pauvre fou, placé chez le Dr Esquirol, puis
-transféré au Val-de-Grâce et à Saint-Maurice, 90, 92-93, 94, 95, 96-97,
-99, 100, 106, 131.
-
- Il reçoit le jeune Adolphe Trébuchet, 99-101.
-
- Le général grand-père: la naissance du petit Léopold, 102-104.
-
- La recherche d'une nourrice. Il en expédie une à ses enfants,
-104-107, 107-108.
-
- Un nuage prêt à crever: la reconnaissance due à la comtesse de
-Salcano, 110-111.
-
- Il va, avec sa femme, chercher à Paris l'enfant malade et le ramène
-à Blois, où, malgré les soins dont il est entouré, il ne tardera pas à
-mourir, 112, 120, 121.
-
- Le cachet du général, 74, 116, 126, 127.
-
- Ses _Mémoires_ s'impriment chez Ladvocat: Adèle Hugo, souffrante,
-demande à les lire en feuilles, 119.
-
- La mort de l'enfant. Consolations du père au grand-père, 122-124.
-
- Les bonnes dispositions du marquis de Clermont-Tonnerre et du duc
-d'Angoulême à l'égard du général, 134, 135-136.
-
- L'espoir, vite envolé, d'une inspection générale, 136, 141.
-
- Nouveau voyage à Paris où il va faire connaissance de sa petite-fille
-Léopoldine, 145.
-
- Victor et Adèle Hugo à Blois: la maison, le jardin et les cheveux
-blancs de son père, 147-173.
-
- Les charmes d'une légende, 157.
-
- Le général emmène ses enfants passer quelques jours à la Miltière, sa
-propriété de Sologne, 169.
-
- La promotion du général au grade de lieutenant général (5 juin 1825),
-175.
-
- Le nouveau lieutenant général parmi ses sables de Sologne, 176.
-
- Le fils lui rappelle d'une façon charmante une dette sacrée, 180-182.
-
- Il tarde un peu à s'exécuter, 184.
-
- Une recommandation dont ne s'enthousiasme pas Victor, 187.
-
- Sa belle-fille lui donne un nouveau petit-fils, 189.
-
- Il quitte Blois et vient s'installer à Paris dans la même maison
-qu'Abel Hugo, 190-191.
-
- Affaires dont il semble s'être occupé, 191.
-
- Sa mort subite: un «avis d'obsèques», dans le _Moniteur_, les débuts
-d'une formule, 191-192.
-
- La cérémonie. La dépouille du général Hugo rejoint au cimetière du
-Père-Lachaise, celle de la mère de ses enfants: leur monument, 192-193.
-
- Une succession difficile: le tailleur Moreau et Marie-Catherine
-Thomas y Saëtoni, 193-200.
-
- Inventaire et vente de mobiliers de Blois et de la Miltière, 195-196.
-
- Quelques livres échappés à la vente: dédicaces de Victor Hugo à son
-père, 196-198.
-
- Ce qu'on peut retirer dans les débris d'une grande fortune, 199.
-
-Hugo (Le colonel Louis-Joseph), commandant le bureau de recrutement de
-Tulle, 37, 114, 144.
-
- Sa croix d'officier de la Légion d'honneur, 16.
-
- Demande à son neveu Victor son appui auprès de M. Foucher, 43, 46.
-
- Une lettre du colonel au général, 56-59.
-
- Les affaires des Hugo en Espagne, 56-57.
-
- Observations qu'il a cru devoir faire à Victor au sujet de son
-mariage. La réponse de celui-ci, 57-58.
-
- Désirerait être rappelé à l'activité et éviter la mise à la retraite.
-Va voir, dans ce but, le lieutenant général Alméras, 58.
-
-Hugo (Léopold), fils du colonel, 37 en note.
-
-Hugo (Marie), fille du colonel, Sœur Marie-Joseph de Jésus, du Carmel
-de Tulle, 37 en note.
-
-Hugo (Le major François-Juste), le plus jeune frère du général, 73,
-114, 119.
-
- A recours également au crédit de Victor, 75.
-
- Sa femme; ses séjours à Paris, 82, 88, 131, 132, 133, 134.
-
-Hugo (Abel): Fait précéder les _Mémoires du général Hugo_ d'un _Précis
-historique des Evénements qui ont conduit Joseph Napoléon sur le trône
-d'Espagne_, 11 en note, 91 en note.
-
- Vient retrouver ses frères à Paris, 19.
-
- Couronné par la _Société d'Emulation de Cambrai_, 21.
-
- Collabore, avec son frère Victor, au _Conservateur littéraire_, 21 en
-note.
-
- Sert d'intermédiaire entre le poète et l'éditeur Pélicier. La 1re
-édition des _Odes et Poésies diverses_, 30 en note.
-
- Galère dans laquelle il a poussé Victor, 90, 94.
-
- Ses _romances historiques traduites de l'espagnol_, 30 en note, 91 en
-note, 198 en note.
-
- Très occupé, n'a guère le temps d'écrire à son père, 32, 48.
-
- Épouse Mlle de Montferrier, 61 en note.
-
- Emmène, avec Biscarrat, de chez M. Foucher, Eugène Hugo, atteint
-d'une crise de folie, pendant le dîner de noces de son frère, 68.
-
- Ses œuvres, 90-93 en note.
-
- La maison qu'il habite, rue Monsieur: son père y prend un appartement
-et y meurt, 191.
-
-Hugo (Eugène): Obtient un souci réservé et une mention à l'_Académie
-des Jeux Floraux_, 21.
-
- Publie dans le _Conservateur littéraire_ son _Ode sur la mort du duc
-d'Enghien_ et sa traduction des _Stances à Thaliarque_, 21 en note.
-
- Toujours bizarre: un roman en partie double, 32, 36.
-
- Sa situation précaire, 36.
-
- «Un peu fou», quand il écrit à son père, 51.
-
- Assiste au mariage de Victor et d'Adèle Foucher et signe l'acte de
-mariage, 61.
-
- Est pris d'un accès de folie durant le repas de noces, 68.
-
- Le douloureux secret: il aimait Adèle, 70.
-
- Son père vient le chercher et l'emmène à Blois, où il le soigne
-quelque temps chez lui, 72.
-
- Un mieux passager: il écrit à Victor et à J.-B. Biscarrat, 80, 85.
-
- Autre lettre à Abel, dans laquelle il lui recommande vivement M. de
-Féraudy. Elle trahit l'état du malade, 86-87.
-
- Est ramené à Paris et placé dans la maison de santé du Dr Esquirol,
-89-90.
-
- Victor va l'y voir: son état, ses phantasmasies, 92-93, 96-97.
-
- Est transféré au Val-de-Grâce, puis à Saint-Maurice, 94.
-
- Il y fait de la mélancolie; peine qu'on a à le faire manger, 99, 100.
-
- Sa malpropreté, 109.
-
- Sa mort, 73 en note.
-
- Est enterré au Père-Lachaise, auprès de sa mère et de son père, 193.
-
-Hugo (Victor): Ses lettres à son père, conservées à la Bibliothèque de
-Blois, 7.
-
- Son affection pour Alfred de Vigny, 9.
-
- Termes respectueux et affectueux dans lesquels il écrit à son père,
-12.
-
- Ses débuts, 15.
-
- Obtient deux mentions à l'_Académie française_, 19.
-
- Ses succès aux _Jeux Floraux_, 20.
-
- Est nommé maître, mais ne fut pas mainteneur, 20.
-
- Pension qu'il prétend devoir toucher comme membre de la seconde
-Académie du Royaume, 54, 57.
-
- Le dénouement d'un roman: Victor vient passer les deux mois, à
-Gentilly, chez les Foucher. Un «nid d'oiseau ou de poète», 29.
-
- Les _Lettres à la Fiancée_, 27, 29.
-
- L'édition originale des _Odes et Poésies diverses_, 8, 20, 30, 193 en
-note.
-
- S'en vendrait-il à Blois? 37, 42.
-
- Les courses de Victor à Paris pour son père: la Société littéraire de
-Blois, 33, 35-36, 40, 41, 44.
-
- L'introuvable général d'Hurbal, 36, 40.
-
- Sollicitude avec laquelle il recommande ses frères à son père, 51, 64.
-
- Il fait appel aux conseils littéraires du général, 37.
-
- La demande en mariage: si le général savait quel ange il va nommer sa
-fille, 39.
-
- La pension de Victor sur la maison du roi, 39, 45, 47, 51, 130, 141.
-
- Le service de presse du _Journal du blocus de Thionville_, 39, 41.
-
- Son crédit auprès de M. de Chateaubriand, 43, 44.
-
- Un mois en retard de la pension paternelle, 48.
-
- Il a diverses raisons pour désirer que son mariage ait lieu le plus
-tôt possible, 50.
-
- Son mariage à Saint-Sulpice, l'acte de mariage, les témoins, 60-63.
-
- La noce à l'hôtel Toulouse, 63, la folie d'Eugène, 68.
-
- Les premières joies du ménage: les oarystis, 63-64.
-
- Un mot aimable pour la femme du général, 66, 67.
-
- Victor se décide à révéler à son père l'état d'Eugène et fait appel à
-sa bourse, 71-72.
-
- Il tient à conserver «vierge» pour le général la recommandation de M.
-de Clermont-Tonnerre, 75.
-
- Espérances de paternité, 76.
-
- Les _Fables_ et les _Mémoires_ de M. de Féraudy, 76-77.
-
- Une lettre au pauvre Eugène, 80.
-
- La gratification de 500 fr. qui lui avait été accordée par Louis
-XVIII, pour son _Ode sur la mort du duc de Berry_, 81.
-
- On lui fait espérer une pension de 3.000 francs sur les fonds du
-ministère de l'Intérieur, 82.
-
- La seconde édition des _Odes_, 81.
-
- Une plaisanterie un peu grasse: le ventre d'Adèle, 87, 88-89.
-
- Il va voir Eugène chez le Dr Esquirol. Son état, 92-93.
-
- Il existe des maisons où le prix de la pension est moins élevé, 93.
-
- Quelques idées sur le traitement de la folie, 97.
-
- L'enfant que porte sa femme sera un nouveau lien entre le père et le
-fils, 97.
-
- Mauvaises nouvelles d'Eugène, 100.
-
- Le voyage à Blois du jeune Adolphe Trébuchet, 99-101.
-
- La naissance du petit Léopold. Il est mis en nourrice, 102-104.
-
- La femme à qui il est confié semble d'un caractère méchant et faux,
-Victor demande au général de lui chercher une nourrice à Blois, ou dans
-les environs, 105-106.
-
- Il adresse à son père le premier numéro de la _Muse française_, 106.
-
- La seconde édition de _Han d'Islande_, 106.
-
- Remerciements au général pour l'envoi d'une nourrice. Son arrivée,
-107-108.
-
- Remerciements au père et à sa femme pour les soins dont le petit
-Léopold, qu'ils ont emmené à Blois, est l'objet de leur part, 113.
-
- Les armes et l'écusson du comte Hugo, 116.
-
- La fin de Léopold: «nous espérons, mais nous sommes résignés», 120.
-
- _A l'Ombre d'un Enfant_, 124-125.
-
- Vente des _Odes_, à Ladvocat, 130.
-
- Démarches de Victor en faveur de son cousin Michaud, 132, 133.
-
- Déjeune à deux reprises avec le marquis de Clermont-Tonnerre, auprès
-de qui il appuie vivement son père, 133, 135.
-
- Intervient à l'Académie en faveur de M. de Féraudy, 135.
-
- Les _Nouvelles Odes_; la négligence de Ladvocat, 135.
-
- Les courses et les besognes d'un auteur, 135.
-
- Impossibilité d'obtenir pour le général une inspection générale:
-c'est peut-être, un mal pour un bien, 141.
-
- La disgrâce de Chateaubriand, 141.
-
- La naissance de Léopoldine, 142.
-
- Le voyage à Blois, 147-173.
-
- Les _Rues et Maisons du vieux Blois_: lettre au dessinateur A.
-Queyroy, 148-156.
-
- Le _Moniteur_ publie la nomination, par ordonnance spéciale, de
-Lamartine et de Victor Hugo au grade de chevaliers de la Légion
-d'honneur, 157-158.
-
- Victor Hugo invité au sacre, 158.
-
- Lettres à J.-B. Soulié, à Alfred de Vigny et à Adolphe de
-Saint-Valry, 159, 162, 167.
-
- Quelques jours à la Miltière, 169-173.
-
- Victor n'a reçu encore ni croix, ni brevet: il craint de ne pouvoir
-porter la croix au sacre, ce qui serait inconvenant, 171.
-
- Le sacre, 174.
-
- L'_Ode sur le Sacre_, 174, 177-178.
-
- Nouveau séjour à Gentilly, 176.
-
- Compliments au Lieutenant général, comte Hugo, 177.
-
- Toujours la négligence de Ladvocat, 176.
-
- Une dette d'honneur: ce qui reste dû à M. de la Rivière, l'ancien
-maître d'Eugène et de Victor, rue Saint-Jacques. Victor fait, pour
-payer sa quote-part, le sacrifice d'une montre qu'il comptait s'acheter
-et plaide joliment auprès de son père la cause du vieil homme, 180-183.
-
- Le _Voyage poétique et pittoresque_, avec le ménage Nodier, _au Mont
-Blanc et dans la vallée de Chamonix_, ce qui en est paru, 183.
-
- Séjour à Montfort-l'Amaury: Victor vient d'user du peu d'influence
-qu'il peut avoir sur M. l'évêque d'Hermopolis, pour obtenir une bourse
-à un de ses cousins Trébuchet, 187.
-
- La naissance de Charles Hugo, 189.
-
- D'autres lettres de Victor Hugo existent, sans doute, dans une étude
-blaisoise, 190.
-
- Une succession difficile; les débris d'une grande fortune:
-«l'Adversaire», 193-199.
-
- Les exemplaires des œuvres de Victor Hugo offerts par lui à son père.
-Leurs dédicaces, 196-198 en note.
-
-Hugo (Mme Victor). Adèle Foucher.
-
- Ecrit sous l'inspiration de son mari: _Victor Hugo raconté par un
-Témoin de sa Vie_, 10.
-
- Ses lettres au général et à Mme Hugo, 65, 67, 87-88, 99, 109,
-114-116, 117-118, 121, 129-131, 132-133, 142-143, 185-186.
-
- Semble à nouveau enceinte, 76.
-
- Se porte aussi bien que sa situation le permet, 82.
-
- Elle appellera son petit garçon Léopold, pour faire la cour à sa
-belle-mère, 88.
-
- Plaisanterie de Victor à laquelle prêtent les rondeurs de sa
-signature, 87, 88-89.
-
- La naissance du petit Léopold; des couches laborieuses, 102-103.
-
- Léopold mourant: les angoisses d'une mère, 121.
-
- Feint de se consoler un peu, dessine et cherche à cacher sa tristesse
-à son mari, 128, 130-131.
-
- Est à nouveau enceinte: les médecins lui interdisent l'usage de la
-voiture, 136.
-
- Sa fille Léopoldine Hugo, en donne des nouvelles au général et à sa
-«bonne mère», 142-143.
-
- Nourrit Léopoldine et accompagne son mari à Blois, 147.
-
- Victor la quitte pour se rendre au sacre de Charles X, 161-162.
-
- Le _voyage poétique et pittoresque au Mont Blanc et dans la vallée
-de Chamonix_: ses doutes sur l'éclosion du livre dont Urbain Canel
-supporte à l'avance les frais, 179, 183.
-
- Une lettre à la femme du général, «ma chère maman», où elle la prie
-de lui envoyer de Blois, si elle en trouve, un beau poisson qui pût
-arriver frais à Paris, 185-186.
-
- Un accouchement difficile: Charles Hugo, 189.
-
-Hugo (Le petit Léopold): Sa naissance, il est mis en nourrice, 102-104.
-
- Le général est chargé de lui trouver une nourrice à Blois, 105-107.
-
- Il en trouve et en envoie une, 107-108.
-
- Est emmené dans la maison du grand-père, 112.
-
- Une lettre charmante, à son sujet, d'Adèle Hugo à sa belle-mère,
-114-115.
-
- Il va de mal en pis, 120.
-
- Le cri de la mère, 121.
-
- Sa mort, son acte de décès, 121-122.
-
- La résignation de Victor Hugo: l'ode qui va suivre, 123-124, 124-125.
-
-Hugo (Léopoldine): Sa naissance, épouse Charles Vacquerie, sa mort
-tragique à Villequier, 142.
-
-Hugo (Charles-Victor): Sa naissance, ses œuvres, 188-189.
-
-Hugo (François-Victor): Sa traduction des _Œuvres complètes de
-Shakespeare_, 193.
-
-Hugo de Lorraine (Les) et les Hugo de Spitzemberg: leurs armes, 74-75
-en note.
-
-Hurault (La famille des), 152 en note.
-
-Hurbal (L'introuvable général), 36, 40.
-
-
-I
-
-_Illustration (L')_, 192.
-
-_Indépendance belge (L')_, 170 en note.
-
-_Indépendant de Loir-et-Cher (L')_, 79 en note.
-
-_Inez de Castro_, drame en trois actes de Victor Hugo, 10 en note.
-
-Innocent XII institue le diocèse de Blois, 60 en note.
-
-_Inspirations poétiques_, par Gaspard de Pons, 69 en note.
-
-_Intermédiaire des Chercheurs et Curieux (L')_, 167 en note, 168 en
-note.
-
-_Intrigue de cour (L')_, comédie. Manuscrit du général Hugo, 14 en note.
-
-Isaétony de Compolor (Lina), mère de la seconde femme du général Hugo,
-24.
-
-
-J
-
-Jardins du château de Blois.
-
- Louis XII, goutteux, s'y fait promener sur son petit mulet, 153.
-
-_Jardins du château de Blois (Les)_, étude architectonique, par Pierre
-Lesueur, 153 en note.
-
-Jaupître (notaire à Chabris), 1821, 25 en note.
-
-Jay (Antoine), sa _Conversion d'un Romantique_, 69 en note.
-
-_Jeanne d'Arc_, par A. Soumet, 62 en note.
-
-_Je vous aime_, comédie de Charles-Victor Hugo, 188 en note.
-
-_Joseph, ou l'Enfant trouvé_, manuscrit du général Hugo, 14 en note.
-
-_Journal d'Evariste Boulay-Paty_, 69-70 en note.
-
-_Journal des Goncourt_, 13 en note.
-
-_Journal historique du blocus de Thionville, en 1814, et de Thionville,
-Sierck et Rodemach en 1815, contenant quelques détails sur le siège de
-Longwy_ (par le général Hugo), 13 en note, 16, 39, 41.
-
-Juju, Julie Foucher, 172.
-
-
-K
-
-Kallenborenne (Nicolas), tailleur d'habits à Chabris, et témoin du
-second mariage du général Hugo, 26.
-
-Katzenberger (La banque), 83, 84, 97.
-
-
-L
-
-La Chaise (Le père) et l'évêché de Blois, 60 en note.
-
- (Le cimetière du Père): le lieutenant général, comte Hugo, y est
-enterré à côté de sa première femme, 192-193.
-
-Lacroix (Paul), 159 en note.
-
-Ladvocat (l'éditeur) imprime les _Mémoires du général Hugo_, 116, 119.
-
- Achète 2.000 francs, pour deux ans, la propriété des _Odes_, 130.
-
- Son édition des _Odes_, 130, 198 en note.
-
- Sa négligence: le général ni sa femme ne reçoivent les exemplaires
-qui leur sont destinés, 134, 135.
-
-Lahorie (le général), sa condamnation, 63.
-
-Lamartine (Alphonse de): Ne fait point partie du cénacle de la _Muse
-française_, 9.
-
- Une ordonnance spéciale de Charles X le nomme ainsi que Victor Hugo,
-chevalier de la Légion d'honneur, 157-158.
-
- N'assiste point au sacre, 173-174.
-
- Nommé secrétaire d'ambassade à Florence, ne prend pas part à
-l'excursion des ménages Nodier et Hugo, 184.
-
-Lambert (M.), 184, 187.
-
- (La banque): le général Hugo s'en occupe et figure au moment de son
-décès parmi ses administrateurs, 184 en note, 191.
-
-Lamennais (M. de), 48, 167 en note.
-
-La Rivière (M. de), ancien maître d'école d'Eugène et de Victor Hugo,
-rue Saint-Jacques, 173.
-
- Sa délicatesse: un vieux compte dont il n'osait réclamer le
-règlement, 179-180.
-
- Une dette sacrée, la montre de Victor, 180-183.
-
- Le général semble se faire tirer l'oreille pour payer, 183.
-
-La Rochefoucauld (Le vicomte Sosthènes de), aide de camp du roi chargé
-du département des Beaux-Arts, 55 en note, 178.
-
- Sa délicatesse vis-à-vis de Lamartine et de Victor Hugo, 160-161.
-
- Jupes longues et feuilles de vigne. Le nu semblait moins l'effrayer
-lorsque c'était celui de Mme du Cayla, 161 en note.
-
-La Rochelle (La conspiration des Quatre sergents de), 33.
-
-La Saussaye (L. de): _Histoire du château de Chambord_, 169 en note.
-
-Laudinière (La locature de), dépendant de la Miltière, propriété, en
-Sologne, du général Hugo, 169 en note.
-
-Lauriston (Le marquis de), ministre de la Maison du roi, 55 en note.
-
-Lebarbier (M.), 82, 89.
-
-Lefèvre-Deumier (Jules), sa collaboration au _Conservateur littéraire_
-et à la _Muse française_, ses œuvres, 164.
-
- Fut avec Arsène Houssaye, copropriétaire de l'_Artiste_, 164 en note.
-
-Adolphe de Saint-Valry lui fait vendre son _Clocher de Saint-Marc_, 168.
-
-Lelarge de Lourdoueix (M.), président de la division des Beaux-Arts,
-sciences et belles-lettres à la direction de la police, 33, 35, 38, 42,
-47.
-
-Lemaignen (Henry), témoin, à l'état civil de Blois, de la mort du petit
-Léopold Hugo, 119.
-
-Lemaire (M.), 127.
-
-Lescale (M. de), 59.
-
-Lesueur (Pierre), _Les jardins du château de Blois_, 153 en note.
-
-_Lettres à la Fiancée_, lettres de Victor Hugo à Adèle Foucher, 27.
-
-_Lettres champenoises (Les)_, 62 en note.
-
-Lettres (Les) de Victor Hugo à son père conservées à la Bibliothèque de
-Blois, 7.
-
- Leur écriture, 31.
-
- La suscription des adresses, 32, 74, 79, 132, 143, 178.
-
- D'autres lettres existeraient dans une étude blaisoise, 190.
-
-Ligny Tomat (Nicolas de), le père de l'Étrangère, 24.
-
-Limeuil (Isabelle de): Une vengeance un peu salée et une délivrance
-plutôt inopportune. Scipion Sardini n'y regarde point de si près:
-«Financier épouserait demoiselle avec tache»,... et il l'épousa, 152,
-153 en note.
-
-_Littérature et Philosophie mêlées_, de Victor Hugo, 20 en note.
-
-Longueville (Prince de), 155.
-
-Lopez de Vega, 91 en note.
-
-_Louis IX_, tragédie d'Ancelot, lui vaut une pension de Louis XVIII, 61
-en note.
-
-Louis XII: Se promène, goutteux, sur un petit mulet dans les jardins du
-château de Blois, 153.
-
- Son côté bonhomme, 153.
-
- Quelques anecdotes, 153-154.
-
- Quatre-vingt-trois nuits mortelles. Cadeau qu'il fit, le 1er
-janvier 1515, à Marie d'Angleterre pour ses étrennes, 154.
-
-Louis XIV, 60 en note.
-
-Louis XVIII: Son attitude vis-à-vis de Chateaubriand, 43 en note.
-
- Accorde une pension à M. Ancelot, pour son _Louis Neuf_, 61 en note.
-
- Sa pension à Victor Hugo, 55 en note.
-
- Lui alloue une gratification de 500 francs pour son _Ode sur la mort
-du duc de Berry_, 81.
-
- Souscrit à vingt-cinq exemplaires de la seconde édition des _Odes_,
-81.
-
- Sa mort, 158.
-
-Lourdoueix (M. de). Voir Lelarge de Lourdoueix.
-
-
-M
-
-_Macchabées (Les)_, par Alexandre Guiraud, 164 en note.
-
-Mac Keat (Augustus): Auguste Maquet, 8.
-
-Madame, duchesse de Berry, (voir Berry, duchesse de).
-
-Maintenon (Mme de), 60 en note.
-
-_Maire du Palais (Le)_, par Ancelot, 61 en note.
-
-Malitourne (André), l'un des auteurs du _Traité du Mélodrame_, 90 en
-note.
-
-Mariage (Le second mariage) du général Hugo à Chabris, 22.
-
-Mariage de Victor Hugo et d'Adèle Foucher, 50.
-
- Le général Hugo n'y assiste pas, 49, 51.
-
- Est célébré, à Saint-Sulpice, le 12 octobre 1822; l'acte de mariage;
-les témoins, 60-63.
-
- Le repas de noces chez M. Foucher, la folie d'Eugène Hugo, 63, 68.
-
- Les lettres de faire-part envoyées par le général et la comtesse A.
-de Salcano, son épouse, 65.
-
-Marie d'Angleterre, seconde femme de Louis XII, son veuvage, 154.
-
-Marie de Frehaut (Les prétentions de la veuve et des enfants du
-général), 198-199.
-
-Marmont, duc de Raguse, sans nommer la dame, fait allusion à la liaison
-de Chateaubriand et de Mme Boni de Castellane. Les dessous d'une...
-disgrâce, 139 en note.
-
-Martignac (M. de), 95, 98.
-
- Son ministère, 33 en note, 34 en note.
-
-_Martyrs d'Arezzo (Les)_, par Jules Lefèvre-Deumier, 164 en note.
-
-_Matin (Le)_ n'est pas seul à tout dire, 70 en note.
-
-_Méditations (Les)_ de Lamartine, 9.
-
-_Mémoires de la Société des Sciences et Lettres de Loir-et-Cher_, 7,
-149 en note.
-
-_Mémoires du comte Horace de Viel Castel sur le règne de Napoléon III
-(1851-1864)_, 161 en note, 169 en note.
-
-_Mémoires du duc de Raguse_, 139 en note.
-
-_Mémoires du général Hugo_, 11, 13 en note, 92, 94, 116, 119, 164 en
-note.
-
-_Mémoires inédits sur la guerre de Vendée_, par le général Aubertin, 11
-en note.
-
-_Mémoire sur les moyens de suppléer à la traite des nègres par des
-individus libres, et d'une manière qui garantisse pour l'avenir la
-sûreté des colons et la dépendance des colonies_; par le général Hugo,
-13 en note.
-
-_Mémoire sur les Buttes dans le département de Loir-et-Cher_, par le
-Dr H. Chauveau, 149 en note.
-
-_Mémorial bordelais (Le)_, 159 en note.
-
-Menars (Le château de), ancienne résidence de Mme de Pompadour, puis
-du marquis de Marigny, 147 en note.
-
-_Mercure de France (Le)._
-
- Série moderne, 62 en note.
-
-_Mercure du XIXe siècle (Le)._
-
- Quelques collaborateurs: A. Soumet, 62 en note. E. Deschamps, 163
-en note. A. Guiraud, 164 en note.
-
-Méricourt (Théroigne de), sa folie, sa déchéance. Navrant tableau qu'en
-fait le Dr Esquirol, 90 en note.
-
-Mérimée (Prosper): Son jugement sur Charles Nodier, 160 en note.
-
-_Mérimée (Prosper), l'homme, l'écrivain, l'artiste_, 160 en note.
-
-Méry: la vente d'un roman du général Hugo, 13 en note.
-
-Michaud (Marguerite), mère du général Hugo, 24, 133 en note.
-
-Michaud, jeune cousin dont s'occupe Victor Hugo, à la recommandation du
-général, 131, 132, 133.
-
-Michel-Ange, 163.
-
-Milleville (Henri J.-G. de): _Armorial historique de la Noblesse de
-France_, 75 en note.
-
-Miltière (La), propriété en Sologne du général Hugo, 169-170, 176, 195.
-
- Difficultés qu'éprouvent ses héritiers à vendre ce domaine, 197, 199.
-
-Minutes (antérieures à 1826) de _la défense des nations, et de leurs
-grands intérêts maritimes et coloniaux_.
-
- Manuscrits du général Hugo, 14 en note.
-
-_Misérables (Les)_: Charles-Victor Hugo en tire un drame souvent
-représenté, 188 en note.
-
-_Mme de Mably_, roman, par Adolphe de Saint-Valry, 168 en note.
-
-_Moïse sur le Nil_, de Victor Hugo, obtient, en 1820, une amarante d'or
-réservée de l'_Académie des Jeux Floraux_, 20 en note.
-
-Molé (Louis-Mathieu, comte) aurait succédé à Chateaubriand auprès de
-Mme Boni de Castellane, 139.
-
- A voté la mort de Ney, 139 en note.
-
-_Moniteur Universel (Le)_: Le major du génie, M. de Féraudy, est nommé
-chevalier de Saint-Louis (7 novembre 1814), 76 en note. Promotion du
-général et du colonel Hugo au grade d'officiers de la Légion d'honneur
-(19 février 1815), 16. Un prix de poésie accordé à Abel Hugo, 21.
-
- Son jugement sur Victor Hugo et sur Alfred de Vigny, 31 en note.
-
- Publie l'_Ode_, de Victor Hugo, _sur la mort de Louis XVII_ (13
-décembre 1822), 81.
-
- Ordonnance spéciale nommant Alphonse de Lamartine et Victor Hugo
-chevaliers de la Légion d'honneur (29 avril 1825), 157-158.
-
- La promotion du général Hugo au grade de lieutenant-général (5 juin
-1825), 175.
-
- Sa mort et ses obsèques (31 janvier et 1er février 1828), 191, 192.
-
-Monnières (pseudonyme d'Abel Hugo).
-
- _Pierre et Thomas Corneille_, en collaboration avec Romieu, 91 en
-note.
-
-Montaiglon (Anatole de): _L'Hôtel de Scipion Sardini et ses médaillons
-en terre cuite_, 152 en note.
-
-Montferrier (Duvidal, marquis de) assiste au mariage de Victor Hugo, 61.
-
- Abel Hugo épouse Mlle de Montferrier, 61, en note.
-
-Montfort-l'Amaury: propriété qu'y possède Adolphe de Saint-Valry, 10.
-
- Séjours qu'y fait Victor Hugo, 167, 187.
-
- _Les ruines de Montfort-l'Amaury_, 167 en note.
-
-Montmorency (M. de) au Congrès de Vérone.--Chateaubriand l'y
-accompagne, 43 en note.
-
-_Mon vieux Paris_, par Edouard Drumont, 153 en note.
-
-Moreau (Le tailleur), «fournisseur de leurs altesses sérénissimes les
-princes de Holstein-Augustenbourg»: comment on engraisse une note,
-193-194.
-
-Morville (M.), adjoint au maire de Nancy (1821), 25.
-
-_Muse française (La)_: 8, 9. Notes bibliographiques, 106 en note.
-
- Ses «dieux inconnus» (_le Figaro_, 1829), 31 en note.
-
- Ses sept fondateurs: E. Deschamps, A. Guiraud, A. Soumet, Victor
-Hugo, Adolphe de Saint-Valry, Alfred de Vigny et Desjardins, 167
-en note. Autres collaborateurs: M. Ancelot, 61 en note. Jules
-Lefèvre-Deumier, 164 en note.
-
- A. Guiraud y rend compte des _Mémoires du général Hugo_, et y publie
-_Nos Doctrines_, 164 en note.
-
- Victor Hugo en envoie le premier numéro à son père, 106.
-
-Musset (Alfred de), est amené, enfant, par Paul Foucher, chez ses
-parents à Gentilly.--Comment il imitait l'ivrogne, 30.
-
- Paul Foucher et Mme Waldor, 170 en note.
-
-
-N
-
-_Naissance (La) de Henri IV_, par Abel Hugo, 90 en note.
-
-Napoléon (Joseph), roi d'Espagne, 11 en note, 16, 21.
-
-Naudin (M.), notaire à Blois, 77 en note.
-
-Ney (Le maréchal), 139 en note.
-
-Nodier (Charles): Doit se rendre avec Victor Hugo au sacre de Charles
-X, 160, 162.
-
- Leurs relations, 160 en note.
-
- «C'était», au dire de Mérimée, «un gaillard très taré», 160 en note.
-
- Le voyage des ménages Hugo et Nodier au Mont-Blanc et dans la vallée
-de Chamonix, 179, 183.
-
-Nodier (Mme Ch.), 183.
-
-Noilly (M. J.) _Catalogue de (sa) bibliothèque romantique_, 15 en note.
-
-_Nouvelles Odes (Les)_, de Victor Hugo. A. Soumet en rend compte dans
-le _Conservateur littéraire_, 62 en note.
-
- L'édition Ladvocat.
-
- Victor Hugo en surveille l'impression, 132, 133.
-
- Le _Journal des Débats_ en annonce l'apparition puis en rend compte,
-134 en note.
-
- Une lettre de Victor Hugo en réponse aux critiques de M. Hofman, 134
-en note.
-
- L'exemplaire offert par Victor Hugo à son père, 198 en note.
-
-
-O
-
-Odes (Les): Leur première édition: _Odes et poésies diverses_, 8, 20,
-196 en note.
-
- Elle s'épuise, 35, 37.
-
- La seconde: Louis XVIII souscrit à vingt-cinq exemplaires, 81.
-
- La troisième, Ladvocat (1827), 130, 134, 135, 198 en note.
-
-_Odes et Ballades_, 81 en note, 125 (en note), 130 en note, 167 en note.
-
-_Ode sur la bataille de Denain_, d'Abel Hugo, 21.
-
-_Ode sur la mort du duc d'Enghien_, (Eugène Hugo), 21.
-
-_Ode sur la mort de S. A. R. Louis-Joseph de Bourbon, prince de Condé_,
-(Eugène Hugo), 21.
-
-_Ode sur la mort de S. A. R. Charles-Ferdinand d'Artois, duc de Berry._
-Publiée dans le _Conservateur littéraire_, elle vaut à Victor Hugo une
-gratification de 500 francs de Louis XVIII, 81.
-
-Ode: _Louis XVII_, lue à la Société des _Bonnes lettres_ et publiée
-dans le _Moniteur_, 81.
-
-Ode: _La guerre d'Espagne_: M. de Clermont-Tonnerre engage Victor Hugo
-à la remettre au duc d'Angoulême, 129, 130.
-
-Ode: _A l'ombre d'un enfant_, 124-125.
-
-Ode _sur le Sacre_, 174, 177-178. Déjà reproduite par sept ou huit
-journaux, Charles X la fait tirer sur les presses de l'imprimerie
-royale, 178.
-
-_Ode sur la mort du général Foy_ (Jules Lefèvre-Deumier), 164 en note.
-
-_Olga, ou l'orpheline moscovite_, par M. Ancelot, 61 en note.
-
-O'Neddy (Philothée), 8.
-
-Oratoire (L') de la reine Anne, à Blois, 153.
-
-Orfèvres (Une vieille maison de la rue des), à Blois, 151.
-
-_Oriflamme (L')_, Victor Hugo doit y rendre compte des derniers volumes
-de M. de Féraudy, 77.
-
-
-P
-
-Pardessus (Me), notaire à Blois, frère du jurisconsulte, 22 en note,
-77 en note, 169 en note, 195 en note.
-
-_Parricide (Le)_, par Jules Lefèvre-Deumier, 164 en note.
-
-Pasquier (Le chancelier), son opinion sur le marquis de Talaru, 139 en
-note.
-
-Patrigeon (Le Dr G.): _Le père de Victor Hugo (Général
-Joseph-Léopold-Sigisbert Hugo), à propos de son second mariage à
-Chabris_, 23 en note, 24 en note, 25 en note.
-
- Les causes de la folie d'Eugène Hugo: il aimait Adèle Foucher, 70 en
-note.
-
-Paul (Emile): _Catalogue de la Bibliothèque romantique de M. J.
-Noilly_, 15 en note.
-
-_Pauvre fille (La)_, élégie d'A. Soumet, 62 en note.
-
-Pélicier (Le libraire) édite les _Odes et Poésies diverses_ de Victor
-Hugo, 20 en note, 30 en note.
-
-Pension mensuelle (La), faite par le général Hugo à ses fils, 12, 48,
-51. Victor le supplie de la continuer à ses frères, 51, 64.
-
-_Pensions des veuves de militaires_ (Notes manuscrites du général Hugo
-sur les), 14 en note.
-
-Pensions de Victor Hugo.--Sa pension sur la cassette royale:
-
- Il l'attend pour se marier, 39, 45, 47, 51.
-
- La vérité sur cette première pension, 55 en note.
-
- Il écrit à son oncle, le colonel Hugo, qu'il en attend une nouvelle,
-comme membre de l'Académie des Jeux Floraux, 57.
-
- Une rectification nécessaire, 54-55 en note.
-
- Gratification de 500 francs accordée au poète, par Louis XVIII, pour
-son ode sur _la mort du duc de Berry_, 81
-
- On lui en fait espérer une nouvelle sur les fonds du ministère de
-l'Intérieur, 81, 82-83.
-
-Perceval (M.), 59.
-
-_Père (Le) de Victor Hugo (Général Joseph-Léopold-Sigisbert Hugo), à
-propos de son second mariage à Chabris_, par le Dr G. Patrigeon, 23,
-24, 25; 70 en note.
-
-Périé (M. Raphaël), un universitaire resté fidèle aux lettres, 79.
-
- _Le Roman de Berte aux grands pieds_, 79 en note.
-
- _Victor Hugo poète civique_, 79 en note.
-
-_Permission (La)_, manuscrit du général, 14 en note.
-
-_Perrine ou La Nouvelle Nina_, autre manuscrit du général, 14 en note.
-
-Persan (Le marquis de), devenu libraire, publie la seconde édition des
-_Odes_ de Victor Hugo, 81.
-
-Pétigny (M. J. de), proteste dans une lettre adressée à la _France
-Centrale_ contre la sévérité du jugement de Victor Hugo sur Gaston
-d'Orléans, 155 en note.
-
-Peyronnet (M. Charles-Ignace de), 47.
-
-_Pharamond_, par A. Guiraud et M. Ancelot, 164 en note.
-
-_Philosophie catholique de l'Histoire_, par A. Guiraud, 165 en note.
-
-_Phocéen_ (Le journal _Le_), 144 en note.
-
-Pierre de Blois: la gloire d'un mot, 155.
-
-Pierre de Blois (Vieilles maisons de la rue), à Blois, 151.
-
-_Pierre et Thomas Corneille_, par Abel Hugo (sous le pseudonyme de
-Monnières, en collaboration avec Romieu), 91 en note.
-
-Pinel (Le Dr Esquirol continue et complète ses travaux), 89 en note.
-
-Pinlevé (Mme), amie du général et de Mme Hugo à Blois, 182.
-
-_Poèmes_, par Alfred de Vigny, 31 en note.
-
-_Poèmes et Chants élégiaques_, par A. Guiraud, 164 en note.
-
-_Poèmes dédiés à la jeunesse_, par A. Guiraud, 164-165 en note.
-
-_Poésies de Charles d'Orléans_: édition qu'en donna Augustin Soulié,
-159 en note.
-
-Polignac (Le cabinet), 47 en note.
-
-Pompadour (Mme de), son château de Menars, 147 en note.
-
-Pons (Gaspard de): sa collaboration au _Conservateur littéraire_ et à
-la _Muse française_, 10, 69.
-
- Ses œuvres, 69 en note.
-
- Ses _Adieux poétiques_: lève une partie du voile qui recouvrait le
-secret de la folie d'Eugène Hugo, 70-71.
-
-Pradel (Le chansonnier Eugène de), condamné à trois mois de prison, 33.
-
-_Précis historique des Événements qui ont conduit Joseph Napoléon sur
-le trône d'Espagne_, par Abel Hugo, 11 en note, 91 en note.
-
-_Presse_ (Le journal _La_), 157.
-
-_Presse littéraire sous la Restauration (La)_, par Ch.-M. Des Granges,
-18 en note, 19 en note, 63 en note, 69 en note, 168 en note.
-
-_Procès de Paul-Louis Courier, vigneron de la Chavonnière, condamné
-le 28 août 1821, à l'occasion de son Discours sur la souscription de
-Chambord_, 100 en note.
-
-
-Q
-
-_Quelques Fables, ou Mes Loisirs_, par M. de Féraudy, 77 en note.
-
-Queyroy (Le dessinateur A.): ses _Rues et Maisons du vieux Blois_.
-Lettre que lui adressa, de Guernesey, Victor Hugo pour le remercier de
-l'envoi de ses eaux-fortes, 147, 148-156.
-
-_Quotidienne_ (Le journal _La_), 159, 160 en note.
-
-
-R
-
-Rabbe (Alphonse), 144, sa laideur, ne veut pas se laisser voir par
-Mme Victor Hugo enceinte, 144 en note.
-
- Ses œuvres, 144 en note.
-
- Est recommandé par Victor Hugo au baron d'Eckstein, 165.
-
-Rabelais, sa gaîté comparée à la plaisanterie de Victor Hugo, 88.
-
-_Rappel_ (Le journal _Le_), 188 en note, 193 en note.
-
-_Raymond d'Ascoli_, élégie de Victor Hugo ayant figuré dans les _Odes
-et Poésies diverses_, 20 en note.
-
-Reggio (Mme la maréchale, duchesse de), 55 en note.
-
-_Relation du Voyage de S. A. R. Madame, duchesse de Berry, dans la
-Touraine, l'Anjou, la Bretagne, la Vendée et le midi de la France en
-1828_; par le vicomte Walsh, 168-169 en note.
-
-Renée de Bretagne (La vaillante), 154.
-
-Rességuier (Jules de), les espérances qu'il donnait, 10, 166 en note.
-
-_Résumé de l'Histoire de Russie_, par Alphonse Rabbe, 144 en note, 165.
-
-_Rétablissement de la statue de Henri IV_ (L'ode de Victor Hugo sur
-le), lui vaut le lis d'or de l'_Académie des Jeux Floraux_, 20 en note.
-
-Révérend (Le vicomte A.): son _Armorial du Premier Empire_, 21 en note.
-
-_La Révolte des Enfers (La)_, poème du général Hugo, 41, 42, 46.
-
-_Revue de Paris (La)_, 79 en note, 183 en note.
-
-_Revue des Deux Mondes (La)_, 92 en note, 183 en note.
-
-_Revue du Berry (La)_, 23 en note.
-
-_Revue universelle des Arts (La)_, 153 en note.
-
-Richelieu (Le second ministère), 20 février 1820, 129 en note.
-
-Riestap donne bien, dans son _Armorial général_, au général Hugo, les
-armes qui figurent sur le cachet commandé par Victor pour son père, 74
-en note.
-
-Riffault (M. Eugène), maire de Blois, 200, 201 en note.
-
-Robertet (Florimond), baron d'Alluye: son hôtel à Blois, 153 en note.
-
-Rochas (A. de): _Les Buttes et la Télégraphie optique_ 149 en note.
-
-Roger de Damas (comte), 17 en note, 137 en note.
-
-_Roman de Berte aux grands pieds (Le)_, renouvelé par Raphaël Périé, 79
-en note.
-
-_Romances historiques traduites de l'espagnol_, par Abel Hugo, 30 en
-note, 91 en note.
-
- L'exemplaire qu'il en offrit à son père, 198 en note.
-
-_Romantisme (Le) et la Critique.--La Presse littéraire sous la
-Restauration_, par Ch.-M. Des Granges, 18 en note, 19 en note, 63 en
-note, 69 en note, 168 en note.
-
-Romieu, collaborateur d'Abel Hugo (Monnières), dans _Pierre et Thomas
-Corneille_, 91 en note.
-
-Rousseau (J.-J.), 163.
-
-Rousseau (Jacques), adjoint au maire de Chabris, témoin du second
-mariage du général Hugo, 25.
-
-Royer-Collard (Le Docteur), médecin de l'Asile de Charenton, 94.
-
-_Ruche d'Aquitaine (La)_, 159 en note.
-
-_Ruche politique (La)_, 159 en note.
-
-_Rues et maisons du vieux Blois_, eaux-fortes de A. Queyroy, 147,
-148-156.
-
-
-S
-
-Saint-Dyé (Loir-et-Cher), sur la rive gauche de la Loire, 147 en note.
-
-Sainte-Luce (Les demoiselles de), 34.
-
-Saint-Lubin (La rue), à Blois, 151.
-
-Saint-Laumer (L'ancienne abbaye de), aujourd'hui église Saint-Nicolas,
-à Blois, 150, 153, 163, 165.
-
-Saint-Lazare (Le domaine de), à Blois. Ancien prieuré, est acheté et
-habité par le général Hugo, 22.
-
- Il le revend au Dr Gay, 77.
-
- Aujourd'hui transformé en maison de santé, 22.
-
-Saint-Martin (rue), à Blois, 152 en note.
-
-Saint-Maurice (maison de). Voir: Charenton.
-
-Saint-Valry (Adolphe Souillard de). L'un des amis d'enfance et de
-jeunesse de Victor Hugo, 10.
-
- Sa collaboration au _Conservateur littéraire_ et aux _Annales de
-la Littérature et des Arts_ où il rendit compte des _Odes et Poésies
-diverses_, 166 en note.
-
- Fut un des sept fondateurs de la _Muse française_, 167 en note.
-
- Y rend hommage à Chateaubriand disgracié, 167 en note.
-
- Sa propriété de Montfort-l'Amaury, 167.
-
- Chante, ainsi que Victor Hugo, _les ruines de Montfort_, 167 en note.
-
- _Mme de Mably_ (roman), 168 en note.
-
-Sardini (Scipion), gentilhomme lucquois et petit poisson italien.
-Isabelle de Limeuil lui apporte la fortune et le souvenir de quelques
-aventures que célèbre Brantôme. Ses hôtels à Blois et à Paris, 152, 153
-en note.
-
-Sarrut (Germain), 167 en note.
-
-_Satan (Le)_ d'Alfred de Vigny, 163 en note.
-
-_Saül_, tragédie d'A. Soumet, 62 en note.
-
-Saumur (La conspiration de), 33.
-
-_Sbogar (Jean)_, par Charles Nodier, 160 en note.
-
-Schiésingeyer (Jacob), cocher du marquis de Béthune-Sully et témoin du
-second mariage du général Hugo, 26.
-
-Schiller (M. Ancelot donne une imitation de son _Fiesque_), 61 en note.
-
-Séché (Léon): _Alfred de Vigny et son temps_, 31 en note, 161, 162 en
-note.
-
-Séché (Léon): _Hortense Allart de Meritens_. Une passade de
-Chateaubriand: Mme Boni de Castellane, 138.
-
-Séché (Léon): _Etudes d'histoire romantique.--Le Cénacle de la Muse
-française_, 62 en note, 165 en note, 168 en note.
-
-_Sémiramis la grande_, drame «en cinq coupes d'amertume», de
-Desjardins, 167 en note.
-
-Serre (Le comte de), Ministre de la justice dans les cabinets Dessolle
-et Decazes et sous le second ministère Richelieu (1818-1819-1820), 129.
-
-Serrurerie (La rue de la) à Blois, 152 en note.
-
-Shakespeare (La traduction de), François-Victor Hugo, 193 en note.
-
-Sigisbert, l'un des prénoms du général Hugo, dont il se sert comme
-pseudonyme, 13 en note.
-
-Siguenza (Le général Hugo créé par Joseph Napoléon comte de), 21.
-
-_Simple discours de Paul-Louis, vigneron de la Chavonnière, aux membres
-du Conseil de Véretz, à l'occasion de l'acquisition de Chambord_, 99.
-
-_Sir Lionel d'Arquenay_, par Jules Lefèvre-Deumier, 164 en note.
-
-_Société d'Emulation de Cambrai (La)_, accorde le prix de poésie à Abel
-Hugo, pour son _Ode sur la bataille de Denain_, 21.
-
-_Société des Bonnes Lettres_, 61 en note, 62 en note, 91 en note.
-
-_Société des Sciences et Lettres de Loir-et-Cher._
-
- Le général Hugo avait fondé à Blois une première Société littéraire:
-vains efforts du père et du fils pour la faire autoriser, 33, 35-36,
-40, 41, 44-45, 86.
-
- L'intervention plutôt platonique des députés de Loir-et-Cher, 45.
-
- Un biais administratif: la Société ne comptant pas vingt membres n'a
-pas besoin d'autorisation, 44.
-
-_Solitaire (Le) du lac_, manuscrit du général Hugo, 14 en note.
-
-Souillard (Adolphe)--Voir: Saint-Valry (Adolphe Souillard de).
-
-Soulié (J.-B.): dévoile à Évariste Boulay-Paty la cause de la folie
-d'Eugène Hugo, 69-70 en note.
-
- Une lettre de Victor Hugo au bon Soulié, 159-161.
-
- Fonde et dirige _le Mémorial bordelais, la Ruche d'Aquitaine et la
-Ruche politique_. Sa collaboration à _la Quotidienne_, 159 en note.
-
-Soumet (Alexandre): assiste au mariage de Victor Hugo, mais ne fut pas
-son témoin, 61-62.
-
- Sa collaboration aux _Lettres champenoises_, au _Conservateur
-littéraire_, au _Mercure du XIXe siècle_, 62 en note.
-
- Fait partie de la _Société des Bonnes Lettres_ et y lit sa _Jeanne
-d'Arc_, 62 en note.
-
- Ses œuvres, 62 en note.
-
-_Souvenirs du baron de Frénilly_, 138-140.
-
-_Souvenirs sur Joseph Napoléon, roi d'Espagne_, par Abel Hugo, 92 en
-note.
-
-Stapfer (Extrait d'une lettre de Prosper Mérimée à Albert), 160 en note.
-
-
-T
-
-_Tablettes romantiques (Les)_, 91 en note.
-
-_Tablettes universelles (Les)_, 144 en note.
-
-Talaru (Le marquis de), ambassadeur à Madrid: ses titres à la faveur
-royale, 139 en note.
-
- Chateaubriand le charge d'une mission assez spéciale auprès du roi
-Ferdinand, 139-140.
-
-Talon (Zoé), par son mariage, comtesse du Cayla, 47 en note, 137, 161
-en note.
-
-_Tambour Robin (Le)_, manuscrit du général Hugo, 14 en note.
-
-Tardieu (M. Pierre), 197 en note.
-
-Thionville (La défense de), par le général Hugo, 16.
-
-_Thionville (Journal historique du blocus de)_, par le général Hugo, 13
-en note, 16, 39, 41.
-
-Thomas y Saêtoni (Marie-Catherine), comtesse de Salcano, veuve Anaclet
-d'Almeg, épouse, à Chabris, le 6 septembre 1821, le général Hugo, 23.
-
- Les liens religieux (?) qu'ils régularisaient ainsi, 26.
-
- Etait, depuis 1816, propriétaire, à Blois, de la maison de la rue du
-Foix chantée par Victor Hugo dans les _Feuilles d'automne_, 24 en note,
-77.
-
- Ses beaux-fils l'ignorent, 26.
-
- Fait donner par le général sur les doigts de Victor comment il s'en
-tire, 38, 39.
-
- Ne le gêne point pour son mariage, 66.
-
- La situation semble se détendre, 66.
-
- Une nouvelle explication entre le père et le fils, 110-111.
-
- Son second veuvage, 191.
-
- Son âpreté, 195.
-
- Elle tire son épingle du jeu et survit trente ans au général Hugo,
-199.
-
- Sa mort (21 avril 1858), les témoins de son décès à l'état civil de
-Blois, 79, 200.
-
-_Tombeaux de Saint-Denis (Les)_, par Abel Hugo, 91 en note.
-
-Toulouse (L'Hôtel), rue du Cherche-Midi, siège du Conseil de guerre et
-habitation de la famille Foucher, 30, 63.
-
-Tour d'Argent (La), à Blois, 152.
-
-_Traité du Mélodrame_, par A. A. A. (Abel Hugo, André Malitourne et
-Ader), 90 en note.
-
-Trébuchet (Sophie), première femme du général Hugo et mère de ses
-enfants, 11, 193, 201-202.
-
- Abandonnée par son mari, comment elle les élève, leur amour pour
-elle, sa mort, 11, 12.
-
- Gêne extrême qui suivit, 180, 181.
-
-Trébuchet (le «malheureux oncle»), 188.
-
-Trébuchet (Le cousin Adolphe), vient à Blois et désire visiter
-Chambord, 99, 100, 101.
-
- Semble y revenir, 128.
-
- Victor Hugo cherche à obtenir une bourse pour un de ses frères, 187.
-
-_Tribune_ (Le journal _La_), de Germain Sarrut, 167 en note.
-
-Trois Clefs (La rue des), à Blois, 152.
-
-
-U
-
-_Un Financier du XVIe siècle_ (Edouard Drumont; _Mon vieux Paris_),
-153 en note.
-
-
-V
-
-Vacquerie (Charles), épouse Léopoldine Hugo, avec qui il se noie à
-Villequier, 142.
-
-Val-de-Grâce (Eugène Hugo transféré au). Il n'y fait qu'un court
-séjour, 94, 96.
-
-Variante des _Amants ennemis_, manuscrit du général Hugo, 14 en note.
-
-_Vengeance de la Madone (La)_, par Abel Hugo, 90 en note.
-
-Vérone (Le Congrès de), 43 en note.
-
-Victor, duc de Bellune, 59.
-
-_Victor Hugo à Gentilly_, par Fernand Bournon, 30.
-
-_Victor Hugo à Guernesey_, par Paul Chenay, 172 en note, 196-197 en
-note.
-
-_Victor Hugo avant 1830_, par Edmond Biré, 20, 23 en note, 26, 55 en
-note, 69 en note, 71 en note, 81 en note, 173, 174 en note.
-
-_Victor Hugo et son père, le général Hugo à Blois_, par Louis Belton,
-7, 14 en note, 22 en note, 169 en note, 193 en note, 195-196 en note.
-
-_Victor Hugo poète civique_, par Raphaël Périé, 79 en note.
-
-_Victor Hugo raconté par un témoin de sa Vie_ (par Mme Victor Hugo),
-10, 29, 30, 47, 48, 61, 90 en note, 144 en note, 157, 173 en note, 179
-en note, 183 en note.
-
-_Vie anecdotique de Monsieur, comte d'Artois, aujourd'hui S. M. Charles
-X, roi de France et de Navarre, depuis sa naissance jusqu'à ce jour_,
-par Abel Hugo, 92 en note.
-
-Viel Castel (comte Horace de): Ses _Mémoires_. Mme du Cayla et le
-vicomte de la Rochefoucauld, 161 en note.
-
- Son jugement sur le vicomte Walsh, 169 en note.
-
-_Vierges de Verdun_ (L'ode: _Les_) obtient en 1819, une amarante
-réservée de l'_Académie des Jeux Floraux_, 20 en note.
-
-_Vierge du Monastère (La)_, par le général Hugo, 14 en note.
-
-Vigny (Alfred de): Sa liaison avec Victor Hugo, 9.
-
- Est témoin de son mariage, 61, 63.
-
- Ses _Poèmes_ paraissent la même année et chez le même éditeur
-(Pélicier, 1822), que les _Odes et Poésies diverses_, 31 en note.
-
- Figure parmi les fondateurs--«les dieux inconnus» spécifiera le
-_Figaro_ de 1829,--de la _Muse française_, 9, 31 en note.
-
- «Malgré ses titres de noblesse et les autres», n'est pas invité au
-sacre de Charles X, 161.
-
- Sa répugnance pour les à-propos rémunérateurs: «il n'avait jamais su
-faire ces choses-là», 162 en note.
-
- Sa Lydia, 162.
-
-Villèle (M. de): son ministère, ses démélés avec Chateaubriand, 33 en
-note, 34 en note, 43 en note, 47 en note, 95, 98, 137.
-
-Violettes (La rue des), à Blois, 152.
-
-_Virginie_, par A. Guiraud, 164 en note.
-
-Vosdey (M.), notaire à Blois, 77 en note.
-
-_Voyage de Paris à Saint-Cloud par mer_, 32.
-
-_Voyage poétique et pittoresque au Mont Blanc et dans la Vallée de
-Chamonix._ Ce qui en est paru, 183.
-
-Vulpian (Alphonse): _Les Français en Espagne_, à-propos, vaudeville en
-collaboration avec Abel Hugo, 1 en note.
-
-
-W
-
-Waldor (Mme Mélanie): comment elle s'accrochait à Paul Foucher; le
-tartre de ses dents, 170 en note.
-
-Walsh (Le vicomte): _Relation du voyage de S. A. R. Madame, duchesse de
-Berry, dans la Touraine, l'Anjou, la Bretagne, la Vendée et le midi de
-la France, en 1828_, 168-169 en note.
-
-Woymouth (La maison des musiciens de), 152.
-
-
-
-
-TABLE DES MATIÈRES
-
-
-I
-
-LA JEUNESSE ET LES DÉBUTS.--Mme HUGO.--LE
-GÉNÉRAL HUGO.--PREMIERS SUCCÈS ACADÉMIQUES.--LE
-_Conservateur littéraire_.--LES _Odes et
-Poésies diverses_.--LA SECONDE FEMME DU GÉNÉRAL:
-MARIE-CATHERINE THOMAS Y SAÊTONI,
-VEUVE ANACLET D'ALMEG. 7
-
-
-II
-
-LES FIANÇAILLES ET LE MARIAGE.--LES LETTRES DE
-VICTOR A SON PÈRE.--LA _Société littéraire de
-Blois_.--UNE PENSION LONGUE A TOUCHER.--LE
-COLONEL LOUIS HUGO.--_La Révolte des Enfers._--UN
-BAN A RACHETER.--UN MARIAGE D'AMOUR. 28
-
-
-III
-
-UN ROMAN EN PARTIE DOUBLE.--LA FOLIE D'EUGÈNE
-HUGO.--LES ARMES DU GÉNÉRAL COMTE HUGO.--«LA
-RECOMMANDATION DE M. DE CLERMONT-TONNERRE».--LA
-MAISON DE LA RUE DU FOIX, A
-BLOIS.--LA GROSSESSE D'ADÈLE HUGO.--LE PAUVRE
-EUGÈNE 68
-
-
-IV
-
-LÉOPOLD HUGO.--SA NAISSANCE.--DES ENNUIS DE
-NOURRICE.--_La Muse française._--LE PETIT
-LÉOPOLD A BLOIS.--LE CRI DE LA MÈRE.--SA
-MORT.--_A l'Ombre d'un Enfant_ 102
-
-
-V
-
-LE CACHET DU GÉNÉRAL.--ODE SUR _la guerre d'Espagne_.--LES
-_Nouvelles Odes_.--LA NÉGLIGENCE
-DE LADVOCAT. LES BONNES DISPOSITIONS
-DU DUC D'ANGOULÊME VIS-A-VIS DU GÉNÉRAL.--LES
-DESSOUS D'UNE DISGRACE: CHATEAUBRIAND ET
-Mme BONI DE CASTELLANE 126
-
-
-VI
-
-LE VOYAGE A BLOIS.--UNE LETTRE DE VICTOR HUGO
-AU DESSINATEUR QUEYROY.--DEUX POÈTES NOMMÉS
-CHEVALIERS DE LA LÉGION D'HONNEUR.--LES SABLES
-DE LA MILTIÈRE.--LE SACRE DE CHARLES X 147
-
-
-VII
-
-L'ODE SUR _le Sacre_.--UNE PROMOTION DÉSIRÉE: LE
-LIEUTENANT GÉNÉRAL COMTE HUGO.--UNE DETTE
-SACRÉE.--CE BON M. DE LA RIVIÈRE.--LE _voyage
-au Mont Blanc et dans la Vallée de Chamonix_.--NAISSANCE
-DE CHARLES-VICTOR HUGO 175
-
-
-VIII
-
-LE GÉNÉRAL HUGO A PARIS.--SA MORT ET SES OBSÈQUES.--UNE
-SUCCESSION DIFFICILE.--UN TAILLEUR
-QUI ENTEND LE PETIT JEU DES INTÉRÊTS.--LA
-VENTE DU MOBILIER, A BLOIS ET A LA MILTIÈRE.--LES
-ŒUVRES DÉDICACÉES DU FILS AU PÈRE.--LA
-MORT DE LA VEUVE D'ALMEG 190
-
-
-IX
-
-INDEX ANALYTIQUE ET ALPHABÉTIQUE 203
-
-
-
-
-_ACHEVÉ D'IMPRIMER_
-
-le vingt-trois décembre mil neuf cent huit
-
-PAR
-
-Ch. COLIN
-
-à Mayenne
-
-pour le
-
-MERCVRE
-
-DE
-
-FRANCE
-
-
-*** END OF THE PROJECT GUTENBERG EBOOK VICTOR HUGO À VINGT ANS ***
-
-Updated editions will replace the previous one--the old editions will
-be renamed.
-
-Creating the works from print editions not protected by U.S. copyright
-law means that no one owns a United States copyright in these works,
-so the Foundation (and you!) can copy and distribute it in the
-United States without permission and without paying copyright
-royalties. Special rules, set forth in the General Terms of Use part
-of this license, apply to copying and distributing Project
-Gutenberg-tm electronic works to protect the PROJECT GUTENBERG-tm
-concept and trademark. Project Gutenberg is a registered trademark,
-and may not be used if you charge for an eBook, except by following
-the terms of the trademark license, including paying royalties for use
-of the Project Gutenberg trademark. If you do not charge anything for
-copies of this eBook, complying with the trademark license is very
-easy. You may use this eBook for nearly any purpose such as creation
-of derivative works, reports, performances and research. Project
-Gutenberg eBooks may be modified and printed and given away--you may
-do practically ANYTHING in the United States with eBooks not protected
-by U.S. copyright law. Redistribution is subject to the trademark
-license, especially commercial redistribution.
-
-START: FULL LICENSE
-
-THE FULL PROJECT GUTENBERG LICENSE
-PLEASE READ THIS BEFORE YOU DISTRIBUTE OR USE THIS WORK
-
-To protect the Project Gutenberg-tm mission of promoting the free
-distribution of electronic works, by using or distributing this work
-(or any other work associated in any way with the phrase "Project
-Gutenberg"), you agree to comply with all the terms of the Full
-Project Gutenberg-tm License available with this file or online at
-www.gutenberg.org/license.
-
-Section 1. General Terms of Use and Redistributing Project
-Gutenberg-tm electronic works
-
-1.A. By reading or using any part of this Project Gutenberg-tm
-electronic work, you indicate that you have read, understand, agree to
-and accept all the terms of this license and intellectual property
-(trademark/copyright) agreement. If you do not agree to abide by all
-the terms of this agreement, you must cease using and return or
-destroy all copies of Project Gutenberg-tm electronic works in your
-possession. If you paid a fee for obtaining a copy of or access to a
-Project Gutenberg-tm electronic work and you do not agree to be bound
-by the terms of this agreement, you may obtain a refund from the
-person or entity to whom you paid the fee as set forth in paragraph
-1.E.8.
-
-1.B. "Project Gutenberg" is a registered trademark. It may only be
-used on or associated in any way with an electronic work by people who
-agree to be bound by the terms of this agreement. There are a few
-things that you can do with most Project Gutenberg-tm electronic works
-even without complying with the full terms of this agreement. See
-paragraph 1.C below. There are a lot of things you can do with Project
-Gutenberg-tm electronic works if you follow the terms of this
-agreement and help preserve free future access to Project Gutenberg-tm
-electronic works. See paragraph 1.E below.
-
-1.C. The Project Gutenberg Literary Archive Foundation ("the
-Foundation" or PGLAF), owns a compilation copyright in the collection
-of Project Gutenberg-tm electronic works. Nearly all the individual
-works in the collection are in the public domain in the United
-States. If an individual work is unprotected by copyright law in the
-United States and you are located in the United States, we do not
-claim a right to prevent you from copying, distributing, performing,
-displaying or creating derivative works based on the work as long as
-all references to Project Gutenberg are removed. Of course, we hope
-that you will support the Project Gutenberg-tm mission of promoting
-free access to electronic works by freely sharing Project Gutenberg-tm
-works in compliance with the terms of this agreement for keeping the
-Project Gutenberg-tm name associated with the work. You can easily
-comply with the terms of this agreement by keeping this work in the
-same format with its attached full Project Gutenberg-tm License when
-you share it without charge with others.
-
-1.D. The copyright laws of the place where you are located also govern
-what you can do with this work. Copyright laws in most countries are
-in a constant state of change. If you are outside the United States,
-check the laws of your country in addition to the terms of this
-agreement before downloading, copying, displaying, performing,
-distributing or creating derivative works based on this work or any
-other Project Gutenberg-tm work. The Foundation makes no
-representations concerning the copyright status of any work in any
-country other than the United States.
-
-1.E. Unless you have removed all references to Project Gutenberg:
-
-1.E.1. The following sentence, with active links to, or other
-immediate access to, the full Project Gutenberg-tm License must appear
-prominently whenever any copy of a Project Gutenberg-tm work (any work
-on which the phrase "Project Gutenberg" appears, or with which the
-phrase "Project Gutenberg" is associated) is accessed, displayed,
-performed, viewed, copied or distributed:
-
- This eBook is for the use of anyone anywhere in the United States and
- most other parts of the world at no cost and with almost no
- restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or re-use it
- under the terms of the Project Gutenberg License included with this
- eBook or online at www.gutenberg.org. If you are not located in the
- United States, you will have to check the laws of the country where
- you are located before using this eBook.
-
-1.E.2. If an individual Project Gutenberg-tm electronic work is
-derived from texts not protected by U.S. copyright law (does not
-contain a notice indicating that it is posted with permission of the
-copyright holder), the work can be copied and distributed to anyone in
-the United States without paying any fees or charges. If you are
-redistributing or providing access to a work with the phrase "Project
-Gutenberg" associated with or appearing on the work, you must comply
-either with the requirements of paragraphs 1.E.1 through 1.E.7 or
-obtain permission for the use of the work and the Project Gutenberg-tm
-trademark as set forth in paragraphs 1.E.8 or 1.E.9.
-
-1.E.3. If an individual Project Gutenberg-tm electronic work is posted
-with the permission of the copyright holder, your use and distribution
-must comply with both paragraphs 1.E.1 through 1.E.7 and any
-additional terms imposed by the copyright holder. Additional terms
-will be linked to the Project Gutenberg-tm License for all works
-posted with the permission of the copyright holder found at the
-beginning of this work.
-
-1.E.4. Do not unlink or detach or remove the full Project Gutenberg-tm
-License terms from this work, or any files containing a part of this
-work or any other work associated with Project Gutenberg-tm.
-
-1.E.5. Do not copy, display, perform, distribute or redistribute this
-electronic work, or any part of this electronic work, without
-prominently displaying the sentence set forth in paragraph 1.E.1 with
-active links or immediate access to the full terms of the Project
-Gutenberg-tm License.
-
-1.E.6. You may convert to and distribute this work in any binary,
-compressed, marked up, nonproprietary or proprietary form, including
-any word processing or hypertext form. However, if you provide access
-to or distribute copies of a Project Gutenberg-tm work in a format
-other than "Plain Vanilla ASCII" or other format used in the official
-version posted on the official Project Gutenberg-tm website
-(www.gutenberg.org), you must, at no additional cost, fee or expense
-to the user, provide a copy, a means of exporting a copy, or a means
-of obtaining a copy upon request, of the work in its original "Plain
-Vanilla ASCII" or other form. Any alternate format must include the
-full Project Gutenberg-tm License as specified in paragraph 1.E.1.
-
-1.E.7. Do not charge a fee for access to, viewing, displaying,
-performing, copying or distributing any Project Gutenberg-tm works
-unless you comply with paragraph 1.E.8 or 1.E.9.
-
-1.E.8. You may charge a reasonable fee for copies of or providing
-access to or distributing Project Gutenberg-tm electronic works
-provided that:
-
-* You pay a royalty fee of 20% of the gross profits you derive from
- the use of Project Gutenberg-tm works calculated using the method
- you already use to calculate your applicable taxes. The fee is owed
- to the owner of the Project Gutenberg-tm trademark, but he has
- agreed to donate royalties under this paragraph to the Project
- Gutenberg Literary Archive Foundation. Royalty payments must be paid
- within 60 days following each date on which you prepare (or are
- legally required to prepare) your periodic tax returns. Royalty
- payments should be clearly marked as such and sent to the Project
- Gutenberg Literary Archive Foundation at the address specified in
- Section 4, "Information about donations to the Project Gutenberg
- Literary Archive Foundation."
-
-* You provide a full refund of any money paid by a user who notifies
- you in writing (or by e-mail) within 30 days of receipt that s/he
- does not agree to the terms of the full Project Gutenberg-tm
- License. You must require such a user to return or destroy all
- copies of the works possessed in a physical medium and discontinue
- all use of and all access to other copies of Project Gutenberg-tm
- works.
-
-* You provide, in accordance with paragraph 1.F.3, a full refund of
- any money paid for a work or a replacement copy, if a defect in the
- electronic work is discovered and reported to you within 90 days of
- receipt of the work.
-
-* You comply with all other terms of this agreement for free
- distribution of Project Gutenberg-tm works.
-
-1.E.9. If you wish to charge a fee or distribute a Project
-Gutenberg-tm electronic work or group of works on different terms than
-are set forth in this agreement, you must obtain permission in writing
-from the Project Gutenberg Literary Archive Foundation, the manager of
-the Project Gutenberg-tm trademark. Contact the Foundation as set
-forth in Section 3 below.
-
-1.F.
-
-1.F.1. Project Gutenberg volunteers and employees expend considerable
-effort to identify, do copyright research on, transcribe and proofread
-works not protected by U.S. copyright law in creating the Project
-Gutenberg-tm collection. Despite these efforts, Project Gutenberg-tm
-electronic works, and the medium on which they may be stored, may
-contain "Defects," such as, but not limited to, incomplete, inaccurate
-or corrupt data, transcription errors, a copyright or other
-intellectual property infringement, a defective or damaged disk or
-other medium, a computer virus, or computer codes that damage or
-cannot be read by your equipment.
-
-1.F.2. LIMITED WARRANTY, DISCLAIMER OF DAMAGES - Except for the "Right
-of Replacement or Refund" described in paragraph 1.F.3, the Project
-Gutenberg Literary Archive Foundation, the owner of the Project
-Gutenberg-tm trademark, and any other party distributing a Project
-Gutenberg-tm electronic work under this agreement, disclaim all
-liability to you for damages, costs and expenses, including legal
-fees. YOU AGREE THAT YOU HAVE NO REMEDIES FOR NEGLIGENCE, STRICT
-LIABILITY, BREACH OF WARRANTY OR BREACH OF CONTRACT EXCEPT THOSE
-PROVIDED IN PARAGRAPH 1.F.3. YOU AGREE THAT THE FOUNDATION, THE
-TRADEMARK OWNER, AND ANY DISTRIBUTOR UNDER THIS AGREEMENT WILL NOT BE
-LIABLE TO YOU FOR ACTUAL, DIRECT, INDIRECT, CONSEQUENTIAL, PUNITIVE OR
-INCIDENTAL DAMAGES EVEN IF YOU GIVE NOTICE OF THE POSSIBILITY OF SUCH
-DAMAGE.
-
-1.F.3. LIMITED RIGHT OF REPLACEMENT OR REFUND - If you discover a
-defect in this electronic work within 90 days of receiving it, you can
-receive a refund of the money (if any) you paid for it by sending a
-written explanation to the person you received the work from. If you
-received the work on a physical medium, you must return the medium
-with your written explanation. The person or entity that provided you
-with the defective work may elect to provide a replacement copy in
-lieu of a refund. If you received the work electronically, the person
-or entity providing it to you may choose to give you a second
-opportunity to receive the work electronically in lieu of a refund. If
-the second copy is also defective, you may demand a refund in writing
-without further opportunities to fix the problem.
-
-1.F.4. Except for the limited right of replacement or refund set forth
-in paragraph 1.F.3, this work is provided to you 'AS-IS', WITH NO
-OTHER WARRANTIES OF ANY KIND, EXPRESS OR IMPLIED, INCLUDING BUT NOT
-LIMITED TO WARRANTIES OF MERCHANTABILITY OR FITNESS FOR ANY PURPOSE.
-
-1.F.5. Some states do not allow disclaimers of certain implied
-warranties or the exclusion or limitation of certain types of
-damages. If any disclaimer or limitation set forth in this agreement
-violates the law of the state applicable to this agreement, the
-agreement shall be interpreted to make the maximum disclaimer or
-limitation permitted by the applicable state law. The invalidity or
-unenforceability of any provision of this agreement shall not void the
-remaining provisions.
-
-1.F.6. INDEMNITY - You agree to indemnify and hold the Foundation, the
-trademark owner, any agent or employee of the Foundation, anyone
-providing copies of Project Gutenberg-tm electronic works in
-accordance with this agreement, and any volunteers associated with the
-production, promotion and distribution of Project Gutenberg-tm
-electronic works, harmless from all liability, costs and expenses,
-including legal fees, that arise directly or indirectly from any of
-the following which you do or cause to occur: (a) distribution of this
-or any Project Gutenberg-tm work, (b) alteration, modification, or
-additions or deletions to any Project Gutenberg-tm work, and (c) any
-Defect you cause.
-
-Section 2. Information about the Mission of Project Gutenberg-tm
-
-Project Gutenberg-tm is synonymous with the free distribution of
-electronic works in formats readable by the widest variety of
-computers including obsolete, old, middle-aged and new computers. It
-exists because of the efforts of hundreds of volunteers and donations
-from people in all walks of life.
-
-Volunteers and financial support to provide volunteers with the
-assistance they need are critical to reaching Project Gutenberg-tm's
-goals and ensuring that the Project Gutenberg-tm collection will
-remain freely available for generations to come. In 2001, the Project
-Gutenberg Literary Archive Foundation was created to provide a secure
-and permanent future for Project Gutenberg-tm and future
-generations. To learn more about the Project Gutenberg Literary
-Archive Foundation and how your efforts and donations can help, see
-Sections 3 and 4 and the Foundation information page at
-www.gutenberg.org
-
-Section 3. Information about the Project Gutenberg Literary
-Archive Foundation
-
-The Project Gutenberg Literary Archive Foundation is a non-profit
-501(c)(3) educational corporation organized under the laws of the
-state of Mississippi and granted tax exempt status by the Internal
-Revenue Service. The Foundation's EIN or federal tax identification
-number is 64-6221541. Contributions to the Project Gutenberg Literary
-Archive Foundation are tax deductible to the full extent permitted by
-U.S. federal laws and your state's laws.
-
-The Foundation's business office is located at 809 North 1500 West,
-Salt Lake City, UT 84116, (801) 596-1887. Email contact links and up
-to date contact information can be found at the Foundation's website
-and official page at www.gutenberg.org/contact
-
-Section 4. Information about Donations to the Project Gutenberg
-Literary Archive Foundation
-
-Project Gutenberg-tm depends upon and cannot survive without
-widespread public support and donations to carry out its mission of
-increasing the number of public domain and licensed works that can be
-freely distributed in machine-readable form accessible by the widest
-array of equipment including outdated equipment. Many small donations
-($1 to $5,000) are particularly important to maintaining tax exempt
-status with the IRS.
-
-The Foundation is committed to complying with the laws regulating
-charities and charitable donations in all 50 states of the United
-States. Compliance requirements are not uniform and it takes a
-considerable effort, much paperwork and many fees to meet and keep up
-with these requirements. We do not solicit donations in locations
-where we have not received written confirmation of compliance. To SEND
-DONATIONS or determine the status of compliance for any particular
-state visit www.gutenberg.org/donate
-
-While we cannot and do not solicit contributions from states where we
-have not met the solicitation requirements, we know of no prohibition
-against accepting unsolicited donations from donors in such states who
-approach us with offers to donate.
-
-International donations are gratefully accepted, but we cannot make
-any statements concerning tax treatment of donations received from
-outside the United States. U.S. laws alone swamp our small staff.
-
-Please check the Project Gutenberg web pages for current donation
-methods and addresses. Donations are accepted in a number of other
-ways including checks, online payments and credit card donations. To
-donate, please visit: www.gutenberg.org/donate
-
-Section 5. General Information About Project Gutenberg-tm electronic works
-
-Professor Michael S. Hart was the originator of the Project
-Gutenberg-tm concept of a library of electronic works that could be
-freely shared with anyone. For forty years, he produced and
-distributed Project Gutenberg-tm eBooks with only a loose network of
-volunteer support.
-
-Project Gutenberg-tm eBooks are often created from several printed
-editions, all of which are confirmed as not protected by copyright in
-the U.S. unless a copyright notice is included. Thus, we do not
-necessarily keep eBooks in compliance with any particular paper
-edition.
-
-Most people start at our website which has the main PG search
-facility: www.gutenberg.org
-
-This website includes information about Project Gutenberg-tm,
-including how to make donations to the Project Gutenberg Literary
-Archive Foundation, how to help produce our new eBooks, and how to
-subscribe to our email newsletter to hear about new eBooks.
diff --git a/old/66834-0.zip b/old/66834-0.zip
deleted file mode 100644
index 5e6ee92..0000000
--- a/old/66834-0.zip
+++ /dev/null
Binary files differ
diff --git a/old/66834-h.zip b/old/66834-h.zip
deleted file mode 100644
index 03ecbbf..0000000
--- a/old/66834-h.zip
+++ /dev/null
Binary files differ
diff --git a/old/66834-h/66834-h.htm b/old/66834-h/66834-h.htm
deleted file mode 100644
index 1f6e849..0000000
--- a/old/66834-h/66834-h.htm
+++ /dev/null
@@ -1,12064 +0,0 @@
-<!DOCTYPE html PUBLIC "-//W3C//DTD XHTML 1.0 Strict//EN"
- "http://www.w3.org/TR/xhtml1/DTD/xhtml1-strict.dtd">
-<html xmlns="http://www.w3.org/1999/xhtml" xml:lang="fr" lang="fr">
- <head>
- <meta http-equiv="Content-Type" content="text/html;charset=utf-8" />
- <meta http-equiv="Content-Style-Type" content="text/css" />
- <title>
- Victor Hugo à vingt ans, by Pierre Dufay&mdash;A Project Gutenberg eBook
- </title>
- <link rel="coverpage" href="images/cover.jpg" />
- <style type="text/css">
-
-body {
- margin-left: 10%;
- margin-right: 10%;
-}
-
- h1,h2,h3,h4 {
- text-align: center; /* all headings centered */
- clear: both;
-}
-
-p {
- margin-top: .51em;
- text-align: justify;
- margin-bottom: .49em;
-}
-
-.p2 {margin-top: 2em;}
-
-hr {
- width: 33%;
- margin-top: 2em;
- margin-bottom: 2em;
- margin-left: 33.5%;
- margin-right: 33.5%;
- clear: both;
-}
-
-hr.chap {width: 65%; margin-left: 17.5%; margin-right: 17.5%;}
-@media print { hr.chap {display: none; visibility: hidden;} }
-
-div.chapter {page-break-before: always;}
-h2.nobreak {page-break-before: avoid;}
-
-p.indent1 {
- text-indent: -2em;
- padding-left: 4em;
-}
-p.indent2 {
- margin-left: 10%;
-}
-
-table {
- margin-left: auto;
- margin-right: auto;
- border-collapse: collapse;
- border-spacing: 0
-}
-
-#tailleur td { border: 1px solid black;}
-
-/*table td.noborder {border: none;}*/
-
-.tdc {text-align: center;}
-
-.pagenum { /* uncomment the next line for invisible page numbers */
- /* visibility: hidden; */
- position: absolute;
- left: 92%;
- font-size: smaller;
- text-align: right;
- font-style: normal;
- font-weight: normal;
- font-variant: normal;
-} /* page numbers */
-
-
-.blockquot {
- margin-left: 5%;
- margin-right: 10%;
-}
-
-.center {text-align: center;}
-
-.smcap {font-variant: small-caps;}
-
-.allsmcap {font-variant: small-caps; text-transform: lowercase;}
-
-/* Footnotes */
-
-.footnote {margin-left: 10%; margin-right: 10%; font-size: 0.9em;}
-
-.footnote .label {position: absolute; right: 84%; text-align: right;}
-
-.fnanchor {
- vertical-align: super;
- font-size: .8em;
- text-decoration:
- none;
-}
-
-/* Poetry */
-.poetry-container {text-align: center;}
-.poetry {text-align: left; margin-left: 5%; margin-right: 5%;}
-/* uncomment the next line for centered poetry in browsers */
-/* .poetry {display: inline-block;} */
-.poetry .stanza {margin: 1em auto;}
-.poetry .verse {text-indent: -3em; padding-left: 3em;}
-/* large inline blocks don't split well on paged devices */
-@media print { .poetry {display: block;} }
-.x-ebookmaker .poetry {display: block;}
-
-
-/* Poetry indents */
-.poetry .indent0 {text-indent: -3em;}
-.poetry .indent12 {text-indent: 3em;}
-.poetry .indent2 {text-indent: -2em;}
-.poetry .indent32 {text-indent: 13em;}
-.poetry .indent4 {text-indent: -1em;}
-.poetry .indent6 {text-indent: 0em;}
-.poetry .indent8 {text-indent: 1em;}
-
-
- </style>
- </head>
-<body>
-
-<div style='text-align:center; font-size:1.2em; font-weight:bold'>The Project Gutenberg eBook of Victor Hugo à vingt ans, by Pierre Dufay</div>
-
-<div style='display:block; margin:1em 0'>
-This eBook is for the use of anyone anywhere in the United States and
-most other parts of the world at no cost and with almost no restrictions
-whatsoever. You may copy it, give it away or re-use it under the terms
-of the Project Gutenberg License included with this eBook or online
-at <a href="https://www.gutenberg.org">www.gutenberg.org</a>. If you
-are not located in the United States, you will have to check the laws of the
-country where you are located before using this eBook.
-</div>
-
-<p style='display:block; margin-top:1em; margin-bottom:0; margin-left:2em; text-indent:-2em'>Title: Victor Hugo à vingt ans</p>
-<p style='display:block; margin-top:0; margin-bottom:1em; margin-left:2em; text-indent:0;'>Glanes romantiques</p>
-
-<div style='display:block; margin-top:1em; margin-bottom:1em; margin-left:2em; text-indent:-2em'>Author: Pierre Dufay</div>
-
-<div style='display:block; margin:1em 0'>Release Date: November 28, 2021 [eBook #66834]</div>
-
-<div style='display:block; margin:1em 0'>Language: French</div>
-
-<div style='display:block; margin:1em 0'>Character set encoding: UTF-8</div>
-
-<div style='display:block; margin-left:2em; text-indent:-2em'>Produced by: Laurent Vogel, Pierre Lacaze and the Online Distributed Proofreading Team at https://www.pgdp.net (This file was produced from images generously made available by The Internet Archive/Canadian Libraries)</div>
-
-<div style='margin-top:2em; margin-bottom:4em'>*** START OF THE PROJECT GUTENBERG EBOOK VICTOR HUGO À VINGT ANS ***</div>
-
-
-<h1>VICTOR HUGO A VINGT ANS</h1>
-
-
-<hr class="chap x-ebookmaker-drop" />
-
-<div class="chapter">
-<h2 class="nobreak" id="DU_MEME_AUTEUR"><i>DU MEME AUTEUR</i></h2>
-</div>
-
-
-<table summary="MEME_AUTEUR" id="MEME_AUTEUR">
-<tr><td><span class="smcap">Un chapitre inédit de l'Histoire du Costume.&mdash;Le<br />
-Pantalon féminin.</span> Préface d'Armand Silvestre<br />
-(Ch. Carrington) </td><td> 1 vol.</td></tr>
-
-<tr><td><i>Etude iconographique sur Ronsard.</i> <span class="smcap">Le Portrait,<br />
-le buste et l'épitaphe de Ronsard au<br />
-musée de Blois</span> (H. Champion) </td><td> 1 vol.</td></tr>
-
-<tr><td><span class="smcap">Le Tombeau de Jean de Morvillier et les<br />
-Pleureuses de Germain Pilon</span> (H. Champion) </td><td> 1 vol.</td></tr>
-
-<tr><td><i>Sous presse.</i></td></tr>
-
-<tr><td><span class="smcap">Napoléon en Loir-et-Cher.</span> <i>Blois, 3 avril,<br />
-13 août 1808. Vendôme, 14 août, 30 octobre<br />
-1808, 22 janvier 1809.</i>&mdash;<span class="smcap">Les Gardes<br />
-d'honneur.</span></td></tr>
-</table>
-
-<hr class="chap x-ebookmaker-drop" />
-
-<div class="chapter">
-<p><span class="pagenum" id="Page_3">[Pg 3]</span></p>
-
-<h2 class="nobreak" id="PIERRE_DUFAY">PIERRE DUFAY</h2>
-</div>
-
-<hr class="chap x-ebookmaker-drop" />
-<h1>Victor Hugo</h1>
-
-<h1>à vingt ans</h1>
-
-
-<h3>&mdash;<i>GLANES ROMANTIQUES</i>&mdash;</h3>
-
-<h4>PARIS</h4>
-
-<h4>MERCVRE DE FRANCE</h4>
-
-<h4>XXVI, RVE DE CONDÉ, XXVI</h4>
-
-<h4>MCMIX</h4>
-
-<hr class="chap x-ebookmaker-drop" />
-
-<p>JUSTIFICATION DU TIRAGE:</p>
-
-<p>Droits de reproduction et de traduction réservés pour tous pays.</p>
-
-<hr class="chap x-ebookmaker-drop" />
-
-
-<h3>A</h3>
-
-<h3>MONSIEUR LÉON SÉCHÉ,</h3>
-
-<p class="center"><i>en témoignage de haute et de vive sympathie</i>.</p>
-<hr class="chap x-ebookmaker-drop" />
-
-<div class="chapter">
-<p><span class="pagenum" id="Page_7">[Pg 7]</span></p>
-
-<h2 class="nobreak" id="I">I</h2>
-</div>
-
-<p>La Jeunesse et les débuts.&mdash;M<sup>me</sup> Hugo.&mdash;Le général
-Hugo.&mdash;Premiers succès académiques.&mdash;Le
-<i>Conservateur littéraire</i>.&mdash;Les <i>Odes et Poésies diverses</i>.&mdash;La
-seconde femme du Général: Marie-Catherine
-Thomas y Saëtoni, veuve Anaclet d'Almeg.</p>
-
-
-<p class="p2">La Bibliothèque de Blois, assez pauvre en
-manuscrits, a la bonne fortune de posséder une
-quarantaine de lettres autographes de Victor
-Hugo à son père, le général Hugo.</p>
-
-<p>Elles ont trouvé place par extraits dans le
-tome premier de la <i>Correspondance</i> de Victor
-Hugo<a id="FNanchor_1" href="#Footnote_1" class="fnanchor">[1]</a> et ont fourni à M. Louis Belton, avocat
-à Blois, matière à une fort attachante étude:
-<i>Victor Hugo et son Père, le général Hugo à
-Blois</i><a id="FNanchor_2" href="#Footnote_2" class="fnanchor">[2]</a>.</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_1" href="#FNanchor_1" class="label">[1]</a> <span class="smcap">Victor Hugo</span>: <i>Correspondance, 1815-1835</i>.
-Paris, Calmann-Lévy, 1896; in-8º de 383 pp. <i>Lettres au général
-Hugo</i>, pp. 166-215.</p>
-
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_2" href="#FNanchor_2" class="label">[2]</a> <span class="smcap">Louis Belton</span>: <i>Victor Hugo et son père, le général Hugo</i>
-à Blois, d'après les lettres de Victor Hugo conservées à la Bibliothèque
-de Blois et divers documents inédits.</p>
-
-<p>Publiée d'abord dans le tome XVI des <i>Mémoires de la Société
-des Sciences et Lettres de Loir-et-Cher</i>, pp. 9-85, cette étude a
-été l'objet d'un élégant tirage à part. Blois, Typ. et Lith. C.
-Migault et C<sup>ie</sup>, 1902, in-8º de 81 pp.</p>
-
-<p>Cette étude fort bien faite a été souvent mise à contribution
-au cours de ce travail. Des notes, que je ferai suivre des initiales
-L. B., y ont, même, été textuellement empruntées.</p>
-
-</div>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_8">[Pg 8]</span></p>
-
-<p>Embrassant une période de quatre ans,&mdash;la
-première est du 4 juillet 1822 et la dernière du
-4 novembre 1826,&mdash;ces lettres offrent le très
-vif intérêt d'avoir été écrites par le poète de
-vingt à vingt-quatre ans, à la veille et au lendemain
-de son mariage. Ainsi, assistons-nous aux
-joies initiales et aux premiers chagrins du ménage,
-ce pendant que paraît et s'épuise la première
-édition des <i>Odes et Poésies diverses</i> et que
-des cendres du <i>Conservateur littéraire</i> ne tardera
-pas à éclore la <i>Muse française</i>.</p>
-
-<p>L'<i>Histoire du Romantisme</i> de Gautier&mdash;et enthousiasma-t-elle
-nos quinze ans, appareillant
-nos curiosités en partance vers les floraisons
-inconnues et magiques de Baudelaire!&mdash;ne parle
-pour ainsi dire que de la seconde période déjà
-du Romantisme: Petrus Borel, le lycanthrope,
-farouche et énigmatique, Jehan du Seigneur,
-Augustus Mac-Keat, Philothée O'Neddy, chacun
-a sa façon de porter le gilet rouge. Cette correspondance,<span class="pagenum" id="Page_9">[Pg 9]</span>
-au contraire, nous ramène aux temps
-héroïques de la nouvelle école.</p>
-
-<p>Ces dates de 1822 et de 1823 évoquent non
-point ces satellites qui lors de la représentation
-d'<i>Hernani</i> commençaient à graviter, «grandiloques
-et bousingots», autour de l'astre fulgurant
-qu'était Hugo, mais les ouvriers de la première
-heure, anciens collaborateurs du <i>Conservateur
-littéraire</i>, créateurs de la <i>Muse</i> de demain.</p>
-
-<p>Alfred de Vigny, tôt maître de son instrument,
-atteint déjà à la sereine magnificence de ses
-poèmes. Plus tard, un froid pourra se produire
-entre Hugo et lui, mais à ce moment, leur affection
-semble sincère et étroite; le chantre d'<i>Eloa</i>
-sera le témoin de Victor, lors de son mariage
-et sa «tour d'ivoire» n'est point tellement éloignée
-de la terre, qu'il ne soit des fondateurs du
-nouveau recueil.</p>
-
-<p>Le souci de son exclusive réputation et l'ennui
-de participer aux frais de la publication semblent
-en avoir éloigné Lamartine, dont les <i>Méditations</i>
-venaient de consacrer le nom. Il ne devait pas
-tarder, d'ailleurs, à y être bientôt malmené.</p>
-
-<p>Hugo et Lamartine semblent, en vérité, s'observer
-plutôt que s'aimer. Le Cygne de Saint-Point
-se préoccupait, avant tout, de lui-même,
-puis, sa nature paraissait répugner à la collectivité
-d'un effort, ce par quoi se traduit toute<span class="pagenum" id="Page_10">[Pg 10]</span>
-école littéraire ou artistique. Malgré son singulier
-éclectisme, on peut dire que la <i>Muse française</i>
-ne fut jamais la sienne.</p>
-
-<p>Mais à côté de la mer de Sorrente et de son
-«flot hexamètre», eût spécifié Corbière, que
-de talents se dessinaient et donnaient alors des
-espérances de succès et de gloire: Guiraud,
-Gaspard de Pons, camarade de Vigny à la Garde
-royale, Adolphe de Saint-Valry, moins euphoniquement
-Souillard dans la vie privée et châtelain
-à Montfort-l'Amaury, le toulousain Jules
-de Rességuier et tant d'autres, injustes oubliés
-de la grande critique, dont les murmures de
-l'Anio n'ont pas empêché l'implacable Léthé de
-submerger les noms.</p>
-
-<p>Elles sont contemporaines de cette génération
-et la rappellent, ces lettres. Souvent, elles complètent,
-et rectifient parfois, les souvenirs de
-jeunesse dictés par Olympio à sa femme, dans
-<i>Victor Hugo raconté par un Témoin de sa Vie</i><a id="FNanchor_3" href="#Footnote_3" class="fnanchor">[3]</a>.</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_3" href="#FNanchor_3" class="label">[3]</a> Édition consultée: <i>Victor Hugo raconté par un Témoin
-de sa Vie</i>, avec œuvres inédites de Victor Hugo, entre autres
-un drame en trois actes: <i>Inez de Castro</i>. Paris, A. Lacroix,
-Verbœckhoven et C<sup>ie</sup>, 1867, 2 in-12 de 376; 419 pp.</p>
-
-</div>
-
-<p>Le grand homme aimait trop la légende pour
-n'en point créer autour de lui quelques-unes,
-surtout lorsqu'elles faisaient bien et prêtaient à<span class="pagenum" id="Page_11">[Pg 11]</span>
-antithèse. D'où le père bonapartiste et la mère
-vendéenne.</p>
-
-<p>La gloire claironnante du fils a pu faire négliger
-assez communément celle, assez restreinte,
-du père, le «héros au sourire si doux<a id="FNanchor_4" href="#Footnote_4" class="fnanchor">[4]</a>», et ses
-<i>Mémoires</i>: il ne messied point de le mieux connaître<a id="FNanchor_5" href="#Footnote_5" class="fnanchor">[5]</a>.</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_4" href="#FNanchor_4" class="label">[4]</a> <i>La Légende des Siècles: Après la Bataille.</i></p>
-
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_5" href="#FNanchor_5" class="label">[5]</a> <i>Mémoires du général Hugo</i>, gouverneur de plusieurs provinces
-et aide-major général des armées en Espagne. Paris,
-Ladvocat, 1823, 3 in-8º de 175-292, CII; 388 et 480 pp.</p>
-
-<p>Ces Mémoires «contenant l'Histoire abrégée des guerres de
-la Révolution française depuis 1792 jusqu'en 1815, et notamment
-les campagnes des armées du Rhin, de la Vendée, d'Italie,
-d'Espagne», et la relation des deux sièges de Thionville,
-sont précédés de <i>Mémoires inédits sur la guerre de Vendée</i>,
-par le général Aubertin.</p>
-
-<p>Un <i>Précis historique</i>, dû à Abel Hugo, <i>des Événements qui
-ont conduit Joseph Napoléon sur le trône d'Espagne</i> sert d'introduction
-à la deuxième partie des <i>Mémoires du général Hugo</i>,
-(T. II; pp. V-CII).</p>
-
-</div>
-
-<p>Dans son autobiographie, les souvenirs d'enfance
-et de jeunesse de Victor Hugo débordent
-d'affection et de reconnaissance,&mdash;c'était justice,&mdash;pour
-sa mère, cette Sophie Trébuchet,
-épousée, en 1796, par le général, alors simple
-capitaine et qui devait être si parfaite et si indulgente
-pour ses enfants, lorsqu'une aventurière
-corse, plus tard épousée, aurait fait abandonner<span class="pagenum" id="Page_12">[Pg 12]</span>
-à leur père le domicile conjugal et la vie
-commune.</p>
-
-<p>La silhouette du général apparaît, au contraire,
-au second plan seulement, comme effacée,
-et ne prend corps qu'au moment où elle
-prête matière à une antithèse connue et souvent
-répétée.</p>
-
-<p>Les enfants semblent avoir pris depuis longtemps
-parti contre leur père, insoucieux, d'ailleurs,
-de la pension qu'il leur devrait servir, et
-entre Victor et le général, cela a tout l'air d'une
-réconciliation.</p>
-
-<p>Ils ne se connaissaient pas ou si peu.</p>
-
-<p>Les lettres de Victor Hugo conservées à la
-Bibliothèque de Blois, sur ce point comme sur
-d'autres, remettent singulièrement les choses au
-point. L'éloignement entre le père et ses fils
-était plutôt matériel et ceux-ci de savoir fort
-bien lui réclamer leurs mois de pension, quand
-ils se faisaient trop attendre.</p>
-
-<p>Elles ne sont postérieures que de dix-huit mois
-à la mort de M<sup>me</sup> Hugo, ce déchirant chagrin
-pour Abel, Eugène et Victor, et d'un an à peine
-au second mariage qu'alla perpétrer, presque en
-cachette, le général dans l'Indre et, cependant,
-elles sont empreintes d'une attention respectueuse
-et continue du fils vis-à-vis du père. Elles
-ne sont même pas exemptes d'une certaine tendresse.<span class="pagenum" id="Page_13">[Pg 13]</span>
-On la désirerait sans doute plus simple
-et moins apprêtée, mais n'y avait-il pas entre
-eux le souvenir de leur mère et la présence de
-«l'Intruse», cette veuve Anaclet d'Almet, comtesse
-de Salcano, auquel le vieux brave n'avait
-pas craint d'associer sa vie.</p>
-
-<p>Quant aux choses de l'esprit, loin de les haïr,
-le général les aimait fort, et, dans sa retraite
-anticipée, avait conservé pour elles un goût
-très prononcé<a id="FNanchor_6" href="#Footnote_6" class="fnanchor">[6]</a>.</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_6" href="#FNanchor_6" class="label">[6]</a> Outre ses <i>Mémoires</i>, on doit au général Hugo:</p>
-
-<p><i>Coup d'œil militaire sur la manière d'escorter et de défendre
-les convois et sur les moyens de diminuer la fréquence des
-convois et d'en assurer la marche: suivi d'un mot sur le pillage.</i></p>
-
-<p>Paris, 1796, in-12.</p>
-
-<p>Ces considérations ont été jointes au tome I<sup>er</sup> des <i>Mémoires
-du général Hugo</i>, pp. 209-255.</p>
-
-<p><i>Mémoires sur les moyens de suppléer à la traite des nègres
-par des individus libres, et d'une manière qui garantisse pour
-l'avenir la sûreté des colons et la dépendance des colonies.</i></p>
-
-<p>(Publié sous le pseudonyme de Genty, cet ouvrage parut à
-Blois, 1818, in-8º).</p>
-
-<p><i>Journal historique du blocus de Thionville en 1814, et de
-Thionville, Sierck et Rodemack en 1815, contenant quelques
-détails sur le siège de Longwy</i>; rédigé sur des rapports et
-mémoires communiqués par M. A.-A. M***, ancien officier
-d'état-major au gouvernement de Madrid.</p>
-
-<p>Blois, 1819, in-8º.</p>
-
-<p><i>L'Aventure tyrolienne</i>, par Sigisbert (roman).</p>
-
-<p>Paris, 1826, 3 in-12.</p>
-
-<p>(Est-ce à ce roman que, sous un autre titre, faisait allusion
-Méry dans sa conversation avec les Goncourt: «Méry nous
-raconte la vente qu'il conclut au prix de 600 francs, d'un roman
-du général Hugo, le père de Victor Hugo, qui s'appelait la
-<span class="smcap">Vierge du Monastère</span>.» (<i>Journal des Goncourt</i>, tome II, 1862-1865,
-Paris, Charpentier, 1887, in-12; 18 mai 1864, p. 198). Méry
-était en effet revenu à Paris en 1824.</p>
-
-<p>Peu de temps avant sa mort, en 1827, le général Hugo avait
-tenté d'organiser une souscription pour la publication d'un
-ouvrage demeuré inédit.</p>
-
-<p>Prospectus de l'ouvrage intitulé: <i>Des grands moyens accessoires
-de défense et de conservation aujourd'hui indispensables
-aux places fortes, aux armées, aux colonies et aux États qui
-les possèdent</i>.</p>
-
-<p>Paris, 1827, in-8º.</p>
-
-<p>Enfin, il laissait un certain nombre de manuscrits dont
-M. Louis Belton a relevé les titres dans l'inventaire établi après
-son décès:</p>
-
-<p>«La duchesse d'Alba (1820).</p>
-
-<p>«Le tambour Robin (1823).</p>
-
-<p>«L'Ermite (ou le Solitaire) du Lac.</p>
-
-<p>«L'épée de Brennus.</p>
-
-<p>«Perrine, ou la nouvelle Nina, anecdote napolitaine.</p>
-
-<p>«L'Intrigue de Cour, comédie en trois actes.</p>
-
-<p>«La Permission, anecdote.</p>
-
-<p>«Variante des Amants ennemis (1824).</p>
-
-<p>«Joseph, ou l'Enfant trouvé (1825).</p>
-
-<p>«Essai complémentaire sur le commandement des places de
-guerre et autres.</p>
-
-<p>«Minutes (antérieures à 1826) de la défense des nations, et
-de leurs grands intérêts maritimes et coloniaux.</p>
-
-<p>«Enfin le général préparait un ouvrage, et il avait préparé
-des notes sur les pensions des veuves de militaires.»</p>
-
-<p>(<span class="smcap">Louis Belton</span>: <i>Victor Hugo et son père, le général Hugo, à
-Blois</i>, p. 19).</p>
-
-</div>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_14">[Pg 14]</span></p>
-
-<p>Les craintes qu'inspirait deux ans plus tôt
-la collaboration d'Eugène et de Victor au <i>Conservateur
-littéraire</i>,&mdash;n'allaient-ils point négliger<span class="pagenum" id="Page_15">[Pg 15]</span>
-par trop leurs études de droit<a id="FNanchor_7" href="#Footnote_7" class="fnanchor">[7]</a>?&mdash;semblent évanouies.
-Il ne leur tient pas rigueur d'avoir préféré
-l'incertaine fortune des lettres à l'avenir
-réputé sûr de Polytechnique, ce rêve de tous les
-parents de province et même de Paris.</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_7" href="#FNanchor_7" class="label">[7]</a> M. Émile Paul, dans le <i>Catalogue de la Bibliothèque
-romantique</i> de M. J. Noilly (Paris, A. Labitte, 1886), fournit
-à ce sujet la curieuse note que voici:</p>
-
-<p>«<i>Lettre autographe</i> du général Hugo, père du poète, au doyen
-de la Faculté de droit de Paris; Blois, le 28 avril 1820, 1 p. 1/2
-in-4º. Il s'informe auprès du doyen de la Faculté de droit de
-Paris si Eugène et Victor Hugo suivent leurs cours. Il craint
-qu'une entreprise littéraire dont il a entendu parler (le <i>Conservateur
-littéraire</i>) n'absorbe leur argent et ne les détourne de
-leurs études.»</p>
-
-</div>
-
-<p>Les débuts de Victor étaient, au reste, assez
-glorieux pour le rassurer sur ce point. Nul besoin
-d'employer vis-à-vis de lui le verbe comminatoire.</p>
-
-<p>Les délassements intellectuels n'étaient point
-étrangers à l'ancien défenseur de Thionville: il
-les aimait.</p>
-
-<p>Une seule chose aurait pu l'inquiéter peut-être:
-la détresse morale d'Eugène..., il ne pouvait
-la soupçonner.</p>
-
-<p>Le pauvre garçon était déjà bizarre, avant que
-d'être fou.</p>
-
-<p>La politique ne semblait point davantage devoir
-les séparer. Si le général Hugo devait de la<span class="pagenum" id="Page_16">[Pg 16]</span>
-reconnaissance au roi Joseph, il n'avait jamais
-eu beaucoup à se louer de Napoléon. Maréchal
-de camp des armées du roi d'Espagne depuis
-le 20 août 1809, à peine si, à sa rentrée en France,
-en juillet 1813, l'Empereur lui avait reconnu le
-grade de major dans l'armée française. Comme
-tel, il avait été appelé, le 9 janvier suivant, à
-défendre Thionville contre les troupes alliées.</p>
-
-<p>L'on sait ce que cette défense de quatre-vingt-huit
-jours&mdash;il la devait renouveler en 1815&mdash;comporta
-d'héroïsme et d'intelligence. Le général
-en a écrit le <i>Journal</i>, et, tout en le mettant
-en demi-solde, Louis XVIII, loin de lui tenir rigueur,
-lui avait auparavant accordé la croix de
-chevalier de l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis
-(1<sup>er</sup> novembre 1814) et le grade de maréchal
-de camp des armées françaises (21 novembre
-1814), pour prendre rang à la date de sa
-rentrée en France, 11 septembre 1813.</p>
-
-<p>Quelques mois plus tard, le général était ainsi
-qu'un de ses frères, le colonel Louis-Joseph,
-promu par la même ordonnance, au grade d'officier
-de la Légion d'honneur<a id="FNanchor_8" href="#Footnote_8" class="fnanchor">[8]</a>.</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_8" href="#FNanchor_8" class="label">[8]</a> Ordonnance du 14 février 1815 (<i>Moniteur universel</i>, 19 février
-1815).</p>
-
-</div>
-
-<p>Sauf un commandement actif, il n'avait donc
-pas à en vouloir trop aux Bourbons, et son bonapartisme,<span class="pagenum" id="Page_17">[Pg 17]</span>
-pour le moins douteux<a id="FNanchor_9" href="#Footnote_9" class="fnanchor">[9]</a>, n'avait
-point à s'offusquer du royalisme ardent, alors
-si bien porté, dont témoignaient ses fils et dont
-ils firent montre dans le <i>Conservateur littéraire</i><a id="FNanchor_10" href="#Footnote_10" class="fnanchor">[10]</a>.</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_9" href="#FNanchor_9" class="label">[9]</a> Lettre à M. le Comte Roger de Damas, gouverneur pour
-le Roi, à Nancy:</p>
-
-<p>
-Thionville, le 18 avril 1814.<br />
-<br />
-Monsieur le Comte,<br />
-</p>
-
-<p>La brave garnison que je commande, mon conseil de défense
-et moi, avons unanimement adhéré le 14 aux actes du Sénat.</p>
-
-<p>Enfermés pendant quatre-vingt-huit jours dans cette forteresse,
-nous y avons été fidèles à l'oriflamme de l'honneur:
-c'est vous rappeler celui d'Henri IV.</p>
-
-<p>En combattant nous n'avons pas attendu les éloges des hommes;
-l'amour sacré de la patrie nous animait. Que le bon
-prince qui vient régner sur nous daigne sourire à notre constance,
-et nous en aurons reçu le prix. Nous avons été fidèles
-et loyaux sous l'Empereur; le serment qui nous enchaîne au
-roi Louis XVIII est la garantie que nous le serons également
-sous lui. Donnez à cet auguste monarque de la confiance dans
-sa brave garnison de Thionville; elle y répondra noblement,
-elle saura mourir pour sa gloire et pour son service.</p>
-
-<p>Je vous prie, etc.</p>
-
-<p>
-Le général Hugo.<br />
-</p>
-
-<p>(<i>Mémoires du général Hugo</i>, tome III, notes et pièces justificatives,
-p. 467).</p>
-
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_10" href="#FNanchor_10" class="label">[10]</a> <i>Le Conservateur littéraire.</i> A Paris, chez Anthe. Boucher,
-imprimeur-éditeur, rue des Bons-Enfants, nº 34.</p>
-
-<p>Décembre 1819-mars 1821; 30 livraisons formant 3 volumes
-in-8º.</p>
-
-<p>En épigraphe, au-dessous du titre, à partir de la seconde
-livraison:</p>
-
-<div class="poetry-container">
-<div class="poetry">
- <div class="stanza">
- <div class="verse indent2">... Fungar vice cotis acutum</div>
- <div class="verse indent0">Reddere quæ ferrum valet, exsors ipsa secandi.</div>
- </div>
-</div>
-</div>
-
-<p>(<span class="smcap">Hor.</span>)</p>
-
-<p>Il faut lire en quels termes le brave M. Agier, qui, en 1816,
-avait été président des <i>Francs régénérés</i>, encourageait dans
-le <i>Conservateur</i>, dont le <i>Conservateur littéraire</i> cuidait être le
-supplément, les débuts de ses jeunes confrères:</p>
-
-<p>«Il y a dans cette honorable entreprise quelque chose de
-plus intéressant, de plus touchant encore, c'est son motif, dont
-MM. Hugo, que nous n'avons point l'avantage de connaître,
-nous pardonneront de révéler ici le secret. L'éducation de ces
-intéressants jeunes gens a été dirigée par une mère distinguée,
-qui a pensé de bonne heure que de bons principes et des talents
-formaient la seule fortune qui pût être à l'abri des révolutions,
-la seule arme avec laquelle on pût ne pas se défendre
-de l'envie, de la calomnie, mais la braver. Maintenant, fils reconnaissants,
-ils essaient d'acquitter une dette aussi sacrée que
-douce. Ils doivent à leur mère une seconde vie: ils veulent
-soutenir, embellir la sienne; et pour y parvenir, ils unissent
-la fraternité du talent à la fraternité du sang. Heureux jeunes
-gens d'avoir une mère qui ait senti le prix de l'éducation! Heureuse
-mère de voir ainsi couronner ses soins! Outre l'utilité
-et la bonne rédaction du <i>Conservateur littéraire</i>, c'est donc la
-piété filiale et maternelle qui le recommande à tous les amis des
-lettres et du bien....» (<i>Le Conservateur</i>, tome VI, 1820,
-p. 465). Ce passage a été reproduit par M. Ch.-M. Des Granges
-dans son très intéressant volume: <i>La Presse Littéraire sous
-la Restauration</i> dont nous avons souvent mis à profit la précieuse
-documentation.</p>
-
-<p>M. Agier ne se contentait point d'être pompier; en mars 1815
-il avait troqué sa robe de substitut du procureur général, pour
-l'uniforme de capitaine d'une compagnie de volontaires royaux!</p>
-
-<p>Quant au légitimisme ultra du <i>Conservateur littéraire</i>, la disparition
-de son aîné, en 1820, ne l'affaiblit en rien, et dans la
-préface du tome II (avril 1820), les «intéressants jeunes gens»,
-que louait si fort M. Agier, de clamer sur le mode majeur leurs
-opinions:</p>
-
-<p>«Nous continuerons donc de servir autant qu'il sera en nous
-le trône et la littérature; trop heureux si nous pouvons ranimer
-le goût des lettres et éveiller de jeunes talents; plus heureux
-encore, si nous pouvons propager le royalisme et convertir
-aux saines doctrines de généreux caractères!.....</p>
-
-<p>«Enfin, puisque notre redoutable aîné, le <i>Conservateur</i>, a
-cessé de paraître, nous promettons de conserver intact l'héritage
-de saints principes qu'il nous a légués avec son titre;
-nous espérons que ses honorables rédacteurs reconnaîtront
-entre eux et nous une confraternité, sinon de talent, du moins
-de zèle et d'opinions; et nous croyons dire assez quel haut
-prix nous attachons à ce titre de royalistes, en ajoutant que
-cette seconde confraternité ne nous paraît pas moins glorieuse
-que la première.»</p>
-
-<p>Cf: Ch.-M. <span class="smcap">Des Granges</span>: <i>Le Romantisme et la Critique.&mdash;La
-Presse littéraire sous la Restauration</i>, 1815-1830. Paris, Société
-du Mercure de France, 1907, in-8º, de 386 pp.</p>
-
-</div>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_18">[Pg 18]</span></p>
-
-<p>De ses trois fils, Victor était, comme on le
-sait, le plus jeune, Abel étant né à Paris le<span class="pagenum" id="Page_19">[Pg 19]</span>
-15 novembre 1798 et Eugène à Nancy, le 29 fructidor
-an VIII (16 septembre 1800).</p>
-
-<p>Après avoir fait partie des pages du roi Joseph,
-ancien officier d'état-major à quinze ans! Abel
-était venu retrouver ses frères. Ils avaient mis
-leurs jeux, puis leurs travaux en commun. Si en
-1822 Victor Hugo connaissait déjà la gloire, par
-deux mentions à l'Académie française<a id="FNanchor_11" href="#Footnote_11" class="fnanchor">[11]</a> et par<span class="pagenum" id="Page_20">[Pg 20]</span>
-le lis et l'amarante d'or de l'Académie des Jeux
-Floraux, qui, le 28 août 1820, l'avait nommé
-maître ès jeux floraux<a id="FNanchor_12" href="#Footnote_12" class="fnanchor">[12]</a>, sans parler des <i>Odes
-et Poésies diverses</i> qui venaient de paraître<a id="FNanchor_13" href="#Footnote_13" class="fnanchor">[13]</a>.<span class="pagenum" id="Page_21">[Pg 21]</span>
-Abel et Eugène avaient glané, eux aussi, quelques
-lauriers académiques: Abel devait être
-couronné, en décembre 1822, par la Société
-d'Émulation de Cambrai, pour son <i>Ode sur la
-bataille de Denain</i><a id="FNanchor_14" href="#Footnote_14" class="fnanchor">[14]</a> et Eugène avait déjà obtenu,
-en 1818 et en 1819, un souci réservé et
-une mention des Jeux Floraux, pour une <i>Ode
-sur la mort du duc d'Enghien</i><a id="FNanchor_15" href="#Footnote_15" class="fnanchor">[15]</a> et une autre
-sur celle de <i>S. A. R. Louis-Joseph de Bourbon,
-prince de Condé</i>.</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_11" href="#FNanchor_11" class="label">[11]</a> Victor Hugo avait, on le sait, obtenu en 1817, à l'âge de
-quinze ans, une neuvième mention pour le sujet, mis au concours
-le 5 avril 1815, durant les Cent-Jours, par la seconde
-classe de l'Institut impérial pour le prix de poésie: <i>Le bonheur
-que procure l'étude dans toutes les situations de la vie.</i></p>
-
-<p>La pièce de Victor Hugo, inscrite sous le nº 15, avait pour
-épigraphe ce vers d'Ovide:</p>
-
-<div class="poetry-container">
-<div class="poetry">
- <div class="stanza">
- <div class="verse indent0"><i>At mihi jam puero cœlestia sacra placebant.</i></div>
- </div>
-</div>
-</div>
-
-<p>Deux ans plus tard, en 1819, il avait obtenu une nouvelle
-mention, ayant, cette fois, traité comme sujet de concours:
-<i>Avantages de l'enseignement mutuel.</i></p>
-
-<p>Des fragments de ce discours ont été publiés par Victor
-Hugo dans <i>Littérature et Philosophie mêlées</i>.</p>
-
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_12" href="#FNanchor_12" class="label">[12]</a> M. Edmond Biré a relevé dans son <i>Victor Hugo avant 1830</i>
-(Paris, Jules Gervais; Nantes, Emile Grimaud, 1883, in-12 de
-533 pages) la liste des succès du poète aux Jeux Floraux:</p>
-
-<p>1819.&mdash;<i>Les Derniers Bardes</i>; mention.</p>
-
-<p><i>Les Vierges de Verdun</i>; amarante réservée.</p>
-
-<p><i>Le Rétablissement de la Statue de Henri IV</i>; lis d'or.</p>
-
-<p>1820.&mdash;<i>Moïse sur le Nil</i>; amarante d'or réservée.</p>
-
-<p>Par lettre du 28 avril, Victor Hugo avait été nommé <i>maître
-ès jeux floraux</i>, et proclamé tel dans la séance du 3 mai suivant.</p>
-
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_13" href="#FNanchor_13" class="label">[13]</a> <i>Odes et Poésies diverses.</i> Paris, Pélicier, libraire, place du
-Palais-Royal, nº 243, 1822.</p>
-
-<p>Très médiocre comme édition, ce recueil contenait, outre les
-premières odes: <i>Raymond d'Ascoli</i>, élégie; <i>Les Deux Ages</i>,
-idylle; <i>Les Derniers Bardes</i>, poème, qui légitimaient la seconde
-partie du titre du volume, et disparurent avec elle, en 1828,
-de l'édition définitive.</p>
-
-<p>Envoyés au concours de l'Académie des Jeux Floraux, en
-1819, où ils n'obtinrent qu'une mention, publiés ensuite dans
-le <i>Conservateur littéraire</i>, <i>Les Derniers Bardes</i> devaient prendre
-place, plus tard, dans <i>Victor Hugo raconté par un Témoin
-de sa Vie</i>.</p>
-
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_14" href="#FNanchor_14" class="label">[14]</a> «Le prix de poésie a été décerné à M. Abel Hugo, pour
-une ode sur la bataille de Denain». (Le <i>Moniteur universel</i>,
-11 décembre 1823).</p>
-
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_15" href="#FNanchor_15" class="label">[15]</a> C'est là, avec les <i>Stances à Thaliarque</i>, traduites d'Horace,
-la seule pièce de vers d'Eugène Hugo, publiée par le <i>Conservateur
-littéraire</i>, dont une note spécifie, tome I<sup>er</sup>, p. 320, au
-sujet de MM. Hugo «que deux de ces messieurs seulement,
-l'aîné et le plus jeune (Abel et Victor) comptent parmi les
-rédacteurs».</p>
-
-</div>
-
-<p>A Blois, où il s'était retiré, le général Hugo,
-créé par Joseph comte de Siguenza<a id="FNanchor_16" href="#Footnote_16" class="fnanchor">[16]</a>&mdash;titre qu'il<span class="pagenum" id="Page_22">[Pg 22]</span>
-ne devait porter que plus tard&mdash;en souvenir
-et en récompense des défaites qu'il avait infligées
-à l'Empecinado, s'était d'abord installé au
-château de Saint-Lazare, maison bourgeoise
-luxueuse pour l'époque, située hors la ville et
-aujourd'hui transformée en annexe de l'Asile
-d'aliénés, qu'il avait acheté 36.000 francs<a id="FNanchor_17" href="#Footnote_17" class="fnanchor">[17]</a>.</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_16" href="#FNanchor_16" class="label">[16]</a> Dans son <i>Armorial du Premier Empire</i> (Paris, 1894-1897,
-4 vol. in-8º), le Vicomte A. Révérend parle bien en note du
-général Hugo (tome II, p. 323), mais par une singulière inadvertance,
-il le donne pour le grand-père et non comme le père
-du poète et substitue au comté de Siguenza celui de Gogolludo:</p>
-
-<p>«Le général Hugo, grand-père du célèbre poète, qui fut
-pair de France, appartenait à une autre famille et avait reçu
-de Joseph Bonaparte, roi d'Espagne, le titre de comte de
-Cogolludo, qui ne fut pas l'objet d'une confirmation impériale.»</p>
-
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_17" href="#FNanchor_17" class="label">[17]</a> «L'acquisition, faite d'abord sous le nom d'un tiers, ne
-fut régularisée à son profit que le 1<sup>er</sup> mai 1822, par un acte devant
-M<sup>e</sup> Pardessus, notaire à Blois.»</p>
-
-<p>Le château et le domaine de Saint-Lazare «comprenaient à
-cette époque une grande maison de maître, logement de closier
-et de jardinier, bâtiments d'exploitation: pressoir garni
-de ses ustensiles, cour, basse-cour, jardins, promenades, charmilles,
-bosquets, vignes et terres labourables, le tout en un
-seul clos entouré de murs, et contenant 9 hectares 72 ares
-48 centiares». (L. B.).</p>
-
-<p>Léproserie au moyen âge, Saint-Lazare formait, en 1789, un
-prieuré conventuel de Génovéfains qui fut remis à la Nation
-le 6 décembre 1790 et vendu, par adjudication publique, le
-9 février 1791.</p>
-
-</div>
-
-<p>Un second mariage n'avait point tardé à suivre,
-comme il a été dit, la mort de Sophie Trébuchet.
-Moins de trois mois après, le 6 septembre
-1821, à 6 heures du soir, il épousait devant
-l'officier de l'état civil de la commune de Chabris
-(Indre), le marquis de Béthune-Sully, une veuve<span class="pagenum" id="Page_23">[Pg 23]</span>
-d'origine corse: Marie-Catherine Thomas y
-Saëtoni, veuve Anaclet d'Almeg.</p>
-
-<p>L'acte de mariage est peu connu<a id="FNanchor_18" href="#Footnote_18" class="fnanchor">[18]</a> et n'est
-point dénué d'intérêt. Il fixe deux dates, et, à
-l'orthographe près, fournit les noms exacts de
-l'aventurière que le général Hugo allait épouser
-à Chabris<a id="FNanchor_19" href="#Footnote_19" class="fnanchor">[19]</a>:</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_18" href="#FNanchor_18" class="label">[18]</a> Je m'étais adressé pour avoir le texte de l'acte de mariage
-du général Hugo, à M. le Maire de Chabris, ignorant alors
-qu'il avait déjà été reproduit par le D<sup>r</sup> G. Patrigeon dans une
-intéressante notice qu'il y aurait injustice à ne point citer:
-<i>Excursions à travers le passé.&mdash;Le père de Victor Hugo (Général
-Joseph-Léopold-Sigisbert Hugo) à propos de son deuxième
-mariage à Chabris en septembre 1821.</i>&mdash;Châteauroux, A. Mellotée,
-1892, in-8º, de 21 pp.</p>
-
-<p>Cette étude avait d'abord été publiée par la <i>Revue du Berry</i>
-et par le <i>Bulletin du Musée municipal de Châteauroux</i>.</p>
-
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_19" href="#FNanchor_19" class="label">[19]</a> M. Edmond Biré fixe, en effet, d'après les Archives municipales
-de Nancy, le second mariage du général à la date du
-20 juillet 1821 et non du 6 septembre. Marie-Catherine y Saëtoni
-y devient Marie-Catherine Thomas y Sactoin. D'autre
-part, l'acte de son décès, à l'état civil de Blois (1858) ne donne
-pas les noms de ses père et mère.</p>
-
-</div>
-
-<p>
-Nº 10<br />
-<br />
-<span class="smcap">Hugo Joseph-Léopold-Sigisbert</span><br />
-<br />
-et<br />
-<br />
-<span class="smcap">Marie-Catherine<br />
-Tomat Isaétony</span><br />
-<br />
-<br />
-<i>Du 6 Septembre 1821</i><br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Aujourd'hui six septembre mil
-huit cent vingt-un, à six heures
-du soir, par devant Nous, Louis,
-marquis de Béthune Sully, chevalier
-de l'ordre Royal de la
-Légion d'honneur, maire et officier
-de l'état-civil de la commune
-de Chabris, canton de
-Saint-Christophe, arrondissement
-d'Issoudun (Indre), sont comparus M. Joseph-Léopold-Sigisbert
-Hugo, ancien officier général, domicilié<span class="pagenum" id="Page_24">[Pg 24]</span>
-à Nancy<a id="FNanchor_20" href="#Footnote_20" class="fnanchor">[20]</a>, département de la Meurthe, né à
-Nancy le quinze novembre mil sept cent soixante-treize,
-fils majeur de feu Joseph Hugo, vivant propriétaire,
-décédé à Nancy, le quinze messidor, an sept
-et de feue Marguerite Michaud, décédée aussi à
-Nancy le vingt-trois février mil huit cent quatorze.</p>
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_20" href="#FNanchor_20" class="label">[20]</a> Le général Hugo résidait, en fait, à Blois, depuis plusieurs
-années.</p>
-
-</div>
-
-<p>
-D'une part,<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Et Dame Marie-Catherine Tomat Isaétony, domiciliée
-à Chabris<a id="FNanchor_21" href="#Footnote_21" class="fnanchor">[21]</a>, Comtesse de Salcano, née à Cervione,
-le cinq novembre mil sept cent quatre-vingt-quatre,
-veuve de Anaclet d'Almay, vivant propriétaire,
-décédé à la Havane, le quinze août mil huit cent
-dix-sept, fille majeure de feu Nicolas de Ligny Tomat,
-décédé en Corse le premier novembre mil huit cent
-trois et feue Lina Isaétony de Compolor, décédée à
-Cervione le quinze décembre mil sept cent quatre-vingt-cinq,</p>
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_21" href="#FNanchor_21" class="label">[21]</a> «Plus exactement elle résidait au Château de Beauregard,
-habitation du marquis de Béthune-Sully, dont elle était l'hôte»
-(D<sup>r</sup> Patrigeon)... passagère, car la veuve d'Almeg était depuis
-1816, propriétaire à Blois, et cet acte de l'état civil n'était que
-la consécration des liens... religieux (?) qui depuis longtemps
-déjà l'unissaient au général Hugo.</p>
-
-</div>
-
-<p>
-D'autre part,<br />
-</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_25">[Pg 25]</span></p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Lesquels nous ont requis de procéder à la célébration
-du mariage projeté entre eux et dont les publications
-ont été faites dans cette commune les dimanches
-vingt-deux et vingt-neuf juillet dernier et dans
-la ville de Nancy, les dimanches vingt-deux et vingt-neuf
-juillet aussi dernier, d'après qu'il résulte du
-certificat de Monsieur l'adjoint dudit Nancy, en date
-du dix-huit août dernier, signé Morville, adjoint.</p>
-
-<p>Aucune opposition audit mariage ne nous ayant
-été signifiée, vu aussi la permission de mariage
-accordée par le Ministre Secrétaire d'État au département
-de la Guerre, en date du vingt-huit août dernier,
-faisant droit à leur réquisition, après leur avoir
-donné lecture de toutes les pièces ci-dessus mentionnées,
-ainsi que du chapitre six du code civil: <i>Du
-Mariage</i>; nous avons demandé au futur époux et à
-la future épouse s'ils veulent se prendre pour mary
-et femme; chacun d'eux nous ayant répondu séparément
-et affirmativement, nous avons déclaré: Au
-nom de la loi, que Joseph-Léopold-Sigisbert Hugo
-et Marie-Catherine Tomat Isaétony sont unis par le
-mariage, dont acte fait à la mairie de Chabris, les
-jour, mois et an que dessus, en présence des sieurs
-Jacques Rousseau, chevalier de l'ordre royal de la
-Légion d'honneur, âgé de quarante-six ans<a id="FNanchor_22" href="#Footnote_22" class="fnanchor">[22]</a>, de<span class="pagenum" id="Page_26">[Pg 26]</span>
-Jacob Schiésingeyer, cocher de M. le marquis de
-Béthune Sully, âgé de trente-quatre ans; de Chantreau
-Maurice, homme d'affaires de M. de Béthune,
-âgé de quarante-huit ans, et de Nicolas Kallenborenne,
-tailleur d'habits, âgé de trente-cinq ans, tous
-demeurant commune de Chabris et ont, lesdits comparants
-et témoins, signés avec Nous, après lecture
-faite.</p>
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_22" href="#FNanchor_22" class="label">[22]</a> Ancien soldat de l'Empire, Jacques Rousseau était adjoint
-au maire de Chabris.</p>
-
-<p>«Il n'y eut pas de bénédiction nuptiale à l'église de Chabris.
-Aucun contrat ne fut passé en l'étude de M<sup>e</sup> Jaupitre, notaire
-de la localité» (D<sup>r</sup> Patrigeon).</p>
-
-</div>
-
-<p>
-<i>Le Général Hugo</i><br />
-<br />
-<i>Veuve Dalmay</i><br />
-<br />
-<i>Rousseau, Jacob Schiésingeyer, Chantreau, Kallenborenne,<br />
-Le Marquis de Béthune Sully.</i><br />
-</p>
-
-<p>L'on connaît par Edmond Biré, le singulier
-faire-part que le général adressa en cette occasion
-à ses connaissances:</p>
-
-<p>
-<i>M.</i><br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Monsieur le général Léopold Hugo a l'honneur de
-vous faire part qu'il vient de faire légaliser, par devant
-M. l'officier public de Chabris (Indre), les liens
-purement religieux qui l'unissaient à Madame veuve
-d'Almé, comtesse de Salcano.</p>
-</div>
-
-<p>
-Saint-Lazare, près Blois<a id="FNanchor_23" href="#Footnote_23" class="fnanchor">[23]</a>.<br />
-</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_23" href="#FNanchor_23" class="label">[23]</a> <span class="smcap">Edmond Biré</span>: <i>Victor Hugo avant 1830</i>, p. 233.</p>
-
-</div>
-
-<p>La religion a parfois bon dos... Victor, cependant,
-se contenta d'ignorer ainsi que ses<span class="pagenum" id="Page_27">[Pg 27]</span>
-frères, la seconde femme du général «la femme
-pour laquelle il a quitté sa famille<a id="FNanchor_24" href="#Footnote_24" class="fnanchor">[24]</a>» jusqu'au
-jour où les soins donnés à son frère Eugène et
-à son petit Léopold amenèrent entre le beau-fils
-et la belle-mère un rapprochement passager.</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_24" href="#FNanchor_24" class="label">[24]</a> <span class="smcap">Victor Hugo</span>: <i>Lettres à la Fiancée</i>, 1820-1822, Paris, Fasquelle,
-1901, in-12 de 340 pp. Note, p. 231.</p>
-
-</div>
-<hr class="chap x-ebookmaker-drop" />
-
-<div class="chapter">
-<p><span class="pagenum" id="Page_28">[Pg 28]</span></p>
-
-<h2 class="nobreak" id="II">II</h2>
-</div>
-
-<p>Les fiançailles et le mariage.&mdash;Les lettres de Victor
-à son père.&mdash;La <i>Société littéraire de Blois</i>.&mdash;Une
-pension longue à toucher.&mdash;Le colonel Louis
-Hugo.&mdash;<i>La Révolte des Enfers.</i>&mdash;Un ban à
-racheter.&mdash;Un mariage d'amour.</p>
-
-
-<p class="p2">Au surplus, il avait d'autres préoccupations
-en tête que sa belle-mère. Il était amoureux. Le
-clair roman éclos sous les frais ombrages du
-jardin de la rue des Feuillantines touchait à son
-dénouement. Depuis près d'un an, au retour du
-voyage de Dreux, il était fiancé de fait à M<sup>lle</sup> Adèle
-Foucher, la camarade des jeux de leur enfance
-et la gracieuse voisine de la rue du Cherche-Midi.
-L'autorisation de son père et une demande
-régulière lui importaient autrement que «l'épouse
-actuelle», du général, Marie-Catherine
-Thomas y Saëtoni.</p>
-
-<p>Le vendredi 8 mars 1822, il avait écrit au général,
-pour lui demander son autorisation; elle
-lui parvenait enfin le 13 mars, et un court billet<span class="pagenum" id="Page_29">[Pg 29]</span>
-des <i>Lettres à la Fiancée</i> témoigne de la joie sans
-mélange, s'il n'y eût eu «un nuage»,&mdash;le
-nuage était l'intruse&mdash;de Victor-Marie Hugo<a id="FNanchor_25" href="#Footnote_25" class="fnanchor">[25]</a>.</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_25" href="#FNanchor_25" class="label">[25]</a> <i>Lettres à la Fiancée</i>, p. 230.</p>
-
-</div>
-
-<p>Cette année-là, M. et M<sup>me</sup> Foucher avaient
-loué pour deux mois, dans la grande banlieue
-de Paris, à Gentilly, une maison de campagne
-où ils vinrent passer avril et mai. Agréé officiellement
-comme fiancé, à la suite de l'assentiment
-de son père, le poète fut autorisé à venir
-habiter, près de la bien-aimée, «une vieille
-tourelle de l'ancienne construction où il y avait
-une chambre, vrai nid d'oiseau ou de poète<a id="FNanchor_26" href="#Footnote_26" class="fnanchor">[26]</a>».
-Il prenait ses repas auprès d'elle, et pouvait lui
-faire sa cour, à la condition expresse de ne jamais
-rester seul avec elle. Aussi ce qu'il ne pouvait
-lui dire, il le lui écrivait, et même durant
-les deux mois où ils vécurent presque côte à
-côte, la correspondance ne chôma point entre
-eux.</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_26" href="#FNanchor_26" class="label">[26]</a> <i>Victor Hugo raconté par un Témoin de sa Vie</i>, tome II,
-p. 55.</p>
-
-</div>
-
-<p>Victor Hugo, dans son autobiographie a joliment
-évoqué cette maison de Gentilly, le jardin
-où se promenaient les amoureux, leurs voisins,
-les fous de Bicêtre, et ce gentil garçon, amené
-un jour par Paul Foucher, qui avec ses douze<span class="pagenum" id="Page_30">[Pg 30]</span>
-ans et ses cheveux d'un blond de lin, «imitait
-un ivrogne avec une facilité et une vérité extraordinaires».</p>
-
-<p>«Il se nommait Alfred de Musset<a id="FNanchor_27" href="#Footnote_27" class="fnanchor">[27]</a>.»</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_27" href="#FNanchor_27" class="label">[27]</a> <i>Victor Hugo raconté par un Témoin de sa Vie</i>, t. II, p. 57.</p>
-
-</div>
-
-<p>La maison existe toujours, et l'un des hommes
-qui connaissent le mieux Paris et ses environs,
-dont il s'est fait l'historiographe par excellence
-M. Fernand Bournon, en donnait fort
-élégamment ces temps derniers la description
-dans son état actuel<a id="FNanchor_28" href="#Footnote_28" class="fnanchor">[28]</a>.</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_28" href="#FNanchor_28" class="label">[28]</a> <span class="smcap">Fernand Bournon</span>: <i>Victor Hugo à Gentilly</i>, Paris, Lucien
-Gougy, 1906, in-8º de 10 pp. (Publication de la Société «Les
-Hugophiles»).</p>
-
-</div>
-
-<p>Ces deux mois furent vite passés. En juin, les
-Foucher regagnèrent, rue du Cherche-Midi,
-l'hôtel de Toulouse, où séait le Conseil de guerre.
-M. Foucher en avait longtemps tenu le greffe,
-qu'il avait cédé, depuis quelques années, à son
-beau-frère M. Asseline, et y avait cependant
-conservé son appartement.</p>
-
-<p>Le premier volume des <i>Odes</i> paraissait à ce
-moment<a id="FNanchor_29" href="#Footnote_29" class="fnanchor">[29]</a>; et, de la rue du Dragon, attendant,
-pour que le mariage ait lieu, le versement de la
-pension promise sur la cassette royale, Victor<span class="pagenum" id="Page_31">[Pg 31]</span>
-Hugo avait repris sa correspondance journalière
-avec sa fiancée, à laquelle ne tarda point à s'en
-joindre une autre, assez suivie, avec son père,
-le général.</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_29" href="#FNanchor_29" class="label">[29]</a> Les <i>Odes et Poésies diverses</i> parurent en juin 1822, chez
-Pélicier, libraire, place du Palais-Royal. Il éditait, la même
-année, les <i>Romances historiques traduites de l'espagnol</i> d'Abel
-Hugo, qui avait été l'intermédiaire entre le poète et le libraire.
-Pélicier ne fit point fortune et ses affaires furent moins que
-brillantes. Il méritait mieux cependant, ne publia-t-il point,
-toujours en 1822, les premiers <i>Poèmes</i> d'Alfred de Vigny. Ils
-tenaient trop du chef-d'œuvre pour ne point passer inaperçus.</p>
-
-<p>Témoin cette phrase du <i>Figaro</i>, du 28 mai 1829:</p>
-
-<p>«Les poèmes de M. de Vigny avaient été publiés séparément,
-sans faste et sans prôneurs; longtemps il a fait partie des
-dieux inconnus de la <i>Muse française</i>;...»</p>
-
-<p>Plus perspicace, un rédacteur anonyme du <i>Moniteur</i> rendit
-cependant compte des deux volumes à la date du 29 octobre
-1822, unissant Victor Hugo et Alfred de Vigny dans l'éloge,
-comme ils l'étaient alors par l'amitié:</p>
-
-<p>«Ils nous pardonneront, disait ce journal, de n'avoir qu'une
-seule couronne pour leur double triomphe; nous ne nous pardonnerions
-pas de l'arrêter plus longtemps sur un front que
-sur l'autre: ces deux talents ont une même source, le cœur;
-tous deux sont doués de force et de grâce; ils ont tous deux
-initié la poésie au secret des plus intimes émotions. La
-moindre préférence serait une grande injustice, et cependant,
-comme pour doubler nos plaisirs en les variant, si tout est
-égal entre eux, rien n'est pareil, ni le système de composition,
-ni la facture du vers, ni le coloris, ni les mouvements du
-style.»</p>
-
-<p><span class="smcap">Léon Séché</span>: <i>Alfred de Vigny</i> et son temps. Paris, A. Juven,
-S. D. in-8º de XV; 376 pp., p. 107.</p>
-
-</div>
-
-<p>L'écriture de ces lettres est courante, assez
-fine même. Ce n'est point encore l'écriture définitive,
-si connue du maître. Çà et là cependant,
-des hampes de lettres, fortement appuyées,<span class="pagenum" id="Page_32">[Pg 32]</span>
-égratignant presque le papier, en trahissent déjà
-la griffe.</p>
-
-<p>Elles sont simplement signées Victor,&mdash;un
-et quatre ans plus tard et dans deux lettres seulement
-apparaîtront les initiales V. M. H.,&mdash;le
-prénom du poète entouré d'un paraphe délié, et
-sont d'abord adressées.</p>
-
-<p>
-«A Monsieur<br />
-<br />
-Monsieur le général Hugo<br />
-à sa terre de Saint-Lazare,<br />
-près Blois.»<br />
-</p>
-
-<p>Le plus souvent, Victor tient la plume pour
-ses frères, donne de leurs nouvelles, excuse leur
-silence et rappelle au père la pension dont les
-mensualités ne sont pas toujours exactement
-servies.</p>
-
-<p>Abel est très occupé, Eugène toujours bizarre&mdash;le
-roman se vivait, hélas! en partie double&mdash;la
-correspondance est impartie au plus jeune.
-Nul ne saurait mieux flatter l'orgueil du père,
-puis par Paris, et jusqu'à Meudon,&mdash;encore
-qu'on n'en fût plus au <i>Voyage de Paris à Saint-Cloud
-par mer</i>, c'était encore presque une expédition!&mdash;il
-faisait si bien les courses du général,
-et elles étaient nombreuses.</p>
-
-<p>Non content de lire et d'écrire, (il lui faut<span class="pagenum" id="Page_33">[Pg 33]</span>
-savoir gré de ne s'être point attelé à une traduction
-d'Horace ou des Géorgiques), le général
-a eu l'inconsciente ironie de vouloir fonder, à
-Blois, une société littéraire! Et l'on ne saurait
-croire combien de pas et démarches il faut, pour
-ne point aboutir à faire autoriser par le gouvernement
-une telle chimère.</p>
-
-<p>Littéraire ou non, nulle société n'avait, cette
-année-là, chance d'être autorisée. Saumur, Belfort,
-La Rochelle, trois conspirations militaires
-avaient marqué l'année 1822. Condamnations et
-exécutions: les hommes de 1815, revenus au
-pouvoir, s'étaient montrés implacables. L'on
-poursuivait jusqu'à Béranger, et un autre chansonnier,
-Eugène de Pradel, se voyait, en mai,
-condamner à six mois de prison.</p>
-
-<p>Victor ne se rebute point cependant. Du ministère
-de l'Intérieur, où M. Lelarge de Lourdoueix<a id="FNanchor_30" href="#Footnote_30" class="fnanchor">[30]</a>
-présidait à la division des beaux-arts,<span class="pagenum" id="Page_34">[Pg 34]</span>
-sciences et belles-lettres, à la direction de la
-police, que M. Franchet-Desperey<a id="FNanchor_31" href="#Footnote_31" class="fnanchor">[31]</a> devait à son
-mariage avec la cadette des Sainte-Luce, il voit
-de près et peut admirer les rouages de notre
-administration. C'est presque un chapitre de
-Courteline: un dossier perdu.</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_30" href="#FNanchor_30" class="label">[30]</a> Jacques-Honoré Lelarge de Lourdoueix, né en 1787 au château
-de Beaufort, près Boussac (Creuse). Après avoir fait ses études
-à l'ancien collège de Pont-Levoy (Loir-et-Cher), et un court
-passage dans l'administration, il se vit confier la rédaction de
-la <i>Gazette de France</i>, qu'il quitta momentanément pour prendre
-en 1821 la direction de la division des beaux-arts, sciences et
-belles-lettres au ministère de l'Intérieur. Démissionnaire à la
-chute de M. de Villèle et à l'avènement du ministère Martignac,
-il devint à la <i>Gazette de France</i> le collaborateur de M. de
-Genoude, à qui il succéda en 1849. Il est mort à Paris, en 1860.</p>
-
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_31" href="#FNanchor_31" class="label">[31]</a> Franchet Desperey, fils de cultivateurs des environs de
-Lyon où il était né vers 1775. Après des emplois infimes,
-poussé par la congrégation et servi par les relations du roi de
-Prusse avec la famille de Sainte-Luce, s'était vu appeler en
-1821 à la direction générale de la police par le ministère Villèle.
-Fanatique et ultramontain, accusé d'avoir organisé avec le
-préfet Delaveau les massacres de la rue Saint-Denis (19-20 novembre
-1827), il dut quitter la direction de la police à l'arrivée
-au pouvoir de M. de Martignac. Les ordonnances de juillet le
-nommèrent conseiller d'État et membre du conseil privé. La
-Révolution de 1830 mit un terme à cette faveur. Il se retira en
-Prusse, où sa belle-sœur, l'aînée des Sainte-Luce avait épousé
-un général.</p>
-
-</div>
-
-<p>Puis, c'est, bien naturelle, son impatience de
-voir se terminer ses affaires aux ministères&mdash;toujours
-la pension promise&mdash;pour pouvoir
-épouser celle qu'il aime, et toujours également
-le soin qu'il a de recommander ses frères, ce
-pauvre Eugène surtout, à la sollicitude et à
-la... générosité du général.</p>
-
-<p>Celui-ci n'est riche que de cédules hypothécaires
-du roi Joseph, moins que des châteaux
-en Espagne, la pension des fils s'en ressent,
-semble-t-il. Mais qu'importe, la première édition<span class="pagenum" id="Page_35">[Pg 35]</span>
-des <i>Odes</i> s'épuise avec une rapidité que le
-poète n'osait espérer. Il songe déjà à une seconde.
-En vendrait-on, à Blois?</p>
-
-<p class="indent2">
-Paris, 4 juillet 1822.<br />
-<br />
-Mon cher papa,<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Je mettais à suivre la demande de la Société autant
-d'activité que le bureau des belles-lettres y mettait
-de lenteur. Enfin, il y a quelques jours M. de Lourdoueix
-m'annonça qu'il fallait m'adresser aux bureaux
-de M. Franchet, c'est-à-dire à la police générale; il
-me demanda en outre la liste des membres que je ne
-pus lui donner: puis il ajouta que du reste, puisqu'elle
-était recommandée par moi, la Société de Blois était
-sans doute composée de manière à ne pouvoir inquiéter
-le gouvernement. Je crus pouvoir lui en donner
-l'assurance et il me dit que très probablement, dans
-le moment de troubles où nous sommes, l'approbation
-de l'autorité dépendrait de la composition de la
-Société.</p>
-
-<p>Je me rendis d'après son indication aux bureaux
-de la direction de la police, où l'on me promit de
-faire des recherches. Hier j'y suis retourné et le chef
-de bureau auquel a dû être renvoyée la demande
-(qui est je crois celui de l'<i>ordre</i>) m'a déclaré l'avoir
-cherchée en vain et n'en avoir jamais entendu parler.
-Il paraît donc qu'elle s'est égarée de l'un à l'autre
-ministère. Il m'a conseillé d'en faire expédier<span class="pagenum" id="Page_36">[Pg 36]</span>
-sur-le-champ une autre accompagnée de la liste de
-MM. les membres et des statuts; car c'est d'après
-ces pièces que doit décider le ministre, lequel, m'a-t-il
-dit, accorde très difficilement ces sortes de demandes
-dans l'instant de crise où nous sommes.</p>
-
-<p>Je m'empresse de te rendre fidèlement compte de
-tous ces détails, cher papa, afin que tu te consultes
-sur ce que tu veux faire. Tu me trouveras toujours
-prêt à te seconder de tout mon faible pouvoir.</p>
-
-<p>D'après ton désir je suis retourné chez M. le général
-d'Hurbal que je n'ai point trouvé chez lui. J'ai
-demandé son adresse à Meudon, et j'irai, quoiqu'on
-m'ait dit qu'il était assez difficile de le rencontrer
-parce qu'il fait de fréquentes excursions.</p>
-
-<p>Puisque l'eau de Barèges te fait du bien, je te prie
-d'en continuer l'usage. Il faut espérer que les palpitations
-dont tu te plains disparaîtront tout à fait
-avec du repos et du bonheur.</p>
-
-<p>Pour moi, mon bon et cher papa, je vois le moment
-du mien approcher avec la fin de mes affaires
-aux ministères, mon impatience est grande, et tu le
-comprendras. Quand j'aurai tout reçu de toi, comment
-pourrai-je m'acquitter?</p>
-
-<p>Je croyais t'avoir dit qu'Eugène n'avait d'autre
-ressource que la pension que tu lui fais, en attendant
-qu'il s'en soit créé par son travail. C'est pour
-cela que je le recommandai si souvent à ta générosité.
-Nul doute qu'en se refroidissant il ne sente
-toute la reconnaissance qu'il te doit.</p>
-
-<p>Nous supporterons encore le sacrifice que la nécessité
-t'oblige de nous faire supporter. Nous ne doutons<span class="pagenum" id="Page_37">[Pg 37]</span>
-pas que puisque tu le fais, c'est que tu ne peux
-autrement.</p>
-
-<p>Adieu, cher papa, j'attends avec impatience ton
-poëme et les conseils que tu m'annonces. Je te remercie
-vivement de toute la peine que je te cause.
-Ils pourront m'être fort utiles pour ma seconde édition
-à laquelle je vais bientôt songer, car celle-ci
-s'épuise avec une rapidité que j'étais loin d'espérer.
-Crois-tu qu'il s'en vendrait à Blois?</p>
-
-<p>Le papier me manque pour te parler de mes grands
-projets littéraires, mais non pour te renouveler la
-tendre assurance de mon respect et de mon amour.
-Je t'embrasse.</p>
-</div>
-
-<p class="indent2">
-Ton fils soumis,<br />
-<span class="smcap">Victor</span>.<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>J'ai envoyé au colonel<a id="FNanchor_32" href="#Footnote_32" class="fnanchor">[32]</a> un exemplaire avant d'avoir
-reçu ta lettre.</p>
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_32" href="#FNanchor_32" class="label">[32]</a> Le colonel, Louis-Joseph Hugo, né le 14 février 1777, mort
-en 1854. Promu officier de la Légion d'honneur par la même
-ordonnance que son frère, 14 février 1815, il reçut les étoiles
-de brigadier, et commanda longtemps comme tel la subdivision
-de la Corrèze. Il laissa deux enfants. Son fils Léopold, après
-avoir préparé Saint-Cyr où il ne fut pas admis, vécut et mourut
-en Corrèze. Devenue veuve, sa fille Marie Hugo entra au Carmel
-de Tulle, où elle devint Sœur Marie-Joseph de Jésus et où
-elle est morte en 1906. Elle n'était point tellement retirée du
-monde qu'elle n'écrivît des lettres charmantes, quand elle
-pouvait rendre un service, et au cours desquelles elle aimait
-à évoquer des souvenirs de son enfance et de sa jeunesse et à
-citer des vers de son oncle Victor Hugo.</p>
-
-</div>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_38">[Pg 38]</span></p>
-
-<p>L'amoureux avait bien l'autorisation officieuse
-de son père d'épouser M<sup>lle</sup> Foucher, mais
-aucune demande officielle n'avait été faite encore.</p>
-
-<p>A sa prière, le général lui a adressé la lettre,
-demandant la main d'Adèle, qu'il remettra lui-même
-à M. Foucher, lorsque enfin la pension
-royale sera autre chose qu'une promesse. Les
-temps semblent proches. Son cœur déborde
-envers son père de reconnaissance, ce pendant
-que, par les gazettes, il semble assurer le service
-de presse du <i>Journal de Thionville</i>.</p>
-
-<p>Le nuage ne crève pas, mais menace. Victor
-a, jusqu'ici, négligé de joindre à ses lettres
-toute formule de politesse vis-à-vis de la seconde
-M<sup>me</sup> Hugo. Le général s'en est plaint
-sans doute; et de façon assez désinvolte, Victor
-s'en excuse: il n'a «contre <i>son</i> épouse actuelle
-aucune prévention, n'ayant pas l'honneur de la
-connaître».</p>
-
-<p class="indent2">
-Mon cher Papa,<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Ta lettre a comblé ma joie et ma reconnaissance.
-Je n'attendais pas moins de mon bon et tendre père.
-Je sors de chez M. de Lourdoueix; il doit sous très
-peu de jours me fixer un terme précis, alors je montrerai
-ta lettre à M. et à M<sup>me</sup> Foucher. Ainsi je te
-devrai tout, vie, bonheur, tout. Quelle gratitude
-n'es-tu pas en droit d'attendre de moi, toi, mon père,<span class="pagenum" id="Page_39">[Pg 39]</span>
-qui as comblé le vide immense laissé dans mon cœur
-par la perte de ma bien-aimée mère!</p>
-
-<p>Je doute, pour ce qui concerne la pension que je
-viens d'obtenir à la maison du Roi, qu'on me rappelle
-le trimestre de juillet, alors elle ne courrait
-qu'à dater du 1<sup>er</sup> octobre, ce qui remettrait mon
-bienheureux mariage à la fin de septembre. C'est
-bien long, mais je me console en pensant que mon
-bonheur est décidé. Quand l'espérance est changée
-en certitude, la patience est moins malaisée. Cher
-papa, si tu savais quel ange tu vas nommer ta fille!</p>
-
-<p>J'attends toujours bien impatiemment ton <i>poëme</i>,
-et je ferai des exemplaires du <i>Journal de Thionville</i>
-l'usage que tu m'indiques. Un Espagnol, nommé
-d'<i>Abayma</i>, qui m'est venu voir hier m'a parlé de mon
-père, de manière à m'en rendre fier, si je ne l'avais
-pas déjà été.</p>
-
-<p>Je n'ai aucune prévention contre ton épouse actuelle,
-n'ayant pas l'honneur de la connaître. J'ai
-pour elle le respect que je dois à la femme qui porte
-ton noble nom, c'est donc sans aucune répugnance
-que je te prierai d'être mon interprète auprès d'elle,
-je ne crois pouvoir mieux choisir. N'est-il pas vrai,
-mon excellent et cher papa?</p>
-
-<p>Adieu, pardonne à ce griffonnage, c'est ma reconnaissance,
-c'est ma joie qui me rendent illisible.
-Adieu, cher papa, porte-toi bien et aime ton fils heureux,
-dévoué et respectueux,</p>
-</div>
-
-<p class="indent2">
-<span class="smcap">Victor</span>.<br />
-</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_40">[Pg 40]</span></p>
-
-<p class="indent2">
-Paris, 26 juillet.<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Je tâcherai de remettre en personne ta lettre au
-général d'Hurbal.</p>
-
-<p>Je renouvelle mes démarches pour la Société de
-Blois.</p>
-
-<p>Dans ma prochaine lettre, je te parlerai de tous
-les travaux auxquels le bonheur va me permettre de
-livrer un esprit calme, une tête tranquille et un cœur
-content. Tu seras peut-être satisfait. C'est au moins
-mon plus vif désir.</p>
-</div>
-
-<p>Le poète des <i>Odes</i> continue à assurer, à Paris,
-le service de presse du <i>Journal de Thionville</i>,&mdash;un
-exemplaire en a été remis au rédacteur
-du <i>Dictionnaire des Généraux français</i>&mdash;et à
-prêter son appui aux difficultueux débuts de la
-Société littéraire de Blois.</p>
-
-<p>Le général, non content de manier la prose,
-«sacrifie aux muses». Il a envoyé à son fils une
-copie de son poème, <i>la Révolte des Enfers</i>. Victor
-Hugo se montre moins sévère que dans le
-<i>Conservateur littéraire</i>. Il a lu et relu les alexandrins
-paternels&mdash;les Mémoires du Général valaient
-beaucoup mieux,&mdash;s'extasie devant un
-vers assez médiocre, et admire que son père
-ait «mis si peu de temps à faire» ce «joli poëme».</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_41">[Pg 41]</span></p>
-
-<p class="indent2">
-Mon cher Papa,<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Au moment où je commence cette lettre, on m'apporte
-l'argent du mois. Les 36 francs qui y sont
-joints seront remis aujourd'hui même à leur destination.
-Les exemplaires de l'intéressant <i>Journal de
-Thionville</i> que tu destinais à l'Académie des Sciences
-et au rédacteur du <i>Dictionnaire des Généraux français</i>
-sont déjà parvenus à la leur.</p>
-
-<p>J'ai reçu en même temps que ta dernière lettre un
-paquet de M. le Secrétaire de la Société de Blois.
-J'aurai l'honneur de lui répondre directement dès
-que les nouvelles démarches que je viens d'entreprendre
-m'auront donné un résultat quelconque. Il
-est tout simple, cher Papa, que j'apporte beaucoup
-de zèle à cette affaire: tu y prends intérêt.</p>
-
-<p>Je me hâte d'en venir à ton ingénieux poëme; il
-me tardait de te dire tout le plaisir que j'ai éprouvé
-à le lire. Je l'ai déjà relu trois fois et j'en sais des
-passages par cœur. On trouve à chaque page une
-foule de vers excellents tels que <i>et vendre à tout venant
-le pardon que je donne</i> et de peintures pleines
-de verve et d'esprit comme celle de Lucifer prenant
-sa lunette pour observer l'ange. Plusieurs de mes
-amis, qui sont en même temps de nos littérateurs les
-plus distingués, portent de ton ouvrage le même jugement
-que moi. Tu vois donc bien, cher papa, que je
-ne suis pas prévenu par l'amour profond et la tendre
-reconnaissance que je t'ai vouée pour la vie.</p>
-</div>
-
-<p class="indent2">
-Ton fils soumis et respectueux,<br />
-<br />
-<span class="smcap">Victor.</span><br />
-</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_42">[Pg 42]</span></p>
-
-<p class="indent2">
-Paris, 8 août.<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Je crois en vérité M. le général d'Hurbal <i>introuvable</i>.
-J'ai été à Meudon <i>inutilement</i>. J'espère être
-plus heureux un de ces jours.</p>
-
-<p>J'attends toujours un mot de M. de Lourdoueix
-qui ne peut se faire attendre maintenant que la session
-est presque finie.</p>
-
-<p>Encore un mot, cher papa, malgré l'heure de la
-poste qui me presse, je ne puis m'empêcher de te
-dire combien il m'a semblé remarquable que tu aies
-mis si peu de temps à faire ton joli poëme. Parle-moi
-de ta santé, de grâce, dans ta prochaine. Ce projet
-d'aller passer les vendanges près de toi était charmant,
-j'y ai reconnu toute ta bonté; mais il faut
-remettre ce bonheur à l'année prochaine, rien alors
-ne l'entravera.</p>
-</div>
-
-<p>Le gouvernement se montre peu disposé à
-accorder à la Société littéraire de Blois l'autorisation
-sollicitée, d'autant que «MM. les Députés
-qui s'étaient chargés d'appuyer la demande
-ne l'ont fait que très faiblement».</p>
-
-<p>Toutefois, on a indiqué au poète un biais&mdash;on
-a, à la direction de la police, l'ironie facile&mdash;pour
-suppléer à cette faveur. La société peut se
-passer d'être autorisée, ne comptant pas vingt
-membres. Et, de fait, elle disparut, sans avoir
-jamais atteint ce chiffre.</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_43">[Pg 43]</span></p>
-
-<p>Que M. de Chateaubriand revienne au pouvoir<a id="FNanchor_33" href="#Footnote_33" class="fnanchor">[33]</a>,
-Victor aura plus de crédit et se fait fort
-d'obtenir de lui les droits à la littérature de la
-ville de Blois.</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_33" href="#FNanchor_33" class="label">[33]</a> Chateaubriand n'avait pas seulement été disgracié, mais
-désavoué par Louis XVIII qui avait cru devoir donner à son
-mécontentement une publicité pour le moins singulière: «Le
-vicomte de Chateaubriand ayant dans un écrit imprimé, élevé
-des doutes sur notre volonté personnelle, manifestée par notre
-ordonnance du 5 septembre, nous avons ordonné ce qui suit:
-le vicomte de Chateaubriand cesse, de ce jour, d'être compté
-au nombre de nos ministres d'État.»</p>
-
-<p>La réaction qui suivit l'assassinat du duc de Berry avait mis
-fin à cet imbroglio. Avec le ministère Villèle, Chateaubriand
-acceptait l'ambassade de France à Londres, accompagnait
-M. de Montmorency au congrès de Vérone (15 octobre 1822),
-et après la démission de celui-ci, le portefeuille des Affaires
-étrangères par ordonnance du 28 novembre... Non moins cavalièrement,
-on verra à la suite de quels événements, ce portefeuille
-devait lui être retiré le 6 juin 1824.</p>
-
-</div>
-
-<p>Il connaît en ce moment l'ennui des formalités
-administratives qui accompagnent les actes
-principaux de la vie. Des papiers lui manquent,
-son père pourrait-il lui procurer une copie de
-son acte de naissance et un extrait de baptême.</p>
-
-<p>Ne perdant pas le nord, le «bon oncle
-Louis», le colonel Louis Hugo, commandant
-le bureau de recrutement de Tulle, a déjà écrit
-à son neveu pour mettre à profit le crédit au
-ministère de la Guerre de M. Foucher, son futur
-beau-père.</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_44">[Pg 44]</span></p>
-
-<p class="indent2">
-Mon cher Papa,<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Il y a déjà longtems que j'aurais répondu à ta
-bonne et chère lettre, si je n'avais désiré te marquer
-en même tems le résultat définitif de mes démarches
-pour la Société de Blois. Il n'est pas tel que tu le
-désirais et c'est une peine qui se mêle au plaisir de
-t'écrire. Tu sais que le dossier de la Société fut renvoyé
-(selon l'usage, à ce qu'il paraît) dans les bureaux
-de la direction générale de la police. Après plusieurs
-démarches dans ces bureaux, j'obtins enfin il y a
-quelque tems cette réponse de M. Franchet que <i>le
-gouvernement ne jugeait pas à propos d'accorder en
-ce moment aucune autorisation de ce genre</i>; que d'ailleurs
-la Société de Blois n'étant composée actuellement
-que de quatorze membres pouvait se passer de
-cette autorisation, laquelle ne lui deviendrait nécessaire
-qu'autant qu'elle en porterait le nombre au
-delà de vingt, cette réponse me fut donnée comme
-irrévocable. Sentant néanmoins ce qu'elle avait de
-peu satisfaisant pour la Société, j'ai voulu, avant de
-te l'envoyer, remonter jusqu'au ministre de l'Intérieur,
-qui n'a fait que me confirmer d'une manière
-décisive la réponse du directeur de la police. Je me
-hâte donc, bien à regret, de t'en faire part. Je pense
-du reste, mon cher papa, que la Société ne doit pas
-se décourager. L'obstacle opposé par le gouvernement
-passera avec les événemens qui le font naître,
-et d'ailleurs, si jamais M. de Chateaubriand arrivait
-au ministère, je ne désespérerais pas de le faire lever
-pour peu que tu le désirasses encore. J'aurais alors,<span class="pagenum" id="Page_45">[Pg 45]</span>
-par le moyen de cet illustre ami, un peu plus de
-crédit. Veuille, je te prie, mon cher papa, transmettre
-tous ces détails à M. le Secrétaire de la Société,
-auquel j'aurais eu l'honneur d'écrire si selon mon vif
-désir, j'avais eu de bonnes nouvelles à vous annoncer.
-Pour ne rien te cacher, je te dirai très confidentiellement
-que MM. les députés qui s'étaient chargés
-d'appuyer la demande ne l'ont fait que très faiblement.
-Pour moi, j'ai fait bien des pas et des démarches inutiles:
-mais je n'en aurais, certes, aucun regret, si
-j'avais réussi.</p>
-
-<p>Maintenant, cher papa, c'est toi que je vais importuner.
-Tout annonce que mes affaires à l'intérieur
-vont enfin se terminer et que mon bonheur va commencer.
-Mais il me faudra mon acte de naissance et
-mon extrait de baptême. Je m'adresse à toi, mon bon
-et cher papa, ne connaissant personne à Besançon,
-je ne sais comment m'y prendre pour obtenir ces
-deux papiers. Ta bonté inépuisable est mon recours.
-Je voudrais les avoir dès à présent, car si j'attendais
-encore, je tremblerais qu'ils n'apportassent du retard
-à cette félicité qui me semble déjà si lente à venir.
-Moi qui connais ton cœur, je sais que tu vas te mettre
-à ma place; pardonne-moi de te causer encore
-ce petit embarras. Tu nous avais envoyé il y a quatre
-ans nos actes de naissance: mais en prenant nos
-inscriptions de droit, nous avons dû les déposer au
-bureau de l'école, selon la loi, et la loi s'oppose à ce
-qu'on les restitue. Tu me rendrais donc bien heureux
-en me procurant cette pièce avec mon extrait de
-baptême, nécessaire pour l'église, comme tu sais.</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_46">[Pg 46]</span></p>
-
-<p>Adieu, cher et excellent papa, l'offre que tu me
-fais dans ta charmante lettre de m'envoyer des vues
-de Saint-Lazare, dessinées par toi, me comble de
-joie et d'une douce reconnaissance. Il me serait bien
-doux de pouvoir placer des ornements aussi chers
-dans l'appartement qui sera témoin de mon bonheur.
-Réalise, je t'en prie, cette promesse à laquelle
-j'attache un si haut prix.</p>
-
-<p>Réponds-moi le plus tôt possible, et parle-moi
-beaucoup de ta santé, de tes occupations et de ton
-affection pour tes fils, que peuvent à peine payer
-tout le respect et tout l'amour de ton</p>
-</div>
-
-<p class="indent2">
-<span class="smcap">Victor</span>.<br />
-</p>
-
-<p class="indent2">
-Paris, 31 août 1822.<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Mon bon oncle Louis m'a écrit pour un objet qui
-le concerne et dont M. Foucher s'occupe activement.
-Je lui transmettrai la réponse dès que je l'aurai.&mdash;Nous
-t'embrassons tous ici bien tendrement. Je
-pense que tu lis à Blois les journaux qui parlent de
-mon recueil, si tu le désires, je t'enverrai ceux qui me
-tombent entre les mains. Je lis et relis ton joli poëme
-de la <i>Révolte des Enfers</i>.&mdash;Parle-moi, je te prie, de
-ce que tu fais en ce moment. Tu sais combien cela
-m'intéresse et comme fils et comme littérateur.</p>
-
-<p>Pardonne à mon griffonnage; je t'écris avec une
-main malade: je me suis blessé légèrement avec un
-canif, ce ne sera rien. Adieu, cher papa, je t'embrasse
-encore.</p>
-</div>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_47">[Pg 47]</span></p>
-
-<p>La demande officielle du général Hugo a été
-remise à M. Foucher, qui a fait la réponse en
-partie reproduite par M<sup>me</sup> Hugo<a id="FNanchor_34" href="#Footnote_34" class="fnanchor">[34]</a>. La pension
-ne peut tarder, mais le général fait attendre à
-ses fils le mois de la leur. Avec toutes les formes
-possibles, Victor signale à son père ce
-gênant oubli. Ne lui sont pas encore parvenus
-également son extrait de naissance et le consentement
-légalisé du général.</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_34" href="#FNanchor_34" class="label">[34]</a> <i>Victor Hugo raconté par un Témoin de sa Vie</i>, pp. 59-60.</p>
-
-</div>
-
-<p class="indent2">
-Paris, 13 septembre 1822.<br />
-<br />
-Mon cher papa,<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>M. de Lourdoueix m'ayant donné sa parole d'honneur
-que ma pension de l'intérieur me serait assignée
-durant l'administration intérimaire de M. de
-Peyronnet<a id="FNanchor_35" href="#Footnote_35" class="fnanchor">[35]</a>, j'ai remis ta lettre à M. Foucher et tu<span class="pagenum" id="Page_48">[Pg 48]</span>
-as dû recevoir sa réponse. Nous n'attendons plus
-que ton consentement légalisé.</p>
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_35" href="#FNanchor_35" class="label">[35]</a> Charles-Ignace de Peyronnet, né à Bordeaux en 1775,
-devait à Madame, dont il avait protégé la fuite à Bordeaux, et
-à M<sup>me</sup> du Cayla qu'il avait fait triompher, en appel, de son
-mari, à Bourges, sa scandaleuse fortune. Successivement président
-du tribunal de Bordeaux (1816), procureur général à
-Bourges, puis à Rouen, poste dont il ne prit pas possession,
-la Restauration en fît un garde des sceaux, le 21 décembre 1821
-et le créa comte le 17 août 1822. Son nom reste attaché à
-toutes les mesures rétrogrades ou restrictives soutenues par
-lui devant la Chambre des députés, non sans provoquer parfois
-son hilarité par le décousu et la vulgarité de son éloquence.
-Il tomba avec le ministère Villèle, le 6 décembre 1827, fut
-nommé pair de France par ordonnance du 5 janvier 1828, contresigna
-comme ministre de l'Intérieur du cabinet Polignac
-après son remaniement (19 mai 1830) les ordonnances du
-25 juillet; mis en accusation et condamné à la détention perpétuelle
-par la Chambre des Pairs (19 décembre 1830) il fut
-grâcié en 1834 et mourut en 1854.</p>
-
-</div>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Cher papa, n'attribue le silence d'Abel qu'à la multiplicité
-de ses occupations, je lui ai communiqué ta
-lettre, et il va s'empresser de dissiper lui-même un
-doute aussi affligeant pour ton cœur.</p>
-
-<p>Si je n'ai pas été baptisé à Besançon, je suis néanmoins
-sûr de l'avoir été, et tu sais combien il serait
-fâcheux de recommencer cette cérémonie à mon âge.
-M. de Lamennais<a id="FNanchor_36" href="#Footnote_36" class="fnanchor">[36]</a>, mon illustre ami, m'a assuré
-qu'en attestant que j'ai été baptisé en pays étranger
-(en Italie), cette affirmation accompagnée de la
-tienne suffirait. Tu sens combien de hautes raisons
-doivent me faire désirer que tu m'envoies cette simple
-attestation.</p>
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_36" href="#FNanchor_36" class="label">[36]</a> Voir la lettre écrite de la Chenaie à Victor Hugo à l'occasion
-de son mariage (<i>Victor Hugo raconté...</i>, tome II, p. 60-61).</p>
-
-</div>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Nous sommes au 13, mon cher papa, et je n'ai pas
-encore reçu notre mois. Ton exactitude à prévenir
-les besoins de tes fils me rend certain que la négligence
-ne vient que des messageries. Mais je t'en
-avertis, cher papa, sûr que tu t'empresseras de faire
-cesser notre gêne.</p>
-
-<p>Adieu, mon excellent père, je t'aime, je t'embrasse
-et je fais les vœux les plus ardens pour te voir et te
-voir bien portant.</p>
-</div>
-
-<p class="indent2">
-Ton fils tendre et respectueux,<br />
-<br />
-<span class="smcap">Victor.</span><br />
-</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_49">[Pg 49]</span></p>
-
-<p>L'attestation de baptême est parvenue, seul
-le consentement légalisé du général manque
-encore. Son fils le presse de le lui adresser. Il
-voudrait bien que la publication des bans commence
-le dimanche suivant&mdash;demande même
-à son père d'en racheter un dans sa paroisse, à
-Blois&mdash;afin que le mariage puisse avoir lieu
-vers le 7 ou le 8 octobre.</p>
-
-<p>L'impatience très naturelle du fiancé n'est
-pas seule en jeu: une question d'appartement
-s'y mêle: il a donné congé du sien pour le
-8 octobre et voudrait éviter les ennuis et les
-frais de deux déménagements successifs.</p>
-
-<p>Victor Hugo, ainsi que ses futurs beaux-parents,
-regrette vivement qu'un accident empêche le
-général d'assister au mariage et de prendre part
-aux frais de la noce. Mais, il faut qu'il y ait là
-une absolue nécessité. Le père doit à ses fils un
-mois arriéré de leur pension, il le prie de le leur
-envoyer et il le supplie de la continuer à Abel
-et à Eugène&mdash;ce dernier «était un peu fou»
-quand il a écrit au général. Pour lui, il ne l'importunera
-plus de ses besoins, à la pension qu'il
-va toucher s'en ajoutera bientôt une nouvelle,
-et il compte redoubler de travail et de veilles.</p>
-
-<p class="indent2">
-Mon cher papa,<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Je te réponds courrier par courrier pour te remercier
-de l'attestation que tu m'envoies et te prier de<span class="pagenum" id="Page_50">[Pg 50]</span>
-mettre autant de célérité à me faire parvenir ton
-consentement notarié. Je désirerais bien vivement
-que mon mariage pût avoir lieu le 7 ou le 8 octobre
-pour un motif impérieux (entre tous les motifs de
-cœur qui, tu le sais, ne le sont pas moins), c'est que
-je quitte forcément l'appartement que j'occupe le
-8 octobre. J'ai donc prié M. et M<sup>me</sup> Foucher de faire
-commencer la publication des bans dimanche prochain
-22, elle se terminera le dimanche 6 octobre. Mais ces
-bans doivent être également publiés à ton domicile,
-et il faut que le 6 octobre on ait reçu à notre paroisse
-de Saint-Sulpice la notification de la complète publication
-des bans à Blois, ce qui ne se pourrait faire
-qu'autant que tu serais assez bon pour racheter un
-ban à ta paroisse. Ce rachat coûte <i>cinq</i> francs ici, on
-m'assure qu'il doit être moins cher encore à Blois.
-Tu sens, mon cher papa, combien est urgente la nécessité
-qui me fait t'adresser cette instante prière. Il
-s'agit de m'épargner l'embarras et la dépense de deux
-déménagements coup sur coup dans un moment qui
-entraîne déjà naturellement tant de dépenses et d'embarras,
-il s'agit de plus encore, c'est de hâter mon
-bonheur de quelques jours, et je connais assez ton
-cœur pour ne plus insister.</p>
-
-<p>Je suis tout à fait en règle, j'ai fait lever sur l'extrait
-de naissance déposé à l'école de droit une copie
-notariée qui vaut l'original, quand ton consentement
-me sera parvenu, je pourrai remplir toutes les formalités
-civiles. Le papier que tu m'envoies aujourd'hui
-suffit également pour les formalités religieuses.</p>
-
-<p>Les noms et prénoms de ma bien-aimée fiancée<span class="pagenum" id="Page_51">[Pg 51]</span>
-sont <i>Adèle-Julie</i> Foucher, fille mineure de Pierre
-Foucher, chef de bureau au ministère de la Guerre,
-chevalier de la Légion d'honneur, et d'Anne-Victoire
-Asseline. Ces renseignements te seront nécessaires
-pour la publication des bans.</p>
-
-<p>Nous avons tous bien vivement regretté ici, mon
-cher et excellent papa, que cet accident arrivé à ton
-élève (?) nous privât du bonheur de te voir prendre
-part et ajouter par ta présence à tant de félicité. Il
-est inutile de te dire combien ton absence me sera
-pénible; mais je me dédommagerai quelque jour,
-j'espère, d'avoir été si longtems sevré de la joie de
-t'embrasser.</p>
-
-<p>Il est malheureux encore, cher papa, que cet accident
-te prive de contribuer aux sacrifices que vont
-faire M. et M<sup>me</sup> Foucher. Je ne doute pas qu'il n'y a
-que l'absolue nécessité qui puisse t'imposer cette
-économie, et je suis sûr que ton cœur en sera le plus
-affligé. Tâche, cependant, de nous envoyer le plus tôt
-possible le mois arriéré. Tu sens combien je vais
-avoir besoin d'argent dans le moment actuel. Je te
-supplie encore, bon et cher papa, de faire tout ton
-possible pour continuer à mes frères Abel et Eugène
-leur pension, n'oublie pas qu'Eugène était un peu
-fou quand il t'a écrit, et donne-lui, si tu le peux,
-cette nouvelle preuve de tendresse généreuse et paternelle.
-Pour moi je ne t'importunerai pas de mes
-besoins; à dater du 1<sup>er</sup> octobre, ma pension me sera
-comptée, l'autre ne tardera pas sans doute, et quoique
-ce moment-ci m'entraîne nécessairement à beaucoup
-de frais, en redoublant de travail et de veilles,<span class="pagenum" id="Page_52">[Pg 52]</span>
-je parviendrai peut-être à les couvrir. Le travail ne
-me sera plus dur désormais, je vais être si heureux!</p>
-
-<p>Permets-moi en finissant, mon cher et bien cher
-papa, de te rappeler combien sont importantes toutes
-les prières que je t'adresse relativement à l'envoi de
-ton consentement légal, à la publication et au rachat
-des bans dans ta paroisse.</p>
-
-<p>Adieu, pardonne à ce griffonnage et reçois l'expression
-de ma tendre et profonde reconnaissance.</p>
-</div>
-
-<p class="indent2">
-Ton fils soumis et respectueux,<br />
-<br />
-<span class="smcap">Victor</span>.<br />
-</p>
-
-<p class="indent2">
-Paris, 18 septembre 1822.<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>J'ai été obligé de rectifier une erreur d'inadvertance
-dans la pièce que tu m'envoies, je suis né le
-26 février 1802 et non 1801.</p>
-
-<p>M. et M<sup>me</sup> Foucher sont bien sensibles à tout ce
-que tu leur dis d'aimable. Tu verras un jour quel
-présent ils te font quand je t'amènerai ta fille.</p>
-
-<p>Je t'enverrai incessamment tous ceux que j'ai pu
-me procurer des journaux qui ont parlé de mon
-recueil. Il continue à se bien vendre et dans peu les
-frais seront couverts. C'est une chose étonnante
-dans cette saison.</p>
-</div>
-
-<p>Le général n'a pas racheté, paraît-il, le ban
-qui devait permettre au mariage d'avoir lieu à
-la date désirée. Son fils d'en être très contrarié
-et de le presser à nouveau.</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_53">[Pg 53]</span></p>
-
-<p class="indent2">
-Mon cher papa,<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>En prévoyant combien je serais contrarié du retard
-que tu m'annonces, tu ne t'es pas trompé. Je m'empresse
-aujourd'hui de t'écrire quelques mots pour
-te prier très instamment de faire au moins en sorte
-que le certificat de publication de bans m'arrive
-vendredi matin (11 octobre) avant onze heures. Le
-jour du mariage est fixé au samedi 12, et toutes les
-raisons que je t'ai détaillées déjà empêchent qu'il ne
-soit retardé d'un jour. Je recommande tout cela à
-cette diligence qui me prouve ta tendresse et je finis
-en t'embrassant.</p>
-</div>
-
-<p class="indent2">
-Ton fils soumis et respectueux,<br />
-<br />
-<span class="smcap">Victor</span>.<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Abel va te répondre incessamment et t'embrasse
-ainsi qu'Eugène. Excuse ce griffonnage.</p>
-
-<p>Ce 3 octobre 1822.</p>
-
-<p>Réponds-moi, je te prie, au sujet de la demande
-que je te fais dans cette lettre le plus tôt possible.</p>
-</div>
-
-<p>Ici, s'intercale parmi les lettres de Victor
-Hugo, une lettre, d'une écriture serrée et soignée,
-presque commerciale, à tous points de vue
-intéressante, de son oncle, le colonel Louis
-Hugo.</p>
-
-<p>Leurs châteaux en Espagne, c'est-à-dire les
-cédules hypothécaires du roi Joseph, le préoccupent<span class="pagenum" id="Page_54">[Pg 54]</span>
-autant que son frère: quoique désespérant,
-comme Oronte, il espère toujours.</p>
-
-<p>Il a fait quelques observations à son neveu
-sur son mariage, le trouvant bien jeune pour
-s'établir et lui conseillant d'attendre, pour cela,
-d'avoir trouvé «une bonne place».</p>
-
-<p>Victor Hugo l'a rassuré: il aura bientôt
-3.000 francs de revenu, tant du produit de son
-travail que de la pension qui va lui être servie...
-comme membre de l'Académie des Jeux Floraux<a id="FNanchor_37" href="#Footnote_37" class="fnanchor">[37]</a>.</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_37" href="#FNanchor_37" class="label">[37]</a> Cette pension servie aux membres de «la seconde Académie
-du royaume» n'ayant point laissé de me surprendre,
-il m'a paru intéressant de m'adresser à l'Académie elle-même,
-pour savoir si jamais ses membres avaient été l'objet de cette
-libéralité royale.</p>
-
-<p>La réponse fut fort aimable, mais négative, comme je m'y
-attendais:</p>
-
-<p class="indent2">
-<span class="smcap">Académie<br />
-des<br />
-Jeux Floraux</span><br />
-<br />
-Toulouse, 2 décembre 1906.<br />
-<br />
-Monsieur,<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>L'Académie vient seulement de reprendre ses travaux. De là
-le retard de ma réponse; vous voudrez bien nous en excuser.</p>
-
-<p>Jamais le titre de membre de l'Académie des Jeux Floraux
-n'a donné droit à pension de la cassette royale, et Victor
-Hugo dont vous parlez ne se sert évidemment pas de termes
-d'une rigoureuse exactitude.</p>
-
-<p>J'ajoute,&mdash;pour vous renseigner très complètement,&mdash;que
-Victor Hugo, après avoir obtenu divers prix à plusieurs concours
-de l'Académie, fut déclaré <i>maître ès-jeux</i>. Il n'appartint
-pas à notre Compagnie comme mainteneur.</p>
-
-<p>Veuillez, Monsieur, me permettre de saisir cette occasion
-pour vous prier d'agréer l'expression de mes très distingués
-sentiments.</p>
-
-<p>Le mainteneur, secrétaire des Assemblées.</p>
-
-<p class="indent2">
-<span class="smcap">G. Depeyre.</span><br />
-</p>
-</div>
-
-<p>Les Jeux Floraux n'avaient donc rien à voir dans cette pension.
-Elle a été accordée à Victor Hugo, en septembre 1822,
-par Louis XVIII, «sur la proposition de M. le Marquis de
-Lauriston, alors ministre de la maison du roi, et sur la recommandation
-spéciale de S. A. R. Madame, duchesse de Berry,
-transmise au ministre par M<sup>me</sup> la maréchale, duchesse de
-Reggio».</p>
-
-<p>Une lettre de Victor Hugo, adressée en 1826 à M. le vicomte
-de la Rochefoucauld, aide de camp du roi, chargé du département
-des beaux-arts, et reproduite par Edmond Biré (p. 397),
-spécifie ces détails et ne permet à ce sujet aucun doute.</p>
-
-</div>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_55">[Pg 55]</span></p>
-
-<p>Le colonel a cru devoir s'incliner, conseille
-au général de l'imiter et,&mdash;un post-scriptum
-de Victor Hugo a antérieurement révélé ce
-détail&mdash;a mis aussitôt à profit la situation de
-M. Foucher au ministère de la Guerre pour
-tâcher d'éviter sa mise à la retraite.</p>
-
-<p>Le colonel a fait de suite, par la voie hiérarchique,
-une demande, pour quitter le bureau
-de recrutement où il est détaché et rentrer en
-activité de service.</p>
-
-<p>Cette lettre, scellée d'un cachet portant les
-initiales L. H., est adressée:</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_56">[Pg 56]</span></p>
-
-<p class="indent2">
-A Monsieur<br />
-Monsieur Le Chevalier Hugo<br />
-Maréchal de camp des Armées du Roi<br />
-à Saint-Lazare,<br />
-<br />
-Blois.<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>J'ai reçu en son tems, mon bon ami, ta lettre du
-9 septembre à laquelle tu avais joint deux lettres à
-mon adresse que tu avais reçues de M. Bourg. Il
-paraît d'après leur contenu que toutes nos espérances
-sur l'Espagne sont tout à fait perdues. Cependant
-je ne pense pas que nous puissions entièrement
-renoncer à nos prétentions; attendu que si la lutte
-politique qui est engagée en ce moment dans ce pays
-tourne à l'avantage des constitutionnels<a id="FNanchor_38" href="#Footnote_38" class="fnanchor">[38]</a>: ce nouveau
-Gouvernement pour se faire des amis voudra
-peut-être contenter tout le monde; conséquemment
-comme il y a beaucoup d'Espagnols qui sont porteurs
-de cédules hypothécaires du roi Joseph, il est
-présumable que l'on prendra un parti à leur égard,
-dès lors, on pourra donner un cours à ses papiers,
-ce qui fera reprendre un peu les nôtres.</p>
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_38" href="#FNanchor_38" class="label">[38]</a> Écrite huit jours avant le congrès de Vérone, cette lettre
-n'en pouvait prévoir les résultats et la prochaine intervention
-de la France en Espagne pour y rétablir les droits que Ferdinand
-avait en partie abdiqués, contraint, en 1820, de rétablir la
-constitution de 1812.</p>
-
-</div>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Une chose qui me semble encore en notre faveur,
-c'est que la commission chargée de l'exécution des
-conventions du 25 avril 1818 et du 30 avril 1822<span class="pagenum" id="Page_57">[Pg 57]</span>
-avait été créée avant la dernière révolution qui s'est
-oppérée (<i>sic</i>) à Madrid. Depuis il a été question aux
-Cortes, de mettre un terme à toutes ces réclamations
-dont le Gouvernement était accablé. Donc il faudrait
-en attendre les résultats.</p>
-
-<p>J'avais fait à Victor quelques observations sur ses
-projets futurs de mariage, je lui disais qu'il était
-bien jeune encore pour songer à s'établir, que ta
-position ne te permettait pas de faire de grands
-sacrifice (<i>sic</i>) dans cette circonstance, et que par
-conséquent il ferait bien d'attendre qu'il eût obtenu
-une bonne place qui le mette à même de pouvoir
-vivre honorablement avec son Épouse. De manière
-qu'il m'a répondu ce qui suit: «Je te remercie, cher
-oncle, des conseils que tu me donne (<i>sic</i>) et de l'intérêt
-que tu me témoigne (<i>sic</i>) à l'occasion de mon
-très prochain mariage avec la fille de M. Foucher,
-M<sup>lle</sup> Adèle Foucher. Toutes les aimables inquiétudes
-que tu me témoigne (<i>sic</i>) pour mon avenir cesseront
-quand tu sauras qu'avant deux mois j'aurai près
-de 3.000 francs de revenu par moi-même, tant du
-produit de mes ouvrages, que de la pension qui
-est attachée au titre de membre de la Seconde académie
-du Royaume. Tu sais, mon cher Oncle, qu'en
-1820 après avoir remporté trois prix successifs j'ai
-été nommé membre de l'Académie des jeux floraux.
-La pénurie de la cassette royale m'avait empêché
-jusqu'ici de toucher ma pension, mais j'ai tout lieu
-de croire qu'à dater du 1<sup>er</sup> octobre elle me sera
-comptée.»</p>
-
-<p>Tu vois, d'après cela, mon ami, qu'avec de la conduite<span class="pagenum" id="Page_58">[Pg 58]</span>
-et des mœurs aussi douce (s) que celle (s) de
-Victor, il peut, par la suite, avoir une très belle existance
-(<i>sic</i>). Il paraît que son futur mariage est un
-mariage d'inclination et que M<sup>lle</sup> Foucher est très
-bien élevée: or il faut laisser aller la chose et faire
-des vœux pour qu'ils soient heureux.</p>
-
-<p>J'avais aussi prié Victor de s'informer, près de
-M. Foucher, s'il pensait que cette mission à Tulle ne
-serait pas un titre d'exception pour ma mise à la
-retraite quoique n'ayant pas atteint mes cinquante
-ans d'âge.</p>
-
-<p>Voici un passage de sa lettre:</p>
-
-<p>«Il est très vrai que MM. les colonels employés
-dans les conseils de recrutement ne sont pas considérés
-comme en activité, il est très vrai également
-que le désir d'éteindre les demi-soldes fait qu'on
-s'empresse de mettre à la retraite tous les officiers
-qui remplissent les conditions demandées, quelque
-jeunes qu'ils puissent d'ailleurs être encore. M. Foucher
-pense donc que ce qu'il y aurait de mieux à
-faire pour toi, ce serait de réclamer l'activité. Il m'a
-dit au reste que le Ministre était très satisfait de ton
-zèle et de tes services à Tulle, et qu'il se pourrait
-grâce à cette considération, que la règle général (<i>sic</i>)
-de mettre à la retraite tous les officiers qui peuvent
-y être mis, souffre une exception à ton égard. Je
-termine ces détails, mon meilleur oncle, en te priant
-si tu fais quelques démarches, de te servir de moi
-comme de toi-même. Je serai heureux de te rendre
-quelque petit service.»</p>
-
-<p>Depuis la réception de cette lettre j'ai fait le voyage<span class="pagenum" id="Page_59">[Pg 59]</span>
-de Périgueux où M. le lieutenant-général Almeras<a id="FNanchor_39" href="#Footnote_39" class="fnanchor">[39]</a>
-m'a reçu de la manière la plus amicale; il m'a beaucoup
-parlé de toi, et chargé de le rappeler à ton
-ancienne amitié. Il m'a tenu à peu près le même lengage
-(<i>sic</i>) que Victor, et fortement engagé à lui adresser
-une demande d'activité de service, pour S. E. le
-Ministre de la Guerre<a id="FNanchor_40" href="#Footnote_40" class="fnanchor">[40]</a>; j'ai suivi ses conseils et la
-lui ai expédiée avant-hier. Maintenant il reste à savoir
-quel effet cela produira.</p>
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_39" href="#FNanchor_39" class="label">[39]</a> Le lieutenant général Almeras, après s'être signalé dans
-les Alpes, dans le Midi de la France, où son œuvre de pacification
-lui valait des félicitations du Conseil des Cinq-Cents et
-en Égypte avec Kléber, avait fait les campagnes d'Autriche et
-de Prusse. Nommé général au lendemain de la bataille de la
-Moskowa (7 septembre 1812), il avait reçu en 1814 de la Restauration
-la croix de Saint-Louis.</p>
-
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_40" href="#FNanchor_40" class="label">[40]</a> Victor, duc de Bellune.</p>
-
-</div>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Si M. de Lescale était de retour à Blois et qu'il fût
-disposé à écrire un mot à M. Perceval, il me ferait
-plaisir. Car tu sais que dans ces circonstances il vaut
-mieux avoir deux cordes à son arc qu'une seule.</p>
-
-<p>Adieu, je t'embrasse de tout mon cœur, ainsi que
-ta femme et Goton, si elle est encore près de toi.</p>
-
-<p>Tout à toi de cœur et d'amitié,</p>
-</div>
-
-<p class="indent2">
-Le Colonel,<br />
-Chev. <span class="smcap">L. Hugo</span>.<br />
-</p>
-
-<p class="indent2">
-Tulle, le 9 octobre 1822.<br />
-</p>
-
-<p>A Saint-Sulpice, où dix-huit mois auparavant
-avaient été récitées autour du cercueil de sa<span class="pagenum" id="Page_60">[Pg 60]</span>
-mère les dernières prières, le mariage de Victor
-Hugo était enfin célébré le 12 octobre 1822. L'acte
-de mariage fut ainsi rédigé:</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Le 12 octobre 1822, après la publication des trois
-bans, en cette église, et d'un seul en celle de Blois
-vu la dispense des deux autres, les fiançailles faites
-le même jour, ont reçu la bénédiction nuptiale:</p>
-
-<p>Victor-Marie Hugo, membre de l'Académie des
-Jeux-Floraux de Toulouse, âgé de vingt ans, demeurant
-de droit et de fait à Blois, diocèse d'Orléans<a id="FNanchor_41" href="#Footnote_41" class="fnanchor">[41]</a>,
-fils mineur de Joseph-Léopold-Sigisbert Hugo, maréchal
-des camps et armées du roi, chevalier de l'ordre
-royal et militaire de Saint-Louis, officier de la Légion
-d'honneur et commandant de l'ordre royal de Naples,
-et de défunte Sophie-Françoise Trébuchet, son épouse,</p>
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_41" href="#FNanchor_41" class="label">[41]</a> Le Blaisois et le Vendômois n'avaient été longtemps que
-des archidiaconés du diocèse de Chartres. Par bulle du 25 juin
-1697 seulement, Innocent XII institua le diocèse de Blois, dont
-les promoteurs avaient été auprès de Louis XIV, le père La
-Chaise, son confesseur et M<sup>me</sup> de Maintenon.</p>
-
-<p>Le diocèse de Blois, illustré par l'épiscopat de Grégoire, fut
-supprimé par le Concordat et le département de Loir-et-Cher
-réuni au diocèse d'Orléans.</p>
-
-<p>Rétabli par ordonnance royale du 10 octobre 1822, le diocèse
-de Blois risqua fort d'être supprimé en 1834, ainsi que les
-autres sièges non concordataires qui avaient bénéficié de cette
-ordonnance.</p>
-
-</div>
-
-<p class="indent2">
-D'une part;<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Et Adèle-Julie Foucher, âgée de dix-neuf ans,
-demeurant de droit et de fait rue du Cherche-Midi,<span class="pagenum" id="Page_61">[Pg 61]</span>
-nº 39, de cette paroisse, fille mineure de Pierre Foucher,
-chef au Ministère de la Guerre, chevalier de la
-Légion d'honneur, et de Anne-Victoire Asseline, son
-épouse,</p>
-</div>
-
-<p class="indent2">
-D'autre part;<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Présents et témoins, Jean-Baptiste Biscarrat, Alfred-Victor,
-comte de Vigny; Jean-Baptiste Asseline,
-Jean-Jacques-Philippe-Marie Duvidal, lesquels ont
-signé avec les époux et leur père et mère.</p>
-
-<p><i>Victor-M. Hugo,&mdash;A.-J.-V.-M. Foucher,&mdash;comte
-Alfred de Vigny,&mdash;Fouché,&mdash;Biscarrat,&mdash;Eugène
-Hugo,&mdash;Duvidal, marquis de Montferrier,<a id="FNanchor_42" href="#Footnote_42" class="fnanchor">[42]</a>&mdash;Asseline,&mdash;V.-A.
-Fouché,&mdash;A. Hugo,&mdash;Victor Fouché,&mdash;A.
-Asseline,&mdash;Deschamps,&mdash;Soumet,&mdash;Fessart,&mdash;Dumas,
-vicaire.</i></p>
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_42" href="#FNanchor_42" class="label">[42]</a> Abel Hugo devait épouser plus tard M<sup>lle</sup> de Montferrier.</p>
-
-</div>
-
-<p>Contrairement aux souvenirs de Victor Hugo,
-(<i>Victor Hugo raconté...</i>) les témoins de son mariage
-n'avaient donc point été M. Ancelot<a id="FNanchor_43" href="#Footnote_43" class="fnanchor">[43]</a> et<span class="pagenum" id="Page_62">[Pg 62]</span>
-Alexandre Soumet<a id="FNanchor_44" href="#Footnote_44" class="fnanchor">[44]</a>, mais bien Jean-Baptiste
-Biscarrat<a id="FNanchor_45" href="#Footnote_45" class="fnanchor">[45]</a>, l'ancien maître d'étude d'Eugène
-et de Victor à la pension Cordier, demeuré par<span class="pagenum" id="Page_63">[Pg 63]</span>
-la suite leur ami et l'un des plus nobles poètes
-dont se puisse enorgueillir la Restauration, le
-comte Alfred de Vigny.</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_43" href="#FNanchor_43" class="label">[43]</a> Jacques-Arsène-François-Polycarpe Ancelot (1794-1854).
-A cette époque, Ancelot avait connu, en 1819, un succès plus
-politique que littéraire avec son <i>Louis neuf</i>, tragédie qui lui
-valut une pension de Louis XVIII.</p>
-
-<p>Il devait figurer de 1823 à 1824, parmi les rédacteurs, de
-composition si éclectique, de la <i>Muse française</i> et collaborait
-déjà aux <i>Annales de la Littérature et des Arts</i>, le journal officiel
-de la <i>Société des Bonnes Lettres</i>, où il consacra en 1822,
-un article très élogieux à Alfred de Vigny.</p>
-
-<p>Ancelot était un pseudo-classique dans toute la rigueur du
-terme. Il fit représenter le <i>Maire du Palais</i>, en 1823; un <i>Fiesque</i>
-imité de Schiller, en 1824; <i>Olga</i> ou l'<i>Orpheline moscovite</i>,
-en 1829; <i>Élisabeth d'Angleterre</i>, en 1829.</p>
-
-<p>La Révolution de 1830 l'ayant privé de sa pension, il se
-tourna vers les petits théâtres, d'un rapport plus lucratif, qu'il
-inonda de ses vaudevilles, dépourvus de style, comme il convient,
-mais non sans esprit et sans gaîté.</p>
-
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_44" href="#FNanchor_44" class="label">[44]</a> Alexandre Soumet, né à Castelnaudary, en 1788, mort en
-1845. Après avoir d'abord chanté Napoléon et le Roi de Rome,
-il se réconcilia avec les Bourbons qui le nommèrent successivement
-bibliothécaire des châteaux de Saint-Cloud, de Rambouillet
-et de Compiègne.</p>
-
-<p>Très favorable aux théories romantiques, qu'il n'osait suivre
-lui-même que très timidement, Alexandre Soumet fut un des
-premiers défenseurs de Victor Hugo à ses débuts et collabora
-aux <i>Lettres champenoises</i>, sorte de «centre droit» entre les
-Romantiques et les Classiques, où il consacra également un
-article élogieux à Alfred de Vigny (tome VII); au <i>Conservateur
-littéraire</i>, dans lequel il rendit compte des <i>Nouvelles
-Odes</i> de Victor Hugo, au <i>Mercure du XIX<sup>e</sup> siècle</i>, et fit partie
-de la <i>Société des Bonnes Lettres</i>, où il devait lire, en 1826, sa
-<i>Jeanne d'Arc</i>.</p>
-
-<p>Une élégie: <i>La Pauvre fille</i>, a plus contribué à rendre, un
-moment, son nom populaire, que ses tragédies: <i>Clytemnestre</i>
-(1822), <i>Saül</i> (1822), <i>Elisabeth de France</i> (1823), <i>Jeanne d'Arc</i>
-(1823), pour n'en citer que quelques-unes, qui lui ouvrirent,
-en 1834, les portes de l'Académie française.</p>
-
-<p>Alexandre Soumet a laissé, à côté de son théâtre, un poème
-de longue haleine, témoignant d'un louable effort et où se
-trouvent de beaux vers, <i>la Divine Epopée</i> (1840).</p>
-
-<p>Cf. <span class="smcap">Léon Séché</span>: <i>Études d'Histoire romantique</i>.&mdash;<i>Le Cénacle
-de la Muse française</i> (<i>Mercure de France</i>, 1908, LXXII,
-pp. 385-417; LXXIII, pp. 24-57).</p>
-
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_45" href="#FNanchor_45" class="label">[45]</a> Biscarrat, que ses contemporains et tous ceux qui se sont
-occupés des débuts du Romantisme semblent avoir appelé
-Félix, aurait signé de l'initiale S des articles nombreux et
-intéressants du <i>Conservateur littéraire</i>.</p>
-
-<p>Alexandre Soumet ne paraît avoir collaboré qu'au tome III
-(1820-1821).</p>
-
-<p>Dans ce même volume, Alfred de Vigny donna sur les
-<i>Œuvres</i> complètes de Byron, un premier article qui ne fut
-jamais suivi d'un second.</p>
-
-<p>Cf. Ch.-M. <span class="smcap">Des Granges</span>: <i>La Presse littéraire sous la Restauration</i>.</p>
-
-</div>
-
-<p>La noce eut lieu chez M. Foucher. Sa salle à
-manger s'étant trouvée trop étroite, l'on dîna
-dans la salle du Conseil de guerre. Là même,
-dix ans plus tôt, le général Lahorie, le mystérieux
-réfugié de la rue de Clichy et des Feuillantines,
-s'était entendu condamner à mort.</p>
-
-<p>La lettre, qui, à moins de huit jours suivit,
-déborde de joie, de bonheur et de reconnaissance.
-Victor Hugo, cependant, malgré le rêve
-étoilé de ces oarystis semble avoir à cœur de
-ne point oublier ses frères et les recommande
-une fois de plus à la bonté et à la générosité
-du général.</p>
-
-<p class="indent2">
-Mon cher Papa,<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>C'est le plus reconnaissant des fils et le plus heureux
-des hommes qui t'écrit. Depuis le 12 de ce
-mois, je jouis du bonheur le plus doux et le plus<span class="pagenum" id="Page_64">[Pg 64]</span>
-complet et je n'y vois pas de terme dans l'avenir.
-C'est à toi, bon et cher papa, que je dois rapporter
-l'expression de ces pures et légitimes joies, c'est toi
-qui m'as fait ma félicité, reçois donc pour la centième
-fois l'assurance de toute ma tendre et profonde gratitude.</p>
-
-<p>Si je ne t'ai pas écrit dans les premiers jours de
-mon bienheureux mariage, c'est que j'avais le cœur
-trop plein pour trouver des paroles, maintenant même
-tu m'excuseras, mon bon père, car je ne sais pas
-trop ce que j'écris. Je suis absorbé dans un sentiment
-profond d'amour, et pourvu que toute cette
-lettre en soit pleine, je ne doute pas que ton bon
-cœur ne soit content. Mon angélique Adèle se joint
-à moi, si elle osait, elle t'écrirait, mais maintenant
-que nous ne formons plus qu'un, mon cœur est devenu
-le sien pour toi.</p>
-
-<p>Permets-moi, en terminant cette trop courte lettre,
-mon cher et excellent papa de te recommander les
-intérêts de mes frères, je ne doute pas que tu n'aies
-déjà décidé en leur faveur, mais c'est uniquement
-pour hâter l'exécution de cette décision que je t'en
-reparle.</p>
-
-<p>Adieu donc, cher papa, je me sépare de toi avec
-regret; c'est pourtant une douceur pour moi que de
-t'assurer encore de l'amour respectueux et de l'inaltérable
-reconnaissance de tes heureux enfants.</p>
-</div>
-
-<p class="indent2">
-<span class="smcap">Victor.</span><br />
-</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_65">[Pg 65]</span></p>
-
-<p class="indent2">
-Paris, 19 octobre 1822.<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Mes deux frères t'embrassent tendrement. Mon
-beau-père et ma belle-mère ont été très sensibles à
-ta lettre. Je crois que M. Foucher te répondra bientôt.
-Il s'occupe des intérêts de mon oncle Louis au
-ministère de la Guerre.</p>
-</div>
-
-<p>Un mois plus tard, le général Hugo et la comtesse
-de Salcano, son épouse, faisaient part en
-ces termes du mariage de Victor:</p>
-
-<p class="indent2">
-M.<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Monsieur le général Léopold Hugo et Madame la
-comtesse A. de Salcano, son épouse, ont l'honneur
-de vous faire part du mariage, à Paris, de Monsieur
-Victor-Marie Hugo, leur fils et beau-fils, avec Mademoiselle
-Adèle-Julie-Victoire-Marie Foucher, fille de
-Monsieur le chevalier Foucher, chef de bureau au
-ministère de la Guerre, et de Madame Anne-Victoire
-Asseline, son épouse.</p>
-
-<p>Saint-Lazare, près Blois, le 15 novembre 1822.</p>
-
-<p>On n'aura pas l'honneur de recevoir.</p>
-</div>
-
-<p>Dorénavant, M<sup>me</sup> Victor Hugo prendra une
-place presque égale à celle de son mari dans
-cette correspondance avec le général. A son
-tour, elle lui exprime son affection et sa reconnaissance.<span class="pagenum" id="Page_66">[Pg 66]</span>
-Confiante dans l'avenir, elle célèbre
-son amour et son bonheur.</p>
-
-<p>La belle-mère n'a pas été l'obstacle que l'on
-pouvait craindre au mariage. Elle semble, au
-contraire, s'être entremise en faveur des amoureux
-pour en hâter la célébration. Ce n'est plus
-«l'épouse actuelle» du général, mais une alliée
-que l'on remercie, lui devant quelques jours
-fastes de plus.</p>
-
-<p class="indent2">
-Paris, 19 novembre 1822.<br />
-<br />
-Mon cher Papa,<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Tout ce que ta bonne lettre nous dit de tendre et
-de paternel a été accueilli ici par deux cœurs qui
-n'en font qu'un pour t'aimer. Je ne saurais te dire
-combien mon Adèle a été sensible à l'expression de
-ton affection qu'elle mérite si bien par celle qu'elle
-daigne porter à ton fils. Elle va t'exprimer elle-même
-tout ce qu'elle ressent pour toi. Veuille bien, je te
-prie, dire à notre belle-mère combien nous sommes
-reconnaissans de tout ce qu'elle a bien voulu faire
-pour hâter notre fortuné mariage.</p>
-
-<p>J'ai montré ta lettre à mes frères. Abel va t'écrire.
-Ils me chargent de t'embrasser tendrement pour eux.</p>
-
-<p>Maintenant permets-moi de t'embrasser pour moi
-et de céder le reste de cette lettre à ta fille.</p>
-</div>
-
-<p class="indent2">
-Ton fils soumis et respectueux,<br />
-<br />
-<span class="smcap">Victor</span>.<br />
-</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_67">[Pg 67]</span></p>
-
-<p class="indent2">
-Mon cher papa,<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>C'est la plus heureuse des femmes qui vous doit
-tout son bonheur que sans vous elle désirerait encore,
-c'est votre fille qui a mis sa destinée entre les mains
-du plus noble des hommes qui voudrait vous rendre
-sa reconnaissance. Dieu sait que ce n'est pas la
-gloire qui entoure son talent qui me le fait admirer,
-mais bien cette âme si pure, si élevée que vous connaissez
-à peine et à laquelle la mienne est consacrée.
-Il n'est rien de moi qui ne soit pour lui, pour
-mon Victor, pour votre digne fils.</p>
-
-<p>Si notre belle-mère savait combien j'ai été sensible
-à tout ce qu'elle a bien voulu faire pour accélérer
-notre mariage, j'espère qu'elle voudrait bien recevoir
-mes remerciements. Je lui dois quelques jours de
-bonheur que sans elle je demanderais en vain.</p>
-
-<p>J'ai vu, mon cher papa, s'écouler le plus beau jour
-de ma vie sans avoir connu l'auteur de ce beau jour.
-Nous espérons, et moi en particulier, comme une
-grâce, que la fin de cette année ne se passera pas
-sans que j'aie pu vous exprimer de vive voix tous les
-sentiments avec lesquels j'ai l'honneur d'être votre
-très respectueuse fille,</p>
-</div>
-
-<p class="indent2">
-<span class="smcap">A. Hugo</span>.<br />
-</p>
-<hr class="chap x-ebookmaker-drop" />
-
-<div class="chapter">
-<p><span class="pagenum" id="Page_68">[Pg 68]</span></p>
-
-<h2 class="nobreak" id="III">III</h2>
-</div>
-
-<p>Un roman en partie double.&mdash;La folie d'Eugène
-Hugo.&mdash;«La recommandation de M. de Clermont-Tonnerre».&mdash;La
-maison de la rue du Foix,
-à Blois.&mdash;La grossesse d'Adèle Hugo.&mdash;Le pauvre
-Eugène.</p>
-
-
-<p class="p2">L'antithèse n'existe pas seulement dans l'œuvre
-de Victor Hugo, et Baudelaire ne fut pas le
-premier, hélas!</p>
-
-<div class="poetry-container">
-<div class="poetry">
- <div class="stanza">
- <div class="verse indent12">admis au noir mystère</div>
- <div class="verse indent0">Des rires effrénés mêlés aux sombres pleurs.</div>
- </div>
-</div>
-</div>
-
-<p>Le lendemain de ce beau jour, dont les jeunes
-époux clamaient orgueilleusement la joie,
-fut atrocement triste.</p>
-
-<p>Eugène Hugo, exalté, «un peu fou» depuis
-des mois, prononça, au cours du dîner de noce
-des paroles incohérentes. Biscarrat en fut frappé,
-avertit Abel Hugo, et au sortir de table, ils l'emmenèrent
-et le firent rentrer chez lui, sans en
-parler à personne.</p>
-
-<p>Le lendemain matin, on le trouva dans sa<span class="pagenum" id="Page_69">[Pg 69]</span>
-chambre, dont il avait allumé tous les flambeaux,
-vaticinant et tailladant les meubles à
-coups de sabre. Il était tout à fait fou.</p>
-
-<p>Un drame intime, navrant dans sa simplicité,
-se cachait sous cette démence et l'expliquait.</p>
-
-<p>«Cet Eugène, qui est mort enfin, après avoir
-survécu quatorze ou quinze ans à son âme, à
-son intelligence», mourut, plus discret qu'Arvers,
-sans trahir son secret. Mais, celui-là même
-qui écrivit le commencement de cette phrase,
-leur ami, le collaborateur d'Abel et de Victor
-au <i>Conservateur littéraire</i>, Gaspard de Pons<a id="FNanchor_46" href="#Footnote_46" class="fnanchor">[46]</a>,<span class="pagenum" id="Page_70">[Pg 70]</span>
-a soulevé une partie du voile qui le recouvrait.</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_46" href="#FNanchor_46" class="label">[46]</a> Né en 1798, «Gaspard de Pons était venu, en 1819, d'Avallon,
-sa ville natale, à Paris, pour y entrer dans la garde. Il se
-lia, par son camarade Alfred de Vigny, avec M. Victor Hugo,
-dont il était l'aîné de deux ans, et dont il devint le collaborateur
-au <i>Conservateur littéraire</i>, puis à la <i>Muse française</i>».
-(<span class="smcap">Edmond Biré</span>: <i>Victor Hugo avant 1830</i>, p. 343).</p>
-
-<p>On lui doit: <i>Constant et Discrète</i>, poème en quatre chants,
-suivi de <i>Poésies diverses</i> (1819), <i>Amour</i>, <i>A Elle</i> (1824), <i>Inspirations
-poétiques</i> (1825).</p>
-
-<p>Il figurait, au dire de Jay, (<i>Conversion d'un Romantique</i>,
-1830), au nombre des «étoiles de la Pléiade romantique».</p>
-
-<p>Cf. Ch.-M. <span class="smcap">Des Granges</span>: <i>La Presse littéraire sous la Restauration</i>.</p>
-
-<p>Tous n'ont pas imité la discrétion de Gaspard de Pons. Évariste
-Boulay-Paty, dans son curieux Journal, publié en 1901,
-par les soins du D<sup>r</sup> Dominique Caillé, dans les <i>Annales de la
-Société académique de Nantes</i>, écrivait, à la date du 14 mai
-1830:</p>
-
-<p>«Je m'en suis revenu avec Soulié, qui est venu passer une
-heure chez moi. Il m'a dit que Eugène Hugo avait tellement
-aimé M<sup>me</sup> Victor Hugo que, deux ou trois jours après le mariage
-de son frère, il était devenu fou. C'était un jeune homme
-qui annonçait le plus beau talent. Fou par sève de chasteté!
-ô Charenton!»</p>
-
-<p>Le D<sup>r</sup> Patrigeon ne se montre guère moins affirmatif et
-commet, sur ce point, une erreur de date que corrigent le
-mariage et la correspondance de Victor:</p>
-
-<p>«Cependant, un événement douloureux et imprévu avait
-mis, vers la fin de 1821, le général Hugo en présence de ses
-fils, Eugène, qui, dit-on, aimait éperdument Adèle Foucher,
-était devenu subitement fou, le jour du mariage de son frère.
-Le général dut venir à Paris, où la maladie d'Eugène le retint
-quelque temps.» (<i>Le père de Victor Hugo</i>, p. 15.)</p>
-
-<p>Le <i>Matin</i> n'est pas seul à tout dire.</p>
-
-</div>
-
-<p>M. Edmond Biré a eu la chance de découvrir,
-sur les quais, un exemplaire des <i>Adieux poétiques</i><a id="FNanchor_47" href="#Footnote_47" class="fnanchor">[47]</a>
-du comte Gaspard de Pons, cette insigne
-rareté.</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_47" href="#FNanchor_47" class="label">[47]</a> <i>Adieux poétiques</i>, par le comte Gaspard de Pons, Paris,
-Librairie nouvelle, 1860, 3 in-12.</p>
-
-</div>
-
-<p>Dans une pièce intitulée <i>la Démence</i> et où le
-poète s'adresse «A ce qui fut Eugène», on
-peut lire, entre autres, ces vers. Ils donnent la
-clef de la terrible énigme:</p>
-
-<div class="poetry-container">
-<div class="poetry">
- <div class="stanza">
- <div class="verse indent0">Peut-être dédaigné par l'Amour et la Muse,</div>
- <div class="verse indent0">Un désespoir jaloux s'alluma dans ton cœur:</div>
- <div class="verse indent0">Tu hais malgré toi ton rival, ton vainqueur...</div>
- <div class="verse indent0">La mort de la pensée au plus affreux destin</div>
- <div class="verse indent4">A seule, hélas! pu te soustraire:</div><span class="pagenum" id="Page_71">[Pg 71]</span>
- </div>
- <div class="stanza">
- <div class="verse indent2">Tu cessas bien à temps d'être toi, d'être frère,</div>
- <div class="verse indent4">Le premier frère fut Caïn.</div>
- <div class="verse indent0">Oui, certe, et dans ce mot ne vois pas un outrage;</div>
- <div class="verse indent0">L'outrage serait lâche autant que solennel.</div>
- <div class="verse indent0">Ton cœur fut assez chaud pour qu'un moment d'orage</div>
- <div class="verse indent0">En toi pût allumer un foudre criminel...<a id="FNanchor_48" href="#Footnote_48" class="fnanchor">[48]</a>.</div>
- </div>
-</div>
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_48" href="#FNanchor_48" class="label">[48]</a> <i>Victor Hugo avant 1830</i>, pp. 273-274.</p>
-
-</div>
-
-<p>Plus de deux mois, on avait caché ce triste
-accident au général Hugo, espérant quand même
-un mieux impossible. Les frères redoublaient
-de soins autour du malade et leurs ressources
-s'épuisaient.</p>
-
-<p>Le 20 décembre enfin, Victor se décidait à
-faire appel à son père et lui adressait cette lettre
-désolée.</p>
-
-<p class="indent2">
-Mon cher Papa,<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>C'est auprès du lit d'Eugène malade et dangereusement
-malade que je t'écris. Le déplorable état de
-sa raison dont je t'avais si souvent entretenu empirait
-depuis plusieurs mois d'une manière qui nous
-alarmait tous profondément, sans que nous pussions
-y porter sérieusement remède, parce qu'ayant conservé
-le libre exercice de sa volonté, il se refusait
-obstinément à tous les secours et à tous les soins.
-Son amour pour la solitude poussé à un excès effrayant
-a hâté une crise qui sera peut-être salutaire, du moins
-il faut l'espérer, mais qui n'en est pas moins extrêmement<span class="pagenum" id="Page_72">[Pg 72]</span>
-grave et le laissera pour longtemps dans
-une position bien délicate. Abel et M. Foucher t'écriront
-plus de détails sur ce désolant sujet. Pour le
-moment je me hâte de te prier de vouloir bien nous
-envoyer de l'argent, tu comprendras aisément dans
-quelle gêne ce fatal événement m'a surpris. Abel est
-également pris au dépourvu et nous nous adressons
-à toi comme à un père que ses fils ont toujours trouvé
-dans leurs peines et pour qui les malheurs de ses
-enfants sont les premiers malheurs.</p>
-
-<p>Du moins, dans cette cruelle position, avons-nous
-été heureux dans le hasard qui nous a fait prendre
-pour médecin une de tes anciennes connaissances,
-le docteur Fleury.</p>
-
-<p>Adieu, bon et cher Papa, j'ai le cœur navré de la
-triste nouvelle que je t'apporte. Notre malade a passé
-une assez bonne nuit, il se trouve mieux ce matin,
-seulement son esprit, qui est tout à fait délirant depuis
-avant-hier, est en ce moment très égaré.
-On l'a saigné hier, on lui a donné l'émétique ce
-matin, et je suis auprès de lui en garde-malade.
-Adieu, adieu, la poste va partir et je n'ai que le temps
-de t'embrasser en te promettant de plus longues
-lettres d'Abel et de M. Foucher.</p>
-</div>
-
-<p class="indent2">
-Ton fils tendre et respectueux,<br />
-<br />
-<span class="smcap">Victor</span>.<br />
-<br />
-Ce 20 décembre 1822.<br />
-</p>
-
-<p>Le général Hugo ne tarda point à venir voir à
-Paris son fils malade, et, profitant d'un intervalle<span class="pagenum" id="Page_73">[Pg 73]</span>
-lucide, l'emmena à Blois, où il le soigna
-quelque temps chez lui.</p>
-
-<p>Le répit fut court, Eugène dut, bientôt, être
-enfermé à nouveau. Dix ans et plus il survécut
-au naufrage de sa raison et en 1837<a id="FNanchor_49" href="#Footnote_49" class="fnanchor">[49]</a> seulement,
-il s'éteignit, à Charenton.</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_49" href="#FNanchor_49" class="label">[49]</a> Eugène Hugo est mort à Saint-Maurice (Charenton) le
-5 mars 1837.</p>
-
-</div>
-
-<p>Les tristesses de l'heure présente n'avaient
-point seules le don de préoccuper la famille
-Hugo. Outre le colonel, le général avait un autre
-frère officier, le major Francis<a id="FNanchor_50" href="#Footnote_50" class="fnanchor">[50]</a>. Il les avait
-fait venir, jadis, l'un et l'autre en Espagne pour
-servir à leur avancement. La monarchie de
-Joseph tombée, eux aussi avaient connu la demi-solde
-et la non-activité. Et les yeux fixés sur
-l'avenir, ils s'adressaient au neveu bien en cours,
-lauréat de l'Académie française et membre de
-l'Académie de Toulouse, marié à la fille d'un
-chef de bureau à la guerre, lui demandant son
-appui, rêvant d'une mise en activité, d'un galon
-de plus ou de deux étoiles.</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_50" href="#FNanchor_50" class="label">[50]</a> Le plus jeune frère du général, François-Juste Hugo, né
-le 3 août 1780.</p>
-
-</div>
-
-<p>Victor Hugo d'être embarrassé. En dépit de
-l'affection portée par lui à l'oncle Francis, le
-servir, n'était-ce pas desservir son père?</p>
-
-<p>Le crédit des amis puissants, très puissants,<span class="pagenum" id="Page_74">[Pg 74]</span>
-qu'il comptait au pouvoir, devant être conservé
-<i>vierge</i> pour une occasion autrement importante,
-le rappel à l'activité du général Hugo, un mirage
-peut-être, mais si cher à tous.</p>
-
-<p>Dans cette lettre M<sup>me</sup> Hugo était devenue «ta
-brave femme».</p>
-
-<p>Pour la première fois&mdash;et des mois encore,
-cette suscription demeurera isolée&mdash;elle est
-adressée à</p>
-
-<p class="indent2">
-Monsieur<br />
-<br />
-Monsieur le général Comte Hugo<br />
-</p>
-
-<p>et scellée d'un cachet, embarrassé des pièces
-compliquées de l'armorial impérial, et timbré
-de la couronne comtale du général<a id="FNanchor_51" href="#Footnote_51" class="fnanchor">[51]</a>.</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_51" href="#FNanchor_51" class="label">[51]</a> D'après ce cachet et l'<i>Armorial général</i> de Riestap, les
-armes octroyées par Joseph, roi d'Espagne, au comte de Siguenza,
-étaient les suivantes:</p>
-
-<p><i>Écartelé au I<sup>er</sup> d'azur, à l'épée en pal d'argent garnie d'or,
-accompagnée en chef de 2 étoiles d'argent: au 2<sup>e</sup> de gueules
-au pont de 3 arches d'argent maçonné de sable, soutenu d'une
-eau d'argent et brochant sur une forêt de même; au 3<sup>e</sup> de
-gueules à la couronne murale d'argent; au 4<sup>e</sup> d'azur au cheval
-effrayé d'or.</i></p>
-
-<p>Nous sommes loin, comme on voit, avec cet écu encombré
-de toute la ferblanterie héraldique de l'Empire, de la belle
-simplicité du blason des Hugo, de Lorraine:</p>
-
-<p><i>D'azur à un chef d'argent, chargé de deux merlettes de
-sable</i></p>
-
-<p>que donne d'Hozier et qui est encore, en Allemagne, celui des
-Hugo de Spitzemberg.</p>
-
-<p>Plus tard, quand il plut à quelques généalogistes&mdash;ces gens-là
-sont sans pitié&mdash;de rattacher le général Hugo et ses fils à
-Georges Hugo (fils de Jean Hugo, capitaine des troupes de
-René II, duc de Lorraine), le vicomte Victor Hugo, pair de
-France, fit, ou laissa, figurer ces armes, du <span class="allsmcap">XVI</span><sup>e</sup> siècle, au-dessous
-de son nom dans les annuaires de la noblesse, notamment
-dans l'<i>Armorial historique de la Noblesse de France</i>, de
-Henri J.-G. de Milleville (Paris, Amyot. S. D.), p. 127.</p>
-
-<p>Cependant, dans l'intimité, le grand poète était, paraît-il, le
-premier à rire de ces prétentions nobiliaires, y compris le
-fameux et si décoratif évêque de Ptolémaïs et le chapitre-noble
-de Remiremont. Les thuriféraires seuls les prirent jamais au
-sérieux.</p>
-
-</div>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_75">[Pg 75]</span></p>
-
-<p>Et, pour la seconde, des espérances de paternité
-semblaient sourire à l'heureux mari d'Adèle
-Foucher.</p>
-
-<p class="indent2">
-Mon cher Papa,<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Je te prie d'avance d'excuser encore la brièveté de
-cette lettre. Francis me prie de t'écrire, pour te
-renouveler ses prières à l'égard du ministre de la
-Marine. Je conçois parfaitement, je ne puis même
-m'empêcher de partager ta manière de voir sur cette
-affaire qui pourrait entraver la tienne, la nôtre, celle
-de toute la famille, puisque ta mise en activité est
-certainement ce qui peut nous arriver à tous de plus
-heureux. Je sais bien que la recommandation de
-M. de Cl. T.<a id="FNanchor_52" href="#Footnote_52" class="fnanchor">[52]</a> doit être conservée <i>vierge</i> pour cette<span class="pagenum" id="Page_76">[Pg 76]</span>
-importante occasion. Cependant je t'avouerai, et tu
-le comprendras sans peine, que je n'ai pu refuser à
-mon oncle et à ma tante de te récrire à ce sujet. Ils
-sont tous deux si bons, si aimables, que je craindrais
-de les affliger. Écris-moi donc (si tu persistes dans
-un refus que je ne puis m'empêcher de trouver raisonnable),
-une lettre que je puisse leur montrer où
-tes motifs soient déduits de nouveau, et où il ne se
-trouve rien qui puisse les faire douter de la chaleur
-et du zèle que j'apporte à leurs intérêts. Je les sers
-en attendant de mon mieux auprès de M. de Cl..., et
-M. Foucher nous seconde dans ses bureaux. Quand
-tu seras employé, tes efforts unis aux nôtres feront
-certainement obtenir au major la place de lieutenant-colonel
-qu'il désire. Voilà la chance que ta lettre
-peut leur présenter.</p>
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_52" href="#FNanchor_52" class="label">[52]</a> M. de Clermont-Tonnerre, ministre de la Marine du cabinet
-Villèle; le portefeuille de la guerre lui fut confié en août
-1824, lors du remaniement ministériel nécessité par la nouvelle
-disgrâce de Chateaubriand.</p>
-
-</div>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Adieu, cher et excellent père. Il est impossible de
-dire avec quelle impatience nous attendons le printemps,
-afin de t'aller voir ainsi que ton excellente
-femme. Embrasse-la bien tendrement pour nous, et
-croyez tous deux à notre affectueux respect.</p>
-</div>
-
-<p class="indent2">
-<span class="smcap">Victor.</span><br />
-</p>
-
-
-<p class="indent2">
-Ce lundi 9 janvier.<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Tout porte à croire que notre Léopold est revenu.&mdash;Chut!</p>
-
-<p>Mille choses aimables à M. de Féraudy<a id="FNanchor_53" href="#Footnote_53" class="fnanchor">[53]</a>, auquel j'ai<span class="pagenum" id="Page_77">[Pg 77]</span>
-écrit, dis-lui que l'article sur ses fables a paru dans
-le numéro de la <i>Foudre</i> du 30 novembre, lequel contenait
-aussi un article sur ses mémoires. Le troisième
-volume est plein d'intérêt, je vais en rendre compte
-dans l'<i>Oriflamme</i>.</p>
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_53" href="#FNanchor_53" class="label">[53]</a> M. de Féraudy, ancien major du génie, chevalier de
-Saint-Louis du 5 novembre 1814 (<i>Moniteur</i> du 7 novembre),
-l'un des amis du général Hugo à Blois.</p>
-
-<p>Ce grand-oncle de l'excellent sociétaire de la Comédie française
-venait de publier un troisième volume de fables: <i>Quelques
-fables ou Mes loisirs</i>. Blois, Aucher-Éloy, 1823, in-12 de
-IX-204 pages, faisant suite au recueil antérieurement paru sous
-ses initiales:</p>
-
-<p><i>Quelques fables ou Mes loisirs</i>, par Jh-Bmi de F..., ancien
-officier supérieur du Corps royal du Génie. Paris, chez Chauvin,
-1820, in-16 oblong, de 102 pages.</p>
-
-<p>Il existe une «nouvelle édition, revue, corrigée et augmentée
-d'une deuxième partie» de ce premier recueil, publiée sous
-le nom de l'auteur, en 1821, chez J.-G. Dentu, in-12, de XLI-161
-pp.</p>
-
-<p>Originaire de Provence, la famille de Féraudy est encore
-représentée aujourd'hui, dans le Loiret, par une de ses branches.</p>
-
-</div>
-
-<p>Le Général Hugo avait quitté le château de
-Saint-Lazare, revendu le 16 janvier 1823 à
-M. Gay, médecin<a id="FNanchor_54" href="#Footnote_54" class="fnanchor">[54]</a>, et était allé s'installer,
-dans le bas de la ville, rue du Foix, dans la
-petite maison qu'y possédait sa seconde femme
-depuis 1816<a id="FNanchor_55" href="#Footnote_55" class="fnanchor">[55]</a>.</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_54" href="#FNanchor_54" class="label">[54]</a> Acte passé devant M<sup>e</sup> Naudin, notaire.</p>
-
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_55" href="#FNanchor_55" class="label">[55]</a> M<sup>me</sup> veuve d'Almeg avait acheté cette maison des époux
-Hadou, par acte devant M<sup>e</sup> Vosdey, notaire à Blois, du 10 février
-1816. Le général y joignait, le 29 juin 1823 (adjudication
-devant M<sup>e</sup> Pardessus, notaire), une petite maison voisine qui
-portait le nº 71, et qui après sa mort, fut vendue à sa veuve,
-moyennant 1.720 francs (acte devant M<sup>e</sup> Pardessus, notaire, du
-25 juillet 1830.)</p>
-
-</div>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_78">[Pg 78]</span></p>
-
-<p>C'est la petite maison si connue par la description
-qu'en donna le poète dans ses <i>Feuilles
-d'Automne</i>:</p>
-
-<div class="poetry-container">
-<div class="poetry">
- <div class="stanza">
- <div class="verse indent6">Et sorti de la ville, au midi,</div>
- <div class="verse indent0">Cherchez un tertre vert, circulaire, arrondi,</div>
- <div class="verse indent0">Que surmonte un grand arbre, un noyer, ce me semble,</div>
- <div class="verse indent0">Comme au cimier d'un casque une plume qui tremble.</div>
- <div class="verse indent0">Vous le reconnaîtrez, ami; car tout rêvant,</div>
- <div class="verse indent0">Vous l'aurez vu de loin sans doute en arrivant.</div>
- </div>
- <div class="stanza">
- <div class="verse indent0">Sur le tertre monté, que la plaine bleuâtre,</div>
- <div class="verse indent0">Que la ville étagée en long amphithéâtre,</div>
- <div class="verse indent0">Que l'église, ou la Loire et ses voiles aux vents,</div>
- <div class="verse indent0">Et ses mille archipels plus que ses flots mouvants,</div>
- <div class="verse indent0">Et de Chambord là-bas au loin les cent tourelles,</div>
- <div class="verse indent0">Ne fassent pas voler votre pensée entre elles.</div>
- <div class="verse indent0">Ne levez pas vos yeux si haut que l'horizon,</div>
- <div class="verse indent0">Regardez à vos pieds.&mdash;</div>
- </div>
- <div class="stanza">
- <div class="verse indent32">Louis, cette maison</div>
- <div class="verse indent0">Qu'on voit bâtie en pierre et d'ardoises couverte,</div>
- <div class="verse indent0">Blanche et carrée, au bas de la colline verte,</div>
- <div class="verse indent0">Et qui, fermée à peine aux regards étrangers,</div>
- <div class="verse indent0">S'épanouit charmante entre ses deux vergers:</div>
- <div class="verse indent0">C'est là.&mdash;Regardez bien: c'est le toit de mon père.</div>
- <div class="verse indent0">C'est ici qu'il s'en vint dormir après la guerre,</div>
- <div class="verse indent0">Celui que tant de fois mes vers vous ont nommé,</div>
- <div class="verse indent0">Que vous n'avez pas vu, qui vous aurait aimé!...</div>
- </div>
- <div class="stanza">
- <div class="verse indent0">«Une maison à Blois! riante, quoiqu'en deuil.</div>
- <div class="verse indent0">Élégante et petite, avec un lierre au seuil,</div>
- <div class="verse indent0">Et qui fait soupirer le voyageur d'envie</div><span class="pagenum" id="Page_79">[Pg 79]</span>
- <div class="verse indent0">Comme un charmant asile à reposer sa vie,</div>
- <div class="verse indent0">Tant sa neuve façade a de fraîches couleurs,</div>
- <div class="verse indent0">Tant son front est caché dans l'herbe et dans les fleurs!<a id="FNanchor_56" href="#Footnote_56" class="fnanchor">[56]</a>.»</div>
- </div>
-</div>
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_56" href="#FNanchor_56" class="label">[56]</a> <i>Les Feuilles d'Automne</i>.</p>
-
-</div>
-
-<p>Elle portait alors le nº 73, devenu aujourd'hui
-le 65; «Grande-Rue du Foix,&mdash;elle est assez
-longue, en effet,&mdash;nº 73 à Blois», spécifient
-les adresses de Victor.</p>
-
-<p>Dans cette maison conservée par sa veuve, et
-où elle est morte le 21 avril 1858 seulement<a id="FNanchor_57" href="#Footnote_57" class="fnanchor">[57]</a>,
-le 28 février 1902, M. Raphaël Périé, inspecteur
-d'Académie de Loir-et-Cher, un universitaire
-resté fidèle aux lettres<a id="FNanchor_58" href="#Footnote_58" class="fnanchor">[58]</a>, organisait une
-cérémonie enfantine, et elle fut charmante, pour
-commémorer et magnifier le centenaire de Victor
-Hugo<a id="FNanchor_59" href="#Footnote_59" class="fnanchor">[59]</a>.</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_57" href="#FNanchor_57" class="label">[57]</a> Registres de l'état-civil de Blois.</p>
-
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_58" href="#FNanchor_58" class="label">[58]</a> Outre de fort jolis vers publiés dans la <i>Revue de Paris</i> on
-doit à M. Raphaël Périé, une très élégante adaptation, publiée
-chez Hachette, du <i>Roman de Berte aux grands pieds</i> (Paris,
-1900, in-12), et une intéressante étude sur <i>Victor Hugo poète
-civique</i> (Paris, Gedalge, S. D. in-8º de 39 pp.).</p>
-
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_59" href="#FNanchor_59" class="label">[59]</a> Un journal du cru, <i>L'Indépendant de Loir-et-Cher</i>, a rendu
-compte de cette cérémonie et publié la pièce de circonstance,
-plus qu'honorable, composée et récitée par un des grands
-élèves du <i>Collège Augustin Thierry</i>, de Blois, le fils du préfet,
-M. Heim.</p>
-
-</div>
-
-<p>Un mieux semblait avoir suivi le transfert du
-malade dans la maison paternelle. La lettre de<span class="pagenum" id="Page_80">[Pg 80]</span>
-Victor adressée à son frère chez son père, l'encourage
-et le félicite.</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Ta lettre, mon bon et cher Eugène, nous a causé
-une bien vive joie. Nous espérons que l'amélioration
-de ta santé continuera au gré de tous nos désirs et
-que tu auras bientôt retrouvé avec le calme de l'esprit
-cette force et cette vivacité d'imagination que
-nous admirions dans tes ouvrages.</p>
-
-<p>Dis, répète à tous ceux qui t'entourent combien
-nous les aimons pour les soins qu'ils te donnent, dis
-à papa que le regret d'être éloigné de lui et de toi
-est rendu moins vif par la douceur de vous savoir
-ensemble, dis-lui que son nom est bien souvent prononcé
-ici comme un mot de bonheur, que les mois
-qui me séparent de votre retour vont nous sembler
-bien longs, dis-lui pour nous tout ce que ton cœur
-te dit pour lui, et ce sera bien.</p>
-</div>
-
-<p class="indent2">
-Ton frère et ami,<br />
-<br />
-<span class="smcap">Victor.</span><br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Écris-nous le plus souvent possible.</p>
-</div>
-
-<p>Suit une lettre plus longue pour le général.
-Elle nous fait faire plus ample connaissance avec
-l'oncle Francis et sa femme.</p>
-
-<p>Les espérances de paternité du jeune homme
-n'ont point été déçues: Adèle Hugo est enceinte
-et se porte «aussi bien que sa situation le permet».</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_81">[Pg 81]</span></p>
-
-<p>Et voici venir une autre espérance, outre la gratification
-de 500 francs accordée par Louis XVIII,
-et révélée par Edmond Biré<a id="FNanchor_60" href="#Footnote_60" class="fnanchor">[60]</a> à Victor Hugo,
-pour l'<i>Ode sur la mort de S. A. R. Charles-Ferdinand
-d'Artois, duc de Berri, fils de France</i>,
-insérée dans la septième livraison du <i>Conservateur
-littéraire</i><a id="FNanchor_61" href="#Footnote_61" class="fnanchor">[61]</a>, et la pension sur la cassette
-royale qui, si longtemps attendue, avait enfin
-permis aux fiancés de se marier, on fait espérer
-à Victor une pension de 3.000 francs, qui lui
-«aurait été accordée sur le ministère de l'Intérieur».</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_60" href="#FNanchor_60" class="label">[60]</a> <i>Victor Hugo avant 1830</i>, p. 173.</p>
-
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_61" href="#FNanchor_61" class="label">[61]</a> <i>Odes et Ballades</i>, Liv. I<sup>er</sup>; ode VII.</p>
-
-</div>
-
-<p>Entre temps, il est vrai, le <i>Moniteur</i> avait
-publié, dans son numéro du 13 décembre 1822,
-l'<i>Ode sur Louis XVII</i><a id="FNanchor_62" href="#Footnote_62" class="fnanchor">[62]</a>.</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_62" href="#FNanchor_62" class="label">[62]</a> Ode lue à l'ouverture des séances de la Société des bonnes
-lettres (Seconde année). Le <i>Moniteur universel</i>, nº 347, vendredi
-13 décembre 1822. <i>Odes et Ballades</i>, Liv. I<sup>er</sup>; ode V.</p>
-
-</div>
-
-<p>Vers la même époque, paraissait chez Persan,
-ce marquis ruiné qui se fit libraire et ne fit point
-fortune, la seconde édition des <i>Odes</i>, et
-Louis XVIII, flatté par tant de loyalisme, avait
-souscrit à vingt-cinq exemplaires pour ses
-bibliothèques particulières.</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_82">[Pg 82]</span></p>
-
-<p class="indent2">
-A PAPA<br />
-<br />
-Mon cher papa,<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Ton absence nous prive d'une des joies les plus
-vives que nous ayons éprouvées dans la félicité de
-notre union, celle de te voir. Il nous semble que
-maintenant le mois qui nous donnera un enfant sera
-bien heureux, surtout parce qu'il nous rendra notre
-père. Eugène reviendra aussi, et reviendra sûrement
-content et guéri.</p>
-
-<p>Mon oncle Francis vient de passer quelques jours
-ici, et c'est ce qui nous a empêchés de t'écrire plus
-tôt. Nous avons fait connaissance avec notre tante
-qui paraît heureuse et semble spirituelle et aimable.
-Francis est aussi fort heureux; il a été plein d'affection
-et de tendresse pour nous, et a bien regretté
-que tu ne fusses plus à Paris.</p>
-
-<p>Ma femme continue à se porter aussi bien que sa
-situation le permet, j'ai appris avec peine et joie tout
-à la fois que tu avais été souffrant et que tu étais
-guéri. Nous te prions de féliciter également ta femme
-sur le rétablissement de sa santé dont nous parle
-notre excellent Eugène.</p>
-
-<p>M. Lebarbier m'a écrit: je lui répondrai; je n'ai
-encore rien de décisif à lui mander.</p>
-
-<p>On m'avait parlé il y a qque tems d'une pension
-de 3.000 francs qui m'aurait été accordée sur le
-ministère de l'Intérieur. Je n'en entends plus parler.
-Si cette bonne nouvelle se confirme, je m'empresserai<span class="pagenum" id="Page_83">[Pg 83]</span>
-de te le mander, certain que notre bon père y
-prendra bien part.</p>
-
-<p>Adieu, cher et excellent papa, tout le monde ici
-t'aime et t'embrasse comme ton fils tendre et respectueux.</p>
-</div>
-
-<p class="indent2">
-<span class="smcap">Victor.</span><br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Ce mercredi 5 mars.</p>
-
-<p>Nos hommages à notre belle-mère.</p>
-</div>
-
-<p>Nous n'avons rien inventé, pas même la crise
-de la librairie. Victor Hugo, dont les éditeurs
-devaient plus tard édifier la fortune, n'avait
-encore affaire qu'à de pauvres libraires qui ne
-payaient guère qu'en billets, et leurs billets
-l'étaient rarement.</p>
-
-<p>Pour venir en aide au jeune ménage, M. Foucher
-avait avancé l'argent; bientôt il s'agit de
-le lui rembourser à son tour, il était assez
-gêné lui-même. Victor recourait alors, pour un
-nouveau prêt, à la bourse de son père et à son
-compte chez M. Katzenberger.</p>
-
-<p class="indent2">
-Mon cher Papa,<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Je suis dans un grand embarras: je m'adresse à
-toi, sûr que tu me fourniras le moyen d'en sortir.</p>
-
-<p>J'ai entre les mains un billet à ordre de 500 francs
-sur mon libraire qui devait être acquitté le 11 février
-dernier. A cette époque, extrêmement gêné par la<span class="pagenum" id="Page_84">[Pg 84]</span>
-stagnation du commerce au milieu des bruits de
-guerre, mon libraire me supplia d'accepter un
-à-compte de 200 francs, et de ne point user de la faculté
-que me donne la loi de faire protester son billet,
-démarche qui eût pu ruiner son crédit. Avec
-l'assentiment de M. Foucher, auquel devaient être
-remis les 500 francs, je consentis à cet arrangement,
-dans l'assurance que le paiement des 300 francs restants
-aurait lieu dans le mois.</p>
-
-<p>Depuis cette époque l'embarras du crédit augmentant
-sans cesse n'a pas permis à mon libraire de retirer
-son billet. J'ai attendu aussi longtemps que j'ai
-pu; mais aujourd'hui M. Foucher étant absolument
-sans argent j'ai essayé en vain de faire escompter le
-malheureux billet. Ce qui aurait été facile il y a trois
-mois est impossible aujourd'hui, la crainte ayant absolument
-resserré (?) les capitaux. Je ne vois donc
-plus de recours qu'en toi, mon cher papa, je te prie
-de m'envoyer le plus tôt possible les 300 francs que
-mon libraire ne pourra peut-être pas me rembourser
-d'ici un ou deux mois, mais pour lesquels on
-n'aura pas moins une garantie suffisante dans le
-billet de 500 francs qui dort entre mes mains. Si tu
-n'avais pas cette somme, ne pourrais-tu me la faire
-avancer par M. Katzenberger. Je ne t'en dis pas davantage,
-cher papa, j'attends une prompte réponse
-comme une planche de salut dans l'embarras où nous
-nous trouvons.</p>
-
-<p>Je déposerai le billet entre les mains de M. Katzenberger
-qui ainsi pourrait être tranquille. Je ne
-voudrais pas en venir à des poursuites judiciaires<span class="pagenum" id="Page_85">[Pg 85]</span>
-contre le pauvre libraire dont je ne suspecte pas la
-probité.</p>
-
-<p>Adieu, cher et excellent papa, embrasse pour nous
-notre Eugène qui a écrit une lettre extrêmement
-remarquable à Félix Biscarrat et présente nos respects
-à notre belle-mère, en lui disant combien nous
-sommes touchés des soins qu'elle prend de notre
-frère.</p>
-
-<p>Mon Adèle t'embrasse et moi aussi.</p>
-</div>
-
-<p class="indent2">
-Ton fils soumis et respectueux,<br />
-<br />
-<span class="smcap">Victor</span>.<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Ce samedi 15 mars.</p>
-</div>
-
-<p>Malgré les illusions du père et du fils, il ne
-semble pas que la santé d'Eugène s'améliorât
-beaucoup.</p>
-
-<p>La <i>Correspondance</i> possédée par la Bibliothèque
-de Blois nous fournit le texte d'une lettre
-d'Eugène à Abel. Elle dut ne pas être envoyée.</p>
-
-<p>Elle trahit de façon lamentable l'état d'esprit
-du malade, même dans ses intervalles lucides.</p>
-
-<p>On sent les vains efforts de l'intelligence pour
-se ressaisir. La pensée est exprimée avec une
-difficulté extrême, le style semble presque enfantin
-et les répétitions abondent.</p>
-
-<p>M. de Féraudy et ses fables&mdash;il s'agissait,
-en plus, d'un acte manuscrit à présenter à
-l'Odéon&mdash;faisait l'objet de cette missive.</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_86">[Pg 86]</span></p>
-
-<p class="indent2">
-Mon cher Abel,<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Un des amis de Papa, M. de Féraudy, et l'un des
-membres de la Société littéraire fondée à Blois, dont
-papa avait été élu Président, et dont tu avais été
-nommé membre Correspondant, ce monsieur, dis-je,
-ayant appris l'influence que tu pourrais avoir auprès
-de quelques journaux, a paru désirer que tu lui fisses
-insérer quelques-unes de ses fables dans les feuilles
-où tu travailles.</p>
-
-<p>Ayant également entendu parler des facilités que
-tu parais avoir auprès du théâtre de l'Odéon, il te
-prie également de lui rendre le service de présenter
-au comité de ce théâtre un acte dont je t'enverrai le
-manuscrit.</p>
-
-<p>Avec les titres dont je viens de te parler il était impossible
-que ce Monsieur pût s'attendre à quelque
-refus de ma part. Ami de Papa, et membre d'une Société
-littéraire dont je t'ai entendu te féliciter d'être
-membre, c'était sans doute te faire plaisir à toi-même
-que de me charger auprès de toi de sa commission.</p>
-
-<p>Ce monsieur a déjà publié un recueil de fables
-dont le journal des <i>Débats</i> a rendu compte il y a un
-an, il compte en publier un nouveau volume. Il est
-membre de la Société littéraire qui avait tenté de s'organiser
-à Blois, et dont toi et Victor faisiez partie;
-ses fables ne te laisseront aucun doute sur son esprit
-et son talent.</p>
-
-<p>Après m'être acquitté de cette commission, il convient
-que je te manifeste mon étonnement de ce
-que tu ne nous as pas répondu. Cet oubli de ta part,<span class="pagenum" id="Page_87">[Pg 87]</span>
-justifie les reproches de négligence que je t'ai entendu
-faire par Papa.</p>
-
-<p>En attendant une lettre de toi, je suis toujours
-avec attachement,</p>
-</div>
-
-<p class="indent2">
-Ton frère affectionné,<br />
-<span class="smcap">E. Hugo</span>.<br />
-<br />
-Blois, le 19 mars 1823.<br />
-</p>
-
-<p>A nouveau Adèle Hugo tient la plume. Elle
-n'ose encore s'exprimer librement vis-à-vis de
-ses beaux-parents&mdash;par la suite elle écrira des
-lettres charmantes d'abandon, de cœur et de
-simplicité.</p>
-
-<p>Actuellement, elle est encore sous l'entière
-domination du génie de son mari. Il relit ses
-lettres et elle doit craindre un froncement de
-sourcil.</p>
-
-<p>L'enfant qu'elle porte sera un garçon, elle
-l'appellera Léopold pour «faire la cour» à sa
-belle-mère, et ingénûment, ne prévoyant pas à
-quelle plaisanterie va donner lieu le plein de
-sa plume, la pauvre femme fait, fille respectueuse,
-«fortement saillir les rondeurs» de
-l'A de sa signature.</p>
-
-<p class="indent2">
-Mon cher papa,<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Mon mari m'a laissé le soin de vous écrire; c'est
-pour moi une bien douce charge, d'autant plus que<span class="pagenum" id="Page_88">[Pg 88]</span>
-dans une réponse à ma lettre je saurai de vos nouvelles
-qui jusqu'ici nous ont fait craindre que votre
-santé et celle de notre belle-mère ne fussent moins
-bonnes que lors de votre départ d'ici. D'un autre
-côté, nous sommes convaincus que celle de notre
-frère est entièrement remise, d'ailleurs les soins de
-bons parens, et la vie d'ordre à laquelle il n'était
-point habitué sont certainement cause de son prompt
-rétablissement.</p>
-
-<p>Nous avons eu le plaisir de voir dernièrement notre
-oncle Francisque et sa femme, ils sont restés à Paris
-beaucoup moins longtemps que nous ne l'aurions
-désiré, et ils ont été très fâchés de n'être pas venus
-à Paris un mois plus tôt, et nous que vous ne fussiez
-pas restés un mois plus tard, mais nous espérons
-qu'à votre premier voyage vous nous récompenserez
-de votre prompt départ.</p>
-
-<p>Adieu, mon cher papa, embrassez pour moi notre
-belle-mère et dites-lui que pour lui faire la cour j'appellerai
-mon petit garçon Léopold.</p>
-
-<p>Nous attendons une prompte réponse pour nous
-mettre hors d'inquiétude de toutes les santés auxquelles
-nous nous intéressons vivement, et je vous
-prie, cher papa, de me croire votre respectueuse fille.</p>
-</div>
-
-<p class="indent2">
-<span class="smcap">A. Hugo.</span><br />
-<br />
-Ce mardi.<br />
-</p>
-
-<p>Le génie n'est pas léger, et l'esprit, cette
-mousse des vins pétillants, lui semble peu familier.
-Comme la gaîté chez Rabelais, la plaisanterie<span class="pagenum" id="Page_89">[Pg 89]</span>
-était, chez Hugo, énorme. La signature
-de la jeune femme de prêter donc à ce thème:</p>
-
-<p class="indent2">
-Mon cher papa,<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Je crois que c'est pour te donner une image de
-son ventre toujours croissant que mon Adèle a fait
-si fortement saillir les rondeurs de sa signature. Je
-vois avec un sentiment bien doux approcher l'heureuse
-époque qui nous réunira autour d'un berceau.</p>
-
-<p>J'ai reçu ta note relative à M. Eloy et je m'occupe
-de son affaire en même temps que de celle de M. Lebarbier.
-Dès que j'aurai une décision favorable, je
-la leur transmettrai.</p>
-
-<p>Adieu, cher papa, embrasse bien notre Eugène,
-présente nos respects à notre belle-mère et aime-nous
-toujours comme nous t'aimons.</p>
-</div>
-
-<p class="indent2">
-Ton fils tendre et respectueux,<br />
-<span class="smcap">Victor</span>.<br />
-</p>
-
-<p>Les espérances étaient vaines d'un retour à la
-raison d'Eugène Hugo. L'on s'est bercé de cet
-espoir, mais, bientôt, il y fallut renoncer, et le
-pauvre dément n'a point tardé à quitter l'oasis
-de la rue du Foix pour être traité dans la maison
-de santé du D<sup>r</sup> Esquirol<a id="FNanchor_63" href="#Footnote_63" class="fnanchor">[63]</a>.</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_63" href="#FNanchor_63" class="label">[63]</a> Jean-Étienne-Dominique Esquirol, né à Toulouse en 1772,
-mort à Paris en 1840. Il continua et compléta les travaux de
-Pinel. Son principal ouvrage: <i>Des Maladies mentales considérées
-sous le rapport médical, hygiénique et médico-légal</i>
-(Paris, J.-Baillière, 1838, 2 in-8º), est devenu classique. Il y a
-tracé, entre autres, un navrant tableau de la folie et de la déchéance
-de Théroigne de Méricourt.</p>
-
-<p>Il devait, en 1825, se voir confier la direction de Charenton.</p>
-
-</div>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_90">[Pg 90]</span></p>
-
-<p>Victor donne à son père des nouvelles du
-malheureux et lui confie ses impressions. En
-dépit des soins dont sont entourés les malades,
-il ne l'a «plus trouvé aussi bien». Il redoute,
-pour son frère, «la solitude et l'oisiveté». Puis,
-ce sont les phantasmasies du persécuté-persécuteur,
-entendant, dans le silence des nuits,
-assassiner des femmes, en des souterrains.</p>
-
-<p>Le prix de la pension est très élevé et l'on
-n'a pas assez caché au malade qu'il se trouvait
-parmi des fous.</p>
-
-<p>La fin de la lettre nous ramène aux éditeurs,
-sinon à la littérature. Le poète, par la faute
-d'Abel, qui, en croyant faire bien, l'a «poussé
-dans cette galère»<a id="FNanchor_64" href="#Footnote_64" class="fnanchor">[64]</a>, se trouve initié aux banqueroutes<span class="pagenum" id="Page_91">[Pg 91]</span>
-des libraires et aux ennuis concomitants.
-Il avertit son père du danger et lui conseille<span class="pagenum" id="Page_92">[Pg 92]</span>
-la prudence pour la vente proche du
-manuscrit de ses <i>Mémoires</i>.</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_64" href="#FNanchor_64" class="label">[64]</a> <i>Victor Hugo raconté par un Témoin de sa Vie</i> conte l'anecdote.</p>
-
-<p>L'on doit à Abel Hugo, enlevé en 1855, comme l'avait été
-vingt ans plus tôt son père, par une attaque d'apoplexie, de
-nombreux comptes rendus critiques dans le <i>Conservateur littéraire</i>
-et quatre nouvelles qui y furent publiées également:
-<i>El Viego</i>; <i>La naissance de Henri IV</i>; <i>Le combat de taureaux</i>;
-<i>Le carnaval de Venise</i>.</p>
-
-<p>Dès 1817, il avait publié en collaboration avec André Malitourne
-et Ader: <i>Traité du Mélodrame</i>, par A. A. A.</p>
-
-<p>Il fit paraître en 1822, in-8º, <i>la Vengeance de la Madone</i>,
-fragment traduit de l'italien.</p>
-
-<p>Il donna lecture à la <i>Société des Bonnes lettres</i> d'un important
-ouvrage qu'il entreprit et ne termina point:</p>
-
-<p><i>Le Génie du Théâtre espagnol, ou Traduction et analyses
-des meilleures pièces de Lopez de Véga; F. Calderon et autres
-auteurs dramatiques, depuis le milieu du</i> <span class="allsmcap">XVI</span><sup>e</sup> <i>siècle jusqu'à la
-fin du</i> <span class="allsmcap">XVIII</span><sup>e</sup>.</p>
-
-<p>Entré aux <i>Annales de la Littérature et des Arts</i>, après leur
-fusion avec le <i>Conservateur littéraire</i> (août 1821) il entreprit,
-en 1823, la publication des <i>Tablettes romantiques</i>.</p>
-
-<p>Il a laissé en outre:</p>
-
-<p><i>Romances historiques</i>, traduites de l'espagnol par A. Hugo.
-Cet ouvrage porte cette dédicace: A ma mère, morte le 27 juin
-1821,</p>
-
-<p>et avait été publié:</p>
-
-<p>A Paris, chez Pélicier, libraire, place du Palais-Royal, 1822;
-in-12, de LV-302 pp.</p>
-
-<p>C'est-à-dire, chez l'éditeur des <i>Odes et poésies diverses</i>, près
-de qui il avait été l'introducteur de son frère.</p>
-
-<p><i>L'Heure de la Mort.</i> Paris, 1822, in-8º.</p>
-
-<p><i>Les Français en Espagne.</i> A-propos, vaudeville en un acte
-(avec Alph. Vulpian). Paris, 1823, in-8º.</p>
-
-<p><i>Précis historique des Événements qui ont conduit Joseph
-Napoléon sur le trône d'Espagne</i> (Introduction au tome II des
-Mémoires du général Hugo. Paris, Ladvocat, 1823, trois in-8º)
-signés Hugo (Abel) fils.</p>
-
-<p>Il existe en outre, de ce précis un tirage à part à 60 exemplaires.
-Paris, 1823: in-8º.</p>
-
-<p><i>Pierre et Thomas Corneille.</i>&mdash;(En collaboration avec Romieu
-et signé du pseudonyme de Monnières. Paris. 1823, in-8º.)</p>
-
-<p><i>Campagne d'Espagne en 1823.</i> Paris. Le Fuel, SD. (1824),
-2 in-8º, de IV-442 et 399 pp.</p>
-
-<p><i>Les tombeaux de Saint-Denis</i> ou description historique de
-cette abbaye célèbre, des monuments qui y sont renfermés et
-de son riche trésor; suivie du récit de la violation des tombeaux
-en 1793, de détails sur la restauration de l'église en
-1806, et depuis en 1814; de notices sur les rois et les grands
-hommes qui y ont été enterrés et sur les cérémonies usitées
-aux obsèques des rois de France, et de la relation des funérailles
-de Louis XVIII. Paris, 1824, in-18.</p>
-
-<p><i>Vie anecdotique de Monsieur, comte d'Artois, aujourd'hui
-S. M. Charles X, roi de France et de Navarre, depuis sa naissance
-jusqu'à ce jour.</i> Paris, 1824, in-18.</p>
-
-<p><i>Histoire de l'empereur Napoléon</i>, par A. Hugo, illustrée de
-31 vignettes, par Charlet. Paris, Perrotin, 1833, in-8º de 479 pp.</p>
-
-<p><i>Souvenirs sur Joseph Bonaparte, roi d'Espagne. Revue des
-Deux-Mondes</i>, 1<sup>er</sup> et 15 avril 1833.</p>
-
-<p><i>Le Conteur</i>, recueil de contes de tous les temps et de tous
-les pays paraissant mensuellement. Paris, 1833, in-12.</p>
-
-<p><i>France militaire</i>, histoire des armées françaises de terre et
-de mer de 1792 à 1833. Ouvrage rédigé par une Société de
-militaires, et de gens de lettres; etc., etc., revu et corrigé par
-A. Hugo, ancien officier d'état-major, membre de plusieurs
-sociétés savantes, auteur de l'<i>Histoire de Napoléon</i>. Paris, Delloye,
-1833-1838, 5 in-8º.</p>
-
-<p><i>France pittoresque</i> ou Description pittoresque, topographique
-et statistique des Départements et Colonies de la France,
-offrant en résumé pour chaque département et colonie, l'histoire,
-les antiquités, la topographie, etc., etc., par A. Hugo,
-ancien officier d'état-major, membre de plusieurs sociétés
-savantes et littéraires, auteur de l'<i>Histoire de Napoléon</i>. Paris.
-Delloye, 1835, 3 in-8º.</p>
-
-<p><i>France historique et monumentale.</i> Histoire générale de
-France depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, par
-A. Hugo, auteur de l'<i>Histoire de Napoléon</i> et de la <i>France pittoresque</i>.
-Paris, Delloye, 1836-1843, 5 in-8º.</p>
-
-</div>
-
-<p class="indent2">
-Mon cher Papa,<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>J'ai remis hier à Eugène ta lettre qui l'a touché
-autant qu'affligé. Sa douleur de ne pouvoir te revoir
-à Blois n'a été un peu calmée que par l'espérance
-que je lui ai donnée de te revoir à Paris dans deux<span class="pagenum" id="Page_93">[Pg 93]</span>
-mois, ce tems lui a paru bien long. Je vais te dire
-aussi, cher papa, que je ne l'ai plus trouvé aussi
-bien. On a pour les malades chez M. Esquirol des
-soins infinis, mais ce qui est le plus funeste à Eugène,
-c'est la solitude et l'oisiveté, auxquelles il est entièrement
-livré dans cette maison. Quelques mots qui
-lui sont échappés m'ont montré que dans l'incandescence
-de sa tête il prenait cette <i>prison</i> en horreur,
-il m'a dit à voix basse qu'<i>on y assassinait des femmes
-dans les souterrains et qu'il avait entendu leurs cris</i>.
-Tu vois, cher papa, que ce séjour lui est plus pernicieux
-qu'utile. D'un autre côté la pension (dont
-M. Esquirol doit t'informer) est énorme, elle est de
-400 francs par mois. D'ailleurs le docteur Fleury pense
-que la promenade et l'exercice sont absolument nécessaires
-au malade. Je te transmets tous ces détails,
-mon cher papa, sans te donner d'avis. Tu sais mieux
-que moi ce qu'il faut faire. Je crois néanmoins
-devoir te dire qu'il existe, m'a-t-on assuré, des maisons
-du même genre, où les malades ne sont pas
-moins bien que là, et paient moins cher. Il paraît
-qu'on n'a point assez caché à Eugène qu'il fût parmi
-des <i>fous</i>, aussi est-il très affecté de cette idée que
-j'ai néanmoins combattue hier avec succès.</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_94">[Pg 94]</span></p>
-
-<p>Je t'écris à la hâte, bon et cher papa, au milieu
-de tous les ennuis que me donne la banqueroute de
-mon libraire, garde-toi un peu, pour la vente de tes
-<i>Mémoires</i>, de l'extrême confiance de notre bon Abel.</p>
-
-<p>C'est lui qui m'a, bien involontairement il est vrai,
-<i>poussé dans cette galère</i>.</p>
-
-<p>Adieu, cher et excellent papa; nous t'embrassons
-tous ici bien tendrement.</p>
-</div>
-
-<p class="indent2">
-Ton fils dévoué et respectueux,<br />
-<span class="smcap">Victor</span>.<br />
-<br />
-24 mai 1823.<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Mes hommages à ta femme, dont nous attendons
-des nouvelles.</p>
-</div>
-
-<p>Eugène ne demeura guère, en effet, chez le
-D<sup>r</sup> Esquirol, et après un court séjour au Val-de-Grâce,
-ne tarda point à être transféré à
-Saint-Maurice, c'est-à-dire à Charenton.</p>
-
-<p>Il devait y trouver, comme directeur, le second
-frère de Royer-Collard<a id="FNanchor_65" href="#Footnote_65" class="fnanchor">[65]</a>, qui fut professeur de
-médecine légale à la Faculté de médecine de
-Paris, et médecin de Louis XVIII.</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_65" href="#FNanchor_65" class="label">[65]</a> Antoine-Athanase Royer-Collard, né à Sempis en 1768,
-mort en 1825. Il était, depuis 1806, médecin de l'asile de Charenton.</p>
-
-</div>
-
-<p>La grossesse d'Adèle Hugo semble pénible
-et, revenant au frère malade, Victor après avoir
-merveilleusement dépeint l'aspect du triste fou,
-d'ajouter cette phrase où apparaissent déjà<span class="pagenum" id="Page_95">[Pg 95]</span>
-derrière le poète, l'homme de tête et le réformateur.</p>
-
-<p>«Je crains que les moyens dont la société
-use envers les malades, la captivité et l'oisiveté,
-ne fassent qu'alimenter une mélancolie
-dont le seul remède, ce me semble, serait le
-mouvement et la distraction.»</p>
-
-<p>N'est-elle point à retenir, si on songe, surtout,
-aux vingt et un ans de son auteur?</p>
-
-<p>La pension du ministère de l'Intérieur ne
-semble pas devoir se faire longtemps attendre.</p>
-
-<p>Quant aux biens en Espagne et aux cédules
-hypothécaires, Victor Hugo se tient, pour des
-démarches, à la disposition de son père. Mais,
-le moment ne lui paraît pas favorable.</p>
-
-<p>Cette affaire semble moins dépendre de M. de
-Chateaubriand que de M. de Martignac<a id="FNanchor_66" href="#Footnote_66" class="fnanchor">[66]</a>, et
-celui-ci est l'homme de M. de Villèle<a id="FNanchor_67" href="#Footnote_67" class="fnanchor">[67]</a>.</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_66" href="#FNanchor_66" class="label">[66]</a> Jean-Baptiste-Sylvère Gay, vicomte de Martignac, né à
-Bordeaux en 1778, mort à Paris en 1832. Il était alors conseiller
-d'État et devait plus tard, rallié à une politique plus modérée,
-se voir confier le ministère de l'Intérieur, à la chute de
-M. de Villèle (janvier 1828).</p>
-
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_67" href="#FNanchor_67" class="label">[67]</a> Jean-Baptiste-Séraphin-Joseph, comte de Villèle, né à
-Toulouse en 1773, mort en 1854. Membre de la Chambre introuvable
-de 1815, il entra, ultra-royaliste, au Ministère en 1821,
-pour prendre bientôt la présidence du Conseil. Les élections
-de novembre 1827, la dissolution de la Chambre n'ayant pas
-amené le résultat qu'il espérait, provoquèrent sa démission.</p>
-
-</div>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_96">[Pg 96]</span></p>
-
-<p class="indent2">
-Mon cher Papa,<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Eugène, après un séjour de quelques semaines au
-Val-de-Grâce, vient d'être transféré à Saint-Maurice,
-maison dépendant de l'hospice de Charenton, dirigé
-par M. le docteur Royer-Collard. La translation et le
-traitement ont lieu aux frais du gouvernement: il te
-sera néanmoins facile d'améliorer sa position moyennant
-une pension plus ou moins modique; on nous
-assure que cet usage est généralement suivi pour
-les malades d'un certain rang. Au reste, le docteur
-Fleury a dû écrire à l'un de ses amis qui sera chargé
-d'Eugène dans cette maison, et M. Girard, directeur de
-l'école vétérinaire d'Alfort, a promis à M. Foucher,
-qui le connaît très particulièrement, de recommander
-également les soins les plus empressés pour
-notre pauvre et cher malade et <i>d'en faire son affaire</i>.</p>
-
-<p>M. Foucher, Abel et moi, comptons t'écrire incessamment
-de nouveaux détails sur ces objets, ainsi que
-sur la santé toujours douloureusement affectée de
-notre infortuné frère. Les souffrances de mon Adèle,
-qui augmentent à mesure que son terme approche,
-ne m'ont point encore permis d'aller le voir dans son
-nouveau domicile; je ne puis donc t'en donner des
-nouvelles aussi fraîches que je le désirerais. Au reste
-l'état de sa raison, comme j'ai eu occasion de l'observer
-dans mes fréquentes visites chez le docteur
-Esquirol et au Val-de-Grâce, ne subit que des variations
-insensibles. Toujours dominé d'une idée funeste,
-celle d'un danger imminent; tous ses discours,
-comme tous ses mouvements, comme tous ses regards<span class="pagenum" id="Page_97">[Pg 97]</span>
-trahissent cette invincible préoccupation, et je crains
-que les moyens dont la société use envers les malades,
-la captivité et l'oisiveté, ne fassent qu'alimenter
-une mélancolie dont le seul remède, ce me semble,
-serait le mouvement et la distraction. Ce qu'il y a de
-cruel, c'est que l'exécution de ce remède est à peu
-près impossible, parce qu'elle est dangereuse.</p>
-
-<p>Je t'envoie ci-incluse une lettre de M. Esquirol,
-qui n'éclaircit rien, et n'ajoute rien à mes idées personnelles,
-à mes observations particulières sur notre
-Eugène; je crois t'avoir déjà écrit la plupart de ce
-qu'écrit le docteur, auquel j'avais déjà exposé tous
-les faits qu'il présente. Il est vrai que le malade a
-fait chez lui un bien court séjour. Mais je pense que
-cette maison lui était plus nuisible qu'utile. M. Katzenberger
-a envoyé chez M. Foucher les 400 francs que
-demande le docteur Esquirol pour un mois de pension,
-et M. Foucher a prévenu ce dernier qu'ils sont à sa
-disposition.</p>
-
-<p>Je suis heureux, cher papa, de reposer tes idées
-sur des sujets moins tristes en t'entretenant aujourd'hui
-de l'heureux événement qui doit en amener un
-autre également heureux pour nous, ton retour.</p>
-
-<p>Ma bien-aimée Adèle accouche dans cinq semaines
-environ. Viens le plus tôt qu'il te sera commode.
-Il me sera bien doux que mon enfant reçoive de toi
-son nom, et c'est pour moi un sujet de joie immense
-de penser qu'il m'était réservé, à moi le plus jeune
-de tes fils, de te donner le premier le titre de grand-père.
-J'aime cet enfant d'avance, parce qu'il sera un
-lien de plus entre mon père et moi.</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_98">[Pg 98]</span></p>
-
-<p>Je te remercie de la proposition que tu me fais
-relativement à M. de Chateaubriand; mais la position
-intérieure du ministère rend singulièrement
-délicates les communications actuelles entre MM. de
-Chateaubriand et de Corbière<a id="FNanchor_68" href="#Footnote_68" class="fnanchor">[68]</a>. Tu comprendras ce
-que je ne peux dire ici qu'à demi-mot. Au reste, les
-espérances dont on me berce si longtemps ont acquis
-depuis deux jours un caractère assez <i>positif</i>. Si elles
-se réalisaient enfin, je m'empresserais de t'en faire
-part. Quant aux biens d'Espagne, je ne doute pas
-qu'une réclamation de toi en fût parfaitement accueillie,
-et je la présenterai moi-même au ministère
-des Affaires étrangères. Seulement j'appréhende que
-la décision de cette affaire ne dépende moins de mon
-illustre ami que de M. de Martignac, qui est l'homme
-de M. de Villèle.</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_68" href="#FNanchor_68" class="label">[68]</a> Jacques-Joseph-Guillaume-Pierre, comte de Corbière, né à
-Amanlis, près Rennes, 1768, mort en 1858.</p>
-
-<p>Député d'Ille-et Vilaine, après avoir été président au Conseil
-royal de l'Instruction publique, il se vit appeler, en décembre
-1821, par M. de Villèle, au ministère de l'Intérieur, et se retira
-avec lui, en 1828.</p>
-
-</div>
-
-<p>Adieu, bon et cher papa, mon Adèle désire que je
-lui cède le reste de ce papier. J'avais pourtant encore
-bien des choses à te dire, mais il faut obéir à
-une prière si naturelle et me borner à t'embrasser
-avec autant de tendresse que de respect.</p>
-</div>
-
-<p class="indent2">
-Ton fils,<br />
-<span class="smcap">Victor</span>.<br />
-</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_99">[Pg 99]</span></p>
-
-<p class="indent2">
-Gentilly, 27 juin 1823.<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>J'ajoute un mot à ce que dit mon Victor pour vous
-réitérer la prière de hâter votre arrivée le plus tôt
-que vos affaires vous le permettront, j'entends par
-affaires vos commodités, et celles de notre excellente
-belle-mère à la santé de laquelle nous nous intéressons
-bien vivement et que je désire embrasser en
-même temps que mon petit enfant; nous comptons
-tous, mon cher papa, que vous serez à Paris à la fin
-de juillet; s'il en était autrement, j'en aurais beaucoup
-de chagrin, car son grand père doit le voir un
-des premiers, ainsi, cher papa, nous vous attendons
-dans cinq semaines au plus tard.</p>
-</div>
-
-<p class="indent2">
-Votre respectueuse fille,<br />
-<span class="smcap">A. Hugo</span>.<br />
-</p>
-
-<p>La santé d'Eugène est loin de s'améliorer. Il
-fait de la mélancolie et on a peine à le faire
-manger. Victor&mdash;il signe ce billet V.-M. H.&mdash;donne
-à son père ces mauvaises nouvelles, en
-recommandant à son bon accueil le jeune Adolphe
-Trébuchet, son cousin germain, qui vient à
-Blois, et désirerait sans doute visiter Chambord.</p>
-
-<p>Outre l'intérêt artistique de Chambord l'on
-pense si le <i>Simple discours</i> de Paul-Louis Courier
-et ses deux mois de prison légitimaient
-cette curiosité<a id="FNanchor_69" href="#Footnote_69" class="fnanchor">[69]</a>.</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_69" href="#FNanchor_69" class="label">[69]</a> <i>Le simple discours de Paul Louis, vigneron de La Chavonnière,
-aux membres du conseil de Véretz, département d'Indre-et-Loire,
-à l'occasion de l'acquisition de Chambord</i>, parut chez
-Bobée, 1821, in-8º, de 28 pp.</p>
-
-<p>Le 28 août, Courier était traduit sous l'inculpation d'outrage
-aux mœurs,&mdash;il avait rappelé dans son <i>Discours</i> certains
-scandales des mœurs royales et représenté les cours comme
-le centre de toutes les corruptions,&mdash;devant la cour d'assises
-de la Seine, se voyait déclarer coupable et condamner à deux
-mois de prison.</p>
-
-<p>Ce fut l'occasion d'un nouveau pamphlet, plus âpre encore:</p>
-
-<p><i>Procès de Paul-Louis Courier, vigneron de La Chavonnière,
-condamné le 28 août 1821, à l'occasion de son Discours sur la
-souscription de Chambord</i> (Paris, Chantpie, in-8º de 80 pp.).</p>
-
-<p>Mais, cette fois, on n'osa poursuivre.</p>
-
-</div>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_100">[Pg 100]</span></p>
-
-<p class="indent2">
-Mon cher papa,<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>C'est mon bon petit cousin Adolphe Trébuchet, qui
-te remettra cette lettre où tu trouveras le reçu de
-M. Esquirol. Nous n'avons encore pu voir notre pauvre
-Eugène à Saint-Maurice; il faut une permission
-et il est assez difficile de l'obtenir.</p>
-
-<p>Abel a du reste obtenu en attendant de ses nouvelles
-qui sont loin malheureusement d'être satisfaisantes;
-il est toujours plongé dans la même mélancolie;
-il a pendant quelque temps refusé toute nourriture;
-mais enfin la nature a parlé, il a consenti à manger.
-Le traitement qu'il subit n'exige pas encore à ce
-qu'il paraît un supplément de pension, quand cela
-sera nécessaire, on nous en avertira.</p>
-
-<p>Ces détails me navrent, cher papa, et il me faut
-toute la joie de ton prochain retour pour ne pas me
-livrer en ce moment au désespoir.</p>
-
-<p>M. Foucher et Abel vont bientôt t'écrire, moi-même<span class="pagenum" id="Page_101">[Pg 101]</span>
-je me hâterai de te transmettre tout ce que
-l'état de notre cher malade offrira de nouveau.</p>
-
-<p>Adieu, cher papa, il est inutile de te recommander
-cet Adolphe que nous aimons tous comme un frère;
-je crois qu'il désire vivement voir Chambord, et ce
-sera pour lui comme pour toi un plaisir de passer
-quelques jours à Blois, si l'urgence de son voyage le
-lui permet.</p>
-
-<p>Je t'embrasse tendrement pour moi et mon Adèle,
-présente nos hommages empressés à notre belle-mère,
-qui, nous l'espérons, est rétablie.</p>
-</div>
-
-<p class="indent2">
-Ton fils soumis et respectueux,<br />
-V.-M. H.<br />
-<br />
-Ce 1<sup>er</sup> juillet 1823.<br />
-</p>
-<hr class="chap x-ebookmaker-drop" />
-
-<div class="chapter">
-<p><span class="pagenum" id="Page_102">[Pg 102]</span></p>
-
-<h2 class="nobreak" id="IV">IV</h2>
-</div>
-
-<p>Léopold Hugo.&mdash;Sa naissance.&mdash;Des ennuis de
-nourrice.&mdash;<i>La Muse française.</i>&mdash;Le petit Léopold
-à Blois.&mdash;Le cri de la mère.&mdash;Sa mort.&mdash;<i>A
-l'ombre d'un Enfant.</i></p>
-
-
-<p class="p2">Le général Hugo n'a pu arriver à Paris à
-temps pour être un des premiers à voir son
-petit-fils. La grossesse d'Adèle Hugo a été difficile,
-l'accouchement laborieux. Le petit Léopold
-est venu au monde presque mourant.</p>
-
-<p>La mère a dû renoncer à la joie qu'elle se faisait
-de le nourrir et l'enfant a été mis en nourrice
-dans le quartier.</p>
-
-<p>Victor se fait des illusions et sur la «remplaçante»,
-et sur la santé du petit être.</p>
-
-<p class="indent2">
-Mon cher papa,<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Si je ne t'ai point encore annoncé moi-même
-l'événement qui te donne un être de plus à aimer,
-c'est que j'ai voulu épargner à ton cœur de père les
-inquiétudes, les anxiétés, les angoisses qui m'ont<span class="pagenum" id="Page_103">[Pg 103]</span>
-tourmenté depuis huit jours. La couche de ma femme
-a été très laborieuse, les suites jusqu'à ce jour ont
-été douloureuses; l'enfant est venu au monde presque
-mourant, il est resté fort délicat. Le lait de la
-mère affaibli par la grande quantité d'eau dont elle
-était incommodée et échauffé par les souffrances de
-la grossesse et de l'enfantement, n'a pu convenir à
-une créature aussi faible. Nous avons été contraints,
-après des essais qui ont presque mis ton petit-fils en
-danger, de songer à le faire nourrir par une étrangère.
-Tu peux te figurer combien j'ai eu de peine à y
-déterminer mon Adèle qui se faisait une si grande
-joie des fatigues de l'allaitement. Ce qui y a pu seulement
-la décider, ce n'est pas le péril que sa propre
-santé eût couru réellement, mais celui qui eût menacé
-l'enfant. Elle a donc sacrifié courageusement à l'intérêt
-de son fils son droit de mère, et nous avons
-mis l'enfant en nourrice. Nous avons été assez heureux
-pour trouver dans ce cas urgent une fort belle
-nourrice habitant notre quartier, et quoique ces femmes
-soient fort chères à Paris, l'instante nécessité
-et la facilité d'avoir à chaque instant des nouvelles
-de ton Léopold m'ont fait accepter cette charge avec
-joie.</p>
-
-<p>Maintenant enfin, après tant d'inquiétudes et d'indécision,
-je puis te donner de bonnes nouvelles. Mon
-Adèle bien-aimée se rétablit à vue d'œil, nous avons
-l'espoir que le lait sera bientôt passé. L'enfant fortifié
-par une nourrice saine et abondante va très
-bien et promet de devenir un jour grand-père
-comme toi.</p>
-</div>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_104">[Pg 104]</span></p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Tu vois, bon et cher papa, que je t'ai dérobé ta
-part dans des anxiétés que tu aurais certainement
-ressenties aussi cruellement que moi. Voilà la cause
-d'un silence que tu approuveras peut-être après
-l'avoir blâmé. Ta joie à présent peut être sans mélange
-comme la nôtre, qui s'accroît encore bien vivement
-par l'idée de te savoir bientôt dans nos bras.</p>
-
-<p>Adieu, notre excellent père, viens vite, remercie-moi,
-je t'ai donné une fille qui t'aime comme moi,
-nous te donnons maintenant un fils qui t'aimera
-comme nous. Et qu'y a-t-il de consolant dans la vie
-si ce n'est le lien d'amour qui joint les parents aux
-enfants?</p>
-</div>
-
-<p class="indent2">
-Ton fils soumis et respectueux,<br />
-<span class="smcap">Victor</span>.<br />
-<br />
-24 juillet.<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Embrasse bien pour nous notre belle-mère que
-nous attendons avec toi.</p>
-
-<p>Depuis quinze jours que je suis garde-malade, je n'ai
-pu m'occuper de notre cher Eugène comme je l'aurais
-voulu, mais tu vas venir: puis-je ne pas voir
-son avenir sous des couleurs moins sombres?</p>
-</div>
-
-<p>Les yeux du père et de la mère n'ont point
-tardé à se dessiller. La femme à laquelle ils
-avaient confié leur enfant, la croyant bonne et
-douce, leur semble, maintenant, d'un caractère
-méchant et faux.</p>
-
-<p>Ils ont hâte de le lui retirer. Victor demande<span class="pagenum" id="Page_105">[Pg 105]</span>
-au général de lui trouver à Blois ou dans les
-environs une nourrice dont le lait n'ait pas plus
-de quatre ou cinq mois.</p>
-
-<p>Ils lui confieront le petit Léopold. Éloigné de
-ses parents, il sera au moins soumis à l'affectueuse
-surveillance du général et de sa femme.</p>
-
-<p class="indent2">
-Mon cher papa,<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Je me félicitais de n'avoir plus que d'excellentes
-nouvelles à te mander, lorsqu'un événement imprévu
-m'oblige à recourir à tes conseils et à ton assistance.
-La nourrice à laquelle il a fallu confier notre enfant
-ne peut nous convenir. Cette femme nous trompe,
-elle paraît être d'un caractère méchant et faux: elle
-a abusé de la nécessité où nous étions de placer cet
-enfant; nous l'avons d'abord crue bonne et douce,
-maintenant nous n'avons que trop de raisons pour
-lui retirer notre pauvre petit Léopold le plus tôt
-possible. Nous désirerions donc, mon Adèle et moi,
-après avoir pris la résolution de le retirer à cette
-femme, que tu nous rendes le service de nous trouver
-à Blois ou dans les environs une nourrice dont
-le lait n'ait pas plus de quatre ou cinq mois, et dont
-la vie et le caractère présentent des garanties suffisantes.
-D'ailleurs nous serions tous deux tranquilles,
-sachant notre Léopold sous tes yeux, et sous
-ceux de ta femme. C'est ce qui nous a décidés à le
-placer à Blois plutôt que partout ailleurs.</p>
-
-<p>Il est inutile cher et excellent père, de te recommander<span class="pagenum" id="Page_106">[Pg 106]</span>
-une prompte réponse, la santé de ton petit-fils
-pourrait être altérée du moindre retard. Je ne te
-demande pas pardon de tous les soins que nous te
-donnons, je sais qu'ils sont doux à ton cœur bon et
-paternel.</p>
-
-<p>Adieu, cher papa, Eugène va mieux <i>physiquement</i>:
-tout le monde ici t'embrasse aussi tendrement que
-ton fils qui t'aime. Hâte ton arrivée, réponds-moi
-vite, et crois mon amour aussi respectueux qu'inaltérable.</p>
-</div>
-
-<p class="indent2">
-<span class="smcap">Victor.</span><br />
-<br />
-29 juillet.<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Je te fais envoyer la <i>Muse française</i><a id="FNanchor_70" href="#Footnote_70" class="fnanchor">[70]</a>, recueil littéraire
-à la rédaction duquel je participe. Je te remettrai
-à Paris la deuxième édition de <i>Han d'Islande</i><a id="FNanchor_71" href="#Footnote_71" class="fnanchor">[71]</a>.</p>
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_70" href="#FNanchor_70" class="label">[70]</a> La <i>Muse française</i> parut de juillet 1823 à juin 1824, chez
-Ambroise Tardieu, éditeur, rue du Battoir-Saint-André, nº 12,
-en douze livraisons formant 2 volumes in-8º, avec, en épigraphe,
-cette citation de Virgile:</p>
-
-<div class="poetry-container">
-<div class="poetry">
- <div class="stanza">
- <div class="verse indent0">Jam redit et virgo, . . . . . . .</div>
- <div class="verse indent0">Jam nova progenies cœlo dimittitur alto.</div>
- </div>
-</div>
-</div>
-
-<p>Eugène Hatin a omis de citer ce recueil dans sa <i>Bibliographie
-historique et critique de la presse périodique française</i>
-(1866).</p>
-
-<p>M. Ch.-M. Des Granges a copieusement comblé cette lacune
-et donné, dans sa <i>Presse littéraire sous la Restauration</i>, un
-fac-simile, non seulement du titre, mais de la page contenant
-la première strophe de l'ode. A mon Père:</p>
-
-<div class="poetry-container">
-<div class="poetry">
- <div class="stanza">
- <div class="verse indent0">«Quoi! toujours une lyre et jamais une épée!»</div>
- </div>
- <div class="stanza">
- <div class="verse indent0"></div></div>
- </div>
-</div>
-</div>
-
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_71" href="#FNanchor_71" class="label">[71]</a> Paris, Lecointe et Durey, libraires, quai des Augustins,
-nº 49, 1823, 4 vol. in-12.</p>
-
-<p>C'est l'exemplaire portant la dédicace du fils au père sur
-lequel nous avons eu la chance de pouvoir mettre la main, à
-Blois.</p>
-
-</div>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_107">[Pg 107]</span></p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Il est urgent que la nourrice que tu aurais la bonté
-de nous procurer, s'il est possible, ait promptement
-l'enfant, que je ne vois pas sans inquiétude entre les
-mains de cette femme. Tâche de l'amener avec toi,
-et en tout cas, réponds-moi courrier par courrier,
-car mon Adèle est très inquiète et n'a plus d'espérance
-qu'en toi qu'elle sait si <i>bon</i> et qu'elle aime
-tant.</p>
-</div>
-
-<p>Le général n'a point perdu de temps. Il a été
-assez heureux pour pouvoir mettre la main sur
-une nourrice qu'il expédiait aussitôt à son fils.
-Elle arrivait à Paris le 2 août. Le lendemain,
-Victor, exprimait abondamment sa reconnaissance
-et celle d'Adèle Hugo.</p>
-
-<p class="indent2">
-Mon cher papa,<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Pour pouvoir t'exprimer la joie et la reconnaissance
-dont nous pénètrent (<i>sic</i>) ta lettre, il faudrait
-qu'il fût possible en même tems de dire tout ce qu'il
-y a de sentiments tendres et de touchante bonté dans
-ton cœur paternel. Ainsi tu veux entrer plus encore
-que moi dans mes devoirs de père, et en effet le premier
-sourire comme le premier regard de ce pauvre
-petit Léopold te sera dû. Je voudrais épancher ici
-tout ce que ta fille et moi ressentons d'amour pour<span class="pagenum" id="Page_108">[Pg 108]</span>
-toi, mon excellent père, mais il faudrait répéter ici
-tout ce qui remplit nos entretiens depuis deux jours,
-et je me borne à ce qui n'excède pas les limites de
-ce papier.</p>
-
-<p>A la réception de ta lettre, mon cœur était trop
-plein, et je voulais te répondre sur-le-champ. Mais
-un avis sage l'a emporté sur mon impatience, et j'ai
-attendu que ce que tu avais si bien préparé fût exécuté,
-pour pouvoir, en t'exprimant notre vive reconnaissance,
-te donner en même tems des nouvelles
-de ton Léopold, de la nourrice et de mon Adèle.</p>
-
-<p>La nourrice est arrivée hier matin bien portante
-et gaie; elle nous a remis ta lettre et tes instructions
-ont été suivies de tout point. Tout le monde a été
-enchanté et d'elle et de son nourrisson. Nous avons
-dans la même matinée retiré ton pauvre enfant de
-chez sa marâtre, et il a parfaitement commencé toutes
-ses fonctions. Je ne sais si c'est illusion personnelle,
-mais nous le trouvons déjà mieux ce matin.</p>
-
-<p>Adieu, bon et bien cher papa, exprime, de grâce,
-à ta femme toute notre vive et sincère gratitude, il
-nous tarde de la lui exprimer nous-mêmes, et nous
-t'embrassons tendrement en attendant cet heureux
-jour.</p>
-</div>
-
-<p class="indent2">
-Ton fils reconnaissant et respectueux,<br />
-<span class="smcap">Victor</span>.<br />
-<br />
-3 août.<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Tu trouveras inclus le mot que je te prie de communiquer
-au père nourricier. Adieu, adieu.</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_109">[Pg 109]</span></p>
-
-<p>La santé d'Eugène continue à se soutenir physiquement,
-mais il est toujours d'une malpropreté
-désolante. Le Val-de-Grâce n'a envoyé avec lui à
-Charenton qu'une partie de son linge; nous nous
-occupons de rassembler le reste pour le lui faire
-porter. Ce qui me contrarie vivement, c'est l'extrême
-difficulté de voir notre pauvre frère à Saint-Maurice.</p>
-</div>
-
-<p>Les nouvelles d'Eugène ne sont guère bonnes,
-comme on voit. Et d'après ce mot, la jeune
-maman est loin encore d'être rétablie.</p>
-
-<p class="indent2">
-Mon cher papa,<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Quoique très faible encore, je ne puis laisser
-échapper l'occasion de vous exprimer toute ma
-reconnaissance qui ne pourra jamais être trop grande
-pour vos bontés et celles de notre belle-mère. Croyez
-que nous sommes profondément touchés de tout ce
-qui fait notre bonheur aujourd'hui, car depuis que
-nous avons cette nourrice j'espère élever mon petit
-Léopold qui vous devra une seconde vie et combien
-nous serons heureux de pouvoir visiter en même
-temps et notre enfant et vous, mes chers parens.
-Adieu, papa, embrassez la grand'maman de mon
-petit Léopold pour moi.</p>
-</div>
-
-<p class="indent2">
-<span class="smcap">Adèle.</span><br />
-</p>
-
-
-<p>Sa belle-fille embrasse bien «la
-grand'maman de son petit Léopold»; pour le
-général, cela ne suffit pas, paraît-il, Victor n'a<span class="pagenum" id="Page_110">[Pg 110]</span>
-point assez oublié sa mère, pour que la dame
-Thomas y Saëtoni, veuve d'Almeg, ne demeure
-point pour lui l'étrangère. Sa reconnaissance
-envers elle, ne semble pas aux yeux de son mari,
-d'un lyrisme suffisant. Il ne lui écrit pas directement
-pour la remercier et le général a dû, à
-ce sujet, adresser quelques observations à
-Victor.</p>
-
-<p>Et celui-ci, on le sent embarrassé, de répondre
-du ministère de la Guerre, où il est allé,
-sans doute, soumettre à M. Foucher cette correspondance.</p>
-
-<p class="indent2">
-<span class="smcap">Ministère<br />
-de la Guerre</span><br />
-<br />
-Mon cher papa,<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Ta lettre m'a causé un véritable chagrin, et il me
-tarde que tu aies reçu celle-ci pour m'en sentir un
-peu soulagé. Comment donc as-tu pu supposer un
-seul instant que tout mon cœur ne fût pas plein de
-reconnaissance pour les bontés dont ta femme a comblé
-notre Eugène et notre Léopold? Il faudrait que
-je ne fusse ni frère ni père pour ne pas sentir le prix
-de ce qu'elle a fait pour eux, cher papa, et par conséquent
-pour moi. Si c'est à toi principalement que
-se sont adressés mes remerciements, c'est que notre
-père est pour nous la source de tout amour et de<span class="pagenum" id="Page_111">[Pg 111]</span>
-toute tendresse, c'est que j'ai pensé qu'il te serait
-doux de porter à ta femme l'hommage tendre et profond
-de ma gratitude filiale, et que dans ta bouche
-cet hommage même aurait bien plus de prix que
-dans la mienne.</p>
-
-<p>Je t'en supplie, mon cher et bon père, ne m'afflige
-plus ainsi. Je suis bien sûr que ce n'est pas ta femme
-qui aura pu me supposer ingrat et croire que je n'étais
-pas sincèrement touché de tous ses soins pour ton
-Léopold, et comment, grand Dieu, ne serais-je pas
-vivement attendri de cette bienveillante sollicitude
-qui a peut-être sauvé mon enfant? cher papa, je te
-le répète, hâte-toi de réparer la peine que tu m'as
-injustement causée au milieu de tant de joie, et qui
-m'a paru bien plus cruelle encore dans un moment
-où mon âme s'ouvrait avec tant de confiance à toutes
-les tendresses et à toutes les félicités. Adieu, je ne
-veux pas insister davantage sur une explication que
-ton cœur et le mien trouvent déjà trop longue, et dont
-le chagrin ne sera entièrement effacé pour moi que
-par le bonheur de te revoir bientôt ici, ainsi que
-ta femme.</p>
-
-<p>Tout continue à aller ici de mieux en mieux, mère,
-enfant, nourrice. Cette dernière continue à se porter
-parfaitement et gaiement. La lettre de son mari lui
-a fait grand plaisir, elle me charge de le lui mander,
-ainsi que toutes les amitiés du monde.</p>
-
-<p>Je compte, maintenant que j'ai quelque répit, aller
-voir un peu notre pauvre Eugène et lui porter le
-reste de ses effets demain jeudi. Il continue aussi,
-du reste, à aller un peu mieux.</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_112">[Pg 112]</span></p>
-
-<p>Ainsi, cher et excellent père, que nous te revoyions
-bientôt et rien ne manquera à nos joies. Réponds-moi
-promptement, de grâce, et viens, si tu le peux,
-plus promptement encore. Tout le monde ici t'embrasse
-tendrement ainsi que la grand-maman de Léopold
-qui voudra bien sans doute être ma panégyriste
-et mon avocat près de toi, puisque tu ne veux pas
-être mon interprète près d'elle.</p>
-</div>
-
-<p class="indent2">
-Ton fils dévoué et respectueux,<br />
-<span class="smcap">Victor</span>.<br />
-<br />
-6 août 1823.<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Mon Adèle me charge de mille tendresses pour toi
-et pour ta femme.</p>
-
-<p>Abel se joint à nous. Il se porte toujours bien et
-t'attend impatiemment.</p>
-</div>
-
-<p>La venue à Paris du général et de la comtesse
-Hugo mit momentanément fin à ce malentendu.
-Le jeune ménage a fait la connaissance de la
-belle-mère. Il n'a plus l'excuse de ne la point
-connaître.</p>
-
-<p>Puis, les parents étant repartis, emmenant
-avec eux l'enfant malade et la nourrice, le moment
-eût été singulièrement mal choisi de ne
-pas joindre aux formules de politesse pour
-M<sup>me</sup> Hugo les nécessaires mensonges d'une
-affection, toute sur le papier.</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_113">[Pg 113]</span></p>
-
-<p>Victor, dont la femme a mal au pied, s'exécute
-sans enthousiasme. Quant à Adèle Hugo,
-sa lettre est pleine de cœur et de simplicité.
-Elle nous fait mieux connaître la jeune femme
-devenue maman. Elle n'a dans ses lignes brèves
-nul souci de la littérature.</p>
-
-<p>Son Léopold l'intéresse seul. La nourrice
-manque peut-être de propreté et demande à
-être surveillée à ce point de vue; mais, que de
-jolis détails, à côté de la biscotte, chère aujourd'hui
-aux spécialistes de l'estomac, dont cette
-lettre nous révèle déjà l'existence<a id="FNanchor_72" href="#Footnote_72" class="fnanchor">[72]</a>.</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_72" href="#FNanchor_72" class="label">[72]</a> «Les biscottes de Bruxelles sont recherchées.» (<i>Compl.
-de l'Acad.</i>)</p>
-
-</div>
-
-<p>Pour elle, la belle-mère est devenue «maman»,
-et, sous sa plume, l'effort ne se sent pas.</p>
-
-<p class="indent2">
-Mon cher papa,<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Ta bonne et précieuse lettre pouvait seule nous
-consoler du départ de notre père et de notre fils.
-Les tendres soins que ta femme a prodigués durant
-la route à son pauvre petit-fils nous ont attendris et
-touchés profondément. Chaque jour nous prouve de
-plus qu'elle a pour nous ton cœur, et c'est un témoignage
-qu'il m'est bien doux de lui rendre.</p>
-
-<p>Mon Adèle depuis ton départ n'est pas sortie, il lui
-est venu au pied un petit bobo fort incommode qui
-l'empêche de marcher et la fait même, par intervalle,<span class="pagenum" id="Page_114">[Pg 114]</span>
-assez vivement souffrir. Elle supporte ce nouvel
-ennui avec l'égalité d'humeur que tu lui connais,
-mais moi j'en suis attristé pour elle.</p>
-
-<p>Je reçois à l'instant une lettre du Colonel qui me
-charge des plus tendres amitiés pour toi et je t'en
-envoie sous ce couvert une autre du major.</p>
-
-<p>Malgré tout mon désir de prolonger cette lettre,
-il faut la terminer ici: ma femme qui a beaucoup de
-choses à dire à la tienne, me demande le reste de
-mon papier. J'espère que Léopold continue à se bien
-porter. Présente mes affectueux hommages à sa
-grand'mère, embrasse pour moi son oncle Paul et
-dis-moi si depuis son voyage, ses yeux se sont agrandis
-à force de s'ouvrir. Abel et moi t'embrassons tendrement.</p>
-</div>
-
-<p class="indent2">
-Ton fils dévoué et respectueux,<br />
-<span class="smcap">Victor</span>.<br />
-<br />
-13 septembre 1823.<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Je tâcherai de te donner des nouvelles de notre
-Eugène dans ma prochaine lettre.</p>
-</div>
-
-<p class="indent2">
-Ma chère maman,<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Depuis votre départ, je n'ai cessé de penser à mon
-Léopold et cette pensée est inséparable des bontés
-que vous avez pour ce cher enfant et de toutes celles
-que vous avez pour nous, et si je suis si à plaindre
-d'être loin de lui, il est bien heureux d'être près
-de vous. J'ai été charmée de sa bonne conduite pendant
-le voyage, j'espère qu'il a continué d'être aimable<span class="pagenum" id="Page_115">[Pg 115]</span>
-et de vous sourire, car il serait bien ingrat s'il
-en était autrement. J'espère aussi que la nourrice
-ne vous a donné que des sujets de contentement,
-c'est une bonne femme qu'il faudra je crois surveiller
-pour la propreté: j'ai oublié de faire emporter
-à la nourrice une petite brosse pour sa tête, il y en
-a à Paris de fort commodes en chiendent. S'il n'y en
-a pas à Blois je vous en enverrai une; dites-moi
-aussi, chère maman, si vous pouvez vous procurer
-de la biscotte, nourriture, dit-on, très saine et surtout
-légère pour les enfants. Dans le cas où la bouillie
-ou bien une petite panade ne lui conviendrait pas
-je lui en enverrais. Croyez-vous aussi, qu'il ne lui
-serait pas bon de le mettre dans son berceau les jambes
-un peu à l'air, ce qui lui donnerait des forces
-et lui ferait plaisir; car j'ai remarqué qu'il ne disait
-jamais rien démailloté et criait très fort lorsqu'il
-sentait ses petites jambes en prison: cela n'empêcherait
-pas de le couvrir lorsqu'il ferait froid. Je ne
-me permets de vous dire tout cela que parce que je
-sais que vous en agirez suivant votre volonté et pour
-le bien-être de notre fils.</p>
-
-<p>Je suis retenue à la chambre par une écorchure
-au pied qui me fait souffrir. Mais toutes mes souffrances
-sont des bonheurs pour moi, puisque tous
-les soins qui me sont prodigués viennent de mon
-Victor, qui est toujours un ange et fait toujours de
-belles odes.</p>
-
-<p>Agréez, chère maman, tous mes sentiments de
-respect.</p>
-</div>
-
-<p class="indent2">
-<span class="smcap">A. Hugo.</span><br />
-</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_116">[Pg 116]</span></p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Papa et maman ont été très sensibles à tout ce
-que vous leur dites d'amical. Nous embrassons tous
-notre Léopold et Paul.</p>
-</div>
-
-<p>Victor a ajouté ce post-scriptum. Il a trait au
-large cachet, aux armes du général, dont est
-scellée cette lettre.</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Le cachet de cuivre dont tu verras l'empreinte sur
-cette lettre, est terminé. Il est fort beau. Celui d'acier,
-qui demande plus de temps, me sera bientôt remis
-par le graveur. Il ne veut pas faire l'écusson colorié
-à moins de 12 francs. J'attends tes instructions à cet
-égard. Marque-moi de même par quelle voie il faudra
-t'envoyer le cachet d'acier. Adieu encore, bon
-et cher papa.</p>
-</div>
-
-<p>Paul Foucher, le jeune beau-frère de Victor
-Hugo, avait accompagné les grands-parents à
-Blois. Il est revenu à Paris, porteur de bonnes
-nouvelles et les yeux agrandis à force de s'ouvrir.
-Adèle remercie le général et sa belle-mère
-de leur bon accueil.</p>
-
-<p>Les Mémoires s'impriment chez Ladvocat.
-Victor a prié l'éditeur de lui en communiquer
-les feuilles à mesure. Sa femme désire les lire
-avant tout le monde et «<i>désir de femme est un feu
-qui dévore</i>».</p>
-
-<p>L'écusson colorié a coûté deux francs de plus<span class="pagenum" id="Page_117">[Pg 117]</span>
-qu'il n'était prévu, mais il est tout à fait digne
-d'être encadré.</p>
-
-<p class="indent2">
-4 octobre 1823.<br />
-<br />
-Mon cher papa,<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Paul est arrivé enchanté et m'a enchantée par ce
-qu'il m'a dit de mon Léopold; je ne parle pas des soins
-si attentifs de la grand'mère parce qu'ils sont tels
-que (je) renonce à mes droits de mère. Je suis ravie
-quand je pense que dans deux mois je vous verrai
-ainsi que ce cher enfant qui nous est si précieux,
-et qui vous coûte tant de peines et de sollicitudes.
-Je suis triste seulement de penser que je ne serai
-que très secondaire dans sa tendresse puisque je ne
-serai que sa seconde mère; et que je n'aurai même
-pas droit d'en être jalouse.</p>
-
-<p>Je voulais vous consulter pour faire vacciner notre
-fils: je crois que le temps est favorable; et il est
-important qu'il le soit, au reste que tout cela soit
-selon votre volonté.</p>
-
-<p>Je ne sais si je dois attendre l'arrivée de cette
-Dame pour vous envoyer les objets que je vous ai
-annoncés, ainsi que le cachet qui a son portrait joliment
-peint, et le petit livre que vous demandez,
-j'attends votre réponse pour cela. Mon Victor vous
-aurait écrit s'il n'avait toujours son doigt très douloureux,
-mais je crois que malgré cela il n'aura pas le
-courage de laisser partir cette lettre sans y mettre
-quelques mots.</p>
-
-<p>Maman doit écrire à mon autre maman pour la
-remercier des soins et des bontés qu'elle a eus pour<span class="pagenum" id="Page_118">[Pg 118]</span>
-Paul qui vous aime tant et qui est si charmé de son
-voyage; elle voudrait aussi savoir comment vous
-faire parvenir l'argent qu'elle vous doit pour Paul.</p>
-
-<p>Adieu, mon cher papa, embrassez s'il vous plaît
-mon Léopold et sa grand'maman et comptez sur les
-sentiments respectueux de votre fille.</p>
-</div>
-
-<p class="indent2">
-<span class="smcap">A. Hugo.</span><br />
-</p>
-
-<p class="indent2">
-Mon cher et bon papa,<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Il y a trop longtemps que je ne me suis entretenu
-avec toi, pour ne pas sentir le besoin de te renseigner
-aussi moi-même combien je suis profondément
-touché de toutes les bontés dont notre Léopold est
-comblé par toi, et par son excellente grand'maman.
-La première lettre que je puis écrire avec ma main
-convalescente, doit être pour toi, cher papa. J'ignore
-comment je pourrai te rendre tous les sentiments de
-reconnaissance et de tendresse que je voudrais
-t'exprimer, mais cette impuissance même fait mon
-bonheur. Puisse un jour, ton petit-fils, digne de toi,
-te payer ainsi que la seconde mère qu'il a trouvée
-en ta femme, par tout ce que l'amour filial a de plus
-tendre et de plus dévoué! Voilà des sentiments qu'il
-me sera aisé de lui inspirer.</p>
-
-<p>Nous espérons que ce pauvre petit <i>chevreau</i> continue
-à se bien trouver de son nouveau régime. Paul
-nous a dit tous les soins et toutes les caresses que
-tu lui prodigues ainsi que sa grand'mère et toute ta
-maison. Ce récit a ému Adèle jusqu'aux larmes<span class="pagenum" id="Page_119">[Pg 119]</span>
-c'est te dire l'impression qu'il a produite sur moi.</p>
-
-<p>L'écusson colorié a coûté 14 francs au lieu de 12 à
-cause d'un passe-partout qui le rend tout à fait digne
-d'être encadré. Je ne t'ai point encore envoyé le
-livre que tu me demandes, parce que j'ai pensé que
-si la dame qui doit venir à Paris, veut bien s'en
-charger, ainsi que du cachet et de l'écusson peint,
-cela t'épargnera les frais de port. Mande-moi tes
-instructions définitives à cet égard.</p>
-
-<p>Voici une lettre de Francis qui est pour toi. Ma
-maudite habitude de ne pas lire les adresses de mes
-lettres fait que je l'ai décachetée étourdiment. Maintenant
-j'y prendrai garde puisque le major choisit
-mon canal pour t'écrire.</p>
-
-<p>Ma femme qui est souffrante et qu'on purge, désire
-beaucoup lire tes <i>Mémoires</i> avant tout le monde.
-<i>Désir de femme est un feu qui dévore.</i> J'ai fait prier
-Ladvocat de m'envoyer les feuilles à mesure qu'elles
-s'impriment. Écris-lui, si tu en as le tems, pour qu'il
-presse les envois.</p>
-
-<p>Adieu bien cher et excellent père, nous ne voyons
-Abel que bien rarement, mais je t'embrasse toujours
-en son nom et au mien.</p>
-</div>
-
-<p class="indent2">
-Ton fils tendre et respectueux,<br />
-<span class="smcap">Victor</span>.<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Mes empressés hommages à la grand'maman.</p>
-</div>
-
-<p>Il était malheureusement de la santé physique
-du petit Léopold, comme de la santé morale
-d'Eugène. Le lait de la nouvelle nourrice, le<span class="pagenum" id="Page_120">[Pg 120]</span>
-changement d'air, les soins dont il était entouré,
-n'avaient pu avoir raison de l'état bien précaire
-du nourrisson. Les nouvelles envoyées par le
-général à son fils laissent bien peu d'espoir.</p>
-
-<p class="indent2">
-Mon cher papa,<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>L'impatience d'avoir des nouvelles de son Léopold,
-a porté ma femme à décacheter hier la lettre que tu
-écrivais à son père. Tu peux juger de sa désolation
-et de ses inquiétudes.</p>
-
-<p>Pour moi, bon et excellent père, je me confie avec
-une tendre confiance aux sollicitudes maternelles de
-ta femme. Dis-lui, répète-lui cent fois, que nul
-être au monde ne sent plus profondément que moi
-tout ce qu'elle fait pour ce pauvre enfant qui sera
-plus encore à elle qu'à moi.</p>
-
-<p>Nous espérons, puisque ta lettre permet encore
-d'espérer, nous espérons puisque ta femme a eu la
-secourable pensée de s'adresser au ciel, nous espérons
-enfin, parce que vous êtes là, vous, ses bons
-parents, ses protecteurs, ses sauveurs.</p>
-
-<p>Envoie-nous promptement de ses nouvelles, cher
-papa. Nous espérons, mais nous sommes résignés;
-c'est une force qui vient aussi du ciel. Adèle attend
-ta réponse avec courage; je ne t'embrasse pas pour
-elle, elle veut le faire elle-même. Porte l'expression
-de ma tendre et profonde reconnaissance au pied de
-la grand'maman de ce pauvre petit ange. Je t'embrasse
-encore une fois avec tendresse et respect.</p>
-</div>
-
-<p class="indent2">
-6 8<sup>bre</sup><br />
-</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_121">[Pg 121]</span></p>
-
-<p>Le cri de la mère, menacée dans le fruit de
-ses entrailles, est terrible et angoissant. Sa lettre,
-ce mot rapide, n'a point la tenue de celle de
-Victor. On sent les larmes prêtes à jaillir.</p>
-
-<p class="indent2">
-Ma chère maman,<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Je viens d'apprendre une nouvelle désolante pour
-nous. Mon pauvre petit est donc bien mal? et quel
-mal vous-même n'avez-vous pas? Si je pouvais partir
-de suite pour Blois, j'irais vous relayer dans vos
-soins maternels, mais moi-même je suis très souffrante
-et ai besoin d'être soignée. Je n'écouterais
-pas encore tout cela, si le médecin ne s'y opposait
-très expressément, malgré tout je partirai suivant
-votre conseil pour mêler nos larmes ou pour l'embrasser
-encore une fois ce pauvre enfant. Quel droit
-n'avez-vous pas, chère maman, à notre tendresse?
-et comment notre Léopold n'est-il pas guéri, soigné
-par une si tendre mère? Adieu, j'embrasse mon bon
-papa, et vous chère maman que j'aime tant.</p>
-</div>
-
-<p class="indent2">
-<span class="smcap">A. Hugo.</span><br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Maman vient de perdre son père. Nous prenons le
-deuil demain.</p>
-</div>
-
-<p>Trois jours plus tard, l'enfant mourait, en
-effet, et les registres de l'état civil de Blois,<span class="pagenum" id="Page_122">[Pg 122]</span>
-nous ont conservé cette mention du court passage
-dans la vie de Léopold-Victor Hugo.</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>L'an mil huit cent vingt-trois le dixième jour d'octobre
-à dix heures du matin par devant nous Denis
-Gault, officier de l'État civil de la commune de Blois,
-canton de Blois, département de Loir-et-Cher, sont
-comparus Monsieur Jules Benoist, âgé de vingt-cinq
-ans, licencié en droit domicilié à Blois et Monsieur
-Charles-Henry Lemaignen, âgé de quarante-neuf ans,
-profession d'employé, domicilié à Blois.</p>
-
-<p>Lesquels nous ont déclaré que le neuf du mois
-d'octobre à trois heures du soir Léopold-Victor Hugo,
-âgé de trois mois, né à Paris demeurant à Blois,
-département de Loir-et-Cher, fils de Monsieur Victor-Marie
-Hugo, membre de l'Académie des Jeux
-Floraux et de dame Adèle Foucher son épouse, domiciliés
-à Paris.</p>
-
-<p>Est décédé en notre commune, en la maison de
-M. le général Hugo, rue du Foix.</p>
-
-<p>Le premier nous a déclaré être voisin et le second
-témoin être voisin du décédé; et les déclarans ont
-signé avec nous le présent acte après que lecture
-leur en a été faite.</p>
-</div>
-
-<p class="indent2">
-<span class="smcap">J. Benoist<br />
-H. Lemaignen<br />
-Gault</span><br />
-</p>
-
-<p>Le vaudeville doit donc se mêler toujours un
-peu aux tristesses humaines. La bonne Madame
-Foucher a caché les lettres annonçant la mort de<span class="pagenum" id="Page_123">[Pg 123]</span>
-l'enfant, de peur que sa fille ne les lût. Elle les
-a si bien cachées, qu'elle ne les a pu retrouver.
-Il lui a fallu annoncer de vive voix la désolante
-nouvelle à son gendre.</p>
-
-<p>Victor de répondre à des lettres dont il n'a
-point eu connaissance par celle-ci, trop écrite,
-trop résignée, où perce déjà trop l'ode qui suivra.</p>
-
-<p class="indent2">
-Cher papa,<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Je n'accroîtrai pas ta douleur en te dépeignant la
-nôtre; tu as senti tout ce que je sens, ta femme
-éprouve tout ce qu'éprouve Adèle. Non, je ne veux
-pas t'attrister de toute notre affliction; si tu étais ici,
-excellent père, nous pleurerions ensemble, et nous
-nous consolerions en partageant nos larmes.</p>
-
-<p>Tout le monde est ici plongé dans la stupeur,
-comme si Léopold, comme si cet enfant d'hier, cet
-être maladif et délicat n'était pas mortel. Hélas il
-faut remercier Dieu qui a daigné lui épargner les
-douleurs de la vie. Il est des moments où elles sont
-bien cruelles.</p>
-
-<p>Notre Léopold est un ange aujourd'hui, cher papa,
-nous le prierons pour nous, pour toi, pour sa seconde
-mère, pour tous ceux qui l'ont aimé durant sa courte
-apparition sur la terre.</p>
-
-<p>Il ne faut pas croire que Dieu n'ait pas eu son dessein
-en nous envoyant ce petit ange, sitôt rappelé à
-lui. Il a voulu que Léopold fût un lien de plus entre
-vous, tendres parens et nous, enfants dévoués.<span class="pagenum" id="Page_124">[Pg 124]</span>
-Mon Adèle au milieu de ses sanglots me répétait hier
-que l'une de ses douleurs les plus vives était de penser
-à celles que toi et ton excellente femme avez
-éprouvées.</p>
-
-<p>Ce n'est pas à ta lettre que je réponds. J'ai appris
-la fatale nouvelle de Madame Foucher. Dans le premier
-moment, elle avait caché les deux lettres de peur
-qu'Adèle ne les lût, elle n'a pu les retrouver depuis.</p>
-
-<p>Du reste, elle m'a dit tout votre chagrin, toutes
-vos tendres et pieuses intentions pour que la trace
-de ce cher petit ne s'efface pas plus sur la terre
-qu'elle ne s'effacera dans nos cœurs.</p>
-
-<p>Adieu, bon et cher papa, console-toi de mon malheur.</p>
-
-<p>C'était hier (12 oct.) l'anniversaire de notre mariage.
-Le bon Dieu nous a donné une leçon en nous
-ramenant ce doux souvenir de joie au milieu d'une
-si vive douleur.</p>
-
-<p>Adieu encore, ma femme et moi avons le cœur
-plein de tendresse pour vous deux.</p>
-</div>
-
-<p class="indent2">
-Ton fils résigné et respectueux,<br />
-<span class="smcap">Victor</span>.<br />
-<br />
-13 octobre.<br />
-</p>
-
-<p>On peut comparer cette lettre à l'ode adressée
-<i>A l'Ombre d'un Enfant</i>. L'inspiration est
-bien la même.</p>
-
-<div class="poetry-container">
-<div class="poetry">
- <div class="stanza">
- <div class="verse indent0">Oh! parmi les soleils, les sphères, les étoiles,</div>
- <div class="verse indent0">Les portiques d'azur, les palais de saphir,</div><span class="pagenum" id="Page_125">[Pg 125]</span>
- <div class="verse indent0">Parmi les saints rayons, parmi les sacrés voiles</div>
- <div class="verse indent8">Qu'agite un éternel zéphir!</div>
- </div>
- <div class="stanza">
- <div class="verse indent0">Dans le torrent d'amour où toute âme se noie,</div>
- <div class="verse indent0">Où s'abreuve de feux le séraphin brûlant:</div>
- <div class="verse indent0">Dans l'orbe flamboyant qui sans cesse tournoie</div>
- <div class="verse indent8">Autour du trône étincelant!</div>
- </div>
- <div class="stanza">
- <div class="verse indent0">Parmi les jeux sans fin des âmes enfantines;</div>
- <div class="verse indent0">Quand leurs soins, d'un vieil astre, égaré dans les cieux,</div>
- <div class="verse indent0">Avec de longs efforts et des voix argentines,</div>
- <div class="verse indent8">Guident les chancelans essieux;</div>
- </div>
- <div class="stanza">
- <div class="verse indent0">Ou lorsqu'entre ses bras quelque vierge ravie</div>
- <div class="verse indent0">Les prend, d'un saint baiser leur imprime le sceau,</div>
- <div class="verse indent0">Et rit, leur demandant si l'aspect de la vie</div>
- <div class="verse indent8">Les effrayait, dans leur berceau;</div>
- </div>
- <div class="stanza">
- <div class="verse indent0">Ou qu'enfin dans son arche éclatante et profonde,</div>
- <div class="verse indent0">Rangeant de cieux en cieux son cortège ébloui,</div>
- <div class="verse indent0">Jésus, pour accomplir ce qui fut dit au monde,</div>
- <div class="verse indent8">Les place le plus près de lui;</div>
- </div>
- <div class="stanza">
- <div class="verse indent0">Oh! dans ce monde auguste où rien n'est éphémère,</div>
- <div class="verse indent0">Dans ces flots de bonheur que ne trouble aucun fiel,</div>
- <div class="verse indent0">Enfant! loin du sourire et des pleurs de ta mère,</div>
- <div class="verse indent8">N'es-tu pas orphelin au ciel?</div>
- </div>
- <div class="stanza">
- <div class="verse indent0">Octobre 1823<a id="FNanchor_73" href="#Footnote_73" class="fnanchor">[73]</a>.</div>
- </div>
-</div>
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_73" href="#FNanchor_73" class="label">[73]</a> <i>Odes et Ballades.</i> Livre V, 1819-1828. Ode XV. Edition définitive,
-Livre V, ode XVI.</p>
-
-</div>
-<hr class="chap x-ebookmaker-drop" />
-
-<div class="chapter">
-<p><span class="pagenum" id="Page_126">[Pg 126]</span></p>
-
-<h2 class="nobreak" id="V">V</h2>
-</div>
-
-<p>Le cachet du Général.&mdash;Ode sur <i>la guerre d'Espagne</i>.&mdash;Les
-<i>Nouvelles Odes</i>.&mdash;La négligence de Ladvocat.&mdash;Les
-bonnes dispositions du duc d'Angoulême
-vis-à-vis du Général.&mdash;Les dessous d'une
-disgrâce: Chateaubriand et M<sup>me</sup> Boni de Castellane.</p>
-
-
-<p class="p2">Victor Hugo a trop éloquemment exprimé sa
-douleur pour qu'elle fût de longue durée. La
-mère fut plus longue à se consoler et pour se
-distraire, dessinait un peu.</p>
-
-<p>Le poète continue à faire à Paris les courses
-du général. Le fameux cachet d'acier&mdash;«il a
-excité l'admiration de tout le monde»&mdash;et
-l'écusson colorié semblent tenir une grande
-place dans les préoccupations du père et du fils.</p>
-
-<p class="indent2">
-Mon cher papa,<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Notre désolée mère commence à se consoler un
-peu; tandis que je t'écris ceci, elle s'occupe à dessiner
-quelque chose qui fera plaisir à ses chers parents
-de Blois, car l'un de ses sentiments les plus
-vifs est sa tendresse et sa reconnaissance pour vous.<span class="pagenum" id="Page_127">[Pg 127]</span>
-Tu connais quelqu'un, cher papa, qui partage bien
-ces sentiments.</p>
-
-<p>M. Lemaire te remettra avec cette lettre les deux
-bouteilles de fleur d'orange, le cachet d'acier qui a
-excité ici l'admiration de tout le monde par la beauté
-de son fini et l'écusson colorié. J'ai eu le malheur
-dans tous mes malheurs, d'égarer la lettre où tu
-m'envoies la note d'un livre à t'acheter. Seras-tu
-assez bon pour m'excuser et me récrire de nouveau
-ce renseignement.</p>
-
-<p>Adieu, bon et cher papa, ma femme t'embrasse
-tendrement, ainsi que ton excellente femme. J'en
-fais autant. Nous sommes inquiets des santés de
-Blois. Il y a longtemps que nous n'avons de tes nouvelles.</p>
-</div>
-
-<p class="indent2">
-Ton fils dévoué et respectueux,<br />
-<span class="smcap">Victor</span>.<br />
-<br />
-16 octobre.<br />
-</p>
-
-<p>Le dessin destiné par Adèle aux parents de
-Blois est terminé. M. de Féraudy, de passage à
-Paris, veut bien se charger de le leur porter.</p>
-
-<p class="indent2">
-Mon cher papa,<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Je t'écris à la hâte quelques mots; M. de Féraudy
-attend ma lettre et le paquet; ma femme se dépêche
-de terminer ce qu'elle envoie à ses bons parents de
-Blois; j'espère que tu en seras content; et je me
-tais parce que je craindrais en louant le talent de<span class="pagenum" id="Page_128">[Pg 128]</span>
-mon Adèle, de paraître vouloir rehausser son présent.
-Nous aurions bien voulu t'envoyer ceci encadré;
-mais M. de Féraudy nous ayant fait quelques observations
-sur la difficulté du transport, tu sens qu'une
-délicatesse impérieuse nous a interdit de t'offrir ce
-beau dessin dans toute sa splendeur. Au reste M. de
-Féraudy s'est chargé de la commission avec une grâce
-toute parfaite, et je te prie de lui réitérer à Blois tous
-nos vifs remerciemens.</p>
-
-<p>Il y a bien longtems, ce me semble, cher papa, que
-nous n'avons de vos nouvelles. Comment se porte
-ta femme? Console-la en notre nom de notre malheur.
-Je chercherai ce que tu me demandes.</p>
-
-<p>Mon Adèle est toujours bien souffrante. Ce coup
-n'a pas contribué à la remettre. Cependant, elle a
-éprouvé une grande douceur à faire quelque chose
-pour toi, mon excellent père, et pour la grand'mère
-de son Léopold. Elle ne prend pas en ce moment la
-plume pour vous parce qu'elle tient encore le crayon.</p>
-
-<p>Je ne puis m'empêcher de te dire tout bas que son
-dessin a fait ici l'admiration de tous ceux qui l'ont vu.</p>
-
-<p>Ce bon Adolphe est peut-être à Blois en ce moment,
-embrasse-le pour nous en attendant que je
-l'embrasse pour toi. Adieu, bon et cher papa. Nos
-respects à ta femme. Nous t'embrassons bien tendrement.
-Il faut fermer ma lettre. M. de Féraudy
-m'attend; une ligne de plus serait une indiscrétion.</p>
-</div>
-
-<p class="indent2">
-V.<br />
-<br />
-Samedi, novembre.<br />
-</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_129">[Pg 129]</span></p>
-
-<p>Le 2 décembre 1823, date de la rentrée plus
-officielle que triomphale du duc d'Angoulême à
-Paris,&mdash;l'anniversaire d'Austerlitz!&mdash;Adèle
-Hugo rend compte au général des démarches
-de Victor et de ses espérances.</p>
-
-<p>Le marquis de Clermont-Tonnerre, à qui il a
-lu son ode sur <i>La guerre d'Espagne</i>, l'a engagé
-à la remettre au duc d'Angoulême.</p>
-
-<p>Le libraire Ladvocat vient d'acheter pour deux
-ans, moyennant deux mille francs, la propriété
-des odes.</p>
-
-<p>La pauvre femme cherche à cacher à son mari,
-sous des apparences de tranquillité, la profonde
-douleur que lui a laissée la mort de son enfant.</p>
-
-<p>Elle souffre des oreilles, Abel engraisse et les
-nouvelles d'Eugène ne sont guère bonnes.</p>
-
-<p class="indent2">
-Mon cher papa,<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Victor est tellement occupé en ce moment, qu'il
-me charge d'être son secrétaire; et je remplis avec
-joie cet emploi. Il me charge de vous dire que la
-lettre a été remise à M. de Serre<a id="FNanchor_74" href="#Footnote_74" class="fnanchor">[74]</a>, qu'il a été chez<span class="pagenum" id="Page_130">[Pg 130]</span>
-Monsieur de Chateaubriand<a id="FNanchor_75" href="#Footnote_75" class="fnanchor">[75]</a>, qu'ayant trouvé à quelque
-heure que ce soit du monde, il va lui demander un
-rendez-vous. Monsieur de Clermont-Tonnerre<a id="FNanchor_76" href="#Footnote_76" class="fnanchor">[76]</a> a été
-charmant pour lui, Victor ayant fait une ode sur la
-guerre d'Espagne<a id="FNanchor_77" href="#Footnote_77" class="fnanchor">[77]</a>, il l'a engagé à la remettre à
-Monseigneur le duc d'Angoulême qui doit venir à
-une fête que va lui donner le ministre de la Marine<a id="FNanchor_78" href="#Footnote_78" class="fnanchor">[78]</a>.</p>
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_74" href="#FNanchor_74" class="label">[74]</a> Pierre-François-Hercule, comte de Serre, né à Pagny-sur-Moselle
-en 1776, mort ambassadeur de France à Naples, à Castellamare,
-dans la nuit du 20 au 21 juillet 1824.</p>
-
-<p>Ministre de la Justice sous le cabinet Dessolle (29 décembre
-1818), M. de Serre avait conservé son portefeuille sous la présidence
-du comte Decazes (19 novembre 1819) et sous le second
-ministère Richelieu (20 février 1820).</p>
-
-<p>Démissionnaire ainsi que ses collègues le 12 décembre 1821,
-il avait reçu le titre de ministre d'État et était allé siéger au
-centre droit.</p>
-
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_75" href="#FNanchor_75" class="label">[75]</a> Ministre des Affaires étrangères, depuis le 28 décembre 1822.</p>
-
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_76" href="#FNanchor_76" class="label">[76]</a> Ministre de la Marine et des Colonies du 14 décembre 1821,
-le marquis de Clermont-Tonnerre devait être appelé le 4 août
-1824, au portefeuille de la Guerre.</p>
-
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_77" href="#FNanchor_77" class="label">[77]</a> <i>Odes et Ballades</i>, Liv. II; Ode VII.</p>
-
-<p><i>La guerre d'Espagne</i> fait, dans l'édition originale des <i>Nouvelles
-Odes</i>, suite à l'<i>Ombre d'un Enfant</i>.</p>
-
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_78" href="#FNanchor_78" class="label">[78]</a> Des banquets eurent lieu à l'Hôtel de Ville les 15 et
-23 décembre. Le 15: concert et bal aux Champs-Élysées.</p>
-
-</div>
-<div class="blockquot">
-<p>Mon Victor vient de vendre à l'Advocat un nouveau
-volume d'odes<a id="FNanchor_79" href="#Footnote_79" class="fnanchor">[79]</a> qu'il vient de faire. Il en a vendu la
-propriété pour deux ans ainsi que celle de son premier
-volume, <i>deux mille francs</i>. Mais qui ne doivent
-lui être payés de (que) dans l'année prochaine. Nous
-désirons ne pas tomber encore dans une banqueroute.</p>
-</div>
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_79" href="#FNanchor_79" class="label">[79]</a> <i>Nouvelles Odes.</i></p>
-
-</div>
-
-<div class="blockquot">
-<p>Je suis enchantée que mon portrait ait fait quelque
-plaisir à notre chère maman, c'est le seul bonheur
-que j'aye éprouvé depuis notre malheur qui ne cesse
-de me poursuivre. Je tâche pourtant de le cacher à
-mon Victor crainte de l'affecter, sous des apparences
-de gaîté ou du moins de tranquillité. Je ne sors pas,<span class="pagenum" id="Page_131">[Pg 131]</span>
-j'ai des douleurs d'oreilles très cruelles, on parle encore
-de me purger, ce qui est pour moi un grand
-ennui.</p>
-
-<p>Mon frère Victor est à Alençon bien placé; que ne
-pouvons-nous en dire autant de notre frère Eugène.
-Ces messieurs lui écriront comme vous l'avez dit.
-Bien heureux si cela adoucit un peu son sort.</p>
-
-<p>Nous ne savons pas ce que fait Abel en ce moment,
-il est plus gros que jamais. Notre oncle Francisque
-doit être à Paris, Victor y est en ce moment;
-je voudrais bien que vous y fussiez aussi.</p>
-
-<p>Adieu, mes chers et bien bons parents, permettez-moi
-de vous embrasser comme je vous aime, et de
-vous assurer des sentiments avec lesquels je suis,</p>
-</div>
-
-<p class="indent2">
-votre très humble et respectueuse fille,<br />
-<span class="smcap">A. Hugo</span>.<br />
-<br />
-Ce 2 décembre.<br />
-</p>
-
-<p>Victor songe toujours au rappel à l'activité
-de son père. C'est, dit-il, ce qu'il désire le plus
-au monde. Il rêve pour lui d'une inspection générale
-et a déjeuné, ces jours derniers, avec le
-marquis de Clermont-Tonnerre qui a été des
-plus aimables.</p>
-
-<p>Il s'occupe en même temps, de concert avec
-l'oncle Francis, en ce moment à Paris avec sa
-femme, de leur cousin Michaud que lui a recommandé
-le général, tout en surveillant l'impression<span class="pagenum" id="Page_132">[Pg 132]</span>
-de ses odes, sans pour cela négliger ses
-banqueroutiers.</p>
-
-<p>Victor et sa femme se font une joie d'aller
-passer quelques jours à Blois, au printemps
-prochain.</p>
-
-<p>Ce pli est adressé à M. le G<sup>al</sup> Comte Hugo.</p>
-
-<p class="indent2">
-Mon cher papa,<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Je suis bien étonnée que vous n'ayez pas encore
-reçu le bonnet, je l'ai livré il y a quinze jours à Abel,
-qui l'attendait pour le faire voyager avec deux tableaux
-qu'il devait vous envoyer de suite; il est vrai
-que tout cela est parti par le roulage mais il est fort
-étonnant, que vous ne l'ayez pas encore, car il y aura
-demain quinze jours qu'il est en route.</p>
-
-<p>Vous êtes bien bon de vous occuper de ma santé,
-je ne souffre plus des oreilles mais des douleurs d'entrailles
-qui m'ont fait garder la chambre tous ces
-jours-ci, mais je vais mieux cependant sans me bien
-porter. Vous m'avez chargée, mon cher papa, de rappeler
-à Victor, notre cousin, mon oncle Francisque
-s'en occupe en ce moment, il connaît justement la
-personne qu'il faut solliciter. Nous le voyons souvent
-ainsi que sa femme qui est très bonne et très
-aimable. Nous leur parlons souvent de vous, de toutes
-vos bontés, de celles de votre excellente femme
-et du bonheur que nous avons à vous aimer.</p>
-
-<p>Je vous envoie une note de la part de papa, Victor
-désirerait bien que vous fussiez employé, c'est, dit-il,<span class="pagenum" id="Page_133">[Pg 133]</span>
-la seule chose qu'il désire. Ce bon Victor vous aime
-tant!</p>
-
-<p>Nous nous faisons une fête d'aller vous voir au
-printemps, comme nous allons nous embrasser.</p>
-
-<p>Adieu, mon cher papa, dites bien des tendresses
-de ma part à ma chère maman, et croyez aux sentiments
-respectueux de votre fille.</p>
-</div>
-
-<p class="indent2">
-<span class="smcap">A. Hugo.</span><br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>En attendant, cher papa, que je puisse te rendre
-un compte détaillé des démarches que le major et
-moi faisons pour notre cousin, M. Michaud<a id="FNanchor_80" href="#Footnote_80" class="fnanchor">[80]</a>, je ne
-puis m'empêcher d'ajouter quelques mots à la lettre
-de mon ange.</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_80" href="#FNanchor_80" class="label">[80]</a> Joseph Hugo, père du général, menuisier, «très excellent
-républicain», couronné, le 10 floréal an V, à Nancy, lors de la
-fête des époux, avait épousé en secondes noces, Jeanne-Marguerite
-Michaud, gouvernante d'enfants chez le comte Rosières
-d'Euvezin; d'où ce cousinage.</p>
-
-</div>
-
-<p>Je ne saurais te dire quel plaisir nous font les lettres
-de Blois, et si je n'étais accablé de mes prochaines
-publications, j'y répondrais bien plus promptement;
-mais les soins à donner à mon nouveau recueil
-qui s'imprime, outre l'affaire de mes banqueroutiers
-et les démarches sans nombre qui se disputent mes
-instans, m'ôtent la douceur de t'écrire aussi fréquemment
-que l'exigerait mon attachement profond
-pour toi et ta femme.</p>
-
-<p>M. le marquis de Clermont-Tonnerre, avec qui j'ai
-déjeuné dernièrement m'a chargé de mille choses<span class="pagenum" id="Page_134">[Pg 134]</span>
-aimables pour toi; il est tout disposé à te servir, et
-je voudrais que toi tu employasses tes amis, parmi
-lesquels il en est de si puissans, à obtenir au moins
-une inspection générale.</p>
-
-<p>M. Foucher, qui compte incessamment t'écrire et
-M<sup>me</sup> Foucher, ainsi qu'Abel, le major et sa femme
-vous embrassent tendrement. Quant à moi, cher et
-excellent père, tu connais mon profond et respectueux
-dévouement.</p>
-</div>
-
-<p class="indent2">
-<span class="smcap">Victor.</span><br />
-<br />
-Ce lundi 19.<br />
-</p>
-
-<p>Le voyage à Blois est remis: Adèle Hugo est
-à nouveau enceinte et les médecins lui ont interdit
-la voiture. Les <i>Nouvelles Odes</i> viennent
-de paraître<a id="FNanchor_81" href="#Footnote_81" class="fnanchor">[81]</a>; mais, par la négligence de Ladvocat,
-le général n'a pas encore reçu l'exemplaire
-sur vélin qui lui est destiné. La publication
-de ce «méchant livre» initie Victor Hugo
-aux «courses indispensables» connues des auteurs.</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_81" href="#FNanchor_81" class="label">[81]</a> Les <i>Nouvelles Odes</i> avaient paru chez Ladvocat quelques
-jours auparavant (<i>Journal des Débats</i> du 24 mars 1824) avec
-cette épigraphe: <i>Nos canimus surdis</i> et formaient un volume
-grand in-8º, orné d'une gravure, vendu 4 francs. Les <i>Débats</i>
-en rendirent compte le 14 juin sous l'initiale Z, signature de
-M. Hofman. Victor Hugo répondit aux critiques qui lui étaient
-adressées par une longue lettre publiée dans le numéro du
-26 juillet suivant.</p>
-
-</div>
-
-<p>M. de Féraudy, candidat, sans doute, avec ses<span class="pagenum" id="Page_135">[Pg 135]</span>
-fables, à une récompense de l'Académie, a été
-également l'objet des démarches de son confrère.</p>
-
-<p>Le poète est décidément fort bien en cour. Il
-vient de déjeuner derechef avec M. de Clermont-Tonnerre.
-Le duc d'Angoulême aurait lu les
-<i>Mémoires du général</i> et aurait regretté, au dire
-du marquis, qu'il n'ait pas «été employé dans
-la dernière guerre d'Espagne».</p>
-
-<p class="indent2">
-Mon cher Papa,<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Remercie, de grâce, M. de Féraudy de sa trop
-aimable lettre qui nous a apporté un mot de toi. Dès
-que j'aurai qque détail des opérations de l'Académie,
-je m'empresserai de lui en faire part; et je
-désire bien vivement qu'ils soient conformes à mes
-justes espérances.</p>
-
-<p>Il me paraît d'après ton apostille d'ailleurs si pleine
-de tendresse et de bonté, que tu n'as pas encore reçu
-mes <i>nouvelles</i> rapsodies. Pourtant le libraire Ladvocat
-s'était chargé de te faire passer un exemplaire
-vélin sur lequel j'avais écrit un mot. Mande-moi si
-tu l'as reçu.</p>
-
-<p>Je t'écris encore aujourd'hui <i>provisoirement</i>, entre
-deux courses <i>indispensables</i> et je t'assure fort ennuyeuses.
-Il n'y a rien pour absorber toute une vie,
-comme la publication d'un méchant livre.</p>
-
-<p>M. de Clerm.-Tonn. avec qui j'ai déjeuné avant-hier
-m'a chargé de t'écrire que M. le duc d'Angoulême
-lui avait parlé de toi et de tes Mémoires <i>qu'il
-a lus avec le plus haut intérêt</i>, et qu'il regrettait que<span class="pagenum" id="Page_136">[Pg 136]</span>
-tu n'eusses pas été employé dans la dernière guerre
-d'Espagne.</p>
-
-<p>Je n'oublie pas, cher papa, les dernières commissions
-dont tu m'as chargé; ma prochaine lettre t'en
-annoncera l'accomplissement.</p>
-
-<p>Ma femme avance dans sa grossesse sans se porter
-aussi bien que je le voudrais. Nous ne sommes cependant
-pas inquiets: mais, tout en m'affligeant, je ne
-puis m'empêcher d'approuver la défense que lui ont
-faite les médecins d'aller en voiture. Cela nous prive
-d'un bien grand bonheur que nous nous promettions
-pour le printemps; mais qui, nous l'espérons, n'est
-retardé que de six mois.</p>
-
-<p>Adieu, cher papa, nous t'embrassons tendrement,
-mon Adèle et moi, ainsi que ton excellente femme.</p>
-</div>
-
-<p class="indent2">
-Ton fils dévoué et respectueux,<br />
-<span class="smcap">Victor</span>.<br />
-<br />
-Ce 27 mars 1824.<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Tout le monde ici se porte bien.</p>
-</div>
-
-<p>Trois mois se sont écoulés. L'inspection générale
-rêvée par Victor pour son père, vient,
-malgré tous leurs efforts, de leur échapper. Le
-duc d'Angoulême réservait ces fonctions à des
-généraux ayant fait avec lui la campagne d'Espagne.</p>
-
-<p>Il n'y a pas lieu de se désespérer, néanmoins.
-C'est peut-être une chance de plus d'obtenir le<span class="pagenum" id="Page_137">[Pg 137]</span>
-titre de lieutenant-général si ardemment désiré.</p>
-
-<p>Puis, c'est la disgrâce de Chateaubriand...</p>
-
-<p>Elle était encore bien complète. Le 6 juin
-1824, une ordonnance royale confiait l'intérim
-des Affaires étrangères à M. de Villèle<a id="FNanchor_82" href="#Footnote_82" class="fnanchor">[82]</a>, sans
-même indiquer que le vicomte de Chateaubriand
-fût démissionnaire, ni même appelé à d'autres
-fonctions.</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_82" href="#FNanchor_82" class="label">[82]</a> Par ordonnance du 4 août le baron de Damas devait se
-voir attribuer le portefeuille des Affaires étrangères.</p>
-
-</div>
-
-<p>A nouveau il était chassé du Ministère. La
-comtesse du Cayla, née Talon, triomphait.</p>
-
-<p>Même à la cour de Louis XVIII, les dessous
-de cartes de la politique sont toujours plaisants
-à connaître et ceux-ci de ne point manquer à la
-règle.</p>
-
-<p>Dans ce renvoi brusque de Chateaubriand, en
-dehors de l'animosité de la favorite du vieux
-roi et de la rancune de M. de Villèle, qui ne
-pouvait pardonner à son collègue des Affaires
-étrangères d'avoir prétexté d'un enrouement
-pour ne pas défendre, au Luxembourg, son projet
-de conversion des rentes, il y a, dirai-je, une
-histoire de femme, et peu banale, en vérité.</p>
-
-<p>Malgré ses cinquante-cinq ans, Chateaubriand
-était une fois de plus amoureux, amoureux
-comme un jeune homme, comme on l'est à peine
-hors de page, et écrivait à sa maîtresse&mdash;oh,<span class="pagenum" id="Page_138">[Pg 138]</span>
-cette fugue si malencontreusement interrompue,
-tous les deux, vers Dieppe!&mdash;les lettres les
-plus insensées.</p>
-
-<p>Ces lettres à une presque inconnue, M<sup>me</sup> de C...,
-M. Léon Séché les a publiées dans les <i>Annales
-Romantiques</i><a id="FNanchor_83" href="#Footnote_83" class="fnanchor">[83]</a> où leur publication fit du bruit,
-et reproduites, non sans dévoiler en partie l'anonymat
-de la nouvelle amie de René, dans son
-bel ouvrage sur <i>Hortense Allart de Méritens</i><a id="FNanchor_84" href="#Footnote_84" class="fnanchor">[84]</a>.</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_83" href="#FNanchor_83" class="label">[83]</a> Juillet-octobre 1907, pp. 257-301.</p>
-
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_84" href="#FNanchor_84" class="label">[84]</a> Paris, Société du Mercure de France, 1908, in-8º, pp. 98-104.</p>
-
-</div>
-
-<p>Le nom de la dame n'avait pas été prononcé,
-cependant. Les <i>Souvenirs du Baron de Frénilly</i>,
-récemment publiés<a id="FNanchor_85" href="#Footnote_85" class="fnanchor">[85]</a>, ne laissent aucune incertitude
-à ce sujet, pas plus que sur les motifs de
-la grande colère de Louis XVIII qui amena
-cette seconde révocation.</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_85" href="#FNanchor_85" class="label">[85]</a> <i>Souvenirs du baron de Frénilly, pair de France</i> (1768-1828),
-publiés avec introduction et notes par Arthur Chuquet, membre
-de l'Institut, Paris, Plon-Nourrit et C<sup>ie</sup>, 1908, in-8º.</p>
-
-</div>
-
-<p>L'incendie qui dévorait son cœur ne faisait
-point assez oublier au Ministre l'influence à
-laquelle il pouvait prétendre vis-à-vis de cet
-infortuné Ferdinand.</p>
-
-<p>Les affaires sont les affaires.</p>
-
-<p>Chateaubriand «avait donc joint au portefeuille
-des affaires étrangères celui des affaires<span class="pagenum" id="Page_139">[Pg 139]</span>
-particulières de M<sup>me</sup> Boni de Castellane<a id="FNanchor_86" href="#Footnote_86" class="fnanchor">[86]</a> dont
-il était l'admirateur fort peu secret, avant, je
-crois, que mon ancien ami Molé<a id="FNanchor_87" href="#Footnote_87" class="fnanchor">[87]</a> eût recueilli
-sa succession, et cette dame ayant vendu
-1.800.000 francs sa terre de Saint-Pierre de Moustier,
-il n'avait su rien de mieux que de lui conseiller
-le placement de ces fonds dans l'emprunt
-des Cortès d'Espagne. Par suite, quand Ferdinand,
-replacé sur son trône par Louis XVIII,
-refusa fort sagement de reconnaître cet emprunt
-révolutionnaire, Chateaubriand, voyant son amie
-ruinée, n'avait encore su rien de mieux que de
-charger Talaru<a id="FNanchor_88" href="#Footnote_88" class="fnanchor">[88]</a> de mettre le pied sur la gorge<span class="pagenum" id="Page_140">[Pg 140]</span>
-au monarque espagnol pour le forcer à légitimer
-l'emprunt, et Talaru, à qui on ne peut nier
-la force et quelquefois les formes d'un cheval,
-avait si fidèlement rempli cette commission que
-le roi, irrité et éperdu, avait passé par-dessus
-toutes les formes diplomatiques en écrivant
-secrètement à Louis XVIII pour savoir de lui-même
-si c'était réellement par ordre de celui
-qui venait de le remettre sur le trône et qui avait
-annulé l'ordonnance d'Andujar<a id="FNanchor_89" href="#Footnote_89" class="fnanchor">[89]</a> qu'on lui ordonnait
-de ruiner lui et son peuple pour enrichir
-les révolutionnaires d'Espagne et donner crédit
-et garantie aux révolutions futures... Le roi fut
-irrité ainsi que Villèle; le silence perfide de
-Chateaubriand dans l'affaire des rentes fit déborder
-le vase<a id="FNanchor_90" href="#Footnote_90" class="fnanchor">[90]</a>.»</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_86" href="#FNanchor_86" class="label">[86]</a> Louise-Cornélia-Eucharis de Greffulhe.</p>
-
-<p>Marmont, dans une note de ses <i>Mémoires</i> (tome VII, p. 293),
-avait montré plus de discrétion:</p>
-
-<p>«M. de Chateaubriand était lié d'une manière intime avec
-une personne de la Cour, qui est assez connue pour que je ne
-donne aucun détail sur elle...»</p>
-
-<p>mais, racontait l'aventure en termes presque identiques.</p>
-
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_87" href="#FNanchor_87" class="label">[87]</a> Le comte Louis-Mathieu Molé (1781-1855), ancien grand
-juge, ministre de la Justice, en novembre 1813, votait deux ans
-plus tard, pair de France, la mort de Ney.</p>
-
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_88" href="#FNanchor_88" class="label">[88]</a> Louis-Justin-Marie, marquis de Talaru (1773-1850), ancien
-officier de l'armée royale, siégea en 1815 comme ultra-royaliste
-à la Chambre des pairs, fut promu maréchal de camp en 1823,
-et nommé, la même année, ambassadeur à Madrid. Le marquis
-de Talaru avait été un des premiers bailleurs de fonds du <i>Conservateur</i>,
-ce semble même avoir été son seul titre, au dire du
-chancelier Pasquier, à représenter la France en Espagne.</p>
-
-<p>Sur «ce patagon romanesque», cf. <i>Souvenirs du baron de
-Frénilly</i>, p. 425.</p>
-
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_89" href="#FNanchor_89" class="label">[89]</a> Ordonnance rendue le 8 août 1823, à Andujar, par le duc
-d'Angoulême, pour placer l'autorité entre les mains des commandants
-français et faire libérer les détenus politiques, bientôt
-abrogée de fait sur des ordres venus de Paris.</p>
-
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_90" href="#FNanchor_90" class="label">[90]</a> <i>Souvenirs du baron de Frénilly</i>, pp. 494-495.</p>
-
-</div>
-
-<p>Le général Hugo était indirectement victime
-des amours de René vieilli et de la femme du
-futur maréchal de France.</p>
-
-<p class="indent2">
-Mon cher papa,<br />
-</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_141">[Pg 141]</span></p><div class="blockquot">
-
-<p>Malgré tous les efforts de M. Foucher et toute la
-bonne volonté du G<sup>al</sup> Coëtlosq...<a id="FNanchor_91" href="#Footnote_91" class="fnanchor">[91]</a> nous n'avons pu
-réussir cette fois. Ta demande était arrivée trop tard;
-et le duc d'Angoul... avait depuis quelque temps
-retenu les inspect. gales pour des officiers gaux de
-l'armée d'Espagne. J'ignore, cher papa, si cet événement
-est un malheur réel; ce n'est pas un échec
-pour tes vieux et glorieux services, puisqu'il est
-hors de doute que ta demande l'aurait emporté, s'il
-y eût eu concurrence; mais les places étaient déjà
-promises au Prince. Il me semble d'ailleurs que cela
-augmente tes chances pour la promotion de lieutenants-généraux
-de la Saint-Louis; et qu'avec l'appui
-de M. Clerm.-Tonn. (je ne puis plus dire malheureusement
-et de M. de Chateaub...) il sera très possible
-à cette époque de te faire arriver à ce sommet des
-dignités militaires où tu devrais être depuis si longtemps
-parvenu.</p>
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_91" href="#FNanchor_91" class="label">[91]</a> Le lieutenant général Charles-Yves-César-Cyr de (alias du)
-Coetlosquet, directeur général au Ministère de la Guerre, né
-à Morlaix, le 21 juillet 1783, mort à Paris, le 23 janvier 1836.</p>
-
-</div>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Je crois que M. Foucher envisage la chose comme
-moi; au reste, il va t'écrire. Quant à moi, je griffonne
-à la hâte cette lettre. Mes yeux sont toujours bien faibles,
-et notre emménagement n'est pas encore terminé<a id="FNanchor_92" href="#Footnote_92" class="fnanchor">[92]</a>.
-Mon Adèle, qui se porte toujours bien, va
-t'écrire et te répéter, ainsi qu'à ta femme, l'expression
-de notre filial et respectueux dévouement.</p>
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_92" href="#FNanchor_92" class="label">[92]</a> Victor Hugo et sa femme venaient de s'installer au nº 90
-de la rue de Vaugirard.</p>
-
-</div>
-
-<p class="indent2">
-<span class="smcap">Victor.</span><br />
-</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_142">[Pg 142]</span></p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Si mon illustre ami revient aux affaires, nos chances
-triplent. Nos rapports se sont beaucoup resserrés depuis
-sa disgrâce, ils s'étaient fort relâchés pendant
-sa faveur.</p>
-</div>
-
-<p class="indent2">
-Ce 27 juin.<br />
-</p>
-
-<p>Cependant, une fille est née dont le berceau
-est venu remplacer celui de l'enfant mort à
-Blois. Elle porte aussi le prénom du grand-père.
-C'est Léopoldine: elle devait épouser plus tard
-Charles Vacquerie, et trouver avec lui une fin
-si tragique à Villequier, le 4 septembre 1843.</p>
-
-<p>La femme du général Hugo en est marraine.
-La petite va bien et n'a pas encore de dents. Le
-jeune ménage se fait une fête de la conduire
-bientôt grande rue du Foix.</p>
-
-<p class="indent2">
-Mon cher papa,<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>J'attendais toujours pour vous écrire que mon
-mari eût fini le portrait de ma Didine, mais comme
-ma fille remue toujours et que Victor exige un modèle
-tranquille, il est très long à le terminer, et moi
-je m'ennuyais de ne pas vous écrire. Si je ne vous
-aimais trop je vous gronderais de n'avoir pas compris
-le motif de mon silence, et de ne m'avoir pas
-donné de vos nouvelles, mais j'espère mon cher papa
-que vous ne tarderez pas à nous satisfaire en me
-donnant en détail des nouvelles de la santé de ma
-bonne mère.</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_143">[Pg 143]</span></p>
-
-<p>Ma fille se porte très bien et n'a pas encore de
-dents. Elle est très gaie et nous amuse beaucoup;
-il me tarde bien de vous la remettre entre les bras,
-aussi comptons-nous partir, si cela arrange vos projets,
-dans deux mois; nous nous faisons une si grande
-fête de vous voir que je voudrais que ce fût demain.
-Au surplus, mon cher papa, écrivez-nous quand il
-vous sera commode de nous recevoir.</p>
-
-<p>Mon Victor vous embrasse, embrasse la marraine
-de notre Didine; et moi mon cher papa je vous aime
-tous deux à l'égal de votre bonté, d'après cela jamais
-il n'y a eu de plus tendre fille. Je vous écrirais plus
-longuement, mais ma fille me réclame.</p>
-</div>
-
-<p class="indent2">
-Votre respectueuse fille,<br />
-<span class="smcap">A. Hugo</span>.<br />
-</p>
-
-<p>Cette lettre est adressée au Général comte
-Hugo (en toutes lettres) et Victor y a joint ce
-court billet:</p>
-
-<p class="indent2">
-Ce 19 février.<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>J'ajoute un mot, cher papa, à la lettre de notre
-Adèle. Je voudrais pouvoir ajouter quelque chose
-à l'expression de sa tendresse pour toi et ta femme;
-mais je ne saurais exprimer mieux qu'elle, ce qu'elle
-sent aussi bien que moi. Je voulais, comme elle te le
-dit, t'envoyer le portrait de ta Léopoldine dans ma
-plus prochaine lettre, mais mon désir de te le donner
-ressemblant me l'ayant déjà fait deux ou trois fois<span class="pagenum" id="Page_144">[Pg 144]</span>
-recommencer: je ne veux pas tarder plus longtemps
-à solliciter de tes nouvelles pour nous, pour Abel et
-pour la famille Foucher.</p>
-
-<p>Rabbe<a id="FNanchor_93" href="#Footnote_93" class="fnanchor">[93]</a>, qui est venu hier dîner avec nous, m'a
-parlé de toi avec le plus tendre et le plus respectueux
-attachement. C'est un bon et noble ami.</p>
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_93" href="#FNanchor_93" class="label">[93]</a> Alphonse Rabbe, né en 1786 dans les Basses-Alpes, mort
-à Paris, le 1<sup>er</sup> janvier 1830. Après avoir créé à Marseille <i>le
-Phocéen</i>, essai d'un quotidien en province, Rabbe était venu à
-Paris, où il collabora au <i>Courrier français</i>, aux <i>Tablettes universelles</i>
-(1820-1824) et à différents périodiques.</p>
-
-<p>Il dirigea la <i>Biographie universelle et portative des Contemporains</i>
-à ses débuts et en demeura le collaborateur. Il a laissé,
-entre autres travaux, des résumés de l'histoire d'Espagne et de
-celle de Russie.</p>
-
-<p>Une maladie cruelle avait défiguré Alphonse Rabbe et Victor
-Hugo raconte comment le pauvre homme évitait, en raison
-de sa laideur, de se laisser voir par Adèle Hugo, durant sa
-grossesse (<i>Victor Hugo raconté</i>, p. 69-70).</p>
-
-</div>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Louis nous a envoyé ces jours-ci un superbe panier
-de gibier que nous avons mangé en famille avec le
-vif regret de ne pas vous le voir partager.</p>
-
-<p>Adieu, bien cher et bien excellent père, je m'occupe
-en ce moment de ramasser de la besogne pour
-notre séjour à Blois, qui nous promet tant de bonheur.</p>
-
-<p>Notre Didine est charmante. Elle ressemble à sa
-mère, elle ressemble à son grand-père. Embrasse
-pour elle sa bonne marraine.</p>
-</div>
-
-<p class="indent2">
-Ton fils tendre et respectueux,<br />
-V. H.<br />
-</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_145">[Pg 145]</span></p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Où en est ta demande près du ministre? Veux-tu
-que je m'en informe? As-tu vu que des exceptions
-ont été faites<a id="FNanchor_94" href="#Footnote_94" class="fnanchor">[94]</a>?</p>
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_94" href="#FNanchor_94" class="label">[94]</a> Le <i>Moniteur</i> (20 février 1825) chercha à les expliquer:</p>
-
-<p>«Plusieurs journaux ont annoncé que quelques-uns des officiers
-généraux mis en retraite par l'ordonnance du 1<sup>er</sup> décembre 1824,
-avaient été, par une exception ou faveur spéciale du Roi, rétablis
-sur le cadre de l'État-major général de l'armée.</p>
-
-<p>«Nous nous sommes assurés que rien n'est moins exact et
-qu'aucune exception à cette ordonnance n'a été faite; à la
-vérité quelques officiers généraux qui avaient été d'abord considérés
-comme compris dans une des deux positions qu'elle
-détermine ont réclamé: ils ont produit de nouveaux documents;
-et un examen approfondi de leurs réclamations et des
-nouvelles pièces fournies, a fait reconnaître qu'ils ne remplissaient
-pas les conditions exigées par l'ordonnance pour l'admission
-à la retraite; ils ont été alors et ont dû être maintenus
-dans le cadre de l'État-major général, non par une exception
-prononcée en leur faveur comme on l'a prétendu, mais par une
-suite naturelle de l'exécution impartiale de l'ordonnance du
-1<sup>er</sup> décembre 1824.»</p>
-
-</div>
-
-<p>Ces deux lettres se sont croisées avec celle
-du général annonçant sa venue et celle de sa
-femme à Paris. Les grands-parents connaîtront
-donc leur petite-fille, avant qu'on la leur ait
-menée à Blois.</p>
-
-<p class="indent2">
-Mon cher papa,<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Tu as vu que nos lettres se sont croisées. Je désire
-que notre lettre t'ait fait autant de plaisir que la
-tienne nous en a fait. Elle ne pouvait nous apporter<span class="pagenum" id="Page_146">[Pg 146]</span>
-de plus agréable nouvelle que celle de votre prochaine
-arrivée; et j'espère presque, en t'écrivant celle-ci,
-qu'elle ne te trouvera pas à Blois.</p>
-
-<p>Tu ne saurais croire quelle fête nous nous faisons
-de vous présenter notre Léopoldine toujours petite,
-mais toujours bien portante et si gentille... elle vous
-aimera tous deux comme nous l'aimons, nous ne
-saurions dire davantage.</p>
-
-<p>Nous nous applaudissons presque d'avoir été une
-partie du mois sans nouvelles de toi puisque tu as
-été malade. Nous aurions eu des inquiétudes, maintenant
-nous n'avons que le plaisir de te savoir
-rétabli.</p>
-
-<p>Adieu, bon et cher papa, je ne t'en écris pas plus
-long puisque nous pourrons bientôt communiquer
-de vive voix.</p>
-
-<p>Quelles que soient les affaires qui t'amènent, tu
-sais que tu peux compter en tout et pour tout sur
-notre dévoûment comme sur notre tendre et respectueux
-attachement.</p>
-
-<p>Embrasse pour moi la bonne marraine de ta Léopoldine.</p>
-</div>
-
-<p class="indent2">
-<span class="smcap">Victor.</span><br />
-<br />
-Ce 27 février.<br />
-</p>
-<hr class="chap x-ebookmaker-drop" />
-
-<div class="chapter">
-<p><span class="pagenum" id="Page_147">[Pg 147]</span></p>
-
-<h2 class="nobreak" id="VI">VI</h2>
-</div>
-
-<p>Le voyage à Blois.&mdash;Une lettre de Victor Hugo au
-dessinateur Queyroy.&mdash;Deux poètes nommés chevaliers
-de la Légion d'honneur.&mdash;Les sables de la
-Miltière.&mdash;Le sacre de Charles X.</p>
-
-
-<p class="p2">En avril 1825, le projet si longtemps caressé
-d'un voyage à Blois put enfin être mis à exécution.</p>
-
-<p>Victor Hugo et sa femme, elle nourrissait Léopoldine,
-prirent la malle-poste et arrivèrent à
-Blois, au matin, par la rive gauche de la Loire<a id="FNanchor_95" href="#Footnote_95" class="fnanchor">[95]</a>.</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_95" href="#FNanchor_95" class="label">[95]</a> Ancienne route directe de Blois à Orléans par Saint-Dyé
-et Cléry, avant que M<sup>me</sup> de Pompadour eut fait tracer, sur la
-rive droite, une nouvelle route, passant devant son château
-de Menars.</p>
-
-</div>
-
-<p>Près de quarante ans plus tard, remerciant
-de son album, les <i>Rues et Maisons du vieux
-Blois</i>, le dessinateur Queyroy<a id="FNanchor_96" href="#Footnote_96" class="fnanchor">[96]</a>, Hugo vieilli<span class="pagenum" id="Page_148">[Pg 148]</span>
-adressait, de Guernesey, cette jolie lettre à l'artiste.</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_96" href="#FNanchor_96" class="label">[96]</a> Outre les <i>Rues et Maisons du vieux Blois</i>, on doit au dessinateur
-Armand Queyroy, qui a été longtemps conservateur
-du Musée de Moulins, un certain nombre d'eaux-fortes sur
-Vendôme et la plupart des portraits qui servent de frontispice
-à chacun des volumes composant la <i>Galerie des Hommes illustres
-du Vendômois</i>.</p>
-
-</div>
-
-<p>Ce n'est plus la prose un peu flottante et souvent
-impersonnelle des lettres au général. Si
-les cheveux du poète avaient blanchi, son verbe
-avait, depuis des années, pris son ampleur et
-adopté sa formule définitive.</p>
-
-<p>Ce sont là de très belles pages, où magnifiquement,
-Victor Hugo évoque son arrivée à
-Blois, son père et son jardin; et, s'éveillant au
-bord du fleuve, la ville tout entière, désuète
-mais pleine de grâce, avec son château, ses
-vieilles maisons et tous ces souvenirs qui sont
-le passé.</p>
-
-<p class="indent2">
-Hauteville-House, 17 avril 1864.<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Monsieur, je vous remercie. Vous venez de me
-faire revivre dans le passé. Le 17 avril 1825, il y a
-trente-neuf ans aujourd'hui même, (laissez-moi noter
-cette petite coïncidence intéressante pour moi), j'arrivais
-à Blois. C'était le matin. Je venais de Paris.
-J'avais passé la nuit en malle-poste, et que faire en
-malle-poste? J'avais fait la ballade des <i>Deux Archers</i><a id="FNanchor_97" href="#Footnote_97" class="fnanchor">[97]</a>
-puis, les derniers vers achevés, comme le jour ne
-paraissait pas encore, tout en regardant à la lueur
-de la lanterne passer à chaque instant des deux côtés
-de la voiture des troupes de bœufs de l'Orléanais<span class="pagenum" id="Page_149">[Pg 149]</span>
-descendant vers Paris, je m'étais endormi. La voix
-du conducteur me réveilla.&mdash;Voilà Blois! me cria-t-il.
-J'ouvris les yeux et je vis mille fenêtres à la fois,
-un entassement irrégulier et confus de maisons, des
-clochers, un château, et sur la colline un couronnement
-de grands arbres et une rangée de façades
-aiguës à pignons de pierre au bord de l'eau, toute
-une vieille ville en amphithéâtre capricieusement répandue,
-sur les saillies d'un plan incliné, et, à cela
-près que l'océan est plus large que la Loire et n'a pas
-de pont qui mène à l'autre rive, presque pareille à
-cette ville de Guernesey que j'habite aujourd'hui.
-Le soleil se levait sur Blois.</p>
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_97" href="#FNanchor_97" class="label">[97]</a> Ballade VIII; dédiée à Louis Boulanger.</p>
-
-</div>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Un quart d'heure après, j'étais rue du Foix, nº 73.
-Je frappais à une petite porte donnant sur un jardin:
-un homme qui travaillait au jardin venait m'ouvrir.
-C'était mon père.</p>
-
-<p>Le soir, mon père me mena sur le monticule qui
-dominait sa maison et où est l'arbre de Gaston<a id="FNanchor_98" href="#Footnote_98" class="fnanchor">[98]</a>; je
-revis d'en haut la ville que j'avais vue d'en bas; l'aspect,
-autre, était, quoique sévère, plus charmant
-encore. La ville, le matin, m'avait semblé avoir le
-gracieux désordre et presque la surprise du réveil;
-le soir avait calmé les lignes. Bien qu'il fît encore<span class="pagenum" id="Page_150">[Pg 150]</span>
-jour, le soleil venant à peine de se coucher, il y avait
-un commencement de mélancolie; l'estompe du crépuscule
-émoussait les pointes des toits; de rares
-scintillements de chandelles remplaçaient l'éblouissante
-diffusion de l'aurore sur les vitres; les profils
-des choses subissaient la transformation mystérieuse
-du soir; les roideurs perdaient; les courbes gagnaient;
-il y avait plus de coudes et moins d'angles.
-Je regardais avec émotion, presque attendri par cette
-nature. Le ciel avait un vague souffle d'été.</p>
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_98" href="#FNanchor_98" class="label">[98]</a> La Butte des Capucins.</p>
-
-<p>Cf. D<sup>r</sup> <span class="smcap">H. Chauveau</span>: <i>Mémoire sur les Buttes dans le département
-de Loir-et-Cher</i>. Blois, imp. Lecesne, 1866, in-8, de
-39 pp. (carte).</p>
-
-<p>A. de <span class="smcap">Rochas</span>: <i>Les Buttes et la télégraphie optique</i>. Mémoires
-de la <i>Société des Sciences et Lettres de Loir-et-Cher</i>,
-tome XI (1886), pp. 1-26 (carte).</p>
-
-</div>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>La ville m'apparaissait non plus comme le matin,
-gaie et ravissante, pêle-mêle, mais harmonieuse;
-elle était coupée en compartiments d'une belle masse,
-se faisant équilibre; les plans reculaient, les étages
-se superposaient avec à-propos et tranquillité. La
-cathédrale, l'évêché, l'église noire de Saint-Nicolas<a id="FNanchor_99" href="#Footnote_99" class="fnanchor">[99]</a>,
-le château, autant citadelle que palais, les ravins
-mêlés à la ville, les montées et les descentes où les
-maisons tantôt grimpent, tantôt dégringolent, le pont
-avec son obélisque, la belle Loire serpentant, les
-bandes rectilignes de peupliers, à l'extrême horizon,
-Chambord indistinct avec sa futaie de tourelles, les
-forêts où s'enfonce l'antique voie dite «ponts romains»<a id="FNanchor_100" href="#Footnote_100" class="fnanchor">[100]</a>
-marquant l'ancien lit de la Loire, tout cet
-ensemble était grand et doux. Et puis mon père
-aimait cette ville.</p>
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_99" href="#FNanchor_99" class="label">[99]</a> Ancienne église de l'abbaye bénédictine de Saint-Laumer.</p>
-
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_100" href="#FNanchor_100" class="label">[100]</a> Les «ponts châtrés», vulgairement appelés «ponts chartrains».</p>
-
-</div>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_151">[Pg 151]</span></p><div class="blockquot">
-
-<p>Vous me la rendez aujourd'hui.</p>
-
-<p>Grâce à vous, je suis à Blois. Vos vingt eaux-fortes
-montrent la ville intime, non la ville des palais
-et des églises, mais la ville des maisons. Avec vous,
-on est dans la rue; avec vous on entre dans la masure;
-et telle de ces bâtisses décrépites, comme les
-logis en bois sculpté de la rue Saint-Lubin<a id="FNanchor_101" href="#Footnote_101" class="fnanchor">[101]</a>, comme
-l'hôtel Denis Dupont<a id="FNanchor_102" href="#Footnote_102" class="fnanchor">[102]</a>, avec sa lanterne d'escalier à
-baies obliques suivant le mouvement de la vis de
-Saint-Gilles, comme la maison de la rue Haute,
-comme l'arcade surbaissée de la rue Pierre-de-Blois
-étale toute la fantaisie gothique, ou toutes les grâces
-de la Renaissance, augmentées de la poésie du délabrement.
-Être une masure, cela n'empêche pas d'être
-un bijou. Une vieille femme qui a du cœur et de l'esprit,
-rien n'est plus charmant. Beaucoup des exquises
-maisons dessinées par vous sont cette vieille femme-là.
-On fait avec bonheur leur connaissance. On les
-revoit avec joie, quand on est, comme moi, leur vieil
-ami. Que de choses elles ont à vous dire, et quel
-délicieux rabâchage du passé! Par exemple, regardez
-cette fine et délicate maison de la rue des Orfèvres,
-il semble que ce soit un tête-à-tête. On est en<span class="pagenum" id="Page_152">[Pg 152]</span>
-bonne fortune avec toute cette élégance. Vous nous
-faites tout reconnaître, tant vos eaux-fortes sont des
-portraits. C'est la fidélité photographique, avec la
-liberté du grand art. Votre rue Chemonton est un
-chef-d'œuvre. J'ai monté, en même temps que ces
-bons paysans de Sologne peints par vous, les grands
-degrés du château. La maison à statuettes de la rue
-Pierre-de-Blois est comparable à la précieuse maison
-des musiciens de Woymouth. Je retrouve tout.</p>
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_101" href="#FNanchor_101" class="label">[101]</a> Vieille rue de Blois, bien connue des touristes pour ses
-maisons du <span class="allsmcap">XV</span><sup>e</sup> siècle. L'une d'elles, dont il existe un curieux
-dessin par Victor Hugo, aurait été habitée par Marion Delorme,
-que certains, (le bibliothécaire Dupré, entre autres, qui
-en a publié un acte de naissance), prétendent née à Blois.</p>
-
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_102" href="#FNanchor_102" class="label">[102]</a> Denys Dupont,&mdash;Pontanus&mdash;avocat et célèbre jurisconsulte
-blaisois; l'un des principaux auteurs de la Coutume de
-Blois et son commentateur. (Blois, Angelier, 1556; Paris, Billaine,
-1677.)</p>
-
-</div>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Voici la Tour-d'Argent<a id="FNanchor_103" href="#Footnote_103" class="fnanchor">[103]</a>, voici le haut pignon sombre,
-coin des rues des Violettes et de Saint-Lubin,
-voici l'hôtel de Guise, voici l'hôtel de Cheverny<a id="FNanchor_104" href="#Footnote_104" class="fnanchor">[104]</a>,
-voici l'hôtel Sardini<a id="FNanchor_105" href="#Footnote_105" class="fnanchor">[105]</a> avec ses voûtes en anses de<span class="pagenum" id="Page_153">[Pg 153]</span>
-panier, voici l'hôtel d'Alluye<a id="FNanchor_106" href="#Footnote_106" class="fnanchor">[106]</a> avec ses galantes arcades
-du temps de Charles VIII, voici les degrés de
-Saint-Louis qui mènent à la cathédrale, voici la rue
-du Sermon, et au fond la silhouette presque romane
-de Saint-Nicolas; voici la jolie tourelle à pans coupés
-dite Oratoire<a id="FNanchor_107" href="#Footnote_107" class="fnanchor">[107]</a> de la reine Anne. C'est derrière
-cette tourelle qu'était le jardin où Louis XII, goutteux,
-se promenait sur son petit mulet.</p>
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_103" href="#FNanchor_103" class="label">[103]</a> Ancien atelier monétaire des comtes de Blois formant le
-coin des rues des Trois-Clefs et de la Serrurerie, où est établi
-aujourd'hui le siège d'une compagnie électrique.</p>
-
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_104" href="#FNanchor_104" class="label">[104]</a> Hôtel à Blois de la famille Hurault (Hurault de Cheverny
-de Saint-Denis et de Vibraye), ou «Petit Louvre», rue Saint-Martin.</p>
-
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_105" href="#FNanchor_105" class="label">[105]</a> Scipion Sardini, financier lucquois amené en France par
-Catherine de Médicis qui lui fit épouser Isabelle de Limeuil.
-La rapidité de sa fortune lui valut cette épigramme de ses
-contemporains:</p>
-
-<div class="poetry-container">
-<div class="poetry">
- <div class="stanza">
- <div class="verse indent0"><i>Qui modo Sardinii jam nunc sunt grandia cete</i></div>
- <div class="verse indent0"><i>Sic alit italicos Gallia pisciculos.</i></div>
- </div>
-</div>
-</div>
-
-<p>En dehors de l'hôtel du 7 de la rue du Puits-Châtel, à Blois,
-Sardini possédait, à Paris, un hôtel dans le quartier Mouffetard,
-auquel M. Anatole de Montaiglon a consacré deux articles
-intéressants: <i>L'hôtel de Scipion Sardini et ses médaillons
-en terre cuite</i> (<i>Les Beaux-Arts</i>, tome I, 1869, pp. 161-166;
-197-202); <i>Bulletin de la Société impériale des Antiquaires
-de France</i>, année 1857, pp. 97-101; cette communication a été
-réimprimée dans la <i>Revue universelle des Arts</i>, tome V, 1857,
-pp. 461-463).</p>
-
-<p>M. Édouard Drumont a d'autre part tracé une jolie silhouette
-du personnage dans la première série de <i>Mon vieux Paris: Un
-Financier du XVI<sup>e</sup> siècle</i> (Réimpression Flammarion, S. D.,
-in-12, pp. 207-247).</p>
-
-<p>Brantôme, puis... le duc d'Aumale ont évoqué, non sans
-esprit, cette tant bizarre Isabelle de Limeuil dont la vengeance
-vis-à-vis de Condé fut plutôt rabelaisienne, et l'accouchement
-en pleine cour pour le moins maladroit.</p>
-
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_106" href="#FNanchor_106" class="label">[106]</a> Ancien hôtel rue Saint-Honoré (ainsi que l'hôtel Denys
-Dupont), de Florimond Robertet, baron d'Alluye, secrétaire
-des finances de Charles VIII, de Louis XII et de François I<sup>er</sup>.
-Bien que la plupart de ses biographes le fassent mourir, à
-Blois, en 1522, il ne serait mort, d'après l'hommage de sa
-veuve, Michelle Gaillard, pour le château de Bury, qu'en 1527,
-et à Paris.</p>
-
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_107" href="#FNanchor_107" class="label">[107]</a> Pavillon situé dans les anciens jardins bas du château et
-y faisant face, souvent improprement appelé «Bains de Catherine».</p>
-
-<p>Anne de Bretagne s'y était retirée durant l'excommunication
-de Louis XII.</p>
-
-<p>Cf. <span class="smcap">Pierre Lesueur</span>: <i>Les Jardins du château de Blois et
-leurs dépendances</i>. Blois: C. Migault et C<sup>ie</sup>, in-8º, de 225 pp. (Pl.)</p>
-
-</div>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Ce Louis XII a, comme Henri IV, des côtés aimables.
-Il fit beaucoup de sottises, mais c'était un roi-bonhomme.
-Il jetait au Rhône les procédures commencées<span class="pagenum" id="Page_154">[Pg 154]</span>
-contre les Vaudois. Il était digne d'avoir
-pour fille cette vaillante huguenote astrologue, Renée
-de Bretagne, si intrépide devant la Saint-Barthélémy
-et si fière à Montargis. Jeune, il avait passé trois ans
-à la tour de Bourges, et il avait tâté de la cage de
-fer. Cela qui aurait rendu un autre méchant, le fit
-débonnaire.</p>
-
-<p>Il entra à Gênes, vainqueur, avec une ruche d'abeilles
-dorée sur sa cotte d'armes et cette devise: <i>Non
-utitur aculeo</i>. A Aignadel, à un courtisan qui disait:
-<i>Vous vous exposez, sire</i>, il répondait: <i>Mettez-vous
-derrière moi.</i> C'est lui aussi qui disait: <i>Bon roi, roi
-avare. J'aime mieux être ridicule aux courtisans que
-lourd au peuple.</i> Il disait: <i>La plus laide bête à voir
-passer, c'est un procureur portant ses sacs.</i> Il haïssait
-les juges désireux de condamner et faisant effort
-pour agrandir la faute et envelopper l'accusé. <i>Ils
-sont</i>, disait-il, <i>comme les savetiers qui allongent le
-cuir en tirant dessus avec leurs dents.</i> Il mourut de
-trop aimer sa femme, comme plus tard François II
-doucement tués l'un et l'autre par une Marie. Cette
-noce fut courte. Le 1<sup>er</sup> janvier 1515, après quatre-vingt-trois
-jours ou plutôt quatre-vingt-trois nuits
-de mariage, Louis XII expira, et comme c'était le
-jour de l'an, il dit à sa femme: <i>Mignonne, je vous
-donne ma mort pour vos étrennes</i>. Elle accepta de moitié
-avec le duc de Brandon.</p>
-
-<p>L'autre fantôme qui domine Blois est aussi haïssable
-que Louis XII est sympathique. C'est ce Gaston,
-Bourbon coupé de Médicis. Florentin du <span class="allsmcap">XVI</span><sup>e</sup> siècle,
-lâche, perfide spirituel, disant de l'arrestation de<span class="pagenum" id="Page_155">[Pg 155]</span>
-Longueville, de Conti et de Condé: <i>Beau coup de
-filet, prendre à la fois un renard, un singe et un lion!</i>
-Curieux artiste, collectionneur, épris de médailles,
-de filigranes et de bonbonnières, passant sa matinée
-à admirer le couvercle d'une boîte en ivoire, pendant
-qu'on coupait la tête à quelqu'un de ses amis,
-trahi par lui<a id="FNanchor_108" href="#Footnote_108" class="fnanchor">[108]</a>.</p>
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_108" href="#FNanchor_108" class="label">[108]</a> Non sans courage,&mdash;il est des réhabilitations difficiles&mdash;un
-descendant de Brunyer, l'ancien médecin de Gaston,
-M. J. de Pétigny, de l'Institut, protesta dans une lettre à la
-<i>France Centrale</i> (9 juin 1864), contre la sévérité de ce jugement.</p>
-
-</div>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Toutes ces figures, et Henri III, et le duc de Guise,
-et d'autres, y compris ce Pierre-de-Blois<a id="FNanchor_109" href="#Footnote_109" class="fnanchor">[109]</a>, qui a pour
-gloire d'avoir prononcé le premier le mot <i>transsubstantiation</i>,
-je les ai revues, Monsieur, dans la confuse
-évocation de l'histoire, en feuilletant votre précieux
-recueil. Votre fontaine de Louis XII m'a arrêté
-longtemps. Vous l'avez reproduite comme je l'ai vue,
-toute vieille, toute jeune, charmante. C'est une de
-vos meilleurs planches. Je crois bien que la <i>Rouennerie
-en gros</i>, constatée par vous, vis-à-vis l'hôtel
-d'Amboise, était déjà là de mon temps<a id="FNanchor_110" href="#Footnote_110" class="fnanchor">[110]</a>. Vous avez<span class="pagenum" id="Page_156">[Pg 156]</span>
-un talent vrai et fin, le coup d'œil qui saisit, le style
-la touche ferme, agile et forte, beaucoup de naïveté,
-et ce don rare de la lumière dans l'ombre. Ce qui
-me frappe et me charme dans vos eaux-fortes, c'est
-le grand jour, la gaieté, l'aspect souriant, cette joie
-du commencement qui est toute la grâce du matin.
-Des planches sont baignées d'aurore. C'est bien là
-Blois, mon Blois à moi, ma ville lumineuse. Car la
-première impression de l'arrivée m'est restée. Blois
-est pour moi radieux. Je ne vois Blois que dans le
-soleil levant. Ce sont là des effets de jeunesse et de
-patrie.</p>
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_109" href="#FNanchor_109" class="label">[109]</a> Pierre de Blois, né dans le faubourg de Vienne, vers 1130.
-Après avoir étudié le droit à Bologne et la théologie à Paris,
-fut tour à tour, en Angleterre, où il mourut en disgrâce vers
-1200, secrétaire et confident de Henri II Plantagenet et chancelier
-de l'archevêque de Cantorbéry, qui lui conféra l'archidiaconé
-de Bath.</p>
-
-<p>Les lettres qu'il a laissées sont, au dire des biographes, pleines
-de jugements satiriques et violents sur ses contemporains.</p>
-
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_110" href="#FNanchor_110" class="label">[110]</a> Une plaque de cuivre gravé a ramené cette inscription à
-des proportions plus modestes.</p>
-
-</div>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Je me suis laissé aller à causer longuement avec
-vous Monsieur, parce que vous m'avez fait plaisir.
-Vous m'avez pris par mon faible, vous avez touché
-le coin sacré des souvenirs. J'ai quelquefois de la
-tristesse amère, vous m'avez donné de la tristesse
-douce. Être doucement triste, c'est là le plaisir. Je
-vous en suis reconnaissant. Je suis heureux qu'elle
-soit bien conservée, si peu défaite, et si pareille encore
-à ce que je l'ai vue il y a quarante ans, cette
-ville à laquelle m'attache cet invisible écheveau des
-fils de l'âme, impossible à rompre, ce Blois qui m'a
-vu adolescent, ce Blois où les rues me connaissent,
-où une maison m'a aimé, et où je viens de me promener
-en votre compagnie, cherchant les cheveux
-blancs de mon père et trouvant les miens.</p>
-
-<p>Je vous serre la main, Monsieur.</p>
-</div>
-
-<p class="indent2">
-<span class="smcap">Victor Hugo.</span><br />
-</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_157">[Pg 157]</span></p>
-
-<p>Publiée d'abord dans la <i>Gazette des Beaux-Arts</i><a id="FNanchor_111" href="#Footnote_111" class="fnanchor">[111]</a>,
-la <i>Presse</i> et la <i>France Centrale</i><a id="FNanchor_112" href="#Footnote_112" class="fnanchor">[112]</a>, souvent
-reproduite depuis, cette lettre fixe au 17 avril
-1825 l'arrivée de Victor Hugo à Blois.</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_111" href="#FNanchor_111" class="label">[111]</a> <i>Gazette des Beaux-Arts</i>, juin 1864.</p>
-
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_112" href="#FNanchor_112" class="label">[112]</a> <i>La France Centrale</i>, 2 juin 1864.</p>
-
-</div>
-
-<p>Le commissionnaire essoufflé remettant au
-poète «la grande lettre cachetée de rouge qui
-venait d'arriver chez lui et que son beau-père
-lui envoyait en toute hâte» de <i>Victor Hugo
-raconté par un Témoin de sa Vie</i> risque donc
-fort d'appartenir à la légende.</p>
-
-<p>C'est dommage, car nous y perdons cette jolie
-scène.</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>A Blois, le général était à la descente de la voiture.
-Victor Hugo, sachant le plaisir qu'il ferait à son
-père, lui tendit aussitôt son brevet et lui dit:</p>
-
-<p>&mdash;Tiens, ceci est pour toi.</p>
-
-<p>Le général, charmé en effet, garda le brevet et,
-en échange détacha de sa boutonnière son ruban
-rouge<a id="FNanchor_113" href="#Footnote_113" class="fnanchor">[113]</a> qu'il mit à celle de son fils<a id="FNanchor_114" href="#Footnote_114" class="fnanchor">[114]</a>.</p>
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_113" href="#FNanchor_113" class="label">[113]</a> Le général était officier de la Légion d'honneur du 14 février
-1815.</p>
-
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_114" href="#FNanchor_114" class="label">[114]</a> <i>Victor Hugo raconté par un Témoin de sa Vie</i>, tome II,
-p. 83.</p>
-
-</div>
-
-<p>Le 29 avril seulement, le <i>Moniteur</i> annonçait
-la distinction dont Lamartine et Victor Hugo
-venaient d'être l'objet:</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_158">[Pg 158]</span></p>
-
-<p>«Le Roi vient de nommer MM. Alphonse de
-Lamartine et Victor Hugo, chevaliers de la Légion
-d'honneur<a id="FNanchor_115" href="#Footnote_115" class="fnanchor">[115]</a>.»</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_115" href="#FNanchor_115" class="label">[115]</a> <i>Moniteur Universel</i>, nº 119, vendredi 29 avril 1825, partie
-non officielle.</p>
-
-</div>
-
-<p>Le 12 mai suivant, le nouveau chevalier n'avait
-encore ni croix, ni papiers<a id="FNanchor_116" href="#Footnote_116" class="fnanchor">[116]</a>.</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_116" href="#FNanchor_116" class="label">[116]</a> Lettre écrite de la Miltière à M. Foucher, le 12 mai 1825.</p>
-
-</div>
-
-<p>Ce Roi qui, par ordonnance spéciale, venait
-de décorer deux poètes, n'était plus Louis XVIII,
-mort le 16 septembre 1824, à 4 heures du matin,
-mais le comte d'Artois, devenu Charles X.</p>
-
-<p>Non content d'accorder à Victor Hugo l'étoile
-au centre de laquelle un Henri IV barbu avait
-remplacé le masque consulaire, le Roi l'invitait
-à son sacre.</p>
-
-<p>Cette «marque d'honneur» était bien due au
-chantre, alors si fidèle, des Bourbons. Il y fut
-très sensible, et les lettres qu'il écrivit alors de
-Blois témoignent du plaisir qu'il en ressentit.</p>
-
-<p>La <i>Correspondance</i> de Victor Hugo nous en
-fournit le texte. Il complète heureusement celui
-dont la bibliothèque de Blois conserve les originaux.</p>
-
-<p>Dès le 27 avril, aussitôt ces importantes nouvelles
-reçues, Victor écrit à Soulié, au bon
-Soulié, non pas l'auteur du <i>Lion Amoureux</i>,<span class="pagenum" id="Page_159">[Pg 159]</span>
-mais Augustin Soulié, le rédacteur à la <i>Quotidienne</i><a id="FNanchor_117" href="#Footnote_117" class="fnanchor">[117]</a>.</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_117" href="#FNanchor_117" class="label">[117]</a> Jean-Baptiste-Augustin Soulié, né à Castres en 1780, mort
-à Paris en 1845. Après avoir fondé et dirigé à Bordeaux: le
-<i>Mémorial bordelais</i>, la <i>Ruche d'Aquitaine</i> et la <i>Ruche politique</i>
-il vint, en 1828, se fixer à Paris, où il collabora activement à
-la <i>Quotidienne</i>.</p>
-
-<p>Paul Lacroix lui attribue les articles signés d'un S. parus
-dans le <i>Conservateur littéraire</i>. Ils semblent plutôt devoir
-être attribués à J.-B. Biscarrat.</p>
-
-<p>Nommé conservateur à la Bibliothèque de l'Arsenal, A. Soulié
-a laissé une édition assez estimée des <i>Poésies de Charles
-d'Orléans</i>.</p>
-
-</div>
-
-<p>Le poète ne cache ni sa joie, ni sa reconnaissance
-pour ses protecteurs.</p>
-
-<p class="indent2">
-A Monsieur J.-B. Soulié, hôtel de Hollande,<br />
-rue Neuve-des-Bons-Enfants, à Paris.<br />
-<br />
-<br />
-Blois, 27 avril 1825, matin.<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Savez-vous, mon bon Soulié, que les grâces royales
-pleuvent sur moi, au moment où je viens à Blois
-me faire hermite? Le Roi me nomme chevalier de la
-Légion d'honneur, et me fait l'insigne honneur de
-m'inviter à son sacre. Vous allez vous réjouir, vous
-qui m'aimez, et je vous assure que le plaisir que
-cette nouvelle vous fera augmente beaucoup ma propre
-satisfaction. Il y a entre nous une telle fraternité
-de sentiments et d'opinions, qu'il me semble que<span class="pagenum" id="Page_160">[Pg 160]</span>
-ma croix est la vôtre, comme la vôtre serait la
-mienne.</p>
-
-<p>Ce qui accroît beaucoup le prix de cette croix à
-mes yeux, c'est que je l'obtiens avec Lamartine, par
-ordonnance spéciale qui ne nomme que nous deux,
-attendu, a dit le Roi, qu'il s'agit de réparer une
-omission. Ces deux décorations ne comptent pas dans
-le nombre donné au sacre.</p>
-
-<p>Ce qui ajoute aussi un grand charme à mon voyage
-de Reims, c'est l'espérance de le faire avec notre
-Charles Nodier<a id="FNanchor_118" href="#Footnote_118" class="fnanchor">[118]</a>, auquel j'ai écrit hier, pour qu'il
-s'arrange de manière à m'avoir pour compagnon. Je
-dois ajouter à tout ceci que M. de La Rochefoucauld
-a été charmant, dans cette circonstance, pour Lamartine
-et moi. Il est impossible de s'effacer plus complètement
-pour laisser au Roi toute la reconnaissance,
-de mettre plus de grâce et de délicatesse dans ses<span class="pagenum" id="Page_161">[Pg 161]</span>
-rapports avec nous. C'est à lui que nous devons nos
-croix et c'est lui qui nous remercie. Je dois cette
-justice haute et entière à un homme qui ne l'obtient
-pas toujours<a id="FNanchor_119" href="#Footnote_119" class="fnanchor">[119]</a>.</p>
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_118" href="#FNanchor_118" class="label">[118]</a> «Notre Charles Nodier»! Il faut lire le jugement que portait
-sur lui, dans une lettre à Albert Stapfer, Prosper Mérimée,
-son successeur à l'Académie, qui venait de terminer non sans
-peine, il est à croire, le discours de réception au cours duquel
-les usages académiques le forçaient à faire son éloge:</p>
-
-<p>«Il m'a fallu lire les œuvres complètes de Nodier, y compris
-<i>Jean Sbogar</i>. C'était un gaillard très taré qui faisait le bonhomme
-et avait toujours la larme à l'œil. Je suis obligé de
-dire, dès mon exorde, que c'était un infâme menteur. Cela
-m'a fort coûté à dire en style académique. Enfin, vous entendrez
-ce morceau, si je ne crève pas de peur en le lisant».
-(<i>Prosper Mérimée; l'homme, l'écrivain, l'artiste.</i> Paris, <i>Journal
-des Débats</i>, 1907, in-8º. Lettre du 16 octobre 1844, p. 101).</p>
-
-<p>L'article de Charles Nodier sur <i>Han d'Islande</i>, paru dans la
-<i>Quotidienne</i>, en 1823, l'avait mis en rapport avec Victor Hugo
-et leurs relations n'avaient point tardé à tourner à l'intimité.</p>
-
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_119" href="#FNanchor_119" class="label">[119]</a> Le vicomte Sosthènes de la Rochefoucauld. Son passage à la
-direction des Beaux-Arts fut surtout marqué par l'allongement
-momentané qu'il fit subir, à l'Opéra, aux jupes des danseuses
-et par les feuilles de vigne en papier dont il gratifia, au Louvre,
-les nudités des statues.</p>
-
-<p>Sa haine du nu souffrait, sans doute, en dehors de ses fonctions,
-des accommodements: à entendre Horace de Viel Castel,
-il n'aurait pas été sans consoler Zoé du Cayla des amours par
-trop pures de Louis XVIII.</p>
-
-<p>Le vicomte de la Rochefoucauld fut,&mdash;lui aussi,&mdash;l'objet
-de mystifications sans nombre, auxquelles le <i>Mercure de France</i>
-ne demeura pas toujours étranger.</p>
-
-</div>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Je vais donc vous revoir, cher ami, et il me faut
-cette espérance pour apporter quelque adoucissement
-au chagrin de quitter mon Adèle pour la première
-fois. Dites tout cela à ceux de nos bons amis auxquels
-je n'aurai pas le temps d'écrire.</p>
-
-<p>Votre canif est beau et excellent; votre dessin est
-d'une bizarrerie charmante. Merci mille fois, et merci
-surtout de votre franche et tendre amitié.</p>
-
-<p>Personne ne vous aime plus que moi.</p>
-</div>
-
-<p class="indent2">
-<span class="smcap">Victor<a id="FNanchor_120" href="#Footnote_120" class="fnanchor">[120]</a>.</span><br />
-</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_120" href="#FNanchor_120" class="label">[120]</a> <span class="smcap">Victor Hugo</span>: <i>Correspondance</i>, 1815-1835, pp. 219-220.</p>
-
-</div>
-
-<p>Le lendemain c'est le tour d'Alfred de Vigny,
-«Vigny qu'on avait oublié dans cette cérémonie
-malgré ses titres de noblesse et les autres»<a id="FNanchor_121" href="#Footnote_121" class="fnanchor">[121]</a>,<span class="pagenum" id="Page_162">[Pg 162]</span>
-et, à la satisfaction du jeune légionnaire se
-mêlent de jolies notes sur Blois.</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_121" href="#FNanchor_121" class="label">[121]</a> <span class="smcap">Léon Séché</span>: <i>Alfred de Vigny et son temps</i>, p. 113.</p>
-
-<p>«Il est vrai que ce fils de royalistes, cet officier de la garde
-royale, n'avait été inspiré ni par la mort du duc de Berry, ni
-par celle de Louis XVIII, ni par la naissance du duc de Bordeaux.
-Un jour, trente ans plus tard, on lui demanda de faire
-une poésie sur la naissance du prince impérial. Il répondit
-qu'il n'avait jamais su faire ces choses-là.» (<i>Ibid.</i>, en note.)</p>
-
-</div>
-
-<p class="indent2">
-A Monsieur le comte Alfred de Vigny,<br />
-rue Richepanse, Paris.<br />
-<br />
-Blois, 28 avril 1825.<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Il ne faut pas, cher Alfred, que vous appreniez
-d'un autre que moi les faveurs inattendues qui sont
-venues me chercher dans la retraite de mon père.
-Le Roi me donne la croix et m'invite à son sacre.
-Réjouissez-vous, vous qui m'aimez, de cette nouvelle;
-car je repasserai à Paris en allant à Reims, et je
-vous embrasserai.</p>
-
-<p>Je compte faire le voyage avec notre Nodier, auquel
-je viens d'écrire. Vous nous manquerez.</p>
-
-<p>Tous les honneurs, du reste, portent leur épine
-avec eux. Ce voyage me force à quitter pour quinze
-éternels jours cette Adèle que j'aime comme vous
-aimez votre Lydia<a id="FNanchor_122" href="#Footnote_122" class="fnanchor">[122]</a>, et il me semble que cette première
-séparation va me couper en deux.</p>
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_122" href="#FNanchor_122" class="label">[122]</a> Miss Lydia de Bunbury que le poète avait rencontrée en
-1824, à Pau, où il était en garnison et où il l'avait épousée le
-3 février 1825.</p>
-
-</div>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Vous me plaindrez, mon ami, car vous aimez
-comme moi.</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_163">[Pg 163]</span></p>
-
-<p>Je suis ici, en attendant mon nouveau départ, dans
-la plus délicieuse ville qu'on puisse voir. Les rues et
-les maisons sont noires et laides, mais tout cela est
-jeté pour le plaisir des yeux sur les deux rives de
-cette belle Loire; d'un côté un amphithéâtre de jardins
-et de ruines, de l'autre une plaine inondée de
-verdure. A chaque pas un souvenir.</p>
-
-<p>La maison de mon père est en pierres de taille
-blanches, avec des contrevents verts comme ceux
-que rêvait J.-J. Rousseau; elle est entre deux jardins
-charmants, au pied d'un coteau, entre l'arbre de
-Gaston et les clochers de Saint-Nicolas. L'un de ces
-clochers n'a point été achevé et tombe en ruine<a id="FNanchor_123" href="#Footnote_123" class="fnanchor">[123]</a>.
-Le temps le démolit avant que l'homme l'ait bâti.</p>
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_123" href="#FNanchor_123" class="label">[123]</a> Restauré une première fois sous le règne de Louis-Philippe,
-ce clocher a été complètement refait ces dernières années.</p>
-
-</div>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Voilà tout ce que je vais quitter pour quinze jours,
-et mon vieux et excellent père et ma bien-aimée
-femme par-dessus tout. Mais je vous reverrai un instant,
-et il y a tant de consolations dans la vue d'un ami.</p>
-
-<p>Adieu, cher Alfred, mille hommages à votre chère
-Lydia. Avez-vous terminé votre formidable <i>Enfer</i><a id="FNanchor_124" href="#Footnote_124" class="fnanchor">[124]</a>?
-C'est une page de Dante, c'est un tableau de Michel-Ange,
-le triple génie.</p>
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_124" href="#FNanchor_124" class="label">[124]</a> Il faut comprendre, sans doute, votre <i>Satan</i>.</p>
-
-</div>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_164">[Pg 164]</span></p><div class="blockquot">
-
-<p>Embrassez bien pour moi Émile<a id="FNanchor_125" href="#Footnote_125" class="fnanchor">[125]</a>, Soumet,
-Jules<a id="FNanchor_126" href="#Footnote_126" class="fnanchor">[126]</a>, Guiraud<a id="FNanchor_127" href="#Footnote_127" class="fnanchor">[127]</a> et d'Hendicourt et tous nos amis,
-auxquels j'écrirai dès que j'aurai quelque loisir.</p>
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_125" href="#FNanchor_125" class="label">[125]</a> Émile Deschamps, né à Bourges en 1791, mort à Versailles,
-en 1871. L'un des premiers adeptes du Romantisme. Il fut un
-des fondateurs de la <i>Muse française</i> de Victor Hugo, dont il
-demeura l'ami, collabora aux <i>Annales de la Littérature et des
-Arts</i>, au <i>Mercure du XIX<sup>e</sup> siècle</i>, etc.
-Poésie, drame, roman, études historiques et littéraires,
-Émile Deschamps embrassa un peu tous les genres. Ses œuvres
-complètes ont été publiées en six volumes, chez Lemerre
-(1872-1894).</p>
-
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_126" href="#FNanchor_126" class="label">[126]</a> Jules Lefèvre-Deumier (1797-1857), lié d'amitié avec
-Alexandre Soumet, entra avec lui dans le mouvement romantique
-et collabora au <i>Conservateur littéraire</i> et à la <i>Muse française</i>.
-Ses vers se ressentent fort de l'influence de Byron qu'il
-imita en allant combattre pour la délivrance de la Pologne.
-Fait prisonnier par les Autrichiens, il devint, après son
-retour en France, bibliothécaire du prince Louis-Napoléon,
-puis de l'Élysée et des Tuileries.</p>
-
-<p>Jules Lefèvre n'était pas, comme poète, sans valeur (<i>le Parricide</i>,
-1823; <i>le Clocher de Saint-Marc</i>, 1826; <i>Ode sur la mort
-du général Foy</i>, 1826; <i>les Confidences</i>, 1833). Il a laissé en
-outre des romans qui eurent quelques succès: <i>Sir Lionel
-d'Arquenay</i> (1834), <i>les Martyrs d'Arezzo</i> (1836).</p>
-
-<p>Il fut un moment co-propriétaire de l'<i>Artiste</i> avec Arsène
-Houssaye.</p>
-
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_127" href="#FNanchor_127" class="label">[127]</a> Pierre-Marie-Thérèse-Alexandre, baron Guiraud (1788-1847).
-Un des fondateurs de la <i>Muse française</i> où il rendit
-compte des <i>Mémoires du général Hugo</i> (tome I, p. 198) et où
-il publia un véritable manifeste littéraire: <i>Nos Doctrines</i> (t. II,
-nº 7). Collabora également aux <i>Annales de la Littérature et des
-Arts</i> et au <i>Mercure du XIX<sup>e</sup> siècle</i>.</p>
-
-<p>Avait eu un drame, <i>les Macchabées</i>, joué, en 1822, à l'Odéon;
-d'autres suivirent: <i>le comte Julien</i> (1823), <i>Pharamond</i>, en
-collaboration avec Ancelot (1825), <i>Virginie</i> (1827).</p>
-
-<p>Assidu du salon de M<sup>me</sup> Ancelot (Marguerite Chardon), Guiraud
-aimait à y réciter les vers un peu pleurards qui devaient
-former ses <i>Élégies savoyardes</i> (Ponthieu, 1823). Il a publié, en
-outre, <i>Poèmes et Chants élégiaques</i> (Boulland, 1824), des <i>Poésies
-dédiées à la jeunesse</i> (Dondey-Dupré, 1836) et deux forts
-volumes assez justement oubliés, imprimés à Limoux, sa ville
-natale: <i>Philosophie catholique de l'Histoire</i> (Boute, 1839-1841).</p>
-
-<p>Le baron Guiraud faisait depuis 1826 partie de l'Académie
-française.</p>
-
-<p>Cf. <span class="smcap">Léon Séché</span>: <i>Le Cénacle de la Muse française</i>.</p>
-
-</div>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_165">[Pg 165]</span></p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Je suis encore ici pour trois semaines. Vous
-m'écrirez vite, n'est-ce pas?</p>
-
-<p>Mille respects de ma part à Madame votre mère<a id="FNanchor_128" href="#Footnote_128" class="fnanchor">[128]</a>.</p>
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_128" href="#FNanchor_128" class="label">[128]</a> <span class="smcap">Victor Hugo</span>: <i>Correspondance</i>, 1815-1835, p. 221-222.</p>
-
-</div>
-
-<p>Rues et maisons noires et laides, «tout cela
-est jeté pour le plaisir des yeux». Voilà, pour
-les Blaisois, s'il en était besoin, de quoi faire
-pardonner au poète les deux vers du comte de
-Gassé.</p>
-
-<div class="poetry-container">
-<div class="poetry">
- <div class="stanza">
- <div class="verse indent0">Regardez.&mdash;Tout est laid, tout est vieux, tout est mal.</div>
- <div class="verse indent0">Ces clochers même ont l'air gauche et provincial<a id="FNanchor_129" href="#Footnote_129" class="fnanchor">[129]</a>.</div>
- </div>
-</div>
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_129" href="#FNanchor_129" class="label">[129]</a> <i>Marion Delorme</i>, acte II, scène I.</p>
-
-</div>
-
-<p>Au reste, Victor Hugo a suffisamment magnifié
-Blois, voire les clochers de Saint-Nicolas,
-pour que cette boutade ne puisse inspirer qu'un
-sourire et rien plus.</p>
-
-<p>De Blois, il écrivit encore au baron d'Eckstein<a id="FNanchor_130" href="#Footnote_130" class="fnanchor">[130]</a>,
-pour lui recommander le <i>Résumé de L'Histoire
-de Russie</i>, du pauvre Alphonse Rabbe;<span class="pagenum" id="Page_166">[Pg 166]</span>
-puis, le 7 mai, à la veille d'en partir, ce fut
-cette lettre, jolie et intéressante, à Adolphe de
-Saint-Valry<a id="FNanchor_131" href="#Footnote_131" class="fnanchor">[131]</a>, son ami d'enfance:</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_130" href="#FNanchor_130" class="label">[130]</a> Ferdinand d'Eckstein, né à Altona, en 1790, mort à Paris
-en 1861. Après avoir servi contre la France, suivit Louis XVIII
-et s'attacha à sa fortune. Successivement commissaire central
-à Marseille, inspecteur général au ministère de la police, historiographe
-à celui des Affaires étrangères et enfin créé baron.</p>
-
-<p>Après avoir collaboré aux <i>Annales de la Littérature et des
-Arts</i>, auxquelles il donna des articles politiques, historiques
-et de littérature étrangère, le baron d'Eckstein, fonda en 1826,
-le <i>Catholique</i>.</p>
-
-<p>Rendu à la vie privée par la Révolution de juillet il a exprimé,
-avec talent, dans nombre d'ouvrages, son loyalisme.</p>
-
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_131" href="#FNanchor_131" class="label">[131]</a> Adolphe Souillard, plus connu sous le nom d'Adolphe de
-Saint-Valry (1802-1862), né la même année que Victor Hugo,
-était pour lui un ami d'enfance, car son père avait servi sous
-les ordres du général. Après avoir collaboré au <i>Conservateur
-littéraire</i>, Adolphe de Saint-Valry,&mdash;il donnait comme Jules
-Lefèvre et Jules de Rességuier les plus belles espérances,&mdash;était
-passé aux <i>Annales de la Littérature et des Arts</i>, où l'honneur
-lui fut imparti de rendre compte des <i>Odes et poésies diverses</i>
-de V. Hugo.</p>
-
-<p>Je ne puis reproduire le morceau dans son entier, il ferait
-longueur, mais la date où ces lignes furent écrites (1822, tome
-VII) leur donne trop de saveur pour que je puisse ne point
-les citer:</p>
-
-<p>«Nous ne savons à quelle fatalité attribuer le silence des
-journaux quotidiens à son égard; est-ce que par hasard la
-supériorité d'un écrivain aussi jeune que M. Victor Hugo donnerait
-de l'ombrage et du souci à quelques hommes de lettres
-en crédit? Ce serait là un sentiment bien bas, mais au reste
-bien digne d'un siècle essentiellement jaloux et dépréciateur;
-car, de nos jours dans le compte que l'on rend des meilleurs
-ouvrages, il règne habituellement une certaine réserve cauteleuse,
-assez proche parente de l'envie et de la médiocrité.
-Heureusement pour M. V. Hugo, une édition épuisée sans
-annonce, les éloges et l'amitié si honorables de M. de Chateaubriand
-et de M. de Lamennais sont une fort belle compensation.»</p>
-
-<p>Que l'on veuille se souvenir que le poète et le critique
-n'avaient pas à eux deux, plus de quarante ans.</p>
-
-<p>Adolphe de Saint-Valry fut un des sept fondateurs de la
-<i>Muse française</i>, avec Émile Deschamps, Guiraud, Soumet,
-Victor Hugo, Alfred de Vigny et Desjardins. (Ce Desjardins,
-doit être l'auteur d'un drame «en cinq coupes d'amertume»,
-<i>Semiramis la Grande</i>, dont les lecteurs de l'<i>Intermédiaire</i>
-n'ignorent pas le titre. Il semble avoir été professeur libre et
-avoir collaboré à la <i>Tribune</i> de Germain Sarrut. C'est, parmi
-les Romantiques de la première heure, un des plus inconnus.)</p>
-
-<p>Il prit une part active, en l'absence de Guiraud, à la préparation
-du premier numéro, qui parut le 28 juillet 1823 sous la
-date du 15, et, quand, après douze numéros, la <i>Muse</i> disparut,
-le 15 juin 1824, survivant à peine huit jours à la disgrâce de
-Chateaubriand, dont le grand public ignora longtemps les
-causes, ou tout au moins l'une d'entre elles, ce fut Saint-Valry,
-qui, non sans esprit et sans courage, traça le portrait d'Auguste,
-l'ami hier tout puissant, aujourd'hui ministre révoqué, «car il
-est doux de rendre hommage à la vertu et au courage d'un
-homme de bien, et peut-être n'est-il pas encore défendu d'accompagner
-jusqu'aux portes de Rome Cicéron partant pour
-l'exil».</p>
-
-<p>En vérité, Saint-Valry donnait mieux, là, que des espérances,
-et, en dehors de leur amitié, l'on comprend en quelle singulière
-estime le pouvait tenir Hugo qui avait souvent été son hôte
-à Montfort-l'Amaury, dont ils ont, l'un et l'autre, chanté les
-ruines. (<i>Odes et Ballades</i>, Odes Livre V, Ode XVII; <i>Les Annales
-romantiques</i>, 1826.)</p>
-
-<p>On doit à Adolphe de Saint-Valry un roman, publié en 1836:
-<i>M<sup>me</sup> de Mably</i>.</p>
-
-<p>Cf. Ch.-M. <span class="smcap">Des Granges</span>: <i>La Presse littéraire sous la Restauration.</i>&mdash;<span class="smcap">Léon
-Séché</span>: <i>Le Cénacle de la Muse française</i>.&mdash;<i>L'Intermédiaire
-des Chercheurs et Curieux</i>, 1893.</p>
-
-</div>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_167">[Pg 167]</span></p>
-
-<p class="indent2">
-A Adolphe de Saint-Valry.<br />
-<br />
-Blois, 7 mai 1825.<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Oui, mon ami, de cette ville historique et pittoresque,
-je tournerai bien souvent mes regards vers Paris
-et Montfort, et le château de Blois ne me fera point
-oublier Saint-Laurent. J'ai passé là en août 1821, des<span class="pagenum" id="Page_168">[Pg 168]</span>
-moments bien doux et votre excellente mère m'y a
-fait presque oublier pendant huit jours l'admirable
-mère que je venais de perdre.</p>
-
-<p>Je vous remercie des nouvelles que vous me donnez.
-Je suis charmé que le bon Jules Lefèvre vous
-doive la vente de son <i>Clocher de Saint-Marc</i>. C'est un
-homme d'un vrai talent, et il ne manque à ce talent
-qu'un succès.</p>
-
-<p>Rien de tout cela ne vous manque à vous, mon
-cher ami, et vous avez tort de désespérer de vous-même;
-il faut que votre poème se vende, et il se vendra.
-Entre le talent et le public, le traité est bientôt
-fait.</p>
-
-<p>On me dit ici que l'on dit là-bas que j'ai fait abjuration
-de mes <i>hérésies littéraires</i>, comme notre grand
-poète Soumet. Démentez le fait bien haut partout où
-vous serez, vous me rendrez service.</p>
-
-<p>J'ai visité hier Chambord. Vous ne pouvez vous figurer
-comme c'est singulièrement beau. Toutes les
-magies, toutes les poésies, toutes les <i>folies</i> mêmes
-sont représentées dans l'admirable bizarrerie de ce
-palais de fées et de chevaliers. J'ai gravé mon nom
-sur le faîte de la plus haute tourelle<a id="FNanchor_132" href="#Footnote_132" class="fnanchor">[132]</a>; j'ai emporté<span class="pagenum" id="Page_169">[Pg 169]</span>
-un peu de pierre et de mousse de ce sommet, et un
-morceau de châssis de la croisée sur laquelle François
-I<sup>er</sup> a inscrit les deux vers:</p>
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_132" href="#FNanchor_132" class="label">[132]</a> Marie-Caroline, duchesse de Berry, devait suivre ce mauvais
-exemple, le 18 juin 1828, lors de sa visite à Chambord.
-(<i>Relation du voyage de S.A.R. Madame, Duchesse de Berry, dans
-la Touraine, l'Anjou, la Bretagne, la Vendée, et le Midi de la
-France en 1828</i>; par M. le vicomte <span class="smcap">Walsh</span>. (Paris, Hiver, 1829,
-tome I, p. 24.) Il faut lire dans les mémoires d'Horace de Viel
-Castel comment il traite ce «Walsh d'Irlande».</p>
-
-<p>Sur Chambord, cf. <span class="smcap">L. de la Saussaye</span>: <i>Le château de Chambord</i>,
-8<sup>e</sup> édit. Lyon, Perrin, 1859, in-8º, de VII; 137 pp.</p>
-
-</div>
-
-<div class="poetry-container">
-<div class="poetry">
- <div class="stanza">
- <div class="verse indent0">Souvent femme varie</div>
- <div class="verse indent0">Bien fol est qui s'y fie</div>
- </div>
-</div>
-</div>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Ces deux reliques me sont précieuses.</p>
-
-<p>Adieu, mon ami, vous savez que le roi m'invite à
-son sacre. Je serai à Paris vers le 29, et je vous embrasserai.</p>
-
-<p>L'amitié d'un homme comme vous est douce et
-inappréciable.</p>
-</div>
-
-<p class="indent2">
-<span class="smcap">Victor<a id="FNanchor_133" href="#Footnote_133" class="fnanchor">[133]</a>.</span><br />
-</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_133" href="#FNanchor_133" class="label">[133]</a> <span class="smcap">Victor Hugo</span>: <i>Correspondance</i>, 1815-1835, pp. 48-49.</p>
-
-</div>
-
-<p>Le lendemain ou le surlendemain, le général
-emmenait ses hôtes passer quelques jours à la
-Miltière, la propriété qu'il possédait en Sologne<a id="FNanchor_134" href="#Footnote_134" class="fnanchor">[134]</a>,<span class="pagenum" id="Page_170">[Pg 170]</span>
-d'où, après avoir écrit de façon plaisante à son
-jeune beau-frère, Paul Foucher<a id="FNanchor_135" href="#Footnote_135" class="fnanchor">[135]</a>, le 9 ou le
-10 mai, il adressait, le 12, cette lettre plus sérieuse
-à son beau-père.</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_134" href="#FNanchor_134" class="label">[134]</a> Par acte passé devant M<sup>e</sup> Pardessus, notaire à Blois, le
-12 décembre 1823, le général Hugo, avait acquis au prix de
-31.000 francs cette petite propriété située communes de Pruniers
-et de Lassay (Loir-et-Cher) avec la locature de Laudinière.
-«Elle consistait d'après l'acte, en: maison de maître, grange,
-cénacles, un enclos appelé le parc de la Miltière, distribué en
-jardins anglais et entouré de fossés, contenant environ 5 hectares
-de terre, prés et taillis.» (L. B.)</p>
-
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_135" href="#FNanchor_135" class="label">[135]</a> <i>Correspondance</i>, pp. 50-51.</p>
-
-<p>Né en 1818 et mort en 1875, Paul-Henri Foucher devait être
-en 1828 le collaborateur de son beau-frère dans le drame d'<i>Amy
-Robsart</i>. Drames, opéras, ballets, romans, chroniques, Paul
-Foucher a un peu affronté tous les genres et l'on ne doit pas
-oublier ses intéressantes correspondances parisiennes adressées
-à l'<i>Indépendance belge</i>.</p>
-
-<p>Alfred de Musset semble avoir lié à jamais son nom à celui
-de Mélanie Waldor:</p>
-
-<div class="poetry-container">
-<div class="poetry">
- <div class="stanza">
- <div class="verse indent0">Quand Madame Waldor à Paul Foucher s'accroche,</div>
- <div class="verse indent0">Montrant le tartre de ses dents...</div>
- </div>
-</div>
-</div>
-
-
-</div>
-
-<p>Il ne s'agit pas dans celle-ci de baccalauréat
-ou des jeux du soleil à travers le lierre tapissant
-«une salle de verdure attenante à la Miltière».</p>
-
-<p>Le sacre approche, Victor n'a reçu encore ni
-sa croix de la Légion d'honneur, ni les papiers
-la concernant. Il craint «de ne pouvoir porter
-la décoration au sacre, ce qui serait inconvenant».
-Il prie son beau-père de vouloir bien
-passer à la chancellerie pour stimuler un peu
-l'apathie des bureaux.</p>
-
-<p>Puis, ce sont les 350 francs demandés à Reims
-pour une chambre,&mdash;la province est sans pitié
-quand elle a occasion d'écorcher quelques<span class="pagenum" id="Page_171">[Pg 171]</span>
-Parisiens,&mdash;et si ce n'est tout à fait le chapitre
-des chapeaux, c'est tout au moins celui du
-tailleur et du chapelier. Du protocole presque.</p>
-
-<p class="indent2">
-La Miltière, 12 mai 1825.<br />
-<br />
-Mon cher papa,<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Le messager envoyé par mon père à Blois est de
-retour. Il nous rapporte l'aimable lettre de maman à
-son Adèle, que nous avons lue en famille et une lettre
-fort cordiale de Victor Foucher<a id="FNanchor_136" href="#Footnote_136" class="fnanchor">[136]</a>, qui nous fait
-aussi beaucoup de plaisir. Nous nous attendions également
-à recevoir la croix de la Légion d'honneur et les
-papiers, etc., que vous nous avez annoncés pour le
-commencement de cette semaine. Notre espérance
-est frustrée de ce côté, et mon père désirerait que
-vous eussiez la bonté de passer encore une fois à la
-Légion, pour presser cet envoi. Car ma place est
-retenue pour le 19 au matin, et si nous ne recevions
-pas tout cela au moins le 18, je courrais grand risque
-de ne pouvoir porter la décoration au sacre, ce
-qui serait inconvenant.</p>
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_136" href="#FNanchor_136" class="label">[136]</a> Victor-Adrien Foucher, beau-frère de Victor Hugo, né
-comme lui, en 1802, mort en 1866. Magistrat, Victor Foucher
-a dirigé de 1833 à 1862 la <i>Collection des lois civiles et criminelles
-des États modernes</i> et a laissé en outre, un certain
-nombre d'ouvrages et de brochures d'un caractère juridique.</p>
-
-<p>Paul Lacroix attribue à Victor Foucher vingt articles, signés
-F., du <i>Conservateur littéraire</i>.</p>
-
-</div>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_172">[Pg 172]</span></p><div class="blockquot">
-
-<p>Je sens, mon excellent père, combien je vous
-donne de peines, et je suis pénétré d'une vive reconnaissance
-de toutes vos bontés. La lettre de maman
-Foucher est bonne comme elle: elle est remplie de
-détails qui nous intéressent. Nous sommes enchantés
-des progrès de Juju<a id="FNanchor_137" href="#Footnote_137" class="fnanchor">[137]</a> autant que de Didine<a id="FNanchor_138" href="#Footnote_138" class="fnanchor">[138]</a>; quand
-nous serons de retour à Paris ces deux enfants
-seront l'objet de nos curiosités réciproques, et nous
-aurons de longs récits à nous faire.</p>
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_137" href="#FNanchor_137" class="label">[137]</a> Julie Foucher, la toute jeune sœur d'Adèle Hugo, mariée
-plus tard au graveur Paul Chenay (1818-1906) auteur d'un volume
-de souvenirs intimes: <i>Victor Hugo à Guernesey</i>.</p>
-
-<p>(Paris, Juven, S. D. in-12), de 296 pp.</p>
-
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_138" href="#FNanchor_138" class="label">[138]</a> Léopoldine Hugo.</p>
-
-</div>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Voudriez-vous encore ajouter à tous vos soins
-paternels celui de payer nos contributions dont le
-papier a été remis à maman. Nous vous rembourserons
-cette petite somme.</p>
-
-<p>Maman nous apprend que la chambre à Reims est
-louée 350 francs et qu'on cherche une quatrième
-personne. Est-ce pour la voiture ou pour le logement?
-Vous me disiez dans votre dernière que Beauchêne
-s'occupait de la fabrication de mon habit.
-Comment a-t-il eu ma mesure? Il faudra sans doute
-les culottes, bas, souliers à boucles, épée d'acier,
-chapeau à galon d'acier et plumes. En quel métal
-doivent être les boucles de la culotte et des souliers?
-Faudra-t-il les jabots et les manchettes?</p>
-
-<p>Parlez de nous à la bonne M<sup>me</sup> Deschamps. M. Deschamps<a id="FNanchor_139" href="#Footnote_139" class="fnanchor">[139]</a>
-m'a écrit une charmante lettre. Veuillez<span class="pagenum" id="Page_173">[Pg 173]</span>
-l'en remercier en attendant que je le fasse moi-même.</p>
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_139" href="#FNanchor_139" class="label">[139]</a> Père d'Émile et d'Antoni Deschamps.</p>
-
-</div>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Paul a dû recevoir aujourd'hui une lettre de moi,
-la première que j'ai écrite de la Miltière. Celle-ci
-est la seconde. Je vais écrire la troisième à Charles
-Nodier.</p>
-
-<p>Adieu, mon cher et bon père; papa et son excellente
-femme, mon Adèle et sa petite Didine aux
-joues fermes, vous embrassent ainsi que maman
-Foucher, et je me joins à eux de cœur. Vous ne sauriez
-croire comme on parle de vous en Sologne à
-l'heure qu'il est.</p>
-</div>
-
-<p class="indent2">
-Votre fils tendrement dévoué,<br />
-<span class="smcap">Victor</span>.<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Mon portier a-t-il reçu quelque lettre depuis notre
-départ? J'en reçois une bien paternelle de M. de la
-Rivière<a id="FNanchor_140" href="#Footnote_140" class="fnanchor">[140]</a>.</p>
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_140" href="#FNanchor_140" class="label">[140]</a> M. de la Rivière, le vieux maître d'école de Victor rue
-Saint-Jacques. Il en sera, ultérieurement, plus longuement
-question.</p>
-
-</div>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Écrivez toujours à Blois<a id="FNanchor_141" href="#Footnote_141" class="fnanchor">[141]</a>.</p>
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_141" href="#FNanchor_141" class="label">[141]</a> <i>Correspondance</i>, pp. 223-225.</p>
-
-</div>
-
-<p>Victor Hugo a raconté assez sommairement
-son séjour à Reims et ses impressions au cours
-de la cérémonie du sacre, à laquelle il fait assister
-Lamartine<a id="FNanchor_142" href="#Footnote_142" class="fnanchor">[142]</a>, dont M. Edmond Biré a, depuis,<span class="pagenum" id="Page_174">[Pg 174]</span>
-établi l'absence à ce gala où le carton
-peint semble avoir été un trop fréquent accessoire<a id="FNanchor_143" href="#Footnote_143" class="fnanchor">[143]</a>.</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_142" href="#FNanchor_142" class="label">[142]</a> <i>Victor Hugo raconté par un Témoin de sa Vie</i>, tome II,
-p. 92.</p>
-
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_143" href="#FNanchor_143" class="label">[143]</a> <i>Victor Hugo avant 1830</i>, p. 377.</p>
-
-</div>
-
-<p>Il convient d'être plus bref encore. Ce fut
-pour Victor l'occasion, et elle était excellente,
-d'écrire l'<i>Ode sur le Sacre</i><a id="FNanchor_144" href="#Footnote_144" class="fnanchor">[144]</a>.</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_144" href="#FNanchor_144" class="label">[144]</a> <i>Odes</i>, livre III (1824-1828), ode IV.</p>
-
-</div>
-
-<p>Il aimait le sujet. Les Bourbons l'avaient jusqu'ici
-heureusement inspiré. Louis XVIII ne
-s'était point montré ingrat. Charles X ne le fut
-point davantage.</p>
-<hr class="chap x-ebookmaker-drop" />
-
-<div class="chapter">
-<p><span class="pagenum" id="Page_175">[Pg 175]</span></p>
-
-<h2 class="nobreak" id="VII">VII</h2>
-</div>
-
-<p>L'Ode sur <i>le Sacre</i>.&mdash;Une promotion désirée: le
-lieutenant-général comte Hugo.&mdash;Une dette sacrée.&mdash;Ce
-bon M. de la Rivière.&mdash;Le <i>voyage au Mont-Blanc
-et dans la vallée de Chamonix</i>.&mdash;Naissance
-de Charles-Victor Hugo.</p>
-
-
-<p class="p2">Ces vers firent plus sans doute pour la nomination
-du général Hugo au grade de lieutenant-général
-que les démarches répétées de jadis
-auprès de MM. de Chateaubriand et de Clermont-Tonnerre
-et du duc d'Angoulême lui-même.</p>
-
-<p>Le sacre est du 29 mai. Le 5 juin, le <i>Moniteur
-Universel</i> nº 156, publiait cette promotion
-si ardemment désirée:</p>
-
-<p>«M. le Maréchal-de-camp Hugo, vient d'être
-nommé lieutenant-général.»</p>
-
-<p>Le fils s'en réjouit autant que le père. Il est
-de nouveau à Gentilly, chez un ami, cette fois,
-et de cette banlieue, il adresse ses félicitations
-au nouveau lieutenant-général, «M. le Lieutenant-général
-Comte Hugo», et ses excuses à
-<span class="pagenum" id="Page_176">[Pg 176]</span>M<sup>me</sup> Hugo pour la négligence de Ladvocat.</p>
-
-<p class="indent2">
-Gentilly, 19 juin.<br />
-<br />
-Mon cher papa,<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>C'est de ma campagne où je suis allé passer quelques
-jours chez un ami qui demeure à deux lieues de
-Paris, que je te réponds. Je regrette bien que tu y
-sois toi-même en ce moment. Les chaleurs excessives,
-la solitude et le dénuement de la Miltière me
-font trembler pour ta chère santé. Il me semble que
-tu aurais dû retarder ce voyage quelque important
-qu'il pût être, et ne pas t'aventurer tout seul dans
-cette saison au milieu des déserts de la Sologne. Tu
-sais comme moi combien les pays humides et sablonneux
-exhalent de miasmes morbifiques dans les
-grandes chaleurs, et mon Adèle te reproche tendrement
-de nous avoir donné l'inquiétude de te savoir
-là-bas.</p>
-
-<p>Les journaux de Paris ont annoncé ta promotion
-de la manière la plus flatteuse. Que t'importe un
-oubli qu'ils font si fréquemment? Que t'importe la
-jalousie? Il suffit de ton nom et de ta réputation
-pour mériter l'envie. Résigne-toi, mon noble père, à
-cet inconvénient de toute position élevée.</p>
-
-<p>J'ai rempli ta commission auprès d'Adolphe.</p>
-
-<p>Tu ne m'étonnes pas en m'apprenant que ta femme
-n'a pas reçu son exemplaire. J'avais remis à Ladvocat
-le paquet à son adresse avec beaucoup d'autres,
-pour qu'il le mît à la poste. Tu connais la négligence
-de ce libraire. Partant pour la campagne j'ai dû me
-reposer sur lui de ce soin, et j'ai déjà reçu plusieurs<span class="pagenum" id="Page_177">[Pg 177]</span>
-plaintes comme la tienne. Le messager qui va porter
-cette lettre à la poste à Paris, va être chargé en même
-temps d'un petit mot sévère pour Ladvocat et de
-l'ordre de réparer sur-le-champ cet oubli. Si j'en
-avais ici un seul exemplaire je l'enverrais directement
-à ta femme, mais j'espère que Ladvocat sera
-soigneux cette fois.</p>
-
-<p>Je suis heureux que mon ode t'ait fait quelque
-plaisir. Son succès ici passe mon espérance. Elle a
-été réimprimée par sept ou huit journaux. Je vais la
-présenter au Roi.</p>
-
-<p>Adieu, mon excellent père, je n'ai que le temps de
-fermer cette lettre et de t'embrasser bien tendrement.
-Ma femme et Didine embrassent la tienne.</p>
-
-<p>Didine nous a un peu inquiétés ces jours-ci: ses
-dents la tourmentent.</p>
-
-<p>Je reçois à l'instant une lettre d'Émile Deschamps
-où je lis: «M. le Général Hugo nous a fait bien
-plaisir en devenant lieutenant-général. Y aurait-il
-quelque moyen de lui faire parvenir nos félicitations
-et l'hommage de mon respect?» Tout le monde
-applaudit.</p>
-</div>
-
-<p>Le 24 juin, en effet, l'auteur de l'<i>Ode sur le
-Sacre</i> avait l'honneur de présenter lui-même
-ses vers au roi.</p>
-
-<div class="poetry-container">
-<div class="poetry">
- <div class="stanza">
- <div class="verse indent0">O Dieu! garde à jamais ce roi qu'un peuple adore!</div>
- <div class="verse indent0">Romps de ses ennemis les flèches et les dards,</div>
- <div class="verse indent0">Qu'ils viennent du couchant, qu'ils viennent de l'aurore,</div>
- <div class="verse indent6">Sur des coursiers ou sur des chars!</div><span class="pagenum" id="Page_178">[Pg 178]</span>
- <div class="verse indent0">Charles, comme au Sina, t'a pu voir face à face!</div>
- <div class="verse indent4">Du moins qu'un long bonheur efface</div>
- <div class="verse indent4">Ses bien longues adversités.</div>
- <div class="verse indent0">Qu'ici-bas des élus il ait l'habit de fête.</div>
- <div class="verse indent0">Prête à son front royal deux rayons de ta tête;</div>
- <div class="verse indent4">Mets deux anges à ses côtés!</div>
- </div>
-</div>
-</div>
-
-<p>Ce n'est point assez que sept ou huit journaux
-les aient déjà reproduits. La gloire des caractères
-des presses royales leur manquait. Charles
-X allait la leur accorder:</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Nous avons annoncé que le roi avait accueilli avec
-bonté M. Victor Hugo, auteur d'une <i>Ode sur le Sacre</i>.
-M. le vicomte de la Rochefoucauld, chargé du département
-des Beaux-Arts, vient d'informer ce jeune
-poète que Sa Majesté, voulant témoigner la satisfaction
-que lui a causée la lecture de cette ode, avait
-ordonné qu'elle fût réimprimée avec tout le luxe
-typographique par les presses de l'Imprimerie
-royale<a id="FNanchor_145" href="#Footnote_145" class="fnanchor">[145]</a>.</p>
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_145" href="#FNanchor_145" class="label">[145]</a> <i>Moniteur Universel</i>, 30 juin 1825.</p>
-
-</div>
-
-<p>Les titres du père sont énoncés désormais en
-toutes lettres et la correspondance est adressée
-à</p>
-
-<p class="indent2">
-Monsieur<br />
-Monsieur le lieutenant général Comte Hugo<br />
-A Blois.<br />
-</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_179">[Pg 179]</span></p>
-
-<p>quand ce n'est point à «Madame la Comtesse
-Hugo».</p>
-
-<p>Précédant le départ pour la Suisse des Hugo
-et des Nodier, ce voyage littéraire dont Urbain
-Canel fit les frais, un geste qui précéda sa faillite,
-voici une lettre d'un tout autre ton.</p>
-
-<p>Il s'agit bien d'une dette d'honneur; le prix,
-dû encore à M. de la Rivière, le vieil instituteur
-de la rue Saint-Jacques, des leçons données
-jadis à Victor<a id="FNanchor_146" href="#Footnote_146" class="fnanchor">[146]</a>. Le brave homme, devenu,
-comme Biscarrat, un ami pour l'écolier de
-naguère, s'était contenté de présenter autrefois<span class="pagenum" id="Page_180">[Pg 180]</span>
-sa note. Mais au lendemain de la mort de
-M<sup>me</sup> Hugo, la vraie, le piteux état de la succession
-n'avait point permis à sa délicatesse d'insister...
-puis, étaient venues la vieillesse et les
-infirmités.</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_146" href="#FNanchor_146" class="label">[146]</a> «Ils n'avaient pas, surtout Victor, l'âge du collège; elle
-(M<sup>me</sup> Hugo) les envoya d'abord à une école de la rue Saint-Jacques
-où un brave homme et une brave femme enseignaient
-aux fils d'ouvriers la lecture, l'écriture et un peu d'arithmétique.
-Le père et la mère Larivière, comme les appelaient les
-écoliers, méritaient cette appellation par la paternité et la
-maternité de leur enseignement. Ça se passait en famille. La
-femme ne se gênait pas, la classe commencée, pour apporter
-au mari sa tasse de café au lait, pour lui prendre des mains le
-devoir qu'il était en train de dicter, et pour dicter à sa place
-pendant qu'il déjeunait.</p>
-
-<p>Ce Larivière, du reste, était un homme instruit et qui eût
-pu être mieux que maître d'école. Il sut très bien, quand il le
-fallut, enseigner aux deux frères le latin et le grec. C'était un
-ancien prêtre de l'Oratoire. La Révolution l'avait épouvanté,
-et il s'était vu guillotiné s'il ne se mariait pas; il avait mieux
-aimé donner sa main que sa tête. Dans sa précipitation, il
-n'était pas allé chercher sa femme bien loin; il avait pris la
-première qu'il avait trouvée auprès de lui, sa servante.»</p>
-
-<p>(<i>Victor Hugo raconté par un Témoin de sa Vie</i>, tome I,
-pp. 51-52.)</p>
-
-</div>
-
-<p>Le fils plaide joliment auprès du général la
-cause de son ancien maître. Il a fait, lui-même,
-le sacrifice d'une montre en or, dont il se proposait
-l'acquisition, pour éteindre en partie cette
-dette: le général n'aura plus qu'un reliquat de
-286 francs et quelques centimes à payer... et
-tardera un peu à le faire.</p>
-
-<p class="indent2">
-Paris, 18 juillet 1825.<br />
-<br />
-Mon cher Papa,<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>C'est avec un véritable regret que je me vois contraint
-de t'envoyer la lettre et la note ci-incluses.
-Ces deux pièces ont besoin d'une petite explication
-que voici. Ces jours passés, mon vieil et respectable
-maître, M. de la Rivière, se présenta chez moi:
-j'étais sorti. Il dit avoir quelque chose de pressant à
-me communiquer. Je m'empressai de me rendre chez
-lui, comme je le fais toujours chaque fois que je suppose
-qu'il peut avoir besoin de moi. Cet excellent
-homme m'exposa alors que sa position, que son âge
-et celui de sa femme rendaient plus gênée chaque
-jour l'obligeaient de me rappeler une dette sur
-laquelle il s'était tu jusqu'à présent, pensant que ta<span class="pagenum" id="Page_181">[Pg 181]</span>
-fortune ou la nôtre ne nous permettaient pas encore
-d'y faire honneur. Mais la nécessité l'emportant sur
-son excessive délicatesse, il s'est vu enfin forcé à
-cette démarche. Cette dette est celle de 486 fr. 80,
-qui se trouve expliquée dans la note ci-jointe. Je me
-suis parfaitement rappelé qu'à la mort de ma mère
-nous avions effectivement ce mémoire dans ses
-papiers, mais je pensais qu'Abel s'était chargé du
-soin de l'envoyer et depuis j'avais totalement oublié
-cette dette que je croyais éteinte avec le petit nombre
-d'autres modiques dettes que ma mère a laissées
-et dont la majeure partie fut dans le temps acquittée
-sur le produit de son argenterie et de ses robes. Je
-savais aussi que tu avais fait honneur aux autres
-créanciers, et je croyais M. de la Rivière de ce nombre.
-Comme le besoin était pressant, je pris l'avis
-de ma femme; et de son consentement je m'empressai
-d'envoyer à M. de la Rivière une somme de <i>deux
-cents</i> francs que j'avais disponible et que je réservais
-pour m'acheter une montre, cette somme, mon
-cher papa, servira à te décharger d'autant sur le
-total de la dette, c'est une fort légère privation que
-je m'impose en renonçant à cette montre, et je puis
-le faire sans me gêner. D'ailleurs, je sais, excellent
-père, que tu es loin d'être riche, et puisque je suis
-pour une part dans la dépense faite par M. de la Rivière,
-ces 200 francs seront ma cotisation personnelle.
-Ne songe donc plus qu'au reliquat de 286 fr. 80.
-Il est absolument inutile que je te dise, cher papa,
-combien une créance de ce genre est sacrée. Le peu
-que nous savons, le peu que nous valons, nous le<span class="pagenum" id="Page_182">[Pg 182]</span>
-devons en grande partie à cet homme vénérable
-et je ne doute pas que tu ne t'empresses de le satisfaire,
-d'autant plus qu'il en a besoin. Il ne subsiste
-que du produit d'une petite école primaire dont le
-modique revenu diminue de jour en jour, l'affaiblissement
-progressif de ses organes et de ses facultés
-lui faisant perdre par degrés tous ses élèves. Il a
-attendu dix ans avec une délicatesse admirable, et
-c'est le seul reproche qu'on lui puisse faire, car je
-suis sûr que tu aurais fait cesser l'objet de sa réclamation
-si tu l'avais connu plus tôt. C'est ce que (je)
-lui ai dit, en l'engageant à m'envoyer en hâte son
-compte pour te le faire parvenir. Tu le trouveras ci-inclus
-avec la lettre qu'il m'a écrite. Je vais m'occuper
-de chercher l'ancien mémoire détaillé et si je le
-trouve dans le peu qui nous reste des papiers de ma
-mère, je te l'enverrai sans perdre de tems. En attendant
-tu peux considérer sa note comme authentique.</p>
-
-<p>Adieu, mon bon cher père, mon Adèle te prie
-d'embrasser pour elle ses deux mères et de leur dire
-que Juju et Didine se portent à merveille. Tout va
-bien ici, et tout est impatient de revoir maman Foucher.
-Mille hommages à M<sup>mes</sup> Br...,<a id="FNanchor_147" href="#Footnote_147" class="fnanchor">[147]</a> Pinlevé, etc.,
-amitiés à tes amis.</p>
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_147" href="#FNanchor_147" class="label">[147]</a> Femme du colonel Brousse, sous-directeur, puis directeur
-du haras à Blois, l'un des amis et des voisins du général
-Hugo; née Francesca Gazza, M<sup>me</sup> Brousse est morte, centenaire,
-le 26 mars 1879.</p>
-
-</div>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_183">[Pg 183]</span></p><div class="blockquot">
-
-<p>M. de la Rivière, chef d'institution primaire, demeure
-rue Saint-Jacques, vis-à-vis l'église de Saint-Jacques
-du Haut-Pas.</p>
-
-<p>Je t'embrasse bien tendrement.</p>
-</div>
-
-<p class="indent2">
-Ton fils respectueux et dévoué,<br />
-<span class="smcap">Victor</span>.<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Je m'occupe de toutes tes commissions. Le Roi
-m'a fait annoncer qu'il avait ordonné qu'on ajoutât
-à toutes les faveurs dont il m'honore un envoi de
-porcelaines. C'est me combler.</p>
-</div>
-
-<p>Suit le fameux voyage en Suisse, le <i>Voyage
-poétique et pittoresque au Mont-Blanc et dans
-la vallée de Chamonix</i>, dont Charles Nodier devait
-fournir le texte et dont Hugo, seul, a écrit
-le récit, de Sallences à Servoz, et de Servoz à
-Chamonix<a id="FNanchor_148" href="#Footnote_148" class="fnanchor">[148]</a>.</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_148" href="#FNanchor_148" class="label">[148]</a> Publiés d'abord dans la <i>Revue de Paris</i> (1829) et dans la
-<i>Revue des Deux Mondes</i> (1831), ces deux fragments ont pris
-place dans <i>Victor Hugo raconté par un Témoin de sa Vie</i>, t. II,
-pp. 108-126.</p>
-
-</div>
-
-<p>&mdash;Quel beau livre ce sera! avait dit M<sup>me</sup> Nodier,
-à Sallences, où l'on déjeunait.</p>
-
-<p>&mdash;S'il se fait<a id="FNanchor_149" href="#Footnote_149" class="fnanchor">[149]</a>, avait répondu la femme du
-poète, et Adèle Hugo avait raison.</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_149" href="#FNanchor_149" class="label">[149]</a> <i>Victor Hugo raconté</i>, tome II, p. 106.</p>
-
-</div>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_184">[Pg 184]</span></p>
-
-<p class="indent2">
-Paris, 31 juillet.<br />
-<br />
-Cher Papa,<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Nous apprenons pour la première fois avec regret,
-que tu vas bientôt peut-être venir à Paris; c'est que
-nous en partons; et tu conviendras qu'il est dur
-d'en partir quand tu vas y arriver.</p>
-
-<p>Notre excursion en Suisse s'exécute. Mardi, à
-2 heures du matin, nous roulerons vers Fontainebleau.
-J'ai été horriblement souffrant toute la semaine
-d'un torticoli, mais je suis mieux, et le voyage
-achèvera de me remettre.</p>
-
-<p>Les libraires paient notre voyage et au delà. Ils
-me donnent 2.250 francs pour quatre méchantes
-odes. C'est bien payé. Je ne crois pas que Lamartine
-puisse être de la partie, il vient d'être nommé
-secrétaire d'ambassade à Florence. Nodier est des
-nôtres.</p>
-
-<p>Je te remercie pour M. de la Rivière. Je lui ai
-écrit tes bonnes intentions, j'aurais seulement désiré
-que tu puisses lui donner quelque chose avant le
-1<sup>er</sup> janvier.</p>
-
-<p>Nous avons vu M. Driollet. Il dit que l'affaire Lambert<a id="FNanchor_150" href="#Footnote_150" class="fnanchor">[150]</a>
-va bien. Abel en dit autant.</p>
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_150" href="#FNanchor_150" class="label">[150]</a> Lors de sa mort en 1828, le général Hugo figurait parmi
-les administrateurs de la «Banque Lambert».</p>
-
-</div>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Ta femme avait bien raison. Cette Augustine était
-pire qu'un mauvais sujet, c'était un <i>petit monstre</i>.
-Nous l'avons renvoyée. Elle est placée chez un herboriste.<span class="pagenum" id="Page_185">[Pg 185]</span>
-Je voudrais que tu en fisses prévenir sa mère.</p>
-
-<p>Didine se porte à merveille. J'ai commandé des
-cartes séparées pour ta femme et pour toi. Il n'est
-plus de mode, à ce que m'a dit le graveur, d'en donner
-de collectives.</p>
-
-<p>Adieu, mon excellent père, embrasse ta femme pour
-moi. Nous t'embrassons bien tendrement.</p>
-</div>
-
-<p class="indent2">
-Ton fils respectueux et dévoué,<br />
-<span class="smcap">Victor</span>.<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Adolphe te remettra les cartes.</p>
-</div>
-
-<p>Le ménage a continué à vagabonder, et, c'est
-le retour à Paris, où il convie quelques amis à
-déjeuner. M<sup>me</sup> Victor Hugo s'enquiert auprès de
-sa belle-mère, d'un beau poisson acheté à bon
-compte à la poissonnerie de Blois, qui pût arriver
-frais à Paris.</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Ma chère maman, il y a bien longtemps que je
-voulais vous écrire, mais les embarras de domestique,
-joints à ceux du voyage, car nous venons encore d'aller
-passer quelques jours à dix lieues de Paris, ne
-m'ont pas laissé un moment. Joignez à cela l'inquiétude
-que ma fille m'a donnée pour percer les deux
-dents qu'elle vient de percer; mais tout cela ne m'a
-pas empêché (<i>sic</i>) de penser à vous et à mon bon
-père.</p>
-
-<p>Malgré la peine que ma fille m'a donnée et qu'elle
-a eue pour ses dents: elle n'en marche pas moins<span class="pagenum" id="Page_186">[Pg 186]</span>
-seule et j'espère que la force qu'elle a l'aidera à percer
-toutes ses autres dents car à peine en a-t-elle six.</p>
-
-<p>Mon mari s'est occupé de vous faire tirer des cartes
-de visites. Nous les donnerons à M. de Féraudy.</p>
-
-<p>J'espère, chers bons parents, vous voir à Paris très
-incessamment. Si vous pouviez être à Paris samedi
-31 de ce mois vous partageriez un déjeuner où nous
-réunissons quelques amis et où nos bons parents complèteraient
-si bien notre bonheur qui ne peut être
-entier sans eux. Si à Blois vous trouviez chère maman
-un beau poisson qui pût arriver frais à Paris vous
-seriez bien bonne de me l'envoyer pour ce jour, toutefois
-si le prix ajouté à celui du voyage ne le faisait
-pas monter plus haut que celui qu'on achèterait à
-Paris.</p>
-
-<p>Écrivez-moi au juste quand vous serez à Paris,
-c'est le but que vous devez vous proposer si vous
-nous aimez.</p>
-
-<p>Adieu chère maman, ma fille, mon Victor vous
-embrassent.</p>
-</div>
-
-<p class="indent2">
-Votre respectueuse fille,<br />
-<span class="smcap">A. Hugo</span>.<br />
-</p>
-
-<p>Victor, suivant son habitude, tient à conserver
-vierge pour les siens le crédit dont il peut
-jouir et refuse assez cavalièrement à son père sa
-protection pour un professeur, dont il l'avait
-prié de s'occuper:</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_187">[Pg 187]</span></p>
-
-<p class="indent2">
-Mon cher papa,<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Nous voilà définitivement de retour à Paris. Nous
-n'avons fait que courir à droite et à gauche tout le
-mois de septembre, et nous avons terminé ces jours-ci
-nos promenades par une excursion à Montfort
-l'Amaury, charmante petite ville à dix lieues de Paris
-où il y a des ruines, des bois, un de mes amis<a id="FNanchor_151" href="#Footnote_151" class="fnanchor">[151]</a> et
-un des tiens, le colonel Derivoire, qui a servi sous
-toi. J'ai beaucoup parlé de toi avec ce brave qui
-t'aime et te vénère et désire vivement te voir. Il
-compte faire le voyage de Paris la première fois que
-tu y viendras.</p>
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_151" href="#FNanchor_151" class="label">[151]</a> Adolphe de Saint-Valry.</p>
-
-</div>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Nous désespérons presque, cher papa, d'avoir le
-bonheur de t'y voir cette année, puisque la saison
-s'avance sans t'amener. Cependant M. Lambert t'avait
-presque promis à tous tes amis de Paris.</p>
-
-<p>Il est malheureusement impossible de rien faire
-pour le professeur dont tu m'envoies une lettre. J'ai
-beaucoup moins de crédit qu'on ne m'en suppose et
-j'ai dû dernièrement employer le peu d'influence que
-je puis avoir sur M. l'évêque d'Hermopolis<a id="FNanchor_152" href="#Footnote_152" class="fnanchor">[152]</a> pour
-obtenir une bourse à l'un de nos cousins Trébuchet.<span class="pagenum" id="Page_188">[Pg 188]</span>
-Le succès n'est même pas encore décidé. Tu sens
-que toutes mes forces doivent être dirigées vers ce
-but, si important pour notre malheureux oncle Trébuchet,
-et que je ne pourrais occuper le ministre
-d'une autre affaire sans nuire à la sienne. Qui trop
-embrasse mal étreint.</p>
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_152" href="#FNanchor_152" class="label">[152]</a> Denis, comte de Frayssinous, évêque <i>in partibus</i> d'Hermopolis,
-né à Curières (Aveyron) en 1765, mort en 1841. Après
-ses retentissantes conférences à la chapelle des Carmes et en
-l'église Saint-Sulpice, fut le 1<sup>er</sup> juin 1822 nommé grand maître
-de l'Université, puis, le 26 août 1824, ministre des affaires
-ecclésiastiques, portefeuille, créé pour lui, qu'il conserva, sous
-le ministère Martignac, jusqu'au 3 mars 1828.</p>
-
-</div>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Nous avons trouvé ici à mon retour les 200 cartes
-commandées pour toi: elles me paraissent fort belles.
-C'est un petit cadeau qu'Adèle veut faire à ta femme,
-indique-moi un moyen de le lui faire parvenir.</p>
-
-<p>Adieu, cher papa, toute la famille Foucher, Abel,
-Adolphe, tous nos cousins embrassent ta femme et
-toi de tout cœur, et ne font en cela que se joindre à
-nous.</p>
-</div>
-
-<p class="indent2">
-Ton fils tendre et respectueux,<br />
-<br />
-<span class="smcap">Victor</span>.<br />
-</p>
-
-<p>C'est, enfin, un an plus tard presque, la naissance
-d'un second fils,&mdash;ce sera Charles Hugo<a id="FNanchor_153" href="#Footnote_153" class="fnanchor">[153]</a>,&mdash;«qui
-vient remplacer le petit ange» dont les
-<i>Odes et Ballades</i> conservent le souvenir. Le jour
-même, Victor en fait part à son père:</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_153" href="#FNanchor_153" class="label">[153]</a> Charles-Victor Hugo, né à Paris le 3 novembre 1829, mort
-à Bordeaux d'une congestion le 13 mars 1871, trois jours après
-la séance de l'Assemblée nationale qui avait amené la démission
-de Victor Hugo. Outre sa collaboration à l'<i>Événement</i>
-et au <i>Rappel</i>, on doit au père de Georges et de Jeanne: <i>Le
-Cochon de saint Antoine</i> (1857), <i>La Bohème dorée</i> (1859), <i>La
-Chaise de paille</i> (1859), <i>Une Famille tragique</i> (1862). Il avait
-écrit une comédie: <i>Je vous aime</i> (1868) et, enfin, avait tiré des
-<i>Misérables</i> un drame souvent représenté.</p>
-
-</div>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_189">[Pg 189]</span></p>
-
-<p class="indent2">
-Paris, le 3 novembre.<br />
-<br />
-Mon cher papa,<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Tu vois que la nouvelle ne se fait pas attendre.
-Mon Adèle est accouchée cette nuit à cinq heures
-moins vingt minutes du matin d'un garçon fort bien
-portant. Cette pauvre amie a cruellement souffert. Je
-t'écris en ce moment près de son lit; elle se trouve
-assez bien, cependant elle croit avoir quelque fièvre
-et je lui recommande de ne pas parler.</p>
-
-<p>Nos bons parents recevront sans doute avec bien
-de la joie ce nouveau venu qui vient remplacer le
-petit ange que nous avons si douloureusement perdu
-il y a trois ans. Votre bonheur ajoute au nôtre.</p>
-
-<p>Je ne t'en écris pas davantage aujourd'hui, cher
-papa, embrasse pour nous ta femme; fais part de la
-naissance de ton petit-fils à tous nos amis de Blois,
-MM. Brousse, de Féraudy, de Béthune, Driollet, etc.,
-M<sup>mes</sup> Brousse, etc., ma femme prie la tienne de dire
-à la jeune dame les choses les plus affectueuses en son
-nom.</p>
-
-<p>Abel et Mélanie, femme de Pierre Foucher, seront
-les parrains du nouveau-né dont nous ignorons encore
-le nom. Il a déjà fort bien tété.</p>
-</div>
-
-<p class="indent2">
-Ton fils tendre et respectueux,<br />
-<br />
-<span class="smcap">Victor</span>.<br />
-</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Est-ce que vous n'arriverez pas bientôt à Paris?
-Nous vous attendrions pour le baptême. Ce serait
-double fête.</p>
-</div>
-<hr class="chap x-ebookmaker-drop" />
-
-<div class="chapter">
-<p><span class="pagenum" id="Page_190">[Pg 190]</span></p>
-
-<h2 class="nobreak" id="VIII">VIII</h2>
-</div>
-
-<p>Le général Hugo à Paris.&mdash;Sa mort et ses obsèques.&mdash;Une
-succession difficile.&mdash;Un tailleur qui entend
-le petit jeu des intérêts.&mdash;La vente du mobilier,
-à Blois et à la Miltière.&mdash;Les œuvres dédicacées
-du fils au père.&mdash;La mort de la veuve
-d'Almeg.</p>
-
-
-<p class="p2">Cette lettre est la dernière en date que possède
-la Bibliothèque de Blois.</p>
-
-<p>D'autres existeraient, m'a-t-on assuré, jointes
-à quelque dossier, dans les cartons d'une
-étude blaisoise. Elles seraient curieuses également
-à consulter et éclairciraient, sans doute,
-les mobiles de la résolution que n'allait point
-tarder à prendre le général Hugo.</p>
-
-<p>Six ou sept mois plus tard, en effet, vers juin
-1827,&mdash;l'ennui de la province ou les liens l'unissant
-à la veuve d'Almeg étaient-ils devenus plus
-lourds à supporter?&mdash;il quitta Blois, et, tout
-en continuant à y conserver son domicile réel,
-venait se fixer à Paris, dans le voisinage de ses
-enfants.</p>
-
-<p>Dans un quartier n'ayant guère à envier à<span class="pagenum" id="Page_191">[Pg 191]</span>
-celui du Foix comme tranquillité, au 9 de la rue
-Monsieur, le général loua et meubla, dans la
-même maison que son fils Abel, un petit appartement,
-composé d'une chambre à coucher, d'un
-cabinet de travail, d'une salle à manger, d'un
-salon, d'un cabinet de toilette et d'une chambre
-de domestique<a id="FNanchor_154" href="#Footnote_154" class="fnanchor">[154]</a>.</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_154" href="#FNanchor_154" class="label">[154]</a> La note du tapissier s'élevant à 3.792 fr. 65, n'avait pas
-encore été réglée lors de la mort du général et figure sur les
-comptes de la liquidation.</p>
-
-</div>
-
-<p>Il s'occupa, ces derniers mois, d'affaires financières,
-et figurait, au moment de son décès, parmi
-les administrateurs de la «Société d'avances
-mutuelles sur garanties» et de la «Banque
-Lambert». Peut-être, était-ce sous deux noms
-différents, la même société?</p>
-
-<p>Une attaque d'apoplexie l'enleva soudainement
-dans la nuit du 29 au 30 janvier 1828. Le <i>Moniteur
-Universel</i> paru à la date du 30 janvier
-annonçait brièvement sa mort.</p>
-
-<p>On remarquera dans ce «communiqué» une
-formule aujourd'hui courante. Elle devait, alors,
-être nouvelle:</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>M. le lieutenant général, comte Hugo, est mort la
-nuit dernière frappé d'une apoplexie foudroyante.
-Ses obsèques auront lieu demain jeudi 31 janvier, en
-l'église des Missions Étrangères, sa paroisse.</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_192">[Pg 192]</span></p>
-
-<p>Dans l'impossibilité d'inviter, en tems utile, tous les
-nombreux amis du général à cette triste cérémonie, la
-famille les prie de considérer le présent avis comme
-une invitation.</p>
-
-<p>On se réunira dans la maison mortuaire, rue de
-Monsieur, nº 9, à une heure et demie.</p>
-</div>
-
-<p>L'enterrement eut lieu, le surlendemain, non
-sans éclat; toutes les troupes de la garnison y
-étaient représentées. Il ne semble pas que la comtesse
-Hugo y assistât.</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Les obsèques de M. le lieutenant général Hugo ont
-eu lieu aujourd'hui à deux heures, après le service
-funéraire qui a été célébré dans l'église des Missions.
-Ses dépouilles mortelles ont été portées au cimetière
-du père La Chaise. Ses deux fils, les parens et un
-grand nombre d'amis du défunt accompagnaient le
-convoi, qui était précédé et suivi de détachemens de
-tous les corps de la garnison<a id="FNanchor_155" href="#Footnote_155" class="fnanchor">[155]</a>.</p>
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_155" href="#FNanchor_155" class="label">[155]</a> <i>Moniteur Universel</i>, 1<sup>er</sup> février 1828.</p>
-
-</div>
-
-<p>Les fils du défunt firent élever à leur père un
-monument, dont l'<i>Illustration</i> du 30 mai 1885
-a donné la reproduction<a id="FNanchor_156" href="#Footnote_156" class="fnanchor">[156]</a>.</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_156" href="#FNanchor_156" class="label">[156]</a> Vingt-septième division, chemin Monvoisin.</p>
-
-</div>
-
-<p>Entourée d'une grille, ornée de flammes aux
-quatre coins et de palmettes entre les barreaux,
-une pyramide de marbre blanc veiné se dresse
-sur un socle de même matière. Une inscription<span class="pagenum" id="Page_193">[Pg 193]</span>
-rappelle, gravée en creux, les états de service du
-général.</p>
-
-<p>Le tombeau réunissait le «héros au sourire
-si doux» et sa première femme. Eugène, le pauvre
-dément devait les y rejoindre, et, plus tard,
-vinrent s'ajouter à ces dépouilles celles de deux
-fils du poète, Charles et François-Victor Hugo<a id="FNanchor_157" href="#Footnote_157" class="fnanchor">[157]</a>.</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_157" href="#FNanchor_157" class="label">[157]</a> François-Victor Hugo, né en 1828, mort le 26 décembre
-1873, après une longue et cruelle maladie. Collabora comme
-son frère à l'<i>Événement</i> et au <i>Rappel</i>, mais son nom reste
-surtout attaché à la remarquable et fidèle traduction qu'il a
-donnée des <i>Œuvres complètes de Shakspeare</i> (1860-1864).</p>
-
-</div>
-
-<p>La situation pécuniaire du père n'était pas
-seulement modeste. Elle était embarrassée et
-donna lieu à une liquidation qui fut pénible et
-dura fort longtemps.</p>
-
-<p>Les arrérages de sa pension militaire, 4.000 fr.,
-ou plus exactement, 3.800 francs nets, déduction
-faite du prélèvement de 5 % pour les Invalides<a id="FNanchor_158" href="#Footnote_158" class="fnanchor">[158]</a>,
-formaient le principal revenu du général.</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_158" href="#FNanchor_158" class="label">[158]</a> <span class="smcap">Louis Belton</span>: <i>Victor Hugo et son père, le général Hugo
-à Blois</i>, p. 16.</p>
-
-</div>
-
-<p>Les créanciers étaient nombreux. Certains se
-montrèrent pressants ou excessifs.</p>
-
-<p>Au bout de douze ans ils n'étaient pas, il est
-vrai, encore réglés, et, du dossier qu'a bien voulu
-me communiquer M. Louis Belton, je détache
-ce mémoire du tailleur Moreau «fournisseur de
-Leurs Altesses Sérénissimes les Princes de<span class="pagenum" id="Page_194">[Pg 194]</span>
-Holstein-Augustenbourg, rue Neuve-des-Petits-Champs,
-à Paris».</p>
-
-
-<p><span class="smcap">Vendu</span> à M. le Comte Hugo.</p>
-
-<table summary="tailleur" id="tailleur">
-<tr><td><i>1827</i></td><td></td><td>FR.</td><td>C. </td></tr>
-<tr><td>Juill. 12</td><td>Un habit en poil de chèvre </td><td>100</td><td> » </td></tr>
-<tr><td> </td><td>Un pantalon poil de chèvre rayé </td><td> 36</td><td> »</td></tr>
-<tr><td> </td><td>Un gilet poil de chèvre </td><td> 23 </td><td> » </td></tr>
-<tr><td> </td><td>Un do poil de chèvre de mode </td><td> 23</td><td> » </td></tr>
-<tr><td> </td><td>Un do poil de chèvre rayé </td><td> 23</td><td> » </td></tr>
-<tr><td>Déc. 3</td><td>Une redingotte (<i>sic</i>) drap bleu</td><td>140 </td><td> » </td></tr>
-<tr><td> </td><td>Un pantalon casimir noir </td><td> 56</td><td> » </td></tr>
-<tr><td> </td><td>Un gilet velours rayé </td><td> 30 </td><td> » </td></tr>
-<tr><td> » 11 </td><td>Un do velours soie et argent </td><td> 36 </td><td> » </td></tr>
-<tr><td> </td><td>Un do piqué blanc anglais </td><td> 25</td><td> » </td></tr>
-<tr><td> </td><td>Payé à Lemaignen, avoué, pour <br/>
- frais de port de lettres dans <br />
- cette affaire </td><td> 3 </td><td> » </td></tr>
-
-<tr><td> </td><td> </td><td>495 </td><td> » </td></tr>
-<tr><td> </td><td>Intérêts de ces fournitures après <br/>
- un an de crédit, à raison de <br/>
- 6 % par an; un crédit de <br/>
- douze ans </td><td>356</td><td> »</td></tr>
-
-<tr><td> </td><td> Total </td><td>851</td><td> »</td></tr>
-
-</table>
-
-<p>Cet homme entendait trop le petit jeu et le
-taux des intérêts. La liquidation en abaissa le
-montant à de plus justes proportions.</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_195">[Pg 195]</span></p>
-
-<p>Comme ils pouvaient s'y attendre, les fils trouvèrent
-Marie-Catherine Thomas y Saëtoni, veuve
-pour la seconde fois, intéressée et âpre au gain.</p>
-
-<p>Ils n'acceptèrent la succession que sous bénéfice
-d'inventaire<a id="FNanchor_159" href="#Footnote_159" class="fnanchor">[159]</a> et à cette femme qui avait
-l'habitude du «maquis» opposèrent la compétence
-et la grande honnêteté de leur ami le jurisconsulte
-Duvergier<a id="FNanchor_160" href="#Footnote_160" class="fnanchor">[160]</a>.</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_159" href="#FNanchor_159" class="label">[159]</a> Acte au greffe du Tribunal civil de Blois, du 29 août 1829.</p>
-
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_160" href="#FNanchor_160" class="label">[160]</a> Jean-Baptiste-Marie Duvergier, né à Bordeaux en 1792,
-mort en 1877, président de section au Conseil d'État, garde
-des Sceaux du 17 juillet 1866 au ministère Ollivier (2 janvier
-1870). Duvergier a publié entre autres ouvrages comme jurisconsulte:
-<i>Collection des lois, décrets, ordonnances, règlements,
-et avis du Conseil d'État de 1788 à 1824</i> (1824-1828) et, reprenant
-et continuant le manuscrit de Toullier: <i>Le Droit civil
-français suivant l'ordre du Code</i>, dont les sept premiers volumes
-ont seuls paru.</p>
-
-</div>
-
-<p>Le mobilier de Blois fut vendu aux enchères
-et produisit 3.255 fr. 65<a id="FNanchor_161" href="#Footnote_161" class="fnanchor">[161]</a>. Celui de la Miltière,<span class="pagenum" id="Page_196">[Pg 196]</span>
-des meubles de rebut, il est à croire, atteignit
-péniblement 681 fr. 04.</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_161" href="#FNanchor_161" class="label">[161]</a> D'après l'inventaire dressé les 3, 4, 5 et 6 juin 1828, par
-les soins de M<sup>e</sup> Pardessus, notaire à Blois, à la suite du décès
-de M. le comte Hugo, la maison de la rue de Foix comprenait
-intérieurement:</p>
-
-<p>«Au rez-de-chaussée, une cuisine, garnie des ustensiles
-nécessaires, notamment d'un rôtissoir à l'ancienne mode, avec
-ses cordes et poids.</p>
-
-<p>«Un cabinet servant de chambre de domestique.</p>
-
-<p>«Un salon orné de diverses gravures encadrées de bois doré,
-représentant des faits militaires, des vues des bords de la Néva,
-les portraits des généraux Kléber et Desaix, des portraits de
-famille, etc.</p>
-
-<p>«Et le cabinet du général, garni de ses livres et papiers.
-«Au premier étage était un autre salon, la chambre à coucher
-du général éclairée au midi, et ornée, comme le salon du rez-de-chaussée,
-de deux vues de la Néva; une autre chambre et
-un cabinet de bains.</p>
-
-<p>«Au second étage, une chambre à coucher et deux cabinets.</p>
-
-<p>«L'écurie à la mort du général ne contenait que des débarras;
-un cénacle à côté renfermait un tombereau démonté et un
-équipage de limon. Sous la remise étaient une carriole et une
-charrette. Une calèche, que le général avait achetée 1900 francs,
-avait été cédée par lui à son fils Abel.</p>
-
-<p>«Dans la cave il y avait 114 bouteilles de vin rouge.</p>
-
-<p>«Le cabinet de travail du général Hugo, placé au rez-de-chaussée
-de sa maison, renfermait ses livres et ses papiers. Les
-murs étaient ornés d'un télescope, d'une lunette en cuivre et
-de six tableaux.»</p>
-
-<p><span class="smcap">Louis Belton</span>: <i>Victor Hugo et son père le général Hugo à
-Blois</i>, pp. 8-9.</p>
-
-<p>L'inventaire des 600 volumes composant la bibliothèque du
-général Hugo, ne relève les titres d'aucune des œuvres du fils.
-Cinq d'entre elles avaient, cependant, déjà été publiées avant
-le départ du général pour Paris (<i>Cromwell</i> ne parut que le 7 décembre
-1827): <i>Odes et Poésies diverses</i>, 1822; <i>Han d'Islande</i>,
-1823; <i>Nouvelles Odes</i>, 1824;
-<i>Bug-Jargal</i>, 1826; <i>Odes</i>, 1827.</p>
-
-<p>N'était-ce pas, me suis-je demandé, l'édition originale des <i>Odes
-et Poésies diverses</i> ce petit livre mal imprimé, en caractères dits
-à tête de clous, sur un papier à chandelles, qu'un admirateur
-du poète avait déniché sur les quais et lui adressait à Hauteville-House,
-au lendemain de l'apparition des <i>Misérables</i>?</p>
-
-<p>Cette description ressemble fort au tirage de Pélicier.</p>
-
-<p>Le beau-frère de Victor Hugo donne au «vieux bouquin»
-la date de 1818, ce serait 1822 qu'il faudrait lire. Et combien
-deviendrait alors claire et lumineuse la dédicace qu'il portait:</p>
-
-<p>«A mon très cher Père, le général Hugo, mes premiers vers
-imprimés.</p>
-
-<p>
-«Son fils très respectueux,<br />
-<br />
-«<span class="smcap">Victor Hugo</span>.»<br />
-</p>
-
-<p>(<i>Victor Hugo à Guernesey</i>, p. 86.)</p>
-
-<p>Sans vouloir mettre en doute la fidélité des souvenirs de
-M. Paul Chenay, je sais cependant qu'il se faut méfier des
-autographes!... Puis, l'auteur des <i>Odes</i>, s'il écrivait bien mon
-père, se contentait de signer «Victor» ou V. H...</p>
-
-<p>D'ailleurs, si ces dons du fils au père ne figuraient pas à
-l'inventaire de 1828, dont ils avaient été distraits sans doute,
-par la veuve Hugo, ils ne sont pas cependant perdus.</p>
-
-<p>La parfaite obligeance d'un de mes amis, M. Pierre Tardieu,
-à qui je suis heureux de pouvoir exprimer ici ma sincère gratitude,
-m'a permis de retrouver et d'identifier ces volumes,
-dans la bibliothèque familiale où ils sont, depuis plus de
-quarante ans, soigneusement conservés.</p>
-
-<p>Ce sont:</p>
-
-<p><i>Han d'Islande</i>, seconde édition; Paris, Lecointe et Durey,
-libraires, quai des Augustins, nº 49; 1823, 4 in-12, de 244, 285,
-268 et 248 pp.</p>
-
-<p>
-Dédicace:<br />
-<br />
-«<span class="smcap">A mon Père</span><br />
-<br />
-Hommage de tendre et respectueux attachement.<br />
-<span class="smcap">Victor.</span>»<br />
-</p>
-
-<p><i>Bug-Jargal</i>, par l'auteur d'<i>Han d'Islande</i>. Paris, Urbain
-Canel, libraire, rue Saint-Germain-des-Prés, nº 9, 1826, in-12
-de 386 pp.</p>
-
-<p>Frontispice de Devéria, représentant la lutte au-dessus du
-précipice.</p>
-
-<p>Dédicace non signée&mdash;mais l'écriture ne laissant aucun
-doute&mdash;et massacrée par le relieur qui a odieusement rogné
-ce volume.</p>
-
-<p>On distingue:</p>
-
-<p>
-«Hommage et respectueux<br />
-<br />
-A mon noble père»<br />
-</p>
-
-<p><i>Odes</i>, par Victor Hugo, 3<sup>e</sup> édition (en deux volumes). A Paris,
-chez Ladvocat, libraire de S. A. S. M. le duc de Chartres,
-MDCCCXXVII.</p>
-
-<p>1<sup>er</sup> vol., in-12 de 236 pp. Frontispice de Devéria: «La
-Chauve-Souris».</p>
-
-<p>
-Dédicace:<br />
-<br />
-«<span class="smcap">A mon Bon et Noble Père</span><br />
-<br />
-Hommage respectueux<br />
-<br />
-V. H.»<br />
-</p>
-
-<p>2<sup>e</sup> vol., in-12, de 232 pp. Frontispice de Devéria: «Le Sylphe».</p>
-
-<p>A ces volumes doit être ajouté le recueil d'Abel Hugo, contemporain
-de la première édition des <i>Odes et Poésies diverses</i>
-et publié également sous la firme de Pélicier:</p>
-
-<p><i>Littérature espagnole.&mdash;Romances historiques.</i>&mdash;A Paris,
-chez Pélicier, libraire, place du Palais-Royal, nº 243, 1822,
-in-12, de 302 pp.</p>
-
-<p>
-Dédicace:<br />
-<br />
-«<span class="smcap">A mon Père</span><br />
-Hommage d'amour et d'attachement<br />
-<span class="smcap">A. Hugo</span>.»<br />
-</p>
-
-<p>Quel trésor à signaler aux Hugophiles!</p>
-
-</div>
-
-<p>Le domaine lui-même, après avoir été longtemps<span class="pagenum" id="Page_197">[Pg 197]</span>
-en vente fut payé 20.020 francs et la
-veuve d'Almeg se fit adjuger pour 1.720 francs
-la petite maison portant le nº 71 de la rue du<span class="pagenum" id="Page_198">[Pg 198]</span>
-Foix que le général avait annexée à la maison
-qu'elle possédait elle-même en propre depuis le
-10 février 1816.</p>
-
-<p>Les 50.000 réaux réclamés,&mdash;la prétention
-était plutôt inattendue,&mdash;par la veuve et les<span class="pagenum" id="Page_199">[Pg 199]</span>
-enfants du général Marie de Fréhaut, pour le
-reliquat de l'achat du couvent des Trinitaires
-déchaussés de Madrid, ne semble pas avoir retardé
-beaucoup la liquidation de la succession.
-Elle ne se termina guère, cependant, avant 1845,
-et dès 1829, Victor Hugo écrivait à Adolphe de
-Saint-Valry les ennuis qu'elle lui causait et le
-peu qu'il avait à retirer des débris d'une grande
-fortune:</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Mes affaires privées toujours fort embrouillées,
-l'héritage de mon père non liquidé, nos biens en
-Espagne accrochés par Ferdinand VII, nos indemnités
-de Saint-Domingue retenues par Boyer, nos
-sables de Sologne (la Miltière) à vendre depuis 23 mois,
-les maisons de Blois que notre belle-mère nous dispute...
-par conséquent rien, ou peu de chose, à retirer
-dans les débris d'une grande fortune, sinon des
-procès et des chagrins...<a id="FNanchor_162" href="#Footnote_162" class="fnanchor">[162]</a>.</p>
-</div>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_162" href="#FNanchor_162" class="label">[162]</a> <span class="smcap">Victor Hugo</span>: <i>Correspondance</i>, 1815-1835. Lettre à Adolphe
-de Saint-Valry du 18 décembre 1829, p. 87.</p>
-
-</div>
-
-<p>La comtesse Hugo avait su, il est vrai, retirer
-son épingle du jeu: L'<i>Étrangère</i> était devenue
-l'<i>Adversaire</i>.</p>
-
-<p>Trente ans, elle survécut au général, habitant
-la petite maison, dont, au loin, aimait à se souvenir
-l'exilé.</p>
-
-<p>L'on chuchotait sur elle et on la voyait peu.<span class="pagenum" id="Page_200">[Pg 200]</span>
-On prête au cœur, même vieilli, des faiblesses;
-puis, une femme seule a besoin, pour le règlement
-de ses affaires de quelques conseils...</p>
-
-<p>Et vinrent les cheveux blancs et l'oubli...</p>
-
-<p>Cependant que Victor Hugo atteignait le zénith
-de sa gloire, le 21 avril 1858, M<sup>me</sup> Hugo, la
-seconde, s'éteignait à l'âge de soixante-treize ans.</p>
-
-<p>Deux voisins, les sieurs Besson, cordonnier,
-et Fouquet, jardinier, furent, au bureau de l'état
-civil de Blois, les témoins de son décès<a id="FNanchor_163" href="#Footnote_163" class="fnanchor">[163]</a>.</p>
-
-<div class="footnote">
-
-<p><a id="Footnote_163" href="#FNanchor_163" class="label">[163]</a> Les registres de l'état civil de Blois fournissent, ainsi que
-celui du petit Léopold, l'acte de décès de Marie-Catherine
-Thomas y Saëtoni, Vve Hugo. En voici la teneur:</p>
-
-<p>«L'an mil huit cent cinquante-huit, le vingt-unième jour du
-mois d'avril à trois heures du soir par devant Jean-Claude-Eugène
-Riffault, maire de Blois, chevalier de Légion d'honneur,
-Officier de l'État civil de la commune de Blois, canton de
-Blois, département de Loir-et-Cher, sont comparus Clovis
-Besson âgé de trente-neuf ans, profession de cordonnier, domicilié
-à Blois et Eugène-Frédéric Fouquet, âgé de quarante-huit
-ans, profession de jardinier domicilié à Blois.</p>
-
-<p>«Lesquels nous ont déclaré que le vingt et un du mois d'avril,
-à dix heures du matin, Marie-Catherine Thomas y Saëtoni,
-âgée de soixante-treize ans, profession de rentière, demeurant
-à Blois, département de Loir-et-Cher, née à Cervione (Corse),
-veuve en deuxièmes noces de Joseph Léopold Sigisbert, comte
-Hugo, lieutenant général, officier de la Légion d'honneur, fille
-de feu... est décédée en notre commune, en sa maison, rue du
-Foix.</p>
-
-<p>«Le premier témoin a déclaré être voisin et le second témoin
-être voisin de la décédée. Nous nous sommes assurés de
-l'exactitude de la déclaration de ces témoins, qui ont signé
-avec nous le présent acte, après que lecture leur en a été
-faite.</p>
-
-<p>
-«<span class="smcap">Eug. Riffault.</span><br />
-<span class="smcap">Fouquet. C. Besson.</span>»<br />
-</p>
-
-
-</div>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_201">[Pg 201]</span></p>
-
-<p>Elle mourait dans l'isolement, ignorée de tous,
-à commencer par la famille à laquelle la faiblesse
-du général et les circonstances l'avaient imposée.</p>
-
-<p>Nul ne se souviendrait de cette veuve d'Almeg,
-si les actes de l'état civil ne venaient parfois
-suppléer à l'insuffisance de notre mémoire.</p>
-
-<p>Le temps, en confondant, au Père-Lachaise,
-les dépouilles du général Hugo et de Sophie
-Trébuchet, sa première femme, la mère intelligente
-et exquise, qui, non contente de donner
-au monde Victor Hugo, avait façonné son cœur
-et son esprit, avait depuis longtemps remis les
-choses au point.</p>
-
-<p>Son souvenir seul reste associé à celui du
-père et du fils.</p>
-
-<p>Elle avait été la bonté et la grâce.</p>
-
-<p>Première confidente des essais de ses enfants,
-elle les avait encouragés et l'on ne saurait oublier
-qu'auprès du lit de la malade, Victor, non
-encore hors de page, avait composé quelques-unes
-de ses meilleures odes.</p>
-
-<p>Sa figure fut pour le poète toujours présente.
-C'était plus que de l'amour filial. Il lui avait<span class="pagenum" id="Page_202">[Pg 202]</span>
-voué un culte, auquel il ne cessa d'être fidèle.</p>
-
-<p>Deux femmes,&mdash;elles se valurent par le cœur
-et par l'intelligence,&mdash;éclairent, à l'aube de sa
-vie, la personnalité du prodigieux écrivain, dont
-la renommée, comme «la claire tour» de Solness,
-domine la médiocrité, les obscurs labeurs
-et les luttes fratricides des hommes, Sophie Trébuchet
-et Adèle Foucher.</p>
-
-<p>Elles furent les inspiratrices, les bons anges,
-placés auprès du poète aux heures des débuts,
-alors que les mauvais sont, si souvent, les ordinaires
-compagnons de l'artiste et endorment de
-leur poison sa volonté et sa force.</p>
-
-<p>Toutes deux eurent une part égale dans le libre
-et harmonieux développement de son génie,
-et il est doux, après avoir évoqué un peu de
-l'âme de Victor Hugo à vingt ans, de conjoindre
-leurs noms, et, en cet été de la Saint-Martin,
-de couronner des dernières fleurs de l'automne
-les tombes sacrées où elles goûtent
-l'immuable repos.</p>
-
-<div class="blockquot">
-
-<p>Blois, 30 octobre 1908.</p>
-</div>
-<hr class="chap x-ebookmaker-drop" />
-
-<div class="chapter">
-<p><span class="pagenum" id="Page_205">[Pg 205]</span></p>
-
-<h2 class="nobreak" id="INDEX_ANALYTIQUE_ET_ALPHABETIQUE">INDEX ANALYTIQUE ET ALPHABÉTIQUE</h2>
-</div>
-
-
-<p class="p2">A</p>
-
-<p>A.-A.-A.: <i>Traité du Mélodrame</i> (1817), par Abel <span class="smcap">Hugo</span>,
-André <span class="smcap">Malitourne</span> et <span class="smcap">Ader</span>: 90 en note.</p>
-
-<p>A.-A. M***. Le général <span class="smcap">Hugo</span> signe de ce pseudonyme
-son <i>Journal du siège de Thionville</i>, 13 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Abayma</span> (Un espagnol nommé): Comment il parle du
-général <span class="smcap">Hugo</span>, 38.</p>
-
-<p><i>Académie des Jeux Floraux.</i> Succès de Victor <span class="smcap">Hugo</span>, 20.</p>
-
-<p class="indent1">Il est nommé maître ès-jeux floraux, 20.</p>
-
-<p class="indent1">Pension que de ce chef il toucherait bientôt, 57.</p>
-
-<p class="indent1">Renseignements à ce sujet, 54-55 en note.</p>
-
-<p class="indent1">Il ne fut jamais mainteneur, 55 en note.</p>
-
-<p class="indent1">Eugène <span class="smcap">Hugo</span> y obtient un souci réservé et une
-mention, 21.</p>
-
-<p><i>Académie des Sciences</i> (Victor y remet de la part de
-son père un exemplaire du <i>Journal de Thionville</i>,
-41).</p>
-
-<p><i>Académie française</i> (L') accorde deux mentions au
-jeune Victor <span class="smcap">Hugo</span>, 19.</p>
-
-<p>Acte de mariage du général <span class="smcap">Hugo</span> et de Marie-Catherine
-<span class="smcap">Thomas y Saëtoni</span>, veuve d'<span class="smcap">Almeg</span>, 23-26.</p>
-
-<p>Acte de mariage de Victor <span class="smcap">Hugo</span> et d'Adèle <span class="smcap">Foucher</span>,
-60-61.</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_206">[Pg 206]</span></p>
-
-<p>Acte de décès de Léopold <span class="smcap">Hugo</span>, 122.</p>
-
-<p>. . . . . de la veuve <span class="smcap">Hugo</span>, 200-201 en note.</p>
-
-<p>Ader: <i>Traité du Mélodrame</i> (en collaboration avec
-Abel <span class="smcap">Hugo</span> et André <span class="smcap">Malitourne</span>), 90 en note.</p>
-
-<p><i>Adieux poétiques</i>, par le comte Gaspard de <span class="smcap">Pons</span>, 70-71.</p>
-
-<p><i>A Elle</i>, par Gaspard de <span class="smcap">Pons</span>, 69 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Agier</span> (M.), Comment il fait dans le <i>Conservateur</i>
-l'éloge des frères <span class="smcap">Hugo</span>, 18 en note.</p>
-
-<p><i>Alfred de Vigny et son temps</i>, par Léon <span class="smcap">Séché</span>, 31 en
-note, 161-162 en note.</p>
-
-<p><i>Allart de Méritens (Hortense)</i>, par Léon <span class="smcap">Séché</span>, 138.</p>
-
-<p>Alluye (L'hôtel d'), à Blois, 153.</p>
-
-<p><span class="smcap">Alméras</span> (Le lieutenant général), 59.</p>
-
-<p>Amboise (L'hôtel d'), à Blois, 155.</p>
-
-<p><i>Amour</i>, par Gaspard de <span class="smcap">Pons</span>, 69 en note.</p>
-
-<p><i>Amy Robsart</i>, Victor <span class="smcap">Hugo</span> en tire un drame avec Paul
-<span class="smcap">Foucher</span>: 170 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Anaclet</span> d'<span class="smcap">Almeg</span>, premier mari de Marie-Catherine
-Thomas y Saëtoni; décédé à La Havane, 24. Sa
-veuve devient comtesse <span class="smcap">Hugo</span>, 23.</p>
-
-<p><span class="smcap">Ancelot</span> (Jacques-Arsène-François-Polycarpe), ne fut
-pas témoin du mariage de Victor Hugo, 61.</p>
-
-<p class="indent1">Son <i>Louis Neuf</i>, 61 en note.</p>
-
-<p class="indent1">Sa collaboration à la <i>Muse française</i>, aux <i>Annales
-de la Littérature et des Arts</i>. Son œuvre dramatique,
-61 en note.</p>
-
-<p class="indent1">Ancelot vaudevilliste, 62 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Ancelot</span> (M<sup>me</sup>), 164 en note.</p>
-
-<p>Andujar (L'ordonnance d'), 140.</p>
-
-<p><span class="smcap">Angoulême</span> (Le duc d'). Sa rentrée à Paris après la campagne
-d'Espagne. Fêtes données en son honneur,
-129, 130.</p>
-
-<p class="indent1">Aurait lu les <i>Mémoires du général Hugo</i> «avec le
-plus haut intérêt» et aurait regretté qu'il n'eût<span class="pagenum" id="Page_207">[Pg 207]</span>
-«pas été employé dans la dernière guerre d'Espagne»,
-135.</p>
-
-<p class="indent1">Aurait réservé les inspections générales à des officiers
-ayant fait avec lui cette campagne, 136-141.</p>
-
-<p><i>Annales (les) de la Littérature et des Arts.</i></p>
-
-<p class="indent1">Quelques-uns de leurs collaborateurs:</p>
-
-<p class="indent2">M. <span class="smcap">Ancelot</span>, 61 en note.</p>
-
-<p class="indent2">E. <span class="smcap">Deschamps</span>, 163 en note.</p>
-
-<p class="indent2">A. <span class="smcap">Guiraud</span>, 164 en note.</p>
-
-<p class="indent2">Abel <span class="smcap">Hugo</span>, 91 en note.</p>
-
-<p class="indent2">Adolphe de <span class="smcap">Saint-Valry</span>, 166 en note.</p>
-
-<p class="indent2">Le baron d'<span class="smcap">Eckstein</span>, 165 en note.</p>
-
-<p><i>Annales de la Société académique de Nantes</i>, 69 en
-note.</p>
-
-<p><i>Annales Romantiques</i> (Les), 138, 167 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Anne de Bretagne</span>, 153.</p>
-
-<p class="indent1">Son oratoire, s'y réfugie pendant l'excommunication
-de Louis XII, 153.</p>
-
-<p>Armes concédées par <span class="smcap">Joseph</span>, roi d'Espagne, au général
-<span class="smcap">Hugo</span>, comte de <span class="smcap">Siguenza</span>, 74 en note.</p>
-
-<p class="indent1">Victor les fait graver sur un cachet commandé pour
-son père, dont il scelle souvent ses lettres, 74.</p>
-
-<p class="indent1">Pair de France, il leur substitue les armes des <span class="smcap">Hugo</span>,
-de Lorraine. Ce sont celles des <span class="smcap">Hugo</span> de <span class="smcap">Spitzemberg</span>,
-74 en note.</p>
-
-<p><i>Armorial général</i> de <span class="smcap">Riestap</span>, 74 en note.</p>
-
-<p><i>Armorial du Premier Empire</i>, par le vicomte A. <span class="smcap">Révérend</span>,
-21 en note.</p>
-
-<p><i>Armorial historique de la Noblesse de France</i>, par
-Henri J. G. de <span class="smcap">Milleville</span>, 75 en note.</p>
-
-<p><i>Artiste</i> (Le journal l'), 164 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Arvers</span> (Félix), son secret, 69.</p>
-
-<p><span class="smcap">Asséline</span> (M.), M. <span class="smcap">Foucher</span> son beau-frère lui avait cédé
-son greffe du Conseil de guerre, 30.</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_208">[Pg 208]</span></p>
-
-<p class="indent1">Assiste au mariage de sa nièce, Adèle <span class="smcap">Foucher</span> avec
-Victor <span class="smcap">Hugo</span>, 61.</p>
-
-<p><span class="smcap">Asseline</span> (Anne-Victoire), M<sup>me</sup> Pierre Foucher.</p>
-
-<p><span class="smcap">Aubertin</span> (Général): <i>Mémoires inédits sur la guerre de
-Vendée</i>, 11 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Augustine</span> (Ce «petit monstre» d'), 184.</p>
-
-<p><span class="smcap">Aumale</span> (Le duc) publie l'<i>Instruction dirigée contre
-Isabelle de Limeuil</i>, 152 en note.</p>
-
-<p><i>Avantages de l'Enseignement mutuel</i>, sujet de concours
-traité par Victor <span class="smcap">Hugo</span>, 20 en note.</p>
-
-<p><i>Aventure tyrolienne</i> (L'), par le général <span class="smcap">Hugo</span>, 13 en
-note.</p>
-
-
-<p class="p2">B</p>
-
-<p><span class="smcap">Baudelaire</span> (Une citation de Charles), 68.</p>
-
-<p class="indent1">Les premiers enthousiasmes, 8.</p>
-
-<p><span class="smcap">Beauchêne</span>, tailleur, 172.</p>
-
-<p>Beauregard (Le château de), près Chabris, 24 en note.</p>
-
-<p><i>Beaux-Arts</i> (Les), Revue, 152 en note.</p>
-
-<p>Belfort (La conspiration de), 33.</p>
-
-<p><span class="smcap">Bellune</span> (Victor, duc de), ministre de la Guerre, 59 en
-note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Belton</span> (Louis): <i>Victor Hugo et son père, le général
-Hugo, à Blois</i>, 7-14 en note, 22 en note, 169-170
-en note, 193, 195-196 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Benoist</span> (J.), témoin à l'état civil de Blois du décès du
-petit Léopold <span class="smcap">Hugo</span>, 119.</p>
-
-<p><span class="smcap">Béranger</span> (Le chansonnier), poursuivi, 33.</p>
-
-<p><span class="smcap">Berry</span> (duc de), Réaction qui suivit son assassinat, 43 en
-note.</p>
-
-<p class="indent1">Ode sur sa mort, 81.</p>
-
-<p><span class="smcap">Berry</span> (Duchesse de), Sa recommandation spéciale afin<span class="pagenum" id="Page_209">[Pg 209]</span>
-de faire obtenir à Victor <span class="smcap">Hugo</span> une pension sur la
-cassette royale, 55 en note.</p>
-
-<p class="indent1">Visite Chambord, le 18 juin 1828, et grave son nom
-sur le mur de l'escalier de la lanterne, 168 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Besson</span> (Le sieur), cordonnier, témoin dans l'acte de
-décès de la veuve <span class="smcap">Hugo</span>, 200.</p>
-
-<p><span class="smcap">Béthune-Sully</span> (Le marquis de), maire de Chabris,
-procède au mariage du général <span class="smcap">Hugo</span> et de Marie-Catherine
-<span class="smcap">Thomas y Saëtoni</span>, 22-26. Figure à Blois
-parmi les amis du général, 189.</p>
-
-<p><i>Bibliographie historique et critique de la presse française</i>,
-par Eugène <span class="smcap">Hatin</span>, 106 en note.</p>
-
-<p>Bibliothèque de Blois (Les lettres de Victor Hugo à
-son père conservées à la), 7.</p>
-
-<p class="indent1"><i>Biographie universelle et portative des Contemporains</i>,
-144 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Biré</span> (Edmond): <i>Victor Hugo avant 1830</i>, 20, 23 en
-note, 26, 55 en note, 69 en note 70, 81, 173.</p>
-
-<p class="indent1">L'absence de <span class="smcap">Lamartine</span> au sacre de <span class="smcap">Charles X</span>, 173.</p>
-
-<p><span class="smcap">Biscarrat</span> (Jean-Baptiste), ancien maître d'étude à la
-pension Cordier. Témoin de Victor <span class="smcap">Hugo</span> à son
-mariage, 61, 62.</p>
-
-<p class="indent1">Aurait collaboré au <i>Conservateur littéraire</i>, 63 en
-note, 159 en note.</p>
-
-<p class="indent1">Pendant le repas de noces de Victor, s'aperçoit de la
-folie d'Eugène <span class="smcap">Hugo</span> et l'emmène, 68.</p>
-
-<p>Blois (La venue de Victor <span class="smcap">Hugo</span> à), 147-169.</p>
-
-<p class="indent1">Descriptions qu'il en a faites, 78-79, 148-156, 163.</p>
-
-<p><i>Bohême dorée (La)</i>, par Charles-Victor <span class="smcap">Hugo</span>, 188 en
-note.</p>
-
-<p><i>Bonheur (Le) que procure l'étude dans toutes les situations
-de la vie.</i> Sujet de concours traité par Victor
-<span class="smcap">Hugo</span>, 20 en note.</p>
-
-<p><i>Bonnes Lettres</i> (La Société des). En note: 61, 62, 91.</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_210">[Pg 210]</span></p>
-
-<p><span class="smcap">Borel</span> (Petrus), le lycanthrope, 8.</p>
-
-<p><span class="smcap">Boulay-Paty</span> (Évariste), son <i>Journal</i>. Soulié lui raconte
-la cause de la folie d'Eugène <span class="smcap">Hugo</span>, 69-70 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Bourg</span> (M.), 56.</p>
-
-<p><span class="smcap">Bournon</span> (Fernand): <i>Victor Hugo à Gentilly</i>, 30.</p>
-
-<p><span class="smcap">Brandon</span> (Le duc de), aide <span class="smcap">Marie</span> d'<span class="smcap">Angleterre</span> à se
-consoler de son veuvage, 154.</p>
-
-<p><span class="smcap">Brousse</span> (M.), ancien lieutenant-colonel, chevalier de
-Saint-Louis, ami du général <span class="smcap">Hugo</span>, à Blois, 182 en
-note, 189.</p>
-
-<p><span class="smcap">Brousse</span> (M<sup>me</sup>), morte centenaire en 1879, 183, 189.</p>
-
-<p><span class="smcap">Brunyer</span>, médecin de <span class="smcap">Gaston</span> d'<span class="smcap">Orléans</span>, 155 en note.</p>
-
-<p><i>Bug-Jargal</i>, 196 en note. L'exemplaire offert par Victor
-<span class="smcap">Hugo</span> à son père, 197 en note.</p>
-
-<p><i>Bulletin de la Société impériale des Antiquaires de
-France</i>, 152 en note.</p>
-
-<p><i>Bulletin du Musée municipal de Châteauroux</i>, 23 en
-note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Bunbury</span> (Miss Lydia de): M<sup>me</sup> Alfred de <span class="smcap">Vigny</span>, 162
-en note.</p>
-
-<p>Bury (Le château de), 153 en note.</p>
-
-<p><i>Buttes (Les) et la télégraphie optique</i>, par A. de <span class="smcap">Rochas</span>,
-149 en note.</p>
-
-
-<p class="p2">C</p>
-
-<p>Cachet (Le) du général <span class="smcap">Hugo</span>, 74, 116, 126, 127.</p>
-
-<p><span class="smcap">Caillé</span> (Le D<sup>r</sup> Dominique) publie le <i>Journal d'Évariste
-Boulay-Paty</i>, 69 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Calderon</span>, 91 en note.</p>
-
-<p><i>Campagne d'Espagne en 1823</i>, par Abel <span class="smcap">Hugo</span>, 91
-en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Canel</span> (Un geste de l'éditeur Urbain); il fait les frais<span class="pagenum" id="Page_211">[Pg 211]</span>
-du <i>voyage</i> des ménages <span class="smcap">Hugo</span> et <span class="smcap">Nodier</span> <i>au Mont
-Blanc et dans la vallée de Chamonix</i>, 179, 184.</p>
-
-<p><i>Carnaval de Venise</i> (Le), par Abel <span class="smcap">Hugo</span>, 90 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Castellane</span> (M<sup>me</sup> Boni de): sa liaison avec <span class="smcap">Chateaubriand</span>,
-138, 139-140.</p>
-
-<p><i>Catalogue de la Bibliothèque romantique de M. J.
-Noilly</i>, 15 en note.</p>
-
-<p>Catherine de Médicis, 152 en note.</p>
-
-<p><i>Catholique</i> (Le journal, <i>Le</i>), fondé par le baron d'<span class="smcap">Eckstein</span>,
-166 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Cayla</span> (La comtesse de), née Zoé <span class="smcap">Talon</span>, 47 en note, 137.</p>
-
-<p class="indent1">Aurait été consolée par le vicomte Sosthènes de la
-<span class="smcap">Rochefoucauld</span> de la faiblesse de Louis XVIII, 161
-en note.</p>
-
-<p>Cédules hypothécaires (Les) du roi <span class="smcap">Joseph</span>, 34, 56.</p>
-
-<p><i>Cénacle de la Muse française (Le)</i>, par Léon <span class="smcap">Séché</span>, 62
-en note, 165 en note, 168 en note.</p>
-
-<p>Chabris (Indre), le général <span class="smcap">Hugo</span> y épouse, en secondes
-noces, Marie Catherine <span class="smcap">Thomas y Saëtoni</span>,
-veuve <span class="smcap">Anaclet</span> d'<span class="smcap">Almeg</span>, 22-26.</p>
-
-<p><i>Chaise de paille (La)</i>, par Charles-Victor <span class="smcap">Hugo</span>, 188
-en note.</p>
-
-<p>Chambord (Le château de): Adolphe <span class="smcap">Trébuchet</span> désire
-le visiter, 99, 101.</p>
-
-<p class="indent1">Paul-Louis <span class="smcap">Courier</span> et son <i>Simple Discours</i>; sa condamnation;
-il rend compte de son procès, 99, 100
-en note.</p>
-
-<p class="indent1">La «futaie de tourelles» de Chambord, vue de
-Blois? 150.</p>
-
-<p class="indent1">Enthousiasme de Victor <span class="smcap">Hugo</span> pour Chambord. Il
-grave son nom au faîte de la plus haute tourelle,
-168, 169.</p>
-
-<p class="indent1">La duchesse de <span class="smcap">Berry</span> devait, en 1828, suivre ce
-mauvais exemple, 168 en note.</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_212">[Pg 212]</span></p>
-
-<p><span class="smcap">Chantreau</span> (Maurice), homme d'affaires du marquis
-de <span class="smcap">Béthune-Sully</span>, sert de témoin au second mariage
-du général <span class="smcap">Hugo</span>, 26.</p>
-
-<p>Charenton (L'hospice de), dirigé par le D<sup>r</sup> <i>Royer-Collard</i>.
-Eugène <span class="smcap">Hugo</span> y est transporté, 94, 96.</p>
-
-<p><span class="smcap">Charles</span> VIII, 153 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Charles</span> X: par ordonnance spéciale, nomme <span class="smcap">Lamartine</span>
-et Victor <span class="smcap">Hugo</span> chevaliers de la Légion d'honneur,
-invite Victor <span class="smcap">Hugo</span> à son sacre, 157, 158.</p>
-
-<p class="indent1">Le sacre, 174.</p>
-
-<p class="indent1">Fait tirer l'<i>Ode sur le Sacre</i> sur les presses de l'Imprimerie
-royale, 178.</p>
-
-<p class="indent1">Fait remettre à Victor <span class="smcap">Hugo</span> des porcelaines (de Sèvres),
-183.</p>
-
-<p><span class="smcap">Charles</span> d'<span class="smcap">Orléans</span>, ses poésies, 159 en note.</p>
-
-<p><i>Château (Le) de Chambord</i>, par L. de la <span class="smcap">Saussaye</span>, 169
-en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Chateaubriand</span> (M. de), 95, 98, 130, 167 en note.</p>
-
-<p class="indent1">Sa première disgrâce, 43 en note.</p>
-
-<p class="indent1">Son ambassade à Londres, 43 en note.</p>
-
-<p class="indent1">Accompagne M. de <span class="smcap">Montmorency</span> au Congrès de Vérone,
-43 en note.</p>
-
-<p class="indent1">Accepte le portefeuille des Affaires étrangères, 43 en
-note.</p>
-
-<p class="indent1">Nouvel amour, nouvelle disgrâce: la conversion des
-rentes, les finances de M<sup>me</sup> Boni de <span class="smcap">Castellane</span>, 43
-en note, 75 en note, 137, 140, 141.</p>
-
-<p class="indent1">Hommage que lui rend Adolphe de <span class="smcap">Saint-Valry</span>, 167
-en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Chauveau</span> (D<sup>r</sup> H.). <i>Mémoire sur les Buttes dans le département
-de Loir-et-Cher</i>, 149 en note.</p>
-
-<p>Chemonton (La rue), à Blois, 152.</p>
-
-<p><span class="smcap">Chenay</span> (Le graveur Paul), beau-frère de Victor <span class="smcap">Hugo</span>,
-par son mariage avec Julie <span class="smcap">Foucher</span>, 172 en note.</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_213">[Pg 213]</span></p>
-
-<p class="indent1">Un volume de souvenirs: <i>Victor Hugo à Guernesey</i>,
-172 en note, 196, 197 en note.</p>
-
-<p class="indent1">La première édition des <i>Odes</i>? 196, 197 en note.</p>
-
-<p>Cheverny (L'hôtel de), à Blois, 152.</p>
-
-<p><span class="smcap">Chuquet</span> (M. Arthur), 138 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Clermont-Tonnerre</span> (M. de), son appui doit être conservé
-«vierge» pour le général <span class="smcap">Hugo</span>, 75.</p>
-
-<p class="indent1">Ses bonnes dispositions à son égard, 133.</p>
-
-<p class="indent1">Victor <span class="smcap">Hugo</span> déjeune avec lui à plusieurs reprises.
-Son précieux appui, 133, 135.</p>
-
-<p class="indent1">Engage Victor à remettre au duc d'<span class="smcap">Angoulême</span> son
-ode sur <i>la guerre d'Espagne</i>, 129.</p>
-
-<p><i>Clocher de Saint-Marc (Le)</i>, par Jules <span class="smcap">Lefèvre-Deumier</span>,
-164 en note.</p>
-
-<p class="indent1">Adolphe de <span class="smcap">Saint-Valry</span> le lui fait vendre, 168.</p>
-
-<p>Cléry (Loiret), sur la rive gauche de la Loire, 147 en note.</p>
-
-<p><i>Clytemnestre</i>, tragédie de A. <span class="smcap">Soumet</span>, 62 en note.</p>
-
-<p><i>Cochon de saint Antoine (Le)</i>, par Charles-Victor <span class="smcap">Hugo</span>,
-188 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Coetlosquet</span> (Le général), sa bonne volonté à l'égard du
-général <span class="smcap">Hugo</span>, 141.</p>
-
-<p>Cogolludo: suivant le vicomte A. <span class="smcap">Révérend</span>, le général
-<span class="smcap">Hugo</span> eût été créé par le roi <span class="smcap">Joseph</span> comte de
-<span class="smcap">Cogolludo</span>, 21 en note.</p>
-
-<p><i>Collection des lois civiles et criminelles des États modernes</i>,
-par Victor <span class="smcap">Foucher</span>, 171 en note.</p>
-
-<p><i>Collection des lois, décrets, ordonnances, règlements
-et avis du Conseil d'Etat</i>, par <span class="smcap">Duvergier</span>, 195 en
-note.</p>
-
-<p><i>Combat de taureaux (Le)</i>, par Abel <span class="smcap">Hugo</span>, 90 en note.</p>
-
-<p><i>Comte Julien (Le)</i>, par A. <span class="smcap">Guiraud</span>, 164 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Condé</span> (Princes de), 153 en note, 155.</p>
-
-<p><i>Confidences (Les)</i>, par Jules <span class="smcap">Lefèvre-Deumier</span>, 164 en
-note.</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_214">[Pg 214]</span></p>
-
-<p><i>Conservateur</i> (Le Journal <i>Le</i>): le marquis de <span class="smcap">Talaru</span>
-est un de ses premiers bailleurs de fonds, ce à
-quoi il doit sa fortune politique, 139 en note.</p>
-
-<p class="indent1">Fait l'éloge des frères <span class="smcap">Hugo</span>, 18 en note.</p>
-
-<p class="indent1">Cesse de paraître, 19 en note.</p>
-
-<p><i>Conservateur littéraire (Le)</i>, 8, 9, 17.</p>
-
-<p class="indent1">Crainte du général <span class="smcap">Hugo</span> que cette entreprise littéraire
-ne fasse négliger à ses fils leurs études de
-droit, 14.</p>
-
-<p class="indent1">Ses doctrines politiques, 17, 19 en note.</p>
-
-<p class="indent1">Abel et Victor <span class="smcap">Hugo</span> à la tête du <i>Conservateur littéraire</i>,
-21 en note.</p>
-
-<p class="indent1">Eugène n'y publie que son <i>Ode sur la mort du duc
-d'Enghien</i> et que ses <i>Stances à Thaliarque</i>, 21
-en note.</p>
-
-<p>A. <span class="smcap">Soumet</span> y rend compte des <i>Nouvelles Odes</i> de Victor
-<span class="smcap">Hugo</span>, 62 en note.</p>
-
-<p class="indent1">Quelques-uns de ses collaborateurs: Gaspard de
-<span class="smcap">Pons</span>, 69.</p>
-
-<p class="indent1">Jules <span class="smcap">Lefèvre-Deumier</span>, 164 en note.</p>
-
-<p class="indent1">Adolphe de <span class="smcap">Saint-Valry</span>, 166 en note.</p>
-
-<p class="indent1">Ode sur <i>la mort du duc de Berri</i>, 81.</p>
-
-<p><i>Constant et Discrète</i>, poème, par Gaspard de <span class="smcap">Pons</span>, 69
-en note.</p>
-
-<p><i>Conteur (Le)</i>, recueil de contes publié par Abel <span class="smcap">Hugo</span>,
-92 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Conti</span> (Prince de), 155.</p>
-
-<p><i>Conversion d'un romantique</i>, par Antoine <span class="smcap">Jay</span>, 69 en
-note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Corbière</span> (M. de), ministre de l'Intérieur, 98.</p>
-
-<p><span class="smcap">Corbière</span> (Le poète Tristan), 10.</p>
-
-<p><i>Correspondance de Victor Hugo</i>, 7, 158, 161 en note,
-165 en note, 169 en note, 170 en note, 173 en
-note, 199 en note.</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_215">[Pg 215]</span></p>
-
-<p><i>Coup d'œil militaire sur la manière d'escorter, d'attaquer
-et de défendre les convois et sur les
-moyens de diminuer la fréquence des convois et
-d'en assurer la marche; suivi d'un mot sur le
-pillage</i>; par le général (alors capitaine) <span class="smcap">Hugo</span>
-(1796), 13 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Courier</span> (Paul-Louis), son <i>Simple Discours aux membres
-du Conseil de Véretz, au sujet de l'acquisition
-de Chambord</i>, 99.</p>
-
-<p class="indent1">Traduit devant la Cour d'assises de la Seine, est
-condamné à deux mois de prison, 99.</p>
-
-<p class="indent1">Rend compte de son procès et on n'ose le poursuivre
-à nouveau, 100 en note.</p>
-
-<p><i>Courrier français (Le)</i>, 144 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Courteline</span> (Un chapitre de): un dossier perdu, 34.</p>
-
-<p><i>Cromwell</i> (1827), 196 en note.</p>
-
-
-<p class="p2">D</p>
-
-<p><span class="smcap">Damas</span> (Le comte Roger de), 16, 17 en note, 137 en
-note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Dante</span>, 163.</p>
-
-<p><i>Débats (Le Journal des)</i>, 86, 134 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Decazes</span> (Le comte), ministre de la Police générale; de
-l'Intérieur (puis président du Conseil (19 novembre,
-29 décembre 1818-20 février 1820), 129 en
-note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Delaveau</span> (Le préfet), organisateur avec <span class="smcap">Franchet-Desperey</span>,
-des massacres de la rue Saint-Denis (19-20
-novembre 1827), 34 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Delorme</span> (Marion): suivant le bibliothécaire <span class="smcap">Dupré</span>,
-serait née à Blois, 151 en note.</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_216">[Pg 216]</span></p>
-
-<p class="indent1">La maison que lui prête la tradition, 151 en note.</p>
-
-<p class="indent1">Un dessin de Victor <span class="smcap">Hugo</span>, 151 en note.</p>
-
-<p class="indent1">Deux vers de <i>Marion Delorme</i>, 165.</p>
-
-<p><span class="smcap">Depeyre</span> (M. G.), secrétaire de l'Académie des Jeux
-floraux: un petit point d'histoire littéraire, 55 en
-note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Derivoire</span> (Le colonel), de Montfort-l'Amaury; avait
-servi sous les ordres du général <span class="smcap">Hugo</span>, 187.</p>
-
-<p><i>Derniers bardes (Les)</i>, poème, par Victor <span class="smcap">Hugo</span>, 20 en
-note.</p>
-
-<p class="indent1">Avaient été, en 1819, l'objet d'une mention de l'Académie
-des Jeux floraux, 20 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Deschamps</span> (M. et M<sup>me</sup>), 172.</p>
-
-<p><span class="smcap">Deschamps</span> (Emile), 163. Signe au mariage de Victor
-<span class="smcap">Hugo</span>, 61.</p>
-
-<p class="indent1">Fut un des fondateurs de la <i>Muse française</i>. Sa
-collaboration aux <i>Annales de la Littérature et
-des Arts</i>, au <i>Mercure du XIX<sup>e</sup> siècle</i>, etc. Ses
-œuvres, 163, 164 en note.</p>
-
-<p class="indent1">Adresse ses félicitations au lieutenant général, comte
-<span class="smcap">Hugo</span>, 177.</p>
-
-<p><i>Des grands moyens accessoires de défense et de conservation
-aujourd'hui indispensables aux places fortes,
-aux armées, aux colonies et aux États qui les
-possèdent.</i> Ouvrage du général <span class="smcap">Hugo</span> dont le prospectus
-a seul paru, 14 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Des Granges</span> (Ch.-M.), Un précieux volume souvent
-mis à contribution: <i>Le Romantisme et la Critique.
-La Presse Littéraire sous la Restauration</i>, 1815-1830,
-18 en note, 19 en note, 63 en note, 69 en
-note, 168 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Desjardins</span>, le plus inconnu des fondateurs de la <i>Muse
-française</i>, 167 en note.</p>
-
-<p><i>Des maladies mentales considérées sous le rapport médical,<span class="pagenum" id="Page_217">[Pg 217]</span>
-hygiénique et médico-légal</i>, par Ed. <span class="smcap">Esquirol</span>,
-89-90 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Dessole</span> (Le Cabinet, 29 décembre 1818), 129 en note.</p>
-
-<p><i>Deux Ages (Les)</i>, idylle, par Victor <span class="smcap">Hugo</span>, 20 en note.</p>
-
-<p><i>Deux Archers</i> (La ballade des), 148.</p>
-
-<p><span class="smcap">Devéria</span>, ses frontispices de <i>Bug-Jargal</i> et des <i>Odes</i>
-(édition Ladvocat), 197, 198 en note.</p>
-
-<p><i>Dictionnaire des Généraux français</i>, 40, 41.</p>
-
-<p><span class="smcap">Didine</span>, Léopoldine <span class="smcap">Hugo</span>, 142, 143, 144, 172, 173, 177,
-185.</p>
-
-<p><i>Divine Epopée (La)</i>, poème d'A. <span class="smcap">Soumet</span>, 62 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Driollet</span> (M.), ami du général <span class="smcap">Hugo</span>, 184, 189.</p>
-
-<p><i>Droit civil français (Le) suivant l'ordre du Code</i>, par
-<span class="smcap">Toullier</span> et <span class="smcap">Duvergier</span>, 195 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Drumont</span> (Edouard), <i>Mon vieux Paris</i>. Scipion <span class="smcap">Sardini</span>
-et Isabelle de <span class="smcap">Limeuil</span>, 153 en note.</p>
-
-<p><i>Duchesse d'Alba (La)</i>, manuscrit du général <span class="smcap">Hugo</span>,
-14 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Dumas</span> (L'Abbé), vicaire à Saint-Sulpice lors du mariage
-de Victor <span class="smcap">Hugo</span>, 61.</p>
-
-<p>Dupont (L'hôtel Denis), à Blois, 151.</p>
-
-<p><span class="smcap">Dupré</span> (Le bibliothécaire A.), 151 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Du Seigneur</span> (Jehan), 8.</p>
-
-<p><span class="smcap">Duvergier</span> (Le jurisconsulte), Victor <span class="smcap">Hugo</span> oppose sa
-compétence et son honnêteté aux appétits de sa
-belle-mère, 195.</p>
-
-<p><span class="smcap">Duvidal</span>, marquis de <span class="smcap">Montferrier</span>, l'un des signataires
-de l'acte de mariage de Victor <span class="smcap">Hugo</span>, 61.</p>
-
-
-<p class="p2">E</p>
-
-<p><span class="smcap">Eckstein</span> (Le baron d') a collaboré aux <i>Annales de la
-Littérature et des Arts</i> et fondé <i>Le Catholique</i>, 165
-en note.</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_218">[Pg 218]</span></p>
-
-<p class="indent1">Victor <span class="smcap">Hugo</span> lui recommande le <i>Résumé de l'Histoire
-de Russie</i>, d'Alphonse <span class="smcap">Rabbe</span>, 165.</p>
-
-<p><i>Élégies savoyardes</i>, par A. <span class="smcap">Guiraud</span>, 161 en note.</p>
-
-<p><i>Elisabeth d'Angleterre</i>, par M. <span class="smcap">Ancelot</span>, 61 en note.</p>
-
-<p><i>Elisabeth de France</i>, tragédie de A. <span class="smcap">Soumet</span>, 62 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Eloy</span> (M.), 89.</p>
-
-<p><i>El viego</i>, par Abel <span class="smcap">Hugo</span>, 90 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Empecinado</span> (L'), défaites que lui fit subir le général
-Hugo, 22.</p>
-
-<p><i>Émulation de Cambrai (La Société d')</i> couronne Abel
-<span class="smcap">Hugo</span> pour son <i>Ode sur la bataille de Denain</i>, 21.</p>
-
-<p><i>Épée de Brennus (L')</i>, manuscrit du général <span class="smcap">Hugo</span>, 14 en
-note.</p>
-
-<p><i>Ermite (L') ou le solitaire du lac</i>, autre manuscrit du
-général <span class="smcap">Hugo</span>, 14 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Esquirol</span> (Le Docteur), 89-90.&mdash;Eugène <span class="smcap">Hugo</span> est placé
-dans sa maison, 89, 90.</p>
-
-<p class="indent1">Victor va l'y visiter; état du malade, 92-93.</p>
-
-<p class="indent1">Le prix de la pension, 93.</p>
-
-<p class="indent1">Son règlement, 97, 100.</p>
-
-<p class="indent1">Le D<sup>r</sup> <span class="smcap">Esquirol</span>, nommé à Charenton, 90 en note.</p>
-
-<p class="indent1">Un ouvrage classique, 89-90 en note.</p>
-
-<p><i>Essai complémentaire sur le commandement des places
-de guerre et autres.</i> Manuscrit du général
-<span class="smcap">Hugo</span>, 14 en note.</p>
-
-<p><i>Études d'Histoire romantique. Le Cénacle de la Muse
-française</i>, par Léon <span class="smcap">Séché</span>, 62 en note.</p>
-
-<p><i>Evénement</i> (Le journal <i>L'</i>): Charles-Victor et François-Victor
-<span class="smcap">Hugo</span>, 188 en note, 193 en note.</p>
-
-
-<p class="p2">F</p>
-
-<p><i>Famille tragique (Une)</i>, par Charles-Victor <span class="smcap">Hugo</span>,
-188 en note.</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_219">[Pg 219]</span></p>
-
-<p><span class="smcap">Féraudy</span> (M. de), ancien major du génie, le meilleur
-ami du général <span class="smcap">Hugo</span> à Blois, où il fonde avec lui
-une société littéraire, 86, 189.</p>
-
-<p class="indent1">Ses <i>fables</i>, 77.</p>
-
-<p class="indent1">Ses <i>mémoires</i>, 77.</p>
-
-<p class="indent1">Est vivement recommandé à Victor, par Eugène,
-dans un intervalle de lucidité, 86.</p>
-
-<p class="indent1">Présente un acte à l'Odéon, 86.</p>
-
-<p class="indent1">Ses voyages à Paris mis à profit par Victor et par
-son père, 127-128.</p>
-
-<p class="indent1">Candidat à une récompense de l'Académie: démarches
-de Victor <span class="smcap">Hugo</span>, 135, 136.</p>
-
-<p><span class="smcap">Ferdinand</span>, roi d'Espagne, 139-140.</p>
-
-<p><span class="smcap">Fessart</span> (M.), signe au mariage de Victor <span class="smcap">Hugo</span>, 61.</p>
-
-<p><i>Feuilles d'automne (Les)</i>: la maison du général <span class="smcap">Hugo</span>
-à Blois, 78-79.</p>
-
-<p><i>Fiesque</i>, par M. <span class="smcap">Ancelot</span>, 61 en note.</p>
-
-<p><i>Figaro</i> (une citation du), de 1829, 31 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Fleury</span> (Le Docteur), 72, 96.</p>
-
-<p>Foix (La maison de la rue du), à Blois.</p>
-
-<p class="indent1">Est achetée dès 1816 par la veuve d'<span class="smcap">Almeg</span>, 24 en
-note, 77.</p>
-
-<p class="indent1">Après son mariage avec le général <span class="smcap">Hugo</span> qui vient
-de revendre le domaine de Saint-Lazare, elle s'y
-installe avec lui, en 1823, 77.</p>
-
-<p class="indent1">Le général y joint une petite maison voisine, plus
-tard achetée par la double veuve, 77 en note.</p>
-
-<p class="indent1">Sa description par Victor <span class="smcap">Hugo</span>, 78-79, 149.</p>
-
-<p class="indent1">Le petit <span class="smcap">Léopold</span> vient y mourir, 112, 122.</p>
-
-<p class="indent1">L'inventaire et la vente du mobilier après la mort
-du général <span class="smcap">Hugo</span>, 195.</p>
-
-<p class="indent1">Sa veuve n'y meurt qu'en 1858, 79, 200.</p>
-
-<p class="indent1">Le centenaire de la naissance d'<span class="smcap">Hugo</span>: une cérémonie
-bien inspirée, 79.</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_220">[Pg 220]</span></p>
-
-<p><span class="smcap">Foucher</span> (Adèle), M<sup>me</sup> Victor <span class="smcap">Hugo</span>. Voir ce nom.</p>
-
-<p><span class="smcap">Foucher</span> (Julie), petite sœur d'Adèle, ses progrès, 172.</p>
-
-<p class="indent1">Epouse le graveur Paul <span class="smcap">Chenay</span>, 172 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Foucher</span> (Paul), jeune beau-frère de Victor Hugo. Encore
-élève au lycée Henri IV, amène chez ses
-parents, à Gentilly, un de ses camarades qui contrefaisait
-à merveille l'ivrogne: il se nommait
-Alfred de <span class="smcap">Musset</span>, 30.</p>
-
-<p class="indent1">Son voyage à Blois, 116, 117.</p>
-
-<p class="indent1">Il en revient avec de bonnes nouvelles et les yeux
-agrandis à force de s'ouvrir, 114, 116, 117.</p>
-
-<p class="indent1">Une lettre de Victor <span class="smcap">Hugo</span> à Paul <span class="smcap">Foucher</span> écrite de
-la Miltière, 170, 173.</p>
-
-<p class="indent1">Leur collaboration: <i>Amy Robsart</i>, 170 en note.</p>
-
-<p class="indent1">Ses correspondances parisiennes à <i>l'Indépendance
-belge</i>, 170 en note.</p>
-
-<p class="indent1">Son nom lié, par Alfred de <span class="smcap">Musset</span>, à celui de M<sup>me</sup> Mélanie
-<span class="smcap">Waldor</span>, 170 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Foucher</span> (Pierre), beau-père de Victor <span class="smcap">Hugo</span>, ancien
-greffier du Conseil de guerre; chef de bureau au
-Ministère de la Guerre, 31.</p>
-
-<p class="indent1">Sa réponse à la demande de mariage entre sa fille
-Adèle et Victor, faite par le général <span class="smcap">Hugo</span>, 47.</p>
-
-<p class="indent1">Son crédit au Ministère mis à profit par son gendre
-pour les siens, 76.</p>
-
-<p class="indent1">A prêté de l'argent au jeune ménage gêné: Victor
-s'adresse à son père pour le lui rembourser, 83,
-84.</p>
-
-<p><span class="smcap">Foucher</span> (M<sup>me</sup> Pierre), Anne-Victoire <span class="smcap">Asseline</span>, 61.</p>
-
-<p class="indent1">Passe avec son mari les vacances à Gentilly: le fiancé
-les y accompagne, 29-30.</p>
-
-<p class="indent1">Perd son père, 121.</p>
-
-<p class="indent1">A caché à sa fille les lettres annonçant la mort du
-petit Léopold et ne peut les retrouver, 122, 124.</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_221">[Pg 221]</span></p>
-
-<p><span class="smcap">Foucher</span> (Victor), l'aîné des beaux-frères de Victor
-<span class="smcap">Hugo</span>, 171.</p>
-
-<p class="indent1">Est à Alençon bien placé, 131.</p>
-
-<p class="indent1">Ses œuvres, 171 en note.</p>
-
-<p class="indent1">Aurait collaboré, sous la signature F..., au <i>Conservateur
-littéraire</i>, 171 en note.</p>
-
-<p><i>Foudre</i> (Le journal <i>La</i>) consacre un article aux <i>Fables</i>
-de M. de <span class="smcap">Féraudy</span>, 77.</p>
-
-<p><span class="smcap">Fouquet</span> (Le sieur), jardinier, l'un des témoins, à l'état
-civil de Blois, de la mort de la veuve du général
-<span class="smcap">Hugo</span>, 200.</p>
-
-<p><i>Français en Espagne (Les)</i>, à-propos-vaudeville par
-Abel <span class="smcap">Hugo</span> et Alph. <span class="smcap">Vulpian</span>, 91 en note.</p>
-
-<p><i>France Centrale</i> (Le journal <i>La</i>) reproduit la belle
-lettre de Victor <span class="smcap">Hugo</span> à l'aqua-fortiste <span class="smcap">Queyroy</span>,
-157.</p>
-
-<p class="indent1">M. J. de <span class="smcap">Pétigny</span> y défend la mémoire de <span class="smcap">Gaston</span>
-d'<span class="smcap">Orléans</span>, 155 en note.</p>
-
-<p><i>France historique et monumentale</i>, par Abel <span class="smcap">Hugo</span>, 93
-en note.</p>
-
-<p><i>France militaire</i>, par Abel <span class="smcap">Hugo</span>, 92 en note.</p>
-
-<p><i>France pittoresque</i>, par Abel <span class="smcap">Hugo</span>, 92 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Franchet Desperey</span> (M.), directeur général de la police,
-34, 35, 47.</p>
-
-<p><span class="smcap">François</span> I<sup>er</sup> (Une citation inévitable de), 169.</p>
-
-<p><i>Francs régénérés (Les)</i>, 18 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Frayssinous</span> (Le comte de), évêque d'Hermopolis, ministre
-des Affaires ecclésiastiques; Victor <span class="smcap">Hugo</span>
-cherche à obtenir de lui une bourse pour un de ses
-cousins <span class="smcap">Trébuchet</span>, 187.</p>
-
-<p><span class="smcap">Frénilly</span> (Le baron de), ses <i>Souvenirs</i>: les causes secrètes
-d'une disgrâce, <span class="smcap">Chateaubriand</span> et M<sup>me</sup> Boni
-de <span class="smcap">Castellane</span>, 138-140.</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_222">[Pg 222]</span></p>
-
-
-<p class="p2">G</p>
-
-<p><span class="smcap">Gaillard</span> (Michelle), veuve de Florimond Robertet,
-153 en note.</p>
-
-<p><i>Galerie des Hommes illustres du Vendômois</i>, 147 en
-note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Gaston</span> d'<span class="smcap">Orléans</span>, 149, 163.</p>
-
-<p class="indent1">Duplicité de ce «Bourbon coupé de Médicis», 154-155.</p>
-
-<p class="indent1">M. de <span class="smcap">Pétigny</span> cherche à prendre la défense de sa
-mémoire, 155 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Gault</span> (M. Denis), officier de l'état civil de la commune
-de Blois, 119.</p>
-
-<p><span class="smcap">Gautier</span> (Théophile): son <i>Histoire du Romantisme</i>, 8.</p>
-
-<p><span class="smcap">Gay</span> (Le Docteur) achète du général <span class="smcap">Hugo</span> la terre de
-Saint-Lazare, près Blois, 77.</p>
-
-<p><i>Gazette de France (La)</i>, 33 en note, 157.</p>
-
-<p><i>Gazette des Beaux-Arts: Les Rues et Maisons du vieux
-Blois.</i> Une lettre de Victor <span class="smcap">Hugo</span> au dessinateur
-<span class="smcap">Queyroy</span>, 157.</p>
-
-<p><span class="smcap">Gazza</span> (Francesca), M<sup>me</sup> <span class="smcap">Brousse</span>, 182 en note.</p>
-
-<p><i>Génie (Le) du Théâtre espagnol, ou Traduction et
-analyses des meilleures pièces de Lopez de Véga;
-F. Calderon et autres auteurs dramatiques, depuis
-le milieu du XVI<sup>e</sup> siècle jusqu'à la fin du XVIII<sup>e</sup></i>;
-par Abel <span class="smcap">Hugo</span> (Ouvrage non terminé), 91 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Genoude</span> (M. de), 33 en note.</p>
-
-<p>Gentilly (Victor <span class="smcap">Hugo</span> à), 29-30, 99, 175, 176.</p>
-
-<p><span class="smcap">Genty</span>, l'un des pseudonymes du général <span class="smcap">Hugo</span>, 13 en
-note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Girard</span> (M.), directeur de l'École vétérinaire d'Alfort, 96.</p>
-
-<p><span class="smcap">Goncourt</span> (Edmond et Jules de): leur <i>Journal</i>, 13 en
-note.</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_223">[Pg 223]</span></p>
-
-<p><span class="smcap">Greffulhe</span> (Louise-Cornélia-Eucharis de), comtesse
-Boni de <span class="smcap">Castellane</span>: sa liaison avec <span class="smcap">Chateaubriand</span>,
-138, 139-140.</p>
-
-<p><span class="smcap">Grégoire</span> (L'Abbé), évêque constitutionnel de Blois,
-60 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Guiraud</span> (P.-M.-T.-Alexandre), l'un des fondateurs de
-la <i>Muse française</i> où il rendit compte des <i>Mémoires
-du général Hugo</i> et publia un véritable manifeste:
-<i>Nos Doctrines</i>, 10, 164.</p>
-
-<p><span class="smcap">Guise</span> (Le duc de), 155.</p>
-
-<p class="indent1">(L'hôtel de), à Blois, 152.</p>
-
-
-<p class="p2">H</p>
-
-<p><span class="smcap">Hadou</span> (Les époux), propriétaires de la maison achetée,
-en 1816, par la veuve d'Almeg, rue du Foix, à
-Blois, 77 en note.</p>
-
-<p><i>Han d'Islande</i> (L'exemplaire de la seconde édition de)
-que Victor <span class="smcap">Hugo</span> destine à son père, 106.</p>
-
-<p class="indent1">Description de cet exemplaire, 197 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Hatin</span> (Eugène), omet de citer la <i>Muse française</i> dans
-sa <i>Bibliographie historique et critique de la Presse
-périodique française</i>, 106 en note.</p>
-
-<p>Haute (Une maison de la rue), à Blois, 151.</p>
-
-<p><span class="smcap">Heim</span> (Le jeune M.) récite des vers de circonstance, en
-la maison de la rue du Foix, à Blois, à l'occasion
-du centenaire de la naissance de Victor <span class="smcap">Hugo</span>, 79
-en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Hendicourt</span> (M. d'), 161.</p>
-
-<p><span class="smcap">Henri</span> III, 155.</p>
-
-<p><span class="smcap">Henri</span> IV, 153.</p>
-
-<p><i>Hernani</i>, 9.</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_224">[Pg 224]</span></p>
-
-<p><i>Heure de la Mort (L')</i>, par Abel <span class="smcap">Hugo</span>, 91 en note.</p>
-
-<p><i>Histoire de l'empereur Napoléon</i>, par Abel <span class="smcap">Hugo</span>, 92 en
-note.</p>
-
-<p><i>Histoire du Romantisme</i>, par Théophile <span class="smcap">Gautier</span>, 8.</p>
-
-<p><span class="smcap">Hofman</span> (Le critique), du journal des <i>Débats</i>.&mdash;Réponse
-de Victor <span class="smcap">Hugo</span>, 134 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Holstein-Augustenbourg</span> (Leurs Altesses Sérénissimes
-les princes de), 194.</p>
-
-<p><i>Hôtel (L') de Scipion Sardini et ses Médaillons en terre
-cuite</i>, par Anatole de <span class="smcap">Montaiglon</span>, 152 en note.</p>
-
-<p>Hôtel Toulouse (L'), rue du Cherche-Midi, siège du Conseil
-de guerre où habitait la famille <span class="smcap">Foucher</span>, 30, 63.</p>
-
-<p><span class="smcap">Houssaye</span> (Arsène), 164 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Hugo</span> (Joseph), menuisier, «très excellent républicain»,
-marié à Marguerite <span class="smcap">Michaud</span>, père du général
-<span class="smcap">Hugo</span>, 24, 133 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Hugo</span> (Le général Joseph-Léopold-Sigisbert). Lettres
-que lui adressa Victor, conservées à la Bibliothèque
-de Blois, 7.</p>
-
-<p class="indent1">Étude à ce sujet de M. Louis <span class="smcap">Belton</span>: <i>Victor Hugo
-et son père, le général Hugo, à Blois</i>, 7.</p>
-
-<p class="indent1">Ses <i>mémoires</i>, 11, 13 en note, 92, 94, 116, 119, 164
-en note.</p>
-
-<p class="indent1">Ces lettres le font mieux connaître, 12.</p>
-
-<p class="indent1">Son premier mariage, la séparation: l'aventurière, 11.</p>
-
-<p class="indent1">L'éloignement semble, cependant, plutôt matériel
-entre les fils et le père, qui leur continue une pension
-mensuelle, 12.</p>
-
-<p class="indent1">Ses goûts littéraires, 13. Ses œuvres imprimées et manuscrites,
-13-14 en note.</p>
-
-<p class="indent1">Sa crainte passagère que le <i>Conservateur littéraire</i>
-ne fasse négliger à Eugène et à Victor leurs études
-de droit: lettre au doyen, 15.</p>
-
-<p class="indent1">Sa carrière militaire: le général Hugo en Espagne,<span class="pagenum" id="Page_225">[Pg 225]</span>
-la défense de Thionville: son bonapartisme pour le
-moins douteux. Il semble avoir eu plus à se louer
-de <span class="smcap">Louis</span> XVIII, qui après lui avoir reconnu le grade
-de maréchal de camp, lui avait ensuite accordé la
-croix de Saint-Louis, puis la rosette de la Légion
-d'honneur, que de <span class="smcap">Napoléon</span>, 16.</p>
-
-<p class="indent1">Sa lettre au comte <span class="smcap">Roger</span> de <span class="smcap">Damas</span>, 15-17.</p>
-
-<p class="indent1">La demi-solde, 16.</p>
-
-<p class="indent1">Créé, par Joseph, comte de <span class="smcap">Siguenza</span>, ses armes, 21.</p>
-
-<p class="indent1">Se retire à Blois où il achète le domaine de Saint-Lazare,
-qu'il ne tarde pas à revendre, 22.</p>
-
-<p class="indent1">Son second mariage (une régularisation), à Chabris,
-avec Marie-Catherine <span class="smcap">Thomas y Saëtoni</span>, veuve
-<span class="smcap">Anaclet</span> d'<span class="smcap">Almeg</span>, 22.</p>
-
-<p class="indent1">L'acte de mariage, 23-26.</p>
-
-<p class="indent1">Comment le général <span class="smcap">Hugo</span> et la comtesse de <span class="smcap">Salcano</span>
-firent part de leur union: la religion a parfois bon
-dos, 26.</p>
-
-<p class="indent1">Autorise le mariage de Victor avec M<sup>lle</sup> Adèle <span class="smcap">Foucher</span>,
-28.</p>
-
-<p class="indent1">Veut fonder, à Blois, une Société littéraire: les
-vains efforts de Victor pour la faire autoriser. Un
-biais administratif, 33, 35-36, 40, 41, 44.</p>
-
-<p class="indent1">La demande officielle de la main d'Adèle <span class="smcap">Foucher</span>,
-38, 47.</p>
-
-<p class="indent1">Victor se défend d'avoir des préventions contre son
-épouse actuelle, qu'il n'a pas l'honneur de connaître,
-39.</p>
-
-<p class="indent1">Le service de presse du <i>Journal de Thionville</i>, 39, 41.</p>
-
-<p class="indent1">Un poème du général: la <i>Révolte des Enfers</i>,
-41, 42, 46.</p>
-
-<p class="indent1">Acte de naissance et extrait de baptême du fiancé, 45.</p>
-
-<p class="indent1">Un consentement légalisé et un mois de pension longs
-à venir, 47.</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_226">[Pg 226]</span></p>
-
-<p class="indent1">Le rachat d'un ban, 50.</p>
-
-<p class="indent1">Le général n'assistera pas à la noce et ne prendra pas
-part aux frais, 49, 51.</p>
-
-<p class="indent1">Entre frères: lettre du colonel <span class="smcap">Hugo</span> au général,
-56-59.</p>
-
-<p class="indent1">Le faire-part du mariage de Victor, 65.</p>
-
-<p class="indent1">La chanson des nouveaux époux, 63-64, 66-67.</p>
-
-<p class="indent1">La folie d'Eugène: Victor en avise son père et fait
-appel à sa bourse, 71-72.</p>
-
-<p class="indent1">L'écu et les armes du général: un blason du
-XVI<sup>e</sup> et la ferblanterie héraldique impériale, 74
-en note.</p>
-
-<p class="indent1">Tous les efforts de Victor tendent à le faire rappeler
-à l'activité, 75.</p>
-
-<p class="indent1">Quitte et revend le château de Saint-Lazare, pour
-aller habiter la petite maison achetée, en 1816,
-rue du Foix par la veuve d'<span class="smcap">Almeg</span>, 77.</p>
-
-<p class="indent1">Va chercher Eugène à Paris et le ramène à Blois, 72-73.</p>
-
-<p class="indent1">Son compte à la banque <span class="smcap">Katzenberger</span>: il vient à
-nouveau au secours du jeune ménage, 83-84.</p>
-
-<p class="indent1">Des nouvelles du pauvre fou, placé chez le D<sup>r</sup> <span class="smcap">Esquirol</span>,
-puis transféré au Val-de-Grâce et à Saint-Maurice,
-90, 92-93, 94, 95, 96-97, 99, 100, 106, 131.</p>
-
-<p class="indent1">Il reçoit le jeune Adolphe <span class="smcap">Trébuchet</span>, 99-101.</p>
-
-<p class="indent1">Le général grand-père: la naissance du petit Léopold,
-102-104.</p>
-
-<p class="indent1">La recherche d'une nourrice. Il en expédie une à ses
-enfants, 104-107, 107-108.</p>
-
-<p class="indent1">Un nuage prêt à crever: la reconnaissance due à
-la comtesse de <span class="smcap">Salcano</span>, 110-111.</p>
-
-<p class="indent1">Il va, avec sa femme, chercher à Paris l'enfant malade
-et le ramène à Blois, où, malgré les soins
-dont il est entouré, il ne tardera pas à mourir,
-112, 120, 121.</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_227">[Pg 227]</span></p>
-
-<p class="indent1">Le cachet du général, 74, 116, 126, 127.</p>
-
-<p class="indent1">Ses <i>Mémoires</i> s'impriment chez <span class="smcap">Ladvocat</span>: Adèle
-Hugo, souffrante, demande à les lire en feuilles, 119.</p>
-
-<p class="indent1">La mort de l'enfant. Consolations du père au grand-père,
-122-124.</p>
-
-<p class="indent1">Les bonnes dispositions du marquis de <span class="smcap">Clermont-Tonnerre</span>
-et du duc d'<span class="smcap">Angoulême</span> à l'égard du général,
-134, 135-136.</p>
-
-<p class="indent1">L'espoir, vite envolé, d'une inspection générale,
-136, 141.</p>
-
-<p class="indent1">Nouveau voyage à Paris où il va faire connaissance
-de sa petite-fille Léopoldine, 145.</p>
-
-<p class="indent1">Victor et Adèle Hugo à Blois: la maison, le jardin
-et les cheveux blancs de son père, 147-173.</p>
-
-<p class="indent1">Les charmes d'une légende, 157.</p>
-
-<p class="indent1">Le général emmène ses enfants passer quelques jours
-à la Miltière, sa propriété de Sologne, 169.</p>
-
-<p class="indent1">La promotion du général au grade de lieutenant général
-(5 juin 1825), 175.</p>
-
-<p class="indent1">Le nouveau lieutenant général parmi ses sables de
-Sologne, 176.</p>
-
-<p class="indent1">Le fils lui rappelle d'une façon charmante une dette
-sacrée, 180-182.</p>
-
-<p class="indent1">Il tarde un peu à s'exécuter, 184.</p>
-
-<p class="indent1">Une recommandation dont ne s'enthousiasme pas
-Victor, 187.</p>
-
-<p class="indent1">Sa belle-fille lui donne un nouveau petit-fils, 189.</p>
-
-<p class="indent1">Il quitte Blois et vient s'installer à Paris dans la
-même maison qu'Abel <span class="smcap">Hugo</span>, 190-191.</p>
-
-<p class="indent1">Affaires dont il semble s'être occupé, 191.</p>
-
-<p class="indent1">Sa mort subite: un «avis d'obsèques», dans le <i>Moniteur</i>,
-les débuts d'une formule, 191-192.</p>
-
-<p class="indent1">La cérémonie. La dépouille du général Hugo rejoint<span class="pagenum" id="Page_228">[Pg 228]</span>
-au cimetière du Père-Lachaise, celle de la mère
-de ses enfants: leur monument, 192-193.</p>
-
-<p class="indent1">Une succession difficile: le tailleur <span class="smcap">Moreau</span> et Marie-Catherine
-<span class="smcap">Thomas y Saëtoni</span>, 193-200.</p>
-
-<p class="indent1">Inventaire et vente de mobiliers de Blois et de la
-Miltière, 195-196.</p>
-
-<p class="indent1">Quelques livres échappés à la vente: dédicaces de
-Victor <span class="smcap">Hugo</span> à son père, 196-198.</p>
-
-<p class="indent1">Ce qu'on peut retirer dans les débris d'une grande
-fortune, 199.</p>
-
-<p><span class="smcap">Hugo</span> (Le colonel Louis-Joseph), commandant le bureau
-de recrutement de Tulle, 37, 114, 144.</p>
-
-<p class="indent1">Sa croix d'officier de la Légion d'honneur, 16.</p>
-
-<p class="indent1">Demande à son neveu Victor son appui auprès de
-M. <span class="smcap">Foucher</span>, 43, 46.</p>
-
-<p class="indent1">Une lettre du colonel au général, 56-59.</p>
-
-<p class="indent1">Les affaires des <span class="smcap">Hugo</span> en Espagne, 56-57.</p>
-
-<p class="indent1">Observations qu'il a cru devoir faire à Victor au sujet
-de son mariage. La réponse de celui-ci, 57-58.</p>
-
-<p class="indent1">Désirerait être rappelé à l'activité et éviter la mise à
-la retraite. Va voir, dans ce but, le lieutenant général
-<span class="smcap">Alméras</span>, 58.</p>
-
-<p><span class="smcap">Hugo</span> (Léopold), fils du colonel, 37 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Hugo</span> (Marie), fille du colonel, Sœur Marie-Joseph de
-Jésus, du Carmel de Tulle, 37 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Hugo</span> (Le major François-Juste), le plus jeune frère du
-général, 73, 114, 119.</p>
-
-<p class="indent1">A recours également au crédit de Victor, 75.</p>
-
-<p class="indent1">Sa femme; ses séjours à Paris, 82, 88, 131, 132, 133,
-134.</p>
-
-<p><span class="smcap">Hugo</span> (Abel): Fait précéder les <i>Mémoires du général
-Hugo</i> d'un <i>Précis historique des Evénements qui
-ont conduit Joseph Napoléon sur le trône d'Espagne</i>,
-11 en note, 91 en note.</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_229">[Pg 229]</span></p>
-
-<p class="indent1">Vient retrouver ses frères à Paris, 19.</p>
-
-<p class="indent1">Couronné par la <i>Société d'Emulation de Cambrai</i>, 21.</p>
-
-<p class="indent1">Collabore, avec son frère Victor, au <i>Conservateur littéraire</i>,
-21 en note.</p>
-
-<p class="indent1">Sert d'intermédiaire entre le poète et l'éditeur Pélicier.
-La 1<sup>re</sup> édition des <i>Odes et Poésies diverses</i>,
-30 en note.</p>
-
-<p class="indent1">Galère dans laquelle il a poussé Victor, 90, 94.</p>
-
-<p class="indent1">Ses <i>romances historiques traduites de l'espagnol</i>, 30
-en note, 91 en note, 198 en note.</p>
-
-<p class="indent1">Très occupé, n'a guère le temps d'écrire à son père,
-32, 48.</p>
-
-<p class="indent1">Épouse M<sup>lle</sup> de <span class="smcap">Montferrier</span>, 61 en note.</p>
-
-<p class="indent1">Emmène, avec <span class="smcap">Biscarrat</span>, de chez M. <span class="smcap">Foucher</span>, Eugène
-<span class="smcap">Hugo</span>, atteint d'une crise de folie, pendant le
-dîner de noces de son frère, 68.</p>
-
-<p class="indent1">Ses œuvres, 90-93 en note.</p>
-
-<p class="indent1">La maison qu'il habite, rue Monsieur: son père y
-prend un appartement et y meurt, 191.</p>
-
-<p><span class="smcap">Hugo</span> (Eugène): Obtient un souci réservé et une mention
-à l'<i>Académie des Jeux Floraux</i>, 21.</p>
-
-<p class="indent1">Publie dans le <i>Conservateur littéraire</i> son <i>Ode sur
-la mort du duc d'Enghien</i> et sa traduction des
-<i>Stances à Thaliarque</i>, 21 en note.</p>
-
-<p class="indent1">Toujours bizarre: un roman en partie double, 32, 36.</p>
-
-<p class="indent1">Sa situation précaire, 36.</p>
-
-<p class="indent1">«Un peu fou», quand il écrit à son père, 51.</p>
-
-<p class="indent1">Assiste au mariage de Victor et d'Adèle <span class="smcap">Foucher</span> et
-signe l'acte de mariage, 61.</p>
-
-<p class="indent1">Est pris d'un accès de folie durant le repas de noces,
-68.</p>
-
-<p class="indent1">Le douloureux secret: il aimait Adèle, 70.</p>
-
-<p class="indent1">Son père vient le chercher et l'emmène à Blois, où il
-le soigne quelque temps chez lui, 72.</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_230">[Pg 230]</span></p>
-
-<p class="indent1">Un mieux passager: il écrit à Victor et à J.-B. <span class="smcap">Biscarrat</span>,
-80, 85.</p>
-
-<p class="indent1">Autre lettre à Abel, dans laquelle il lui recommande
-vivement M. de <span class="smcap">Féraudy</span>. Elle trahit l'état du
-malade, 86-87.</p>
-
-<p class="indent1">Est ramené à Paris et placé dans la maison de santé
-du D<sup>r</sup> <span class="smcap">Esquirol</span>, 89-90.</p>
-
-<p class="indent1">Victor va l'y voir: son état, ses phantasmasies, 92-93,
-96-97.</p>
-
-<p class="indent1">Est transféré au Val-de-Grâce, puis à Saint-Maurice, 94.</p>
-
-<p class="indent1">Il y fait de la mélancolie; peine qu'on a à le faire
-manger, 99, 100.</p>
-
-<p class="indent1">Sa malpropreté, 109.</p>
-
-<p class="indent1">Sa mort, 73 en note.</p>
-
-<p class="indent1">Est enterré au Père-Lachaise, auprès de sa mère et
-de son père, 193.</p>
-
-<p><span class="smcap">Hugo</span> (Victor): Ses lettres à son père, conservées à la
-Bibliothèque de Blois, 7.</p>
-
-<p class="indent1">Son affection pour Alfred de <span class="smcap">Vigny</span>, 9.</p>
-
-<p class="indent1">Termes respectueux et affectueux dans lesquels il
-écrit à son père, 12.</p>
-
-<p class="indent1">Ses débuts, 15.</p>
-
-<p class="indent1">Obtient deux mentions à l'<i>Académie française</i>, 19.</p>
-
-<p class="indent1">Ses succès aux <i>Jeux Floraux</i>, 20.</p>
-
-<p class="indent1">Est nommé maître, mais ne fut pas mainteneur, 20.</p>
-
-<p class="indent1">Pension qu'il prétend devoir toucher comme membre
-de la seconde Académie du Royaume, 54, 57.</p>
-
-<p class="indent1">Le dénouement d'un roman: Victor vient passer les
-deux mois, à Gentilly, chez les <span class="smcap">Foucher</span>. Un «nid
-d'oiseau ou de poète», 29.</p>
-
-<p class="indent1">Les <i>Lettres à la Fiancée</i>, 27, 29.</p>
-
-<p class="indent1">L'édition originale des <i>Odes et Poésies diverses</i>, 8,
-20, 30, 193 en note.</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_231">[Pg 231]</span></p>
-
-<p class="indent1">S'en vendrait-il à Blois? 37, 42.</p>
-
-<p class="indent1">Les courses de Victor à Paris pour son père: la Société
-littéraire de Blois, 33, 35-36, 40, 41, 44.</p>
-
-<p class="indent1">L'introuvable général d'<span class="smcap">Hurbal</span>, 36, 40.</p>
-
-<p class="indent1">Sollicitude avec laquelle il recommande ses frères à
-son père, 51, 64.</p>
-
-<p class="indent1">Il fait appel aux conseils littéraires du général, 37.</p>
-
-<p class="indent1">La demande en mariage: si le général savait quel
-ange il va nommer sa fille, 39.</p>
-
-<p class="indent1">La pension de Victor sur la maison du roi, 39, 45,
-47, 51, 130, 141.</p>
-
-<p class="indent1">Le service de presse du <i>Journal du blocus de Thionville</i>,
-39, 41.</p>
-
-<p class="indent1">Son crédit auprès de M. de <span class="smcap">Chateaubriand</span>, 43, 44.</p>
-
-<p class="indent1">Un mois en retard de la pension paternelle, 48.</p>
-
-<p class="indent1">Il a diverses raisons pour désirer que son mariage ait
-lieu le plus tôt possible, 50.</p>
-
-<p class="indent1">Son mariage à Saint-Sulpice, l'acte de mariage, les
-témoins, 60-63.</p>
-
-<p class="indent1">La noce à l'hôtel Toulouse, 63, la folie d'Eugène, 68.</p>
-
-<p class="indent1">Les premières joies du ménage: les oarystis, 63-64.</p>
-
-<p class="indent1">Un mot aimable pour la femme du général, 66, 67.</p>
-
-<p class="indent1">Victor se décide à révéler à son père l'état d'Eugène
-et fait appel à sa bourse, 71-72.</p>
-
-<p class="indent1">Il tient à conserver «vierge» pour le général la
-recommandation de M. de <span class="smcap">Clermont-Tonnerre</span>, 75.</p>
-
-<p class="indent1">Espérances de paternité, 76.</p>
-
-<p class="indent1">Les <i>Fables</i> et les <i>Mémoires</i> de M. de Féraudy, 76-77.</p>
-
-<p class="indent1">Une lettre au pauvre Eugène, 80.</p>
-
-<p class="indent1">La gratification de 500 fr. qui lui avait été accordée
-par <span class="smcap">Louis</span> XVIII, pour son <i>Ode sur la mort du
-duc de Berry</i>, 81.</p>
-
-<p class="indent1">On lui fait espérer une pension de 3.000 francs sur
-les fonds du ministère de l'Intérieur, 82.</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_232">[Pg 232]</span></p>
-
-<p class="indent1">La seconde édition des <i>Odes</i>, 81.</p>
-
-<p class="indent1">Une plaisanterie un peu grasse: le ventre d'Adèle,
-87, 88-89.</p>
-
-<p class="indent1">Il va voir Eugène chez le D<sup>r</sup> <span class="smcap">Esquirol</span>. Son état, 92-93.</p>
-
-<p class="indent1">Il existe des maisons où le prix de la pension est
-moins élevé, 93.</p>
-
-<p class="indent1">Quelques idées sur le traitement de la folie, 97.</p>
-
-<p class="indent1">L'enfant que porte sa femme sera un nouveau lien
-entre le père et le fils, 97.</p>
-
-<p class="indent1">Mauvaises nouvelles d'Eugène, 100.</p>
-
-<p class="indent1">Le voyage à Blois du jeune Adolphe <span class="smcap">Trébuchet</span>, 99-101.</p>
-
-<p class="indent1">La naissance du petit Léopold. Il est mis en nourrice,
-102-104.</p>
-
-<p class="indent1">La femme à qui il est confié semble d'un caractère
-méchant et faux, Victor demande au général de
-lui chercher une nourrice à Blois, ou dans les environs,
-105-106.</p>
-
-<p class="indent1">Il adresse à son père le premier numéro de la <i>Muse
-française</i>, 106.</p>
-
-<p class="indent1">La seconde édition de <i>Han d'Islande</i>, 106.</p>
-
-<p class="indent1">Remerciements au général pour l'envoi d'une nourrice.
-Son arrivée, 107-108.</p>
-
-<p class="indent1">Remerciements au père et à sa femme pour les soins
-dont le petit Léopold, qu'ils ont emmené à Blois,
-est l'objet de leur part, 113.</p>
-
-<p class="indent1">Les armes et l'écusson du comte Hugo, 116.</p>
-
-<p class="indent1">La fin de Léopold: «nous espérons, mais nous sommes
-résignés», 120.</p>
-
-<p class="indent1"><i>A l'Ombre d'un Enfant</i>, 124-125.</p>
-
-<p class="indent1">Vente des <i>Odes</i>, à <span class="smcap">Ladvocat</span>, 130.</p>
-
-<p class="indent1">Démarches de Victor en faveur de son cousin <span class="smcap">Michaud</span>,
-132, 133.</p>
-
-<p class="indent1">Déjeune à deux reprises avec le marquis de <span class="smcap">Clermont-Tonnerre</span>,<span class="pagenum" id="Page_233">[Pg 233]</span>
-auprès de qui il appuie vivement
-son père, 133, 135.</p>
-
-<p class="indent1">Intervient à l'Académie en faveur de M. de <span class="smcap">Féraudy</span>,
-135.</p>
-
-<p class="indent1">Les <i>Nouvelles Odes</i>; la négligence de <span class="smcap">Ladvocat</span>, 135.</p>
-
-<p class="indent1">Les courses et les besognes d'un auteur, 135.</p>
-
-<p class="indent1">Impossibilité d'obtenir pour le général une inspection
-générale: c'est peut-être, un mal pour un bien, 141.</p>
-
-<p class="indent1">La disgrâce de <span class="smcap">Chateaubriand</span>, 141.</p>
-
-<p class="indent1">La naissance de Léopoldine, 142.</p>
-
-<p class="indent1">Le voyage à Blois, 147-173.</p>
-
-<p class="indent1">Les <i>Rues et Maisons du vieux Blois</i>: lettre au dessinateur
-A. <span class="smcap">Queyroy</span>, 148-156.</p>
-
-<p class="indent1">Le <i>Moniteur</i> publie la nomination, par ordonnance
-spéciale, de <span class="smcap">Lamartine</span> et de Victor <span class="smcap">Hugo</span> au grade
-de chevaliers de la Légion d'honneur, 157-158.</p>
-
-<p class="indent1">Victor <span class="smcap">Hugo</span> invité au sacre, 158.</p>
-
-<p class="indent1">Lettres à J.-B. <span class="smcap">Soulié</span>, à Alfred de <span class="smcap">Vigny</span> et à Adolphe
-de <span class="smcap">Saint-Valry</span>, 159, 162, 167.</p>
-
-<p class="indent1">Quelques jours à la Miltière, 169-173.</p>
-
-<p class="indent1">Victor n'a reçu encore ni croix, ni brevet: il craint
-de ne pouvoir porter la croix au sacre, ce qui serait
-inconvenant, 171.</p>
-
-<p class="indent1">Le sacre, 174.</p>
-
-<p class="indent1">L'<i>Ode sur le Sacre</i>, 174, 177-178.</p>
-
-<p class="indent1">Nouveau séjour à Gentilly, 176.</p>
-
-<p class="indent1">Compliments au Lieutenant général, comte <span class="smcap">Hugo</span>, 177.</p>
-
-<p class="indent1">Toujours la négligence de <span class="smcap">Ladvocat</span>, 176.</p>
-
-<p class="indent1">Une dette d'honneur: ce qui reste dû à M. de la
-<span class="smcap">Rivière</span>, l'ancien maître d'Eugène et de Victor, rue
-Saint-Jacques. Victor fait, pour payer sa quote-part,
-le sacrifice d'une montre qu'il comptait s'acheter
-et plaide joliment auprès de son père la cause du
-vieil homme, 180-183.</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_234">[Pg 234]</span></p>
-
-<p class="indent1">Le <i>Voyage poétique et pittoresque</i>, avec le ménage
-<span class="smcap">Nodier</span>, <i>au Mont Blanc et dans la vallée de Chamonix</i>,
-ce qui en est paru, 183.</p>
-
-<p class="indent1">Séjour à Montfort-l'Amaury: Victor vient d'user du
-peu d'influence qu'il peut avoir sur M. l'évêque
-d'Hermopolis, pour obtenir une bourse à un de ses
-cousins <span class="smcap">Trébuchet</span>, 187.</p>
-
-<p class="indent1">La naissance de Charles <span class="smcap">Hugo</span>, 189.</p>
-
-<p class="indent1">D'autres lettres de Victor <span class="smcap">Hugo</span> existent, sans doute,
-dans une étude blaisoise, 190.</p>
-
-<p class="indent1">Une succession difficile; les débris d'une grande fortune:
-«l'Adversaire», 193-199.</p>
-
-<p class="indent1">Les exemplaires des œuvres de Victor Hugo offerts
-par lui à son père. Leurs dédicaces, 196-198 en
-note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Hugo</span> (M<sup>me</sup> Victor). Adèle <span class="smcap">Foucher</span>.</p>
-
-<p class="indent1">Ecrit sous l'inspiration de son mari: <i>Victor Hugo
-raconté par un Témoin de sa Vie</i>, 10.</p>
-
-<p class="indent1">Ses lettres au général et à M<sup>me</sup> Hugo, 65, 67, 87-88,
-99, 109, 114-116, 117-118, 121, 129-131, 132-133,
-142-143, 185-186.</p>
-
-<p class="indent1">Semble à nouveau enceinte, 76.</p>
-
-<p class="indent1">Se porte aussi bien que sa situation le permet, 82.</p>
-
-<p class="indent1">Elle appellera son petit garçon Léopold, pour faire la
-cour à sa belle-mère, 88.</p>
-
-<p class="indent1">Plaisanterie de Victor à laquelle prêtent les rondeurs
-de sa signature, 87, 88-89.</p>
-
-<p class="indent1">La naissance du petit Léopold; des couches laborieuses,
-102-103.</p>
-
-<p class="indent1">Léopold mourant: les angoisses d'une mère, 121.</p>
-
-<p class="indent1">Feint de se consoler un peu, dessine et cherche à
-cacher sa tristesse à son mari, 128, 130-131.</p>
-
-<p class="indent1">Est à nouveau enceinte: les médecins lui interdisent
-l'usage de la voiture, 136.</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_235">[Pg 235]</span></p>
-
-<p class="indent1">Sa fille Léopoldine <span class="smcap">Hugo</span>, en donne des nouvelles au
-général et à sa «bonne mère», 142-143.</p>
-
-<p class="indent1">Nourrit Léopoldine et accompagne son mari à Blois,
-147.</p>
-
-<p class="indent1">Victor la quitte pour se rendre au sacre de Charles X,
-161-162.</p>
-
-<p class="indent1">Le <i>voyage poétique et pittoresque au Mont Blanc et
-dans la vallée de Chamonix</i>: ses doutes sur l'éclosion
-du livre dont Urbain <span class="smcap">Canel</span> supporte à l'avance
-les frais, 179, 183.</p>
-
-<p class="indent1">Une lettre à la femme du général, «ma chère maman»,
-où elle la prie de lui envoyer de Blois, si
-elle en trouve, un beau poisson qui pût arriver
-frais à Paris, 185-186.</p>
-
-<p class="indent1">Un accouchement difficile: Charles <span class="smcap">Hugo</span>, 189.</p>
-
-<p><span class="smcap">Hugo</span> (Le petit Léopold): Sa naissance, il est mis en
-nourrice, 102-104.</p>
-
-<p class="indent1">Le général est chargé de lui trouver une nourrice à
-Blois, 105-107.</p>
-
-<p class="indent1">Il en trouve et en envoie une, 107-108.</p>
-
-<p class="indent1">Est emmené dans la maison du grand-père, 112.</p>
-
-<p class="indent1">Une lettre charmante, à son sujet, d'Adèle Hugo à sa
-belle-mère, 114-115.</p>
-
-<p class="indent1">Il va de mal en pis, 120.</p>
-
-<p class="indent1">Le cri de la mère, 121.</p>
-
-<p class="indent1">Sa mort, son acte de décès, 121-122.</p>
-
-<p class="indent1">La résignation de Victor Hugo: l'ode qui va suivre,
-123-124, 124-125.</p>
-
-<p><span class="smcap">Hugo</span> (Léopoldine): Sa naissance, épouse Charles <span class="smcap">Vacquerie</span>,
-sa mort tragique à Villequier, 142.</p>
-
-<p><span class="smcap">Hugo</span> (Charles-Victor): Sa naissance, ses œuvres, 188-189.</p>
-
-<p><span class="smcap">Hugo</span> (François-Victor): Sa traduction des <i>Œuvres complètes
-de Shakespeare</i>, 193.</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_236">[Pg 236]</span></p>
-
-<p><span class="smcap">Hugo</span> de Lorraine (Les) et les <span class="smcap">Hugo</span> de <span class="smcap">Spitzemberg</span>: leurs
-armes, 74-75 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Hurault</span> (La famille des), 152 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Hurbal</span> (L'introuvable général), 36, 40.</p>
-
-
-<p class="p2">I</p>
-
-<p><i>Illustration (L')</i>, 192.</p>
-
-<p><i>Indépendance belge (L')</i>, 170 en note.</p>
-
-<p><i>Indépendant de Loir-et-Cher (L')</i>, 79 en note.</p>
-
-<p><i>Inez de Castro</i>, drame en trois actes de Victor <span class="smcap">Hugo</span>,
-10 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Innocent</span> XII institue le diocèse de Blois, 60 en note.</p>
-
-<p><i>Inspirations poétiques</i>, par Gaspard de <span class="smcap">Pons</span>, 69 en note.</p>
-
-<p><i>Intermédiaire des Chercheurs et Curieux (L')</i>, 167 en
-note, 168 en note.</p>
-
-<p><i>Intrigue de cour (L')</i>, comédie. Manuscrit du général
-<span class="smcap">Hugo</span>, 14 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Isaétony</span> de <span class="smcap">Compolor</span> (Lina), mère de la seconde femme
-du général <span class="smcap">Hugo</span>, 24.</p>
-
-
-<p class="p2">J</p>
-
-<p>Jardins du château de Blois.</p>
-
-<p class="indent1"><span class="smcap">Louis</span> XII, goutteux, s'y fait promener sur son petit
-mulet, 153.</p>
-
-<p><i>Jardins du château de Blois (Les)</i>, étude architectonique,
-par Pierre <span class="smcap">Lesueur</span>, 153 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Jaupître</span> (notaire à Chabris), 1821, 25 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Jay</span> (Antoine), sa <i>Conversion d'un Romantique</i>, 69 en
-note.</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_237">[Pg 237]</span></p>
-
-<p><i>Jeanne d'Arc</i>, par A. <span class="smcap">Soumet</span>, 62 en note.</p>
-
-<p><i>Je vous aime</i>, comédie de Charles-Victor <span class="smcap">Hugo</span>, 188 en
-note.</p>
-
-<p><i>Joseph, ou l'Enfant trouvé</i>, manuscrit du général <span class="smcap">Hugo</span>,
-14 en note.</p>
-
-<p><i>Journal d'Evariste Boulay-Paty</i>, 69-70 en note.</p>
-
-<p><i>Journal des Goncourt</i>, 13 en note.</p>
-
-<p><i>Journal historique du blocus de Thionville, en 1814,
-et de Thionville, Sierck et Rodemach en 1815, contenant
-quelques détails sur le siège de Longwy</i>
-(par le général Hugo), 13 en note, 16, 39, 41.</p>
-
-<p><span class="smcap">Juju</span>, Julie <span class="smcap">Foucher</span>, 172.</p>
-
-
-<p class="p2">K</p>
-
-<p><span class="smcap">Kallenborenne</span> (Nicolas), tailleur d'habits à Chabris, et
-témoin du second mariage du général <span class="smcap">Hugo</span>, 26.</p>
-
-<p><span class="smcap">Katzenberger</span> (La banque), 83, 84, 97.</p>
-
-
-<p class="p2">L</p>
-
-<p><span class="smcap">La Chaise</span> (Le père) et l'évêché de Blois, 60 en note.</p>
-
-<p class="indent1">(Le cimetière du Père): le lieutenant général, comte
-<span class="smcap">Hugo</span>, y est enterré à côté de sa première femme,
-192-193.</p>
-
-<p><span class="smcap">Lacroix</span> (Paul), 159 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Ladvocat</span> (l'éditeur) imprime les <i>Mémoires du général
-Hugo</i>, 116, 119.</p>
-
-<p class="indent1">Achète 2.000 francs, pour deux ans, la propriété des
-<i>Odes</i>, 130.</p>
-
-<p class="indent1">Son édition des <i>Odes</i>, 130, 198 en note.</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_238">[Pg 238]</span></p>
-
-<p class="indent1">Sa négligence: le général ni sa femme ne reçoivent les
-exemplaires qui leur sont destinés, 134, 135.</p>
-
-<p><span class="smcap">Lahorie</span> (le général), sa condamnation, 63.</p>
-
-<p><span class="smcap">Lamartine</span> (Alphonse de): Ne fait point partie du cénacle
-de la <i>Muse française</i>, 9.</p>
-
-<p class="indent1">Une ordonnance spéciale de <span class="smcap">Charles</span> X le nomme
-ainsi que Victor <span class="smcap">Hugo</span>, chevalier de la Légion d'honneur,
-157-158.</p>
-
-<p class="indent1">N'assiste point au sacre, 173-174.</p>
-
-<p class="indent1">Nommé secrétaire d'ambassade à Florence, ne prend
-pas part à l'excursion des ménages <span class="smcap">Nodier</span> et <span class="smcap">Hugo</span>,
-184.</p>
-
-<p><span class="smcap">Lambert</span> (M.), 184, 187.</p>
-
-<p class="indent1">(La banque): le général <span class="smcap">Hugo</span> s'en occupe et figure
-au moment de son décès parmi ses administrateurs,
-184 en note, 191.</p>
-
-<p><span class="smcap">Lamennais</span> (M. de), 48, 167 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">La Rivière</span> (M. de), ancien maître d'école d'Eugène et
-de Victor <span class="smcap">Hugo</span>, rue Saint-Jacques, 173.</p>
-
-<p class="indent1">Sa délicatesse: un vieux compte dont il n'osait réclamer
-le règlement, 179-180.</p>
-
-<p class="indent1">Une dette sacrée, la montre de Victor, 180-183.</p>
-
-<p class="indent1">Le général semble se faire tirer l'oreille pour payer,
-183.</p>
-
-<p><span class="smcap">La Rochefoucauld</span> (Le vicomte Sosthènes de), aide de
-camp du roi chargé du département des Beaux-Arts,
-55 en note, 178.</p>
-
-<p class="indent1">Sa délicatesse vis-à-vis de <span class="smcap">Lamartine</span> et de Victor
-<span class="smcap">Hugo</span>, 160-161.</p>
-
-<p class="indent1">Jupes longues et feuilles de vigne. Le nu semblait
-moins l'effrayer lorsque c'était celui de M<sup>me</sup> du
-<span class="smcap">Cayla</span>, 161 en note.</p>
-
-<p>La Rochelle (La conspiration des Quatre sergents de),
-33.</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_239">[Pg 239]</span></p>
-
-<p><span class="smcap">La Saussaye</span> (L. de): <i>Histoire du château de Chambord</i>,
-169 en note.</p>
-
-<p>Laudinière (La locature de), dépendant de la Miltière,
-propriété, en Sologne, du général <span class="smcap">Hugo</span>, 169 en
-note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Lauriston</span> (Le marquis de), ministre de la Maison du
-roi, 55 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Lebarbier</span> (M.), 82, 89.</p>
-
-<p><span class="smcap">Lefèvre-Deumier</span> (Jules), sa collaboration au <i>Conservateur
-littéraire</i> et à la <i>Muse française</i>, ses œuvres, 164.</p>
-
-<p class="indent1">Fut avec Arsène <span class="smcap">Houssaye</span>, copropriétaire de l'<i>Artiste</i>,
-164 en note.</p>
-
-<p>Adolphe de <span class="smcap">Saint-Valry</span> lui fait vendre son <i>Clocher
-de Saint-Marc</i>, 168.</p>
-
-<p><span class="smcap">Lelarge</span> de <span class="smcap">Lourdoueix</span> (M.), président de la division des
-Beaux-Arts, sciences et belles-lettres à la direction
-de la police, 33, 35, 38, 42, 47.</p>
-
-<p><span class="smcap">Lemaignen</span> (Henry), témoin, à l'état civil de Blois, de
-la mort du petit Léopold <span class="smcap">Hugo</span>, 119.</p>
-
-<p><span class="smcap">Lemaire</span> (M.), 127.</p>
-
-<p><span class="smcap">Lescale</span> (M. de), 59.</p>
-
-<p><span class="smcap">Lesueur</span> (Pierre), <i>Les jardins du château de Blois</i>, 153
-en note.</p>
-
-<p><i>Lettres à la Fiancée</i>, lettres de Victor <span class="smcap">Hugo</span> à Adèle
-<span class="smcap">Foucher</span>, 27.</p>
-
-<p><i>Lettres champenoises (Les)</i>, 62 en note.</p>
-
-<p>Lettres (Les) de Victor <span class="smcap">Hugo</span> à son père conservées à
-la Bibliothèque de Blois, 7.</p>
-
-<p class="indent1">Leur écriture, 31.</p>
-
-<p class="indent1">La suscription des adresses, 32, 74, 79, 132, 143, 178.</p>
-
-<p class="indent1">D'autres lettres existeraient dans une étude blaisoise,
-190.</p>
-
-<p><span class="smcap">Ligny Tomat</span> (Nicolas de), le père de l'Étrangère, 24.</p>
-
-<p><span class="smcap">Limeuil</span> (Isabelle de): Une vengeance un peu salée et
-une délivrance plutôt inopportune. Scipion <span class="smcap">Sardini<span class="pagenum" id="Page_240">[Pg 240]</span></span>
-n'y regarde point de si près: «Financier épouserait
-demoiselle avec tache»,... et il l'épousa, 152,
-153 en note.</p>
-
-<p><i>Littérature et Philosophie mêlées</i>, de Victor <span class="smcap">Hugo</span>,
-20 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Longueville</span> (Prince de), 155.</p>
-
-<p><span class="smcap">Lopez de Vega</span>, 91 en note.</p>
-
-<p><i>Louis IX</i>, tragédie d'<span class="smcap">Ancelot</span>, lui vaut une pension de
-<span class="smcap">Louis</span> XVIII, 61 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Louis</span> XII: Se promène, goutteux, sur un petit mulet
-dans les jardins du château de Blois, 153.</p>
-
-<p class="indent1">Son côté bonhomme, 153.</p>
-
-<p class="indent1">Quelques anecdotes, 153-154.</p>
-
-<p class="indent1">Quatre-vingt-trois nuits mortelles. Cadeau qu'il fit,
-le 1<sup>er</sup> janvier 1515, à <span class="smcap">Marie</span> d'<span class="smcap">Angleterre</span> pour ses
-étrennes, 154.</p>
-
-<p><span class="smcap">Louis</span> XIV, 60 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Louis</span> XVIII: Son attitude vis-à-vis de <span class="smcap">Chateaubriand</span>,
-43 en note.</p>
-
-<p class="indent1">Accorde une pension à M. <span class="smcap">Ancelot</span>, pour son <i>Louis
-Neuf</i>, 61 en note.</p>
-
-<p class="indent1">Sa pension à Victor <span class="smcap">Hugo</span>, 55 en note.</p>
-
-<p class="indent1">Lui alloue une gratification de 500 francs pour son
-<i>Ode sur la mort du duc de Berry</i>, 81.</p>
-
-<p class="indent1">Souscrit à vingt-cinq exemplaires de la seconde édition
-des <i>Odes</i>, 81.</p>
-
-<p class="indent1">Sa mort, 158.</p>
-
-<p><span class="smcap">Lourdoueix</span> (M. de). Voir <span class="smcap">Lelarge</span> de <span class="smcap">Lourdoueix</span>.</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_241">[Pg 241]</span></p>
-
-
-<p class="p2">M</p>
-
-<p><i>Macchabées (Les)</i>, par Alexandre <span class="smcap">Guiraud</span>, 164 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Mac Keat</span> (Augustus): Auguste <span class="smcap">Maquet</span>, 8.</p>
-
-<p><span class="smcap">Madame</span>, duchesse de <span class="smcap">Berry</span>, (voir <span class="smcap">Berry</span>, duchesse de).</p>
-
-<p>Maintenon (M<sup>me</sup> de), 60 en note.</p>
-
-<p><i>Maire du Palais (Le)</i>, par <span class="smcap">Ancelot</span>, 61 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Malitourne</span> (André), l'un des auteurs du <i>Traité du Mélodrame</i>,
-90 en note.</p>
-
-<p>Mariage (Le second mariage) du général <span class="smcap">Hugo</span> à Chabris,
-22.</p>
-
-<p>Mariage de Victor Hugo et d'Adèle <span class="smcap">Foucher</span>, 50.</p>
-
-<p class="indent1">Le général <span class="smcap">Hugo</span> n'y assiste pas, 49, 51.</p>
-
-<p class="indent1">Est célébré, à Saint-Sulpice, le 12 octobre 1822;
-l'acte de mariage; les témoins, 60-63.</p>
-
-<p class="indent1">Le repas de noces chez M. <span class="smcap">Foucher</span>, la folie d'Eugène
-<span class="smcap">Hugo</span>, 63, 68.</p>
-
-<p class="indent1">Les lettres de faire-part envoyées par le général et
-la comtesse A. de <span class="smcap">Salcano</span>, son épouse, 65.</p>
-
-<p><span class="smcap">Marie</span> d'<span class="smcap">Angleterre</span>, seconde femme de <span class="smcap">Louis</span> XII, son
-veuvage, 154.</p>
-
-<p><span class="smcap">Marie</span> de <span class="smcap">Frehaut</span> (Les prétentions de la veuve et des
-enfants du général), 198-199.</p>
-
-<p><span class="smcap">Marmont</span>, duc de <span class="smcap">Raguse</span>, sans nommer la dame, fait
-allusion à la liaison de <span class="smcap">Chateaubriand</span> et de M<sup>me</sup> Boni
-de <span class="smcap">Castellane</span>. Les dessous d'une... disgrâce, 139
-en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Martignac</span> (M. de), 95, 98.</p>
-
-<p class="indent1">Son ministère, 33 en note, 34 en note.</p>
-
-<p><i>Martyrs d'Arezzo (Les)</i>, par Jules <span class="smcap">Lefèvre-Deumier</span>,
-164 en note.</p>
-
-<p><i>Matin (Le)</i> n'est pas seul à tout dire, 70 en note.</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_242">[Pg 242]</span></p>
-
-<p><i>Méditations (Les)</i> de <span class="smcap">Lamartine</span>, 9.</p>
-
-<p><i>Mémoires de la Société des Sciences et Lettres de
-Loir-et-Cher</i>, 7, 149 en note.</p>
-
-<p><i>Mémoires du comte Horace de Viel Castel sur le règne
-de Napoléon III (1851-1864)</i>, 161 en note, 169
-en note.</p>
-
-<p><i>Mémoires du duc de Raguse</i>, 139 en note.</p>
-
-<p><i>Mémoires du général Hugo</i>, 11, 13 en note, 92, 94, 116,
-119, 164 en note.</p>
-
-<p><i>Mémoires inédits sur la guerre de Vendée</i>, par le général
-<span class="smcap">Aubertin</span>, 11 en note.</p>
-
-<p><i>Mémoire sur les moyens de suppléer à la traite des
-nègres par des individus libres, et d'une manière
-qui garantisse pour l'avenir la sûreté des colons
-et la dépendance des colonies</i>; par le général <span class="smcap">Hugo</span>,
-13 en note.</p>
-
-<p><i>Mémoire sur les Buttes dans le département de Loir-et-Cher</i>,
-par le D<sup>r</sup> H. <span class="smcap">Chauveau</span>, 149 en note.</p>
-
-<p><i>Mémorial bordelais (Le)</i>, 159 en note.</p>
-
-<p>Menars (Le château de), ancienne résidence de M<sup>me</sup> de
-<span class="smcap">Pompadour</span>, puis du marquis de <span class="smcap">Marigny</span>, 147 en
-note.</p>
-
-<p><i>Mercure de France (Le).</i></p>
-
-<p class="indent1">Série moderne, 62 en note.</p>
-
-<p><i>Mercure du XIX<sup>e</sup> siècle (Le).</i></p>
-
-<p class="indent1">Quelques collaborateurs: A. <span class="smcap">Soumet</span>, 62 en note.</p>
-<p class="indent2">E. <span class="smcap">Deschamps</span>, 163 en note.</p>
-<p class="indent2"> A. <span class="smcap">Guiraud</span>, 164 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Méricourt</span> (Théroigne de), sa folie, sa déchéance. Navrant
-tableau qu'en fait le D<sup>r</sup> <span class="smcap">Esquirol</span>, 90 en
-note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Mérimée</span> (Prosper): Son jugement sur Charles <span class="smcap">Nodier</span>,
-160 en note.</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_243">[Pg 243]</span></p>
-
-<p><i>Mérimée (Prosper), l'homme, l'écrivain, l'artiste</i>, 160
-en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Méry</span>: la vente d'un roman du général <span class="smcap">Hugo</span>, 13 en
-note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Michaud</span> (Marguerite), mère du général <span class="smcap">Hugo</span>, 24, 133
-en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Michaud</span>, jeune cousin dont s'occupe Victor <span class="smcap">Hugo</span>, à
-la recommandation du général, 131, 132, 133.</p>
-
-<p><span class="smcap">Michel-Ange</span>, 163.</p>
-
-<p><span class="smcap">Milleville</span> (Henri J.-G. de): <i>Armorial historique de la
-Noblesse de France</i>, 75 en note.</p>
-
-<p>Miltière (La), propriété en Sologne du général <span class="smcap">Hugo</span>,
-169-170, 176, 195.</p>
-
-<p class="indent1">Difficultés qu'éprouvent ses héritiers à vendre ce
-domaine, 197, 199.</p>
-
-<p>Minutes (antérieures à 1826) de <i>la défense des nations,
-et de leurs grands intérêts maritimes et coloniaux</i>.</p>
-
-<p class="indent1">Manuscrits du général <span class="smcap">Hugo</span>, 14 en note.</p>
-
-<p><i>Misérables (Les)</i>: Charles-Victor <span class="smcap">Hugo</span> en tire un
-drame souvent représenté, 188 en note.</p>
-
-<p><i>M<sup>me</sup> de Mably</i>, roman, par Adolphe de <span class="smcap">Saint-Valry</span>,
-168 en note.</p>
-
-<p><i>Moïse sur le Nil</i>, de Victor <span class="smcap">Hugo</span>, obtient, en 1820, une
-amarante d'or réservée de l'<i>Académie des Jeux
-Floraux</i>, 20 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Molé</span> (Louis-Mathieu, comte) aurait succédé à <span class="smcap">Chateaubriand</span>
-auprès de M<sup>me</sup> Boni de <span class="smcap">Castellane</span>, 139.</p>
-
-<p class="indent1">A voté la mort de <span class="smcap">Ney</span>, 139 en note.</p>
-
-<p><i>Moniteur Universel (Le)</i>: Le major du génie, M. de
-<span class="smcap">Féraudy</span>, est nommé chevalier de Saint-Louis (7 novembre
-1814), 76 en note. Promotion du général
-et du colonel <span class="smcap">Hugo</span> au grade d'officiers de la Légion
-d'honneur (19 février 1815), 16. Un prix de
-poésie accordé à Abel <span class="smcap">Hugo</span>, 21.</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_244">[Pg 244]</span></p>
-
-<p class="indent1">Son jugement sur Victor <span class="smcap">Hugo</span> et sur Alfred de <span class="smcap">Vigny</span>,
-31 en note.</p>
-
-<p class="indent1">Publie l'<i>Ode</i>, de Victor <span class="smcap">Hugo</span>, <i>sur la mort de Louis XVII</i>
-(13 décembre 1822), 81.</p>
-
-<p class="indent1">Ordonnance spéciale nommant Alphonse de <span class="smcap">Lamartine</span>
-et Victor <span class="smcap">Hugo</span> chevaliers de la Légion d'honneur
-(29 avril 1825), 157-158.</p>
-
-<p class="indent1">La promotion du général <span class="smcap">Hugo</span> au grade de lieutenant-général
-(5 juin 1825), 175.</p>
-
-<p class="indent1">Sa mort et ses obsèques (31 janvier et 1<sup>er</sup> février
-1828), 191, 192.</p>
-
-<p><span class="smcap">Monnières</span> (pseudonyme d'Abel <span class="smcap">Hugo</span>).</p>
-
-<p class="indent1"><i>Pierre et Thomas Corneille</i>, en collaboration avec
-<span class="smcap">Romieu</span>, 91 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Montaiglon</span> (Anatole de): <i>L'Hôtel de Scipion Sardini
-et ses médaillons en terre cuite</i>, 152 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Montferrier</span> (<span class="smcap">Duvidal</span>, marquis de) assiste au mariage
-de Victor <span class="smcap">Hugo</span>, 61.</p>
-
-<p class="indent1">Abel <span class="smcap">Hugo</span> épouse M<sup>lle</sup> de <span class="smcap">Montferrier</span>, 61, en note.</p>
-
-<p>Montfort-l'Amaury: propriété qu'y possède Adolphe de
-<span class="smcap">Saint-Valry</span>, 10.</p>
-
-<p class="indent1">Séjours qu'y fait Victor <span class="smcap">Hugo</span>, 167, 187.</p>
-
-<p class="indent1"><i>Les ruines de Montfort-l'Amaury</i>, 167 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Montmorency</span> (M. de) au Congrès de Vérone.&mdash;Chateaubriand
-l'y accompagne, 43 en note.</p>
-
-<p><i>Mon vieux Paris</i>, par Edouard <span class="smcap">Drumont</span>, 153 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Moreau</span> (Le tailleur), «fournisseur de leurs altesses
-sérénissimes les princes de <span class="smcap">Holstein-Augustenbourg</span>»:
-comment on engraisse une note, 193-194.</p>
-
-<p><span class="smcap">Morville</span> (M.), adjoint au maire de Nancy (1821), 25.</p>
-
-<p><i>Muse française (La)</i>: 8, 9. Notes bibliographiques,
-106 en note.</p>
-
-<p class="indent1">Ses «dieux inconnus» (<i>le Figaro</i>, 1829), 31 en note.</p>
-
-<p class="indent1">Ses sept fondateurs: E. <span class="smcap">Deschamps</span>, A. <span class="smcap">Guiraud</span>,<span class="pagenum" id="Page_245">[Pg 245]</span>
-A. <span class="smcap">Soumet</span>, Victor <span class="smcap">Hugo</span>, Adolphe de <span class="smcap">Saint-Valry</span>,
-Alfred de <span class="smcap">Vigny</span> et <span class="smcap">Desjardins</span>, 167 en note.
-Autres collaborateurs: M. <span class="smcap">Ancelot</span>, 61 en note.
-Jules <span class="smcap">Lefèvre-Deumier</span>, 164 en note.</p>
-
-<p class="indent1">A. <span class="smcap">Guiraud</span> y rend compte des <i>Mémoires du général
-Hugo</i>, et y publie <i>Nos Doctrines</i>, 164 en note.</p>
-
-<p class="indent1">Victor <span class="smcap">Hugo</span> en envoie le premier numéro à son père,
-106.</p>
-
-<p><span class="smcap">Musset</span> (Alfred de), est amené, enfant, par Paul <span class="smcap">Foucher</span>,
-chez ses parents à Gentilly.&mdash;Comment il
-imitait l'ivrogne, 30.</p>
-
-<p class="indent1">Paul <span class="smcap">Foucher</span> et M<sup>me</sup> <span class="smcap">Waldor</span>, 170 en note.</p>
-
-
-<p class="p2">N</p>
-
-<p><i>Naissance (La) de Henri IV</i>, par Abel <span class="smcap">Hugo</span>, 90 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Napoléon (Joseph)</span>, roi d'Espagne, 11 en note, 16, 21.</p>
-
-<p><span class="smcap">Naudin</span> (M.), notaire à Blois, 77 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Ney</span> (Le maréchal), 139 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Nodier</span> (Charles): Doit se rendre avec Victor <span class="smcap">Hugo</span> au
-sacre de <span class="smcap">Charles</span> X, 160, 162.</p>
-
-<p class="indent1">Leurs relations, 160 en note.</p>
-
-<p class="indent1">«C'était», au dire de <span class="smcap">Mérimée</span>, «un gaillard très
-taré», 160 en note.</p>
-
-<p class="indent1">Le voyage des ménages <span class="smcap">Hugo</span> et <span class="smcap">Nodier</span> au Mont-Blanc
-et dans la vallée de Chamonix, 179, 183.</p>
-
-<p><span class="smcap">Nodier</span> (M<sup>me</sup> Ch.), 183.</p>
-
-<p><span class="smcap">Noilly</span> (M. J.) <i>Catalogue de (sa) bibliothèque romantique</i>,
-15 en note.</p>
-
-<p><i>Nouvelles Odes (Les)</i>, de Victor <span class="smcap">Hugo</span>. A. <span class="smcap">Soumet</span> en rend
-compte dans le <i>Conservateur littéraire</i>, 62 en note.</p>
-
-<p class="indent1">L'édition Ladvocat.</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_246">[Pg 246]</span></p>
-
-<p class="indent1">Victor <span class="smcap">Hugo</span> en surveille l'impression, 132, 133.</p>
-
-<p class="indent1">Le <i>Journal des Débats</i> en annonce l'apparition puis
-en rend compte, 134 en note.</p>
-
-<p class="indent1">Une lettre de Victor <span class="smcap">Hugo</span> en réponse aux critiques
-de M. <span class="smcap">Hofman</span>, 134 en note.</p>
-
-<p class="indent1">L'exemplaire offert par Victor <span class="smcap">Hugo</span> à son père, 198
-en note.</p>
-
-
-<p class="p2">O</p>
-
-<p>Odes (Les): Leur première édition: <i>Odes et poésies
-diverses</i>, 8, 20, 196 en note.</p>
-
-<p class="indent1">Elle s'épuise, 35, 37.</p>
-
-<p class="indent1">La seconde: Louis XVIII souscrit à vingt-cinq exemplaires,
-81.</p>
-
-<p class="indent1">La troisième, Ladvocat (1827), 130, 134, 135, 198 en
-note.</p>
-
-<p><i>Odes et Ballades</i>, 81 en note, 125 (en note), 130 en note,
-167 en note.</p>
-
-<p><i>Ode sur la bataille de Denain</i>, d'Abel <span class="smcap">Hugo</span>, 21.</p>
-
-<p><i>Ode sur la mort du duc d'Enghien</i>, (Eugène <span class="smcap">Hugo</span>), 21.</p>
-
-<p><i>Ode sur la mort de S. A. R. Louis-Joseph de Bourbon,
-prince de Condé</i>, (Eugène <span class="smcap">Hugo</span>), 21.</p>
-
-<p><i>Ode sur la mort de S. A. R. Charles-Ferdinand d'Artois,
-duc de Berry.</i> Publiée dans le <i>Conservateur
-littéraire</i>, elle vaut à Victor Hugo une gratification
-de 500 francs de <span class="smcap">Louis</span> XVIII, 81.</p>
-
-<p>Ode: <i>Louis XVII</i>, lue à la Société des <i>Bonnes lettres</i>
-et publiée dans le <i>Moniteur</i>, 81.</p>
-
-<p>Ode: <i>La guerre d'Espagne</i>: M. de <span class="smcap">Clermont-Tonnerre</span>
-engage Victor <span class="smcap">Hugo</span> à la remettre au duc d'<span class="smcap">Angoulême</span>,
-129, 130.</p>
-
-<p>Ode: <i>A l'ombre d'un enfant</i>, 124-125.</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_247">[Pg 247]</span></p>
-
-<p>Ode <i>sur le Sacre</i>, 174, 177-178. Déjà reproduite par
-sept ou huit journaux, <span class="smcap">Charles</span> X la fait tirer sur
-les presses de l'imprimerie royale, 178.</p>
-
-<p><i>Ode sur la mort du général Foy</i> (Jules <span class="smcap">Lefèvre-Deumier</span>),
-164 en note.</p>
-
-<p><i>Olga, ou l'orpheline moscovite</i>, par M. <span class="smcap">Ancelot</span>, 61 en
-note.</p>
-
-<p><span class="smcap">O'Neddy</span> (Philothée), 8.</p>
-
-<p>Oratoire (L') de la reine Anne, à Blois, 153.</p>
-
-<p>Orfèvres (Une vieille maison de la rue des), à Blois, 151.</p>
-
-<p><i>Oriflamme (L')</i>, Victor <span class="smcap">Hugo</span> doit y rendre compte des
-derniers volumes de M. de <span class="smcap">Féraudy</span>, 77.</p>
-
-
-<p class="p2">P</p>
-
-<p><span class="smcap">Pardessus</span> (M<sup>e</sup>), notaire à Blois, frère du jurisconsulte,
-22 en note, 77 en note, 169 en note, 195 en note.</p>
-
-<p><i>Parricide (Le)</i>, par Jules <span class="smcap">Lefèvre-Deumier</span>, 164 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Pasquier</span> (Le chancelier), son opinion sur le marquis
-de <span class="smcap">Talaru</span>, 139 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Patrigeon</span> (Le D<sup>r</sup> G.): <i>Le père de Victor Hugo (Général
-Joseph-Léopold-Sigisbert Hugo), à propos de
-son second mariage à Chabris</i>, 23 en note, 24 en
-note, 25 en note.</p>
-
-<p class="indent1">Les causes de la folie d'Eugène <span class="smcap">Hugo</span>: il aimait Adèle
-<span class="smcap">Foucher</span>, 70 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Paul</span> (Emile): <i>Catalogue de la Bibliothèque romantique
-de M. J. Noilly</i>, 15 en note.</p>
-
-<p><i>Pauvre fille (La)</i>, élégie d'A. <span class="smcap">Soumet</span>, 62 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Pélicier</span> (Le libraire) édite les <i>Odes et Poésies diverses</i>
-de Victor <span class="smcap">Hugo</span>, 20 en note, 30 en note.</p>
-
-<p>Pension mensuelle (La), faite par le général Hugo à ses
-fils, 12, 48, 51.<span class="pagenum" id="Page_248">[Pg 248]</span>
-Victor le supplie de la continuer à ses frères, 51, 64.</p>
-
-<p><i>Pensions des veuves de militaires</i> (Notes manuscrites
-du général <span class="smcap">Hugo</span> sur les), 14 en note.</p>
-
-<p>Pensions de Victor <span class="smcap">Hugo</span>.&mdash;Sa pension sur la cassette
-royale:</p>
-
-<p class="indent1">Il l'attend pour se marier, 39, 45, 47, 51.</p>
-
-<p class="indent1">La vérité sur cette première pension, 55 en note.</p>
-
-<p class="indent1">Il écrit à son oncle, le colonel Hugo, qu'il en attend
-une nouvelle, comme membre de l'Académie des
-Jeux Floraux, 57.</p>
-
-<p class="indent1">Une rectification nécessaire, 54-55 en note.</p>
-
-<p class="indent1">Gratification de 500 francs accordée au poète, par
-<span class="smcap">Louis</span> XVIII, pour son ode sur <i>la mort du duc de
-Berry</i>, 81</p>
-
-<p class="indent1">On lui en fait espérer une nouvelle sur les fonds du
-ministère de l'Intérieur, 81, 82-83.</p>
-
-<p>Perceval (M.), 59.</p>
-
-<p><i>Père (Le) de Victor Hugo (Général Joseph-Léopold-Sigisbert
-Hugo), à propos de son second mariage
-à Chabris</i>, par le D<sup>r</sup> G. <span class="smcap">Patrigeon</span>, 23, 24, 25;
-70 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Périé (M. Raphaël)</span>, un universitaire resté fidèle aux
-lettres, 79.</p>
-
-<p class="indent1"><i>Le Roman de Berte aux grands pieds</i>, 79 en note.</p>
-
-<p class="indent1"><i>Victor Hugo poète civique</i>, 79 en note.</p>
-
-<p><i>Permission (La)</i>, manuscrit du général, 14 en note.</p>
-
-<p><i>Perrine ou La Nouvelle Nina</i>, autre manuscrit du général,
-14 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Persan</span> (Le marquis de), devenu libraire, publie la
-seconde édition des <i>Odes</i> de Victor <span class="smcap">Hugo</span>, 81.</p>
-
-<p><span class="smcap">Pétigny</span> (M. J. de), proteste dans une lettre adressée à
-la <i>France Centrale</i> contre la sévérité du jugement
-de Victor <span class="smcap">Hugo</span> sur <span class="smcap">Gaston</span> d'<span class="smcap">Orléans</span>, 155 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Peyronnet</span> (M. Charles-Ignace de), 47.</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_249">[Pg 249]</span></p>
-
-<p><i>Pharamond</i>, par A. <span class="smcap">Guiraud</span> et M. <span class="smcap">Ancelot</span>, 164 en note.</p>
-
-<p><i>Philosophie catholique de l'Histoire</i>, par A. <span class="smcap">Guiraud</span>,
-165 en note.</p>
-
-<p><i>Phocéen</i> (Le journal <i>Le</i>), 144 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Pierre</span> de <span class="smcap">Blois</span>: la gloire d'un mot, 155.</p>
-
-<p>Pierre de Blois (Vieilles maisons de la rue), à Blois, 151.</p>
-
-<p><i>Pierre et Thomas Corneille</i>, par Abel <span class="smcap">Hugo</span> (sous le
-pseudonyme de <span class="smcap">Monnières</span>, en collaboration avec
-<span class="smcap">Romieu</span>), 91 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Pinel</span> (Le D<sup>r</sup> <span class="smcap">Esquirol</span> continue et complète ses travaux),
-89 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Pinlevé</span> (M<sup>me</sup>), amie du général et de M<sup>me</sup> <span class="smcap">Hugo</span> à Blois,
-182.</p>
-
-<p><i>Poèmes</i>, par Alfred de <span class="smcap">Vigny</span>, 31 en note.</p>
-
-<p><i>Poèmes et Chants élégiaques</i>, par A. <span class="smcap">Guiraud</span>, 164 en
-note.</p>
-
-<p><i>Poèmes dédiés à la jeunesse</i>, par A. <span class="smcap">Guiraud</span>, 164-165
-en note.</p>
-
-<p><i>Poésies de Charles d'Orléans</i>: édition qu'en donna <span class="smcap">Augustin
-Soulié</span>, 159 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Polignac</span> (Le cabinet), 47 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Pompadour</span> (M<sup>me</sup> de), son château de Menars, 147 en
-note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Pons</span> (Gaspard de): sa collaboration au <i>Conservateur
-littéraire</i> et à la <i>Muse française</i>, 10, 69.</p>
-
-<p class="indent1">Ses œuvres, 69 en note.</p>
-
-<p class="indent1">Ses <i>Adieux poétiques</i>: lève une partie du voile qui
-recouvrait le secret de la folie d'Eugène <span class="smcap">Hugo</span>,
-70-71.</p>
-
-<p><span class="smcap">Pradel</span> (Le chansonnier Eugène de), condamné à trois
-mois de prison, 33.</p>
-
-<p><i>Précis historique des Événements qui ont conduit Joseph
-Napoléon sur le trône d'Espagne</i>, par Abel
-<span class="smcap">Hugo</span>, 11 en note, 91 en note.</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_250">[Pg 250]</span></p>
-
-<p><i>Presse</i> (Le journal <i>La</i>), 157.</p>
-
-<p><i>Presse littéraire sous la Restauration (La)</i>, par Ch.-M.
-<span class="smcap">Des Granges</span>, 18 en note, 19 en note, 63 en
-note, 69 en note, 168 en note.</p>
-
-<p><i>Procès de Paul-Louis Courier, vigneron de la Chavonnière,
-condamné le 28 août 1821, à l'occasion de
-son Discours sur la souscription de Chambord</i>,
-100 en note.</p>
-
-
-<p class="p2">Q</p>
-
-<p><i>Quelques Fables, ou Mes Loisirs</i>, par M. de <span class="smcap">Féraudy</span>,
-77 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Queyroy</span> (Le dessinateur A.): ses <i>Rues et Maisons du
-vieux Blois</i>. Lettre que lui adressa, de Guernesey,
-Victor <span class="smcap">Hugo</span> pour le remercier de l'envoi de ses
-eaux-fortes, 147, 148-156.</p>
-
-<p><i>Quotidienne</i> (Le journal <i>La</i>), 159, 160 en note.</p>
-
-
-<p class="p2">R</p>
-
-<p><span class="smcap">Rabbe</span> (Alphonse), 144, sa laideur, ne veut pas se laisser
-voir par M<sup>me</sup> Victor <span class="smcap">Hugo</span> enceinte, 144 en
-note.</p>
-
-<p class="indent1">Ses œuvres, 144 en note.</p>
-
-<p class="indent1">Est recommandé par Victor <span class="smcap">Hugo</span> au baron d'<span class="smcap">Eckstein</span>,
-165.</p>
-
-<p><span class="smcap">Rabelais</span>, sa gaîté comparée à la plaisanterie de Victor
-<span class="smcap">Hugo</span>, 88.</p>
-
-<p><i>Rappel</i> (Le journal <i>Le</i>), 188 en note, 193 en note.</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_251">[Pg 251]</span></p>
-
-<p><i>Raymond d'Ascoli</i>, élégie de Victor <span class="smcap">Hugo</span> ayant figuré
-dans les <i>Odes et Poésies diverses</i>, 20 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Reggio</span> (M<sup>me</sup> la maréchale, duchesse de), 55 en note.</p>
-
-<p><i>Relation du Voyage de S. A. R. Madame, duchesse de
-Berry, dans la Touraine, l'Anjou, la Bretagne, la
-Vendée et le midi de la France en 1828</i>; par le vicomte
-<span class="smcap">Walsh</span>, 168-169 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Renée</span> de <span class="smcap">Bretagne</span> (La vaillante), 154.</p>
-
-<p><span class="smcap">Rességuier</span> (Jules de), les espérances qu'il donnait, 10,
-166 en note.</p>
-
-<p><i>Résumé de l'Histoire de Russie</i>, par Alphonse <span class="smcap">Rabbe</span>,
-144 en note, 165.</p>
-
-<p><i>Rétablissement de la statue de Henri IV</i> (L'ode de Victor
-<span class="smcap">Hugo</span> sur le), lui vaut le lis d'or de l'<i>Académie
-des Jeux Floraux</i>, 20 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Révérend</span> (Le vicomte A.): son <i>Armorial du Premier
-Empire</i>, 21 en note.</p>
-
-<p><i>La Révolte des Enfers (La)</i>, poème du général <span class="smcap">Hugo</span>,
-41, 42, 46.</p>
-
-<p><i>Revue de Paris (La)</i>, 79 en note, 183 en note.</p>
-
-<p><i>Revue des Deux Mondes (La)</i>, 92 en note, 183 en note.</p>
-
-<p><i>Revue du Berry (La)</i>, 23 en note.</p>
-
-<p><i>Revue universelle des Arts (La)</i>, 153 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Richelieu</span> (Le second ministère), 20 février 1820, 129
-en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Riestap</span> donne bien, dans son <i>Armorial général</i>, au
-général Hugo, les armes qui figurent sur le cachet
-commandé par Victor pour son père, 74 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Riffault</span> (M. Eugène), maire de Blois, 200, 201 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Robertet</span> (Florimond), baron d'<span class="smcap">Alluye</span>: son hôtel à
-Blois, 153 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Rochas</span> (A. de): <i>Les Buttes et la Télégraphie optique</i>
-149 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Roger</span> de <span class="smcap">Damas</span> (comte), 17 en note, 137 en note.</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_252">[Pg 252]</span></p>
-
-<p><i>Roman de Berte aux grands pieds (Le)</i>, renouvelé
-par Raphaël <span class="smcap">Périé</span>, 79 en note.</p>
-
-<p><i>Romances historiques traduites de l'espagnol</i>, par Abel
-<span class="smcap">Hugo</span>, 30 en note, 91 en note.</p>
-
-<p class="indent1">L'exemplaire qu'il en offrit à son père, 198 en note.</p>
-
-<p><i>Romantisme (Le) et la Critique.&mdash;La Presse littéraire
-sous la Restauration</i>, par Ch.-M. <span class="smcap">Des Granges</span>,
-18 en note, 19 en note, 63 en note, 69 en note,
-168 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Romieu</span>, collaborateur d'Abel <span class="smcap">Hugo</span> (<span class="smcap">Monnières</span>), dans
-<i>Pierre et Thomas Corneille</i>, 91 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Rousseau</span> (J.-J.), 163.</p>
-
-<p><span class="smcap">Rousseau</span> (Jacques), adjoint au maire de Chabris, témoin
-du second mariage du général <span class="smcap">Hugo</span>, 25.</p>
-
-<p><span class="smcap">Royer-Collard</span> (Le Docteur), médecin de l'Asile de
-Charenton, 94.</p>
-
-<p><i>Ruche d'Aquitaine (La)</i>, 159 en note.</p>
-
-<p><i>Ruche politique (La)</i>, 159 en note.</p>
-
-<p><i>Rues et maisons du vieux Blois</i>, eaux-fortes de A. Queyroy,
-147, 148-156.</p>
-
-
-<p class="p2">S</p>
-
-<p>Saint-Dyé (Loir-et-Cher), sur la rive gauche de la Loire,
-147 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Sainte-Luce</span> (Les demoiselles de), 34.</p>
-
-<p>Saint-Lubin (La rue), à Blois, 151.</p>
-
-<p>Saint-Laumer (L'ancienne abbaye de), aujourd'hui église
-Saint-Nicolas, à Blois, 150, 153, 163, 165.</p>
-
-<p>Saint-Lazare (Le domaine de), à Blois. Ancien prieuré,
-est acheté et habité par le général <span class="smcap">Hugo</span>, 22.</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_253">[Pg 253]</span></p>
-
-<p class="indent1">Il le revend au D<sup>r</sup> <span class="smcap">Gay</span>, 77.</p>
-
-<p class="indent1">Aujourd'hui transformé en maison de santé, 22.</p>
-
-<p>Saint-Martin (rue), à Blois, 152 en note.</p>
-
-<p>Saint-Maurice (maison de). Voir: Charenton.</p>
-
-<p><span class="smcap">Saint-Valry</span> (Adolphe <span class="smcap">Souillard</span> de). L'un des amis d'enfance
-et de jeunesse de Victor <span class="smcap">Hugo</span>, 10.</p>
-
-<p class="indent1">Sa collaboration au <i>Conservateur littéraire</i> et aux
-<i>Annales de la Littérature et des Arts</i> où il rendit
-compte des <i>Odes et Poésies diverses</i>, 166 en note.</p>
-
-<p class="indent1">Fut un des sept fondateurs de la <i>Muse française</i>, 167
-en note.</p>
-
-<p class="indent1">Y rend hommage à <span class="smcap">Chateaubriand</span> disgracié, 167 en
-note.</p>
-
-<p class="indent1">Sa propriété de Montfort-l'Amaury, 167.</p>
-
-<p class="indent1">Chante, ainsi que Victor Hugo, <i>les ruines de Montfort</i>,
-167 en note.</p>
-
-<p class="indent1"><i>M<sup>me</sup> de Mably</i> (roman), 168 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Sardini</span> (Scipion), gentilhomme lucquois et petit poisson
-italien. Isabelle de <span class="smcap">Limeuil</span> lui apporte la fortune
-et le souvenir de quelques aventures que célèbre
-<span class="smcap">Brantôme</span>. Ses hôtels à Blois et à Paris, 152,
-153 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Sarrut</span> (Germain), 167 en note.</p>
-
-<p><i>Satan (Le)</i> d'Alfred de <span class="smcap">Vigny</span>, 163 en note.</p>
-
-<p><i>Saül</i>, tragédie d'A. <span class="smcap">Soumet</span>, 62 en note.</p>
-
-<p>Saumur (La conspiration de), 33.</p>
-
-<p><i>Sbogar (Jean)</i>, par Charles <span class="smcap">Nodier</span>, 160 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Schiésingeyer</span> (Jacob), cocher du marquis de <span class="smcap">Béthune-Sully</span>
-et témoin du second mariage du général
-<span class="smcap">Hugo</span>, 26.</p>
-
-<p><span class="smcap">Schiller</span> (M. <span class="smcap">Ancelot</span> donne une imitation de son <i>Fiesque</i>),
-61 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Séché</span> (Léon): <i>Alfred de Vigny et son temps</i>, 31 en
-note, 161, 162 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Séché</span> (Léon): <i>Hortense Allart de Meritens</i>. Une passade<span class="pagenum" id="Page_254">[Pg 254]</span>
-de <span class="smcap">Chateaubriand</span>: M<sup>me</sup> Boni de <span class="smcap">Castellane</span>,
-138.</p>
-
-<p><span class="smcap">Séché</span> (Léon): <i>Etudes d'histoire romantique.&mdash;Le Cénacle
-de la Muse française</i>, 62 en note, 165 en note,
-168 en note.</p>
-
-<p><i>Sémiramis la grande</i>, drame «en cinq coupes d'amertume»,
-de <span class="smcap">Desjardins</span>, 167 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Serre</span> (Le comte de), Ministre de la justice dans les
-cabinets <span class="smcap">Dessolle</span> et <span class="smcap">Decazes</span> et sous le second
-ministère <span class="smcap">Richelieu</span> (1818-1819-1820), 129.</p>
-
-<p>Serrurerie (La rue de la) à Blois, 152 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Shakespeare</span> (La traduction de), François-Victor <span class="smcap">Hugo</span>,
-193 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Sigisbert</span>, l'un des prénoms du général <span class="smcap">Hugo</span>, dont il
-se sert comme pseudonyme, 13 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Siguenza</span> (Le général <span class="smcap">Hugo</span> créé par <span class="smcap">Joseph Napoléon</span>
-comte de), 21.</p>
-
-<p><i>Simple discours de Paul-Louis, vigneron de la Chavonnière,
-aux membres du Conseil de Véretz, à
-l'occasion de l'acquisition de Chambord</i>, 99.</p>
-
-<p><i>Sir Lionel d'Arquenay</i>, par Jules <span class="smcap">Lefèvre-Deumier</span>,
-164 en note.</p>
-
-<p><i>Société d'Emulation de Cambrai (La)</i>, accorde le prix
-de poésie à Abel <span class="smcap">Hugo</span>, pour son <i>Ode sur la
-bataille de Denain</i>, 21.</p>
-
-<p><i>Société des Bonnes Lettres</i>, 61 en note, 62 en note, 91
-en note.</p>
-
-<p><i>Société des Sciences et Lettres de Loir-et-Cher.</i></p>
-
-<p class="indent1">Le général Hugo avait fondé à Blois une première
-Société littéraire: vains efforts du père et du fils
-pour la faire autoriser, 33, 35-36, 40, 41, 44-45,
-86.</p>
-
-<p class="indent1">L'intervention plutôt platonique des députés de Loir-et-Cher,
-45.</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_255">[Pg 255]</span></p>
-
-<p class="indent1">Un biais administratif: la Société ne comptant pas
-vingt membres n'a pas besoin d'autorisation, 44.</p>
-
-<p><i>Solitaire (Le) du lac</i>, manuscrit du général <span class="smcap">Hugo</span>, 14
-en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Souillard</span> (Adolphe)&mdash;Voir: <span class="smcap">Saint-Valry</span> (Adolphe
-<span class="smcap">Souillard</span> de).</p>
-
-<p><span class="smcap">Soulié</span> (J.-B.): dévoile à Évariste <span class="smcap">Boulay-Paty</span> la cause
-de la folie d'Eugène <span class="smcap">Hugo</span>, 69-70 en note.</p>
-
-<p class="indent1">Une lettre de Victor <span class="smcap">Hugo</span> au bon <span class="smcap">Soulié</span>, 159-161.</p>
-
-<p class="indent1">Fonde et dirige <i>le Mémorial bordelais, la Ruche
-d'Aquitaine et la Ruche politique</i>. Sa collaboration
-à <i>la Quotidienne</i>, 159 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Soumet</span> (Alexandre): assiste au mariage de Victor <span class="smcap">Hugo</span>,
-mais ne fut pas son témoin, 61-62.</p>
-
-<p class="indent1">Sa collaboration aux <i>Lettres champenoises</i>, au <i>Conservateur
-littéraire</i>, au <i>Mercure du XIX<sup>e</sup> siècle</i>,
-62 en note.</p>
-
-<p class="indent1">Fait partie de la <i>Société des Bonnes Lettres</i> et y lit
-sa <i>Jeanne d'Arc</i>, 62 en note.</p>
-
-<p class="indent1">Ses œuvres, 62 en note.</p>
-
-<p><i>Souvenirs du baron de Frénilly</i>, 138-140.</p>
-
-<p><i>Souvenirs sur Joseph Napoléon, roi d'Espagne</i>, par Abel
-<span class="smcap">Hugo</span>, 92 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Stapfer</span> (Extrait d'une lettre de Prosper <span class="smcap">Mérimée</span> à Albert),
-160 en note.</p>
-
-
-<p class="p2">T</p>
-
-<p><i>Tablettes romantiques (Les)</i>, 91 en note.</p>
-
-<p><i>Tablettes universelles (Les)</i>, 144 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Talaru</span> (Le marquis de), ambassadeur à Madrid: ses
-titres à la faveur royale, 139 en note.</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_256">[Pg 256]</span></p>
-
-<p class="indent1"><span class="smcap">Chateaubriand</span> le charge d'une mission assez spéciale
-auprès du roi <span class="smcap">Ferdinand</span>, 139-140.</p>
-
-<p><span class="smcap">Talon</span> (Zoé), par son mariage, comtesse du <span class="smcap">Cayla</span>, 47
-en note, 137, 161 en note.</p>
-
-<p><i>Tambour Robin (Le)</i>, manuscrit du général <span class="smcap">Hugo</span>, 14 en
-note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Tardieu</span> (M. Pierre), 197 en note.</p>
-
-<p>Thionville (La défense de), par le général <span class="smcap">Hugo</span>, 16.</p>
-
-<p><i>Thionville (Journal historique du blocus de)</i>, par le
-général <span class="smcap">Hugo</span>, 13 en note, 16, 39, 41.</p>
-
-<p><span class="smcap">Thomas y Saêtoni</span> (Marie-Catherine), comtesse de <span class="smcap">Salcano</span>,
-veuve <span class="smcap">Anaclet</span> d'<span class="smcap">Almeg</span>, épouse, à Chabris, le
-6 septembre 1821, le général <span class="smcap">Hugo</span>, 23.</p>
-
-<p class="indent1">Les liens religieux (?) qu'ils régularisaient ainsi, 26.</p>
-
-<p class="indent1">Etait, depuis 1816, propriétaire, à Blois, de la maison
-de la rue du Foix chantée par Victor <span class="smcap">Hugo</span> dans
-les <i>Feuilles d'automne</i>, 24 en note, 77.</p>
-
-<p class="indent1">Ses beaux-fils l'ignorent, 26.</p>
-
-<p class="indent1">Fait donner par le général sur les doigts de Victor
-comment il s'en tire, 38, 39.</p>
-
-<p class="indent1">Ne le gêne point pour son mariage, 66.</p>
-
-<p class="indent1">La situation semble se détendre, 66.</p>
-
-<p class="indent1">Une nouvelle explication entre le père et le fils, 110-111.</p>
-
-<p class="indent1">Son second veuvage, 191.</p>
-
-<p class="indent1">Son âpreté, 195.</p>
-
-<p class="indent1">Elle tire son épingle du jeu et survit trente ans au
-général <span class="smcap">Hugo</span>, 199.</p>
-
-<p class="indent1">Sa mort (21 avril 1858), les témoins de son décès à
-l'état civil de Blois, 79, 200.</p>
-
-<p><i>Tombeaux de Saint-Denis (Les)</i>, par Abel <span class="smcap">Hugo</span>, 91 en
-note.</p>
-
-<p>Toulouse (L'Hôtel), rue du Cherche-Midi, siège du Conseil
-de guerre et habitation de la famille Foucher,
-30, 63.</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_257">[Pg 257]</span></p>
-
-<p>Tour d'Argent (La), à Blois, 152.</p>
-
-<p><i>Traité du Mélodrame</i>, par A. A. A. (Abel <span class="smcap">Hugo</span>, André
-<span class="smcap">Malitourne</span> et <span class="smcap">Ader</span>), 90 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Trébuchet</span> (Sophie), première femme du général Hugo
-et mère de ses enfants, 11, 193, 201-202.</p>
-
-<p class="indent1">Abandonnée par son mari, comment elle les élève, leur
-amour pour elle, sa mort, 11, 12.</p>
-
-<p class="indent1">Gêne extrême qui suivit, 180, 181.</p>
-
-<p><span class="smcap">Trébuchet</span> (le «malheureux oncle»), 188.</p>
-
-<p><span class="smcap">Trébuchet</span> (Le cousin Adolphe), vient à Blois et désire
-visiter Chambord, 99, 100, 101.</p>
-
-<p class="indent1">Semble y revenir, 128.</p>
-
-<p class="indent1">Victor Hugo cherche à obtenir une bourse pour un
-de ses frères, 187.</p>
-
-<p><i>Tribune</i> (Le journal <i>La</i>), de Germain <span class="smcap">Sarrut</span>, 167 en
-note.</p>
-
-<p>Trois Clefs (La rue des), à Blois, 152.</p>
-
-
-<p class="p2">U</p>
-
-<p><i>Un Financier du XVI<sup>e</sup> siècle</i> (Edouard <span class="smcap">Drumont</span>; <i>Mon
-vieux Paris</i>), 153 en note.</p>
-
-
-<p class="p2">V</p>
-
-<p><span class="smcap">Vacquerie</span> (Charles), épouse Léopoldine <span class="smcap">Hugo</span>, avec
-qui il se noie à Villequier, 142.</p>
-
-<p>Val-de-Grâce (Eugène <span class="smcap">Hugo</span> transféré au). Il n'y fait
-qu'un court séjour, 94, 96.</p>
-
-<p>Variante des <i>Amants ennemis</i>, manuscrit du général
-<span class="smcap">Hugo</span>, 14 en note.</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_258">[Pg 258]</span></p>
-
-<p><i>Vengeance de la Madone (La)</i>, par Abel <span class="smcap">Hugo</span>, 90 en
-note.</p>
-
-<p>Vérone (Le Congrès de), 43 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Victor</span>, duc de Bellune, 59.</p>
-
-<p><i>Victor Hugo à Gentilly</i>, par Fernand <span class="smcap">Bournon</span>, 30.</p>
-
-<p><i>Victor Hugo à Guernesey</i>, par Paul <span class="smcap">Chenay</span>, 172 en
-note, 196-197 en note.</p>
-
-<p><i>Victor Hugo avant 1830</i>, par Edmond <span class="smcap">Biré</span>, 20, 23 en
-note, 26, 55 en note, 69 en note, 71 en note, 81 en
-note, 173, 174 en note.</p>
-
-<p><i>Victor Hugo et son père, le général Hugo à Blois</i>, par
-Louis <span class="smcap">Belton</span>, 7, 14 en note, 22 en note, 169 en
-note, 193 en note, 195-196 en note.</p>
-
-<p><i>Victor Hugo poète civique</i>, par Raphaël <span class="smcap">Périé</span>, 79 en
-note.</p>
-
-<p><i>Victor Hugo raconté par un témoin de sa Vie</i> (par
-M<sup>me</sup> Victor <span class="smcap">Hugo</span>), 10, 29, 30, 47, 48, 61, 90 en
-note, 144 en note, 157, 173 en note, 179 en note,
-183 en note.</p>
-
-<p><i>Vie anecdotique de Monsieur, comte d'Artois, aujourd'hui
-S. M. Charles X, roi de France et de Navarre,
-depuis sa naissance jusqu'à ce jour</i>, par
-Abel <span class="smcap">Hugo</span>, 92 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Viel Castel</span> (comte Horace de): Ses <i>Mémoires</i>. M<sup>me</sup> du
-<span class="smcap">Cayla</span> et le vicomte de la <span class="smcap">Rochefoucauld</span>, 161 en
-note.</p>
-
-<p class="indent1">Son jugement sur le vicomte <span class="smcap">Walsh</span>, 169 en note.</p>
-
-<p><i>Vierges de Verdun</i> (L'ode: <i>Les</i>) obtient en 1819, une
-amarante réservée de l'<i>Académie des Jeux Floraux</i>,
-20 en note.</p>
-
-<p><i>Vierge du Monastère (La)</i>, par le général <span class="smcap">Hugo</span>, 14 en
-note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Vigny</span> (Alfred de): Sa liaison avec Victor <span class="smcap">Hugo</span>, 9.</p>
-
-<p class="indent1">Est témoin de son mariage, 61, 63.</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_259">[Pg 259]</span></p>
-
-<p class="indent1">Ses <i>Poèmes</i> paraissent la même année et chez le
-même éditeur (Pélicier, 1822), que les <i>Odes et
-Poésies diverses</i>, 31 en note.</p>
-
-<p class="indent1">Figure parmi les fondateurs&mdash;«les dieux inconnus»
-spécifiera le <i>Figaro</i> de 1829,&mdash;de la <i>Muse
-française</i>, 9, 31 en note.</p>
-
-<p class="indent1">«Malgré ses titres de noblesse et les autres», n'est
-pas invité au sacre de Charles X, 161.</p>
-
-<p class="indent1">Sa répugnance pour les à-propos rémunérateurs: «il
-n'avait jamais su faire ces choses-là», 162 en note.</p>
-
-<p class="indent1">Sa Lydia, 162.</p>
-
-<p><span class="smcap">Villèle</span> (M. de): son ministère, ses démélés avec <span class="smcap">Chateaubriand</span>,
-33 en note, 34 en note, 43 en note,
-47 en note, 95, 98, 137.</p>
-
-<p>Violettes (La rue des), à Blois, 152.</p>
-
-<p><i>Virginie</i>, par A. <span class="smcap">Guiraud</span>, 164 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Vosdey</span> (M.), notaire à Blois, 77 en note.</p>
-
-<p><i>Voyage de Paris à Saint-Cloud par mer</i>, 32.</p>
-
-<p><i>Voyage poétique et pittoresque au Mont Blanc et dans
-la Vallée de Chamonix.</i> Ce qui en est paru, 183.</p>
-
-<p><span class="smcap">Vulpian</span> (Alphonse): <i>Les Français en Espagne</i>, à-propos,
-vaudeville en collaboration avec Abel <span class="smcap">Hugo</span>,
-1 en note.</p>
-
-
-<p class="p2">W</p>
-
-<p><span class="smcap">Waldor</span> (M<sup>me</sup> Mélanie): comment elle s'accrochait à
-Paul <span class="smcap">Foucher</span>; le tartre de ses dents, 170 en note.</p>
-
-<p><span class="smcap">Walsh</span> (Le vicomte): <i>Relation du voyage de S. A. R.
-Madame, duchesse de Berry, dans la Touraine,
-l'Anjou, la Bretagne, la Vendée et le midi de la
-France, en 1828</i>, 168-169 en note.</p>
-
-<p>Woymouth (La maison des musiciens de), 152.</p>
-<hr class="chap x-ebookmaker-drop" />
-
-<div class="chapter">
-<p><span class="pagenum" id="Page_263">[Pg 263]</span></p>
-
-<h2 class="nobreak" id="TABLE_DES_MATIERES">TABLE DES MATIÈRES</h2>
-</div>
-
-<table summary="matieres">
-<tr><td class="tdc noborder">
-<a href="#I">I</a> </td></tr>
-
-<tr><td>LA JEUNESSE ET LES DÉBUTS.&mdash;M<sup>me</sup> HUGO.&mdash;LE
-GÉNÉRAL HUGO.&mdash;PREMIERS SUCCÈS ACADÉMIQUES.&mdash;LE
-<i>Conservateur littéraire</i>.&mdash;LES <i>Odes et
-Poésies diverses</i>.&mdash;LA SECONDE FEMME DU GÉNÉRAL:
-MARIE-CATHERINE THOMAS Y SAÊTONI,
-VEUVE ANACLET D'ALMEG. </td><td> 7</td></tr>
-
-<tr><td class="tdc noborder">
-<a href="#II">II</a></td></tr>
-<tr><td>
-LES FIANÇAILLES ET LE MARIAGE.&mdash;LES LETTRES DE
-VICTOR A SON PÈRE.&mdash;LA <i>Société littéraire de
-Blois</i>.&mdash;UNE PENSION LONGUE A TOUCHER.&mdash;LE
-COLONEL LOUIS HUGO.&mdash;<i>La Révolte des Enfers.</i>&mdash;UN
-BAN A RACHETER.&mdash;UN MARIAGE D'AMOUR. </td><td> 28</td></tr>
-
-<tr><td class="tdc noborder">
-<a href="#III">III</a></td></tr>
-<tr><td>
-UN ROMAN EN PARTIE DOUBLE.&mdash;LA FOLIE D'EUGÈNE
-HUGO.&mdash;LES ARMES DU GÉNÉRAL COMTE HUGO.&mdash;«LA
-RECOMMANDATION DE M. DE CLERMONT-TONNERRE».&mdash;LA
-MAISON DE LA RUE DU FOIX, A
-BLOIS.&mdash;LA GROSSESSE D'ADÈLE HUGO.&mdash;LE PAUVRE
-EUGÈNE </td><td> 68</td></tr>
-
-<tr><td class="tdc noborder">
-<a href="#IV">IV</a></td></tr>
-<tr><td>
-LÉOPOLD HUGO.&mdash;SA NAISSANCE.&mdash;DES ENNUIS DE
-NOURRICE.&mdash;<i>La Muse française.</i>&mdash;LE PETIT
-LÉOPOLD A BLOIS.&mdash;LE CRI DE LA MÈRE.&mdash;SA
-MORT.&mdash;<i>A l'Ombre d'un Enfant</i> </td><td> 102</td></tr>
-
-<tr><td class="tdc noborder">
-<a href="#V">V</a></td></tr>
-<tr><td>
-LE CACHET DU GÉNÉRAL.&mdash;ODE SUR <i>la guerre d'Espagne</i>.&mdash;LES
-<i>Nouvelles Odes</i>.&mdash;LA NÉGLIGENCE
-DE LADVOCAT. LES BONNES DISPOSITIONS
-DU DUC D'ANGOULÊME VIS-A-VIS DU GÉNÉRAL.&mdash;LES
-DESSOUS D'UNE DISGRACE: CHATEAUBRIAND ET
-M<sup>me</sup> BONI DE CASTELLANE </td><td> 126</td></tr>
-
-
-<tr><td class="tdc noborder">
-<a href="#VI">VI</a></td></tr>
-<tr><td>
-LE VOYAGE A BLOIS.&mdash;UNE LETTRE DE VICTOR HUGO
-AU DESSINATEUR QUEYROY.&mdash;DEUX POÈTES NOMMÉS
-CHEVALIERS DE LA LÉGION D'HONNEUR.&mdash;LES SABLES
-DE LA MILTIÈRE.&mdash;LE SACRE DE CHARLES X </td><td> 147</td></tr>
-
-<tr><td class="tdc noborder">
-<a href="#VII">VII</a></td></tr>
-<tr><td>
-L'ODE SUR <i>le Sacre</i>.&mdash;UNE PROMOTION DÉSIRÉE: LE
-LIEUTENANT GÉNÉRAL COMTE HUGO.&mdash;UNE DETTE
-SACRÉE.&mdash;CE BON M. DE LA RIVIÈRE.&mdash;LE <i>voyage
-au Mont Blanc et dans la Vallée de Chamonix</i>.&mdash;NAISSANCE
-DE CHARLES-VICTOR HUGO </td><td> 175</td></tr>
-
-<tr><td class="tdc noborder">
-<a href="#VIII">VIII</a></td></tr>
-<tr><td>
-LE GÉNÉRAL HUGO A PARIS.&mdash;SA MORT ET SES OBSÈQUES.&mdash;UNE
-SUCCESSION DIFFICILE.&mdash;UN TAILLEUR
-QUI ENTEND LE PETIT JEU DES INTÉRÊTS.&mdash;LA
-VENTE DU MOBILIER, A BLOIS ET A LA MILTIÈRE.&mdash;LES
-ŒUVRES DÉDICACÉES DU FILS AU PÈRE.&mdash;LA
-MORT DE LA VEUVE D'ALMEG </td><td> 190</td></tr>
-
-<tr><td class="tdc noborder">
-<a href="#INDEX_ANALYTIQUE_ET_ALPHABETIQUE">IX</a></td></tr>
-<tr><td>
-INDEX ANALYTIQUE ET ALPHABÉTIQUE </td><td> 203</td></tr>
-</table>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_266">[Pg 266]</span></p>
-<hr class="chap x-ebookmaker-drop" />
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_267">[Pg 267]</span></p>
-
-<p class="nobreak" id="ACHEVE_DIMPRIMER"><i>ACHEVÉ D'IMPRIMER</i></p>
-
-<p>le vingt-trois décembre mil neuf cent huit</p>
-
-<p>PAR</p>
-
-<p><span class="smcap">Ch.</span> COLIN</p>
-
-<p>à Mayenne</p>
-
-<p>pour le</p>
-
-<p>MERCVRE</p>
-
-<p>DE</p>
-
-<p>FRANCE</p>
-
-
-<div style='display:block; margin-top:4em'>*** END OF THE PROJECT GUTENBERG EBOOK VICTOR HUGO À VINGT ANS ***</div>
-<div style='text-align:left'>
-
-<div style='display:block; margin:1em 0'>
-Updated editions will replace the previous one&#8212;the old editions will
-be renamed.
-</div>
-
-<div style='display:block; margin:1em 0'>
-Creating the works from print editions not protected by U.S. copyright
-law means that no one owns a United States copyright in these works,
-so the Foundation (and you!) can copy and distribute it in the United
-States without permission and without paying copyright
-royalties. Special rules, set forth in the General Terms of Use part
-of this license, apply to copying and distributing Project
-Gutenberg&#8482; electronic works to protect the PROJECT GUTENBERG&#8482;
-concept and trademark. Project Gutenberg is a registered trademark,
-and may not be used if you charge for an eBook, except by following
-the terms of the trademark license, including paying royalties for use
-of the Project Gutenberg trademark. If you do not charge anything for
-copies of this eBook, complying with the trademark license is very
-easy. You may use this eBook for nearly any purpose such as creation
-of derivative works, reports, performances and research. Project
-Gutenberg eBooks may be modified and printed and given away--you may
-do practically ANYTHING in the United States with eBooks not protected
-by U.S. copyright law. Redistribution is subject to the trademark
-license, especially commercial redistribution.
-</div>
-
-<div style='margin:0.83em 0; font-size:1.1em; text-align:center'>START: FULL LICENSE<br />
-<span style='font-size:smaller'>THE FULL PROJECT GUTENBERG LICENSE<br />
-PLEASE READ THIS BEFORE YOU DISTRIBUTE OR USE THIS WORK</span>
-</div>
-
-<div style='display:block; margin:1em 0'>
-To protect the Project Gutenberg&#8482; mission of promoting the free
-distribution of electronic works, by using or distributing this work
-(or any other work associated in any way with the phrase &#8220;Project
-Gutenberg&#8221;), you agree to comply with all the terms of the Full
-Project Gutenberg&#8482; License available with this file or online at
-www.gutenberg.org/license.
-</div>
-
-<div style='display:block; font-size:1.1em; margin:1em 0; font-weight:bold'>
-Section 1. General Terms of Use and Redistributing Project Gutenberg&#8482; electronic works
-</div>
-
-<div style='display:block; margin:1em 0'>
-1.A. By reading or using any part of this Project Gutenberg&#8482;
-electronic work, you indicate that you have read, understand, agree to
-and accept all the terms of this license and intellectual property
-(trademark/copyright) agreement. If you do not agree to abide by all
-the terms of this agreement, you must cease using and return or
-destroy all copies of Project Gutenberg&#8482; electronic works in your
-possession. If you paid a fee for obtaining a copy of or access to a
-Project Gutenberg&#8482; electronic work and you do not agree to be bound
-by the terms of this agreement, you may obtain a refund from the person
-or entity to whom you paid the fee as set forth in paragraph 1.E.8.
-</div>
-
-<div style='display:block; margin:1em 0'>
-1.B. &#8220;Project Gutenberg&#8221; is a registered trademark. It may only be
-used on or associated in any way with an electronic work by people who
-agree to be bound by the terms of this agreement. There are a few
-things that you can do with most Project Gutenberg&#8482; electronic works
-even without complying with the full terms of this agreement. See
-paragraph 1.C below. There are a lot of things you can do with Project
-Gutenberg&#8482; electronic works if you follow the terms of this
-agreement and help preserve free future access to Project Gutenberg&#8482;
-electronic works. See paragraph 1.E below.
-</div>
-
-<div style='display:block; margin:1em 0'>
-1.C. The Project Gutenberg Literary Archive Foundation (&#8220;the
-Foundation&#8221; or PGLAF), owns a compilation copyright in the collection
-of Project Gutenberg&#8482; electronic works. Nearly all the individual
-works in the collection are in the public domain in the United
-States. If an individual work is unprotected by copyright law in the
-United States and you are located in the United States, we do not
-claim a right to prevent you from copying, distributing, performing,
-displaying or creating derivative works based on the work as long as
-all references to Project Gutenberg are removed. Of course, we hope
-that you will support the Project Gutenberg&#8482; mission of promoting
-free access to electronic works by freely sharing Project Gutenberg&#8482;
-works in compliance with the terms of this agreement for keeping the
-Project Gutenberg&#8482; name associated with the work. You can easily
-comply with the terms of this agreement by keeping this work in the
-same format with its attached full Project Gutenberg&#8482; License when
-you share it without charge with others.
-</div>
-
-<div style='display:block; margin:1em 0'>
-1.D. The copyright laws of the place where you are located also govern
-what you can do with this work. Copyright laws in most countries are
-in a constant state of change. If you are outside the United States,
-check the laws of your country in addition to the terms of this
-agreement before downloading, copying, displaying, performing,
-distributing or creating derivative works based on this work or any
-other Project Gutenberg&#8482; work. The Foundation makes no
-representations concerning the copyright status of any work in any
-country other than the United States.
-</div>
-
-<div style='display:block; margin:1em 0'>
-1.E. Unless you have removed all references to Project Gutenberg:
-</div>
-
-<div style='display:block; margin:1em 0'>
-1.E.1. The following sentence, with active links to, or other
-immediate access to, the full Project Gutenberg&#8482; License must appear
-prominently whenever any copy of a Project Gutenberg&#8482; work (any work
-on which the phrase &#8220;Project Gutenberg&#8221; appears, or with which the
-phrase &#8220;Project Gutenberg&#8221; is associated) is accessed, displayed,
-performed, viewed, copied or distributed:
-</div>
-
-<blockquote>
- <div style='display:block; margin:1em 0'>
- This eBook is for the use of anyone anywhere in the United States and most
- other parts of the world at no cost and with almost no restrictions
- whatsoever. You may copy it, give it away or re-use it under the terms
- of the Project Gutenberg License included with this eBook or online
- at <a href="https://www.gutenberg.org">www.gutenberg.org</a>. If you
- are not located in the United States, you will have to check the laws
- of the country where you are located before using this eBook.
- </div>
-</blockquote>
-
-<div style='display:block; margin:1em 0'>
-1.E.2. If an individual Project Gutenberg&#8482; electronic work is
-derived from texts not protected by U.S. copyright law (does not
-contain a notice indicating that it is posted with permission of the
-copyright holder), the work can be copied and distributed to anyone in
-the United States without paying any fees or charges. If you are
-redistributing or providing access to a work with the phrase &#8220;Project
-Gutenberg&#8221; associated with or appearing on the work, you must comply
-either with the requirements of paragraphs 1.E.1 through 1.E.7 or
-obtain permission for the use of the work and the Project Gutenberg&#8482;
-trademark as set forth in paragraphs 1.E.8 or 1.E.9.
-</div>
-
-<div style='display:block; margin:1em 0'>
-1.E.3. If an individual Project Gutenberg&#8482; electronic work is posted
-with the permission of the copyright holder, your use and distribution
-must comply with both paragraphs 1.E.1 through 1.E.7 and any
-additional terms imposed by the copyright holder. Additional terms
-will be linked to the Project Gutenberg&#8482; License for all works
-posted with the permission of the copyright holder found at the
-beginning of this work.
-</div>
-
-<div style='display:block; margin:1em 0'>
-1.E.4. Do not unlink or detach or remove the full Project Gutenberg&#8482;
-License terms from this work, or any files containing a part of this
-work or any other work associated with Project Gutenberg&#8482;.
-</div>
-
-<div style='display:block; margin:1em 0'>
-1.E.5. Do not copy, display, perform, distribute or redistribute this
-electronic work, or any part of this electronic work, without
-prominently displaying the sentence set forth in paragraph 1.E.1 with
-active links or immediate access to the full terms of the Project
-Gutenberg&#8482; License.
-</div>
-
-<div style='display:block; margin:1em 0'>
-1.E.6. You may convert to and distribute this work in any binary,
-compressed, marked up, nonproprietary or proprietary form, including
-any word processing or hypertext form. However, if you provide access
-to or distribute copies of a Project Gutenberg&#8482; work in a format
-other than &#8220;Plain Vanilla ASCII&#8221; or other format used in the official
-version posted on the official Project Gutenberg&#8482; website
-(www.gutenberg.org), you must, at no additional cost, fee or expense
-to the user, provide a copy, a means of exporting a copy, or a means
-of obtaining a copy upon request, of the work in its original &#8220;Plain
-Vanilla ASCII&#8221; or other form. Any alternate format must include the
-full Project Gutenberg&#8482; License as specified in paragraph 1.E.1.
-</div>
-
-<div style='display:block; margin:1em 0'>
-1.E.7. Do not charge a fee for access to, viewing, displaying,
-performing, copying or distributing any Project Gutenberg&#8482; works
-unless you comply with paragraph 1.E.8 or 1.E.9.
-</div>
-
-<div style='display:block; margin:1em 0'>
-1.E.8. You may charge a reasonable fee for copies of or providing
-access to or distributing Project Gutenberg&#8482; electronic works
-provided that:
-</div>
-
-<div style='margin-left:0.7em;'>
- <div style='text-indent:-0.7em'>
- &#8226; You pay a royalty fee of 20% of the gross profits you derive from
- the use of Project Gutenberg&#8482; works calculated using the method
- you already use to calculate your applicable taxes. The fee is owed
- to the owner of the Project Gutenberg&#8482; trademark, but he has
- agreed to donate royalties under this paragraph to the Project
- Gutenberg Literary Archive Foundation. Royalty payments must be paid
- within 60 days following each date on which you prepare (or are
- legally required to prepare) your periodic tax returns. Royalty
- payments should be clearly marked as such and sent to the Project
- Gutenberg Literary Archive Foundation at the address specified in
- Section 4, &#8220;Information about donations to the Project Gutenberg
- Literary Archive Foundation.&#8221;
- </div>
-
- <div style='text-indent:-0.7em'>
- &#8226; You provide a full refund of any money paid by a user who notifies
- you in writing (or by e-mail) within 30 days of receipt that s/he
- does not agree to the terms of the full Project Gutenberg&#8482;
- License. You must require such a user to return or destroy all
- copies of the works possessed in a physical medium and discontinue
- all use of and all access to other copies of Project Gutenberg&#8482;
- works.
- </div>
-
- <div style='text-indent:-0.7em'>
- &#8226; You provide, in accordance with paragraph 1.F.3, a full refund of
- any money paid for a work or a replacement copy, if a defect in the
- electronic work is discovered and reported to you within 90 days of
- receipt of the work.
- </div>
-
- <div style='text-indent:-0.7em'>
- &#8226; You comply with all other terms of this agreement for free
- distribution of Project Gutenberg&#8482; works.
- </div>
-</div>
-
-<div style='display:block; margin:1em 0'>
-1.E.9. If you wish to charge a fee or distribute a Project
-Gutenberg&#8482; electronic work or group of works on different terms than
-are set forth in this agreement, you must obtain permission in writing
-from the Project Gutenberg Literary Archive Foundation, the manager of
-the Project Gutenberg&#8482; trademark. Contact the Foundation as set
-forth in Section 3 below.
-</div>
-
-<div style='display:block; margin:1em 0'>
-1.F.
-</div>
-
-<div style='display:block; margin:1em 0'>
-1.F.1. Project Gutenberg volunteers and employees expend considerable
-effort to identify, do copyright research on, transcribe and proofread
-works not protected by U.S. copyright law in creating the Project
-Gutenberg&#8482; collection. Despite these efforts, Project Gutenberg&#8482;
-electronic works, and the medium on which they may be stored, may
-contain &#8220;Defects,&#8221; such as, but not limited to, incomplete, inaccurate
-or corrupt data, transcription errors, a copyright or other
-intellectual property infringement, a defective or damaged disk or
-other medium, a computer virus, or computer codes that damage or
-cannot be read by your equipment.
-</div>
-
-<div style='display:block; margin:1em 0'>
-1.F.2. LIMITED WARRANTY, DISCLAIMER OF DAMAGES - Except for the &#8220;Right
-of Replacement or Refund&#8221; described in paragraph 1.F.3, the Project
-Gutenberg Literary Archive Foundation, the owner of the Project
-Gutenberg&#8482; trademark, and any other party distributing a Project
-Gutenberg&#8482; electronic work under this agreement, disclaim all
-liability to you for damages, costs and expenses, including legal
-fees. YOU AGREE THAT YOU HAVE NO REMEDIES FOR NEGLIGENCE, STRICT
-LIABILITY, BREACH OF WARRANTY OR BREACH OF CONTRACT EXCEPT THOSE
-PROVIDED IN PARAGRAPH 1.F.3. YOU AGREE THAT THE FOUNDATION, THE
-TRADEMARK OWNER, AND ANY DISTRIBUTOR UNDER THIS AGREEMENT WILL NOT BE
-LIABLE TO YOU FOR ACTUAL, DIRECT, INDIRECT, CONSEQUENTIAL, PUNITIVE OR
-INCIDENTAL DAMAGES EVEN IF YOU GIVE NOTICE OF THE POSSIBILITY OF SUCH
-DAMAGE.
-</div>
-
-<div style='display:block; margin:1em 0'>
-1.F.3. LIMITED RIGHT OF REPLACEMENT OR REFUND - If you discover a
-defect in this electronic work within 90 days of receiving it, you can
-receive a refund of the money (if any) you paid for it by sending a
-written explanation to the person you received the work from. If you
-received the work on a physical medium, you must return the medium
-with your written explanation. The person or entity that provided you
-with the defective work may elect to provide a replacement copy in
-lieu of a refund. If you received the work electronically, the person
-or entity providing it to you may choose to give you a second
-opportunity to receive the work electronically in lieu of a refund. If
-the second copy is also defective, you may demand a refund in writing
-without further opportunities to fix the problem.
-</div>
-
-<div style='display:block; margin:1em 0'>
-1.F.4. Except for the limited right of replacement or refund set forth
-in paragraph 1.F.3, this work is provided to you &#8216;AS-IS&#8217;, WITH NO
-OTHER WARRANTIES OF ANY KIND, EXPRESS OR IMPLIED, INCLUDING BUT NOT
-LIMITED TO WARRANTIES OF MERCHANTABILITY OR FITNESS FOR ANY PURPOSE.
-</div>
-
-<div style='display:block; margin:1em 0'>
-1.F.5. Some states do not allow disclaimers of certain implied
-warranties or the exclusion or limitation of certain types of
-damages. If any disclaimer or limitation set forth in this agreement
-violates the law of the state applicable to this agreement, the
-agreement shall be interpreted to make the maximum disclaimer or
-limitation permitted by the applicable state law. The invalidity or
-unenforceability of any provision of this agreement shall not void the
-remaining provisions.
-</div>
-
-<div style='display:block; margin:1em 0'>
-1.F.6. INDEMNITY - You agree to indemnify and hold the Foundation, the
-trademark owner, any agent or employee of the Foundation, anyone
-providing copies of Project Gutenberg&#8482; electronic works in
-accordance with this agreement, and any volunteers associated with the
-production, promotion and distribution of Project Gutenberg&#8482;
-electronic works, harmless from all liability, costs and expenses,
-including legal fees, that arise directly or indirectly from any of
-the following which you do or cause to occur: (a) distribution of this
-or any Project Gutenberg&#8482; work, (b) alteration, modification, or
-additions or deletions to any Project Gutenberg&#8482; work, and (c) any
-Defect you cause.
-</div>
-
-<div style='display:block; font-size:1.1em; margin:1em 0; font-weight:bold'>
-Section 2. Information about the Mission of Project Gutenberg&#8482;
-</div>
-
-<div style='display:block; margin:1em 0'>
-Project Gutenberg&#8482; is synonymous with the free distribution of
-electronic works in formats readable by the widest variety of
-computers including obsolete, old, middle-aged and new computers. It
-exists because of the efforts of hundreds of volunteers and donations
-from people in all walks of life.
-</div>
-
-<div style='display:block; margin:1em 0'>
-Volunteers and financial support to provide volunteers with the
-assistance they need are critical to reaching Project Gutenberg&#8482;&#8217;s
-goals and ensuring that the Project Gutenberg&#8482; collection will
-remain freely available for generations to come. In 2001, the Project
-Gutenberg Literary Archive Foundation was created to provide a secure
-and permanent future for Project Gutenberg&#8482; and future
-generations. To learn more about the Project Gutenberg Literary
-Archive Foundation and how your efforts and donations can help, see
-Sections 3 and 4 and the Foundation information page at www.gutenberg.org.
-</div>
-
-<div style='display:block; font-size:1.1em; margin:1em 0; font-weight:bold'>
-Section 3. Information about the Project Gutenberg Literary Archive Foundation
-</div>
-
-<div style='display:block; margin:1em 0'>
-The Project Gutenberg Literary Archive Foundation is a non-profit
-501(c)(3) educational corporation organized under the laws of the
-state of Mississippi and granted tax exempt status by the Internal
-Revenue Service. The Foundation&#8217;s EIN or federal tax identification
-number is 64-6221541. Contributions to the Project Gutenberg Literary
-Archive Foundation are tax deductible to the full extent permitted by
-U.S. federal laws and your state&#8217;s laws.
-</div>
-
-<div style='display:block; margin:1em 0'>
-The Foundation&#8217;s business office is located at 809 North 1500 West,
-Salt Lake City, UT 84116, (801) 596-1887. Email contact links and up
-to date contact information can be found at the Foundation&#8217;s website
-and official page at www.gutenberg.org/contact
-</div>
-
-<div style='display:block; font-size:1.1em; margin:1em 0; font-weight:bold'>
-Section 4. Information about Donations to the Project Gutenberg Literary Archive Foundation
-</div>
-
-<div style='display:block; margin:1em 0'>
-Project Gutenberg&#8482; depends upon and cannot survive without widespread
-public support and donations to carry out its mission of
-increasing the number of public domain and licensed works that can be
-freely distributed in machine-readable form accessible by the widest
-array of equipment including outdated equipment. Many small donations
-($1 to $5,000) are particularly important to maintaining tax exempt
-status with the IRS.
-</div>
-
-<div style='display:block; margin:1em 0'>
-The Foundation is committed to complying with the laws regulating
-charities and charitable donations in all 50 states of the United
-States. Compliance requirements are not uniform and it takes a
-considerable effort, much paperwork and many fees to meet and keep up
-with these requirements. We do not solicit donations in locations
-where we have not received written confirmation of compliance. To SEND
-DONATIONS or determine the status of compliance for any particular state
-visit <a href="https://www.gutenberg.org/donate/">www.gutenberg.org/donate</a>.
-</div>
-
-<div style='display:block; margin:1em 0'>
-While we cannot and do not solicit contributions from states where we
-have not met the solicitation requirements, we know of no prohibition
-against accepting unsolicited donations from donors in such states who
-approach us with offers to donate.
-</div>
-
-<div style='display:block; margin:1em 0'>
-International donations are gratefully accepted, but we cannot make
-any statements concerning tax treatment of donations received from
-outside the United States. U.S. laws alone swamp our small staff.
-</div>
-
-<div style='display:block; margin:1em 0'>
-Please check the Project Gutenberg web pages for current donation
-methods and addresses. Donations are accepted in a number of other
-ways including checks, online payments and credit card donations. To
-donate, please visit: www.gutenberg.org/donate
-</div>
-
-<div style='display:block; font-size:1.1em; margin:1em 0; font-weight:bold'>
-Section 5. General Information About Project Gutenberg&#8482; electronic works
-</div>
-
-<div style='display:block; margin:1em 0'>
-Professor Michael S. Hart was the originator of the Project
-Gutenberg&#8482; concept of a library of electronic works that could be
-freely shared with anyone. For forty years, he produced and
-distributed Project Gutenberg&#8482; eBooks with only a loose network of
-volunteer support.
-</div>
-
-<div style='display:block; margin:1em 0'>
-Project Gutenberg&#8482; eBooks are often created from several printed
-editions, all of which are confirmed as not protected by copyright in
-the U.S. unless a copyright notice is included. Thus, we do not
-necessarily keep eBooks in compliance with any particular paper
-edition.
-</div>
-
-<div style='display:block; margin:1em 0'>
-Most people start at our website which has the main PG search
-facility: <a href="https://www.gutenberg.org">www.gutenberg.org</a>.
-</div>
-
-<div style='display:block; margin:1em 0'>
-This website includes information about Project Gutenberg&#8482;,
-including how to make donations to the Project Gutenberg Literary
-Archive Foundation, how to help produce our new eBooks, and how to
-subscribe to our email newsletter to hear about new eBooks.
-</div>
-
-</div>
diff --git a/old/66834-h/images/cover.jpg b/old/66834-h/images/cover.jpg
deleted file mode 100644
index 5e4215c..0000000
--- a/old/66834-h/images/cover.jpg
+++ /dev/null
Binary files differ