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If you are not located in the United States, you -will have to check the laws of the country where you are located before -using this eBook. - -Title: Victor Hugo à vingt ans - Glanes romantiques - -Author: Pierre Dufay - -Release Date: November 28, 2021 [eBook #66834] - -Language: French - -Character set encoding: UTF-8 - -Produced by: Laurent Vogel, Pierre Lacaze and the Online Distributed - Proofreading Team at https://www.pgdp.net (This file was - produced from images generously made available by The Internet - Archive/Canadian Libraries) - -*** START OF THE PROJECT GUTENBERG EBOOK VICTOR HUGO À VINGT ANS *** - -VICTOR HUGO A VINGT ANS - - - - -_DU MEME AUTEUR_ - - -Un chapitre inédit de l'Histoire du Costume.--Le -Pantalon féminin. Préface d'Armand Silvestre -(Ch. Carrington) 1 vol. - -_Etude iconographique sur Ronsard._ Le Portrait, -le buste et l'épitaphe de Ronsard au -musée de Blois (H. Champion) 1 vol. - -Le Tombeau de Jean de Morvillier et les -Pleureuses de Germain Pilon (H. Champion) 1 vol. - - -_Sous presse._ - -Napoléon en Loir-et-Cher. _Blois, 3 avril, -13 août 1808. Vendôme, 14 août, 30 octobre -1808, 22 janvier 1809._--Les Gardes -d'honneur. - - - - -PIERRE DUFAY - - -Victor Hugo - -à vingt ans - - ---_GLANES ROMANTIQUES_-- - -PARIS - -MERCVRE DE FRANCE - -XXVI, RVE DE CONDÉ, XXVI - -MCMIX - -JUSTIFICATION DU TIRAGE: - -Droits de reproduction et de traduction réservés pour tous pays. - - -A - -MONSIEUR LÉON SÉCHÉ, - -_en témoignage de haute et de vive sympathie_. - - - - -I - -La Jeunesse et les débuts.--Mme Hugo.--Le général Hugo.--Premiers -succès académiques.--Le _Conservateur littéraire_.--Les _Odes et -Poésies diverses_.--La seconde femme du Général: Marie-Catherine Thomas -y Saëtoni, veuve Anaclet d'Almeg. - - -La Bibliothèque de Blois, assez pauvre en manuscrits, a la bonne -fortune de posséder une quarantaine de lettres autographes de Victor -Hugo à son père, le général Hugo. - -Elles ont trouvé place par extraits dans le tome premier de la -_Correspondance_ de Victor Hugo[1] et ont fourni à M. Louis Belton, -avocat à Blois, matière à une fort attachante étude: _Victor Hugo et -son Père, le général Hugo à Blois_[2]. - -[Note 1: Victor Hugo: _Correspondance, 1815-1835_. Paris, -Calmann-Lévy, 1896; in-8º de 383 pp. _Lettres au général Hugo_, pp. -166-215.] - -[Note 2: Louis Belton: _Victor Hugo et son père, le général Hugo_ à -Blois, d'après les lettres de Victor Hugo conservées à la Bibliothèque -de Blois et divers documents inédits. - -Publiée d'abord dans le tome XVI des _Mémoires de la Société des -Sciences et Lettres de Loir-et-Cher_, pp. 9-85, cette étude a été -l'objet d'un élégant tirage à part. Blois, Typ. et Lith. C. Migault et -Cie, 1902, in-8º de 81 pp. - -Cette étude fort bien faite a été souvent mise à contribution au cours -de ce travail. Des notes, que je ferai suivre des initiales L. B., y -ont, même, été textuellement empruntées.] - -Embrassant une période de quatre ans,--la première est du 4 juillet -1822 et la dernière du 4 novembre 1826,--ces lettres offrent le très -vif intérêt d'avoir été écrites par le poète de vingt à vingt-quatre -ans, à la veille et au lendemain de son mariage. Ainsi, assistons-nous -aux joies initiales et aux premiers chagrins du ménage, ce pendant que -paraît et s'épuise la première édition des _Odes et Poésies diverses_ -et que des cendres du _Conservateur littéraire_ ne tardera pas à éclore -la _Muse française_. - -L'_Histoire du Romantisme_ de Gautier--et enthousiasma-t-elle nos -quinze ans, appareillant nos curiosités en partance vers les floraisons -inconnues et magiques de Baudelaire!--ne parle pour ainsi dire que de -la seconde période déjà du Romantisme: Petrus Borel, le lycanthrope, -farouche et énigmatique, Jehan du Seigneur, Augustus Mac-Keat, -Philothée O'Neddy, chacun a sa façon de porter le gilet rouge. Cette -correspondance, au contraire, nous ramène aux temps héroïques de la -nouvelle école. - -Ces dates de 1822 et de 1823 évoquent non point ces satellites qui lors -de la représentation d'_Hernani_ commençaient à graviter, «grandiloques -et bousingots», autour de l'astre fulgurant qu'était Hugo, mais les -ouvriers de la première heure, anciens collaborateurs du _Conservateur -littéraire_, créateurs de la _Muse_ de demain. - -Alfred de Vigny, tôt maître de son instrument, atteint déjà à la -sereine magnificence de ses poèmes. Plus tard, un froid pourra se -produire entre Hugo et lui, mais à ce moment, leur affection semble -sincère et étroite; le chantre d'_Eloa_ sera le témoin de Victor, lors -de son mariage et sa «tour d'ivoire» n'est point tellement éloignée de -la terre, qu'il ne soit des fondateurs du nouveau recueil. - -Le souci de son exclusive réputation et l'ennui de participer aux -frais de la publication semblent en avoir éloigné Lamartine, dont les -_Méditations_ venaient de consacrer le nom. Il ne devait pas tarder, -d'ailleurs, à y être bientôt malmené. - -Hugo et Lamartine semblent, en vérité, s'observer plutôt que s'aimer. -Le Cygne de Saint-Point se préoccupait, avant tout, de lui-même, -puis, sa nature paraissait répugner à la collectivité d'un effort, -ce par quoi se traduit toute école littéraire ou artistique. Malgré -son singulier éclectisme, on peut dire que la _Muse française_ ne fut -jamais la sienne. - -Mais à côté de la mer de Sorrente et de son «flot hexamètre», eût -spécifié Corbière, que de talents se dessinaient et donnaient -alors des espérances de succès et de gloire: Guiraud, Gaspard de -Pons, camarade de Vigny à la Garde royale, Adolphe de Saint-Valry, -moins euphoniquement Souillard dans la vie privée et châtelain à -Montfort-l'Amaury, le toulousain Jules de Rességuier et tant d'autres, -injustes oubliés de la grande critique, dont les murmures de l'Anio -n'ont pas empêché l'implacable Léthé de submerger les noms. - -Elles sont contemporaines de cette génération et la rappellent, -ces lettres. Souvent, elles complètent, et rectifient parfois, les -souvenirs de jeunesse dictés par Olympio à sa femme, dans _Victor Hugo -raconté par un Témoin de sa Vie_[3]. - -[Note 3: Édition consultée: _Victor Hugo raconté par un Témoin de -sa Vie_, avec œuvres inédites de Victor Hugo, entre autres un drame -en trois actes: _Inez de Castro_. Paris, A. Lacroix, Verbœckhoven et -Cie, 1867, 2 in-12 de 376; 419 pp.] - -Le grand homme aimait trop la légende pour n'en point créer autour de -lui quelques-unes, surtout lorsqu'elles faisaient bien et prêtaient à -antithèse. D'où le père bonapartiste et la mère vendéenne. - -La gloire claironnante du fils a pu faire négliger assez communément -celle, assez restreinte, du père, le «héros au sourire si doux[4]», et -ses _Mémoires_: il ne messied point de le mieux connaître[5]. - -[Note 4: _La Légende des Siècles: Après la Bataille._] - -[Note 5: _Mémoires du général Hugo_, gouverneur de plusieurs -provinces et aide-major général des armées en Espagne. Paris, Ladvocat, -1823, 3 in-8º de 175-292, CII; 388 et 480 pp. - -Ces Mémoires «contenant l'Histoire abrégée des guerres de la Révolution -française depuis 1792 jusqu'en 1815, et notamment les campagnes des -armées du Rhin, de la Vendée, d'Italie, d'Espagne», et la relation des -deux sièges de Thionville, sont précédés de _Mémoires inédits sur la -guerre de Vendée_, par le général Aubertin. - -Un _Précis historique_, dû à Abel Hugo, _des Événements qui ont conduit -Joseph Napoléon sur le trône d'Espagne_ sert d'introduction à la -deuxième partie des _Mémoires du général Hugo_, (T. II; pp. V-CII).] - -Dans son autobiographie, les souvenirs d'enfance et de jeunesse de -Victor Hugo débordent d'affection et de reconnaissance,--c'était -justice,--pour sa mère, cette Sophie Trébuchet, épousée, en 1796, par -le général, alors simple capitaine et qui devait être si parfaite et si -indulgente pour ses enfants, lorsqu'une aventurière corse, plus tard -épousée, aurait fait abandonner à leur père le domicile conjugal et la -vie commune. - -La silhouette du général apparaît, au contraire, au second plan -seulement, comme effacée, et ne prend corps qu'au moment où elle prête -matière à une antithèse connue et souvent répétée. - -Les enfants semblent avoir pris depuis longtemps parti contre leur -père, insoucieux, d'ailleurs, de la pension qu'il leur devrait servir, -et entre Victor et le général, cela a tout l'air d'une réconciliation. - -Ils ne se connaissaient pas ou si peu. - -Les lettres de Victor Hugo conservées à la Bibliothèque de Blois, sur -ce point comme sur d'autres, remettent singulièrement les choses au -point. L'éloignement entre le père et ses fils était plutôt matériel et -ceux-ci de savoir fort bien lui réclamer leurs mois de pension, quand -ils se faisaient trop attendre. - -Elles ne sont postérieures que de dix-huit mois à la mort de Mme -Hugo, ce déchirant chagrin pour Abel, Eugène et Victor, et d'un an -à peine au second mariage qu'alla perpétrer, presque en cachette, -le général dans l'Indre et, cependant, elles sont empreintes d'une -attention respectueuse et continue du fils vis-à-vis du père. Elles -ne sont même pas exemptes d'une certaine tendresse. On la désirerait -sans doute plus simple et moins apprêtée, mais n'y avait-il pas entre -eux le souvenir de leur mère et la présence de «l'Intruse», cette veuve -Anaclet d'Almet, comtesse de Salcano, auquel le vieux brave n'avait pas -craint d'associer sa vie. - -Quant aux choses de l'esprit, loin de les haïr, le général les aimait -fort, et, dans sa retraite anticipée, avait conservé pour elles un goût -très prononcé[6]. - -[Note 6: Outre ses _Mémoires_, on doit au général Hugo: - -_Coup d'œil militaire sur la manière d'escorter et de défendre les -convois et sur les moyens de diminuer la fréquence des convois et d'en -assurer la marche: suivi d'un mot sur le pillage._ - -Paris, 1796, in-12. - -Ces considérations ont été jointes au tome Ier des _Mémoires du -général Hugo_, pp. 209-255. - -_Mémoires sur les moyens de suppléer à la traite des nègres par des -individus libres, et d'une manière qui garantisse pour l'avenir la -sûreté des colons et la dépendance des colonies._ - -(Publié sous le pseudonyme de Genty, cet ouvrage parut à Blois, 1818, -in-8º). - -_Journal historique du blocus de Thionville en 1814, et de Thionville, -Sierck et Rodemack en 1815, contenant quelques détails sur le siège de -Longwy_; rédigé sur des rapports et mémoires communiqués par M. A.-A. -M***, ancien officier d'état-major au gouvernement de Madrid. - -Blois, 1819, in-8º. - -_L'Aventure tyrolienne_, par Sigisbert (roman). - -Paris, 1826, 3 in-12. - -(Est-ce à ce roman que, sous un autre titre, faisait allusion Méry dans -sa conversation avec les Goncourt: «Méry nous raconte la vente qu'il -conclut au prix de 600 francs, d'un roman du général Hugo, le père de -Victor Hugo, qui s'appelait la Vierge du Monastère.» (_Journal des -Goncourt_, tome II, 1862-1865, Paris, Charpentier, 1887, in-12; 18 mai -1864, p. 198). Méry était en effet revenu à Paris en 1824. - -Peu de temps avant sa mort, en 1827, le général Hugo avait tenté -d'organiser une souscription pour la publication d'un ouvrage demeuré -inédit. - -Prospectus de l'ouvrage intitulé: _Des grands moyens accessoires de -défense et de conservation aujourd'hui indispensables aux places -fortes, aux armées, aux colonies et aux États qui les possèdent_. - -Paris, 1827, in-8º. - -Enfin, il laissait un certain nombre de manuscrits dont M. Louis Belton -a relevé les titres dans l'inventaire établi après son décès: - -«La duchesse d'Alba (1820). - -«Le tambour Robin (1823). - -«L'Ermite (ou le Solitaire) du Lac. - -«L'épée de Brennus. - -«Perrine, ou la nouvelle Nina, anecdote napolitaine. - -«L'Intrigue de Cour, comédie en trois actes. - -«La Permission, anecdote. - -«Variante des Amants ennemis (1824). - -«Joseph, ou l'Enfant trouvé (1825). - -«Essai complémentaire sur le commandement des places de guerre et -autres. - -«Minutes (antérieures à 1826) de la défense des nations, et de leurs -grands intérêts maritimes et coloniaux. - -«Enfin le général préparait un ouvrage, et il avait préparé des notes -sur les pensions des veuves de militaires.» - -(Louis Belton: _Victor Hugo et son père, le général Hugo, à Blois_, p. -19).] - -Les craintes qu'inspirait deux ans plus tôt la collaboration d'Eugène -et de Victor au _Conservateur littéraire_,--n'allaient-ils point -négliger par trop leurs études de droit[7]?--semblent évanouies. Il ne -leur tient pas rigueur d'avoir préféré l'incertaine fortune des lettres -à l'avenir réputé sûr de Polytechnique, ce rêve de tous les parents de -province et même de Paris. - -[Note 7: M. Émile Paul, dans le _Catalogue de la Bibliothèque -romantique_ de M. J. Noilly (Paris, A. Labitte, 1886), fournit à ce -sujet la curieuse note que voici: - -«_Lettre autographe_ du général Hugo, père du poète, au doyen de la -Faculté de droit de Paris; Blois, le 28 avril 1820, 1 p. 1/2 in-4º. Il -s'informe auprès du doyen de la Faculté de droit de Paris si Eugène et -Victor Hugo suivent leurs cours. Il craint qu'une entreprise littéraire -dont il a entendu parler (le _Conservateur littéraire_) n'absorbe leur -argent et ne les détourne de leurs études.»] - -Les débuts de Victor étaient, au reste, assez glorieux pour le -rassurer sur ce point. Nul besoin d'employer vis-à-vis de lui le verbe -comminatoire. - -Les délassements intellectuels n'étaient point étrangers à l'ancien -défenseur de Thionville: il les aimait. - -Une seule chose aurait pu l'inquiéter peut-être: la détresse morale -d'Eugène..., il ne pouvait la soupçonner. - -Le pauvre garçon était déjà bizarre, avant que d'être fou. - -La politique ne semblait point davantage devoir les séparer. Si le -général Hugo devait de la reconnaissance au roi Joseph, il n'avait -jamais eu beaucoup à se louer de Napoléon. Maréchal de camp des armées -du roi d'Espagne depuis le 20 août 1809, à peine si, à sa rentrée en -France, en juillet 1813, l'Empereur lui avait reconnu le grade de major -dans l'armée française. Comme tel, il avait été appelé, le 9 janvier -suivant, à défendre Thionville contre les troupes alliées. - -L'on sait ce que cette défense de quatre-vingt-huit jours--il la devait -renouveler en 1815--comporta d'héroïsme et d'intelligence. Le général -en a écrit le _Journal_, et, tout en le mettant en demi-solde, Louis -XVIII, loin de lui tenir rigueur, lui avait auparavant accordé la croix -de chevalier de l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis (1er -novembre 1814) et le grade de maréchal de camp des armées françaises -(21 novembre 1814), pour prendre rang à la date de sa rentrée en -France, 11 septembre 1813. - -Quelques mois plus tard, le général était ainsi qu'un de ses frères, le -colonel Louis-Joseph, promu par la même ordonnance, au grade d'officier -de la Légion d'honneur[8]. - -[Note 8: Ordonnance du 14 février 1815 (_Moniteur universel_, 19 -février 1815).] - -Sauf un commandement actif, il n'avait donc pas à en vouloir trop aux -Bourbons, et son bonapartisme, pour le moins douteux[9], n'avait -point à s'offusquer du royalisme ardent, alors si bien porté, dont -témoignaient ses fils et dont ils firent montre dans le _Conservateur -littéraire_[10]. - -[Note 9: Lettre à M. le Comte Roger de Damas, gouverneur pour le -Roi, à Nancy: - -Thionville, le 18 avril 1814. - -Monsieur le Comte, - -La brave garnison que je commande, mon conseil de défense et moi, avons -unanimement adhéré le 14 aux actes du Sénat. - -Enfermés pendant quatre-vingt-huit jours dans cette forteresse, nous y -avons été fidèles à l'oriflamme de l'honneur: c'est vous rappeler celui -d'Henri IV. - -En combattant nous n'avons pas attendu les éloges des hommes; l'amour -sacré de la patrie nous animait. Que le bon prince qui vient régner -sur nous daigne sourire à notre constance, et nous en aurons reçu le -prix. Nous avons été fidèles et loyaux sous l'Empereur; le serment qui -nous enchaîne au roi Louis XVIII est la garantie que nous le serons -également sous lui. Donnez à cet auguste monarque de la confiance dans -sa brave garnison de Thionville; elle y répondra noblement, elle saura -mourir pour sa gloire et pour son service. - -Je vous prie, etc. - -Le général Hugo. - -(_Mémoires du général Hugo_, tome III, notes et pièces justificatives, -p. 467).] - -[Note 10: _Le Conservateur littéraire._ A Paris, chez Anthe. -Boucher, imprimeur-éditeur, rue des Bons-Enfants, nº 34. - -Décembre 1819-mars 1821; 30 livraisons formant 3 volumes in-8º. - -En épigraphe, au-dessous du titre, à partir de la seconde livraison: - - ... Fungar vice cotis acutum - Reddere quæ ferrum valet, exsors ipsa secandi. - -(Hor.) - -Il faut lire en quels termes le brave M. Agier, qui, en 1816, avait été -président des _Francs régénérés_, encourageait dans le _Conservateur_, -dont le _Conservateur littéraire_ cuidait être le supplément, les -débuts de ses jeunes confrères: - -«Il y a dans cette honorable entreprise quelque chose de plus -intéressant, de plus touchant encore, c'est son motif, dont MM. Hugo, -que nous n'avons point l'avantage de connaître, nous pardonneront de -révéler ici le secret. L'éducation de ces intéressants jeunes gens a -été dirigée par une mère distinguée, qui a pensé de bonne heure que de -bons principes et des talents formaient la seule fortune qui pût être -à l'abri des révolutions, la seule arme avec laquelle on pût ne pas se -défendre de l'envie, de la calomnie, mais la braver. Maintenant, fils -reconnaissants, ils essaient d'acquitter une dette aussi sacrée que -douce. Ils doivent à leur mère une seconde vie: ils veulent soutenir, -embellir la sienne; et pour y parvenir, ils unissent la fraternité -du talent à la fraternité du sang. Heureux jeunes gens d'avoir une -mère qui ait senti le prix de l'éducation! Heureuse mère de voir -ainsi couronner ses soins! Outre l'utilité et la bonne rédaction du -_Conservateur littéraire_, c'est donc la piété filiale et maternelle -qui le recommande à tous les amis des lettres et du bien....» (_Le -Conservateur_, tome VI, 1820, p. 465). Ce passage a été reproduit par -M. Ch.-M. Des Granges dans son très intéressant volume: _La Presse -Littéraire sous la Restauration_ dont nous avons souvent mis à profit -la précieuse documentation. - -M. Agier ne se contentait point d'être pompier; en mars 1815 il avait -troqué sa robe de substitut du procureur général, pour l'uniforme de -capitaine d'une compagnie de volontaires royaux! - -Quant au légitimisme ultra du _Conservateur littéraire_, la disparition -de son aîné, en 1820, ne l'affaiblit en rien, et dans la préface du -tome II (avril 1820), les «intéressants jeunes gens», que louait si -fort M. Agier, de clamer sur le mode majeur leurs opinions: - -«Nous continuerons donc de servir autant qu'il sera en nous le trône -et la littérature; trop heureux si nous pouvons ranimer le goût des -lettres et éveiller de jeunes talents; plus heureux encore, si nous -pouvons propager le royalisme et convertir aux saines doctrines de -généreux caractères!..... - -«Enfin, puisque notre redoutable aîné, le _Conservateur_, a cessé -de paraître, nous promettons de conserver intact l'héritage de -saints principes qu'il nous a légués avec son titre; nous espérons -que ses honorables rédacteurs reconnaîtront entre eux et nous une -confraternité, sinon de talent, du moins de zèle et d'opinions; et -nous croyons dire assez quel haut prix nous attachons à ce titre de -royalistes, en ajoutant que cette seconde confraternité ne nous paraît -pas moins glorieuse que la première.» - -Cf: Ch.-M. Des Granges: _Le Romantisme et la Critique.--La Presse -littéraire sous la Restauration_, 1815-1830. Paris, Société du Mercure -de France, 1907, in-8º, de 386 pp.] - -De ses trois fils, Victor était, comme on le sait, le plus jeune, -Abel étant né à Paris le 15 novembre 1798 et Eugène à Nancy, le 29 -fructidor an VIII (16 septembre 1800). - -Après avoir fait partie des pages du roi Joseph, ancien officier -d'état-major à quinze ans! Abel était venu retrouver ses frères. Ils -avaient mis leurs jeux, puis leurs travaux en commun. Si en 1822 -Victor Hugo connaissait déjà la gloire, par deux mentions à l'Académie -française[11] et par le lis et l'amarante d'or de l'Académie des -Jeux Floraux, qui, le 28 août 1820, l'avait nommé maître ès jeux -floraux[12], sans parler des _Odes et Poésies diverses_ qui venaient -de paraître[13]. Abel et Eugène avaient glané, eux aussi, quelques -lauriers académiques: Abel devait être couronné, en décembre 1822, par -la Société d'Émulation de Cambrai, pour son _Ode sur la bataille de -Denain_[14] et Eugène avait déjà obtenu, en 1818 et en 1819, un souci -réservé et une mention des Jeux Floraux, pour une _Ode sur la mort du -duc d'Enghien_[15] et une autre sur celle de _S. A. R. Louis-Joseph de -Bourbon, prince de Condé_. - -[Note 11: Victor Hugo avait, on le sait, obtenu en 1817, à l'âge de -quinze ans, une neuvième mention pour le sujet, mis au concours le 5 -avril 1815, durant les Cent-Jours, par la seconde classe de l'Institut -impérial pour le prix de poésie: _Le bonheur que procure l'étude dans -toutes les situations de la vie._ - -La pièce de Victor Hugo, inscrite sous le nº 15, avait pour épigraphe -ce vers d'Ovide: - - _At mihi jam puero cœlestia sacra placebant._ - -Deux ans plus tard, en 1819, il avait obtenu une nouvelle mention, -ayant, cette fois, traité comme sujet de concours: _Avantages de -l'enseignement mutuel._ - -Des fragments de ce discours ont été publiés par Victor Hugo dans -_Littérature et Philosophie mêlées_.] - -[Note 12: M. Edmond Biré a relevé dans son _Victor Hugo avant 1830_ -(Paris, Jules Gervais; Nantes, Emile Grimaud, 1883, in-12 de 533 pages) -la liste des succès du poète aux Jeux Floraux: - -1819.--_Les Derniers Bardes_; mention. - -_Les Vierges de Verdun_; amarante réservée. - -_Le Rétablissement de la Statue de Henri IV_; lis d'or. - -1820.--_Moïse sur le Nil_; amarante d'or réservée. - -Par lettre du 28 avril, Victor Hugo avait été nommé _maître ès jeux -floraux_, et proclamé tel dans la séance du 3 mai suivant.] - -[Note 13: _Odes et Poésies diverses._ Paris, Pélicier, libraire, -place du Palais-Royal, nº 243, 1822. - -Très médiocre comme édition, ce recueil contenait, outre les premières -odes: _Raymond d'Ascoli_, élégie; _Les Deux Ages_, idylle; _Les -Derniers Bardes_, poème, qui légitimaient la seconde partie du titre du -volume, et disparurent avec elle, en 1828, de l'édition définitive. - -Envoyés au concours de l'Académie des Jeux Floraux, en 1819, où ils -n'obtinrent qu'une mention, publiés ensuite dans le _Conservateur -littéraire_, _Les Derniers Bardes_ devaient prendre place, plus tard, -dans _Victor Hugo raconté par un Témoin de sa Vie_.] - -[Note 14: «Le prix de poésie a été décerné à M. Abel Hugo, pour une -ode sur la bataille de Denain». (Le _Moniteur universel_, 11 décembre -1823).] - -[Note 15: C'est là, avec les _Stances à Thaliarque_, traduites -d'Horace, la seule pièce de vers d'Eugène Hugo, publiée par le -_Conservateur littéraire_, dont une note spécifie, tome Ier, p. 320, -au sujet de MM. Hugo «que deux de ces messieurs seulement, l'aîné et le -plus jeune (Abel et Victor) comptent parmi les rédacteurs».] - -A Blois, où il s'était retiré, le général Hugo, créé par Joseph comte -de Siguenza[16]--titre qu'il ne devait porter que plus tard--en -souvenir et en récompense des défaites qu'il avait infligées à -l'Empecinado, s'était d'abord installé au château de Saint-Lazare, -maison bourgeoise luxueuse pour l'époque, située hors la ville et -aujourd'hui transformée en annexe de l'Asile d'aliénés, qu'il avait -acheté 36.000 francs[17]. - -[Note 16: Dans son _Armorial du Premier Empire_ (Paris, 1894-1897, -4 vol. in-8º), le Vicomte A. Révérend parle bien en note du général -Hugo (tome II, p. 323), mais par une singulière inadvertance, il le -donne pour le grand-père et non comme le père du poète et substitue au -comté de Siguenza celui de Gogolludo: - -«Le général Hugo, grand-père du célèbre poète, qui fut pair de France, -appartenait à une autre famille et avait reçu de Joseph Bonaparte, roi -d'Espagne, le titre de comte de Cogolludo, qui ne fut pas l'objet d'une -confirmation impériale.»] - -[Note 17: «L'acquisition, faite d'abord sous le nom d'un tiers, ne -fut régularisée à son profit que le 1er mai 1822, par un acte devant -Me Pardessus, notaire à Blois.» - -Le château et le domaine de Saint-Lazare «comprenaient à cette époque -une grande maison de maître, logement de closier et de jardinier, -bâtiments d'exploitation: pressoir garni de ses ustensiles, cour, -basse-cour, jardins, promenades, charmilles, bosquets, vignes et terres -labourables, le tout en un seul clos entouré de murs, et contenant 9 -hectares 72 ares 48 centiares». (L. B.). - -Léproserie au moyen âge, Saint-Lazare formait, en 1789, un prieuré -conventuel de Génovéfains qui fut remis à la Nation le 6 décembre 1790 -et vendu, par adjudication publique, le 9 février 1791.] - -Un second mariage n'avait point tardé à suivre, comme il a été dit, la -mort de Sophie Trébuchet. Moins de trois mois après, le 6 septembre -1821, à 6 heures du soir, il épousait devant l'officier de l'état civil -de la commune de Chabris (Indre), le marquis de Béthune-Sully, une -veuve d'origine corse: Marie-Catherine Thomas y Saëtoni, veuve Anaclet -d'Almeg. - -L'acte de mariage est peu connu[18] et n'est point dénué d'intérêt. Il -fixe deux dates, et, à l'orthographe près, fournit les noms exacts de -l'aventurière que le général Hugo allait épouser à Chabris[19]: - -[Note 18: Je m'étais adressé pour avoir le texte de l'acte de -mariage du général Hugo, à M. le Maire de Chabris, ignorant alors qu'il -avait déjà été reproduit par le Dr G. Patrigeon dans une intéressante -notice qu'il y aurait injustice à ne point citer: _Excursions à travers -le passé.--Le père de Victor Hugo (Général Joseph-Léopold-Sigisbert -Hugo) à propos de son deuxième mariage à Chabris en septembre -1821._--Châteauroux, A. Mellotée, 1892, in-8º, de 21 pp. - -Cette étude avait d'abord été publiée par la _Revue du Berry_ et par le -_Bulletin du Musée municipal de Châteauroux_.] - -[Note 19: M. Edmond Biré fixe, en effet, d'après les Archives -municipales de Nancy, le second mariage du général à la date du 20 -juillet 1821 et non du 6 septembre. Marie-Catherine y Saëtoni y devient -Marie-Catherine Thomas y Sactoin. D'autre part, l'acte de son décès, à -l'état civil de Blois (1858) ne donne pas les noms de ses père et mère.] - -Nº 10 - -Hugo Joseph-Léopold-Sigisbert - -et - -Marie-Catherine -Tomat Isaétony - - -_Du 6 Septembre 1821_ - - Aujourd'hui six septembre mil huit cent vingt-un, à six heures - du soir, par devant Nous, Louis, marquis de Béthune Sully, - chevalier de l'ordre Royal de la Légion d'honneur, maire et - officier de l'état-civil de la commune de Chabris, canton de - Saint-Christophe, arrondissement d'Issoudun (Indre), sont comparus M. - Joseph-Léopold-Sigisbert Hugo, ancien officier général, domicilié à - Nancy[20], département de la Meurthe, né à Nancy le quinze novembre - mil sept cent soixante-treize, fils majeur de feu Joseph Hugo, vivant - propriétaire, décédé à Nancy, le quinze messidor, an sept et de feue - Marguerite Michaud, décédée aussi à Nancy le vingt-trois février mil - huit cent quatorze. - -[Note 20: Le général Hugo résidait, en fait, à Blois, depuis -plusieurs années.] - -D'une part, - - Et Dame Marie-Catherine Tomat Isaétony, domiciliée à Chabris[21], - Comtesse de Salcano, née à Cervione, le cinq novembre mil sept cent - quatre-vingt-quatre, veuve de Anaclet d'Almay, vivant propriétaire, - décédé à la Havane, le quinze août mil huit cent dix-sept, fille - majeure de feu Nicolas de Ligny Tomat, décédé en Corse le premier - novembre mil huit cent trois et feue Lina Isaétony de Compolor, - décédée à Cervione le quinze décembre mil sept cent quatre-vingt-cinq, - -[Note 21: «Plus exactement elle résidait au Château de Beauregard, -habitation du marquis de Béthune-Sully, dont elle était l'hôte» (Dr -Patrigeon)... passagère, car la veuve d'Almeg était depuis 1816, -propriétaire à Blois, et cet acte de l'état civil n'était que la -consécration des liens... religieux (?) qui depuis longtemps déjà -l'unissaient au général Hugo.] - -D'autre part, - - Lesquels nous ont requis de procéder à la célébration du mariage - projeté entre eux et dont les publications ont été faites dans cette - commune les dimanches vingt-deux et vingt-neuf juillet dernier et - dans la ville de Nancy, les dimanches vingt-deux et vingt-neuf - juillet aussi dernier, d'après qu'il résulte du certificat de - Monsieur l'adjoint dudit Nancy, en date du dix-huit août dernier, - signé Morville, adjoint. - - Aucune opposition audit mariage ne nous ayant été signifiée, vu aussi - la permission de mariage accordée par le Ministre Secrétaire d'État - au département de la Guerre, en date du vingt-huit août dernier, - faisant droit à leur réquisition, après leur avoir donné lecture - de toutes les pièces ci-dessus mentionnées, ainsi que du chapitre - six du code civil: _Du Mariage_; nous avons demandé au futur époux - et à la future épouse s'ils veulent se prendre pour mary et femme; - chacun d'eux nous ayant répondu séparément et affirmativement, nous - avons déclaré: Au nom de la loi, que Joseph-Léopold-Sigisbert Hugo - et Marie-Catherine Tomat Isaétony sont unis par le mariage, dont - acte fait à la mairie de Chabris, les jour, mois et an que dessus, - en présence des sieurs Jacques Rousseau, chevalier de l'ordre royal - de la Légion d'honneur, âgé de quarante-six ans[22], de Jacob - Schiésingeyer, cocher de M. le marquis de Béthune Sully, âgé de - trente-quatre ans; de Chantreau Maurice, homme d'affaires de M. de - Béthune, âgé de quarante-huit ans, et de Nicolas Kallenborenne, - tailleur d'habits, âgé de trente-cinq ans, tous demeurant commune - de Chabris et ont, lesdits comparants et témoins, signés avec Nous, - après lecture faite. - -[Note 22: Ancien soldat de l'Empire, Jacques Rousseau était adjoint -au maire de Chabris. - -«Il n'y eut pas de bénédiction nuptiale à l'église de Chabris. Aucun -contrat ne fut passé en l'étude de Me Jaupitre, notaire de la -localité» (Dr Patrigeon).] - -_Le Général Hugo_ - -_Veuve Dalmay_ - -_Rousseau, Jacob Schiésingeyer, Chantreau, Kallenborenne, -Le Marquis de Béthune Sully._ - -L'on connaît par Edmond Biré, le singulier faire-part que le général -adressa en cette occasion à ses connaissances: - -_M._ - - Monsieur le général Léopold Hugo a l'honneur de vous faire part qu'il - vient de faire légaliser, par devant M. l'officier public de Chabris - (Indre), les liens purement religieux qui l'unissaient à Madame veuve - d'Almé, comtesse de Salcano. - -Saint-Lazare, près Blois[23]. - -[Note 23: Edmond Biré: _Victor Hugo avant 1830_, p. 233.] - -La religion a parfois bon dos... Victor, cependant, se contenta -d'ignorer ainsi que ses frères, la seconde femme du général «la femme -pour laquelle il a quitté sa famille[24]» jusqu'au jour où les soins -donnés à son frère Eugène et à son petit Léopold amenèrent entre le -beau-fils et la belle-mère un rapprochement passager. - -[Note 24: Victor Hugo: _Lettres à la Fiancée_, 1820-1822, Paris, -Fasquelle, 1901, in-12 de 340 pp. Note, p. 231.] - - - - -II - -Les fiançailles et le mariage.--Les lettres de Victor à son père.--La -_Société littéraire de Blois_.--Une pension longue à toucher.--Le -colonel Louis Hugo.--_La Révolte des Enfers._--Un ban à racheter.--Un -mariage d'amour. - - -Au surplus, il avait d'autres préoccupations en tête que sa belle-mère. -Il était amoureux. Le clair roman éclos sous les frais ombrages du -jardin de la rue des Feuillantines touchait à son dénouement. Depuis -près d'un an, au retour du voyage de Dreux, il était fiancé de fait -à Mlle Adèle Foucher, la camarade des jeux de leur enfance et la -gracieuse voisine de la rue du Cherche-Midi. L'autorisation de son -père et une demande régulière lui importaient autrement que «l'épouse -actuelle», du général, Marie-Catherine Thomas y Saëtoni. - -Le vendredi 8 mars 1822, il avait écrit au général, pour lui demander -son autorisation; elle lui parvenait enfin le 13 mars, et un court -billet des _Lettres à la Fiancée_ témoigne de la joie sans mélange, -s'il n'y eût eu «un nuage»,--le nuage était l'intruse--de Victor-Marie -Hugo[25]. - -[Note 25: _Lettres à la Fiancée_, p. 230.] - -Cette année-là, M. et Mme Foucher avaient loué pour deux mois, dans -la grande banlieue de Paris, à Gentilly, une maison de campagne où -ils vinrent passer avril et mai. Agréé officiellement comme fiancé, à -la suite de l'assentiment de son père, le poète fut autorisé à venir -habiter, près de la bien-aimée, «une vieille tourelle de l'ancienne -construction où il y avait une chambre, vrai nid d'oiseau ou de -poète[26]». Il prenait ses repas auprès d'elle, et pouvait lui faire -sa cour, à la condition expresse de ne jamais rester seul avec elle. -Aussi ce qu'il ne pouvait lui dire, il le lui écrivait, et même durant -les deux mois où ils vécurent presque côte à côte, la correspondance ne -chôma point entre eux. - -[Note 26: _Victor Hugo raconté par un Témoin de sa Vie_, tome II, -p. 55.] - -Victor Hugo, dans son autobiographie a joliment évoqué cette maison de -Gentilly, le jardin où se promenaient les amoureux, leurs voisins, les -fous de Bicêtre, et ce gentil garçon, amené un jour par Paul Foucher, -qui avec ses douze ans et ses cheveux d'un blond de lin, «imitait un -ivrogne avec une facilité et une vérité extraordinaires». - -«Il se nommait Alfred de Musset[27].» - -[Note 27: _Victor Hugo raconté par un Témoin de sa Vie_, t. II, p. -57.] - -La maison existe toujours, et l'un des hommes qui connaissent le -mieux Paris et ses environs, dont il s'est fait l'historiographe par -excellence M. Fernand Bournon, en donnait fort élégamment ces temps -derniers la description dans son état actuel[28]. - -[Note 28: Fernand Bournon: _Victor Hugo à Gentilly_, Paris, -Lucien Gougy, 1906, in-8º de 10 pp. (Publication de la Société «Les -Hugophiles»).] - -Ces deux mois furent vite passés. En juin, les Foucher regagnèrent, rue -du Cherche-Midi, l'hôtel de Toulouse, où séait le Conseil de guerre. -M. Foucher en avait longtemps tenu le greffe, qu'il avait cédé, depuis -quelques années, à son beau-frère M. Asseline, et y avait cependant -conservé son appartement. - -Le premier volume des _Odes_ paraissait à ce moment[29]; et, de la rue -du Dragon, attendant, pour que le mariage ait lieu, le versement de la -pension promise sur la cassette royale, Victor Hugo avait repris sa -correspondance journalière avec sa fiancée, à laquelle ne tarda point à -s'en joindre une autre, assez suivie, avec son père, le général. - -[Note 29: Les _Odes et Poésies diverses_ parurent en juin 1822, -chez Pélicier, libraire, place du Palais-Royal. Il éditait, la même -année, les _Romances historiques traduites de l'espagnol_ d'Abel Hugo, -qui avait été l'intermédiaire entre le poète et le libraire. Pélicier -ne fit point fortune et ses affaires furent moins que brillantes. Il -méritait mieux cependant, ne publia-t-il point, toujours en 1822, les -premiers _Poèmes_ d'Alfred de Vigny. Ils tenaient trop du chef-d'œuvre -pour ne point passer inaperçus. - -Témoin cette phrase du _Figaro_, du 28 mai 1829: - -«Les poèmes de M. de Vigny avaient été publiés séparément, sans faste -et sans prôneurs; longtemps il a fait partie des dieux inconnus de la -_Muse française_;...» - -Plus perspicace, un rédacteur anonyme du _Moniteur_ rendit cependant -compte des deux volumes à la date du 29 octobre 1822, unissant Victor -Hugo et Alfred de Vigny dans l'éloge, comme ils l'étaient alors par -l'amitié: - -«Ils nous pardonneront, disait ce journal, de n'avoir qu'une seule -couronne pour leur double triomphe; nous ne nous pardonnerions pas -de l'arrêter plus longtemps sur un front que sur l'autre: ces deux -talents ont une même source, le cœur; tous deux sont doués de force -et de grâce; ils ont tous deux initié la poésie au secret des plus -intimes émotions. La moindre préférence serait une grande injustice, et -cependant, comme pour doubler nos plaisirs en les variant, si tout est -égal entre eux, rien n'est pareil, ni le système de composition, ni la -facture du vers, ni le coloris, ni les mouvements du style.» - -Léon Séché: _Alfred de Vigny_ et son temps. Paris, A. Juven, S. D. -in-8º de XV; 376 pp., p. 107.] - -L'écriture de ces lettres est courante, assez fine même. Ce n'est point -encore l'écriture définitive, si connue du maître. Çà et là cependant, -des hampes de lettres, fortement appuyées, égratignant presque le -papier, en trahissent déjà la griffe. - -Elles sont simplement signées Victor,--un et quatre ans plus tard et -dans deux lettres seulement apparaîtront les initiales V. M. H.,--le -prénom du poète entouré d'un paraphe délié, et sont d'abord adressées. - -«A Monsieur - -Monsieur le général Hugo -à sa terre de Saint-Lazare, -près Blois.» - -Le plus souvent, Victor tient la plume pour ses frères, donne de leurs -nouvelles, excuse leur silence et rappelle au père la pension dont les -mensualités ne sont pas toujours exactement servies. - -Abel est très occupé, Eugène toujours bizarre--le roman se vivait, -hélas! en partie double--la correspondance est impartie au plus jeune. -Nul ne saurait mieux flatter l'orgueil du père, puis par Paris, et -jusqu'à Meudon,--encore qu'on n'en fût plus au _Voyage de Paris à -Saint-Cloud par mer_, c'était encore presque une expédition!--il -faisait si bien les courses du général, et elles étaient nombreuses. - -Non content de lire et d'écrire, (il lui faut savoir gré de ne s'être -point attelé à une traduction d'Horace ou des Géorgiques), le général -a eu l'inconsciente ironie de vouloir fonder, à Blois, une société -littéraire! Et l'on ne saurait croire combien de pas et démarches il -faut, pour ne point aboutir à faire autoriser par le gouvernement une -telle chimère. - -Littéraire ou non, nulle société n'avait, cette année-là, chance -d'être autorisée. Saumur, Belfort, La Rochelle, trois conspirations -militaires avaient marqué l'année 1822. Condamnations et exécutions: -les hommes de 1815, revenus au pouvoir, s'étaient montrés implacables. -L'on poursuivait jusqu'à Béranger, et un autre chansonnier, Eugène de -Pradel, se voyait, en mai, condamner à six mois de prison. - -Victor ne se rebute point cependant. Du ministère de l'Intérieur, où -M. Lelarge de Lourdoueix[30] présidait à la division des beaux-arts, -sciences et belles-lettres, à la direction de la police, que M. -Franchet-Desperey[31] devait à son mariage avec la cadette des -Sainte-Luce, il voit de près et peut admirer les rouages de notre -administration. C'est presque un chapitre de Courteline: un dossier -perdu. - -[Note 30: Jacques-Honoré Lelarge de Lourdoueix, né en 1787 au -château de Beaufort, près Boussac (Creuse). Après avoir fait ses études -à l'ancien collège de Pont-Levoy (Loir-et-Cher), et un court passage -dans l'administration, il se vit confier la rédaction de la _Gazette de -France_, qu'il quitta momentanément pour prendre en 1821 la direction -de la division des beaux-arts, sciences et belles-lettres au ministère -de l'Intérieur. Démissionnaire à la chute de M. de Villèle et à -l'avènement du ministère Martignac, il devint à la _Gazette de France_ -le collaborateur de M. de Genoude, à qui il succéda en 1849. Il est -mort à Paris, en 1860.] - -[Note 31: Franchet Desperey, fils de cultivateurs des environs -de Lyon où il était né vers 1775. Après des emplois infimes, poussé -par la congrégation et servi par les relations du roi de Prusse -avec la famille de Sainte-Luce, s'était vu appeler en 1821 à la -direction générale de la police par le ministère Villèle. Fanatique -et ultramontain, accusé d'avoir organisé avec le préfet Delaveau les -massacres de la rue Saint-Denis (19-20 novembre 1827), il dut quitter -la direction de la police à l'arrivée au pouvoir de M. de Martignac. -Les ordonnances de juillet le nommèrent conseiller d'État et membre du -conseil privé. La Révolution de 1830 mit un terme à cette faveur. Il -se retira en Prusse, où sa belle-sœur, l'aînée des Sainte-Luce avait -épousé un général.] - -Puis, c'est, bien naturelle, son impatience de voir se terminer ses -affaires aux ministères--toujours la pension promise--pour pouvoir -épouser celle qu'il aime, et toujours également le soin qu'il a de -recommander ses frères, ce pauvre Eugène surtout, à la sollicitude et à -la... générosité du général. - -Celui-ci n'est riche que de cédules hypothécaires du roi Joseph, -moins que des châteaux en Espagne, la pension des fils s'en ressent, -semble-t-il. Mais qu'importe, la première édition des _Odes_ s'épuise -avec une rapidité que le poète n'osait espérer. Il songe déjà à une -seconde. En vendrait-on, à Blois? - -Paris, 4 juillet 1822. - -Mon cher papa, - - Je mettais à suivre la demande de la Société autant d'activité que - le bureau des belles-lettres y mettait de lenteur. Enfin, il y a - quelques jours M. de Lourdoueix m'annonça qu'il fallait m'adresser - aux bureaux de M. Franchet, c'est-à-dire à la police générale; il me - demanda en outre la liste des membres que je ne pus lui donner: puis - il ajouta que du reste, puisqu'elle était recommandée par moi, la - Société de Blois était sans doute composée de manière à ne pouvoir - inquiéter le gouvernement. Je crus pouvoir lui en donner l'assurance - et il me dit que très probablement, dans le moment de troubles où - nous sommes, l'approbation de l'autorité dépendrait de la composition - de la Société. - - Je me rendis d'après son indication aux bureaux de la direction de - la police, où l'on me promit de faire des recherches. Hier j'y suis - retourné et le chef de bureau auquel a dû être renvoyée la demande - (qui est je crois celui de l'_ordre_) m'a déclaré l'avoir cherchée - en vain et n'en avoir jamais entendu parler. Il paraît donc qu'elle - s'est égarée de l'un à l'autre ministère. Il m'a conseillé d'en faire - expédier sur-le-champ une autre accompagnée de la liste de MM. les - membres et des statuts; car c'est d'après ces pièces que doit décider - le ministre, lequel, m'a-t-il dit, accorde très difficilement ces - sortes de demandes dans l'instant de crise où nous sommes. - - Je m'empresse de te rendre fidèlement compte de tous ces détails, - cher papa, afin que tu te consultes sur ce que tu veux faire. Tu me - trouveras toujours prêt à te seconder de tout mon faible pouvoir. - - D'après ton désir je suis retourné chez M. le général d'Hurbal que - je n'ai point trouvé chez lui. J'ai demandé son adresse à Meudon, - et j'irai, quoiqu'on m'ait dit qu'il était assez difficile de le - rencontrer parce qu'il fait de fréquentes excursions. - - Puisque l'eau de Barèges te fait du bien, je te prie d'en continuer - l'usage. Il faut espérer que les palpitations dont tu te plains - disparaîtront tout à fait avec du repos et du bonheur. - - Pour moi, mon bon et cher papa, je vois le moment du mien approcher - avec la fin de mes affaires aux ministères, mon impatience est - grande, et tu le comprendras. Quand j'aurai tout reçu de toi, comment - pourrai-je m'acquitter? - - Je croyais t'avoir dit qu'Eugène n'avait d'autre ressource que la - pension que tu lui fais, en attendant qu'il s'en soit créé par son - travail. C'est pour cela que je le recommandai si souvent à ta - générosité. Nul doute qu'en se refroidissant il ne sente toute la - reconnaissance qu'il te doit. - - Nous supporterons encore le sacrifice que la nécessité t'oblige de - nous faire supporter. Nous ne doutons pas que puisque tu le fais, - c'est que tu ne peux autrement. - - Adieu, cher papa, j'attends avec impatience ton poëme et les conseils - que tu m'annonces. Je te remercie vivement de toute la peine que je - te cause. Ils pourront m'être fort utiles pour ma seconde édition - à laquelle je vais bientôt songer, car celle-ci s'épuise avec une - rapidité que j'étais loin d'espérer. Crois-tu qu'il s'en vendrait à - Blois? - - Le papier me manque pour te parler de mes grands projets littéraires, - mais non pour te renouveler la tendre assurance de mon respect et de - mon amour. Je t'embrasse. - -Ton fils soumis, -Victor. - - J'ai envoyé au colonel[32] un exemplaire avant d'avoir reçu ta lettre. - -[Note 32: Le colonel, Louis-Joseph Hugo, né le 14 février 1777, -mort en 1854. Promu officier de la Légion d'honneur par la même -ordonnance que son frère, 14 février 1815, il reçut les étoiles -de brigadier, et commanda longtemps comme tel la subdivision de -la Corrèze. Il laissa deux enfants. Son fils Léopold, après avoir -préparé Saint-Cyr où il ne fut pas admis, vécut et mourut en Corrèze. -Devenue veuve, sa fille Marie Hugo entra au Carmel de Tulle, où elle -devint Sœur Marie-Joseph de Jésus et où elle est morte en 1906. -Elle n'était point tellement retirée du monde qu'elle n'écrivît des -lettres charmantes, quand elle pouvait rendre un service, et au cours -desquelles elle aimait à évoquer des souvenirs de son enfance et de sa -jeunesse et à citer des vers de son oncle Victor Hugo.] - -L'amoureux avait bien l'autorisation officieuse de son père d'épouser -Mlle Foucher, mais aucune demande officielle n'avait été faite -encore. - -A sa prière, le général lui a adressé la lettre, demandant la main -d'Adèle, qu'il remettra lui-même à M. Foucher, lorsque enfin la pension -royale sera autre chose qu'une promesse. Les temps semblent proches. -Son cœur déborde envers son père de reconnaissance, ce pendant que, par -les gazettes, il semble assurer le service de presse du _Journal de -Thionville_. - -Le nuage ne crève pas, mais menace. Victor a, jusqu'ici, négligé de -joindre à ses lettres toute formule de politesse vis-à-vis de la -seconde Mme Hugo. Le général s'en est plaint sans doute; et de façon -assez désinvolte, Victor s'en excuse: il n'a «contre _son_ épouse -actuelle aucune prévention, n'ayant pas l'honneur de la connaître». - -Mon cher Papa, - - Ta lettre a comblé ma joie et ma reconnaissance. Je n'attendais pas - moins de mon bon et tendre père. Je sors de chez M. de Lourdoueix; - il doit sous très peu de jours me fixer un terme précis, alors je - montrerai ta lettre à M. et à Mme Foucher. Ainsi je te devrai - tout, vie, bonheur, tout. Quelle gratitude n'es-tu pas en droit - d'attendre de moi, toi, mon père, qui as comblé le vide immense - laissé dans mon cœur par la perte de ma bien-aimée mère! - - Je doute, pour ce qui concerne la pension que je viens d'obtenir à - la maison du Roi, qu'on me rappelle le trimestre de juillet, alors - elle ne courrait qu'à dater du 1er octobre, ce qui remettrait mon - bienheureux mariage à la fin de septembre. C'est bien long, mais je - me console en pensant que mon bonheur est décidé. Quand l'espérance - est changée en certitude, la patience est moins malaisée. Cher papa, - si tu savais quel ange tu vas nommer ta fille! - - J'attends toujours bien impatiemment ton _poëme_, et je ferai des - exemplaires du _Journal de Thionville_ l'usage que tu m'indiques. Un - Espagnol, nommé d'_Abayma_, qui m'est venu voir hier m'a parlé de mon - père, de manière à m'en rendre fier, si je ne l'avais pas déjà été. - - Je n'ai aucune prévention contre ton épouse actuelle, n'ayant pas - l'honneur de la connaître. J'ai pour elle le respect que je dois à - la femme qui porte ton noble nom, c'est donc sans aucune répugnance - que je te prierai d'être mon interprète auprès d'elle, je ne crois - pouvoir mieux choisir. N'est-il pas vrai, mon excellent et cher papa? - - Adieu, pardonne à ce griffonnage, c'est ma reconnaissance, c'est ma - joie qui me rendent illisible. Adieu, cher papa, porte-toi bien et - aime ton fils heureux, dévoué et respectueux, - -Victor. - -Paris, 26 juillet. - - Je tâcherai de remettre en personne ta lettre au général d'Hurbal. - - Je renouvelle mes démarches pour la Société de Blois. - - Dans ma prochaine lettre, je te parlerai de tous les travaux auxquels - le bonheur va me permettre de livrer un esprit calme, une tête - tranquille et un cœur content. Tu seras peut-être satisfait. C'est au - moins mon plus vif désir. - -Le poète des _Odes_ continue à assurer, à Paris, le service de presse -du _Journal de Thionville_,--un exemplaire en a été remis au rédacteur -du _Dictionnaire des Généraux français_--et à prêter son appui aux -difficultueux débuts de la Société littéraire de Blois. - -Le général, non content de manier la prose, «sacrifie aux muses». -Il a envoyé à son fils une copie de son poème, _la Révolte des -Enfers_. Victor Hugo se montre moins sévère que dans le _Conservateur -littéraire_. Il a lu et relu les alexandrins paternels--les Mémoires -du Général valaient beaucoup mieux,--s'extasie devant un vers assez -médiocre, et admire que son père ait «mis si peu de temps à faire» ce -«joli poëme». - -Mon cher Papa, - - Au moment où je commence cette lettre, on m'apporte l'argent du mois. - Les 36 francs qui y sont joints seront remis aujourd'hui même à leur - destination. Les exemplaires de l'intéressant _Journal de Thionville_ - que tu destinais à l'Académie des Sciences et au rédacteur du - _Dictionnaire des Généraux français_ sont déjà parvenus à la leur. - - J'ai reçu en même temps que ta dernière lettre un paquet de M. - le Secrétaire de la Société de Blois. J'aurai l'honneur de lui - répondre directement dès que les nouvelles démarches que je viens - d'entreprendre m'auront donné un résultat quelconque. Il est tout - simple, cher Papa, que j'apporte beaucoup de zèle à cette affaire: tu - y prends intérêt. - - Je me hâte d'en venir à ton ingénieux poëme; il me tardait de te dire - tout le plaisir que j'ai éprouvé à le lire. Je l'ai déjà relu trois - fois et j'en sais des passages par cœur. On trouve à chaque page une - foule de vers excellents tels que _et vendre à tout venant le pardon - que je donne_ et de peintures pleines de verve et d'esprit comme - celle de Lucifer prenant sa lunette pour observer l'ange. Plusieurs - de mes amis, qui sont en même temps de nos littérateurs les plus - distingués, portent de ton ouvrage le même jugement que moi. Tu vois - donc bien, cher papa, que je ne suis pas prévenu par l'amour profond - et la tendre reconnaissance que je t'ai vouée pour la vie. - -Ton fils soumis et respectueux, - -Victor. - -Paris, 8 août. - - Je crois en vérité M. le général d'Hurbal _introuvable_. J'ai été à - Meudon _inutilement_. J'espère être plus heureux un de ces jours. - - J'attends toujours un mot de M. de Lourdoueix qui ne peut se faire - attendre maintenant que la session est presque finie. - - Encore un mot, cher papa, malgré l'heure de la poste qui me presse, - je ne puis m'empêcher de te dire combien il m'a semblé remarquable - que tu aies mis si peu de temps à faire ton joli poëme. Parle-moi de - ta santé, de grâce, dans ta prochaine. Ce projet d'aller passer les - vendanges près de toi était charmant, j'y ai reconnu toute ta bonté; - mais il faut remettre ce bonheur à l'année prochaine, rien alors ne - l'entravera. - -Le gouvernement se montre peu disposé à accorder à la Société -littéraire de Blois l'autorisation sollicitée, d'autant que «MM. les -Députés qui s'étaient chargés d'appuyer la demande ne l'ont fait que -très faiblement». - -Toutefois, on a indiqué au poète un biais--on a, à la direction de la -police, l'ironie facile--pour suppléer à cette faveur. La société peut -se passer d'être autorisée, ne comptant pas vingt membres. Et, de fait, -elle disparut, sans avoir jamais atteint ce chiffre. - -Que M. de Chateaubriand revienne au pouvoir[33], Victor aura plus de -crédit et se fait fort d'obtenir de lui les droits à la littérature de -la ville de Blois. - -[Note 33: Chateaubriand n'avait pas seulement été disgracié, -mais désavoué par Louis XVIII qui avait cru devoir donner à son -mécontentement une publicité pour le moins singulière: «Le vicomte de -Chateaubriand ayant dans un écrit imprimé, élevé des doutes sur notre -volonté personnelle, manifestée par notre ordonnance du 5 septembre, -nous avons ordonné ce qui suit: le vicomte de Chateaubriand cesse, de -ce jour, d'être compté au nombre de nos ministres d'État.» - -La réaction qui suivit l'assassinat du duc de Berry avait mis fin à -cet imbroglio. Avec le ministère Villèle, Chateaubriand acceptait -l'ambassade de France à Londres, accompagnait M. de Montmorency -au congrès de Vérone (15 octobre 1822), et après la démission de -celui-ci, le portefeuille des Affaires étrangères par ordonnance du -28 novembre... Non moins cavalièrement, on verra à la suite de quels -événements, ce portefeuille devait lui être retiré le 6 juin 1824.] - -Il connaît en ce moment l'ennui des formalités administratives qui -accompagnent les actes principaux de la vie. Des papiers lui manquent, -son père pourrait-il lui procurer une copie de son acte de naissance et -un extrait de baptême. - -Ne perdant pas le nord, le «bon oncle Louis», le colonel Louis Hugo, -commandant le bureau de recrutement de Tulle, a déjà écrit à son neveu -pour mettre à profit le crédit au ministère de la Guerre de M. Foucher, -son futur beau-père. - -Mon cher Papa, - - Il y a déjà longtems que j'aurais répondu à ta bonne et chère lettre, - si je n'avais désiré te marquer en même tems le résultat définitif - de mes démarches pour la Société de Blois. Il n'est pas tel que tu - le désirais et c'est une peine qui se mêle au plaisir de t'écrire. - Tu sais que le dossier de la Société fut renvoyé (selon l'usage, à - ce qu'il paraît) dans les bureaux de la direction générale de la - police. Après plusieurs démarches dans ces bureaux, j'obtins enfin il - y a quelque tems cette réponse de M. Franchet que _le gouvernement - ne jugeait pas à propos d'accorder en ce moment aucune autorisation - de ce genre_; que d'ailleurs la Société de Blois n'étant composée - actuellement que de quatorze membres pouvait se passer de cette - autorisation, laquelle ne lui deviendrait nécessaire qu'autant - qu'elle en porterait le nombre au delà de vingt, cette réponse me - fut donnée comme irrévocable. Sentant néanmoins ce qu'elle avait de - peu satisfaisant pour la Société, j'ai voulu, avant de te l'envoyer, - remonter jusqu'au ministre de l'Intérieur, qui n'a fait que me - confirmer d'une manière décisive la réponse du directeur de la - police. Je me hâte donc, bien à regret, de t'en faire part. Je pense - du reste, mon cher papa, que la Société ne doit pas se décourager. - L'obstacle opposé par le gouvernement passera avec les événemens qui - le font naître, et d'ailleurs, si jamais M. de Chateaubriand arrivait - au ministère, je ne désespérerais pas de le faire lever pour peu - que tu le désirasses encore. J'aurais alors, par le moyen de cet - illustre ami, un peu plus de crédit. Veuille, je te prie, mon cher - papa, transmettre tous ces détails à M. le Secrétaire de la Société, - auquel j'aurais eu l'honneur d'écrire si selon mon vif désir, j'avais - eu de bonnes nouvelles à vous annoncer. Pour ne rien te cacher, je - te dirai très confidentiellement que MM. les députés qui s'étaient - chargés d'appuyer la demande ne l'ont fait que très faiblement. Pour - moi, j'ai fait bien des pas et des démarches inutiles: mais je n'en - aurais, certes, aucun regret, si j'avais réussi. - - Maintenant, cher papa, c'est toi que je vais importuner. Tout annonce - que mes affaires à l'intérieur vont enfin se terminer et que mon - bonheur va commencer. Mais il me faudra mon acte de naissance et - mon extrait de baptême. Je m'adresse à toi, mon bon et cher papa, - ne connaissant personne à Besançon, je ne sais comment m'y prendre - pour obtenir ces deux papiers. Ta bonté inépuisable est mon recours. - Je voudrais les avoir dès à présent, car si j'attendais encore, je - tremblerais qu'ils n'apportassent du retard à cette félicité qui me - semble déjà si lente à venir. Moi qui connais ton cœur, je sais que - tu vas te mettre à ma place; pardonne-moi de te causer encore ce - petit embarras. Tu nous avais envoyé il y a quatre ans nos actes de - naissance: mais en prenant nos inscriptions de droit, nous avons dû - les déposer au bureau de l'école, selon la loi, et la loi s'oppose - à ce qu'on les restitue. Tu me rendrais donc bien heureux en me - procurant cette pièce avec mon extrait de baptême, nécessaire pour - l'église, comme tu sais. - - Adieu, cher et excellent papa, l'offre que tu me fais dans ta - charmante lettre de m'envoyer des vues de Saint-Lazare, dessinées - par toi, me comble de joie et d'une douce reconnaissance. Il me - serait bien doux de pouvoir placer des ornements aussi chers dans - l'appartement qui sera témoin de mon bonheur. Réalise, je t'en prie, - cette promesse à laquelle j'attache un si haut prix. - - Réponds-moi le plus tôt possible, et parle-moi beaucoup de ta santé, - de tes occupations et de ton affection pour tes fils, que peuvent à - peine payer tout le respect et tout l'amour de ton - -Victor. - -Paris, 31 août 1822. - - Mon bon oncle Louis m'a écrit pour un objet qui le concerne et dont - M. Foucher s'occupe activement. Je lui transmettrai la réponse dès - que je l'aurai.--Nous t'embrassons tous ici bien tendrement. Je pense - que tu lis à Blois les journaux qui parlent de mon recueil, si tu - le désires, je t'enverrai ceux qui me tombent entre les mains. Je - lis et relis ton joli poëme de la _Révolte des Enfers_.--Parle-moi, - je te prie, de ce que tu fais en ce moment. Tu sais combien cela - m'intéresse et comme fils et comme littérateur. - - Pardonne à mon griffonnage; je t'écris avec une main malade: je me - suis blessé légèrement avec un canif, ce ne sera rien. Adieu, cher - papa, je t'embrasse encore. - -La demande officielle du général Hugo a été remise à M. Foucher, qui a -fait la réponse en partie reproduite par Mme Hugo[34]. La pension -ne peut tarder, mais le général fait attendre à ses fils le mois de la -leur. Avec toutes les formes possibles, Victor signale à son père ce -gênant oubli. Ne lui sont pas encore parvenus également son extrait de -naissance et le consentement légalisé du général. - -[Note 34: _Victor Hugo raconté par un Témoin de sa Vie_, pp. 59-60.] - -Paris, 13 septembre 1822. - -Mon cher papa, - - M. de Lourdoueix m'ayant donné sa parole d'honneur que ma pension de - l'intérieur me serait assignée durant l'administration intérimaire - de M. de Peyronnet[35], j'ai remis ta lettre à M. Foucher et tu as - dû recevoir sa réponse. Nous n'attendons plus que ton consentement - légalisé. - -[Note 35: Charles-Ignace de Peyronnet, né à Bordeaux en 1775, -devait à Madame, dont il avait protégé la fuite à Bordeaux, et à Mme -du Cayla qu'il avait fait triompher, en appel, de son mari, à Bourges, -sa scandaleuse fortune. Successivement président du tribunal de -Bordeaux (1816), procureur général à Bourges, puis à Rouen, poste dont -il ne prit pas possession, la Restauration en fît un garde des sceaux, -le 21 décembre 1821 et le créa comte le 17 août 1822. Son nom reste -attaché à toutes les mesures rétrogrades ou restrictives soutenues -par lui devant la Chambre des députés, non sans provoquer parfois son -hilarité par le décousu et la vulgarité de son éloquence. Il tomba avec -le ministère Villèle, le 6 décembre 1827, fut nommé pair de France par -ordonnance du 5 janvier 1828, contresigna comme ministre de l'Intérieur -du cabinet Polignac après son remaniement (19 mai 1830) les ordonnances -du 25 juillet; mis en accusation et condamné à la détention perpétuelle -par la Chambre des Pairs (19 décembre 1830) il fut grâcié en 1834 et -mourut en 1854.] - - Cher papa, n'attribue le silence d'Abel qu'à la multiplicité de ses - occupations, je lui ai communiqué ta lettre, et il va s'empresser de - dissiper lui-même un doute aussi affligeant pour ton cœur. - - Si je n'ai pas été baptisé à Besançon, je suis néanmoins sûr de - l'avoir été, et tu sais combien il serait fâcheux de recommencer - cette cérémonie à mon âge. M. de Lamennais[36], mon illustre ami, - m'a assuré qu'en attestant que j'ai été baptisé en pays étranger - (en Italie), cette affirmation accompagnée de la tienne suffirait. - Tu sens combien de hautes raisons doivent me faire désirer que tu - m'envoies cette simple attestation. - -[Note 36: Voir la lettre écrite de la Chenaie à Victor Hugo à -l'occasion de son mariage (_Victor Hugo raconté..._, tome II, p. -60-61).] - - Nous sommes au 13, mon cher papa, et je n'ai pas encore reçu notre - mois. Ton exactitude à prévenir les besoins de tes fils me rend - certain que la négligence ne vient que des messageries. Mais je t'en - avertis, cher papa, sûr que tu t'empresseras de faire cesser notre - gêne. - - Adieu, mon excellent père, je t'aime, je t'embrasse et je fais les - vœux les plus ardens pour te voir et te voir bien portant. - -Ton fils tendre et respectueux, - -Victor. - -L'attestation de baptême est parvenue, seul le consentement légalisé -du général manque encore. Son fils le presse de le lui adresser. -Il voudrait bien que la publication des bans commence le dimanche -suivant--demande même à son père d'en racheter un dans sa paroisse, à -Blois--afin que le mariage puisse avoir lieu vers le 7 ou le 8 octobre. - -L'impatience très naturelle du fiancé n'est pas seule en jeu: une -question d'appartement s'y mêle: il a donné congé du sien pour -le 8 octobre et voudrait éviter les ennuis et les frais de deux -déménagements successifs. - -Victor Hugo, ainsi que ses futurs beaux-parents, regrette vivement -qu'un accident empêche le général d'assister au mariage et de prendre -part aux frais de la noce. Mais, il faut qu'il y ait là une absolue -nécessité. Le père doit à ses fils un mois arriéré de leur pension, il -le prie de le leur envoyer et il le supplie de la continuer à Abel et à -Eugène--ce dernier «était un peu fou» quand il a écrit au général. Pour -lui, il ne l'importunera plus de ses besoins, à la pension qu'il va -toucher s'en ajoutera bientôt une nouvelle, et il compte redoubler de -travail et de veilles. - -Mon cher papa, - - Je te réponds courrier par courrier pour te remercier de - l'attestation que tu m'envoies et te prier de mettre autant de - célérité à me faire parvenir ton consentement notarié. Je désirerais - bien vivement que mon mariage pût avoir lieu le 7 ou le 8 octobre - pour un motif impérieux (entre tous les motifs de cœur qui, tu - le sais, ne le sont pas moins), c'est que je quitte forcément - l'appartement que j'occupe le 8 octobre. J'ai donc prié M. et Mme - Foucher de faire commencer la publication des bans dimanche prochain - 22, elle se terminera le dimanche 6 octobre. Mais ces bans doivent - être également publiés à ton domicile, et il faut que le 6 octobre - on ait reçu à notre paroisse de Saint-Sulpice la notification de la - complète publication des bans à Blois, ce qui ne se pourrait faire - qu'autant que tu serais assez bon pour racheter un ban à ta paroisse. - Ce rachat coûte _cinq_ francs ici, on m'assure qu'il doit être moins - cher encore à Blois. Tu sens, mon cher papa, combien est urgente la - nécessité qui me fait t'adresser cette instante prière. Il s'agit de - m'épargner l'embarras et la dépense de deux déménagements coup sur - coup dans un moment qui entraîne déjà naturellement tant de dépenses - et d'embarras, il s'agit de plus encore, c'est de hâter mon bonheur - de quelques jours, et je connais assez ton cœur pour ne plus insister. - - Je suis tout à fait en règle, j'ai fait lever sur l'extrait de - naissance déposé à l'école de droit une copie notariée qui vaut - l'original, quand ton consentement me sera parvenu, je pourrai - remplir toutes les formalités civiles. Le papier que tu m'envoies - aujourd'hui suffit également pour les formalités religieuses. - - Les noms et prénoms de ma bien-aimée fiancée sont _Adèle-Julie_ - Foucher, fille mineure de Pierre Foucher, chef de bureau au ministère - de la Guerre, chevalier de la Légion d'honneur, et d'Anne-Victoire - Asseline. Ces renseignements te seront nécessaires pour la - publication des bans. - - Nous avons tous bien vivement regretté ici, mon cher et excellent - papa, que cet accident arrivé à ton élève (?) nous privât du - bonheur de te voir prendre part et ajouter par ta présence à tant - de félicité. Il est inutile de te dire combien ton absence me sera - pénible; mais je me dédommagerai quelque jour, j'espère, d'avoir été - si longtems sevré de la joie de t'embrasser. - - Il est malheureux encore, cher papa, que cet accident te prive de - contribuer aux sacrifices que vont faire M. et Mme Foucher. - Je ne doute pas qu'il n'y a que l'absolue nécessité qui puisse - t'imposer cette économie, et je suis sûr que ton cœur en sera le - plus affligé. Tâche, cependant, de nous envoyer le plus tôt possible - le mois arriéré. Tu sens combien je vais avoir besoin d'argent dans - le moment actuel. Je te supplie encore, bon et cher papa, de faire - tout ton possible pour continuer à mes frères Abel et Eugène leur - pension, n'oublie pas qu'Eugène était un peu fou quand il t'a écrit, - et donne-lui, si tu le peux, cette nouvelle preuve de tendresse - généreuse et paternelle. Pour moi je ne t'importunerai pas de mes - besoins; à dater du 1er octobre, ma pension me sera comptée, - l'autre ne tardera pas sans doute, et quoique ce moment-ci m'entraîne - nécessairement à beaucoup de frais, en redoublant de travail et de - veilles, je parviendrai peut-être à les couvrir. Le travail ne me - sera plus dur désormais, je vais être si heureux! - - Permets-moi en finissant, mon cher et bien cher papa, de te rappeler - combien sont importantes toutes les prières que je t'adresse - relativement à l'envoi de ton consentement légal, à la publication et - au rachat des bans dans ta paroisse. - - Adieu, pardonne à ce griffonnage et reçois l'expression de ma tendre - et profonde reconnaissance. - -Ton fils soumis et respectueux, - -Victor. - -Paris, 18 septembre 1822. - - J'ai été obligé de rectifier une erreur d'inadvertance dans la pièce - que tu m'envoies, je suis né le 26 février 1802 et non 1801. - - M. et Mme Foucher sont bien sensibles à tout ce que tu leur dis - d'aimable. Tu verras un jour quel présent ils te font quand je - t'amènerai ta fille. - - Je t'enverrai incessamment tous ceux que j'ai pu me procurer des - journaux qui ont parlé de mon recueil. Il continue à se bien vendre - et dans peu les frais seront couverts. C'est une chose étonnante dans - cette saison. - -Le général n'a pas racheté, paraît-il, le ban qui devait permettre -au mariage d'avoir lieu à la date désirée. Son fils d'en être très -contrarié et de le presser à nouveau. - -Mon cher papa, - - En prévoyant combien je serais contrarié du retard que tu m'annonces, - tu ne t'es pas trompé. Je m'empresse aujourd'hui de t'écrire quelques - mots pour te prier très instamment de faire au moins en sorte que - le certificat de publication de bans m'arrive vendredi matin (11 - octobre) avant onze heures. Le jour du mariage est fixé au samedi 12, - et toutes les raisons que je t'ai détaillées déjà empêchent qu'il ne - soit retardé d'un jour. Je recommande tout cela à cette diligence qui - me prouve ta tendresse et je finis en t'embrassant. - -Ton fils soumis et respectueux, - -Victor. - - Abel va te répondre incessamment et t'embrasse ainsi qu'Eugène. - Excuse ce griffonnage. - - Ce 3 octobre 1822. - - Réponds-moi, je te prie, au sujet de la demande que je te fais dans - cette lettre le plus tôt possible. - -Ici, s'intercale parmi les lettres de Victor Hugo, une lettre, d'une -écriture serrée et soignée, presque commerciale, à tous points de vue -intéressante, de son oncle, le colonel Louis Hugo. - -Leurs châteaux en Espagne, c'est-à-dire les cédules hypothécaires du -roi Joseph, le préoccupent autant que son frère: quoique désespérant, -comme Oronte, il espère toujours. - -Il a fait quelques observations à son neveu sur son mariage, le -trouvant bien jeune pour s'établir et lui conseillant d'attendre, pour -cela, d'avoir trouvé «une bonne place». - -Victor Hugo l'a rassuré: il aura bientôt 3.000 francs de revenu, tant -du produit de son travail que de la pension qui va lui être servie... -comme membre de l'Académie des Jeux Floraux[37]. - -[Note 37: Cette pension servie aux membres de «la seconde Académie -du royaume» n'ayant point laissé de me surprendre, il m'a paru -intéressant de m'adresser à l'Académie elle-même, pour savoir si jamais -ses membres avaient été l'objet de cette libéralité royale. - -La réponse fut fort aimable, mais négative, comme je m'y attendais: - -Académie -des -Jeux Floraux - -Toulouse, 2 décembre 1906. - -Monsieur, - - L'Académie vient seulement de reprendre ses travaux. De là le retard - de ma réponse; vous voudrez bien nous en excuser. - - Jamais le titre de membre de l'Académie des Jeux Floraux n'a - donné droit à pension de la cassette royale, et Victor Hugo dont - vous parlez ne se sert évidemment pas de termes d'une rigoureuse - exactitude. - - J'ajoute,--pour vous renseigner très complètement,--que Victor Hugo, - après avoir obtenu divers prix à plusieurs concours de l'Académie, - fut déclaré _maître ès-jeux_. Il n'appartint pas à notre Compagnie - comme mainteneur. - - Veuillez, Monsieur, me permettre de saisir cette occasion pour vous - prier d'agréer l'expression de mes très distingués sentiments. - - Le mainteneur, secrétaire des Assemblées. - -G. Depeyre. - - -Les Jeux Floraux n'avaient donc rien à voir dans cette pension. Elle a -été accordée à Victor Hugo, en septembre 1822, par Louis XVIII, «sur la -proposition de M. le Marquis de Lauriston, alors ministre de la maison -du roi, et sur la recommandation spéciale de S. A. R. Madame, duchesse -de Berry, transmise au ministre par Mme la maréchale, duchesse de -Reggio». - -Une lettre de Victor Hugo, adressée en 1826 à M. le vicomte de -la Rochefoucauld, aide de camp du roi, chargé du département des -beaux-arts, et reproduite par Edmond Biré (p. 397), spécifie ces -détails et ne permet à ce sujet aucun doute.] - -Le colonel a cru devoir s'incliner, conseille au général de l'imiter -et,--un post-scriptum de Victor Hugo a antérieurement révélé ce -détail--a mis aussitôt à profit la situation de M. Foucher au ministère -de la Guerre pour tâcher d'éviter sa mise à la retraite. - -Le colonel a fait de suite, par la voie hiérarchique, une demande, -pour quitter le bureau de recrutement où il est détaché et rentrer en -activité de service. - -Cette lettre, scellée d'un cachet portant les initiales L. H., est -adressée: - -A Monsieur -Monsieur Le Chevalier Hugo -Maréchal de camp des Armées du Roi -à Saint-Lazare, - -Blois. - - J'ai reçu en son tems, mon bon ami, ta lettre du 9 septembre à - laquelle tu avais joint deux lettres à mon adresse que tu avais - reçues de M. Bourg. Il paraît d'après leur contenu que toutes nos - espérances sur l'Espagne sont tout à fait perdues. Cependant je ne - pense pas que nous puissions entièrement renoncer à nos prétentions; - attendu que si la lutte politique qui est engagée en ce moment dans - ce pays tourne à l'avantage des constitutionnels[38]: ce nouveau - Gouvernement pour se faire des amis voudra peut-être contenter tout - le monde; conséquemment comme il y a beaucoup d'Espagnols qui sont - porteurs de cédules hypothécaires du roi Joseph, il est présumable - que l'on prendra un parti à leur égard, dès lors, on pourra donner un - cours à ses papiers, ce qui fera reprendre un peu les nôtres. - -[Note 38: Écrite huit jours avant le congrès de Vérone, cette -lettre n'en pouvait prévoir les résultats et la prochaine intervention -de la France en Espagne pour y rétablir les droits que Ferdinand avait -en partie abdiqués, contraint, en 1820, de rétablir la constitution de -1812.] - - Une chose qui me semble encore en notre faveur, c'est que la - commission chargée de l'exécution des conventions du 25 avril 1818 et - du 30 avril 1822 avait été créée avant la dernière révolution qui - s'est oppérée (_sic_) à Madrid. Depuis il a été question aux Cortes, - de mettre un terme à toutes ces réclamations dont le Gouvernement - était accablé. Donc il faudrait en attendre les résultats. - - J'avais fait à Victor quelques observations sur ses projets futurs - de mariage, je lui disais qu'il était bien jeune encore pour songer - à s'établir, que ta position ne te permettait pas de faire de grands - sacrifice (_sic_) dans cette circonstance, et que par conséquent il - ferait bien d'attendre qu'il eût obtenu une bonne place qui le mette - à même de pouvoir vivre honorablement avec son Épouse. De manière - qu'il m'a répondu ce qui suit: «Je te remercie, cher oncle, des - conseils que tu me donne (_sic_) et de l'intérêt que tu me témoigne - (_sic_) à l'occasion de mon très prochain mariage avec la fille de - M. Foucher, Mlle Adèle Foucher. Toutes les aimables inquiétudes - que tu me témoigne (_sic_) pour mon avenir cesseront quand tu sauras - qu'avant deux mois j'aurai près de 3.000 francs de revenu par - moi-même, tant du produit de mes ouvrages, que de la pension qui - est attachée au titre de membre de la Seconde académie du Royaume. - Tu sais, mon cher Oncle, qu'en 1820 après avoir remporté trois prix - successifs j'ai été nommé membre de l'Académie des jeux floraux. La - pénurie de la cassette royale m'avait empêché jusqu'ici de toucher ma - pension, mais j'ai tout lieu de croire qu'à dater du 1er octobre - elle me sera comptée.» - - Tu vois, d'après cela, mon ami, qu'avec de la conduite et des mœurs - aussi douce (s) que celle (s) de Victor, il peut, par la suite, avoir - une très belle existance (_sic_). Il paraît que son futur mariage est - un mariage d'inclination et que Mlle Foucher est très bien élevée: - or il faut laisser aller la chose et faire des vœux pour qu'ils - soient heureux. - - J'avais aussi prié Victor de s'informer, près de M. Foucher, s'il - pensait que cette mission à Tulle ne serait pas un titre d'exception - pour ma mise à la retraite quoique n'ayant pas atteint mes cinquante - ans d'âge. - - Voici un passage de sa lettre: - - «Il est très vrai que MM. les colonels employés dans les conseils de - recrutement ne sont pas considérés comme en activité, il est très - vrai également que le désir d'éteindre les demi-soldes fait qu'on - s'empresse de mettre à la retraite tous les officiers qui remplissent - les conditions demandées, quelque jeunes qu'ils puissent d'ailleurs - être encore. M. Foucher pense donc que ce qu'il y aurait de mieux à - faire pour toi, ce serait de réclamer l'activité. Il m'a dit au reste - que le Ministre était très satisfait de ton zèle et de tes services - à Tulle, et qu'il se pourrait grâce à cette considération, que la - règle général (_sic_) de mettre à la retraite tous les officiers qui - peuvent y être mis, souffre une exception à ton égard. Je termine - ces détails, mon meilleur oncle, en te priant si tu fais quelques - démarches, de te servir de moi comme de toi-même. Je serai heureux de - te rendre quelque petit service.» - - Depuis la réception de cette lettre j'ai fait le voyage de Périgueux - où M. le lieutenant-général Almeras[39] m'a reçu de la manière la - plus amicale; il m'a beaucoup parlé de toi, et chargé de le rappeler - à ton ancienne amitié. Il m'a tenu à peu près le même lengage (_sic_) - que Victor, et fortement engagé à lui adresser une demande d'activité - de service, pour S. E. le Ministre de la Guerre[40]; j'ai suivi ses - conseils et la lui ai expédiée avant-hier. Maintenant il reste à - savoir quel effet cela produira. - -[Note 39: Le lieutenant général Almeras, après s'être signalé dans -les Alpes, dans le Midi de la France, où son œuvre de pacification lui -valait des félicitations du Conseil des Cinq-Cents et en Égypte avec -Kléber, avait fait les campagnes d'Autriche et de Prusse. Nommé général -au lendemain de la bataille de la Moskowa (7 septembre 1812), il avait -reçu en 1814 de la Restauration la croix de Saint-Louis.] - -[Note 40: Victor, duc de Bellune.] - - Si M. de Lescale était de retour à Blois et qu'il fût disposé à - écrire un mot à M. Perceval, il me ferait plaisir. Car tu sais que - dans ces circonstances il vaut mieux avoir deux cordes à son arc - qu'une seule. - - Adieu, je t'embrasse de tout mon cœur, ainsi que ta femme et Goton, - si elle est encore près de toi. - - Tout à toi de cœur et d'amitié, - -Le Colonel, -Chev. L. Hugo. - -Tulle, le 9 octobre 1822. - -A Saint-Sulpice, où dix-huit mois auparavant avaient été récitées -autour du cercueil de sa mère les dernières prières, le mariage de -Victor Hugo était enfin célébré le 12 octobre 1822. L'acte de mariage -fut ainsi rédigé: - - Le 12 octobre 1822, après la publication des trois bans, en cette - église, et d'un seul en celle de Blois vu la dispense des deux - autres, les fiançailles faites le même jour, ont reçu la bénédiction - nuptiale: - - Victor-Marie Hugo, membre de l'Académie des Jeux-Floraux de Toulouse, - âgé de vingt ans, demeurant de droit et de fait à Blois, diocèse - d'Orléans[41], fils mineur de Joseph-Léopold-Sigisbert Hugo, maréchal - des camps et armées du roi, chevalier de l'ordre royal et militaire - de Saint-Louis, officier de la Légion d'honneur et commandant de - l'ordre royal de Naples, et de défunte Sophie-Françoise Trébuchet, - son épouse, - -[Note 41: Le Blaisois et le Vendômois n'avaient été longtemps -que des archidiaconés du diocèse de Chartres. Par bulle du 25 juin -1697 seulement, Innocent XII institua le diocèse de Blois, dont les -promoteurs avaient été auprès de Louis XIV, le père La Chaise, son -confesseur et Mme de Maintenon. - -Le diocèse de Blois, illustré par l'épiscopat de Grégoire, fut supprimé -par le Concordat et le département de Loir-et-Cher réuni au diocèse -d'Orléans. - -Rétabli par ordonnance royale du 10 octobre 1822, le diocèse de Blois -risqua fort d'être supprimé en 1834, ainsi que les autres sièges non -concordataires qui avaient bénéficié de cette ordonnance.] - -D'une part; - - Et Adèle-Julie Foucher, âgée de dix-neuf ans, demeurant de droit et - de fait rue du Cherche-Midi, nº 39, de cette paroisse, fille mineure - de Pierre Foucher, chef au Ministère de la Guerre, chevalier de la - Légion d'honneur, et de Anne-Victoire Asseline, son épouse, - -D'autre part; - - Présents et témoins, Jean-Baptiste Biscarrat, Alfred-Victor, comte de - Vigny; Jean-Baptiste Asseline, Jean-Jacques-Philippe-Marie Duvidal, - lesquels ont signé avec les époux et leur père et mère. - - _Victor-M. Hugo,--A.-J.-V.-M. Foucher,--comte Alfred de - Vigny,--Fouché,--Biscarrat,--Eugène Hugo,--Duvidal, marquis de - Montferrier,[42]--Asseline,--V.-A. Fouché,--A. Hugo,--Victor - Fouché,--A. Asseline,--Deschamps,--Soumet,--Fessart,--Dumas, vicaire._ - -[Note 42: Abel Hugo devait épouser plus tard Mlle de -Montferrier.] - -Contrairement aux souvenirs de Victor Hugo, (_Victor Hugo raconté..._) -les témoins de son mariage n'avaient donc point été M. Ancelot[43] et -Alexandre Soumet[44], mais bien Jean-Baptiste Biscarrat[45], l'ancien -maître d'étude d'Eugène et de Victor à la pension Cordier, demeuré -par la suite leur ami et l'un des plus nobles poètes dont se puisse -enorgueillir la Restauration, le comte Alfred de Vigny. - -[Note 43: Jacques-Arsène-François-Polycarpe Ancelot (1794-1854). A -cette époque, Ancelot avait connu, en 1819, un succès plus politique -que littéraire avec son _Louis neuf_, tragédie qui lui valut une -pension de Louis XVIII. - -Il devait figurer de 1823 à 1824, parmi les rédacteurs, de composition -si éclectique, de la _Muse française_ et collaborait déjà aux _Annales -de la Littérature et des Arts_, le journal officiel de la _Société des -Bonnes Lettres_, où il consacra en 1822, un article très élogieux à -Alfred de Vigny. - -Ancelot était un pseudo-classique dans toute la rigueur du terme. Il -fit représenter le _Maire du Palais_, en 1823; un _Fiesque_ imité -de Schiller, en 1824; _Olga_ ou l'_Orpheline moscovite_, en 1829; -_Élisabeth d'Angleterre_, en 1829. - -La Révolution de 1830 l'ayant privé de sa pension, il se tourna vers -les petits théâtres, d'un rapport plus lucratif, qu'il inonda de ses -vaudevilles, dépourvus de style, comme il convient, mais non sans -esprit et sans gaîté.] - -[Note 44: Alexandre Soumet, né à Castelnaudary, en 1788, mort -en 1845. Après avoir d'abord chanté Napoléon et le Roi de Rome, il -se réconcilia avec les Bourbons qui le nommèrent successivement -bibliothécaire des châteaux de Saint-Cloud, de Rambouillet et de -Compiègne. - -Très favorable aux théories romantiques, qu'il n'osait suivre lui-même -que très timidement, Alexandre Soumet fut un des premiers défenseurs -de Victor Hugo à ses débuts et collabora aux _Lettres champenoises_, -sorte de «centre droit» entre les Romantiques et les Classiques, où il -consacra également un article élogieux à Alfred de Vigny (tome VII); au -_Conservateur littéraire_, dans lequel il rendit compte des _Nouvelles -Odes_ de Victor Hugo, au _Mercure du XIXe siècle_, et fit partie de la -_Société des Bonnes Lettres_, où il devait lire, en 1826, sa _Jeanne -d'Arc_. - -Une élégie: _La Pauvre fille_, a plus contribué à rendre, un moment, -son nom populaire, que ses tragédies: _Clytemnestre_ (1822), _Saül_ -(1822), _Elisabeth de France_ (1823), _Jeanne d'Arc_ (1823), pour n'en -citer que quelques-unes, qui lui ouvrirent, en 1834, les portes de -l'Académie française. - -Alexandre Soumet a laissé, à côté de son théâtre, un poème de longue -haleine, témoignant d'un louable effort et où se trouvent de beaux -vers, _la Divine Epopée_ (1840). - -Cf. Léon Séché: _Études d'Histoire romantique_.--_Le Cénacle de la Muse -française_ (_Mercure de France_, 1908, LXXII, pp. 385-417; LXXIII, pp. -24-57).] - -[Note 45: Biscarrat, que ses contemporains et tous ceux qui se -sont occupés des débuts du Romantisme semblent avoir appelé Félix, -aurait signé de l'initiale S des articles nombreux et intéressants du -_Conservateur littéraire_. - -Alexandre Soumet ne paraît avoir collaboré qu'au tome III (1820-1821). - -Dans ce même volume, Alfred de Vigny donna sur les _Œuvres_ complètes -de Byron, un premier article qui ne fut jamais suivi d'un second. - -Cf. Ch.-M. Des Granges: _La Presse littéraire sous la Restauration_.] - -La noce eut lieu chez M. Foucher. Sa salle à manger s'étant trouvée -trop étroite, l'on dîna dans la salle du Conseil de guerre. Là même, -dix ans plus tôt, le général Lahorie, le mystérieux réfugié de la rue -de Clichy et des Feuillantines, s'était entendu condamner à mort. - -La lettre, qui, à moins de huit jours suivit, déborde de joie, de -bonheur et de reconnaissance. Victor Hugo, cependant, malgré le rêve -étoilé de ces oarystis semble avoir à cœur de ne point oublier ses -frères et les recommande une fois de plus à la bonté et à la générosité -du général. - -Mon cher Papa, - - C'est le plus reconnaissant des fils et le plus heureux des hommes - qui t'écrit. Depuis le 12 de ce mois, je jouis du bonheur le plus - doux et le plus complet et je n'y vois pas de terme dans l'avenir. - C'est à toi, bon et cher papa, que je dois rapporter l'expression de - ces pures et légitimes joies, c'est toi qui m'as fait ma félicité, - reçois donc pour la centième fois l'assurance de toute ma tendre et - profonde gratitude. - - Si je ne t'ai pas écrit dans les premiers jours de mon bienheureux - mariage, c'est que j'avais le cœur trop plein pour trouver des - paroles, maintenant même tu m'excuseras, mon bon père, car je ne sais - pas trop ce que j'écris. Je suis absorbé dans un sentiment profond - d'amour, et pourvu que toute cette lettre en soit pleine, je ne doute - pas que ton bon cœur ne soit content. Mon angélique Adèle se joint - à moi, si elle osait, elle t'écrirait, mais maintenant que nous ne - formons plus qu'un, mon cœur est devenu le sien pour toi. - - Permets-moi, en terminant cette trop courte lettre, mon cher et - excellent papa de te recommander les intérêts de mes frères, je - ne doute pas que tu n'aies déjà décidé en leur faveur, mais c'est - uniquement pour hâter l'exécution de cette décision que je t'en - reparle. - - Adieu donc, cher papa, je me sépare de toi avec regret; c'est - pourtant une douceur pour moi que de t'assurer encore de l'amour - respectueux et de l'inaltérable reconnaissance de tes heureux enfants. - -Victor. - -Paris, 19 octobre 1822. - - Mes deux frères t'embrassent tendrement. Mon beau-père et ma - belle-mère ont été très sensibles à ta lettre. Je crois que M. - Foucher te répondra bientôt. Il s'occupe des intérêts de mon oncle - Louis au ministère de la Guerre. - -Un mois plus tard, le général Hugo et la comtesse de Salcano, son -épouse, faisaient part en ces termes du mariage de Victor: - -M. - - Monsieur le général Léopold Hugo et Madame la comtesse A. de Salcano, - son épouse, ont l'honneur de vous faire part du mariage, à Paris, de - Monsieur Victor-Marie Hugo, leur fils et beau-fils, avec Mademoiselle - Adèle-Julie-Victoire-Marie Foucher, fille de Monsieur le chevalier - Foucher, chef de bureau au ministère de la Guerre, et de Madame - Anne-Victoire Asseline, son épouse. - - Saint-Lazare, près Blois, le 15 novembre 1822. - - On n'aura pas l'honneur de recevoir. - -Dorénavant, Mme Victor Hugo prendra une place presque égale à celle -de son mari dans cette correspondance avec le général. A son tour, -elle lui exprime son affection et sa reconnaissance. Confiante dans -l'avenir, elle célèbre son amour et son bonheur. - -La belle-mère n'a pas été l'obstacle que l'on pouvait craindre au -mariage. Elle semble, au contraire, s'être entremise en faveur des -amoureux pour en hâter la célébration. Ce n'est plus «l'épouse -actuelle» du général, mais une alliée que l'on remercie, lui devant -quelques jours fastes de plus. - -Paris, 19 novembre 1822. - -Mon cher Papa, - - Tout ce que ta bonne lettre nous dit de tendre et de paternel a été - accueilli ici par deux cœurs qui n'en font qu'un pour t'aimer. Je ne - saurais te dire combien mon Adèle a été sensible à l'expression de - ton affection qu'elle mérite si bien par celle qu'elle daigne porter - à ton fils. Elle va t'exprimer elle-même tout ce qu'elle ressent pour - toi. Veuille bien, je te prie, dire à notre belle-mère combien nous - sommes reconnaissans de tout ce qu'elle a bien voulu faire pour hâter - notre fortuné mariage. - - J'ai montré ta lettre à mes frères. Abel va t'écrire. Ils me chargent - de t'embrasser tendrement pour eux. - - Maintenant permets-moi de t'embrasser pour moi et de céder le reste - de cette lettre à ta fille. - -Ton fils soumis et respectueux, - -Victor. - -Mon cher papa, - - C'est la plus heureuse des femmes qui vous doit tout son bonheur que - sans vous elle désirerait encore, c'est votre fille qui a mis sa - destinée entre les mains du plus noble des hommes qui voudrait vous - rendre sa reconnaissance. Dieu sait que ce n'est pas la gloire qui - entoure son talent qui me le fait admirer, mais bien cette âme si - pure, si élevée que vous connaissez à peine et à laquelle la mienne - est consacrée. Il n'est rien de moi qui ne soit pour lui, pour mon - Victor, pour votre digne fils. - - Si notre belle-mère savait combien j'ai été sensible à tout ce - qu'elle a bien voulu faire pour accélérer notre mariage, j'espère - qu'elle voudrait bien recevoir mes remerciements. Je lui dois - quelques jours de bonheur que sans elle je demanderais en vain. - - J'ai vu, mon cher papa, s'écouler le plus beau jour de ma vie sans - avoir connu l'auteur de ce beau jour. Nous espérons, et moi en - particulier, comme une grâce, que la fin de cette année ne se passera - pas sans que j'aie pu vous exprimer de vive voix tous les sentiments - avec lesquels j'ai l'honneur d'être votre très respectueuse fille, - -A. Hugo. - - - - -III - -Un roman en partie double.--La folie d'Eugène Hugo.--«La recommandation -de M. de Clermont-Tonnerre».--La maison de la rue du Foix, à Blois.--La -grossesse d'Adèle Hugo.--Le pauvre Eugène. - - -L'antithèse n'existe pas seulement dans l'œuvre de Victor Hugo, et -Baudelaire ne fut pas le premier, hélas! - - admis au noir mystère - Des rires effrénés mêlés aux sombres pleurs. - -Le lendemain de ce beau jour, dont les jeunes époux clamaient -orgueilleusement la joie, fut atrocement triste. - -Eugène Hugo, exalté, «un peu fou» depuis des mois, prononça, au cours -du dîner de noce des paroles incohérentes. Biscarrat en fut frappé, -avertit Abel Hugo, et au sortir de table, ils l'emmenèrent et le firent -rentrer chez lui, sans en parler à personne. - -Le lendemain matin, on le trouva dans sa chambre, dont il avait allumé -tous les flambeaux, vaticinant et tailladant les meubles à coups de -sabre. Il était tout à fait fou. - -Un drame intime, navrant dans sa simplicité, se cachait sous cette -démence et l'expliquait. - -«Cet Eugène, qui est mort enfin, après avoir survécu quatorze ou quinze -ans à son âme, à son intelligence», mourut, plus discret qu'Arvers, -sans trahir son secret. Mais, celui-là même qui écrivit le commencement -de cette phrase, leur ami, le collaborateur d'Abel et de Victor au -_Conservateur littéraire_, Gaspard de Pons[46], a soulevé une partie -du voile qui le recouvrait. - -[Note 46: Né en 1798, «Gaspard de Pons était venu, en 1819, -d'Avallon, sa ville natale, à Paris, pour y entrer dans la garde. Il -se lia, par son camarade Alfred de Vigny, avec M. Victor Hugo, dont -il était l'aîné de deux ans, et dont il devint le collaborateur au -_Conservateur littéraire_, puis à la _Muse française_». (Edmond Biré: -_Victor Hugo avant 1830_, p. 343). - -On lui doit: _Constant et Discrète_, poème en quatre chants, suivi de -_Poésies diverses_ (1819), _Amour_, _A Elle_ (1824), _Inspirations -poétiques_ (1825). - -Il figurait, au dire de Jay, (_Conversion d'un Romantique_, 1830), au -nombre des «étoiles de la Pléiade romantique». - -Cf. Ch.-M. Des Granges: _La Presse littéraire sous la Restauration_. - -Tous n'ont pas imité la discrétion de Gaspard de Pons. Évariste -Boulay-Paty, dans son curieux Journal, publié en 1901, par les soins -du Dr Dominique Caillé, dans les _Annales de la Société académique de -Nantes_, écrivait, à la date du 14 mai 1830: - -«Je m'en suis revenu avec Soulié, qui est venu passer une heure chez -moi. Il m'a dit que Eugène Hugo avait tellement aimé Mme Victor Hugo -que, deux ou trois jours après le mariage de son frère, il était devenu -fou. C'était un jeune homme qui annonçait le plus beau talent. Fou par -sève de chasteté! ô Charenton!» - -Le Dr Patrigeon ne se montre guère moins affirmatif et commet, sur ce -point, une erreur de date que corrigent le mariage et la correspondance -de Victor: - -«Cependant, un événement douloureux et imprévu avait mis, vers la fin -de 1821, le général Hugo en présence de ses fils, Eugène, qui, dit-on, -aimait éperdument Adèle Foucher, était devenu subitement fou, le jour -du mariage de son frère. Le général dut venir à Paris, où la maladie -d'Eugène le retint quelque temps.» (_Le père de Victor Hugo_, p. 15.) - -Le _Matin_ n'est pas seul à tout dire.] - -M. Edmond Biré a eu la chance de découvrir, sur les quais, un -exemplaire des _Adieux poétiques_[47] du comte Gaspard de Pons, cette -insigne rareté. - -[Note 47: _Adieux poétiques_, par le comte Gaspard de Pons, Paris, -Librairie nouvelle, 1860, 3 in-12.] - -Dans une pièce intitulée _la Démence_ et où le poète s'adresse «A ce -qui fut Eugène», on peut lire, entre autres, ces vers. Ils donnent la -clef de la terrible énigme: - - Peut-être dédaigné par l'Amour et la Muse, - Un désespoir jaloux s'alluma dans ton cœur: - Tu hais malgré toi ton rival, ton vainqueur... - La mort de la pensée au plus affreux destin - A seule, hélas! pu te soustraire: - - Tu cessas bien à temps d'être toi, d'être frère, - Le premier frère fut Caïn. - Oui, certe, et dans ce mot ne vois pas un outrage; - L'outrage serait lâche autant que solennel. - Ton cœur fut assez chaud pour qu'un moment d'orage - En toi pût allumer un foudre criminel...[48]. - -[Note 48: _Victor Hugo avant 1830_, pp. 273-274.] - -Plus de deux mois, on avait caché ce triste accident au général Hugo, -espérant quand même un mieux impossible. Les frères redoublaient de -soins autour du malade et leurs ressources s'épuisaient. - -Le 20 décembre enfin, Victor se décidait à faire appel à son père et -lui adressait cette lettre désolée. - -Mon cher Papa, - - C'est auprès du lit d'Eugène malade et dangereusement malade que - je t'écris. Le déplorable état de sa raison dont je t'avais si - souvent entretenu empirait depuis plusieurs mois d'une manière qui - nous alarmait tous profondément, sans que nous pussions y porter - sérieusement remède, parce qu'ayant conservé le libre exercice de sa - volonté, il se refusait obstinément à tous les secours et à tous les - soins. Son amour pour la solitude poussé à un excès effrayant a hâté - une crise qui sera peut-être salutaire, du moins il faut l'espérer, - mais qui n'en est pas moins extrêmement grave et le laissera pour - longtemps dans une position bien délicate. Abel et M. Foucher - t'écriront plus de détails sur ce désolant sujet. Pour le moment je - me hâte de te prier de vouloir bien nous envoyer de l'argent, tu - comprendras aisément dans quelle gêne ce fatal événement m'a surpris. - Abel est également pris au dépourvu et nous nous adressons à toi - comme à un père que ses fils ont toujours trouvé dans leurs peines et - pour qui les malheurs de ses enfants sont les premiers malheurs. - - Du moins, dans cette cruelle position, avons-nous été heureux dans - le hasard qui nous a fait prendre pour médecin une de tes anciennes - connaissances, le docteur Fleury. - - Adieu, bon et cher Papa, j'ai le cœur navré de la triste nouvelle que - je t'apporte. Notre malade a passé une assez bonne nuit, il se trouve - mieux ce matin, seulement son esprit, qui est tout à fait délirant - depuis avant-hier, est en ce moment très égaré. On l'a saigné hier, - on lui a donné l'émétique ce matin, et je suis auprès de lui en - garde-malade. Adieu, adieu, la poste va partir et je n'ai que le - temps de t'embrasser en te promettant de plus longues lettres d'Abel - et de M. Foucher. - -Ton fils tendre et respectueux, - -Victor. - -Ce 20 décembre 1822. - -Le général Hugo ne tarda point à venir voir à Paris son fils malade, -et, profitant d'un intervalle lucide, l'emmena à Blois, où il le -soigna quelque temps chez lui. - -Le répit fut court, Eugène dut, bientôt, être enfermé à nouveau. -Dix ans et plus il survécut au naufrage de sa raison et en 1837[49] -seulement, il s'éteignit, à Charenton. - -[Note 49: Eugène Hugo est mort à Saint-Maurice (Charenton) le 5 -mars 1837.] - -Les tristesses de l'heure présente n'avaient point seules le don de -préoccuper la famille Hugo. Outre le colonel, le général avait un -autre frère officier, le major Francis[50]. Il les avait fait venir, -jadis, l'un et l'autre en Espagne pour servir à leur avancement. La -monarchie de Joseph tombée, eux aussi avaient connu la demi-solde et -la non-activité. Et les yeux fixés sur l'avenir, ils s'adressaient -au neveu bien en cours, lauréat de l'Académie française et membre de -l'Académie de Toulouse, marié à la fille d'un chef de bureau à la -guerre, lui demandant son appui, rêvant d'une mise en activité, d'un -galon de plus ou de deux étoiles. - -[Note 50: Le plus jeune frère du général, François-Juste Hugo, né -le 3 août 1780.] - -Victor Hugo d'être embarrassé. En dépit de l'affection portée par lui à -l'oncle Francis, le servir, n'était-ce pas desservir son père? - -Le crédit des amis puissants, très puissants, qu'il comptait au -pouvoir, devant être conservé _vierge_ pour une occasion autrement -importante, le rappel à l'activité du général Hugo, un mirage -peut-être, mais si cher à tous. - -Dans cette lettre Mme Hugo était devenue «ta brave femme». - -Pour la première fois--et des mois encore, cette suscription demeurera -isolée--elle est adressée à - -Monsieur - -Monsieur le général Comte Hugo - -et scellée d'un cachet, embarrassé des pièces compliquées de l'armorial -impérial, et timbré de la couronne comtale du général[51]. - -[Note 51: D'après ce cachet et l'_Armorial général_ de Riestap, -les armes octroyées par Joseph, roi d'Espagne, au comte de Siguenza, -étaient les suivantes: - -_Écartelé au Ier d'azur, à l'épée en pal d'argent garnie d'or, -accompagnée en chef de 2 étoiles d'argent: au 2e de gueules au pont -de 3 arches d'argent maçonné de sable, soutenu d'une eau d'argent et -brochant sur une forêt de même; au 3e de gueules à la couronne murale -d'argent; au 4e d'azur au cheval effrayé d'or._ - -Nous sommes loin, comme on voit, avec cet écu encombré de toute la -ferblanterie héraldique de l'Empire, de la belle simplicité du blason -des Hugo, de Lorraine: - -_D'azur à un chef d'argent, chargé de deux merlettes de sable_ - -que donne d'Hozier et qui est encore, en Allemagne, celui des Hugo de -Spitzemberg. - -Plus tard, quand il plut à quelques généalogistes--ces gens-là sont -sans pitié--de rattacher le général Hugo et ses fils à Georges Hugo -(fils de Jean Hugo, capitaine des troupes de René II, duc de Lorraine), -le vicomte Victor Hugo, pair de France, fit, ou laissa, figurer ces -armes, du XVIe siècle, au-dessous de son nom dans les annuaires de -la noblesse, notamment dans l'_Armorial historique de la Noblesse de -France_, de Henri J.-G. de Milleville (Paris, Amyot. S. D.), p. 127. - -Cependant, dans l'intimité, le grand poète était, paraît-il, le premier -à rire de ces prétentions nobiliaires, y compris le fameux et si -décoratif évêque de Ptolémaïs et le chapitre-noble de Remiremont. Les -thuriféraires seuls les prirent jamais au sérieux.] - -Et, pour la seconde, des espérances de paternité semblaient sourire à -l'heureux mari d'Adèle Foucher. - -Mon cher Papa, - - Je te prie d'avance d'excuser encore la brièveté de cette lettre. - Francis me prie de t'écrire, pour te renouveler ses prières à l'égard - du ministre de la Marine. Je conçois parfaitement, je ne puis même - m'empêcher de partager ta manière de voir sur cette affaire qui - pourrait entraver la tienne, la nôtre, celle de toute la famille, - puisque ta mise en activité est certainement ce qui peut nous arriver - à tous de plus heureux. Je sais bien que la recommandation de M. - de Cl. T.[52] doit être conservée _vierge_ pour cette importante - occasion. Cependant je t'avouerai, et tu le comprendras sans peine, - que je n'ai pu refuser à mon oncle et à ma tante de te récrire à ce - sujet. Ils sont tous deux si bons, si aimables, que je craindrais - de les affliger. Écris-moi donc (si tu persistes dans un refus que - je ne puis m'empêcher de trouver raisonnable), une lettre que je - puisse leur montrer où tes motifs soient déduits de nouveau, et où - il ne se trouve rien qui puisse les faire douter de la chaleur et - du zèle que j'apporte à leurs intérêts. Je les sers en attendant de - mon mieux auprès de M. de Cl..., et M. Foucher nous seconde dans ses - bureaux. Quand tu seras employé, tes efforts unis aux nôtres feront - certainement obtenir au major la place de lieutenant-colonel qu'il - désire. Voilà la chance que ta lettre peut leur présenter. - -[Note 52: M. de Clermont-Tonnerre, ministre de la Marine du cabinet -Villèle; le portefeuille de la guerre lui fut confié en août 1824, -lors du remaniement ministériel nécessité par la nouvelle disgrâce de -Chateaubriand.] - - Adieu, cher et excellent père. Il est impossible de dire avec quelle - impatience nous attendons le printemps, afin de t'aller voir ainsi - que ton excellente femme. Embrasse-la bien tendrement pour nous, et - croyez tous deux à notre affectueux respect. - -Victor. - - -Ce lundi 9 janvier. - - Tout porte à croire que notre Léopold est revenu.--Chut! - - Mille choses aimables à M. de Féraudy[53], auquel j'ai écrit, - dis-lui que l'article sur ses fables a paru dans le numéro de la - _Foudre_ du 30 novembre, lequel contenait aussi un article sur ses - mémoires. Le troisième volume est plein d'intérêt, je vais en rendre - compte dans l'_Oriflamme_. - -[Note 53: M. de Féraudy, ancien major du génie, chevalier de -Saint-Louis du 5 novembre 1814 (_Moniteur_ du 7 novembre), l'un des -amis du général Hugo à Blois. - -Ce grand-oncle de l'excellent sociétaire de la Comédie française -venait de publier un troisième volume de fables: _Quelques fables ou -Mes loisirs_. Blois, Aucher-Éloy, 1823, in-12 de IX-204 pages, faisant -suite au recueil antérieurement paru sous ses initiales: - -_Quelques fables ou Mes loisirs_, par Jh-Bmi de F..., ancien officier -supérieur du Corps royal du Génie. Paris, chez Chauvin, 1820, in-16 -oblong, de 102 pages. - -Il existe une «nouvelle édition, revue, corrigée et augmentée d'une -deuxième partie» de ce premier recueil, publiée sous le nom de -l'auteur, en 1821, chez J.-G. Dentu, in-12, de XLI-161 pp. - -Originaire de Provence, la famille de Féraudy est encore représentée -aujourd'hui, dans le Loiret, par une de ses branches.] - -Le Général Hugo avait quitté le château de Saint-Lazare, revendu le 16 -janvier 1823 à M. Gay, médecin[54], et était allé s'installer, dans le -bas de la ville, rue du Foix, dans la petite maison qu'y possédait sa -seconde femme depuis 1816[55]. - -[Note 54: Acte passé devant Me Naudin, notaire.] - -[Note 55: Mme veuve d'Almeg avait acheté cette maison des époux -Hadou, par acte devant Me Vosdey, notaire à Blois, du 10 février -1816. Le général y joignait, le 29 juin 1823 (adjudication devant Me -Pardessus, notaire), une petite maison voisine qui portait le nº 71, et -qui après sa mort, fut vendue à sa veuve, moyennant 1.720 francs (acte -devant Me Pardessus, notaire, du 25 juillet 1830.)] - -C'est la petite maison si connue par la description qu'en donna le -poète dans ses _Feuilles d'Automne_: - - Et sorti de la ville, au midi, - Cherchez un tertre vert, circulaire, arrondi, - Que surmonte un grand arbre, un noyer, ce me semble, - Comme au cimier d'un casque une plume qui tremble. - Vous le reconnaîtrez, ami; car tout rêvant, - Vous l'aurez vu de loin sans doute en arrivant. - - Sur le tertre monté, que la plaine bleuâtre, - Que la ville étagée en long amphithéâtre, - Que l'église, ou la Loire et ses voiles aux vents, - Et ses mille archipels plus que ses flots mouvants, - Et de Chambord là-bas au loin les cent tourelles, - Ne fassent pas voler votre pensée entre elles. - Ne levez pas vos yeux si haut que l'horizon, - Regardez à vos pieds.-- - - Louis, cette maison - Qu'on voit bâtie en pierre et d'ardoises couverte, - Blanche et carrée, au bas de la colline verte, - Et qui, fermée à peine aux regards étrangers, - S'épanouit charmante entre ses deux vergers: - C'est là.--Regardez bien: c'est le toit de mon père. - C'est ici qu'il s'en vint dormir après la guerre, - Celui que tant de fois mes vers vous ont nommé, - Que vous n'avez pas vu, qui vous aurait aimé!... - - «Une maison à Blois! riante, quoiqu'en deuil. - Élégante et petite, avec un lierre au seuil, - Et qui fait soupirer le voyageur d'envie - Comme un charmant asile à reposer sa vie, - Tant sa neuve façade a de fraîches couleurs, - Tant son front est caché dans l'herbe et dans les fleurs![56].» - -[Note 56: _Les Feuilles d'Automne_.] - -Elle portait alors le nº 73, devenu aujourd'hui le 65; «Grande-Rue du -Foix,--elle est assez longue, en effet,--nº 73 à Blois», spécifient les -adresses de Victor. - -Dans cette maison conservée par sa veuve, et où elle est morte le -21 avril 1858 seulement[57], le 28 février 1902, M. Raphaël Périé, -inspecteur d'Académie de Loir-et-Cher, un universitaire resté fidèle -aux lettres[58], organisait une cérémonie enfantine, et elle fut -charmante, pour commémorer et magnifier le centenaire de Victor -Hugo[59]. - -[Note 57: Registres de l'état-civil de Blois.] - -[Note 58: Outre de fort jolis vers publiés dans la _Revue de Paris_ -on doit à M. Raphaël Périé, une très élégante adaptation, publiée chez -Hachette, du _Roman de Berte aux grands pieds_ (Paris, 1900, in-12), et -une intéressante étude sur _Victor Hugo poète civique_ (Paris, Gedalge, -S. D. in-8º de 39 pp.).] - -[Note 59: Un journal du cru, _L'Indépendant de Loir-et-Cher_, a -rendu compte de cette cérémonie et publié la pièce de circonstance, -plus qu'honorable, composée et récitée par un des grands élèves du -_Collège Augustin Thierry_, de Blois, le fils du préfet, M. Heim.] - -Un mieux semblait avoir suivi le transfert du malade dans la maison -paternelle. La lettre de Victor adressée à son frère chez son père, -l'encourage et le félicite. - - Ta lettre, mon bon et cher Eugène, nous a causé une bien vive joie. - Nous espérons que l'amélioration de ta santé continuera au gré de - tous nos désirs et que tu auras bientôt retrouvé avec le calme - de l'esprit cette force et cette vivacité d'imagination que nous - admirions dans tes ouvrages. - - Dis, répète à tous ceux qui t'entourent combien nous les aimons pour - les soins qu'ils te donnent, dis à papa que le regret d'être éloigné - de lui et de toi est rendu moins vif par la douceur de vous savoir - ensemble, dis-lui que son nom est bien souvent prononcé ici comme un - mot de bonheur, que les mois qui me séparent de votre retour vont - nous sembler bien longs, dis-lui pour nous tout ce que ton cœur te - dit pour lui, et ce sera bien. - -Ton frère et ami, - -Victor. - - Écris-nous le plus souvent possible. - -Suit une lettre plus longue pour le général. Elle nous fait faire plus -ample connaissance avec l'oncle Francis et sa femme. - -Les espérances de paternité du jeune homme n'ont point été déçues: -Adèle Hugo est enceinte et se porte «aussi bien que sa situation le -permet». - -Et voici venir une autre espérance, outre la gratification de 500 -francs accordée par Louis XVIII, et révélée par Edmond Biré[60] à -Victor Hugo, pour l'_Ode sur la mort de S. A. R. Charles-Ferdinand -d'Artois, duc de Berri, fils de France_, insérée dans la septième -livraison du _Conservateur littéraire_[61], et la pension sur la -cassette royale qui, si longtemps attendue, avait enfin permis aux -fiancés de se marier, on fait espérer à Victor une pension de 3.000 -francs, qui lui «aurait été accordée sur le ministère de l'Intérieur». - -[Note 60: _Victor Hugo avant 1830_, p. 173.] - -[Note 61: _Odes et Ballades_, Liv. Ier; ode VII.] - -Entre temps, il est vrai, le _Moniteur_ avait publié, dans son numéro -du 13 décembre 1822, l'_Ode sur Louis XVII_[62]. - -[Note 62: Ode lue à l'ouverture des séances de la Société des -bonnes lettres (Seconde année). Le _Moniteur universel_, nº 347, -vendredi 13 décembre 1822. _Odes et Ballades_, Liv. Ier; ode V.] - -Vers la même époque, paraissait chez Persan, ce marquis ruiné qui se -fit libraire et ne fit point fortune, la seconde édition des _Odes_, et -Louis XVIII, flatté par tant de loyalisme, avait souscrit à vingt-cinq -exemplaires pour ses bibliothèques particulières. - -A PAPA - -Mon cher papa, - - Ton absence nous prive d'une des joies les plus vives que nous ayons - éprouvées dans la félicité de notre union, celle de te voir. Il nous - semble que maintenant le mois qui nous donnera un enfant sera bien - heureux, surtout parce qu'il nous rendra notre père. Eugène reviendra - aussi, et reviendra sûrement content et guéri. - - Mon oncle Francis vient de passer quelques jours ici, et c'est ce qui - nous a empêchés de t'écrire plus tôt. Nous avons fait connaissance - avec notre tante qui paraît heureuse et semble spirituelle et - aimable. Francis est aussi fort heureux; il a été plein d'affection - et de tendresse pour nous, et a bien regretté que tu ne fusses plus à - Paris. - - Ma femme continue à se porter aussi bien que sa situation le - permet, j'ai appris avec peine et joie tout à la fois que tu avais - été souffrant et que tu étais guéri. Nous te prions de féliciter - également ta femme sur le rétablissement de sa santé dont nous parle - notre excellent Eugène. - - M. Lebarbier m'a écrit: je lui répondrai; je n'ai encore rien de - décisif à lui mander. - - On m'avait parlé il y a qque tems d'une pension de 3.000 francs - qui m'aurait été accordée sur le ministère de l'Intérieur. Je - n'en entends plus parler. Si cette bonne nouvelle se confirme, je - m'empresserai de te le mander, certain que notre bon père y prendra - bien part. - - Adieu, cher et excellent papa, tout le monde ici t'aime et t'embrasse - comme ton fils tendre et respectueux. - -Victor. - - Ce mercredi 5 mars. - - Nos hommages à notre belle-mère. - -Nous n'avons rien inventé, pas même la crise de la librairie. Victor -Hugo, dont les éditeurs devaient plus tard édifier la fortune, n'avait -encore affaire qu'à de pauvres libraires qui ne payaient guère qu'en -billets, et leurs billets l'étaient rarement. - -Pour venir en aide au jeune ménage, M. Foucher avait avancé l'argent; -bientôt il s'agit de le lui rembourser à son tour, il était assez gêné -lui-même. Victor recourait alors, pour un nouveau prêt, à la bourse de -son père et à son compte chez M. Katzenberger. - -Mon cher Papa, - - Je suis dans un grand embarras: je m'adresse à toi, sûr que tu me - fourniras le moyen d'en sortir. - - J'ai entre les mains un billet à ordre de 500 francs sur mon libraire - qui devait être acquitté le 11 février dernier. A cette époque, - extrêmement gêné par la stagnation du commerce au milieu des bruits - de guerre, mon libraire me supplia d'accepter un à-compte de 200 - francs, et de ne point user de la faculté que me donne la loi de - faire protester son billet, démarche qui eût pu ruiner son crédit. - Avec l'assentiment de M. Foucher, auquel devaient être remis les - 500 francs, je consentis à cet arrangement, dans l'assurance que le - paiement des 300 francs restants aurait lieu dans le mois. - - Depuis cette époque l'embarras du crédit augmentant sans cesse n'a - pas permis à mon libraire de retirer son billet. J'ai attendu aussi - longtemps que j'ai pu; mais aujourd'hui M. Foucher étant absolument - sans argent j'ai essayé en vain de faire escompter le malheureux - billet. Ce qui aurait été facile il y a trois mois est impossible - aujourd'hui, la crainte ayant absolument resserré (?) les capitaux. - Je ne vois donc plus de recours qu'en toi, mon cher papa, je te prie - de m'envoyer le plus tôt possible les 300 francs que mon libraire ne - pourra peut-être pas me rembourser d'ici un ou deux mois, mais pour - lesquels on n'aura pas moins une garantie suffisante dans le billet - de 500 francs qui dort entre mes mains. Si tu n'avais pas cette - somme, ne pourrais-tu me la faire avancer par M. Katzenberger. Je - ne t'en dis pas davantage, cher papa, j'attends une prompte réponse - comme une planche de salut dans l'embarras où nous nous trouvons. - - Je déposerai le billet entre les mains de M. Katzenberger qui - ainsi pourrait être tranquille. Je ne voudrais pas en venir à des - poursuites judiciaires contre le pauvre libraire dont je ne suspecte - pas la probité. - - Adieu, cher et excellent papa, embrasse pour nous notre Eugène qui - a écrit une lettre extrêmement remarquable à Félix Biscarrat et - présente nos respects à notre belle-mère, en lui disant combien nous - sommes touchés des soins qu'elle prend de notre frère. - - Mon Adèle t'embrasse et moi aussi. - -Ton fils soumis et respectueux, - -Victor. - - Ce samedi 15 mars. - -Malgré les illusions du père et du fils, il ne semble pas que la santé -d'Eugène s'améliorât beaucoup. - -La _Correspondance_ possédée par la Bibliothèque de Blois nous fournit -le texte d'une lettre d'Eugène à Abel. Elle dut ne pas être envoyée. - -Elle trahit de façon lamentable l'état d'esprit du malade, même dans -ses intervalles lucides. - -On sent les vains efforts de l'intelligence pour se ressaisir. La -pensée est exprimée avec une difficulté extrême, le style semble -presque enfantin et les répétitions abondent. - -M. de Féraudy et ses fables--il s'agissait, en plus, d'un acte -manuscrit à présenter à l'Odéon--faisait l'objet de cette missive. - -Mon cher Abel, - - Un des amis de Papa, M. de Féraudy, et l'un des membres de la Société - littéraire fondée à Blois, dont papa avait été élu Président, et dont - tu avais été nommé membre Correspondant, ce monsieur, dis-je, ayant - appris l'influence que tu pourrais avoir auprès de quelques journaux, - a paru désirer que tu lui fisses insérer quelques-unes de ses fables - dans les feuilles où tu travailles. - - Ayant également entendu parler des facilités que tu parais avoir - auprès du théâtre de l'Odéon, il te prie également de lui rendre - le service de présenter au comité de ce théâtre un acte dont je - t'enverrai le manuscrit. - - Avec les titres dont je viens de te parler il était impossible que - ce Monsieur pût s'attendre à quelque refus de ma part. Ami de Papa, - et membre d'une Société littéraire dont je t'ai entendu te féliciter - d'être membre, c'était sans doute te faire plaisir à toi-même que de - me charger auprès de toi de sa commission. - - Ce monsieur a déjà publié un recueil de fables dont le journal des - _Débats_ a rendu compte il y a un an, il compte en publier un nouveau - volume. Il est membre de la Société littéraire qui avait tenté de - s'organiser à Blois, et dont toi et Victor faisiez partie; ses fables - ne te laisseront aucun doute sur son esprit et son talent. - - Après m'être acquitté de cette commission, il convient que je te - manifeste mon étonnement de ce que tu ne nous as pas répondu. Cet - oubli de ta part, justifie les reproches de négligence que je t'ai - entendu faire par Papa. - - En attendant une lettre de toi, je suis toujours avec attachement, - -Ton frère affectionné, -E. Hugo. - -Blois, le 19 mars 1823. - -A nouveau Adèle Hugo tient la plume. Elle n'ose encore s'exprimer -librement vis-à-vis de ses beaux-parents--par la suite elle écrira des -lettres charmantes d'abandon, de cœur et de simplicité. - -Actuellement, elle est encore sous l'entière domination du génie de -son mari. Il relit ses lettres et elle doit craindre un froncement de -sourcil. - -L'enfant qu'elle porte sera un garçon, elle l'appellera Léopold pour -«faire la cour» à sa belle-mère, et ingénûment, ne prévoyant pas à -quelle plaisanterie va donner lieu le plein de sa plume, la pauvre -femme fait, fille respectueuse, «fortement saillir les rondeurs» de l'A -de sa signature. - -Mon cher papa, - - Mon mari m'a laissé le soin de vous écrire; c'est pour moi une bien - douce charge, d'autant plus que dans une réponse à ma lettre je - saurai de vos nouvelles qui jusqu'ici nous ont fait craindre que - votre santé et celle de notre belle-mère ne fussent moins bonnes que - lors de votre départ d'ici. D'un autre côté, nous sommes convaincus - que celle de notre frère est entièrement remise, d'ailleurs les soins - de bons parens, et la vie d'ordre à laquelle il n'était point habitué - sont certainement cause de son prompt rétablissement. - - Nous avons eu le plaisir de voir dernièrement notre oncle Francisque - et sa femme, ils sont restés à Paris beaucoup moins longtemps que - nous ne l'aurions désiré, et ils ont été très fâchés de n'être pas - venus à Paris un mois plus tôt, et nous que vous ne fussiez pas - restés un mois plus tard, mais nous espérons qu'à votre premier - voyage vous nous récompenserez de votre prompt départ. - - Adieu, mon cher papa, embrassez pour moi notre belle-mère et - dites-lui que pour lui faire la cour j'appellerai mon petit garçon - Léopold. - - Nous attendons une prompte réponse pour nous mettre hors d'inquiétude - de toutes les santés auxquelles nous nous intéressons vivement, et je - vous prie, cher papa, de me croire votre respectueuse fille. - -A. Hugo. - -Ce mardi. - -Le génie n'est pas léger, et l'esprit, cette mousse des vins -pétillants, lui semble peu familier. Comme la gaîté chez Rabelais, la -plaisanterie était, chez Hugo, énorme. La signature de la jeune femme -de prêter donc à ce thème: - -Mon cher papa, - - Je crois que c'est pour te donner une image de son ventre toujours - croissant que mon Adèle a fait si fortement saillir les rondeurs - de sa signature. Je vois avec un sentiment bien doux approcher - l'heureuse époque qui nous réunira autour d'un berceau. - - J'ai reçu ta note relative à M. Eloy et je m'occupe de son affaire en - même temps que de celle de M. Lebarbier. Dès que j'aurai une décision - favorable, je la leur transmettrai. - - Adieu, cher papa, embrasse bien notre Eugène, présente nos respects à - notre belle-mère et aime-nous toujours comme nous t'aimons. - -Ton fils tendre et respectueux, -Victor. - -Les espérances étaient vaines d'un retour à la raison d'Eugène Hugo. -L'on s'est bercé de cet espoir, mais, bientôt, il y fallut renoncer, et -le pauvre dément n'a point tardé à quitter l'oasis de la rue du Foix -pour être traité dans la maison de santé du Dr Esquirol[63]. - -[Note 63: Jean-Étienne-Dominique Esquirol, né à Toulouse en 1772, -mort à Paris en 1840. Il continua et compléta les travaux de Pinel. Son -principal ouvrage: _Des Maladies mentales considérées sous le rapport -médical, hygiénique et médico-légal_ (Paris, J.-Baillière, 1838, 2 -in-8º), est devenu classique. Il y a tracé, entre autres, un navrant -tableau de la folie et de la déchéance de Théroigne de Méricourt. - -Il devait, en 1825, se voir confier la direction de Charenton.] - -Victor donne à son père des nouvelles du malheureux et lui confie -ses impressions. En dépit des soins dont sont entourés les malades, -il ne l'a «plus trouvé aussi bien». Il redoute, pour son frère, -«la solitude et l'oisiveté». Puis, ce sont les phantasmasies du -persécuté-persécuteur, entendant, dans le silence des nuits, assassiner -des femmes, en des souterrains. - -Le prix de la pension est très élevé et l'on n'a pas assez caché au -malade qu'il se trouvait parmi des fous. - -La fin de la lettre nous ramène aux éditeurs, sinon à la littérature. -Le poète, par la faute d'Abel, qui, en croyant faire bien, l'a «poussé -dans cette galère»[64], se trouve initié aux banqueroutes des -libraires et aux ennuis concomitants. Il avertit son père du danger et -lui conseille la prudence pour la vente proche du manuscrit de ses -_Mémoires_. - -[Note 64: _Victor Hugo raconté par un Témoin de sa Vie_ conte -l'anecdote. - -L'on doit à Abel Hugo, enlevé en 1855, comme l'avait été vingt ans plus -tôt son père, par une attaque d'apoplexie, de nombreux comptes rendus -critiques dans le _Conservateur littéraire_ et quatre nouvelles qui y -furent publiées également: _El Viego_; _La naissance de Henri IV_; _Le -combat de taureaux_; _Le carnaval de Venise_. - -Dès 1817, il avait publié en collaboration avec André Malitourne et -Ader: _Traité du Mélodrame_, par A. A. A. - -Il fit paraître en 1822, in-8º, _la Vengeance de la Madone_, fragment -traduit de l'italien. - -Il donna lecture à la _Société des Bonnes lettres_ d'un important -ouvrage qu'il entreprit et ne termina point: - -_Le Génie du Théâtre espagnol, ou Traduction et analyses des meilleures -pièces de Lopez de Véga; F. Calderon et autres auteurs dramatiques, -depuis le milieu du_ XVIe _siècle jusqu'à la fin du_ XVIIIe. - -Entré aux _Annales de la Littérature et des Arts_, après leur fusion -avec le _Conservateur littéraire_ (août 1821) il entreprit, en 1823, la -publication des _Tablettes romantiques_. - -Il a laissé en outre: - -_Romances historiques_, traduites de l'espagnol par A. Hugo. Cet -ouvrage porte cette dédicace: A ma mère, morte le 27 juin 1821, - -et avait été publié: - -A Paris, chez Pélicier, libraire, place du Palais-Royal, 1822; in-12, -de LV-302 pp. - -C'est-à-dire, chez l'éditeur des _Odes et poésies diverses_, près de -qui il avait été l'introducteur de son frère. - -_L'Heure de la Mort._ Paris, 1822, in-8º. - -_Les Français en Espagne._ A-propos, vaudeville en un acte (avec Alph. -Vulpian). Paris, 1823, in-8º. - -_Précis historique des Événements qui ont conduit Joseph Napoléon sur -le trône d'Espagne_ (Introduction au tome II des Mémoires du général -Hugo. Paris, Ladvocat, 1823, trois in-8º) signés Hugo (Abel) fils. - -Il existe en outre, de ce précis un tirage à part à 60 exemplaires. -Paris, 1823: in-8º. - -_Pierre et Thomas Corneille._--(En collaboration avec Romieu et signé -du pseudonyme de Monnières. Paris. 1823, in-8º.) - -_Campagne d'Espagne en 1823._ Paris. Le Fuel, SD. (1824), 2 in-8º, de -IV-442 et 399 pp. - -_Les tombeaux de Saint-Denis_ ou description historique de cette abbaye -célèbre, des monuments qui y sont renfermés et de son riche trésor; -suivie du récit de la violation des tombeaux en 1793, de détails sur -la restauration de l'église en 1806, et depuis en 1814; de notices -sur les rois et les grands hommes qui y ont été enterrés et sur les -cérémonies usitées aux obsèques des rois de France, et de la relation -des funérailles de Louis XVIII. Paris, 1824, in-18. - -_Vie anecdotique de Monsieur, comte d'Artois, aujourd'hui S. M. Charles -X, roi de France et de Navarre, depuis sa naissance jusqu'à ce jour._ -Paris, 1824, in-18. - -_Histoire de l'empereur Napoléon_, par A. Hugo, illustrée de 31 -vignettes, par Charlet. Paris, Perrotin, 1833, in-8º de 479 pp. - -_Souvenirs sur Joseph Bonaparte, roi d'Espagne. Revue des Deux-Mondes_, -1er et 15 avril 1833. - -_Le Conteur_, recueil de contes de tous les temps et de tous les pays -paraissant mensuellement. Paris, 1833, in-12. - -_France militaire_, histoire des armées françaises de terre et de -mer de 1792 à 1833. Ouvrage rédigé par une Société de militaires, et -de gens de lettres; etc., etc., revu et corrigé par A. Hugo, ancien -officier d'état-major, membre de plusieurs sociétés savantes, auteur de -l'_Histoire de Napoléon_. Paris, Delloye, 1833-1838, 5 in-8º. - -_France pittoresque_ ou Description pittoresque, topographique et -statistique des Départements et Colonies de la France, offrant en -résumé pour chaque département et colonie, l'histoire, les antiquités, -la topographie, etc., etc., par A. Hugo, ancien officier d'état-major, -membre de plusieurs sociétés savantes et littéraires, auteur de -l'_Histoire de Napoléon_. Paris. Delloye, 1835, 3 in-8º. - -_France historique et monumentale._ Histoire générale de France depuis -les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, par A. Hugo, auteur de -l'_Histoire de Napoléon_ et de la _France pittoresque_. Paris, Delloye, -1836-1843, 5 in-8º.] - -Mon cher Papa, - - J'ai remis hier à Eugène ta lettre qui l'a touché autant qu'affligé. - Sa douleur de ne pouvoir te revoir à Blois n'a été un peu calmée que - par l'espérance que je lui ai donnée de te revoir à Paris dans deux - mois, ce tems lui a paru bien long. Je vais te dire aussi, cher papa, - que je ne l'ai plus trouvé aussi bien. On a pour les malades chez M. - Esquirol des soins infinis, mais ce qui est le plus funeste à Eugène, - c'est la solitude et l'oisiveté, auxquelles il est entièrement livré - dans cette maison. Quelques mots qui lui sont échappés m'ont montré - que dans l'incandescence de sa tête il prenait cette _prison_ en - horreur, il m'a dit à voix basse qu'_on y assassinait des femmes dans - les souterrains et qu'il avait entendu leurs cris_. Tu vois, cher - papa, que ce séjour lui est plus pernicieux qu'utile. D'un autre - côté la pension (dont M. Esquirol doit t'informer) est énorme, elle - est de 400 francs par mois. D'ailleurs le docteur Fleury pense que - la promenade et l'exercice sont absolument nécessaires au malade. Je - te transmets tous ces détails, mon cher papa, sans te donner d'avis. - Tu sais mieux que moi ce qu'il faut faire. Je crois néanmoins devoir - te dire qu'il existe, m'a-t-on assuré, des maisons du même genre, - où les malades ne sont pas moins bien que là, et paient moins cher. - Il paraît qu'on n'a point assez caché à Eugène qu'il fût parmi des - _fous_, aussi est-il très affecté de cette idée que j'ai néanmoins - combattue hier avec succès. - - Je t'écris à la hâte, bon et cher papa, au milieu de tous les ennuis - que me donne la banqueroute de mon libraire, garde-toi un peu, pour - la vente de tes _Mémoires_, de l'extrême confiance de notre bon Abel. - - C'est lui qui m'a, bien involontairement il est vrai, _poussé dans - cette galère_. - - Adieu, cher et excellent papa; nous t'embrassons tous ici bien - tendrement. - -Ton fils dévoué et respectueux, -Victor. - -24 mai 1823. - - Mes hommages à ta femme, dont nous attendons des nouvelles. - -Eugène ne demeura guère, en effet, chez le Dr Esquirol, et après -un court séjour au Val-de-Grâce, ne tarda point à être transféré à -Saint-Maurice, c'est-à-dire à Charenton. - -Il devait y trouver, comme directeur, le second frère de -Royer-Collard[65], qui fut professeur de médecine légale à la Faculté -de médecine de Paris, et médecin de Louis XVIII. - -[Note 65: Antoine-Athanase Royer-Collard, né à Sempis en 1768, mort -en 1825. Il était, depuis 1806, médecin de l'asile de Charenton.] - -La grossesse d'Adèle Hugo semble pénible et, revenant au frère malade, -Victor après avoir merveilleusement dépeint l'aspect du triste fou, -d'ajouter cette phrase où apparaissent déjà derrière le poète, l'homme -de tête et le réformateur. - -«Je crains que les moyens dont la société use envers les malades, la -captivité et l'oisiveté, ne fassent qu'alimenter une mélancolie dont le -seul remède, ce me semble, serait le mouvement et la distraction.» - -N'est-elle point à retenir, si on songe, surtout, aux vingt et un ans -de son auteur? - -La pension du ministère de l'Intérieur ne semble pas devoir se faire -longtemps attendre. - -Quant aux biens en Espagne et aux cédules hypothécaires, Victor Hugo -se tient, pour des démarches, à la disposition de son père. Mais, le -moment ne lui paraît pas favorable. - -Cette affaire semble moins dépendre de M. de Chateaubriand que de M. de -Martignac[66], et celui-ci est l'homme de M. de Villèle[67]. - -[Note 66: Jean-Baptiste-Sylvère Gay, vicomte de Martignac, né à -Bordeaux en 1778, mort à Paris en 1832. Il était alors conseiller -d'État et devait plus tard, rallié à une politique plus modérée, se -voir confier le ministère de l'Intérieur, à la chute de M. de Villèle -(janvier 1828).] - -[Note 67: Jean-Baptiste-Séraphin-Joseph, comte de Villèle, né à -Toulouse en 1773, mort en 1854. Membre de la Chambre introuvable de -1815, il entra, ultra-royaliste, au Ministère en 1821, pour prendre -bientôt la présidence du Conseil. Les élections de novembre 1827, la -dissolution de la Chambre n'ayant pas amené le résultat qu'il espérait, -provoquèrent sa démission.] - -Mon cher Papa, - - Eugène, après un séjour de quelques semaines au Val-de-Grâce, vient - d'être transféré à Saint-Maurice, maison dépendant de l'hospice de - Charenton, dirigé par M. le docteur Royer-Collard. La translation - et le traitement ont lieu aux frais du gouvernement: il te sera - néanmoins facile d'améliorer sa position moyennant une pension plus - ou moins modique; on nous assure que cet usage est généralement suivi - pour les malades d'un certain rang. Au reste, le docteur Fleury a dû - écrire à l'un de ses amis qui sera chargé d'Eugène dans cette maison, - et M. Girard, directeur de l'école vétérinaire d'Alfort, a promis - à M. Foucher, qui le connaît très particulièrement, de recommander - également les soins les plus empressés pour notre pauvre et cher - malade et _d'en faire son affaire_. - - M. Foucher, Abel et moi, comptons t'écrire incessamment de - nouveaux détails sur ces objets, ainsi que sur la santé toujours - douloureusement affectée de notre infortuné frère. Les souffrances - de mon Adèle, qui augmentent à mesure que son terme approche, ne - m'ont point encore permis d'aller le voir dans son nouveau domicile; - je ne puis donc t'en donner des nouvelles aussi fraîches que je le - désirerais. Au reste l'état de sa raison, comme j'ai eu occasion de - l'observer dans mes fréquentes visites chez le docteur Esquirol et - au Val-de-Grâce, ne subit que des variations insensibles. Toujours - dominé d'une idée funeste, celle d'un danger imminent; tous ses - discours, comme tous ses mouvements, comme tous ses regards - trahissent cette invincible préoccupation, et je crains que les - moyens dont la société use envers les malades, la captivité et - l'oisiveté, ne fassent qu'alimenter une mélancolie dont le seul - remède, ce me semble, serait le mouvement et la distraction. Ce qu'il - y a de cruel, c'est que l'exécution de ce remède est à peu près - impossible, parce qu'elle est dangereuse. - - Je t'envoie ci-incluse une lettre de M. Esquirol, qui n'éclaircit - rien, et n'ajoute rien à mes idées personnelles, à mes observations - particulières sur notre Eugène; je crois t'avoir déjà écrit la - plupart de ce qu'écrit le docteur, auquel j'avais déjà exposé tous - les faits qu'il présente. Il est vrai que le malade a fait chez lui - un bien court séjour. Mais je pense que cette maison lui était plus - nuisible qu'utile. M. Katzenberger a envoyé chez M. Foucher les 400 - francs que demande le docteur Esquirol pour un mois de pension, et M. - Foucher a prévenu ce dernier qu'ils sont à sa disposition. - - Je suis heureux, cher papa, de reposer tes idées sur des sujets moins - tristes en t'entretenant aujourd'hui de l'heureux événement qui doit - en amener un autre également heureux pour nous, ton retour. - - Ma bien-aimée Adèle accouche dans cinq semaines environ. Viens le - plus tôt qu'il te sera commode. Il me sera bien doux que mon enfant - reçoive de toi son nom, et c'est pour moi un sujet de joie immense de - penser qu'il m'était réservé, à moi le plus jeune de tes fils, de te - donner le premier le titre de grand-père. J'aime cet enfant d'avance, - parce qu'il sera un lien de plus entre mon père et moi. - - Je te remercie de la proposition que tu me fais relativement à M. - de Chateaubriand; mais la position intérieure du ministère rend - singulièrement délicates les communications actuelles entre MM. de - Chateaubriand et de Corbière[68]. Tu comprendras ce que je ne peux - dire ici qu'à demi-mot. Au reste, les espérances dont on me berce si - longtemps ont acquis depuis deux jours un caractère assez _positif_. - Si elles se réalisaient enfin, je m'empresserais de t'en faire part. - Quant aux biens d'Espagne, je ne doute pas qu'une réclamation de - toi en fût parfaitement accueillie, et je la présenterai moi-même - au ministère des Affaires étrangères. Seulement j'appréhende que la - décision de cette affaire ne dépende moins de mon illustre ami que de - M. de Martignac, qui est l'homme de M. de Villèle. - - [Note 68: Jacques-Joseph-Guillaume-Pierre, comte de Corbière, né - à Amanlis, près Rennes, 1768, mort en 1858. - - Député d'Ille-et Vilaine, après avoir été président au Conseil royal - de l'Instruction publique, il se vit appeler, en décembre 1821, par - M. de Villèle, au ministère de l'Intérieur, et se retira avec lui, en - 1828.] - - Adieu, bon et cher papa, mon Adèle désire que je lui cède le reste de - ce papier. J'avais pourtant encore bien des choses à te dire, mais il - faut obéir à une prière si naturelle et me borner à t'embrasser avec - autant de tendresse que de respect. - -Ton fils, -Victor. - -Gentilly, 27 juin 1823. - - J'ajoute un mot à ce que dit mon Victor pour vous réitérer la - prière de hâter votre arrivée le plus tôt que vos affaires vous - le permettront, j'entends par affaires vos commodités, et celles - de notre excellente belle-mère à la santé de laquelle nous nous - intéressons bien vivement et que je désire embrasser en même temps - que mon petit enfant; nous comptons tous, mon cher papa, que vous - serez à Paris à la fin de juillet; s'il en était autrement, j'en - aurais beaucoup de chagrin, car son grand père doit le voir un des - premiers, ainsi, cher papa, nous vous attendons dans cinq semaines au - plus tard. - -Votre respectueuse fille, -A. Hugo. - -La santé d'Eugène est loin de s'améliorer. Il fait de la mélancolie -et on a peine à le faire manger. Victor--il signe ce billet V.-M. -H.--donne à son père ces mauvaises nouvelles, en recommandant à son bon -accueil le jeune Adolphe Trébuchet, son cousin germain, qui vient à -Blois, et désirerait sans doute visiter Chambord. - -Outre l'intérêt artistique de Chambord l'on pense si le _Simple -discours_ de Paul-Louis Courier et ses deux mois de prison légitimaient -cette curiosité[69]. - -[Note 69: _Le simple discours de Paul Louis, vigneron de -La Chavonnière, aux membres du conseil de Véretz, département -d'Indre-et-Loire, à l'occasion de l'acquisition de Chambord_, parut -chez Bobée, 1821, in-8º, de 28 pp. - -Le 28 août, Courier était traduit sous l'inculpation d'outrage aux -mœurs,--il avait rappelé dans son _Discours_ certains scandales des -mœurs royales et représenté les cours comme le centre de toutes les -corruptions,--devant la cour d'assises de la Seine, se voyait déclarer -coupable et condamner à deux mois de prison. - -Ce fut l'occasion d'un nouveau pamphlet, plus âpre encore: - -_Procès de Paul-Louis Courier, vigneron de La Chavonnière, condamné -le 28 août 1821, à l'occasion de son Discours sur la souscription de -Chambord_ (Paris, Chantpie, in-8º de 80 pp.). - -Mais, cette fois, on n'osa poursuivre.] - -Mon cher papa, - - C'est mon bon petit cousin Adolphe Trébuchet, qui te remettra cette - lettre où tu trouveras le reçu de M. Esquirol. Nous n'avons encore pu - voir notre pauvre Eugène à Saint-Maurice; il faut une permission et - il est assez difficile de l'obtenir. - - Abel a du reste obtenu en attendant de ses nouvelles qui sont loin - malheureusement d'être satisfaisantes; il est toujours plongé dans la - même mélancolie; il a pendant quelque temps refusé toute nourriture; - mais enfin la nature a parlé, il a consenti à manger. Le traitement - qu'il subit n'exige pas encore à ce qu'il paraît un supplément de - pension, quand cela sera nécessaire, on nous en avertira. - - Ces détails me navrent, cher papa, et il me faut toute la joie de ton - prochain retour pour ne pas me livrer en ce moment au désespoir. - - M. Foucher et Abel vont bientôt t'écrire, moi-même je me hâterai de - te transmettre tout ce que l'état de notre cher malade offrira de - nouveau. - - Adieu, cher papa, il est inutile de te recommander cet Adolphe que - nous aimons tous comme un frère; je crois qu'il désire vivement voir - Chambord, et ce sera pour lui comme pour toi un plaisir de passer - quelques jours à Blois, si l'urgence de son voyage le lui permet. - - Je t'embrasse tendrement pour moi et mon Adèle, présente nos hommages - empressés à notre belle-mère, qui, nous l'espérons, est rétablie. - -Ton fils soumis et respectueux, -V.-M. H. - -Ce 1er juillet 1823. - - - - -IV - -Léopold Hugo.--Sa naissance.--Des ennuis de nourrice.--_La Muse -française._--Le petit Léopold à Blois.--Le cri de la mère.--Sa -mort.--_A l'ombre d'un Enfant._ - - -Le général Hugo n'a pu arriver à Paris à temps pour être un des -premiers à voir son petit-fils. La grossesse d'Adèle Hugo a été -difficile, l'accouchement laborieux. Le petit Léopold est venu au monde -presque mourant. - -La mère a dû renoncer à la joie qu'elle se faisait de le nourrir et -l'enfant a été mis en nourrice dans le quartier. - -Victor se fait des illusions et sur la «remplaçante», et sur la santé -du petit être. - -Mon cher papa, - - Si je ne t'ai point encore annoncé moi-même l'événement qui te - donne un être de plus à aimer, c'est que j'ai voulu épargner à - ton cœur de père les inquiétudes, les anxiétés, les angoisses qui - m'ont tourmenté depuis huit jours. La couche de ma femme a été très - laborieuse, les suites jusqu'à ce jour ont été douloureuses; l'enfant - est venu au monde presque mourant, il est resté fort délicat. Le - lait de la mère affaibli par la grande quantité d'eau dont elle - était incommodée et échauffé par les souffrances de la grossesse - et de l'enfantement, n'a pu convenir à une créature aussi faible. - Nous avons été contraints, après des essais qui ont presque mis ton - petit-fils en danger, de songer à le faire nourrir par une étrangère. - Tu peux te figurer combien j'ai eu de peine à y déterminer mon Adèle - qui se faisait une si grande joie des fatigues de l'allaitement. Ce - qui y a pu seulement la décider, ce n'est pas le péril que sa propre - santé eût couru réellement, mais celui qui eût menacé l'enfant. Elle - a donc sacrifié courageusement à l'intérêt de son fils son droit de - mère, et nous avons mis l'enfant en nourrice. Nous avons été assez - heureux pour trouver dans ce cas urgent une fort belle nourrice - habitant notre quartier, et quoique ces femmes soient fort chères à - Paris, l'instante nécessité et la facilité d'avoir à chaque instant - des nouvelles de ton Léopold m'ont fait accepter cette charge avec - joie. - - Maintenant enfin, après tant d'inquiétudes et d'indécision, je puis - te donner de bonnes nouvelles. Mon Adèle bien-aimée se rétablit à vue - d'œil, nous avons l'espoir que le lait sera bientôt passé. L'enfant - fortifié par une nourrice saine et abondante va très bien et promet - de devenir un jour grand-père comme toi. - - Tu vois, bon et cher papa, que je t'ai dérobé ta part dans des - anxiétés que tu aurais certainement ressenties aussi cruellement que - moi. Voilà la cause d'un silence que tu approuveras peut-être après - l'avoir blâmé. Ta joie à présent peut être sans mélange comme la - nôtre, qui s'accroît encore bien vivement par l'idée de te savoir - bientôt dans nos bras. - - Adieu, notre excellent père, viens vite, remercie-moi, je t'ai donné - une fille qui t'aime comme moi, nous te donnons maintenant un fils - qui t'aimera comme nous. Et qu'y a-t-il de consolant dans la vie si - ce n'est le lien d'amour qui joint les parents aux enfants? - -Ton fils soumis et respectueux, -Victor. - -24 juillet. - - Embrasse bien pour nous notre belle-mère que nous attendons avec toi. - - Depuis quinze jours que je suis garde-malade, je n'ai pu m'occuper de - notre cher Eugène comme je l'aurais voulu, mais tu vas venir: puis-je - ne pas voir son avenir sous des couleurs moins sombres? - -Les yeux du père et de la mère n'ont point tardé à se dessiller. La -femme à laquelle ils avaient confié leur enfant, la croyant bonne et -douce, leur semble, maintenant, d'un caractère méchant et faux. - -Ils ont hâte de le lui retirer. Victor demande au général de lui -trouver à Blois ou dans les environs une nourrice dont le lait n'ait -pas plus de quatre ou cinq mois. - -Ils lui confieront le petit Léopold. Éloigné de ses parents, il sera au -moins soumis à l'affectueuse surveillance du général et de sa femme. - -Mon cher papa, - - Je me félicitais de n'avoir plus que d'excellentes nouvelles à - te mander, lorsqu'un événement imprévu m'oblige à recourir à tes - conseils et à ton assistance. La nourrice à laquelle il a fallu - confier notre enfant ne peut nous convenir. Cette femme nous trompe, - elle paraît être d'un caractère méchant et faux: elle a abusé de la - nécessité où nous étions de placer cet enfant; nous l'avons d'abord - crue bonne et douce, maintenant nous n'avons que trop de raisons pour - lui retirer notre pauvre petit Léopold le plus tôt possible. Nous - désirerions donc, mon Adèle et moi, après avoir pris la résolution - de le retirer à cette femme, que tu nous rendes le service de nous - trouver à Blois ou dans les environs une nourrice dont le lait n'ait - pas plus de quatre ou cinq mois, et dont la vie et le caractère - présentent des garanties suffisantes. D'ailleurs nous serions tous - deux tranquilles, sachant notre Léopold sous tes yeux, et sous ceux - de ta femme. C'est ce qui nous a décidés à le placer à Blois plutôt - que partout ailleurs. - - Il est inutile cher et excellent père, de te recommander une prompte - réponse, la santé de ton petit-fils pourrait être altérée du moindre - retard. Je ne te demande pas pardon de tous les soins que nous te - donnons, je sais qu'ils sont doux à ton cœur bon et paternel. - - Adieu, cher papa, Eugène va mieux _physiquement_: tout le monde - ici t'embrasse aussi tendrement que ton fils qui t'aime. Hâte ton - arrivée, réponds-moi vite, et crois mon amour aussi respectueux - qu'inaltérable. - -Victor. - -29 juillet. - - Je te fais envoyer la _Muse française_[70], recueil littéraire à la - rédaction duquel je participe. Je te remettrai à Paris la deuxième - édition de _Han d'Islande_[71]. - -[Note 70: La _Muse française_ parut de juillet 1823 à juin 1824, -chez Ambroise Tardieu, éditeur, rue du Battoir-Saint-André, nº 12, en -douze livraisons formant 2 volumes in-8º, avec, en épigraphe, cette -citation de Virgile: - - Jam redit et virgo, . . . . . . . - Jam nova progenies cœlo dimittitur alto. - -Eugène Hatin a omis de citer ce recueil dans sa _Bibliographie -historique et critique de la presse périodique française_ (1866). - -M. Ch.-M. Des Granges a copieusement comblé cette lacune et donné, -dans sa _Presse littéraire sous la Restauration_, un fac-simile, non -seulement du titre, mais de la page contenant la première strophe de -l'ode. A mon Père: - - «Quoi! toujours une lyre et jamais une épée!»] -] - -[Note 71: Paris, Lecointe et Durey, libraires, quai des Augustins, -nº 49, 1823, 4 vol. in-12. - -C'est l'exemplaire portant la dédicace du fils au père sur lequel nous -avons eu la chance de pouvoir mettre la main, à Blois.] - - Il est urgent que la nourrice que tu aurais la bonté de nous - procurer, s'il est possible, ait promptement l'enfant, que je ne vois - pas sans inquiétude entre les mains de cette femme. Tâche de l'amener - avec toi, et en tout cas, réponds-moi courrier par courrier, car mon - Adèle est très inquiète et n'a plus d'espérance qu'en toi qu'elle - sait si _bon_ et qu'elle aime tant. - -Le général n'a point perdu de temps. Il a été assez heureux pour -pouvoir mettre la main sur une nourrice qu'il expédiait aussitôt à son -fils. Elle arrivait à Paris le 2 août. Le lendemain, Victor, exprimait -abondamment sa reconnaissance et celle d'Adèle Hugo. - -Mon cher papa, - - Pour pouvoir t'exprimer la joie et la reconnaissance dont nous - pénètrent (_sic_) ta lettre, il faudrait qu'il fût possible en même - tems de dire tout ce qu'il y a de sentiments tendres et de touchante - bonté dans ton cœur paternel. Ainsi tu veux entrer plus encore que - moi dans mes devoirs de père, et en effet le premier sourire comme - le premier regard de ce pauvre petit Léopold te sera dû. Je voudrais - épancher ici tout ce que ta fille et moi ressentons d'amour pour - toi, mon excellent père, mais il faudrait répéter ici tout ce qui - remplit nos entretiens depuis deux jours, et je me borne à ce qui - n'excède pas les limites de ce papier. - - A la réception de ta lettre, mon cœur était trop plein, et je voulais - te répondre sur-le-champ. Mais un avis sage l'a emporté sur mon - impatience, et j'ai attendu que ce que tu avais si bien préparé fût - exécuté, pour pouvoir, en t'exprimant notre vive reconnaissance, te - donner en même tems des nouvelles de ton Léopold, de la nourrice et - de mon Adèle. - - La nourrice est arrivée hier matin bien portante et gaie; elle - nous a remis ta lettre et tes instructions ont été suivies de tout - point. Tout le monde a été enchanté et d'elle et de son nourrisson. - Nous avons dans la même matinée retiré ton pauvre enfant de chez sa - marâtre, et il a parfaitement commencé toutes ses fonctions. Je ne - sais si c'est illusion personnelle, mais nous le trouvons déjà mieux - ce matin. - - Adieu, bon et bien cher papa, exprime, de grâce, à ta femme toute - notre vive et sincère gratitude, il nous tarde de la lui exprimer - nous-mêmes, et nous t'embrassons tendrement en attendant cet heureux - jour. - -Ton fils reconnaissant et respectueux, -Victor. - -3 août. - - Tu trouveras inclus le mot que je te prie de communiquer au père - nourricier. Adieu, adieu. - - La santé d'Eugène continue à se soutenir physiquement, mais il est - toujours d'une malpropreté désolante. Le Val-de-Grâce n'a envoyé - avec lui à Charenton qu'une partie de son linge; nous nous occupons - de rassembler le reste pour le lui faire porter. Ce qui me contrarie - vivement, c'est l'extrême difficulté de voir notre pauvre frère à - Saint-Maurice. - -Les nouvelles d'Eugène ne sont guère bonnes, comme on voit. Et d'après -ce mot, la jeune maman est loin encore d'être rétablie. - -Mon cher papa, - - Quoique très faible encore, je ne puis laisser échapper l'occasion - de vous exprimer toute ma reconnaissance qui ne pourra jamais être - trop grande pour vos bontés et celles de notre belle-mère. Croyez que - nous sommes profondément touchés de tout ce qui fait notre bonheur - aujourd'hui, car depuis que nous avons cette nourrice j'espère élever - mon petit Léopold qui vous devra une seconde vie et combien nous - serons heureux de pouvoir visiter en même temps et notre enfant et - vous, mes chers parens. Adieu, papa, embrassez la grand'maman de mon - petit Léopold pour moi. - -Adèle. - - -Sa belle-fille embrasse bien «la grand'maman de son petit Léopold»; -pour le général, cela ne suffit pas, paraît-il, Victor n'a point assez -oublié sa mère, pour que la dame Thomas y Saëtoni, veuve d'Almeg, ne -demeure point pour lui l'étrangère. Sa reconnaissance envers elle, ne -semble pas aux yeux de son mari, d'un lyrisme suffisant. Il ne lui -écrit pas directement pour la remercier et le général a dû, à ce sujet, -adresser quelques observations à Victor. - -Et celui-ci, on le sent embarrassé, de répondre du ministère de la -Guerre, où il est allé, sans doute, soumettre à M. Foucher cette -correspondance. - -Ministère -de la Guerre - -Mon cher papa, - - Ta lettre m'a causé un véritable chagrin, et il me tarde que tu aies - reçu celle-ci pour m'en sentir un peu soulagé. Comment donc as-tu - pu supposer un seul instant que tout mon cœur ne fût pas plein de - reconnaissance pour les bontés dont ta femme a comblé notre Eugène - et notre Léopold? Il faudrait que je ne fusse ni frère ni père pour - ne pas sentir le prix de ce qu'elle a fait pour eux, cher papa, et - par conséquent pour moi. Si c'est à toi principalement que se sont - adressés mes remerciements, c'est que notre père est pour nous la - source de tout amour et de toute tendresse, c'est que j'ai pensé - qu'il te serait doux de porter à ta femme l'hommage tendre et profond - de ma gratitude filiale, et que dans ta bouche cet hommage même - aurait bien plus de prix que dans la mienne. - - Je t'en supplie, mon cher et bon père, ne m'afflige plus ainsi. Je - suis bien sûr que ce n'est pas ta femme qui aura pu me supposer - ingrat et croire que je n'étais pas sincèrement touché de tous ses - soins pour ton Léopold, et comment, grand Dieu, ne serais-je pas - vivement attendri de cette bienveillante sollicitude qui a peut-être - sauvé mon enfant? cher papa, je te le répète, hâte-toi de réparer - la peine que tu m'as injustement causée au milieu de tant de joie, - et qui m'a paru bien plus cruelle encore dans un moment où mon - âme s'ouvrait avec tant de confiance à toutes les tendresses et à - toutes les félicités. Adieu, je ne veux pas insister davantage sur - une explication que ton cœur et le mien trouvent déjà trop longue, - et dont le chagrin ne sera entièrement effacé pour moi que par le - bonheur de te revoir bientôt ici, ainsi que ta femme. - - Tout continue à aller ici de mieux en mieux, mère, enfant, nourrice. - Cette dernière continue à se porter parfaitement et gaiement. La - lettre de son mari lui a fait grand plaisir, elle me charge de le lui - mander, ainsi que toutes les amitiés du monde. - - Je compte, maintenant que j'ai quelque répit, aller voir un peu notre - pauvre Eugène et lui porter le reste de ses effets demain jeudi. Il - continue aussi, du reste, à aller un peu mieux. - - Ainsi, cher et excellent père, que nous te revoyions bientôt et rien - ne manquera à nos joies. Réponds-moi promptement, de grâce, et viens, - si tu le peux, plus promptement encore. Tout le monde ici t'embrasse - tendrement ainsi que la grand-maman de Léopold qui voudra bien sans - doute être ma panégyriste et mon avocat près de toi, puisque tu ne - veux pas être mon interprète près d'elle. - -Ton fils dévoué et respectueux, -Victor. - -6 août 1823. - - Mon Adèle me charge de mille tendresses pour toi et pour ta femme. - - Abel se joint à nous. Il se porte toujours bien et t'attend - impatiemment. - -La venue à Paris du général et de la comtesse Hugo mit momentanément -fin à ce malentendu. Le jeune ménage a fait la connaissance de la -belle-mère. Il n'a plus l'excuse de ne la point connaître. - -Puis, les parents étant repartis, emmenant avec eux l'enfant malade -et la nourrice, le moment eût été singulièrement mal choisi de ne pas -joindre aux formules de politesse pour Mme Hugo les nécessaires -mensonges d'une affection, toute sur le papier. - -Victor, dont la femme a mal au pied, s'exécute sans enthousiasme. Quant -à Adèle Hugo, sa lettre est pleine de cœur et de simplicité. Elle nous -fait mieux connaître la jeune femme devenue maman. Elle n'a dans ses -lignes brèves nul souci de la littérature. - -Son Léopold l'intéresse seul. La nourrice manque peut-être de propreté -et demande à être surveillée à ce point de vue; mais, que de jolis -détails, à côté de la biscotte, chère aujourd'hui aux spécialistes de -l'estomac, dont cette lettre nous révèle déjà l'existence[72]. - -[Note 72: «Les biscottes de Bruxelles sont recherchées.» (_Compl. -de l'Acad._)] - -Pour elle, la belle-mère est devenue «maman», et, sous sa plume, -l'effort ne se sent pas. - -Mon cher papa, - - Ta bonne et précieuse lettre pouvait seule nous consoler du départ - de notre père et de notre fils. Les tendres soins que ta femme a - prodigués durant la route à son pauvre petit-fils nous ont attendris - et touchés profondément. Chaque jour nous prouve de plus qu'elle a - pour nous ton cœur, et c'est un témoignage qu'il m'est bien doux de - lui rendre. - - Mon Adèle depuis ton départ n'est pas sortie, il lui est venu au - pied un petit bobo fort incommode qui l'empêche de marcher et la - fait même, par intervalle, assez vivement souffrir. Elle supporte - ce nouvel ennui avec l'égalité d'humeur que tu lui connais, mais moi - j'en suis attristé pour elle. - - Je reçois à l'instant une lettre du Colonel qui me charge des plus - tendres amitiés pour toi et je t'en envoie sous ce couvert une autre - du major. - - Malgré tout mon désir de prolonger cette lettre, il faut la terminer - ici: ma femme qui a beaucoup de choses à dire à la tienne, me demande - le reste de mon papier. J'espère que Léopold continue à se bien - porter. Présente mes affectueux hommages à sa grand'mère, embrasse - pour moi son oncle Paul et dis-moi si depuis son voyage, ses yeux - se sont agrandis à force de s'ouvrir. Abel et moi t'embrassons - tendrement. - -Ton fils dévoué et respectueux, -Victor. - -13 septembre 1823. - - Je tâcherai de te donner des nouvelles de notre Eugène dans ma - prochaine lettre. - -Ma chère maman, - - Depuis votre départ, je n'ai cessé de penser à mon Léopold et cette - pensée est inséparable des bontés que vous avez pour ce cher enfant - et de toutes celles que vous avez pour nous, et si je suis si à - plaindre d'être loin de lui, il est bien heureux d'être près de vous. - J'ai été charmée de sa bonne conduite pendant le voyage, j'espère - qu'il a continué d'être aimable et de vous sourire, car il serait - bien ingrat s'il en était autrement. J'espère aussi que la nourrice - ne vous a donné que des sujets de contentement, c'est une bonne - femme qu'il faudra je crois surveiller pour la propreté: j'ai oublié - de faire emporter à la nourrice une petite brosse pour sa tête, il - y en a à Paris de fort commodes en chiendent. S'il n'y en a pas à - Blois je vous en enverrai une; dites-moi aussi, chère maman, si vous - pouvez vous procurer de la biscotte, nourriture, dit-on, très saine - et surtout légère pour les enfants. Dans le cas où la bouillie ou - bien une petite panade ne lui conviendrait pas je lui en enverrais. - Croyez-vous aussi, qu'il ne lui serait pas bon de le mettre dans son - berceau les jambes un peu à l'air, ce qui lui donnerait des forces - et lui ferait plaisir; car j'ai remarqué qu'il ne disait jamais rien - démailloté et criait très fort lorsqu'il sentait ses petites jambes - en prison: cela n'empêcherait pas de le couvrir lorsqu'il ferait - froid. Je ne me permets de vous dire tout cela que parce que je sais - que vous en agirez suivant votre volonté et pour le bien-être de - notre fils. - - Je suis retenue à la chambre par une écorchure au pied qui me fait - souffrir. Mais toutes mes souffrances sont des bonheurs pour moi, - puisque tous les soins qui me sont prodigués viennent de mon Victor, - qui est toujours un ange et fait toujours de belles odes. - - Agréez, chère maman, tous mes sentiments de respect. - -A. Hugo. - - Papa et maman ont été très sensibles à tout ce que vous leur dites - d'amical. Nous embrassons tous notre Léopold et Paul. - -Victor a ajouté ce post-scriptum. Il a trait au large cachet, aux armes -du général, dont est scellée cette lettre. - - Le cachet de cuivre dont tu verras l'empreinte sur cette lettre, est - terminé. Il est fort beau. Celui d'acier, qui demande plus de temps, - me sera bientôt remis par le graveur. Il ne veut pas faire l'écusson - colorié à moins de 12 francs. J'attends tes instructions à cet égard. - Marque-moi de même par quelle voie il faudra t'envoyer le cachet - d'acier. Adieu encore, bon et cher papa. - -Paul Foucher, le jeune beau-frère de Victor Hugo, avait accompagné -les grands-parents à Blois. Il est revenu à Paris, porteur de bonnes -nouvelles et les yeux agrandis à force de s'ouvrir. Adèle remercie le -général et sa belle-mère de leur bon accueil. - -Les Mémoires s'impriment chez Ladvocat. Victor a prié l'éditeur de lui -en communiquer les feuilles à mesure. Sa femme désire les lire avant -tout le monde et «_désir de femme est un feu qui dévore_». - -L'écusson colorié a coûté deux francs de plus qu'il n'était prévu, -mais il est tout à fait digne d'être encadré. - -4 octobre 1823. - -Mon cher papa, - - Paul est arrivé enchanté et m'a enchantée par ce qu'il m'a dit de - mon Léopold; je ne parle pas des soins si attentifs de la grand'mère - parce qu'ils sont tels que (je) renonce à mes droits de mère. Je - suis ravie quand je pense que dans deux mois je vous verrai ainsi - que ce cher enfant qui nous est si précieux, et qui vous coûte tant - de peines et de sollicitudes. Je suis triste seulement de penser - que je ne serai que très secondaire dans sa tendresse puisque je ne - serai que sa seconde mère; et que je n'aurai même pas droit d'en être - jalouse. - - Je voulais vous consulter pour faire vacciner notre fils: je crois - que le temps est favorable; et il est important qu'il le soit, au - reste que tout cela soit selon votre volonté. - - Je ne sais si je dois attendre l'arrivée de cette Dame pour vous - envoyer les objets que je vous ai annoncés, ainsi que le cachet qui - a son portrait joliment peint, et le petit livre que vous demandez, - j'attends votre réponse pour cela. Mon Victor vous aurait écrit s'il - n'avait toujours son doigt très douloureux, mais je crois que malgré - cela il n'aura pas le courage de laisser partir cette lettre sans y - mettre quelques mots. - - Maman doit écrire à mon autre maman pour la remercier des soins et - des bontés qu'elle a eus pour Paul qui vous aime tant et qui est si - charmé de son voyage; elle voudrait aussi savoir comment vous faire - parvenir l'argent qu'elle vous doit pour Paul. - - Adieu, mon cher papa, embrassez s'il vous plaît mon Léopold et sa - grand'maman et comptez sur les sentiments respectueux de votre fille. - -A. Hugo. - -Mon cher et bon papa, - - Il y a trop longtemps que je ne me suis entretenu avec toi, pour - ne pas sentir le besoin de te renseigner aussi moi-même combien je - suis profondément touché de toutes les bontés dont notre Léopold est - comblé par toi, et par son excellente grand'maman. La première lettre - que je puis écrire avec ma main convalescente, doit être pour toi, - cher papa. J'ignore comment je pourrai te rendre tous les sentiments - de reconnaissance et de tendresse que je voudrais t'exprimer, - mais cette impuissance même fait mon bonheur. Puisse un jour, ton - petit-fils, digne de toi, te payer ainsi que la seconde mère qu'il a - trouvée en ta femme, par tout ce que l'amour filial a de plus tendre - et de plus dévoué! Voilà des sentiments qu'il me sera aisé de lui - inspirer. - - Nous espérons que ce pauvre petit _chevreau_ continue à se bien - trouver de son nouveau régime. Paul nous a dit tous les soins et - toutes les caresses que tu lui prodigues ainsi que sa grand'mère et - toute ta maison. Ce récit a ému Adèle jusqu'aux larmes c'est te dire - l'impression qu'il a produite sur moi. - - L'écusson colorié a coûté 14 francs au lieu de 12 à cause d'un - passe-partout qui le rend tout à fait digne d'être encadré. Je ne - t'ai point encore envoyé le livre que tu me demandes, parce que j'ai - pensé que si la dame qui doit venir à Paris, veut bien s'en charger, - ainsi que du cachet et de l'écusson peint, cela t'épargnera les frais - de port. Mande-moi tes instructions définitives à cet égard. - - Voici une lettre de Francis qui est pour toi. Ma maudite habitude de - ne pas lire les adresses de mes lettres fait que je l'ai décachetée - étourdiment. Maintenant j'y prendrai garde puisque le major choisit - mon canal pour t'écrire. - - Ma femme qui est souffrante et qu'on purge, désire beaucoup lire - tes _Mémoires_ avant tout le monde. _Désir de femme est un feu qui - dévore._ J'ai fait prier Ladvocat de m'envoyer les feuilles à mesure - qu'elles s'impriment. Écris-lui, si tu en as le tems, pour qu'il - presse les envois. - - Adieu bien cher et excellent père, nous ne voyons Abel que bien - rarement, mais je t'embrasse toujours en son nom et au mien. - -Ton fils tendre et respectueux, -Victor. - - Mes empressés hommages à la grand'maman. - -Il était malheureusement de la santé physique du petit Léopold, comme -de la santé morale d'Eugène. Le lait de la nouvelle nourrice, le -changement d'air, les soins dont il était entouré, n'avaient pu avoir -raison de l'état bien précaire du nourrisson. Les nouvelles envoyées -par le général à son fils laissent bien peu d'espoir. - -Mon cher papa, - - L'impatience d'avoir des nouvelles de son Léopold, a porté ma femme à - décacheter hier la lettre que tu écrivais à son père. Tu peux juger - de sa désolation et de ses inquiétudes. - - Pour moi, bon et excellent père, je me confie avec une tendre - confiance aux sollicitudes maternelles de ta femme. Dis-lui, - répète-lui cent fois, que nul être au monde ne sent plus profondément - que moi tout ce qu'elle fait pour ce pauvre enfant qui sera plus - encore à elle qu'à moi. - - Nous espérons, puisque ta lettre permet encore d'espérer, nous - espérons puisque ta femme a eu la secourable pensée de s'adresser au - ciel, nous espérons enfin, parce que vous êtes là, vous, ses bons - parents, ses protecteurs, ses sauveurs. - - Envoie-nous promptement de ses nouvelles, cher papa. Nous espérons, - mais nous sommes résignés; c'est une force qui vient aussi du ciel. - Adèle attend ta réponse avec courage; je ne t'embrasse pas pour elle, - elle veut le faire elle-même. Porte l'expression de ma tendre et - profonde reconnaissance au pied de la grand'maman de ce pauvre petit - ange. Je t'embrasse encore une fois avec tendresse et respect. - -6 8bre - -Le cri de la mère, menacée dans le fruit de ses entrailles, est -terrible et angoissant. Sa lettre, ce mot rapide, n'a point la tenue de -celle de Victor. On sent les larmes prêtes à jaillir. - -Ma chère maman, - - Je viens d'apprendre une nouvelle désolante pour nous. Mon pauvre - petit est donc bien mal? et quel mal vous-même n'avez-vous pas? Si - je pouvais partir de suite pour Blois, j'irais vous relayer dans vos - soins maternels, mais moi-même je suis très souffrante et ai besoin - d'être soignée. Je n'écouterais pas encore tout cela, si le médecin - ne s'y opposait très expressément, malgré tout je partirai suivant - votre conseil pour mêler nos larmes ou pour l'embrasser encore une - fois ce pauvre enfant. Quel droit n'avez-vous pas, chère maman, à - notre tendresse? et comment notre Léopold n'est-il pas guéri, soigné - par une si tendre mère? Adieu, j'embrasse mon bon papa, et vous chère - maman que j'aime tant. - -A. Hugo. - - Maman vient de perdre son père. Nous prenons le deuil demain. - -Trois jours plus tard, l'enfant mourait, en effet, et les registres -de l'état civil de Blois, nous ont conservé cette mention du court -passage dans la vie de Léopold-Victor Hugo. - - L'an mil huit cent vingt-trois le dixième jour d'octobre à dix heures - du matin par devant nous Denis Gault, officier de l'État civil de la - commune de Blois, canton de Blois, département de Loir-et-Cher, sont - comparus Monsieur Jules Benoist, âgé de vingt-cinq ans, licencié en - droit domicilié à Blois et Monsieur Charles-Henry Lemaignen, âgé de - quarante-neuf ans, profession d'employé, domicilié à Blois. - - Lesquels nous ont déclaré que le neuf du mois d'octobre à trois - heures du soir Léopold-Victor Hugo, âgé de trois mois, né à Paris - demeurant à Blois, département de Loir-et-Cher, fils de Monsieur - Victor-Marie Hugo, membre de l'Académie des Jeux Floraux et de dame - Adèle Foucher son épouse, domiciliés à Paris. - - Est décédé en notre commune, en la maison de M. le général Hugo, rue - du Foix. - - Le premier nous a déclaré être voisin et le second témoin être voisin - du décédé; et les déclarans ont signé avec nous le présent acte après - que lecture leur en a été faite. - -J. Benoist -H. Lemaignen -Gault - -Le vaudeville doit donc se mêler toujours un peu aux tristesses -humaines. La bonne Madame Foucher a caché les lettres annonçant la -mort de l'enfant, de peur que sa fille ne les lût. Elle les a si bien -cachées, qu'elle ne les a pu retrouver. Il lui a fallu annoncer de vive -voix la désolante nouvelle à son gendre. - -Victor de répondre à des lettres dont il n'a point eu connaissance par -celle-ci, trop écrite, trop résignée, où perce déjà trop l'ode qui -suivra. - -Cher papa, - - Je n'accroîtrai pas ta douleur en te dépeignant la nôtre; tu as senti - tout ce que je sens, ta femme éprouve tout ce qu'éprouve Adèle. - Non, je ne veux pas t'attrister de toute notre affliction; si tu - étais ici, excellent père, nous pleurerions ensemble, et nous nous - consolerions en partageant nos larmes. - - Tout le monde est ici plongé dans la stupeur, comme si Léopold, comme - si cet enfant d'hier, cet être maladif et délicat n'était pas mortel. - Hélas il faut remercier Dieu qui a daigné lui épargner les douleurs - de la vie. Il est des moments où elles sont bien cruelles. - - Notre Léopold est un ange aujourd'hui, cher papa, nous le prierons - pour nous, pour toi, pour sa seconde mère, pour tous ceux qui l'ont - aimé durant sa courte apparition sur la terre. - - Il ne faut pas croire que Dieu n'ait pas eu son dessein en nous - envoyant ce petit ange, sitôt rappelé à lui. Il a voulu que Léopold - fût un lien de plus entre vous, tendres parens et nous, enfants - dévoués. Mon Adèle au milieu de ses sanglots me répétait hier que - l'une de ses douleurs les plus vives était de penser à celles que toi - et ton excellente femme avez éprouvées. - - Ce n'est pas à ta lettre que je réponds. J'ai appris la fatale - nouvelle de Madame Foucher. Dans le premier moment, elle avait - caché les deux lettres de peur qu'Adèle ne les lût, elle n'a pu les - retrouver depuis. - - Du reste, elle m'a dit tout votre chagrin, toutes vos tendres et - pieuses intentions pour que la trace de ce cher petit ne s'efface pas - plus sur la terre qu'elle ne s'effacera dans nos cœurs. - - Adieu, bon et cher papa, console-toi de mon malheur. - - C'était hier (12 oct.) l'anniversaire de notre mariage. Le bon Dieu - nous a donné une leçon en nous ramenant ce doux souvenir de joie au - milieu d'une si vive douleur. - - Adieu encore, ma femme et moi avons le cœur plein de tendresse pour - vous deux. - -Ton fils résigné et respectueux, -Victor. - -13 octobre. - -On peut comparer cette lettre à l'ode adressée _A l'Ombre d'un Enfant_. -L'inspiration est bien la même. - - Oh! parmi les soleils, les sphères, les étoiles, - Les portiques d'azur, les palais de saphir, - Parmi les saints rayons, parmi les sacrés voiles - Qu'agite un éternel zéphir! - - Dans le torrent d'amour où toute âme se noie, - Où s'abreuve de feux le séraphin brûlant: - Dans l'orbe flamboyant qui sans cesse tournoie - Autour du trône étincelant! - - Parmi les jeux sans fin des âmes enfantines; - Quand leurs soins, d'un vieil astre, égaré dans les cieux, - Avec de longs efforts et des voix argentines, - Guident les chancelans essieux; - - Ou lorsqu'entre ses bras quelque vierge ravie - Les prend, d'un saint baiser leur imprime le sceau, - Et rit, leur demandant si l'aspect de la vie - Les effrayait, dans leur berceau; - - Ou qu'enfin dans son arche éclatante et profonde, - Rangeant de cieux en cieux son cortège ébloui, - Jésus, pour accomplir ce qui fut dit au monde, - Les place le plus près de lui; - - Oh! dans ce monde auguste où rien n'est éphémère, - Dans ces flots de bonheur que ne trouble aucun fiel, - Enfant! loin du sourire et des pleurs de ta mère, - N'es-tu pas orphelin au ciel? - - Octobre 1823[73]. - -[Note 73: _Odes et Ballades._ Livre V, 1819-1828. Ode XV. Edition -définitive, Livre V, ode XVI.] - - - - -V - -Le cachet du Général.--Ode sur _la guerre d'Espagne_.--Les _Nouvelles -Odes_.--La négligence de Ladvocat.--Les bonnes dispositions du duc -d'Angoulême vis-à-vis du Général.--Les dessous d'une disgrâce: -Chateaubriand et Mme Boni de Castellane. - - -Victor Hugo a trop éloquemment exprimé sa douleur pour qu'elle fût -de longue durée. La mère fut plus longue à se consoler et pour se -distraire, dessinait un peu. - -Le poète continue à faire à Paris les courses du général. Le fameux -cachet d'acier--«il a excité l'admiration de tout le monde»--et -l'écusson colorié semblent tenir une grande place dans les -préoccupations du père et du fils. - -Mon cher papa, - - Notre désolée mère commence à se consoler un peu; tandis que je - t'écris ceci, elle s'occupe à dessiner quelque chose qui fera plaisir - à ses chers parents de Blois, car l'un de ses sentiments les plus - vifs est sa tendresse et sa reconnaissance pour vous. Tu connais - quelqu'un, cher papa, qui partage bien ces sentiments. - - M. Lemaire te remettra avec cette lettre les deux bouteilles de fleur - d'orange, le cachet d'acier qui a excité ici l'admiration de tout - le monde par la beauté de son fini et l'écusson colorié. J'ai eu le - malheur dans tous mes malheurs, d'égarer la lettre où tu m'envoies la - note d'un livre à t'acheter. Seras-tu assez bon pour m'excuser et me - récrire de nouveau ce renseignement. - - Adieu, bon et cher papa, ma femme t'embrasse tendrement, ainsi que - ton excellente femme. J'en fais autant. Nous sommes inquiets des - santés de Blois. Il y a longtemps que nous n'avons de tes nouvelles. - -Ton fils dévoué et respectueux, -Victor. - -16 octobre. - -Le dessin destiné par Adèle aux parents de Blois est terminé. M. de -Féraudy, de passage à Paris, veut bien se charger de le leur porter. - -Mon cher papa, - - Je t'écris à la hâte quelques mots; M. de Féraudy attend ma lettre - et le paquet; ma femme se dépêche de terminer ce qu'elle envoie à - ses bons parents de Blois; j'espère que tu en seras content; et - je me tais parce que je craindrais en louant le talent de mon - Adèle, de paraître vouloir rehausser son présent. Nous aurions bien - voulu t'envoyer ceci encadré; mais M. de Féraudy nous ayant fait - quelques observations sur la difficulté du transport, tu sens qu'une - délicatesse impérieuse nous a interdit de t'offrir ce beau dessin - dans toute sa splendeur. Au reste M. de Féraudy s'est chargé de - la commission avec une grâce toute parfaite, et je te prie de lui - réitérer à Blois tous nos vifs remerciemens. - - Il y a bien longtems, ce me semble, cher papa, que nous n'avons de - vos nouvelles. Comment se porte ta femme? Console-la en notre nom de - notre malheur. Je chercherai ce que tu me demandes. - - Mon Adèle est toujours bien souffrante. Ce coup n'a pas contribué à - la remettre. Cependant, elle a éprouvé une grande douceur à faire - quelque chose pour toi, mon excellent père, et pour la grand'mère de - son Léopold. Elle ne prend pas en ce moment la plume pour vous parce - qu'elle tient encore le crayon. - - Je ne puis m'empêcher de te dire tout bas que son dessin a fait ici - l'admiration de tous ceux qui l'ont vu. - - Ce bon Adolphe est peut-être à Blois en ce moment, embrasse-le pour - nous en attendant que je l'embrasse pour toi. Adieu, bon et cher - papa. Nos respects à ta femme. Nous t'embrassons bien tendrement. - Il faut fermer ma lettre. M. de Féraudy m'attend; une ligne de plus - serait une indiscrétion. - -V. - -Samedi, novembre. - -Le 2 décembre 1823, date de la rentrée plus officielle que triomphale -du duc d'Angoulême à Paris,--l'anniversaire d'Austerlitz!--Adèle Hugo -rend compte au général des démarches de Victor et de ses espérances. - -Le marquis de Clermont-Tonnerre, à qui il a lu son ode sur _La guerre -d'Espagne_, l'a engagé à la remettre au duc d'Angoulême. - -Le libraire Ladvocat vient d'acheter pour deux ans, moyennant deux -mille francs, la propriété des odes. - -La pauvre femme cherche à cacher à son mari, sous des apparences de -tranquillité, la profonde douleur que lui a laissée la mort de son -enfant. - -Elle souffre des oreilles, Abel engraisse et les nouvelles d'Eugène ne -sont guère bonnes. - -Mon cher papa, - - Victor est tellement occupé en ce moment, qu'il me charge d'être - son secrétaire; et je remplis avec joie cet emploi. Il me charge de - vous dire que la lettre a été remise à M. de Serre[74], qu'il a été - chez Monsieur de Chateaubriand[75], qu'ayant trouvé à quelque heure - que ce soit du monde, il va lui demander un rendez-vous. Monsieur - de Clermont-Tonnerre[76] a été charmant pour lui, Victor ayant fait - une ode sur la guerre d'Espagne[77], il l'a engagé à la remettre à - Monseigneur le duc d'Angoulême qui doit venir à une fête que va lui - donner le ministre de la Marine[78]. - -[Note 74: Pierre-François-Hercule, comte de Serre, né à -Pagny-sur-Moselle en 1776, mort ambassadeur de France à Naples, à -Castellamare, dans la nuit du 20 au 21 juillet 1824. - -Ministre de la Justice sous le cabinet Dessolle (29 décembre 1818), M. -de Serre avait conservé son portefeuille sous la présidence du comte -Decazes (19 novembre 1819) et sous le second ministère Richelieu (20 -février 1820). - -Démissionnaire ainsi que ses collègues le 12 décembre 1821, il avait -reçu le titre de ministre d'État et était allé siéger au centre droit.] - -[Note 75: Ministre des Affaires étrangères, depuis le 28 décembre -1822.] - -[Note 76: Ministre de la Marine et des Colonies du 14 décembre -1821, le marquis de Clermont-Tonnerre devait être appelé le 4 août -1824, au portefeuille de la Guerre.] - -[Note 77: _Odes et Ballades_, Liv. II; Ode VII. - -_La guerre d'Espagne_ fait, dans l'édition originale des _Nouvelles -Odes_, suite à l'_Ombre d'un Enfant_.] - -[Note 78: Des banquets eurent lieu à l'Hôtel de Ville les 15 et 23 -décembre. Le 15: concert et bal aux Champs-Élysées.] - - Mon Victor vient de vendre à l'Advocat un nouveau volume d'odes[79] - qu'il vient de faire. Il en a vendu la propriété pour deux ans ainsi - que celle de son premier volume, _deux mille francs_. Mais qui ne - doivent lui être payés de (que) dans l'année prochaine. Nous désirons - ne pas tomber encore dans une banqueroute. - -[Note 79: _Nouvelles Odes._] - - Je suis enchantée que mon portrait ait fait quelque plaisir à notre - chère maman, c'est le seul bonheur que j'aye éprouvé depuis notre - malheur qui ne cesse de me poursuivre. Je tâche pourtant de le cacher - à mon Victor crainte de l'affecter, sous des apparences de gaîté ou du - moins de tranquillité. Je ne sors pas, j'ai des douleurs d'oreilles - très cruelles, on parle encore de me purger, ce qui est pour moi un - grand ennui. - - Mon frère Victor est à Alençon bien placé; que ne pouvons-nous en dire - autant de notre frère Eugène. Ces messieurs lui écriront comme vous - l'avez dit. Bien heureux si cela adoucit un peu son sort. - - Nous ne savons pas ce que fait Abel en ce moment, il est plus gros que - jamais. Notre oncle Francisque doit être à Paris, Victor y est en ce - moment; je voudrais bien que vous y fussiez aussi. - - Adieu, mes chers et bien bons parents, permettez-moi de vous embrasser - comme je vous aime, et de vous assurer des sentiments avec lesquels je - suis, - -votre très humble et respectueuse fille, -A. Hugo. - -Ce 2 décembre. - -Victor songe toujours au rappel à l'activité de son père. C'est, -dit-il, ce qu'il désire le plus au monde. Il rêve pour lui d'une -inspection générale et a déjeuné, ces jours derniers, avec le marquis -de Clermont-Tonnerre qui a été des plus aimables. - -Il s'occupe en même temps, de concert avec l'oncle Francis, en ce -moment à Paris avec sa femme, de leur cousin Michaud que lui a -recommandé le général, tout en surveillant l'impression de ses odes, -sans pour cela négliger ses banqueroutiers. - -Victor et sa femme se font une joie d'aller passer quelques jours à -Blois, au printemps prochain. - -Ce pli est adressé à M. le Gal Comte Hugo. - -Mon cher papa, - - Je suis bien étonnée que vous n'ayez pas encore reçu le bonnet, je - l'ai livré il y a quinze jours à Abel, qui l'attendait pour le faire - voyager avec deux tableaux qu'il devait vous envoyer de suite; il - est vrai que tout cela est parti par le roulage mais il est fort - étonnant, que vous ne l'ayez pas encore, car il y aura demain quinze - jours qu'il est en route. - - Vous êtes bien bon de vous occuper de ma santé, je ne souffre plus - des oreilles mais des douleurs d'entrailles qui m'ont fait garder la - chambre tous ces jours-ci, mais je vais mieux cependant sans me bien - porter. Vous m'avez chargée, mon cher papa, de rappeler à Victor, - notre cousin, mon oncle Francisque s'en occupe en ce moment, il - connaît justement la personne qu'il faut solliciter. Nous le voyons - souvent ainsi que sa femme qui est très bonne et très aimable. Nous - leur parlons souvent de vous, de toutes vos bontés, de celles de - votre excellente femme et du bonheur que nous avons à vous aimer. - - Je vous envoie une note de la part de papa, Victor désirerait bien - que vous fussiez employé, c'est, dit-il, la seule chose qu'il - désire. Ce bon Victor vous aime tant! - - Nous nous faisons une fête d'aller vous voir au printemps, comme nous - allons nous embrasser. - - Adieu, mon cher papa, dites bien des tendresses de ma part à ma chère - maman, et croyez aux sentiments respectueux de votre fille. - -A. Hugo. - - En attendant, cher papa, que je puisse te rendre un compte détaillé - des démarches que le major et moi faisons pour notre cousin, M. - Michaud[80], je ne puis m'empêcher d'ajouter quelques mots à la - lettre de mon ange. - - [Note 80: Joseph Hugo, père du général, menuisier, «très - excellent républicain», couronné, le 10 floréal an V, à Nancy, - lors de la fête des époux, avait épousé en secondes noces, - Jeanne-Marguerite Michaud, gouvernante d'enfants chez le comte - Rosières d'Euvezin; d'où ce cousinage.] - - Je ne saurais te dire quel plaisir nous font les lettres de Blois, et - si je n'étais accablé de mes prochaines publications, j'y répondrais - bien plus promptement; mais les soins à donner à mon nouveau recueil - qui s'imprime, outre l'affaire de mes banqueroutiers et les démarches - sans nombre qui se disputent mes instans, m'ôtent la douceur de - t'écrire aussi fréquemment que l'exigerait mon attachement profond - pour toi et ta femme. - - M. le marquis de Clermont-Tonnerre, avec qui j'ai déjeuné - dernièrement m'a chargé de mille choses aimables pour toi; il est - tout disposé à te servir, et je voudrais que toi tu employasses tes - amis, parmi lesquels il en est de si puissans, à obtenir au moins une - inspection générale. - - M. Foucher, qui compte incessamment t'écrire et Mme Foucher, ainsi - qu'Abel, le major et sa femme vous embrassent tendrement. Quant à - moi, cher et excellent père, tu connais mon profond et respectueux - dévouement. - -Victor. - -Ce lundi 19. - -Le voyage à Blois est remis: Adèle Hugo est à nouveau enceinte et les -médecins lui ont interdit la voiture. Les _Nouvelles Odes_ viennent de -paraître[81]; mais, par la négligence de Ladvocat, le général n'a pas -encore reçu l'exemplaire sur vélin qui lui est destiné. La publication -de ce «méchant livre» initie Victor Hugo aux «courses indispensables» -connues des auteurs. - -[Note 81: Les _Nouvelles Odes_ avaient paru chez Ladvocat quelques -jours auparavant (_Journal des Débats_ du 24 mars 1824) avec cette -épigraphe: _Nos canimus surdis_ et formaient un volume grand in-8º, -orné d'une gravure, vendu 4 francs. Les _Débats_ en rendirent compte le -14 juin sous l'initiale Z, signature de M. Hofman. Victor Hugo répondit -aux critiques qui lui étaient adressées par une longue lettre publiée -dans le numéro du 26 juillet suivant.] - -M. de Féraudy, candidat, sans doute, avec ses fables, à une récompense -de l'Académie, a été également l'objet des démarches de son confrère. - -Le poète est décidément fort bien en cour. Il vient de déjeuner -derechef avec M. de Clermont-Tonnerre. Le duc d'Angoulême aurait lu les -_Mémoires du général_ et aurait regretté, au dire du marquis, qu'il -n'ait pas «été employé dans la dernière guerre d'Espagne». - -Mon cher Papa, - - Remercie, de grâce, M. de Féraudy de sa trop aimable lettre qui nous - a apporté un mot de toi. Dès que j'aurai qque détail des opérations - de l'Académie, je m'empresserai de lui en faire part; et je désire - bien vivement qu'ils soient conformes à mes justes espérances. - - Il me paraît d'après ton apostille d'ailleurs si pleine de tendresse - et de bonté, que tu n'as pas encore reçu mes _nouvelles_ rapsodies. - Pourtant le libraire Ladvocat s'était chargé de te faire passer un - exemplaire vélin sur lequel j'avais écrit un mot. Mande-moi si tu - l'as reçu. - - Je t'écris encore aujourd'hui _provisoirement_, entre deux courses - _indispensables_ et je t'assure fort ennuyeuses. Il n'y a rien pour - absorber toute une vie, comme la publication d'un méchant livre. - - M. de Clerm.-Tonn. avec qui j'ai déjeuné avant-hier m'a chargé de - t'écrire que M. le duc d'Angoulême lui avait parlé de toi et de tes - Mémoires _qu'il a lus avec le plus haut intérêt_, et qu'il regrettait - que tu n'eusses pas été employé dans la dernière guerre d'Espagne. - - Je n'oublie pas, cher papa, les dernières commissions dont tu m'as - chargé; ma prochaine lettre t'en annoncera l'accomplissement. - - Ma femme avance dans sa grossesse sans se porter aussi bien que je - le voudrais. Nous ne sommes cependant pas inquiets: mais, tout en - m'affligeant, je ne puis m'empêcher d'approuver la défense que lui - ont faite les médecins d'aller en voiture. Cela nous prive d'un bien - grand bonheur que nous nous promettions pour le printemps; mais qui, - nous l'espérons, n'est retardé que de six mois. - - Adieu, cher papa, nous t'embrassons tendrement, mon Adèle et moi, - ainsi que ton excellente femme. - -Ton fils dévoué et respectueux, -Victor. - -Ce 27 mars 1824. - - Tout le monde ici se porte bien. - -Trois mois se sont écoulés. L'inspection générale rêvée par Victor pour -son père, vient, malgré tous leurs efforts, de leur échapper. Le duc -d'Angoulême réservait ces fonctions à des généraux ayant fait avec lui -la campagne d'Espagne. - -Il n'y a pas lieu de se désespérer, néanmoins. C'est peut-être une -chance de plus d'obtenir le titre de lieutenant-général si ardemment -désiré. - -Puis, c'est la disgrâce de Chateaubriand... - -Elle était encore bien complète. Le 6 juin 1824, une ordonnance royale -confiait l'intérim des Affaires étrangères à M. de Villèle[82], sans -même indiquer que le vicomte de Chateaubriand fût démissionnaire, ni -même appelé à d'autres fonctions. - -[Note 82: Par ordonnance du 4 août le baron de Damas devait se voir -attribuer le portefeuille des Affaires étrangères.] - -A nouveau il était chassé du Ministère. La comtesse du Cayla, née -Talon, triomphait. - -Même à la cour de Louis XVIII, les dessous de cartes de la politique -sont toujours plaisants à connaître et ceux-ci de ne point manquer à la -règle. - -Dans ce renvoi brusque de Chateaubriand, en dehors de l'animosité de la -favorite du vieux roi et de la rancune de M. de Villèle, qui ne pouvait -pardonner à son collègue des Affaires étrangères d'avoir prétexté -d'un enrouement pour ne pas défendre, au Luxembourg, son projet de -conversion des rentes, il y a, dirai-je, une histoire de femme, et peu -banale, en vérité. - -Malgré ses cinquante-cinq ans, Chateaubriand était une fois de -plus amoureux, amoureux comme un jeune homme, comme on l'est à -peine hors de page, et écrivait à sa maîtresse--oh, cette fugue si -malencontreusement interrompue, tous les deux, vers Dieppe!--les -lettres les plus insensées. - -Ces lettres à une presque inconnue, Mme de C..., M. Léon Séché les -a publiées dans les _Annales Romantiques_[83] où leur publication fit -du bruit, et reproduites, non sans dévoiler en partie l'anonymat de la -nouvelle amie de René, dans son bel ouvrage sur _Hortense Allart de -Méritens_[84]. - -[Note 83: Juillet-octobre 1907, pp. 257-301.] - -[Note 84: Paris, Société du Mercure de France, 1908, in-8º, pp. -98-104.] - -Le nom de la dame n'avait pas été prononcé, cependant. Les _Souvenirs -du Baron de Frénilly_, récemment publiés[85], ne laissent aucune -incertitude à ce sujet, pas plus que sur les motifs de la grande colère -de Louis XVIII qui amena cette seconde révocation. - -[Note 85: _Souvenirs du baron de Frénilly, pair de France_ -(1768-1828), publiés avec introduction et notes par Arthur Chuquet, -membre de l'Institut, Paris, Plon-Nourrit et Cie, 1908, in-8º.] - -L'incendie qui dévorait son cœur ne faisait point assez oublier au -Ministre l'influence à laquelle il pouvait prétendre vis-à-vis de cet -infortuné Ferdinand. - -Les affaires sont les affaires. - -Chateaubriand «avait donc joint au portefeuille des affaires étrangères -celui des affaires particulières de Mme Boni de Castellane[86] -dont il était l'admirateur fort peu secret, avant, je crois, que mon -ancien ami Molé[87] eût recueilli sa succession, et cette dame ayant -vendu 1.800.000 francs sa terre de Saint-Pierre de Moustier, il n'avait -su rien de mieux que de lui conseiller le placement de ces fonds dans -l'emprunt des Cortès d'Espagne. Par suite, quand Ferdinand, replacé -sur son trône par Louis XVIII, refusa fort sagement de reconnaître cet -emprunt révolutionnaire, Chateaubriand, voyant son amie ruinée, n'avait -encore su rien de mieux que de charger Talaru[88] de mettre le pied sur -la gorge au monarque espagnol pour le forcer à légitimer l'emprunt, et -Talaru, à qui on ne peut nier la force et quelquefois les formes d'un -cheval, avait si fidèlement rempli cette commission que le roi, irrité -et éperdu, avait passé par-dessus toutes les formes diplomatiques en -écrivant secrètement à Louis XVIII pour savoir de lui-même si c'était -réellement par ordre de celui qui venait de le remettre sur le trône -et qui avait annulé l'ordonnance d'Andujar[89] qu'on lui ordonnait de -ruiner lui et son peuple pour enrichir les révolutionnaires d'Espagne -et donner crédit et garantie aux révolutions futures... Le roi fut -irrité ainsi que Villèle; le silence perfide de Chateaubriand dans -l'affaire des rentes fit déborder le vase[90].» - -[Note 86: Louise-Cornélia-Eucharis de Greffulhe. - -Marmont, dans une note de ses _Mémoires_ (tome VII, p. 293), avait -montré plus de discrétion: - -«M. de Chateaubriand était lié d'une manière intime avec une personne -de la Cour, qui est assez connue pour que je ne donne aucun détail sur -elle...» - -mais, racontait l'aventure en termes presque identiques.] - -[Note 87: Le comte Louis-Mathieu Molé (1781-1855), ancien grand -juge, ministre de la Justice, en novembre 1813, votait deux ans plus -tard, pair de France, la mort de Ney.] - -[Note 88: Louis-Justin-Marie, marquis de Talaru (1773-1850), ancien -officier de l'armée royale, siégea en 1815 comme ultra-royaliste à la -Chambre des pairs, fut promu maréchal de camp en 1823, et nommé, la -même année, ambassadeur à Madrid. Le marquis de Talaru avait été un des -premiers bailleurs de fonds du _Conservateur_, ce semble même avoir été -son seul titre, au dire du chancelier Pasquier, à représenter la France -en Espagne. - -Sur «ce patagon romanesque», cf. _Souvenirs du baron de Frénilly_, p. -425.] - -[Note 89: Ordonnance rendue le 8 août 1823, à Andujar, par le duc -d'Angoulême, pour placer l'autorité entre les mains des commandants -français et faire libérer les détenus politiques, bientôt abrogée de -fait sur des ordres venus de Paris.] - -[Note 90: _Souvenirs du baron de Frénilly_, pp. 494-495.] - -Le général Hugo était indirectement victime des amours de René vieilli -et de la femme du futur maréchal de France. - -Mon cher papa, - - Malgré tous les efforts de M. Foucher et toute la bonne volonté du - Gal Coëtlosq...[91] nous n'avons pu réussir cette fois. Ta demande - était arrivée trop tard; et le duc d'Angoul... avait depuis quelque - temps retenu les inspect. gales pour des officiers gaux de l'armée - d'Espagne. J'ignore, cher papa, si cet événement est un malheur réel; - ce n'est pas un échec pour tes vieux et glorieux services, puisqu'il - est hors de doute que ta demande l'aurait emporté, s'il y eût eu - concurrence; mais les places étaient déjà promises au Prince. Il me - semble d'ailleurs que cela augmente tes chances pour la promotion - de lieutenants-généraux de la Saint-Louis; et qu'avec l'appui de - M. Clerm.-Tonn. (je ne puis plus dire malheureusement et de M. de - Chateaub...) il sera très possible à cette époque de te faire arriver - à ce sommet des dignités militaires où tu devrais être depuis si - longtemps parvenu. - -[Note 91: Le lieutenant général Charles-Yves-César-Cyr de (alias -du) Coetlosquet, directeur général au Ministère de la Guerre, né à -Morlaix, le 21 juillet 1783, mort à Paris, le 23 janvier 1836.] - - Je crois que M. Foucher envisage la chose comme moi; au reste, il va - t'écrire. Quant à moi, je griffonne à la hâte cette lettre. Mes yeux - sont toujours bien faibles, et notre emménagement n'est pas encore - terminé[92]. Mon Adèle, qui se porte toujours bien, va t'écrire et - te répéter, ainsi qu'à ta femme, l'expression de notre filial et - respectueux dévouement. - -[Note 92: Victor Hugo et sa femme venaient de s'installer au nº 90 -de la rue de Vaugirard.] - -Victor. - - Si mon illustre ami revient aux affaires, nos chances triplent. Nos - rapports se sont beaucoup resserrés depuis sa disgrâce, ils s'étaient - fort relâchés pendant sa faveur. - -Ce 27 juin. - -Cependant, une fille est née dont le berceau est venu remplacer celui -de l'enfant mort à Blois. Elle porte aussi le prénom du grand-père. -C'est Léopoldine: elle devait épouser plus tard Charles Vacquerie, et -trouver avec lui une fin si tragique à Villequier, le 4 septembre 1843. - -La femme du général Hugo en est marraine. La petite va bien et n'a -pas encore de dents. Le jeune ménage se fait une fête de la conduire -bientôt grande rue du Foix. - -Mon cher papa, - - J'attendais toujours pour vous écrire que mon mari eût fini le - portrait de ma Didine, mais comme ma fille remue toujours et que - Victor exige un modèle tranquille, il est très long à le terminer, et - moi je m'ennuyais de ne pas vous écrire. Si je ne vous aimais trop je - vous gronderais de n'avoir pas compris le motif de mon silence, et de - ne m'avoir pas donné de vos nouvelles, mais j'espère mon cher papa - que vous ne tarderez pas à nous satisfaire en me donnant en détail - des nouvelles de la santé de ma bonne mère. - - Ma fille se porte très bien et n'a pas encore de dents. Elle est très - gaie et nous amuse beaucoup; il me tarde bien de vous la remettre - entre les bras, aussi comptons-nous partir, si cela arrange vos - projets, dans deux mois; nous nous faisons une si grande fête de vous - voir que je voudrais que ce fût demain. Au surplus, mon cher papa, - écrivez-nous quand il vous sera commode de nous recevoir. - - Mon Victor vous embrasse, embrasse la marraine de notre Didine; et - moi mon cher papa je vous aime tous deux à l'égal de votre bonté, - d'après cela jamais il n'y a eu de plus tendre fille. Je vous - écrirais plus longuement, mais ma fille me réclame. - -Votre respectueuse fille, -A. Hugo. - -Cette lettre est adressée au Général comte Hugo (en toutes lettres) et -Victor y a joint ce court billet: - -Ce 19 février. - - J'ajoute un mot, cher papa, à la lettre de notre Adèle. Je voudrais - pouvoir ajouter quelque chose à l'expression de sa tendresse pour toi - et ta femme; mais je ne saurais exprimer mieux qu'elle, ce qu'elle - sent aussi bien que moi. Je voulais, comme elle te le dit, t'envoyer - le portrait de ta Léopoldine dans ma plus prochaine lettre, mais mon - désir de te le donner ressemblant me l'ayant déjà fait deux ou trois - fois recommencer: je ne veux pas tarder plus longtemps à solliciter - de tes nouvelles pour nous, pour Abel et pour la famille Foucher. - - Rabbe[93], qui est venu hier dîner avec nous, m'a parlé de toi avec - le plus tendre et le plus respectueux attachement. C'est un bon et - noble ami. - -[Note 93: Alphonse Rabbe, né en 1786 dans les Basses-Alpes, mort -à Paris, le 1er janvier 1830. Après avoir créé à Marseille _le -Phocéen_, essai d'un quotidien en province, Rabbe était venu à Paris, -où il collabora au _Courrier français_, aux _Tablettes universelles_ -(1820-1824) et à différents périodiques. - -Il dirigea la _Biographie universelle et portative des Contemporains_ -à ses débuts et en demeura le collaborateur. Il a laissé, entre autres -travaux, des résumés de l'histoire d'Espagne et de celle de Russie. - -Une maladie cruelle avait défiguré Alphonse Rabbe et Victor Hugo -raconte comment le pauvre homme évitait, en raison de sa laideur, de -se laisser voir par Adèle Hugo, durant sa grossesse (_Victor Hugo -raconté_, p. 69-70).] - - Louis nous a envoyé ces jours-ci un superbe panier de gibier que nous - avons mangé en famille avec le vif regret de ne pas vous le voir - partager. - - Adieu, bien cher et bien excellent père, je m'occupe en ce moment de - ramasser de la besogne pour notre séjour à Blois, qui nous promet - tant de bonheur. - - Notre Didine est charmante. Elle ressemble à sa mère, elle ressemble - à son grand-père. Embrasse pour elle sa bonne marraine. - -Ton fils tendre et respectueux, -V. H. - - Où en est ta demande près du ministre? Veux-tu que je m'en informe? - As-tu vu que des exceptions ont été faites[94]? - -[Note 94: Le _Moniteur_ (20 février 1825) chercha à les expliquer: - -«Plusieurs journaux ont annoncé que quelques-uns des officiers généraux -mis en retraite par l'ordonnance du 1er décembre 1824, avaient été, -par une exception ou faveur spéciale du Roi, rétablis sur le cadre de -l'État-major général de l'armée. - -«Nous nous sommes assurés que rien n'est moins exact et qu'aucune -exception à cette ordonnance n'a été faite; à la vérité quelques -officiers généraux qui avaient été d'abord considérés comme compris -dans une des deux positions qu'elle détermine ont réclamé: ils ont -produit de nouveaux documents; et un examen approfondi de leurs -réclamations et des nouvelles pièces fournies, a fait reconnaître -qu'ils ne remplissaient pas les conditions exigées par l'ordonnance -pour l'admission à la retraite; ils ont été alors et ont dû être -maintenus dans le cadre de l'État-major général, non par une exception -prononcée en leur faveur comme on l'a prétendu, mais par une suite -naturelle de l'exécution impartiale de l'ordonnance du 1er décembre -1824.»] - -Ces deux lettres se sont croisées avec celle du général annonçant sa -venue et celle de sa femme à Paris. Les grands-parents connaîtront donc -leur petite-fille, avant qu'on la leur ait menée à Blois. - -Mon cher papa, - - Tu as vu que nos lettres se sont croisées. Je désire que notre lettre - t'ait fait autant de plaisir que la tienne nous en a fait. Elle ne - pouvait nous apporter de plus agréable nouvelle que celle de votre - prochaine arrivée; et j'espère presque, en t'écrivant celle-ci, - qu'elle ne te trouvera pas à Blois. - - Tu ne saurais croire quelle fête nous nous faisons de vous présenter - notre Léopoldine toujours petite, mais toujours bien portante et si - gentille... elle vous aimera tous deux comme nous l'aimons, nous ne - saurions dire davantage. - - Nous nous applaudissons presque d'avoir été une partie du mois sans - nouvelles de toi puisque tu as été malade. Nous aurions eu des - inquiétudes, maintenant nous n'avons que le plaisir de te savoir - rétabli. - - Adieu, bon et cher papa, je ne t'en écris pas plus long puisque nous - pourrons bientôt communiquer de vive voix. - - Quelles que soient les affaires qui t'amènent, tu sais que tu peux - compter en tout et pour tout sur notre dévoûment comme sur notre - tendre et respectueux attachement. - - Embrasse pour moi la bonne marraine de ta Léopoldine. - -Victor. - -Ce 27 février. - - - - -VI - -Le voyage à Blois.--Une lettre de Victor Hugo au dessinateur -Queyroy.--Deux poètes nommés chevaliers de la Légion d'honneur.--Les -sables de la Miltière.--Le sacre de Charles X. - - -En avril 1825, le projet si longtemps caressé d'un voyage à Blois put -enfin être mis à exécution. - -Victor Hugo et sa femme, elle nourrissait Léopoldine, prirent la -malle-poste et arrivèrent à Blois, au matin, par la rive gauche de la -Loire[95]. - -[Note 95: Ancienne route directe de Blois à Orléans par Saint-Dyé -et Cléry, avant que Mme de Pompadour eut fait tracer, sur la rive -droite, une nouvelle route, passant devant son château de Menars.] - -Près de quarante ans plus tard, remerciant de son album, les _Rues et -Maisons du vieux Blois_, le dessinateur Queyroy[96], Hugo vieilli -adressait, de Guernesey, cette jolie lettre à l'artiste. - -[Note 96: Outre les _Rues et Maisons du vieux Blois_, on doit au -dessinateur Armand Queyroy, qui a été longtemps conservateur du Musée -de Moulins, un certain nombre d'eaux-fortes sur Vendôme et la plupart -des portraits qui servent de frontispice à chacun des volumes composant -la _Galerie des Hommes illustres du Vendômois_.] - -Ce n'est plus la prose un peu flottante et souvent impersonnelle des -lettres au général. Si les cheveux du poète avaient blanchi, son -verbe avait, depuis des années, pris son ampleur et adopté sa formule -définitive. - -Ce sont là de très belles pages, où magnifiquement, Victor Hugo évoque -son arrivée à Blois, son père et son jardin; et, s'éveillant au bord du -fleuve, la ville tout entière, désuète mais pleine de grâce, avec son -château, ses vieilles maisons et tous ces souvenirs qui sont le passé. - -Hauteville-House, 17 avril 1864. - - Monsieur, je vous remercie. Vous venez de me faire revivre dans le - passé. Le 17 avril 1825, il y a trente-neuf ans aujourd'hui même, - (laissez-moi noter cette petite coïncidence intéressante pour moi), - j'arrivais à Blois. C'était le matin. Je venais de Paris. J'avais - passé la nuit en malle-poste, et que faire en malle-poste? J'avais - fait la ballade des _Deux Archers_[97] puis, les derniers vers - achevés, comme le jour ne paraissait pas encore, tout en regardant - à la lueur de la lanterne passer à chaque instant des deux côtés - de la voiture des troupes de bœufs de l'Orléanais descendant vers - Paris, je m'étais endormi. La voix du conducteur me réveilla.--Voilà - Blois! me cria-t-il. J'ouvris les yeux et je vis mille fenêtres à la - fois, un entassement irrégulier et confus de maisons, des clochers, - un château, et sur la colline un couronnement de grands arbres et - une rangée de façades aiguës à pignons de pierre au bord de l'eau, - toute une vieille ville en amphithéâtre capricieusement répandue, - sur les saillies d'un plan incliné, et, à cela près que l'océan est - plus large que la Loire et n'a pas de pont qui mène à l'autre rive, - presque pareille à cette ville de Guernesey que j'habite aujourd'hui. - Le soleil se levait sur Blois. - -[Note 97: Ballade VIII; dédiée à Louis Boulanger.] - - Un quart d'heure après, j'étais rue du Foix, nº 73. Je frappais à - une petite porte donnant sur un jardin: un homme qui travaillait au - jardin venait m'ouvrir. C'était mon père. - - Le soir, mon père me mena sur le monticule qui dominait sa maison - et où est l'arbre de Gaston[98]; je revis d'en haut la ville que - j'avais vue d'en bas; l'aspect, autre, était, quoique sévère, plus - charmant encore. La ville, le matin, m'avait semblé avoir le gracieux - désordre et presque la surprise du réveil; le soir avait calmé les - lignes. Bien qu'il fît encore jour, le soleil venant à peine de - se coucher, il y avait un commencement de mélancolie; l'estompe du - crépuscule émoussait les pointes des toits; de rares scintillements - de chandelles remplaçaient l'éblouissante diffusion de l'aurore sur - les vitres; les profils des choses subissaient la transformation - mystérieuse du soir; les roideurs perdaient; les courbes gagnaient; - il y avait plus de coudes et moins d'angles. Je regardais avec - émotion, presque attendri par cette nature. Le ciel avait un vague - souffle d'été. - -[Note 98: La Butte des Capucins. - -Cf. Dr H. Chauveau: _Mémoire sur les Buttes dans le département de -Loir-et-Cher_. Blois, imp. Lecesne, 1866, in-8, de 39 pp. (carte). - -A. de Rochas: _Les Buttes et la télégraphie optique_. Mémoires de la -_Société des Sciences et Lettres de Loir-et-Cher_, tome XI (1886), pp. -1-26 (carte).] - - La ville m'apparaissait non plus comme le matin, gaie et ravissante, - pêle-mêle, mais harmonieuse; elle était coupée en compartiments - d'une belle masse, se faisant équilibre; les plans reculaient, les - étages se superposaient avec à-propos et tranquillité. La cathédrale, - l'évêché, l'église noire de Saint-Nicolas[99], le château, autant - citadelle que palais, les ravins mêlés à la ville, les montées et - les descentes où les maisons tantôt grimpent, tantôt dégringolent, - le pont avec son obélisque, la belle Loire serpentant, les bandes - rectilignes de peupliers, à l'extrême horizon, Chambord indistinct - avec sa futaie de tourelles, les forêts où s'enfonce l'antique voie - dite «ponts romains»[100] marquant l'ancien lit de la Loire, tout cet - ensemble était grand et doux. Et puis mon père aimait cette ville. - -[Note 99: Ancienne église de l'abbaye bénédictine de Saint-Laumer.] - -[Note 100: Les «ponts châtrés», vulgairement appelés «ponts -chartrains».] - - Vous me la rendez aujourd'hui. - - Grâce à vous, je suis à Blois. Vos vingt eaux-fortes montrent la - ville intime, non la ville des palais et des églises, mais la ville - des maisons. Avec vous, on est dans la rue; avec vous on entre dans - la masure; et telle de ces bâtisses décrépites, comme les logis - en bois sculpté de la rue Saint-Lubin[101], comme l'hôtel Denis - Dupont[102], avec sa lanterne d'escalier à baies obliques suivant - le mouvement de la vis de Saint-Gilles, comme la maison de la rue - Haute, comme l'arcade surbaissée de la rue Pierre-de-Blois étale - toute la fantaisie gothique, ou toutes les grâces de la Renaissance, - augmentées de la poésie du délabrement. Être une masure, cela - n'empêche pas d'être un bijou. Une vieille femme qui a du cœur et de - l'esprit, rien n'est plus charmant. Beaucoup des exquises maisons - dessinées par vous sont cette vieille femme-là. On fait avec bonheur - leur connaissance. On les revoit avec joie, quand on est, comme - moi, leur vieil ami. Que de choses elles ont à vous dire, et quel - délicieux rabâchage du passé! Par exemple, regardez cette fine et - délicate maison de la rue des Orfèvres, il semble que ce soit un - tête-à-tête. On est en bonne fortune avec toute cette élégance. - Vous nous faites tout reconnaître, tant vos eaux-fortes sont des - portraits. C'est la fidélité photographique, avec la liberté du grand - art. Votre rue Chemonton est un chef-d'œuvre. J'ai monté, en même - temps que ces bons paysans de Sologne peints par vous, les grands - degrés du château. La maison à statuettes de la rue Pierre-de-Blois - est comparable à la précieuse maison des musiciens de Woymouth. Je - retrouve tout. - -[Note 101: Vieille rue de Blois, bien connue des touristes pour ses -maisons du XVe siècle. L'une d'elles, dont il existe un curieux dessin -par Victor Hugo, aurait été habitée par Marion Delorme, que certains, -(le bibliothécaire Dupré, entre autres, qui en a publié un acte de -naissance), prétendent née à Blois.] - -[Note 102: Denys Dupont,--Pontanus--avocat et célèbre jurisconsulte -blaisois; l'un des principaux auteurs de la Coutume de Blois et son -commentateur. (Blois, Angelier, 1556; Paris, Billaine, 1677.)] - - Voici la Tour-d'Argent[103], voici le haut pignon sombre, coin des - rues des Violettes et de Saint-Lubin, voici l'hôtel de Guise, voici - l'hôtel de Cheverny[104], voici l'hôtel Sardini[105] avec ses voûtes - en anses de panier, voici l'hôtel d'Alluye[106] avec ses galantes - arcades du temps de Charles VIII, voici les degrés de Saint-Louis - qui mènent à la cathédrale, voici la rue du Sermon, et au fond la - silhouette presque romane de Saint-Nicolas; voici la jolie tourelle à - pans coupés dite Oratoire[107] de la reine Anne. C'est derrière cette - tourelle qu'était le jardin où Louis XII, goutteux, se promenait sur - son petit mulet. - -[Note 103: Ancien atelier monétaire des comtes de Blois formant -le coin des rues des Trois-Clefs et de la Serrurerie, où est établi -aujourd'hui le siège d'une compagnie électrique.] - -[Note 104: Hôtel à Blois de la famille Hurault (Hurault de Cheverny -de Saint-Denis et de Vibraye), ou «Petit Louvre», rue Saint-Martin.] - -[Note 105: Scipion Sardini, financier lucquois amené en France -par Catherine de Médicis qui lui fit épouser Isabelle de Limeuil. La -rapidité de sa fortune lui valut cette épigramme de ses contemporains: - - _Qui modo Sardinii jam nunc sunt grandia cete - Sic alit italicos Gallia pisciculos._ - -En dehors de l'hôtel du 7 de la rue du Puits-Châtel, à Blois, Sardini -possédait, à Paris, un hôtel dans le quartier Mouffetard, auquel M. -Anatole de Montaiglon a consacré deux articles intéressants: _L'hôtel -de Scipion Sardini et ses médaillons en terre cuite_ (_Les Beaux-Arts_, -tome I, 1869, pp. 161-166; 197-202); _Bulletin de la Société impériale -des Antiquaires de France_, année 1857, pp. 97-101; cette communication -a été réimprimée dans la _Revue universelle des Arts_, tome V, 1857, -pp. 461-463). - -M. Édouard Drumont a d'autre part tracé une jolie silhouette du -personnage dans la première série de _Mon vieux Paris: Un Financier du -XVIe siècle_ (Réimpression Flammarion, S. D., in-12, pp. 207-247). - -Brantôme, puis... le duc d'Aumale ont évoqué, non sans esprit, cette -tant bizarre Isabelle de Limeuil dont la vengeance vis-à-vis de Condé -fut plutôt rabelaisienne, et l'accouchement en pleine cour pour le -moins maladroit.] - -[Note 106: Ancien hôtel rue Saint-Honoré (ainsi que l'hôtel Denys -Dupont), de Florimond Robertet, baron d'Alluye, secrétaire des finances -de Charles VIII, de Louis XII et de François Ier. Bien que la -plupart de ses biographes le fassent mourir, à Blois, en 1522, il ne -serait mort, d'après l'hommage de sa veuve, Michelle Gaillard, pour le -château de Bury, qu'en 1527, et à Paris.] - -[Note 107: Pavillon situé dans les anciens jardins bas du château -et y faisant face, souvent improprement appelé «Bains de Catherine». - -Anne de Bretagne s'y était retirée durant l'excommunication de Louis -XII. - -Cf. Pierre Lesueur: _Les Jardins du château de Blois et leurs -dépendances_. Blois: C. Migault et Cie, in-8º, de 225 pp. (Pl.)] - - Ce Louis XII a, comme Henri IV, des côtés aimables. Il fit beaucoup - de sottises, mais c'était un roi-bonhomme. Il jetait au Rhône les - procédures commencées contre les Vaudois. Il était digne d'avoir - pour fille cette vaillante huguenote astrologue, Renée de Bretagne, - si intrépide devant la Saint-Barthélémy et si fière à Montargis. - Jeune, il avait passé trois ans à la tour de Bourges, et il avait - tâté de la cage de fer. Cela qui aurait rendu un autre méchant, le - fit débonnaire. - - Il entra à Gênes, vainqueur, avec une ruche d'abeilles dorée sur sa - cotte d'armes et cette devise: _Non utitur aculeo_. A Aignadel, à - un courtisan qui disait: _Vous vous exposez, sire_, il répondait: - _Mettez-vous derrière moi._ C'est lui aussi qui disait: _Bon roi, - roi avare. J'aime mieux être ridicule aux courtisans que lourd au - peuple._ Il disait: _La plus laide bête à voir passer, c'est un - procureur portant ses sacs._ Il haïssait les juges désireux de - condamner et faisant effort pour agrandir la faute et envelopper - l'accusé. _Ils sont_, disait-il, _comme les savetiers qui allongent - le cuir en tirant dessus avec leurs dents._ Il mourut de trop aimer - sa femme, comme plus tard François II doucement tués l'un et l'autre - par une Marie. Cette noce fut courte. Le 1er janvier 1515, après - quatre-vingt-trois jours ou plutôt quatre-vingt-trois nuits de - mariage, Louis XII expira, et comme c'était le jour de l'an, il dit à - sa femme: _Mignonne, je vous donne ma mort pour vos étrennes_. Elle - accepta de moitié avec le duc de Brandon. - - L'autre fantôme qui domine Blois est aussi haïssable que Louis XII - est sympathique. C'est ce Gaston, Bourbon coupé de Médicis. Florentin - du XVIe siècle, lâche, perfide spirituel, disant de l'arrestation - de Longueville, de Conti et de Condé: _Beau coup de filet, prendre - à la fois un renard, un singe et un lion!_ Curieux artiste, - collectionneur, épris de médailles, de filigranes et de bonbonnières, - passant sa matinée à admirer le couvercle d'une boîte en ivoire, - pendant qu'on coupait la tête à quelqu'un de ses amis, trahi par - lui[108]. - -[Note 108: Non sans courage,--il est des réhabilitations -difficiles--un descendant de Brunyer, l'ancien médecin de Gaston, M. -J. de Pétigny, de l'Institut, protesta dans une lettre à la _France -Centrale_ (9 juin 1864), contre la sévérité de ce jugement.] - - Toutes ces figures, et Henri III, et le duc de Guise, et d'autres, y - compris ce Pierre-de-Blois[109], qui a pour gloire d'avoir prononcé - le premier le mot _transsubstantiation_, je les ai revues, Monsieur, - dans la confuse évocation de l'histoire, en feuilletant votre - précieux recueil. Votre fontaine de Louis XII m'a arrêté longtemps. - Vous l'avez reproduite comme je l'ai vue, toute vieille, toute - jeune, charmante. C'est une de vos meilleurs planches. Je crois bien - que la _Rouennerie en gros_, constatée par vous, vis-à-vis l'hôtel - d'Amboise, était déjà là de mon temps[110]. Vous avez un talent vrai - et fin, le coup d'œil qui saisit, le style la touche ferme, agile - et forte, beaucoup de naïveté, et ce don rare de la lumière dans - l'ombre. Ce qui me frappe et me charme dans vos eaux-fortes, c'est le - grand jour, la gaieté, l'aspect souriant, cette joie du commencement - qui est toute la grâce du matin. Des planches sont baignées d'aurore. - C'est bien là Blois, mon Blois à moi, ma ville lumineuse. Car la - première impression de l'arrivée m'est restée. Blois est pour moi - radieux. Je ne vois Blois que dans le soleil levant. Ce sont là des - effets de jeunesse et de patrie. - -[Note 109: Pierre de Blois, né dans le faubourg de Vienne, vers -1130. Après avoir étudié le droit à Bologne et la théologie à Paris, -fut tour à tour, en Angleterre, où il mourut en disgrâce vers 1200, -secrétaire et confident de Henri II Plantagenet et chancelier de -l'archevêque de Cantorbéry, qui lui conféra l'archidiaconé de Bath. - -Les lettres qu'il a laissées sont, au dire des biographes, pleines de -jugements satiriques et violents sur ses contemporains.] - -[Note 110: Une plaque de cuivre gravé a ramené cette inscription à -des proportions plus modestes.] - - Je me suis laissé aller à causer longuement avec vous Monsieur, - parce que vous m'avez fait plaisir. Vous m'avez pris par mon faible, - vous avez touché le coin sacré des souvenirs. J'ai quelquefois de - la tristesse amère, vous m'avez donné de la tristesse douce. Être - doucement triste, c'est là le plaisir. Je vous en suis reconnaissant. - Je suis heureux qu'elle soit bien conservée, si peu défaite, et si - pareille encore à ce que je l'ai vue il y a quarante ans, cette - ville à laquelle m'attache cet invisible écheveau des fils de l'âme, - impossible à rompre, ce Blois qui m'a vu adolescent, ce Blois où les - rues me connaissent, où une maison m'a aimé, et où je viens de me - promener en votre compagnie, cherchant les cheveux blancs de mon père - et trouvant les miens. - - Je vous serre la main, Monsieur. - -Victor Hugo. - -Publiée d'abord dans la _Gazette des Beaux-Arts_[111], la _Presse_ et -la _France Centrale_[112], souvent reproduite depuis, cette lettre fixe -au 17 avril 1825 l'arrivée de Victor Hugo à Blois. - -[Note 111: _Gazette des Beaux-Arts_, juin 1864.] - -[Note 112: _La France Centrale_, 2 juin 1864.] - -Le commissionnaire essoufflé remettant au poète «la grande lettre -cachetée de rouge qui venait d'arriver chez lui et que son beau-père -lui envoyait en toute hâte» de _Victor Hugo raconté par un Témoin de sa -Vie_ risque donc fort d'appartenir à la légende. - -C'est dommage, car nous y perdons cette jolie scène. - - A Blois, le général était à la descente de la voiture. Victor Hugo, - sachant le plaisir qu'il ferait à son père, lui tendit aussitôt son - brevet et lui dit: - - --Tiens, ceci est pour toi. - - Le général, charmé en effet, garda le brevet et, en échange détacha - de sa boutonnière son ruban rouge[113] qu'il mit à celle de son - fils[114]. - -[Note 113: Le général était officier de la Légion d'honneur du 14 -février 1815.] - -[Note 114: _Victor Hugo raconté par un Témoin de sa Vie_, tome II, -p. 83.] - -Le 29 avril seulement, le _Moniteur_ annonçait la distinction dont -Lamartine et Victor Hugo venaient d'être l'objet: - -«Le Roi vient de nommer MM. Alphonse de Lamartine et Victor Hugo, -chevaliers de la Légion d'honneur[115].» - -[Note 115: _Moniteur Universel_, nº 119, vendredi 29 avril 1825, -partie non officielle.] - -Le 12 mai suivant, le nouveau chevalier n'avait encore ni croix, ni -papiers[116]. - -[Note 116: Lettre écrite de la Miltière à M. Foucher, le 12 mai -1825.] - -Ce Roi qui, par ordonnance spéciale, venait de décorer deux poètes, -n'était plus Louis XVIII, mort le 16 septembre 1824, à 4 heures du -matin, mais le comte d'Artois, devenu Charles X. - -Non content d'accorder à Victor Hugo l'étoile au centre de laquelle un -Henri IV barbu avait remplacé le masque consulaire, le Roi l'invitait à -son sacre. - -Cette «marque d'honneur» était bien due au chantre, alors si fidèle, -des Bourbons. Il y fut très sensible, et les lettres qu'il écrivit -alors de Blois témoignent du plaisir qu'il en ressentit. - -La _Correspondance_ de Victor Hugo nous en fournit le texte. Il -complète heureusement celui dont la bibliothèque de Blois conserve les -originaux. - -Dès le 27 avril, aussitôt ces importantes nouvelles reçues, Victor -écrit à Soulié, au bon Soulié, non pas l'auteur du _Lion Amoureux_, -mais Augustin Soulié, le rédacteur à la _Quotidienne_[117]. - -[Note 117: Jean-Baptiste-Augustin Soulié, né à Castres en 1780, -mort à Paris en 1845. Après avoir fondé et dirigé à Bordeaux: le -_Mémorial bordelais_, la _Ruche d'Aquitaine_ et la _Ruche politique_ -il vint, en 1828, se fixer à Paris, où il collabora activement à la -_Quotidienne_. - -Paul Lacroix lui attribue les articles signés d'un S. parus dans le -_Conservateur littéraire_. Ils semblent plutôt devoir être attribués à -J.-B. Biscarrat. - -Nommé conservateur à la Bibliothèque de l'Arsenal, A. Soulié a laissé -une édition assez estimée des _Poésies de Charles d'Orléans_.] - -Le poète ne cache ni sa joie, ni sa reconnaissance pour ses protecteurs. - -A Monsieur J.-B. Soulié, hôtel de Hollande, -rue Neuve-des-Bons-Enfants, à Paris. - - -Blois, 27 avril 1825, matin. - - Savez-vous, mon bon Soulié, que les grâces royales pleuvent sur moi, - au moment où je viens à Blois me faire hermite? Le Roi me nomme - chevalier de la Légion d'honneur, et me fait l'insigne honneur de - m'inviter à son sacre. Vous allez vous réjouir, vous qui m'aimez, - et je vous assure que le plaisir que cette nouvelle vous fera - augmente beaucoup ma propre satisfaction. Il y a entre nous une telle - fraternité de sentiments et d'opinions, qu'il me semble que ma croix - est la vôtre, comme la vôtre serait la mienne. - - Ce qui accroît beaucoup le prix de cette croix à mes yeux, c'est que - je l'obtiens avec Lamartine, par ordonnance spéciale qui ne nomme - que nous deux, attendu, a dit le Roi, qu'il s'agit de réparer une - omission. Ces deux décorations ne comptent pas dans le nombre donné - au sacre. - - Ce qui ajoute aussi un grand charme à mon voyage de Reims, c'est - l'espérance de le faire avec notre Charles Nodier[118], auquel - j'ai écrit hier, pour qu'il s'arrange de manière à m'avoir pour - compagnon. Je dois ajouter à tout ceci que M. de La Rochefoucauld a - été charmant, dans cette circonstance, pour Lamartine et moi. Il est - impossible de s'effacer plus complètement pour laisser au Roi toute - la reconnaissance, de mettre plus de grâce et de délicatesse dans - ses rapports avec nous. C'est à lui que nous devons nos croix et - c'est lui qui nous remercie. Je dois cette justice haute et entière à - un homme qui ne l'obtient pas toujours[119]. - -[Note 118: «Notre Charles Nodier»! Il faut lire le jugement que -portait sur lui, dans une lettre à Albert Stapfer, Prosper Mérimée, -son successeur à l'Académie, qui venait de terminer non sans peine, -il est à croire, le discours de réception au cours duquel les usages -académiques le forçaient à faire son éloge: - -«Il m'a fallu lire les œuvres complètes de Nodier, y compris _Jean -Sbogar_. C'était un gaillard très taré qui faisait le bonhomme et avait -toujours la larme à l'œil. Je suis obligé de dire, dès mon exorde, -que c'était un infâme menteur. Cela m'a fort coûté à dire en style -académique. Enfin, vous entendrez ce morceau, si je ne crève pas de -peur en le lisant». (_Prosper Mérimée; l'homme, l'écrivain, l'artiste._ -Paris, _Journal des Débats_, 1907, in-8º. Lettre du 16 octobre 1844, p. -101). - -L'article de Charles Nodier sur _Han d'Islande_, paru dans la -_Quotidienne_, en 1823, l'avait mis en rapport avec Victor Hugo et -leurs relations n'avaient point tardé à tourner à l'intimité.] - -[Note 119: Le vicomte Sosthènes de la Rochefoucauld. Son passage -à la direction des Beaux-Arts fut surtout marqué par l'allongement -momentané qu'il fit subir, à l'Opéra, aux jupes des danseuses et par -les feuilles de vigne en papier dont il gratifia, au Louvre, les -nudités des statues. - -Sa haine du nu souffrait, sans doute, en dehors de ses fonctions, des -accommodements: à entendre Horace de Viel Castel, il n'aurait pas été -sans consoler Zoé du Cayla des amours par trop pures de Louis XVIII. - -Le vicomte de la Rochefoucauld fut,--lui aussi,--l'objet de -mystifications sans nombre, auxquelles le _Mercure de France_ ne -demeura pas toujours étranger.] - - Je vais donc vous revoir, cher ami, et il me faut cette espérance - pour apporter quelque adoucissement au chagrin de quitter mon Adèle - pour la première fois. Dites tout cela à ceux de nos bons amis - auxquels je n'aurai pas le temps d'écrire. - - Votre canif est beau et excellent; votre dessin est d'une bizarrerie - charmante. Merci mille fois, et merci surtout de votre franche et - tendre amitié. - - Personne ne vous aime plus que moi. - -Victor[120]. - -[Note 120: Victor Hugo: _Correspondance_, 1815-1835, pp. 219-220.] - -Le lendemain c'est le tour d'Alfred de Vigny, «Vigny qu'on avait -oublié dans cette cérémonie malgré ses titres de noblesse et les -autres»[121], et, à la satisfaction du jeune légionnaire se mêlent de -jolies notes sur Blois. - -[Note 121: Léon Séché: _Alfred de Vigny et son temps_, p. 113. - -«Il est vrai que ce fils de royalistes, cet officier de la garde -royale, n'avait été inspiré ni par la mort du duc de Berry, ni par -celle de Louis XVIII, ni par la naissance du duc de Bordeaux. Un -jour, trente ans plus tard, on lui demanda de faire une poésie sur la -naissance du prince impérial. Il répondit qu'il n'avait jamais su faire -ces choses-là.» (_Ibid._, en note.)] - -A Monsieur le comte Alfred de Vigny, -rue Richepanse, Paris. - -Blois, 28 avril 1825. - - Il ne faut pas, cher Alfred, que vous appreniez d'un autre que - moi les faveurs inattendues qui sont venues me chercher dans la - retraite de mon père. Le Roi me donne la croix et m'invite à son - sacre. Réjouissez-vous, vous qui m'aimez, de cette nouvelle; car je - repasserai à Paris en allant à Reims, et je vous embrasserai. - - Je compte faire le voyage avec notre Nodier, auquel je viens - d'écrire. Vous nous manquerez. - - Tous les honneurs, du reste, portent leur épine avec eux. Ce voyage - me force à quitter pour quinze éternels jours cette Adèle que j'aime - comme vous aimez votre Lydia[122], et il me semble que cette première - séparation va me couper en deux. - -[Note 122: Miss Lydia de Bunbury que le poète avait rencontrée en -1824, à Pau, où il était en garnison et où il l'avait épousée le 3 -février 1825.] - - Vous me plaindrez, mon ami, car vous aimez comme moi. - - Je suis ici, en attendant mon nouveau départ, dans la plus délicieuse - ville qu'on puisse voir. Les rues et les maisons sont noires et - laides, mais tout cela est jeté pour le plaisir des yeux sur les deux - rives de cette belle Loire; d'un côté un amphithéâtre de jardins et - de ruines, de l'autre une plaine inondée de verdure. A chaque pas un - souvenir. - - La maison de mon père est en pierres de taille blanches, avec des - contrevents verts comme ceux que rêvait J.-J. Rousseau; elle est - entre deux jardins charmants, au pied d'un coteau, entre l'arbre de - Gaston et les clochers de Saint-Nicolas. L'un de ces clochers n'a - point été achevé et tombe en ruine[123]. Le temps le démolit avant - que l'homme l'ait bâti. - -[Note 123: Restauré une première fois sous le règne de -Louis-Philippe, ce clocher a été complètement refait ces dernières -années.] - - Voilà tout ce que je vais quitter pour quinze jours, et mon vieux et - excellent père et ma bien-aimée femme par-dessus tout. Mais je vous - reverrai un instant, et il y a tant de consolations dans la vue d'un - ami. - - Adieu, cher Alfred, mille hommages à votre chère Lydia. Avez-vous - terminé votre formidable _Enfer_[124]? C'est une page de Dante, c'est - un tableau de Michel-Ange, le triple génie. - -[Note 124: Il faut comprendre, sans doute, votre _Satan_.] - - Embrassez bien pour moi Émile[125], Soumet, Jules[126], Guiraud[127] - et d'Hendicourt et tous nos amis, auxquels j'écrirai dès que j'aurai - quelque loisir. - -[Note 125: Émile Deschamps, né à Bourges en 1791, mort à -Versailles, en 1871. L'un des premiers adeptes du Romantisme. Il -fut un des fondateurs de la _Muse française_ de Victor Hugo, dont -il demeura l'ami, collabora aux _Annales de la Littérature et des -Arts_, au _Mercure du XIXe siècle_, etc. Poésie, drame, roman, études -historiques et littéraires, Émile Deschamps embrassa un peu tous les -genres. Ses œuvres complètes ont été publiées en six volumes, chez -Lemerre (1872-1894).] - -[Note 126: Jules Lefèvre-Deumier (1797-1857), lié d'amitié avec -Alexandre Soumet, entra avec lui dans le mouvement romantique et -collabora au _Conservateur littéraire_ et à la _Muse française_. Ses -vers se ressentent fort de l'influence de Byron qu'il imita en allant -combattre pour la délivrance de la Pologne. Fait prisonnier par les -Autrichiens, il devint, après son retour en France, bibliothécaire du -prince Louis-Napoléon, puis de l'Élysée et des Tuileries. - -Jules Lefèvre n'était pas, comme poète, sans valeur (_le Parricide_, -1823; _le Clocher de Saint-Marc_, 1826; _Ode sur la mort du général -Foy_, 1826; _les Confidences_, 1833). Il a laissé en outre des romans -qui eurent quelques succès: _Sir Lionel d'Arquenay_ (1834), _les -Martyrs d'Arezzo_ (1836). - -Il fut un moment co-propriétaire de l'_Artiste_ avec Arsène Houssaye.] - -[Note 127: Pierre-Marie-Thérèse-Alexandre, baron Guiraud -(1788-1847). Un des fondateurs de la _Muse française_ où il rendit -compte des _Mémoires du général Hugo_ (tome I, p. 198) et où il publia -un véritable manifeste littéraire: _Nos Doctrines_ (t. II, nº 7). -Collabora également aux _Annales de la Littérature et des Arts_ et au -_Mercure du XIXe siècle_. - -Avait eu un drame, _les Macchabées_, joué, en 1822, à l'Odéon; d'autres -suivirent: _le comte Julien_ (1823), _Pharamond_, en collaboration avec -Ancelot (1825), _Virginie_ (1827). - -Assidu du salon de Mme Ancelot (Marguerite Chardon), Guiraud -aimait à y réciter les vers un peu pleurards qui devaient former ses -_Élégies savoyardes_ (Ponthieu, 1823). Il a publié, en outre, _Poèmes -et Chants élégiaques_ (Boulland, 1824), des _Poésies dédiées à la -jeunesse_ (Dondey-Dupré, 1836) et deux forts volumes assez justement -oubliés, imprimés à Limoux, sa ville natale: _Philosophie catholique de -l'Histoire_ (Boute, 1839-1841). - -Le baron Guiraud faisait depuis 1826 partie de l'Académie française. - -Cf. Léon Séché: _Le Cénacle de la Muse française_.] - - Je suis encore ici pour trois semaines. Vous m'écrirez vite, n'est-ce - pas? - - Mille respects de ma part à Madame votre mère[128]. - -[Note 128: Victor Hugo: _Correspondance_, 1815-1835, p. 221-222.] - -Rues et maisons noires et laides, «tout cela est jeté pour le plaisir -des yeux». Voilà, pour les Blaisois, s'il en était besoin, de quoi -faire pardonner au poète les deux vers du comte de Gassé. - - Regardez.--Tout est laid, tout est vieux, tout est mal. - Ces clochers même ont l'air gauche et provincial[129]. - -[Note 129: _Marion Delorme_, acte II, scène I.] - -Au reste, Victor Hugo a suffisamment magnifié Blois, voire les clochers -de Saint-Nicolas, pour que cette boutade ne puisse inspirer qu'un -sourire et rien plus. - -De Blois, il écrivit encore au baron d'Eckstein[130], pour lui -recommander le _Résumé de L'Histoire de Russie_, du pauvre Alphonse -Rabbe; puis, le 7 mai, à la veille d'en partir, ce fut cette lettre, -jolie et intéressante, à Adolphe de Saint-Valry[131], son ami d'enfance: - -[Note 130: Ferdinand d'Eckstein, né à Altona, en 1790, mort à Paris -en 1861. Après avoir servi contre la France, suivit Louis XVIII et -s'attacha à sa fortune. Successivement commissaire central à Marseille, -inspecteur général au ministère de la police, historiographe à celui -des Affaires étrangères et enfin créé baron. - -Après avoir collaboré aux _Annales de la Littérature et des Arts_, -auxquelles il donna des articles politiques, historiques et de -littérature étrangère, le baron d'Eckstein, fonda en 1826, le -_Catholique_. - -Rendu à la vie privée par la Révolution de juillet il a exprimé, avec -talent, dans nombre d'ouvrages, son loyalisme.] - -[Note 131: Adolphe Souillard, plus connu sous le nom d'Adolphe -de Saint-Valry (1802-1862), né la même année que Victor Hugo, était -pour lui un ami d'enfance, car son père avait servi sous les ordres du -général. Après avoir collaboré au _Conservateur littéraire_, Adolphe de -Saint-Valry,--il donnait comme Jules Lefèvre et Jules de Rességuier les -plus belles espérances,--était passé aux _Annales de la Littérature et -des Arts_, où l'honneur lui fut imparti de rendre compte des _Odes et -poésies diverses_ de V. Hugo. - -Je ne puis reproduire le morceau dans son entier, il ferait longueur, -mais la date où ces lignes furent écrites (1822, tome VII) leur donne -trop de saveur pour que je puisse ne point les citer: - -«Nous ne savons à quelle fatalité attribuer le silence des journaux -quotidiens à son égard; est-ce que par hasard la supériorité d'un -écrivain aussi jeune que M. Victor Hugo donnerait de l'ombrage et du -souci à quelques hommes de lettres en crédit? Ce serait là un sentiment -bien bas, mais au reste bien digne d'un siècle essentiellement jaloux -et dépréciateur; car, de nos jours dans le compte que l'on rend des -meilleurs ouvrages, il règne habituellement une certaine réserve -cauteleuse, assez proche parente de l'envie et de la médiocrité. -Heureusement pour M. V. Hugo, une édition épuisée sans annonce, les -éloges et l'amitié si honorables de M. de Chateaubriand et de M. de -Lamennais sont une fort belle compensation.» - -Que l'on veuille se souvenir que le poète et le critique n'avaient pas -à eux deux, plus de quarante ans. - -Adolphe de Saint-Valry fut un des sept fondateurs de la _Muse -française_, avec Émile Deschamps, Guiraud, Soumet, Victor Hugo, -Alfred de Vigny et Desjardins. (Ce Desjardins, doit être l'auteur -d'un drame «en cinq coupes d'amertume», _Semiramis la Grande_, dont -les lecteurs de l'_Intermédiaire_ n'ignorent pas le titre. Il semble -avoir été professeur libre et avoir collaboré à la _Tribune_ de Germain -Sarrut. C'est, parmi les Romantiques de la première heure, un des plus -inconnus.) - -Il prit une part active, en l'absence de Guiraud, à la préparation -du premier numéro, qui parut le 28 juillet 1823 sous la date du -15, et, quand, après douze numéros, la _Muse_ disparut, le 15 juin -1824, survivant à peine huit jours à la disgrâce de Chateaubriand, -dont le grand public ignora longtemps les causes, ou tout au moins -l'une d'entre elles, ce fut Saint-Valry, qui, non sans esprit et -sans courage, traça le portrait d'Auguste, l'ami hier tout puissant, -aujourd'hui ministre révoqué, «car il est doux de rendre hommage à -la vertu et au courage d'un homme de bien, et peut-être n'est-il pas -encore défendu d'accompagner jusqu'aux portes de Rome Cicéron partant -pour l'exil». - -En vérité, Saint-Valry donnait mieux, là, que des espérances, et, en -dehors de leur amitié, l'on comprend en quelle singulière estime le -pouvait tenir Hugo qui avait souvent été son hôte à Montfort-l'Amaury, -dont ils ont, l'un et l'autre, chanté les ruines. (_Odes et Ballades_, -Odes Livre V, Ode XVII; _Les Annales romantiques_, 1826.) - -On doit à Adolphe de Saint-Valry un roman, publié en 1836: _Mme de -Mably_. - -Cf. Ch.-M. Des Granges: _La Presse littéraire sous la -Restauration._--Léon Séché: _Le Cénacle de la Muse -française_.--_L'Intermédiaire des Chercheurs et Curieux_, 1893.] - -A Adolphe de Saint-Valry. - -Blois, 7 mai 1825. - - Oui, mon ami, de cette ville historique et pittoresque, je tournerai - bien souvent mes regards vers Paris et Montfort, et le château de - Blois ne me fera point oublier Saint-Laurent. J'ai passé là en août - 1821, des moments bien doux et votre excellente mère m'y a fait - presque oublier pendant huit jours l'admirable mère que je venais de - perdre. - - Je vous remercie des nouvelles que vous me donnez. Je suis charmé - que le bon Jules Lefèvre vous doive la vente de son _Clocher de - Saint-Marc_. C'est un homme d'un vrai talent, et il ne manque à ce - talent qu'un succès. - - Rien de tout cela ne vous manque à vous, mon cher ami, et vous avez - tort de désespérer de vous-même; il faut que votre poème se vende, - et il se vendra. Entre le talent et le public, le traité est bientôt - fait. - - On me dit ici que l'on dit là-bas que j'ai fait abjuration de mes - _hérésies littéraires_, comme notre grand poète Soumet. Démentez le - fait bien haut partout où vous serez, vous me rendrez service. - - J'ai visité hier Chambord. Vous ne pouvez vous figurer comme c'est - singulièrement beau. Toutes les magies, toutes les poésies, toutes - les _folies_ mêmes sont représentées dans l'admirable bizarrerie de - ce palais de fées et de chevaliers. J'ai gravé mon nom sur le faîte - de la plus haute tourelle[132]; j'ai emporté un peu de pierre et - de mousse de ce sommet, et un morceau de châssis de la croisée sur - laquelle François Ier a inscrit les deux vers: - -[Note 132: Marie-Caroline, duchesse de Berry, devait suivre ce -mauvais exemple, le 18 juin 1828, lors de sa visite à Chambord. -(_Relation du voyage de S.A.R. Madame, Duchesse de Berry, dans la -Touraine, l'Anjou, la Bretagne, la Vendée, et le Midi de la France en -1828_; par M. le vicomte Walsh. (Paris, Hiver, 1829, tome I, p. 24.) Il -faut lire dans les mémoires d'Horace de Viel Castel comment il traite -ce «Walsh d'Irlande». - -Sur Chambord, cf. L. de la Saussaye: _Le château de Chambord_, 8e -édit. Lyon, Perrin, 1859, in-8º, de VII; 137 pp.] - - Souvent femme varie - Bien fol est qui s'y fie - - Ces deux reliques me sont précieuses. - - Adieu, mon ami, vous savez que le roi m'invite à son sacre. Je serai - à Paris vers le 29, et je vous embrasserai. - - L'amitié d'un homme comme vous est douce et inappréciable. - -Victor[133]. - -[Note 133: Victor Hugo: _Correspondance_, 1815-1835, pp. 48-49.] - -Le lendemain ou le surlendemain, le général emmenait ses hôtes -passer quelques jours à la Miltière, la propriété qu'il possédait en -Sologne[134], d'où, après avoir écrit de façon plaisante à son jeune -beau-frère, Paul Foucher[135], le 9 ou le 10 mai, il adressait, le 12, -cette lettre plus sérieuse à son beau-père. - -[Note 134: Par acte passé devant Me Pardessus, notaire à Blois, -le 12 décembre 1823, le général Hugo, avait acquis au prix de 31.000 -francs cette petite propriété située communes de Pruniers et de Lassay -(Loir-et-Cher) avec la locature de Laudinière. «Elle consistait d'après -l'acte, en: maison de maître, grange, cénacles, un enclos appelé le -parc de la Miltière, distribué en jardins anglais et entouré de fossés, -contenant environ 5 hectares de terre, prés et taillis.» (L. B.)] - -[Note 135: _Correspondance_, pp. 50-51. - -Né en 1818 et mort en 1875, Paul-Henri Foucher devait être en 1828 -le collaborateur de son beau-frère dans le drame d'_Amy Robsart_. -Drames, opéras, ballets, romans, chroniques, Paul Foucher a un peu -affronté tous les genres et l'on ne doit pas oublier ses intéressantes -correspondances parisiennes adressées à l'_Indépendance belge_. - -Alfred de Musset semble avoir lié à jamais son nom à celui de Mélanie -Waldor: - - Quand Madame Waldor à Paul Foucher s'accroche, - Montrant le tartre de ses dents... -] - -Il ne s'agit pas dans celle-ci de baccalauréat ou des jeux du soleil -à travers le lierre tapissant «une salle de verdure attenante à la -Miltière». - -Le sacre approche, Victor n'a reçu encore ni sa croix de la Légion -d'honneur, ni les papiers la concernant. Il craint «de ne pouvoir -porter la décoration au sacre, ce qui serait inconvenant». Il prie son -beau-père de vouloir bien passer à la chancellerie pour stimuler un peu -l'apathie des bureaux. - -Puis, ce sont les 350 francs demandés à Reims pour une chambre,--la -province est sans pitié quand elle a occasion d'écorcher quelques -Parisiens,--et si ce n'est tout à fait le chapitre des chapeaux, c'est -tout au moins celui du tailleur et du chapelier. Du protocole presque. - -La Miltière, 12 mai 1825. - -Mon cher papa, - - Le messager envoyé par mon père à Blois est de retour. Il nous - rapporte l'aimable lettre de maman à son Adèle, que nous avons lue - en famille et une lettre fort cordiale de Victor Foucher[136], qui - nous fait aussi beaucoup de plaisir. Nous nous attendions également - à recevoir la croix de la Légion d'honneur et les papiers, etc., - que vous nous avez annoncés pour le commencement de cette semaine. - Notre espérance est frustrée de ce côté, et mon père désirerait que - vous eussiez la bonté de passer encore une fois à la Légion, pour - presser cet envoi. Car ma place est retenue pour le 19 au matin, et - si nous ne recevions pas tout cela au moins le 18, je courrais grand - risque de ne pouvoir porter la décoration au sacre, ce qui serait - inconvenant. - -[Note 136: Victor-Adrien Foucher, beau-frère de Victor Hugo, né -comme lui, en 1802, mort en 1866. Magistrat, Victor Foucher a dirigé de -1833 à 1862 la _Collection des lois civiles et criminelles des États -modernes_ et a laissé en outre, un certain nombre d'ouvrages et de -brochures d'un caractère juridique. - -Paul Lacroix attribue à Victor Foucher vingt articles, signés F., du -_Conservateur littéraire_.] - - Je sens, mon excellent père, combien je vous donne de peines, et - je suis pénétré d'une vive reconnaissance de toutes vos bontés. La - lettre de maman Foucher est bonne comme elle: elle est remplie de - détails qui nous intéressent. Nous sommes enchantés des progrès de - Juju[137] autant que de Didine[138]; quand nous serons de retour à - Paris ces deux enfants seront l'objet de nos curiosités réciproques, - et nous aurons de longs récits à nous faire. - -[Note 137: Julie Foucher, la toute jeune sœur d'Adèle Hugo, mariée -plus tard au graveur Paul Chenay (1818-1906) auteur d'un volume de -souvenirs intimes: _Victor Hugo à Guernesey_. - -(Paris, Juven, S. D. in-12), de 296 pp.] - -[Note 138: Léopoldine Hugo.] - - Voudriez-vous encore ajouter à tous vos soins paternels celui de - payer nos contributions dont le papier a été remis à maman. Nous vous - rembourserons cette petite somme. - - Maman nous apprend que la chambre à Reims est louée 350 francs et - qu'on cherche une quatrième personne. Est-ce pour la voiture ou - pour le logement? Vous me disiez dans votre dernière que Beauchêne - s'occupait de la fabrication de mon habit. Comment a-t-il eu ma - mesure? Il faudra sans doute les culottes, bas, souliers à boucles, - épée d'acier, chapeau à galon d'acier et plumes. En quel métal - doivent être les boucles de la culotte et des souliers? Faudra-t-il - les jabots et les manchettes? - - Parlez de nous à la bonne Mme Deschamps. M. Deschamps[139] m'a - écrit une charmante lettre. Veuillez l'en remercier en attendant que - je le fasse moi-même. - -[Note 139: Père d'Émile et d'Antoni Deschamps.] - - Paul a dû recevoir aujourd'hui une lettre de moi, la première que - j'ai écrite de la Miltière. Celle-ci est la seconde. Je vais écrire - la troisième à Charles Nodier. - - Adieu, mon cher et bon père; papa et son excellente femme, mon Adèle - et sa petite Didine aux joues fermes, vous embrassent ainsi que maman - Foucher, et je me joins à eux de cœur. Vous ne sauriez croire comme - on parle de vous en Sologne à l'heure qu'il est. - -Votre fils tendrement dévoué, -Victor. - - Mon portier a-t-il reçu quelque lettre depuis notre départ? J'en - reçois une bien paternelle de M. de la Rivière[140]. - -[Note 140: M. de la Rivière, le vieux maître d'école de Victor rue -Saint-Jacques. Il en sera, ultérieurement, plus longuement question.] - - Écrivez toujours à Blois[141]. - -[Note 141: _Correspondance_, pp. 223-225.] - -Victor Hugo a raconté assez sommairement son séjour à Reims et ses -impressions au cours de la cérémonie du sacre, à laquelle il fait -assister Lamartine[142], dont M. Edmond Biré a, depuis, établi -l'absence à ce gala où le carton peint semble avoir été un trop -fréquent accessoire[143]. - -[Note 142: _Victor Hugo raconté par un Témoin de sa Vie_, tome II, -p. 92.] - -[Note 143: _Victor Hugo avant 1830_, p. 377.] - -Il convient d'être plus bref encore. Ce fut pour Victor l'occasion, et -elle était excellente, d'écrire l'_Ode sur le Sacre_[144]. - -[Note 144: _Odes_, livre III (1824-1828), ode IV.] - -Il aimait le sujet. Les Bourbons l'avaient jusqu'ici heureusement -inspiré. Louis XVIII ne s'était point montré ingrat. Charles X ne le -fut point davantage. - - - - -VII - -L'Ode sur _le Sacre_.--Une promotion désirée: le lieutenant-général -comte Hugo.--Une dette sacrée.--Ce bon M. de la Rivière.--Le _voyage au -Mont-Blanc et dans la vallée de Chamonix_.--Naissance de Charles-Victor -Hugo. - - -Ces vers firent plus sans doute pour la nomination du général Hugo au -grade de lieutenant-général que les démarches répétées de jadis auprès -de MM. de Chateaubriand et de Clermont-Tonnerre et du duc d'Angoulême -lui-même. - -Le sacre est du 29 mai. Le 5 juin, le _Moniteur Universel_ nº 156, -publiait cette promotion si ardemment désirée: - -«M. le Maréchal-de-camp Hugo, vient d'être nommé lieutenant-général.» - -Le fils s'en réjouit autant que le père. Il est de nouveau à Gentilly, -chez un ami, cette fois, et de cette banlieue, il adresse ses -félicitations au nouveau lieutenant-général, «M. le Lieutenant-général -Comte Hugo», et ses excuses à Mme Hugo pour la négligence de -Ladvocat. - -Gentilly, 19 juin. - -Mon cher papa, - - C'est de ma campagne où je suis allé passer quelques jours chez - un ami qui demeure à deux lieues de Paris, que je te réponds. Je - regrette bien que tu y sois toi-même en ce moment. Les chaleurs - excessives, la solitude et le dénuement de la Miltière me font - trembler pour ta chère santé. Il me semble que tu aurais dû retarder - ce voyage quelque important qu'il pût être, et ne pas t'aventurer - tout seul dans cette saison au milieu des déserts de la Sologne. - Tu sais comme moi combien les pays humides et sablonneux exhalent - de miasmes morbifiques dans les grandes chaleurs, et mon Adèle te - reproche tendrement de nous avoir donné l'inquiétude de te savoir - là-bas. - - Les journaux de Paris ont annoncé ta promotion de la manière la plus - flatteuse. Que t'importe un oubli qu'ils font si fréquemment? Que - t'importe la jalousie? Il suffit de ton nom et de ta réputation pour - mériter l'envie. Résigne-toi, mon noble père, à cet inconvénient de - toute position élevée. - - J'ai rempli ta commission auprès d'Adolphe. - - Tu ne m'étonnes pas en m'apprenant que ta femme n'a pas reçu son - exemplaire. J'avais remis à Ladvocat le paquet à son adresse avec - beaucoup d'autres, pour qu'il le mît à la poste. Tu connais la - négligence de ce libraire. Partant pour la campagne j'ai dû me - reposer sur lui de ce soin, et j'ai déjà reçu plusieurs plaintes - comme la tienne. Le messager qui va porter cette lettre à la poste - à Paris, va être chargé en même temps d'un petit mot sévère pour - Ladvocat et de l'ordre de réparer sur-le-champ cet oubli. Si j'en - avais ici un seul exemplaire je l'enverrais directement à ta femme, - mais j'espère que Ladvocat sera soigneux cette fois. - - Je suis heureux que mon ode t'ait fait quelque plaisir. Son succès - ici passe mon espérance. Elle a été réimprimée par sept ou huit - journaux. Je vais la présenter au Roi. - - Adieu, mon excellent père, je n'ai que le temps de fermer cette - lettre et de t'embrasser bien tendrement. Ma femme et Didine - embrassent la tienne. - - Didine nous a un peu inquiétés ces jours-ci: ses dents la tourmentent. - - Je reçois à l'instant une lettre d'Émile Deschamps où je lis: «M. le - Général Hugo nous a fait bien plaisir en devenant lieutenant-général. - Y aurait-il quelque moyen de lui faire parvenir nos félicitations et - l'hommage de mon respect?» Tout le monde applaudit. - -Le 24 juin, en effet, l'auteur de l'_Ode sur le Sacre_ avait l'honneur -de présenter lui-même ses vers au roi. - - O Dieu! garde à jamais ce roi qu'un peuple adore! - Romps de ses ennemis les flèches et les dards, - Qu'ils viennent du couchant, qu'ils viennent de l'aurore, - Sur des coursiers ou sur des chars! - Charles, comme au Sina, t'a pu voir face à face! - Du moins qu'un long bonheur efface - Ses bien longues adversités. - Qu'ici-bas des élus il ait l'habit de fête. - Prête à son front royal deux rayons de ta tête; - Mets deux anges à ses côtés! - -Ce n'est point assez que sept ou huit journaux les aient déjà -reproduits. La gloire des caractères des presses royales leur manquait. -Charles X allait la leur accorder: - - Nous avons annoncé que le roi avait accueilli avec bonté M. - Victor Hugo, auteur d'une _Ode sur le Sacre_. M. le vicomte de la - Rochefoucauld, chargé du département des Beaux-Arts, vient d'informer - ce jeune poète que Sa Majesté, voulant témoigner la satisfaction - que lui a causée la lecture de cette ode, avait ordonné qu'elle - fût réimprimée avec tout le luxe typographique par les presses de - l'Imprimerie royale[145]. - -[Note 145: _Moniteur Universel_, 30 juin 1825.] - -Les titres du père sont énoncés désormais en toutes lettres et la -correspondance est adressée à - -Monsieur -Monsieur le lieutenant général Comte Hugo -A Blois. - -quand ce n'est point à «Madame la Comtesse Hugo». - -Précédant le départ pour la Suisse des Hugo et des Nodier, ce voyage -littéraire dont Urbain Canel fit les frais, un geste qui précéda sa -faillite, voici une lettre d'un tout autre ton. - -Il s'agit bien d'une dette d'honneur; le prix, dû encore à M. de la -Rivière, le vieil instituteur de la rue Saint-Jacques, des leçons -données jadis à Victor[146]. Le brave homme, devenu, comme Biscarrat, -un ami pour l'écolier de naguère, s'était contenté de présenter -autrefois sa note. Mais au lendemain de la mort de Mme Hugo, la -vraie, le piteux état de la succession n'avait point permis à sa -délicatesse d'insister... puis, étaient venues la vieillesse et les -infirmités. - -[Note 146: «Ils n'avaient pas, surtout Victor, l'âge du collège; -elle (Mme Hugo) les envoya d'abord à une école de la rue -Saint-Jacques où un brave homme et une brave femme enseignaient aux -fils d'ouvriers la lecture, l'écriture et un peu d'arithmétique. -Le père et la mère Larivière, comme les appelaient les écoliers, -méritaient cette appellation par la paternité et la maternité de leur -enseignement. Ça se passait en famille. La femme ne se gênait pas, la -classe commencée, pour apporter au mari sa tasse de café au lait, pour -lui prendre des mains le devoir qu'il était en train de dicter, et pour -dicter à sa place pendant qu'il déjeunait. - -Ce Larivière, du reste, était un homme instruit et qui eût pu être -mieux que maître d'école. Il sut très bien, quand il le fallut, -enseigner aux deux frères le latin et le grec. C'était un ancien prêtre -de l'Oratoire. La Révolution l'avait épouvanté, et il s'était vu -guillotiné s'il ne se mariait pas; il avait mieux aimé donner sa main -que sa tête. Dans sa précipitation, il n'était pas allé chercher sa -femme bien loin; il avait pris la première qu'il avait trouvée auprès -de lui, sa servante.» - -(_Victor Hugo raconté par un Témoin de sa Vie_, tome I, pp. 51-52.)] - -Le fils plaide joliment auprès du général la cause de son ancien -maître. Il a fait, lui-même, le sacrifice d'une montre en or, dont il -se proposait l'acquisition, pour éteindre en partie cette dette: le -général n'aura plus qu'un reliquat de 286 francs et quelques centimes à -payer... et tardera un peu à le faire. - -Paris, 18 juillet 1825. - -Mon cher Papa, - - C'est avec un véritable regret que je me vois contraint de t'envoyer - la lettre et la note ci-incluses. Ces deux pièces ont besoin d'une - petite explication que voici. Ces jours passés, mon vieil et - respectable maître, M. de la Rivière, se présenta chez moi: j'étais - sorti. Il dit avoir quelque chose de pressant à me communiquer. Je - m'empressai de me rendre chez lui, comme je le fais toujours chaque - fois que je suppose qu'il peut avoir besoin de moi. Cet excellent - homme m'exposa alors que sa position, que son âge et celui de sa - femme rendaient plus gênée chaque jour l'obligeaient de me rappeler - une dette sur laquelle il s'était tu jusqu'à présent, pensant que - ta fortune ou la nôtre ne nous permettaient pas encore d'y faire - honneur. Mais la nécessité l'emportant sur son excessive délicatesse, - il s'est vu enfin forcé à cette démarche. Cette dette est celle - de 486 fr. 80, qui se trouve expliquée dans la note ci-jointe. Je - me suis parfaitement rappelé qu'à la mort de ma mère nous avions - effectivement ce mémoire dans ses papiers, mais je pensais qu'Abel - s'était chargé du soin de l'envoyer et depuis j'avais totalement - oublié cette dette que je croyais éteinte avec le petit nombre - d'autres modiques dettes que ma mère a laissées et dont la majeure - partie fut dans le temps acquittée sur le produit de son argenterie - et de ses robes. Je savais aussi que tu avais fait honneur aux autres - créanciers, et je croyais M. de la Rivière de ce nombre. Comme - le besoin était pressant, je pris l'avis de ma femme; et de son - consentement je m'empressai d'envoyer à M. de la Rivière une somme - de _deux cents_ francs que j'avais disponible et que je réservais - pour m'acheter une montre, cette somme, mon cher papa, servira à te - décharger d'autant sur le total de la dette, c'est une fort légère - privation que je m'impose en renonçant à cette montre, et je puis le - faire sans me gêner. D'ailleurs, je sais, excellent père, que tu es - loin d'être riche, et puisque je suis pour une part dans la dépense - faite par M. de la Rivière, ces 200 francs seront ma cotisation - personnelle. Ne songe donc plus qu'au reliquat de 286 fr. 80. Il est - absolument inutile que je te dise, cher papa, combien une créance de - ce genre est sacrée. Le peu que nous savons, le peu que nous valons, - nous le devons en grande partie à cet homme vénérable et je ne doute - pas que tu ne t'empresses de le satisfaire, d'autant plus qu'il en - a besoin. Il ne subsiste que du produit d'une petite école primaire - dont le modique revenu diminue de jour en jour, l'affaiblissement - progressif de ses organes et de ses facultés lui faisant perdre par - degrés tous ses élèves. Il a attendu dix ans avec une délicatesse - admirable, et c'est le seul reproche qu'on lui puisse faire, car - je suis sûr que tu aurais fait cesser l'objet de sa réclamation - si tu l'avais connu plus tôt. C'est ce que (je) lui ai dit, en - l'engageant à m'envoyer en hâte son compte pour te le faire parvenir. - Tu le trouveras ci-inclus avec la lettre qu'il m'a écrite. Je vais - m'occuper de chercher l'ancien mémoire détaillé et si je le trouve - dans le peu qui nous reste des papiers de ma mère, je te l'enverrai - sans perdre de tems. En attendant tu peux considérer sa note comme - authentique. - - Adieu, mon bon cher père, mon Adèle te prie d'embrasser pour elle ses - deux mères et de leur dire que Juju et Didine se portent à merveille. - Tout va bien ici, et tout est impatient de revoir maman Foucher. - Mille hommages à Mmes Br...,[147] Pinlevé, etc., amitiés à tes - amis. - -[Note 147: Femme du colonel Brousse, sous-directeur, puis directeur -du haras à Blois, l'un des amis et des voisins du général Hugo; née -Francesca Gazza, Mme Brousse est morte, centenaire, le 26 mars 1879.] - - M. de la Rivière, chef d'institution primaire, demeure rue - Saint-Jacques, vis-à-vis l'église de Saint-Jacques du Haut-Pas. - - Je t'embrasse bien tendrement. - -Ton fils respectueux et dévoué, -Victor. - - Je m'occupe de toutes tes commissions. Le Roi m'a fait annoncer qu'il - avait ordonné qu'on ajoutât à toutes les faveurs dont il m'honore un - envoi de porcelaines. C'est me combler. - -Suit le fameux voyage en Suisse, le _Voyage poétique et pittoresque au -Mont-Blanc et dans la vallée de Chamonix_, dont Charles Nodier devait -fournir le texte et dont Hugo, seul, a écrit le récit, de Sallences à -Servoz, et de Servoz à Chamonix[148]. - -[Note 148: Publiés d'abord dans la _Revue de Paris_ (1829) et dans -la _Revue des Deux Mondes_ (1831), ces deux fragments ont pris place -dans _Victor Hugo raconté par un Témoin de sa Vie_, t. II, pp. 108-126.] - ---Quel beau livre ce sera! avait dit Mme Nodier, à Sallences, où -l'on déjeunait. - ---S'il se fait[149], avait répondu la femme du poète, et Adèle Hugo -avait raison. - -[Note 149: _Victor Hugo raconté_, tome II, p. 106.] - -Paris, 31 juillet. - -Cher Papa, - - Nous apprenons pour la première fois avec regret, que tu vas bientôt - peut-être venir à Paris; c'est que nous en partons; et tu conviendras - qu'il est dur d'en partir quand tu vas y arriver. - - Notre excursion en Suisse s'exécute. Mardi, à 2 heures du matin, nous - roulerons vers Fontainebleau. J'ai été horriblement souffrant toute - la semaine d'un torticoli, mais je suis mieux, et le voyage achèvera - de me remettre. - - Les libraires paient notre voyage et au delà. Ils me donnent 2.250 - francs pour quatre méchantes odes. C'est bien payé. Je ne crois - pas que Lamartine puisse être de la partie, il vient d'être nommé - secrétaire d'ambassade à Florence. Nodier est des nôtres. - - Je te remercie pour M. de la Rivière. Je lui ai écrit tes bonnes - intentions, j'aurais seulement désiré que tu puisses lui donner - quelque chose avant le 1er janvier. - - Nous avons vu M. Driollet. Il dit que l'affaire Lambert[150] va bien. - Abel en dit autant. - -[Note 150: Lors de sa mort en 1828, le général Hugo figurait parmi -les administrateurs de la «Banque Lambert».] - - Ta femme avait bien raison. Cette Augustine était pire qu'un mauvais - sujet, c'était un _petit monstre_. Nous l'avons renvoyée. Elle est - placée chez un herboriste. Je voudrais que tu en fisses prévenir sa - mère. - - Didine se porte à merveille. J'ai commandé des cartes séparées pour - ta femme et pour toi. Il n'est plus de mode, à ce que m'a dit le - graveur, d'en donner de collectives. - - Adieu, mon excellent père, embrasse ta femme pour moi. Nous - t'embrassons bien tendrement. - -Ton fils respectueux et dévoué, -Victor. - - Adolphe te remettra les cartes. - -Le ménage a continué à vagabonder, et, c'est le retour à Paris, où -il convie quelques amis à déjeuner. Mme Victor Hugo s'enquiert -auprès de sa belle-mère, d'un beau poisson acheté à bon compte à la -poissonnerie de Blois, qui pût arriver frais à Paris. - - Ma chère maman, il y a bien longtemps que je voulais vous écrire, - mais les embarras de domestique, joints à ceux du voyage, car nous - venons encore d'aller passer quelques jours à dix lieues de Paris, ne - m'ont pas laissé un moment. Joignez à cela l'inquiétude que ma fille - m'a donnée pour percer les deux dents qu'elle vient de percer; mais - tout cela ne m'a pas empêché (_sic_) de penser à vous et à mon bon - père. - - Malgré la peine que ma fille m'a donnée et qu'elle a eue pour ses - dents: elle n'en marche pas moins seule et j'espère que la force - qu'elle a l'aidera à percer toutes ses autres dents car à peine en - a-t-elle six. - - Mon mari s'est occupé de vous faire tirer des cartes de visites. Nous - les donnerons à M. de Féraudy. - - J'espère, chers bons parents, vous voir à Paris très incessamment. - Si vous pouviez être à Paris samedi 31 de ce mois vous partageriez - un déjeuner où nous réunissons quelques amis et où nos bons parents - complèteraient si bien notre bonheur qui ne peut être entier sans - eux. Si à Blois vous trouviez chère maman un beau poisson qui pût - arriver frais à Paris vous seriez bien bonne de me l'envoyer pour ce - jour, toutefois si le prix ajouté à celui du voyage ne le faisait pas - monter plus haut que celui qu'on achèterait à Paris. - - Écrivez-moi au juste quand vous serez à Paris, c'est le but que vous - devez vous proposer si vous nous aimez. - - Adieu chère maman, ma fille, mon Victor vous embrassent. - -Votre respectueuse fille, -A. Hugo. - -Victor, suivant son habitude, tient à conserver vierge pour les siens -le crédit dont il peut jouir et refuse assez cavalièrement à son père -sa protection pour un professeur, dont il l'avait prié de s'occuper: - -Mon cher papa, - - Nous voilà définitivement de retour à Paris. Nous n'avons fait que - courir à droite et à gauche tout le mois de septembre, et nous avons - terminé ces jours-ci nos promenades par une excursion à Montfort - l'Amaury, charmante petite ville à dix lieues de Paris où il y a des - ruines, des bois, un de mes amis[151] et un des tiens, le colonel - Derivoire, qui a servi sous toi. J'ai beaucoup parlé de toi avec ce - brave qui t'aime et te vénère et désire vivement te voir. Il compte - faire le voyage de Paris la première fois que tu y viendras. - -[Note 151: Adolphe de Saint-Valry.] - - Nous désespérons presque, cher papa, d'avoir le bonheur de t'y voir - cette année, puisque la saison s'avance sans t'amener. Cependant M. - Lambert t'avait presque promis à tous tes amis de Paris. - - Il est malheureusement impossible de rien faire pour le professeur - dont tu m'envoies une lettre. J'ai beaucoup moins de crédit qu'on - ne m'en suppose et j'ai dû dernièrement employer le peu d'influence - que je puis avoir sur M. l'évêque d'Hermopolis[152] pour obtenir une - bourse à l'un de nos cousins Trébuchet. Le succès n'est même pas - encore décidé. Tu sens que toutes mes forces doivent être dirigées - vers ce but, si important pour notre malheureux oncle Trébuchet, et - que je ne pourrais occuper le ministre d'une autre affaire sans nuire - à la sienne. Qui trop embrasse mal étreint. - -[Note 152: Denis, comte de Frayssinous, évêque _in partibus_ -d'Hermopolis, né à Curières (Aveyron) en 1765, mort en 1841. Après -ses retentissantes conférences à la chapelle des Carmes et en -l'église Saint-Sulpice, fut le 1er juin 1822 nommé grand maître -de l'Université, puis, le 26 août 1824, ministre des affaires -ecclésiastiques, portefeuille, créé pour lui, qu'il conserva, sous le -ministère Martignac, jusqu'au 3 mars 1828.] - - Nous avons trouvé ici à mon retour les 200 cartes commandées pour - toi: elles me paraissent fort belles. C'est un petit cadeau qu'Adèle - veut faire à ta femme, indique-moi un moyen de le lui faire parvenir. - - Adieu, cher papa, toute la famille Foucher, Abel, Adolphe, tous nos - cousins embrassent ta femme et toi de tout cœur, et ne font en cela - que se joindre à nous. - -Ton fils tendre et respectueux, - -Victor. - -C'est, enfin, un an plus tard presque, la naissance d'un second -fils,--ce sera Charles Hugo[153],--«qui vient remplacer le petit ange» -dont les _Odes et Ballades_ conservent le souvenir. Le jour même, -Victor en fait part à son père: - -[Note 153: Charles-Victor Hugo, né à Paris le 3 novembre 1829, -mort à Bordeaux d'une congestion le 13 mars 1871, trois jours après la -séance de l'Assemblée nationale qui avait amené la démission de Victor -Hugo. Outre sa collaboration à l'_Événement_ et au _Rappel_, on doit -au père de Georges et de Jeanne: _Le Cochon de saint Antoine_ (1857), -_La Bohème dorée_ (1859), _La Chaise de paille_ (1859), _Une Famille -tragique_ (1862). Il avait écrit une comédie: _Je vous aime_ (1868) et, -enfin, avait tiré des _Misérables_ un drame souvent représenté.] - -Paris, le 3 novembre. - -Mon cher papa, - - Tu vois que la nouvelle ne se fait pas attendre. Mon Adèle est - accouchée cette nuit à cinq heures moins vingt minutes du matin d'un - garçon fort bien portant. Cette pauvre amie a cruellement souffert. - Je t'écris en ce moment près de son lit; elle se trouve assez bien, - cependant elle croit avoir quelque fièvre et je lui recommande de ne - pas parler. - - Nos bons parents recevront sans doute avec bien de la joie ce - nouveau venu qui vient remplacer le petit ange que nous avons si - douloureusement perdu il y a trois ans. Votre bonheur ajoute au nôtre. - - Je ne t'en écris pas davantage aujourd'hui, cher papa, embrasse pour - nous ta femme; fais part de la naissance de ton petit-fils à tous nos - amis de Blois, MM. Brousse, de Féraudy, de Béthune, Driollet, etc., - Mmes Brousse, etc., ma femme prie la tienne de dire à la jeune - dame les choses les plus affectueuses en son nom. - - Abel et Mélanie, femme de Pierre Foucher, seront les parrains du - nouveau-né dont nous ignorons encore le nom. Il a déjà fort bien tété. - -Ton fils tendre et respectueux, - -Victor. - - Est-ce que vous n'arriverez pas bientôt à Paris? Nous vous - attendrions pour le baptême. Ce serait double fête. - - - - -VIII - -Le général Hugo à Paris.--Sa mort et ses obsèques.--Une succession -difficile.--Un tailleur qui entend le petit jeu des intérêts.--La vente -du mobilier, à Blois et à la Miltière.--Les œuvres dédicacées du fils -au père.--La mort de la veuve d'Almeg. - - -Cette lettre est la dernière en date que possède la Bibliothèque de -Blois. - -D'autres existeraient, m'a-t-on assuré, jointes à quelque dossier, dans -les cartons d'une étude blaisoise. Elles seraient curieuses également à -consulter et éclairciraient, sans doute, les mobiles de la résolution -que n'allait point tarder à prendre le général Hugo. - -Six ou sept mois plus tard, en effet, vers juin 1827,--l'ennui de la -province ou les liens l'unissant à la veuve d'Almeg étaient-ils devenus -plus lourds à supporter?--il quitta Blois, et, tout en continuant à y -conserver son domicile réel, venait se fixer à Paris, dans le voisinage -de ses enfants. - -Dans un quartier n'ayant guère à envier à celui du Foix comme -tranquillité, au 9 de la rue Monsieur, le général loua et meubla, dans -la même maison que son fils Abel, un petit appartement, composé d'une -chambre à coucher, d'un cabinet de travail, d'une salle à manger, d'un -salon, d'un cabinet de toilette et d'une chambre de domestique[154]. - -[Note 154: La note du tapissier s'élevant à 3.792 fr. 65, n'avait -pas encore été réglée lors de la mort du général et figure sur les -comptes de la liquidation.] - -Il s'occupa, ces derniers mois, d'affaires financières, et figurait, au -moment de son décès, parmi les administrateurs de la «Société d'avances -mutuelles sur garanties» et de la «Banque Lambert». Peut-être, était-ce -sous deux noms différents, la même société? - -Une attaque d'apoplexie l'enleva soudainement dans la nuit du 29 au -30 janvier 1828. Le _Moniteur Universel_ paru à la date du 30 janvier -annonçait brièvement sa mort. - -On remarquera dans ce «communiqué» une formule aujourd'hui courante. -Elle devait, alors, être nouvelle: - - M. le lieutenant général, comte Hugo, est mort la nuit dernière - frappé d'une apoplexie foudroyante. Ses obsèques auront lieu demain - jeudi 31 janvier, en l'église des Missions Étrangères, sa paroisse. - - Dans l'impossibilité d'inviter, en tems utile, tous les nombreux - amis du général à cette triste cérémonie, la famille les prie de - considérer le présent avis comme une invitation. - - On se réunira dans la maison mortuaire, rue de Monsieur, nº 9, à une - heure et demie. - -L'enterrement eut lieu, le surlendemain, non sans éclat; toutes les -troupes de la garnison y étaient représentées. Il ne semble pas que la -comtesse Hugo y assistât. - - Les obsèques de M. le lieutenant général Hugo ont eu lieu aujourd'hui - à deux heures, après le service funéraire qui a été célébré dans - l'église des Missions. Ses dépouilles mortelles ont été portées au - cimetière du père La Chaise. Ses deux fils, les parens et un grand - nombre d'amis du défunt accompagnaient le convoi, qui était précédé - et suivi de détachemens de tous les corps de la garnison[155]. - -[Note 155: _Moniteur Universel_, 1er février 1828.] - -Les fils du défunt firent élever à leur père un monument, dont -l'_Illustration_ du 30 mai 1885 a donné la reproduction[156]. - -[Note 156: Vingt-septième division, chemin Monvoisin.] - -Entourée d'une grille, ornée de flammes aux quatre coins et de -palmettes entre les barreaux, une pyramide de marbre blanc veiné se -dresse sur un socle de même matière. Une inscription rappelle, gravée -en creux, les états de service du général. - -Le tombeau réunissait le «héros au sourire si doux» et sa première -femme. Eugène, le pauvre dément devait les y rejoindre, et, plus tard, -vinrent s'ajouter à ces dépouilles celles de deux fils du poète, -Charles et François-Victor Hugo[157]. - -[Note 157: François-Victor Hugo, né en 1828, mort le 26 décembre -1873, après une longue et cruelle maladie. Collabora comme son frère à -l'_Événement_ et au _Rappel_, mais son nom reste surtout attaché à la -remarquable et fidèle traduction qu'il a donnée des _Œuvres complètes -de Shakspeare_ (1860-1864).] - -La situation pécuniaire du père n'était pas seulement modeste. Elle -était embarrassée et donna lieu à une liquidation qui fut pénible et -dura fort longtemps. - -Les arrérages de sa pension militaire, 4.000 fr., ou plus exactement, -3.800 francs nets, déduction faite du prélèvement de 5 % pour les -Invalides[158], formaient le principal revenu du général. - -[Note 158: Louis Belton: _Victor Hugo et son père, le général Hugo -à Blois_, p. 16.] - -Les créanciers étaient nombreux. Certains se montrèrent pressants ou -excessifs. - -Au bout de douze ans ils n'étaient pas, il est vrai, encore réglés, -et, du dossier qu'a bien voulu me communiquer M. Louis Belton, -je détache ce mémoire du tailleur Moreau «fournisseur de Leurs -Altesses Sérénissimes les Princes de Holstein-Augustenbourg, rue -Neuve-des-Petits-Champs, à Paris». - - -Vendu à M. le Comte Hugo. - -+==========+======================================+====+===+ -| _1827_ | |FR. |C. | -+----------+---------------------------------+----+---+----| -|Juill. 12 |Un habit en poil de chèvre |100 | » | -| |Un pantalon poil de chèvre rayé | 36 | » | -| |Un gilet poil de chèvre | 23 | » | -| |Un do poil de chèvre de mode | 23 | » | -| |Un do poil de chèvre rayé | 23 | » | -|Déc. 3 |Une redingotte (_sic_) drap bleu |140 | » | -| |Un pantalon casimir noir | 56 | » | -| |Un gilet velours rayé | 30 | » | -| » 11 |Un do velours soie et argent | 36 | » | -| |Un do piqué blanc anglais | 25 | » | -| |Payé à Lemaignen, avoué, pour | | | -| | frais de port de lettres dans | | | -| | cette affaire | 3 | » | -| | |----|---| -| | |495 | » | -| |Intérêts de ces fournitures après | | | -| | un an de crédit, à raison de | | | -| | 6 % par an; un crédit de | | | -| | douze ans |356 | » | -| | |----|---| -| | Total |851 | » | -+==========+======================================+====+===+ - -Cet homme entendait trop le petit jeu et le taux des intérêts. La -liquidation en abaissa le montant à de plus justes proportions. - -Comme ils pouvaient s'y attendre, les fils trouvèrent Marie-Catherine -Thomas y Saëtoni, veuve pour la seconde fois, intéressée et âpre au -gain. - -Ils n'acceptèrent la succession que sous bénéfice d'inventaire[159] et -à cette femme qui avait l'habitude du «maquis» opposèrent la compétence -et la grande honnêteté de leur ami le jurisconsulte Duvergier[160]. - -[Note 159: Acte au greffe du Tribunal civil de Blois, du 29 août -1829.] - -[Note 160: Jean-Baptiste-Marie Duvergier, né à Bordeaux en 1792, -mort en 1877, président de section au Conseil d'État, garde des Sceaux -du 17 juillet 1866 au ministère Ollivier (2 janvier 1870). Duvergier -a publié entre autres ouvrages comme jurisconsulte: _Collection des -lois, décrets, ordonnances, règlements, et avis du Conseil d'État de -1788 à 1824_ (1824-1828) et, reprenant et continuant le manuscrit de -Toullier: _Le Droit civil français suivant l'ordre du Code_, dont les -sept premiers volumes ont seuls paru.] - -Le mobilier de Blois fut vendu aux enchères et produisit 3.255 fr. -65[161]. Celui de la Miltière, des meubles de rebut, il est à croire, -atteignit péniblement 681 fr. 04. - -[Note 161: D'après l'inventaire dressé les 3, 4, 5 et 6 juin 1828, -par les soins de Me Pardessus, notaire à Blois, à la suite du décès de -M. le comte Hugo, la maison de la rue de Foix comprenait intérieurement: - -«Au rez-de-chaussée, une cuisine, garnie des ustensiles nécessaires, -notamment d'un rôtissoir à l'ancienne mode, avec ses cordes et poids. - -«Un cabinet servant de chambre de domestique. - -«Un salon orné de diverses gravures encadrées de bois doré, -représentant des faits militaires, des vues des bords de la Néva, les -portraits des généraux Kléber et Desaix, des portraits de famille, etc. - -«Et le cabinet du général, garni de ses livres et papiers. «Au premier -étage était un autre salon, la chambre à coucher du général éclairée au -midi, et ornée, comme le salon du rez-de-chaussée, de deux vues de la -Néva; une autre chambre et un cabinet de bains. - -«Au second étage, une chambre à coucher et deux cabinets. - -«L'écurie à la mort du général ne contenait que des débarras; un -cénacle à côté renfermait un tombereau démonté et un équipage de limon. -Sous la remise étaient une carriole et une charrette. Une calèche, que -le général avait achetée 1900 francs, avait été cédée par lui à son -fils Abel. - -«Dans la cave il y avait 114 bouteilles de vin rouge. - -«Le cabinet de travail du général Hugo, placé au rez-de-chaussée de sa -maison, renfermait ses livres et ses papiers. Les murs étaient ornés -d'un télescope, d'une lunette en cuivre et de six tableaux.» - -Louis Belton: _Victor Hugo et son père le général Hugo à Blois_, pp. -8-9. - -L'inventaire des 600 volumes composant la bibliothèque du général -Hugo, ne relève les titres d'aucune des œuvres du fils. Cinq d'entre -elles avaient, cependant, déjà été publiées avant le départ du général -pour Paris (_Cromwell_ ne parut que le 7 décembre 1827): _Odes et -Poésies diverses_, 1822; _Han d'Islande_, 1823; _Nouvelles Odes_, 1824; -_Bug-Jargal_, 1826; _Odes_, 1827. - -N'était-ce pas, me suis-je demandé, l'édition originale des _Odes et -Poésies diverses_ ce petit livre mal imprimé, en caractères dits à tête -de clous, sur un papier à chandelles, qu'un admirateur du poète avait -déniché sur les quais et lui adressait à Hauteville-House, au lendemain -de l'apparition des _Misérables_? - -Cette description ressemble fort au tirage de Pélicier. - -Le beau-frère de Victor Hugo donne au «vieux bouquin» la date de 1818, -ce serait 1822 qu'il faudrait lire. Et combien deviendrait alors claire -et lumineuse la dédicace qu'il portait: - -«A mon très cher Père, le général Hugo, mes premiers vers imprimés. - -«Son fils très respectueux, - -«Victor Hugo.» - -(_Victor Hugo à Guernesey_, p. 86.) - -Sans vouloir mettre en doute la fidélité des souvenirs de M. Paul -Chenay, je sais cependant qu'il se faut méfier des autographes!... -Puis, l'auteur des _Odes_, s'il écrivait bien mon père, se contentait -de signer «Victor» ou V. H... - -D'ailleurs, si ces dons du fils au père ne figuraient pas à -l'inventaire de 1828, dont ils avaient été distraits sans doute, par la -veuve Hugo, ils ne sont pas cependant perdus. - -La parfaite obligeance d'un de mes amis, M. Pierre Tardieu, à qui -je suis heureux de pouvoir exprimer ici ma sincère gratitude, m'a -permis de retrouver et d'identifier ces volumes, dans la bibliothèque -familiale où ils sont, depuis plus de quarante ans, soigneusement -conservés. - -Ce sont: - -_Han d'Islande_, seconde édition; Paris, Lecointe et Durey, libraires, -quai des Augustins, nº 49; 1823, 4 in-12, de 244, 285, 268 et 248 pp. - -Dédicace: - -«A mon Père - -Hommage de tendre et respectueux attachement. -Victor.» - -_Bug-Jargal_, par l'auteur d'_Han d'Islande_. Paris, Urbain Canel, -libraire, rue Saint-Germain-des-Prés, nº 9, 1826, in-12 de 386 pp. - -Frontispice de Devéria, représentant la lutte au-dessus du précipice. - -Dédicace non signée--mais l'écriture ne laissant aucun doute--et -massacrée par le relieur qui a odieusement rogné ce volume. - -On distingue: - -«Hommage et respectueux - -A mon noble père» - -_Odes_, par Victor Hugo, 3e édition (en deux volumes). A Paris, chez -Ladvocat, libraire de S. A. S. M. le duc de Chartres, MDCCCXXVII. - -1er vol., in-12 de 236 pp. Frontispice de Devéria: «La -Chauve-Souris». - -Dédicace: - -«A mon Bon et Noble Père - -Hommage respectueux - -V. H.» - -2e vol., in-12, de 232 pp. Frontispice de Devéria: «Le Sylphe». - -A ces volumes doit être ajouté le recueil d'Abel Hugo, contemporain de -la première édition des _Odes et Poésies diverses_ et publié également -sous la firme de Pélicier: - -_Littérature espagnole.--Romances historiques._--A Paris, chez -Pélicier, libraire, place du Palais-Royal, nº 243, 1822, in-12, de 302 -pp. - -Dédicace: - -«A mon Père -Hommage d'amour et d'attachement -A. Hugo.» - -Quel trésor à signaler aux Hugophiles!] - -Le domaine lui-même, après avoir été longtemps en vente fut payé -20.020 francs et la veuve d'Almeg se fit adjuger pour 1.720 francs la -petite maison portant le nº 71 de la rue du Foix que le général avait -annexée à la maison qu'elle possédait elle-même en propre depuis le 10 -février 1816. - -Les 50.000 réaux réclamés,--la prétention était plutôt inattendue,--par -la veuve et les enfants du général Marie de Fréhaut, pour le reliquat -de l'achat du couvent des Trinitaires déchaussés de Madrid, ne semble -pas avoir retardé beaucoup la liquidation de la succession. Elle ne se -termina guère, cependant, avant 1845, et dès 1829, Victor Hugo écrivait -à Adolphe de Saint-Valry les ennuis qu'elle lui causait et le peu qu'il -avait à retirer des débris d'une grande fortune: - - Mes affaires privées toujours fort embrouillées, l'héritage de mon - père non liquidé, nos biens en Espagne accrochés par Ferdinand VII, - nos indemnités de Saint-Domingue retenues par Boyer, nos sables de - Sologne (la Miltière) à vendre depuis 23 mois, les maisons de Blois - que notre belle-mère nous dispute... par conséquent rien, ou peu de - chose, à retirer dans les débris d'une grande fortune, sinon des - procès et des chagrins...[162]. - -[Note 162: Victor Hugo: _Correspondance_, 1815-1835. Lettre à -Adolphe de Saint-Valry du 18 décembre 1829, p. 87.] - -La comtesse Hugo avait su, il est vrai, retirer son épingle du jeu: -L'_Étrangère_ était devenue l'_Adversaire_. - -Trente ans, elle survécut au général, habitant la petite maison, dont, -au loin, aimait à se souvenir l'exilé. - -L'on chuchotait sur elle et on la voyait peu. On prête au cœur, même -vieilli, des faiblesses; puis, une femme seule a besoin, pour le -règlement de ses affaires de quelques conseils... - -Et vinrent les cheveux blancs et l'oubli... - -Cependant que Victor Hugo atteignait le zénith de sa gloire, le -21 avril 1858, Mme Hugo, la seconde, s'éteignait à l'âge de -soixante-treize ans. - -Deux voisins, les sieurs Besson, cordonnier, et Fouquet, jardinier, -furent, au bureau de l'état civil de Blois, les témoins de son -décès[163]. - -[Note 163: Les registres de l'état civil de Blois fournissent, -ainsi que celui du petit Léopold, l'acte de décès de Marie-Catherine -Thomas y Saëtoni, Vve Hugo. En voici la teneur: - -«L'an mil huit cent cinquante-huit, le vingt-unième jour du mois -d'avril à trois heures du soir par devant Jean-Claude-Eugène Riffault, -maire de Blois, chevalier de Légion d'honneur, Officier de l'État civil -de la commune de Blois, canton de Blois, département de Loir-et-Cher, -sont comparus Clovis Besson âgé de trente-neuf ans, profession de -cordonnier, domicilié à Blois et Eugène-Frédéric Fouquet, âgé de -quarante-huit ans, profession de jardinier domicilié à Blois. - -«Lesquels nous ont déclaré que le vingt et un du mois d'avril, à -dix heures du matin, Marie-Catherine Thomas y Saëtoni, âgée de -soixante-treize ans, profession de rentière, demeurant à Blois, -département de Loir-et-Cher, née à Cervione (Corse), veuve en deuxièmes -noces de Joseph Léopold Sigisbert, comte Hugo, lieutenant général, -officier de la Légion d'honneur, fille de feu... est décédée en notre -commune, en sa maison, rue du Foix. - -«Le premier témoin a déclaré être voisin et le second témoin être -voisin de la décédée. Nous nous sommes assurés de l'exactitude de la -déclaration de ces témoins, qui ont signé avec nous le présent acte, -après que lecture leur en a été faite. - -«Eug. Riffault. -Fouquet. C. Besson.» -] - -Elle mourait dans l'isolement, ignorée de tous, à commencer par la -famille à laquelle la faiblesse du général et les circonstances -l'avaient imposée. - -Nul ne se souviendrait de cette veuve d'Almeg, si les actes de l'état -civil ne venaient parfois suppléer à l'insuffisance de notre mémoire. - -Le temps, en confondant, au Père-Lachaise, les dépouilles du général -Hugo et de Sophie Trébuchet, sa première femme, la mère intelligente -et exquise, qui, non contente de donner au monde Victor Hugo, avait -façonné son cœur et son esprit, avait depuis longtemps remis les choses -au point. - -Son souvenir seul reste associé à celui du père et du fils. - -Elle avait été la bonté et la grâce. - -Première confidente des essais de ses enfants, elle les avait -encouragés et l'on ne saurait oublier qu'auprès du lit de la malade, -Victor, non encore hors de page, avait composé quelques-unes de ses -meilleures odes. - -Sa figure fut pour le poète toujours présente. C'était plus que de -l'amour filial. Il lui avait voué un culte, auquel il ne cessa d'être -fidèle. - -Deux femmes,--elles se valurent par le cœur et par -l'intelligence,--éclairent, à l'aube de sa vie, la personnalité du -prodigieux écrivain, dont la renommée, comme «la claire tour» de -Solness, domine la médiocrité, les obscurs labeurs et les luttes -fratricides des hommes, Sophie Trébuchet et Adèle Foucher. - -Elles furent les inspiratrices, les bons anges, placés auprès du poète -aux heures des débuts, alors que les mauvais sont, si souvent, les -ordinaires compagnons de l'artiste et endorment de leur poison sa -volonté et sa force. - -Toutes deux eurent une part égale dans le libre et harmonieux -développement de son génie, et il est doux, après avoir évoqué un peu -de l'âme de Victor Hugo à vingt ans, de conjoindre leurs noms, et, -en cet été de la Saint-Martin, de couronner des dernières fleurs de -l'automne les tombes sacrées où elles goûtent l'immuable repos. - - Blois, 30 octobre 1908. - - - - -INDEX ANALYTIQUE ET ALPHABÉTIQUE - - -A - -A.-A.-A.: _Traité du Mélodrame_ (1817), par Abel Hugo, André Malitourne -et Ader: 90 en note. - -A.-A. M***. Le général Hugo signe de ce pseudonyme son _Journal du -siège de Thionville_, 13 en note. - -Abayma (Un espagnol nommé): Comment il parle du général Hugo, 38. - -_Académie des Jeux Floraux._ Succès de Victor Hugo, 20. - - Il est nommé maître ès-jeux floraux, 20. - - Pension que de ce chef il toucherait bientôt, 57. - - Renseignements à ce sujet, 54-55 en note. - - Il ne fut jamais mainteneur, 55 en note. - - Eugène Hugo y obtient un souci réservé et une mention, 21. - -_Académie des Sciences_ (Victor y remet de la part de son père un -exemplaire du _Journal de Thionville_, 41). - -_Académie française_ (L') accorde deux mentions au jeune Victor Hugo, -19. - -Acte de mariage du général Hugo et de Marie-Catherine Thomas y Saëtoni, -veuve d'Almeg, 23-26. - -Acte de mariage de Victor Hugo et d'Adèle Foucher, 60-61. - -Acte de décès de Léopold Hugo, 122. - -. . . . . de la veuve Hugo, 200-201 en note. - -Ader: _Traité du Mélodrame_ (en collaboration avec Abel Hugo et André -Malitourne), 90 en note. - -_Adieux poétiques_, par le comte Gaspard de Pons, 70-71. - -_A Elle_, par Gaspard de Pons, 69 en note. - -Agier (M.), Comment il fait dans le _Conservateur_ l'éloge des frères -Hugo, 18 en note. - -_Alfred de Vigny et son temps_, par Léon Séché, 31 en note, 161-162 en -note. - -_Allart de Méritens (Hortense)_, par Léon Séché, 138. - -Alluye (L'hôtel d'), à Blois, 153. - -Alméras (Le lieutenant général), 59. - -Amboise (L'hôtel d'), à Blois, 155. - -_Amour_, par Gaspard de Pons, 69 en note. - -_Amy Robsart_, Victor Hugo en tire un drame avec Paul Foucher: 170 en -note. - -Anaclet d'Almeg, premier mari de Marie-Catherine Thomas y Saëtoni; -décédé à La Havane, 24. Sa veuve devient comtesse Hugo, 23. - -Ancelot (Jacques-Arsène-François-Polycarpe), ne fut pas témoin du -mariage de Victor Hugo, 61. - - Son _Louis Neuf_, 61 en note. - - Sa collaboration à la _Muse française_, aux _Annales de la -Littérature et des Arts_. Son œuvre dramatique, 61 en note. - - Ancelot vaudevilliste, 62 en note. - -Ancelot (Mme), 164 en note. - -Andujar (L'ordonnance d'), 140. - -Angoulême (Le duc d'). Sa rentrée à Paris après la campagne d'Espagne. -Fêtes données en son honneur, 129, 130. - - Aurait lu les _Mémoires du général Hugo_ «avec le plus haut intérêt» -et aurait regretté qu'il n'eût «pas été employé dans la dernière -guerre d'Espagne», 135. - - Aurait réservé les inspections générales à des officiers ayant fait -avec lui cette campagne, 136-141. - -_Annales (les) de la Littérature et des Arts._ - - Quelques-uns de leurs collaborateurs: - - M. Ancelot, 61 en note. - - E. Deschamps, 163 en note. - - A. Guiraud, 164 en note. - - Abel Hugo, 91 en note. - - Adolphe de Saint-Valry, 166 en note. - - Le baron d'Eckstein, 165 en note. - -_Annales de la Société académique de Nantes_, 69 en note. - -_Annales Romantiques_ (Les), 138, 167 en note. - -Anne de Bretagne, 153. - - Son oratoire, s'y réfugie pendant l'excommunication de Louis XII, 153. - -Armes concédées par Joseph, roi d'Espagne, au général Hugo, comte de -Siguenza, 74 en note. - - Victor les fait graver sur un cachet commandé pour son père, dont il -scelle souvent ses lettres, 74. - - Pair de France, il leur substitue les armes des Hugo, de Lorraine. Ce -sont celles des Hugo de Spitzemberg, 74 en note. - -_Armorial général_ de Riestap, 74 en note. - -_Armorial du Premier Empire_, par le vicomte A. Révérend, 21 en note. - -_Armorial historique de la Noblesse de France_, par Henri J. G. de -Milleville, 75 en note. - -_Artiste_ (Le journal l'), 164 en note. - -Arvers (Félix), son secret, 69. - -Asséline (M.), M. Foucher son beau-frère lui avait cédé son greffe du -Conseil de guerre, 30. - - Assiste au mariage de sa nièce, Adèle Foucher avec Victor Hugo, 61. - -Asseline (Anne-Victoire), Mme Pierre Foucher. - -Aubertin (Général): _Mémoires inédits sur la guerre de Vendée_, 11 en -note. - -Augustine (Ce «petit monstre» d'), 184. - -Aumale (Le duc) publie l'_Instruction dirigée contre Isabelle de -Limeuil_, 152 en note. - -_Avantages de l'Enseignement mutuel_, sujet de concours traité par -Victor Hugo, 20 en note. - -_Aventure tyrolienne_ (L'), par le général Hugo, 13 en note. - - -B - -Baudelaire (Une citation de Charles), 68. - - Les premiers enthousiasmes, 8. - -Beauchêne, tailleur, 172. - -Beauregard (Le château de), près Chabris, 24 en note. - -_Beaux-Arts_ (Les), Revue, 152 en note. - -Belfort (La conspiration de), 33. - -Bellune (Victor, duc de), ministre de la Guerre, 59 en note. - -Belton (Louis): _Victor Hugo et son père, le général Hugo, à Blois_, -7-14 en note, 22 en note, 169-170 en note, 193, 195-196 en note. - -Benoist (J.), témoin à l'état civil de Blois du décès du petit Léopold -Hugo, 119. - -Béranger (Le chansonnier), poursuivi, 33. - -Berry (duc de), Réaction qui suivit son assassinat, 43 en note. - - Ode sur sa mort, 81. - -Berry (Duchesse de), Sa recommandation spéciale afin de faire obtenir -à Victor Hugo une pension sur la cassette royale, 55 en note. - - Visite Chambord, le 18 juin 1828, et grave son nom sur le mur de -l'escalier de la lanterne, 168 en note. - -Besson (Le sieur), cordonnier, témoin dans l'acte de décès de la veuve -Hugo, 200. - -Béthune-Sully (Le marquis de), maire de Chabris, procède au mariage du -général Hugo et de Marie-Catherine Thomas y Saëtoni, 22-26. Figure à -Blois parmi les amis du général, 189. - -_Bibliographie historique et critique de la presse française_, par -Eugène Hatin, 106 en note. - -Bibliothèque de Blois (Les lettres de Victor Hugo à son père conservées -à la), 7. - - _Biographie universelle et portative des Contemporains_, 144 en note. - -Biré (Edmond): _Victor Hugo avant 1830_, 20, 23 en note, 26, 55 en -note, 69 en note 70, 81, 173. - - L'absence de Lamartine au sacre de Charles X, 173. - -Biscarrat (Jean-Baptiste), ancien maître d'étude à la pension Cordier. -Témoin de Victor Hugo à son mariage, 61, 62. - - Aurait collaboré au _Conservateur littéraire_, 63 en note, 159 en -note. - - Pendant le repas de noces de Victor, s'aperçoit de la folie d'Eugène -Hugo et l'emmène, 68. - -Blois (La venue de Victor Hugo à), 147-169. - - Descriptions qu'il en a faites, 78-79, 148-156, 163. - -_Bohême dorée (La)_, par Charles-Victor Hugo, 188 en note. - -_Bonheur (Le) que procure l'étude dans toutes les situations de la -vie._ Sujet de concours traité par Victor Hugo, 20 en note. - -_Bonnes Lettres_ (La Société des). En note: 61, 62, 91. - -Borel (Petrus), le lycanthrope, 8. - -Boulay-Paty (Évariste), son _Journal_. Soulié lui raconte la cause de -la folie d'Eugène Hugo, 69-70 en note. - -Bourg (M.), 56. - -Bournon (Fernand): _Victor Hugo à Gentilly_, 30. - -Brandon (Le duc de), aide Marie d'Angleterre à se consoler de son -veuvage, 154. - -Brousse (M.), ancien lieutenant-colonel, chevalier de Saint-Louis, ami -du général Hugo, à Blois, 182 en note, 189. - -Brousse (Mme), morte centenaire en 1879, 183, 189. - -Brunyer, médecin de Gaston d'Orléans, 155 en note. - -_Bug-Jargal_, 196 en note. L'exemplaire offert par Victor Hugo à son -père, 197 en note. - -_Bulletin de la Société impériale des Antiquaires de France_, 152 en -note. - -_Bulletin du Musée municipal de Châteauroux_, 23 en note. - -Bunbury (Miss Lydia de): Mme Alfred de Vigny, 162 en note. - -Bury (Le château de), 153 en note. - -_Buttes (Les) et la télégraphie optique_, par A. de Rochas, 149 en note. - - -C - -Cachet (Le) du général Hugo, 74, 116, 126, 127. - -Caillé (Le Dr Dominique) publie le _Journal d'Évariste Boulay-Paty_, -69 en note. - -Calderon, 91 en note. - -_Campagne d'Espagne en 1823_, par Abel Hugo, 91 en note. - -Canel (Un geste de l'éditeur Urbain); il fait les frais du _voyage_ -des ménages Hugo et Nodier _au Mont Blanc et dans la vallée de -Chamonix_, 179, 184. - -_Carnaval de Venise_ (Le), par Abel Hugo, 90 en note. - -Castellane (Mme Boni de): sa liaison avec Chateaubriand, 138, -139-140. - -_Catalogue de la Bibliothèque romantique de M. J. Noilly_, 15 en note. - -Catherine de Médicis, 152 en note. - -_Catholique_ (Le journal, _Le_), fondé par le baron d'Eckstein, 166 en -note. - -Cayla (La comtesse de), née Zoé Talon, 47 en note, 137. - - Aurait été consolée par le vicomte Sosthènes de la Rochefoucauld de -la faiblesse de Louis XVIII, 161 en note. - -Cédules hypothécaires (Les) du roi Joseph, 34, 56. - -_Cénacle de la Muse française (Le)_, par Léon Séché, 62 en note, 165 en -note, 168 en note. - -Chabris (Indre), le général Hugo y épouse, en secondes noces, Marie -Catherine Thomas y Saëtoni, veuve Anaclet d'Almeg, 22-26. - -_Chaise de paille (La)_, par Charles-Victor Hugo, 188 en note. - -Chambord (Le château de): Adolphe Trébuchet désire le visiter, 99, 101. - - Paul-Louis Courier et son _Simple Discours_; sa condamnation; il rend -compte de son procès, 99, 100 en note. - - La «futaie de tourelles» de Chambord, vue de Blois? 150. - - Enthousiasme de Victor Hugo pour Chambord. Il grave son nom au faîte -de la plus haute tourelle, 168, 169. - - La duchesse de Berry devait, en 1828, suivre ce mauvais exemple, 168 -en note. - -Chantreau (Maurice), homme d'affaires du marquis de Béthune-Sully, sert -de témoin au second mariage du général Hugo, 26. - -Charenton (L'hospice de), dirigé par le Dr _Royer-Collard_. Eugène -Hugo y est transporté, 94, 96. - -Charles VIII, 153 en note. - -Charles X: par ordonnance spéciale, nomme Lamartine et Victor Hugo -chevaliers de la Légion d'honneur, invite Victor Hugo à son sacre, 157, -158. - - Le sacre, 174. - - Fait tirer l'_Ode sur le Sacre_ sur les presses de l'Imprimerie -royale, 178. - - Fait remettre à Victor Hugo des porcelaines (de Sèvres), 183. - -Charles d'Orléans, ses poésies, 159 en note. - -_Château (Le) de Chambord_, par L. de la Saussaye, 169 en note. - -Chateaubriand (M. de), 95, 98, 130, 167 en note. - - Sa première disgrâce, 43 en note. - - Son ambassade à Londres, 43 en note. - - Accompagne M. de Montmorency au Congrès de Vérone, 43 en note. - - Accepte le portefeuille des Affaires étrangères, 43 en note. - - Nouvel amour, nouvelle disgrâce: la conversion des rentes, les -finances de Mme Boni de Castellane, 43 en note, 75 en note, 137, -140, 141. - - Hommage que lui rend Adolphe de Saint-Valry, 167 en note. - -Chauveau (Dr H.). _Mémoire sur les Buttes dans le département de -Loir-et-Cher_, 149 en note. - -Chemonton (La rue), à Blois, 152. - -Chenay (Le graveur Paul), beau-frère de Victor Hugo, par son mariage -avec Julie Foucher, 172 en note. - - Un volume de souvenirs: _Victor Hugo à Guernesey_, 172 en note, 196, -197 en note. - - La première édition des _Odes_? 196, 197 en note. - -Cheverny (L'hôtel de), à Blois, 152. - -Chuquet (M. Arthur), 138 en note. - -Clermont-Tonnerre (M. de), son appui doit être conservé «vierge» pour -le général Hugo, 75. - - Ses bonnes dispositions à son égard, 133. - - Victor Hugo déjeune avec lui à plusieurs reprises. Son précieux -appui, 133, 135. - - Engage Victor à remettre au duc d'Angoulême son ode sur _la guerre -d'Espagne_, 129. - -_Clocher de Saint-Marc (Le)_, par Jules Lefèvre-Deumier, 164 en note. - - Adolphe de Saint-Valry le lui fait vendre, 168. - -Cléry (Loiret), sur la rive gauche de la Loire, 147 en note. - -_Clytemnestre_, tragédie de A. Soumet, 62 en note. - -_Cochon de saint Antoine (Le)_, par Charles-Victor Hugo, 188 en note. - -Coetlosquet (Le général), sa bonne volonté à l'égard du général Hugo, -141. - -Cogolludo: suivant le vicomte A. Révérend, le général Hugo eût été créé -par le roi Joseph comte de Cogolludo, 21 en note. - -_Collection des lois civiles et criminelles des États modernes_, par -Victor Foucher, 171 en note. - -_Collection des lois, décrets, ordonnances, règlements et avis du -Conseil d'Etat_, par Duvergier, 195 en note. - -_Combat de taureaux (Le)_, par Abel Hugo, 90 en note. - -_Comte Julien (Le)_, par A. Guiraud, 164 en note. - -Condé (Princes de), 153 en note, 155. - -_Confidences (Les)_, par Jules Lefèvre-Deumier, 164 en note. - -_Conservateur_ (Le Journal _Le_): le marquis de Talaru est un de ses -premiers bailleurs de fonds, ce à quoi il doit sa fortune politique, -139 en note. - - Fait l'éloge des frères Hugo, 18 en note. - - Cesse de paraître, 19 en note. - -_Conservateur littéraire (Le)_, 8, 9, 17. - - Crainte du général Hugo que cette entreprise littéraire ne fasse -négliger à ses fils leurs études de droit, 14. - - Ses doctrines politiques, 17, 19 en note. - - Abel et Victor Hugo à la tête du _Conservateur littéraire_, 21 en -note. - - Eugène n'y publie que son _Ode sur la mort du duc d'Enghien_ et que -ses _Stances à Thaliarque_, 21 en note. - -A. Soumet y rend compte des _Nouvelles Odes_ de Victor Hugo, 62 en note. - - Quelques-uns de ses collaborateurs: Gaspard de Pons, 69. - - Jules Lefèvre-Deumier, 164 en note. - - Adolphe de Saint-Valry, 166 en note. - - Ode sur _la mort du duc de Berri_, 81. - -_Constant et Discrète_, poème, par Gaspard de Pons, 69 en note. - -_Conteur (Le)_, recueil de contes publié par Abel Hugo, 92 en note. - -Conti (Prince de), 155. - -_Conversion d'un romantique_, par Antoine Jay, 69 en note. - -Corbière (M. de), ministre de l'Intérieur, 98. - -Corbière (Le poète Tristan), 10. - -_Correspondance de Victor Hugo_, 7, 158, 161 en note, 165 en note, 169 -en note, 170 en note, 173 en note, 199 en note. - -_Coup d'œil militaire sur la manière d'escorter, d'attaquer et de -défendre les convois et sur les moyens de diminuer la fréquence des -convois et d'en assurer la marche; suivi d'un mot sur le pillage_; par -le général (alors capitaine) Hugo (1796), 13 en note. - -Courier (Paul-Louis), son _Simple Discours aux membres du Conseil de -Véretz, au sujet de l'acquisition de Chambord_, 99. - - Traduit devant la Cour d'assises de la Seine, est condamné à deux -mois de prison, 99. - - Rend compte de son procès et on n'ose le poursuivre à nouveau, 100 en -note. - -_Courrier français (Le)_, 144 en note. - -Courteline (Un chapitre de): un dossier perdu, 34. - -_Cromwell_ (1827), 196 en note. - - -D - -Damas (Le comte Roger de), 16, 17 en note, 137 en note. - -Dante, 163. - -_Débats (Le Journal des)_, 86, 134 en note. - -Decazes (Le comte), ministre de la Police générale; de l'Intérieur -(puis président du Conseil (19 novembre, 29 décembre 1818-20 février -1820), 129 en note. - -Delaveau (Le préfet), organisateur avec Franchet-Desperey, des -massacres de la rue Saint-Denis (19-20 novembre 1827), 34 en note. - -Delorme (Marion): suivant le bibliothécaire Dupré, serait née à Blois, -151 en note. - - La maison que lui prête la tradition, 151 en note. - - Un dessin de Victor Hugo, 151 en note. - - Deux vers de _Marion Delorme_, 165. - -Depeyre (M. G.), secrétaire de l'Académie des Jeux floraux: un petit -point d'histoire littéraire, 55 en note. - -Derivoire (Le colonel), de Montfort-l'Amaury; avait servi sous les -ordres du général Hugo, 187. - -_Derniers bardes (Les)_, poème, par Victor Hugo, 20 en note. - - Avaient été, en 1819, l'objet d'une mention de l'Académie des Jeux -floraux, 20 en note. - -Deschamps (M. et Mme), 172. - -Deschamps (Emile), 163. Signe au mariage de Victor Hugo, 61. - - Fut un des fondateurs de la _Muse française_. Sa collaboration aux -_Annales de la Littérature et des Arts_, au _Mercure du XIXe siècle_, -etc. Ses œuvres, 163, 164 en note. - - Adresse ses félicitations au lieutenant général, comte Hugo, 177. - -_Des grands moyens accessoires de défense et de conservation -aujourd'hui indispensables aux places fortes, aux armées, aux colonies -et aux États qui les possèdent._ Ouvrage du général Hugo dont le -prospectus a seul paru, 14 en note. - -Des Granges (Ch.-M.), Un précieux volume souvent mis à contribution: -_Le Romantisme et la Critique. La Presse Littéraire sous la -Restauration_, 1815-1830, 18 en note, 19 en note, 63 en note, 69 en -note, 168 en note. - -Desjardins, le plus inconnu des fondateurs de la _Muse française_, 167 -en note. - -_Des maladies mentales considérées sous le rapport médical, hygiénique -et médico-légal_, par Ed. Esquirol, 89-90 en note. - -Dessole (Le Cabinet, 29 décembre 1818), 129 en note. - -_Deux Ages (Les)_, idylle, par Victor Hugo, 20 en note. - -_Deux Archers_ (La ballade des), 148. - -Devéria, ses frontispices de _Bug-Jargal_ et des _Odes_ (édition -Ladvocat), 197, 198 en note. - -_Dictionnaire des Généraux français_, 40, 41. - -Didine, Léopoldine Hugo, 142, 143, 144, 172, 173, 177, 185. - -_Divine Epopée (La)_, poème d'A. Soumet, 62 en note. - -Driollet (M.), ami du général Hugo, 184, 189. - -_Droit civil français (Le) suivant l'ordre du Code_, par Toullier et -Duvergier, 195 en note. - -Drumont (Edouard), _Mon vieux Paris_. Scipion Sardini et Isabelle de -Limeuil, 153 en note. - -_Duchesse d'Alba (La)_, manuscrit du général Hugo, 14 en note. - -Dumas (L'Abbé), vicaire à Saint-Sulpice lors du mariage de Victor Hugo, -61. - -Dupont (L'hôtel Denis), à Blois, 151. - -Dupré (Le bibliothécaire A.), 151 en note. - -Du Seigneur (Jehan), 8. - -Duvergier (Le jurisconsulte), Victor Hugo oppose sa compétence et son -honnêteté aux appétits de sa belle-mère, 195. - -Duvidal, marquis de Montferrier, l'un des signataires de l'acte de -mariage de Victor Hugo, 61. - - -E - -Eckstein (Le baron d') a collaboré aux _Annales de la Littérature et -des Arts_ et fondé _Le Catholique_, 165 en note. - - Victor Hugo lui recommande le _Résumé de l'Histoire de Russie_, -d'Alphonse Rabbe, 165. - -_Élégies savoyardes_, par A. Guiraud, 161 en note. - -_Elisabeth d'Angleterre_, par M. Ancelot, 61 en note. - -_Elisabeth de France_, tragédie de A. Soumet, 62 en note. - -Eloy (M.), 89. - -_El viego_, par Abel Hugo, 90 en note. - -Empecinado (L'), défaites que lui fit subir le général Hugo, 22. - -_Émulation de Cambrai (La Société d')_ couronne Abel Hugo pour son _Ode -sur la bataille de Denain_, 21. - -_Épée de Brennus (L')_, manuscrit du général Hugo, 14 en note. - -_Ermite (L') ou le solitaire du lac_, autre manuscrit du général Hugo, -14 en note. - -Esquirol (Le Docteur), 89-90.--Eugène Hugo est placé dans sa maison, -89, 90. - - Victor va l'y visiter; état du malade, 92-93. - - Le prix de la pension, 93. - - Son règlement, 97, 100. - - Le Dr Esquirol, nommé à Charenton, 90 en note. - - Un ouvrage classique, 89-90 en note. - -_Essai complémentaire sur le commandement des places de guerre et -autres._ Manuscrit du général Hugo, 14 en note. - -_Études d'Histoire romantique. Le Cénacle de la Muse française_, par -Léon Séché, 62 en note. - -_Evénement_ (Le journal _L'_): Charles-Victor et François-Victor Hugo, -188 en note, 193 en note. - - -F - -_Famille tragique (Une)_, par Charles-Victor Hugo, 188 en note. - -Féraudy (M. de), ancien major du génie, le meilleur ami du général Hugo -à Blois, où il fonde avec lui une société littéraire, 86, 189. - - Ses _fables_, 77. - - Ses _mémoires_, 77. - - Est vivement recommandé à Victor, par Eugène, dans un intervalle de -lucidité, 86. - - Présente un acte à l'Odéon, 86. - - Ses voyages à Paris mis à profit par Victor et par son père, 127-128. - - Candidat à une récompense de l'Académie: démarches de Victor Hugo, -135, 136. - -Ferdinand, roi d'Espagne, 139-140. - -Fessart (M.), signe au mariage de Victor Hugo, 61. - -_Feuilles d'automne (Les)_: la maison du général Hugo à Blois, 78-79. - -_Fiesque_, par M. Ancelot, 61 en note. - -_Figaro_ (une citation du), de 1829, 31 en note. - -Fleury (Le Docteur), 72, 96. - -Foix (La maison de la rue du), à Blois. - - Est achetée dès 1816 par la veuve d'Almeg, 24 en note, 77. - - Après son mariage avec le général Hugo qui vient de revendre le -domaine de Saint-Lazare, elle s'y installe avec lui, en 1823, 77. - - Le général y joint une petite maison voisine, plus tard achetée par -la double veuve, 77 en note. - - Sa description par Victor Hugo, 78-79, 149. - - Le petit Léopold vient y mourir, 112, 122. - - L'inventaire et la vente du mobilier après la mort du général Hugo, -195. - - Sa veuve n'y meurt qu'en 1858, 79, 200. - - Le centenaire de la naissance d'Hugo: une cérémonie bien inspirée, -79. - -Foucher (Adèle), Mme Victor Hugo. Voir ce nom. - -Foucher (Julie), petite sœur d'Adèle, ses progrès, 172. - - Epouse le graveur Paul Chenay, 172 en note. - -Foucher (Paul), jeune beau-frère de Victor Hugo. Encore élève au lycée -Henri IV, amène chez ses parents, à Gentilly, un de ses camarades qui -contrefaisait à merveille l'ivrogne: il se nommait Alfred de Musset, 30. - - Son voyage à Blois, 116, 117. - - Il en revient avec de bonnes nouvelles et les yeux agrandis à force -de s'ouvrir, 114, 116, 117. - - Une lettre de Victor Hugo à Paul Foucher écrite de la Miltière, 170, -173. - - Leur collaboration: _Amy Robsart_, 170 en note. - - Ses correspondances parisiennes à _l'Indépendance belge_, 170 en note. - - Son nom lié, par Alfred de Musset, à celui de Mme Mélanie Waldor, -170 en note. - -Foucher (Pierre), beau-père de Victor Hugo, ancien greffier du Conseil -de guerre; chef de bureau au Ministère de la Guerre, 31. - - Sa réponse à la demande de mariage entre sa fille Adèle et Victor, -faite par le général Hugo, 47. - - Son crédit au Ministère mis à profit par son gendre pour les siens, -76. - - A prêté de l'argent au jeune ménage gêné: Victor s'adresse à son père -pour le lui rembourser, 83, 84. - -Foucher (Mme Pierre), Anne-Victoire Asseline, 61. - - Passe avec son mari les vacances à Gentilly: le fiancé les y -accompagne, 29-30. - - Perd son père, 121. - - A caché à sa fille les lettres annonçant la mort du petit Léopold et -ne peut les retrouver, 122, 124. - -Foucher (Victor), l'aîné des beaux-frères de Victor Hugo, 171. - - Est à Alençon bien placé, 131. - - Ses œuvres, 171 en note. - - Aurait collaboré, sous la signature F..., au _Conservateur -littéraire_, 171 en note. - -_Foudre_ (Le journal _La_) consacre un article aux _Fables_ de M. de -Féraudy, 77. - -Fouquet (Le sieur), jardinier, l'un des témoins, à l'état civil de -Blois, de la mort de la veuve du général Hugo, 200. - -_Français en Espagne (Les)_, à-propos-vaudeville par Abel Hugo et Alph. -Vulpian, 91 en note. - -_France Centrale_ (Le journal _La_) reproduit la belle lettre de Victor -Hugo à l'aqua-fortiste Queyroy, 157. - - M. J. de Pétigny y défend la mémoire de Gaston d'Orléans, 155 en note. - -_France historique et monumentale_, par Abel Hugo, 93 en note. - -_France militaire_, par Abel Hugo, 92 en note. - -_France pittoresque_, par Abel Hugo, 92 en note. - -Franchet Desperey (M.), directeur général de la police, 34, 35, 47. - -François Ier (Une citation inévitable de), 169. - -_Francs régénérés (Les)_, 18 en note. - -Frayssinous (Le comte de), évêque d'Hermopolis, ministre des Affaires -ecclésiastiques; Victor Hugo cherche à obtenir de lui une bourse pour -un de ses cousins Trébuchet, 187. - -Frénilly (Le baron de), ses _Souvenirs_: les causes secrètes d'une -disgrâce, Chateaubriand et Mme Boni de Castellane, 138-140. - - -G - -Gaillard (Michelle), veuve de Florimond Robertet, 153 en note. - -_Galerie des Hommes illustres du Vendômois_, 147 en note. - -Gaston d'Orléans, 149, 163. - - Duplicité de ce «Bourbon coupé de Médicis», 154-155. - - M. de Pétigny cherche à prendre la défense de sa mémoire, 155 en note. - -Gault (M. Denis), officier de l'état civil de la commune de Blois, 119. - -Gautier (Théophile): son _Histoire du Romantisme_, 8. - -Gay (Le Docteur) achète du général Hugo la terre de Saint-Lazare, près -Blois, 77. - -_Gazette de France (La)_, 33 en note, 157. - -_Gazette des Beaux-Arts: Les Rues et Maisons du vieux Blois._ Une -lettre de Victor Hugo au dessinateur Queyroy, 157. - -Gazza (Francesca), Mme Brousse, 182 en note. - -_Génie (Le) du Théâtre espagnol, ou Traduction et analyses des -meilleures pièces de Lopez de Véga; F. Calderon et autres auteurs -dramatiques, depuis le milieu du XVIe siècle jusqu'à la fin du -XVIIIe_; par Abel Hugo (Ouvrage non terminé), 91 en note. - -Genoude (M. de), 33 en note. - -Gentilly (Victor Hugo à), 29-30, 99, 175, 176. - -Genty, l'un des pseudonymes du général Hugo, 13 en note. - -Girard (M.), directeur de l'École vétérinaire d'Alfort, 96. - -Goncourt (Edmond et Jules de): leur _Journal_, 13 en note. - -Greffulhe (Louise-Cornélia-Eucharis de), comtesse Boni de Castellane: -sa liaison avec Chateaubriand, 138, 139-140. - -Grégoire (L'Abbé), évêque constitutionnel de Blois, 60 en note. - -Guiraud (P.-M.-T.-Alexandre), l'un des fondateurs de la _Muse -française_ où il rendit compte des _Mémoires du général Hugo_ et publia -un véritable manifeste: _Nos Doctrines_, 10, 164. - -Guise (Le duc de), 155. - - (L'hôtel de), à Blois, 152. - - -H - -Hadou (Les époux), propriétaires de la maison achetée, en 1816, par la -veuve d'Almeg, rue du Foix, à Blois, 77 en note. - -_Han d'Islande_ (L'exemplaire de la seconde édition de) que Victor Hugo -destine à son père, 106. - - Description de cet exemplaire, 197 en note. - -Hatin (Eugène), omet de citer la _Muse française_ dans sa -_Bibliographie historique et critique de la Presse périodique -française_, 106 en note. - -Haute (Une maison de la rue), à Blois, 151. - -Heim (Le jeune M.) récite des vers de circonstance, en la maison de la -rue du Foix, à Blois, à l'occasion du centenaire de la naissance de -Victor Hugo, 79 en note. - -Hendicourt (M. d'), 161. - -Henri III, 155. - -Henri IV, 153. - -_Hernani_, 9. - -_Heure de la Mort (L')_, par Abel Hugo, 91 en note. - -_Histoire de l'empereur Napoléon_, par Abel Hugo, 92 en note. - -_Histoire du Romantisme_, par Théophile Gautier, 8. - -Hofman (Le critique), du journal des _Débats_.--Réponse de Victor Hugo, -134 en note. - -Holstein-Augustenbourg (Leurs Altesses Sérénissimes les princes de), -194. - -_Hôtel (L') de Scipion Sardini et ses Médaillons en terre cuite_, par -Anatole de Montaiglon, 152 en note. - -Hôtel Toulouse (L'), rue du Cherche-Midi, siège du Conseil de guerre où -habitait la famille Foucher, 30, 63. - -Houssaye (Arsène), 164 en note. - -Hugo (Joseph), menuisier, «très excellent républicain», marié à -Marguerite Michaud, père du général Hugo, 24, 133 en note. - -Hugo (Le général Joseph-Léopold-Sigisbert). Lettres que lui adressa -Victor, conservées à la Bibliothèque de Blois, 7. - - Étude à ce sujet de M. Louis Belton: _Victor Hugo et son père, le -général Hugo, à Blois_, 7. - - Ses _mémoires_, 11, 13 en note, 92, 94, 116, 119, 164 en note. - - Ces lettres le font mieux connaître, 12. - - Son premier mariage, la séparation: l'aventurière, 11. - - L'éloignement semble, cependant, plutôt matériel entre les fils et le -père, qui leur continue une pension mensuelle, 12. - - Ses goûts littéraires, 13. Ses œuvres imprimées et manuscrites, 13-14 -en note. - - Sa crainte passagère que le _Conservateur littéraire_ ne fasse -négliger à Eugène et à Victor leurs études de droit: lettre au doyen, -15. - - Sa carrière militaire: le général Hugo en Espagne, la défense de -Thionville: son bonapartisme pour le moins douteux. Il semble avoir eu -plus à se louer de Louis XVIII, qui après lui avoir reconnu le grade de -maréchal de camp, lui avait ensuite accordé la croix de Saint-Louis, -puis la rosette de la Légion d'honneur, que de Napoléon, 16. - - Sa lettre au comte Roger de Damas, 15-17. - - La demi-solde, 16. - - Créé, par Joseph, comte de Siguenza, ses armes, 21. - - Se retire à Blois où il achète le domaine de Saint-Lazare, qu'il ne -tarde pas à revendre, 22. - - Son second mariage (une régularisation), à Chabris, avec -Marie-Catherine Thomas y Saëtoni, veuve Anaclet d'Almeg, 22. - - L'acte de mariage, 23-26. - - Comment le général Hugo et la comtesse de Salcano firent part de leur -union: la religion a parfois bon dos, 26. - - Autorise le mariage de Victor avec Mlle Adèle Foucher, 28. - - Veut fonder, à Blois, une Société littéraire: les vains efforts de -Victor pour la faire autoriser. Un biais administratif, 33, 35-36, 40, -41, 44. - - La demande officielle de la main d'Adèle Foucher, 38, 47. - - Victor se défend d'avoir des préventions contre son épouse actuelle, -qu'il n'a pas l'honneur de connaître, 39. - - Le service de presse du _Journal de Thionville_, 39, 41. - - Un poème du général: la _Révolte des Enfers_, 41, 42, 46. - - Acte de naissance et extrait de baptême du fiancé, 45. - - Un consentement légalisé et un mois de pension longs à venir, 47. - - Le rachat d'un ban, 50. - - Le général n'assistera pas à la noce et ne prendra pas part aux -frais, 49, 51. - - Entre frères: lettre du colonel Hugo au général, 56-59. - - Le faire-part du mariage de Victor, 65. - - La chanson des nouveaux époux, 63-64, 66-67. - - La folie d'Eugène: Victor en avise son père et fait appel à sa -bourse, 71-72. - - L'écu et les armes du général: un blason du XVIe et la ferblanterie -héraldique impériale, 74 en note. - - Tous les efforts de Victor tendent à le faire rappeler à l'activité, -75. - - Quitte et revend le château de Saint-Lazare, pour aller habiter la -petite maison achetée, en 1816, rue du Foix par la veuve d'Almeg, 77. - - Va chercher Eugène à Paris et le ramène à Blois, 72-73. - - Son compte à la banque Katzenberger: il vient à nouveau au secours du -jeune ménage, 83-84. - - Des nouvelles du pauvre fou, placé chez le Dr Esquirol, puis -transféré au Val-de-Grâce et à Saint-Maurice, 90, 92-93, 94, 95, 96-97, -99, 100, 106, 131. - - Il reçoit le jeune Adolphe Trébuchet, 99-101. - - Le général grand-père: la naissance du petit Léopold, 102-104. - - La recherche d'une nourrice. Il en expédie une à ses enfants, -104-107, 107-108. - - Un nuage prêt à crever: la reconnaissance due à la comtesse de -Salcano, 110-111. - - Il va, avec sa femme, chercher à Paris l'enfant malade et le ramène -à Blois, où, malgré les soins dont il est entouré, il ne tardera pas à -mourir, 112, 120, 121. - - Le cachet du général, 74, 116, 126, 127. - - Ses _Mémoires_ s'impriment chez Ladvocat: Adèle Hugo, souffrante, -demande à les lire en feuilles, 119. - - La mort de l'enfant. Consolations du père au grand-père, 122-124. - - Les bonnes dispositions du marquis de Clermont-Tonnerre et du duc -d'Angoulême à l'égard du général, 134, 135-136. - - L'espoir, vite envolé, d'une inspection générale, 136, 141. - - Nouveau voyage à Paris où il va faire connaissance de sa petite-fille -Léopoldine, 145. - - Victor et Adèle Hugo à Blois: la maison, le jardin et les cheveux -blancs de son père, 147-173. - - Les charmes d'une légende, 157. - - Le général emmène ses enfants passer quelques jours à la Miltière, sa -propriété de Sologne, 169. - - La promotion du général au grade de lieutenant général (5 juin 1825), -175. - - Le nouveau lieutenant général parmi ses sables de Sologne, 176. - - Le fils lui rappelle d'une façon charmante une dette sacrée, 180-182. - - Il tarde un peu à s'exécuter, 184. - - Une recommandation dont ne s'enthousiasme pas Victor, 187. - - Sa belle-fille lui donne un nouveau petit-fils, 189. - - Il quitte Blois et vient s'installer à Paris dans la même maison -qu'Abel Hugo, 190-191. - - Affaires dont il semble s'être occupé, 191. - - Sa mort subite: un «avis d'obsèques», dans le _Moniteur_, les débuts -d'une formule, 191-192. - - La cérémonie. La dépouille du général Hugo rejoint au cimetière du -Père-Lachaise, celle de la mère de ses enfants: leur monument, 192-193. - - Une succession difficile: le tailleur Moreau et Marie-Catherine -Thomas y Saëtoni, 193-200. - - Inventaire et vente de mobiliers de Blois et de la Miltière, 195-196. - - Quelques livres échappés à la vente: dédicaces de Victor Hugo à son -père, 196-198. - - Ce qu'on peut retirer dans les débris d'une grande fortune, 199. - -Hugo (Le colonel Louis-Joseph), commandant le bureau de recrutement de -Tulle, 37, 114, 144. - - Sa croix d'officier de la Légion d'honneur, 16. - - Demande à son neveu Victor son appui auprès de M. Foucher, 43, 46. - - Une lettre du colonel au général, 56-59. - - Les affaires des Hugo en Espagne, 56-57. - - Observations qu'il a cru devoir faire à Victor au sujet de son -mariage. La réponse de celui-ci, 57-58. - - Désirerait être rappelé à l'activité et éviter la mise à la retraite. -Va voir, dans ce but, le lieutenant général Alméras, 58. - -Hugo (Léopold), fils du colonel, 37 en note. - -Hugo (Marie), fille du colonel, Sœur Marie-Joseph de Jésus, du Carmel -de Tulle, 37 en note. - -Hugo (Le major François-Juste), le plus jeune frère du général, 73, -114, 119. - - A recours également au crédit de Victor, 75. - - Sa femme; ses séjours à Paris, 82, 88, 131, 132, 133, 134. - -Hugo (Abel): Fait précéder les _Mémoires du général Hugo_ d'un _Précis -historique des Evénements qui ont conduit Joseph Napoléon sur le trône -d'Espagne_, 11 en note, 91 en note. - - Vient retrouver ses frères à Paris, 19. - - Couronné par la _Société d'Emulation de Cambrai_, 21. - - Collabore, avec son frère Victor, au _Conservateur littéraire_, 21 en -note. - - Sert d'intermédiaire entre le poète et l'éditeur Pélicier. La 1re -édition des _Odes et Poésies diverses_, 30 en note. - - Galère dans laquelle il a poussé Victor, 90, 94. - - Ses _romances historiques traduites de l'espagnol_, 30 en note, 91 en -note, 198 en note. - - Très occupé, n'a guère le temps d'écrire à son père, 32, 48. - - Épouse Mlle de Montferrier, 61 en note. - - Emmène, avec Biscarrat, de chez M. Foucher, Eugène Hugo, atteint -d'une crise de folie, pendant le dîner de noces de son frère, 68. - - Ses œuvres, 90-93 en note. - - La maison qu'il habite, rue Monsieur: son père y prend un appartement -et y meurt, 191. - -Hugo (Eugène): Obtient un souci réservé et une mention à l'_Académie -des Jeux Floraux_, 21. - - Publie dans le _Conservateur littéraire_ son _Ode sur la mort du duc -d'Enghien_ et sa traduction des _Stances à Thaliarque_, 21 en note. - - Toujours bizarre: un roman en partie double, 32, 36. - - Sa situation précaire, 36. - - «Un peu fou», quand il écrit à son père, 51. - - Assiste au mariage de Victor et d'Adèle Foucher et signe l'acte de -mariage, 61. - - Est pris d'un accès de folie durant le repas de noces, 68. - - Le douloureux secret: il aimait Adèle, 70. - - Son père vient le chercher et l'emmène à Blois, où il le soigne -quelque temps chez lui, 72. - - Un mieux passager: il écrit à Victor et à J.-B. Biscarrat, 80, 85. - - Autre lettre à Abel, dans laquelle il lui recommande vivement M. de -Féraudy. Elle trahit l'état du malade, 86-87. - - Est ramené à Paris et placé dans la maison de santé du Dr Esquirol, -89-90. - - Victor va l'y voir: son état, ses phantasmasies, 92-93, 96-97. - - Est transféré au Val-de-Grâce, puis à Saint-Maurice, 94. - - Il y fait de la mélancolie; peine qu'on a à le faire manger, 99, 100. - - Sa malpropreté, 109. - - Sa mort, 73 en note. - - Est enterré au Père-Lachaise, auprès de sa mère et de son père, 193. - -Hugo (Victor): Ses lettres à son père, conservées à la Bibliothèque de -Blois, 7. - - Son affection pour Alfred de Vigny, 9. - - Termes respectueux et affectueux dans lesquels il écrit à son père, -12. - - Ses débuts, 15. - - Obtient deux mentions à l'_Académie française_, 19. - - Ses succès aux _Jeux Floraux_, 20. - - Est nommé maître, mais ne fut pas mainteneur, 20. - - Pension qu'il prétend devoir toucher comme membre de la seconde -Académie du Royaume, 54, 57. - - Le dénouement d'un roman: Victor vient passer les deux mois, à -Gentilly, chez les Foucher. Un «nid d'oiseau ou de poète», 29. - - Les _Lettres à la Fiancée_, 27, 29. - - L'édition originale des _Odes et Poésies diverses_, 8, 20, 30, 193 en -note. - - S'en vendrait-il à Blois? 37, 42. - - Les courses de Victor à Paris pour son père: la Société littéraire de -Blois, 33, 35-36, 40, 41, 44. - - L'introuvable général d'Hurbal, 36, 40. - - Sollicitude avec laquelle il recommande ses frères à son père, 51, 64. - - Il fait appel aux conseils littéraires du général, 37. - - La demande en mariage: si le général savait quel ange il va nommer sa -fille, 39. - - La pension de Victor sur la maison du roi, 39, 45, 47, 51, 130, 141. - - Le service de presse du _Journal du blocus de Thionville_, 39, 41. - - Son crédit auprès de M. de Chateaubriand, 43, 44. - - Un mois en retard de la pension paternelle, 48. - - Il a diverses raisons pour désirer que son mariage ait lieu le plus -tôt possible, 50. - - Son mariage à Saint-Sulpice, l'acte de mariage, les témoins, 60-63. - - La noce à l'hôtel Toulouse, 63, la folie d'Eugène, 68. - - Les premières joies du ménage: les oarystis, 63-64. - - Un mot aimable pour la femme du général, 66, 67. - - Victor se décide à révéler à son père l'état d'Eugène et fait appel à -sa bourse, 71-72. - - Il tient à conserver «vierge» pour le général la recommandation de M. -de Clermont-Tonnerre, 75. - - Espérances de paternité, 76. - - Les _Fables_ et les _Mémoires_ de M. de Féraudy, 76-77. - - Une lettre au pauvre Eugène, 80. - - La gratification de 500 fr. qui lui avait été accordée par Louis -XVIII, pour son _Ode sur la mort du duc de Berry_, 81. - - On lui fait espérer une pension de 3.000 francs sur les fonds du -ministère de l'Intérieur, 82. - - La seconde édition des _Odes_, 81. - - Une plaisanterie un peu grasse: le ventre d'Adèle, 87, 88-89. - - Il va voir Eugène chez le Dr Esquirol. Son état, 92-93. - - Il existe des maisons où le prix de la pension est moins élevé, 93. - - Quelques idées sur le traitement de la folie, 97. - - L'enfant que porte sa femme sera un nouveau lien entre le père et le -fils, 97. - - Mauvaises nouvelles d'Eugène, 100. - - Le voyage à Blois du jeune Adolphe Trébuchet, 99-101. - - La naissance du petit Léopold. Il est mis en nourrice, 102-104. - - La femme à qui il est confié semble d'un caractère méchant et faux, -Victor demande au général de lui chercher une nourrice à Blois, ou dans -les environs, 105-106. - - Il adresse à son père le premier numéro de la _Muse française_, 106. - - La seconde édition de _Han d'Islande_, 106. - - Remerciements au général pour l'envoi d'une nourrice. Son arrivée, -107-108. - - Remerciements au père et à sa femme pour les soins dont le petit -Léopold, qu'ils ont emmené à Blois, est l'objet de leur part, 113. - - Les armes et l'écusson du comte Hugo, 116. - - La fin de Léopold: «nous espérons, mais nous sommes résignés», 120. - - _A l'Ombre d'un Enfant_, 124-125. - - Vente des _Odes_, à Ladvocat, 130. - - Démarches de Victor en faveur de son cousin Michaud, 132, 133. - - Déjeune à deux reprises avec le marquis de Clermont-Tonnerre, auprès -de qui il appuie vivement son père, 133, 135. - - Intervient à l'Académie en faveur de M. de Féraudy, 135. - - Les _Nouvelles Odes_; la négligence de Ladvocat, 135. - - Les courses et les besognes d'un auteur, 135. - - Impossibilité d'obtenir pour le général une inspection générale: -c'est peut-être, un mal pour un bien, 141. - - La disgrâce de Chateaubriand, 141. - - La naissance de Léopoldine, 142. - - Le voyage à Blois, 147-173. - - Les _Rues et Maisons du vieux Blois_: lettre au dessinateur A. -Queyroy, 148-156. - - Le _Moniteur_ publie la nomination, par ordonnance spéciale, de -Lamartine et de Victor Hugo au grade de chevaliers de la Légion -d'honneur, 157-158. - - Victor Hugo invité au sacre, 158. - - Lettres à J.-B. Soulié, à Alfred de Vigny et à Adolphe de -Saint-Valry, 159, 162, 167. - - Quelques jours à la Miltière, 169-173. - - Victor n'a reçu encore ni croix, ni brevet: il craint de ne pouvoir -porter la croix au sacre, ce qui serait inconvenant, 171. - - Le sacre, 174. - - L'_Ode sur le Sacre_, 174, 177-178. - - Nouveau séjour à Gentilly, 176. - - Compliments au Lieutenant général, comte Hugo, 177. - - Toujours la négligence de Ladvocat, 176. - - Une dette d'honneur: ce qui reste dû à M. de la Rivière, l'ancien -maître d'Eugène et de Victor, rue Saint-Jacques. Victor fait, pour -payer sa quote-part, le sacrifice d'une montre qu'il comptait s'acheter -et plaide joliment auprès de son père la cause du vieil homme, 180-183. - - Le _Voyage poétique et pittoresque_, avec le ménage Nodier, _au Mont -Blanc et dans la vallée de Chamonix_, ce qui en est paru, 183. - - Séjour à Montfort-l'Amaury: Victor vient d'user du peu d'influence -qu'il peut avoir sur M. l'évêque d'Hermopolis, pour obtenir une bourse -à un de ses cousins Trébuchet, 187. - - La naissance de Charles Hugo, 189. - - D'autres lettres de Victor Hugo existent, sans doute, dans une étude -blaisoise, 190. - - Une succession difficile; les débris d'une grande fortune: -«l'Adversaire», 193-199. - - Les exemplaires des œuvres de Victor Hugo offerts par lui à son père. -Leurs dédicaces, 196-198 en note. - -Hugo (Mme Victor). Adèle Foucher. - - Ecrit sous l'inspiration de son mari: _Victor Hugo raconté par un -Témoin de sa Vie_, 10. - - Ses lettres au général et à Mme Hugo, 65, 67, 87-88, 99, 109, -114-116, 117-118, 121, 129-131, 132-133, 142-143, 185-186. - - Semble à nouveau enceinte, 76. - - Se porte aussi bien que sa situation le permet, 82. - - Elle appellera son petit garçon Léopold, pour faire la cour à sa -belle-mère, 88. - - Plaisanterie de Victor à laquelle prêtent les rondeurs de sa -signature, 87, 88-89. - - La naissance du petit Léopold; des couches laborieuses, 102-103. - - Léopold mourant: les angoisses d'une mère, 121. - - Feint de se consoler un peu, dessine et cherche à cacher sa tristesse -à son mari, 128, 130-131. - - Est à nouveau enceinte: les médecins lui interdisent l'usage de la -voiture, 136. - - Sa fille Léopoldine Hugo, en donne des nouvelles au général et à sa -«bonne mère», 142-143. - - Nourrit Léopoldine et accompagne son mari à Blois, 147. - - Victor la quitte pour se rendre au sacre de Charles X, 161-162. - - Le _voyage poétique et pittoresque au Mont Blanc et dans la vallée -de Chamonix_: ses doutes sur l'éclosion du livre dont Urbain Canel -supporte à l'avance les frais, 179, 183. - - Une lettre à la femme du général, «ma chère maman», où elle la prie -de lui envoyer de Blois, si elle en trouve, un beau poisson qui pût -arriver frais à Paris, 185-186. - - Un accouchement difficile: Charles Hugo, 189. - -Hugo (Le petit Léopold): Sa naissance, il est mis en nourrice, 102-104. - - Le général est chargé de lui trouver une nourrice à Blois, 105-107. - - Il en trouve et en envoie une, 107-108. - - Est emmené dans la maison du grand-père, 112. - - Une lettre charmante, à son sujet, d'Adèle Hugo à sa belle-mère, -114-115. - - Il va de mal en pis, 120. - - Le cri de la mère, 121. - - Sa mort, son acte de décès, 121-122. - - La résignation de Victor Hugo: l'ode qui va suivre, 123-124, 124-125. - -Hugo (Léopoldine): Sa naissance, épouse Charles Vacquerie, sa mort -tragique à Villequier, 142. - -Hugo (Charles-Victor): Sa naissance, ses œuvres, 188-189. - -Hugo (François-Victor): Sa traduction des _Œuvres complètes de -Shakespeare_, 193. - -Hugo de Lorraine (Les) et les Hugo de Spitzemberg: leurs armes, 74-75 -en note. - -Hurault (La famille des), 152 en note. - -Hurbal (L'introuvable général), 36, 40. - - -I - -_Illustration (L')_, 192. - -_Indépendance belge (L')_, 170 en note. - -_Indépendant de Loir-et-Cher (L')_, 79 en note. - -_Inez de Castro_, drame en trois actes de Victor Hugo, 10 en note. - -Innocent XII institue le diocèse de Blois, 60 en note. - -_Inspirations poétiques_, par Gaspard de Pons, 69 en note. - -_Intermédiaire des Chercheurs et Curieux (L')_, 167 en note, 168 en -note. - -_Intrigue de cour (L')_, comédie. Manuscrit du général Hugo, 14 en note. - -Isaétony de Compolor (Lina), mère de la seconde femme du général Hugo, -24. - - -J - -Jardins du château de Blois. - - Louis XII, goutteux, s'y fait promener sur son petit mulet, 153. - -_Jardins du château de Blois (Les)_, étude architectonique, par Pierre -Lesueur, 153 en note. - -Jaupître (notaire à Chabris), 1821, 25 en note. - -Jay (Antoine), sa _Conversion d'un Romantique_, 69 en note. - -_Jeanne d'Arc_, par A. Soumet, 62 en note. - -_Je vous aime_, comédie de Charles-Victor Hugo, 188 en note. - -_Joseph, ou l'Enfant trouvé_, manuscrit du général Hugo, 14 en note. - -_Journal d'Evariste Boulay-Paty_, 69-70 en note. - -_Journal des Goncourt_, 13 en note. - -_Journal historique du blocus de Thionville, en 1814, et de Thionville, -Sierck et Rodemach en 1815, contenant quelques détails sur le siège de -Longwy_ (par le général Hugo), 13 en note, 16, 39, 41. - -Juju, Julie Foucher, 172. - - -K - -Kallenborenne (Nicolas), tailleur d'habits à Chabris, et témoin du -second mariage du général Hugo, 26. - -Katzenberger (La banque), 83, 84, 97. - - -L - -La Chaise (Le père) et l'évêché de Blois, 60 en note. - - (Le cimetière du Père): le lieutenant général, comte Hugo, y est -enterré à côté de sa première femme, 192-193. - -Lacroix (Paul), 159 en note. - -Ladvocat (l'éditeur) imprime les _Mémoires du général Hugo_, 116, 119. - - Achète 2.000 francs, pour deux ans, la propriété des _Odes_, 130. - - Son édition des _Odes_, 130, 198 en note. - - Sa négligence: le général ni sa femme ne reçoivent les exemplaires -qui leur sont destinés, 134, 135. - -Lahorie (le général), sa condamnation, 63. - -Lamartine (Alphonse de): Ne fait point partie du cénacle de la _Muse -française_, 9. - - Une ordonnance spéciale de Charles X le nomme ainsi que Victor Hugo, -chevalier de la Légion d'honneur, 157-158. - - N'assiste point au sacre, 173-174. - - Nommé secrétaire d'ambassade à Florence, ne prend pas part à -l'excursion des ménages Nodier et Hugo, 184. - -Lambert (M.), 184, 187. - - (La banque): le général Hugo s'en occupe et figure au moment de son -décès parmi ses administrateurs, 184 en note, 191. - -Lamennais (M. de), 48, 167 en note. - -La Rivière (M. de), ancien maître d'école d'Eugène et de Victor Hugo, -rue Saint-Jacques, 173. - - Sa délicatesse: un vieux compte dont il n'osait réclamer le -règlement, 179-180. - - Une dette sacrée, la montre de Victor, 180-183. - - Le général semble se faire tirer l'oreille pour payer, 183. - -La Rochefoucauld (Le vicomte Sosthènes de), aide de camp du roi chargé -du département des Beaux-Arts, 55 en note, 178. - - Sa délicatesse vis-à-vis de Lamartine et de Victor Hugo, 160-161. - - Jupes longues et feuilles de vigne. Le nu semblait moins l'effrayer -lorsque c'était celui de Mme du Cayla, 161 en note. - -La Rochelle (La conspiration des Quatre sergents de), 33. - -La Saussaye (L. de): _Histoire du château de Chambord_, 169 en note. - -Laudinière (La locature de), dépendant de la Miltière, propriété, en -Sologne, du général Hugo, 169 en note. - -Lauriston (Le marquis de), ministre de la Maison du roi, 55 en note. - -Lebarbier (M.), 82, 89. - -Lefèvre-Deumier (Jules), sa collaboration au _Conservateur littéraire_ -et à la _Muse française_, ses œuvres, 164. - - Fut avec Arsène Houssaye, copropriétaire de l'_Artiste_, 164 en note. - -Adolphe de Saint-Valry lui fait vendre son _Clocher de Saint-Marc_, 168. - -Lelarge de Lourdoueix (M.), président de la division des Beaux-Arts, -sciences et belles-lettres à la direction de la police, 33, 35, 38, 42, -47. - -Lemaignen (Henry), témoin, à l'état civil de Blois, de la mort du petit -Léopold Hugo, 119. - -Lemaire (M.), 127. - -Lescale (M. de), 59. - -Lesueur (Pierre), _Les jardins du château de Blois_, 153 en note. - -_Lettres à la Fiancée_, lettres de Victor Hugo à Adèle Foucher, 27. - -_Lettres champenoises (Les)_, 62 en note. - -Lettres (Les) de Victor Hugo à son père conservées à la Bibliothèque de -Blois, 7. - - Leur écriture, 31. - - La suscription des adresses, 32, 74, 79, 132, 143, 178. - - D'autres lettres existeraient dans une étude blaisoise, 190. - -Ligny Tomat (Nicolas de), le père de l'Étrangère, 24. - -Limeuil (Isabelle de): Une vengeance un peu salée et une délivrance -plutôt inopportune. Scipion Sardini n'y regarde point de si près: -«Financier épouserait demoiselle avec tache»,... et il l'épousa, 152, -153 en note. - -_Littérature et Philosophie mêlées_, de Victor Hugo, 20 en note. - -Longueville (Prince de), 155. - -Lopez de Vega, 91 en note. - -_Louis IX_, tragédie d'Ancelot, lui vaut une pension de Louis XVIII, 61 -en note. - -Louis XII: Se promène, goutteux, sur un petit mulet dans les jardins du -château de Blois, 153. - - Son côté bonhomme, 153. - - Quelques anecdotes, 153-154. - - Quatre-vingt-trois nuits mortelles. Cadeau qu'il fit, le 1er -janvier 1515, à Marie d'Angleterre pour ses étrennes, 154. - -Louis XIV, 60 en note. - -Louis XVIII: Son attitude vis-à-vis de Chateaubriand, 43 en note. - - Accorde une pension à M. Ancelot, pour son _Louis Neuf_, 61 en note. - - Sa pension à Victor Hugo, 55 en note. - - Lui alloue une gratification de 500 francs pour son _Ode sur la mort -du duc de Berry_, 81. - - Souscrit à vingt-cinq exemplaires de la seconde édition des _Odes_, -81. - - Sa mort, 158. - -Lourdoueix (M. de). Voir Lelarge de Lourdoueix. - - -M - -_Macchabées (Les)_, par Alexandre Guiraud, 164 en note. - -Mac Keat (Augustus): Auguste Maquet, 8. - -Madame, duchesse de Berry, (voir Berry, duchesse de). - -Maintenon (Mme de), 60 en note. - -_Maire du Palais (Le)_, par Ancelot, 61 en note. - -Malitourne (André), l'un des auteurs du _Traité du Mélodrame_, 90 en -note. - -Mariage (Le second mariage) du général Hugo à Chabris, 22. - -Mariage de Victor Hugo et d'Adèle Foucher, 50. - - Le général Hugo n'y assiste pas, 49, 51. - - Est célébré, à Saint-Sulpice, le 12 octobre 1822; l'acte de mariage; -les témoins, 60-63. - - Le repas de noces chez M. Foucher, la folie d'Eugène Hugo, 63, 68. - - Les lettres de faire-part envoyées par le général et la comtesse A. -de Salcano, son épouse, 65. - -Marie d'Angleterre, seconde femme de Louis XII, son veuvage, 154. - -Marie de Frehaut (Les prétentions de la veuve et des enfants du -général), 198-199. - -Marmont, duc de Raguse, sans nommer la dame, fait allusion à la liaison -de Chateaubriand et de Mme Boni de Castellane. Les dessous d'une... -disgrâce, 139 en note. - -Martignac (M. de), 95, 98. - - Son ministère, 33 en note, 34 en note. - -_Martyrs d'Arezzo (Les)_, par Jules Lefèvre-Deumier, 164 en note. - -_Matin (Le)_ n'est pas seul à tout dire, 70 en note. - -_Méditations (Les)_ de Lamartine, 9. - -_Mémoires de la Société des Sciences et Lettres de Loir-et-Cher_, 7, -149 en note. - -_Mémoires du comte Horace de Viel Castel sur le règne de Napoléon III -(1851-1864)_, 161 en note, 169 en note. - -_Mémoires du duc de Raguse_, 139 en note. - -_Mémoires du général Hugo_, 11, 13 en note, 92, 94, 116, 119, 164 en -note. - -_Mémoires inédits sur la guerre de Vendée_, par le général Aubertin, 11 -en note. - -_Mémoire sur les moyens de suppléer à la traite des nègres par des -individus libres, et d'une manière qui garantisse pour l'avenir la -sûreté des colons et la dépendance des colonies_; par le général Hugo, -13 en note. - -_Mémoire sur les Buttes dans le département de Loir-et-Cher_, par le -Dr H. Chauveau, 149 en note. - -_Mémorial bordelais (Le)_, 159 en note. - -Menars (Le château de), ancienne résidence de Mme de Pompadour, puis -du marquis de Marigny, 147 en note. - -_Mercure de France (Le)._ - - Série moderne, 62 en note. - -_Mercure du XIXe siècle (Le)._ - - Quelques collaborateurs: A. Soumet, 62 en note. E. Deschamps, 163 -en note. A. Guiraud, 164 en note. - -Méricourt (Théroigne de), sa folie, sa déchéance. Navrant tableau qu'en -fait le Dr Esquirol, 90 en note. - -Mérimée (Prosper): Son jugement sur Charles Nodier, 160 en note. - -_Mérimée (Prosper), l'homme, l'écrivain, l'artiste_, 160 en note. - -Méry: la vente d'un roman du général Hugo, 13 en note. - -Michaud (Marguerite), mère du général Hugo, 24, 133 en note. - -Michaud, jeune cousin dont s'occupe Victor Hugo, à la recommandation du -général, 131, 132, 133. - -Michel-Ange, 163. - -Milleville (Henri J.-G. de): _Armorial historique de la Noblesse de -France_, 75 en note. - -Miltière (La), propriété en Sologne du général Hugo, 169-170, 176, 195. - - Difficultés qu'éprouvent ses héritiers à vendre ce domaine, 197, 199. - -Minutes (antérieures à 1826) de _la défense des nations, et de leurs -grands intérêts maritimes et coloniaux_. - - Manuscrits du général Hugo, 14 en note. - -_Misérables (Les)_: Charles-Victor Hugo en tire un drame souvent -représenté, 188 en note. - -_Mme de Mably_, roman, par Adolphe de Saint-Valry, 168 en note. - -_Moïse sur le Nil_, de Victor Hugo, obtient, en 1820, une amarante d'or -réservée de l'_Académie des Jeux Floraux_, 20 en note. - -Molé (Louis-Mathieu, comte) aurait succédé à Chateaubriand auprès de -Mme Boni de Castellane, 139. - - A voté la mort de Ney, 139 en note. - -_Moniteur Universel (Le)_: Le major du génie, M. de Féraudy, est nommé -chevalier de Saint-Louis (7 novembre 1814), 76 en note. Promotion du -général et du colonel Hugo au grade d'officiers de la Légion d'honneur -(19 février 1815), 16. Un prix de poésie accordé à Abel Hugo, 21. - - Son jugement sur Victor Hugo et sur Alfred de Vigny, 31 en note. - - Publie l'_Ode_, de Victor Hugo, _sur la mort de Louis XVII_ (13 -décembre 1822), 81. - - Ordonnance spéciale nommant Alphonse de Lamartine et Victor Hugo -chevaliers de la Légion d'honneur (29 avril 1825), 157-158. - - La promotion du général Hugo au grade de lieutenant-général (5 juin -1825), 175. - - Sa mort et ses obsèques (31 janvier et 1er février 1828), 191, 192. - -Monnières (pseudonyme d'Abel Hugo). - - _Pierre et Thomas Corneille_, en collaboration avec Romieu, 91 en -note. - -Montaiglon (Anatole de): _L'Hôtel de Scipion Sardini et ses médaillons -en terre cuite_, 152 en note. - -Montferrier (Duvidal, marquis de) assiste au mariage de Victor Hugo, 61. - - Abel Hugo épouse Mlle de Montferrier, 61, en note. - -Montfort-l'Amaury: propriété qu'y possède Adolphe de Saint-Valry, 10. - - Séjours qu'y fait Victor Hugo, 167, 187. - - _Les ruines de Montfort-l'Amaury_, 167 en note. - -Montmorency (M. de) au Congrès de Vérone.--Chateaubriand l'y -accompagne, 43 en note. - -_Mon vieux Paris_, par Edouard Drumont, 153 en note. - -Moreau (Le tailleur), «fournisseur de leurs altesses sérénissimes les -princes de Holstein-Augustenbourg»: comment on engraisse une note, -193-194. - -Morville (M.), adjoint au maire de Nancy (1821), 25. - -_Muse française (La)_: 8, 9. Notes bibliographiques, 106 en note. - - Ses «dieux inconnus» (_le Figaro_, 1829), 31 en note. - - Ses sept fondateurs: E. Deschamps, A. Guiraud, A. Soumet, Victor -Hugo, Adolphe de Saint-Valry, Alfred de Vigny et Desjardins, 167 -en note. Autres collaborateurs: M. Ancelot, 61 en note. Jules -Lefèvre-Deumier, 164 en note. - - A. Guiraud y rend compte des _Mémoires du général Hugo_, et y publie -_Nos Doctrines_, 164 en note. - - Victor Hugo en envoie le premier numéro à son père, 106. - -Musset (Alfred de), est amené, enfant, par Paul Foucher, chez ses -parents à Gentilly.--Comment il imitait l'ivrogne, 30. - - Paul Foucher et Mme Waldor, 170 en note. - - -N - -_Naissance (La) de Henri IV_, par Abel Hugo, 90 en note. - -Napoléon (Joseph), roi d'Espagne, 11 en note, 16, 21. - -Naudin (M.), notaire à Blois, 77 en note. - -Ney (Le maréchal), 139 en note. - -Nodier (Charles): Doit se rendre avec Victor Hugo au sacre de Charles -X, 160, 162. - - Leurs relations, 160 en note. - - «C'était», au dire de Mérimée, «un gaillard très taré», 160 en note. - - Le voyage des ménages Hugo et Nodier au Mont-Blanc et dans la vallée -de Chamonix, 179, 183. - -Nodier (Mme Ch.), 183. - -Noilly (M. J.) _Catalogue de (sa) bibliothèque romantique_, 15 en note. - -_Nouvelles Odes (Les)_, de Victor Hugo. A. Soumet en rend compte dans -le _Conservateur littéraire_, 62 en note. - - L'édition Ladvocat. - - Victor Hugo en surveille l'impression, 132, 133. - - Le _Journal des Débats_ en annonce l'apparition puis en rend compte, -134 en note. - - Une lettre de Victor Hugo en réponse aux critiques de M. Hofman, 134 -en note. - - L'exemplaire offert par Victor Hugo à son père, 198 en note. - - -O - -Odes (Les): Leur première édition: _Odes et poésies diverses_, 8, 20, -196 en note. - - Elle s'épuise, 35, 37. - - La seconde: Louis XVIII souscrit à vingt-cinq exemplaires, 81. - - La troisième, Ladvocat (1827), 130, 134, 135, 198 en note. - -_Odes et Ballades_, 81 en note, 125 (en note), 130 en note, 167 en note. - -_Ode sur la bataille de Denain_, d'Abel Hugo, 21. - -_Ode sur la mort du duc d'Enghien_, (Eugène Hugo), 21. - -_Ode sur la mort de S. A. R. Louis-Joseph de Bourbon, prince de Condé_, -(Eugène Hugo), 21. - -_Ode sur la mort de S. A. R. Charles-Ferdinand d'Artois, duc de Berry._ -Publiée dans le _Conservateur littéraire_, elle vaut à Victor Hugo une -gratification de 500 francs de Louis XVIII, 81. - -Ode: _Louis XVII_, lue à la Société des _Bonnes lettres_ et publiée -dans le _Moniteur_, 81. - -Ode: _La guerre d'Espagne_: M. de Clermont-Tonnerre engage Victor Hugo -à la remettre au duc d'Angoulême, 129, 130. - -Ode: _A l'ombre d'un enfant_, 124-125. - -Ode _sur le Sacre_, 174, 177-178. Déjà reproduite par sept ou huit -journaux, Charles X la fait tirer sur les presses de l'imprimerie -royale, 178. - -_Ode sur la mort du général Foy_ (Jules Lefèvre-Deumier), 164 en note. - -_Olga, ou l'orpheline moscovite_, par M. Ancelot, 61 en note. - -O'Neddy (Philothée), 8. - -Oratoire (L') de la reine Anne, à Blois, 153. - -Orfèvres (Une vieille maison de la rue des), à Blois, 151. - -_Oriflamme (L')_, Victor Hugo doit y rendre compte des derniers volumes -de M. de Féraudy, 77. - - -P - -Pardessus (Me), notaire à Blois, frère du jurisconsulte, 22 en note, -77 en note, 169 en note, 195 en note. - -_Parricide (Le)_, par Jules Lefèvre-Deumier, 164 en note. - -Pasquier (Le chancelier), son opinion sur le marquis de Talaru, 139 en -note. - -Patrigeon (Le Dr G.): _Le père de Victor Hugo (Général -Joseph-Léopold-Sigisbert Hugo), à propos de son second mariage à -Chabris_, 23 en note, 24 en note, 25 en note. - - Les causes de la folie d'Eugène Hugo: il aimait Adèle Foucher, 70 en -note. - -Paul (Emile): _Catalogue de la Bibliothèque romantique de M. J. -Noilly_, 15 en note. - -_Pauvre fille (La)_, élégie d'A. Soumet, 62 en note. - -Pélicier (Le libraire) édite les _Odes et Poésies diverses_ de Victor -Hugo, 20 en note, 30 en note. - -Pension mensuelle (La), faite par le général Hugo à ses fils, 12, 48, -51. Victor le supplie de la continuer à ses frères, 51, 64. - -_Pensions des veuves de militaires_ (Notes manuscrites du général Hugo -sur les), 14 en note. - -Pensions de Victor Hugo.--Sa pension sur la cassette royale: - - Il l'attend pour se marier, 39, 45, 47, 51. - - La vérité sur cette première pension, 55 en note. - - Il écrit à son oncle, le colonel Hugo, qu'il en attend une nouvelle, -comme membre de l'Académie des Jeux Floraux, 57. - - Une rectification nécessaire, 54-55 en note. - - Gratification de 500 francs accordée au poète, par Louis XVIII, pour -son ode sur _la mort du duc de Berry_, 81 - - On lui en fait espérer une nouvelle sur les fonds du ministère de -l'Intérieur, 81, 82-83. - -Perceval (M.), 59. - -_Père (Le) de Victor Hugo (Général Joseph-Léopold-Sigisbert Hugo), à -propos de son second mariage à Chabris_, par le Dr G. Patrigeon, 23, -24, 25; 70 en note. - -Périé (M. Raphaël), un universitaire resté fidèle aux lettres, 79. - - _Le Roman de Berte aux grands pieds_, 79 en note. - - _Victor Hugo poète civique_, 79 en note. - -_Permission (La)_, manuscrit du général, 14 en note. - -_Perrine ou La Nouvelle Nina_, autre manuscrit du général, 14 en note. - -Persan (Le marquis de), devenu libraire, publie la seconde édition des -_Odes_ de Victor Hugo, 81. - -Pétigny (M. J. de), proteste dans une lettre adressée à la _France -Centrale_ contre la sévérité du jugement de Victor Hugo sur Gaston -d'Orléans, 155 en note. - -Peyronnet (M. Charles-Ignace de), 47. - -_Pharamond_, par A. Guiraud et M. Ancelot, 164 en note. - -_Philosophie catholique de l'Histoire_, par A. Guiraud, 165 en note. - -_Phocéen_ (Le journal _Le_), 144 en note. - -Pierre de Blois: la gloire d'un mot, 155. - -Pierre de Blois (Vieilles maisons de la rue), à Blois, 151. - -_Pierre et Thomas Corneille_, par Abel Hugo (sous le pseudonyme de -Monnières, en collaboration avec Romieu), 91 en note. - -Pinel (Le Dr Esquirol continue et complète ses travaux), 89 en note. - -Pinlevé (Mme), amie du général et de Mme Hugo à Blois, 182. - -_Poèmes_, par Alfred de Vigny, 31 en note. - -_Poèmes et Chants élégiaques_, par A. Guiraud, 164 en note. - -_Poèmes dédiés à la jeunesse_, par A. Guiraud, 164-165 en note. - -_Poésies de Charles d'Orléans_: édition qu'en donna Augustin Soulié, -159 en note. - -Polignac (Le cabinet), 47 en note. - -Pompadour (Mme de), son château de Menars, 147 en note. - -Pons (Gaspard de): sa collaboration au _Conservateur littéraire_ et à -la _Muse française_, 10, 69. - - Ses œuvres, 69 en note. - - Ses _Adieux poétiques_: lève une partie du voile qui recouvrait le -secret de la folie d'Eugène Hugo, 70-71. - -Pradel (Le chansonnier Eugène de), condamné à trois mois de prison, 33. - -_Précis historique des Événements qui ont conduit Joseph Napoléon sur -le trône d'Espagne_, par Abel Hugo, 11 en note, 91 en note. - -_Presse_ (Le journal _La_), 157. - -_Presse littéraire sous la Restauration (La)_, par Ch.-M. Des Granges, -18 en note, 19 en note, 63 en note, 69 en note, 168 en note. - -_Procès de Paul-Louis Courier, vigneron de la Chavonnière, condamné -le 28 août 1821, à l'occasion de son Discours sur la souscription de -Chambord_, 100 en note. - - -Q - -_Quelques Fables, ou Mes Loisirs_, par M. de Féraudy, 77 en note. - -Queyroy (Le dessinateur A.): ses _Rues et Maisons du vieux Blois_. -Lettre que lui adressa, de Guernesey, Victor Hugo pour le remercier de -l'envoi de ses eaux-fortes, 147, 148-156. - -_Quotidienne_ (Le journal _La_), 159, 160 en note. - - -R - -Rabbe (Alphonse), 144, sa laideur, ne veut pas se laisser voir par -Mme Victor Hugo enceinte, 144 en note. - - Ses œuvres, 144 en note. - - Est recommandé par Victor Hugo au baron d'Eckstein, 165. - -Rabelais, sa gaîté comparée à la plaisanterie de Victor Hugo, 88. - -_Rappel_ (Le journal _Le_), 188 en note, 193 en note. - -_Raymond d'Ascoli_, élégie de Victor Hugo ayant figuré dans les _Odes -et Poésies diverses_, 20 en note. - -Reggio (Mme la maréchale, duchesse de), 55 en note. - -_Relation du Voyage de S. A. R. Madame, duchesse de Berry, dans la -Touraine, l'Anjou, la Bretagne, la Vendée et le midi de la France en -1828_; par le vicomte Walsh, 168-169 en note. - -Renée de Bretagne (La vaillante), 154. - -Rességuier (Jules de), les espérances qu'il donnait, 10, 166 en note. - -_Résumé de l'Histoire de Russie_, par Alphonse Rabbe, 144 en note, 165. - -_Rétablissement de la statue de Henri IV_ (L'ode de Victor Hugo sur -le), lui vaut le lis d'or de l'_Académie des Jeux Floraux_, 20 en note. - -Révérend (Le vicomte A.): son _Armorial du Premier Empire_, 21 en note. - -_La Révolte des Enfers (La)_, poème du général Hugo, 41, 42, 46. - -_Revue de Paris (La)_, 79 en note, 183 en note. - -_Revue des Deux Mondes (La)_, 92 en note, 183 en note. - -_Revue du Berry (La)_, 23 en note. - -_Revue universelle des Arts (La)_, 153 en note. - -Richelieu (Le second ministère), 20 février 1820, 129 en note. - -Riestap donne bien, dans son _Armorial général_, au général Hugo, les -armes qui figurent sur le cachet commandé par Victor pour son père, 74 -en note. - -Riffault (M. Eugène), maire de Blois, 200, 201 en note. - -Robertet (Florimond), baron d'Alluye: son hôtel à Blois, 153 en note. - -Rochas (A. de): _Les Buttes et la Télégraphie optique_ 149 en note. - -Roger de Damas (comte), 17 en note, 137 en note. - -_Roman de Berte aux grands pieds (Le)_, renouvelé par Raphaël Périé, 79 -en note. - -_Romances historiques traduites de l'espagnol_, par Abel Hugo, 30 en -note, 91 en note. - - L'exemplaire qu'il en offrit à son père, 198 en note. - -_Romantisme (Le) et la Critique.--La Presse littéraire sous la -Restauration_, par Ch.-M. Des Granges, 18 en note, 19 en note, 63 en -note, 69 en note, 168 en note. - -Romieu, collaborateur d'Abel Hugo (Monnières), dans _Pierre et Thomas -Corneille_, 91 en note. - -Rousseau (J.-J.), 163. - -Rousseau (Jacques), adjoint au maire de Chabris, témoin du second -mariage du général Hugo, 25. - -Royer-Collard (Le Docteur), médecin de l'Asile de Charenton, 94. - -_Ruche d'Aquitaine (La)_, 159 en note. - -_Ruche politique (La)_, 159 en note. - -_Rues et maisons du vieux Blois_, eaux-fortes de A. Queyroy, 147, -148-156. - - -S - -Saint-Dyé (Loir-et-Cher), sur la rive gauche de la Loire, 147 en note. - -Sainte-Luce (Les demoiselles de), 34. - -Saint-Lubin (La rue), à Blois, 151. - -Saint-Laumer (L'ancienne abbaye de), aujourd'hui église Saint-Nicolas, -à Blois, 150, 153, 163, 165. - -Saint-Lazare (Le domaine de), à Blois. Ancien prieuré, est acheté et -habité par le général Hugo, 22. - - Il le revend au Dr Gay, 77. - - Aujourd'hui transformé en maison de santé, 22. - -Saint-Martin (rue), à Blois, 152 en note. - -Saint-Maurice (maison de). Voir: Charenton. - -Saint-Valry (Adolphe Souillard de). L'un des amis d'enfance et de -jeunesse de Victor Hugo, 10. - - Sa collaboration au _Conservateur littéraire_ et aux _Annales de -la Littérature et des Arts_ où il rendit compte des _Odes et Poésies -diverses_, 166 en note. - - Fut un des sept fondateurs de la _Muse française_, 167 en note. - - Y rend hommage à Chateaubriand disgracié, 167 en note. - - Sa propriété de Montfort-l'Amaury, 167. - - Chante, ainsi que Victor Hugo, _les ruines de Montfort_, 167 en note. - - _Mme de Mably_ (roman), 168 en note. - -Sardini (Scipion), gentilhomme lucquois et petit poisson italien. -Isabelle de Limeuil lui apporte la fortune et le souvenir de quelques -aventures que célèbre Brantôme. Ses hôtels à Blois et à Paris, 152, 153 -en note. - -Sarrut (Germain), 167 en note. - -_Satan (Le)_ d'Alfred de Vigny, 163 en note. - -_Saül_, tragédie d'A. Soumet, 62 en note. - -Saumur (La conspiration de), 33. - -_Sbogar (Jean)_, par Charles Nodier, 160 en note. - -Schiésingeyer (Jacob), cocher du marquis de Béthune-Sully et témoin du -second mariage du général Hugo, 26. - -Schiller (M. Ancelot donne une imitation de son _Fiesque_), 61 en note. - -Séché (Léon): _Alfred de Vigny et son temps_, 31 en note, 161, 162 en -note. - -Séché (Léon): _Hortense Allart de Meritens_. Une passade de -Chateaubriand: Mme Boni de Castellane, 138. - -Séché (Léon): _Etudes d'histoire romantique.--Le Cénacle de la Muse -française_, 62 en note, 165 en note, 168 en note. - -_Sémiramis la grande_, drame «en cinq coupes d'amertume», de -Desjardins, 167 en note. - -Serre (Le comte de), Ministre de la justice dans les cabinets Dessolle -et Decazes et sous le second ministère Richelieu (1818-1819-1820), 129. - -Serrurerie (La rue de la) à Blois, 152 en note. - -Shakespeare (La traduction de), François-Victor Hugo, 193 en note. - -Sigisbert, l'un des prénoms du général Hugo, dont il se sert comme -pseudonyme, 13 en note. - -Siguenza (Le général Hugo créé par Joseph Napoléon comte de), 21. - -_Simple discours de Paul-Louis, vigneron de la Chavonnière, aux membres -du Conseil de Véretz, à l'occasion de l'acquisition de Chambord_, 99. - -_Sir Lionel d'Arquenay_, par Jules Lefèvre-Deumier, 164 en note. - -_Société d'Emulation de Cambrai (La)_, accorde le prix de poésie à Abel -Hugo, pour son _Ode sur la bataille de Denain_, 21. - -_Société des Bonnes Lettres_, 61 en note, 62 en note, 91 en note. - -_Société des Sciences et Lettres de Loir-et-Cher._ - - Le général Hugo avait fondé à Blois une première Société littéraire: -vains efforts du père et du fils pour la faire autoriser, 33, 35-36, -40, 41, 44-45, 86. - - L'intervention plutôt platonique des députés de Loir-et-Cher, 45. - - Un biais administratif: la Société ne comptant pas vingt membres n'a -pas besoin d'autorisation, 44. - -_Solitaire (Le) du lac_, manuscrit du général Hugo, 14 en note. - -Souillard (Adolphe)--Voir: Saint-Valry (Adolphe Souillard de). - -Soulié (J.-B.): dévoile à Évariste Boulay-Paty la cause de la folie -d'Eugène Hugo, 69-70 en note. - - Une lettre de Victor Hugo au bon Soulié, 159-161. - - Fonde et dirige _le Mémorial bordelais, la Ruche d'Aquitaine et la -Ruche politique_. Sa collaboration à _la Quotidienne_, 159 en note. - -Soumet (Alexandre): assiste au mariage de Victor Hugo, mais ne fut pas -son témoin, 61-62. - - Sa collaboration aux _Lettres champenoises_, au _Conservateur -littéraire_, au _Mercure du XIXe siècle_, 62 en note. - - Fait partie de la _Société des Bonnes Lettres_ et y lit sa _Jeanne -d'Arc_, 62 en note. - - Ses œuvres, 62 en note. - -_Souvenirs du baron de Frénilly_, 138-140. - -_Souvenirs sur Joseph Napoléon, roi d'Espagne_, par Abel Hugo, 92 en -note. - -Stapfer (Extrait d'une lettre de Prosper Mérimée à Albert), 160 en note. - - -T - -_Tablettes romantiques (Les)_, 91 en note. - -_Tablettes universelles (Les)_, 144 en note. - -Talaru (Le marquis de), ambassadeur à Madrid: ses titres à la faveur -royale, 139 en note. - - Chateaubriand le charge d'une mission assez spéciale auprès du roi -Ferdinand, 139-140. - -Talon (Zoé), par son mariage, comtesse du Cayla, 47 en note, 137, 161 -en note. - -_Tambour Robin (Le)_, manuscrit du général Hugo, 14 en note. - -Tardieu (M. Pierre), 197 en note. - -Thionville (La défense de), par le général Hugo, 16. - -_Thionville (Journal historique du blocus de)_, par le général Hugo, 13 -en note, 16, 39, 41. - -Thomas y Saêtoni (Marie-Catherine), comtesse de Salcano, veuve Anaclet -d'Almeg, épouse, à Chabris, le 6 septembre 1821, le général Hugo, 23. - - Les liens religieux (?) qu'ils régularisaient ainsi, 26. - - Etait, depuis 1816, propriétaire, à Blois, de la maison de la rue du -Foix chantée par Victor Hugo dans les _Feuilles d'automne_, 24 en note, -77. - - Ses beaux-fils l'ignorent, 26. - - Fait donner par le général sur les doigts de Victor comment il s'en -tire, 38, 39. - - Ne le gêne point pour son mariage, 66. - - La situation semble se détendre, 66. - - Une nouvelle explication entre le père et le fils, 110-111. - - Son second veuvage, 191. - - Son âpreté, 195. - - Elle tire son épingle du jeu et survit trente ans au général Hugo, -199. - - Sa mort (21 avril 1858), les témoins de son décès à l'état civil de -Blois, 79, 200. - -_Tombeaux de Saint-Denis (Les)_, par Abel Hugo, 91 en note. - -Toulouse (L'Hôtel), rue du Cherche-Midi, siège du Conseil de guerre et -habitation de la famille Foucher, 30, 63. - -Tour d'Argent (La), à Blois, 152. - -_Traité du Mélodrame_, par A. A. A. (Abel Hugo, André Malitourne et -Ader), 90 en note. - -Trébuchet (Sophie), première femme du général Hugo et mère de ses -enfants, 11, 193, 201-202. - - Abandonnée par son mari, comment elle les élève, leur amour pour -elle, sa mort, 11, 12. - - Gêne extrême qui suivit, 180, 181. - -Trébuchet (le «malheureux oncle»), 188. - -Trébuchet (Le cousin Adolphe), vient à Blois et désire visiter -Chambord, 99, 100, 101. - - Semble y revenir, 128. - - Victor Hugo cherche à obtenir une bourse pour un de ses frères, 187. - -_Tribune_ (Le journal _La_), de Germain Sarrut, 167 en note. - -Trois Clefs (La rue des), à Blois, 152. - - -U - -_Un Financier du XVIe siècle_ (Edouard Drumont; _Mon vieux Paris_), -153 en note. - - -V - -Vacquerie (Charles), épouse Léopoldine Hugo, avec qui il se noie à -Villequier, 142. - -Val-de-Grâce (Eugène Hugo transféré au). Il n'y fait qu'un court -séjour, 94, 96. - -Variante des _Amants ennemis_, manuscrit du général Hugo, 14 en note. - -_Vengeance de la Madone (La)_, par Abel Hugo, 90 en note. - -Vérone (Le Congrès de), 43 en note. - -Victor, duc de Bellune, 59. - -_Victor Hugo à Gentilly_, par Fernand Bournon, 30. - -_Victor Hugo à Guernesey_, par Paul Chenay, 172 en note, 196-197 en -note. - -_Victor Hugo avant 1830_, par Edmond Biré, 20, 23 en note, 26, 55 en -note, 69 en note, 71 en note, 81 en note, 173, 174 en note. - -_Victor Hugo et son père, le général Hugo à Blois_, par Louis Belton, -7, 14 en note, 22 en note, 169 en note, 193 en note, 195-196 en note. - -_Victor Hugo poète civique_, par Raphaël Périé, 79 en note. - -_Victor Hugo raconté par un témoin de sa Vie_ (par Mme Victor Hugo), -10, 29, 30, 47, 48, 61, 90 en note, 144 en note, 157, 173 en note, 179 -en note, 183 en note. - -_Vie anecdotique de Monsieur, comte d'Artois, aujourd'hui S. M. Charles -X, roi de France et de Navarre, depuis sa naissance jusqu'à ce jour_, -par Abel Hugo, 92 en note. - -Viel Castel (comte Horace de): Ses _Mémoires_. Mme du Cayla et le -vicomte de la Rochefoucauld, 161 en note. - - Son jugement sur le vicomte Walsh, 169 en note. - -_Vierges de Verdun_ (L'ode: _Les_) obtient en 1819, une amarante -réservée de l'_Académie des Jeux Floraux_, 20 en note. - -_Vierge du Monastère (La)_, par le général Hugo, 14 en note. - -Vigny (Alfred de): Sa liaison avec Victor Hugo, 9. - - Est témoin de son mariage, 61, 63. - - Ses _Poèmes_ paraissent la même année et chez le même éditeur -(Pélicier, 1822), que les _Odes et Poésies diverses_, 31 en note. - - Figure parmi les fondateurs--«les dieux inconnus» spécifiera le -_Figaro_ de 1829,--de la _Muse française_, 9, 31 en note. - - «Malgré ses titres de noblesse et les autres», n'est pas invité au -sacre de Charles X, 161. - - Sa répugnance pour les à-propos rémunérateurs: «il n'avait jamais su -faire ces choses-là», 162 en note. - - Sa Lydia, 162. - -Villèle (M. de): son ministère, ses démélés avec Chateaubriand, 33 en -note, 34 en note, 43 en note, 47 en note, 95, 98, 137. - -Violettes (La rue des), à Blois, 152. - -_Virginie_, par A. Guiraud, 164 en note. - -Vosdey (M.), notaire à Blois, 77 en note. - -_Voyage de Paris à Saint-Cloud par mer_, 32. - -_Voyage poétique et pittoresque au Mont Blanc et dans la Vallée de -Chamonix._ Ce qui en est paru, 183. - -Vulpian (Alphonse): _Les Français en Espagne_, à-propos, vaudeville en -collaboration avec Abel Hugo, 1 en note. - - -W - -Waldor (Mme Mélanie): comment elle s'accrochait à Paul Foucher; le -tartre de ses dents, 170 en note. - -Walsh (Le vicomte): _Relation du voyage de S. A. R. Madame, duchesse de -Berry, dans la Touraine, l'Anjou, la Bretagne, la Vendée et le midi de -la France, en 1828_, 168-169 en note. - -Woymouth (La maison des musiciens de), 152. - - - - -TABLE DES MATIÈRES - - -I - -LA JEUNESSE ET LES DÉBUTS.--Mme HUGO.--LE -GÉNÉRAL HUGO.--PREMIERS SUCCÈS ACADÉMIQUES.--LE -_Conservateur littéraire_.--LES _Odes et -Poésies diverses_.--LA SECONDE FEMME DU GÉNÉRAL: -MARIE-CATHERINE THOMAS Y SAÊTONI, -VEUVE ANACLET D'ALMEG. 7 - - -II - -LES FIANÇAILLES ET LE MARIAGE.--LES LETTRES DE -VICTOR A SON PÈRE.--LA _Société littéraire de -Blois_.--UNE PENSION LONGUE A TOUCHER.--LE -COLONEL LOUIS HUGO.--_La Révolte des Enfers._--UN -BAN A RACHETER.--UN MARIAGE D'AMOUR. 28 - - -III - -UN ROMAN EN PARTIE DOUBLE.--LA FOLIE D'EUGÈNE -HUGO.--LES ARMES DU GÉNÉRAL COMTE HUGO.--«LA -RECOMMANDATION DE M. DE CLERMONT-TONNERRE».--LA -MAISON DE LA RUE DU FOIX, A -BLOIS.--LA GROSSESSE D'ADÈLE HUGO.--LE PAUVRE -EUGÈNE 68 - - -IV - -LÉOPOLD HUGO.--SA NAISSANCE.--DES ENNUIS DE -NOURRICE.--_La Muse française._--LE PETIT -LÉOPOLD A BLOIS.--LE CRI DE LA MÈRE.--SA -MORT.--_A l'Ombre d'un Enfant_ 102 - - -V - -LE CACHET DU GÉNÉRAL.--ODE SUR _la guerre d'Espagne_.--LES -_Nouvelles Odes_.--LA NÉGLIGENCE -DE LADVOCAT. LES BONNES DISPOSITIONS -DU DUC D'ANGOULÊME VIS-A-VIS DU GÉNÉRAL.--LES -DESSOUS D'UNE DISGRACE: CHATEAUBRIAND ET -Mme BONI DE CASTELLANE 126 - - -VI - -LE VOYAGE A BLOIS.--UNE LETTRE DE VICTOR HUGO -AU DESSINATEUR QUEYROY.--DEUX POÈTES NOMMÉS -CHEVALIERS DE LA LÉGION D'HONNEUR.--LES SABLES -DE LA MILTIÈRE.--LE SACRE DE CHARLES X 147 - - -VII - -L'ODE SUR _le Sacre_.--UNE PROMOTION DÉSIRÉE: LE -LIEUTENANT GÉNÉRAL COMTE HUGO.--UNE DETTE -SACRÉE.--CE BON M. DE LA RIVIÈRE.--LE _voyage -au Mont Blanc et dans la Vallée de Chamonix_.--NAISSANCE -DE CHARLES-VICTOR HUGO 175 - - -VIII - -LE GÉNÉRAL HUGO A PARIS.--SA MORT ET SES OBSÈQUES.--UNE -SUCCESSION DIFFICILE.--UN TAILLEUR -QUI ENTEND LE PETIT JEU DES INTÉRÊTS.--LA -VENTE DU MOBILIER, A BLOIS ET A LA MILTIÈRE.--LES -ŒUVRES DÉDICACÉES DU FILS AU PÈRE.--LA -MORT DE LA VEUVE D'ALMEG 190 - - -IX - -INDEX ANALYTIQUE ET ALPHABÉTIQUE 203 - - - - -_ACHEVÉ D'IMPRIMER_ - -le vingt-trois décembre mil neuf cent huit - -PAR - -Ch. COLIN - -à Mayenne - -pour le - -MERCVRE - -DE - -FRANCE - - -*** END OF THE PROJECT GUTENBERG EBOOK VICTOR HUGO À VINGT ANS *** - -Updated editions will replace the previous one--the old editions will -be renamed. - -Creating the works from print editions not protected by U.S. copyright -law means that no one owns a United States copyright in these works, -so the Foundation (and you!) can copy and distribute it in the -United States without permission and without paying copyright -royalties. Special rules, set forth in the General Terms of Use part -of this license, apply to copying and distributing Project -Gutenberg-tm electronic works to protect the PROJECT GUTENBERG-tm -concept and trademark. Project Gutenberg is a registered trademark, -and may not be used if you charge for an eBook, except by following -the terms of the trademark license, including paying royalties for use -of the Project Gutenberg trademark. 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General Terms of Use and Redistributing Project -Gutenberg-tm electronic works - -1.A. By reading or using any part of this Project Gutenberg-tm -electronic work, you indicate that you have read, understand, agree to -and accept all the terms of this license and intellectual property -(trademark/copyright) agreement. If you do not agree to abide by all -the terms of this agreement, you must cease using and return or -destroy all copies of Project Gutenberg-tm electronic works in your -possession. If you paid a fee for obtaining a copy of or access to a -Project Gutenberg-tm electronic work and you do not agree to be bound -by the terms of this agreement, you may obtain a refund from the -person or entity to whom you paid the fee as set forth in paragraph -1.E.8. - -1.B. "Project Gutenberg" is a registered trademark. It may only be -used on or associated in any way with an electronic work by people who -agree to be bound by the terms of this agreement. 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Hart was the originator of the Project -Gutenberg-tm concept of a library of electronic works that could be -freely shared with anyone. For forty years, he produced and -distributed Project Gutenberg-tm eBooks with only a loose network of -volunteer support. - -Project Gutenberg-tm eBooks are often created from several printed -editions, all of which are confirmed as not protected by copyright in -the U.S. unless a copyright notice is included. Thus, we do not -necessarily keep eBooks in compliance with any particular paper -edition. - -Most people start at our website which has the main PG search -facility: www.gutenberg.org - -This website includes information about Project Gutenberg-tm, -including how to make donations to the Project Gutenberg Literary -Archive Foundation, how to help produce our new eBooks, and how to -subscribe to our email newsletter to hear about new eBooks. diff --git a/old/66834-0.zip b/old/66834-0.zip Binary files differdeleted file mode 100644 index 5e6ee92..0000000 --- a/old/66834-0.zip +++ /dev/null diff --git a/old/66834-h.zip b/old/66834-h.zip Binary files differdeleted file mode 100644 index 03ecbbf..0000000 --- a/old/66834-h.zip +++ /dev/null diff --git a/old/66834-h/66834-h.htm b/old/66834-h/66834-h.htm deleted file mode 100644 index 1f6e849..0000000 --- a/old/66834-h/66834-h.htm +++ /dev/null @@ -1,12064 +0,0 @@ -<!DOCTYPE html PUBLIC "-//W3C//DTD XHTML 1.0 Strict//EN" - "http://www.w3.org/TR/xhtml1/DTD/xhtml1-strict.dtd"> -<html xmlns="http://www.w3.org/1999/xhtml" xml:lang="fr" lang="fr"> - <head> - <meta http-equiv="Content-Type" content="text/html;charset=utf-8" /> - <meta http-equiv="Content-Style-Type" content="text/css" /> - <title> - Victor Hugo à vingt ans, by Pierre Dufay—A Project Gutenberg eBook - </title> - <link rel="coverpage" href="images/cover.jpg" /> - <style type="text/css"> - -body { - margin-left: 10%; - margin-right: 10%; -} - - h1,h2,h3,h4 { - text-align: center; /* all headings centered */ - clear: both; -} - -p { - margin-top: .51em; - text-align: justify; - margin-bottom: .49em; -} - -.p2 {margin-top: 2em;} - -hr { - width: 33%; - margin-top: 2em; - margin-bottom: 2em; - margin-left: 33.5%; - margin-right: 33.5%; - clear: both; -} - -hr.chap {width: 65%; margin-left: 17.5%; margin-right: 17.5%;} -@media print { hr.chap {display: none; visibility: hidden;} } - -div.chapter {page-break-before: always;} -h2.nobreak {page-break-before: avoid;} - -p.indent1 { - text-indent: -2em; - padding-left: 4em; -} -p.indent2 { - margin-left: 10%; -} - -table { - margin-left: auto; - margin-right: auto; - border-collapse: collapse; - border-spacing: 0 -} - -#tailleur td { border: 1px solid black;} - -/*table td.noborder {border: none;}*/ - -.tdc {text-align: center;} - -.pagenum { /* uncomment the next line for invisible page numbers */ - /* visibility: hidden; */ - position: absolute; - left: 92%; - font-size: smaller; - text-align: right; - font-style: normal; - font-weight: normal; - font-variant: normal; -} /* page numbers */ - - -.blockquot { - margin-left: 5%; - margin-right: 10%; -} - -.center {text-align: center;} - -.smcap {font-variant: small-caps;} - -.allsmcap {font-variant: small-caps; text-transform: lowercase;} - -/* Footnotes */ - -.footnote {margin-left: 10%; margin-right: 10%; font-size: 0.9em;} - -.footnote .label {position: absolute; right: 84%; text-align: right;} - -.fnanchor { - vertical-align: super; - font-size: .8em; - text-decoration: - none; -} - -/* Poetry */ -.poetry-container {text-align: center;} -.poetry {text-align: left; margin-left: 5%; margin-right: 5%;} -/* uncomment the next line for centered poetry in browsers */ -/* .poetry {display: inline-block;} */ -.poetry .stanza {margin: 1em auto;} -.poetry .verse {text-indent: -3em; padding-left: 3em;} -/* large inline blocks don't split well on paged devices */ -@media print { .poetry {display: block;} } -.x-ebookmaker .poetry {display: block;} - - -/* Poetry indents */ -.poetry .indent0 {text-indent: -3em;} -.poetry .indent12 {text-indent: 3em;} -.poetry .indent2 {text-indent: -2em;} -.poetry .indent32 {text-indent: 13em;} -.poetry .indent4 {text-indent: -1em;} -.poetry .indent6 {text-indent: 0em;} -.poetry .indent8 {text-indent: 1em;} - - - </style> - </head> -<body> - -<div style='text-align:center; font-size:1.2em; font-weight:bold'>The Project Gutenberg eBook of Victor Hugo à vingt ans, by Pierre Dufay</div> - -<div style='display:block; margin:1em 0'> -This eBook is for the use of anyone anywhere in the United States and -most other parts of the world at no cost and with almost no restrictions -whatsoever. 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Carrington) </td><td> 1 vol.</td></tr> - -<tr><td><i>Etude iconographique sur Ronsard.</i> <span class="smcap">Le Portrait,<br /> -le buste et l'épitaphe de Ronsard au<br /> -musée de Blois</span> (H. Champion) </td><td> 1 vol.</td></tr> - -<tr><td><span class="smcap">Le Tombeau de Jean de Morvillier et les<br /> -Pleureuses de Germain Pilon</span> (H. Champion) </td><td> 1 vol.</td></tr> - -<tr><td><i>Sous presse.</i></td></tr> - -<tr><td><span class="smcap">Napoléon en Loir-et-Cher.</span> <i>Blois, 3 avril,<br /> -13 août 1808. Vendôme, 14 août, 30 octobre<br /> -1808, 22 janvier 1809.</i>—<span class="smcap">Les Gardes<br /> -d'honneur.</span></td></tr> -</table> - -<hr class="chap x-ebookmaker-drop" /> - -<div class="chapter"> -<p><span class="pagenum" id="Page_3">[Pg 3]</span></p> - -<h2 class="nobreak" id="PIERRE_DUFAY">PIERRE DUFAY</h2> -</div> - -<hr class="chap x-ebookmaker-drop" /> -<h1>Victor Hugo</h1> - -<h1>à vingt ans</h1> - - -<h3>—<i>GLANES ROMANTIQUES</i>—</h3> - -<h4>PARIS</h4> - -<h4>MERCVRE DE FRANCE</h4> - -<h4>XXVI, RVE DE CONDÉ, XXVI</h4> - -<h4>MCMIX</h4> - -<hr class="chap x-ebookmaker-drop" /> - -<p>JUSTIFICATION DU TIRAGE:</p> - -<p>Droits de reproduction et de traduction réservés pour tous pays.</p> - -<hr class="chap x-ebookmaker-drop" /> - - -<h3>A</h3> - -<h3>MONSIEUR LÉON SÉCHÉ,</h3> - -<p class="center"><i>en témoignage de haute et de vive sympathie</i>.</p> -<hr class="chap x-ebookmaker-drop" /> - -<div class="chapter"> -<p><span class="pagenum" id="Page_7">[Pg 7]</span></p> - -<h2 class="nobreak" id="I">I</h2> -</div> - -<p>La Jeunesse et les débuts.—M<sup>me</sup> Hugo.—Le général -Hugo.—Premiers succès académiques.—Le -<i>Conservateur littéraire</i>.—Les <i>Odes et Poésies diverses</i>.—La -seconde femme du Général: Marie-Catherine -Thomas y Saëtoni, veuve Anaclet d'Almeg.</p> - - -<p class="p2">La Bibliothèque de Blois, assez pauvre en -manuscrits, a la bonne fortune de posséder une -quarantaine de lettres autographes de Victor -Hugo à son père, le général Hugo.</p> - -<p>Elles ont trouvé place par extraits dans le -tome premier de la <i>Correspondance</i> de Victor -Hugo<a id="FNanchor_1" href="#Footnote_1" class="fnanchor">[1]</a> et ont fourni à M. Louis Belton, avocat -à Blois, matière à une fort attachante étude: -<i>Victor Hugo et son Père, le général Hugo à -Blois</i><a id="FNanchor_2" href="#Footnote_2" class="fnanchor">[2]</a>.</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_1" href="#FNanchor_1" class="label">[1]</a> <span class="smcap">Victor Hugo</span>: <i>Correspondance, 1815-1835</i>. -Paris, Calmann-Lévy, 1896; in-8º de 383 pp. <i>Lettres au général -Hugo</i>, pp. 166-215.</p> - -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_2" href="#FNanchor_2" class="label">[2]</a> <span class="smcap">Louis Belton</span>: <i>Victor Hugo et son père, le général Hugo</i> -à Blois, d'après les lettres de Victor Hugo conservées à la Bibliothèque -de Blois et divers documents inédits.</p> - -<p>Publiée d'abord dans le tome XVI des <i>Mémoires de la Société -des Sciences et Lettres de Loir-et-Cher</i>, pp. 9-85, cette étude a -été l'objet d'un élégant tirage à part. Blois, Typ. et Lith. C. -Migault et C<sup>ie</sup>, 1902, in-8º de 81 pp.</p> - -<p>Cette étude fort bien faite a été souvent mise à contribution -au cours de ce travail. Des notes, que je ferai suivre des initiales -L. B., y ont, même, été textuellement empruntées.</p> - -</div> - -<p><span class="pagenum" id="Page_8">[Pg 8]</span></p> - -<p>Embrassant une période de quatre ans,—la -première est du 4 juillet 1822 et la dernière du -4 novembre 1826,—ces lettres offrent le très -vif intérêt d'avoir été écrites par le poète de -vingt à vingt-quatre ans, à la veille et au lendemain -de son mariage. Ainsi, assistons-nous aux -joies initiales et aux premiers chagrins du ménage, -ce pendant que paraît et s'épuise la première -édition des <i>Odes et Poésies diverses</i> et que -des cendres du <i>Conservateur littéraire</i> ne tardera -pas à éclore la <i>Muse française</i>.</p> - -<p>L'<i>Histoire du Romantisme</i> de Gautier—et enthousiasma-t-elle -nos quinze ans, appareillant -nos curiosités en partance vers les floraisons -inconnues et magiques de Baudelaire!—ne parle -pour ainsi dire que de la seconde période déjà -du Romantisme: Petrus Borel, le lycanthrope, -farouche et énigmatique, Jehan du Seigneur, -Augustus Mac-Keat, Philothée O'Neddy, chacun -a sa façon de porter le gilet rouge. Cette correspondance,<span class="pagenum" id="Page_9">[Pg 9]</span> -au contraire, nous ramène aux temps -héroïques de la nouvelle école.</p> - -<p>Ces dates de 1822 et de 1823 évoquent non -point ces satellites qui lors de la représentation -d'<i>Hernani</i> commençaient à graviter, «grandiloques -et bousingots», autour de l'astre fulgurant -qu'était Hugo, mais les ouvriers de la première -heure, anciens collaborateurs du <i>Conservateur -littéraire</i>, créateurs de la <i>Muse</i> de demain.</p> - -<p>Alfred de Vigny, tôt maître de son instrument, -atteint déjà à la sereine magnificence de ses -poèmes. Plus tard, un froid pourra se produire -entre Hugo et lui, mais à ce moment, leur affection -semble sincère et étroite; le chantre d'<i>Eloa</i> -sera le témoin de Victor, lors de son mariage -et sa «tour d'ivoire» n'est point tellement éloignée -de la terre, qu'il ne soit des fondateurs du -nouveau recueil.</p> - -<p>Le souci de son exclusive réputation et l'ennui -de participer aux frais de la publication semblent -en avoir éloigné Lamartine, dont les <i>Méditations</i> -venaient de consacrer le nom. Il ne devait pas -tarder, d'ailleurs, à y être bientôt malmené.</p> - -<p>Hugo et Lamartine semblent, en vérité, s'observer -plutôt que s'aimer. Le Cygne de Saint-Point -se préoccupait, avant tout, de lui-même, -puis, sa nature paraissait répugner à la collectivité -d'un effort, ce par quoi se traduit toute<span class="pagenum" id="Page_10">[Pg 10]</span> -école littéraire ou artistique. Malgré son singulier -éclectisme, on peut dire que la <i>Muse française</i> -ne fut jamais la sienne.</p> - -<p>Mais à côté de la mer de Sorrente et de son -«flot hexamètre», eût spécifié Corbière, que -de talents se dessinaient et donnaient alors des -espérances de succès et de gloire: Guiraud, -Gaspard de Pons, camarade de Vigny à la Garde -royale, Adolphe de Saint-Valry, moins euphoniquement -Souillard dans la vie privée et châtelain -à Montfort-l'Amaury, le toulousain Jules -de Rességuier et tant d'autres, injustes oubliés -de la grande critique, dont les murmures de -l'Anio n'ont pas empêché l'implacable Léthé de -submerger les noms.</p> - -<p>Elles sont contemporaines de cette génération -et la rappellent, ces lettres. Souvent, elles complètent, -et rectifient parfois, les souvenirs de -jeunesse dictés par Olympio à sa femme, dans -<i>Victor Hugo raconté par un Témoin de sa Vie</i><a id="FNanchor_3" href="#Footnote_3" class="fnanchor">[3]</a>.</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_3" href="#FNanchor_3" class="label">[3]</a> Édition consultée: <i>Victor Hugo raconté par un Témoin -de sa Vie</i>, avec œuvres inédites de Victor Hugo, entre autres -un drame en trois actes: <i>Inez de Castro</i>. Paris, A. Lacroix, -Verbœckhoven et C<sup>ie</sup>, 1867, 2 in-12 de 376; 419 pp.</p> - -</div> - -<p>Le grand homme aimait trop la légende pour -n'en point créer autour de lui quelques-unes, -surtout lorsqu'elles faisaient bien et prêtaient à<span class="pagenum" id="Page_11">[Pg 11]</span> -antithèse. D'où le père bonapartiste et la mère -vendéenne.</p> - -<p>La gloire claironnante du fils a pu faire négliger -assez communément celle, assez restreinte, -du père, le «héros au sourire si doux<a id="FNanchor_4" href="#Footnote_4" class="fnanchor">[4]</a>», et ses -<i>Mémoires</i>: il ne messied point de le mieux connaître<a id="FNanchor_5" href="#Footnote_5" class="fnanchor">[5]</a>.</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_4" href="#FNanchor_4" class="label">[4]</a> <i>La Légende des Siècles: Après la Bataille.</i></p> - -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_5" href="#FNanchor_5" class="label">[5]</a> <i>Mémoires du général Hugo</i>, gouverneur de plusieurs provinces -et aide-major général des armées en Espagne. Paris, -Ladvocat, 1823, 3 in-8º de 175-292, CII; 388 et 480 pp.</p> - -<p>Ces Mémoires «contenant l'Histoire abrégée des guerres de -la Révolution française depuis 1792 jusqu'en 1815, et notamment -les campagnes des armées du Rhin, de la Vendée, d'Italie, -d'Espagne», et la relation des deux sièges de Thionville, -sont précédés de <i>Mémoires inédits sur la guerre de Vendée</i>, -par le général Aubertin.</p> - -<p>Un <i>Précis historique</i>, dû à Abel Hugo, <i>des Événements qui -ont conduit Joseph Napoléon sur le trône d'Espagne</i> sert d'introduction -à la deuxième partie des <i>Mémoires du général Hugo</i>, -(T. II; pp. V-CII).</p> - -</div> - -<p>Dans son autobiographie, les souvenirs d'enfance -et de jeunesse de Victor Hugo débordent -d'affection et de reconnaissance,—c'était justice,—pour -sa mère, cette Sophie Trébuchet, -épousée, en 1796, par le général, alors simple -capitaine et qui devait être si parfaite et si indulgente -pour ses enfants, lorsqu'une aventurière -corse, plus tard épousée, aurait fait abandonner<span class="pagenum" id="Page_12">[Pg 12]</span> -à leur père le domicile conjugal et la vie -commune.</p> - -<p>La silhouette du général apparaît, au contraire, -au second plan seulement, comme effacée, -et ne prend corps qu'au moment où elle -prête matière à une antithèse connue et souvent -répétée.</p> - -<p>Les enfants semblent avoir pris depuis longtemps -parti contre leur père, insoucieux, d'ailleurs, -de la pension qu'il leur devrait servir, et -entre Victor et le général, cela a tout l'air d'une -réconciliation.</p> - -<p>Ils ne se connaissaient pas ou si peu.</p> - -<p>Les lettres de Victor Hugo conservées à la -Bibliothèque de Blois, sur ce point comme sur -d'autres, remettent singulièrement les choses au -point. L'éloignement entre le père et ses fils -était plutôt matériel et ceux-ci de savoir fort -bien lui réclamer leurs mois de pension, quand -ils se faisaient trop attendre.</p> - -<p>Elles ne sont postérieures que de dix-huit mois -à la mort de M<sup>me</sup> Hugo, ce déchirant chagrin -pour Abel, Eugène et Victor, et d'un an à peine -au second mariage qu'alla perpétrer, presque en -cachette, le général dans l'Indre et, cependant, -elles sont empreintes d'une attention respectueuse -et continue du fils vis-à-vis du père. Elles -ne sont même pas exemptes d'une certaine tendresse.<span class="pagenum" id="Page_13">[Pg 13]</span> -On la désirerait sans doute plus simple -et moins apprêtée, mais n'y avait-il pas entre -eux le souvenir de leur mère et la présence de -«l'Intruse», cette veuve Anaclet d'Almet, comtesse -de Salcano, auquel le vieux brave n'avait -pas craint d'associer sa vie.</p> - -<p>Quant aux choses de l'esprit, loin de les haïr, -le général les aimait fort, et, dans sa retraite -anticipée, avait conservé pour elles un goût -très prononcé<a id="FNanchor_6" href="#Footnote_6" class="fnanchor">[6]</a>.</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_6" href="#FNanchor_6" class="label">[6]</a> Outre ses <i>Mémoires</i>, on doit au général Hugo:</p> - -<p><i>Coup d'œil militaire sur la manière d'escorter et de défendre -les convois et sur les moyens de diminuer la fréquence des -convois et d'en assurer la marche: suivi d'un mot sur le pillage.</i></p> - -<p>Paris, 1796, in-12.</p> - -<p>Ces considérations ont été jointes au tome I<sup>er</sup> des <i>Mémoires -du général Hugo</i>, pp. 209-255.</p> - -<p><i>Mémoires sur les moyens de suppléer à la traite des nègres -par des individus libres, et d'une manière qui garantisse pour -l'avenir la sûreté des colons et la dépendance des colonies.</i></p> - -<p>(Publié sous le pseudonyme de Genty, cet ouvrage parut à -Blois, 1818, in-8º).</p> - -<p><i>Journal historique du blocus de Thionville en 1814, et de -Thionville, Sierck et Rodemack en 1815, contenant quelques -détails sur le siège de Longwy</i>; rédigé sur des rapports et -mémoires communiqués par M. A.-A. M***, ancien officier -d'état-major au gouvernement de Madrid.</p> - -<p>Blois, 1819, in-8º.</p> - -<p><i>L'Aventure tyrolienne</i>, par Sigisbert (roman).</p> - -<p>Paris, 1826, 3 in-12.</p> - -<p>(Est-ce à ce roman que, sous un autre titre, faisait allusion -Méry dans sa conversation avec les Goncourt: «Méry nous -raconte la vente qu'il conclut au prix de 600 francs, d'un roman -du général Hugo, le père de Victor Hugo, qui s'appelait la -<span class="smcap">Vierge du Monastère</span>.» (<i>Journal des Goncourt</i>, tome II, 1862-1865, -Paris, Charpentier, 1887, in-12; 18 mai 1864, p. 198). Méry -était en effet revenu à Paris en 1824.</p> - -<p>Peu de temps avant sa mort, en 1827, le général Hugo avait -tenté d'organiser une souscription pour la publication d'un -ouvrage demeuré inédit.</p> - -<p>Prospectus de l'ouvrage intitulé: <i>Des grands moyens accessoires -de défense et de conservation aujourd'hui indispensables -aux places fortes, aux armées, aux colonies et aux États qui -les possèdent</i>.</p> - -<p>Paris, 1827, in-8º.</p> - -<p>Enfin, il laissait un certain nombre de manuscrits dont -M. Louis Belton a relevé les titres dans l'inventaire établi après -son décès:</p> - -<p>«La duchesse d'Alba (1820).</p> - -<p>«Le tambour Robin (1823).</p> - -<p>«L'Ermite (ou le Solitaire) du Lac.</p> - -<p>«L'épée de Brennus.</p> - -<p>«Perrine, ou la nouvelle Nina, anecdote napolitaine.</p> - -<p>«L'Intrigue de Cour, comédie en trois actes.</p> - -<p>«La Permission, anecdote.</p> - -<p>«Variante des Amants ennemis (1824).</p> - -<p>«Joseph, ou l'Enfant trouvé (1825).</p> - -<p>«Essai complémentaire sur le commandement des places de -guerre et autres.</p> - -<p>«Minutes (antérieures à 1826) de la défense des nations, et -de leurs grands intérêts maritimes et coloniaux.</p> - -<p>«Enfin le général préparait un ouvrage, et il avait préparé -des notes sur les pensions des veuves de militaires.»</p> - -<p>(<span class="smcap">Louis Belton</span>: <i>Victor Hugo et son père, le général Hugo, à -Blois</i>, p. 19).</p> - -</div> - -<p><span class="pagenum" id="Page_14">[Pg 14]</span></p> - -<p>Les craintes qu'inspirait deux ans plus tôt -la collaboration d'Eugène et de Victor au <i>Conservateur -littéraire</i>,—n'allaient-ils point négliger<span class="pagenum" id="Page_15">[Pg 15]</span> -par trop leurs études de droit<a id="FNanchor_7" href="#Footnote_7" class="fnanchor">[7]</a>?—semblent évanouies. -Il ne leur tient pas rigueur d'avoir préféré -l'incertaine fortune des lettres à l'avenir -réputé sûr de Polytechnique, ce rêve de tous les -parents de province et même de Paris.</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_7" href="#FNanchor_7" class="label">[7]</a> M. Émile Paul, dans le <i>Catalogue de la Bibliothèque -romantique</i> de M. J. Noilly (Paris, A. Labitte, 1886), fournit -à ce sujet la curieuse note que voici:</p> - -<p>«<i>Lettre autographe</i> du général Hugo, père du poète, au doyen -de la Faculté de droit de Paris; Blois, le 28 avril 1820, 1 p. 1/2 -in-4º. Il s'informe auprès du doyen de la Faculté de droit de -Paris si Eugène et Victor Hugo suivent leurs cours. Il craint -qu'une entreprise littéraire dont il a entendu parler (le <i>Conservateur -littéraire</i>) n'absorbe leur argent et ne les détourne de -leurs études.»</p> - -</div> - -<p>Les débuts de Victor étaient, au reste, assez -glorieux pour le rassurer sur ce point. Nul besoin -d'employer vis-à-vis de lui le verbe comminatoire.</p> - -<p>Les délassements intellectuels n'étaient point -étrangers à l'ancien défenseur de Thionville: il -les aimait.</p> - -<p>Une seule chose aurait pu l'inquiéter peut-être: -la détresse morale d'Eugène..., il ne pouvait -la soupçonner.</p> - -<p>Le pauvre garçon était déjà bizarre, avant que -d'être fou.</p> - -<p>La politique ne semblait point davantage devoir -les séparer. Si le général Hugo devait de la<span class="pagenum" id="Page_16">[Pg 16]</span> -reconnaissance au roi Joseph, il n'avait jamais -eu beaucoup à se louer de Napoléon. Maréchal -de camp des armées du roi d'Espagne depuis -le 20 août 1809, à peine si, à sa rentrée en France, -en juillet 1813, l'Empereur lui avait reconnu le -grade de major dans l'armée française. Comme -tel, il avait été appelé, le 9 janvier suivant, à -défendre Thionville contre les troupes alliées.</p> - -<p>L'on sait ce que cette défense de quatre-vingt-huit -jours—il la devait renouveler en 1815—comporta -d'héroïsme et d'intelligence. Le général -en a écrit le <i>Journal</i>, et, tout en le mettant -en demi-solde, Louis XVIII, loin de lui tenir rigueur, -lui avait auparavant accordé la croix de -chevalier de l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis -(1<sup>er</sup> novembre 1814) et le grade de maréchal -de camp des armées françaises (21 novembre -1814), pour prendre rang à la date de sa -rentrée en France, 11 septembre 1813.</p> - -<p>Quelques mois plus tard, le général était ainsi -qu'un de ses frères, le colonel Louis-Joseph, -promu par la même ordonnance, au grade d'officier -de la Légion d'honneur<a id="FNanchor_8" href="#Footnote_8" class="fnanchor">[8]</a>.</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_8" href="#FNanchor_8" class="label">[8]</a> Ordonnance du 14 février 1815 (<i>Moniteur universel</i>, 19 février -1815).</p> - -</div> - -<p>Sauf un commandement actif, il n'avait donc -pas à en vouloir trop aux Bourbons, et son bonapartisme,<span class="pagenum" id="Page_17">[Pg 17]</span> -pour le moins douteux<a id="FNanchor_9" href="#Footnote_9" class="fnanchor">[9]</a>, n'avait -point à s'offusquer du royalisme ardent, alors -si bien porté, dont témoignaient ses fils et dont -ils firent montre dans le <i>Conservateur littéraire</i><a id="FNanchor_10" href="#Footnote_10" class="fnanchor">[10]</a>.</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_9" href="#FNanchor_9" class="label">[9]</a> Lettre à M. le Comte Roger de Damas, gouverneur pour -le Roi, à Nancy:</p> - -<p> -Thionville, le 18 avril 1814.<br /> -<br /> -Monsieur le Comte,<br /> -</p> - -<p>La brave garnison que je commande, mon conseil de défense -et moi, avons unanimement adhéré le 14 aux actes du Sénat.</p> - -<p>Enfermés pendant quatre-vingt-huit jours dans cette forteresse, -nous y avons été fidèles à l'oriflamme de l'honneur: -c'est vous rappeler celui d'Henri IV.</p> - -<p>En combattant nous n'avons pas attendu les éloges des hommes; -l'amour sacré de la patrie nous animait. Que le bon -prince qui vient régner sur nous daigne sourire à notre constance, -et nous en aurons reçu le prix. Nous avons été fidèles -et loyaux sous l'Empereur; le serment qui nous enchaîne au -roi Louis XVIII est la garantie que nous le serons également -sous lui. Donnez à cet auguste monarque de la confiance dans -sa brave garnison de Thionville; elle y répondra noblement, -elle saura mourir pour sa gloire et pour son service.</p> - -<p>Je vous prie, etc.</p> - -<p> -Le général Hugo.<br /> -</p> - -<p>(<i>Mémoires du général Hugo</i>, tome III, notes et pièces justificatives, -p. 467).</p> - -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_10" href="#FNanchor_10" class="label">[10]</a> <i>Le Conservateur littéraire.</i> A Paris, chez Anthe. Boucher, -imprimeur-éditeur, rue des Bons-Enfants, nº 34.</p> - -<p>Décembre 1819-mars 1821; 30 livraisons formant 3 volumes -in-8º.</p> - -<p>En épigraphe, au-dessous du titre, à partir de la seconde -livraison:</p> - -<div class="poetry-container"> -<div class="poetry"> - <div class="stanza"> - <div class="verse indent2">... Fungar vice cotis acutum</div> - <div class="verse indent0">Reddere quæ ferrum valet, exsors ipsa secandi.</div> - </div> -</div> -</div> - -<p>(<span class="smcap">Hor.</span>)</p> - -<p>Il faut lire en quels termes le brave M. Agier, qui, en 1816, -avait été président des <i>Francs régénérés</i>, encourageait dans -le <i>Conservateur</i>, dont le <i>Conservateur littéraire</i> cuidait être le -supplément, les débuts de ses jeunes confrères:</p> - -<p>«Il y a dans cette honorable entreprise quelque chose de -plus intéressant, de plus touchant encore, c'est son motif, dont -MM. Hugo, que nous n'avons point l'avantage de connaître, -nous pardonneront de révéler ici le secret. L'éducation de ces -intéressants jeunes gens a été dirigée par une mère distinguée, -qui a pensé de bonne heure que de bons principes et des talents -formaient la seule fortune qui pût être à l'abri des révolutions, -la seule arme avec laquelle on pût ne pas se défendre -de l'envie, de la calomnie, mais la braver. Maintenant, fils reconnaissants, -ils essaient d'acquitter une dette aussi sacrée que -douce. Ils doivent à leur mère une seconde vie: ils veulent -soutenir, embellir la sienne; et pour y parvenir, ils unissent -la fraternité du talent à la fraternité du sang. Heureux jeunes -gens d'avoir une mère qui ait senti le prix de l'éducation! Heureuse -mère de voir ainsi couronner ses soins! Outre l'utilité -et la bonne rédaction du <i>Conservateur littéraire</i>, c'est donc la -piété filiale et maternelle qui le recommande à tous les amis des -lettres et du bien....» (<i>Le Conservateur</i>, tome VI, 1820, -p. 465). Ce passage a été reproduit par M. Ch.-M. Des Granges -dans son très intéressant volume: <i>La Presse Littéraire sous -la Restauration</i> dont nous avons souvent mis à profit la précieuse -documentation.</p> - -<p>M. Agier ne se contentait point d'être pompier; en mars 1815 -il avait troqué sa robe de substitut du procureur général, pour -l'uniforme de capitaine d'une compagnie de volontaires royaux!</p> - -<p>Quant au légitimisme ultra du <i>Conservateur littéraire</i>, la disparition -de son aîné, en 1820, ne l'affaiblit en rien, et dans la -préface du tome II (avril 1820), les «intéressants jeunes gens», -que louait si fort M. Agier, de clamer sur le mode majeur leurs -opinions:</p> - -<p>«Nous continuerons donc de servir autant qu'il sera en nous -le trône et la littérature; trop heureux si nous pouvons ranimer -le goût des lettres et éveiller de jeunes talents; plus heureux -encore, si nous pouvons propager le royalisme et convertir -aux saines doctrines de généreux caractères!.....</p> - -<p>«Enfin, puisque notre redoutable aîné, le <i>Conservateur</i>, a -cessé de paraître, nous promettons de conserver intact l'héritage -de saints principes qu'il nous a légués avec son titre; -nous espérons que ses honorables rédacteurs reconnaîtront -entre eux et nous une confraternité, sinon de talent, du moins -de zèle et d'opinions; et nous croyons dire assez quel haut -prix nous attachons à ce titre de royalistes, en ajoutant que -cette seconde confraternité ne nous paraît pas moins glorieuse -que la première.»</p> - -<p>Cf: Ch.-M. <span class="smcap">Des Granges</span>: <i>Le Romantisme et la Critique.—La -Presse littéraire sous la Restauration</i>, 1815-1830. Paris, Société -du Mercure de France, 1907, in-8º, de 386 pp.</p> - -</div> - -<p><span class="pagenum" id="Page_18">[Pg 18]</span></p> - -<p>De ses trois fils, Victor était, comme on le -sait, le plus jeune, Abel étant né à Paris le<span class="pagenum" id="Page_19">[Pg 19]</span> -15 novembre 1798 et Eugène à Nancy, le 29 fructidor -an VIII (16 septembre 1800).</p> - -<p>Après avoir fait partie des pages du roi Joseph, -ancien officier d'état-major à quinze ans! Abel -était venu retrouver ses frères. Ils avaient mis -leurs jeux, puis leurs travaux en commun. Si en -1822 Victor Hugo connaissait déjà la gloire, par -deux mentions à l'Académie française<a id="FNanchor_11" href="#Footnote_11" class="fnanchor">[11]</a> et par<span class="pagenum" id="Page_20">[Pg 20]</span> -le lis et l'amarante d'or de l'Académie des Jeux -Floraux, qui, le 28 août 1820, l'avait nommé -maître ès jeux floraux<a id="FNanchor_12" href="#Footnote_12" class="fnanchor">[12]</a>, sans parler des <i>Odes -et Poésies diverses</i> qui venaient de paraître<a id="FNanchor_13" href="#Footnote_13" class="fnanchor">[13]</a>.<span class="pagenum" id="Page_21">[Pg 21]</span> -Abel et Eugène avaient glané, eux aussi, quelques -lauriers académiques: Abel devait être -couronné, en décembre 1822, par la Société -d'Émulation de Cambrai, pour son <i>Ode sur la -bataille de Denain</i><a id="FNanchor_14" href="#Footnote_14" class="fnanchor">[14]</a> et Eugène avait déjà obtenu, -en 1818 et en 1819, un souci réservé et -une mention des Jeux Floraux, pour une <i>Ode -sur la mort du duc d'Enghien</i><a id="FNanchor_15" href="#Footnote_15" class="fnanchor">[15]</a> et une autre -sur celle de <i>S. A. R. Louis-Joseph de Bourbon, -prince de Condé</i>.</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_11" href="#FNanchor_11" class="label">[11]</a> Victor Hugo avait, on le sait, obtenu en 1817, à l'âge de -quinze ans, une neuvième mention pour le sujet, mis au concours -le 5 avril 1815, durant les Cent-Jours, par la seconde -classe de l'Institut impérial pour le prix de poésie: <i>Le bonheur -que procure l'étude dans toutes les situations de la vie.</i></p> - -<p>La pièce de Victor Hugo, inscrite sous le nº 15, avait pour -épigraphe ce vers d'Ovide:</p> - -<div class="poetry-container"> -<div class="poetry"> - <div class="stanza"> - <div class="verse indent0"><i>At mihi jam puero cœlestia sacra placebant.</i></div> - </div> -</div> -</div> - -<p>Deux ans plus tard, en 1819, il avait obtenu une nouvelle -mention, ayant, cette fois, traité comme sujet de concours: -<i>Avantages de l'enseignement mutuel.</i></p> - -<p>Des fragments de ce discours ont été publiés par Victor -Hugo dans <i>Littérature et Philosophie mêlées</i>.</p> - -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_12" href="#FNanchor_12" class="label">[12]</a> M. Edmond Biré a relevé dans son <i>Victor Hugo avant 1830</i> -(Paris, Jules Gervais; Nantes, Emile Grimaud, 1883, in-12 de -533 pages) la liste des succès du poète aux Jeux Floraux:</p> - -<p>1819.—<i>Les Derniers Bardes</i>; mention.</p> - -<p><i>Les Vierges de Verdun</i>; amarante réservée.</p> - -<p><i>Le Rétablissement de la Statue de Henri IV</i>; lis d'or.</p> - -<p>1820.—<i>Moïse sur le Nil</i>; amarante d'or réservée.</p> - -<p>Par lettre du 28 avril, Victor Hugo avait été nommé <i>maître -ès jeux floraux</i>, et proclamé tel dans la séance du 3 mai suivant.</p> - -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_13" href="#FNanchor_13" class="label">[13]</a> <i>Odes et Poésies diverses.</i> Paris, Pélicier, libraire, place du -Palais-Royal, nº 243, 1822.</p> - -<p>Très médiocre comme édition, ce recueil contenait, outre les -premières odes: <i>Raymond d'Ascoli</i>, élégie; <i>Les Deux Ages</i>, -idylle; <i>Les Derniers Bardes</i>, poème, qui légitimaient la seconde -partie du titre du volume, et disparurent avec elle, en 1828, -de l'édition définitive.</p> - -<p>Envoyés au concours de l'Académie des Jeux Floraux, en -1819, où ils n'obtinrent qu'une mention, publiés ensuite dans -le <i>Conservateur littéraire</i>, <i>Les Derniers Bardes</i> devaient prendre -place, plus tard, dans <i>Victor Hugo raconté par un Témoin -de sa Vie</i>.</p> - -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_14" href="#FNanchor_14" class="label">[14]</a> «Le prix de poésie a été décerné à M. Abel Hugo, pour -une ode sur la bataille de Denain». (Le <i>Moniteur universel</i>, -11 décembre 1823).</p> - -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_15" href="#FNanchor_15" class="label">[15]</a> C'est là, avec les <i>Stances à Thaliarque</i>, traduites d'Horace, -la seule pièce de vers d'Eugène Hugo, publiée par le <i>Conservateur -littéraire</i>, dont une note spécifie, tome I<sup>er</sup>, p. 320, au -sujet de MM. Hugo «que deux de ces messieurs seulement, -l'aîné et le plus jeune (Abel et Victor) comptent parmi les -rédacteurs».</p> - -</div> - -<p>A Blois, où il s'était retiré, le général Hugo, -créé par Joseph comte de Siguenza<a id="FNanchor_16" href="#Footnote_16" class="fnanchor">[16]</a>—titre qu'il<span class="pagenum" id="Page_22">[Pg 22]</span> -ne devait porter que plus tard—en souvenir -et en récompense des défaites qu'il avait infligées -à l'Empecinado, s'était d'abord installé au -château de Saint-Lazare, maison bourgeoise -luxueuse pour l'époque, située hors la ville et -aujourd'hui transformée en annexe de l'Asile -d'aliénés, qu'il avait acheté 36.000 francs<a id="FNanchor_17" href="#Footnote_17" class="fnanchor">[17]</a>.</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_16" href="#FNanchor_16" class="label">[16]</a> Dans son <i>Armorial du Premier Empire</i> (Paris, 1894-1897, -4 vol. in-8º), le Vicomte A. Révérend parle bien en note du -général Hugo (tome II, p. 323), mais par une singulière inadvertance, -il le donne pour le grand-père et non comme le père -du poète et substitue au comté de Siguenza celui de Gogolludo:</p> - -<p>«Le général Hugo, grand-père du célèbre poète, qui fut -pair de France, appartenait à une autre famille et avait reçu -de Joseph Bonaparte, roi d'Espagne, le titre de comte de -Cogolludo, qui ne fut pas l'objet d'une confirmation impériale.»</p> - -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_17" href="#FNanchor_17" class="label">[17]</a> «L'acquisition, faite d'abord sous le nom d'un tiers, ne -fut régularisée à son profit que le 1<sup>er</sup> mai 1822, par un acte devant -M<sup>e</sup> Pardessus, notaire à Blois.»</p> - -<p>Le château et le domaine de Saint-Lazare «comprenaient à -cette époque une grande maison de maître, logement de closier -et de jardinier, bâtiments d'exploitation: pressoir garni -de ses ustensiles, cour, basse-cour, jardins, promenades, charmilles, -bosquets, vignes et terres labourables, le tout en un -seul clos entouré de murs, et contenant 9 hectares 72 ares -48 centiares». (L. B.).</p> - -<p>Léproserie au moyen âge, Saint-Lazare formait, en 1789, un -prieuré conventuel de Génovéfains qui fut remis à la Nation -le 6 décembre 1790 et vendu, par adjudication publique, le -9 février 1791.</p> - -</div> - -<p>Un second mariage n'avait point tardé à suivre, -comme il a été dit, la mort de Sophie Trébuchet. -Moins de trois mois après, le 6 septembre -1821, à 6 heures du soir, il épousait devant -l'officier de l'état civil de la commune de Chabris -(Indre), le marquis de Béthune-Sully, une veuve<span class="pagenum" id="Page_23">[Pg 23]</span> -d'origine corse: Marie-Catherine Thomas y -Saëtoni, veuve Anaclet d'Almeg.</p> - -<p>L'acte de mariage est peu connu<a id="FNanchor_18" href="#Footnote_18" class="fnanchor">[18]</a> et n'est -point dénué d'intérêt. Il fixe deux dates, et, à -l'orthographe près, fournit les noms exacts de -l'aventurière que le général Hugo allait épouser -à Chabris<a id="FNanchor_19" href="#Footnote_19" class="fnanchor">[19]</a>:</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_18" href="#FNanchor_18" class="label">[18]</a> Je m'étais adressé pour avoir le texte de l'acte de mariage -du général Hugo, à M. le Maire de Chabris, ignorant alors -qu'il avait déjà été reproduit par le D<sup>r</sup> G. Patrigeon dans une -intéressante notice qu'il y aurait injustice à ne point citer: -<i>Excursions à travers le passé.—Le père de Victor Hugo (Général -Joseph-Léopold-Sigisbert Hugo) à propos de son deuxième -mariage à Chabris en septembre 1821.</i>—Châteauroux, A. Mellotée, -1892, in-8º, de 21 pp.</p> - -<p>Cette étude avait d'abord été publiée par la <i>Revue du Berry</i> -et par le <i>Bulletin du Musée municipal de Châteauroux</i>.</p> - -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_19" href="#FNanchor_19" class="label">[19]</a> M. Edmond Biré fixe, en effet, d'après les Archives municipales -de Nancy, le second mariage du général à la date du -20 juillet 1821 et non du 6 septembre. Marie-Catherine y Saëtoni -y devient Marie-Catherine Thomas y Sactoin. D'autre -part, l'acte de son décès, à l'état civil de Blois (1858) ne donne -pas les noms de ses père et mère.</p> - -</div> - -<p> -Nº 10<br /> -<br /> -<span class="smcap">Hugo Joseph-Léopold-Sigisbert</span><br /> -<br /> -et<br /> -<br /> -<span class="smcap">Marie-Catherine<br /> -Tomat Isaétony</span><br /> -<br /> -<br /> -<i>Du 6 Septembre 1821</i><br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Aujourd'hui six septembre mil -huit cent vingt-un, à six heures -du soir, par devant Nous, Louis, -marquis de Béthune Sully, chevalier -de l'ordre Royal de la -Légion d'honneur, maire et officier -de l'état-civil de la commune -de Chabris, canton de -Saint-Christophe, arrondissement -d'Issoudun (Indre), sont comparus M. Joseph-Léopold-Sigisbert -Hugo, ancien officier général, domicilié<span class="pagenum" id="Page_24">[Pg 24]</span> -à Nancy<a id="FNanchor_20" href="#Footnote_20" class="fnanchor">[20]</a>, département de la Meurthe, né à -Nancy le quinze novembre mil sept cent soixante-treize, -fils majeur de feu Joseph Hugo, vivant propriétaire, -décédé à Nancy, le quinze messidor, an sept -et de feue Marguerite Michaud, décédée aussi à -Nancy le vingt-trois février mil huit cent quatorze.</p> -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_20" href="#FNanchor_20" class="label">[20]</a> Le général Hugo résidait, en fait, à Blois, depuis plusieurs -années.</p> - -</div> - -<p> -D'une part,<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Et Dame Marie-Catherine Tomat Isaétony, domiciliée -à Chabris<a id="FNanchor_21" href="#Footnote_21" class="fnanchor">[21]</a>, Comtesse de Salcano, née à Cervione, -le cinq novembre mil sept cent quatre-vingt-quatre, -veuve de Anaclet d'Almay, vivant propriétaire, -décédé à la Havane, le quinze août mil huit cent -dix-sept, fille majeure de feu Nicolas de Ligny Tomat, -décédé en Corse le premier novembre mil huit cent -trois et feue Lina Isaétony de Compolor, décédée à -Cervione le quinze décembre mil sept cent quatre-vingt-cinq,</p> -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_21" href="#FNanchor_21" class="label">[21]</a> «Plus exactement elle résidait au Château de Beauregard, -habitation du marquis de Béthune-Sully, dont elle était l'hôte» -(D<sup>r</sup> Patrigeon)... passagère, car la veuve d'Almeg était depuis -1816, propriétaire à Blois, et cet acte de l'état civil n'était que -la consécration des liens... religieux (?) qui depuis longtemps -déjà l'unissaient au général Hugo.</p> - -</div> - -<p> -D'autre part,<br /> -</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_25">[Pg 25]</span></p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Lesquels nous ont requis de procéder à la célébration -du mariage projeté entre eux et dont les publications -ont été faites dans cette commune les dimanches -vingt-deux et vingt-neuf juillet dernier et dans -la ville de Nancy, les dimanches vingt-deux et vingt-neuf -juillet aussi dernier, d'après qu'il résulte du -certificat de Monsieur l'adjoint dudit Nancy, en date -du dix-huit août dernier, signé Morville, adjoint.</p> - -<p>Aucune opposition audit mariage ne nous ayant -été signifiée, vu aussi la permission de mariage -accordée par le Ministre Secrétaire d'État au département -de la Guerre, en date du vingt-huit août dernier, -faisant droit à leur réquisition, après leur avoir -donné lecture de toutes les pièces ci-dessus mentionnées, -ainsi que du chapitre six du code civil: <i>Du -Mariage</i>; nous avons demandé au futur époux et à -la future épouse s'ils veulent se prendre pour mary -et femme; chacun d'eux nous ayant répondu séparément -et affirmativement, nous avons déclaré: Au -nom de la loi, que Joseph-Léopold-Sigisbert Hugo -et Marie-Catherine Tomat Isaétony sont unis par le -mariage, dont acte fait à la mairie de Chabris, les -jour, mois et an que dessus, en présence des sieurs -Jacques Rousseau, chevalier de l'ordre royal de la -Légion d'honneur, âgé de quarante-six ans<a id="FNanchor_22" href="#Footnote_22" class="fnanchor">[22]</a>, de<span class="pagenum" id="Page_26">[Pg 26]</span> -Jacob Schiésingeyer, cocher de M. le marquis de -Béthune Sully, âgé de trente-quatre ans; de Chantreau -Maurice, homme d'affaires de M. de Béthune, -âgé de quarante-huit ans, et de Nicolas Kallenborenne, -tailleur d'habits, âgé de trente-cinq ans, tous -demeurant commune de Chabris et ont, lesdits comparants -et témoins, signés avec Nous, après lecture -faite.</p> -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_22" href="#FNanchor_22" class="label">[22]</a> Ancien soldat de l'Empire, Jacques Rousseau était adjoint -au maire de Chabris.</p> - -<p>«Il n'y eut pas de bénédiction nuptiale à l'église de Chabris. -Aucun contrat ne fut passé en l'étude de M<sup>e</sup> Jaupitre, notaire -de la localité» (D<sup>r</sup> Patrigeon).</p> - -</div> - -<p> -<i>Le Général Hugo</i><br /> -<br /> -<i>Veuve Dalmay</i><br /> -<br /> -<i>Rousseau, Jacob Schiésingeyer, Chantreau, Kallenborenne,<br /> -Le Marquis de Béthune Sully.</i><br /> -</p> - -<p>L'on connaît par Edmond Biré, le singulier -faire-part que le général adressa en cette occasion -à ses connaissances:</p> - -<p> -<i>M.</i><br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Monsieur le général Léopold Hugo a l'honneur de -vous faire part qu'il vient de faire légaliser, par devant -M. l'officier public de Chabris (Indre), les liens -purement religieux qui l'unissaient à Madame veuve -d'Almé, comtesse de Salcano.</p> -</div> - -<p> -Saint-Lazare, près Blois<a id="FNanchor_23" href="#Footnote_23" class="fnanchor">[23]</a>.<br /> -</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_23" href="#FNanchor_23" class="label">[23]</a> <span class="smcap">Edmond Biré</span>: <i>Victor Hugo avant 1830</i>, p. 233.</p> - -</div> - -<p>La religion a parfois bon dos... Victor, cependant, -se contenta d'ignorer ainsi que ses<span class="pagenum" id="Page_27">[Pg 27]</span> -frères, la seconde femme du général «la femme -pour laquelle il a quitté sa famille<a id="FNanchor_24" href="#Footnote_24" class="fnanchor">[24]</a>» jusqu'au -jour où les soins donnés à son frère Eugène et -à son petit Léopold amenèrent entre le beau-fils -et la belle-mère un rapprochement passager.</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_24" href="#FNanchor_24" class="label">[24]</a> <span class="smcap">Victor Hugo</span>: <i>Lettres à la Fiancée</i>, 1820-1822, Paris, Fasquelle, -1901, in-12 de 340 pp. Note, p. 231.</p> - -</div> -<hr class="chap x-ebookmaker-drop" /> - -<div class="chapter"> -<p><span class="pagenum" id="Page_28">[Pg 28]</span></p> - -<h2 class="nobreak" id="II">II</h2> -</div> - -<p>Les fiançailles et le mariage.—Les lettres de Victor -à son père.—La <i>Société littéraire de Blois</i>.—Une -pension longue à toucher.—Le colonel Louis -Hugo.—<i>La Révolte des Enfers.</i>—Un ban à -racheter.—Un mariage d'amour.</p> - - -<p class="p2">Au surplus, il avait d'autres préoccupations -en tête que sa belle-mère. Il était amoureux. Le -clair roman éclos sous les frais ombrages du -jardin de la rue des Feuillantines touchait à son -dénouement. Depuis près d'un an, au retour du -voyage de Dreux, il était fiancé de fait à M<sup>lle</sup> Adèle -Foucher, la camarade des jeux de leur enfance -et la gracieuse voisine de la rue du Cherche-Midi. -L'autorisation de son père et une demande -régulière lui importaient autrement que «l'épouse -actuelle», du général, Marie-Catherine -Thomas y Saëtoni.</p> - -<p>Le vendredi 8 mars 1822, il avait écrit au général, -pour lui demander son autorisation; elle -lui parvenait enfin le 13 mars, et un court billet<span class="pagenum" id="Page_29">[Pg 29]</span> -des <i>Lettres à la Fiancée</i> témoigne de la joie sans -mélange, s'il n'y eût eu «un nuage»,—le -nuage était l'intruse—de Victor-Marie Hugo<a id="FNanchor_25" href="#Footnote_25" class="fnanchor">[25]</a>.</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_25" href="#FNanchor_25" class="label">[25]</a> <i>Lettres à la Fiancée</i>, p. 230.</p> - -</div> - -<p>Cette année-là, M. et M<sup>me</sup> Foucher avaient -loué pour deux mois, dans la grande banlieue -de Paris, à Gentilly, une maison de campagne -où ils vinrent passer avril et mai. Agréé officiellement -comme fiancé, à la suite de l'assentiment -de son père, le poète fut autorisé à venir -habiter, près de la bien-aimée, «une vieille -tourelle de l'ancienne construction où il y avait -une chambre, vrai nid d'oiseau ou de poète<a id="FNanchor_26" href="#Footnote_26" class="fnanchor">[26]</a>». -Il prenait ses repas auprès d'elle, et pouvait lui -faire sa cour, à la condition expresse de ne jamais -rester seul avec elle. Aussi ce qu'il ne pouvait -lui dire, il le lui écrivait, et même durant -les deux mois où ils vécurent presque côte à -côte, la correspondance ne chôma point entre -eux.</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_26" href="#FNanchor_26" class="label">[26]</a> <i>Victor Hugo raconté par un Témoin de sa Vie</i>, tome II, -p. 55.</p> - -</div> - -<p>Victor Hugo, dans son autobiographie a joliment -évoqué cette maison de Gentilly, le jardin -où se promenaient les amoureux, leurs voisins, -les fous de Bicêtre, et ce gentil garçon, amené -un jour par Paul Foucher, qui avec ses douze<span class="pagenum" id="Page_30">[Pg 30]</span> -ans et ses cheveux d'un blond de lin, «imitait -un ivrogne avec une facilité et une vérité extraordinaires».</p> - -<p>«Il se nommait Alfred de Musset<a id="FNanchor_27" href="#Footnote_27" class="fnanchor">[27]</a>.»</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_27" href="#FNanchor_27" class="label">[27]</a> <i>Victor Hugo raconté par un Témoin de sa Vie</i>, t. II, p. 57.</p> - -</div> - -<p>La maison existe toujours, et l'un des hommes -qui connaissent le mieux Paris et ses environs, -dont il s'est fait l'historiographe par excellence -M. Fernand Bournon, en donnait fort -élégamment ces temps derniers la description -dans son état actuel<a id="FNanchor_28" href="#Footnote_28" class="fnanchor">[28]</a>.</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_28" href="#FNanchor_28" class="label">[28]</a> <span class="smcap">Fernand Bournon</span>: <i>Victor Hugo à Gentilly</i>, Paris, Lucien -Gougy, 1906, in-8º de 10 pp. (Publication de la Société «Les -Hugophiles»).</p> - -</div> - -<p>Ces deux mois furent vite passés. En juin, les -Foucher regagnèrent, rue du Cherche-Midi, -l'hôtel de Toulouse, où séait le Conseil de guerre. -M. Foucher en avait longtemps tenu le greffe, -qu'il avait cédé, depuis quelques années, à son -beau-frère M. Asseline, et y avait cependant -conservé son appartement.</p> - -<p>Le premier volume des <i>Odes</i> paraissait à ce -moment<a id="FNanchor_29" href="#Footnote_29" class="fnanchor">[29]</a>; et, de la rue du Dragon, attendant, -pour que le mariage ait lieu, le versement de la -pension promise sur la cassette royale, Victor<span class="pagenum" id="Page_31">[Pg 31]</span> -Hugo avait repris sa correspondance journalière -avec sa fiancée, à laquelle ne tarda point à s'en -joindre une autre, assez suivie, avec son père, -le général.</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_29" href="#FNanchor_29" class="label">[29]</a> Les <i>Odes et Poésies diverses</i> parurent en juin 1822, chez -Pélicier, libraire, place du Palais-Royal. Il éditait, la même -année, les <i>Romances historiques traduites de l'espagnol</i> d'Abel -Hugo, qui avait été l'intermédiaire entre le poète et le libraire. -Pélicier ne fit point fortune et ses affaires furent moins que -brillantes. Il méritait mieux cependant, ne publia-t-il point, -toujours en 1822, les premiers <i>Poèmes</i> d'Alfred de Vigny. Ils -tenaient trop du chef-d'œuvre pour ne point passer inaperçus.</p> - -<p>Témoin cette phrase du <i>Figaro</i>, du 28 mai 1829:</p> - -<p>«Les poèmes de M. de Vigny avaient été publiés séparément, -sans faste et sans prôneurs; longtemps il a fait partie des -dieux inconnus de la <i>Muse française</i>;...»</p> - -<p>Plus perspicace, un rédacteur anonyme du <i>Moniteur</i> rendit -cependant compte des deux volumes à la date du 29 octobre -1822, unissant Victor Hugo et Alfred de Vigny dans l'éloge, -comme ils l'étaient alors par l'amitié:</p> - -<p>«Ils nous pardonneront, disait ce journal, de n'avoir qu'une -seule couronne pour leur double triomphe; nous ne nous pardonnerions -pas de l'arrêter plus longtemps sur un front que -sur l'autre: ces deux talents ont une même source, le cœur; -tous deux sont doués de force et de grâce; ils ont tous deux -initié la poésie au secret des plus intimes émotions. La -moindre préférence serait une grande injustice, et cependant, -comme pour doubler nos plaisirs en les variant, si tout est -égal entre eux, rien n'est pareil, ni le système de composition, -ni la facture du vers, ni le coloris, ni les mouvements du -style.»</p> - -<p><span class="smcap">Léon Séché</span>: <i>Alfred de Vigny</i> et son temps. Paris, A. Juven, -S. D. in-8º de XV; 376 pp., p. 107.</p> - -</div> - -<p>L'écriture de ces lettres est courante, assez -fine même. Ce n'est point encore l'écriture définitive, -si connue du maître. Çà et là cependant, -des hampes de lettres, fortement appuyées,<span class="pagenum" id="Page_32">[Pg 32]</span> -égratignant presque le papier, en trahissent déjà -la griffe.</p> - -<p>Elles sont simplement signées Victor,—un -et quatre ans plus tard et dans deux lettres seulement -apparaîtront les initiales V. M. H.,—le -prénom du poète entouré d'un paraphe délié, et -sont d'abord adressées.</p> - -<p> -«A Monsieur<br /> -<br /> -Monsieur le général Hugo<br /> -à sa terre de Saint-Lazare,<br /> -près Blois.»<br /> -</p> - -<p>Le plus souvent, Victor tient la plume pour -ses frères, donne de leurs nouvelles, excuse leur -silence et rappelle au père la pension dont les -mensualités ne sont pas toujours exactement -servies.</p> - -<p>Abel est très occupé, Eugène toujours bizarre—le -roman se vivait, hélas! en partie double—la -correspondance est impartie au plus jeune. -Nul ne saurait mieux flatter l'orgueil du père, -puis par Paris, et jusqu'à Meudon,—encore -qu'on n'en fût plus au <i>Voyage de Paris à Saint-Cloud -par mer</i>, c'était encore presque une expédition!—il -faisait si bien les courses du général, -et elles étaient nombreuses.</p> - -<p>Non content de lire et d'écrire, (il lui faut<span class="pagenum" id="Page_33">[Pg 33]</span> -savoir gré de ne s'être point attelé à une traduction -d'Horace ou des Géorgiques), le général -a eu l'inconsciente ironie de vouloir fonder, à -Blois, une société littéraire! Et l'on ne saurait -croire combien de pas et démarches il faut, pour -ne point aboutir à faire autoriser par le gouvernement -une telle chimère.</p> - -<p>Littéraire ou non, nulle société n'avait, cette -année-là, chance d'être autorisée. Saumur, Belfort, -La Rochelle, trois conspirations militaires -avaient marqué l'année 1822. Condamnations et -exécutions: les hommes de 1815, revenus au -pouvoir, s'étaient montrés implacables. L'on -poursuivait jusqu'à Béranger, et un autre chansonnier, -Eugène de Pradel, se voyait, en mai, -condamner à six mois de prison.</p> - -<p>Victor ne se rebute point cependant. Du ministère -de l'Intérieur, où M. Lelarge de Lourdoueix<a id="FNanchor_30" href="#Footnote_30" class="fnanchor">[30]</a> -présidait à la division des beaux-arts,<span class="pagenum" id="Page_34">[Pg 34]</span> -sciences et belles-lettres, à la direction de la -police, que M. Franchet-Desperey<a id="FNanchor_31" href="#Footnote_31" class="fnanchor">[31]</a> devait à son -mariage avec la cadette des Sainte-Luce, il voit -de près et peut admirer les rouages de notre -administration. C'est presque un chapitre de -Courteline: un dossier perdu.</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_30" href="#FNanchor_30" class="label">[30]</a> Jacques-Honoré Lelarge de Lourdoueix, né en 1787 au château -de Beaufort, près Boussac (Creuse). Après avoir fait ses études -à l'ancien collège de Pont-Levoy (Loir-et-Cher), et un court -passage dans l'administration, il se vit confier la rédaction de -la <i>Gazette de France</i>, qu'il quitta momentanément pour prendre -en 1821 la direction de la division des beaux-arts, sciences et -belles-lettres au ministère de l'Intérieur. Démissionnaire à la -chute de M. de Villèle et à l'avènement du ministère Martignac, -il devint à la <i>Gazette de France</i> le collaborateur de M. de -Genoude, à qui il succéda en 1849. Il est mort à Paris, en 1860.</p> - -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_31" href="#FNanchor_31" class="label">[31]</a> Franchet Desperey, fils de cultivateurs des environs de -Lyon où il était né vers 1775. Après des emplois infimes, -poussé par la congrégation et servi par les relations du roi de -Prusse avec la famille de Sainte-Luce, s'était vu appeler en -1821 à la direction générale de la police par le ministère Villèle. -Fanatique et ultramontain, accusé d'avoir organisé avec le -préfet Delaveau les massacres de la rue Saint-Denis (19-20 novembre -1827), il dut quitter la direction de la police à l'arrivée -au pouvoir de M. de Martignac. Les ordonnances de juillet le -nommèrent conseiller d'État et membre du conseil privé. La -Révolution de 1830 mit un terme à cette faveur. Il se retira en -Prusse, où sa belle-sœur, l'aînée des Sainte-Luce avait épousé -un général.</p> - -</div> - -<p>Puis, c'est, bien naturelle, son impatience de -voir se terminer ses affaires aux ministères—toujours -la pension promise—pour pouvoir -épouser celle qu'il aime, et toujours également -le soin qu'il a de recommander ses frères, ce -pauvre Eugène surtout, à la sollicitude et à -la... générosité du général.</p> - -<p>Celui-ci n'est riche que de cédules hypothécaires -du roi Joseph, moins que des châteaux -en Espagne, la pension des fils s'en ressent, -semble-t-il. Mais qu'importe, la première édition<span class="pagenum" id="Page_35">[Pg 35]</span> -des <i>Odes</i> s'épuise avec une rapidité que le -poète n'osait espérer. Il songe déjà à une seconde. -En vendrait-on, à Blois?</p> - -<p class="indent2"> -Paris, 4 juillet 1822.<br /> -<br /> -Mon cher papa,<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Je mettais à suivre la demande de la Société autant -d'activité que le bureau des belles-lettres y mettait -de lenteur. Enfin, il y a quelques jours M. de Lourdoueix -m'annonça qu'il fallait m'adresser aux bureaux -de M. Franchet, c'est-à-dire à la police générale; il -me demanda en outre la liste des membres que je ne -pus lui donner: puis il ajouta que du reste, puisqu'elle -était recommandée par moi, la Société de Blois était -sans doute composée de manière à ne pouvoir inquiéter -le gouvernement. Je crus pouvoir lui en donner -l'assurance et il me dit que très probablement, dans -le moment de troubles où nous sommes, l'approbation -de l'autorité dépendrait de la composition de la -Société.</p> - -<p>Je me rendis d'après son indication aux bureaux -de la direction de la police, où l'on me promit de -faire des recherches. Hier j'y suis retourné et le chef -de bureau auquel a dû être renvoyée la demande -(qui est je crois celui de l'<i>ordre</i>) m'a déclaré l'avoir -cherchée en vain et n'en avoir jamais entendu parler. -Il paraît donc qu'elle s'est égarée de l'un à l'autre -ministère. Il m'a conseillé d'en faire expédier<span class="pagenum" id="Page_36">[Pg 36]</span> -sur-le-champ une autre accompagnée de la liste de -MM. les membres et des statuts; car c'est d'après -ces pièces que doit décider le ministre, lequel, m'a-t-il -dit, accorde très difficilement ces sortes de demandes -dans l'instant de crise où nous sommes.</p> - -<p>Je m'empresse de te rendre fidèlement compte de -tous ces détails, cher papa, afin que tu te consultes -sur ce que tu veux faire. Tu me trouveras toujours -prêt à te seconder de tout mon faible pouvoir.</p> - -<p>D'après ton désir je suis retourné chez M. le général -d'Hurbal que je n'ai point trouvé chez lui. J'ai -demandé son adresse à Meudon, et j'irai, quoiqu'on -m'ait dit qu'il était assez difficile de le rencontrer -parce qu'il fait de fréquentes excursions.</p> - -<p>Puisque l'eau de Barèges te fait du bien, je te prie -d'en continuer l'usage. Il faut espérer que les palpitations -dont tu te plains disparaîtront tout à fait -avec du repos et du bonheur.</p> - -<p>Pour moi, mon bon et cher papa, je vois le moment -du mien approcher avec la fin de mes affaires -aux ministères, mon impatience est grande, et tu le -comprendras. Quand j'aurai tout reçu de toi, comment -pourrai-je m'acquitter?</p> - -<p>Je croyais t'avoir dit qu'Eugène n'avait d'autre -ressource que la pension que tu lui fais, en attendant -qu'il s'en soit créé par son travail. C'est pour -cela que je le recommandai si souvent à ta générosité. -Nul doute qu'en se refroidissant il ne sente -toute la reconnaissance qu'il te doit.</p> - -<p>Nous supporterons encore le sacrifice que la nécessité -t'oblige de nous faire supporter. Nous ne doutons<span class="pagenum" id="Page_37">[Pg 37]</span> -pas que puisque tu le fais, c'est que tu ne peux -autrement.</p> - -<p>Adieu, cher papa, j'attends avec impatience ton -poëme et les conseils que tu m'annonces. Je te remercie -vivement de toute la peine que je te cause. -Ils pourront m'être fort utiles pour ma seconde édition -à laquelle je vais bientôt songer, car celle-ci -s'épuise avec une rapidité que j'étais loin d'espérer. -Crois-tu qu'il s'en vendrait à Blois?</p> - -<p>Le papier me manque pour te parler de mes grands -projets littéraires, mais non pour te renouveler la -tendre assurance de mon respect et de mon amour. -Je t'embrasse.</p> -</div> - -<p class="indent2"> -Ton fils soumis,<br /> -<span class="smcap">Victor</span>.<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>J'ai envoyé au colonel<a id="FNanchor_32" href="#Footnote_32" class="fnanchor">[32]</a> un exemplaire avant d'avoir -reçu ta lettre.</p> -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_32" href="#FNanchor_32" class="label">[32]</a> Le colonel, Louis-Joseph Hugo, né le 14 février 1777, mort -en 1854. Promu officier de la Légion d'honneur par la même -ordonnance que son frère, 14 février 1815, il reçut les étoiles -de brigadier, et commanda longtemps comme tel la subdivision -de la Corrèze. Il laissa deux enfants. Son fils Léopold, après -avoir préparé Saint-Cyr où il ne fut pas admis, vécut et mourut -en Corrèze. Devenue veuve, sa fille Marie Hugo entra au Carmel -de Tulle, où elle devint Sœur Marie-Joseph de Jésus et où -elle est morte en 1906. Elle n'était point tellement retirée du -monde qu'elle n'écrivît des lettres charmantes, quand elle -pouvait rendre un service, et au cours desquelles elle aimait -à évoquer des souvenirs de son enfance et de sa jeunesse et à -citer des vers de son oncle Victor Hugo.</p> - -</div> - -<p><span class="pagenum" id="Page_38">[Pg 38]</span></p> - -<p>L'amoureux avait bien l'autorisation officieuse -de son père d'épouser M<sup>lle</sup> Foucher, mais -aucune demande officielle n'avait été faite encore.</p> - -<p>A sa prière, le général lui a adressé la lettre, -demandant la main d'Adèle, qu'il remettra lui-même -à M. Foucher, lorsque enfin la pension -royale sera autre chose qu'une promesse. Les -temps semblent proches. Son cœur déborde -envers son père de reconnaissance, ce pendant -que, par les gazettes, il semble assurer le service -de presse du <i>Journal de Thionville</i>.</p> - -<p>Le nuage ne crève pas, mais menace. Victor -a, jusqu'ici, négligé de joindre à ses lettres -toute formule de politesse vis-à-vis de la seconde -M<sup>me</sup> Hugo. Le général s'en est plaint -sans doute; et de façon assez désinvolte, Victor -s'en excuse: il n'a «contre <i>son</i> épouse actuelle -aucune prévention, n'ayant pas l'honneur de la -connaître».</p> - -<p class="indent2"> -Mon cher Papa,<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Ta lettre a comblé ma joie et ma reconnaissance. -Je n'attendais pas moins de mon bon et tendre père. -Je sors de chez M. de Lourdoueix; il doit sous très -peu de jours me fixer un terme précis, alors je montrerai -ta lettre à M. et à M<sup>me</sup> Foucher. Ainsi je te -devrai tout, vie, bonheur, tout. Quelle gratitude -n'es-tu pas en droit d'attendre de moi, toi, mon père,<span class="pagenum" id="Page_39">[Pg 39]</span> -qui as comblé le vide immense laissé dans mon cœur -par la perte de ma bien-aimée mère!</p> - -<p>Je doute, pour ce qui concerne la pension que je -viens d'obtenir à la maison du Roi, qu'on me rappelle -le trimestre de juillet, alors elle ne courrait -qu'à dater du 1<sup>er</sup> octobre, ce qui remettrait mon -bienheureux mariage à la fin de septembre. C'est -bien long, mais je me console en pensant que mon -bonheur est décidé. Quand l'espérance est changée -en certitude, la patience est moins malaisée. Cher -papa, si tu savais quel ange tu vas nommer ta fille!</p> - -<p>J'attends toujours bien impatiemment ton <i>poëme</i>, -et je ferai des exemplaires du <i>Journal de Thionville</i> -l'usage que tu m'indiques. Un Espagnol, nommé -d'<i>Abayma</i>, qui m'est venu voir hier m'a parlé de mon -père, de manière à m'en rendre fier, si je ne l'avais -pas déjà été.</p> - -<p>Je n'ai aucune prévention contre ton épouse actuelle, -n'ayant pas l'honneur de la connaître. J'ai -pour elle le respect que je dois à la femme qui porte -ton noble nom, c'est donc sans aucune répugnance -que je te prierai d'être mon interprète auprès d'elle, -je ne crois pouvoir mieux choisir. N'est-il pas vrai, -mon excellent et cher papa?</p> - -<p>Adieu, pardonne à ce griffonnage, c'est ma reconnaissance, -c'est ma joie qui me rendent illisible. -Adieu, cher papa, porte-toi bien et aime ton fils heureux, -dévoué et respectueux,</p> -</div> - -<p class="indent2"> -<span class="smcap">Victor</span>.<br /> -</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_40">[Pg 40]</span></p> - -<p class="indent2"> -Paris, 26 juillet.<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Je tâcherai de remettre en personne ta lettre au -général d'Hurbal.</p> - -<p>Je renouvelle mes démarches pour la Société de -Blois.</p> - -<p>Dans ma prochaine lettre, je te parlerai de tous -les travaux auxquels le bonheur va me permettre de -livrer un esprit calme, une tête tranquille et un cœur -content. Tu seras peut-être satisfait. C'est au moins -mon plus vif désir.</p> -</div> - -<p>Le poète des <i>Odes</i> continue à assurer, à Paris, -le service de presse du <i>Journal de Thionville</i>,—un -exemplaire en a été remis au rédacteur -du <i>Dictionnaire des Généraux français</i>—et à -prêter son appui aux difficultueux débuts de la -Société littéraire de Blois.</p> - -<p>Le général, non content de manier la prose, -«sacrifie aux muses». Il a envoyé à son fils une -copie de son poème, <i>la Révolte des Enfers</i>. Victor -Hugo se montre moins sévère que dans le -<i>Conservateur littéraire</i>. Il a lu et relu les alexandrins -paternels—les Mémoires du Général valaient -beaucoup mieux,—s'extasie devant un -vers assez médiocre, et admire que son père -ait «mis si peu de temps à faire» ce «joli poëme».</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_41">[Pg 41]</span></p> - -<p class="indent2"> -Mon cher Papa,<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Au moment où je commence cette lettre, on m'apporte -l'argent du mois. Les 36 francs qui y sont -joints seront remis aujourd'hui même à leur destination. -Les exemplaires de l'intéressant <i>Journal de -Thionville</i> que tu destinais à l'Académie des Sciences -et au rédacteur du <i>Dictionnaire des Généraux français</i> -sont déjà parvenus à la leur.</p> - -<p>J'ai reçu en même temps que ta dernière lettre un -paquet de M. le Secrétaire de la Société de Blois. -J'aurai l'honneur de lui répondre directement dès -que les nouvelles démarches que je viens d'entreprendre -m'auront donné un résultat quelconque. Il -est tout simple, cher Papa, que j'apporte beaucoup -de zèle à cette affaire: tu y prends intérêt.</p> - -<p>Je me hâte d'en venir à ton ingénieux poëme; il -me tardait de te dire tout le plaisir que j'ai éprouvé -à le lire. Je l'ai déjà relu trois fois et j'en sais des -passages par cœur. On trouve à chaque page une -foule de vers excellents tels que <i>et vendre à tout venant -le pardon que je donne</i> et de peintures pleines -de verve et d'esprit comme celle de Lucifer prenant -sa lunette pour observer l'ange. Plusieurs de mes -amis, qui sont en même temps de nos littérateurs les -plus distingués, portent de ton ouvrage le même jugement -que moi. Tu vois donc bien, cher papa, que je -ne suis pas prévenu par l'amour profond et la tendre -reconnaissance que je t'ai vouée pour la vie.</p> -</div> - -<p class="indent2"> -Ton fils soumis et respectueux,<br /> -<br /> -<span class="smcap">Victor.</span><br /> -</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_42">[Pg 42]</span></p> - -<p class="indent2"> -Paris, 8 août.<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Je crois en vérité M. le général d'Hurbal <i>introuvable</i>. -J'ai été à Meudon <i>inutilement</i>. J'espère être -plus heureux un de ces jours.</p> - -<p>J'attends toujours un mot de M. de Lourdoueix -qui ne peut se faire attendre maintenant que la session -est presque finie.</p> - -<p>Encore un mot, cher papa, malgré l'heure de la -poste qui me presse, je ne puis m'empêcher de te -dire combien il m'a semblé remarquable que tu aies -mis si peu de temps à faire ton joli poëme. Parle-moi -de ta santé, de grâce, dans ta prochaine. Ce projet -d'aller passer les vendanges près de toi était charmant, -j'y ai reconnu toute ta bonté; mais il faut -remettre ce bonheur à l'année prochaine, rien alors -ne l'entravera.</p> -</div> - -<p>Le gouvernement se montre peu disposé à -accorder à la Société littéraire de Blois l'autorisation -sollicitée, d'autant que «MM. les Députés -qui s'étaient chargés d'appuyer la demande -ne l'ont fait que très faiblement».</p> - -<p>Toutefois, on a indiqué au poète un biais—on -a, à la direction de la police, l'ironie facile—pour -suppléer à cette faveur. La société peut se -passer d'être autorisée, ne comptant pas vingt -membres. Et, de fait, elle disparut, sans avoir -jamais atteint ce chiffre.</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_43">[Pg 43]</span></p> - -<p>Que M. de Chateaubriand revienne au pouvoir<a id="FNanchor_33" href="#Footnote_33" class="fnanchor">[33]</a>, -Victor aura plus de crédit et se fait fort -d'obtenir de lui les droits à la littérature de la -ville de Blois.</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_33" href="#FNanchor_33" class="label">[33]</a> Chateaubriand n'avait pas seulement été disgracié, mais -désavoué par Louis XVIII qui avait cru devoir donner à son -mécontentement une publicité pour le moins singulière: «Le -vicomte de Chateaubriand ayant dans un écrit imprimé, élevé -des doutes sur notre volonté personnelle, manifestée par notre -ordonnance du 5 septembre, nous avons ordonné ce qui suit: -le vicomte de Chateaubriand cesse, de ce jour, d'être compté -au nombre de nos ministres d'État.»</p> - -<p>La réaction qui suivit l'assassinat du duc de Berry avait mis -fin à cet imbroglio. Avec le ministère Villèle, Chateaubriand -acceptait l'ambassade de France à Londres, accompagnait -M. de Montmorency au congrès de Vérone (15 octobre 1822), -et après la démission de celui-ci, le portefeuille des Affaires -étrangères par ordonnance du 28 novembre... Non moins cavalièrement, -on verra à la suite de quels événements, ce portefeuille -devait lui être retiré le 6 juin 1824.</p> - -</div> - -<p>Il connaît en ce moment l'ennui des formalités -administratives qui accompagnent les actes -principaux de la vie. Des papiers lui manquent, -son père pourrait-il lui procurer une copie de -son acte de naissance et un extrait de baptême.</p> - -<p>Ne perdant pas le nord, le «bon oncle -Louis», le colonel Louis Hugo, commandant -le bureau de recrutement de Tulle, a déjà écrit -à son neveu pour mettre à profit le crédit au -ministère de la Guerre de M. Foucher, son futur -beau-père.</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_44">[Pg 44]</span></p> - -<p class="indent2"> -Mon cher Papa,<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Il y a déjà longtems que j'aurais répondu à ta -bonne et chère lettre, si je n'avais désiré te marquer -en même tems le résultat définitif de mes démarches -pour la Société de Blois. Il n'est pas tel que tu le -désirais et c'est une peine qui se mêle au plaisir de -t'écrire. Tu sais que le dossier de la Société fut renvoyé -(selon l'usage, à ce qu'il paraît) dans les bureaux -de la direction générale de la police. Après plusieurs -démarches dans ces bureaux, j'obtins enfin il y a -quelque tems cette réponse de M. Franchet que <i>le -gouvernement ne jugeait pas à propos d'accorder en -ce moment aucune autorisation de ce genre</i>; que d'ailleurs -la Société de Blois n'étant composée actuellement -que de quatorze membres pouvait se passer de -cette autorisation, laquelle ne lui deviendrait nécessaire -qu'autant qu'elle en porterait le nombre au -delà de vingt, cette réponse me fut donnée comme -irrévocable. Sentant néanmoins ce qu'elle avait de -peu satisfaisant pour la Société, j'ai voulu, avant de -te l'envoyer, remonter jusqu'au ministre de l'Intérieur, -qui n'a fait que me confirmer d'une manière -décisive la réponse du directeur de la police. Je me -hâte donc, bien à regret, de t'en faire part. Je pense -du reste, mon cher papa, que la Société ne doit pas -se décourager. L'obstacle opposé par le gouvernement -passera avec les événemens qui le font naître, -et d'ailleurs, si jamais M. de Chateaubriand arrivait -au ministère, je ne désespérerais pas de le faire lever -pour peu que tu le désirasses encore. J'aurais alors,<span class="pagenum" id="Page_45">[Pg 45]</span> -par le moyen de cet illustre ami, un peu plus de -crédit. Veuille, je te prie, mon cher papa, transmettre -tous ces détails à M. le Secrétaire de la Société, -auquel j'aurais eu l'honneur d'écrire si selon mon vif -désir, j'avais eu de bonnes nouvelles à vous annoncer. -Pour ne rien te cacher, je te dirai très confidentiellement -que MM. les députés qui s'étaient chargés -d'appuyer la demande ne l'ont fait que très faiblement. -Pour moi, j'ai fait bien des pas et des démarches inutiles: -mais je n'en aurais, certes, aucun regret, si -j'avais réussi.</p> - -<p>Maintenant, cher papa, c'est toi que je vais importuner. -Tout annonce que mes affaires à l'intérieur -vont enfin se terminer et que mon bonheur va commencer. -Mais il me faudra mon acte de naissance et -mon extrait de baptême. Je m'adresse à toi, mon bon -et cher papa, ne connaissant personne à Besançon, -je ne sais comment m'y prendre pour obtenir ces -deux papiers. Ta bonté inépuisable est mon recours. -Je voudrais les avoir dès à présent, car si j'attendais -encore, je tremblerais qu'ils n'apportassent du retard -à cette félicité qui me semble déjà si lente à venir. -Moi qui connais ton cœur, je sais que tu vas te mettre -à ma place; pardonne-moi de te causer encore -ce petit embarras. Tu nous avais envoyé il y a quatre -ans nos actes de naissance: mais en prenant nos -inscriptions de droit, nous avons dû les déposer au -bureau de l'école, selon la loi, et la loi s'oppose à ce -qu'on les restitue. Tu me rendrais donc bien heureux -en me procurant cette pièce avec mon extrait de -baptême, nécessaire pour l'église, comme tu sais.</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_46">[Pg 46]</span></p> - -<p>Adieu, cher et excellent papa, l'offre que tu me -fais dans ta charmante lettre de m'envoyer des vues -de Saint-Lazare, dessinées par toi, me comble de -joie et d'une douce reconnaissance. Il me serait bien -doux de pouvoir placer des ornements aussi chers -dans l'appartement qui sera témoin de mon bonheur. -Réalise, je t'en prie, cette promesse à laquelle -j'attache un si haut prix.</p> - -<p>Réponds-moi le plus tôt possible, et parle-moi -beaucoup de ta santé, de tes occupations et de ton -affection pour tes fils, que peuvent à peine payer -tout le respect et tout l'amour de ton</p> -</div> - -<p class="indent2"> -<span class="smcap">Victor</span>.<br /> -</p> - -<p class="indent2"> -Paris, 31 août 1822.<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Mon bon oncle Louis m'a écrit pour un objet qui -le concerne et dont M. Foucher s'occupe activement. -Je lui transmettrai la réponse dès que je l'aurai.—Nous -t'embrassons tous ici bien tendrement. Je -pense que tu lis à Blois les journaux qui parlent de -mon recueil, si tu le désires, je t'enverrai ceux qui me -tombent entre les mains. Je lis et relis ton joli poëme -de la <i>Révolte des Enfers</i>.—Parle-moi, je te prie, de -ce que tu fais en ce moment. Tu sais combien cela -m'intéresse et comme fils et comme littérateur.</p> - -<p>Pardonne à mon griffonnage; je t'écris avec une -main malade: je me suis blessé légèrement avec un -canif, ce ne sera rien. Adieu, cher papa, je t'embrasse -encore.</p> -</div> - -<p><span class="pagenum" id="Page_47">[Pg 47]</span></p> - -<p>La demande officielle du général Hugo a été -remise à M. Foucher, qui a fait la réponse en -partie reproduite par M<sup>me</sup> Hugo<a id="FNanchor_34" href="#Footnote_34" class="fnanchor">[34]</a>. La pension -ne peut tarder, mais le général fait attendre à -ses fils le mois de la leur. Avec toutes les formes -possibles, Victor signale à son père ce -gênant oubli. Ne lui sont pas encore parvenus -également son extrait de naissance et le consentement -légalisé du général.</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_34" href="#FNanchor_34" class="label">[34]</a> <i>Victor Hugo raconté par un Témoin de sa Vie</i>, pp. 59-60.</p> - -</div> - -<p class="indent2"> -Paris, 13 septembre 1822.<br /> -<br /> -Mon cher papa,<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>M. de Lourdoueix m'ayant donné sa parole d'honneur -que ma pension de l'intérieur me serait assignée -durant l'administration intérimaire de M. de -Peyronnet<a id="FNanchor_35" href="#Footnote_35" class="fnanchor">[35]</a>, j'ai remis ta lettre à M. Foucher et tu<span class="pagenum" id="Page_48">[Pg 48]</span> -as dû recevoir sa réponse. Nous n'attendons plus -que ton consentement légalisé.</p> -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_35" href="#FNanchor_35" class="label">[35]</a> Charles-Ignace de Peyronnet, né à Bordeaux en 1775, -devait à Madame, dont il avait protégé la fuite à Bordeaux, et -à M<sup>me</sup> du Cayla qu'il avait fait triompher, en appel, de son -mari, à Bourges, sa scandaleuse fortune. Successivement président -du tribunal de Bordeaux (1816), procureur général à -Bourges, puis à Rouen, poste dont il ne prit pas possession, -la Restauration en fît un garde des sceaux, le 21 décembre 1821 -et le créa comte le 17 août 1822. Son nom reste attaché à -toutes les mesures rétrogrades ou restrictives soutenues par -lui devant la Chambre des députés, non sans provoquer parfois -son hilarité par le décousu et la vulgarité de son éloquence. -Il tomba avec le ministère Villèle, le 6 décembre 1827, fut -nommé pair de France par ordonnance du 5 janvier 1828, contresigna -comme ministre de l'Intérieur du cabinet Polignac -après son remaniement (19 mai 1830) les ordonnances du -25 juillet; mis en accusation et condamné à la détention perpétuelle -par la Chambre des Pairs (19 décembre 1830) il fut -grâcié en 1834 et mourut en 1854.</p> - -</div> - -<div class="blockquot"> - -<p>Cher papa, n'attribue le silence d'Abel qu'à la multiplicité -de ses occupations, je lui ai communiqué ta -lettre, et il va s'empresser de dissiper lui-même un -doute aussi affligeant pour ton cœur.</p> - -<p>Si je n'ai pas été baptisé à Besançon, je suis néanmoins -sûr de l'avoir été, et tu sais combien il serait -fâcheux de recommencer cette cérémonie à mon âge. -M. de Lamennais<a id="FNanchor_36" href="#Footnote_36" class="fnanchor">[36]</a>, mon illustre ami, m'a assuré -qu'en attestant que j'ai été baptisé en pays étranger -(en Italie), cette affirmation accompagnée de la -tienne suffirait. Tu sens combien de hautes raisons -doivent me faire désirer que tu m'envoies cette simple -attestation.</p> -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_36" href="#FNanchor_36" class="label">[36]</a> Voir la lettre écrite de la Chenaie à Victor Hugo à l'occasion -de son mariage (<i>Victor Hugo raconté...</i>, tome II, p. 60-61).</p> - -</div> - -<div class="blockquot"> - -<p>Nous sommes au 13, mon cher papa, et je n'ai pas -encore reçu notre mois. Ton exactitude à prévenir -les besoins de tes fils me rend certain que la négligence -ne vient que des messageries. Mais je t'en -avertis, cher papa, sûr que tu t'empresseras de faire -cesser notre gêne.</p> - -<p>Adieu, mon excellent père, je t'aime, je t'embrasse -et je fais les vœux les plus ardens pour te voir et te -voir bien portant.</p> -</div> - -<p class="indent2"> -Ton fils tendre et respectueux,<br /> -<br /> -<span class="smcap">Victor.</span><br /> -</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_49">[Pg 49]</span></p> - -<p>L'attestation de baptême est parvenue, seul -le consentement légalisé du général manque -encore. Son fils le presse de le lui adresser. Il -voudrait bien que la publication des bans commence -le dimanche suivant—demande même -à son père d'en racheter un dans sa paroisse, à -Blois—afin que le mariage puisse avoir lieu -vers le 7 ou le 8 octobre.</p> - -<p>L'impatience très naturelle du fiancé n'est -pas seule en jeu: une question d'appartement -s'y mêle: il a donné congé du sien pour le -8 octobre et voudrait éviter les ennuis et les -frais de deux déménagements successifs.</p> - -<p>Victor Hugo, ainsi que ses futurs beaux-parents, -regrette vivement qu'un accident empêche le -général d'assister au mariage et de prendre part -aux frais de la noce. Mais, il faut qu'il y ait là -une absolue nécessité. Le père doit à ses fils un -mois arriéré de leur pension, il le prie de le leur -envoyer et il le supplie de la continuer à Abel -et à Eugène—ce dernier «était un peu fou» -quand il a écrit au général. Pour lui, il ne l'importunera -plus de ses besoins, à la pension qu'il -va toucher s'en ajoutera bientôt une nouvelle, -et il compte redoubler de travail et de veilles.</p> - -<p class="indent2"> -Mon cher papa,<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Je te réponds courrier par courrier pour te remercier -de l'attestation que tu m'envoies et te prier de<span class="pagenum" id="Page_50">[Pg 50]</span> -mettre autant de célérité à me faire parvenir ton -consentement notarié. Je désirerais bien vivement -que mon mariage pût avoir lieu le 7 ou le 8 octobre -pour un motif impérieux (entre tous les motifs de -cœur qui, tu le sais, ne le sont pas moins), c'est que -je quitte forcément l'appartement que j'occupe le -8 octobre. J'ai donc prié M. et M<sup>me</sup> Foucher de faire -commencer la publication des bans dimanche prochain -22, elle se terminera le dimanche 6 octobre. Mais ces -bans doivent être également publiés à ton domicile, -et il faut que le 6 octobre on ait reçu à notre paroisse -de Saint-Sulpice la notification de la complète publication -des bans à Blois, ce qui ne se pourrait faire -qu'autant que tu serais assez bon pour racheter un -ban à ta paroisse. Ce rachat coûte <i>cinq</i> francs ici, on -m'assure qu'il doit être moins cher encore à Blois. -Tu sens, mon cher papa, combien est urgente la nécessité -qui me fait t'adresser cette instante prière. Il -s'agit de m'épargner l'embarras et la dépense de deux -déménagements coup sur coup dans un moment qui -entraîne déjà naturellement tant de dépenses et d'embarras, -il s'agit de plus encore, c'est de hâter mon -bonheur de quelques jours, et je connais assez ton -cœur pour ne plus insister.</p> - -<p>Je suis tout à fait en règle, j'ai fait lever sur l'extrait -de naissance déposé à l'école de droit une copie -notariée qui vaut l'original, quand ton consentement -me sera parvenu, je pourrai remplir toutes les formalités -civiles. Le papier que tu m'envoies aujourd'hui -suffit également pour les formalités religieuses.</p> - -<p>Les noms et prénoms de ma bien-aimée fiancée<span class="pagenum" id="Page_51">[Pg 51]</span> -sont <i>Adèle-Julie</i> Foucher, fille mineure de Pierre -Foucher, chef de bureau au ministère de la Guerre, -chevalier de la Légion d'honneur, et d'Anne-Victoire -Asseline. Ces renseignements te seront nécessaires -pour la publication des bans.</p> - -<p>Nous avons tous bien vivement regretté ici, mon -cher et excellent papa, que cet accident arrivé à ton -élève (?) nous privât du bonheur de te voir prendre -part et ajouter par ta présence à tant de félicité. Il -est inutile de te dire combien ton absence me sera -pénible; mais je me dédommagerai quelque jour, -j'espère, d'avoir été si longtems sevré de la joie de -t'embrasser.</p> - -<p>Il est malheureux encore, cher papa, que cet accident -te prive de contribuer aux sacrifices que vont -faire M. et M<sup>me</sup> Foucher. Je ne doute pas qu'il n'y a -que l'absolue nécessité qui puisse t'imposer cette -économie, et je suis sûr que ton cœur en sera le plus -affligé. Tâche, cependant, de nous envoyer le plus tôt -possible le mois arriéré. Tu sens combien je vais -avoir besoin d'argent dans le moment actuel. Je te -supplie encore, bon et cher papa, de faire tout ton -possible pour continuer à mes frères Abel et Eugène -leur pension, n'oublie pas qu'Eugène était un peu -fou quand il t'a écrit, et donne-lui, si tu le peux, -cette nouvelle preuve de tendresse généreuse et paternelle. -Pour moi je ne t'importunerai pas de mes -besoins; à dater du 1<sup>er</sup> octobre, ma pension me sera -comptée, l'autre ne tardera pas sans doute, et quoique -ce moment-ci m'entraîne nécessairement à beaucoup -de frais, en redoublant de travail et de veilles,<span class="pagenum" id="Page_52">[Pg 52]</span> -je parviendrai peut-être à les couvrir. Le travail ne -me sera plus dur désormais, je vais être si heureux!</p> - -<p>Permets-moi en finissant, mon cher et bien cher -papa, de te rappeler combien sont importantes toutes -les prières que je t'adresse relativement à l'envoi de -ton consentement légal, à la publication et au rachat -des bans dans ta paroisse.</p> - -<p>Adieu, pardonne à ce griffonnage et reçois l'expression -de ma tendre et profonde reconnaissance.</p> -</div> - -<p class="indent2"> -Ton fils soumis et respectueux,<br /> -<br /> -<span class="smcap">Victor</span>.<br /> -</p> - -<p class="indent2"> -Paris, 18 septembre 1822.<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>J'ai été obligé de rectifier une erreur d'inadvertance -dans la pièce que tu m'envoies, je suis né le -26 février 1802 et non 1801.</p> - -<p>M. et M<sup>me</sup> Foucher sont bien sensibles à tout ce -que tu leur dis d'aimable. Tu verras un jour quel -présent ils te font quand je t'amènerai ta fille.</p> - -<p>Je t'enverrai incessamment tous ceux que j'ai pu -me procurer des journaux qui ont parlé de mon -recueil. Il continue à se bien vendre et dans peu les -frais seront couverts. C'est une chose étonnante -dans cette saison.</p> -</div> - -<p>Le général n'a pas racheté, paraît-il, le ban -qui devait permettre au mariage d'avoir lieu à -la date désirée. Son fils d'en être très contrarié -et de le presser à nouveau.</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_53">[Pg 53]</span></p> - -<p class="indent2"> -Mon cher papa,<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>En prévoyant combien je serais contrarié du retard -que tu m'annonces, tu ne t'es pas trompé. Je m'empresse -aujourd'hui de t'écrire quelques mots pour -te prier très instamment de faire au moins en sorte -que le certificat de publication de bans m'arrive -vendredi matin (11 octobre) avant onze heures. Le -jour du mariage est fixé au samedi 12, et toutes les -raisons que je t'ai détaillées déjà empêchent qu'il ne -soit retardé d'un jour. Je recommande tout cela à -cette diligence qui me prouve ta tendresse et je finis -en t'embrassant.</p> -</div> - -<p class="indent2"> -Ton fils soumis et respectueux,<br /> -<br /> -<span class="smcap">Victor</span>.<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Abel va te répondre incessamment et t'embrasse -ainsi qu'Eugène. Excuse ce griffonnage.</p> - -<p>Ce 3 octobre 1822.</p> - -<p>Réponds-moi, je te prie, au sujet de la demande -que je te fais dans cette lettre le plus tôt possible.</p> -</div> - -<p>Ici, s'intercale parmi les lettres de Victor -Hugo, une lettre, d'une écriture serrée et soignée, -presque commerciale, à tous points de vue -intéressante, de son oncle, le colonel Louis -Hugo.</p> - -<p>Leurs châteaux en Espagne, c'est-à-dire les -cédules hypothécaires du roi Joseph, le préoccupent<span class="pagenum" id="Page_54">[Pg 54]</span> -autant que son frère: quoique désespérant, -comme Oronte, il espère toujours.</p> - -<p>Il a fait quelques observations à son neveu -sur son mariage, le trouvant bien jeune pour -s'établir et lui conseillant d'attendre, pour cela, -d'avoir trouvé «une bonne place».</p> - -<p>Victor Hugo l'a rassuré: il aura bientôt -3.000 francs de revenu, tant du produit de son -travail que de la pension qui va lui être servie... -comme membre de l'Académie des Jeux Floraux<a id="FNanchor_37" href="#Footnote_37" class="fnanchor">[37]</a>.</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_37" href="#FNanchor_37" class="label">[37]</a> Cette pension servie aux membres de «la seconde Académie -du royaume» n'ayant point laissé de me surprendre, -il m'a paru intéressant de m'adresser à l'Académie elle-même, -pour savoir si jamais ses membres avaient été l'objet de cette -libéralité royale.</p> - -<p>La réponse fut fort aimable, mais négative, comme je m'y -attendais:</p> - -<p class="indent2"> -<span class="smcap">Académie<br /> -des<br /> -Jeux Floraux</span><br /> -<br /> -Toulouse, 2 décembre 1906.<br /> -<br /> -Monsieur,<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>L'Académie vient seulement de reprendre ses travaux. De là -le retard de ma réponse; vous voudrez bien nous en excuser.</p> - -<p>Jamais le titre de membre de l'Académie des Jeux Floraux -n'a donné droit à pension de la cassette royale, et Victor -Hugo dont vous parlez ne se sert évidemment pas de termes -d'une rigoureuse exactitude.</p> - -<p>J'ajoute,—pour vous renseigner très complètement,—que -Victor Hugo, après avoir obtenu divers prix à plusieurs concours -de l'Académie, fut déclaré <i>maître ès-jeux</i>. Il n'appartint -pas à notre Compagnie comme mainteneur.</p> - -<p>Veuillez, Monsieur, me permettre de saisir cette occasion -pour vous prier d'agréer l'expression de mes très distingués -sentiments.</p> - -<p>Le mainteneur, secrétaire des Assemblées.</p> - -<p class="indent2"> -<span class="smcap">G. Depeyre.</span><br /> -</p> -</div> - -<p>Les Jeux Floraux n'avaient donc rien à voir dans cette pension. -Elle a été accordée à Victor Hugo, en septembre 1822, -par Louis XVIII, «sur la proposition de M. le Marquis de -Lauriston, alors ministre de la maison du roi, et sur la recommandation -spéciale de S. A. R. Madame, duchesse de Berry, -transmise au ministre par M<sup>me</sup> la maréchale, duchesse de -Reggio».</p> - -<p>Une lettre de Victor Hugo, adressée en 1826 à M. le vicomte -de la Rochefoucauld, aide de camp du roi, chargé du département -des beaux-arts, et reproduite par Edmond Biré (p. 397), -spécifie ces détails et ne permet à ce sujet aucun doute.</p> - -</div> - -<p><span class="pagenum" id="Page_55">[Pg 55]</span></p> - -<p>Le colonel a cru devoir s'incliner, conseille -au général de l'imiter et,—un post-scriptum -de Victor Hugo a antérieurement révélé ce -détail—a mis aussitôt à profit la situation de -M. Foucher au ministère de la Guerre pour -tâcher d'éviter sa mise à la retraite.</p> - -<p>Le colonel a fait de suite, par la voie hiérarchique, -une demande, pour quitter le bureau -de recrutement où il est détaché et rentrer en -activité de service.</p> - -<p>Cette lettre, scellée d'un cachet portant les -initiales L. H., est adressée:</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_56">[Pg 56]</span></p> - -<p class="indent2"> -A Monsieur<br /> -Monsieur Le Chevalier Hugo<br /> -Maréchal de camp des Armées du Roi<br /> -à Saint-Lazare,<br /> -<br /> -Blois.<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>J'ai reçu en son tems, mon bon ami, ta lettre du -9 septembre à laquelle tu avais joint deux lettres à -mon adresse que tu avais reçues de M. Bourg. Il -paraît d'après leur contenu que toutes nos espérances -sur l'Espagne sont tout à fait perdues. Cependant -je ne pense pas que nous puissions entièrement -renoncer à nos prétentions; attendu que si la lutte -politique qui est engagée en ce moment dans ce pays -tourne à l'avantage des constitutionnels<a id="FNanchor_38" href="#Footnote_38" class="fnanchor">[38]</a>: ce nouveau -Gouvernement pour se faire des amis voudra -peut-être contenter tout le monde; conséquemment -comme il y a beaucoup d'Espagnols qui sont porteurs -de cédules hypothécaires du roi Joseph, il est -présumable que l'on prendra un parti à leur égard, -dès lors, on pourra donner un cours à ses papiers, -ce qui fera reprendre un peu les nôtres.</p> -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_38" href="#FNanchor_38" class="label">[38]</a> Écrite huit jours avant le congrès de Vérone, cette lettre -n'en pouvait prévoir les résultats et la prochaine intervention -de la France en Espagne pour y rétablir les droits que Ferdinand -avait en partie abdiqués, contraint, en 1820, de rétablir la -constitution de 1812.</p> - -</div> - -<div class="blockquot"> - -<p>Une chose qui me semble encore en notre faveur, -c'est que la commission chargée de l'exécution des -conventions du 25 avril 1818 et du 30 avril 1822<span class="pagenum" id="Page_57">[Pg 57]</span> -avait été créée avant la dernière révolution qui s'est -oppérée (<i>sic</i>) à Madrid. Depuis il a été question aux -Cortes, de mettre un terme à toutes ces réclamations -dont le Gouvernement était accablé. Donc il faudrait -en attendre les résultats.</p> - -<p>J'avais fait à Victor quelques observations sur ses -projets futurs de mariage, je lui disais qu'il était -bien jeune encore pour songer à s'établir, que ta -position ne te permettait pas de faire de grands -sacrifice (<i>sic</i>) dans cette circonstance, et que par -conséquent il ferait bien d'attendre qu'il eût obtenu -une bonne place qui le mette à même de pouvoir -vivre honorablement avec son Épouse. De manière -qu'il m'a répondu ce qui suit: «Je te remercie, cher -oncle, des conseils que tu me donne (<i>sic</i>) et de l'intérêt -que tu me témoigne (<i>sic</i>) à l'occasion de mon -très prochain mariage avec la fille de M. Foucher, -M<sup>lle</sup> Adèle Foucher. Toutes les aimables inquiétudes -que tu me témoigne (<i>sic</i>) pour mon avenir cesseront -quand tu sauras qu'avant deux mois j'aurai près -de 3.000 francs de revenu par moi-même, tant du -produit de mes ouvrages, que de la pension qui -est attachée au titre de membre de la Seconde académie -du Royaume. Tu sais, mon cher Oncle, qu'en -1820 après avoir remporté trois prix successifs j'ai -été nommé membre de l'Académie des jeux floraux. -La pénurie de la cassette royale m'avait empêché -jusqu'ici de toucher ma pension, mais j'ai tout lieu -de croire qu'à dater du 1<sup>er</sup> octobre elle me sera -comptée.»</p> - -<p>Tu vois, d'après cela, mon ami, qu'avec de la conduite<span class="pagenum" id="Page_58">[Pg 58]</span> -et des mœurs aussi douce (s) que celle (s) de -Victor, il peut, par la suite, avoir une très belle existance -(<i>sic</i>). Il paraît que son futur mariage est un -mariage d'inclination et que M<sup>lle</sup> Foucher est très -bien élevée: or il faut laisser aller la chose et faire -des vœux pour qu'ils soient heureux.</p> - -<p>J'avais aussi prié Victor de s'informer, près de -M. Foucher, s'il pensait que cette mission à Tulle ne -serait pas un titre d'exception pour ma mise à la -retraite quoique n'ayant pas atteint mes cinquante -ans d'âge.</p> - -<p>Voici un passage de sa lettre:</p> - -<p>«Il est très vrai que MM. les colonels employés -dans les conseils de recrutement ne sont pas considérés -comme en activité, il est très vrai également -que le désir d'éteindre les demi-soldes fait qu'on -s'empresse de mettre à la retraite tous les officiers -qui remplissent les conditions demandées, quelque -jeunes qu'ils puissent d'ailleurs être encore. M. Foucher -pense donc que ce qu'il y aurait de mieux à -faire pour toi, ce serait de réclamer l'activité. Il m'a -dit au reste que le Ministre était très satisfait de ton -zèle et de tes services à Tulle, et qu'il se pourrait -grâce à cette considération, que la règle général (<i>sic</i>) -de mettre à la retraite tous les officiers qui peuvent -y être mis, souffre une exception à ton égard. Je -termine ces détails, mon meilleur oncle, en te priant -si tu fais quelques démarches, de te servir de moi -comme de toi-même. Je serai heureux de te rendre -quelque petit service.»</p> - -<p>Depuis la réception de cette lettre j'ai fait le voyage<span class="pagenum" id="Page_59">[Pg 59]</span> -de Périgueux où M. le lieutenant-général Almeras<a id="FNanchor_39" href="#Footnote_39" class="fnanchor">[39]</a> -m'a reçu de la manière la plus amicale; il m'a beaucoup -parlé de toi, et chargé de le rappeler à ton -ancienne amitié. Il m'a tenu à peu près le même lengage -(<i>sic</i>) que Victor, et fortement engagé à lui adresser -une demande d'activité de service, pour S. E. le -Ministre de la Guerre<a id="FNanchor_40" href="#Footnote_40" class="fnanchor">[40]</a>; j'ai suivi ses conseils et la -lui ai expédiée avant-hier. Maintenant il reste à savoir -quel effet cela produira.</p> -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_39" href="#FNanchor_39" class="label">[39]</a> Le lieutenant général Almeras, après s'être signalé dans -les Alpes, dans le Midi de la France, où son œuvre de pacification -lui valait des félicitations du Conseil des Cinq-Cents et -en Égypte avec Kléber, avait fait les campagnes d'Autriche et -de Prusse. Nommé général au lendemain de la bataille de la -Moskowa (7 septembre 1812), il avait reçu en 1814 de la Restauration -la croix de Saint-Louis.</p> - -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_40" href="#FNanchor_40" class="label">[40]</a> Victor, duc de Bellune.</p> - -</div> - -<div class="blockquot"> - -<p>Si M. de Lescale était de retour à Blois et qu'il fût -disposé à écrire un mot à M. Perceval, il me ferait -plaisir. Car tu sais que dans ces circonstances il vaut -mieux avoir deux cordes à son arc qu'une seule.</p> - -<p>Adieu, je t'embrasse de tout mon cœur, ainsi que -ta femme et Goton, si elle est encore près de toi.</p> - -<p>Tout à toi de cœur et d'amitié,</p> -</div> - -<p class="indent2"> -Le Colonel,<br /> -Chev. <span class="smcap">L. Hugo</span>.<br /> -</p> - -<p class="indent2"> -Tulle, le 9 octobre 1822.<br /> -</p> - -<p>A Saint-Sulpice, où dix-huit mois auparavant -avaient été récitées autour du cercueil de sa<span class="pagenum" id="Page_60">[Pg 60]</span> -mère les dernières prières, le mariage de Victor -Hugo était enfin célébré le 12 octobre 1822. L'acte -de mariage fut ainsi rédigé:</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Le 12 octobre 1822, après la publication des trois -bans, en cette église, et d'un seul en celle de Blois -vu la dispense des deux autres, les fiançailles faites -le même jour, ont reçu la bénédiction nuptiale:</p> - -<p>Victor-Marie Hugo, membre de l'Académie des -Jeux-Floraux de Toulouse, âgé de vingt ans, demeurant -de droit et de fait à Blois, diocèse d'Orléans<a id="FNanchor_41" href="#Footnote_41" class="fnanchor">[41]</a>, -fils mineur de Joseph-Léopold-Sigisbert Hugo, maréchal -des camps et armées du roi, chevalier de l'ordre -royal et militaire de Saint-Louis, officier de la Légion -d'honneur et commandant de l'ordre royal de Naples, -et de défunte Sophie-Françoise Trébuchet, son épouse,</p> -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_41" href="#FNanchor_41" class="label">[41]</a> Le Blaisois et le Vendômois n'avaient été longtemps que -des archidiaconés du diocèse de Chartres. Par bulle du 25 juin -1697 seulement, Innocent XII institua le diocèse de Blois, dont -les promoteurs avaient été auprès de Louis XIV, le père La -Chaise, son confesseur et M<sup>me</sup> de Maintenon.</p> - -<p>Le diocèse de Blois, illustré par l'épiscopat de Grégoire, fut -supprimé par le Concordat et le département de Loir-et-Cher -réuni au diocèse d'Orléans.</p> - -<p>Rétabli par ordonnance royale du 10 octobre 1822, le diocèse -de Blois risqua fort d'être supprimé en 1834, ainsi que les -autres sièges non concordataires qui avaient bénéficié de cette -ordonnance.</p> - -</div> - -<p class="indent2"> -D'une part;<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Et Adèle-Julie Foucher, âgée de dix-neuf ans, -demeurant de droit et de fait rue du Cherche-Midi,<span class="pagenum" id="Page_61">[Pg 61]</span> -nº 39, de cette paroisse, fille mineure de Pierre Foucher, -chef au Ministère de la Guerre, chevalier de la -Légion d'honneur, et de Anne-Victoire Asseline, son -épouse,</p> -</div> - -<p class="indent2"> -D'autre part;<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Présents et témoins, Jean-Baptiste Biscarrat, Alfred-Victor, -comte de Vigny; Jean-Baptiste Asseline, -Jean-Jacques-Philippe-Marie Duvidal, lesquels ont -signé avec les époux et leur père et mère.</p> - -<p><i>Victor-M. Hugo,—A.-J.-V.-M. Foucher,—comte -Alfred de Vigny,—Fouché,—Biscarrat,—Eugène -Hugo,—Duvidal, marquis de Montferrier,<a id="FNanchor_42" href="#Footnote_42" class="fnanchor">[42]</a>—Asseline,—V.-A. -Fouché,—A. Hugo,—Victor Fouché,—A. -Asseline,—Deschamps,—Soumet,—Fessart,—Dumas, -vicaire.</i></p> -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_42" href="#FNanchor_42" class="label">[42]</a> Abel Hugo devait épouser plus tard M<sup>lle</sup> de Montferrier.</p> - -</div> - -<p>Contrairement aux souvenirs de Victor Hugo, -(<i>Victor Hugo raconté...</i>) les témoins de son mariage -n'avaient donc point été M. Ancelot<a id="FNanchor_43" href="#Footnote_43" class="fnanchor">[43]</a> et<span class="pagenum" id="Page_62">[Pg 62]</span> -Alexandre Soumet<a id="FNanchor_44" href="#Footnote_44" class="fnanchor">[44]</a>, mais bien Jean-Baptiste -Biscarrat<a id="FNanchor_45" href="#Footnote_45" class="fnanchor">[45]</a>, l'ancien maître d'étude d'Eugène -et de Victor à la pension Cordier, demeuré par<span class="pagenum" id="Page_63">[Pg 63]</span> -la suite leur ami et l'un des plus nobles poètes -dont se puisse enorgueillir la Restauration, le -comte Alfred de Vigny.</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_43" href="#FNanchor_43" class="label">[43]</a> Jacques-Arsène-François-Polycarpe Ancelot (1794-1854). -A cette époque, Ancelot avait connu, en 1819, un succès plus -politique que littéraire avec son <i>Louis neuf</i>, tragédie qui lui -valut une pension de Louis XVIII.</p> - -<p>Il devait figurer de 1823 à 1824, parmi les rédacteurs, de -composition si éclectique, de la <i>Muse française</i> et collaborait -déjà aux <i>Annales de la Littérature et des Arts</i>, le journal officiel -de la <i>Société des Bonnes Lettres</i>, où il consacra en 1822, -un article très élogieux à Alfred de Vigny.</p> - -<p>Ancelot était un pseudo-classique dans toute la rigueur du -terme. Il fit représenter le <i>Maire du Palais</i>, en 1823; un <i>Fiesque</i> -imité de Schiller, en 1824; <i>Olga</i> ou l'<i>Orpheline moscovite</i>, -en 1829; <i>Élisabeth d'Angleterre</i>, en 1829.</p> - -<p>La Révolution de 1830 l'ayant privé de sa pension, il se -tourna vers les petits théâtres, d'un rapport plus lucratif, qu'il -inonda de ses vaudevilles, dépourvus de style, comme il convient, -mais non sans esprit et sans gaîté.</p> - -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_44" href="#FNanchor_44" class="label">[44]</a> Alexandre Soumet, né à Castelnaudary, en 1788, mort en -1845. Après avoir d'abord chanté Napoléon et le Roi de Rome, -il se réconcilia avec les Bourbons qui le nommèrent successivement -bibliothécaire des châteaux de Saint-Cloud, de Rambouillet -et de Compiègne.</p> - -<p>Très favorable aux théories romantiques, qu'il n'osait suivre -lui-même que très timidement, Alexandre Soumet fut un des -premiers défenseurs de Victor Hugo à ses débuts et collabora -aux <i>Lettres champenoises</i>, sorte de «centre droit» entre les -Romantiques et les Classiques, où il consacra également un -article élogieux à Alfred de Vigny (tome VII); au <i>Conservateur -littéraire</i>, dans lequel il rendit compte des <i>Nouvelles -Odes</i> de Victor Hugo, au <i>Mercure du XIX<sup>e</sup> siècle</i>, et fit partie -de la <i>Société des Bonnes Lettres</i>, où il devait lire, en 1826, sa -<i>Jeanne d'Arc</i>.</p> - -<p>Une élégie: <i>La Pauvre fille</i>, a plus contribué à rendre, un -moment, son nom populaire, que ses tragédies: <i>Clytemnestre</i> -(1822), <i>Saül</i> (1822), <i>Elisabeth de France</i> (1823), <i>Jeanne d'Arc</i> -(1823), pour n'en citer que quelques-unes, qui lui ouvrirent, -en 1834, les portes de l'Académie française.</p> - -<p>Alexandre Soumet a laissé, à côté de son théâtre, un poème -de longue haleine, témoignant d'un louable effort et où se -trouvent de beaux vers, <i>la Divine Epopée</i> (1840).</p> - -<p>Cf. <span class="smcap">Léon Séché</span>: <i>Études d'Histoire romantique</i>.—<i>Le Cénacle -de la Muse française</i> (<i>Mercure de France</i>, 1908, LXXII, -pp. 385-417; LXXIII, pp. 24-57).</p> - -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_45" href="#FNanchor_45" class="label">[45]</a> Biscarrat, que ses contemporains et tous ceux qui se sont -occupés des débuts du Romantisme semblent avoir appelé -Félix, aurait signé de l'initiale S des articles nombreux et -intéressants du <i>Conservateur littéraire</i>.</p> - -<p>Alexandre Soumet ne paraît avoir collaboré qu'au tome III -(1820-1821).</p> - -<p>Dans ce même volume, Alfred de Vigny donna sur les -<i>Œuvres</i> complètes de Byron, un premier article qui ne fut -jamais suivi d'un second.</p> - -<p>Cf. Ch.-M. <span class="smcap">Des Granges</span>: <i>La Presse littéraire sous la Restauration</i>.</p> - -</div> - -<p>La noce eut lieu chez M. Foucher. Sa salle à -manger s'étant trouvée trop étroite, l'on dîna -dans la salle du Conseil de guerre. Là même, -dix ans plus tôt, le général Lahorie, le mystérieux -réfugié de la rue de Clichy et des Feuillantines, -s'était entendu condamner à mort.</p> - -<p>La lettre, qui, à moins de huit jours suivit, -déborde de joie, de bonheur et de reconnaissance. -Victor Hugo, cependant, malgré le rêve -étoilé de ces oarystis semble avoir à cœur de -ne point oublier ses frères et les recommande -une fois de plus à la bonté et à la générosité -du général.</p> - -<p class="indent2"> -Mon cher Papa,<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>C'est le plus reconnaissant des fils et le plus heureux -des hommes qui t'écrit. Depuis le 12 de ce -mois, je jouis du bonheur le plus doux et le plus<span class="pagenum" id="Page_64">[Pg 64]</span> -complet et je n'y vois pas de terme dans l'avenir. -C'est à toi, bon et cher papa, que je dois rapporter -l'expression de ces pures et légitimes joies, c'est toi -qui m'as fait ma félicité, reçois donc pour la centième -fois l'assurance de toute ma tendre et profonde gratitude.</p> - -<p>Si je ne t'ai pas écrit dans les premiers jours de -mon bienheureux mariage, c'est que j'avais le cœur -trop plein pour trouver des paroles, maintenant même -tu m'excuseras, mon bon père, car je ne sais pas -trop ce que j'écris. Je suis absorbé dans un sentiment -profond d'amour, et pourvu que toute cette -lettre en soit pleine, je ne doute pas que ton bon -cœur ne soit content. Mon angélique Adèle se joint -à moi, si elle osait, elle t'écrirait, mais maintenant -que nous ne formons plus qu'un, mon cœur est devenu -le sien pour toi.</p> - -<p>Permets-moi, en terminant cette trop courte lettre, -mon cher et excellent papa de te recommander les -intérêts de mes frères, je ne doute pas que tu n'aies -déjà décidé en leur faveur, mais c'est uniquement -pour hâter l'exécution de cette décision que je t'en -reparle.</p> - -<p>Adieu donc, cher papa, je me sépare de toi avec -regret; c'est pourtant une douceur pour moi que de -t'assurer encore de l'amour respectueux et de l'inaltérable -reconnaissance de tes heureux enfants.</p> -</div> - -<p class="indent2"> -<span class="smcap">Victor.</span><br /> -</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_65">[Pg 65]</span></p> - -<p class="indent2"> -Paris, 19 octobre 1822.<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Mes deux frères t'embrassent tendrement. Mon -beau-père et ma belle-mère ont été très sensibles à -ta lettre. Je crois que M. Foucher te répondra bientôt. -Il s'occupe des intérêts de mon oncle Louis au -ministère de la Guerre.</p> -</div> - -<p>Un mois plus tard, le général Hugo et la comtesse -de Salcano, son épouse, faisaient part en -ces termes du mariage de Victor:</p> - -<p class="indent2"> -M.<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Monsieur le général Léopold Hugo et Madame la -comtesse A. de Salcano, son épouse, ont l'honneur -de vous faire part du mariage, à Paris, de Monsieur -Victor-Marie Hugo, leur fils et beau-fils, avec Mademoiselle -Adèle-Julie-Victoire-Marie Foucher, fille de -Monsieur le chevalier Foucher, chef de bureau au -ministère de la Guerre, et de Madame Anne-Victoire -Asseline, son épouse.</p> - -<p>Saint-Lazare, près Blois, le 15 novembre 1822.</p> - -<p>On n'aura pas l'honneur de recevoir.</p> -</div> - -<p>Dorénavant, M<sup>me</sup> Victor Hugo prendra une -place presque égale à celle de son mari dans -cette correspondance avec le général. A son -tour, elle lui exprime son affection et sa reconnaissance.<span class="pagenum" id="Page_66">[Pg 66]</span> -Confiante dans l'avenir, elle célèbre -son amour et son bonheur.</p> - -<p>La belle-mère n'a pas été l'obstacle que l'on -pouvait craindre au mariage. Elle semble, au -contraire, s'être entremise en faveur des amoureux -pour en hâter la célébration. Ce n'est plus -«l'épouse actuelle» du général, mais une alliée -que l'on remercie, lui devant quelques jours -fastes de plus.</p> - -<p class="indent2"> -Paris, 19 novembre 1822.<br /> -<br /> -Mon cher Papa,<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Tout ce que ta bonne lettre nous dit de tendre et -de paternel a été accueilli ici par deux cœurs qui -n'en font qu'un pour t'aimer. Je ne saurais te dire -combien mon Adèle a été sensible à l'expression de -ton affection qu'elle mérite si bien par celle qu'elle -daigne porter à ton fils. Elle va t'exprimer elle-même -tout ce qu'elle ressent pour toi. Veuille bien, je te -prie, dire à notre belle-mère combien nous sommes -reconnaissans de tout ce qu'elle a bien voulu faire -pour hâter notre fortuné mariage.</p> - -<p>J'ai montré ta lettre à mes frères. Abel va t'écrire. -Ils me chargent de t'embrasser tendrement pour eux.</p> - -<p>Maintenant permets-moi de t'embrasser pour moi -et de céder le reste de cette lettre à ta fille.</p> -</div> - -<p class="indent2"> -Ton fils soumis et respectueux,<br /> -<br /> -<span class="smcap">Victor</span>.<br /> -</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_67">[Pg 67]</span></p> - -<p class="indent2"> -Mon cher papa,<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>C'est la plus heureuse des femmes qui vous doit -tout son bonheur que sans vous elle désirerait encore, -c'est votre fille qui a mis sa destinée entre les mains -du plus noble des hommes qui voudrait vous rendre -sa reconnaissance. Dieu sait que ce n'est pas la -gloire qui entoure son talent qui me le fait admirer, -mais bien cette âme si pure, si élevée que vous connaissez -à peine et à laquelle la mienne est consacrée. -Il n'est rien de moi qui ne soit pour lui, pour -mon Victor, pour votre digne fils.</p> - -<p>Si notre belle-mère savait combien j'ai été sensible -à tout ce qu'elle a bien voulu faire pour accélérer -notre mariage, j'espère qu'elle voudrait bien recevoir -mes remerciements. Je lui dois quelques jours de -bonheur que sans elle je demanderais en vain.</p> - -<p>J'ai vu, mon cher papa, s'écouler le plus beau jour -de ma vie sans avoir connu l'auteur de ce beau jour. -Nous espérons, et moi en particulier, comme une -grâce, que la fin de cette année ne se passera pas -sans que j'aie pu vous exprimer de vive voix tous les -sentiments avec lesquels j'ai l'honneur d'être votre -très respectueuse fille,</p> -</div> - -<p class="indent2"> -<span class="smcap">A. Hugo</span>.<br /> -</p> -<hr class="chap x-ebookmaker-drop" /> - -<div class="chapter"> -<p><span class="pagenum" id="Page_68">[Pg 68]</span></p> - -<h2 class="nobreak" id="III">III</h2> -</div> - -<p>Un roman en partie double.—La folie d'Eugène -Hugo.—«La recommandation de M. de Clermont-Tonnerre».—La -maison de la rue du Foix, -à Blois.—La grossesse d'Adèle Hugo.—Le pauvre -Eugène.</p> - - -<p class="p2">L'antithèse n'existe pas seulement dans l'œuvre -de Victor Hugo, et Baudelaire ne fut pas le -premier, hélas!</p> - -<div class="poetry-container"> -<div class="poetry"> - <div class="stanza"> - <div class="verse indent12">admis au noir mystère</div> - <div class="verse indent0">Des rires effrénés mêlés aux sombres pleurs.</div> - </div> -</div> -</div> - -<p>Le lendemain de ce beau jour, dont les jeunes -époux clamaient orgueilleusement la joie, -fut atrocement triste.</p> - -<p>Eugène Hugo, exalté, «un peu fou» depuis -des mois, prononça, au cours du dîner de noce -des paroles incohérentes. Biscarrat en fut frappé, -avertit Abel Hugo, et au sortir de table, ils l'emmenèrent -et le firent rentrer chez lui, sans en -parler à personne.</p> - -<p>Le lendemain matin, on le trouva dans sa<span class="pagenum" id="Page_69">[Pg 69]</span> -chambre, dont il avait allumé tous les flambeaux, -vaticinant et tailladant les meubles à -coups de sabre. Il était tout à fait fou.</p> - -<p>Un drame intime, navrant dans sa simplicité, -se cachait sous cette démence et l'expliquait.</p> - -<p>«Cet Eugène, qui est mort enfin, après avoir -survécu quatorze ou quinze ans à son âme, à -son intelligence», mourut, plus discret qu'Arvers, -sans trahir son secret. Mais, celui-là même -qui écrivit le commencement de cette phrase, -leur ami, le collaborateur d'Abel et de Victor -au <i>Conservateur littéraire</i>, Gaspard de Pons<a id="FNanchor_46" href="#Footnote_46" class="fnanchor">[46]</a>,<span class="pagenum" id="Page_70">[Pg 70]</span> -a soulevé une partie du voile qui le recouvrait.</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_46" href="#FNanchor_46" class="label">[46]</a> Né en 1798, «Gaspard de Pons était venu, en 1819, d'Avallon, -sa ville natale, à Paris, pour y entrer dans la garde. Il se -lia, par son camarade Alfred de Vigny, avec M. Victor Hugo, -dont il était l'aîné de deux ans, et dont il devint le collaborateur -au <i>Conservateur littéraire</i>, puis à la <i>Muse française</i>». -(<span class="smcap">Edmond Biré</span>: <i>Victor Hugo avant 1830</i>, p. 343).</p> - -<p>On lui doit: <i>Constant et Discrète</i>, poème en quatre chants, -suivi de <i>Poésies diverses</i> (1819), <i>Amour</i>, <i>A Elle</i> (1824), <i>Inspirations -poétiques</i> (1825).</p> - -<p>Il figurait, au dire de Jay, (<i>Conversion d'un Romantique</i>, -1830), au nombre des «étoiles de la Pléiade romantique».</p> - -<p>Cf. Ch.-M. <span class="smcap">Des Granges</span>: <i>La Presse littéraire sous la Restauration</i>.</p> - -<p>Tous n'ont pas imité la discrétion de Gaspard de Pons. Évariste -Boulay-Paty, dans son curieux Journal, publié en 1901, -par les soins du D<sup>r</sup> Dominique Caillé, dans les <i>Annales de la -Société académique de Nantes</i>, écrivait, à la date du 14 mai -1830:</p> - -<p>«Je m'en suis revenu avec Soulié, qui est venu passer une -heure chez moi. Il m'a dit que Eugène Hugo avait tellement -aimé M<sup>me</sup> Victor Hugo que, deux ou trois jours après le mariage -de son frère, il était devenu fou. C'était un jeune homme -qui annonçait le plus beau talent. Fou par sève de chasteté! -ô Charenton!»</p> - -<p>Le D<sup>r</sup> Patrigeon ne se montre guère moins affirmatif et -commet, sur ce point, une erreur de date que corrigent le -mariage et la correspondance de Victor:</p> - -<p>«Cependant, un événement douloureux et imprévu avait -mis, vers la fin de 1821, le général Hugo en présence de ses -fils, Eugène, qui, dit-on, aimait éperdument Adèle Foucher, -était devenu subitement fou, le jour du mariage de son frère. -Le général dut venir à Paris, où la maladie d'Eugène le retint -quelque temps.» (<i>Le père de Victor Hugo</i>, p. 15.)</p> - -<p>Le <i>Matin</i> n'est pas seul à tout dire.</p> - -</div> - -<p>M. Edmond Biré a eu la chance de découvrir, -sur les quais, un exemplaire des <i>Adieux poétiques</i><a id="FNanchor_47" href="#Footnote_47" class="fnanchor">[47]</a> -du comte Gaspard de Pons, cette insigne -rareté.</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_47" href="#FNanchor_47" class="label">[47]</a> <i>Adieux poétiques</i>, par le comte Gaspard de Pons, Paris, -Librairie nouvelle, 1860, 3 in-12.</p> - -</div> - -<p>Dans une pièce intitulée <i>la Démence</i> et où le -poète s'adresse «A ce qui fut Eugène», on -peut lire, entre autres, ces vers. Ils donnent la -clef de la terrible énigme:</p> - -<div class="poetry-container"> -<div class="poetry"> - <div class="stanza"> - <div class="verse indent0">Peut-être dédaigné par l'Amour et la Muse,</div> - <div class="verse indent0">Un désespoir jaloux s'alluma dans ton cœur:</div> - <div class="verse indent0">Tu hais malgré toi ton rival, ton vainqueur...</div> - <div class="verse indent0">La mort de la pensée au plus affreux destin</div> - <div class="verse indent4">A seule, hélas! pu te soustraire:</div><span class="pagenum" id="Page_71">[Pg 71]</span> - </div> - <div class="stanza"> - <div class="verse indent2">Tu cessas bien à temps d'être toi, d'être frère,</div> - <div class="verse indent4">Le premier frère fut Caïn.</div> - <div class="verse indent0">Oui, certe, et dans ce mot ne vois pas un outrage;</div> - <div class="verse indent0">L'outrage serait lâche autant que solennel.</div> - <div class="verse indent0">Ton cœur fut assez chaud pour qu'un moment d'orage</div> - <div class="verse indent0">En toi pût allumer un foudre criminel...<a id="FNanchor_48" href="#Footnote_48" class="fnanchor">[48]</a>.</div> - </div> -</div> -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_48" href="#FNanchor_48" class="label">[48]</a> <i>Victor Hugo avant 1830</i>, pp. 273-274.</p> - -</div> - -<p>Plus de deux mois, on avait caché ce triste -accident au général Hugo, espérant quand même -un mieux impossible. Les frères redoublaient -de soins autour du malade et leurs ressources -s'épuisaient.</p> - -<p>Le 20 décembre enfin, Victor se décidait à -faire appel à son père et lui adressait cette lettre -désolée.</p> - -<p class="indent2"> -Mon cher Papa,<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>C'est auprès du lit d'Eugène malade et dangereusement -malade que je t'écris. Le déplorable état de -sa raison dont je t'avais si souvent entretenu empirait -depuis plusieurs mois d'une manière qui nous -alarmait tous profondément, sans que nous pussions -y porter sérieusement remède, parce qu'ayant conservé -le libre exercice de sa volonté, il se refusait -obstinément à tous les secours et à tous les soins. -Son amour pour la solitude poussé à un excès effrayant -a hâté une crise qui sera peut-être salutaire, du moins -il faut l'espérer, mais qui n'en est pas moins extrêmement<span class="pagenum" id="Page_72">[Pg 72]</span> -grave et le laissera pour longtemps dans -une position bien délicate. Abel et M. Foucher t'écriront -plus de détails sur ce désolant sujet. Pour le -moment je me hâte de te prier de vouloir bien nous -envoyer de l'argent, tu comprendras aisément dans -quelle gêne ce fatal événement m'a surpris. Abel est -également pris au dépourvu et nous nous adressons -à toi comme à un père que ses fils ont toujours trouvé -dans leurs peines et pour qui les malheurs de ses -enfants sont les premiers malheurs.</p> - -<p>Du moins, dans cette cruelle position, avons-nous -été heureux dans le hasard qui nous a fait prendre -pour médecin une de tes anciennes connaissances, -le docteur Fleury.</p> - -<p>Adieu, bon et cher Papa, j'ai le cœur navré de la -triste nouvelle que je t'apporte. Notre malade a passé -une assez bonne nuit, il se trouve mieux ce matin, -seulement son esprit, qui est tout à fait délirant depuis -avant-hier, est en ce moment très égaré. -On l'a saigné hier, on lui a donné l'émétique ce -matin, et je suis auprès de lui en garde-malade. -Adieu, adieu, la poste va partir et je n'ai que le temps -de t'embrasser en te promettant de plus longues -lettres d'Abel et de M. Foucher.</p> -</div> - -<p class="indent2"> -Ton fils tendre et respectueux,<br /> -<br /> -<span class="smcap">Victor</span>.<br /> -<br /> -Ce 20 décembre 1822.<br /> -</p> - -<p>Le général Hugo ne tarda point à venir voir à -Paris son fils malade, et, profitant d'un intervalle<span class="pagenum" id="Page_73">[Pg 73]</span> -lucide, l'emmena à Blois, où il le soigna -quelque temps chez lui.</p> - -<p>Le répit fut court, Eugène dut, bientôt, être -enfermé à nouveau. Dix ans et plus il survécut -au naufrage de sa raison et en 1837<a id="FNanchor_49" href="#Footnote_49" class="fnanchor">[49]</a> seulement, -il s'éteignit, à Charenton.</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_49" href="#FNanchor_49" class="label">[49]</a> Eugène Hugo est mort à Saint-Maurice (Charenton) le -5 mars 1837.</p> - -</div> - -<p>Les tristesses de l'heure présente n'avaient -point seules le don de préoccuper la famille -Hugo. Outre le colonel, le général avait un autre -frère officier, le major Francis<a id="FNanchor_50" href="#Footnote_50" class="fnanchor">[50]</a>. Il les avait -fait venir, jadis, l'un et l'autre en Espagne pour -servir à leur avancement. La monarchie de -Joseph tombée, eux aussi avaient connu la demi-solde -et la non-activité. Et les yeux fixés sur -l'avenir, ils s'adressaient au neveu bien en cours, -lauréat de l'Académie française et membre de -l'Académie de Toulouse, marié à la fille d'un -chef de bureau à la guerre, lui demandant son -appui, rêvant d'une mise en activité, d'un galon -de plus ou de deux étoiles.</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_50" href="#FNanchor_50" class="label">[50]</a> Le plus jeune frère du général, François-Juste Hugo, né -le 3 août 1780.</p> - -</div> - -<p>Victor Hugo d'être embarrassé. En dépit de -l'affection portée par lui à l'oncle Francis, le -servir, n'était-ce pas desservir son père?</p> - -<p>Le crédit des amis puissants, très puissants,<span class="pagenum" id="Page_74">[Pg 74]</span> -qu'il comptait au pouvoir, devant être conservé -<i>vierge</i> pour une occasion autrement importante, -le rappel à l'activité du général Hugo, un mirage -peut-être, mais si cher à tous.</p> - -<p>Dans cette lettre M<sup>me</sup> Hugo était devenue «ta -brave femme».</p> - -<p>Pour la première fois—et des mois encore, -cette suscription demeurera isolée—elle est -adressée à</p> - -<p class="indent2"> -Monsieur<br /> -<br /> -Monsieur le général Comte Hugo<br /> -</p> - -<p>et scellée d'un cachet, embarrassé des pièces -compliquées de l'armorial impérial, et timbré -de la couronne comtale du général<a id="FNanchor_51" href="#Footnote_51" class="fnanchor">[51]</a>.</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_51" href="#FNanchor_51" class="label">[51]</a> D'après ce cachet et l'<i>Armorial général</i> de Riestap, les -armes octroyées par Joseph, roi d'Espagne, au comte de Siguenza, -étaient les suivantes:</p> - -<p><i>Écartelé au I<sup>er</sup> d'azur, à l'épée en pal d'argent garnie d'or, -accompagnée en chef de 2 étoiles d'argent: au 2<sup>e</sup> de gueules -au pont de 3 arches d'argent maçonné de sable, soutenu d'une -eau d'argent et brochant sur une forêt de même; au 3<sup>e</sup> de -gueules à la couronne murale d'argent; au 4<sup>e</sup> d'azur au cheval -effrayé d'or.</i></p> - -<p>Nous sommes loin, comme on voit, avec cet écu encombré -de toute la ferblanterie héraldique de l'Empire, de la belle -simplicité du blason des Hugo, de Lorraine:</p> - -<p><i>D'azur à un chef d'argent, chargé de deux merlettes de -sable</i></p> - -<p>que donne d'Hozier et qui est encore, en Allemagne, celui des -Hugo de Spitzemberg.</p> - -<p>Plus tard, quand il plut à quelques généalogistes—ces gens-là -sont sans pitié—de rattacher le général Hugo et ses fils à -Georges Hugo (fils de Jean Hugo, capitaine des troupes de -René II, duc de Lorraine), le vicomte Victor Hugo, pair de -France, fit, ou laissa, figurer ces armes, du <span class="allsmcap">XVI</span><sup>e</sup> siècle, au-dessous -de son nom dans les annuaires de la noblesse, notamment -dans l'<i>Armorial historique de la Noblesse de France</i>, de -Henri J.-G. de Milleville (Paris, Amyot. S. D.), p. 127.</p> - -<p>Cependant, dans l'intimité, le grand poète était, paraît-il, le -premier à rire de ces prétentions nobiliaires, y compris le -fameux et si décoratif évêque de Ptolémaïs et le chapitre-noble -de Remiremont. Les thuriféraires seuls les prirent jamais au -sérieux.</p> - -</div> - -<p><span class="pagenum" id="Page_75">[Pg 75]</span></p> - -<p>Et, pour la seconde, des espérances de paternité -semblaient sourire à l'heureux mari d'Adèle -Foucher.</p> - -<p class="indent2"> -Mon cher Papa,<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Je te prie d'avance d'excuser encore la brièveté de -cette lettre. Francis me prie de t'écrire, pour te -renouveler ses prières à l'égard du ministre de la -Marine. Je conçois parfaitement, je ne puis même -m'empêcher de partager ta manière de voir sur cette -affaire qui pourrait entraver la tienne, la nôtre, celle -de toute la famille, puisque ta mise en activité est -certainement ce qui peut nous arriver à tous de plus -heureux. Je sais bien que la recommandation de -M. de Cl. T.<a id="FNanchor_52" href="#Footnote_52" class="fnanchor">[52]</a> doit être conservée <i>vierge</i> pour cette<span class="pagenum" id="Page_76">[Pg 76]</span> -importante occasion. Cependant je t'avouerai, et tu -le comprendras sans peine, que je n'ai pu refuser à -mon oncle et à ma tante de te récrire à ce sujet. Ils -sont tous deux si bons, si aimables, que je craindrais -de les affliger. Écris-moi donc (si tu persistes dans -un refus que je ne puis m'empêcher de trouver raisonnable), -une lettre que je puisse leur montrer où -tes motifs soient déduits de nouveau, et où il ne se -trouve rien qui puisse les faire douter de la chaleur -et du zèle que j'apporte à leurs intérêts. Je les sers -en attendant de mon mieux auprès de M. de Cl..., et -M. Foucher nous seconde dans ses bureaux. Quand -tu seras employé, tes efforts unis aux nôtres feront -certainement obtenir au major la place de lieutenant-colonel -qu'il désire. Voilà la chance que ta lettre -peut leur présenter.</p> -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_52" href="#FNanchor_52" class="label">[52]</a> M. de Clermont-Tonnerre, ministre de la Marine du cabinet -Villèle; le portefeuille de la guerre lui fut confié en août -1824, lors du remaniement ministériel nécessité par la nouvelle -disgrâce de Chateaubriand.</p> - -</div> - -<div class="blockquot"> - -<p>Adieu, cher et excellent père. Il est impossible de -dire avec quelle impatience nous attendons le printemps, -afin de t'aller voir ainsi que ton excellente -femme. Embrasse-la bien tendrement pour nous, et -croyez tous deux à notre affectueux respect.</p> -</div> - -<p class="indent2"> -<span class="smcap">Victor.</span><br /> -</p> - - -<p class="indent2"> -Ce lundi 9 janvier.<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Tout porte à croire que notre Léopold est revenu.—Chut!</p> - -<p>Mille choses aimables à M. de Féraudy<a id="FNanchor_53" href="#Footnote_53" class="fnanchor">[53]</a>, auquel j'ai<span class="pagenum" id="Page_77">[Pg 77]</span> -écrit, dis-lui que l'article sur ses fables a paru dans -le numéro de la <i>Foudre</i> du 30 novembre, lequel contenait -aussi un article sur ses mémoires. Le troisième -volume est plein d'intérêt, je vais en rendre compte -dans l'<i>Oriflamme</i>.</p> -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_53" href="#FNanchor_53" class="label">[53]</a> M. de Féraudy, ancien major du génie, chevalier de -Saint-Louis du 5 novembre 1814 (<i>Moniteur</i> du 7 novembre), -l'un des amis du général Hugo à Blois.</p> - -<p>Ce grand-oncle de l'excellent sociétaire de la Comédie française -venait de publier un troisième volume de fables: <i>Quelques -fables ou Mes loisirs</i>. Blois, Aucher-Éloy, 1823, in-12 de -IX-204 pages, faisant suite au recueil antérieurement paru sous -ses initiales:</p> - -<p><i>Quelques fables ou Mes loisirs</i>, par Jh-Bmi de F..., ancien -officier supérieur du Corps royal du Génie. Paris, chez Chauvin, -1820, in-16 oblong, de 102 pages.</p> - -<p>Il existe une «nouvelle édition, revue, corrigée et augmentée -d'une deuxième partie» de ce premier recueil, publiée sous -le nom de l'auteur, en 1821, chez J.-G. Dentu, in-12, de XLI-161 -pp.</p> - -<p>Originaire de Provence, la famille de Féraudy est encore -représentée aujourd'hui, dans le Loiret, par une de ses branches.</p> - -</div> - -<p>Le Général Hugo avait quitté le château de -Saint-Lazare, revendu le 16 janvier 1823 à -M. Gay, médecin<a id="FNanchor_54" href="#Footnote_54" class="fnanchor">[54]</a>, et était allé s'installer, -dans le bas de la ville, rue du Foix, dans la -petite maison qu'y possédait sa seconde femme -depuis 1816<a id="FNanchor_55" href="#Footnote_55" class="fnanchor">[55]</a>.</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_54" href="#FNanchor_54" class="label">[54]</a> Acte passé devant M<sup>e</sup> Naudin, notaire.</p> - -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_55" href="#FNanchor_55" class="label">[55]</a> M<sup>me</sup> veuve d'Almeg avait acheté cette maison des époux -Hadou, par acte devant M<sup>e</sup> Vosdey, notaire à Blois, du 10 février -1816. Le général y joignait, le 29 juin 1823 (adjudication -devant M<sup>e</sup> Pardessus, notaire), une petite maison voisine qui -portait le nº 71, et qui après sa mort, fut vendue à sa veuve, -moyennant 1.720 francs (acte devant M<sup>e</sup> Pardessus, notaire, du -25 juillet 1830.)</p> - -</div> - -<p><span class="pagenum" id="Page_78">[Pg 78]</span></p> - -<p>C'est la petite maison si connue par la description -qu'en donna le poète dans ses <i>Feuilles -d'Automne</i>:</p> - -<div class="poetry-container"> -<div class="poetry"> - <div class="stanza"> - <div class="verse indent6">Et sorti de la ville, au midi,</div> - <div class="verse indent0">Cherchez un tertre vert, circulaire, arrondi,</div> - <div class="verse indent0">Que surmonte un grand arbre, un noyer, ce me semble,</div> - <div class="verse indent0">Comme au cimier d'un casque une plume qui tremble.</div> - <div class="verse indent0">Vous le reconnaîtrez, ami; car tout rêvant,</div> - <div class="verse indent0">Vous l'aurez vu de loin sans doute en arrivant.</div> - </div> - <div class="stanza"> - <div class="verse indent0">Sur le tertre monté, que la plaine bleuâtre,</div> - <div class="verse indent0">Que la ville étagée en long amphithéâtre,</div> - <div class="verse indent0">Que l'église, ou la Loire et ses voiles aux vents,</div> - <div class="verse indent0">Et ses mille archipels plus que ses flots mouvants,</div> - <div class="verse indent0">Et de Chambord là-bas au loin les cent tourelles,</div> - <div class="verse indent0">Ne fassent pas voler votre pensée entre elles.</div> - <div class="verse indent0">Ne levez pas vos yeux si haut que l'horizon,</div> - <div class="verse indent0">Regardez à vos pieds.—</div> - </div> - <div class="stanza"> - <div class="verse indent32">Louis, cette maison</div> - <div class="verse indent0">Qu'on voit bâtie en pierre et d'ardoises couverte,</div> - <div class="verse indent0">Blanche et carrée, au bas de la colline verte,</div> - <div class="verse indent0">Et qui, fermée à peine aux regards étrangers,</div> - <div class="verse indent0">S'épanouit charmante entre ses deux vergers:</div> - <div class="verse indent0">C'est là.—Regardez bien: c'est le toit de mon père.</div> - <div class="verse indent0">C'est ici qu'il s'en vint dormir après la guerre,</div> - <div class="verse indent0">Celui que tant de fois mes vers vous ont nommé,</div> - <div class="verse indent0">Que vous n'avez pas vu, qui vous aurait aimé!...</div> - </div> - <div class="stanza"> - <div class="verse indent0">«Une maison à Blois! riante, quoiqu'en deuil.</div> - <div class="verse indent0">Élégante et petite, avec un lierre au seuil,</div> - <div class="verse indent0">Et qui fait soupirer le voyageur d'envie</div><span class="pagenum" id="Page_79">[Pg 79]</span> - <div class="verse indent0">Comme un charmant asile à reposer sa vie,</div> - <div class="verse indent0">Tant sa neuve façade a de fraîches couleurs,</div> - <div class="verse indent0">Tant son front est caché dans l'herbe et dans les fleurs!<a id="FNanchor_56" href="#Footnote_56" class="fnanchor">[56]</a>.»</div> - </div> -</div> -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_56" href="#FNanchor_56" class="label">[56]</a> <i>Les Feuilles d'Automne</i>.</p> - -</div> - -<p>Elle portait alors le nº 73, devenu aujourd'hui -le 65; «Grande-Rue du Foix,—elle est assez -longue, en effet,—nº 73 à Blois», spécifient -les adresses de Victor.</p> - -<p>Dans cette maison conservée par sa veuve, et -où elle est morte le 21 avril 1858 seulement<a id="FNanchor_57" href="#Footnote_57" class="fnanchor">[57]</a>, -le 28 février 1902, M. Raphaël Périé, inspecteur -d'Académie de Loir-et-Cher, un universitaire -resté fidèle aux lettres<a id="FNanchor_58" href="#Footnote_58" class="fnanchor">[58]</a>, organisait une -cérémonie enfantine, et elle fut charmante, pour -commémorer et magnifier le centenaire de Victor -Hugo<a id="FNanchor_59" href="#Footnote_59" class="fnanchor">[59]</a>.</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_57" href="#FNanchor_57" class="label">[57]</a> Registres de l'état-civil de Blois.</p> - -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_58" href="#FNanchor_58" class="label">[58]</a> Outre de fort jolis vers publiés dans la <i>Revue de Paris</i> on -doit à M. Raphaël Périé, une très élégante adaptation, publiée -chez Hachette, du <i>Roman de Berte aux grands pieds</i> (Paris, -1900, in-12), et une intéressante étude sur <i>Victor Hugo poète -civique</i> (Paris, Gedalge, S. D. in-8º de 39 pp.).</p> - -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_59" href="#FNanchor_59" class="label">[59]</a> Un journal du cru, <i>L'Indépendant de Loir-et-Cher</i>, a rendu -compte de cette cérémonie et publié la pièce de circonstance, -plus qu'honorable, composée et récitée par un des grands -élèves du <i>Collège Augustin Thierry</i>, de Blois, le fils du préfet, -M. Heim.</p> - -</div> - -<p>Un mieux semblait avoir suivi le transfert du -malade dans la maison paternelle. La lettre de<span class="pagenum" id="Page_80">[Pg 80]</span> -Victor adressée à son frère chez son père, l'encourage -et le félicite.</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Ta lettre, mon bon et cher Eugène, nous a causé -une bien vive joie. Nous espérons que l'amélioration -de ta santé continuera au gré de tous nos désirs et -que tu auras bientôt retrouvé avec le calme de l'esprit -cette force et cette vivacité d'imagination que -nous admirions dans tes ouvrages.</p> - -<p>Dis, répète à tous ceux qui t'entourent combien -nous les aimons pour les soins qu'ils te donnent, dis -à papa que le regret d'être éloigné de lui et de toi -est rendu moins vif par la douceur de vous savoir -ensemble, dis-lui que son nom est bien souvent prononcé -ici comme un mot de bonheur, que les mois -qui me séparent de votre retour vont nous sembler -bien longs, dis-lui pour nous tout ce que ton cœur -te dit pour lui, et ce sera bien.</p> -</div> - -<p class="indent2"> -Ton frère et ami,<br /> -<br /> -<span class="smcap">Victor.</span><br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Écris-nous le plus souvent possible.</p> -</div> - -<p>Suit une lettre plus longue pour le général. -Elle nous fait faire plus ample connaissance avec -l'oncle Francis et sa femme.</p> - -<p>Les espérances de paternité du jeune homme -n'ont point été déçues: Adèle Hugo est enceinte -et se porte «aussi bien que sa situation le permet».</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_81">[Pg 81]</span></p> - -<p>Et voici venir une autre espérance, outre la gratification -de 500 francs accordée par Louis XVIII, -et révélée par Edmond Biré<a id="FNanchor_60" href="#Footnote_60" class="fnanchor">[60]</a> à Victor Hugo, -pour l'<i>Ode sur la mort de S. A. R. Charles-Ferdinand -d'Artois, duc de Berri, fils de France</i>, -insérée dans la septième livraison du <i>Conservateur -littéraire</i><a id="FNanchor_61" href="#Footnote_61" class="fnanchor">[61]</a>, et la pension sur la cassette -royale qui, si longtemps attendue, avait enfin -permis aux fiancés de se marier, on fait espérer -à Victor une pension de 3.000 francs, qui lui -«aurait été accordée sur le ministère de l'Intérieur».</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_60" href="#FNanchor_60" class="label">[60]</a> <i>Victor Hugo avant 1830</i>, p. 173.</p> - -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_61" href="#FNanchor_61" class="label">[61]</a> <i>Odes et Ballades</i>, Liv. I<sup>er</sup>; ode VII.</p> - -</div> - -<p>Entre temps, il est vrai, le <i>Moniteur</i> avait -publié, dans son numéro du 13 décembre 1822, -l'<i>Ode sur Louis XVII</i><a id="FNanchor_62" href="#Footnote_62" class="fnanchor">[62]</a>.</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_62" href="#FNanchor_62" class="label">[62]</a> Ode lue à l'ouverture des séances de la Société des bonnes -lettres (Seconde année). Le <i>Moniteur universel</i>, nº 347, vendredi -13 décembre 1822. <i>Odes et Ballades</i>, Liv. I<sup>er</sup>; ode V.</p> - -</div> - -<p>Vers la même époque, paraissait chez Persan, -ce marquis ruiné qui se fit libraire et ne fit point -fortune, la seconde édition des <i>Odes</i>, et -Louis XVIII, flatté par tant de loyalisme, avait -souscrit à vingt-cinq exemplaires pour ses -bibliothèques particulières.</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_82">[Pg 82]</span></p> - -<p class="indent2"> -A PAPA<br /> -<br /> -Mon cher papa,<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Ton absence nous prive d'une des joies les plus -vives que nous ayons éprouvées dans la félicité de -notre union, celle de te voir. Il nous semble que -maintenant le mois qui nous donnera un enfant sera -bien heureux, surtout parce qu'il nous rendra notre -père. Eugène reviendra aussi, et reviendra sûrement -content et guéri.</p> - -<p>Mon oncle Francis vient de passer quelques jours -ici, et c'est ce qui nous a empêchés de t'écrire plus -tôt. Nous avons fait connaissance avec notre tante -qui paraît heureuse et semble spirituelle et aimable. -Francis est aussi fort heureux; il a été plein d'affection -et de tendresse pour nous, et a bien regretté -que tu ne fusses plus à Paris.</p> - -<p>Ma femme continue à se porter aussi bien que sa -situation le permet, j'ai appris avec peine et joie tout -à la fois que tu avais été souffrant et que tu étais -guéri. Nous te prions de féliciter également ta femme -sur le rétablissement de sa santé dont nous parle -notre excellent Eugène.</p> - -<p>M. Lebarbier m'a écrit: je lui répondrai; je n'ai -encore rien de décisif à lui mander.</p> - -<p>On m'avait parlé il y a qque tems d'une pension -de 3.000 francs qui m'aurait été accordée sur le -ministère de l'Intérieur. Je n'en entends plus parler. -Si cette bonne nouvelle se confirme, je m'empresserai<span class="pagenum" id="Page_83">[Pg 83]</span> -de te le mander, certain que notre bon père y -prendra bien part.</p> - -<p>Adieu, cher et excellent papa, tout le monde ici -t'aime et t'embrasse comme ton fils tendre et respectueux.</p> -</div> - -<p class="indent2"> -<span class="smcap">Victor.</span><br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Ce mercredi 5 mars.</p> - -<p>Nos hommages à notre belle-mère.</p> -</div> - -<p>Nous n'avons rien inventé, pas même la crise -de la librairie. Victor Hugo, dont les éditeurs -devaient plus tard édifier la fortune, n'avait -encore affaire qu'à de pauvres libraires qui ne -payaient guère qu'en billets, et leurs billets -l'étaient rarement.</p> - -<p>Pour venir en aide au jeune ménage, M. Foucher -avait avancé l'argent; bientôt il s'agit de -le lui rembourser à son tour, il était assez -gêné lui-même. Victor recourait alors, pour un -nouveau prêt, à la bourse de son père et à son -compte chez M. Katzenberger.</p> - -<p class="indent2"> -Mon cher Papa,<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Je suis dans un grand embarras: je m'adresse à -toi, sûr que tu me fourniras le moyen d'en sortir.</p> - -<p>J'ai entre les mains un billet à ordre de 500 francs -sur mon libraire qui devait être acquitté le 11 février -dernier. A cette époque, extrêmement gêné par la<span class="pagenum" id="Page_84">[Pg 84]</span> -stagnation du commerce au milieu des bruits de -guerre, mon libraire me supplia d'accepter un -à-compte de 200 francs, et de ne point user de la faculté -que me donne la loi de faire protester son billet, -démarche qui eût pu ruiner son crédit. Avec -l'assentiment de M. Foucher, auquel devaient être -remis les 500 francs, je consentis à cet arrangement, -dans l'assurance que le paiement des 300 francs restants -aurait lieu dans le mois.</p> - -<p>Depuis cette époque l'embarras du crédit augmentant -sans cesse n'a pas permis à mon libraire de retirer -son billet. J'ai attendu aussi longtemps que j'ai -pu; mais aujourd'hui M. Foucher étant absolument -sans argent j'ai essayé en vain de faire escompter le -malheureux billet. Ce qui aurait été facile il y a trois -mois est impossible aujourd'hui, la crainte ayant absolument -resserré (?) les capitaux. Je ne vois donc -plus de recours qu'en toi, mon cher papa, je te prie -de m'envoyer le plus tôt possible les 300 francs que -mon libraire ne pourra peut-être pas me rembourser -d'ici un ou deux mois, mais pour lesquels on -n'aura pas moins une garantie suffisante dans le -billet de 500 francs qui dort entre mes mains. Si tu -n'avais pas cette somme, ne pourrais-tu me la faire -avancer par M. Katzenberger. Je ne t'en dis pas davantage, -cher papa, j'attends une prompte réponse -comme une planche de salut dans l'embarras où nous -nous trouvons.</p> - -<p>Je déposerai le billet entre les mains de M. Katzenberger -qui ainsi pourrait être tranquille. Je ne -voudrais pas en venir à des poursuites judiciaires<span class="pagenum" id="Page_85">[Pg 85]</span> -contre le pauvre libraire dont je ne suspecte pas la -probité.</p> - -<p>Adieu, cher et excellent papa, embrasse pour nous -notre Eugène qui a écrit une lettre extrêmement -remarquable à Félix Biscarrat et présente nos respects -à notre belle-mère, en lui disant combien nous -sommes touchés des soins qu'elle prend de notre -frère.</p> - -<p>Mon Adèle t'embrasse et moi aussi.</p> -</div> - -<p class="indent2"> -Ton fils soumis et respectueux,<br /> -<br /> -<span class="smcap">Victor</span>.<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Ce samedi 15 mars.</p> -</div> - -<p>Malgré les illusions du père et du fils, il ne -semble pas que la santé d'Eugène s'améliorât -beaucoup.</p> - -<p>La <i>Correspondance</i> possédée par la Bibliothèque -de Blois nous fournit le texte d'une lettre -d'Eugène à Abel. Elle dut ne pas être envoyée.</p> - -<p>Elle trahit de façon lamentable l'état d'esprit -du malade, même dans ses intervalles lucides.</p> - -<p>On sent les vains efforts de l'intelligence pour -se ressaisir. La pensée est exprimée avec une -difficulté extrême, le style semble presque enfantin -et les répétitions abondent.</p> - -<p>M. de Féraudy et ses fables—il s'agissait, -en plus, d'un acte manuscrit à présenter à -l'Odéon—faisait l'objet de cette missive.</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_86">[Pg 86]</span></p> - -<p class="indent2"> -Mon cher Abel,<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Un des amis de Papa, M. de Féraudy, et l'un des -membres de la Société littéraire fondée à Blois, dont -papa avait été élu Président, et dont tu avais été -nommé membre Correspondant, ce monsieur, dis-je, -ayant appris l'influence que tu pourrais avoir auprès -de quelques journaux, a paru désirer que tu lui fisses -insérer quelques-unes de ses fables dans les feuilles -où tu travailles.</p> - -<p>Ayant également entendu parler des facilités que -tu parais avoir auprès du théâtre de l'Odéon, il te -prie également de lui rendre le service de présenter -au comité de ce théâtre un acte dont je t'enverrai le -manuscrit.</p> - -<p>Avec les titres dont je viens de te parler il était impossible -que ce Monsieur pût s'attendre à quelque -refus de ma part. Ami de Papa, et membre d'une Société -littéraire dont je t'ai entendu te féliciter d'être -membre, c'était sans doute te faire plaisir à toi-même -que de me charger auprès de toi de sa commission.</p> - -<p>Ce monsieur a déjà publié un recueil de fables -dont le journal des <i>Débats</i> a rendu compte il y a un -an, il compte en publier un nouveau volume. Il est -membre de la Société littéraire qui avait tenté de s'organiser -à Blois, et dont toi et Victor faisiez partie; -ses fables ne te laisseront aucun doute sur son esprit -et son talent.</p> - -<p>Après m'être acquitté de cette commission, il convient -que je te manifeste mon étonnement de ce -que tu ne nous as pas répondu. Cet oubli de ta part,<span class="pagenum" id="Page_87">[Pg 87]</span> -justifie les reproches de négligence que je t'ai entendu -faire par Papa.</p> - -<p>En attendant une lettre de toi, je suis toujours -avec attachement,</p> -</div> - -<p class="indent2"> -Ton frère affectionné,<br /> -<span class="smcap">E. Hugo</span>.<br /> -<br /> -Blois, le 19 mars 1823.<br /> -</p> - -<p>A nouveau Adèle Hugo tient la plume. Elle -n'ose encore s'exprimer librement vis-à-vis de -ses beaux-parents—par la suite elle écrira des -lettres charmantes d'abandon, de cœur et de -simplicité.</p> - -<p>Actuellement, elle est encore sous l'entière -domination du génie de son mari. Il relit ses -lettres et elle doit craindre un froncement de -sourcil.</p> - -<p>L'enfant qu'elle porte sera un garçon, elle -l'appellera Léopold pour «faire la cour» à sa -belle-mère, et ingénûment, ne prévoyant pas à -quelle plaisanterie va donner lieu le plein de -sa plume, la pauvre femme fait, fille respectueuse, -«fortement saillir les rondeurs» de -l'A de sa signature.</p> - -<p class="indent2"> -Mon cher papa,<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Mon mari m'a laissé le soin de vous écrire; c'est -pour moi une bien douce charge, d'autant plus que<span class="pagenum" id="Page_88">[Pg 88]</span> -dans une réponse à ma lettre je saurai de vos nouvelles -qui jusqu'ici nous ont fait craindre que votre -santé et celle de notre belle-mère ne fussent moins -bonnes que lors de votre départ d'ici. D'un autre -côté, nous sommes convaincus que celle de notre -frère est entièrement remise, d'ailleurs les soins de -bons parens, et la vie d'ordre à laquelle il n'était -point habitué sont certainement cause de son prompt -rétablissement.</p> - -<p>Nous avons eu le plaisir de voir dernièrement notre -oncle Francisque et sa femme, ils sont restés à Paris -beaucoup moins longtemps que nous ne l'aurions -désiré, et ils ont été très fâchés de n'être pas venus -à Paris un mois plus tôt, et nous que vous ne fussiez -pas restés un mois plus tard, mais nous espérons -qu'à votre premier voyage vous nous récompenserez -de votre prompt départ.</p> - -<p>Adieu, mon cher papa, embrassez pour moi notre -belle-mère et dites-lui que pour lui faire la cour j'appellerai -mon petit garçon Léopold.</p> - -<p>Nous attendons une prompte réponse pour nous -mettre hors d'inquiétude de toutes les santés auxquelles -nous nous intéressons vivement, et je vous -prie, cher papa, de me croire votre respectueuse fille.</p> -</div> - -<p class="indent2"> -<span class="smcap">A. Hugo.</span><br /> -<br /> -Ce mardi.<br /> -</p> - -<p>Le génie n'est pas léger, et l'esprit, cette -mousse des vins pétillants, lui semble peu familier. -Comme la gaîté chez Rabelais, la plaisanterie<span class="pagenum" id="Page_89">[Pg 89]</span> -était, chez Hugo, énorme. La signature -de la jeune femme de prêter donc à ce thème:</p> - -<p class="indent2"> -Mon cher papa,<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Je crois que c'est pour te donner une image de -son ventre toujours croissant que mon Adèle a fait -si fortement saillir les rondeurs de sa signature. Je -vois avec un sentiment bien doux approcher l'heureuse -époque qui nous réunira autour d'un berceau.</p> - -<p>J'ai reçu ta note relative à M. Eloy et je m'occupe -de son affaire en même temps que de celle de M. Lebarbier. -Dès que j'aurai une décision favorable, je -la leur transmettrai.</p> - -<p>Adieu, cher papa, embrasse bien notre Eugène, -présente nos respects à notre belle-mère et aime-nous -toujours comme nous t'aimons.</p> -</div> - -<p class="indent2"> -Ton fils tendre et respectueux,<br /> -<span class="smcap">Victor</span>.<br /> -</p> - -<p>Les espérances étaient vaines d'un retour à la -raison d'Eugène Hugo. L'on s'est bercé de cet -espoir, mais, bientôt, il y fallut renoncer, et le -pauvre dément n'a point tardé à quitter l'oasis -de la rue du Foix pour être traité dans la maison -de santé du D<sup>r</sup> Esquirol<a id="FNanchor_63" href="#Footnote_63" class="fnanchor">[63]</a>.</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_63" href="#FNanchor_63" class="label">[63]</a> Jean-Étienne-Dominique Esquirol, né à Toulouse en 1772, -mort à Paris en 1840. Il continua et compléta les travaux de -Pinel. Son principal ouvrage: <i>Des Maladies mentales considérées -sous le rapport médical, hygiénique et médico-légal</i> -(Paris, J.-Baillière, 1838, 2 in-8º), est devenu classique. Il y a -tracé, entre autres, un navrant tableau de la folie et de la déchéance -de Théroigne de Méricourt.</p> - -<p>Il devait, en 1825, se voir confier la direction de Charenton.</p> - -</div> - -<p><span class="pagenum" id="Page_90">[Pg 90]</span></p> - -<p>Victor donne à son père des nouvelles du -malheureux et lui confie ses impressions. En -dépit des soins dont sont entourés les malades, -il ne l'a «plus trouvé aussi bien». Il redoute, -pour son frère, «la solitude et l'oisiveté». Puis, -ce sont les phantasmasies du persécuté-persécuteur, -entendant, dans le silence des nuits, -assassiner des femmes, en des souterrains.</p> - -<p>Le prix de la pension est très élevé et l'on -n'a pas assez caché au malade qu'il se trouvait -parmi des fous.</p> - -<p>La fin de la lettre nous ramène aux éditeurs, -sinon à la littérature. Le poète, par la faute -d'Abel, qui, en croyant faire bien, l'a «poussé -dans cette galère»<a id="FNanchor_64" href="#Footnote_64" class="fnanchor">[64]</a>, se trouve initié aux banqueroutes<span class="pagenum" id="Page_91">[Pg 91]</span> -des libraires et aux ennuis concomitants. -Il avertit son père du danger et lui conseille<span class="pagenum" id="Page_92">[Pg 92]</span> -la prudence pour la vente proche du -manuscrit de ses <i>Mémoires</i>.</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_64" href="#FNanchor_64" class="label">[64]</a> <i>Victor Hugo raconté par un Témoin de sa Vie</i> conte l'anecdote.</p> - -<p>L'on doit à Abel Hugo, enlevé en 1855, comme l'avait été -vingt ans plus tôt son père, par une attaque d'apoplexie, de -nombreux comptes rendus critiques dans le <i>Conservateur littéraire</i> -et quatre nouvelles qui y furent publiées également: -<i>El Viego</i>; <i>La naissance de Henri IV</i>; <i>Le combat de taureaux</i>; -<i>Le carnaval de Venise</i>.</p> - -<p>Dès 1817, il avait publié en collaboration avec André Malitourne -et Ader: <i>Traité du Mélodrame</i>, par A. A. A.</p> - -<p>Il fit paraître en 1822, in-8º, <i>la Vengeance de la Madone</i>, -fragment traduit de l'italien.</p> - -<p>Il donna lecture à la <i>Société des Bonnes lettres</i> d'un important -ouvrage qu'il entreprit et ne termina point:</p> - -<p><i>Le Génie du Théâtre espagnol, ou Traduction et analyses -des meilleures pièces de Lopez de Véga; F. Calderon et autres -auteurs dramatiques, depuis le milieu du</i> <span class="allsmcap">XVI</span><sup>e</sup> <i>siècle jusqu'à la -fin du</i> <span class="allsmcap">XVIII</span><sup>e</sup>.</p> - -<p>Entré aux <i>Annales de la Littérature et des Arts</i>, après leur -fusion avec le <i>Conservateur littéraire</i> (août 1821) il entreprit, -en 1823, la publication des <i>Tablettes romantiques</i>.</p> - -<p>Il a laissé en outre:</p> - -<p><i>Romances historiques</i>, traduites de l'espagnol par A. Hugo. -Cet ouvrage porte cette dédicace: A ma mère, morte le 27 juin -1821,</p> - -<p>et avait été publié:</p> - -<p>A Paris, chez Pélicier, libraire, place du Palais-Royal, 1822; -in-12, de LV-302 pp.</p> - -<p>C'est-à-dire, chez l'éditeur des <i>Odes et poésies diverses</i>, près -de qui il avait été l'introducteur de son frère.</p> - -<p><i>L'Heure de la Mort.</i> Paris, 1822, in-8º.</p> - -<p><i>Les Français en Espagne.</i> A-propos, vaudeville en un acte -(avec Alph. Vulpian). Paris, 1823, in-8º.</p> - -<p><i>Précis historique des Événements qui ont conduit Joseph -Napoléon sur le trône d'Espagne</i> (Introduction au tome II des -Mémoires du général Hugo. Paris, Ladvocat, 1823, trois in-8º) -signés Hugo (Abel) fils.</p> - -<p>Il existe en outre, de ce précis un tirage à part à 60 exemplaires. -Paris, 1823: in-8º.</p> - -<p><i>Pierre et Thomas Corneille.</i>—(En collaboration avec Romieu -et signé du pseudonyme de Monnières. Paris. 1823, in-8º.)</p> - -<p><i>Campagne d'Espagne en 1823.</i> Paris. Le Fuel, SD. (1824), -2 in-8º, de IV-442 et 399 pp.</p> - -<p><i>Les tombeaux de Saint-Denis</i> ou description historique de -cette abbaye célèbre, des monuments qui y sont renfermés et -de son riche trésor; suivie du récit de la violation des tombeaux -en 1793, de détails sur la restauration de l'église en -1806, et depuis en 1814; de notices sur les rois et les grands -hommes qui y ont été enterrés et sur les cérémonies usitées -aux obsèques des rois de France, et de la relation des funérailles -de Louis XVIII. Paris, 1824, in-18.</p> - -<p><i>Vie anecdotique de Monsieur, comte d'Artois, aujourd'hui -S. M. Charles X, roi de France et de Navarre, depuis sa naissance -jusqu'à ce jour.</i> Paris, 1824, in-18.</p> - -<p><i>Histoire de l'empereur Napoléon</i>, par A. Hugo, illustrée de -31 vignettes, par Charlet. Paris, Perrotin, 1833, in-8º de 479 pp.</p> - -<p><i>Souvenirs sur Joseph Bonaparte, roi d'Espagne. Revue des -Deux-Mondes</i>, 1<sup>er</sup> et 15 avril 1833.</p> - -<p><i>Le Conteur</i>, recueil de contes de tous les temps et de tous -les pays paraissant mensuellement. Paris, 1833, in-12.</p> - -<p><i>France militaire</i>, histoire des armées françaises de terre et -de mer de 1792 à 1833. Ouvrage rédigé par une Société de -militaires, et de gens de lettres; etc., etc., revu et corrigé par -A. Hugo, ancien officier d'état-major, membre de plusieurs -sociétés savantes, auteur de l'<i>Histoire de Napoléon</i>. Paris, Delloye, -1833-1838, 5 in-8º.</p> - -<p><i>France pittoresque</i> ou Description pittoresque, topographique -et statistique des Départements et Colonies de la France, -offrant en résumé pour chaque département et colonie, l'histoire, -les antiquités, la topographie, etc., etc., par A. Hugo, -ancien officier d'état-major, membre de plusieurs sociétés -savantes et littéraires, auteur de l'<i>Histoire de Napoléon</i>. Paris. -Delloye, 1835, 3 in-8º.</p> - -<p><i>France historique et monumentale.</i> Histoire générale de -France depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, par -A. Hugo, auteur de l'<i>Histoire de Napoléon</i> et de la <i>France pittoresque</i>. -Paris, Delloye, 1836-1843, 5 in-8º.</p> - -</div> - -<p class="indent2"> -Mon cher Papa,<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>J'ai remis hier à Eugène ta lettre qui l'a touché -autant qu'affligé. Sa douleur de ne pouvoir te revoir -à Blois n'a été un peu calmée que par l'espérance -que je lui ai donnée de te revoir à Paris dans deux<span class="pagenum" id="Page_93">[Pg 93]</span> -mois, ce tems lui a paru bien long. Je vais te dire -aussi, cher papa, que je ne l'ai plus trouvé aussi -bien. On a pour les malades chez M. Esquirol des -soins infinis, mais ce qui est le plus funeste à Eugène, -c'est la solitude et l'oisiveté, auxquelles il est entièrement -livré dans cette maison. Quelques mots qui -lui sont échappés m'ont montré que dans l'incandescence -de sa tête il prenait cette <i>prison</i> en horreur, -il m'a dit à voix basse qu'<i>on y assassinait des femmes -dans les souterrains et qu'il avait entendu leurs cris</i>. -Tu vois, cher papa, que ce séjour lui est plus pernicieux -qu'utile. D'un autre côté la pension (dont -M. Esquirol doit t'informer) est énorme, elle est de -400 francs par mois. D'ailleurs le docteur Fleury pense -que la promenade et l'exercice sont absolument nécessaires -au malade. Je te transmets tous ces détails, -mon cher papa, sans te donner d'avis. Tu sais mieux -que moi ce qu'il faut faire. Je crois néanmoins -devoir te dire qu'il existe, m'a-t-on assuré, des maisons -du même genre, où les malades ne sont pas -moins bien que là, et paient moins cher. Il paraît -qu'on n'a point assez caché à Eugène qu'il fût parmi -des <i>fous</i>, aussi est-il très affecté de cette idée que -j'ai néanmoins combattue hier avec succès.</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_94">[Pg 94]</span></p> - -<p>Je t'écris à la hâte, bon et cher papa, au milieu -de tous les ennuis que me donne la banqueroute de -mon libraire, garde-toi un peu, pour la vente de tes -<i>Mémoires</i>, de l'extrême confiance de notre bon Abel.</p> - -<p>C'est lui qui m'a, bien involontairement il est vrai, -<i>poussé dans cette galère</i>.</p> - -<p>Adieu, cher et excellent papa; nous t'embrassons -tous ici bien tendrement.</p> -</div> - -<p class="indent2"> -Ton fils dévoué et respectueux,<br /> -<span class="smcap">Victor</span>.<br /> -<br /> -24 mai 1823.<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Mes hommages à ta femme, dont nous attendons -des nouvelles.</p> -</div> - -<p>Eugène ne demeura guère, en effet, chez le -D<sup>r</sup> Esquirol, et après un court séjour au Val-de-Grâce, -ne tarda point à être transféré à -Saint-Maurice, c'est-à-dire à Charenton.</p> - -<p>Il devait y trouver, comme directeur, le second -frère de Royer-Collard<a id="FNanchor_65" href="#Footnote_65" class="fnanchor">[65]</a>, qui fut professeur de -médecine légale à la Faculté de médecine de -Paris, et médecin de Louis XVIII.</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_65" href="#FNanchor_65" class="label">[65]</a> Antoine-Athanase Royer-Collard, né à Sempis en 1768, -mort en 1825. Il était, depuis 1806, médecin de l'asile de Charenton.</p> - -</div> - -<p>La grossesse d'Adèle Hugo semble pénible -et, revenant au frère malade, Victor après avoir -merveilleusement dépeint l'aspect du triste fou, -d'ajouter cette phrase où apparaissent déjà<span class="pagenum" id="Page_95">[Pg 95]</span> -derrière le poète, l'homme de tête et le réformateur.</p> - -<p>«Je crains que les moyens dont la société -use envers les malades, la captivité et l'oisiveté, -ne fassent qu'alimenter une mélancolie -dont le seul remède, ce me semble, serait le -mouvement et la distraction.»</p> - -<p>N'est-elle point à retenir, si on songe, surtout, -aux vingt et un ans de son auteur?</p> - -<p>La pension du ministère de l'Intérieur ne -semble pas devoir se faire longtemps attendre.</p> - -<p>Quant aux biens en Espagne et aux cédules -hypothécaires, Victor Hugo se tient, pour des -démarches, à la disposition de son père. Mais, -le moment ne lui paraît pas favorable.</p> - -<p>Cette affaire semble moins dépendre de M. de -Chateaubriand que de M. de Martignac<a id="FNanchor_66" href="#Footnote_66" class="fnanchor">[66]</a>, et -celui-ci est l'homme de M. de Villèle<a id="FNanchor_67" href="#Footnote_67" class="fnanchor">[67]</a>.</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_66" href="#FNanchor_66" class="label">[66]</a> Jean-Baptiste-Sylvère Gay, vicomte de Martignac, né à -Bordeaux en 1778, mort à Paris en 1832. Il était alors conseiller -d'État et devait plus tard, rallié à une politique plus modérée, -se voir confier le ministère de l'Intérieur, à la chute de -M. de Villèle (janvier 1828).</p> - -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_67" href="#FNanchor_67" class="label">[67]</a> Jean-Baptiste-Séraphin-Joseph, comte de Villèle, né à -Toulouse en 1773, mort en 1854. Membre de la Chambre introuvable -de 1815, il entra, ultra-royaliste, au Ministère en 1821, -pour prendre bientôt la présidence du Conseil. Les élections -de novembre 1827, la dissolution de la Chambre n'ayant pas -amené le résultat qu'il espérait, provoquèrent sa démission.</p> - -</div> - -<p><span class="pagenum" id="Page_96">[Pg 96]</span></p> - -<p class="indent2"> -Mon cher Papa,<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Eugène, après un séjour de quelques semaines au -Val-de-Grâce, vient d'être transféré à Saint-Maurice, -maison dépendant de l'hospice de Charenton, dirigé -par M. le docteur Royer-Collard. La translation et le -traitement ont lieu aux frais du gouvernement: il te -sera néanmoins facile d'améliorer sa position moyennant -une pension plus ou moins modique; on nous -assure que cet usage est généralement suivi pour -les malades d'un certain rang. Au reste, le docteur -Fleury a dû écrire à l'un de ses amis qui sera chargé -d'Eugène dans cette maison, et M. Girard, directeur de -l'école vétérinaire d'Alfort, a promis à M. Foucher, -qui le connaît très particulièrement, de recommander -également les soins les plus empressés pour -notre pauvre et cher malade et <i>d'en faire son affaire</i>.</p> - -<p>M. Foucher, Abel et moi, comptons t'écrire incessamment -de nouveaux détails sur ces objets, ainsi que -sur la santé toujours douloureusement affectée de -notre infortuné frère. Les souffrances de mon Adèle, -qui augmentent à mesure que son terme approche, -ne m'ont point encore permis d'aller le voir dans son -nouveau domicile; je ne puis donc t'en donner des -nouvelles aussi fraîches que je le désirerais. Au reste -l'état de sa raison, comme j'ai eu occasion de l'observer -dans mes fréquentes visites chez le docteur -Esquirol et au Val-de-Grâce, ne subit que des variations -insensibles. Toujours dominé d'une idée funeste, -celle d'un danger imminent; tous ses discours, -comme tous ses mouvements, comme tous ses regards<span class="pagenum" id="Page_97">[Pg 97]</span> -trahissent cette invincible préoccupation, et je crains -que les moyens dont la société use envers les malades, -la captivité et l'oisiveté, ne fassent qu'alimenter -une mélancolie dont le seul remède, ce me semble, -serait le mouvement et la distraction. Ce qu'il y a de -cruel, c'est que l'exécution de ce remède est à peu -près impossible, parce qu'elle est dangereuse.</p> - -<p>Je t'envoie ci-incluse une lettre de M. Esquirol, -qui n'éclaircit rien, et n'ajoute rien à mes idées personnelles, -à mes observations particulières sur notre -Eugène; je crois t'avoir déjà écrit la plupart de ce -qu'écrit le docteur, auquel j'avais déjà exposé tous -les faits qu'il présente. Il est vrai que le malade a -fait chez lui un bien court séjour. Mais je pense que -cette maison lui était plus nuisible qu'utile. M. Katzenberger -a envoyé chez M. Foucher les 400 francs que -demande le docteur Esquirol pour un mois de pension, -et M. Foucher a prévenu ce dernier qu'ils sont à sa -disposition.</p> - -<p>Je suis heureux, cher papa, de reposer tes idées -sur des sujets moins tristes en t'entretenant aujourd'hui -de l'heureux événement qui doit en amener un -autre également heureux pour nous, ton retour.</p> - -<p>Ma bien-aimée Adèle accouche dans cinq semaines -environ. Viens le plus tôt qu'il te sera commode. -Il me sera bien doux que mon enfant reçoive de toi -son nom, et c'est pour moi un sujet de joie immense -de penser qu'il m'était réservé, à moi le plus jeune -de tes fils, de te donner le premier le titre de grand-père. -J'aime cet enfant d'avance, parce qu'il sera un -lien de plus entre mon père et moi.</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_98">[Pg 98]</span></p> - -<p>Je te remercie de la proposition que tu me fais -relativement à M. de Chateaubriand; mais la position -intérieure du ministère rend singulièrement -délicates les communications actuelles entre MM. de -Chateaubriand et de Corbière<a id="FNanchor_68" href="#Footnote_68" class="fnanchor">[68]</a>. Tu comprendras ce -que je ne peux dire ici qu'à demi-mot. Au reste, les -espérances dont on me berce si longtemps ont acquis -depuis deux jours un caractère assez <i>positif</i>. Si elles -se réalisaient enfin, je m'empresserais de t'en faire -part. Quant aux biens d'Espagne, je ne doute pas -qu'une réclamation de toi en fût parfaitement accueillie, -et je la présenterai moi-même au ministère -des Affaires étrangères. Seulement j'appréhende que -la décision de cette affaire ne dépende moins de mon -illustre ami que de M. de Martignac, qui est l'homme -de M. de Villèle.</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_68" href="#FNanchor_68" class="label">[68]</a> Jacques-Joseph-Guillaume-Pierre, comte de Corbière, né à -Amanlis, près Rennes, 1768, mort en 1858.</p> - -<p>Député d'Ille-et Vilaine, après avoir été président au Conseil -royal de l'Instruction publique, il se vit appeler, en décembre -1821, par M. de Villèle, au ministère de l'Intérieur, et se retira -avec lui, en 1828.</p> - -</div> - -<p>Adieu, bon et cher papa, mon Adèle désire que je -lui cède le reste de ce papier. J'avais pourtant encore -bien des choses à te dire, mais il faut obéir à -une prière si naturelle et me borner à t'embrasser -avec autant de tendresse que de respect.</p> -</div> - -<p class="indent2"> -Ton fils,<br /> -<span class="smcap">Victor</span>.<br /> -</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_99">[Pg 99]</span></p> - -<p class="indent2"> -Gentilly, 27 juin 1823.<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>J'ajoute un mot à ce que dit mon Victor pour vous -réitérer la prière de hâter votre arrivée le plus tôt -que vos affaires vous le permettront, j'entends par -affaires vos commodités, et celles de notre excellente -belle-mère à la santé de laquelle nous nous intéressons -bien vivement et que je désire embrasser en -même temps que mon petit enfant; nous comptons -tous, mon cher papa, que vous serez à Paris à la fin -de juillet; s'il en était autrement, j'en aurais beaucoup -de chagrin, car son grand père doit le voir un -des premiers, ainsi, cher papa, nous vous attendons -dans cinq semaines au plus tard.</p> -</div> - -<p class="indent2"> -Votre respectueuse fille,<br /> -<span class="smcap">A. Hugo</span>.<br /> -</p> - -<p>La santé d'Eugène est loin de s'améliorer. Il -fait de la mélancolie et on a peine à le faire -manger. Victor—il signe ce billet V.-M. H.—donne -à son père ces mauvaises nouvelles, en -recommandant à son bon accueil le jeune Adolphe -Trébuchet, son cousin germain, qui vient à -Blois, et désirerait sans doute visiter Chambord.</p> - -<p>Outre l'intérêt artistique de Chambord l'on -pense si le <i>Simple discours</i> de Paul-Louis Courier -et ses deux mois de prison légitimaient -cette curiosité<a id="FNanchor_69" href="#Footnote_69" class="fnanchor">[69]</a>.</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_69" href="#FNanchor_69" class="label">[69]</a> <i>Le simple discours de Paul Louis, vigneron de La Chavonnière, -aux membres du conseil de Véretz, département d'Indre-et-Loire, -à l'occasion de l'acquisition de Chambord</i>, parut chez -Bobée, 1821, in-8º, de 28 pp.</p> - -<p>Le 28 août, Courier était traduit sous l'inculpation d'outrage -aux mœurs,—il avait rappelé dans son <i>Discours</i> certains -scandales des mœurs royales et représenté les cours comme -le centre de toutes les corruptions,—devant la cour d'assises -de la Seine, se voyait déclarer coupable et condamner à deux -mois de prison.</p> - -<p>Ce fut l'occasion d'un nouveau pamphlet, plus âpre encore:</p> - -<p><i>Procès de Paul-Louis Courier, vigneron de La Chavonnière, -condamné le 28 août 1821, à l'occasion de son Discours sur la -souscription de Chambord</i> (Paris, Chantpie, in-8º de 80 pp.).</p> - -<p>Mais, cette fois, on n'osa poursuivre.</p> - -</div> - -<p><span class="pagenum" id="Page_100">[Pg 100]</span></p> - -<p class="indent2"> -Mon cher papa,<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>C'est mon bon petit cousin Adolphe Trébuchet, qui -te remettra cette lettre où tu trouveras le reçu de -M. Esquirol. Nous n'avons encore pu voir notre pauvre -Eugène à Saint-Maurice; il faut une permission -et il est assez difficile de l'obtenir.</p> - -<p>Abel a du reste obtenu en attendant de ses nouvelles -qui sont loin malheureusement d'être satisfaisantes; -il est toujours plongé dans la même mélancolie; -il a pendant quelque temps refusé toute nourriture; -mais enfin la nature a parlé, il a consenti à manger. -Le traitement qu'il subit n'exige pas encore à ce -qu'il paraît un supplément de pension, quand cela -sera nécessaire, on nous en avertira.</p> - -<p>Ces détails me navrent, cher papa, et il me faut -toute la joie de ton prochain retour pour ne pas me -livrer en ce moment au désespoir.</p> - -<p>M. Foucher et Abel vont bientôt t'écrire, moi-même<span class="pagenum" id="Page_101">[Pg 101]</span> -je me hâterai de te transmettre tout ce que -l'état de notre cher malade offrira de nouveau.</p> - -<p>Adieu, cher papa, il est inutile de te recommander -cet Adolphe que nous aimons tous comme un frère; -je crois qu'il désire vivement voir Chambord, et ce -sera pour lui comme pour toi un plaisir de passer -quelques jours à Blois, si l'urgence de son voyage le -lui permet.</p> - -<p>Je t'embrasse tendrement pour moi et mon Adèle, -présente nos hommages empressés à notre belle-mère, -qui, nous l'espérons, est rétablie.</p> -</div> - -<p class="indent2"> -Ton fils soumis et respectueux,<br /> -V.-M. H.<br /> -<br /> -Ce 1<sup>er</sup> juillet 1823.<br /> -</p> -<hr class="chap x-ebookmaker-drop" /> - -<div class="chapter"> -<p><span class="pagenum" id="Page_102">[Pg 102]</span></p> - -<h2 class="nobreak" id="IV">IV</h2> -</div> - -<p>Léopold Hugo.—Sa naissance.—Des ennuis de -nourrice.—<i>La Muse française.</i>—Le petit Léopold -à Blois.—Le cri de la mère.—Sa mort.—<i>A -l'ombre d'un Enfant.</i></p> - - -<p class="p2">Le général Hugo n'a pu arriver à Paris à -temps pour être un des premiers à voir son -petit-fils. La grossesse d'Adèle Hugo a été difficile, -l'accouchement laborieux. Le petit Léopold -est venu au monde presque mourant.</p> - -<p>La mère a dû renoncer à la joie qu'elle se faisait -de le nourrir et l'enfant a été mis en nourrice -dans le quartier.</p> - -<p>Victor se fait des illusions et sur la «remplaçante», -et sur la santé du petit être.</p> - -<p class="indent2"> -Mon cher papa,<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Si je ne t'ai point encore annoncé moi-même -l'événement qui te donne un être de plus à aimer, -c'est que j'ai voulu épargner à ton cœur de père les -inquiétudes, les anxiétés, les angoisses qui m'ont<span class="pagenum" id="Page_103">[Pg 103]</span> -tourmenté depuis huit jours. La couche de ma femme -a été très laborieuse, les suites jusqu'à ce jour ont -été douloureuses; l'enfant est venu au monde presque -mourant, il est resté fort délicat. Le lait de la -mère affaibli par la grande quantité d'eau dont elle -était incommodée et échauffé par les souffrances de -la grossesse et de l'enfantement, n'a pu convenir à -une créature aussi faible. Nous avons été contraints, -après des essais qui ont presque mis ton petit-fils en -danger, de songer à le faire nourrir par une étrangère. -Tu peux te figurer combien j'ai eu de peine à y -déterminer mon Adèle qui se faisait une si grande -joie des fatigues de l'allaitement. Ce qui y a pu seulement -la décider, ce n'est pas le péril que sa propre -santé eût couru réellement, mais celui qui eût menacé -l'enfant. Elle a donc sacrifié courageusement à l'intérêt -de son fils son droit de mère, et nous avons -mis l'enfant en nourrice. Nous avons été assez heureux -pour trouver dans ce cas urgent une fort belle -nourrice habitant notre quartier, et quoique ces femmes -soient fort chères à Paris, l'instante nécessité -et la facilité d'avoir à chaque instant des nouvelles -de ton Léopold m'ont fait accepter cette charge avec -joie.</p> - -<p>Maintenant enfin, après tant d'inquiétudes et d'indécision, -je puis te donner de bonnes nouvelles. Mon -Adèle bien-aimée se rétablit à vue d'œil, nous avons -l'espoir que le lait sera bientôt passé. L'enfant fortifié -par une nourrice saine et abondante va très -bien et promet de devenir un jour grand-père -comme toi.</p> -</div> - -<p><span class="pagenum" id="Page_104">[Pg 104]</span></p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Tu vois, bon et cher papa, que je t'ai dérobé ta -part dans des anxiétés que tu aurais certainement -ressenties aussi cruellement que moi. Voilà la cause -d'un silence que tu approuveras peut-être après -l'avoir blâmé. Ta joie à présent peut être sans mélange -comme la nôtre, qui s'accroît encore bien vivement -par l'idée de te savoir bientôt dans nos bras.</p> - -<p>Adieu, notre excellent père, viens vite, remercie-moi, -je t'ai donné une fille qui t'aime comme moi, -nous te donnons maintenant un fils qui t'aimera -comme nous. Et qu'y a-t-il de consolant dans la vie -si ce n'est le lien d'amour qui joint les parents aux -enfants?</p> -</div> - -<p class="indent2"> -Ton fils soumis et respectueux,<br /> -<span class="smcap">Victor</span>.<br /> -<br /> -24 juillet.<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Embrasse bien pour nous notre belle-mère que -nous attendons avec toi.</p> - -<p>Depuis quinze jours que je suis garde-malade, je n'ai -pu m'occuper de notre cher Eugène comme je l'aurais -voulu, mais tu vas venir: puis-je ne pas voir -son avenir sous des couleurs moins sombres?</p> -</div> - -<p>Les yeux du père et de la mère n'ont point -tardé à se dessiller. La femme à laquelle ils -avaient confié leur enfant, la croyant bonne et -douce, leur semble, maintenant, d'un caractère -méchant et faux.</p> - -<p>Ils ont hâte de le lui retirer. Victor demande<span class="pagenum" id="Page_105">[Pg 105]</span> -au général de lui trouver à Blois ou dans les -environs une nourrice dont le lait n'ait pas plus -de quatre ou cinq mois.</p> - -<p>Ils lui confieront le petit Léopold. Éloigné de -ses parents, il sera au moins soumis à l'affectueuse -surveillance du général et de sa femme.</p> - -<p class="indent2"> -Mon cher papa,<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Je me félicitais de n'avoir plus que d'excellentes -nouvelles à te mander, lorsqu'un événement imprévu -m'oblige à recourir à tes conseils et à ton assistance. -La nourrice à laquelle il a fallu confier notre enfant -ne peut nous convenir. Cette femme nous trompe, -elle paraît être d'un caractère méchant et faux: elle -a abusé de la nécessité où nous étions de placer cet -enfant; nous l'avons d'abord crue bonne et douce, -maintenant nous n'avons que trop de raisons pour -lui retirer notre pauvre petit Léopold le plus tôt -possible. Nous désirerions donc, mon Adèle et moi, -après avoir pris la résolution de le retirer à cette -femme, que tu nous rendes le service de nous trouver -à Blois ou dans les environs une nourrice dont -le lait n'ait pas plus de quatre ou cinq mois, et dont -la vie et le caractère présentent des garanties suffisantes. -D'ailleurs nous serions tous deux tranquilles, -sachant notre Léopold sous tes yeux, et sous -ceux de ta femme. C'est ce qui nous a décidés à le -placer à Blois plutôt que partout ailleurs.</p> - -<p>Il est inutile cher et excellent père, de te recommander<span class="pagenum" id="Page_106">[Pg 106]</span> -une prompte réponse, la santé de ton petit-fils -pourrait être altérée du moindre retard. Je ne te -demande pas pardon de tous les soins que nous te -donnons, je sais qu'ils sont doux à ton cœur bon et -paternel.</p> - -<p>Adieu, cher papa, Eugène va mieux <i>physiquement</i>: -tout le monde ici t'embrasse aussi tendrement que -ton fils qui t'aime. Hâte ton arrivée, réponds-moi -vite, et crois mon amour aussi respectueux qu'inaltérable.</p> -</div> - -<p class="indent2"> -<span class="smcap">Victor.</span><br /> -<br /> -29 juillet.<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Je te fais envoyer la <i>Muse française</i><a id="FNanchor_70" href="#Footnote_70" class="fnanchor">[70]</a>, recueil littéraire -à la rédaction duquel je participe. Je te remettrai -à Paris la deuxième édition de <i>Han d'Islande</i><a id="FNanchor_71" href="#Footnote_71" class="fnanchor">[71]</a>.</p> -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_70" href="#FNanchor_70" class="label">[70]</a> La <i>Muse française</i> parut de juillet 1823 à juin 1824, chez -Ambroise Tardieu, éditeur, rue du Battoir-Saint-André, nº 12, -en douze livraisons formant 2 volumes in-8º, avec, en épigraphe, -cette citation de Virgile:</p> - -<div class="poetry-container"> -<div class="poetry"> - <div class="stanza"> - <div class="verse indent0">Jam redit et virgo, . . . . . . .</div> - <div class="verse indent0">Jam nova progenies cœlo dimittitur alto.</div> - </div> -</div> -</div> - -<p>Eugène Hatin a omis de citer ce recueil dans sa <i>Bibliographie -historique et critique de la presse périodique française</i> -(1866).</p> - -<p>M. Ch.-M. Des Granges a copieusement comblé cette lacune -et donné, dans sa <i>Presse littéraire sous la Restauration</i>, un -fac-simile, non seulement du titre, mais de la page contenant -la première strophe de l'ode. A mon Père:</p> - -<div class="poetry-container"> -<div class="poetry"> - <div class="stanza"> - <div class="verse indent0">«Quoi! toujours une lyre et jamais une épée!»</div> - </div> - <div class="stanza"> - <div class="verse indent0"></div></div> - </div> -</div> -</div> - - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_71" href="#FNanchor_71" class="label">[71]</a> Paris, Lecointe et Durey, libraires, quai des Augustins, -nº 49, 1823, 4 vol. in-12.</p> - -<p>C'est l'exemplaire portant la dédicace du fils au père sur -lequel nous avons eu la chance de pouvoir mettre la main, à -Blois.</p> - -</div> - -<p><span class="pagenum" id="Page_107">[Pg 107]</span></p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Il est urgent que la nourrice que tu aurais la bonté -de nous procurer, s'il est possible, ait promptement -l'enfant, que je ne vois pas sans inquiétude entre les -mains de cette femme. Tâche de l'amener avec toi, -et en tout cas, réponds-moi courrier par courrier, -car mon Adèle est très inquiète et n'a plus d'espérance -qu'en toi qu'elle sait si <i>bon</i> et qu'elle aime -tant.</p> -</div> - -<p>Le général n'a point perdu de temps. Il a été -assez heureux pour pouvoir mettre la main sur -une nourrice qu'il expédiait aussitôt à son fils. -Elle arrivait à Paris le 2 août. Le lendemain, -Victor, exprimait abondamment sa reconnaissance -et celle d'Adèle Hugo.</p> - -<p class="indent2"> -Mon cher papa,<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Pour pouvoir t'exprimer la joie et la reconnaissance -dont nous pénètrent (<i>sic</i>) ta lettre, il faudrait -qu'il fût possible en même tems de dire tout ce qu'il -y a de sentiments tendres et de touchante bonté dans -ton cœur paternel. Ainsi tu veux entrer plus encore -que moi dans mes devoirs de père, et en effet le premier -sourire comme le premier regard de ce pauvre -petit Léopold te sera dû. Je voudrais épancher ici -tout ce que ta fille et moi ressentons d'amour pour<span class="pagenum" id="Page_108">[Pg 108]</span> -toi, mon excellent père, mais il faudrait répéter ici -tout ce qui remplit nos entretiens depuis deux jours, -et je me borne à ce qui n'excède pas les limites de -ce papier.</p> - -<p>A la réception de ta lettre, mon cœur était trop -plein, et je voulais te répondre sur-le-champ. Mais -un avis sage l'a emporté sur mon impatience, et j'ai -attendu que ce que tu avais si bien préparé fût exécuté, -pour pouvoir, en t'exprimant notre vive reconnaissance, -te donner en même tems des nouvelles -de ton Léopold, de la nourrice et de mon Adèle.</p> - -<p>La nourrice est arrivée hier matin bien portante -et gaie; elle nous a remis ta lettre et tes instructions -ont été suivies de tout point. Tout le monde a été -enchanté et d'elle et de son nourrisson. Nous avons -dans la même matinée retiré ton pauvre enfant de -chez sa marâtre, et il a parfaitement commencé toutes -ses fonctions. Je ne sais si c'est illusion personnelle, -mais nous le trouvons déjà mieux ce matin.</p> - -<p>Adieu, bon et bien cher papa, exprime, de grâce, -à ta femme toute notre vive et sincère gratitude, il -nous tarde de la lui exprimer nous-mêmes, et nous -t'embrassons tendrement en attendant cet heureux -jour.</p> -</div> - -<p class="indent2"> -Ton fils reconnaissant et respectueux,<br /> -<span class="smcap">Victor</span>.<br /> -<br /> -3 août.<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Tu trouveras inclus le mot que je te prie de communiquer -au père nourricier. Adieu, adieu.</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_109">[Pg 109]</span></p> - -<p>La santé d'Eugène continue à se soutenir physiquement, -mais il est toujours d'une malpropreté -désolante. Le Val-de-Grâce n'a envoyé avec lui à -Charenton qu'une partie de son linge; nous nous -occupons de rassembler le reste pour le lui faire -porter. Ce qui me contrarie vivement, c'est l'extrême -difficulté de voir notre pauvre frère à Saint-Maurice.</p> -</div> - -<p>Les nouvelles d'Eugène ne sont guère bonnes, -comme on voit. Et d'après ce mot, la jeune -maman est loin encore d'être rétablie.</p> - -<p class="indent2"> -Mon cher papa,<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Quoique très faible encore, je ne puis laisser -échapper l'occasion de vous exprimer toute ma -reconnaissance qui ne pourra jamais être trop grande -pour vos bontés et celles de notre belle-mère. Croyez -que nous sommes profondément touchés de tout ce -qui fait notre bonheur aujourd'hui, car depuis que -nous avons cette nourrice j'espère élever mon petit -Léopold qui vous devra une seconde vie et combien -nous serons heureux de pouvoir visiter en même -temps et notre enfant et vous, mes chers parens. -Adieu, papa, embrassez la grand'maman de mon -petit Léopold pour moi.</p> -</div> - -<p class="indent2"> -<span class="smcap">Adèle.</span><br /> -</p> - - -<p>Sa belle-fille embrasse bien «la -grand'maman de son petit Léopold»; pour le -général, cela ne suffit pas, paraît-il, Victor n'a<span class="pagenum" id="Page_110">[Pg 110]</span> -point assez oublié sa mère, pour que la dame -Thomas y Saëtoni, veuve d'Almeg, ne demeure -point pour lui l'étrangère. Sa reconnaissance -envers elle, ne semble pas aux yeux de son mari, -d'un lyrisme suffisant. Il ne lui écrit pas directement -pour la remercier et le général a dû, à -ce sujet, adresser quelques observations à -Victor.</p> - -<p>Et celui-ci, on le sent embarrassé, de répondre -du ministère de la Guerre, où il est allé, -sans doute, soumettre à M. Foucher cette correspondance.</p> - -<p class="indent2"> -<span class="smcap">Ministère<br /> -de la Guerre</span><br /> -<br /> -Mon cher papa,<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Ta lettre m'a causé un véritable chagrin, et il me -tarde que tu aies reçu celle-ci pour m'en sentir un -peu soulagé. Comment donc as-tu pu supposer un -seul instant que tout mon cœur ne fût pas plein de -reconnaissance pour les bontés dont ta femme a comblé -notre Eugène et notre Léopold? Il faudrait que -je ne fusse ni frère ni père pour ne pas sentir le prix -de ce qu'elle a fait pour eux, cher papa, et par conséquent -pour moi. Si c'est à toi principalement que -se sont adressés mes remerciements, c'est que notre -père est pour nous la source de tout amour et de<span class="pagenum" id="Page_111">[Pg 111]</span> -toute tendresse, c'est que j'ai pensé qu'il te serait -doux de porter à ta femme l'hommage tendre et profond -de ma gratitude filiale, et que dans ta bouche -cet hommage même aurait bien plus de prix que -dans la mienne.</p> - -<p>Je t'en supplie, mon cher et bon père, ne m'afflige -plus ainsi. Je suis bien sûr que ce n'est pas ta femme -qui aura pu me supposer ingrat et croire que je n'étais -pas sincèrement touché de tous ses soins pour ton -Léopold, et comment, grand Dieu, ne serais-je pas -vivement attendri de cette bienveillante sollicitude -qui a peut-être sauvé mon enfant? cher papa, je te -le répète, hâte-toi de réparer la peine que tu m'as -injustement causée au milieu de tant de joie, et qui -m'a paru bien plus cruelle encore dans un moment -où mon âme s'ouvrait avec tant de confiance à toutes -les tendresses et à toutes les félicités. Adieu, je ne -veux pas insister davantage sur une explication que -ton cœur et le mien trouvent déjà trop longue, et dont -le chagrin ne sera entièrement effacé pour moi que -par le bonheur de te revoir bientôt ici, ainsi que -ta femme.</p> - -<p>Tout continue à aller ici de mieux en mieux, mère, -enfant, nourrice. Cette dernière continue à se porter -parfaitement et gaiement. La lettre de son mari lui -a fait grand plaisir, elle me charge de le lui mander, -ainsi que toutes les amitiés du monde.</p> - -<p>Je compte, maintenant que j'ai quelque répit, aller -voir un peu notre pauvre Eugène et lui porter le -reste de ses effets demain jeudi. Il continue aussi, -du reste, à aller un peu mieux.</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_112">[Pg 112]</span></p> - -<p>Ainsi, cher et excellent père, que nous te revoyions -bientôt et rien ne manquera à nos joies. Réponds-moi -promptement, de grâce, et viens, si tu le peux, -plus promptement encore. Tout le monde ici t'embrasse -tendrement ainsi que la grand-maman de Léopold -qui voudra bien sans doute être ma panégyriste -et mon avocat près de toi, puisque tu ne veux pas -être mon interprète près d'elle.</p> -</div> - -<p class="indent2"> -Ton fils dévoué et respectueux,<br /> -<span class="smcap">Victor</span>.<br /> -<br /> -6 août 1823.<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Mon Adèle me charge de mille tendresses pour toi -et pour ta femme.</p> - -<p>Abel se joint à nous. Il se porte toujours bien et -t'attend impatiemment.</p> -</div> - -<p>La venue à Paris du général et de la comtesse -Hugo mit momentanément fin à ce malentendu. -Le jeune ménage a fait la connaissance de la -belle-mère. Il n'a plus l'excuse de ne la point -connaître.</p> - -<p>Puis, les parents étant repartis, emmenant -avec eux l'enfant malade et la nourrice, le moment -eût été singulièrement mal choisi de ne -pas joindre aux formules de politesse pour -M<sup>me</sup> Hugo les nécessaires mensonges d'une -affection, toute sur le papier.</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_113">[Pg 113]</span></p> - -<p>Victor, dont la femme a mal au pied, s'exécute -sans enthousiasme. Quant à Adèle Hugo, -sa lettre est pleine de cœur et de simplicité. -Elle nous fait mieux connaître la jeune femme -devenue maman. Elle n'a dans ses lignes brèves -nul souci de la littérature.</p> - -<p>Son Léopold l'intéresse seul. La nourrice -manque peut-être de propreté et demande à -être surveillée à ce point de vue; mais, que de -jolis détails, à côté de la biscotte, chère aujourd'hui -aux spécialistes de l'estomac, dont cette -lettre nous révèle déjà l'existence<a id="FNanchor_72" href="#Footnote_72" class="fnanchor">[72]</a>.</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_72" href="#FNanchor_72" class="label">[72]</a> «Les biscottes de Bruxelles sont recherchées.» (<i>Compl. -de l'Acad.</i>)</p> - -</div> - -<p>Pour elle, la belle-mère est devenue «maman», -et, sous sa plume, l'effort ne se sent pas.</p> - -<p class="indent2"> -Mon cher papa,<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Ta bonne et précieuse lettre pouvait seule nous -consoler du départ de notre père et de notre fils. -Les tendres soins que ta femme a prodigués durant -la route à son pauvre petit-fils nous ont attendris et -touchés profondément. Chaque jour nous prouve de -plus qu'elle a pour nous ton cœur, et c'est un témoignage -qu'il m'est bien doux de lui rendre.</p> - -<p>Mon Adèle depuis ton départ n'est pas sortie, il lui -est venu au pied un petit bobo fort incommode qui -l'empêche de marcher et la fait même, par intervalle,<span class="pagenum" id="Page_114">[Pg 114]</span> -assez vivement souffrir. Elle supporte ce nouvel -ennui avec l'égalité d'humeur que tu lui connais, -mais moi j'en suis attristé pour elle.</p> - -<p>Je reçois à l'instant une lettre du Colonel qui me -charge des plus tendres amitiés pour toi et je t'en -envoie sous ce couvert une autre du major.</p> - -<p>Malgré tout mon désir de prolonger cette lettre, -il faut la terminer ici: ma femme qui a beaucoup de -choses à dire à la tienne, me demande le reste de -mon papier. J'espère que Léopold continue à se bien -porter. Présente mes affectueux hommages à sa -grand'mère, embrasse pour moi son oncle Paul et -dis-moi si depuis son voyage, ses yeux se sont agrandis -à force de s'ouvrir. Abel et moi t'embrassons tendrement.</p> -</div> - -<p class="indent2"> -Ton fils dévoué et respectueux,<br /> -<span class="smcap">Victor</span>.<br /> -<br /> -13 septembre 1823.<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Je tâcherai de te donner des nouvelles de notre -Eugène dans ma prochaine lettre.</p> -</div> - -<p class="indent2"> -Ma chère maman,<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Depuis votre départ, je n'ai cessé de penser à mon -Léopold et cette pensée est inséparable des bontés -que vous avez pour ce cher enfant et de toutes celles -que vous avez pour nous, et si je suis si à plaindre -d'être loin de lui, il est bien heureux d'être près -de vous. J'ai été charmée de sa bonne conduite pendant -le voyage, j'espère qu'il a continué d'être aimable<span class="pagenum" id="Page_115">[Pg 115]</span> -et de vous sourire, car il serait bien ingrat s'il -en était autrement. J'espère aussi que la nourrice -ne vous a donné que des sujets de contentement, -c'est une bonne femme qu'il faudra je crois surveiller -pour la propreté: j'ai oublié de faire emporter -à la nourrice une petite brosse pour sa tête, il y en -a à Paris de fort commodes en chiendent. S'il n'y en -a pas à Blois je vous en enverrai une; dites-moi -aussi, chère maman, si vous pouvez vous procurer -de la biscotte, nourriture, dit-on, très saine et surtout -légère pour les enfants. Dans le cas où la bouillie -ou bien une petite panade ne lui conviendrait pas -je lui en enverrais. Croyez-vous aussi, qu'il ne lui -serait pas bon de le mettre dans son berceau les jambes -un peu à l'air, ce qui lui donnerait des forces -et lui ferait plaisir; car j'ai remarqué qu'il ne disait -jamais rien démailloté et criait très fort lorsqu'il -sentait ses petites jambes en prison: cela n'empêcherait -pas de le couvrir lorsqu'il ferait froid. Je ne -me permets de vous dire tout cela que parce que je -sais que vous en agirez suivant votre volonté et pour -le bien-être de notre fils.</p> - -<p>Je suis retenue à la chambre par une écorchure -au pied qui me fait souffrir. Mais toutes mes souffrances -sont des bonheurs pour moi, puisque tous -les soins qui me sont prodigués viennent de mon -Victor, qui est toujours un ange et fait toujours de -belles odes.</p> - -<p>Agréez, chère maman, tous mes sentiments de -respect.</p> -</div> - -<p class="indent2"> -<span class="smcap">A. Hugo.</span><br /> -</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_116">[Pg 116]</span></p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Papa et maman ont été très sensibles à tout ce -que vous leur dites d'amical. Nous embrassons tous -notre Léopold et Paul.</p> -</div> - -<p>Victor a ajouté ce post-scriptum. Il a trait au -large cachet, aux armes du général, dont est -scellée cette lettre.</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Le cachet de cuivre dont tu verras l'empreinte sur -cette lettre, est terminé. Il est fort beau. Celui d'acier, -qui demande plus de temps, me sera bientôt remis -par le graveur. Il ne veut pas faire l'écusson colorié -à moins de 12 francs. J'attends tes instructions à cet -égard. Marque-moi de même par quelle voie il faudra -t'envoyer le cachet d'acier. Adieu encore, bon -et cher papa.</p> -</div> - -<p>Paul Foucher, le jeune beau-frère de Victor -Hugo, avait accompagné les grands-parents à -Blois. Il est revenu à Paris, porteur de bonnes -nouvelles et les yeux agrandis à force de s'ouvrir. -Adèle remercie le général et sa belle-mère -de leur bon accueil.</p> - -<p>Les Mémoires s'impriment chez Ladvocat. -Victor a prié l'éditeur de lui en communiquer -les feuilles à mesure. Sa femme désire les lire -avant tout le monde et «<i>désir de femme est un feu -qui dévore</i>».</p> - -<p>L'écusson colorié a coûté deux francs de plus<span class="pagenum" id="Page_117">[Pg 117]</span> -qu'il n'était prévu, mais il est tout à fait digne -d'être encadré.</p> - -<p class="indent2"> -4 octobre 1823.<br /> -<br /> -Mon cher papa,<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Paul est arrivé enchanté et m'a enchantée par ce -qu'il m'a dit de mon Léopold; je ne parle pas des soins -si attentifs de la grand'mère parce qu'ils sont tels -que (je) renonce à mes droits de mère. Je suis ravie -quand je pense que dans deux mois je vous verrai -ainsi que ce cher enfant qui nous est si précieux, -et qui vous coûte tant de peines et de sollicitudes. -Je suis triste seulement de penser que je ne serai -que très secondaire dans sa tendresse puisque je ne -serai que sa seconde mère; et que je n'aurai même -pas droit d'en être jalouse.</p> - -<p>Je voulais vous consulter pour faire vacciner notre -fils: je crois que le temps est favorable; et il est -important qu'il le soit, au reste que tout cela soit -selon votre volonté.</p> - -<p>Je ne sais si je dois attendre l'arrivée de cette -Dame pour vous envoyer les objets que je vous ai -annoncés, ainsi que le cachet qui a son portrait joliment -peint, et le petit livre que vous demandez, -j'attends votre réponse pour cela. Mon Victor vous -aurait écrit s'il n'avait toujours son doigt très douloureux, -mais je crois que malgré cela il n'aura pas le -courage de laisser partir cette lettre sans y mettre -quelques mots.</p> - -<p>Maman doit écrire à mon autre maman pour la -remercier des soins et des bontés qu'elle a eus pour<span class="pagenum" id="Page_118">[Pg 118]</span> -Paul qui vous aime tant et qui est si charmé de son -voyage; elle voudrait aussi savoir comment vous -faire parvenir l'argent qu'elle vous doit pour Paul.</p> - -<p>Adieu, mon cher papa, embrassez s'il vous plaît -mon Léopold et sa grand'maman et comptez sur les -sentiments respectueux de votre fille.</p> -</div> - -<p class="indent2"> -<span class="smcap">A. Hugo.</span><br /> -</p> - -<p class="indent2"> -Mon cher et bon papa,<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Il y a trop longtemps que je ne me suis entretenu -avec toi, pour ne pas sentir le besoin de te renseigner -aussi moi-même combien je suis profondément -touché de toutes les bontés dont notre Léopold est -comblé par toi, et par son excellente grand'maman. -La première lettre que je puis écrire avec ma main -convalescente, doit être pour toi, cher papa. J'ignore -comment je pourrai te rendre tous les sentiments de -reconnaissance et de tendresse que je voudrais -t'exprimer, mais cette impuissance même fait mon -bonheur. Puisse un jour, ton petit-fils, digne de toi, -te payer ainsi que la seconde mère qu'il a trouvée -en ta femme, par tout ce que l'amour filial a de plus -tendre et de plus dévoué! Voilà des sentiments qu'il -me sera aisé de lui inspirer.</p> - -<p>Nous espérons que ce pauvre petit <i>chevreau</i> continue -à se bien trouver de son nouveau régime. Paul -nous a dit tous les soins et toutes les caresses que -tu lui prodigues ainsi que sa grand'mère et toute ta -maison. Ce récit a ému Adèle jusqu'aux larmes<span class="pagenum" id="Page_119">[Pg 119]</span> -c'est te dire l'impression qu'il a produite sur moi.</p> - -<p>L'écusson colorié a coûté 14 francs au lieu de 12 à -cause d'un passe-partout qui le rend tout à fait digne -d'être encadré. Je ne t'ai point encore envoyé le -livre que tu me demandes, parce que j'ai pensé que -si la dame qui doit venir à Paris, veut bien s'en -charger, ainsi que du cachet et de l'écusson peint, -cela t'épargnera les frais de port. Mande-moi tes -instructions définitives à cet égard.</p> - -<p>Voici une lettre de Francis qui est pour toi. Ma -maudite habitude de ne pas lire les adresses de mes -lettres fait que je l'ai décachetée étourdiment. Maintenant -j'y prendrai garde puisque le major choisit -mon canal pour t'écrire.</p> - -<p>Ma femme qui est souffrante et qu'on purge, désire -beaucoup lire tes <i>Mémoires</i> avant tout le monde. -<i>Désir de femme est un feu qui dévore.</i> J'ai fait prier -Ladvocat de m'envoyer les feuilles à mesure qu'elles -s'impriment. Écris-lui, si tu en as le tems, pour qu'il -presse les envois.</p> - -<p>Adieu bien cher et excellent père, nous ne voyons -Abel que bien rarement, mais je t'embrasse toujours -en son nom et au mien.</p> -</div> - -<p class="indent2"> -Ton fils tendre et respectueux,<br /> -<span class="smcap">Victor</span>.<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Mes empressés hommages à la grand'maman.</p> -</div> - -<p>Il était malheureusement de la santé physique -du petit Léopold, comme de la santé morale -d'Eugène. Le lait de la nouvelle nourrice, le<span class="pagenum" id="Page_120">[Pg 120]</span> -changement d'air, les soins dont il était entouré, -n'avaient pu avoir raison de l'état bien précaire -du nourrisson. Les nouvelles envoyées par le -général à son fils laissent bien peu d'espoir.</p> - -<p class="indent2"> -Mon cher papa,<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>L'impatience d'avoir des nouvelles de son Léopold, -a porté ma femme à décacheter hier la lettre que tu -écrivais à son père. Tu peux juger de sa désolation -et de ses inquiétudes.</p> - -<p>Pour moi, bon et excellent père, je me confie avec -une tendre confiance aux sollicitudes maternelles de -ta femme. Dis-lui, répète-lui cent fois, que nul -être au monde ne sent plus profondément que moi -tout ce qu'elle fait pour ce pauvre enfant qui sera -plus encore à elle qu'à moi.</p> - -<p>Nous espérons, puisque ta lettre permet encore -d'espérer, nous espérons puisque ta femme a eu la -secourable pensée de s'adresser au ciel, nous espérons -enfin, parce que vous êtes là, vous, ses bons -parents, ses protecteurs, ses sauveurs.</p> - -<p>Envoie-nous promptement de ses nouvelles, cher -papa. Nous espérons, mais nous sommes résignés; -c'est une force qui vient aussi du ciel. Adèle attend -ta réponse avec courage; je ne t'embrasse pas pour -elle, elle veut le faire elle-même. Porte l'expression -de ma tendre et profonde reconnaissance au pied de -la grand'maman de ce pauvre petit ange. Je t'embrasse -encore une fois avec tendresse et respect.</p> -</div> - -<p class="indent2"> -6 8<sup>bre</sup><br /> -</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_121">[Pg 121]</span></p> - -<p>Le cri de la mère, menacée dans le fruit de -ses entrailles, est terrible et angoissant. Sa lettre, -ce mot rapide, n'a point la tenue de celle de -Victor. On sent les larmes prêtes à jaillir.</p> - -<p class="indent2"> -Ma chère maman,<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Je viens d'apprendre une nouvelle désolante pour -nous. Mon pauvre petit est donc bien mal? et quel -mal vous-même n'avez-vous pas? Si je pouvais partir -de suite pour Blois, j'irais vous relayer dans vos -soins maternels, mais moi-même je suis très souffrante -et ai besoin d'être soignée. Je n'écouterais -pas encore tout cela, si le médecin ne s'y opposait -très expressément, malgré tout je partirai suivant -votre conseil pour mêler nos larmes ou pour l'embrasser -encore une fois ce pauvre enfant. Quel droit -n'avez-vous pas, chère maman, à notre tendresse? -et comment notre Léopold n'est-il pas guéri, soigné -par une si tendre mère? Adieu, j'embrasse mon bon -papa, et vous chère maman que j'aime tant.</p> -</div> - -<p class="indent2"> -<span class="smcap">A. Hugo.</span><br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Maman vient de perdre son père. Nous prenons le -deuil demain.</p> -</div> - -<p>Trois jours plus tard, l'enfant mourait, en -effet, et les registres de l'état civil de Blois,<span class="pagenum" id="Page_122">[Pg 122]</span> -nous ont conservé cette mention du court passage -dans la vie de Léopold-Victor Hugo.</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>L'an mil huit cent vingt-trois le dixième jour d'octobre -à dix heures du matin par devant nous Denis -Gault, officier de l'État civil de la commune de Blois, -canton de Blois, département de Loir-et-Cher, sont -comparus Monsieur Jules Benoist, âgé de vingt-cinq -ans, licencié en droit domicilié à Blois et Monsieur -Charles-Henry Lemaignen, âgé de quarante-neuf ans, -profession d'employé, domicilié à Blois.</p> - -<p>Lesquels nous ont déclaré que le neuf du mois -d'octobre à trois heures du soir Léopold-Victor Hugo, -âgé de trois mois, né à Paris demeurant à Blois, -département de Loir-et-Cher, fils de Monsieur Victor-Marie -Hugo, membre de l'Académie des Jeux -Floraux et de dame Adèle Foucher son épouse, domiciliés -à Paris.</p> - -<p>Est décédé en notre commune, en la maison de -M. le général Hugo, rue du Foix.</p> - -<p>Le premier nous a déclaré être voisin et le second -témoin être voisin du décédé; et les déclarans ont -signé avec nous le présent acte après que lecture -leur en a été faite.</p> -</div> - -<p class="indent2"> -<span class="smcap">J. Benoist<br /> -H. Lemaignen<br /> -Gault</span><br /> -</p> - -<p>Le vaudeville doit donc se mêler toujours un -peu aux tristesses humaines. La bonne Madame -Foucher a caché les lettres annonçant la mort de<span class="pagenum" id="Page_123">[Pg 123]</span> -l'enfant, de peur que sa fille ne les lût. Elle les -a si bien cachées, qu'elle ne les a pu retrouver. -Il lui a fallu annoncer de vive voix la désolante -nouvelle à son gendre.</p> - -<p>Victor de répondre à des lettres dont il n'a -point eu connaissance par celle-ci, trop écrite, -trop résignée, où perce déjà trop l'ode qui suivra.</p> - -<p class="indent2"> -Cher papa,<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Je n'accroîtrai pas ta douleur en te dépeignant la -nôtre; tu as senti tout ce que je sens, ta femme -éprouve tout ce qu'éprouve Adèle. Non, je ne veux -pas t'attrister de toute notre affliction; si tu étais ici, -excellent père, nous pleurerions ensemble, et nous -nous consolerions en partageant nos larmes.</p> - -<p>Tout le monde est ici plongé dans la stupeur, -comme si Léopold, comme si cet enfant d'hier, cet -être maladif et délicat n'était pas mortel. Hélas il -faut remercier Dieu qui a daigné lui épargner les -douleurs de la vie. Il est des moments où elles sont -bien cruelles.</p> - -<p>Notre Léopold est un ange aujourd'hui, cher papa, -nous le prierons pour nous, pour toi, pour sa seconde -mère, pour tous ceux qui l'ont aimé durant sa courte -apparition sur la terre.</p> - -<p>Il ne faut pas croire que Dieu n'ait pas eu son dessein -en nous envoyant ce petit ange, sitôt rappelé à -lui. Il a voulu que Léopold fût un lien de plus entre -vous, tendres parens et nous, enfants dévoués.<span class="pagenum" id="Page_124">[Pg 124]</span> -Mon Adèle au milieu de ses sanglots me répétait hier -que l'une de ses douleurs les plus vives était de penser -à celles que toi et ton excellente femme avez -éprouvées.</p> - -<p>Ce n'est pas à ta lettre que je réponds. J'ai appris -la fatale nouvelle de Madame Foucher. Dans le premier -moment, elle avait caché les deux lettres de peur -qu'Adèle ne les lût, elle n'a pu les retrouver depuis.</p> - -<p>Du reste, elle m'a dit tout votre chagrin, toutes -vos tendres et pieuses intentions pour que la trace -de ce cher petit ne s'efface pas plus sur la terre -qu'elle ne s'effacera dans nos cœurs.</p> - -<p>Adieu, bon et cher papa, console-toi de mon malheur.</p> - -<p>C'était hier (12 oct.) l'anniversaire de notre mariage. -Le bon Dieu nous a donné une leçon en nous -ramenant ce doux souvenir de joie au milieu d'une -si vive douleur.</p> - -<p>Adieu encore, ma femme et moi avons le cœur -plein de tendresse pour vous deux.</p> -</div> - -<p class="indent2"> -Ton fils résigné et respectueux,<br /> -<span class="smcap">Victor</span>.<br /> -<br /> -13 octobre.<br /> -</p> - -<p>On peut comparer cette lettre à l'ode adressée -<i>A l'Ombre d'un Enfant</i>. L'inspiration est -bien la même.</p> - -<div class="poetry-container"> -<div class="poetry"> - <div class="stanza"> - <div class="verse indent0">Oh! parmi les soleils, les sphères, les étoiles,</div> - <div class="verse indent0">Les portiques d'azur, les palais de saphir,</div><span class="pagenum" id="Page_125">[Pg 125]</span> - <div class="verse indent0">Parmi les saints rayons, parmi les sacrés voiles</div> - <div class="verse indent8">Qu'agite un éternel zéphir!</div> - </div> - <div class="stanza"> - <div class="verse indent0">Dans le torrent d'amour où toute âme se noie,</div> - <div class="verse indent0">Où s'abreuve de feux le séraphin brûlant:</div> - <div class="verse indent0">Dans l'orbe flamboyant qui sans cesse tournoie</div> - <div class="verse indent8">Autour du trône étincelant!</div> - </div> - <div class="stanza"> - <div class="verse indent0">Parmi les jeux sans fin des âmes enfantines;</div> - <div class="verse indent0">Quand leurs soins, d'un vieil astre, égaré dans les cieux,</div> - <div class="verse indent0">Avec de longs efforts et des voix argentines,</div> - <div class="verse indent8">Guident les chancelans essieux;</div> - </div> - <div class="stanza"> - <div class="verse indent0">Ou lorsqu'entre ses bras quelque vierge ravie</div> - <div class="verse indent0">Les prend, d'un saint baiser leur imprime le sceau,</div> - <div class="verse indent0">Et rit, leur demandant si l'aspect de la vie</div> - <div class="verse indent8">Les effrayait, dans leur berceau;</div> - </div> - <div class="stanza"> - <div class="verse indent0">Ou qu'enfin dans son arche éclatante et profonde,</div> - <div class="verse indent0">Rangeant de cieux en cieux son cortège ébloui,</div> - <div class="verse indent0">Jésus, pour accomplir ce qui fut dit au monde,</div> - <div class="verse indent8">Les place le plus près de lui;</div> - </div> - <div class="stanza"> - <div class="verse indent0">Oh! dans ce monde auguste où rien n'est éphémère,</div> - <div class="verse indent0">Dans ces flots de bonheur que ne trouble aucun fiel,</div> - <div class="verse indent0">Enfant! loin du sourire et des pleurs de ta mère,</div> - <div class="verse indent8">N'es-tu pas orphelin au ciel?</div> - </div> - <div class="stanza"> - <div class="verse indent0">Octobre 1823<a id="FNanchor_73" href="#Footnote_73" class="fnanchor">[73]</a>.</div> - </div> -</div> -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_73" href="#FNanchor_73" class="label">[73]</a> <i>Odes et Ballades.</i> Livre V, 1819-1828. Ode XV. Edition définitive, -Livre V, ode XVI.</p> - -</div> -<hr class="chap x-ebookmaker-drop" /> - -<div class="chapter"> -<p><span class="pagenum" id="Page_126">[Pg 126]</span></p> - -<h2 class="nobreak" id="V">V</h2> -</div> - -<p>Le cachet du Général.—Ode sur <i>la guerre d'Espagne</i>.—Les -<i>Nouvelles Odes</i>.—La négligence de Ladvocat.—Les -bonnes dispositions du duc d'Angoulême -vis-à-vis du Général.—Les dessous d'une -disgrâce: Chateaubriand et M<sup>me</sup> Boni de Castellane.</p> - - -<p class="p2">Victor Hugo a trop éloquemment exprimé sa -douleur pour qu'elle fût de longue durée. La -mère fut plus longue à se consoler et pour se -distraire, dessinait un peu.</p> - -<p>Le poète continue à faire à Paris les courses -du général. Le fameux cachet d'acier—«il a -excité l'admiration de tout le monde»—et -l'écusson colorié semblent tenir une grande -place dans les préoccupations du père et du fils.</p> - -<p class="indent2"> -Mon cher papa,<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Notre désolée mère commence à se consoler un -peu; tandis que je t'écris ceci, elle s'occupe à dessiner -quelque chose qui fera plaisir à ses chers parents -de Blois, car l'un de ses sentiments les plus -vifs est sa tendresse et sa reconnaissance pour vous.<span class="pagenum" id="Page_127">[Pg 127]</span> -Tu connais quelqu'un, cher papa, qui partage bien -ces sentiments.</p> - -<p>M. Lemaire te remettra avec cette lettre les deux -bouteilles de fleur d'orange, le cachet d'acier qui a -excité ici l'admiration de tout le monde par la beauté -de son fini et l'écusson colorié. J'ai eu le malheur -dans tous mes malheurs, d'égarer la lettre où tu -m'envoies la note d'un livre à t'acheter. Seras-tu -assez bon pour m'excuser et me récrire de nouveau -ce renseignement.</p> - -<p>Adieu, bon et cher papa, ma femme t'embrasse -tendrement, ainsi que ton excellente femme. J'en -fais autant. Nous sommes inquiets des santés de -Blois. Il y a longtemps que nous n'avons de tes nouvelles.</p> -</div> - -<p class="indent2"> -Ton fils dévoué et respectueux,<br /> -<span class="smcap">Victor</span>.<br /> -<br /> -16 octobre.<br /> -</p> - -<p>Le dessin destiné par Adèle aux parents de -Blois est terminé. M. de Féraudy, de passage à -Paris, veut bien se charger de le leur porter.</p> - -<p class="indent2"> -Mon cher papa,<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Je t'écris à la hâte quelques mots; M. de Féraudy -attend ma lettre et le paquet; ma femme se dépêche -de terminer ce qu'elle envoie à ses bons parents de -Blois; j'espère que tu en seras content; et je me -tais parce que je craindrais en louant le talent de<span class="pagenum" id="Page_128">[Pg 128]</span> -mon Adèle, de paraître vouloir rehausser son présent. -Nous aurions bien voulu t'envoyer ceci encadré; -mais M. de Féraudy nous ayant fait quelques observations -sur la difficulté du transport, tu sens qu'une -délicatesse impérieuse nous a interdit de t'offrir ce -beau dessin dans toute sa splendeur. Au reste M. de -Féraudy s'est chargé de la commission avec une grâce -toute parfaite, et je te prie de lui réitérer à Blois tous -nos vifs remerciemens.</p> - -<p>Il y a bien longtems, ce me semble, cher papa, que -nous n'avons de vos nouvelles. Comment se porte -ta femme? Console-la en notre nom de notre malheur. -Je chercherai ce que tu me demandes.</p> - -<p>Mon Adèle est toujours bien souffrante. Ce coup -n'a pas contribué à la remettre. Cependant, elle a -éprouvé une grande douceur à faire quelque chose -pour toi, mon excellent père, et pour la grand'mère -de son Léopold. Elle ne prend pas en ce moment la -plume pour vous parce qu'elle tient encore le crayon.</p> - -<p>Je ne puis m'empêcher de te dire tout bas que son -dessin a fait ici l'admiration de tous ceux qui l'ont vu.</p> - -<p>Ce bon Adolphe est peut-être à Blois en ce moment, -embrasse-le pour nous en attendant que je -l'embrasse pour toi. Adieu, bon et cher papa. Nos -respects à ta femme. Nous t'embrassons bien tendrement. -Il faut fermer ma lettre. M. de Féraudy -m'attend; une ligne de plus serait une indiscrétion.</p> -</div> - -<p class="indent2"> -V.<br /> -<br /> -Samedi, novembre.<br /> -</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_129">[Pg 129]</span></p> - -<p>Le 2 décembre 1823, date de la rentrée plus -officielle que triomphale du duc d'Angoulême à -Paris,—l'anniversaire d'Austerlitz!—Adèle -Hugo rend compte au général des démarches -de Victor et de ses espérances.</p> - -<p>Le marquis de Clermont-Tonnerre, à qui il a -lu son ode sur <i>La guerre d'Espagne</i>, l'a engagé -à la remettre au duc d'Angoulême.</p> - -<p>Le libraire Ladvocat vient d'acheter pour deux -ans, moyennant deux mille francs, la propriété -des odes.</p> - -<p>La pauvre femme cherche à cacher à son mari, -sous des apparences de tranquillité, la profonde -douleur que lui a laissée la mort de son enfant.</p> - -<p>Elle souffre des oreilles, Abel engraisse et les -nouvelles d'Eugène ne sont guère bonnes.</p> - -<p class="indent2"> -Mon cher papa,<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Victor est tellement occupé en ce moment, qu'il -me charge d'être son secrétaire; et je remplis avec -joie cet emploi. Il me charge de vous dire que la -lettre a été remise à M. de Serre<a id="FNanchor_74" href="#Footnote_74" class="fnanchor">[74]</a>, qu'il a été chez<span class="pagenum" id="Page_130">[Pg 130]</span> -Monsieur de Chateaubriand<a id="FNanchor_75" href="#Footnote_75" class="fnanchor">[75]</a>, qu'ayant trouvé à quelque -heure que ce soit du monde, il va lui demander un -rendez-vous. Monsieur de Clermont-Tonnerre<a id="FNanchor_76" href="#Footnote_76" class="fnanchor">[76]</a> a été -charmant pour lui, Victor ayant fait une ode sur la -guerre d'Espagne<a id="FNanchor_77" href="#Footnote_77" class="fnanchor">[77]</a>, il l'a engagé à la remettre à -Monseigneur le duc d'Angoulême qui doit venir à -une fête que va lui donner le ministre de la Marine<a id="FNanchor_78" href="#Footnote_78" class="fnanchor">[78]</a>.</p> -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_74" href="#FNanchor_74" class="label">[74]</a> Pierre-François-Hercule, comte de Serre, né à Pagny-sur-Moselle -en 1776, mort ambassadeur de France à Naples, à Castellamare, -dans la nuit du 20 au 21 juillet 1824.</p> - -<p>Ministre de la Justice sous le cabinet Dessolle (29 décembre -1818), M. de Serre avait conservé son portefeuille sous la présidence -du comte Decazes (19 novembre 1819) et sous le second -ministère Richelieu (20 février 1820).</p> - -<p>Démissionnaire ainsi que ses collègues le 12 décembre 1821, -il avait reçu le titre de ministre d'État et était allé siéger au -centre droit.</p> - -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_75" href="#FNanchor_75" class="label">[75]</a> Ministre des Affaires étrangères, depuis le 28 décembre 1822.</p> - -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_76" href="#FNanchor_76" class="label">[76]</a> Ministre de la Marine et des Colonies du 14 décembre 1821, -le marquis de Clermont-Tonnerre devait être appelé le 4 août -1824, au portefeuille de la Guerre.</p> - -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_77" href="#FNanchor_77" class="label">[77]</a> <i>Odes et Ballades</i>, Liv. II; Ode VII.</p> - -<p><i>La guerre d'Espagne</i> fait, dans l'édition originale des <i>Nouvelles -Odes</i>, suite à l'<i>Ombre d'un Enfant</i>.</p> - -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_78" href="#FNanchor_78" class="label">[78]</a> Des banquets eurent lieu à l'Hôtel de Ville les 15 et -23 décembre. Le 15: concert et bal aux Champs-Élysées.</p> - -</div> -<div class="blockquot"> -<p>Mon Victor vient de vendre à l'Advocat un nouveau -volume d'odes<a id="FNanchor_79" href="#Footnote_79" class="fnanchor">[79]</a> qu'il vient de faire. Il en a vendu la -propriété pour deux ans ainsi que celle de son premier -volume, <i>deux mille francs</i>. Mais qui ne doivent -lui être payés de (que) dans l'année prochaine. Nous -désirons ne pas tomber encore dans une banqueroute.</p> -</div> -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_79" href="#FNanchor_79" class="label">[79]</a> <i>Nouvelles Odes.</i></p> - -</div> - -<div class="blockquot"> -<p>Je suis enchantée que mon portrait ait fait quelque -plaisir à notre chère maman, c'est le seul bonheur -que j'aye éprouvé depuis notre malheur qui ne cesse -de me poursuivre. Je tâche pourtant de le cacher à -mon Victor crainte de l'affecter, sous des apparences -de gaîté ou du moins de tranquillité. Je ne sors pas,<span class="pagenum" id="Page_131">[Pg 131]</span> -j'ai des douleurs d'oreilles très cruelles, on parle encore -de me purger, ce qui est pour moi un grand -ennui.</p> - -<p>Mon frère Victor est à Alençon bien placé; que ne -pouvons-nous en dire autant de notre frère Eugène. -Ces messieurs lui écriront comme vous l'avez dit. -Bien heureux si cela adoucit un peu son sort.</p> - -<p>Nous ne savons pas ce que fait Abel en ce moment, -il est plus gros que jamais. Notre oncle Francisque -doit être à Paris, Victor y est en ce moment; -je voudrais bien que vous y fussiez aussi.</p> - -<p>Adieu, mes chers et bien bons parents, permettez-moi -de vous embrasser comme je vous aime, et de -vous assurer des sentiments avec lesquels je suis,</p> -</div> - -<p class="indent2"> -votre très humble et respectueuse fille,<br /> -<span class="smcap">A. Hugo</span>.<br /> -<br /> -Ce 2 décembre.<br /> -</p> - -<p>Victor songe toujours au rappel à l'activité -de son père. C'est, dit-il, ce qu'il désire le plus -au monde. Il rêve pour lui d'une inspection générale -et a déjeuné, ces jours derniers, avec le -marquis de Clermont-Tonnerre qui a été des -plus aimables.</p> - -<p>Il s'occupe en même temps, de concert avec -l'oncle Francis, en ce moment à Paris avec sa -femme, de leur cousin Michaud que lui a recommandé -le général, tout en surveillant l'impression<span class="pagenum" id="Page_132">[Pg 132]</span> -de ses odes, sans pour cela négliger ses -banqueroutiers.</p> - -<p>Victor et sa femme se font une joie d'aller -passer quelques jours à Blois, au printemps -prochain.</p> - -<p>Ce pli est adressé à M. le G<sup>al</sup> Comte Hugo.</p> - -<p class="indent2"> -Mon cher papa,<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Je suis bien étonnée que vous n'ayez pas encore -reçu le bonnet, je l'ai livré il y a quinze jours à Abel, -qui l'attendait pour le faire voyager avec deux tableaux -qu'il devait vous envoyer de suite; il est vrai -que tout cela est parti par le roulage mais il est fort -étonnant, que vous ne l'ayez pas encore, car il y aura -demain quinze jours qu'il est en route.</p> - -<p>Vous êtes bien bon de vous occuper de ma santé, -je ne souffre plus des oreilles mais des douleurs d'entrailles -qui m'ont fait garder la chambre tous ces -jours-ci, mais je vais mieux cependant sans me bien -porter. Vous m'avez chargée, mon cher papa, de rappeler -à Victor, notre cousin, mon oncle Francisque -s'en occupe en ce moment, il connaît justement la -personne qu'il faut solliciter. Nous le voyons souvent -ainsi que sa femme qui est très bonne et très -aimable. Nous leur parlons souvent de vous, de toutes -vos bontés, de celles de votre excellente femme -et du bonheur que nous avons à vous aimer.</p> - -<p>Je vous envoie une note de la part de papa, Victor -désirerait bien que vous fussiez employé, c'est, dit-il,<span class="pagenum" id="Page_133">[Pg 133]</span> -la seule chose qu'il désire. Ce bon Victor vous aime -tant!</p> - -<p>Nous nous faisons une fête d'aller vous voir au -printemps, comme nous allons nous embrasser.</p> - -<p>Adieu, mon cher papa, dites bien des tendresses -de ma part à ma chère maman, et croyez aux sentiments -respectueux de votre fille.</p> -</div> - -<p class="indent2"> -<span class="smcap">A. Hugo.</span><br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>En attendant, cher papa, que je puisse te rendre -un compte détaillé des démarches que le major et -moi faisons pour notre cousin, M. Michaud<a id="FNanchor_80" href="#Footnote_80" class="fnanchor">[80]</a>, je ne -puis m'empêcher d'ajouter quelques mots à la lettre -de mon ange.</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_80" href="#FNanchor_80" class="label">[80]</a> Joseph Hugo, père du général, menuisier, «très excellent -républicain», couronné, le 10 floréal an V, à Nancy, lors de la -fête des époux, avait épousé en secondes noces, Jeanne-Marguerite -Michaud, gouvernante d'enfants chez le comte Rosières -d'Euvezin; d'où ce cousinage.</p> - -</div> - -<p>Je ne saurais te dire quel plaisir nous font les lettres -de Blois, et si je n'étais accablé de mes prochaines -publications, j'y répondrais bien plus promptement; -mais les soins à donner à mon nouveau recueil -qui s'imprime, outre l'affaire de mes banqueroutiers -et les démarches sans nombre qui se disputent mes -instans, m'ôtent la douceur de t'écrire aussi fréquemment -que l'exigerait mon attachement profond -pour toi et ta femme.</p> - -<p>M. le marquis de Clermont-Tonnerre, avec qui j'ai -déjeuné dernièrement m'a chargé de mille choses<span class="pagenum" id="Page_134">[Pg 134]</span> -aimables pour toi; il est tout disposé à te servir, et -je voudrais que toi tu employasses tes amis, parmi -lesquels il en est de si puissans, à obtenir au moins -une inspection générale.</p> - -<p>M. Foucher, qui compte incessamment t'écrire et -M<sup>me</sup> Foucher, ainsi qu'Abel, le major et sa femme -vous embrassent tendrement. Quant à moi, cher et -excellent père, tu connais mon profond et respectueux -dévouement.</p> -</div> - -<p class="indent2"> -<span class="smcap">Victor.</span><br /> -<br /> -Ce lundi 19.<br /> -</p> - -<p>Le voyage à Blois est remis: Adèle Hugo est -à nouveau enceinte et les médecins lui ont interdit -la voiture. Les <i>Nouvelles Odes</i> viennent -de paraître<a id="FNanchor_81" href="#Footnote_81" class="fnanchor">[81]</a>; mais, par la négligence de Ladvocat, -le général n'a pas encore reçu l'exemplaire -sur vélin qui lui est destiné. La publication -de ce «méchant livre» initie Victor Hugo -aux «courses indispensables» connues des auteurs.</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_81" href="#FNanchor_81" class="label">[81]</a> Les <i>Nouvelles Odes</i> avaient paru chez Ladvocat quelques -jours auparavant (<i>Journal des Débats</i> du 24 mars 1824) avec -cette épigraphe: <i>Nos canimus surdis</i> et formaient un volume -grand in-8º, orné d'une gravure, vendu 4 francs. Les <i>Débats</i> -en rendirent compte le 14 juin sous l'initiale Z, signature de -M. Hofman. Victor Hugo répondit aux critiques qui lui étaient -adressées par une longue lettre publiée dans le numéro du -26 juillet suivant.</p> - -</div> - -<p>M. de Féraudy, candidat, sans doute, avec ses<span class="pagenum" id="Page_135">[Pg 135]</span> -fables, à une récompense de l'Académie, a été -également l'objet des démarches de son confrère.</p> - -<p>Le poète est décidément fort bien en cour. Il -vient de déjeuner derechef avec M. de Clermont-Tonnerre. -Le duc d'Angoulême aurait lu les -<i>Mémoires du général</i> et aurait regretté, au dire -du marquis, qu'il n'ait pas «été employé dans -la dernière guerre d'Espagne».</p> - -<p class="indent2"> -Mon cher Papa,<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Remercie, de grâce, M. de Féraudy de sa trop -aimable lettre qui nous a apporté un mot de toi. Dès -que j'aurai qque détail des opérations de l'Académie, -je m'empresserai de lui en faire part; et je -désire bien vivement qu'ils soient conformes à mes -justes espérances.</p> - -<p>Il me paraît d'après ton apostille d'ailleurs si pleine -de tendresse et de bonté, que tu n'as pas encore reçu -mes <i>nouvelles</i> rapsodies. Pourtant le libraire Ladvocat -s'était chargé de te faire passer un exemplaire -vélin sur lequel j'avais écrit un mot. Mande-moi si -tu l'as reçu.</p> - -<p>Je t'écris encore aujourd'hui <i>provisoirement</i>, entre -deux courses <i>indispensables</i> et je t'assure fort ennuyeuses. -Il n'y a rien pour absorber toute une vie, -comme la publication d'un méchant livre.</p> - -<p>M. de Clerm.-Tonn. avec qui j'ai déjeuné avant-hier -m'a chargé de t'écrire que M. le duc d'Angoulême -lui avait parlé de toi et de tes Mémoires <i>qu'il -a lus avec le plus haut intérêt</i>, et qu'il regrettait que<span class="pagenum" id="Page_136">[Pg 136]</span> -tu n'eusses pas été employé dans la dernière guerre -d'Espagne.</p> - -<p>Je n'oublie pas, cher papa, les dernières commissions -dont tu m'as chargé; ma prochaine lettre t'en -annoncera l'accomplissement.</p> - -<p>Ma femme avance dans sa grossesse sans se porter -aussi bien que je le voudrais. Nous ne sommes cependant -pas inquiets: mais, tout en m'affligeant, je ne -puis m'empêcher d'approuver la défense que lui ont -faite les médecins d'aller en voiture. Cela nous prive -d'un bien grand bonheur que nous nous promettions -pour le printemps; mais qui, nous l'espérons, n'est -retardé que de six mois.</p> - -<p>Adieu, cher papa, nous t'embrassons tendrement, -mon Adèle et moi, ainsi que ton excellente femme.</p> -</div> - -<p class="indent2"> -Ton fils dévoué et respectueux,<br /> -<span class="smcap">Victor</span>.<br /> -<br /> -Ce 27 mars 1824.<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Tout le monde ici se porte bien.</p> -</div> - -<p>Trois mois se sont écoulés. L'inspection générale -rêvée par Victor pour son père, vient, -malgré tous leurs efforts, de leur échapper. Le -duc d'Angoulême réservait ces fonctions à des -généraux ayant fait avec lui la campagne d'Espagne.</p> - -<p>Il n'y a pas lieu de se désespérer, néanmoins. -C'est peut-être une chance de plus d'obtenir le<span class="pagenum" id="Page_137">[Pg 137]</span> -titre de lieutenant-général si ardemment désiré.</p> - -<p>Puis, c'est la disgrâce de Chateaubriand...</p> - -<p>Elle était encore bien complète. Le 6 juin -1824, une ordonnance royale confiait l'intérim -des Affaires étrangères à M. de Villèle<a id="FNanchor_82" href="#Footnote_82" class="fnanchor">[82]</a>, sans -même indiquer que le vicomte de Chateaubriand -fût démissionnaire, ni même appelé à d'autres -fonctions.</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_82" href="#FNanchor_82" class="label">[82]</a> Par ordonnance du 4 août le baron de Damas devait se -voir attribuer le portefeuille des Affaires étrangères.</p> - -</div> - -<p>A nouveau il était chassé du Ministère. La -comtesse du Cayla, née Talon, triomphait.</p> - -<p>Même à la cour de Louis XVIII, les dessous -de cartes de la politique sont toujours plaisants -à connaître et ceux-ci de ne point manquer à la -règle.</p> - -<p>Dans ce renvoi brusque de Chateaubriand, en -dehors de l'animosité de la favorite du vieux -roi et de la rancune de M. de Villèle, qui ne -pouvait pardonner à son collègue des Affaires -étrangères d'avoir prétexté d'un enrouement -pour ne pas défendre, au Luxembourg, son projet -de conversion des rentes, il y a, dirai-je, une -histoire de femme, et peu banale, en vérité.</p> - -<p>Malgré ses cinquante-cinq ans, Chateaubriand -était une fois de plus amoureux, amoureux -comme un jeune homme, comme on l'est à peine -hors de page, et écrivait à sa maîtresse—oh,<span class="pagenum" id="Page_138">[Pg 138]</span> -cette fugue si malencontreusement interrompue, -tous les deux, vers Dieppe!—les lettres les -plus insensées.</p> - -<p>Ces lettres à une presque inconnue, M<sup>me</sup> de C..., -M. Léon Séché les a publiées dans les <i>Annales -Romantiques</i><a id="FNanchor_83" href="#Footnote_83" class="fnanchor">[83]</a> où leur publication fit du bruit, -et reproduites, non sans dévoiler en partie l'anonymat -de la nouvelle amie de René, dans son -bel ouvrage sur <i>Hortense Allart de Méritens</i><a id="FNanchor_84" href="#Footnote_84" class="fnanchor">[84]</a>.</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_83" href="#FNanchor_83" class="label">[83]</a> Juillet-octobre 1907, pp. 257-301.</p> - -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_84" href="#FNanchor_84" class="label">[84]</a> Paris, Société du Mercure de France, 1908, in-8º, pp. 98-104.</p> - -</div> - -<p>Le nom de la dame n'avait pas été prononcé, -cependant. Les <i>Souvenirs du Baron de Frénilly</i>, -récemment publiés<a id="FNanchor_85" href="#Footnote_85" class="fnanchor">[85]</a>, ne laissent aucune incertitude -à ce sujet, pas plus que sur les motifs de -la grande colère de Louis XVIII qui amena -cette seconde révocation.</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_85" href="#FNanchor_85" class="label">[85]</a> <i>Souvenirs du baron de Frénilly, pair de France</i> (1768-1828), -publiés avec introduction et notes par Arthur Chuquet, membre -de l'Institut, Paris, Plon-Nourrit et C<sup>ie</sup>, 1908, in-8º.</p> - -</div> - -<p>L'incendie qui dévorait son cœur ne faisait -point assez oublier au Ministre l'influence à -laquelle il pouvait prétendre vis-à-vis de cet -infortuné Ferdinand.</p> - -<p>Les affaires sont les affaires.</p> - -<p>Chateaubriand «avait donc joint au portefeuille -des affaires étrangères celui des affaires<span class="pagenum" id="Page_139">[Pg 139]</span> -particulières de M<sup>me</sup> Boni de Castellane<a id="FNanchor_86" href="#Footnote_86" class="fnanchor">[86]</a> dont -il était l'admirateur fort peu secret, avant, je -crois, que mon ancien ami Molé<a id="FNanchor_87" href="#Footnote_87" class="fnanchor">[87]</a> eût recueilli -sa succession, et cette dame ayant vendu -1.800.000 francs sa terre de Saint-Pierre de Moustier, -il n'avait su rien de mieux que de lui conseiller -le placement de ces fonds dans l'emprunt -des Cortès d'Espagne. Par suite, quand Ferdinand, -replacé sur son trône par Louis XVIII, -refusa fort sagement de reconnaître cet emprunt -révolutionnaire, Chateaubriand, voyant son amie -ruinée, n'avait encore su rien de mieux que de -charger Talaru<a id="FNanchor_88" href="#Footnote_88" class="fnanchor">[88]</a> de mettre le pied sur la gorge<span class="pagenum" id="Page_140">[Pg 140]</span> -au monarque espagnol pour le forcer à légitimer -l'emprunt, et Talaru, à qui on ne peut nier -la force et quelquefois les formes d'un cheval, -avait si fidèlement rempli cette commission que -le roi, irrité et éperdu, avait passé par-dessus -toutes les formes diplomatiques en écrivant -secrètement à Louis XVIII pour savoir de lui-même -si c'était réellement par ordre de celui -qui venait de le remettre sur le trône et qui avait -annulé l'ordonnance d'Andujar<a id="FNanchor_89" href="#Footnote_89" class="fnanchor">[89]</a> qu'on lui ordonnait -de ruiner lui et son peuple pour enrichir -les révolutionnaires d'Espagne et donner crédit -et garantie aux révolutions futures... Le roi fut -irrité ainsi que Villèle; le silence perfide de -Chateaubriand dans l'affaire des rentes fit déborder -le vase<a id="FNanchor_90" href="#Footnote_90" class="fnanchor">[90]</a>.»</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_86" href="#FNanchor_86" class="label">[86]</a> Louise-Cornélia-Eucharis de Greffulhe.</p> - -<p>Marmont, dans une note de ses <i>Mémoires</i> (tome VII, p. 293), -avait montré plus de discrétion:</p> - -<p>«M. de Chateaubriand était lié d'une manière intime avec -une personne de la Cour, qui est assez connue pour que je ne -donne aucun détail sur elle...»</p> - -<p>mais, racontait l'aventure en termes presque identiques.</p> - -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_87" href="#FNanchor_87" class="label">[87]</a> Le comte Louis-Mathieu Molé (1781-1855), ancien grand -juge, ministre de la Justice, en novembre 1813, votait deux ans -plus tard, pair de France, la mort de Ney.</p> - -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_88" href="#FNanchor_88" class="label">[88]</a> Louis-Justin-Marie, marquis de Talaru (1773-1850), ancien -officier de l'armée royale, siégea en 1815 comme ultra-royaliste -à la Chambre des pairs, fut promu maréchal de camp en 1823, -et nommé, la même année, ambassadeur à Madrid. Le marquis -de Talaru avait été un des premiers bailleurs de fonds du <i>Conservateur</i>, -ce semble même avoir été son seul titre, au dire du -chancelier Pasquier, à représenter la France en Espagne.</p> - -<p>Sur «ce patagon romanesque», cf. <i>Souvenirs du baron de -Frénilly</i>, p. 425.</p> - -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_89" href="#FNanchor_89" class="label">[89]</a> Ordonnance rendue le 8 août 1823, à Andujar, par le duc -d'Angoulême, pour placer l'autorité entre les mains des commandants -français et faire libérer les détenus politiques, bientôt -abrogée de fait sur des ordres venus de Paris.</p> - -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_90" href="#FNanchor_90" class="label">[90]</a> <i>Souvenirs du baron de Frénilly</i>, pp. 494-495.</p> - -</div> - -<p>Le général Hugo était indirectement victime -des amours de René vieilli et de la femme du -futur maréchal de France.</p> - -<p class="indent2"> -Mon cher papa,<br /> -</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_141">[Pg 141]</span></p><div class="blockquot"> - -<p>Malgré tous les efforts de M. Foucher et toute la -bonne volonté du G<sup>al</sup> Coëtlosq...<a id="FNanchor_91" href="#Footnote_91" class="fnanchor">[91]</a> nous n'avons pu -réussir cette fois. Ta demande était arrivée trop tard; -et le duc d'Angoul... avait depuis quelque temps -retenu les inspect. gales pour des officiers gaux de -l'armée d'Espagne. J'ignore, cher papa, si cet événement -est un malheur réel; ce n'est pas un échec -pour tes vieux et glorieux services, puisqu'il est -hors de doute que ta demande l'aurait emporté, s'il -y eût eu concurrence; mais les places étaient déjà -promises au Prince. Il me semble d'ailleurs que cela -augmente tes chances pour la promotion de lieutenants-généraux -de la Saint-Louis; et qu'avec l'appui -de M. Clerm.-Tonn. (je ne puis plus dire malheureusement -et de M. de Chateaub...) il sera très possible -à cette époque de te faire arriver à ce sommet des -dignités militaires où tu devrais être depuis si longtemps -parvenu.</p> -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_91" href="#FNanchor_91" class="label">[91]</a> Le lieutenant général Charles-Yves-César-Cyr de (alias du) -Coetlosquet, directeur général au Ministère de la Guerre, né -à Morlaix, le 21 juillet 1783, mort à Paris, le 23 janvier 1836.</p> - -</div> - -<div class="blockquot"> - -<p>Je crois que M. Foucher envisage la chose comme -moi; au reste, il va t'écrire. Quant à moi, je griffonne -à la hâte cette lettre. Mes yeux sont toujours bien faibles, -et notre emménagement n'est pas encore terminé<a id="FNanchor_92" href="#Footnote_92" class="fnanchor">[92]</a>. -Mon Adèle, qui se porte toujours bien, va -t'écrire et te répéter, ainsi qu'à ta femme, l'expression -de notre filial et respectueux dévouement.</p> -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_92" href="#FNanchor_92" class="label">[92]</a> Victor Hugo et sa femme venaient de s'installer au nº 90 -de la rue de Vaugirard.</p> - -</div> - -<p class="indent2"> -<span class="smcap">Victor.</span><br /> -</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_142">[Pg 142]</span></p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Si mon illustre ami revient aux affaires, nos chances -triplent. Nos rapports se sont beaucoup resserrés depuis -sa disgrâce, ils s'étaient fort relâchés pendant -sa faveur.</p> -</div> - -<p class="indent2"> -Ce 27 juin.<br /> -</p> - -<p>Cependant, une fille est née dont le berceau -est venu remplacer celui de l'enfant mort à -Blois. Elle porte aussi le prénom du grand-père. -C'est Léopoldine: elle devait épouser plus tard -Charles Vacquerie, et trouver avec lui une fin -si tragique à Villequier, le 4 septembre 1843.</p> - -<p>La femme du général Hugo en est marraine. -La petite va bien et n'a pas encore de dents. Le -jeune ménage se fait une fête de la conduire -bientôt grande rue du Foix.</p> - -<p class="indent2"> -Mon cher papa,<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>J'attendais toujours pour vous écrire que mon -mari eût fini le portrait de ma Didine, mais comme -ma fille remue toujours et que Victor exige un modèle -tranquille, il est très long à le terminer, et moi -je m'ennuyais de ne pas vous écrire. Si je ne vous -aimais trop je vous gronderais de n'avoir pas compris -le motif de mon silence, et de ne m'avoir pas -donné de vos nouvelles, mais j'espère mon cher papa -que vous ne tarderez pas à nous satisfaire en me -donnant en détail des nouvelles de la santé de ma -bonne mère.</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_143">[Pg 143]</span></p> - -<p>Ma fille se porte très bien et n'a pas encore de -dents. Elle est très gaie et nous amuse beaucoup; -il me tarde bien de vous la remettre entre les bras, -aussi comptons-nous partir, si cela arrange vos projets, -dans deux mois; nous nous faisons une si grande -fête de vous voir que je voudrais que ce fût demain. -Au surplus, mon cher papa, écrivez-nous quand il -vous sera commode de nous recevoir.</p> - -<p>Mon Victor vous embrasse, embrasse la marraine -de notre Didine; et moi mon cher papa je vous aime -tous deux à l'égal de votre bonté, d'après cela jamais -il n'y a eu de plus tendre fille. Je vous écrirais plus -longuement, mais ma fille me réclame.</p> -</div> - -<p class="indent2"> -Votre respectueuse fille,<br /> -<span class="smcap">A. Hugo</span>.<br /> -</p> - -<p>Cette lettre est adressée au Général comte -Hugo (en toutes lettres) et Victor y a joint ce -court billet:</p> - -<p class="indent2"> -Ce 19 février.<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>J'ajoute un mot, cher papa, à la lettre de notre -Adèle. Je voudrais pouvoir ajouter quelque chose -à l'expression de sa tendresse pour toi et ta femme; -mais je ne saurais exprimer mieux qu'elle, ce qu'elle -sent aussi bien que moi. Je voulais, comme elle te le -dit, t'envoyer le portrait de ta Léopoldine dans ma -plus prochaine lettre, mais mon désir de te le donner -ressemblant me l'ayant déjà fait deux ou trois fois<span class="pagenum" id="Page_144">[Pg 144]</span> -recommencer: je ne veux pas tarder plus longtemps -à solliciter de tes nouvelles pour nous, pour Abel et -pour la famille Foucher.</p> - -<p>Rabbe<a id="FNanchor_93" href="#Footnote_93" class="fnanchor">[93]</a>, qui est venu hier dîner avec nous, m'a -parlé de toi avec le plus tendre et le plus respectueux -attachement. C'est un bon et noble ami.</p> -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_93" href="#FNanchor_93" class="label">[93]</a> Alphonse Rabbe, né en 1786 dans les Basses-Alpes, mort -à Paris, le 1<sup>er</sup> janvier 1830. Après avoir créé à Marseille <i>le -Phocéen</i>, essai d'un quotidien en province, Rabbe était venu à -Paris, où il collabora au <i>Courrier français</i>, aux <i>Tablettes universelles</i> -(1820-1824) et à différents périodiques.</p> - -<p>Il dirigea la <i>Biographie universelle et portative des Contemporains</i> -à ses débuts et en demeura le collaborateur. Il a laissé, -entre autres travaux, des résumés de l'histoire d'Espagne et de -celle de Russie.</p> - -<p>Une maladie cruelle avait défiguré Alphonse Rabbe et Victor -Hugo raconte comment le pauvre homme évitait, en raison -de sa laideur, de se laisser voir par Adèle Hugo, durant sa -grossesse (<i>Victor Hugo raconté</i>, p. 69-70).</p> - -</div> - -<div class="blockquot"> - -<p>Louis nous a envoyé ces jours-ci un superbe panier -de gibier que nous avons mangé en famille avec le -vif regret de ne pas vous le voir partager.</p> - -<p>Adieu, bien cher et bien excellent père, je m'occupe -en ce moment de ramasser de la besogne pour -notre séjour à Blois, qui nous promet tant de bonheur.</p> - -<p>Notre Didine est charmante. Elle ressemble à sa -mère, elle ressemble à son grand-père. Embrasse -pour elle sa bonne marraine.</p> -</div> - -<p class="indent2"> -Ton fils tendre et respectueux,<br /> -V. H.<br /> -</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_145">[Pg 145]</span></p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Où en est ta demande près du ministre? Veux-tu -que je m'en informe? As-tu vu que des exceptions -ont été faites<a id="FNanchor_94" href="#Footnote_94" class="fnanchor">[94]</a>?</p> -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_94" href="#FNanchor_94" class="label">[94]</a> Le <i>Moniteur</i> (20 février 1825) chercha à les expliquer:</p> - -<p>«Plusieurs journaux ont annoncé que quelques-uns des officiers -généraux mis en retraite par l'ordonnance du 1<sup>er</sup> décembre 1824, -avaient été, par une exception ou faveur spéciale du Roi, rétablis -sur le cadre de l'État-major général de l'armée.</p> - -<p>«Nous nous sommes assurés que rien n'est moins exact et -qu'aucune exception à cette ordonnance n'a été faite; à la -vérité quelques officiers généraux qui avaient été d'abord considérés -comme compris dans une des deux positions qu'elle -détermine ont réclamé: ils ont produit de nouveaux documents; -et un examen approfondi de leurs réclamations et des -nouvelles pièces fournies, a fait reconnaître qu'ils ne remplissaient -pas les conditions exigées par l'ordonnance pour l'admission -à la retraite; ils ont été alors et ont dû être maintenus -dans le cadre de l'État-major général, non par une exception -prononcée en leur faveur comme on l'a prétendu, mais par une -suite naturelle de l'exécution impartiale de l'ordonnance du -1<sup>er</sup> décembre 1824.»</p> - -</div> - -<p>Ces deux lettres se sont croisées avec celle -du général annonçant sa venue et celle de sa -femme à Paris. Les grands-parents connaîtront -donc leur petite-fille, avant qu'on la leur ait -menée à Blois.</p> - -<p class="indent2"> -Mon cher papa,<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Tu as vu que nos lettres se sont croisées. Je désire -que notre lettre t'ait fait autant de plaisir que la -tienne nous en a fait. Elle ne pouvait nous apporter<span class="pagenum" id="Page_146">[Pg 146]</span> -de plus agréable nouvelle que celle de votre prochaine -arrivée; et j'espère presque, en t'écrivant celle-ci, -qu'elle ne te trouvera pas à Blois.</p> - -<p>Tu ne saurais croire quelle fête nous nous faisons -de vous présenter notre Léopoldine toujours petite, -mais toujours bien portante et si gentille... elle vous -aimera tous deux comme nous l'aimons, nous ne -saurions dire davantage.</p> - -<p>Nous nous applaudissons presque d'avoir été une -partie du mois sans nouvelles de toi puisque tu as -été malade. Nous aurions eu des inquiétudes, maintenant -nous n'avons que le plaisir de te savoir -rétabli.</p> - -<p>Adieu, bon et cher papa, je ne t'en écris pas plus -long puisque nous pourrons bientôt communiquer -de vive voix.</p> - -<p>Quelles que soient les affaires qui t'amènent, tu -sais que tu peux compter en tout et pour tout sur -notre dévoûment comme sur notre tendre et respectueux -attachement.</p> - -<p>Embrasse pour moi la bonne marraine de ta Léopoldine.</p> -</div> - -<p class="indent2"> -<span class="smcap">Victor.</span><br /> -<br /> -Ce 27 février.<br /> -</p> -<hr class="chap x-ebookmaker-drop" /> - -<div class="chapter"> -<p><span class="pagenum" id="Page_147">[Pg 147]</span></p> - -<h2 class="nobreak" id="VI">VI</h2> -</div> - -<p>Le voyage à Blois.—Une lettre de Victor Hugo au -dessinateur Queyroy.—Deux poètes nommés chevaliers -de la Légion d'honneur.—Les sables de la -Miltière.—Le sacre de Charles X.</p> - - -<p class="p2">En avril 1825, le projet si longtemps caressé -d'un voyage à Blois put enfin être mis à exécution.</p> - -<p>Victor Hugo et sa femme, elle nourrissait Léopoldine, -prirent la malle-poste et arrivèrent à -Blois, au matin, par la rive gauche de la Loire<a id="FNanchor_95" href="#Footnote_95" class="fnanchor">[95]</a>.</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_95" href="#FNanchor_95" class="label">[95]</a> Ancienne route directe de Blois à Orléans par Saint-Dyé -et Cléry, avant que M<sup>me</sup> de Pompadour eut fait tracer, sur la -rive droite, une nouvelle route, passant devant son château -de Menars.</p> - -</div> - -<p>Près de quarante ans plus tard, remerciant -de son album, les <i>Rues et Maisons du vieux -Blois</i>, le dessinateur Queyroy<a id="FNanchor_96" href="#Footnote_96" class="fnanchor">[96]</a>, Hugo vieilli<span class="pagenum" id="Page_148">[Pg 148]</span> -adressait, de Guernesey, cette jolie lettre à l'artiste.</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_96" href="#FNanchor_96" class="label">[96]</a> Outre les <i>Rues et Maisons du vieux Blois</i>, on doit au dessinateur -Armand Queyroy, qui a été longtemps conservateur -du Musée de Moulins, un certain nombre d'eaux-fortes sur -Vendôme et la plupart des portraits qui servent de frontispice -à chacun des volumes composant la <i>Galerie des Hommes illustres -du Vendômois</i>.</p> - -</div> - -<p>Ce n'est plus la prose un peu flottante et souvent -impersonnelle des lettres au général. Si -les cheveux du poète avaient blanchi, son verbe -avait, depuis des années, pris son ampleur et -adopté sa formule définitive.</p> - -<p>Ce sont là de très belles pages, où magnifiquement, -Victor Hugo évoque son arrivée à -Blois, son père et son jardin; et, s'éveillant au -bord du fleuve, la ville tout entière, désuète -mais pleine de grâce, avec son château, ses -vieilles maisons et tous ces souvenirs qui sont -le passé.</p> - -<p class="indent2"> -Hauteville-House, 17 avril 1864.<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Monsieur, je vous remercie. Vous venez de me -faire revivre dans le passé. Le 17 avril 1825, il y a -trente-neuf ans aujourd'hui même, (laissez-moi noter -cette petite coïncidence intéressante pour moi), j'arrivais -à Blois. C'était le matin. Je venais de Paris. -J'avais passé la nuit en malle-poste, et que faire en -malle-poste? J'avais fait la ballade des <i>Deux Archers</i><a id="FNanchor_97" href="#Footnote_97" class="fnanchor">[97]</a> -puis, les derniers vers achevés, comme le jour ne -paraissait pas encore, tout en regardant à la lueur -de la lanterne passer à chaque instant des deux côtés -de la voiture des troupes de bœufs de l'Orléanais<span class="pagenum" id="Page_149">[Pg 149]</span> -descendant vers Paris, je m'étais endormi. La voix -du conducteur me réveilla.—Voilà Blois! me cria-t-il. -J'ouvris les yeux et je vis mille fenêtres à la fois, -un entassement irrégulier et confus de maisons, des -clochers, un château, et sur la colline un couronnement -de grands arbres et une rangée de façades -aiguës à pignons de pierre au bord de l'eau, toute -une vieille ville en amphithéâtre capricieusement répandue, -sur les saillies d'un plan incliné, et, à cela -près que l'océan est plus large que la Loire et n'a pas -de pont qui mène à l'autre rive, presque pareille à -cette ville de Guernesey que j'habite aujourd'hui. -Le soleil se levait sur Blois.</p> -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_97" href="#FNanchor_97" class="label">[97]</a> Ballade VIII; dédiée à Louis Boulanger.</p> - -</div> - -<div class="blockquot"> - -<p>Un quart d'heure après, j'étais rue du Foix, nº 73. -Je frappais à une petite porte donnant sur un jardin: -un homme qui travaillait au jardin venait m'ouvrir. -C'était mon père.</p> - -<p>Le soir, mon père me mena sur le monticule qui -dominait sa maison et où est l'arbre de Gaston<a id="FNanchor_98" href="#Footnote_98" class="fnanchor">[98]</a>; je -revis d'en haut la ville que j'avais vue d'en bas; l'aspect, -autre, était, quoique sévère, plus charmant -encore. La ville, le matin, m'avait semblé avoir le -gracieux désordre et presque la surprise du réveil; -le soir avait calmé les lignes. Bien qu'il fît encore<span class="pagenum" id="Page_150">[Pg 150]</span> -jour, le soleil venant à peine de se coucher, il y avait -un commencement de mélancolie; l'estompe du crépuscule -émoussait les pointes des toits; de rares -scintillements de chandelles remplaçaient l'éblouissante -diffusion de l'aurore sur les vitres; les profils -des choses subissaient la transformation mystérieuse -du soir; les roideurs perdaient; les courbes gagnaient; -il y avait plus de coudes et moins d'angles. -Je regardais avec émotion, presque attendri par cette -nature. Le ciel avait un vague souffle d'été.</p> -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_98" href="#FNanchor_98" class="label">[98]</a> La Butte des Capucins.</p> - -<p>Cf. D<sup>r</sup> <span class="smcap">H. Chauveau</span>: <i>Mémoire sur les Buttes dans le département -de Loir-et-Cher</i>. Blois, imp. Lecesne, 1866, in-8, de -39 pp. (carte).</p> - -<p>A. de <span class="smcap">Rochas</span>: <i>Les Buttes et la télégraphie optique</i>. Mémoires -de la <i>Société des Sciences et Lettres de Loir-et-Cher</i>, -tome XI (1886), pp. 1-26 (carte).</p> - -</div> - -<div class="blockquot"> - -<p>La ville m'apparaissait non plus comme le matin, -gaie et ravissante, pêle-mêle, mais harmonieuse; -elle était coupée en compartiments d'une belle masse, -se faisant équilibre; les plans reculaient, les étages -se superposaient avec à-propos et tranquillité. La -cathédrale, l'évêché, l'église noire de Saint-Nicolas<a id="FNanchor_99" href="#Footnote_99" class="fnanchor">[99]</a>, -le château, autant citadelle que palais, les ravins -mêlés à la ville, les montées et les descentes où les -maisons tantôt grimpent, tantôt dégringolent, le pont -avec son obélisque, la belle Loire serpentant, les -bandes rectilignes de peupliers, à l'extrême horizon, -Chambord indistinct avec sa futaie de tourelles, les -forêts où s'enfonce l'antique voie dite «ponts romains»<a id="FNanchor_100" href="#Footnote_100" class="fnanchor">[100]</a> -marquant l'ancien lit de la Loire, tout cet -ensemble était grand et doux. Et puis mon père -aimait cette ville.</p> -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_99" href="#FNanchor_99" class="label">[99]</a> Ancienne église de l'abbaye bénédictine de Saint-Laumer.</p> - -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_100" href="#FNanchor_100" class="label">[100]</a> Les «ponts châtrés», vulgairement appelés «ponts chartrains».</p> - -</div> - -<p><span class="pagenum" id="Page_151">[Pg 151]</span></p><div class="blockquot"> - -<p>Vous me la rendez aujourd'hui.</p> - -<p>Grâce à vous, je suis à Blois. Vos vingt eaux-fortes -montrent la ville intime, non la ville des palais -et des églises, mais la ville des maisons. Avec vous, -on est dans la rue; avec vous on entre dans la masure; -et telle de ces bâtisses décrépites, comme les -logis en bois sculpté de la rue Saint-Lubin<a id="FNanchor_101" href="#Footnote_101" class="fnanchor">[101]</a>, comme -l'hôtel Denis Dupont<a id="FNanchor_102" href="#Footnote_102" class="fnanchor">[102]</a>, avec sa lanterne d'escalier à -baies obliques suivant le mouvement de la vis de -Saint-Gilles, comme la maison de la rue Haute, -comme l'arcade surbaissée de la rue Pierre-de-Blois -étale toute la fantaisie gothique, ou toutes les grâces -de la Renaissance, augmentées de la poésie du délabrement. -Être une masure, cela n'empêche pas d'être -un bijou. Une vieille femme qui a du cœur et de l'esprit, -rien n'est plus charmant. Beaucoup des exquises -maisons dessinées par vous sont cette vieille femme-là. -On fait avec bonheur leur connaissance. On les -revoit avec joie, quand on est, comme moi, leur vieil -ami. Que de choses elles ont à vous dire, et quel -délicieux rabâchage du passé! Par exemple, regardez -cette fine et délicate maison de la rue des Orfèvres, -il semble que ce soit un tête-à-tête. On est en<span class="pagenum" id="Page_152">[Pg 152]</span> -bonne fortune avec toute cette élégance. Vous nous -faites tout reconnaître, tant vos eaux-fortes sont des -portraits. C'est la fidélité photographique, avec la -liberté du grand art. Votre rue Chemonton est un -chef-d'œuvre. J'ai monté, en même temps que ces -bons paysans de Sologne peints par vous, les grands -degrés du château. La maison à statuettes de la rue -Pierre-de-Blois est comparable à la précieuse maison -des musiciens de Woymouth. Je retrouve tout.</p> -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_101" href="#FNanchor_101" class="label">[101]</a> Vieille rue de Blois, bien connue des touristes pour ses -maisons du <span class="allsmcap">XV</span><sup>e</sup> siècle. L'une d'elles, dont il existe un curieux -dessin par Victor Hugo, aurait été habitée par Marion Delorme, -que certains, (le bibliothécaire Dupré, entre autres, qui -en a publié un acte de naissance), prétendent née à Blois.</p> - -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_102" href="#FNanchor_102" class="label">[102]</a> Denys Dupont,—Pontanus—avocat et célèbre jurisconsulte -blaisois; l'un des principaux auteurs de la Coutume de -Blois et son commentateur. (Blois, Angelier, 1556; Paris, Billaine, -1677.)</p> - -</div> - -<div class="blockquot"> - -<p>Voici la Tour-d'Argent<a id="FNanchor_103" href="#Footnote_103" class="fnanchor">[103]</a>, voici le haut pignon sombre, -coin des rues des Violettes et de Saint-Lubin, -voici l'hôtel de Guise, voici l'hôtel de Cheverny<a id="FNanchor_104" href="#Footnote_104" class="fnanchor">[104]</a>, -voici l'hôtel Sardini<a id="FNanchor_105" href="#Footnote_105" class="fnanchor">[105]</a> avec ses voûtes en anses de<span class="pagenum" id="Page_153">[Pg 153]</span> -panier, voici l'hôtel d'Alluye<a id="FNanchor_106" href="#Footnote_106" class="fnanchor">[106]</a> avec ses galantes arcades -du temps de Charles VIII, voici les degrés de -Saint-Louis qui mènent à la cathédrale, voici la rue -du Sermon, et au fond la silhouette presque romane -de Saint-Nicolas; voici la jolie tourelle à pans coupés -dite Oratoire<a id="FNanchor_107" href="#Footnote_107" class="fnanchor">[107]</a> de la reine Anne. C'est derrière -cette tourelle qu'était le jardin où Louis XII, goutteux, -se promenait sur son petit mulet.</p> -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_103" href="#FNanchor_103" class="label">[103]</a> Ancien atelier monétaire des comtes de Blois formant le -coin des rues des Trois-Clefs et de la Serrurerie, où est établi -aujourd'hui le siège d'une compagnie électrique.</p> - -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_104" href="#FNanchor_104" class="label">[104]</a> Hôtel à Blois de la famille Hurault (Hurault de Cheverny -de Saint-Denis et de Vibraye), ou «Petit Louvre», rue Saint-Martin.</p> - -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_105" href="#FNanchor_105" class="label">[105]</a> Scipion Sardini, financier lucquois amené en France par -Catherine de Médicis qui lui fit épouser Isabelle de Limeuil. -La rapidité de sa fortune lui valut cette épigramme de ses -contemporains:</p> - -<div class="poetry-container"> -<div class="poetry"> - <div class="stanza"> - <div class="verse indent0"><i>Qui modo Sardinii jam nunc sunt grandia cete</i></div> - <div class="verse indent0"><i>Sic alit italicos Gallia pisciculos.</i></div> - </div> -</div> -</div> - -<p>En dehors de l'hôtel du 7 de la rue du Puits-Châtel, à Blois, -Sardini possédait, à Paris, un hôtel dans le quartier Mouffetard, -auquel M. Anatole de Montaiglon a consacré deux articles -intéressants: <i>L'hôtel de Scipion Sardini et ses médaillons -en terre cuite</i> (<i>Les Beaux-Arts</i>, tome I, 1869, pp. 161-166; -197-202); <i>Bulletin de la Société impériale des Antiquaires -de France</i>, année 1857, pp. 97-101; cette communication a été -réimprimée dans la <i>Revue universelle des Arts</i>, tome V, 1857, -pp. 461-463).</p> - -<p>M. Édouard Drumont a d'autre part tracé une jolie silhouette -du personnage dans la première série de <i>Mon vieux Paris: Un -Financier du XVI<sup>e</sup> siècle</i> (Réimpression Flammarion, S. D., -in-12, pp. 207-247).</p> - -<p>Brantôme, puis... le duc d'Aumale ont évoqué, non sans -esprit, cette tant bizarre Isabelle de Limeuil dont la vengeance -vis-à-vis de Condé fut plutôt rabelaisienne, et l'accouchement -en pleine cour pour le moins maladroit.</p> - -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_106" href="#FNanchor_106" class="label">[106]</a> Ancien hôtel rue Saint-Honoré (ainsi que l'hôtel Denys -Dupont), de Florimond Robertet, baron d'Alluye, secrétaire -des finances de Charles VIII, de Louis XII et de François I<sup>er</sup>. -Bien que la plupart de ses biographes le fassent mourir, à -Blois, en 1522, il ne serait mort, d'après l'hommage de sa -veuve, Michelle Gaillard, pour le château de Bury, qu'en 1527, -et à Paris.</p> - -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_107" href="#FNanchor_107" class="label">[107]</a> Pavillon situé dans les anciens jardins bas du château et -y faisant face, souvent improprement appelé «Bains de Catherine».</p> - -<p>Anne de Bretagne s'y était retirée durant l'excommunication -de Louis XII.</p> - -<p>Cf. <span class="smcap">Pierre Lesueur</span>: <i>Les Jardins du château de Blois et -leurs dépendances</i>. Blois: C. Migault et C<sup>ie</sup>, in-8º, de 225 pp. (Pl.)</p> - -</div> - -<div class="blockquot"> - -<p>Ce Louis XII a, comme Henri IV, des côtés aimables. -Il fit beaucoup de sottises, mais c'était un roi-bonhomme. -Il jetait au Rhône les procédures commencées<span class="pagenum" id="Page_154">[Pg 154]</span> -contre les Vaudois. Il était digne d'avoir -pour fille cette vaillante huguenote astrologue, Renée -de Bretagne, si intrépide devant la Saint-Barthélémy -et si fière à Montargis. Jeune, il avait passé trois ans -à la tour de Bourges, et il avait tâté de la cage de -fer. Cela qui aurait rendu un autre méchant, le fit -débonnaire.</p> - -<p>Il entra à Gênes, vainqueur, avec une ruche d'abeilles -dorée sur sa cotte d'armes et cette devise: <i>Non -utitur aculeo</i>. A Aignadel, à un courtisan qui disait: -<i>Vous vous exposez, sire</i>, il répondait: <i>Mettez-vous -derrière moi.</i> C'est lui aussi qui disait: <i>Bon roi, roi -avare. J'aime mieux être ridicule aux courtisans que -lourd au peuple.</i> Il disait: <i>La plus laide bête à voir -passer, c'est un procureur portant ses sacs.</i> Il haïssait -les juges désireux de condamner et faisant effort -pour agrandir la faute et envelopper l'accusé. <i>Ils -sont</i>, disait-il, <i>comme les savetiers qui allongent le -cuir en tirant dessus avec leurs dents.</i> Il mourut de -trop aimer sa femme, comme plus tard François II -doucement tués l'un et l'autre par une Marie. Cette -noce fut courte. Le 1<sup>er</sup> janvier 1515, après quatre-vingt-trois -jours ou plutôt quatre-vingt-trois nuits -de mariage, Louis XII expira, et comme c'était le -jour de l'an, il dit à sa femme: <i>Mignonne, je vous -donne ma mort pour vos étrennes</i>. Elle accepta de moitié -avec le duc de Brandon.</p> - -<p>L'autre fantôme qui domine Blois est aussi haïssable -que Louis XII est sympathique. C'est ce Gaston, -Bourbon coupé de Médicis. Florentin du <span class="allsmcap">XVI</span><sup>e</sup> siècle, -lâche, perfide spirituel, disant de l'arrestation de<span class="pagenum" id="Page_155">[Pg 155]</span> -Longueville, de Conti et de Condé: <i>Beau coup de -filet, prendre à la fois un renard, un singe et un lion!</i> -Curieux artiste, collectionneur, épris de médailles, -de filigranes et de bonbonnières, passant sa matinée -à admirer le couvercle d'une boîte en ivoire, pendant -qu'on coupait la tête à quelqu'un de ses amis, -trahi par lui<a id="FNanchor_108" href="#Footnote_108" class="fnanchor">[108]</a>.</p> -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_108" href="#FNanchor_108" class="label">[108]</a> Non sans courage,—il est des réhabilitations difficiles—un -descendant de Brunyer, l'ancien médecin de Gaston, -M. J. de Pétigny, de l'Institut, protesta dans une lettre à la -<i>France Centrale</i> (9 juin 1864), contre la sévérité de ce jugement.</p> - -</div> - -<div class="blockquot"> - -<p>Toutes ces figures, et Henri III, et le duc de Guise, -et d'autres, y compris ce Pierre-de-Blois<a id="FNanchor_109" href="#Footnote_109" class="fnanchor">[109]</a>, qui a pour -gloire d'avoir prononcé le premier le mot <i>transsubstantiation</i>, -je les ai revues, Monsieur, dans la confuse -évocation de l'histoire, en feuilletant votre précieux -recueil. Votre fontaine de Louis XII m'a arrêté -longtemps. Vous l'avez reproduite comme je l'ai vue, -toute vieille, toute jeune, charmante. C'est une de -vos meilleurs planches. Je crois bien que la <i>Rouennerie -en gros</i>, constatée par vous, vis-à-vis l'hôtel -d'Amboise, était déjà là de mon temps<a id="FNanchor_110" href="#Footnote_110" class="fnanchor">[110]</a>. Vous avez<span class="pagenum" id="Page_156">[Pg 156]</span> -un talent vrai et fin, le coup d'œil qui saisit, le style -la touche ferme, agile et forte, beaucoup de naïveté, -et ce don rare de la lumière dans l'ombre. Ce qui -me frappe et me charme dans vos eaux-fortes, c'est -le grand jour, la gaieté, l'aspect souriant, cette joie -du commencement qui est toute la grâce du matin. -Des planches sont baignées d'aurore. C'est bien là -Blois, mon Blois à moi, ma ville lumineuse. Car la -première impression de l'arrivée m'est restée. Blois -est pour moi radieux. Je ne vois Blois que dans le -soleil levant. Ce sont là des effets de jeunesse et de -patrie.</p> -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_109" href="#FNanchor_109" class="label">[109]</a> Pierre de Blois, né dans le faubourg de Vienne, vers 1130. -Après avoir étudié le droit à Bologne et la théologie à Paris, -fut tour à tour, en Angleterre, où il mourut en disgrâce vers -1200, secrétaire et confident de Henri II Plantagenet et chancelier -de l'archevêque de Cantorbéry, qui lui conféra l'archidiaconé -de Bath.</p> - -<p>Les lettres qu'il a laissées sont, au dire des biographes, pleines -de jugements satiriques et violents sur ses contemporains.</p> - -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_110" href="#FNanchor_110" class="label">[110]</a> Une plaque de cuivre gravé a ramené cette inscription à -des proportions plus modestes.</p> - -</div> - -<div class="blockquot"> - -<p>Je me suis laissé aller à causer longuement avec -vous Monsieur, parce que vous m'avez fait plaisir. -Vous m'avez pris par mon faible, vous avez touché -le coin sacré des souvenirs. J'ai quelquefois de la -tristesse amère, vous m'avez donné de la tristesse -douce. Être doucement triste, c'est là le plaisir. Je -vous en suis reconnaissant. Je suis heureux qu'elle -soit bien conservée, si peu défaite, et si pareille encore -à ce que je l'ai vue il y a quarante ans, cette -ville à laquelle m'attache cet invisible écheveau des -fils de l'âme, impossible à rompre, ce Blois qui m'a -vu adolescent, ce Blois où les rues me connaissent, -où une maison m'a aimé, et où je viens de me promener -en votre compagnie, cherchant les cheveux -blancs de mon père et trouvant les miens.</p> - -<p>Je vous serre la main, Monsieur.</p> -</div> - -<p class="indent2"> -<span class="smcap">Victor Hugo.</span><br /> -</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_157">[Pg 157]</span></p> - -<p>Publiée d'abord dans la <i>Gazette des Beaux-Arts</i><a id="FNanchor_111" href="#Footnote_111" class="fnanchor">[111]</a>, -la <i>Presse</i> et la <i>France Centrale</i><a id="FNanchor_112" href="#Footnote_112" class="fnanchor">[112]</a>, souvent -reproduite depuis, cette lettre fixe au 17 avril -1825 l'arrivée de Victor Hugo à Blois.</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_111" href="#FNanchor_111" class="label">[111]</a> <i>Gazette des Beaux-Arts</i>, juin 1864.</p> - -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_112" href="#FNanchor_112" class="label">[112]</a> <i>La France Centrale</i>, 2 juin 1864.</p> - -</div> - -<p>Le commissionnaire essoufflé remettant au -poète «la grande lettre cachetée de rouge qui -venait d'arriver chez lui et que son beau-père -lui envoyait en toute hâte» de <i>Victor Hugo -raconté par un Témoin de sa Vie</i> risque donc -fort d'appartenir à la légende.</p> - -<p>C'est dommage, car nous y perdons cette jolie -scène.</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>A Blois, le général était à la descente de la voiture. -Victor Hugo, sachant le plaisir qu'il ferait à son -père, lui tendit aussitôt son brevet et lui dit:</p> - -<p>—Tiens, ceci est pour toi.</p> - -<p>Le général, charmé en effet, garda le brevet et, -en échange détacha de sa boutonnière son ruban -rouge<a id="FNanchor_113" href="#Footnote_113" class="fnanchor">[113]</a> qu'il mit à celle de son fils<a id="FNanchor_114" href="#Footnote_114" class="fnanchor">[114]</a>.</p> -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_113" href="#FNanchor_113" class="label">[113]</a> Le général était officier de la Légion d'honneur du 14 février -1815.</p> - -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_114" href="#FNanchor_114" class="label">[114]</a> <i>Victor Hugo raconté par un Témoin de sa Vie</i>, tome II, -p. 83.</p> - -</div> - -<p>Le 29 avril seulement, le <i>Moniteur</i> annonçait -la distinction dont Lamartine et Victor Hugo -venaient d'être l'objet:</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_158">[Pg 158]</span></p> - -<p>«Le Roi vient de nommer MM. Alphonse de -Lamartine et Victor Hugo, chevaliers de la Légion -d'honneur<a id="FNanchor_115" href="#Footnote_115" class="fnanchor">[115]</a>.»</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_115" href="#FNanchor_115" class="label">[115]</a> <i>Moniteur Universel</i>, nº 119, vendredi 29 avril 1825, partie -non officielle.</p> - -</div> - -<p>Le 12 mai suivant, le nouveau chevalier n'avait -encore ni croix, ni papiers<a id="FNanchor_116" href="#Footnote_116" class="fnanchor">[116]</a>.</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_116" href="#FNanchor_116" class="label">[116]</a> Lettre écrite de la Miltière à M. Foucher, le 12 mai 1825.</p> - -</div> - -<p>Ce Roi qui, par ordonnance spéciale, venait -de décorer deux poètes, n'était plus Louis XVIII, -mort le 16 septembre 1824, à 4 heures du matin, -mais le comte d'Artois, devenu Charles X.</p> - -<p>Non content d'accorder à Victor Hugo l'étoile -au centre de laquelle un Henri IV barbu avait -remplacé le masque consulaire, le Roi l'invitait -à son sacre.</p> - -<p>Cette «marque d'honneur» était bien due au -chantre, alors si fidèle, des Bourbons. Il y fut -très sensible, et les lettres qu'il écrivit alors de -Blois témoignent du plaisir qu'il en ressentit.</p> - -<p>La <i>Correspondance</i> de Victor Hugo nous en -fournit le texte. Il complète heureusement celui -dont la bibliothèque de Blois conserve les originaux.</p> - -<p>Dès le 27 avril, aussitôt ces importantes nouvelles -reçues, Victor écrit à Soulié, au bon -Soulié, non pas l'auteur du <i>Lion Amoureux</i>,<span class="pagenum" id="Page_159">[Pg 159]</span> -mais Augustin Soulié, le rédacteur à la <i>Quotidienne</i><a id="FNanchor_117" href="#Footnote_117" class="fnanchor">[117]</a>.</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_117" href="#FNanchor_117" class="label">[117]</a> Jean-Baptiste-Augustin Soulié, né à Castres en 1780, mort -à Paris en 1845. Après avoir fondé et dirigé à Bordeaux: le -<i>Mémorial bordelais</i>, la <i>Ruche d'Aquitaine</i> et la <i>Ruche politique</i> -il vint, en 1828, se fixer à Paris, où il collabora activement à -la <i>Quotidienne</i>.</p> - -<p>Paul Lacroix lui attribue les articles signés d'un S. parus -dans le <i>Conservateur littéraire</i>. Ils semblent plutôt devoir -être attribués à J.-B. Biscarrat.</p> - -<p>Nommé conservateur à la Bibliothèque de l'Arsenal, A. Soulié -a laissé une édition assez estimée des <i>Poésies de Charles -d'Orléans</i>.</p> - -</div> - -<p>Le poète ne cache ni sa joie, ni sa reconnaissance -pour ses protecteurs.</p> - -<p class="indent2"> -A Monsieur J.-B. Soulié, hôtel de Hollande,<br /> -rue Neuve-des-Bons-Enfants, à Paris.<br /> -<br /> -<br /> -Blois, 27 avril 1825, matin.<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Savez-vous, mon bon Soulié, que les grâces royales -pleuvent sur moi, au moment où je viens à Blois -me faire hermite? Le Roi me nomme chevalier de la -Légion d'honneur, et me fait l'insigne honneur de -m'inviter à son sacre. Vous allez vous réjouir, vous -qui m'aimez, et je vous assure que le plaisir que -cette nouvelle vous fera augmente beaucoup ma propre -satisfaction. Il y a entre nous une telle fraternité -de sentiments et d'opinions, qu'il me semble que<span class="pagenum" id="Page_160">[Pg 160]</span> -ma croix est la vôtre, comme la vôtre serait la -mienne.</p> - -<p>Ce qui accroît beaucoup le prix de cette croix à -mes yeux, c'est que je l'obtiens avec Lamartine, par -ordonnance spéciale qui ne nomme que nous deux, -attendu, a dit le Roi, qu'il s'agit de réparer une -omission. Ces deux décorations ne comptent pas dans -le nombre donné au sacre.</p> - -<p>Ce qui ajoute aussi un grand charme à mon voyage -de Reims, c'est l'espérance de le faire avec notre -Charles Nodier<a id="FNanchor_118" href="#Footnote_118" class="fnanchor">[118]</a>, auquel j'ai écrit hier, pour qu'il -s'arrange de manière à m'avoir pour compagnon. Je -dois ajouter à tout ceci que M. de La Rochefoucauld -a été charmant, dans cette circonstance, pour Lamartine -et moi. Il est impossible de s'effacer plus complètement -pour laisser au Roi toute la reconnaissance, -de mettre plus de grâce et de délicatesse dans ses<span class="pagenum" id="Page_161">[Pg 161]</span> -rapports avec nous. C'est à lui que nous devons nos -croix et c'est lui qui nous remercie. Je dois cette -justice haute et entière à un homme qui ne l'obtient -pas toujours<a id="FNanchor_119" href="#Footnote_119" class="fnanchor">[119]</a>.</p> -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_118" href="#FNanchor_118" class="label">[118]</a> «Notre Charles Nodier»! Il faut lire le jugement que portait -sur lui, dans une lettre à Albert Stapfer, Prosper Mérimée, -son successeur à l'Académie, qui venait de terminer non sans -peine, il est à croire, le discours de réception au cours duquel -les usages académiques le forçaient à faire son éloge:</p> - -<p>«Il m'a fallu lire les œuvres complètes de Nodier, y compris -<i>Jean Sbogar</i>. C'était un gaillard très taré qui faisait le bonhomme -et avait toujours la larme à l'œil. Je suis obligé de -dire, dès mon exorde, que c'était un infâme menteur. Cela -m'a fort coûté à dire en style académique. Enfin, vous entendrez -ce morceau, si je ne crève pas de peur en le lisant». -(<i>Prosper Mérimée; l'homme, l'écrivain, l'artiste.</i> Paris, <i>Journal -des Débats</i>, 1907, in-8º. Lettre du 16 octobre 1844, p. 101).</p> - -<p>L'article de Charles Nodier sur <i>Han d'Islande</i>, paru dans la -<i>Quotidienne</i>, en 1823, l'avait mis en rapport avec Victor Hugo -et leurs relations n'avaient point tardé à tourner à l'intimité.</p> - -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_119" href="#FNanchor_119" class="label">[119]</a> Le vicomte Sosthènes de la Rochefoucauld. Son passage à la -direction des Beaux-Arts fut surtout marqué par l'allongement -momentané qu'il fit subir, à l'Opéra, aux jupes des danseuses -et par les feuilles de vigne en papier dont il gratifia, au Louvre, -les nudités des statues.</p> - -<p>Sa haine du nu souffrait, sans doute, en dehors de ses fonctions, -des accommodements: à entendre Horace de Viel Castel, -il n'aurait pas été sans consoler Zoé du Cayla des amours par -trop pures de Louis XVIII.</p> - -<p>Le vicomte de la Rochefoucauld fut,—lui aussi,—l'objet -de mystifications sans nombre, auxquelles le <i>Mercure de France</i> -ne demeura pas toujours étranger.</p> - -</div> - -<div class="blockquot"> - -<p>Je vais donc vous revoir, cher ami, et il me faut -cette espérance pour apporter quelque adoucissement -au chagrin de quitter mon Adèle pour la première -fois. Dites tout cela à ceux de nos bons amis auxquels -je n'aurai pas le temps d'écrire.</p> - -<p>Votre canif est beau et excellent; votre dessin est -d'une bizarrerie charmante. Merci mille fois, et merci -surtout de votre franche et tendre amitié.</p> - -<p>Personne ne vous aime plus que moi.</p> -</div> - -<p class="indent2"> -<span class="smcap">Victor<a id="FNanchor_120" href="#Footnote_120" class="fnanchor">[120]</a>.</span><br /> -</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_120" href="#FNanchor_120" class="label">[120]</a> <span class="smcap">Victor Hugo</span>: <i>Correspondance</i>, 1815-1835, pp. 219-220.</p> - -</div> - -<p>Le lendemain c'est le tour d'Alfred de Vigny, -«Vigny qu'on avait oublié dans cette cérémonie -malgré ses titres de noblesse et les autres»<a id="FNanchor_121" href="#Footnote_121" class="fnanchor">[121]</a>,<span class="pagenum" id="Page_162">[Pg 162]</span> -et, à la satisfaction du jeune légionnaire se -mêlent de jolies notes sur Blois.</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_121" href="#FNanchor_121" class="label">[121]</a> <span class="smcap">Léon Séché</span>: <i>Alfred de Vigny et son temps</i>, p. 113.</p> - -<p>«Il est vrai que ce fils de royalistes, cet officier de la garde -royale, n'avait été inspiré ni par la mort du duc de Berry, ni -par celle de Louis XVIII, ni par la naissance du duc de Bordeaux. -Un jour, trente ans plus tard, on lui demanda de faire -une poésie sur la naissance du prince impérial. Il répondit -qu'il n'avait jamais su faire ces choses-là.» (<i>Ibid.</i>, en note.)</p> - -</div> - -<p class="indent2"> -A Monsieur le comte Alfred de Vigny,<br /> -rue Richepanse, Paris.<br /> -<br /> -Blois, 28 avril 1825.<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Il ne faut pas, cher Alfred, que vous appreniez -d'un autre que moi les faveurs inattendues qui sont -venues me chercher dans la retraite de mon père. -Le Roi me donne la croix et m'invite à son sacre. -Réjouissez-vous, vous qui m'aimez, de cette nouvelle; -car je repasserai à Paris en allant à Reims, et je -vous embrasserai.</p> - -<p>Je compte faire le voyage avec notre Nodier, auquel -je viens d'écrire. Vous nous manquerez.</p> - -<p>Tous les honneurs, du reste, portent leur épine -avec eux. Ce voyage me force à quitter pour quinze -éternels jours cette Adèle que j'aime comme vous -aimez votre Lydia<a id="FNanchor_122" href="#Footnote_122" class="fnanchor">[122]</a>, et il me semble que cette première -séparation va me couper en deux.</p> -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_122" href="#FNanchor_122" class="label">[122]</a> Miss Lydia de Bunbury que le poète avait rencontrée en -1824, à Pau, où il était en garnison et où il l'avait épousée le -3 février 1825.</p> - -</div> - -<div class="blockquot"> - -<p>Vous me plaindrez, mon ami, car vous aimez -comme moi.</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_163">[Pg 163]</span></p> - -<p>Je suis ici, en attendant mon nouveau départ, dans -la plus délicieuse ville qu'on puisse voir. Les rues et -les maisons sont noires et laides, mais tout cela est -jeté pour le plaisir des yeux sur les deux rives de -cette belle Loire; d'un côté un amphithéâtre de jardins -et de ruines, de l'autre une plaine inondée de -verdure. A chaque pas un souvenir.</p> - -<p>La maison de mon père est en pierres de taille -blanches, avec des contrevents verts comme ceux -que rêvait J.-J. Rousseau; elle est entre deux jardins -charmants, au pied d'un coteau, entre l'arbre de -Gaston et les clochers de Saint-Nicolas. L'un de ces -clochers n'a point été achevé et tombe en ruine<a id="FNanchor_123" href="#Footnote_123" class="fnanchor">[123]</a>. -Le temps le démolit avant que l'homme l'ait bâti.</p> -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_123" href="#FNanchor_123" class="label">[123]</a> Restauré une première fois sous le règne de Louis-Philippe, -ce clocher a été complètement refait ces dernières années.</p> - -</div> - -<div class="blockquot"> - -<p>Voilà tout ce que je vais quitter pour quinze jours, -et mon vieux et excellent père et ma bien-aimée -femme par-dessus tout. Mais je vous reverrai un instant, -et il y a tant de consolations dans la vue d'un ami.</p> - -<p>Adieu, cher Alfred, mille hommages à votre chère -Lydia. Avez-vous terminé votre formidable <i>Enfer</i><a id="FNanchor_124" href="#Footnote_124" class="fnanchor">[124]</a>? -C'est une page de Dante, c'est un tableau de Michel-Ange, -le triple génie.</p> -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_124" href="#FNanchor_124" class="label">[124]</a> Il faut comprendre, sans doute, votre <i>Satan</i>.</p> - -</div> - -<p><span class="pagenum" id="Page_164">[Pg 164]</span></p><div class="blockquot"> - -<p>Embrassez bien pour moi Émile<a id="FNanchor_125" href="#Footnote_125" class="fnanchor">[125]</a>, Soumet, -Jules<a id="FNanchor_126" href="#Footnote_126" class="fnanchor">[126]</a>, Guiraud<a id="FNanchor_127" href="#Footnote_127" class="fnanchor">[127]</a> et d'Hendicourt et tous nos amis, -auxquels j'écrirai dès que j'aurai quelque loisir.</p> -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_125" href="#FNanchor_125" class="label">[125]</a> Émile Deschamps, né à Bourges en 1791, mort à Versailles, -en 1871. L'un des premiers adeptes du Romantisme. Il fut un -des fondateurs de la <i>Muse française</i> de Victor Hugo, dont il -demeura l'ami, collabora aux <i>Annales de la Littérature et des -Arts</i>, au <i>Mercure du XIX<sup>e</sup> siècle</i>, etc. -Poésie, drame, roman, études historiques et littéraires, -Émile Deschamps embrassa un peu tous les genres. Ses œuvres -complètes ont été publiées en six volumes, chez Lemerre -(1872-1894).</p> - -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_126" href="#FNanchor_126" class="label">[126]</a> Jules Lefèvre-Deumier (1797-1857), lié d'amitié avec -Alexandre Soumet, entra avec lui dans le mouvement romantique -et collabora au <i>Conservateur littéraire</i> et à la <i>Muse française</i>. -Ses vers se ressentent fort de l'influence de Byron qu'il -imita en allant combattre pour la délivrance de la Pologne. -Fait prisonnier par les Autrichiens, il devint, après son -retour en France, bibliothécaire du prince Louis-Napoléon, -puis de l'Élysée et des Tuileries.</p> - -<p>Jules Lefèvre n'était pas, comme poète, sans valeur (<i>le Parricide</i>, -1823; <i>le Clocher de Saint-Marc</i>, 1826; <i>Ode sur la mort -du général Foy</i>, 1826; <i>les Confidences</i>, 1833). Il a laissé en -outre des romans qui eurent quelques succès: <i>Sir Lionel -d'Arquenay</i> (1834), <i>les Martyrs d'Arezzo</i> (1836).</p> - -<p>Il fut un moment co-propriétaire de l'<i>Artiste</i> avec Arsène -Houssaye.</p> - -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_127" href="#FNanchor_127" class="label">[127]</a> Pierre-Marie-Thérèse-Alexandre, baron Guiraud (1788-1847). -Un des fondateurs de la <i>Muse française</i> où il rendit -compte des <i>Mémoires du général Hugo</i> (tome I, p. 198) et où -il publia un véritable manifeste littéraire: <i>Nos Doctrines</i> (t. II, -nº 7). Collabora également aux <i>Annales de la Littérature et des -Arts</i> et au <i>Mercure du XIX<sup>e</sup> siècle</i>.</p> - -<p>Avait eu un drame, <i>les Macchabées</i>, joué, en 1822, à l'Odéon; -d'autres suivirent: <i>le comte Julien</i> (1823), <i>Pharamond</i>, en -collaboration avec Ancelot (1825), <i>Virginie</i> (1827).</p> - -<p>Assidu du salon de M<sup>me</sup> Ancelot (Marguerite Chardon), Guiraud -aimait à y réciter les vers un peu pleurards qui devaient -former ses <i>Élégies savoyardes</i> (Ponthieu, 1823). Il a publié, en -outre, <i>Poèmes et Chants élégiaques</i> (Boulland, 1824), des <i>Poésies -dédiées à la jeunesse</i> (Dondey-Dupré, 1836) et deux forts -volumes assez justement oubliés, imprimés à Limoux, sa ville -natale: <i>Philosophie catholique de l'Histoire</i> (Boute, 1839-1841).</p> - -<p>Le baron Guiraud faisait depuis 1826 partie de l'Académie -française.</p> - -<p>Cf. <span class="smcap">Léon Séché</span>: <i>Le Cénacle de la Muse française</i>.</p> - -</div> - -<p><span class="pagenum" id="Page_165">[Pg 165]</span></p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Je suis encore ici pour trois semaines. Vous -m'écrirez vite, n'est-ce pas?</p> - -<p>Mille respects de ma part à Madame votre mère<a id="FNanchor_128" href="#Footnote_128" class="fnanchor">[128]</a>.</p> -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_128" href="#FNanchor_128" class="label">[128]</a> <span class="smcap">Victor Hugo</span>: <i>Correspondance</i>, 1815-1835, p. 221-222.</p> - -</div> - -<p>Rues et maisons noires et laides, «tout cela -est jeté pour le plaisir des yeux». Voilà, pour -les Blaisois, s'il en était besoin, de quoi faire -pardonner au poète les deux vers du comte de -Gassé.</p> - -<div class="poetry-container"> -<div class="poetry"> - <div class="stanza"> - <div class="verse indent0">Regardez.—Tout est laid, tout est vieux, tout est mal.</div> - <div class="verse indent0">Ces clochers même ont l'air gauche et provincial<a id="FNanchor_129" href="#Footnote_129" class="fnanchor">[129]</a>.</div> - </div> -</div> -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_129" href="#FNanchor_129" class="label">[129]</a> <i>Marion Delorme</i>, acte II, scène I.</p> - -</div> - -<p>Au reste, Victor Hugo a suffisamment magnifié -Blois, voire les clochers de Saint-Nicolas, -pour que cette boutade ne puisse inspirer qu'un -sourire et rien plus.</p> - -<p>De Blois, il écrivit encore au baron d'Eckstein<a id="FNanchor_130" href="#Footnote_130" class="fnanchor">[130]</a>, -pour lui recommander le <i>Résumé de L'Histoire -de Russie</i>, du pauvre Alphonse Rabbe;<span class="pagenum" id="Page_166">[Pg 166]</span> -puis, le 7 mai, à la veille d'en partir, ce fut -cette lettre, jolie et intéressante, à Adolphe de -Saint-Valry<a id="FNanchor_131" href="#Footnote_131" class="fnanchor">[131]</a>, son ami d'enfance:</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_130" href="#FNanchor_130" class="label">[130]</a> Ferdinand d'Eckstein, né à Altona, en 1790, mort à Paris -en 1861. Après avoir servi contre la France, suivit Louis XVIII -et s'attacha à sa fortune. Successivement commissaire central -à Marseille, inspecteur général au ministère de la police, historiographe -à celui des Affaires étrangères et enfin créé baron.</p> - -<p>Après avoir collaboré aux <i>Annales de la Littérature et des -Arts</i>, auxquelles il donna des articles politiques, historiques -et de littérature étrangère, le baron d'Eckstein, fonda en 1826, -le <i>Catholique</i>.</p> - -<p>Rendu à la vie privée par la Révolution de juillet il a exprimé, -avec talent, dans nombre d'ouvrages, son loyalisme.</p> - -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_131" href="#FNanchor_131" class="label">[131]</a> Adolphe Souillard, plus connu sous le nom d'Adolphe de -Saint-Valry (1802-1862), né la même année que Victor Hugo, -était pour lui un ami d'enfance, car son père avait servi sous -les ordres du général. Après avoir collaboré au <i>Conservateur -littéraire</i>, Adolphe de Saint-Valry,—il donnait comme Jules -Lefèvre et Jules de Rességuier les plus belles espérances,—était -passé aux <i>Annales de la Littérature et des Arts</i>, où l'honneur -lui fut imparti de rendre compte des <i>Odes et poésies diverses</i> -de V. Hugo.</p> - -<p>Je ne puis reproduire le morceau dans son entier, il ferait -longueur, mais la date où ces lignes furent écrites (1822, tome -VII) leur donne trop de saveur pour que je puisse ne point -les citer:</p> - -<p>«Nous ne savons à quelle fatalité attribuer le silence des -journaux quotidiens à son égard; est-ce que par hasard la -supériorité d'un écrivain aussi jeune que M. Victor Hugo donnerait -de l'ombrage et du souci à quelques hommes de lettres -en crédit? Ce serait là un sentiment bien bas, mais au reste -bien digne d'un siècle essentiellement jaloux et dépréciateur; -car, de nos jours dans le compte que l'on rend des meilleurs -ouvrages, il règne habituellement une certaine réserve cauteleuse, -assez proche parente de l'envie et de la médiocrité. -Heureusement pour M. V. Hugo, une édition épuisée sans -annonce, les éloges et l'amitié si honorables de M. de Chateaubriand -et de M. de Lamennais sont une fort belle compensation.»</p> - -<p>Que l'on veuille se souvenir que le poète et le critique -n'avaient pas à eux deux, plus de quarante ans.</p> - -<p>Adolphe de Saint-Valry fut un des sept fondateurs de la -<i>Muse française</i>, avec Émile Deschamps, Guiraud, Soumet, -Victor Hugo, Alfred de Vigny et Desjardins. (Ce Desjardins, -doit être l'auteur d'un drame «en cinq coupes d'amertume», -<i>Semiramis la Grande</i>, dont les lecteurs de l'<i>Intermédiaire</i> -n'ignorent pas le titre. Il semble avoir été professeur libre et -avoir collaboré à la <i>Tribune</i> de Germain Sarrut. C'est, parmi -les Romantiques de la première heure, un des plus inconnus.)</p> - -<p>Il prit une part active, en l'absence de Guiraud, à la préparation -du premier numéro, qui parut le 28 juillet 1823 sous la -date du 15, et, quand, après douze numéros, la <i>Muse</i> disparut, -le 15 juin 1824, survivant à peine huit jours à la disgrâce de -Chateaubriand, dont le grand public ignora longtemps les -causes, ou tout au moins l'une d'entre elles, ce fut Saint-Valry, -qui, non sans esprit et sans courage, traça le portrait d'Auguste, -l'ami hier tout puissant, aujourd'hui ministre révoqué, «car il -est doux de rendre hommage à la vertu et au courage d'un -homme de bien, et peut-être n'est-il pas encore défendu d'accompagner -jusqu'aux portes de Rome Cicéron partant pour -l'exil».</p> - -<p>En vérité, Saint-Valry donnait mieux, là, que des espérances, -et, en dehors de leur amitié, l'on comprend en quelle singulière -estime le pouvait tenir Hugo qui avait souvent été son hôte -à Montfort-l'Amaury, dont ils ont, l'un et l'autre, chanté les -ruines. (<i>Odes et Ballades</i>, Odes Livre V, Ode XVII; <i>Les Annales -romantiques</i>, 1826.)</p> - -<p>On doit à Adolphe de Saint-Valry un roman, publié en 1836: -<i>M<sup>me</sup> de Mably</i>.</p> - -<p>Cf. Ch.-M. <span class="smcap">Des Granges</span>: <i>La Presse littéraire sous la Restauration.</i>—<span class="smcap">Léon -Séché</span>: <i>Le Cénacle de la Muse française</i>.—<i>L'Intermédiaire -des Chercheurs et Curieux</i>, 1893.</p> - -</div> - -<p><span class="pagenum" id="Page_167">[Pg 167]</span></p> - -<p class="indent2"> -A Adolphe de Saint-Valry.<br /> -<br /> -Blois, 7 mai 1825.<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Oui, mon ami, de cette ville historique et pittoresque, -je tournerai bien souvent mes regards vers Paris -et Montfort, et le château de Blois ne me fera point -oublier Saint-Laurent. J'ai passé là en août 1821, des<span class="pagenum" id="Page_168">[Pg 168]</span> -moments bien doux et votre excellente mère m'y a -fait presque oublier pendant huit jours l'admirable -mère que je venais de perdre.</p> - -<p>Je vous remercie des nouvelles que vous me donnez. -Je suis charmé que le bon Jules Lefèvre vous -doive la vente de son <i>Clocher de Saint-Marc</i>. C'est un -homme d'un vrai talent, et il ne manque à ce talent -qu'un succès.</p> - -<p>Rien de tout cela ne vous manque à vous, mon -cher ami, et vous avez tort de désespérer de vous-même; -il faut que votre poème se vende, et il se vendra. -Entre le talent et le public, le traité est bientôt -fait.</p> - -<p>On me dit ici que l'on dit là-bas que j'ai fait abjuration -de mes <i>hérésies littéraires</i>, comme notre grand -poète Soumet. Démentez le fait bien haut partout où -vous serez, vous me rendrez service.</p> - -<p>J'ai visité hier Chambord. Vous ne pouvez vous figurer -comme c'est singulièrement beau. Toutes les -magies, toutes les poésies, toutes les <i>folies</i> mêmes -sont représentées dans l'admirable bizarrerie de ce -palais de fées et de chevaliers. J'ai gravé mon nom -sur le faîte de la plus haute tourelle<a id="FNanchor_132" href="#Footnote_132" class="fnanchor">[132]</a>; j'ai emporté<span class="pagenum" id="Page_169">[Pg 169]</span> -un peu de pierre et de mousse de ce sommet, et un -morceau de châssis de la croisée sur laquelle François -I<sup>er</sup> a inscrit les deux vers:</p> -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_132" href="#FNanchor_132" class="label">[132]</a> Marie-Caroline, duchesse de Berry, devait suivre ce mauvais -exemple, le 18 juin 1828, lors de sa visite à Chambord. -(<i>Relation du voyage de S.A.R. Madame, Duchesse de Berry, dans -la Touraine, l'Anjou, la Bretagne, la Vendée, et le Midi de la -France en 1828</i>; par M. le vicomte <span class="smcap">Walsh</span>. (Paris, Hiver, 1829, -tome I, p. 24.) Il faut lire dans les mémoires d'Horace de Viel -Castel comment il traite ce «Walsh d'Irlande».</p> - -<p>Sur Chambord, cf. <span class="smcap">L. de la Saussaye</span>: <i>Le château de Chambord</i>, -8<sup>e</sup> édit. Lyon, Perrin, 1859, in-8º, de VII; 137 pp.</p> - -</div> - -<div class="poetry-container"> -<div class="poetry"> - <div class="stanza"> - <div class="verse indent0">Souvent femme varie</div> - <div class="verse indent0">Bien fol est qui s'y fie</div> - </div> -</div> -</div> - -<div class="blockquot"> - -<p>Ces deux reliques me sont précieuses.</p> - -<p>Adieu, mon ami, vous savez que le roi m'invite à -son sacre. Je serai à Paris vers le 29, et je vous embrasserai.</p> - -<p>L'amitié d'un homme comme vous est douce et -inappréciable.</p> -</div> - -<p class="indent2"> -<span class="smcap">Victor<a id="FNanchor_133" href="#Footnote_133" class="fnanchor">[133]</a>.</span><br /> -</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_133" href="#FNanchor_133" class="label">[133]</a> <span class="smcap">Victor Hugo</span>: <i>Correspondance</i>, 1815-1835, pp. 48-49.</p> - -</div> - -<p>Le lendemain ou le surlendemain, le général -emmenait ses hôtes passer quelques jours à la -Miltière, la propriété qu'il possédait en Sologne<a id="FNanchor_134" href="#Footnote_134" class="fnanchor">[134]</a>,<span class="pagenum" id="Page_170">[Pg 170]</span> -d'où, après avoir écrit de façon plaisante à son -jeune beau-frère, Paul Foucher<a id="FNanchor_135" href="#Footnote_135" class="fnanchor">[135]</a>, le 9 ou le -10 mai, il adressait, le 12, cette lettre plus sérieuse -à son beau-père.</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_134" href="#FNanchor_134" class="label">[134]</a> Par acte passé devant M<sup>e</sup> Pardessus, notaire à Blois, le -12 décembre 1823, le général Hugo, avait acquis au prix de -31.000 francs cette petite propriété située communes de Pruniers -et de Lassay (Loir-et-Cher) avec la locature de Laudinière. -«Elle consistait d'après l'acte, en: maison de maître, grange, -cénacles, un enclos appelé le parc de la Miltière, distribué en -jardins anglais et entouré de fossés, contenant environ 5 hectares -de terre, prés et taillis.» (L. B.)</p> - -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_135" href="#FNanchor_135" class="label">[135]</a> <i>Correspondance</i>, pp. 50-51.</p> - -<p>Né en 1818 et mort en 1875, Paul-Henri Foucher devait être -en 1828 le collaborateur de son beau-frère dans le drame d'<i>Amy -Robsart</i>. Drames, opéras, ballets, romans, chroniques, Paul -Foucher a un peu affronté tous les genres et l'on ne doit pas -oublier ses intéressantes correspondances parisiennes adressées -à l'<i>Indépendance belge</i>.</p> - -<p>Alfred de Musset semble avoir lié à jamais son nom à celui -de Mélanie Waldor:</p> - -<div class="poetry-container"> -<div class="poetry"> - <div class="stanza"> - <div class="verse indent0">Quand Madame Waldor à Paul Foucher s'accroche,</div> - <div class="verse indent0">Montrant le tartre de ses dents...</div> - </div> -</div> -</div> - - -</div> - -<p>Il ne s'agit pas dans celle-ci de baccalauréat -ou des jeux du soleil à travers le lierre tapissant -«une salle de verdure attenante à la Miltière».</p> - -<p>Le sacre approche, Victor n'a reçu encore ni -sa croix de la Légion d'honneur, ni les papiers -la concernant. Il craint «de ne pouvoir porter -la décoration au sacre, ce qui serait inconvenant». -Il prie son beau-père de vouloir bien -passer à la chancellerie pour stimuler un peu -l'apathie des bureaux.</p> - -<p>Puis, ce sont les 350 francs demandés à Reims -pour une chambre,—la province est sans pitié -quand elle a occasion d'écorcher quelques<span class="pagenum" id="Page_171">[Pg 171]</span> -Parisiens,—et si ce n'est tout à fait le chapitre -des chapeaux, c'est tout au moins celui du -tailleur et du chapelier. Du protocole presque.</p> - -<p class="indent2"> -La Miltière, 12 mai 1825.<br /> -<br /> -Mon cher papa,<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Le messager envoyé par mon père à Blois est de -retour. Il nous rapporte l'aimable lettre de maman à -son Adèle, que nous avons lue en famille et une lettre -fort cordiale de Victor Foucher<a id="FNanchor_136" href="#Footnote_136" class="fnanchor">[136]</a>, qui nous fait -aussi beaucoup de plaisir. Nous nous attendions également -à recevoir la croix de la Légion d'honneur et les -papiers, etc., que vous nous avez annoncés pour le -commencement de cette semaine. Notre espérance -est frustrée de ce côté, et mon père désirerait que -vous eussiez la bonté de passer encore une fois à la -Légion, pour presser cet envoi. Car ma place est -retenue pour le 19 au matin, et si nous ne recevions -pas tout cela au moins le 18, je courrais grand risque -de ne pouvoir porter la décoration au sacre, ce -qui serait inconvenant.</p> -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_136" href="#FNanchor_136" class="label">[136]</a> Victor-Adrien Foucher, beau-frère de Victor Hugo, né -comme lui, en 1802, mort en 1866. Magistrat, Victor Foucher -a dirigé de 1833 à 1862 la <i>Collection des lois civiles et criminelles -des États modernes</i> et a laissé en outre, un certain -nombre d'ouvrages et de brochures d'un caractère juridique.</p> - -<p>Paul Lacroix attribue à Victor Foucher vingt articles, signés -F., du <i>Conservateur littéraire</i>.</p> - -</div> - -<p><span class="pagenum" id="Page_172">[Pg 172]</span></p><div class="blockquot"> - -<p>Je sens, mon excellent père, combien je vous -donne de peines, et je suis pénétré d'une vive reconnaissance -de toutes vos bontés. La lettre de maman -Foucher est bonne comme elle: elle est remplie de -détails qui nous intéressent. Nous sommes enchantés -des progrès de Juju<a id="FNanchor_137" href="#Footnote_137" class="fnanchor">[137]</a> autant que de Didine<a id="FNanchor_138" href="#Footnote_138" class="fnanchor">[138]</a>; quand -nous serons de retour à Paris ces deux enfants -seront l'objet de nos curiosités réciproques, et nous -aurons de longs récits à nous faire.</p> -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_137" href="#FNanchor_137" class="label">[137]</a> Julie Foucher, la toute jeune sœur d'Adèle Hugo, mariée -plus tard au graveur Paul Chenay (1818-1906) auteur d'un volume -de souvenirs intimes: <i>Victor Hugo à Guernesey</i>.</p> - -<p>(Paris, Juven, S. D. in-12), de 296 pp.</p> - -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_138" href="#FNanchor_138" class="label">[138]</a> Léopoldine Hugo.</p> - -</div> - -<div class="blockquot"> - -<p>Voudriez-vous encore ajouter à tous vos soins -paternels celui de payer nos contributions dont le -papier a été remis à maman. Nous vous rembourserons -cette petite somme.</p> - -<p>Maman nous apprend que la chambre à Reims est -louée 350 francs et qu'on cherche une quatrième -personne. Est-ce pour la voiture ou pour le logement? -Vous me disiez dans votre dernière que Beauchêne -s'occupait de la fabrication de mon habit. -Comment a-t-il eu ma mesure? Il faudra sans doute -les culottes, bas, souliers à boucles, épée d'acier, -chapeau à galon d'acier et plumes. En quel métal -doivent être les boucles de la culotte et des souliers? -Faudra-t-il les jabots et les manchettes?</p> - -<p>Parlez de nous à la bonne M<sup>me</sup> Deschamps. M. Deschamps<a id="FNanchor_139" href="#Footnote_139" class="fnanchor">[139]</a> -m'a écrit une charmante lettre. Veuillez<span class="pagenum" id="Page_173">[Pg 173]</span> -l'en remercier en attendant que je le fasse moi-même.</p> -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_139" href="#FNanchor_139" class="label">[139]</a> Père d'Émile et d'Antoni Deschamps.</p> - -</div> - -<div class="blockquot"> - -<p>Paul a dû recevoir aujourd'hui une lettre de moi, -la première que j'ai écrite de la Miltière. Celle-ci -est la seconde. Je vais écrire la troisième à Charles -Nodier.</p> - -<p>Adieu, mon cher et bon père; papa et son excellente -femme, mon Adèle et sa petite Didine aux -joues fermes, vous embrassent ainsi que maman -Foucher, et je me joins à eux de cœur. Vous ne sauriez -croire comme on parle de vous en Sologne à -l'heure qu'il est.</p> -</div> - -<p class="indent2"> -Votre fils tendrement dévoué,<br /> -<span class="smcap">Victor</span>.<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Mon portier a-t-il reçu quelque lettre depuis notre -départ? J'en reçois une bien paternelle de M. de la -Rivière<a id="FNanchor_140" href="#Footnote_140" class="fnanchor">[140]</a>.</p> -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_140" href="#FNanchor_140" class="label">[140]</a> M. de la Rivière, le vieux maître d'école de Victor rue -Saint-Jacques. Il en sera, ultérieurement, plus longuement -question.</p> - -</div> - -<div class="blockquot"> - -<p>Écrivez toujours à Blois<a id="FNanchor_141" href="#Footnote_141" class="fnanchor">[141]</a>.</p> -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_141" href="#FNanchor_141" class="label">[141]</a> <i>Correspondance</i>, pp. 223-225.</p> - -</div> - -<p>Victor Hugo a raconté assez sommairement -son séjour à Reims et ses impressions au cours -de la cérémonie du sacre, à laquelle il fait assister -Lamartine<a id="FNanchor_142" href="#Footnote_142" class="fnanchor">[142]</a>, dont M. Edmond Biré a, depuis,<span class="pagenum" id="Page_174">[Pg 174]</span> -établi l'absence à ce gala où le carton -peint semble avoir été un trop fréquent accessoire<a id="FNanchor_143" href="#Footnote_143" class="fnanchor">[143]</a>.</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_142" href="#FNanchor_142" class="label">[142]</a> <i>Victor Hugo raconté par un Témoin de sa Vie</i>, tome II, -p. 92.</p> - -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_143" href="#FNanchor_143" class="label">[143]</a> <i>Victor Hugo avant 1830</i>, p. 377.</p> - -</div> - -<p>Il convient d'être plus bref encore. Ce fut -pour Victor l'occasion, et elle était excellente, -d'écrire l'<i>Ode sur le Sacre</i><a id="FNanchor_144" href="#Footnote_144" class="fnanchor">[144]</a>.</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_144" href="#FNanchor_144" class="label">[144]</a> <i>Odes</i>, livre III (1824-1828), ode IV.</p> - -</div> - -<p>Il aimait le sujet. Les Bourbons l'avaient jusqu'ici -heureusement inspiré. Louis XVIII ne -s'était point montré ingrat. Charles X ne le fut -point davantage.</p> -<hr class="chap x-ebookmaker-drop" /> - -<div class="chapter"> -<p><span class="pagenum" id="Page_175">[Pg 175]</span></p> - -<h2 class="nobreak" id="VII">VII</h2> -</div> - -<p>L'Ode sur <i>le Sacre</i>.—Une promotion désirée: le -lieutenant-général comte Hugo.—Une dette sacrée.—Ce -bon M. de la Rivière.—Le <i>voyage au Mont-Blanc -et dans la vallée de Chamonix</i>.—Naissance -de Charles-Victor Hugo.</p> - - -<p class="p2">Ces vers firent plus sans doute pour la nomination -du général Hugo au grade de lieutenant-général -que les démarches répétées de jadis -auprès de MM. de Chateaubriand et de Clermont-Tonnerre -et du duc d'Angoulême lui-même.</p> - -<p>Le sacre est du 29 mai. Le 5 juin, le <i>Moniteur -Universel</i> nº 156, publiait cette promotion -si ardemment désirée:</p> - -<p>«M. le Maréchal-de-camp Hugo, vient d'être -nommé lieutenant-général.»</p> - -<p>Le fils s'en réjouit autant que le père. Il est -de nouveau à Gentilly, chez un ami, cette fois, -et de cette banlieue, il adresse ses félicitations -au nouveau lieutenant-général, «M. le Lieutenant-général -Comte Hugo», et ses excuses à -<span class="pagenum" id="Page_176">[Pg 176]</span>M<sup>me</sup> Hugo pour la négligence de Ladvocat.</p> - -<p class="indent2"> -Gentilly, 19 juin.<br /> -<br /> -Mon cher papa,<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>C'est de ma campagne où je suis allé passer quelques -jours chez un ami qui demeure à deux lieues de -Paris, que je te réponds. Je regrette bien que tu y -sois toi-même en ce moment. Les chaleurs excessives, -la solitude et le dénuement de la Miltière me -font trembler pour ta chère santé. Il me semble que -tu aurais dû retarder ce voyage quelque important -qu'il pût être, et ne pas t'aventurer tout seul dans -cette saison au milieu des déserts de la Sologne. Tu -sais comme moi combien les pays humides et sablonneux -exhalent de miasmes morbifiques dans les -grandes chaleurs, et mon Adèle te reproche tendrement -de nous avoir donné l'inquiétude de te savoir -là-bas.</p> - -<p>Les journaux de Paris ont annoncé ta promotion -de la manière la plus flatteuse. Que t'importe un -oubli qu'ils font si fréquemment? Que t'importe la -jalousie? Il suffit de ton nom et de ta réputation -pour mériter l'envie. Résigne-toi, mon noble père, à -cet inconvénient de toute position élevée.</p> - -<p>J'ai rempli ta commission auprès d'Adolphe.</p> - -<p>Tu ne m'étonnes pas en m'apprenant que ta femme -n'a pas reçu son exemplaire. J'avais remis à Ladvocat -le paquet à son adresse avec beaucoup d'autres, -pour qu'il le mît à la poste. Tu connais la négligence -de ce libraire. Partant pour la campagne j'ai dû me -reposer sur lui de ce soin, et j'ai déjà reçu plusieurs<span class="pagenum" id="Page_177">[Pg 177]</span> -plaintes comme la tienne. Le messager qui va porter -cette lettre à la poste à Paris, va être chargé en même -temps d'un petit mot sévère pour Ladvocat et de -l'ordre de réparer sur-le-champ cet oubli. Si j'en -avais ici un seul exemplaire je l'enverrais directement -à ta femme, mais j'espère que Ladvocat sera -soigneux cette fois.</p> - -<p>Je suis heureux que mon ode t'ait fait quelque -plaisir. Son succès ici passe mon espérance. Elle a -été réimprimée par sept ou huit journaux. Je vais la -présenter au Roi.</p> - -<p>Adieu, mon excellent père, je n'ai que le temps de -fermer cette lettre et de t'embrasser bien tendrement. -Ma femme et Didine embrassent la tienne.</p> - -<p>Didine nous a un peu inquiétés ces jours-ci: ses -dents la tourmentent.</p> - -<p>Je reçois à l'instant une lettre d'Émile Deschamps -où je lis: «M. le Général Hugo nous a fait bien -plaisir en devenant lieutenant-général. Y aurait-il -quelque moyen de lui faire parvenir nos félicitations -et l'hommage de mon respect?» Tout le monde -applaudit.</p> -</div> - -<p>Le 24 juin, en effet, l'auteur de l'<i>Ode sur le -Sacre</i> avait l'honneur de présenter lui-même -ses vers au roi.</p> - -<div class="poetry-container"> -<div class="poetry"> - <div class="stanza"> - <div class="verse indent0">O Dieu! garde à jamais ce roi qu'un peuple adore!</div> - <div class="verse indent0">Romps de ses ennemis les flèches et les dards,</div> - <div class="verse indent0">Qu'ils viennent du couchant, qu'ils viennent de l'aurore,</div> - <div class="verse indent6">Sur des coursiers ou sur des chars!</div><span class="pagenum" id="Page_178">[Pg 178]</span> - <div class="verse indent0">Charles, comme au Sina, t'a pu voir face à face!</div> - <div class="verse indent4">Du moins qu'un long bonheur efface</div> - <div class="verse indent4">Ses bien longues adversités.</div> - <div class="verse indent0">Qu'ici-bas des élus il ait l'habit de fête.</div> - <div class="verse indent0">Prête à son front royal deux rayons de ta tête;</div> - <div class="verse indent4">Mets deux anges à ses côtés!</div> - </div> -</div> -</div> - -<p>Ce n'est point assez que sept ou huit journaux -les aient déjà reproduits. La gloire des caractères -des presses royales leur manquait. Charles -X allait la leur accorder:</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Nous avons annoncé que le roi avait accueilli avec -bonté M. Victor Hugo, auteur d'une <i>Ode sur le Sacre</i>. -M. le vicomte de la Rochefoucauld, chargé du département -des Beaux-Arts, vient d'informer ce jeune -poète que Sa Majesté, voulant témoigner la satisfaction -que lui a causée la lecture de cette ode, avait -ordonné qu'elle fût réimprimée avec tout le luxe -typographique par les presses de l'Imprimerie -royale<a id="FNanchor_145" href="#Footnote_145" class="fnanchor">[145]</a>.</p> -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_145" href="#FNanchor_145" class="label">[145]</a> <i>Moniteur Universel</i>, 30 juin 1825.</p> - -</div> - -<p>Les titres du père sont énoncés désormais en -toutes lettres et la correspondance est adressée -à</p> - -<p class="indent2"> -Monsieur<br /> -Monsieur le lieutenant général Comte Hugo<br /> -A Blois.<br /> -</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_179">[Pg 179]</span></p> - -<p>quand ce n'est point à «Madame la Comtesse -Hugo».</p> - -<p>Précédant le départ pour la Suisse des Hugo -et des Nodier, ce voyage littéraire dont Urbain -Canel fit les frais, un geste qui précéda sa faillite, -voici une lettre d'un tout autre ton.</p> - -<p>Il s'agit bien d'une dette d'honneur; le prix, -dû encore à M. de la Rivière, le vieil instituteur -de la rue Saint-Jacques, des leçons données -jadis à Victor<a id="FNanchor_146" href="#Footnote_146" class="fnanchor">[146]</a>. Le brave homme, devenu, -comme Biscarrat, un ami pour l'écolier de -naguère, s'était contenté de présenter autrefois<span class="pagenum" id="Page_180">[Pg 180]</span> -sa note. Mais au lendemain de la mort de -M<sup>me</sup> Hugo, la vraie, le piteux état de la succession -n'avait point permis à sa délicatesse d'insister... -puis, étaient venues la vieillesse et les -infirmités.</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_146" href="#FNanchor_146" class="label">[146]</a> «Ils n'avaient pas, surtout Victor, l'âge du collège; elle -(M<sup>me</sup> Hugo) les envoya d'abord à une école de la rue Saint-Jacques -où un brave homme et une brave femme enseignaient -aux fils d'ouvriers la lecture, l'écriture et un peu d'arithmétique. -Le père et la mère Larivière, comme les appelaient les -écoliers, méritaient cette appellation par la paternité et la -maternité de leur enseignement. Ça se passait en famille. La -femme ne se gênait pas, la classe commencée, pour apporter -au mari sa tasse de café au lait, pour lui prendre des mains le -devoir qu'il était en train de dicter, et pour dicter à sa place -pendant qu'il déjeunait.</p> - -<p>Ce Larivière, du reste, était un homme instruit et qui eût -pu être mieux que maître d'école. Il sut très bien, quand il le -fallut, enseigner aux deux frères le latin et le grec. C'était un -ancien prêtre de l'Oratoire. La Révolution l'avait épouvanté, -et il s'était vu guillotiné s'il ne se mariait pas; il avait mieux -aimé donner sa main que sa tête. Dans sa précipitation, il -n'était pas allé chercher sa femme bien loin; il avait pris la -première qu'il avait trouvée auprès de lui, sa servante.»</p> - -<p>(<i>Victor Hugo raconté par un Témoin de sa Vie</i>, tome I, -pp. 51-52.)</p> - -</div> - -<p>Le fils plaide joliment auprès du général la -cause de son ancien maître. Il a fait, lui-même, -le sacrifice d'une montre en or, dont il se proposait -l'acquisition, pour éteindre en partie cette -dette: le général n'aura plus qu'un reliquat de -286 francs et quelques centimes à payer... et -tardera un peu à le faire.</p> - -<p class="indent2"> -Paris, 18 juillet 1825.<br /> -<br /> -Mon cher Papa,<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>C'est avec un véritable regret que je me vois contraint -de t'envoyer la lettre et la note ci-incluses. -Ces deux pièces ont besoin d'une petite explication -que voici. Ces jours passés, mon vieil et respectable -maître, M. de la Rivière, se présenta chez moi: -j'étais sorti. Il dit avoir quelque chose de pressant à -me communiquer. Je m'empressai de me rendre chez -lui, comme je le fais toujours chaque fois que je suppose -qu'il peut avoir besoin de moi. Cet excellent -homme m'exposa alors que sa position, que son âge -et celui de sa femme rendaient plus gênée chaque -jour l'obligeaient de me rappeler une dette sur -laquelle il s'était tu jusqu'à présent, pensant que ta<span class="pagenum" id="Page_181">[Pg 181]</span> -fortune ou la nôtre ne nous permettaient pas encore -d'y faire honneur. Mais la nécessité l'emportant sur -son excessive délicatesse, il s'est vu enfin forcé à -cette démarche. Cette dette est celle de 486 fr. 80, -qui se trouve expliquée dans la note ci-jointe. Je me -suis parfaitement rappelé qu'à la mort de ma mère -nous avions effectivement ce mémoire dans ses -papiers, mais je pensais qu'Abel s'était chargé du -soin de l'envoyer et depuis j'avais totalement oublié -cette dette que je croyais éteinte avec le petit nombre -d'autres modiques dettes que ma mère a laissées -et dont la majeure partie fut dans le temps acquittée -sur le produit de son argenterie et de ses robes. Je -savais aussi que tu avais fait honneur aux autres -créanciers, et je croyais M. de la Rivière de ce nombre. -Comme le besoin était pressant, je pris l'avis -de ma femme; et de son consentement je m'empressai -d'envoyer à M. de la Rivière une somme de <i>deux -cents</i> francs que j'avais disponible et que je réservais -pour m'acheter une montre, cette somme, mon -cher papa, servira à te décharger d'autant sur le -total de la dette, c'est une fort légère privation que -je m'impose en renonçant à cette montre, et je puis -le faire sans me gêner. D'ailleurs, je sais, excellent -père, que tu es loin d'être riche, et puisque je suis -pour une part dans la dépense faite par M. de la Rivière, -ces 200 francs seront ma cotisation personnelle. -Ne songe donc plus qu'au reliquat de 286 fr. 80. -Il est absolument inutile que je te dise, cher papa, -combien une créance de ce genre est sacrée. Le peu -que nous savons, le peu que nous valons, nous le<span class="pagenum" id="Page_182">[Pg 182]</span> -devons en grande partie à cet homme vénérable -et je ne doute pas que tu ne t'empresses de le satisfaire, -d'autant plus qu'il en a besoin. Il ne subsiste -que du produit d'une petite école primaire dont le -modique revenu diminue de jour en jour, l'affaiblissement -progressif de ses organes et de ses facultés -lui faisant perdre par degrés tous ses élèves. Il a -attendu dix ans avec une délicatesse admirable, et -c'est le seul reproche qu'on lui puisse faire, car je -suis sûr que tu aurais fait cesser l'objet de sa réclamation -si tu l'avais connu plus tôt. C'est ce que (je) -lui ai dit, en l'engageant à m'envoyer en hâte son -compte pour te le faire parvenir. Tu le trouveras ci-inclus -avec la lettre qu'il m'a écrite. Je vais m'occuper -de chercher l'ancien mémoire détaillé et si je le -trouve dans le peu qui nous reste des papiers de ma -mère, je te l'enverrai sans perdre de tems. En attendant -tu peux considérer sa note comme authentique.</p> - -<p>Adieu, mon bon cher père, mon Adèle te prie -d'embrasser pour elle ses deux mères et de leur dire -que Juju et Didine se portent à merveille. Tout va -bien ici, et tout est impatient de revoir maman Foucher. -Mille hommages à M<sup>mes</sup> Br...,<a id="FNanchor_147" href="#Footnote_147" class="fnanchor">[147]</a> Pinlevé, etc., -amitiés à tes amis.</p> -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_147" href="#FNanchor_147" class="label">[147]</a> Femme du colonel Brousse, sous-directeur, puis directeur -du haras à Blois, l'un des amis et des voisins du général -Hugo; née Francesca Gazza, M<sup>me</sup> Brousse est morte, centenaire, -le 26 mars 1879.</p> - -</div> - -<p><span class="pagenum" id="Page_183">[Pg 183]</span></p><div class="blockquot"> - -<p>M. de la Rivière, chef d'institution primaire, demeure -rue Saint-Jacques, vis-à-vis l'église de Saint-Jacques -du Haut-Pas.</p> - -<p>Je t'embrasse bien tendrement.</p> -</div> - -<p class="indent2"> -Ton fils respectueux et dévoué,<br /> -<span class="smcap">Victor</span>.<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Je m'occupe de toutes tes commissions. Le Roi -m'a fait annoncer qu'il avait ordonné qu'on ajoutât -à toutes les faveurs dont il m'honore un envoi de -porcelaines. C'est me combler.</p> -</div> - -<p>Suit le fameux voyage en Suisse, le <i>Voyage -poétique et pittoresque au Mont-Blanc et dans -la vallée de Chamonix</i>, dont Charles Nodier devait -fournir le texte et dont Hugo, seul, a écrit -le récit, de Sallences à Servoz, et de Servoz à -Chamonix<a id="FNanchor_148" href="#Footnote_148" class="fnanchor">[148]</a>.</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_148" href="#FNanchor_148" class="label">[148]</a> Publiés d'abord dans la <i>Revue de Paris</i> (1829) et dans la -<i>Revue des Deux Mondes</i> (1831), ces deux fragments ont pris -place dans <i>Victor Hugo raconté par un Témoin de sa Vie</i>, t. II, -pp. 108-126.</p> - -</div> - -<p>—Quel beau livre ce sera! avait dit M<sup>me</sup> Nodier, -à Sallences, où l'on déjeunait.</p> - -<p>—S'il se fait<a id="FNanchor_149" href="#Footnote_149" class="fnanchor">[149]</a>, avait répondu la femme du -poète, et Adèle Hugo avait raison.</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_149" href="#FNanchor_149" class="label">[149]</a> <i>Victor Hugo raconté</i>, tome II, p. 106.</p> - -</div> - -<p><span class="pagenum" id="Page_184">[Pg 184]</span></p> - -<p class="indent2"> -Paris, 31 juillet.<br /> -<br /> -Cher Papa,<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Nous apprenons pour la première fois avec regret, -que tu vas bientôt peut-être venir à Paris; c'est que -nous en partons; et tu conviendras qu'il est dur -d'en partir quand tu vas y arriver.</p> - -<p>Notre excursion en Suisse s'exécute. Mardi, à -2 heures du matin, nous roulerons vers Fontainebleau. -J'ai été horriblement souffrant toute la semaine -d'un torticoli, mais je suis mieux, et le voyage -achèvera de me remettre.</p> - -<p>Les libraires paient notre voyage et au delà. Ils -me donnent 2.250 francs pour quatre méchantes -odes. C'est bien payé. Je ne crois pas que Lamartine -puisse être de la partie, il vient d'être nommé -secrétaire d'ambassade à Florence. Nodier est des -nôtres.</p> - -<p>Je te remercie pour M. de la Rivière. Je lui ai -écrit tes bonnes intentions, j'aurais seulement désiré -que tu puisses lui donner quelque chose avant le -1<sup>er</sup> janvier.</p> - -<p>Nous avons vu M. Driollet. Il dit que l'affaire Lambert<a id="FNanchor_150" href="#Footnote_150" class="fnanchor">[150]</a> -va bien. Abel en dit autant.</p> -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_150" href="#FNanchor_150" class="label">[150]</a> Lors de sa mort en 1828, le général Hugo figurait parmi -les administrateurs de la «Banque Lambert».</p> - -</div> - -<div class="blockquot"> - -<p>Ta femme avait bien raison. Cette Augustine était -pire qu'un mauvais sujet, c'était un <i>petit monstre</i>. -Nous l'avons renvoyée. Elle est placée chez un herboriste.<span class="pagenum" id="Page_185">[Pg 185]</span> -Je voudrais que tu en fisses prévenir sa mère.</p> - -<p>Didine se porte à merveille. J'ai commandé des -cartes séparées pour ta femme et pour toi. Il n'est -plus de mode, à ce que m'a dit le graveur, d'en donner -de collectives.</p> - -<p>Adieu, mon excellent père, embrasse ta femme pour -moi. Nous t'embrassons bien tendrement.</p> -</div> - -<p class="indent2"> -Ton fils respectueux et dévoué,<br /> -<span class="smcap">Victor</span>.<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Adolphe te remettra les cartes.</p> -</div> - -<p>Le ménage a continué à vagabonder, et, c'est -le retour à Paris, où il convie quelques amis à -déjeuner. M<sup>me</sup> Victor Hugo s'enquiert auprès de -sa belle-mère, d'un beau poisson acheté à bon -compte à la poissonnerie de Blois, qui pût arriver -frais à Paris.</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Ma chère maman, il y a bien longtemps que je -voulais vous écrire, mais les embarras de domestique, -joints à ceux du voyage, car nous venons encore d'aller -passer quelques jours à dix lieues de Paris, ne -m'ont pas laissé un moment. Joignez à cela l'inquiétude -que ma fille m'a donnée pour percer les deux -dents qu'elle vient de percer; mais tout cela ne m'a -pas empêché (<i>sic</i>) de penser à vous et à mon bon -père.</p> - -<p>Malgré la peine que ma fille m'a donnée et qu'elle -a eue pour ses dents: elle n'en marche pas moins<span class="pagenum" id="Page_186">[Pg 186]</span> -seule et j'espère que la force qu'elle a l'aidera à percer -toutes ses autres dents car à peine en a-t-elle six.</p> - -<p>Mon mari s'est occupé de vous faire tirer des cartes -de visites. Nous les donnerons à M. de Féraudy.</p> - -<p>J'espère, chers bons parents, vous voir à Paris très -incessamment. Si vous pouviez être à Paris samedi -31 de ce mois vous partageriez un déjeuner où nous -réunissons quelques amis et où nos bons parents complèteraient -si bien notre bonheur qui ne peut être -entier sans eux. Si à Blois vous trouviez chère maman -un beau poisson qui pût arriver frais à Paris vous -seriez bien bonne de me l'envoyer pour ce jour, toutefois -si le prix ajouté à celui du voyage ne le faisait -pas monter plus haut que celui qu'on achèterait à -Paris.</p> - -<p>Écrivez-moi au juste quand vous serez à Paris, -c'est le but que vous devez vous proposer si vous -nous aimez.</p> - -<p>Adieu chère maman, ma fille, mon Victor vous -embrassent.</p> -</div> - -<p class="indent2"> -Votre respectueuse fille,<br /> -<span class="smcap">A. Hugo</span>.<br /> -</p> - -<p>Victor, suivant son habitude, tient à conserver -vierge pour les siens le crédit dont il peut -jouir et refuse assez cavalièrement à son père sa -protection pour un professeur, dont il l'avait -prié de s'occuper:</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_187">[Pg 187]</span></p> - -<p class="indent2"> -Mon cher papa,<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Nous voilà définitivement de retour à Paris. Nous -n'avons fait que courir à droite et à gauche tout le -mois de septembre, et nous avons terminé ces jours-ci -nos promenades par une excursion à Montfort -l'Amaury, charmante petite ville à dix lieues de Paris -où il y a des ruines, des bois, un de mes amis<a id="FNanchor_151" href="#Footnote_151" class="fnanchor">[151]</a> et -un des tiens, le colonel Derivoire, qui a servi sous -toi. J'ai beaucoup parlé de toi avec ce brave qui -t'aime et te vénère et désire vivement te voir. Il -compte faire le voyage de Paris la première fois que -tu y viendras.</p> -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_151" href="#FNanchor_151" class="label">[151]</a> Adolphe de Saint-Valry.</p> - -</div> - -<div class="blockquot"> - -<p>Nous désespérons presque, cher papa, d'avoir le -bonheur de t'y voir cette année, puisque la saison -s'avance sans t'amener. Cependant M. Lambert t'avait -presque promis à tous tes amis de Paris.</p> - -<p>Il est malheureusement impossible de rien faire -pour le professeur dont tu m'envoies une lettre. J'ai -beaucoup moins de crédit qu'on ne m'en suppose et -j'ai dû dernièrement employer le peu d'influence que -je puis avoir sur M. l'évêque d'Hermopolis<a id="FNanchor_152" href="#Footnote_152" class="fnanchor">[152]</a> pour -obtenir une bourse à l'un de nos cousins Trébuchet.<span class="pagenum" id="Page_188">[Pg 188]</span> -Le succès n'est même pas encore décidé. Tu sens -que toutes mes forces doivent être dirigées vers ce -but, si important pour notre malheureux oncle Trébuchet, -et que je ne pourrais occuper le ministre -d'une autre affaire sans nuire à la sienne. Qui trop -embrasse mal étreint.</p> -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_152" href="#FNanchor_152" class="label">[152]</a> Denis, comte de Frayssinous, évêque <i>in partibus</i> d'Hermopolis, -né à Curières (Aveyron) en 1765, mort en 1841. Après -ses retentissantes conférences à la chapelle des Carmes et en -l'église Saint-Sulpice, fut le 1<sup>er</sup> juin 1822 nommé grand maître -de l'Université, puis, le 26 août 1824, ministre des affaires -ecclésiastiques, portefeuille, créé pour lui, qu'il conserva, sous -le ministère Martignac, jusqu'au 3 mars 1828.</p> - -</div> - -<div class="blockquot"> - -<p>Nous avons trouvé ici à mon retour les 200 cartes -commandées pour toi: elles me paraissent fort belles. -C'est un petit cadeau qu'Adèle veut faire à ta femme, -indique-moi un moyen de le lui faire parvenir.</p> - -<p>Adieu, cher papa, toute la famille Foucher, Abel, -Adolphe, tous nos cousins embrassent ta femme et -toi de tout cœur, et ne font en cela que se joindre à -nous.</p> -</div> - -<p class="indent2"> -Ton fils tendre et respectueux,<br /> -<br /> -<span class="smcap">Victor</span>.<br /> -</p> - -<p>C'est, enfin, un an plus tard presque, la naissance -d'un second fils,—ce sera Charles Hugo<a id="FNanchor_153" href="#Footnote_153" class="fnanchor">[153]</a>,—«qui -vient remplacer le petit ange» dont les -<i>Odes et Ballades</i> conservent le souvenir. Le jour -même, Victor en fait part à son père:</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_153" href="#FNanchor_153" class="label">[153]</a> Charles-Victor Hugo, né à Paris le 3 novembre 1829, mort -à Bordeaux d'une congestion le 13 mars 1871, trois jours après -la séance de l'Assemblée nationale qui avait amené la démission -de Victor Hugo. Outre sa collaboration à l'<i>Événement</i> -et au <i>Rappel</i>, on doit au père de Georges et de Jeanne: <i>Le -Cochon de saint Antoine</i> (1857), <i>La Bohème dorée</i> (1859), <i>La -Chaise de paille</i> (1859), <i>Une Famille tragique</i> (1862). Il avait -écrit une comédie: <i>Je vous aime</i> (1868) et, enfin, avait tiré des -<i>Misérables</i> un drame souvent représenté.</p> - -</div> - -<p><span class="pagenum" id="Page_189">[Pg 189]</span></p> - -<p class="indent2"> -Paris, le 3 novembre.<br /> -<br /> -Mon cher papa,<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Tu vois que la nouvelle ne se fait pas attendre. -Mon Adèle est accouchée cette nuit à cinq heures -moins vingt minutes du matin d'un garçon fort bien -portant. Cette pauvre amie a cruellement souffert. Je -t'écris en ce moment près de son lit; elle se trouve -assez bien, cependant elle croit avoir quelque fièvre -et je lui recommande de ne pas parler.</p> - -<p>Nos bons parents recevront sans doute avec bien -de la joie ce nouveau venu qui vient remplacer le -petit ange que nous avons si douloureusement perdu -il y a trois ans. Votre bonheur ajoute au nôtre.</p> - -<p>Je ne t'en écris pas davantage aujourd'hui, cher -papa, embrasse pour nous ta femme; fais part de la -naissance de ton petit-fils à tous nos amis de Blois, -MM. Brousse, de Féraudy, de Béthune, Driollet, etc., -M<sup>mes</sup> Brousse, etc., ma femme prie la tienne de dire -à la jeune dame les choses les plus affectueuses en son -nom.</p> - -<p>Abel et Mélanie, femme de Pierre Foucher, seront -les parrains du nouveau-né dont nous ignorons encore -le nom. Il a déjà fort bien tété.</p> -</div> - -<p class="indent2"> -Ton fils tendre et respectueux,<br /> -<br /> -<span class="smcap">Victor</span>.<br /> -</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Est-ce que vous n'arriverez pas bientôt à Paris? -Nous vous attendrions pour le baptême. Ce serait -double fête.</p> -</div> -<hr class="chap x-ebookmaker-drop" /> - -<div class="chapter"> -<p><span class="pagenum" id="Page_190">[Pg 190]</span></p> - -<h2 class="nobreak" id="VIII">VIII</h2> -</div> - -<p>Le général Hugo à Paris.—Sa mort et ses obsèques.—Une -succession difficile.—Un tailleur qui entend -le petit jeu des intérêts.—La vente du mobilier, -à Blois et à la Miltière.—Les œuvres dédicacées -du fils au père.—La mort de la veuve -d'Almeg.</p> - - -<p class="p2">Cette lettre est la dernière en date que possède -la Bibliothèque de Blois.</p> - -<p>D'autres existeraient, m'a-t-on assuré, jointes -à quelque dossier, dans les cartons d'une -étude blaisoise. Elles seraient curieuses également -à consulter et éclairciraient, sans doute, -les mobiles de la résolution que n'allait point -tarder à prendre le général Hugo.</p> - -<p>Six ou sept mois plus tard, en effet, vers juin -1827,—l'ennui de la province ou les liens l'unissant -à la veuve d'Almeg étaient-ils devenus plus -lourds à supporter?—il quitta Blois, et, tout -en continuant à y conserver son domicile réel, -venait se fixer à Paris, dans le voisinage de ses -enfants.</p> - -<p>Dans un quartier n'ayant guère à envier à<span class="pagenum" id="Page_191">[Pg 191]</span> -celui du Foix comme tranquillité, au 9 de la rue -Monsieur, le général loua et meubla, dans la -même maison que son fils Abel, un petit appartement, -composé d'une chambre à coucher, d'un -cabinet de travail, d'une salle à manger, d'un -salon, d'un cabinet de toilette et d'une chambre -de domestique<a id="FNanchor_154" href="#Footnote_154" class="fnanchor">[154]</a>.</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_154" href="#FNanchor_154" class="label">[154]</a> La note du tapissier s'élevant à 3.792 fr. 65, n'avait pas -encore été réglée lors de la mort du général et figure sur les -comptes de la liquidation.</p> - -</div> - -<p>Il s'occupa, ces derniers mois, d'affaires financières, -et figurait, au moment de son décès, parmi -les administrateurs de la «Société d'avances -mutuelles sur garanties» et de la «Banque -Lambert». Peut-être, était-ce sous deux noms -différents, la même société?</p> - -<p>Une attaque d'apoplexie l'enleva soudainement -dans la nuit du 29 au 30 janvier 1828. Le <i>Moniteur -Universel</i> paru à la date du 30 janvier -annonçait brièvement sa mort.</p> - -<p>On remarquera dans ce «communiqué» une -formule aujourd'hui courante. Elle devait, alors, -être nouvelle:</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>M. le lieutenant général, comte Hugo, est mort la -nuit dernière frappé d'une apoplexie foudroyante. -Ses obsèques auront lieu demain jeudi 31 janvier, en -l'église des Missions Étrangères, sa paroisse.</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_192">[Pg 192]</span></p> - -<p>Dans l'impossibilité d'inviter, en tems utile, tous les -nombreux amis du général à cette triste cérémonie, la -famille les prie de considérer le présent avis comme -une invitation.</p> - -<p>On se réunira dans la maison mortuaire, rue de -Monsieur, nº 9, à une heure et demie.</p> -</div> - -<p>L'enterrement eut lieu, le surlendemain, non -sans éclat; toutes les troupes de la garnison y -étaient représentées. Il ne semble pas que la comtesse -Hugo y assistât.</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Les obsèques de M. le lieutenant général Hugo ont -eu lieu aujourd'hui à deux heures, après le service -funéraire qui a été célébré dans l'église des Missions. -Ses dépouilles mortelles ont été portées au cimetière -du père La Chaise. Ses deux fils, les parens et un -grand nombre d'amis du défunt accompagnaient le -convoi, qui était précédé et suivi de détachemens de -tous les corps de la garnison<a id="FNanchor_155" href="#Footnote_155" class="fnanchor">[155]</a>.</p> -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_155" href="#FNanchor_155" class="label">[155]</a> <i>Moniteur Universel</i>, 1<sup>er</sup> février 1828.</p> - -</div> - -<p>Les fils du défunt firent élever à leur père un -monument, dont l'<i>Illustration</i> du 30 mai 1885 -a donné la reproduction<a id="FNanchor_156" href="#Footnote_156" class="fnanchor">[156]</a>.</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_156" href="#FNanchor_156" class="label">[156]</a> Vingt-septième division, chemin Monvoisin.</p> - -</div> - -<p>Entourée d'une grille, ornée de flammes aux -quatre coins et de palmettes entre les barreaux, -une pyramide de marbre blanc veiné se dresse -sur un socle de même matière. Une inscription<span class="pagenum" id="Page_193">[Pg 193]</span> -rappelle, gravée en creux, les états de service du -général.</p> - -<p>Le tombeau réunissait le «héros au sourire -si doux» et sa première femme. Eugène, le pauvre -dément devait les y rejoindre, et, plus tard, -vinrent s'ajouter à ces dépouilles celles de deux -fils du poète, Charles et François-Victor Hugo<a id="FNanchor_157" href="#Footnote_157" class="fnanchor">[157]</a>.</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_157" href="#FNanchor_157" class="label">[157]</a> François-Victor Hugo, né en 1828, mort le 26 décembre -1873, après une longue et cruelle maladie. Collabora comme -son frère à l'<i>Événement</i> et au <i>Rappel</i>, mais son nom reste -surtout attaché à la remarquable et fidèle traduction qu'il a -donnée des <i>Œuvres complètes de Shakspeare</i> (1860-1864).</p> - -</div> - -<p>La situation pécuniaire du père n'était pas -seulement modeste. Elle était embarrassée et -donna lieu à une liquidation qui fut pénible et -dura fort longtemps.</p> - -<p>Les arrérages de sa pension militaire, 4.000 fr., -ou plus exactement, 3.800 francs nets, déduction -faite du prélèvement de 5 % pour les Invalides<a id="FNanchor_158" href="#Footnote_158" class="fnanchor">[158]</a>, -formaient le principal revenu du général.</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_158" href="#FNanchor_158" class="label">[158]</a> <span class="smcap">Louis Belton</span>: <i>Victor Hugo et son père, le général Hugo -à Blois</i>, p. 16.</p> - -</div> - -<p>Les créanciers étaient nombreux. Certains se -montrèrent pressants ou excessifs.</p> - -<p>Au bout de douze ans ils n'étaient pas, il est -vrai, encore réglés, et, du dossier qu'a bien voulu -me communiquer M. Louis Belton, je détache -ce mémoire du tailleur Moreau «fournisseur de -Leurs Altesses Sérénissimes les Princes de<span class="pagenum" id="Page_194">[Pg 194]</span> -Holstein-Augustenbourg, rue Neuve-des-Petits-Champs, -à Paris».</p> - - -<p><span class="smcap">Vendu</span> à M. le Comte Hugo.</p> - -<table summary="tailleur" id="tailleur"> -<tr><td><i>1827</i></td><td></td><td>FR.</td><td>C. </td></tr> -<tr><td>Juill. 12</td><td>Un habit en poil de chèvre </td><td>100</td><td> » </td></tr> -<tr><td> </td><td>Un pantalon poil de chèvre rayé </td><td> 36</td><td> »</td></tr> -<tr><td> </td><td>Un gilet poil de chèvre </td><td> 23 </td><td> » </td></tr> -<tr><td> </td><td>Un do poil de chèvre de mode </td><td> 23</td><td> » </td></tr> -<tr><td> </td><td>Un do poil de chèvre rayé </td><td> 23</td><td> » </td></tr> -<tr><td>Déc. 3</td><td>Une redingotte (<i>sic</i>) drap bleu</td><td>140 </td><td> » </td></tr> -<tr><td> </td><td>Un pantalon casimir noir </td><td> 56</td><td> » </td></tr> -<tr><td> </td><td>Un gilet velours rayé </td><td> 30 </td><td> » </td></tr> -<tr><td> » 11 </td><td>Un do velours soie et argent </td><td> 36 </td><td> » </td></tr> -<tr><td> </td><td>Un do piqué blanc anglais </td><td> 25</td><td> » </td></tr> -<tr><td> </td><td>Payé à Lemaignen, avoué, pour <br/> - frais de port de lettres dans <br /> - cette affaire </td><td> 3 </td><td> » </td></tr> - -<tr><td> </td><td> </td><td>495 </td><td> » </td></tr> -<tr><td> </td><td>Intérêts de ces fournitures après <br/> - un an de crédit, à raison de <br/> - 6 % par an; un crédit de <br/> - douze ans </td><td>356</td><td> »</td></tr> - -<tr><td> </td><td> Total </td><td>851</td><td> »</td></tr> - -</table> - -<p>Cet homme entendait trop le petit jeu et le -taux des intérêts. La liquidation en abaissa le -montant à de plus justes proportions.</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_195">[Pg 195]</span></p> - -<p>Comme ils pouvaient s'y attendre, les fils trouvèrent -Marie-Catherine Thomas y Saëtoni, veuve -pour la seconde fois, intéressée et âpre au gain.</p> - -<p>Ils n'acceptèrent la succession que sous bénéfice -d'inventaire<a id="FNanchor_159" href="#Footnote_159" class="fnanchor">[159]</a> et à cette femme qui avait -l'habitude du «maquis» opposèrent la compétence -et la grande honnêteté de leur ami le jurisconsulte -Duvergier<a id="FNanchor_160" href="#Footnote_160" class="fnanchor">[160]</a>.</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_159" href="#FNanchor_159" class="label">[159]</a> Acte au greffe du Tribunal civil de Blois, du 29 août 1829.</p> - -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_160" href="#FNanchor_160" class="label">[160]</a> Jean-Baptiste-Marie Duvergier, né à Bordeaux en 1792, -mort en 1877, président de section au Conseil d'État, garde -des Sceaux du 17 juillet 1866 au ministère Ollivier (2 janvier -1870). Duvergier a publié entre autres ouvrages comme jurisconsulte: -<i>Collection des lois, décrets, ordonnances, règlements, -et avis du Conseil d'État de 1788 à 1824</i> (1824-1828) et, reprenant -et continuant le manuscrit de Toullier: <i>Le Droit civil -français suivant l'ordre du Code</i>, dont les sept premiers volumes -ont seuls paru.</p> - -</div> - -<p>Le mobilier de Blois fut vendu aux enchères -et produisit 3.255 fr. 65<a id="FNanchor_161" href="#Footnote_161" class="fnanchor">[161]</a>. Celui de la Miltière,<span class="pagenum" id="Page_196">[Pg 196]</span> -des meubles de rebut, il est à croire, atteignit -péniblement 681 fr. 04.</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_161" href="#FNanchor_161" class="label">[161]</a> D'après l'inventaire dressé les 3, 4, 5 et 6 juin 1828, par -les soins de M<sup>e</sup> Pardessus, notaire à Blois, à la suite du décès -de M. le comte Hugo, la maison de la rue de Foix comprenait -intérieurement:</p> - -<p>«Au rez-de-chaussée, une cuisine, garnie des ustensiles -nécessaires, notamment d'un rôtissoir à l'ancienne mode, avec -ses cordes et poids.</p> - -<p>«Un cabinet servant de chambre de domestique.</p> - -<p>«Un salon orné de diverses gravures encadrées de bois doré, -représentant des faits militaires, des vues des bords de la Néva, -les portraits des généraux Kléber et Desaix, des portraits de -famille, etc.</p> - -<p>«Et le cabinet du général, garni de ses livres et papiers. -«Au premier étage était un autre salon, la chambre à coucher -du général éclairée au midi, et ornée, comme le salon du rez-de-chaussée, -de deux vues de la Néva; une autre chambre et -un cabinet de bains.</p> - -<p>«Au second étage, une chambre à coucher et deux cabinets.</p> - -<p>«L'écurie à la mort du général ne contenait que des débarras; -un cénacle à côté renfermait un tombereau démonté et un -équipage de limon. Sous la remise étaient une carriole et une -charrette. Une calèche, que le général avait achetée 1900 francs, -avait été cédée par lui à son fils Abel.</p> - -<p>«Dans la cave il y avait 114 bouteilles de vin rouge.</p> - -<p>«Le cabinet de travail du général Hugo, placé au rez-de-chaussée -de sa maison, renfermait ses livres et ses papiers. Les -murs étaient ornés d'un télescope, d'une lunette en cuivre et -de six tableaux.»</p> - -<p><span class="smcap">Louis Belton</span>: <i>Victor Hugo et son père le général Hugo à -Blois</i>, pp. 8-9.</p> - -<p>L'inventaire des 600 volumes composant la bibliothèque du -général Hugo, ne relève les titres d'aucune des œuvres du fils. -Cinq d'entre elles avaient, cependant, déjà été publiées avant -le départ du général pour Paris (<i>Cromwell</i> ne parut que le 7 décembre -1827): <i>Odes et Poésies diverses</i>, 1822; <i>Han d'Islande</i>, -1823; <i>Nouvelles Odes</i>, 1824; -<i>Bug-Jargal</i>, 1826; <i>Odes</i>, 1827.</p> - -<p>N'était-ce pas, me suis-je demandé, l'édition originale des <i>Odes -et Poésies diverses</i> ce petit livre mal imprimé, en caractères dits -à tête de clous, sur un papier à chandelles, qu'un admirateur -du poète avait déniché sur les quais et lui adressait à Hauteville-House, -au lendemain de l'apparition des <i>Misérables</i>?</p> - -<p>Cette description ressemble fort au tirage de Pélicier.</p> - -<p>Le beau-frère de Victor Hugo donne au «vieux bouquin» -la date de 1818, ce serait 1822 qu'il faudrait lire. Et combien -deviendrait alors claire et lumineuse la dédicace qu'il portait:</p> - -<p>«A mon très cher Père, le général Hugo, mes premiers vers -imprimés.</p> - -<p> -«Son fils très respectueux,<br /> -<br /> -«<span class="smcap">Victor Hugo</span>.»<br /> -</p> - -<p>(<i>Victor Hugo à Guernesey</i>, p. 86.)</p> - -<p>Sans vouloir mettre en doute la fidélité des souvenirs de -M. Paul Chenay, je sais cependant qu'il se faut méfier des -autographes!... Puis, l'auteur des <i>Odes</i>, s'il écrivait bien mon -père, se contentait de signer «Victor» ou V. H...</p> - -<p>D'ailleurs, si ces dons du fils au père ne figuraient pas à -l'inventaire de 1828, dont ils avaient été distraits sans doute, -par la veuve Hugo, ils ne sont pas cependant perdus.</p> - -<p>La parfaite obligeance d'un de mes amis, M. Pierre Tardieu, -à qui je suis heureux de pouvoir exprimer ici ma sincère gratitude, -m'a permis de retrouver et d'identifier ces volumes, -dans la bibliothèque familiale où ils sont, depuis plus de -quarante ans, soigneusement conservés.</p> - -<p>Ce sont:</p> - -<p><i>Han d'Islande</i>, seconde édition; Paris, Lecointe et Durey, -libraires, quai des Augustins, nº 49; 1823, 4 in-12, de 244, 285, -268 et 248 pp.</p> - -<p> -Dédicace:<br /> -<br /> -«<span class="smcap">A mon Père</span><br /> -<br /> -Hommage de tendre et respectueux attachement.<br /> -<span class="smcap">Victor.</span>»<br /> -</p> - -<p><i>Bug-Jargal</i>, par l'auteur d'<i>Han d'Islande</i>. Paris, Urbain -Canel, libraire, rue Saint-Germain-des-Prés, nº 9, 1826, in-12 -de 386 pp.</p> - -<p>Frontispice de Devéria, représentant la lutte au-dessus du -précipice.</p> - -<p>Dédicace non signée—mais l'écriture ne laissant aucun -doute—et massacrée par le relieur qui a odieusement rogné -ce volume.</p> - -<p>On distingue:</p> - -<p> -«Hommage et respectueux<br /> -<br /> -A mon noble père»<br /> -</p> - -<p><i>Odes</i>, par Victor Hugo, 3<sup>e</sup> édition (en deux volumes). A Paris, -chez Ladvocat, libraire de S. A. S. M. le duc de Chartres, -MDCCCXXVII.</p> - -<p>1<sup>er</sup> vol., in-12 de 236 pp. Frontispice de Devéria: «La -Chauve-Souris».</p> - -<p> -Dédicace:<br /> -<br /> -«<span class="smcap">A mon Bon et Noble Père</span><br /> -<br /> -Hommage respectueux<br /> -<br /> -V. H.»<br /> -</p> - -<p>2<sup>e</sup> vol., in-12, de 232 pp. Frontispice de Devéria: «Le Sylphe».</p> - -<p>A ces volumes doit être ajouté le recueil d'Abel Hugo, contemporain -de la première édition des <i>Odes et Poésies diverses</i> -et publié également sous la firme de Pélicier:</p> - -<p><i>Littérature espagnole.—Romances historiques.</i>—A Paris, -chez Pélicier, libraire, place du Palais-Royal, nº 243, 1822, -in-12, de 302 pp.</p> - -<p> -Dédicace:<br /> -<br /> -«<span class="smcap">A mon Père</span><br /> -Hommage d'amour et d'attachement<br /> -<span class="smcap">A. Hugo</span>.»<br /> -</p> - -<p>Quel trésor à signaler aux Hugophiles!</p> - -</div> - -<p>Le domaine lui-même, après avoir été longtemps<span class="pagenum" id="Page_197">[Pg 197]</span> -en vente fut payé 20.020 francs et la -veuve d'Almeg se fit adjuger pour 1.720 francs -la petite maison portant le nº 71 de la rue du<span class="pagenum" id="Page_198">[Pg 198]</span> -Foix que le général avait annexée à la maison -qu'elle possédait elle-même en propre depuis le -10 février 1816.</p> - -<p>Les 50.000 réaux réclamés,—la prétention -était plutôt inattendue,—par la veuve et les<span class="pagenum" id="Page_199">[Pg 199]</span> -enfants du général Marie de Fréhaut, pour le -reliquat de l'achat du couvent des Trinitaires -déchaussés de Madrid, ne semble pas avoir retardé -beaucoup la liquidation de la succession. -Elle ne se termina guère, cependant, avant 1845, -et dès 1829, Victor Hugo écrivait à Adolphe de -Saint-Valry les ennuis qu'elle lui causait et le -peu qu'il avait à retirer des débris d'une grande -fortune:</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Mes affaires privées toujours fort embrouillées, -l'héritage de mon père non liquidé, nos biens en -Espagne accrochés par Ferdinand VII, nos indemnités -de Saint-Domingue retenues par Boyer, nos -sables de Sologne (la Miltière) à vendre depuis 23 mois, -les maisons de Blois que notre belle-mère nous dispute... -par conséquent rien, ou peu de chose, à retirer -dans les débris d'une grande fortune, sinon des -procès et des chagrins...<a id="FNanchor_162" href="#Footnote_162" class="fnanchor">[162]</a>.</p> -</div> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_162" href="#FNanchor_162" class="label">[162]</a> <span class="smcap">Victor Hugo</span>: <i>Correspondance</i>, 1815-1835. Lettre à Adolphe -de Saint-Valry du 18 décembre 1829, p. 87.</p> - -</div> - -<p>La comtesse Hugo avait su, il est vrai, retirer -son épingle du jeu: L'<i>Étrangère</i> était devenue -l'<i>Adversaire</i>.</p> - -<p>Trente ans, elle survécut au général, habitant -la petite maison, dont, au loin, aimait à se souvenir -l'exilé.</p> - -<p>L'on chuchotait sur elle et on la voyait peu.<span class="pagenum" id="Page_200">[Pg 200]</span> -On prête au cœur, même vieilli, des faiblesses; -puis, une femme seule a besoin, pour le règlement -de ses affaires de quelques conseils...</p> - -<p>Et vinrent les cheveux blancs et l'oubli...</p> - -<p>Cependant que Victor Hugo atteignait le zénith -de sa gloire, le 21 avril 1858, M<sup>me</sup> Hugo, la -seconde, s'éteignait à l'âge de soixante-treize ans.</p> - -<p>Deux voisins, les sieurs Besson, cordonnier, -et Fouquet, jardinier, furent, au bureau de l'état -civil de Blois, les témoins de son décès<a id="FNanchor_163" href="#Footnote_163" class="fnanchor">[163]</a>.</p> - -<div class="footnote"> - -<p><a id="Footnote_163" href="#FNanchor_163" class="label">[163]</a> Les registres de l'état civil de Blois fournissent, ainsi que -celui du petit Léopold, l'acte de décès de Marie-Catherine -Thomas y Saëtoni, Vve Hugo. En voici la teneur:</p> - -<p>«L'an mil huit cent cinquante-huit, le vingt-unième jour du -mois d'avril à trois heures du soir par devant Jean-Claude-Eugène -Riffault, maire de Blois, chevalier de Légion d'honneur, -Officier de l'État civil de la commune de Blois, canton de -Blois, département de Loir-et-Cher, sont comparus Clovis -Besson âgé de trente-neuf ans, profession de cordonnier, domicilié -à Blois et Eugène-Frédéric Fouquet, âgé de quarante-huit -ans, profession de jardinier domicilié à Blois.</p> - -<p>«Lesquels nous ont déclaré que le vingt et un du mois d'avril, -à dix heures du matin, Marie-Catherine Thomas y Saëtoni, -âgée de soixante-treize ans, profession de rentière, demeurant -à Blois, département de Loir-et-Cher, née à Cervione (Corse), -veuve en deuxièmes noces de Joseph Léopold Sigisbert, comte -Hugo, lieutenant général, officier de la Légion d'honneur, fille -de feu... est décédée en notre commune, en sa maison, rue du -Foix.</p> - -<p>«Le premier témoin a déclaré être voisin et le second témoin -être voisin de la décédée. Nous nous sommes assurés de -l'exactitude de la déclaration de ces témoins, qui ont signé -avec nous le présent acte, après que lecture leur en a été -faite.</p> - -<p> -«<span class="smcap">Eug. Riffault.</span><br /> -<span class="smcap">Fouquet. C. Besson.</span>»<br /> -</p> - - -</div> - -<p><span class="pagenum" id="Page_201">[Pg 201]</span></p> - -<p>Elle mourait dans l'isolement, ignorée de tous, -à commencer par la famille à laquelle la faiblesse -du général et les circonstances l'avaient imposée.</p> - -<p>Nul ne se souviendrait de cette veuve d'Almeg, -si les actes de l'état civil ne venaient parfois -suppléer à l'insuffisance de notre mémoire.</p> - -<p>Le temps, en confondant, au Père-Lachaise, -les dépouilles du général Hugo et de Sophie -Trébuchet, sa première femme, la mère intelligente -et exquise, qui, non contente de donner -au monde Victor Hugo, avait façonné son cœur -et son esprit, avait depuis longtemps remis les -choses au point.</p> - -<p>Son souvenir seul reste associé à celui du -père et du fils.</p> - -<p>Elle avait été la bonté et la grâce.</p> - -<p>Première confidente des essais de ses enfants, -elle les avait encouragés et l'on ne saurait oublier -qu'auprès du lit de la malade, Victor, non -encore hors de page, avait composé quelques-unes -de ses meilleures odes.</p> - -<p>Sa figure fut pour le poète toujours présente. -C'était plus que de l'amour filial. Il lui avait<span class="pagenum" id="Page_202">[Pg 202]</span> -voué un culte, auquel il ne cessa d'être fidèle.</p> - -<p>Deux femmes,—elles se valurent par le cœur -et par l'intelligence,—éclairent, à l'aube de sa -vie, la personnalité du prodigieux écrivain, dont -la renommée, comme «la claire tour» de Solness, -domine la médiocrité, les obscurs labeurs -et les luttes fratricides des hommes, Sophie Trébuchet -et Adèle Foucher.</p> - -<p>Elles furent les inspiratrices, les bons anges, -placés auprès du poète aux heures des débuts, -alors que les mauvais sont, si souvent, les ordinaires -compagnons de l'artiste et endorment de -leur poison sa volonté et sa force.</p> - -<p>Toutes deux eurent une part égale dans le libre -et harmonieux développement de son génie, -et il est doux, après avoir évoqué un peu de -l'âme de Victor Hugo à vingt ans, de conjoindre -leurs noms, et, en cet été de la Saint-Martin, -de couronner des dernières fleurs de l'automne -les tombes sacrées où elles goûtent -l'immuable repos.</p> - -<div class="blockquot"> - -<p>Blois, 30 octobre 1908.</p> -</div> -<hr class="chap x-ebookmaker-drop" /> - -<div class="chapter"> -<p><span class="pagenum" id="Page_205">[Pg 205]</span></p> - -<h2 class="nobreak" id="INDEX_ANALYTIQUE_ET_ALPHABETIQUE">INDEX ANALYTIQUE ET ALPHABÉTIQUE</h2> -</div> - - -<p class="p2">A</p> - -<p>A.-A.-A.: <i>Traité du Mélodrame</i> (1817), par Abel <span class="smcap">Hugo</span>, -André <span class="smcap">Malitourne</span> et <span class="smcap">Ader</span>: 90 en note.</p> - -<p>A.-A. M***. Le général <span class="smcap">Hugo</span> signe de ce pseudonyme -son <i>Journal du siège de Thionville</i>, 13 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Abayma</span> (Un espagnol nommé): Comment il parle du -général <span class="smcap">Hugo</span>, 38.</p> - -<p><i>Académie des Jeux Floraux.</i> Succès de Victor <span class="smcap">Hugo</span>, 20.</p> - -<p class="indent1">Il est nommé maître ès-jeux floraux, 20.</p> - -<p class="indent1">Pension que de ce chef il toucherait bientôt, 57.</p> - -<p class="indent1">Renseignements à ce sujet, 54-55 en note.</p> - -<p class="indent1">Il ne fut jamais mainteneur, 55 en note.</p> - -<p class="indent1">Eugène <span class="smcap">Hugo</span> y obtient un souci réservé et une -mention, 21.</p> - -<p><i>Académie des Sciences</i> (Victor y remet de la part de -son père un exemplaire du <i>Journal de Thionville</i>, -41).</p> - -<p><i>Académie française</i> (L') accorde deux mentions au -jeune Victor <span class="smcap">Hugo</span>, 19.</p> - -<p>Acte de mariage du général <span class="smcap">Hugo</span> et de Marie-Catherine -<span class="smcap">Thomas y Saëtoni</span>, veuve d'<span class="smcap">Almeg</span>, 23-26.</p> - -<p>Acte de mariage de Victor <span class="smcap">Hugo</span> et d'Adèle <span class="smcap">Foucher</span>, -60-61.</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_206">[Pg 206]</span></p> - -<p>Acte de décès de Léopold <span class="smcap">Hugo</span>, 122.</p> - -<p>. . . . . de la veuve <span class="smcap">Hugo</span>, 200-201 en note.</p> - -<p>Ader: <i>Traité du Mélodrame</i> (en collaboration avec -Abel <span class="smcap">Hugo</span> et André <span class="smcap">Malitourne</span>), 90 en note.</p> - -<p><i>Adieux poétiques</i>, par le comte Gaspard de <span class="smcap">Pons</span>, 70-71.</p> - -<p><i>A Elle</i>, par Gaspard de <span class="smcap">Pons</span>, 69 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Agier</span> (M.), Comment il fait dans le <i>Conservateur</i> -l'éloge des frères <span class="smcap">Hugo</span>, 18 en note.</p> - -<p><i>Alfred de Vigny et son temps</i>, par Léon <span class="smcap">Séché</span>, 31 en -note, 161-162 en note.</p> - -<p><i>Allart de Méritens (Hortense)</i>, par Léon <span class="smcap">Séché</span>, 138.</p> - -<p>Alluye (L'hôtel d'), à Blois, 153.</p> - -<p><span class="smcap">Alméras</span> (Le lieutenant général), 59.</p> - -<p>Amboise (L'hôtel d'), à Blois, 155.</p> - -<p><i>Amour</i>, par Gaspard de <span class="smcap">Pons</span>, 69 en note.</p> - -<p><i>Amy Robsart</i>, Victor <span class="smcap">Hugo</span> en tire un drame avec Paul -<span class="smcap">Foucher</span>: 170 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Anaclet</span> d'<span class="smcap">Almeg</span>, premier mari de Marie-Catherine -Thomas y Saëtoni; décédé à La Havane, 24. Sa -veuve devient comtesse <span class="smcap">Hugo</span>, 23.</p> - -<p><span class="smcap">Ancelot</span> (Jacques-Arsène-François-Polycarpe), ne fut -pas témoin du mariage de Victor Hugo, 61.</p> - -<p class="indent1">Son <i>Louis Neuf</i>, 61 en note.</p> - -<p class="indent1">Sa collaboration à la <i>Muse française</i>, aux <i>Annales -de la Littérature et des Arts</i>. Son œuvre dramatique, -61 en note.</p> - -<p class="indent1">Ancelot vaudevilliste, 62 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Ancelot</span> (M<sup>me</sup>), 164 en note.</p> - -<p>Andujar (L'ordonnance d'), 140.</p> - -<p><span class="smcap">Angoulême</span> (Le duc d'). Sa rentrée à Paris après la campagne -d'Espagne. Fêtes données en son honneur, -129, 130.</p> - -<p class="indent1">Aurait lu les <i>Mémoires du général Hugo</i> «avec le -plus haut intérêt» et aurait regretté qu'il n'eût<span class="pagenum" id="Page_207">[Pg 207]</span> -«pas été employé dans la dernière guerre d'Espagne», -135.</p> - -<p class="indent1">Aurait réservé les inspections générales à des officiers -ayant fait avec lui cette campagne, 136-141.</p> - -<p><i>Annales (les) de la Littérature et des Arts.</i></p> - -<p class="indent1">Quelques-uns de leurs collaborateurs:</p> - -<p class="indent2">M. <span class="smcap">Ancelot</span>, 61 en note.</p> - -<p class="indent2">E. <span class="smcap">Deschamps</span>, 163 en note.</p> - -<p class="indent2">A. <span class="smcap">Guiraud</span>, 164 en note.</p> - -<p class="indent2">Abel <span class="smcap">Hugo</span>, 91 en note.</p> - -<p class="indent2">Adolphe de <span class="smcap">Saint-Valry</span>, 166 en note.</p> - -<p class="indent2">Le baron d'<span class="smcap">Eckstein</span>, 165 en note.</p> - -<p><i>Annales de la Société académique de Nantes</i>, 69 en -note.</p> - -<p><i>Annales Romantiques</i> (Les), 138, 167 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Anne de Bretagne</span>, 153.</p> - -<p class="indent1">Son oratoire, s'y réfugie pendant l'excommunication -de Louis XII, 153.</p> - -<p>Armes concédées par <span class="smcap">Joseph</span>, roi d'Espagne, au général -<span class="smcap">Hugo</span>, comte de <span class="smcap">Siguenza</span>, 74 en note.</p> - -<p class="indent1">Victor les fait graver sur un cachet commandé pour -son père, dont il scelle souvent ses lettres, 74.</p> - -<p class="indent1">Pair de France, il leur substitue les armes des <span class="smcap">Hugo</span>, -de Lorraine. Ce sont celles des <span class="smcap">Hugo</span> de <span class="smcap">Spitzemberg</span>, -74 en note.</p> - -<p><i>Armorial général</i> de <span class="smcap">Riestap</span>, 74 en note.</p> - -<p><i>Armorial du Premier Empire</i>, par le vicomte A. <span class="smcap">Révérend</span>, -21 en note.</p> - -<p><i>Armorial historique de la Noblesse de France</i>, par -Henri J. G. de <span class="smcap">Milleville</span>, 75 en note.</p> - -<p><i>Artiste</i> (Le journal l'), 164 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Arvers</span> (Félix), son secret, 69.</p> - -<p><span class="smcap">Asséline</span> (M.), M. <span class="smcap">Foucher</span> son beau-frère lui avait cédé -son greffe du Conseil de guerre, 30.</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_208">[Pg 208]</span></p> - -<p class="indent1">Assiste au mariage de sa nièce, Adèle <span class="smcap">Foucher</span> avec -Victor <span class="smcap">Hugo</span>, 61.</p> - -<p><span class="smcap">Asseline</span> (Anne-Victoire), M<sup>me</sup> Pierre Foucher.</p> - -<p><span class="smcap">Aubertin</span> (Général): <i>Mémoires inédits sur la guerre de -Vendée</i>, 11 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Augustine</span> (Ce «petit monstre» d'), 184.</p> - -<p><span class="smcap">Aumale</span> (Le duc) publie l'<i>Instruction dirigée contre -Isabelle de Limeuil</i>, 152 en note.</p> - -<p><i>Avantages de l'Enseignement mutuel</i>, sujet de concours -traité par Victor <span class="smcap">Hugo</span>, 20 en note.</p> - -<p><i>Aventure tyrolienne</i> (L'), par le général <span class="smcap">Hugo</span>, 13 en -note.</p> - - -<p class="p2">B</p> - -<p><span class="smcap">Baudelaire</span> (Une citation de Charles), 68.</p> - -<p class="indent1">Les premiers enthousiasmes, 8.</p> - -<p><span class="smcap">Beauchêne</span>, tailleur, 172.</p> - -<p>Beauregard (Le château de), près Chabris, 24 en note.</p> - -<p><i>Beaux-Arts</i> (Les), Revue, 152 en note.</p> - -<p>Belfort (La conspiration de), 33.</p> - -<p><span class="smcap">Bellune</span> (Victor, duc de), ministre de la Guerre, 59 en -note.</p> - -<p><span class="smcap">Belton</span> (Louis): <i>Victor Hugo et son père, le général -Hugo, à Blois</i>, 7-14 en note, 22 en note, 169-170 -en note, 193, 195-196 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Benoist</span> (J.), témoin à l'état civil de Blois du décès du -petit Léopold <span class="smcap">Hugo</span>, 119.</p> - -<p><span class="smcap">Béranger</span> (Le chansonnier), poursuivi, 33.</p> - -<p><span class="smcap">Berry</span> (duc de), Réaction qui suivit son assassinat, 43 en -note.</p> - -<p class="indent1">Ode sur sa mort, 81.</p> - -<p><span class="smcap">Berry</span> (Duchesse de), Sa recommandation spéciale afin<span class="pagenum" id="Page_209">[Pg 209]</span> -de faire obtenir à Victor <span class="smcap">Hugo</span> une pension sur la -cassette royale, 55 en note.</p> - -<p class="indent1">Visite Chambord, le 18 juin 1828, et grave son nom -sur le mur de l'escalier de la lanterne, 168 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Besson</span> (Le sieur), cordonnier, témoin dans l'acte de -décès de la veuve <span class="smcap">Hugo</span>, 200.</p> - -<p><span class="smcap">Béthune-Sully</span> (Le marquis de), maire de Chabris, -procède au mariage du général <span class="smcap">Hugo</span> et de Marie-Catherine -<span class="smcap">Thomas y Saëtoni</span>, 22-26. Figure à Blois -parmi les amis du général, 189.</p> - -<p><i>Bibliographie historique et critique de la presse française</i>, -par Eugène <span class="smcap">Hatin</span>, 106 en note.</p> - -<p>Bibliothèque de Blois (Les lettres de Victor Hugo à -son père conservées à la), 7.</p> - -<p class="indent1"><i>Biographie universelle et portative des Contemporains</i>, -144 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Biré</span> (Edmond): <i>Victor Hugo avant 1830</i>, 20, 23 en -note, 26, 55 en note, 69 en note 70, 81, 173.</p> - -<p class="indent1">L'absence de <span class="smcap">Lamartine</span> au sacre de <span class="smcap">Charles X</span>, 173.</p> - -<p><span class="smcap">Biscarrat</span> (Jean-Baptiste), ancien maître d'étude à la -pension Cordier. Témoin de Victor <span class="smcap">Hugo</span> à son -mariage, 61, 62.</p> - -<p class="indent1">Aurait collaboré au <i>Conservateur littéraire</i>, 63 en -note, 159 en note.</p> - -<p class="indent1">Pendant le repas de noces de Victor, s'aperçoit de la -folie d'Eugène <span class="smcap">Hugo</span> et l'emmène, 68.</p> - -<p>Blois (La venue de Victor <span class="smcap">Hugo</span> à), 147-169.</p> - -<p class="indent1">Descriptions qu'il en a faites, 78-79, 148-156, 163.</p> - -<p><i>Bohême dorée (La)</i>, par Charles-Victor <span class="smcap">Hugo</span>, 188 en -note.</p> - -<p><i>Bonheur (Le) que procure l'étude dans toutes les situations -de la vie.</i> Sujet de concours traité par Victor -<span class="smcap">Hugo</span>, 20 en note.</p> - -<p><i>Bonnes Lettres</i> (La Société des). En note: 61, 62, 91.</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_210">[Pg 210]</span></p> - -<p><span class="smcap">Borel</span> (Petrus), le lycanthrope, 8.</p> - -<p><span class="smcap">Boulay-Paty</span> (Évariste), son <i>Journal</i>. Soulié lui raconte -la cause de la folie d'Eugène <span class="smcap">Hugo</span>, 69-70 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Bourg</span> (M.), 56.</p> - -<p><span class="smcap">Bournon</span> (Fernand): <i>Victor Hugo à Gentilly</i>, 30.</p> - -<p><span class="smcap">Brandon</span> (Le duc de), aide <span class="smcap">Marie</span> d'<span class="smcap">Angleterre</span> à se -consoler de son veuvage, 154.</p> - -<p><span class="smcap">Brousse</span> (M.), ancien lieutenant-colonel, chevalier de -Saint-Louis, ami du général <span class="smcap">Hugo</span>, à Blois, 182 en -note, 189.</p> - -<p><span class="smcap">Brousse</span> (M<sup>me</sup>), morte centenaire en 1879, 183, 189.</p> - -<p><span class="smcap">Brunyer</span>, médecin de <span class="smcap">Gaston</span> d'<span class="smcap">Orléans</span>, 155 en note.</p> - -<p><i>Bug-Jargal</i>, 196 en note. L'exemplaire offert par Victor -<span class="smcap">Hugo</span> à son père, 197 en note.</p> - -<p><i>Bulletin de la Société impériale des Antiquaires de -France</i>, 152 en note.</p> - -<p><i>Bulletin du Musée municipal de Châteauroux</i>, 23 en -note.</p> - -<p><span class="smcap">Bunbury</span> (Miss Lydia de): M<sup>me</sup> Alfred de <span class="smcap">Vigny</span>, 162 -en note.</p> - -<p>Bury (Le château de), 153 en note.</p> - -<p><i>Buttes (Les) et la télégraphie optique</i>, par A. de <span class="smcap">Rochas</span>, -149 en note.</p> - - -<p class="p2">C</p> - -<p>Cachet (Le) du général <span class="smcap">Hugo</span>, 74, 116, 126, 127.</p> - -<p><span class="smcap">Caillé</span> (Le D<sup>r</sup> Dominique) publie le <i>Journal d'Évariste -Boulay-Paty</i>, 69 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Calderon</span>, 91 en note.</p> - -<p><i>Campagne d'Espagne en 1823</i>, par Abel <span class="smcap">Hugo</span>, 91 -en note.</p> - -<p><span class="smcap">Canel</span> (Un geste de l'éditeur Urbain); il fait les frais<span class="pagenum" id="Page_211">[Pg 211]</span> -du <i>voyage</i> des ménages <span class="smcap">Hugo</span> et <span class="smcap">Nodier</span> <i>au Mont -Blanc et dans la vallée de Chamonix</i>, 179, 184.</p> - -<p><i>Carnaval de Venise</i> (Le), par Abel <span class="smcap">Hugo</span>, 90 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Castellane</span> (M<sup>me</sup> Boni de): sa liaison avec <span class="smcap">Chateaubriand</span>, -138, 139-140.</p> - -<p><i>Catalogue de la Bibliothèque romantique de M. J. -Noilly</i>, 15 en note.</p> - -<p>Catherine de Médicis, 152 en note.</p> - -<p><i>Catholique</i> (Le journal, <i>Le</i>), fondé par le baron d'<span class="smcap">Eckstein</span>, -166 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Cayla</span> (La comtesse de), née Zoé <span class="smcap">Talon</span>, 47 en note, 137.</p> - -<p class="indent1">Aurait été consolée par le vicomte Sosthènes de la -<span class="smcap">Rochefoucauld</span> de la faiblesse de Louis XVIII, 161 -en note.</p> - -<p>Cédules hypothécaires (Les) du roi <span class="smcap">Joseph</span>, 34, 56.</p> - -<p><i>Cénacle de la Muse française (Le)</i>, par Léon <span class="smcap">Séché</span>, 62 -en note, 165 en note, 168 en note.</p> - -<p>Chabris (Indre), le général <span class="smcap">Hugo</span> y épouse, en secondes -noces, Marie Catherine <span class="smcap">Thomas y Saëtoni</span>, -veuve <span class="smcap">Anaclet</span> d'<span class="smcap">Almeg</span>, 22-26.</p> - -<p><i>Chaise de paille (La)</i>, par Charles-Victor <span class="smcap">Hugo</span>, 188 -en note.</p> - -<p>Chambord (Le château de): Adolphe <span class="smcap">Trébuchet</span> désire -le visiter, 99, 101.</p> - -<p class="indent1">Paul-Louis <span class="smcap">Courier</span> et son <i>Simple Discours</i>; sa condamnation; -il rend compte de son procès, 99, 100 -en note.</p> - -<p class="indent1">La «futaie de tourelles» de Chambord, vue de -Blois? 150.</p> - -<p class="indent1">Enthousiasme de Victor <span class="smcap">Hugo</span> pour Chambord. Il -grave son nom au faîte de la plus haute tourelle, -168, 169.</p> - -<p class="indent1">La duchesse de <span class="smcap">Berry</span> devait, en 1828, suivre ce -mauvais exemple, 168 en note.</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_212">[Pg 212]</span></p> - -<p><span class="smcap">Chantreau</span> (Maurice), homme d'affaires du marquis -de <span class="smcap">Béthune-Sully</span>, sert de témoin au second mariage -du général <span class="smcap">Hugo</span>, 26.</p> - -<p>Charenton (L'hospice de), dirigé par le D<sup>r</sup> <i>Royer-Collard</i>. -Eugène <span class="smcap">Hugo</span> y est transporté, 94, 96.</p> - -<p><span class="smcap">Charles</span> VIII, 153 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Charles</span> X: par ordonnance spéciale, nomme <span class="smcap">Lamartine</span> -et Victor <span class="smcap">Hugo</span> chevaliers de la Légion d'honneur, -invite Victor <span class="smcap">Hugo</span> à son sacre, 157, 158.</p> - -<p class="indent1">Le sacre, 174.</p> - -<p class="indent1">Fait tirer l'<i>Ode sur le Sacre</i> sur les presses de l'Imprimerie -royale, 178.</p> - -<p class="indent1">Fait remettre à Victor <span class="smcap">Hugo</span> des porcelaines (de Sèvres), -183.</p> - -<p><span class="smcap">Charles</span> d'<span class="smcap">Orléans</span>, ses poésies, 159 en note.</p> - -<p><i>Château (Le) de Chambord</i>, par L. de la <span class="smcap">Saussaye</span>, 169 -en note.</p> - -<p><span class="smcap">Chateaubriand</span> (M. de), 95, 98, 130, 167 en note.</p> - -<p class="indent1">Sa première disgrâce, 43 en note.</p> - -<p class="indent1">Son ambassade à Londres, 43 en note.</p> - -<p class="indent1">Accompagne M. de <span class="smcap">Montmorency</span> au Congrès de Vérone, -43 en note.</p> - -<p class="indent1">Accepte le portefeuille des Affaires étrangères, 43 en -note.</p> - -<p class="indent1">Nouvel amour, nouvelle disgrâce: la conversion des -rentes, les finances de M<sup>me</sup> Boni de <span class="smcap">Castellane</span>, 43 -en note, 75 en note, 137, 140, 141.</p> - -<p class="indent1">Hommage que lui rend Adolphe de <span class="smcap">Saint-Valry</span>, 167 -en note.</p> - -<p><span class="smcap">Chauveau</span> (D<sup>r</sup> H.). <i>Mémoire sur les Buttes dans le département -de Loir-et-Cher</i>, 149 en note.</p> - -<p>Chemonton (La rue), à Blois, 152.</p> - -<p><span class="smcap">Chenay</span> (Le graveur Paul), beau-frère de Victor <span class="smcap">Hugo</span>, -par son mariage avec Julie <span class="smcap">Foucher</span>, 172 en note.</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_213">[Pg 213]</span></p> - -<p class="indent1">Un volume de souvenirs: <i>Victor Hugo à Guernesey</i>, -172 en note, 196, 197 en note.</p> - -<p class="indent1">La première édition des <i>Odes</i>? 196, 197 en note.</p> - -<p>Cheverny (L'hôtel de), à Blois, 152.</p> - -<p><span class="smcap">Chuquet</span> (M. Arthur), 138 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Clermont-Tonnerre</span> (M. de), son appui doit être conservé -«vierge» pour le général <span class="smcap">Hugo</span>, 75.</p> - -<p class="indent1">Ses bonnes dispositions à son égard, 133.</p> - -<p class="indent1">Victor <span class="smcap">Hugo</span> déjeune avec lui à plusieurs reprises. -Son précieux appui, 133, 135.</p> - -<p class="indent1">Engage Victor à remettre au duc d'<span class="smcap">Angoulême</span> son -ode sur <i>la guerre d'Espagne</i>, 129.</p> - -<p><i>Clocher de Saint-Marc (Le)</i>, par Jules <span class="smcap">Lefèvre-Deumier</span>, -164 en note.</p> - -<p class="indent1">Adolphe de <span class="smcap">Saint-Valry</span> le lui fait vendre, 168.</p> - -<p>Cléry (Loiret), sur la rive gauche de la Loire, 147 en note.</p> - -<p><i>Clytemnestre</i>, tragédie de A. <span class="smcap">Soumet</span>, 62 en note.</p> - -<p><i>Cochon de saint Antoine (Le)</i>, par Charles-Victor <span class="smcap">Hugo</span>, -188 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Coetlosquet</span> (Le général), sa bonne volonté à l'égard du -général <span class="smcap">Hugo</span>, 141.</p> - -<p>Cogolludo: suivant le vicomte A. <span class="smcap">Révérend</span>, le général -<span class="smcap">Hugo</span> eût été créé par le roi <span class="smcap">Joseph</span> comte de -<span class="smcap">Cogolludo</span>, 21 en note.</p> - -<p><i>Collection des lois civiles et criminelles des États modernes</i>, -par Victor <span class="smcap">Foucher</span>, 171 en note.</p> - -<p><i>Collection des lois, décrets, ordonnances, règlements -et avis du Conseil d'Etat</i>, par <span class="smcap">Duvergier</span>, 195 en -note.</p> - -<p><i>Combat de taureaux (Le)</i>, par Abel <span class="smcap">Hugo</span>, 90 en note.</p> - -<p><i>Comte Julien (Le)</i>, par A. <span class="smcap">Guiraud</span>, 164 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Condé</span> (Princes de), 153 en note, 155.</p> - -<p><i>Confidences (Les)</i>, par Jules <span class="smcap">Lefèvre-Deumier</span>, 164 en -note.</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_214">[Pg 214]</span></p> - -<p><i>Conservateur</i> (Le Journal <i>Le</i>): le marquis de <span class="smcap">Talaru</span> -est un de ses premiers bailleurs de fonds, ce à -quoi il doit sa fortune politique, 139 en note.</p> - -<p class="indent1">Fait l'éloge des frères <span class="smcap">Hugo</span>, 18 en note.</p> - -<p class="indent1">Cesse de paraître, 19 en note.</p> - -<p><i>Conservateur littéraire (Le)</i>, 8, 9, 17.</p> - -<p class="indent1">Crainte du général <span class="smcap">Hugo</span> que cette entreprise littéraire -ne fasse négliger à ses fils leurs études de -droit, 14.</p> - -<p class="indent1">Ses doctrines politiques, 17, 19 en note.</p> - -<p class="indent1">Abel et Victor <span class="smcap">Hugo</span> à la tête du <i>Conservateur littéraire</i>, -21 en note.</p> - -<p class="indent1">Eugène n'y publie que son <i>Ode sur la mort du duc -d'Enghien</i> et que ses <i>Stances à Thaliarque</i>, 21 -en note.</p> - -<p>A. <span class="smcap">Soumet</span> y rend compte des <i>Nouvelles Odes</i> de Victor -<span class="smcap">Hugo</span>, 62 en note.</p> - -<p class="indent1">Quelques-uns de ses collaborateurs: Gaspard de -<span class="smcap">Pons</span>, 69.</p> - -<p class="indent1">Jules <span class="smcap">Lefèvre-Deumier</span>, 164 en note.</p> - -<p class="indent1">Adolphe de <span class="smcap">Saint-Valry</span>, 166 en note.</p> - -<p class="indent1">Ode sur <i>la mort du duc de Berri</i>, 81.</p> - -<p><i>Constant et Discrète</i>, poème, par Gaspard de <span class="smcap">Pons</span>, 69 -en note.</p> - -<p><i>Conteur (Le)</i>, recueil de contes publié par Abel <span class="smcap">Hugo</span>, -92 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Conti</span> (Prince de), 155.</p> - -<p><i>Conversion d'un romantique</i>, par Antoine <span class="smcap">Jay</span>, 69 en -note.</p> - -<p><span class="smcap">Corbière</span> (M. de), ministre de l'Intérieur, 98.</p> - -<p><span class="smcap">Corbière</span> (Le poète Tristan), 10.</p> - -<p><i>Correspondance de Victor Hugo</i>, 7, 158, 161 en note, -165 en note, 169 en note, 170 en note, 173 en -note, 199 en note.</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_215">[Pg 215]</span></p> - -<p><i>Coup d'œil militaire sur la manière d'escorter, d'attaquer -et de défendre les convois et sur les -moyens de diminuer la fréquence des convois et -d'en assurer la marche; suivi d'un mot sur le -pillage</i>; par le général (alors capitaine) <span class="smcap">Hugo</span> -(1796), 13 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Courier</span> (Paul-Louis), son <i>Simple Discours aux membres -du Conseil de Véretz, au sujet de l'acquisition -de Chambord</i>, 99.</p> - -<p class="indent1">Traduit devant la Cour d'assises de la Seine, est -condamné à deux mois de prison, 99.</p> - -<p class="indent1">Rend compte de son procès et on n'ose le poursuivre -à nouveau, 100 en note.</p> - -<p><i>Courrier français (Le)</i>, 144 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Courteline</span> (Un chapitre de): un dossier perdu, 34.</p> - -<p><i>Cromwell</i> (1827), 196 en note.</p> - - -<p class="p2">D</p> - -<p><span class="smcap">Damas</span> (Le comte Roger de), 16, 17 en note, 137 en -note.</p> - -<p><span class="smcap">Dante</span>, 163.</p> - -<p><i>Débats (Le Journal des)</i>, 86, 134 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Decazes</span> (Le comte), ministre de la Police générale; de -l'Intérieur (puis président du Conseil (19 novembre, -29 décembre 1818-20 février 1820), 129 en -note.</p> - -<p><span class="smcap">Delaveau</span> (Le préfet), organisateur avec <span class="smcap">Franchet-Desperey</span>, -des massacres de la rue Saint-Denis (19-20 -novembre 1827), 34 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Delorme</span> (Marion): suivant le bibliothécaire <span class="smcap">Dupré</span>, -serait née à Blois, 151 en note.</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_216">[Pg 216]</span></p> - -<p class="indent1">La maison que lui prête la tradition, 151 en note.</p> - -<p class="indent1">Un dessin de Victor <span class="smcap">Hugo</span>, 151 en note.</p> - -<p class="indent1">Deux vers de <i>Marion Delorme</i>, 165.</p> - -<p><span class="smcap">Depeyre</span> (M. G.), secrétaire de l'Académie des Jeux -floraux: un petit point d'histoire littéraire, 55 en -note.</p> - -<p><span class="smcap">Derivoire</span> (Le colonel), de Montfort-l'Amaury; avait -servi sous les ordres du général <span class="smcap">Hugo</span>, 187.</p> - -<p><i>Derniers bardes (Les)</i>, poème, par Victor <span class="smcap">Hugo</span>, 20 en -note.</p> - -<p class="indent1">Avaient été, en 1819, l'objet d'une mention de l'Académie -des Jeux floraux, 20 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Deschamps</span> (M. et M<sup>me</sup>), 172.</p> - -<p><span class="smcap">Deschamps</span> (Emile), 163. Signe au mariage de Victor -<span class="smcap">Hugo</span>, 61.</p> - -<p class="indent1">Fut un des fondateurs de la <i>Muse française</i>. Sa -collaboration aux <i>Annales de la Littérature et -des Arts</i>, au <i>Mercure du XIX<sup>e</sup> siècle</i>, etc. Ses -œuvres, 163, 164 en note.</p> - -<p class="indent1">Adresse ses félicitations au lieutenant général, comte -<span class="smcap">Hugo</span>, 177.</p> - -<p><i>Des grands moyens accessoires de défense et de conservation -aujourd'hui indispensables aux places fortes, -aux armées, aux colonies et aux États qui les -possèdent.</i> Ouvrage du général <span class="smcap">Hugo</span> dont le prospectus -a seul paru, 14 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Des Granges</span> (Ch.-M.), Un précieux volume souvent -mis à contribution: <i>Le Romantisme et la Critique. -La Presse Littéraire sous la Restauration</i>, 1815-1830, -18 en note, 19 en note, 63 en note, 69 en -note, 168 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Desjardins</span>, le plus inconnu des fondateurs de la <i>Muse -française</i>, 167 en note.</p> - -<p><i>Des maladies mentales considérées sous le rapport médical,<span class="pagenum" id="Page_217">[Pg 217]</span> -hygiénique et médico-légal</i>, par Ed. <span class="smcap">Esquirol</span>, -89-90 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Dessole</span> (Le Cabinet, 29 décembre 1818), 129 en note.</p> - -<p><i>Deux Ages (Les)</i>, idylle, par Victor <span class="smcap">Hugo</span>, 20 en note.</p> - -<p><i>Deux Archers</i> (La ballade des), 148.</p> - -<p><span class="smcap">Devéria</span>, ses frontispices de <i>Bug-Jargal</i> et des <i>Odes</i> -(édition Ladvocat), 197, 198 en note.</p> - -<p><i>Dictionnaire des Généraux français</i>, 40, 41.</p> - -<p><span class="smcap">Didine</span>, Léopoldine <span class="smcap">Hugo</span>, 142, 143, 144, 172, 173, 177, -185.</p> - -<p><i>Divine Epopée (La)</i>, poème d'A. <span class="smcap">Soumet</span>, 62 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Driollet</span> (M.), ami du général <span class="smcap">Hugo</span>, 184, 189.</p> - -<p><i>Droit civil français (Le) suivant l'ordre du Code</i>, par -<span class="smcap">Toullier</span> et <span class="smcap">Duvergier</span>, 195 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Drumont</span> (Edouard), <i>Mon vieux Paris</i>. Scipion <span class="smcap">Sardini</span> -et Isabelle de <span class="smcap">Limeuil</span>, 153 en note.</p> - -<p><i>Duchesse d'Alba (La)</i>, manuscrit du général <span class="smcap">Hugo</span>, -14 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Dumas</span> (L'Abbé), vicaire à Saint-Sulpice lors du mariage -de Victor <span class="smcap">Hugo</span>, 61.</p> - -<p>Dupont (L'hôtel Denis), à Blois, 151.</p> - -<p><span class="smcap">Dupré</span> (Le bibliothécaire A.), 151 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Du Seigneur</span> (Jehan), 8.</p> - -<p><span class="smcap">Duvergier</span> (Le jurisconsulte), Victor <span class="smcap">Hugo</span> oppose sa -compétence et son honnêteté aux appétits de sa -belle-mère, 195.</p> - -<p><span class="smcap">Duvidal</span>, marquis de <span class="smcap">Montferrier</span>, l'un des signataires -de l'acte de mariage de Victor <span class="smcap">Hugo</span>, 61.</p> - - -<p class="p2">E</p> - -<p><span class="smcap">Eckstein</span> (Le baron d') a collaboré aux <i>Annales de la -Littérature et des Arts</i> et fondé <i>Le Catholique</i>, 165 -en note.</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_218">[Pg 218]</span></p> - -<p class="indent1">Victor <span class="smcap">Hugo</span> lui recommande le <i>Résumé de l'Histoire -de Russie</i>, d'Alphonse <span class="smcap">Rabbe</span>, 165.</p> - -<p><i>Élégies savoyardes</i>, par A. <span class="smcap">Guiraud</span>, 161 en note.</p> - -<p><i>Elisabeth d'Angleterre</i>, par M. <span class="smcap">Ancelot</span>, 61 en note.</p> - -<p><i>Elisabeth de France</i>, tragédie de A. <span class="smcap">Soumet</span>, 62 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Eloy</span> (M.), 89.</p> - -<p><i>El viego</i>, par Abel <span class="smcap">Hugo</span>, 90 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Empecinado</span> (L'), défaites que lui fit subir le général -Hugo, 22.</p> - -<p><i>Émulation de Cambrai (La Société d')</i> couronne Abel -<span class="smcap">Hugo</span> pour son <i>Ode sur la bataille de Denain</i>, 21.</p> - -<p><i>Épée de Brennus (L')</i>, manuscrit du général <span class="smcap">Hugo</span>, 14 en -note.</p> - -<p><i>Ermite (L') ou le solitaire du lac</i>, autre manuscrit du -général <span class="smcap">Hugo</span>, 14 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Esquirol</span> (Le Docteur), 89-90.—Eugène <span class="smcap">Hugo</span> est placé -dans sa maison, 89, 90.</p> - -<p class="indent1">Victor va l'y visiter; état du malade, 92-93.</p> - -<p class="indent1">Le prix de la pension, 93.</p> - -<p class="indent1">Son règlement, 97, 100.</p> - -<p class="indent1">Le D<sup>r</sup> <span class="smcap">Esquirol</span>, nommé à Charenton, 90 en note.</p> - -<p class="indent1">Un ouvrage classique, 89-90 en note.</p> - -<p><i>Essai complémentaire sur le commandement des places -de guerre et autres.</i> Manuscrit du général -<span class="smcap">Hugo</span>, 14 en note.</p> - -<p><i>Études d'Histoire romantique. Le Cénacle de la Muse -française</i>, par Léon <span class="smcap">Séché</span>, 62 en note.</p> - -<p><i>Evénement</i> (Le journal <i>L'</i>): Charles-Victor et François-Victor -<span class="smcap">Hugo</span>, 188 en note, 193 en note.</p> - - -<p class="p2">F</p> - -<p><i>Famille tragique (Une)</i>, par Charles-Victor <span class="smcap">Hugo</span>, -188 en note.</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_219">[Pg 219]</span></p> - -<p><span class="smcap">Féraudy</span> (M. de), ancien major du génie, le meilleur -ami du général <span class="smcap">Hugo</span> à Blois, où il fonde avec lui -une société littéraire, 86, 189.</p> - -<p class="indent1">Ses <i>fables</i>, 77.</p> - -<p class="indent1">Ses <i>mémoires</i>, 77.</p> - -<p class="indent1">Est vivement recommandé à Victor, par Eugène, -dans un intervalle de lucidité, 86.</p> - -<p class="indent1">Présente un acte à l'Odéon, 86.</p> - -<p class="indent1">Ses voyages à Paris mis à profit par Victor et par -son père, 127-128.</p> - -<p class="indent1">Candidat à une récompense de l'Académie: démarches -de Victor <span class="smcap">Hugo</span>, 135, 136.</p> - -<p><span class="smcap">Ferdinand</span>, roi d'Espagne, 139-140.</p> - -<p><span class="smcap">Fessart</span> (M.), signe au mariage de Victor <span class="smcap">Hugo</span>, 61.</p> - -<p><i>Feuilles d'automne (Les)</i>: la maison du général <span class="smcap">Hugo</span> -à Blois, 78-79.</p> - -<p><i>Fiesque</i>, par M. <span class="smcap">Ancelot</span>, 61 en note.</p> - -<p><i>Figaro</i> (une citation du), de 1829, 31 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Fleury</span> (Le Docteur), 72, 96.</p> - -<p>Foix (La maison de la rue du), à Blois.</p> - -<p class="indent1">Est achetée dès 1816 par la veuve d'<span class="smcap">Almeg</span>, 24 en -note, 77.</p> - -<p class="indent1">Après son mariage avec le général <span class="smcap">Hugo</span> qui vient -de revendre le domaine de Saint-Lazare, elle s'y -installe avec lui, en 1823, 77.</p> - -<p class="indent1">Le général y joint une petite maison voisine, plus -tard achetée par la double veuve, 77 en note.</p> - -<p class="indent1">Sa description par Victor <span class="smcap">Hugo</span>, 78-79, 149.</p> - -<p class="indent1">Le petit <span class="smcap">Léopold</span> vient y mourir, 112, 122.</p> - -<p class="indent1">L'inventaire et la vente du mobilier après la mort -du général <span class="smcap">Hugo</span>, 195.</p> - -<p class="indent1">Sa veuve n'y meurt qu'en 1858, 79, 200.</p> - -<p class="indent1">Le centenaire de la naissance d'<span class="smcap">Hugo</span>: une cérémonie -bien inspirée, 79.</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_220">[Pg 220]</span></p> - -<p><span class="smcap">Foucher</span> (Adèle), M<sup>me</sup> Victor <span class="smcap">Hugo</span>. Voir ce nom.</p> - -<p><span class="smcap">Foucher</span> (Julie), petite sœur d'Adèle, ses progrès, 172.</p> - -<p class="indent1">Epouse le graveur Paul <span class="smcap">Chenay</span>, 172 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Foucher</span> (Paul), jeune beau-frère de Victor Hugo. Encore -élève au lycée Henri IV, amène chez ses -parents, à Gentilly, un de ses camarades qui contrefaisait -à merveille l'ivrogne: il se nommait -Alfred de <span class="smcap">Musset</span>, 30.</p> - -<p class="indent1">Son voyage à Blois, 116, 117.</p> - -<p class="indent1">Il en revient avec de bonnes nouvelles et les yeux -agrandis à force de s'ouvrir, 114, 116, 117.</p> - -<p class="indent1">Une lettre de Victor <span class="smcap">Hugo</span> à Paul <span class="smcap">Foucher</span> écrite de -la Miltière, 170, 173.</p> - -<p class="indent1">Leur collaboration: <i>Amy Robsart</i>, 170 en note.</p> - -<p class="indent1">Ses correspondances parisiennes à <i>l'Indépendance -belge</i>, 170 en note.</p> - -<p class="indent1">Son nom lié, par Alfred de <span class="smcap">Musset</span>, à celui de M<sup>me</sup> Mélanie -<span class="smcap">Waldor</span>, 170 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Foucher</span> (Pierre), beau-père de Victor <span class="smcap">Hugo</span>, ancien -greffier du Conseil de guerre; chef de bureau au -Ministère de la Guerre, 31.</p> - -<p class="indent1">Sa réponse à la demande de mariage entre sa fille -Adèle et Victor, faite par le général <span class="smcap">Hugo</span>, 47.</p> - -<p class="indent1">Son crédit au Ministère mis à profit par son gendre -pour les siens, 76.</p> - -<p class="indent1">A prêté de l'argent au jeune ménage gêné: Victor -s'adresse à son père pour le lui rembourser, 83, -84.</p> - -<p><span class="smcap">Foucher</span> (M<sup>me</sup> Pierre), Anne-Victoire <span class="smcap">Asseline</span>, 61.</p> - -<p class="indent1">Passe avec son mari les vacances à Gentilly: le fiancé -les y accompagne, 29-30.</p> - -<p class="indent1">Perd son père, 121.</p> - -<p class="indent1">A caché à sa fille les lettres annonçant la mort du -petit Léopold et ne peut les retrouver, 122, 124.</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_221">[Pg 221]</span></p> - -<p><span class="smcap">Foucher</span> (Victor), l'aîné des beaux-frères de Victor -<span class="smcap">Hugo</span>, 171.</p> - -<p class="indent1">Est à Alençon bien placé, 131.</p> - -<p class="indent1">Ses œuvres, 171 en note.</p> - -<p class="indent1">Aurait collaboré, sous la signature F..., au <i>Conservateur -littéraire</i>, 171 en note.</p> - -<p><i>Foudre</i> (Le journal <i>La</i>) consacre un article aux <i>Fables</i> -de M. de <span class="smcap">Féraudy</span>, 77.</p> - -<p><span class="smcap">Fouquet</span> (Le sieur), jardinier, l'un des témoins, à l'état -civil de Blois, de la mort de la veuve du général -<span class="smcap">Hugo</span>, 200.</p> - -<p><i>Français en Espagne (Les)</i>, à-propos-vaudeville par -Abel <span class="smcap">Hugo</span> et Alph. <span class="smcap">Vulpian</span>, 91 en note.</p> - -<p><i>France Centrale</i> (Le journal <i>La</i>) reproduit la belle -lettre de Victor <span class="smcap">Hugo</span> à l'aqua-fortiste <span class="smcap">Queyroy</span>, -157.</p> - -<p class="indent1">M. J. de <span class="smcap">Pétigny</span> y défend la mémoire de <span class="smcap">Gaston</span> -d'<span class="smcap">Orléans</span>, 155 en note.</p> - -<p><i>France historique et monumentale</i>, par Abel <span class="smcap">Hugo</span>, 93 -en note.</p> - -<p><i>France militaire</i>, par Abel <span class="smcap">Hugo</span>, 92 en note.</p> - -<p><i>France pittoresque</i>, par Abel <span class="smcap">Hugo</span>, 92 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Franchet Desperey</span> (M.), directeur général de la police, -34, 35, 47.</p> - -<p><span class="smcap">François</span> I<sup>er</sup> (Une citation inévitable de), 169.</p> - -<p><i>Francs régénérés (Les)</i>, 18 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Frayssinous</span> (Le comte de), évêque d'Hermopolis, ministre -des Affaires ecclésiastiques; Victor <span class="smcap">Hugo</span> -cherche à obtenir de lui une bourse pour un de ses -cousins <span class="smcap">Trébuchet</span>, 187.</p> - -<p><span class="smcap">Frénilly</span> (Le baron de), ses <i>Souvenirs</i>: les causes secrètes -d'une disgrâce, <span class="smcap">Chateaubriand</span> et M<sup>me</sup> Boni -de <span class="smcap">Castellane</span>, 138-140.</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_222">[Pg 222]</span></p> - - -<p class="p2">G</p> - -<p><span class="smcap">Gaillard</span> (Michelle), veuve de Florimond Robertet, -153 en note.</p> - -<p><i>Galerie des Hommes illustres du Vendômois</i>, 147 en -note.</p> - -<p><span class="smcap">Gaston</span> d'<span class="smcap">Orléans</span>, 149, 163.</p> - -<p class="indent1">Duplicité de ce «Bourbon coupé de Médicis», 154-155.</p> - -<p class="indent1">M. de <span class="smcap">Pétigny</span> cherche à prendre la défense de sa -mémoire, 155 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Gault</span> (M. Denis), officier de l'état civil de la commune -de Blois, 119.</p> - -<p><span class="smcap">Gautier</span> (Théophile): son <i>Histoire du Romantisme</i>, 8.</p> - -<p><span class="smcap">Gay</span> (Le Docteur) achète du général <span class="smcap">Hugo</span> la terre de -Saint-Lazare, près Blois, 77.</p> - -<p><i>Gazette de France (La)</i>, 33 en note, 157.</p> - -<p><i>Gazette des Beaux-Arts: Les Rues et Maisons du vieux -Blois.</i> Une lettre de Victor <span class="smcap">Hugo</span> au dessinateur -<span class="smcap">Queyroy</span>, 157.</p> - -<p><span class="smcap">Gazza</span> (Francesca), M<sup>me</sup> <span class="smcap">Brousse</span>, 182 en note.</p> - -<p><i>Génie (Le) du Théâtre espagnol, ou Traduction et -analyses des meilleures pièces de Lopez de Véga; -F. Calderon et autres auteurs dramatiques, depuis -le milieu du XVI<sup>e</sup> siècle jusqu'à la fin du XVIII<sup>e</sup></i>; -par Abel <span class="smcap">Hugo</span> (Ouvrage non terminé), 91 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Genoude</span> (M. de), 33 en note.</p> - -<p>Gentilly (Victor <span class="smcap">Hugo</span> à), 29-30, 99, 175, 176.</p> - -<p><span class="smcap">Genty</span>, l'un des pseudonymes du général <span class="smcap">Hugo</span>, 13 en -note.</p> - -<p><span class="smcap">Girard</span> (M.), directeur de l'École vétérinaire d'Alfort, 96.</p> - -<p><span class="smcap">Goncourt</span> (Edmond et Jules de): leur <i>Journal</i>, 13 en -note.</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_223">[Pg 223]</span></p> - -<p><span class="smcap">Greffulhe</span> (Louise-Cornélia-Eucharis de), comtesse -Boni de <span class="smcap">Castellane</span>: sa liaison avec <span class="smcap">Chateaubriand</span>, -138, 139-140.</p> - -<p><span class="smcap">Grégoire</span> (L'Abbé), évêque constitutionnel de Blois, -60 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Guiraud</span> (P.-M.-T.-Alexandre), l'un des fondateurs de -la <i>Muse française</i> où il rendit compte des <i>Mémoires -du général Hugo</i> et publia un véritable manifeste: -<i>Nos Doctrines</i>, 10, 164.</p> - -<p><span class="smcap">Guise</span> (Le duc de), 155.</p> - -<p class="indent1">(L'hôtel de), à Blois, 152.</p> - - -<p class="p2">H</p> - -<p><span class="smcap">Hadou</span> (Les époux), propriétaires de la maison achetée, -en 1816, par la veuve d'Almeg, rue du Foix, à -Blois, 77 en note.</p> - -<p><i>Han d'Islande</i> (L'exemplaire de la seconde édition de) -que Victor <span class="smcap">Hugo</span> destine à son père, 106.</p> - -<p class="indent1">Description de cet exemplaire, 197 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Hatin</span> (Eugène), omet de citer la <i>Muse française</i> dans -sa <i>Bibliographie historique et critique de la Presse -périodique française</i>, 106 en note.</p> - -<p>Haute (Une maison de la rue), à Blois, 151.</p> - -<p><span class="smcap">Heim</span> (Le jeune M.) récite des vers de circonstance, en -la maison de la rue du Foix, à Blois, à l'occasion -du centenaire de la naissance de Victor <span class="smcap">Hugo</span>, 79 -en note.</p> - -<p><span class="smcap">Hendicourt</span> (M. d'), 161.</p> - -<p><span class="smcap">Henri</span> III, 155.</p> - -<p><span class="smcap">Henri</span> IV, 153.</p> - -<p><i>Hernani</i>, 9.</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_224">[Pg 224]</span></p> - -<p><i>Heure de la Mort (L')</i>, par Abel <span class="smcap">Hugo</span>, 91 en note.</p> - -<p><i>Histoire de l'empereur Napoléon</i>, par Abel <span class="smcap">Hugo</span>, 92 en -note.</p> - -<p><i>Histoire du Romantisme</i>, par Théophile <span class="smcap">Gautier</span>, 8.</p> - -<p><span class="smcap">Hofman</span> (Le critique), du journal des <i>Débats</i>.—Réponse -de Victor <span class="smcap">Hugo</span>, 134 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Holstein-Augustenbourg</span> (Leurs Altesses Sérénissimes -les princes de), 194.</p> - -<p><i>Hôtel (L') de Scipion Sardini et ses Médaillons en terre -cuite</i>, par Anatole de <span class="smcap">Montaiglon</span>, 152 en note.</p> - -<p>Hôtel Toulouse (L'), rue du Cherche-Midi, siège du Conseil -de guerre où habitait la famille <span class="smcap">Foucher</span>, 30, 63.</p> - -<p><span class="smcap">Houssaye</span> (Arsène), 164 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Hugo</span> (Joseph), menuisier, «très excellent républicain», -marié à Marguerite <span class="smcap">Michaud</span>, père du général -<span class="smcap">Hugo</span>, 24, 133 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Hugo</span> (Le général Joseph-Léopold-Sigisbert). Lettres -que lui adressa Victor, conservées à la Bibliothèque -de Blois, 7.</p> - -<p class="indent1">Étude à ce sujet de M. Louis <span class="smcap">Belton</span>: <i>Victor Hugo -et son père, le général Hugo, à Blois</i>, 7.</p> - -<p class="indent1">Ses <i>mémoires</i>, 11, 13 en note, 92, 94, 116, 119, 164 -en note.</p> - -<p class="indent1">Ces lettres le font mieux connaître, 12.</p> - -<p class="indent1">Son premier mariage, la séparation: l'aventurière, 11.</p> - -<p class="indent1">L'éloignement semble, cependant, plutôt matériel -entre les fils et le père, qui leur continue une pension -mensuelle, 12.</p> - -<p class="indent1">Ses goûts littéraires, 13. Ses œuvres imprimées et manuscrites, -13-14 en note.</p> - -<p class="indent1">Sa crainte passagère que le <i>Conservateur littéraire</i> -ne fasse négliger à Eugène et à Victor leurs études -de droit: lettre au doyen, 15.</p> - -<p class="indent1">Sa carrière militaire: le général Hugo en Espagne,<span class="pagenum" id="Page_225">[Pg 225]</span> -la défense de Thionville: son bonapartisme pour le -moins douteux. Il semble avoir eu plus à se louer -de <span class="smcap">Louis</span> XVIII, qui après lui avoir reconnu le grade -de maréchal de camp, lui avait ensuite accordé la -croix de Saint-Louis, puis la rosette de la Légion -d'honneur, que de <span class="smcap">Napoléon</span>, 16.</p> - -<p class="indent1">Sa lettre au comte <span class="smcap">Roger</span> de <span class="smcap">Damas</span>, 15-17.</p> - -<p class="indent1">La demi-solde, 16.</p> - -<p class="indent1">Créé, par Joseph, comte de <span class="smcap">Siguenza</span>, ses armes, 21.</p> - -<p class="indent1">Se retire à Blois où il achète le domaine de Saint-Lazare, -qu'il ne tarde pas à revendre, 22.</p> - -<p class="indent1">Son second mariage (une régularisation), à Chabris, -avec Marie-Catherine <span class="smcap">Thomas y Saëtoni</span>, veuve -<span class="smcap">Anaclet</span> d'<span class="smcap">Almeg</span>, 22.</p> - -<p class="indent1">L'acte de mariage, 23-26.</p> - -<p class="indent1">Comment le général <span class="smcap">Hugo</span> et la comtesse de <span class="smcap">Salcano</span> -firent part de leur union: la religion a parfois bon -dos, 26.</p> - -<p class="indent1">Autorise le mariage de Victor avec M<sup>lle</sup> Adèle <span class="smcap">Foucher</span>, -28.</p> - -<p class="indent1">Veut fonder, à Blois, une Société littéraire: les -vains efforts de Victor pour la faire autoriser. Un -biais administratif, 33, 35-36, 40, 41, 44.</p> - -<p class="indent1">La demande officielle de la main d'Adèle <span class="smcap">Foucher</span>, -38, 47.</p> - -<p class="indent1">Victor se défend d'avoir des préventions contre son -épouse actuelle, qu'il n'a pas l'honneur de connaître, -39.</p> - -<p class="indent1">Le service de presse du <i>Journal de Thionville</i>, 39, 41.</p> - -<p class="indent1">Un poème du général: la <i>Révolte des Enfers</i>, -41, 42, 46.</p> - -<p class="indent1">Acte de naissance et extrait de baptême du fiancé, 45.</p> - -<p class="indent1">Un consentement légalisé et un mois de pension longs -à venir, 47.</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_226">[Pg 226]</span></p> - -<p class="indent1">Le rachat d'un ban, 50.</p> - -<p class="indent1">Le général n'assistera pas à la noce et ne prendra pas -part aux frais, 49, 51.</p> - -<p class="indent1">Entre frères: lettre du colonel <span class="smcap">Hugo</span> au général, -56-59.</p> - -<p class="indent1">Le faire-part du mariage de Victor, 65.</p> - -<p class="indent1">La chanson des nouveaux époux, 63-64, 66-67.</p> - -<p class="indent1">La folie d'Eugène: Victor en avise son père et fait -appel à sa bourse, 71-72.</p> - -<p class="indent1">L'écu et les armes du général: un blason du -XVI<sup>e</sup> et la ferblanterie héraldique impériale, 74 -en note.</p> - -<p class="indent1">Tous les efforts de Victor tendent à le faire rappeler -à l'activité, 75.</p> - -<p class="indent1">Quitte et revend le château de Saint-Lazare, pour -aller habiter la petite maison achetée, en 1816, -rue du Foix par la veuve d'<span class="smcap">Almeg</span>, 77.</p> - -<p class="indent1">Va chercher Eugène à Paris et le ramène à Blois, 72-73.</p> - -<p class="indent1">Son compte à la banque <span class="smcap">Katzenberger</span>: il vient à -nouveau au secours du jeune ménage, 83-84.</p> - -<p class="indent1">Des nouvelles du pauvre fou, placé chez le D<sup>r</sup> <span class="smcap">Esquirol</span>, -puis transféré au Val-de-Grâce et à Saint-Maurice, -90, 92-93, 94, 95, 96-97, 99, 100, 106, 131.</p> - -<p class="indent1">Il reçoit le jeune Adolphe <span class="smcap">Trébuchet</span>, 99-101.</p> - -<p class="indent1">Le général grand-père: la naissance du petit Léopold, -102-104.</p> - -<p class="indent1">La recherche d'une nourrice. Il en expédie une à ses -enfants, 104-107, 107-108.</p> - -<p class="indent1">Un nuage prêt à crever: la reconnaissance due à -la comtesse de <span class="smcap">Salcano</span>, 110-111.</p> - -<p class="indent1">Il va, avec sa femme, chercher à Paris l'enfant malade -et le ramène à Blois, où, malgré les soins -dont il est entouré, il ne tardera pas à mourir, -112, 120, 121.</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_227">[Pg 227]</span></p> - -<p class="indent1">Le cachet du général, 74, 116, 126, 127.</p> - -<p class="indent1">Ses <i>Mémoires</i> s'impriment chez <span class="smcap">Ladvocat</span>: Adèle -Hugo, souffrante, demande à les lire en feuilles, 119.</p> - -<p class="indent1">La mort de l'enfant. Consolations du père au grand-père, -122-124.</p> - -<p class="indent1">Les bonnes dispositions du marquis de <span class="smcap">Clermont-Tonnerre</span> -et du duc d'<span class="smcap">Angoulême</span> à l'égard du général, -134, 135-136.</p> - -<p class="indent1">L'espoir, vite envolé, d'une inspection générale, -136, 141.</p> - -<p class="indent1">Nouveau voyage à Paris où il va faire connaissance -de sa petite-fille Léopoldine, 145.</p> - -<p class="indent1">Victor et Adèle Hugo à Blois: la maison, le jardin -et les cheveux blancs de son père, 147-173.</p> - -<p class="indent1">Les charmes d'une légende, 157.</p> - -<p class="indent1">Le général emmène ses enfants passer quelques jours -à la Miltière, sa propriété de Sologne, 169.</p> - -<p class="indent1">La promotion du général au grade de lieutenant général -(5 juin 1825), 175.</p> - -<p class="indent1">Le nouveau lieutenant général parmi ses sables de -Sologne, 176.</p> - -<p class="indent1">Le fils lui rappelle d'une façon charmante une dette -sacrée, 180-182.</p> - -<p class="indent1">Il tarde un peu à s'exécuter, 184.</p> - -<p class="indent1">Une recommandation dont ne s'enthousiasme pas -Victor, 187.</p> - -<p class="indent1">Sa belle-fille lui donne un nouveau petit-fils, 189.</p> - -<p class="indent1">Il quitte Blois et vient s'installer à Paris dans la -même maison qu'Abel <span class="smcap">Hugo</span>, 190-191.</p> - -<p class="indent1">Affaires dont il semble s'être occupé, 191.</p> - -<p class="indent1">Sa mort subite: un «avis d'obsèques», dans le <i>Moniteur</i>, -les débuts d'une formule, 191-192.</p> - -<p class="indent1">La cérémonie. La dépouille du général Hugo rejoint<span class="pagenum" id="Page_228">[Pg 228]</span> -au cimetière du Père-Lachaise, celle de la mère -de ses enfants: leur monument, 192-193.</p> - -<p class="indent1">Une succession difficile: le tailleur <span class="smcap">Moreau</span> et Marie-Catherine -<span class="smcap">Thomas y Saëtoni</span>, 193-200.</p> - -<p class="indent1">Inventaire et vente de mobiliers de Blois et de la -Miltière, 195-196.</p> - -<p class="indent1">Quelques livres échappés à la vente: dédicaces de -Victor <span class="smcap">Hugo</span> à son père, 196-198.</p> - -<p class="indent1">Ce qu'on peut retirer dans les débris d'une grande -fortune, 199.</p> - -<p><span class="smcap">Hugo</span> (Le colonel Louis-Joseph), commandant le bureau -de recrutement de Tulle, 37, 114, 144.</p> - -<p class="indent1">Sa croix d'officier de la Légion d'honneur, 16.</p> - -<p class="indent1">Demande à son neveu Victor son appui auprès de -M. <span class="smcap">Foucher</span>, 43, 46.</p> - -<p class="indent1">Une lettre du colonel au général, 56-59.</p> - -<p class="indent1">Les affaires des <span class="smcap">Hugo</span> en Espagne, 56-57.</p> - -<p class="indent1">Observations qu'il a cru devoir faire à Victor au sujet -de son mariage. La réponse de celui-ci, 57-58.</p> - -<p class="indent1">Désirerait être rappelé à l'activité et éviter la mise à -la retraite. Va voir, dans ce but, le lieutenant général -<span class="smcap">Alméras</span>, 58.</p> - -<p><span class="smcap">Hugo</span> (Léopold), fils du colonel, 37 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Hugo</span> (Marie), fille du colonel, Sœur Marie-Joseph de -Jésus, du Carmel de Tulle, 37 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Hugo</span> (Le major François-Juste), le plus jeune frère du -général, 73, 114, 119.</p> - -<p class="indent1">A recours également au crédit de Victor, 75.</p> - -<p class="indent1">Sa femme; ses séjours à Paris, 82, 88, 131, 132, 133, -134.</p> - -<p><span class="smcap">Hugo</span> (Abel): Fait précéder les <i>Mémoires du général -Hugo</i> d'un <i>Précis historique des Evénements qui -ont conduit Joseph Napoléon sur le trône d'Espagne</i>, -11 en note, 91 en note.</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_229">[Pg 229]</span></p> - -<p class="indent1">Vient retrouver ses frères à Paris, 19.</p> - -<p class="indent1">Couronné par la <i>Société d'Emulation de Cambrai</i>, 21.</p> - -<p class="indent1">Collabore, avec son frère Victor, au <i>Conservateur littéraire</i>, -21 en note.</p> - -<p class="indent1">Sert d'intermédiaire entre le poète et l'éditeur Pélicier. -La 1<sup>re</sup> édition des <i>Odes et Poésies diverses</i>, -30 en note.</p> - -<p class="indent1">Galère dans laquelle il a poussé Victor, 90, 94.</p> - -<p class="indent1">Ses <i>romances historiques traduites de l'espagnol</i>, 30 -en note, 91 en note, 198 en note.</p> - -<p class="indent1">Très occupé, n'a guère le temps d'écrire à son père, -32, 48.</p> - -<p class="indent1">Épouse M<sup>lle</sup> de <span class="smcap">Montferrier</span>, 61 en note.</p> - -<p class="indent1">Emmène, avec <span class="smcap">Biscarrat</span>, de chez M. <span class="smcap">Foucher</span>, Eugène -<span class="smcap">Hugo</span>, atteint d'une crise de folie, pendant le -dîner de noces de son frère, 68.</p> - -<p class="indent1">Ses œuvres, 90-93 en note.</p> - -<p class="indent1">La maison qu'il habite, rue Monsieur: son père y -prend un appartement et y meurt, 191.</p> - -<p><span class="smcap">Hugo</span> (Eugène): Obtient un souci réservé et une mention -à l'<i>Académie des Jeux Floraux</i>, 21.</p> - -<p class="indent1">Publie dans le <i>Conservateur littéraire</i> son <i>Ode sur -la mort du duc d'Enghien</i> et sa traduction des -<i>Stances à Thaliarque</i>, 21 en note.</p> - -<p class="indent1">Toujours bizarre: un roman en partie double, 32, 36.</p> - -<p class="indent1">Sa situation précaire, 36.</p> - -<p class="indent1">«Un peu fou», quand il écrit à son père, 51.</p> - -<p class="indent1">Assiste au mariage de Victor et d'Adèle <span class="smcap">Foucher</span> et -signe l'acte de mariage, 61.</p> - -<p class="indent1">Est pris d'un accès de folie durant le repas de noces, -68.</p> - -<p class="indent1">Le douloureux secret: il aimait Adèle, 70.</p> - -<p class="indent1">Son père vient le chercher et l'emmène à Blois, où il -le soigne quelque temps chez lui, 72.</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_230">[Pg 230]</span></p> - -<p class="indent1">Un mieux passager: il écrit à Victor et à J.-B. <span class="smcap">Biscarrat</span>, -80, 85.</p> - -<p class="indent1">Autre lettre à Abel, dans laquelle il lui recommande -vivement M. de <span class="smcap">Féraudy</span>. Elle trahit l'état du -malade, 86-87.</p> - -<p class="indent1">Est ramené à Paris et placé dans la maison de santé -du D<sup>r</sup> <span class="smcap">Esquirol</span>, 89-90.</p> - -<p class="indent1">Victor va l'y voir: son état, ses phantasmasies, 92-93, -96-97.</p> - -<p class="indent1">Est transféré au Val-de-Grâce, puis à Saint-Maurice, 94.</p> - -<p class="indent1">Il y fait de la mélancolie; peine qu'on a à le faire -manger, 99, 100.</p> - -<p class="indent1">Sa malpropreté, 109.</p> - -<p class="indent1">Sa mort, 73 en note.</p> - -<p class="indent1">Est enterré au Père-Lachaise, auprès de sa mère et -de son père, 193.</p> - -<p><span class="smcap">Hugo</span> (Victor): Ses lettres à son père, conservées à la -Bibliothèque de Blois, 7.</p> - -<p class="indent1">Son affection pour Alfred de <span class="smcap">Vigny</span>, 9.</p> - -<p class="indent1">Termes respectueux et affectueux dans lesquels il -écrit à son père, 12.</p> - -<p class="indent1">Ses débuts, 15.</p> - -<p class="indent1">Obtient deux mentions à l'<i>Académie française</i>, 19.</p> - -<p class="indent1">Ses succès aux <i>Jeux Floraux</i>, 20.</p> - -<p class="indent1">Est nommé maître, mais ne fut pas mainteneur, 20.</p> - -<p class="indent1">Pension qu'il prétend devoir toucher comme membre -de la seconde Académie du Royaume, 54, 57.</p> - -<p class="indent1">Le dénouement d'un roman: Victor vient passer les -deux mois, à Gentilly, chez les <span class="smcap">Foucher</span>. Un «nid -d'oiseau ou de poète», 29.</p> - -<p class="indent1">Les <i>Lettres à la Fiancée</i>, 27, 29.</p> - -<p class="indent1">L'édition originale des <i>Odes et Poésies diverses</i>, 8, -20, 30, 193 en note.</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_231">[Pg 231]</span></p> - -<p class="indent1">S'en vendrait-il à Blois? 37, 42.</p> - -<p class="indent1">Les courses de Victor à Paris pour son père: la Société -littéraire de Blois, 33, 35-36, 40, 41, 44.</p> - -<p class="indent1">L'introuvable général d'<span class="smcap">Hurbal</span>, 36, 40.</p> - -<p class="indent1">Sollicitude avec laquelle il recommande ses frères à -son père, 51, 64.</p> - -<p class="indent1">Il fait appel aux conseils littéraires du général, 37.</p> - -<p class="indent1">La demande en mariage: si le général savait quel -ange il va nommer sa fille, 39.</p> - -<p class="indent1">La pension de Victor sur la maison du roi, 39, 45, -47, 51, 130, 141.</p> - -<p class="indent1">Le service de presse du <i>Journal du blocus de Thionville</i>, -39, 41.</p> - -<p class="indent1">Son crédit auprès de M. de <span class="smcap">Chateaubriand</span>, 43, 44.</p> - -<p class="indent1">Un mois en retard de la pension paternelle, 48.</p> - -<p class="indent1">Il a diverses raisons pour désirer que son mariage ait -lieu le plus tôt possible, 50.</p> - -<p class="indent1">Son mariage à Saint-Sulpice, l'acte de mariage, les -témoins, 60-63.</p> - -<p class="indent1">La noce à l'hôtel Toulouse, 63, la folie d'Eugène, 68.</p> - -<p class="indent1">Les premières joies du ménage: les oarystis, 63-64.</p> - -<p class="indent1">Un mot aimable pour la femme du général, 66, 67.</p> - -<p class="indent1">Victor se décide à révéler à son père l'état d'Eugène -et fait appel à sa bourse, 71-72.</p> - -<p class="indent1">Il tient à conserver «vierge» pour le général la -recommandation de M. de <span class="smcap">Clermont-Tonnerre</span>, 75.</p> - -<p class="indent1">Espérances de paternité, 76.</p> - -<p class="indent1">Les <i>Fables</i> et les <i>Mémoires</i> de M. de Féraudy, 76-77.</p> - -<p class="indent1">Une lettre au pauvre Eugène, 80.</p> - -<p class="indent1">La gratification de 500 fr. qui lui avait été accordée -par <span class="smcap">Louis</span> XVIII, pour son <i>Ode sur la mort du -duc de Berry</i>, 81.</p> - -<p class="indent1">On lui fait espérer une pension de 3.000 francs sur -les fonds du ministère de l'Intérieur, 82.</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_232">[Pg 232]</span></p> - -<p class="indent1">La seconde édition des <i>Odes</i>, 81.</p> - -<p class="indent1">Une plaisanterie un peu grasse: le ventre d'Adèle, -87, 88-89.</p> - -<p class="indent1">Il va voir Eugène chez le D<sup>r</sup> <span class="smcap">Esquirol</span>. Son état, 92-93.</p> - -<p class="indent1">Il existe des maisons où le prix de la pension est -moins élevé, 93.</p> - -<p class="indent1">Quelques idées sur le traitement de la folie, 97.</p> - -<p class="indent1">L'enfant que porte sa femme sera un nouveau lien -entre le père et le fils, 97.</p> - -<p class="indent1">Mauvaises nouvelles d'Eugène, 100.</p> - -<p class="indent1">Le voyage à Blois du jeune Adolphe <span class="smcap">Trébuchet</span>, 99-101.</p> - -<p class="indent1">La naissance du petit Léopold. Il est mis en nourrice, -102-104.</p> - -<p class="indent1">La femme à qui il est confié semble d'un caractère -méchant et faux, Victor demande au général de -lui chercher une nourrice à Blois, ou dans les environs, -105-106.</p> - -<p class="indent1">Il adresse à son père le premier numéro de la <i>Muse -française</i>, 106.</p> - -<p class="indent1">La seconde édition de <i>Han d'Islande</i>, 106.</p> - -<p class="indent1">Remerciements au général pour l'envoi d'une nourrice. -Son arrivée, 107-108.</p> - -<p class="indent1">Remerciements au père et à sa femme pour les soins -dont le petit Léopold, qu'ils ont emmené à Blois, -est l'objet de leur part, 113.</p> - -<p class="indent1">Les armes et l'écusson du comte Hugo, 116.</p> - -<p class="indent1">La fin de Léopold: «nous espérons, mais nous sommes -résignés», 120.</p> - -<p class="indent1"><i>A l'Ombre d'un Enfant</i>, 124-125.</p> - -<p class="indent1">Vente des <i>Odes</i>, à <span class="smcap">Ladvocat</span>, 130.</p> - -<p class="indent1">Démarches de Victor en faveur de son cousin <span class="smcap">Michaud</span>, -132, 133.</p> - -<p class="indent1">Déjeune à deux reprises avec le marquis de <span class="smcap">Clermont-Tonnerre</span>,<span class="pagenum" id="Page_233">[Pg 233]</span> -auprès de qui il appuie vivement -son père, 133, 135.</p> - -<p class="indent1">Intervient à l'Académie en faveur de M. de <span class="smcap">Féraudy</span>, -135.</p> - -<p class="indent1">Les <i>Nouvelles Odes</i>; la négligence de <span class="smcap">Ladvocat</span>, 135.</p> - -<p class="indent1">Les courses et les besognes d'un auteur, 135.</p> - -<p class="indent1">Impossibilité d'obtenir pour le général une inspection -générale: c'est peut-être, un mal pour un bien, 141.</p> - -<p class="indent1">La disgrâce de <span class="smcap">Chateaubriand</span>, 141.</p> - -<p class="indent1">La naissance de Léopoldine, 142.</p> - -<p class="indent1">Le voyage à Blois, 147-173.</p> - -<p class="indent1">Les <i>Rues et Maisons du vieux Blois</i>: lettre au dessinateur -A. <span class="smcap">Queyroy</span>, 148-156.</p> - -<p class="indent1">Le <i>Moniteur</i> publie la nomination, par ordonnance -spéciale, de <span class="smcap">Lamartine</span> et de Victor <span class="smcap">Hugo</span> au grade -de chevaliers de la Légion d'honneur, 157-158.</p> - -<p class="indent1">Victor <span class="smcap">Hugo</span> invité au sacre, 158.</p> - -<p class="indent1">Lettres à J.-B. <span class="smcap">Soulié</span>, à Alfred de <span class="smcap">Vigny</span> et à Adolphe -de <span class="smcap">Saint-Valry</span>, 159, 162, 167.</p> - -<p class="indent1">Quelques jours à la Miltière, 169-173.</p> - -<p class="indent1">Victor n'a reçu encore ni croix, ni brevet: il craint -de ne pouvoir porter la croix au sacre, ce qui serait -inconvenant, 171.</p> - -<p class="indent1">Le sacre, 174.</p> - -<p class="indent1">L'<i>Ode sur le Sacre</i>, 174, 177-178.</p> - -<p class="indent1">Nouveau séjour à Gentilly, 176.</p> - -<p class="indent1">Compliments au Lieutenant général, comte <span class="smcap">Hugo</span>, 177.</p> - -<p class="indent1">Toujours la négligence de <span class="smcap">Ladvocat</span>, 176.</p> - -<p class="indent1">Une dette d'honneur: ce qui reste dû à M. de la -<span class="smcap">Rivière</span>, l'ancien maître d'Eugène et de Victor, rue -Saint-Jacques. Victor fait, pour payer sa quote-part, -le sacrifice d'une montre qu'il comptait s'acheter -et plaide joliment auprès de son père la cause du -vieil homme, 180-183.</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_234">[Pg 234]</span></p> - -<p class="indent1">Le <i>Voyage poétique et pittoresque</i>, avec le ménage -<span class="smcap">Nodier</span>, <i>au Mont Blanc et dans la vallée de Chamonix</i>, -ce qui en est paru, 183.</p> - -<p class="indent1">Séjour à Montfort-l'Amaury: Victor vient d'user du -peu d'influence qu'il peut avoir sur M. l'évêque -d'Hermopolis, pour obtenir une bourse à un de ses -cousins <span class="smcap">Trébuchet</span>, 187.</p> - -<p class="indent1">La naissance de Charles <span class="smcap">Hugo</span>, 189.</p> - -<p class="indent1">D'autres lettres de Victor <span class="smcap">Hugo</span> existent, sans doute, -dans une étude blaisoise, 190.</p> - -<p class="indent1">Une succession difficile; les débris d'une grande fortune: -«l'Adversaire», 193-199.</p> - -<p class="indent1">Les exemplaires des œuvres de Victor Hugo offerts -par lui à son père. Leurs dédicaces, 196-198 en -note.</p> - -<p><span class="smcap">Hugo</span> (M<sup>me</sup> Victor). Adèle <span class="smcap">Foucher</span>.</p> - -<p class="indent1">Ecrit sous l'inspiration de son mari: <i>Victor Hugo -raconté par un Témoin de sa Vie</i>, 10.</p> - -<p class="indent1">Ses lettres au général et à M<sup>me</sup> Hugo, 65, 67, 87-88, -99, 109, 114-116, 117-118, 121, 129-131, 132-133, -142-143, 185-186.</p> - -<p class="indent1">Semble à nouveau enceinte, 76.</p> - -<p class="indent1">Se porte aussi bien que sa situation le permet, 82.</p> - -<p class="indent1">Elle appellera son petit garçon Léopold, pour faire la -cour à sa belle-mère, 88.</p> - -<p class="indent1">Plaisanterie de Victor à laquelle prêtent les rondeurs -de sa signature, 87, 88-89.</p> - -<p class="indent1">La naissance du petit Léopold; des couches laborieuses, -102-103.</p> - -<p class="indent1">Léopold mourant: les angoisses d'une mère, 121.</p> - -<p class="indent1">Feint de se consoler un peu, dessine et cherche à -cacher sa tristesse à son mari, 128, 130-131.</p> - -<p class="indent1">Est à nouveau enceinte: les médecins lui interdisent -l'usage de la voiture, 136.</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_235">[Pg 235]</span></p> - -<p class="indent1">Sa fille Léopoldine <span class="smcap">Hugo</span>, en donne des nouvelles au -général et à sa «bonne mère», 142-143.</p> - -<p class="indent1">Nourrit Léopoldine et accompagne son mari à Blois, -147.</p> - -<p class="indent1">Victor la quitte pour se rendre au sacre de Charles X, -161-162.</p> - -<p class="indent1">Le <i>voyage poétique et pittoresque au Mont Blanc et -dans la vallée de Chamonix</i>: ses doutes sur l'éclosion -du livre dont Urbain <span class="smcap">Canel</span> supporte à l'avance -les frais, 179, 183.</p> - -<p class="indent1">Une lettre à la femme du général, «ma chère maman», -où elle la prie de lui envoyer de Blois, si -elle en trouve, un beau poisson qui pût arriver -frais à Paris, 185-186.</p> - -<p class="indent1">Un accouchement difficile: Charles <span class="smcap">Hugo</span>, 189.</p> - -<p><span class="smcap">Hugo</span> (Le petit Léopold): Sa naissance, il est mis en -nourrice, 102-104.</p> - -<p class="indent1">Le général est chargé de lui trouver une nourrice à -Blois, 105-107.</p> - -<p class="indent1">Il en trouve et en envoie une, 107-108.</p> - -<p class="indent1">Est emmené dans la maison du grand-père, 112.</p> - -<p class="indent1">Une lettre charmante, à son sujet, d'Adèle Hugo à sa -belle-mère, 114-115.</p> - -<p class="indent1">Il va de mal en pis, 120.</p> - -<p class="indent1">Le cri de la mère, 121.</p> - -<p class="indent1">Sa mort, son acte de décès, 121-122.</p> - -<p class="indent1">La résignation de Victor Hugo: l'ode qui va suivre, -123-124, 124-125.</p> - -<p><span class="smcap">Hugo</span> (Léopoldine): Sa naissance, épouse Charles <span class="smcap">Vacquerie</span>, -sa mort tragique à Villequier, 142.</p> - -<p><span class="smcap">Hugo</span> (Charles-Victor): Sa naissance, ses œuvres, 188-189.</p> - -<p><span class="smcap">Hugo</span> (François-Victor): Sa traduction des <i>Œuvres complètes -de Shakespeare</i>, 193.</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_236">[Pg 236]</span></p> - -<p><span class="smcap">Hugo</span> de Lorraine (Les) et les <span class="smcap">Hugo</span> de <span class="smcap">Spitzemberg</span>: leurs -armes, 74-75 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Hurault</span> (La famille des), 152 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Hurbal</span> (L'introuvable général), 36, 40.</p> - - -<p class="p2">I</p> - -<p><i>Illustration (L')</i>, 192.</p> - -<p><i>Indépendance belge (L')</i>, 170 en note.</p> - -<p><i>Indépendant de Loir-et-Cher (L')</i>, 79 en note.</p> - -<p><i>Inez de Castro</i>, drame en trois actes de Victor <span class="smcap">Hugo</span>, -10 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Innocent</span> XII institue le diocèse de Blois, 60 en note.</p> - -<p><i>Inspirations poétiques</i>, par Gaspard de <span class="smcap">Pons</span>, 69 en note.</p> - -<p><i>Intermédiaire des Chercheurs et Curieux (L')</i>, 167 en -note, 168 en note.</p> - -<p><i>Intrigue de cour (L')</i>, comédie. Manuscrit du général -<span class="smcap">Hugo</span>, 14 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Isaétony</span> de <span class="smcap">Compolor</span> (Lina), mère de la seconde femme -du général <span class="smcap">Hugo</span>, 24.</p> - - -<p class="p2">J</p> - -<p>Jardins du château de Blois.</p> - -<p class="indent1"><span class="smcap">Louis</span> XII, goutteux, s'y fait promener sur son petit -mulet, 153.</p> - -<p><i>Jardins du château de Blois (Les)</i>, étude architectonique, -par Pierre <span class="smcap">Lesueur</span>, 153 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Jaupître</span> (notaire à Chabris), 1821, 25 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Jay</span> (Antoine), sa <i>Conversion d'un Romantique</i>, 69 en -note.</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_237">[Pg 237]</span></p> - -<p><i>Jeanne d'Arc</i>, par A. <span class="smcap">Soumet</span>, 62 en note.</p> - -<p><i>Je vous aime</i>, comédie de Charles-Victor <span class="smcap">Hugo</span>, 188 en -note.</p> - -<p><i>Joseph, ou l'Enfant trouvé</i>, manuscrit du général <span class="smcap">Hugo</span>, -14 en note.</p> - -<p><i>Journal d'Evariste Boulay-Paty</i>, 69-70 en note.</p> - -<p><i>Journal des Goncourt</i>, 13 en note.</p> - -<p><i>Journal historique du blocus de Thionville, en 1814, -et de Thionville, Sierck et Rodemach en 1815, contenant -quelques détails sur le siège de Longwy</i> -(par le général Hugo), 13 en note, 16, 39, 41.</p> - -<p><span class="smcap">Juju</span>, Julie <span class="smcap">Foucher</span>, 172.</p> - - -<p class="p2">K</p> - -<p><span class="smcap">Kallenborenne</span> (Nicolas), tailleur d'habits à Chabris, et -témoin du second mariage du général <span class="smcap">Hugo</span>, 26.</p> - -<p><span class="smcap">Katzenberger</span> (La banque), 83, 84, 97.</p> - - -<p class="p2">L</p> - -<p><span class="smcap">La Chaise</span> (Le père) et l'évêché de Blois, 60 en note.</p> - -<p class="indent1">(Le cimetière du Père): le lieutenant général, comte -<span class="smcap">Hugo</span>, y est enterré à côté de sa première femme, -192-193.</p> - -<p><span class="smcap">Lacroix</span> (Paul), 159 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Ladvocat</span> (l'éditeur) imprime les <i>Mémoires du général -Hugo</i>, 116, 119.</p> - -<p class="indent1">Achète 2.000 francs, pour deux ans, la propriété des -<i>Odes</i>, 130.</p> - -<p class="indent1">Son édition des <i>Odes</i>, 130, 198 en note.</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_238">[Pg 238]</span></p> - -<p class="indent1">Sa négligence: le général ni sa femme ne reçoivent les -exemplaires qui leur sont destinés, 134, 135.</p> - -<p><span class="smcap">Lahorie</span> (le général), sa condamnation, 63.</p> - -<p><span class="smcap">Lamartine</span> (Alphonse de): Ne fait point partie du cénacle -de la <i>Muse française</i>, 9.</p> - -<p class="indent1">Une ordonnance spéciale de <span class="smcap">Charles</span> X le nomme -ainsi que Victor <span class="smcap">Hugo</span>, chevalier de la Légion d'honneur, -157-158.</p> - -<p class="indent1">N'assiste point au sacre, 173-174.</p> - -<p class="indent1">Nommé secrétaire d'ambassade à Florence, ne prend -pas part à l'excursion des ménages <span class="smcap">Nodier</span> et <span class="smcap">Hugo</span>, -184.</p> - -<p><span class="smcap">Lambert</span> (M.), 184, 187.</p> - -<p class="indent1">(La banque): le général <span class="smcap">Hugo</span> s'en occupe et figure -au moment de son décès parmi ses administrateurs, -184 en note, 191.</p> - -<p><span class="smcap">Lamennais</span> (M. de), 48, 167 en note.</p> - -<p><span class="smcap">La Rivière</span> (M. de), ancien maître d'école d'Eugène et -de Victor <span class="smcap">Hugo</span>, rue Saint-Jacques, 173.</p> - -<p class="indent1">Sa délicatesse: un vieux compte dont il n'osait réclamer -le règlement, 179-180.</p> - -<p class="indent1">Une dette sacrée, la montre de Victor, 180-183.</p> - -<p class="indent1">Le général semble se faire tirer l'oreille pour payer, -183.</p> - -<p><span class="smcap">La Rochefoucauld</span> (Le vicomte Sosthènes de), aide de -camp du roi chargé du département des Beaux-Arts, -55 en note, 178.</p> - -<p class="indent1">Sa délicatesse vis-à-vis de <span class="smcap">Lamartine</span> et de Victor -<span class="smcap">Hugo</span>, 160-161.</p> - -<p class="indent1">Jupes longues et feuilles de vigne. Le nu semblait -moins l'effrayer lorsque c'était celui de M<sup>me</sup> du -<span class="smcap">Cayla</span>, 161 en note.</p> - -<p>La Rochelle (La conspiration des Quatre sergents de), -33.</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_239">[Pg 239]</span></p> - -<p><span class="smcap">La Saussaye</span> (L. de): <i>Histoire du château de Chambord</i>, -169 en note.</p> - -<p>Laudinière (La locature de), dépendant de la Miltière, -propriété, en Sologne, du général <span class="smcap">Hugo</span>, 169 en -note.</p> - -<p><span class="smcap">Lauriston</span> (Le marquis de), ministre de la Maison du -roi, 55 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Lebarbier</span> (M.), 82, 89.</p> - -<p><span class="smcap">Lefèvre-Deumier</span> (Jules), sa collaboration au <i>Conservateur -littéraire</i> et à la <i>Muse française</i>, ses œuvres, 164.</p> - -<p class="indent1">Fut avec Arsène <span class="smcap">Houssaye</span>, copropriétaire de l'<i>Artiste</i>, -164 en note.</p> - -<p>Adolphe de <span class="smcap">Saint-Valry</span> lui fait vendre son <i>Clocher -de Saint-Marc</i>, 168.</p> - -<p><span class="smcap">Lelarge</span> de <span class="smcap">Lourdoueix</span> (M.), président de la division des -Beaux-Arts, sciences et belles-lettres à la direction -de la police, 33, 35, 38, 42, 47.</p> - -<p><span class="smcap">Lemaignen</span> (Henry), témoin, à l'état civil de Blois, de -la mort du petit Léopold <span class="smcap">Hugo</span>, 119.</p> - -<p><span class="smcap">Lemaire</span> (M.), 127.</p> - -<p><span class="smcap">Lescale</span> (M. de), 59.</p> - -<p><span class="smcap">Lesueur</span> (Pierre), <i>Les jardins du château de Blois</i>, 153 -en note.</p> - -<p><i>Lettres à la Fiancée</i>, lettres de Victor <span class="smcap">Hugo</span> à Adèle -<span class="smcap">Foucher</span>, 27.</p> - -<p><i>Lettres champenoises (Les)</i>, 62 en note.</p> - -<p>Lettres (Les) de Victor <span class="smcap">Hugo</span> à son père conservées à -la Bibliothèque de Blois, 7.</p> - -<p class="indent1">Leur écriture, 31.</p> - -<p class="indent1">La suscription des adresses, 32, 74, 79, 132, 143, 178.</p> - -<p class="indent1">D'autres lettres existeraient dans une étude blaisoise, -190.</p> - -<p><span class="smcap">Ligny Tomat</span> (Nicolas de), le père de l'Étrangère, 24.</p> - -<p><span class="smcap">Limeuil</span> (Isabelle de): Une vengeance un peu salée et -une délivrance plutôt inopportune. Scipion <span class="smcap">Sardini<span class="pagenum" id="Page_240">[Pg 240]</span></span> -n'y regarde point de si près: «Financier épouserait -demoiselle avec tache»,... et il l'épousa, 152, -153 en note.</p> - -<p><i>Littérature et Philosophie mêlées</i>, de Victor <span class="smcap">Hugo</span>, -20 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Longueville</span> (Prince de), 155.</p> - -<p><span class="smcap">Lopez de Vega</span>, 91 en note.</p> - -<p><i>Louis IX</i>, tragédie d'<span class="smcap">Ancelot</span>, lui vaut une pension de -<span class="smcap">Louis</span> XVIII, 61 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Louis</span> XII: Se promène, goutteux, sur un petit mulet -dans les jardins du château de Blois, 153.</p> - -<p class="indent1">Son côté bonhomme, 153.</p> - -<p class="indent1">Quelques anecdotes, 153-154.</p> - -<p class="indent1">Quatre-vingt-trois nuits mortelles. Cadeau qu'il fit, -le 1<sup>er</sup> janvier 1515, à <span class="smcap">Marie</span> d'<span class="smcap">Angleterre</span> pour ses -étrennes, 154.</p> - -<p><span class="smcap">Louis</span> XIV, 60 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Louis</span> XVIII: Son attitude vis-à-vis de <span class="smcap">Chateaubriand</span>, -43 en note.</p> - -<p class="indent1">Accorde une pension à M. <span class="smcap">Ancelot</span>, pour son <i>Louis -Neuf</i>, 61 en note.</p> - -<p class="indent1">Sa pension à Victor <span class="smcap">Hugo</span>, 55 en note.</p> - -<p class="indent1">Lui alloue une gratification de 500 francs pour son -<i>Ode sur la mort du duc de Berry</i>, 81.</p> - -<p class="indent1">Souscrit à vingt-cinq exemplaires de la seconde édition -des <i>Odes</i>, 81.</p> - -<p class="indent1">Sa mort, 158.</p> - -<p><span class="smcap">Lourdoueix</span> (M. de). Voir <span class="smcap">Lelarge</span> de <span class="smcap">Lourdoueix</span>.</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_241">[Pg 241]</span></p> - - -<p class="p2">M</p> - -<p><i>Macchabées (Les)</i>, par Alexandre <span class="smcap">Guiraud</span>, 164 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Mac Keat</span> (Augustus): Auguste <span class="smcap">Maquet</span>, 8.</p> - -<p><span class="smcap">Madame</span>, duchesse de <span class="smcap">Berry</span>, (voir <span class="smcap">Berry</span>, duchesse de).</p> - -<p>Maintenon (M<sup>me</sup> de), 60 en note.</p> - -<p><i>Maire du Palais (Le)</i>, par <span class="smcap">Ancelot</span>, 61 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Malitourne</span> (André), l'un des auteurs du <i>Traité du Mélodrame</i>, -90 en note.</p> - -<p>Mariage (Le second mariage) du général <span class="smcap">Hugo</span> à Chabris, -22.</p> - -<p>Mariage de Victor Hugo et d'Adèle <span class="smcap">Foucher</span>, 50.</p> - -<p class="indent1">Le général <span class="smcap">Hugo</span> n'y assiste pas, 49, 51.</p> - -<p class="indent1">Est célébré, à Saint-Sulpice, le 12 octobre 1822; -l'acte de mariage; les témoins, 60-63.</p> - -<p class="indent1">Le repas de noces chez M. <span class="smcap">Foucher</span>, la folie d'Eugène -<span class="smcap">Hugo</span>, 63, 68.</p> - -<p class="indent1">Les lettres de faire-part envoyées par le général et -la comtesse A. de <span class="smcap">Salcano</span>, son épouse, 65.</p> - -<p><span class="smcap">Marie</span> d'<span class="smcap">Angleterre</span>, seconde femme de <span class="smcap">Louis</span> XII, son -veuvage, 154.</p> - -<p><span class="smcap">Marie</span> de <span class="smcap">Frehaut</span> (Les prétentions de la veuve et des -enfants du général), 198-199.</p> - -<p><span class="smcap">Marmont</span>, duc de <span class="smcap">Raguse</span>, sans nommer la dame, fait -allusion à la liaison de <span class="smcap">Chateaubriand</span> et de M<sup>me</sup> Boni -de <span class="smcap">Castellane</span>. Les dessous d'une... disgrâce, 139 -en note.</p> - -<p><span class="smcap">Martignac</span> (M. de), 95, 98.</p> - -<p class="indent1">Son ministère, 33 en note, 34 en note.</p> - -<p><i>Martyrs d'Arezzo (Les)</i>, par Jules <span class="smcap">Lefèvre-Deumier</span>, -164 en note.</p> - -<p><i>Matin (Le)</i> n'est pas seul à tout dire, 70 en note.</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_242">[Pg 242]</span></p> - -<p><i>Méditations (Les)</i> de <span class="smcap">Lamartine</span>, 9.</p> - -<p><i>Mémoires de la Société des Sciences et Lettres de -Loir-et-Cher</i>, 7, 149 en note.</p> - -<p><i>Mémoires du comte Horace de Viel Castel sur le règne -de Napoléon III (1851-1864)</i>, 161 en note, 169 -en note.</p> - -<p><i>Mémoires du duc de Raguse</i>, 139 en note.</p> - -<p><i>Mémoires du général Hugo</i>, 11, 13 en note, 92, 94, 116, -119, 164 en note.</p> - -<p><i>Mémoires inédits sur la guerre de Vendée</i>, par le général -<span class="smcap">Aubertin</span>, 11 en note.</p> - -<p><i>Mémoire sur les moyens de suppléer à la traite des -nègres par des individus libres, et d'une manière -qui garantisse pour l'avenir la sûreté des colons -et la dépendance des colonies</i>; par le général <span class="smcap">Hugo</span>, -13 en note.</p> - -<p><i>Mémoire sur les Buttes dans le département de Loir-et-Cher</i>, -par le D<sup>r</sup> H. <span class="smcap">Chauveau</span>, 149 en note.</p> - -<p><i>Mémorial bordelais (Le)</i>, 159 en note.</p> - -<p>Menars (Le château de), ancienne résidence de M<sup>me</sup> de -<span class="smcap">Pompadour</span>, puis du marquis de <span class="smcap">Marigny</span>, 147 en -note.</p> - -<p><i>Mercure de France (Le).</i></p> - -<p class="indent1">Série moderne, 62 en note.</p> - -<p><i>Mercure du XIX<sup>e</sup> siècle (Le).</i></p> - -<p class="indent1">Quelques collaborateurs: A. <span class="smcap">Soumet</span>, 62 en note.</p> -<p class="indent2">E. <span class="smcap">Deschamps</span>, 163 en note.</p> -<p class="indent2"> A. <span class="smcap">Guiraud</span>, 164 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Méricourt</span> (Théroigne de), sa folie, sa déchéance. Navrant -tableau qu'en fait le D<sup>r</sup> <span class="smcap">Esquirol</span>, 90 en -note.</p> - -<p><span class="smcap">Mérimée</span> (Prosper): Son jugement sur Charles <span class="smcap">Nodier</span>, -160 en note.</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_243">[Pg 243]</span></p> - -<p><i>Mérimée (Prosper), l'homme, l'écrivain, l'artiste</i>, 160 -en note.</p> - -<p><span class="smcap">Méry</span>: la vente d'un roman du général <span class="smcap">Hugo</span>, 13 en -note.</p> - -<p><span class="smcap">Michaud</span> (Marguerite), mère du général <span class="smcap">Hugo</span>, 24, 133 -en note.</p> - -<p><span class="smcap">Michaud</span>, jeune cousin dont s'occupe Victor <span class="smcap">Hugo</span>, à -la recommandation du général, 131, 132, 133.</p> - -<p><span class="smcap">Michel-Ange</span>, 163.</p> - -<p><span class="smcap">Milleville</span> (Henri J.-G. de): <i>Armorial historique de la -Noblesse de France</i>, 75 en note.</p> - -<p>Miltière (La), propriété en Sologne du général <span class="smcap">Hugo</span>, -169-170, 176, 195.</p> - -<p class="indent1">Difficultés qu'éprouvent ses héritiers à vendre ce -domaine, 197, 199.</p> - -<p>Minutes (antérieures à 1826) de <i>la défense des nations, -et de leurs grands intérêts maritimes et coloniaux</i>.</p> - -<p class="indent1">Manuscrits du général <span class="smcap">Hugo</span>, 14 en note.</p> - -<p><i>Misérables (Les)</i>: Charles-Victor <span class="smcap">Hugo</span> en tire un -drame souvent représenté, 188 en note.</p> - -<p><i>M<sup>me</sup> de Mably</i>, roman, par Adolphe de <span class="smcap">Saint-Valry</span>, -168 en note.</p> - -<p><i>Moïse sur le Nil</i>, de Victor <span class="smcap">Hugo</span>, obtient, en 1820, une -amarante d'or réservée de l'<i>Académie des Jeux -Floraux</i>, 20 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Molé</span> (Louis-Mathieu, comte) aurait succédé à <span class="smcap">Chateaubriand</span> -auprès de M<sup>me</sup> Boni de <span class="smcap">Castellane</span>, 139.</p> - -<p class="indent1">A voté la mort de <span class="smcap">Ney</span>, 139 en note.</p> - -<p><i>Moniteur Universel (Le)</i>: Le major du génie, M. de -<span class="smcap">Féraudy</span>, est nommé chevalier de Saint-Louis (7 novembre -1814), 76 en note. Promotion du général -et du colonel <span class="smcap">Hugo</span> au grade d'officiers de la Légion -d'honneur (19 février 1815), 16. Un prix de -poésie accordé à Abel <span class="smcap">Hugo</span>, 21.</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_244">[Pg 244]</span></p> - -<p class="indent1">Son jugement sur Victor <span class="smcap">Hugo</span> et sur Alfred de <span class="smcap">Vigny</span>, -31 en note.</p> - -<p class="indent1">Publie l'<i>Ode</i>, de Victor <span class="smcap">Hugo</span>, <i>sur la mort de Louis XVII</i> -(13 décembre 1822), 81.</p> - -<p class="indent1">Ordonnance spéciale nommant Alphonse de <span class="smcap">Lamartine</span> -et Victor <span class="smcap">Hugo</span> chevaliers de la Légion d'honneur -(29 avril 1825), 157-158.</p> - -<p class="indent1">La promotion du général <span class="smcap">Hugo</span> au grade de lieutenant-général -(5 juin 1825), 175.</p> - -<p class="indent1">Sa mort et ses obsèques (31 janvier et 1<sup>er</sup> février -1828), 191, 192.</p> - -<p><span class="smcap">Monnières</span> (pseudonyme d'Abel <span class="smcap">Hugo</span>).</p> - -<p class="indent1"><i>Pierre et Thomas Corneille</i>, en collaboration avec -<span class="smcap">Romieu</span>, 91 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Montaiglon</span> (Anatole de): <i>L'Hôtel de Scipion Sardini -et ses médaillons en terre cuite</i>, 152 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Montferrier</span> (<span class="smcap">Duvidal</span>, marquis de) assiste au mariage -de Victor <span class="smcap">Hugo</span>, 61.</p> - -<p class="indent1">Abel <span class="smcap">Hugo</span> épouse M<sup>lle</sup> de <span class="smcap">Montferrier</span>, 61, en note.</p> - -<p>Montfort-l'Amaury: propriété qu'y possède Adolphe de -<span class="smcap">Saint-Valry</span>, 10.</p> - -<p class="indent1">Séjours qu'y fait Victor <span class="smcap">Hugo</span>, 167, 187.</p> - -<p class="indent1"><i>Les ruines de Montfort-l'Amaury</i>, 167 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Montmorency</span> (M. de) au Congrès de Vérone.—Chateaubriand -l'y accompagne, 43 en note.</p> - -<p><i>Mon vieux Paris</i>, par Edouard <span class="smcap">Drumont</span>, 153 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Moreau</span> (Le tailleur), «fournisseur de leurs altesses -sérénissimes les princes de <span class="smcap">Holstein-Augustenbourg</span>»: -comment on engraisse une note, 193-194.</p> - -<p><span class="smcap">Morville</span> (M.), adjoint au maire de Nancy (1821), 25.</p> - -<p><i>Muse française (La)</i>: 8, 9. Notes bibliographiques, -106 en note.</p> - -<p class="indent1">Ses «dieux inconnus» (<i>le Figaro</i>, 1829), 31 en note.</p> - -<p class="indent1">Ses sept fondateurs: E. <span class="smcap">Deschamps</span>, A. <span class="smcap">Guiraud</span>,<span class="pagenum" id="Page_245">[Pg 245]</span> -A. <span class="smcap">Soumet</span>, Victor <span class="smcap">Hugo</span>, Adolphe de <span class="smcap">Saint-Valry</span>, -Alfred de <span class="smcap">Vigny</span> et <span class="smcap">Desjardins</span>, 167 en note. -Autres collaborateurs: M. <span class="smcap">Ancelot</span>, 61 en note. -Jules <span class="smcap">Lefèvre-Deumier</span>, 164 en note.</p> - -<p class="indent1">A. <span class="smcap">Guiraud</span> y rend compte des <i>Mémoires du général -Hugo</i>, et y publie <i>Nos Doctrines</i>, 164 en note.</p> - -<p class="indent1">Victor <span class="smcap">Hugo</span> en envoie le premier numéro à son père, -106.</p> - -<p><span class="smcap">Musset</span> (Alfred de), est amené, enfant, par Paul <span class="smcap">Foucher</span>, -chez ses parents à Gentilly.—Comment il -imitait l'ivrogne, 30.</p> - -<p class="indent1">Paul <span class="smcap">Foucher</span> et M<sup>me</sup> <span class="smcap">Waldor</span>, 170 en note.</p> - - -<p class="p2">N</p> - -<p><i>Naissance (La) de Henri IV</i>, par Abel <span class="smcap">Hugo</span>, 90 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Napoléon (Joseph)</span>, roi d'Espagne, 11 en note, 16, 21.</p> - -<p><span class="smcap">Naudin</span> (M.), notaire à Blois, 77 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Ney</span> (Le maréchal), 139 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Nodier</span> (Charles): Doit se rendre avec Victor <span class="smcap">Hugo</span> au -sacre de <span class="smcap">Charles</span> X, 160, 162.</p> - -<p class="indent1">Leurs relations, 160 en note.</p> - -<p class="indent1">«C'était», au dire de <span class="smcap">Mérimée</span>, «un gaillard très -taré», 160 en note.</p> - -<p class="indent1">Le voyage des ménages <span class="smcap">Hugo</span> et <span class="smcap">Nodier</span> au Mont-Blanc -et dans la vallée de Chamonix, 179, 183.</p> - -<p><span class="smcap">Nodier</span> (M<sup>me</sup> Ch.), 183.</p> - -<p><span class="smcap">Noilly</span> (M. J.) <i>Catalogue de (sa) bibliothèque romantique</i>, -15 en note.</p> - -<p><i>Nouvelles Odes (Les)</i>, de Victor <span class="smcap">Hugo</span>. A. <span class="smcap">Soumet</span> en rend -compte dans le <i>Conservateur littéraire</i>, 62 en note.</p> - -<p class="indent1">L'édition Ladvocat.</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_246">[Pg 246]</span></p> - -<p class="indent1">Victor <span class="smcap">Hugo</span> en surveille l'impression, 132, 133.</p> - -<p class="indent1">Le <i>Journal des Débats</i> en annonce l'apparition puis -en rend compte, 134 en note.</p> - -<p class="indent1">Une lettre de Victor <span class="smcap">Hugo</span> en réponse aux critiques -de M. <span class="smcap">Hofman</span>, 134 en note.</p> - -<p class="indent1">L'exemplaire offert par Victor <span class="smcap">Hugo</span> à son père, 198 -en note.</p> - - -<p class="p2">O</p> - -<p>Odes (Les): Leur première édition: <i>Odes et poésies -diverses</i>, 8, 20, 196 en note.</p> - -<p class="indent1">Elle s'épuise, 35, 37.</p> - -<p class="indent1">La seconde: Louis XVIII souscrit à vingt-cinq exemplaires, -81.</p> - -<p class="indent1">La troisième, Ladvocat (1827), 130, 134, 135, 198 en -note.</p> - -<p><i>Odes et Ballades</i>, 81 en note, 125 (en note), 130 en note, -167 en note.</p> - -<p><i>Ode sur la bataille de Denain</i>, d'Abel <span class="smcap">Hugo</span>, 21.</p> - -<p><i>Ode sur la mort du duc d'Enghien</i>, (Eugène <span class="smcap">Hugo</span>), 21.</p> - -<p><i>Ode sur la mort de S. A. R. Louis-Joseph de Bourbon, -prince de Condé</i>, (Eugène <span class="smcap">Hugo</span>), 21.</p> - -<p><i>Ode sur la mort de S. A. R. Charles-Ferdinand d'Artois, -duc de Berry.</i> Publiée dans le <i>Conservateur -littéraire</i>, elle vaut à Victor Hugo une gratification -de 500 francs de <span class="smcap">Louis</span> XVIII, 81.</p> - -<p>Ode: <i>Louis XVII</i>, lue à la Société des <i>Bonnes lettres</i> -et publiée dans le <i>Moniteur</i>, 81.</p> - -<p>Ode: <i>La guerre d'Espagne</i>: M. de <span class="smcap">Clermont-Tonnerre</span> -engage Victor <span class="smcap">Hugo</span> à la remettre au duc d'<span class="smcap">Angoulême</span>, -129, 130.</p> - -<p>Ode: <i>A l'ombre d'un enfant</i>, 124-125.</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_247">[Pg 247]</span></p> - -<p>Ode <i>sur le Sacre</i>, 174, 177-178. Déjà reproduite par -sept ou huit journaux, <span class="smcap">Charles</span> X la fait tirer sur -les presses de l'imprimerie royale, 178.</p> - -<p><i>Ode sur la mort du général Foy</i> (Jules <span class="smcap">Lefèvre-Deumier</span>), -164 en note.</p> - -<p><i>Olga, ou l'orpheline moscovite</i>, par M. <span class="smcap">Ancelot</span>, 61 en -note.</p> - -<p><span class="smcap">O'Neddy</span> (Philothée), 8.</p> - -<p>Oratoire (L') de la reine Anne, à Blois, 153.</p> - -<p>Orfèvres (Une vieille maison de la rue des), à Blois, 151.</p> - -<p><i>Oriflamme (L')</i>, Victor <span class="smcap">Hugo</span> doit y rendre compte des -derniers volumes de M. de <span class="smcap">Féraudy</span>, 77.</p> - - -<p class="p2">P</p> - -<p><span class="smcap">Pardessus</span> (M<sup>e</sup>), notaire à Blois, frère du jurisconsulte, -22 en note, 77 en note, 169 en note, 195 en note.</p> - -<p><i>Parricide (Le)</i>, par Jules <span class="smcap">Lefèvre-Deumier</span>, 164 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Pasquier</span> (Le chancelier), son opinion sur le marquis -de <span class="smcap">Talaru</span>, 139 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Patrigeon</span> (Le D<sup>r</sup> G.): <i>Le père de Victor Hugo (Général -Joseph-Léopold-Sigisbert Hugo), à propos de -son second mariage à Chabris</i>, 23 en note, 24 en -note, 25 en note.</p> - -<p class="indent1">Les causes de la folie d'Eugène <span class="smcap">Hugo</span>: il aimait Adèle -<span class="smcap">Foucher</span>, 70 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Paul</span> (Emile): <i>Catalogue de la Bibliothèque romantique -de M. J. Noilly</i>, 15 en note.</p> - -<p><i>Pauvre fille (La)</i>, élégie d'A. <span class="smcap">Soumet</span>, 62 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Pélicier</span> (Le libraire) édite les <i>Odes et Poésies diverses</i> -de Victor <span class="smcap">Hugo</span>, 20 en note, 30 en note.</p> - -<p>Pension mensuelle (La), faite par le général Hugo à ses -fils, 12, 48, 51.<span class="pagenum" id="Page_248">[Pg 248]</span> -Victor le supplie de la continuer à ses frères, 51, 64.</p> - -<p><i>Pensions des veuves de militaires</i> (Notes manuscrites -du général <span class="smcap">Hugo</span> sur les), 14 en note.</p> - -<p>Pensions de Victor <span class="smcap">Hugo</span>.—Sa pension sur la cassette -royale:</p> - -<p class="indent1">Il l'attend pour se marier, 39, 45, 47, 51.</p> - -<p class="indent1">La vérité sur cette première pension, 55 en note.</p> - -<p class="indent1">Il écrit à son oncle, le colonel Hugo, qu'il en attend -une nouvelle, comme membre de l'Académie des -Jeux Floraux, 57.</p> - -<p class="indent1">Une rectification nécessaire, 54-55 en note.</p> - -<p class="indent1">Gratification de 500 francs accordée au poète, par -<span class="smcap">Louis</span> XVIII, pour son ode sur <i>la mort du duc de -Berry</i>, 81</p> - -<p class="indent1">On lui en fait espérer une nouvelle sur les fonds du -ministère de l'Intérieur, 81, 82-83.</p> - -<p>Perceval (M.), 59.</p> - -<p><i>Père (Le) de Victor Hugo (Général Joseph-Léopold-Sigisbert -Hugo), à propos de son second mariage -à Chabris</i>, par le D<sup>r</sup> G. <span class="smcap">Patrigeon</span>, 23, 24, 25; -70 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Périé (M. Raphaël)</span>, un universitaire resté fidèle aux -lettres, 79.</p> - -<p class="indent1"><i>Le Roman de Berte aux grands pieds</i>, 79 en note.</p> - -<p class="indent1"><i>Victor Hugo poète civique</i>, 79 en note.</p> - -<p><i>Permission (La)</i>, manuscrit du général, 14 en note.</p> - -<p><i>Perrine ou La Nouvelle Nina</i>, autre manuscrit du général, -14 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Persan</span> (Le marquis de), devenu libraire, publie la -seconde édition des <i>Odes</i> de Victor <span class="smcap">Hugo</span>, 81.</p> - -<p><span class="smcap">Pétigny</span> (M. J. de), proteste dans une lettre adressée à -la <i>France Centrale</i> contre la sévérité du jugement -de Victor <span class="smcap">Hugo</span> sur <span class="smcap">Gaston</span> d'<span class="smcap">Orléans</span>, 155 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Peyronnet</span> (M. Charles-Ignace de), 47.</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_249">[Pg 249]</span></p> - -<p><i>Pharamond</i>, par A. <span class="smcap">Guiraud</span> et M. <span class="smcap">Ancelot</span>, 164 en note.</p> - -<p><i>Philosophie catholique de l'Histoire</i>, par A. <span class="smcap">Guiraud</span>, -165 en note.</p> - -<p><i>Phocéen</i> (Le journal <i>Le</i>), 144 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Pierre</span> de <span class="smcap">Blois</span>: la gloire d'un mot, 155.</p> - -<p>Pierre de Blois (Vieilles maisons de la rue), à Blois, 151.</p> - -<p><i>Pierre et Thomas Corneille</i>, par Abel <span class="smcap">Hugo</span> (sous le -pseudonyme de <span class="smcap">Monnières</span>, en collaboration avec -<span class="smcap">Romieu</span>), 91 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Pinel</span> (Le D<sup>r</sup> <span class="smcap">Esquirol</span> continue et complète ses travaux), -89 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Pinlevé</span> (M<sup>me</sup>), amie du général et de M<sup>me</sup> <span class="smcap">Hugo</span> à Blois, -182.</p> - -<p><i>Poèmes</i>, par Alfred de <span class="smcap">Vigny</span>, 31 en note.</p> - -<p><i>Poèmes et Chants élégiaques</i>, par A. <span class="smcap">Guiraud</span>, 164 en -note.</p> - -<p><i>Poèmes dédiés à la jeunesse</i>, par A. <span class="smcap">Guiraud</span>, 164-165 -en note.</p> - -<p><i>Poésies de Charles d'Orléans</i>: édition qu'en donna <span class="smcap">Augustin -Soulié</span>, 159 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Polignac</span> (Le cabinet), 47 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Pompadour</span> (M<sup>me</sup> de), son château de Menars, 147 en -note.</p> - -<p><span class="smcap">Pons</span> (Gaspard de): sa collaboration au <i>Conservateur -littéraire</i> et à la <i>Muse française</i>, 10, 69.</p> - -<p class="indent1">Ses œuvres, 69 en note.</p> - -<p class="indent1">Ses <i>Adieux poétiques</i>: lève une partie du voile qui -recouvrait le secret de la folie d'Eugène <span class="smcap">Hugo</span>, -70-71.</p> - -<p><span class="smcap">Pradel</span> (Le chansonnier Eugène de), condamné à trois -mois de prison, 33.</p> - -<p><i>Précis historique des Événements qui ont conduit Joseph -Napoléon sur le trône d'Espagne</i>, par Abel -<span class="smcap">Hugo</span>, 11 en note, 91 en note.</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_250">[Pg 250]</span></p> - -<p><i>Presse</i> (Le journal <i>La</i>), 157.</p> - -<p><i>Presse littéraire sous la Restauration (La)</i>, par Ch.-M. -<span class="smcap">Des Granges</span>, 18 en note, 19 en note, 63 en -note, 69 en note, 168 en note.</p> - -<p><i>Procès de Paul-Louis Courier, vigneron de la Chavonnière, -condamné le 28 août 1821, à l'occasion de -son Discours sur la souscription de Chambord</i>, -100 en note.</p> - - -<p class="p2">Q</p> - -<p><i>Quelques Fables, ou Mes Loisirs</i>, par M. de <span class="smcap">Féraudy</span>, -77 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Queyroy</span> (Le dessinateur A.): ses <i>Rues et Maisons du -vieux Blois</i>. Lettre que lui adressa, de Guernesey, -Victor <span class="smcap">Hugo</span> pour le remercier de l'envoi de ses -eaux-fortes, 147, 148-156.</p> - -<p><i>Quotidienne</i> (Le journal <i>La</i>), 159, 160 en note.</p> - - -<p class="p2">R</p> - -<p><span class="smcap">Rabbe</span> (Alphonse), 144, sa laideur, ne veut pas se laisser -voir par M<sup>me</sup> Victor <span class="smcap">Hugo</span> enceinte, 144 en -note.</p> - -<p class="indent1">Ses œuvres, 144 en note.</p> - -<p class="indent1">Est recommandé par Victor <span class="smcap">Hugo</span> au baron d'<span class="smcap">Eckstein</span>, -165.</p> - -<p><span class="smcap">Rabelais</span>, sa gaîté comparée à la plaisanterie de Victor -<span class="smcap">Hugo</span>, 88.</p> - -<p><i>Rappel</i> (Le journal <i>Le</i>), 188 en note, 193 en note.</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_251">[Pg 251]</span></p> - -<p><i>Raymond d'Ascoli</i>, élégie de Victor <span class="smcap">Hugo</span> ayant figuré -dans les <i>Odes et Poésies diverses</i>, 20 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Reggio</span> (M<sup>me</sup> la maréchale, duchesse de), 55 en note.</p> - -<p><i>Relation du Voyage de S. A. R. Madame, duchesse de -Berry, dans la Touraine, l'Anjou, la Bretagne, la -Vendée et le midi de la France en 1828</i>; par le vicomte -<span class="smcap">Walsh</span>, 168-169 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Renée</span> de <span class="smcap">Bretagne</span> (La vaillante), 154.</p> - -<p><span class="smcap">Rességuier</span> (Jules de), les espérances qu'il donnait, 10, -166 en note.</p> - -<p><i>Résumé de l'Histoire de Russie</i>, par Alphonse <span class="smcap">Rabbe</span>, -144 en note, 165.</p> - -<p><i>Rétablissement de la statue de Henri IV</i> (L'ode de Victor -<span class="smcap">Hugo</span> sur le), lui vaut le lis d'or de l'<i>Académie -des Jeux Floraux</i>, 20 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Révérend</span> (Le vicomte A.): son <i>Armorial du Premier -Empire</i>, 21 en note.</p> - -<p><i>La Révolte des Enfers (La)</i>, poème du général <span class="smcap">Hugo</span>, -41, 42, 46.</p> - -<p><i>Revue de Paris (La)</i>, 79 en note, 183 en note.</p> - -<p><i>Revue des Deux Mondes (La)</i>, 92 en note, 183 en note.</p> - -<p><i>Revue du Berry (La)</i>, 23 en note.</p> - -<p><i>Revue universelle des Arts (La)</i>, 153 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Richelieu</span> (Le second ministère), 20 février 1820, 129 -en note.</p> - -<p><span class="smcap">Riestap</span> donne bien, dans son <i>Armorial général</i>, au -général Hugo, les armes qui figurent sur le cachet -commandé par Victor pour son père, 74 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Riffault</span> (M. Eugène), maire de Blois, 200, 201 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Robertet</span> (Florimond), baron d'<span class="smcap">Alluye</span>: son hôtel à -Blois, 153 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Rochas</span> (A. de): <i>Les Buttes et la Télégraphie optique</i> -149 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Roger</span> de <span class="smcap">Damas</span> (comte), 17 en note, 137 en note.</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_252">[Pg 252]</span></p> - -<p><i>Roman de Berte aux grands pieds (Le)</i>, renouvelé -par Raphaël <span class="smcap">Périé</span>, 79 en note.</p> - -<p><i>Romances historiques traduites de l'espagnol</i>, par Abel -<span class="smcap">Hugo</span>, 30 en note, 91 en note.</p> - -<p class="indent1">L'exemplaire qu'il en offrit à son père, 198 en note.</p> - -<p><i>Romantisme (Le) et la Critique.—La Presse littéraire -sous la Restauration</i>, par Ch.-M. <span class="smcap">Des Granges</span>, -18 en note, 19 en note, 63 en note, 69 en note, -168 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Romieu</span>, collaborateur d'Abel <span class="smcap">Hugo</span> (<span class="smcap">Monnières</span>), dans -<i>Pierre et Thomas Corneille</i>, 91 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Rousseau</span> (J.-J.), 163.</p> - -<p><span class="smcap">Rousseau</span> (Jacques), adjoint au maire de Chabris, témoin -du second mariage du général <span class="smcap">Hugo</span>, 25.</p> - -<p><span class="smcap">Royer-Collard</span> (Le Docteur), médecin de l'Asile de -Charenton, 94.</p> - -<p><i>Ruche d'Aquitaine (La)</i>, 159 en note.</p> - -<p><i>Ruche politique (La)</i>, 159 en note.</p> - -<p><i>Rues et maisons du vieux Blois</i>, eaux-fortes de A. Queyroy, -147, 148-156.</p> - - -<p class="p2">S</p> - -<p>Saint-Dyé (Loir-et-Cher), sur la rive gauche de la Loire, -147 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Sainte-Luce</span> (Les demoiselles de), 34.</p> - -<p>Saint-Lubin (La rue), à Blois, 151.</p> - -<p>Saint-Laumer (L'ancienne abbaye de), aujourd'hui église -Saint-Nicolas, à Blois, 150, 153, 163, 165.</p> - -<p>Saint-Lazare (Le domaine de), à Blois. Ancien prieuré, -est acheté et habité par le général <span class="smcap">Hugo</span>, 22.</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_253">[Pg 253]</span></p> - -<p class="indent1">Il le revend au D<sup>r</sup> <span class="smcap">Gay</span>, 77.</p> - -<p class="indent1">Aujourd'hui transformé en maison de santé, 22.</p> - -<p>Saint-Martin (rue), à Blois, 152 en note.</p> - -<p>Saint-Maurice (maison de). Voir: Charenton.</p> - -<p><span class="smcap">Saint-Valry</span> (Adolphe <span class="smcap">Souillard</span> de). L'un des amis d'enfance -et de jeunesse de Victor <span class="smcap">Hugo</span>, 10.</p> - -<p class="indent1">Sa collaboration au <i>Conservateur littéraire</i> et aux -<i>Annales de la Littérature et des Arts</i> où il rendit -compte des <i>Odes et Poésies diverses</i>, 166 en note.</p> - -<p class="indent1">Fut un des sept fondateurs de la <i>Muse française</i>, 167 -en note.</p> - -<p class="indent1">Y rend hommage à <span class="smcap">Chateaubriand</span> disgracié, 167 en -note.</p> - -<p class="indent1">Sa propriété de Montfort-l'Amaury, 167.</p> - -<p class="indent1">Chante, ainsi que Victor Hugo, <i>les ruines de Montfort</i>, -167 en note.</p> - -<p class="indent1"><i>M<sup>me</sup> de Mably</i> (roman), 168 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Sardini</span> (Scipion), gentilhomme lucquois et petit poisson -italien. Isabelle de <span class="smcap">Limeuil</span> lui apporte la fortune -et le souvenir de quelques aventures que célèbre -<span class="smcap">Brantôme</span>. Ses hôtels à Blois et à Paris, 152, -153 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Sarrut</span> (Germain), 167 en note.</p> - -<p><i>Satan (Le)</i> d'Alfred de <span class="smcap">Vigny</span>, 163 en note.</p> - -<p><i>Saül</i>, tragédie d'A. <span class="smcap">Soumet</span>, 62 en note.</p> - -<p>Saumur (La conspiration de), 33.</p> - -<p><i>Sbogar (Jean)</i>, par Charles <span class="smcap">Nodier</span>, 160 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Schiésingeyer</span> (Jacob), cocher du marquis de <span class="smcap">Béthune-Sully</span> -et témoin du second mariage du général -<span class="smcap">Hugo</span>, 26.</p> - -<p><span class="smcap">Schiller</span> (M. <span class="smcap">Ancelot</span> donne une imitation de son <i>Fiesque</i>), -61 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Séché</span> (Léon): <i>Alfred de Vigny et son temps</i>, 31 en -note, 161, 162 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Séché</span> (Léon): <i>Hortense Allart de Meritens</i>. Une passade<span class="pagenum" id="Page_254">[Pg 254]</span> -de <span class="smcap">Chateaubriand</span>: M<sup>me</sup> Boni de <span class="smcap">Castellane</span>, -138.</p> - -<p><span class="smcap">Séché</span> (Léon): <i>Etudes d'histoire romantique.—Le Cénacle -de la Muse française</i>, 62 en note, 165 en note, -168 en note.</p> - -<p><i>Sémiramis la grande</i>, drame «en cinq coupes d'amertume», -de <span class="smcap">Desjardins</span>, 167 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Serre</span> (Le comte de), Ministre de la justice dans les -cabinets <span class="smcap">Dessolle</span> et <span class="smcap">Decazes</span> et sous le second -ministère <span class="smcap">Richelieu</span> (1818-1819-1820), 129.</p> - -<p>Serrurerie (La rue de la) à Blois, 152 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Shakespeare</span> (La traduction de), François-Victor <span class="smcap">Hugo</span>, -193 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Sigisbert</span>, l'un des prénoms du général <span class="smcap">Hugo</span>, dont il -se sert comme pseudonyme, 13 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Siguenza</span> (Le général <span class="smcap">Hugo</span> créé par <span class="smcap">Joseph Napoléon</span> -comte de), 21.</p> - -<p><i>Simple discours de Paul-Louis, vigneron de la Chavonnière, -aux membres du Conseil de Véretz, à -l'occasion de l'acquisition de Chambord</i>, 99.</p> - -<p><i>Sir Lionel d'Arquenay</i>, par Jules <span class="smcap">Lefèvre-Deumier</span>, -164 en note.</p> - -<p><i>Société d'Emulation de Cambrai (La)</i>, accorde le prix -de poésie à Abel <span class="smcap">Hugo</span>, pour son <i>Ode sur la -bataille de Denain</i>, 21.</p> - -<p><i>Société des Bonnes Lettres</i>, 61 en note, 62 en note, 91 -en note.</p> - -<p><i>Société des Sciences et Lettres de Loir-et-Cher.</i></p> - -<p class="indent1">Le général Hugo avait fondé à Blois une première -Société littéraire: vains efforts du père et du fils -pour la faire autoriser, 33, 35-36, 40, 41, 44-45, -86.</p> - -<p class="indent1">L'intervention plutôt platonique des députés de Loir-et-Cher, -45.</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_255">[Pg 255]</span></p> - -<p class="indent1">Un biais administratif: la Société ne comptant pas -vingt membres n'a pas besoin d'autorisation, 44.</p> - -<p><i>Solitaire (Le) du lac</i>, manuscrit du général <span class="smcap">Hugo</span>, 14 -en note.</p> - -<p><span class="smcap">Souillard</span> (Adolphe)—Voir: <span class="smcap">Saint-Valry</span> (Adolphe -<span class="smcap">Souillard</span> de).</p> - -<p><span class="smcap">Soulié</span> (J.-B.): dévoile à Évariste <span class="smcap">Boulay-Paty</span> la cause -de la folie d'Eugène <span class="smcap">Hugo</span>, 69-70 en note.</p> - -<p class="indent1">Une lettre de Victor <span class="smcap">Hugo</span> au bon <span class="smcap">Soulié</span>, 159-161.</p> - -<p class="indent1">Fonde et dirige <i>le Mémorial bordelais, la Ruche -d'Aquitaine et la Ruche politique</i>. Sa collaboration -à <i>la Quotidienne</i>, 159 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Soumet</span> (Alexandre): assiste au mariage de Victor <span class="smcap">Hugo</span>, -mais ne fut pas son témoin, 61-62.</p> - -<p class="indent1">Sa collaboration aux <i>Lettres champenoises</i>, au <i>Conservateur -littéraire</i>, au <i>Mercure du XIX<sup>e</sup> siècle</i>, -62 en note.</p> - -<p class="indent1">Fait partie de la <i>Société des Bonnes Lettres</i> et y lit -sa <i>Jeanne d'Arc</i>, 62 en note.</p> - -<p class="indent1">Ses œuvres, 62 en note.</p> - -<p><i>Souvenirs du baron de Frénilly</i>, 138-140.</p> - -<p><i>Souvenirs sur Joseph Napoléon, roi d'Espagne</i>, par Abel -<span class="smcap">Hugo</span>, 92 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Stapfer</span> (Extrait d'une lettre de Prosper <span class="smcap">Mérimée</span> à Albert), -160 en note.</p> - - -<p class="p2">T</p> - -<p><i>Tablettes romantiques (Les)</i>, 91 en note.</p> - -<p><i>Tablettes universelles (Les)</i>, 144 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Talaru</span> (Le marquis de), ambassadeur à Madrid: ses -titres à la faveur royale, 139 en note.</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_256">[Pg 256]</span></p> - -<p class="indent1"><span class="smcap">Chateaubriand</span> le charge d'une mission assez spéciale -auprès du roi <span class="smcap">Ferdinand</span>, 139-140.</p> - -<p><span class="smcap">Talon</span> (Zoé), par son mariage, comtesse du <span class="smcap">Cayla</span>, 47 -en note, 137, 161 en note.</p> - -<p><i>Tambour Robin (Le)</i>, manuscrit du général <span class="smcap">Hugo</span>, 14 en -note.</p> - -<p><span class="smcap">Tardieu</span> (M. Pierre), 197 en note.</p> - -<p>Thionville (La défense de), par le général <span class="smcap">Hugo</span>, 16.</p> - -<p><i>Thionville (Journal historique du blocus de)</i>, par le -général <span class="smcap">Hugo</span>, 13 en note, 16, 39, 41.</p> - -<p><span class="smcap">Thomas y Saêtoni</span> (Marie-Catherine), comtesse de <span class="smcap">Salcano</span>, -veuve <span class="smcap">Anaclet</span> d'<span class="smcap">Almeg</span>, épouse, à Chabris, le -6 septembre 1821, le général <span class="smcap">Hugo</span>, 23.</p> - -<p class="indent1">Les liens religieux (?) qu'ils régularisaient ainsi, 26.</p> - -<p class="indent1">Etait, depuis 1816, propriétaire, à Blois, de la maison -de la rue du Foix chantée par Victor <span class="smcap">Hugo</span> dans -les <i>Feuilles d'automne</i>, 24 en note, 77.</p> - -<p class="indent1">Ses beaux-fils l'ignorent, 26.</p> - -<p class="indent1">Fait donner par le général sur les doigts de Victor -comment il s'en tire, 38, 39.</p> - -<p class="indent1">Ne le gêne point pour son mariage, 66.</p> - -<p class="indent1">La situation semble se détendre, 66.</p> - -<p class="indent1">Une nouvelle explication entre le père et le fils, 110-111.</p> - -<p class="indent1">Son second veuvage, 191.</p> - -<p class="indent1">Son âpreté, 195.</p> - -<p class="indent1">Elle tire son épingle du jeu et survit trente ans au -général <span class="smcap">Hugo</span>, 199.</p> - -<p class="indent1">Sa mort (21 avril 1858), les témoins de son décès à -l'état civil de Blois, 79, 200.</p> - -<p><i>Tombeaux de Saint-Denis (Les)</i>, par Abel <span class="smcap">Hugo</span>, 91 en -note.</p> - -<p>Toulouse (L'Hôtel), rue du Cherche-Midi, siège du Conseil -de guerre et habitation de la famille Foucher, -30, 63.</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_257">[Pg 257]</span></p> - -<p>Tour d'Argent (La), à Blois, 152.</p> - -<p><i>Traité du Mélodrame</i>, par A. A. A. (Abel <span class="smcap">Hugo</span>, André -<span class="smcap">Malitourne</span> et <span class="smcap">Ader</span>), 90 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Trébuchet</span> (Sophie), première femme du général Hugo -et mère de ses enfants, 11, 193, 201-202.</p> - -<p class="indent1">Abandonnée par son mari, comment elle les élève, leur -amour pour elle, sa mort, 11, 12.</p> - -<p class="indent1">Gêne extrême qui suivit, 180, 181.</p> - -<p><span class="smcap">Trébuchet</span> (le «malheureux oncle»), 188.</p> - -<p><span class="smcap">Trébuchet</span> (Le cousin Adolphe), vient à Blois et désire -visiter Chambord, 99, 100, 101.</p> - -<p class="indent1">Semble y revenir, 128.</p> - -<p class="indent1">Victor Hugo cherche à obtenir une bourse pour un -de ses frères, 187.</p> - -<p><i>Tribune</i> (Le journal <i>La</i>), de Germain <span class="smcap">Sarrut</span>, 167 en -note.</p> - -<p>Trois Clefs (La rue des), à Blois, 152.</p> - - -<p class="p2">U</p> - -<p><i>Un Financier du XVI<sup>e</sup> siècle</i> (Edouard <span class="smcap">Drumont</span>; <i>Mon -vieux Paris</i>), 153 en note.</p> - - -<p class="p2">V</p> - -<p><span class="smcap">Vacquerie</span> (Charles), épouse Léopoldine <span class="smcap">Hugo</span>, avec -qui il se noie à Villequier, 142.</p> - -<p>Val-de-Grâce (Eugène <span class="smcap">Hugo</span> transféré au). Il n'y fait -qu'un court séjour, 94, 96.</p> - -<p>Variante des <i>Amants ennemis</i>, manuscrit du général -<span class="smcap">Hugo</span>, 14 en note.</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_258">[Pg 258]</span></p> - -<p><i>Vengeance de la Madone (La)</i>, par Abel <span class="smcap">Hugo</span>, 90 en -note.</p> - -<p>Vérone (Le Congrès de), 43 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Victor</span>, duc de Bellune, 59.</p> - -<p><i>Victor Hugo à Gentilly</i>, par Fernand <span class="smcap">Bournon</span>, 30.</p> - -<p><i>Victor Hugo à Guernesey</i>, par Paul <span class="smcap">Chenay</span>, 172 en -note, 196-197 en note.</p> - -<p><i>Victor Hugo avant 1830</i>, par Edmond <span class="smcap">Biré</span>, 20, 23 en -note, 26, 55 en note, 69 en note, 71 en note, 81 en -note, 173, 174 en note.</p> - -<p><i>Victor Hugo et son père, le général Hugo à Blois</i>, par -Louis <span class="smcap">Belton</span>, 7, 14 en note, 22 en note, 169 en -note, 193 en note, 195-196 en note.</p> - -<p><i>Victor Hugo poète civique</i>, par Raphaël <span class="smcap">Périé</span>, 79 en -note.</p> - -<p><i>Victor Hugo raconté par un témoin de sa Vie</i> (par -M<sup>me</sup> Victor <span class="smcap">Hugo</span>), 10, 29, 30, 47, 48, 61, 90 en -note, 144 en note, 157, 173 en note, 179 en note, -183 en note.</p> - -<p><i>Vie anecdotique de Monsieur, comte d'Artois, aujourd'hui -S. M. Charles X, roi de France et de Navarre, -depuis sa naissance jusqu'à ce jour</i>, par -Abel <span class="smcap">Hugo</span>, 92 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Viel Castel</span> (comte Horace de): Ses <i>Mémoires</i>. M<sup>me</sup> du -<span class="smcap">Cayla</span> et le vicomte de la <span class="smcap">Rochefoucauld</span>, 161 en -note.</p> - -<p class="indent1">Son jugement sur le vicomte <span class="smcap">Walsh</span>, 169 en note.</p> - -<p><i>Vierges de Verdun</i> (L'ode: <i>Les</i>) obtient en 1819, une -amarante réservée de l'<i>Académie des Jeux Floraux</i>, -20 en note.</p> - -<p><i>Vierge du Monastère (La)</i>, par le général <span class="smcap">Hugo</span>, 14 en -note.</p> - -<p><span class="smcap">Vigny</span> (Alfred de): Sa liaison avec Victor <span class="smcap">Hugo</span>, 9.</p> - -<p class="indent1">Est témoin de son mariage, 61, 63.</p> - -<p><span class="pagenum" id="Page_259">[Pg 259]</span></p> - -<p class="indent1">Ses <i>Poèmes</i> paraissent la même année et chez le -même éditeur (Pélicier, 1822), que les <i>Odes et -Poésies diverses</i>, 31 en note.</p> - -<p class="indent1">Figure parmi les fondateurs—«les dieux inconnus» -spécifiera le <i>Figaro</i> de 1829,—de la <i>Muse -française</i>, 9, 31 en note.</p> - -<p class="indent1">«Malgré ses titres de noblesse et les autres», n'est -pas invité au sacre de Charles X, 161.</p> - -<p class="indent1">Sa répugnance pour les à-propos rémunérateurs: «il -n'avait jamais su faire ces choses-là», 162 en note.</p> - -<p class="indent1">Sa Lydia, 162.</p> - -<p><span class="smcap">Villèle</span> (M. de): son ministère, ses démélés avec <span class="smcap">Chateaubriand</span>, -33 en note, 34 en note, 43 en note, -47 en note, 95, 98, 137.</p> - -<p>Violettes (La rue des), à Blois, 152.</p> - -<p><i>Virginie</i>, par A. <span class="smcap">Guiraud</span>, 164 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Vosdey</span> (M.), notaire à Blois, 77 en note.</p> - -<p><i>Voyage de Paris à Saint-Cloud par mer</i>, 32.</p> - -<p><i>Voyage poétique et pittoresque au Mont Blanc et dans -la Vallée de Chamonix.</i> Ce qui en est paru, 183.</p> - -<p><span class="smcap">Vulpian</span> (Alphonse): <i>Les Français en Espagne</i>, à-propos, -vaudeville en collaboration avec Abel <span class="smcap">Hugo</span>, -1 en note.</p> - - -<p class="p2">W</p> - -<p><span class="smcap">Waldor</span> (M<sup>me</sup> Mélanie): comment elle s'accrochait à -Paul <span class="smcap">Foucher</span>; le tartre de ses dents, 170 en note.</p> - -<p><span class="smcap">Walsh</span> (Le vicomte): <i>Relation du voyage de S. A. R. -Madame, duchesse de Berry, dans la Touraine, -l'Anjou, la Bretagne, la Vendée et le midi de la -France, en 1828</i>, 168-169 en note.</p> - -<p>Woymouth (La maison des musiciens de), 152.</p> -<hr class="chap x-ebookmaker-drop" /> - -<div class="chapter"> -<p><span class="pagenum" id="Page_263">[Pg 263]</span></p> - -<h2 class="nobreak" id="TABLE_DES_MATIERES">TABLE DES MATIÈRES</h2> -</div> - -<table summary="matieres"> -<tr><td class="tdc noborder"> -<a href="#I">I</a> </td></tr> - -<tr><td>LA JEUNESSE ET LES DÉBUTS.—M<sup>me</sup> HUGO.—LE -GÉNÉRAL HUGO.—PREMIERS SUCCÈS ACADÉMIQUES.—LE -<i>Conservateur littéraire</i>.—LES <i>Odes et -Poésies diverses</i>.—LA SECONDE FEMME DU GÉNÉRAL: -MARIE-CATHERINE THOMAS Y SAÊTONI, -VEUVE ANACLET D'ALMEG. </td><td> 7</td></tr> - -<tr><td class="tdc noborder"> -<a href="#II">II</a></td></tr> -<tr><td> -LES FIANÇAILLES ET LE MARIAGE.—LES LETTRES DE -VICTOR A SON PÈRE.—LA <i>Société littéraire de -Blois</i>.—UNE PENSION LONGUE A TOUCHER.—LE -COLONEL LOUIS HUGO.—<i>La Révolte des Enfers.</i>—UN -BAN A RACHETER.—UN MARIAGE D'AMOUR. </td><td> 28</td></tr> - -<tr><td class="tdc noborder"> -<a href="#III">III</a></td></tr> -<tr><td> -UN ROMAN EN PARTIE DOUBLE.—LA FOLIE D'EUGÈNE -HUGO.—LES ARMES DU GÉNÉRAL COMTE HUGO.—«LA -RECOMMANDATION DE M. DE CLERMONT-TONNERRE».—LA -MAISON DE LA RUE DU FOIX, A -BLOIS.—LA GROSSESSE D'ADÈLE HUGO.—LE PAUVRE -EUGÈNE </td><td> 68</td></tr> - -<tr><td class="tdc noborder"> -<a href="#IV">IV</a></td></tr> -<tr><td> -LÉOPOLD HUGO.—SA NAISSANCE.—DES ENNUIS DE -NOURRICE.—<i>La Muse française.</i>—LE PETIT -LÉOPOLD A BLOIS.—LE CRI DE LA MÈRE.—SA -MORT.—<i>A l'Ombre d'un Enfant</i> </td><td> 102</td></tr> - -<tr><td class="tdc noborder"> -<a href="#V">V</a></td></tr> -<tr><td> -LE CACHET DU GÉNÉRAL.—ODE SUR <i>la guerre d'Espagne</i>.—LES -<i>Nouvelles Odes</i>.—LA NÉGLIGENCE -DE LADVOCAT. LES BONNES DISPOSITIONS -DU DUC D'ANGOULÊME VIS-A-VIS DU GÉNÉRAL.—LES -DESSOUS D'UNE DISGRACE: CHATEAUBRIAND ET -M<sup>me</sup> BONI DE CASTELLANE </td><td> 126</td></tr> - - -<tr><td class="tdc noborder"> -<a href="#VI">VI</a></td></tr> -<tr><td> -LE VOYAGE A BLOIS.—UNE LETTRE DE VICTOR HUGO -AU DESSINATEUR QUEYROY.—DEUX POÈTES NOMMÉS -CHEVALIERS DE LA LÉGION D'HONNEUR.—LES SABLES -DE LA MILTIÈRE.—LE SACRE DE CHARLES X </td><td> 147</td></tr> - -<tr><td class="tdc noborder"> -<a href="#VII">VII</a></td></tr> -<tr><td> -L'ODE SUR <i>le Sacre</i>.—UNE PROMOTION DÉSIRÉE: LE -LIEUTENANT GÉNÉRAL COMTE HUGO.—UNE DETTE -SACRÉE.—CE BON M. DE LA RIVIÈRE.—LE <i>voyage -au Mont Blanc et dans la Vallée de Chamonix</i>.—NAISSANCE -DE CHARLES-VICTOR HUGO </td><td> 175</td></tr> - -<tr><td class="tdc noborder"> -<a href="#VIII">VIII</a></td></tr> -<tr><td> -LE GÉNÉRAL HUGO A PARIS.—SA MORT ET SES OBSÈQUES.—UNE -SUCCESSION DIFFICILE.—UN TAILLEUR -QUI ENTEND LE PETIT JEU DES INTÉRÊTS.—LA -VENTE DU MOBILIER, A BLOIS ET A LA MILTIÈRE.—LES -ŒUVRES DÉDICACÉES DU FILS AU PÈRE.—LA -MORT DE LA VEUVE D'ALMEG </td><td> 190</td></tr> - -<tr><td class="tdc noborder"> -<a href="#INDEX_ANALYTIQUE_ET_ALPHABETIQUE">IX</a></td></tr> -<tr><td> -INDEX ANALYTIQUE ET ALPHABÉTIQUE </td><td> 203</td></tr> -</table> - -<p><span class="pagenum" id="Page_266">[Pg 266]</span></p> -<hr class="chap x-ebookmaker-drop" /> - -<p><span class="pagenum" id="Page_267">[Pg 267]</span></p> - -<p class="nobreak" id="ACHEVE_DIMPRIMER"><i>ACHEVÉ D'IMPRIMER</i></p> - -<p>le vingt-trois décembre mil neuf cent huit</p> - -<p>PAR</p> - -<p><span class="smcap">Ch.</span> COLIN</p> - -<p>à Mayenne</p> - -<p>pour le</p> - -<p>MERCVRE</p> - -<p>DE</p> - -<p>FRANCE</p> - - -<div style='display:block; margin-top:4em'>*** END OF THE PROJECT GUTENBERG EBOOK VICTOR HUGO À VINGT ANS ***</div> -<div style='text-align:left'> - -<div style='display:block; margin:1em 0'> -Updated editions will replace the previous one—the old editions will -be renamed. -</div> - -<div style='display:block; margin:1em 0'> -Creating the works from print editions not protected by U.S. copyright -law means that no one owns a United States copyright in these works, -so the Foundation (and you!) can copy and distribute it in the United -States without permission and without paying copyright -royalties. 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Redistribution is subject to the trademark -license, especially commercial redistribution. -</div> - -<div style='margin:0.83em 0; font-size:1.1em; text-align:center'>START: FULL LICENSE<br /> -<span style='font-size:smaller'>THE FULL PROJECT GUTENBERG LICENSE<br /> -PLEASE READ THIS BEFORE YOU DISTRIBUTE OR USE THIS WORK</span> -</div> - -<div style='display:block; margin:1em 0'> -To protect the Project Gutenberg™ mission of promoting the free -distribution of electronic works, by using or distributing this work -(or any other work associated in any way with the phrase “Project -Gutenberg”), you agree to comply with all the terms of the Full -Project Gutenberg™ License available with this file or online at -www.gutenberg.org/license. -</div> - -<div style='display:block; font-size:1.1em; margin:1em 0; font-weight:bold'> -Section 1. General Terms of Use and Redistributing Project Gutenberg™ electronic works -</div> - -<div style='display:block; margin:1em 0'> -1.A. By reading or using any part of this Project Gutenberg™ -electronic work, you indicate that you have read, understand, agree to -and accept all the terms of this license and intellectual property -(trademark/copyright) agreement. If you do not agree to abide by all -the terms of this agreement, you must cease using and return or -destroy all copies of Project Gutenberg™ electronic works in your -possession. If you paid a fee for obtaining a copy of or access to a -Project Gutenberg™ electronic work and you do not agree to be bound -by the terms of this agreement, you may obtain a refund from the person -or entity to whom you paid the fee as set forth in paragraph 1.E.8. -</div> - -<div style='display:block; margin:1em 0'> -1.B. “Project Gutenberg” is a registered trademark. It may only be -used on or associated in any way with an electronic work by people who -agree to be bound by the terms of this agreement. 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Information about the Mission of Project Gutenberg™ -</div> - -<div style='display:block; margin:1em 0'> -Project Gutenberg™ is synonymous with the free distribution of -electronic works in formats readable by the widest variety of -computers including obsolete, old, middle-aged and new computers. It -exists because of the efforts of hundreds of volunteers and donations -from people in all walks of life. -</div> - -<div style='display:block; margin:1em 0'> -Volunteers and financial support to provide volunteers with the -assistance they need are critical to reaching Project Gutenberg™’s -goals and ensuring that the Project Gutenberg™ collection will -remain freely available for generations to come. In 2001, the Project -Gutenberg Literary Archive Foundation was created to provide a secure -and permanent future for Project Gutenberg™ and future -generations. To learn more about the Project Gutenberg Literary -Archive Foundation and how your efforts and donations can help, see -Sections 3 and 4 and the Foundation information page at www.gutenberg.org. -</div> - -<div style='display:block; font-size:1.1em; margin:1em 0; font-weight:bold'> -Section 3. Information about the Project Gutenberg Literary Archive Foundation -</div> - -<div style='display:block; margin:1em 0'> -The Project Gutenberg Literary Archive Foundation is a non-profit -501(c)(3) educational corporation organized under the laws of the -state of Mississippi and granted tax exempt status by the Internal -Revenue Service. The Foundation’s EIN or federal tax identification -number is 64-6221541. Contributions to the Project Gutenberg Literary -Archive Foundation are tax deductible to the full extent permitted by -U.S. federal laws and your state’s laws. -</div> - -<div style='display:block; margin:1em 0'> -The Foundation’s business office is located at 809 North 1500 West, -Salt Lake City, UT 84116, (801) 596-1887. Email contact links and up -to date contact information can be found at the Foundation’s website -and official page at www.gutenberg.org/contact -</div> - -<div style='display:block; font-size:1.1em; margin:1em 0; font-weight:bold'> -Section 4. Information about Donations to the Project Gutenberg Literary Archive Foundation -</div> - -<div style='display:block; margin:1em 0'> -Project Gutenberg™ depends upon and cannot survive without widespread -public support and donations to carry out its mission of -increasing the number of public domain and licensed works that can be -freely distributed in machine-readable form accessible by the widest -array of equipment including outdated equipment. Many small donations -($1 to $5,000) are particularly important to maintaining tax exempt -status with the IRS. -</div> - -<div style='display:block; margin:1em 0'> -The Foundation is committed to complying with the laws regulating -charities and charitable donations in all 50 states of the United -States. Compliance requirements are not uniform and it takes a -considerable effort, much paperwork and many fees to meet and keep up -with these requirements. 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Thus, we do not -necessarily keep eBooks in compliance with any particular paper -edition. -</div> - -<div style='display:block; margin:1em 0'> -Most people start at our website which has the main PG search -facility: <a href="https://www.gutenberg.org">www.gutenberg.org</a>. -</div> - -<div style='display:block; margin:1em 0'> -This website includes information about Project Gutenberg™, -including how to make donations to the Project Gutenberg Literary -Archive Foundation, how to help produce our new eBooks, and how to -subscribe to our email newsletter to hear about new eBooks. -</div> - -</div> diff --git a/old/66834-h/images/cover.jpg b/old/66834-h/images/cover.jpg Binary files differdeleted file mode 100644 index 5e4215c..0000000 --- a/old/66834-h/images/cover.jpg +++ /dev/null |
