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If you are not located in the United States, you'll -have to check the laws of the country where you are located before using -this ebook. - - - -Title: Clair de terre - -Author: André Breton - -Illustrator: Pablo Picasso - -Release Date: October 3, 2019 [EBook #60417] - -Language: French - -Character set encoding: UTF-8 - -*** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK CLAIR DE TERRE *** - - - - -Produced by Laura Natal Rodrigues at Free Literature (Images -generously made available by Hathi Trust.) - - - - - -ANDRÉ BRETON - -CLAIR DE TERRE - -AVEC UN PORTRAIT - -PAR - -PICASSO - - -[Illustration 01] - - -_La terre brille dans le ciel comme un astre énorme au milieu -des étoiles._ - -_Notre globe projette sur la lune un intense clair de terre._ - -«LE CIEL» - -Nouvelle astronomie pour tous. - - - - -Au grand poète - -SAINT-POL-ROUX - -À ceux qui comme lui - -s'offrent - -LE MAGNIFIQUE - -plaisir de se faire oublier - - - - -TABLE - -CINQ RÊVES -PIÈCE FAUSSE -PSSTT -LES REPTILES CAMBRIOLEURS -AMOUR PARCHEMINÉ -CARTES SUR LES DUNES -ÉPERVIER INCASSABLE -MÉMOIRES D'UN EXTRAIT DES ACTIONS DE CHEMINS -RENDEZ-VOUS -PRIVÉ -LE MADRÉPORE -LE VOLUBILIS ET JE SAIS L'HYPOTHÉNUSE -IL N'Y A PAS À SORTIR DE LÀ -LE BUVARD DE CENDRE -L'HERBAGE ROUGE -AU REGARD DES DIVINITÉS -ANGÉLUS DE L'AMOUR -TOUT PARADIS N'EST PAS PERDU -MA MORT PAR ROBERT DESNOS -PLUTÔT LA VIE -DU SANG DANS LA PRAIRIE -FEUX TOURNANTS -SILHOUETTE DE PAILLE -DANS LA VALLÉE DU MONDE -MILLE ET MILLE FOIS -L'AIGRETTE -LÉGION ÉTRANGÈRE -MÉTÉORE -LIGNE BRISÉE -TOURNESOL -LE SOLEIL EN LAISSE -À RROSE SÉLAVY - - - - -CINQ RÊVES - - -_À Georges de CHIRICO_ - - -I - - -Je passe le soir dans une rue déserte du quartier des Grands-Augustins -quand mon attention est arrêtée par un écriteau au-dessus de la -porte d'une maison. Cet écriteau c'est: «ABRI» ou «À LOUER», en -tout cas quelque chose qui n'a plus cours. Intrigué j'entre et -je m'enfonce dans un couloir extrêmement sombre. - -Un personnage, qui fait dans la suite du rêve figure de génie, vient -à ma rencontre et me guide à travers un escalier que nous descendons -tous deux et qui est très long. - -Ce personnage, je l'ai déjà vu. C'est un homme qui s'est occupé -autrefois de me trouver une situation. - -Aux murs de l'escalier je remarque un certain nombre de reliefs -bizarres, que je suis amené à examiner de près, mon guide ne -m'adressant pas la parole. - -Il s'agit de moulages en plâtre, plus exactement: de moulages -de moustaches considérablement grossies. - -Voici, entre autres, les moustaches de Baudelaire, de Germain -Nouveau et de Barbey d'Aurevilly. - -Le génie me quitte sur la dernière marche et je me trouve dans une -sorte de vaste hall divisé en trois parties. - -Dans la première salle, de beaucoup la plus petite, où pénètre -seulement le jour d'un soupirail incompréhensible, un jeune homme -est assis à une table et compose des poèmes. Tout autour de lui, -sur la table et par terre, sont répandus à profusion des manuscrits -extrêmement sales. - -Ce jeune homme ne m'est pas inconnu, c'est M. Georges Gabory. - -La pièce voisine, elle aussi plus que sommairement meublée, est un -peu mieux éclairée, quoique d'une façon tout à fait insuffisante. - -Dans la même attitude que le premier personnage, mais m'inspirant, -par contre, une sympathie réelle, je distingue M. Pierre Reverdy. - -Ni l'un ni l'autre n'a paru me voir, et c'est seulement après -m'être arrêté tristement derrière eux que je pénètre dans la -troisième pièce. - -Celle-ci est de beaucoup la plus grande, et les objets s'y trouvent -un peu mieux en valeur: un fauteuil inoccupé devant la table parait -m'être destiné; je prends place devant le papier immaculé. - -J'obéis à la suggestion et me mets en devoir de composer des poèmes. -Mais, tout en m'abandonnant à la spontanéité la plus grande, je -n'arrive à écrire sur le premier feuillet que ces mots: La lumière... - -Celui-ci aussitôt déchiré, sur le second feuillet: La lumière... -et sur le troisième feuillet: La lumière... - - - - -II - - -J'étais assis dans le métropolitain en face d'une femme que je -n'avais pas autrement remarquée, lorsqu'à l'arrêt du train elle -se leva et dit en me regardant: «Vie végétative». J'hésitai un -instant, on était à la station Trocadéro, puis je me levai, décidé -à la suivre. - -Au haut de l'escalier nous étions dans une immense prairie sur -laquelle tombait un jour verdâtre, extrêmement dur, de fin d'après-midi. - -La femme avançait dans la prairie sans se retourner et bientôt -un personnage très inquiétant, d'allure athlétique et coiffé -d'une casquette, vint à sa rencontre. - -Cet homme se détachait d'une équipe de joueurs de foot-ball -composée de trois personnages. Ils échangèrent quelques mots -sans faire attention à moi, puis la femme disparut, et je demeurai -dans la prairie à regarder les joueurs qui avaient repris leur -partie. J'essayai bien aussi d'attraper le ballon, mais... je -n'y parvins qu'une fois. - - - - -III - - -Je me baignais avec un petit enfant au bord de la mer. Peu après -je me trouvai sur la plage en compagnie d'un certain nombre de -gens, dont les uns me sont connus, les autres inconnus, quand -brusquement l'un des promeneurs nous signala deux oiseaux qui -volaient parallèlement à une certaine distance, et qui pouvaient -être des mouettes. - -Quelqu'un eut aussitôt l'idée de tirer sur ces oiseaux (car -nous portions tous des fusils) et l'on put croire que l'un d'eux -avait été blessé. - -Ils tombèrent en effet assez loin du rivage, et nous attendîmes -quelque temps que la vague les apportât. - -À mesure qu'ils approchaient, j'observai que ces animaux n'étaient -nullement des oiseaux comme je l'avais cru tout d'abord, mais bien -plutôt des sortes de vaches ou de chevaux. - -L'animal qui n'était pas blessé soutenait l'autre avec beaucoup -d'attendrissement. Quand ils furent à nos pieds, ce dernier -expira. - -La particularité la plus remarquable que présentait cet animal -qui venait de mourir était la différenciation très curieuse -de ses yeux. - -L'un de ceux-ci, en effet, était complètement terne et assez -semblable à une coquille d'oursin, tandis que l'autre était -merveilleusement coloré et brillant. - -L'animal secourable avait depuis longtemps disparu. C'est alors -que M. Roger Lefébure qui, je ne sais pourquoi, se trouvait parmi -nous, s'empara de l'œil phosphorescent et le prit pour monocle. - -Ce que voyant une personne de l'assistance jugea bon de rapporter -l'anecdote suivante: - -Dernièrement, comme à son habitude, M. Paul Poiret dansait devant -ses clientes, quand brusquement son monocle tomba par terre et se -brisa. M. Paul Éluard, qui se trouvait là, eut l'amabilité de lui -offrir le sien, mais celui-ci subit le même sort. - - - - -IV - - -Une partie de ma matinée s'était passée à conjuguer un nouveau -temps du verbe être--car on venait d'inventer un nouveau temps -du verbe être. Au cours de l'après-midi j'avais écrit un article -qu'autant que je me rappelle je trouvais peu profond mais assez -brillant. Un peu plus tard je m'étais mis à continuer d'écrire -un roman. Cette dernière entreprise m'avait conduit à effectuer -des recherches dans ma bibliothèque. Elles amenèrent bientôt -la découverte d'un ouvrage in-8° que j'ignorais posséder et -qui se composait de plusieurs tomes. J'ouvris l'un d'eux au -hasard. Le livre se présentait comme un traité de philosophie -mais, à la place du titre correspondant à une des divisions -générales de l'ouvrage, comme j'aurais lu: Logique, ou: Morale, -je lus: _Enigmatique._ Le texte m'échappe entièrement, je n'ai -souvenir que des planches figurant invariablement un personnage -ecclésiastique ou mythologique au milieu d'une salle cirée immense -qui ressemblait à la galerie d'Apollon. Les murs et le parquet -réfléchissaient mieux que des glaces puisque chacun de ces personnages -se retrouvait plusieurs fois dans la pièce sous diverses attitudes -avec la même intensité et le même relief et qu'Adonis, par exemple, -était couché à ses propres pieds. Je me sentais en proie à une -grande exaltation; il me semblait qu'un livre d'observations -médicales en ma possession m'apporterait sur la question qui -me préoccupait une véritable révélation. J'y trouvai en effet ce -que je cherchais: une photographie de femme brune un peu forte, -ni très belle ni très jeune, que je connaissais vaguement. J'étais -assis chez moi, à la table de l'atelier, le dos tourné à la fenêtre. -La femme de la photographie vint alors frôler mon épaule droite -et, après m'avoir adressé quelques paroles comminatoires, elle -alla poser la main gauche sur la corniche de la petite armoire -située près de la porte et je ne la vis plus. Je poursuivis mes -investigations: il s'agissait maintenant de chercher dans le -dictionnaire un mot qui était probablement le mot: souris. J'ouvris -à Rh et mon attention fut aussitôt attirée par la figure qui -accompagnais le mot: rhéostat. On y voyait un petit nombre de -parachutes ou de nuages suspendus ensemble à la manière des -ballons d'enfants: dans chaque parachute ou dans chaque nuage -il y avait, accroupi, un Chinois. Je crus avoir trouvé ensuite -ce qui m'étais nécessaire à: rongeur. Mais déjà, je n'avais plus -grande attention à donner de ce côté. Devant le piano, en face -de moi, se tenait en effet M. Charles Baron, jeune homme que -dans la réalité je n'arrive jamais à reconnaître, vêtu de noir -et avec une certaine recherche. Avant que j'eusse pu lui demander -compte de sa présence, Louis Aragon l'avait déjà remplacé. Il -venait me persuader de l'obligation de sortir immédiatement -avec lui: je le suivais. Au bas de l'escalier, nous étions avenue -des Champs-Elysées, montant vers l'Étoile où, d'après Aragon, -nous devions à tout prix arriver avant huit heures. Nous portions -chacun un cadre vide. Sous l'Arc de Triomphe je ne songeais qu'à -me débarrasser du mien, la pendule marquait sept heures vingt-neuf. -Aragon, lui, objectait le risque de pluie, il voulut absolument -que les cadres fussent à l'abri. Nous finîmes par les placer -sous la protection des moulures supérieures, contre la pierre, -légèrement inclinés, à hauteur de chevalet. Il était question, -je crois, de venir les reprendre plus tard. Au moment où nous -les disposions j'observai que le cadre d'Aragon était doré, le -mien blanc avec de très anciennes traces de dorures, de dimensions -sensiblement moins grandes. - - - - -V - - -Paul Éluard, Marcel Noll et moi nous trouvons réunis à la campagne -dans une pièce où trois objets sollicitent notre attention: un -livre fermé et un livre ouvert, d'assez grandes dimensions, de -l'épaisseur d'un atlas et inclinés sur une sorte de pupitre à -musique, qui lient aussi d'un autel. Noll tourne les pages du -livre ouvert sans parvenir a nous intéresser. En ce qui me concerne, -je ne m'occupe que du troisième objet, un appareil métallique -de construction très simple, que je vois pour la première fois -et dont j'ignore l'usage, mais qui est extrêmement brillant. -Je suis tenté de l'emporter mais, l'ayant pris en mains, je -m'aperçois qu'il est étiqueté 9 fr. 90. Il disparaît d'ailleurs -à ce moment et est remplacé par Philippe Soupault, en grand -pardessus de voyage blanc, chapeau blanc, souliers blancs, etc. -Soupault est pressé de nous quitter, il s'excuse aimablement et -j'essaie en vain de le retenir. Nous le regardons par la fenêtre -s'éloigner en compagnie de sa femme, que nous ne voyons que de -dos et qui est comme lui toute habillée de blanc. Sans chercher -à savoir ce que Noll est devenu, nous quittons alors la maison, -Éluard et moi, Éluard me demandant de l'accompagner à la chasse. -Il emporte un arc et des flèches. Nous arrivons au bord d'un -étang couvert de faisanes. «À la bonne heure», dis-je à Éluard. -Mais lui: «Cher ami, ne crois pas que je sois venu ici pour ces -faisanes, je cherche tout autre chose, je cherche François. Tu -vas voir François. » Alors toutes les faisanes d'appeler: «François, -François, François!» Et je distingue au milieu de l'étang un -superbe faisan doré. Éluard décoche dans sa direction plusieurs -flèches mais--ici l'idée de la maladresse prend en quelque sorte -possession du rêve qu'elle n'abandonnera plus--les flèches portent -«trop court». Pourtant le faisan doré finit par être atteint. À -la place de ses ailes se fixent alors deux petites boîtes rectangulaires -de papier rose qui flottent un instant sur l'eau après que l'oiseau -a disparu. Nous ne bougeons plus jusqu'à ce qu'une femme nue, très -belle, s'élève lentement de l'eau, le plus loin possible de nous. -Nous la voyons à mi-corps puis à mi-jambes. Elle chante. À ma -grande émotion, Éluard lance vers elle plusieurs traits qui ne -l'atteignent pas mais voici que la femme, qu'une seconde nous -avions perdue de vue, émerge de l'eau tout près de nous. Une -nouvelle flèche vient lui transpercer le sein. Elle y porte la -main d'un geste adorable et se reprend à chanter. Sa voix s'affaiblit -lentement. Je n'ai pas plus tôt cessé de l'entendre qu'Éluard et -elle ne sont plus là. Je me trouve en présence de petits hommes -mesurant environ 1 m. 10 et habillés de jersey bleu. Ils arrivent -de tous les points de l'étang et, comme je les observe sans défiance, -l'un d'eux, ayant l'air d'accomplir un rite, s'apprête à m'enfoncer -dans le mollet une très petite flèche à deux pointes. Il me semble -qu'on veut m'unir dans la mort au faisan doré et à la belle chanteuse. -Je me débats et j'envoie à terre plusieurs des petits hommes bleus. -Mais le petit sacrificateur me poursuit et je finis par tomber -dans un buisson où, avec l'aide d'un des autres poursuivants, il -cherche à me ligoter. Il me semble facile de terrasser mes deux -adversaires et de les ligoter à ma place mais la maladresse ne me -permet que de leur prendre la corde et d'en faire autour de leur -corps un nœud extrêmement lâche. Je m'enfuis ensuite le long d'une -voie de chemin de fer, et, comme on ne me poursuit plus, je modère -peu à peu mon allure. Je passe à proximité d'une charmante usine -que traverse un fil télégraphique dirigé perpendiculairement à la -voie et situé à cinq ou six mètres du sol. Un homme de ma taille -tend à deux reprises, très énergiquement, le bras vers le fil sur -lequel, sans aucun mouvement de lancement, il réussit à placer en -équilibre, à égale distance de l'usine et des rails, deux verres -vides du type gobelet. «C'est, dit-il, pour les oiseaux.» Je -repars, avec l'idée de gagner la gare encore lointaine d'où je -puisse prendre le train pour Paris. J'arrive enfin sur le quai -d'une ville qui est un peu Nantes et n'est pas tout à fait Versailles, -mais où je ne suis plus du tout dépaysé. Je sais qu'il me faut -tourner à droite et longer le fleuve assez longtemps. J'observe, -au-dessus du très beau pont qui se trouve à ma gauche, les évolutions -inquiétantes d'un avion, d'abord trèsélevé, qui boucle la boucle -avec peine et inélégance. Il perd constamment de sa hauteur et -n'est plus guère qu'au niveau des tourelles des maisons. C'est -d'ailleurs moins un avion qu'un gros wagon noir. Il faut que le -pilote soit fou pour renouveler sa prouesse si bas. Je m'attends -à le voir s'écraser sur le pont. Mais l'appareil s'abîme dans le -fleuve et il en sort sain et sauf un des petits hommes bleus de -tout à l'heure qui gagne la berge à la nage, passe près de moi -sans paraître me remarquer et s'éloigne dans le sens opposé au mien. - - - - -PIÈCE FAUSSE - - -_À Benjamin PÉRET_ - - -Du vase en cristal de Bohême -Du vase en cris -Du vase en cris -Du vase en -En cristal -Du vase en cristal de Bohême -Bohême -Bohême -En cristal de Bohême -Bohême -Bohême -Bohême -Hême hême oui Bohême -Du vase en cristal de Bo Bo -Du vase en cristal de Bohême -Aux bulles qu'enfant tu soufflais -Tu soufflais -Tu soufflais -Flais -Flais -Tu soufflais -Qu'enfant tu soufflais -Du vase en cristal de Bohême -Aux bulles qu'enfant tu soufflais -Tu soufflais -Tu soufflais -Oui qu'enfant tu soufflais -C'est là c'est là tout le poème -Aube éphé -Aube éphé -Aube éphémère de reflets -Aube éphé -Aube éphé -Aube éphémère de reflets - - - - -PSTT - - -_Neuilly 1-18._ Breton, vacherie modèle, r. de l'Ouest, 12, -Neuilly. -_Nord 13-40._ Breton (E.), mon. funèbr., av. Cimetière Parisien, -23, Pantin. -_Passy 44-15._ Breton (Eug.), vins, restaur., tabacs, r. de la -Pompe, 176. -_Roquette 07-90._ Breton (François), vétérinaire, r. Trousseau, -21, (2e). -_Central 64-99._ Breton frères, mécanicien, r. de Belleville, -262, (20e). -_Bergère 43-61._ Breton et fils, r. Rougemont, 12, (9e). -_Archives 32-58._ Breton (G.), fournit, cycles, autos, r. des -Archives, 78, (3e). -_Central 30-08._ Breton (Georges), r. du Marché-Saint-Honoré, -4, (1er). -_Wagram 60-84._ Breton (M. et Mme G.), bd Malesherbes, 58, (8e). -_Gutenberg 03-78._ Breton (H.), dentelles, r. de Richelieu, 60, (2e). -_Passy 80-70._ Breton (Henri), négociant, r. Octave-Feuillet, 22, (16e). -_Gobelins 08-09._ Breton (J.), Elix. Combier, ag. gén., butte du -Rhône, 21-23. -_Roquette 32-59._ Breton (J.-L.), député, s.-secr. Etat inv., bd -Soult, 81 bis. -_Archives 39-43._ Breton (L.), hôtel-bar, r. François-Miron, 38, (4e). -_Marcadet 04-11._ Breton (Noël), hôtel-rest., bd National, 56, Clichy. -_Roquette 02-25._ Breton (Paul), décolleteur, r. Saint-Maur, 21, (11e). -_Central 84-08._ Breton (Th.), contentieux, r. du fg. Montmartre, -13, (9e). -_Saxe 57-86._ Breton (J.), biscuits, r. La Quintinie, 16-18, (15e). -_Archives 35-44._ Breton (J.) et Cie, papiers en gros, r. Saint-Martin, -245, (3e). -_Roquette 09-76._ Breton et Cie (Soc. an.) charbons gros, q. La Râpée, -60, (12e). - - -Breton (André). - - - - -LES REPTILES CAMBRIOLEURS - - -_À Janine_ - - -Sur la tringle de la cour la petite Marie venait de mettre le -linge à sécher. C'était une succession de dates fraîches encore: -celle du mariage de sa mère (la belle robe de noce avait été mise -en pièces), un baptême, les rideaux du berceau du petit frère -riaient au vent comme des mouettes sur les rochers de la côte. -L'enfant souillait les fleurs de la lessive comme des chandelles -et se persuadait de la lenteur de la vie. Elle se prenait de temps -à autre à regarder ses mains un peu trop roses et se renversait -dans l'eau du baquet pour plus tard, quand elle aurait une anémone -à la ceinture. Il commençait à faire nuit. Les précisions des -cartes de marine ne comptaient plus guère; sur les ponts traînaient -des écharpes de fumée ocre et des adieux. Sur le «sarreau» couvert -d'étincelles de lait passent successivement la paresse des distractions, -la tempête de l'amour et les nombreuses nuées d'insectes du souci. -Marie sait que sa mère ne jouit plus de toutes ses facultés: des -journées entières, coiffée de réflexions plus coulissées qu'en rêve, -elle mord le collier de larmes du rire. Se souvient-elle d'avoir -été belle? Les plus anciens habitants de la contrée s'inquiétaient -du retour des couvreurs sur la ville, on eut préféré la pluie dans -les maisons. Mais ce ciel! Les ruches d'illusions s'emplissent -d'un poison étrange à mesure que la jeune femme élève les bras -vers la tête pour dire: laissez-moi. Elle demande à boire du lait -de volcan et on lui apporte de l'eau minérale. Elle joint les -mains avant de prendre une feuille, plus verte que la lumière -des carafes, pour écrire. Par dessous l'épaule on écoute (les -anges ne s'en font pas faute, quand ils arrivent guidés par la -trace des plumes qu'elle ne porte plus): «Ma petite Marie, tu -sauras un jour quel sacrifice est à la veille de se consommer, -je ne t'en dis pas davantage. Va, ma fille, sois heureuse. Les -yeux de mon enfant sont des rideaux plus tendres que ceux des -chambres d'hôtel où j'ai demeuré en compagnie des aviateurs et -des plantes vertes.» Le trésor enfoui dans la cendre de la cheminée -se décompose en petits insectes phosphorescents qui font entendre -un chant monotone, mais que pourrait-elle dire aux grillons? -Dieu ne se sentait pas plus aimé qu'à l'ordinaire mais le candélabre -des arbres fleuris était là pour quelque chose. Il s'y blottissait -de frivoles démons changeants comme l'eau des sources qui court -sur le satin des pierres et le velours noir des poissons. À quoi -Marie se montre-t-elle soudain si attentive? On est au mois d'août -et les automobiles ont émigré depuis le Grand Prix. Qui va-t-on -voir apparaître dans ce quartier solitaire, le poète qui fuit -sa demeure en modulant sa plainte par les rails de perle, l'amoureux -qui court rejoindre sa belle sur un éclair ou le chasseur tapi -dans les herbes coupantes et qui a froid? L'enfant donne sa -langue au chat, elle brûle de connaître ce qu'elle ignore, la -signification de ce long vol à ras de terre, le beau ruisseau -coupable qui commence à courir. Mon Dieu, mais voici qu'elle -tombe à genoux et les gémissements se font moins sourds à l'étage -supérieur, l'oeil de bœuf reflète tout ce qui se passe et une -âme monte au ciel. On ne sait rien; le trèfle à quatre feuilles -s'entr'ouvre aux rayons de la lune, il n'y a plus qu'à entrer -pour les constatations dans la maison vide. - - - - -AMOUR PARCHEMINÉ - - -Quand les fenêtres comme l'œil du chacal et le désir percent -l'aurore, des treuils de soie me hissent sur les passerelles de -la banlieue. J'appelle une fille qui rêve dans la maisonnette -dorée; elle me rejoint sur les tas de mousse noire et m'offre -ses lèvres qui sont des pierres au fond de la rivière rapide. Des -pressentiments voilés descendent les marches des édifices. Le -mieux est de fuir les grands cylindres de plume quand les chasseurs -boitent dans les terres détrempées. Si l'on prend un bain dans -la moire des rues, l'enfance revient au pays, levrette grise. -L'homme cherche sa proie dans les airs et les fruits sèchent -sur des claies de papier rose, à l'ombre des noms démesurés par -l'oubli. Les joies et les peines se répandent dans la ville. -L'or et l'eucalyptus, de même odeur, attaquent les rêves. Parmi -les freins et les edelweiss sombres se reposent des formes souterraines -semblables à des bouchons de parfumeurs. - - - - -CARTES SUR LES DUNES - - -_À Giuseppe UNGARETTI_ - - -L'horaire des fleurs creuses et des pommettes saillantes nous -invite à quitter les salières volcaniques pour les baignoires -d'oiseaux. Sur une serviette damée rouge sont disposés les jours -de l'année. L'air n'est plus si pur, la route n'est plus si large -que le célèbre clairon. Dans une valise peinte de gros vers on -emporte les soirs périssables qui sont la place des genoux sur -un prie-Dieu. De petites bicyclettes côtelées tournent sur le -comptoir. L'oreille des poissons, plus fourchue que le chèvrefeuille, -écoute descendre les huiles bleues. Parmi les burnous éclatants -dont la charge se perd dans les rideaux, je reconnais un homme -issu de mon sang. - - - - -ÉPERVIER INCASSABLE - - -_À Gala ÉLUARD_ - - -La ronde accomplit dans les dortoirs ses ordinaires tours de -passe-passe. La nuit, deux fenêtres multicolores restent entr'ouvertes. -Par la première s'introduisent les vices aux noirs sourcils, à -l'autre les jeunes pénitentes vont se pencher. Rien ne troublerait -autrement la jolie menuiserie du sommeil. On voit des mains se -couvrir de manchons d'eau. Sur les grands lits vides s'enchevêtrent -des ronces tandis que les oreillers flottent sur des silences -plus apparents que réels. À minuit, la chambre souterraine s'étoile -vers les théâtres de genre où les jumelles tiennent le principal -rôle. Le jardin est rempli de timbres nickelés. Il y a un message -au lieu d'un lézard sous chaque pierre. - - - - -MÉMOIRES D'UN - -EXTRAIT DES - -ACTIONS DE - -CHEMINS. - - - - -RENDEZ-VOUS - - -_À T. FRAENKEL_ - - -Après les tempêtes cerclées de verre, l'éclair à l'armure brouillée -et cette enjambée silencieuse sous laquelle la montagne ouvre des -yeux plus fascinants que le Siam, petite fille, adoratrice du pays -calqué sur tes parfums, tu vas surprendre l'éveil des chercheurs -dans un air révolutionné par le platine. De loin la statue rose -qui porte à bout de bras une sorte de bouteille fumant dans un -panier regarde par dessus son épaule errer les anciens vanniers -et acrobates. Un joli bagne d'artistes où des zèbres bleus, -fouettés par les soupirs qui s'enroulent le soir autour des -arbres, exécutent sans fin leur numéro! D'étonnants faisceaux, -formés au bord des routes avec les bobines d'azur et le télégraphe, -répondent de ta sécurité. Là, dans la lumière profane, les seins -éclatant sous un globe de rosée et t'abandonnant à la glissière -infinie, à travers les bambous froids tu verras passer le Prince -Vandale. L'occasion brûlera aux quatre vents de soufre, de cadmium, -de sel et de Bengale. Le bombyx à tête humaine étouffera peu à -peu les arlequins maudits et les grandes catastrophes ressusciteront -pêle-mêle, pour se résorber dans la bague au chaton vide que je -t'ai donnée et qui te tuera. - - - - -PRIVÉ - - -Coiffé d'une cape beige, il caracole sur l'affiche de satin où -deux plumes de paradis lui tiennent lieu d'éperons. Elle, de -ses jointures spéciales en haut des airs part la chanson des -espèces rayonnantes. Ce qui reste du moteur sanglant est envahi -par l'aubépine: à cette heure les premiers scaphandriers tombent -du ciel. La température s'est brusquement adoucie et chaque -matin la légèreté secoue sur nos toits ses cheveux d'ange. Contre -les maléfices à quoi bon ce petit chien bleuâtre au corps pris -dans un solénoïde de verre noir? Et pour une fois ne se peut-il -que l'expression _pour la vie_ déclanche une des aurores boréales -dont sera fait le tapis de table du Jugement Dernier? - - - - -LE MADRÉPORE - - -_Il chante_ - - -Les paris tenus au compte-gouttes -Bernent les drapeaux de l'isthme -Sur le soleil avec les taches des abbés -L'entonnoir pose ses lèvres - -Par une criminelle attention -Tu soutiens les cartes d'état-major -On presse la poire de velours -Et il s'envole des monticules percés - -Le battoir masque les neiges -Promises à l'équateur -Des boîtes de baptême tournantes - -Sans bruit sur les tapis de tapioca -Les marchés se ternissent poulies -De caresses pour les vieux vents - - - - -LE VOLUBILIS - -ET JE SAIS L'HYPOTÉNUSE - - -_À Simone_ - - -I - - -L'oreille en face du silence -Comme une pierre de lune et de maraude -J'espère passer le blé -Dans un pont tout près s'en va la jarretière qui sent le musc -des tracés -Une lisse montée à la corde et le baiser naissant plaque les -on qui reviennent -Sur l'ami un doigt -Pendant que s'apaisent les cils et les s'ils -D'après l'homme -Passez bontés humaines parcs de montres et de roses -Souvent dans les noirs intérêts et les usages -Puisque le sommeil est une flamme parfumée et descend des -cuillers de cervelle -Avec cette muraille de sureau qui chante les heures -Les formes que nous tirons du puits - - - - -II - - -Sans une claire courageuse et pauvre étoile au nom miraculeux -Le bois qui tremble s'entr'ouvre sur le ciel peint à l'intérieur -des forêts de santé -Par cette oraison de bluet caractéristique et ces yeux à biseaux -Qui domptent les vagues travers zigzaguant par le monde -Ô les charmantes passes les beaux masques d'innocence et de -fureur -J'ai pris l'enfer par la manche de ses multiples soleils détournés -des enfants par les plumes -Je me suis sauvé -Tant que les métiers morts demandaient sur ma route -Où va ce manœuvre bleu -Mais sur les mers on ne s'élance pas si tard -Demain caresse mon pas de son sable éclatant -Et les carnassiers frivoles s'exaltent -Voilez les montagnes de ce crêpe jaune étrange que vous avez -si bien su découper suivant le patron des graminées des cîmes -Je suis le perruquier des serrures sous-marines le souffle des -amantes - - - - -III - - -Lorsque la bouteille est là ouverte à ses chants de coqs -Le ciel pelure d'oignon -Les charmes menteurs de la servante à la voix de salade blanche -Te rappellent la boule d'agate élastique de cette nuit ancienne -Elle reposait sur une feuille de laurier -Toi la tête dans cette cage où tes baisers du matin sont des -oiseaux qui se baignent -Tu avais pris cette boule pour un des petits compas mystérieux -qui prennent à la nuit tombante des mesures sur les étangs -Dans le magasin de tailleur de ton père -Et les journaux de ce pays étranglé -Te font éprouver dans les testicules une douleur bien connue -Qui remonte aux jours d'avant ton enfance -Tandis que la foule se disperse -Et que de petits chocs musicaux se produisent sans interruption -dans le papier -Au bord du comptoir il y a de la mousse orangée qui arrive -Dans une survie ondoyante tu reconnaîtras les moqueurs - - - - -IV - - -Je ne crois pas que le progrès s'opère dans la direction du sens -La confiance manque -Mais la mémoire influe un peu sur le beau temps -Page de brume au béret de cendre blanche illuminé de tous les -sons du tambour d'été -J'ai comme un pressentiment de l'aile -Des fuites sans mon éclat personnel -Qui est un peu déchiqueté -L'averse boule de neige des jardins nordiques -Puis la poésie aux phares rouges sur une mer toute brune -Quand le Texas des piverts monte à l'échelle minuscule -Adorée Adorée -On offre à tout venant des calmants des voitures -Cependant que des douze branches de l'étoile équatoriale -L'une -Se détache -Et roule comme un paradis sans tête - - - - -V - - -Loin des femmes de course et des femmes de trait -Après les arènes de plomb fondu comme la patrie et les bals noirs -Le geste autochtone -Cette partie sera la dernière et déjà les yeux de toutes les bêtes -déménagent à la cloche de bois -Des miels abondants sertissent les clochers -Sous l'art passent de grands inquisiteurs dont le sourire est -une poignée de feuilles sèches -Et les grands écarts du soleil interrompent les trains jetés de la -mer à la terre à la façon de ces aréopages antiques -On a bien raison de couvrir de paille les musiques des oiseaux -afin qu'elles ne se brisent pas en route -Seul un ventilateur persan détaché de l'arbre tourbillonnera -par-dessus les saisons du goût -Voici que la rosace des ventres s'incline derrière l'horizon -nous entrons dans l'araignée abstraite au corps de muqueuse -transparente - - - - -VI - - -Pour l'estime des mondes les plus féminisés -Dans l'aisselle des astres -Là où le dogue des cieux garde les corps au bois dormant -L'après-midi comme un seul homme entre dans les cases ou -parachutes -Les sonneries mentent à qui mieux mieux -Au doigt les villes et les pluies enchantées -Obéissent -Il faut essayer la menace -D'intérieurs mous s'écoulent de lentes théories de marchands -aux paumes tournées en avant pour le besoin architectural -Tandis que le premier mendiant en automobile suit de l'œil le -bâton levé du premier voleur de la brigade des voitures -Car le scandale a la part du lion dans le plus triste jardin -zoologique de ma connaissance -Les autres ne savent qu'éteindre les vieux sinus verbaux qui -s'espacent de moins en moins régulièrement le long de la voie -L'amour est un signal qui n'a pas fonctionné - - - - -VII - - -Les soigneurs disent aux soignées -Là-bas sur les remparts de l'air l'interrogation est sentinelle -Paix à nos principes solitaires -Nous sommes les rossignols du Qui-vive -Ici les trèfles sont des cœurs -Et celles qui se sont battues -Pour des écailles de tortue -Manants des mille et mille seuils -Au bras de songe d'outremer -Quand ferez-vous palpiter devant nos seins autre chose que ces -navires -Déjà le jour danse très fort sur les jetées magistrales -Où se décide le sort des faibles à la peau nattée jusqu'aux pieds -Là nos cuisses s'ouvrent et se ferment belles de nuit -Tout près des volumes humains que ceignent les algues de -platine -À vous mais dans les étendues postiches malgré les bonds -prédestinés - - - - -VIII - - -C'est aussi le bagne avec ses brèches blondes comme un livre -sur les genoux d'une jeune fille -Tantôt il est fermé et crève de peine future sur les remous -d'une mer à pic -Un long silence a suivi ces meurtres -L'argent se dessèche sur les rochers -Puis sous une apparence de beauté ou de raison contre toute -apparence aussi -Et les deux mains dans une seule palme -On voit le soir -Tomber collier de perles des monts -Sur l'esprit de ces peuplades tachetées règne un amour si -plaintif -Que les devins se prennent à ricaner bien haut sur les ponts de -fer -Les petites statues se donnent la main à travers la ville -C'est la Nouvelle Quelque Chose travaillée au socle et à l'archet -de l'arche -L'air est taillé comme un diamant -Pour les peignes de l'immense Vierge en proie à des vertiges -d'essence alcoolique ou florale -La douce cataracte gronde de parfums sur les travaux - - - - -IL N'Y A PAS A SORTIE DE LÀ - - -_À Paul ÉLUARD_ - - -Liberté couleur d'homme -Quelles bouches voleront en éclats -Tuiles -Sous la poussée de cette végétation monstrueuse - -Le soleil chien couchant -Abandonne le perron d'un riche hôtel particulier - -Lente poitrine bleue où bat le cœur du temps - -Une jeune fille nue aux bras d'un danseur beau et cuirassé -comme Saint Georges -Mais ceci est beaucoup plus tard -Faibles Atlantes - - -* * * - - -Rivière d'étoiles -Qui entraînes les signes de ponctuation de mon poème et de -ceux de mes amis -Il ne faut pas oublier de cette liberté et toi je vous ai tirées -à la courte paille -Si c'est elle que j'ai conquise -Quelle autre que vous arrive en glissant le long d'une corde de -givre - -Cet explorateur aux prises avec les fourmis rouges de son propre -sang -C'est jusqu'à la fin le même mois de l'année -Perspective qui permet de juger si l'on a affaire à des âmes ou -non -19.. Un lieutenant d'artillerie s'attend dans une traînée de -poudre - - -* * * - - -Aussi bien le premier venu -Penché sur l'ovale du désir intérieur -Dénombre ces buissons d'après le ver-luisant -Selon que vous étendrez la main pour faire l'arbre ou avant de -faire l'amour -Comme chacun sait - -Dans l'autre monde qui n'existera pas -Je te vois blanc et élégant -Les cheveux des femmes ont l'odeur de la feuille d'acanthe -Ô vitres superposées de la pensée -Dans la terre de verre s'agitent les squelettes de verre - - -* * * - - -Tout le monde a entendu parler du Radeau de la Méduse -Et peut à la rigueur concevoir un équivalent de ce radeau dans -le ciel - - - - -LE BUVARD DE CENDRE - - -_À Robert DESNOS_ - - -Les oiseaux s'ennuieront - -Si j'avais oublié quelque chose - -Sonnez la cloche de ces sorties d'école dans la mer -Ce que nous appellerons la bourrache pensive - -On commence par donner la solution du concours -À savoir combien de larmes peuvent tenir dans une main de -femme -1° aussi petite que possible -2° dans une main moyenne - -Tandis que je froisse ce journal étoilé -Et que les chairs éternelles entrées une fois pour toutes en -possession du sommet des montagnes -J'habite sauvagement une petite maison du Vaucluse - -Cœur lettre de cachet - - - - -L'HERBAGE ROUGE - - -_À Denise_ - - -L'herbage rouge, l'or des grands chapeaux marins -Composent pour ton front la musique et les plumes -D'enfer. Sur ton chemin blanchissent les enclumes. -S'il fait beau dans ton cœur il tonne sur tes reins. - -Jamais le val d'amour! Dans les feuilles ces trains -Qui disparaissent, pris au lasso par les brumes... -Tourne éternellement tes seins dans les écumes -Des chutes: la lumière est tout ce que j'étreins. - -Va, comète du rire où le néant t'appelle, -Ouvre tes jambes sur l'éventail ou l'ombelle; -Toi seule sais me rendre un printemps sang et eau. - -Balances de la vie, avec toi pour fléau. - - - - -AU REGARD DES DIVINITÉS - - -_À Louis ARAGON_ - - -«Un peu avant minuit près du débarcadère. -«Si une femme échevelée te suit n'y prends pas garde. -«C'est l'azur. Tu n'as rien à craindre de l'azur. -«Il y aura un grand vase blond dans un arbre. -«Le clocher du village des couleurs fondues -«Te servira de point de repère. Prends ton temps, -«Souviens-toi. Le geyser brun qui lance au ciel les pousses de -fougère -«Te salue.» -La lettre cachetée aux trois coins d'un poisson -Passait maintenant dans la lumière des faubourgs -Comme une enseigne de dompteur. -Au demeurant -La belle, la victime, celle qu'on appelait -Dans le quartier la petite pyramide de réséda -Décousait pour elle seule un nuage pareil -A un sachet de pitié. -Plus tard l'armure blanche -Qui vaquait aux soins domestiques et autres -En prenant plus fort à son aise que jamais, -L'enfant à la coquille, celui qui devait être... -Mais silence. - -Un brasier déjà donnait prise -En son sein à un ravissant roman de cape -Et d'épée. -Sur le pont, à la même heure, -Ainsi la rosée à tête de chatte se berçait -La nuit,--et les illusions seraient perdues. - -Voici les Pères blancs qui reviennent de vêpres -Avec l'immense clé pendue au-dessus d'eux. -Voici les hérauts gris; enfin voici sa lettre -Ou sa lèvre: mon cœur est un coucou pour Dieu. - -Mais le temps qu'elle parle, il ne reste qu'un mur -Battant dans un tombeau comme une voile bise. -L'éternité recherche une montre-bracelet -Un peu avant minuit près du débarcadère. - - - - -ANGÉLUS DE L'AMOUR - - -_À Roger VITRAC_ - - -Bientôt les jardins seront sur nous comme des phares -D'énormes bulles crèveront à la surface des étangs -Seules quelques cristallisations emblématiques parmi -lesquelles le pendule de sang et les cinq charbons blancs -Témoigneront que le ciel est encore sensible -Il y aura aussi un ruban magnifique -Enroulé mille fois autour des beautés abstraites naturelles -Ô mes amis fermons les yeux -Jusqu'à ce que nous n'entendions plus siffler les serpents -transparents des directions -Aussi vrai que nous vivons en pleine antiquité -Dans chaque rayon de soleil il y a une lucarne et à chaque -lucarne peut apparaître la Gorgone -Déjà nous avons assisté aux migrations de nos mains -Immobiles au bord d'un fleuve nous regardions passer le -travail à tire d'ailes -Comme d'autres apprennent à vider sans bruit les poches de -leurs vêtements suspendus et garnis de clochettes -Quand nous levons la tête le ciel nous bande les yeux -Fermons les yeux pour qu'il fasse clair où nous ne sommes pas -Là trompant l'impossible étoile à une branche - -Nous danserons comme le feu parmi les paillettes de -nous-mêmes -Et ce sera toujours -Nous passerons des ponts surprenants -Nous verserons dans des vallées de larmes -À la longue les cygnes ne répondrons plus de nous -De nous qui retournons aux formes idéales -Avec qui les saisons iront au plus pressé -Et qui les premiers forcerons le danger -Magique sur sa corde inexistante -Pour nous servir à prendre des chemins de traverse - - - - -TOUT PARADIS N'EST PAS PERDU - - -_À Man RAY_ - - -Les coqs de roche passent dans le cristal -Ils défendent la rosée à coups de crête -Alors la devise charmante de l'éclair -Descend sur la bannière des ruines -Le sable n'est plus qu'une horloge phosphorescente -Qui dit minuit -Par les bras d'une femme oubliée -Point de refuge tournant dans la campagne -Dressée aux approches et aux reculs célestes -C'est ici -Les tempes bleues et dures de la villa baignent dans la nuit -qui décalque mes images -Chevelures chevelures -Le mal prend des forces tout près -Seulement voudra-t-il de nous - - - - -MA MORT PAR ROBERT DESNOS - - -Le jeudi suivant les académiciens occupés au dictionnaire -L'œil vitreux des hirondelles de bas-étage -Un jardin aux parterres d'explosions - -C'était à la veille de *** -Sur l'écorce des marronniers les mots À suivre -On parait on se contentait de parer - -Jamais la religion au secours de l'opinion -Ne s'était à ce point commise -Dans une cabine de bains -J'entrais avec la Vierge en personne - -Sachez que le baril de poudre Le Penseur -Durant la nuit avait été hissé -Au sommet de la Trinité - -Je reviens au même - -Les individus sont des crics -Et je me balance sans cesse en arrière de moi-même -Pareil à la suspension de la peur - -Ma course est celle de cinq jockeys -Le premier bute sur ma tête -Loin des tribunes -Là où les haies sont remplacées par des avalanches - -Le second part seul -Le quatrième pousse à la consommation des noix de coco en -guise de cierges -Mais le sixième virtuel -Dans la glace de mes jours impossibles -Ressemble à une patte de renard -Je m'arrache difficilement à la contemplation des sourcils - -Au vert des sangs et des mines -À l'apparence humaine qui dissémine - -Plus j'aime plus je suis aimé des bois où le cerf dans le serpolet -Se signe à connaître que veux-tu - -Descendre estimer mourir - -Puis l'élément femelle croix des inquisiteurs - - - - -PLUTOT LA VIE - - -Plutôt la vie que ces prismes sans épaisseur même si les -couleurs sont plus pures -Plutôt que cette heure toujours couverte que ces terribles -voitures de flammes froides -Que ces pierres blettes -Plutôt ce cœur à cran d'arrêt -Que cette mare aux murmures -Et que cette étoffe blanche qui chante à la fois dans l'air et -dans la terre -Que cette bénédiction nuptiale qui joint mon front à celui de la -vanité totale -Plutôt la vie - - -Plutôt la vie avec ses draps conjuratoires -Ses cicatrices d'évasions -Plutôt la vie plutôt cette rosace sur ma tombe -La vie de la présence rien que de la présence -Où une voix dit Es-tu là où une autre répond Es-tu là -Je n'y suis guère hélas -Et pourtant quand nous ferions le jeu de ce que nous faisons -mourir -Plutôt la vie - - -Plutôt la vie plutôt la vie Enfance vénérable -Le ruban qui part d'un fakir -Ressemble à la glissière du monde -Le soleil a beau n'être qu'une épave -Pour peu que le corps de la femme lui ressemble -Tu songes en contemplant la trajectoire tout du long -Ou seulement en fermant les yeux sur l'orage adorable qui a -nom ta main -Plutôt la vie - - -Plutôt la vie avec ses salons d'attente -Lorsqu'on sait qu'on ne sera jamais introduit -Plutôt la vie que ces établissements thermaux -Où le service est fait par des colliers -Plutôt la vie défavorable et longue -Quand les livres se refermeraient ici sur des rayons moins doux -Et quand là-bas il ferait mieux que meilleur il ferait libre oui -Plutôt la vie - - -Plutôt la vie comme fond de dédain -À cette tête suffisamment belle -Comme l'antidote de cette perfection qu'elle appelle et qu'elle -craint -La vie le fard de Dieu -La vie comme un passeport vierge -Une petite ville comme Pont-à-Mousson -Et comme tout s'est déjà dit -Plutôt la vie - - - - -DU SANG DANS LA PRAIRIE - - -_À Georges LIMBOUR_ - - -Ciel de verre cassé et de reines-marguerites -À toi mon amour s'il y a une escarpolette assez légère pour -les mots -Les mots que j'ai trouvés sur le rivage -Mes mains s'ensanglantent au passage des étoiles -Ne dis rien -D'après l'ombre des gants tu n'as pas à avoir peur -Pour moi et pour tout ce qui ressemble -Au survivant -Lorsque je passe entre la nuit et le jour avec les menottes -Je vois à une fenêtre mon enfant -Mon enfant fait glisser à la surface de l'air des pierres claires -ou bleues -L'arête de poisson luit -Et c'est l'œil -Rien que l'œil de la soubrette un peu au-dessus du toit -Il faut tuer à la marée montante -Tuez-moi si vous voulez voir le Déluge -Il y a encore d'autres barques que les étoiles sur mon sang -Mon amour est une marelle -Un palet de glace sur le mot Jamais - - - - -FEUX TOURNANTS - - -_À Max MORISE_ - - -La toge rousse qui recouvre les astres à carreaux -Fait peine à toucher mais l'enterrement divin -Que suivent les oiseaux à peine a-t-il lieu -Que je vais de dégradation en dégradation - -C'est d'abord le vainqueur de la rue du chant des roseaux -Qui remet son épée à l'ensablement des coeurs -Puis la bougie à la flamme haute sur la portée -De ma chambre qui baise la hache de licteur - -Il y a des péchés qui de même sont remis -Aux jeunes femmes l'aspic regarde le sein -Que seul il a dégrafé vraiment au monde -Lui épine arrachée à la rose de l'air - -Puis le socle désert d'une statue de jongleur -En proie maintenant aux papillons et à leurs satellites -Les grandes fusées de sève au-dessus des jardins publics -Et la mousse qui vient recouvrir ma table quand je dors - -Dans un bureau le coup de poing américain fait merveille -Est-ce que nous ne nous baignons pas chaque jour dans notre -sang -L'oreille compte les jours les jolies marques de fabrique -Mouette sur le dos des moutons de mer - -Ce sont des charges de cavalerie contre la nuit -Éternellement rebelle Des frissons de lances -Est fait l'ange qui veille sur la virginité terrible -Pareil à la lumière électrique dans les arbres - -Tambour tambour è tout jamais voilé -Une fée balaye les diamants de sa robe de genêts -Histoire de moudre un grain plus doux que le café -Qu'on te sert en grand mystère sur les fortifications - - - - -SILHOUETTE DE PAILLE - - -_À Max ERNST_ - - -Donnez-moi des bijoux de noyées -Deux crèches -Un prêle et une marotte de modiste -Ensuite pardonnez-moi -Je n'ai pas le temps de respirer -Je suis un sort -La construction solaire m'a retenu jusqu'ici -Maintenant je n'ai plus qu'à laisser mourir -Demandez le barême -Au trot le poing fermé au-dessus de ma tête qui sonne -Un verre dans lequel s'ouvre un œil jaune -Le sentiment s'ouvre aussi -Mais les princesses s'accrochent à l'air pur -J'ai besoin d'orgueil -Et de quelques gouttes plates -Pour réchauffer la marmite de fleurs moisies -Au pied de l'escalier -Pensée divine au carreau étoilé de ciel bleu -L'expression des baigneuses c'est la mort du loup -Prenez-moi pour amie -L'amie des feux et des furets -Vous regarde à deux fois -Lissez vos peines -Ma rame de palissandre fait chanter vos cheveux -Un son palpable dessert la plage -Noire de la colère des seiches -Et rouge du côté du panonceau - - - - -[Illustration 02] - - - - -DANS LA VALLÉE DU MONDE - - -_À Joseph DELTEIL_ - - -Des animaux disjoints font le tour de la terre -Et demandent leur chemin à ma fantaisie -Qui elle-même fait le tour de la terre -Mais en sens inverse -Il en résulte de grands quiproquos -La Chine est frappée d'interdit -La péninsule balkanique est doublée par une partie du cortège -Au levant seize reptiles étoilés à partir d'un feu -Souterrain sont hissés au sommet d'un mât -Agitateur du ciel -L'approche des crinières blanches est saluée -Par les feuilles lancéolées -Dont le murmure accompagne ce poème -Au dire d'un chanteur -L'ombre des ailes des pattes des nageoires -Suffit à la renommée -L'azur condense les vapeurs précieuses -Les singes marins -Suspendus aux arbres de corail -Et le rossignol qui vit dans les épaves -Montrent le bois injecté de roses et de cocaïne -Les marches d'ambre -Qui mènent au trône des pensées -Laissent couler le sang prismatique -Les oreilles des éléphants qu'on prenait pour des pierres tombales -Dans la vallée du monde -Battent la mesure des siècles -Plus près les femmes par-dessus les villes de chasubles et de -cerises -Les femmes poudrées par les fleurs -Les femmes dont le troupeau est conduit par les animaux -fabuleux -Accusent de rigueur le principe -Qui assimile les plantes spectrales -L'amour à cinq branches l'hystérie flocon des appartements -À la mort la petite mort l'héliotropisme - - - - -MILLE ET MILLE FOIS - - -_À Francis PICABIA_ - - -Sous le couvert des pas qui regagnent le soir une tour habitée -par des signes mystérieux au nombre de onze -La neige que je prends dans la main et qui fond -Cette neige que j'adore fait des rêves et je suis un de ces rêves -Moi qui n'accorde au jour et à la nuit que la stricte jeunesse -nécessaire -Ce sont deux jardins dans lesquels se promènent mes mains -qui n'ont rien à faire -Et pendant que les onze signes se reposent -Je prends part à l'amour qui est une mécanique de cuivre et -d'argent dans la haie -Je suis un des rouages les plus délicats de l'amour terrestre -Et l'amour terrestre cache les autres amours -À la façon des signes qui me cachent l'esprit -Un coup de couteau perdu siffle à l'oreille du promeneur -J'ai défait le ciel comme un lit merveilleux -Mon bras pend du ciel avec un chapelet d'étoiles -Qui descend de jour en jour -Et dont le premier grain va disparaître dans la mer -À la place de mes couleurs vivantes -Il n'y aura bientôt plus que de la neige sur la mer -Les signes apparaissent à la porte -Ils sont de onze couleurs différentes et leurs dimensions -respectives vous feraient mourir de pitié -L'un d'eux est obligé de se baisser et de se croiser les bras -pour entrer dans la tour -J'entends l'autre qui brûle dans une région prospère -Et celui-ci à cheval sur l'industrie la rare industrie montagneuse -Pareille à l'onagre qui se nourrit de truites -Les cheveux les longs cheveux pommelés -Caractérisent le signe qui porte le bouclier doublement ogival -Il faut se méfier de l'idée que roulent les torrents -Ma construction ma belle construction page ô page -Maison insensément vitrée à ciel ouvert à sol ouvert -C'est une faille dans le roc suspendu par des anneaux à la -tringle du monde -C'est un rideau métallique qui se baisse sur des inscriptions -divines -Que vous ne savez pas lire -Les signes n'ont jamais affecté que moi -Je prends naissance dans le désordre infini des prières -Je vis et je meurs d'un bout à l'autre de cette ligne -Cette ligne étrangement mesurée qui relie mon cœur à l'appui -de votre fenêtre -Je corresponds par elle avec tous les prisonniers du monde - - - - -L'AIGRETTE - - -_À Marcel NOLL_ - - -Si seulement il faisait du soleil cette nuit -Si dans le fond de l'Opéra deux seins miroitants et clairs -Composaient pour le mot amour la plus merveilleuse lettrine -vivante -Si le pavé de bois s'entr'ouvrait sur la cime des montagnes -Si l'hermine regardait d'un air suppliant -Le prêtre à bandeaux rouges -Qui revient du bagne en comptant les voitures fermées -Si l'écho luxueux des rivières que je tourmente -Ne jetait que mon corps aux herbes de Paris -Que ne grêle-t-il à l'intérieur des magasins de bijouterie -Au moins le printemps ne me ferait plus peur -Si seulement j'étais une racine de l'arbre du ciel -Enfin le bien dans la canne à sucre de l'air -Si l'on faisait la courte échelle aux femmes -Que vois-tu belle silencieuse -Sous l'arc de triomphe du Carrousel -Si le plaisir dirigeait sous l'aspect d'une passante éternelle -Les Chambres n'étant plus sillonnées que par l'œillade violette -des promenoirs -Que ne donnerais-je pour qu'un bras de la Seine se glissât sous -le matin -Qui est de toute façon perdu -Je ne suis pas résigné non plus aux salles caressantes -Où sonne le téléphone des amendes du soir -En partant j'ai mis le feu à une mèche de cheveux qui est celle -d'une bombe -Et la mèche de cheveux creuse un tunnel sous Paris -Si seulement mon train entrait dans ce tunnel - - - - -LÉGION ÉTRANGÈRE - - -Non je ne ferai pas l'éther dans la revue future -Où les décors plantés dans la mer -En pleine aurore boréale -Comme toujours -Le pommier reprendra son bien -Je n'ai garde de confondre le baguier de la mer -Et l'arcade sourcilière de Dieu -Je ne suis pas seul en moi-même -Pas plus seul que le gui sur l'arbre de moi-même -Je respire les nids et je touche aux petits des étoiles -En tant que personnage de la revue éternelle -Mes sabots de feu ne font pas grand bruit -Sur le parquet céleste -Du ciel blanc qui fait la roue aux pieds de Junon -Tombent les ramoneurs de l'orage -Je pique les coursiers de mes sens -Les uns sont montés par de belles amazones -Les autres se cabrent au bord de précipices vermeils -Il y a une loge en dehors des coulisses -Une loge où la psyché redresse les branches qui plient -Sous trop de fruits de bouches encore vertes -L'immense tremblement des cils est dans le lustre -On tire le canon tout près -On emporte la statue du soleil sur un camion -Ma jeunesse prend part à une retraite aux flambeaux -Dans une île du Pacifique -Elle monte entre les fusées de ce dauphin -Immortelles de ma vie -Fiancées du jour qui n'hésite plus - - - - -MÉTÉORE - - -_À Louis de Gonzague FRICK_ - - -C'est l'harmonie qui est à l'appareil -Le cyclone reste en suspens sur le fleuve -Comme deux paupières de vautour -Voyez l'étamine de mes mains dans laquelle il y a une ville de -l'extrême-orient -Les myosotis géants les pousse-pousse d'amour -Le carnaval des tempêtes part d'ici -Je me tiens debout sur l'avant-dernier char -J'espère que vous le baiser -Vous paraîtrez -Même en camisole de force -La lueur qui pêche les cœurs dans ses filets -Me demande l'heure -Je réponds le temps de pêcher pour toi -Pour moi celui d'agiter les mouchoirs et de tordre les poignets -L'usine aux cheveux de trèfle -L'usine où se plaignent les grandes rames à vif -Redouble de foi quand je passe -Les mains dans mes poches de grisou blanc et rose -Je promets et ne suis pas capable de tenir -L'atmosphère me demande conseil inutilement -Le long des fils télégraphiques je fais mon apparition en robe -fendue -Sur ma tête se posent des pieds d'oiseaux si fins -Que je ne bouge que pour les faire lever -Je vis parquée dans les forêts -D'où les nuages galants me font rarement sortir -Misérable je fuis sur un quai parmi les caisses - - - - -LIGNE BRISÉE - - -_À Raymond ROUSSEL_ - - -Nous le pain sec et l'eau dans les prisons du ciel -Nous les pavés de l'amour tous les signaux interrompus -Qui personnifions les grâces de ce poème -Rien ne nous exprime au-delà de la mort -À cette heure où la nuit pour sortir met ses bottines vernies -Nous prenons le temps comme il vient -Comme un mur mitoyen à celui de nos prisons -Les araignées font entrer le bateau dans la rade -Il n'y a qu'à toucher il n'y a rien à voir -Plus tard vous apprendrez qui nous sommes -Nos travaux sont encore bien défendus -Mais c'est l'aube de la dernière côte le temps se gâte -Bientôt nous porterons ailleurs notre luxe embarrassant -Nous porterons ailleurs le luxe de la peste -Nous un peu de gelée blanche sur les fagots humains -Et c'est tout -L'eau-de-vie panse les blessures dans un caveau par le -soupirail duquel on aperçoit une route bordée de grandes patiences -vides -Ne demandez pas où vous êtes -Nous le pain sec et l'eau dans les prisons du ciel -Le jeu de cartes à la belle étoile -Nous soulevons à peine un coin du voile -Le raccommodeur de faïence travaille sur une échelle -Il paraît jeune en dépit de la concession -Nous portons son deuil en jaune -Le pacte n'est pas encore signé -Les sœurs de charité provoquent -À l'horizon des fuites -Peut-être pallions-nous à la fois le mal et le bien -C'est ainsi que la volonté des rêves se fait -Gens qui pourriez -Nos rigueurs se perdent dans le regret des émiettements -Nous sommes les vedettes de la séduction plus terrible -Le croc du chiffonnier Matin sur les hardes fleuries -Nous jette à la fureur des trésors aux dents longues -N'ajoutez rien à la honte de votre propre pardon -C'est assez que d'armer pour une fin sans fond -Vos yeux de ces larmes ridicules qui nous soulagent -Le ventre des mots est doré ce soir et rien n'est plus en vain - - - - -TOURNESOL - - -_À Pierre REVERDY_ - - -La voyageuse qui traversa les Halles à la tombée de l'été -Marchait sur la pointe des pieds -Le désespoir roulait au ciel ses grands arums si beaux -Et dans le sac à main il y avait mon rêve ce flacon de sels -Que seule a respirés la marraine de Dieu -Les torpeurs se déployaient comme la buée -Au Chien qui fume -Où venaient d’entrer le pour et le contre -La jeune femme ne pouvait être vue d’eux que mal et de biais -Avais-je affaire à l’ambassadrice du salpêtre -Ou de la courbe blanche sur fond noir que nous appelons -pensée -Le bal des innocents battait son plein -Les lampions prenaient feu lentement dans les marronniers -La dame sans ombre s’agenouilla sur le Pont-au-Change -Rue Gît-le-Cœur les timbres n’étaient plus les mêmes -Les promesses des nuits étaient enfin tenues -Les pigeons voyageurs les baisers de secours -Se joignaient aux seins de la belle inconnue -Dardés sous le crêpe des significations parfaites -Une ferme prospérait en plein Paris -Et ses fenêtres donnaient sur la voie lactée -Mais personne ne l’habitait encore à cause des survenants -Des survenants qu'on sait plus dévoués que les revenants -Les uns comme cette femme ont l'air de nager -Et dans l'amour il entre un peu de leur substance -Elle les intériorise -Je ne suis le jouet d'aucune puissance sensorielle -Et pourtant le grillon qui chantait dans les cheveux de cendre -Un soir près la statue d'Étienne Marcel -M'a jeté un coup d'oeil d'intelligence -André Breton a-t-il dit passe - - - - -LE SOLEIL EN LAISSE - - -_À Pablo PICASSO_ - - -Le grand frigorifique blanc dans la nuit des temps -Qui distribue les frissons à la ville -Chante pour lui seul -Et le fond de sa chanson ressemble à la nuit -Qui fait bien ce qu'elle fait et pleure de le savoir -Une nuit où j'étais de quart sur un volcan -J'ouvris sans bruit la porte d'une cabine et me jetai aux pieds -de la lenteur -Tant je la trouvai belle et prête à m'obéir -Ce n'était qu'un rayon de la roue voilée -Au passage des morts elle s'appuyait sur moi -Jamais les vins braisés ne nous éclairèrent -Mon amie était trop loin des aurores qui font cercle autour -d'une lampe arctique -Au temps de ma millième jeunesse -J'ai charmé cette torpille qui brille -Nous regardons l'incroyable et nous y croyons malgré nous -Comme je pris un jour la femme que j'aimais -Nous rendons les lumières heureuses -Elles se piquent à la cuisse devant moi -Posséder est un trèfle auquel j'ai ajouté artificiellement la -quatrième feuille -Les canicules me frôlent -Comme les oiseaux qui tombent -Sous l'ombre il y a une lumière et sous cette lumière il y a deux -ombres -Le fumeur met la dernière main à son travail -Il cherche l'unité de lui-même avec le paysage -Il est un des frissons du grand frigorifique - - - - -À RROSE SÉLAVY - - -«_André Breton n'écrira plus._» -(Journal du Peuple--Avril 1923) - -J'ai quitté mes effets, -mes beaux effets de neige! - - - - - - - - -End of the Project Gutenberg EBook of Clair de terre, by André Breton - -*** END OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK CLAIR DE TERRE *** - -***** This file should be named 60417-0.txt or 60417-0.zip ***** -This and all associated files of various formats will be found in: - http://www.gutenberg.org/6/0/4/1/60417/ - -Produced by Laura Natal Rodrigues at Free Literature (Images -generously made available by Hathi Trust.) - - -Updated editions will replace the previous one--the old editions will -be renamed. - -Creating the works from print editions not protected by U.S. copyright -law means that no one owns a United States copyright in these works, -so the Foundation (and you!) can copy and distribute it in the United -States without permission and without paying copyright -royalties. 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You may copy it, give it away or re-use it under the terms -of the Project Gutenberg License included with this eBook or online at -www.gutenberg.org. If you are not located in the United States, you'll -have to check the laws of the country where you are located before using -this ebook. - - - -Title: Clair de terre - -Author: André Breton - -Illustrator: Pablo Picasso - -Release Date: October 3, 2019 [EBook #60417] - -Language: French - -Character set encoding: UTF-8 - -*** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK CLAIR DE TERRE *** - - - - -Produced by Laura Natal Rodrigues at Free Literature (Images -generously made available by Hathi Trust.) - - - - - - -</pre> - - -<h2>ANDRÉ BRETON</h2> - -<h3>CLAIR DE TERRE</h3> - -<h4>AVEC UN PORTRAIT</h4> - -<h4>PAR</h4> - -<h4>PICASSO</h4> - -<h4>1923</h4> - - - - - -<div class="figcenter" style="width: 500px;"> -<img src="images/breton_cover.jpg" width="500" alt="" /> -</div> - - -<hr class="chap" /> - - - - - -<div class="figcenter" style="width: 450px;"> -<img src="images/breton01.jpg" width="450" alt="" /> -</div> - - - - -<hr class="chap" /> - - - - -<p class="center"><i>La terre brille dans le ciel comme un astre énorme au milieu -des étoiles.</i></p> - -<p class="center"><i>Notre globe projette sur la lune un intense clair de terre.</i></p> - -<p style="margin-left: 60%;">«LE CIEL»</p> - -<p style="margin-left: 55%;">Nouvelle astronomie pour tous.</p> - - - - -<hr class="r5" /> - - - - -<h4>Au grand poète</h4> - -<h1>SAINT-POL-ROUX</h1> - -<h4>À ceux qui comme lui</h4> - -<h4>s'offrent</h4> - -<h2>LE MAGNIFIQUE</h2> - -<h4>plaisir de se faire oublier</h4> - - - - -<hr class="chap" /> - - - - -<p style="margin-left: 20%; font-weight: bold;"> -<a id="TABLE"></a>TABLE</p> -<p style="margin-left: 20%; font-size: 0.8em;"> -<a href="#CINQ_REVES">CINQ RÊVES</a><br /> -<a href="#PIECE_FAUSSE">PIÈCE FAUSSE</a><br /> -<a href="#PSSTT">PSSTT</a><br /> -<a href="#LES_REPTILES_CAMBRIOLEURS">LES REPTILES CAMBRIOLEURS</a><br /> -<a href="#AMOUR_PARCHEMINE">AMOUR PARCHEMINÉ</a><br /> -<a href="#CARTES_SUR_LES_DUNES">CARTES SUR LES DUNES</a><br /> -<a href="#EPERVIER_INCASSABLE">ÉPERVIER INCASSABLE</a><br /> -<br /> -<a href="#MEMOIRES_DUN_EXTRAIT_DES_ACTIONS_DE_CHEMINS">MÉMOIRES D'UN EXTRAIT DES ACTIONS DE CHEMINS</a><br /> -<a href="#RENDEZ-VOUS">RENDEZ-VOUS</a><br /> -<a href="#PRIVE">PRIVÉ</a><br /> -<a href="#LE_MADREPORE">LE MADRÉPORE</a><br /> -<a href="#LE_VOLUBILIS_ET_JE_SAIS_LHYPOTENUSE">LE VOLUBILIS ET JE SAIS L'HYPOTHÉNUSE</a><br /> -<a href="#IL_NY_A_PAS_A_SORTIE_DE_LA">IL N'Y A PAS À SORTIR DE LÀ</a><br /> -<a href="#LE_BUVARD_DE_CENDRE">LE BUVARD DE CENDRE</a><br /> -<a href="#LHERBAGE_ROUGE">L'HERBAGE ROUGE</a><br /> -<a href="#AU_REGARD_DES_DIVINITES">AU REGARD DES DIVINITÉS</a><br /> -<a href="#ANGELUS_DE_LAMOUR">ANGÉLUS DE L'AMOUR</a><br /> -<a href="#TOUT_PARADIS_NEST_PAS_PERDU">TOUT PARADIS N'EST PAS PERDU</a><br /> -<a href="#MA_MORT_PAR_ROBERT_DESNOS">MA MORT PAR ROBERT DESNOS</a><br /> -<a href="#PLUTOT_LA_VIE">PLUTÔT LA VIE</a><br /> -<a href="#DU_SANG_DANS_LA_PRAIRIE">DU SANG DANS LA PRAIRIE</a><br /> -<a href="#FEUX_TOURNANTS">FEUX TOURNANTS</a><br /> -<a href="#SILHOUETTE_DE_PAILLE">SILHOUETTE DE PAILLE</a><br /> -<a href="#DANS_LA_VALLEE_DU_MONDE">DANS LA VALLÉE DU MONDE</a><br /> -<a href="#MILLE_ET_MILLE_FOIS">MILLE ET MILLE FOIS</a><br /> -<a href="#LAIGRETTE">L'AIGRETTE</a><br /> -<a href="#LEGION_ETRANGERE">LÉGION ÉTRANGÈRE</a><br /> -<a href="#METEORE">MÉTÉORE</a><br /> -<a href="#LIGNE_BRISEE">LIGNE BRISÉE</a><br /> -<a href="#TOURNESOL">TOURNESOL</a><br /> -<a href="#LE_SOLEIL_EN_LAISSE">LE SOLEIL EN LAISSE</a><br /> -<a href="#A_RROSE_SELAVY">À RROSE SÉLAVY</a></p> - - - - -<hr class="r5" /> - - - - -<h4><a id="CINQ_REVES">CINQ RÊVES</a></h4> - - -<p style="margin-left: 50%;"><i>À Georges de CHIRICO</i></p> - - -<h4>I</h4> - - -<p>Je passe le soir dans une rue déserte du quartier des Grands-Augustins -quand mon attention est arrêtée par un écriteau au-dessus de la -porte d'une maison. Cet écriteau c'est: «ABRI» ou «À LOUER», en -tout cas quelque chose qui n'a plus cours. Intrigué j'entre et -je m'enfonce dans un couloir extrêmement sombre.</p> - -<p>Un personnage, qui fait dans la suite du rêve figure de génie, vient -à ma rencontre et me guide à travers un escalier que nous descendons -tous deux et qui est très long.</p> - -<p>Ce personnage, je l'ai déjà vu. C'est un homme qui s'est occupé -autrefois de me trouver une situation.</p> - -<p>Aux murs de l'escalier je remarque un certain nombre de reliefs -bizarres, que je suis amené à examiner de près, mon guide ne -m'adressant pas la parole.</p> - -<p>Il s'agit de moulages en plâtre, plus exactement: de moulages -de moustaches considérablement grossies.</p> - -<p>Voici, entre autres, les moustaches de Baudelaire, de Germain -Nouveau et de Barbey d'Aurevilly.</p> - -<p>Le génie me quitte sur la dernière marche et je me trouve dans une -sorte de vaste hall divisé en trois parties.</p> - -<p>Dans la première salle, de beaucoup la plus petite, où pénètre -seulement le jour d'un soupirail incompréhensible, un jeune homme -est assis à une table et compose des poèmes. Tout autour de lui, -sur la table et par terre, sont répandus à profusion des manuscrits -extrêmement sales.</p> - -<p>Ce jeune homme ne m'est pas inconnu, c'est M. Georges Gabory.</p> - -<p>La pièce voisine, elle aussi plus que sommairement meublée, est un -peu mieux éclairée, quoique d'une façon tout à fait insuffisante.</p> - -<p>Dans la même attitude que le premier personnage, mais m'inspirant, -par contre, une sympathie réelle, je distingue M. Pierre Reverdy.</p> - -<p>Ni l'un ni l'autre n'a paru me voir, et c'est seulement après -m'être arrêté tristement derrière eux que je pénètre dans la -troisième pièce.</p> - -<p>Celle-ci est de beaucoup la plus grande, et les objets s'y trouvent -un peu mieux en valeur: un fauteuil inoccupé devant la table parait -m'être destiné; je prends place devant le papier immaculé.</p> - -<p>J'obéis à la suggestion et me mets en devoir de composer des poèmes. -Mais, tout en m'abandonnant à la spontanéité la plus grande, je -n'arrive à écrire sur le premier feuillet que ces mots: La lumière...</p> - -<p>Celui-ci aussitôt déchiré, sur le second feuillet: La lumière... -et sur le troisième feuillet: La lumière...</p> - - - - -<h4>II</h4> - - -<p>J'étais assis dans le métropolitain en face d'une femme que je -n'avais pas autrement remarquée, lorsqu'à l'arrêt du train elle -se leva et dit en me regardant: «Vie végétative». J'hésitai un -instant, on était à la station Trocadéro, puis je me levai, décidé -à la suivre.</p> - -<p>Au haut de l'escalier nous étions dans une immense prairie sur -laquelle tombait un jour verdâtre, extrêmement dur, de fin d'après-midi.</p> - -<p>La femme avançait dans la prairie sans se retourner et bientôt -un personnage très inquiétant, d'allure athlétique et coiffé -d'une casquette, vint à sa rencontre.</p> - -<p>Cet homme se détachait d'une équipe de joueurs de foot-ball -composée de trois personnages. Ils échangèrent quelques mots -sans faire attention à moi, puis la femme disparut, et je demeurai -dans la prairie à regarder les joueurs qui avaient repris leur -partie. J'essayai bien aussi d'attraper le ballon, mais... je -n'y parvins qu'une fois.</p> - - - - -<h4>III</h4> - - -<p>Je me baignais avec un petit enfant au bord de la mer. Peu après -je me trouvai sur la plage en compagnie d'un certain nombre de -gens, dont les uns me sont connus, les autres inconnus, quand -brusquement l'un des promeneurs nous signala deux oiseaux qui -volaient parallèlement à une certaine distance, et qui pouvaient -être des mouettes.</p> - -<p>Quelqu'un eut aussitôt l'idée de tirer sur ces oiseaux (car -nous portions tous des fusils) et l'on put croire que l'un d'eux -avait été blessé.</p> - -<p>Ils tombèrent en effet assez loin du rivage, et nous attendîmes -quelque temps que la vague les apportât.</p> - -<p>À mesure qu'ils approchaient, j'observai que ces animaux n'étaient -nullement des oiseaux comme je l'avais cru tout d'abord, mais bien -plutôt des sortes de vaches ou de chevaux.</p> - -<p>L'animal qui n'était pas blessé soutenait l'autre avec beaucoup -d'attendrissement. Quand ils furent à nos pieds, ce dernier -expira.</p> - -<p>La particularité la plus remarquable que présentait cet animal -qui venait de mourir était la différenciation très curieuse -de ses yeux.</p> - -<p>L'un de ceux-ci, en effet, était complètement terne et assez -semblable à une coquille d'oursin, tandis que l'autre était -merveilleusement coloré et brillant.</p> - -<p>L'animal secourable avait depuis longtemps disparu. C'est alors -que M. Roger Lefébure qui, je ne sais pourquoi, se trouvait parmi -nous, s'empara de l'œil phosphorescent et le prit pour monocle.</p> - -<p>Ce que voyant une personne de l'assistance jugea bon de rapporter -l'anecdote suivante:</p> - -<p>Dernièrement, comme à son habitude, M. Paul Poiret dansait devant -ses clientes, quand brusquement son monocle tomba par terre et se -brisa. M. Paul Éluard, qui se trouvait là, eut l'amabilité de lui -offrir le sien, mais celui-ci subit le même sort.</p> - - - - -<h4>IV</h4> - - -<p>Une partie de ma matinée s'était passée à conjuguer un nouveau -temps du verbe être—car on venait d'inventer un nouveau temps -du verbe être. Au cours de l'après-midi j'avais écrit un article -qu'autant que je me rappelle je trouvais peu profond mais assez -brillant. Un peu plus tard je m'étais mis à continuer d'écrire -un roman. Cette dernière entreprise m'avait conduit à effectuer -des recherches dans ma bibliothèque. Elles amenèrent bientôt -la découverte d'un ouvrage in-8° que j'ignorais posséder et -qui se composait de plusieurs tomes. J'ouvris l'un d'eux au -hasard. Le livre se présentait comme un traité de philosophie -mais, à la place du titre correspondant à une des divisions -générales de l'ouvrage, comme j'aurais lu: Logique, ou: Morale, -je lus: <i>Enigmatique.</i> Le texte m'échappe entièrement, je n'ai -souvenir que des planches figurant invariablement un personnage -ecclésiastique ou mythologique au milieu d'une salle cirée immense -qui ressemblait à la galerie d'Apollon. Les murs et le parquet -réfléchissaient mieux que des glaces puisque chacun de ces personnages -se retrouvait plusieurs fois dans la pièce sous diverses attitudes -avec la même intensité et le même relief et qu'Adonis, par exemple, -était couché à ses propres pieds. Je me sentais en proie à une -grande exaltation; il me semblait qu'un livre d'observations -médicales en ma possession m'apporterait sur la question qui -me préoccupait une véritable révélation. J'y trouvai en effet ce -que je cherchais: une photographie de femme brune un peu forte, -ni très belle ni très jeune, que je connaissais vaguement. J'étais -assis chez moi, à la table de l'atelier, le dos tourné à la fenêtre. -La femme de la photographie vint alors frôler mon épaule droite -et, après m'avoir adressé quelques paroles comminatoires, elle -alla poser la main gauche sur la corniche de la petite armoire -située près de la porte et je ne la vis plus. Je poursuivis mes -investigations: il s'agissait maintenant de chercher dans le -dictionnaire un mot qui était probablement le mot: souris. J'ouvris -à Rh et mon attention fut aussitôt attirée par la figure qui -accompagnais le mot: rhéostat. On y voyait un petit nombre de -parachutes ou de nuages suspendus ensemble à la manière des -ballons d'enfants: dans chaque parachute ou dans chaque nuage -il y avait, accroupi, un Chinois. Je crus avoir trouvé ensuite -ce qui m'étais nécessaire à: rongeur. Mais déjà, je n'avais plus -grande attention à donner de ce côté. Devant le piano, en face -de moi, se tenait en effet M. Charles Baron, jeune homme que -dans la réalité je n'arrive jamais à reconnaître, vêtu de noir -et avec une certaine recherche. Avant que j'eusse pu lui demander -compte de sa présence, Louis Aragon l'avait déjà remplacé. Il -venait me persuader de l'obligation de sortir immédiatement -avec lui: je le suivais. Au bas de l'escalier, nous étions avenue -des Champs-Elysées, montant vers l'Étoile où, d'après Aragon, -nous devions à tout prix arriver avant huit heures. Nous portions -chacun un cadre vide. Sous l'Arc de Triomphe je ne songeais qu'à -me débarrasser du mien, la pendule marquait sept heures vingt-neuf. -Aragon, lui, objectait le risque de pluie, il voulut absolument -que les cadres fussent à l'abri. Nous finîmes par les placer -sous la protection des moulures supérieures, contre la pierre, -légèrement inclinés, à hauteur de chevalet. Il était question, -je crois, de venir les reprendre plus tard. Au moment où nous -les disposions j'observai que le cadre d'Aragon était doré, le -mien blanc avec de très anciennes traces de dorures, de dimensions -sensiblement moins grandes.</p> - - - - -<h4>V</h4> - - -<p>Paul Éluard, Marcel Noll et moi nous trouvons réunis à la campagne -dans une pièce où trois objets sollicitent notre attention: un -livre fermé et un livre ouvert, d'assez grandes dimensions, de -l'épaisseur d'un atlas et inclinés sur une sorte de pupitre à -musique, qui lient aussi d'un autel. Noll tourne les pages du -livre ouvert sans parvenir a nous intéresser. En ce qui me concerne, -je ne m'occupe que du troisième objet, un appareil métallique -de construction très simple, que je vois pour la première fois -et dont j'ignore l'usage, mais qui est extrêmement brillant. -Je suis tenté de l'emporter mais, l'ayant pris en mains, je -m'aperçois qu'il est étiqueté 9 fr. 90. Il disparaît d'ailleurs -à ce moment et est remplacé par Philippe Soupault, en grand -pardessus de voyage blanc, chapeau blanc, souliers blancs, etc. -Soupault est pressé de nous quitter, il s'excuse aimablement et -j'essaie en vain de le retenir. Nous le regardons par la fenêtre -s'éloigner en compagnie de sa femme, que nous ne voyons que de -dos et qui est comme lui toute habillée de blanc. Sans chercher -à savoir ce que Noll est devenu, nous quittons alors la maison, -Éluard et moi, Éluard me demandant de l'accompagner à la chasse. -Il emporte un arc et des flèches. Nous arrivons au bord d'un -étang couvert de faisanes. «À la bonne heure», dis-je à Éluard. -Mais lui: «Cher ami, ne crois pas que je sois venu ici pour ces -faisanes, je cherche tout autre chose, je cherche François. Tu -vas voir François. » Alors toutes les faisanes d'appeler: «François, -François, François!» Et je distingue au milieu de l'étang un -superbe faisan doré. Éluard décoche dans sa direction plusieurs -flèches mais—ici l'idée de la maladresse prend en quelque sorte -possession du rêve qu'elle n'abandonnera plus—les flèches portent -«trop court». Pourtant le faisan doré finit par être atteint. À -la place de ses ailes se fixent alors deux petites boîtes rectangulaires -de papier rose qui flottent un instant sur l'eau après que l'oiseau -a disparu. Nous ne bougeons plus jusqu'à ce qu'une femme nue, très -belle, s'élève lentement de l'eau, le plus loin possible de nous. -Nous la voyons à mi-corps puis à mi-jambes. Elle chante. À ma -grande émotion, Éluard lance vers elle plusieurs traits qui ne -l'atteignent pas mais voici que la femme, qu'une seconde nous -avions perdue de vue, émerge de l'eau tout près de nous. Une -nouvelle flèche vient lui transpercer le sein. Elle y porte la -main d'un geste adorable et se reprend à chanter. Sa voix s'affaiblit -lentement. Je n'ai pas plus tôt cessé de l'entendre qu'Éluard et -elle ne sont plus là. Je me trouve en présence de petits hommes -mesurant environ 1 m. 10 et habillés de jersey bleu. Ils arrivent -de tous les points de l'étang et, comme je les observe sans défiance, -l'un d'eux, ayant l'air d'accomplir un rite, s'apprête à m'enfoncer -dans le mollet une très petite flèche à deux pointes. Il me semble -qu'on veut m'unir dans la mort au faisan doré et à la belle chanteuse. -Je me débats et j'envoie à terre plusieurs des petits hommes bleus. -Mais le petit sacrificateur me poursuit et je finis par tomber -dans un buisson où, avec l'aide d'un des autres poursuivants, il -cherche à me ligoter. Il me semble facile de terrasser mes deux -adversaires et de les ligoter à ma place mais la maladresse ne me -permet que de leur prendre la corde et d'en faire autour de leur -corps un nœud extrêmement lâche. Je m'enfuis ensuite le long d'une -voie de chemin de fer, et, comme on ne me poursuit plus, je modère -peu à peu mon allure. Je passe à proximité d'une charmante usine -que traverse un fil télégraphique dirigé perpendiculairement à la -voie et situé à cinq ou six mètres du sol. Un homme de ma taille -tend à deux reprises, très énergiquement, le bras vers le fil sur -lequel, sans aucun mouvement de lancement, il réussit à placer en -équilibre, à égale distance de l'usine et des rails, deux verres -vides du type gobelet. «C'est, dit-il, pour les oiseaux.» Je -repars, avec l'idée de gagner la gare encore lointaine d'où je -puisse prendre le train pour Paris. J'arrive enfin sur le quai -d'une ville qui est un peu Nantes et n'est pas tout à fait Versailles, -mais où je ne suis plus du tout dépaysé. Je sais qu'il me faut -tourner à droite et longer le fleuve assez longtemps. J'observe, -au-dessus du très beau pont qui se trouve à ma gauche, les évolutions -inquiétantes d'un avion, d'abord trèsélevé, qui boucle la boucle -avec peine et inélégance. Il perd constamment de sa hauteur et -n'est plus guère qu'au niveau des tourelles des maisons. C'est -d'ailleurs moins un avion qu'un gros wagon noir. Il faut que le -pilote soit fou pour renouveler sa prouesse si bas. Je m'attends -à le voir s'écraser sur le pont. Mais l'appareil s'abîme dans le -fleuve et il en sort sain et sauf un des petits hommes bleus de -tout à l'heure qui gagne la berge à la nage, passe près de moi -sans paraître me remarquer et s'éloigne dans le sens opposé au mien.</p> - - - - -<hr class="r5" /> - - - - -<h4><a id="PIECE_FAUSSE">PIÈCE FAUSSE</a></h4> - - -<p style="margin-left: 50%;"><i>À Benjamin PÉRET</i></p> - - -<p><span style="margin-left: 17em;">Du vase en cristal de Bohême</span><br /> -<span style="margin-left: 20em;">Du vase en cris</span><br /> -<span style="margin-left: 20em;">Du vase en cris</span><br /> -<span style="margin-left: 21em;">Du vase en</span><br /> -<span style="margin-left: 21.5em;">En cristal</span><br /> -<span style="margin-left: 17em;">Du vase en cristal de Bohême</span><br /> -<span style="margin-left: 21.5em;">Bohême</span><br /> -<span style="margin-left: 21.5em;">Bohême</span><br /> -<span style="margin-left: 19em;">En cristal de Bohême</span><br /> -<span style="margin-left: 21.5em;">Bohême</span><br /> -<span style="margin-left: 21.5em;">Bohême</span><br /> -<span style="margin-left: 21.5em;">Bohême</span><br /> -<span style="margin-left: 18em;">Hême hême oui Bohême</span><br /> -<span style="margin-left: 17.5em;">Du vase en cristal de Bo Bo</span><br /> -<span style="margin-left: 17em;">Du vase en cristal de Bohême</span><br /> -<span style="margin-left: 16.5em;">Aux bulles qu'enfant tu soufflais</span><br /> -<span style="margin-left: 20.5em;">Tu soufflais</span><br /> -<span style="margin-left: 20.5em;">Tu soufflais</span><br /> -<span style="margin-left: 22em;">Flais</span><br /> -<span style="margin-left: 22em;">Flais</span><br /> -<span style="margin-left: 21.5em;">Tu soufflais</span><br /> -<span style="margin-left: 18.5em;">Qu'enfant tu soufflais</span><br /> -<span style="margin-left: 17em;">Du vase en cristal de Bohême</span><br /> -<span style="margin-left: 16.5em;">Aux bulles qu'enfant tu soufflais</span><br /> -<span style="margin-left: 20.5em;">Tu soufflais</span><br /> -<span style="margin-left: 20.5em;">Tu soufflais</span><br /> -<span style="margin-left: 18em;">Oui qu'enfant tu soufflais</span><br /> -<span style="margin-left: 17.5em;">C'est là c'est là tout le poème</span><br /> -<span style="margin-left: 21em;">Aube éphé</span><br /> -<span style="margin-left: 21em;">Aube éphé</span><br /> -<span style="margin-left: 18em;">Aube éphémère de reflets</span><br /> -<span style="margin-left: 21em;">Aube éphé</span><br /> -<span style="margin-left: 21em;">Aube éphé</span><br /> -<span style="margin-left: 18em;">Aube éphémère de reflets</span></p> - - - - -<hr class="r5" /> - - - - -<h4><a id="PSSTT">PSSTT</a></h4> - - -<div class="center"> -<table border="0" cellpadding="0" cellspacing="0" summary=""> -<tr><td align="left"><i>Neuilly 1-18.</i></td><td align="left">Breton, vacherie modèle, r. de l'Ouest, 12, Neuilly.</td></tr> -<tr><td align="left"><i>Nord 13-40.</i></td><td align="left">Breton (E.), mon. funèbr., av. Cimetière Parisien, 23, Pantin.</td></tr> -<tr><td align="left"><i>Passy 44-15.</i></td><td align="left">Breton (Eug.), vins, restaur., tabacs, r. de la Pompe, 176.</td></tr> -<tr><td align="left"><i>Roquette 07-90.</i></td><td align="left">Breton (François), vétérinaire, r. Trousseau, 21, (2e).</td></tr> -<tr><td align="left"><i>Central 64-99.</i></td><td align="left">Breton frères, mécanicien, r. de Belleville, 262, (20e).</td></tr> -<tr><td align="left"><i>Bergère 43-61.</i></td><td align="left">Breton et fils, r. Rougemont, 12, (9e).</td></tr> -<tr><td align="left"><i>Archives 32-58.</i></td><td align="left">Breton (G.), fournit, cycles, autos, r. des Archives, 78, (3e).</td></tr> -<tr><td align="left"><i>Central 30-08.</i></td><td align="left">Breton (Georges), r. du Marché-Saint-Honoré, 4, (1er).</td></tr> -<tr><td align="left"><i>Wagram 60-84.</i></td><td align="left">Breton (M. et Mme G.), bd Malesherbes, 58, (8e).</td></tr> -<tr><td align="left"><i>Gutenberg 03-78.</i></td><td align="left">Breton (H.), dentelles, r. de Richelieu, 60, (2e).</td></tr> -<tr><td align="left"><i>Passy 80-70.</i></td><td align="left">Breton (Henri), négociant, r. Octave-Feuillet, 22, (16e).</td></tr> -<tr><td align="left"><i>Gobelins 08-09.</i></td><td align="left">Breton (J.), Elix. Combier, ag. gén., butte du Rhône, 21-23.</td></tr> -<tr><td align="left"><i>Roquette 32-59.</i></td><td align="left">Breton (J.-L.), député, s.-secr. Etat inv., bd Soult, 81 bis.</td></tr> -<tr><td align="left"><i>Archives 39-43.</i></td><td align="left">Breton (L.), hôtel-bar, r. François-Miron, 38, (4e).</td></tr> -<tr><td align="left"><i>Marcadet 04-11.</i></td><td align="left">Breton (Noël), hôtel-rest., bd National, 56, Clichy.</td></tr> -<tr><td align="left"><i>Roquette 02-25.</i></td><td align="left">Breton (Paul), décolleteur, r. Saint-Maur, 21, (11e).</td></tr> -<tr><td align="left"><i>Central 84-08.</i></td><td align="left">Breton (Th.), contentieux, r. du fg. Montmartre, 13, (9e).</td></tr> -<tr><td align="left"><i>Saxe 57-86.</i></td><td align="left">Breton (J.), biscuits, r. La Quintinie, 16-18, (15e).</td></tr> -<tr><td align="left"><i>Archives 35-44.</i></td><td align="left">Breton (J.) et Cie, papiers en gros, r. Saint-Martin, 245, (3e).</td></tr> -<tr><td align="left"><i>Roquette 09-76.</i></td><td align="left">Breton et Cie (Soc. an.) charbons gros, q. La Râpée, 60, (12e).</td></tr> -</table></div> - -<p><span style="margin-left: 70%;">Breton (André).</span></p> - - - - -<hr class="r5" /> - - - - -<h4><a id="LES_REPTILES_CAMBRIOLEURS">LES REPTILES CAMBRIOLEURS</a></h4> - - -<p style="margin-left: 50%;"><i>À Janine</i></p> - - -<p>Sur la tringle de la cour la petite Marie venait de mettre le -linge à sécher. C'était une succession de dates fraîches encore: -celle du mariage de sa mère (la belle robe de noce avait été mise -en pièces), un baptême, les rideaux du berceau du petit frère -riaient au vent comme des mouettes sur les rochers de la côte. -L'enfant souillait les fleurs de la lessive comme des chandelles -et se persuadait de la lenteur de la vie. Elle se prenait de temps -à autre à regarder ses mains un peu trop roses et se renversait -dans l'eau du baquet pour plus tard, quand elle aurait une anémone -à la ceinture. Il commençait à faire nuit. Les précisions des -cartes de marine ne comptaient plus guère; sur les ponts traînaient -des écharpes de fumée ocre et des adieux. Sur le «sarreau» couvert -d'étincelles de lait passent successivement la paresse des distractions, -la tempête de l'amour et les nombreuses nuées d'insectes du souci. -Marie sait que sa mère ne jouit plus de toutes ses facultés: des -journées entières, coiffée de réflexions plus coulissées qu'en rêve, -elle mord le collier de larmes du rire. Se souvient-elle d'avoir -été belle? Les plus anciens habitants de la contrée s'inquiétaient -du retour des couvreurs sur la ville, on eut préféré la pluie dans -les maisons. Mais ce ciel! Les ruches d'illusions s'emplissent -d'un poison étrange à mesure que la jeune femme élève les bras -vers la tête pour dire: laissez-moi. Elle demande à boire du lait -de volcan et on lui apporte de l'eau minérale. Elle joint les -mains avant de prendre une feuille, plus verte que la lumière -des carafes, pour écrire. Par dessous l'épaule on écoute (les -anges ne s'en font pas faute, quand ils arrivent guidés par la -trace des plumes qu'elle ne porte plus): «Ma petite Marie, tu -sauras un jour quel sacrifice est à la veille de se consommer, -je ne t'en dis pas davantage. Va, ma fille, sois heureuse. Les -yeux de mon enfant sont des rideaux plus tendres que ceux des -chambres d'hôtel où j'ai demeuré en compagnie des aviateurs et -des plantes vertes.» Le trésor enfoui dans la cendre de la cheminée -se décompose en petits insectes phosphorescents qui font entendre -un chant monotone, mais que pourrait-elle dire aux grillons? -Dieu ne se sentait pas plus aimé qu'à l'ordinaire mais le candélabre -des arbres fleuris était là pour quelque chose. Il s'y blottissait -de frivoles démons changeants comme l'eau des sources qui court -sur le satin des pierres et le velours noir des poissons. À quoi -Marie se montre-t-elle soudain si attentive? On est au mois d'août -et les automobiles ont émigré depuis le Grand Prix. Qui va-t-on -voir apparaître dans ce quartier solitaire, le poète qui fuit -sa demeure en modulant sa plainte par les rails de perle, l'amoureux -qui court rejoindre sa belle sur un éclair ou le chasseur tapi -dans les herbes coupantes et qui a froid? L'enfant donne sa -langue au chat, elle brûle de connaître ce qu'elle ignore, la -signification de ce long vol à ras de terre, le beau ruisseau -coupable qui commence à courir. Mon Dieu, mais voici qu'elle -tombe à genoux et les gémissements se font moins sourds à l'étage -supérieur, l'oeil de bœuf reflète tout ce qui se passe et une -âme monte au ciel. On ne sait rien; le trèfle à quatre feuilles -s'entr'ouvre aux rayons de la lune, il n'y a plus qu'à entrer -pour les constatations dans la maison vide.</p> - - - - -<hr class="r5" /> - - - - -<h4><a id="AMOUR_PARCHEMINE">AMOUR PARCHEMINÉ</a></h4> - - -<p>Quand les fenêtres comme l'œil du chacal et le désir percent -l'aurore, des treuils de soie me hissent sur les passerelles de -la banlieue. J'appelle une fille qui rêve dans la maisonnette -dorée; elle me rejoint sur les tas de mousse noire et m'offre -ses lèvres qui sont des pierres au fond de la rivière rapide. Des -pressentiments voilés descendent les marches des édifices. Le -mieux est de fuir les grands cylindres de plume quand les chasseurs -boitent dans les terres détrempées. Si l'on prend un bain dans -la moire des rues, l'enfance revient au pays, levrette grise. -L'homme cherche sa proie dans les airs et les fruits sèchent -sur des claies de papier rose, à l'ombre des noms démesurés par -l'oubli. Les joies et les peines se répandent dans la ville. -L'or et l'eucalyptus, de même odeur, attaquent les rêves. Parmi -les freins et les edelweiss sombres se reposent des formes souterraines -semblables à des bouchons de parfumeurs.</p> - - - - -<hr class="r5" /> - - - - -<h4><a id="CARTES_SUR_LES_DUNES">CARTES SUR LES DUNES</a></h4> - - -<p style="margin-left: 50%;"><i>À Giuseppe UNGARETTI</i></p> - - -<p>L'horaire des fleurs creuses et des pommettes saillantes nous -invite à quitter les salières volcaniques pour les baignoires -d'oiseaux. Sur une serviette damée rouge sont disposés les jours -de l'année. L'air n'est plus si pur, la route n'est plus si large -que le célèbre clairon. Dans une valise peinte de gros vers on -emporte les soirs périssables qui sont la place des genoux sur -un prie-Dieu. De petites bicyclettes côtelées tournent sur le -comptoir. L'oreille des poissons, plus fourchue que le chèvrefeuille, -écoute descendre les huiles bleues. Parmi les burnous éclatants -dont la charge se perd dans les rideaux, je reconnais un homme -issu de mon sang.</p> - - - - -<hr class="r5" /> - - - - -<h4><a id="EPERVIER_INCASSABLE">ÉPERVIER INCASSABLE</a></h4> - - -<p style="margin-left: 50%;"><i>À Gala ÉLUARD</i></p> - - -<p>La ronde accomplit dans les dortoirs ses ordinaires tours de -passe-passe. La nuit, deux fenêtres multicolores restent entr'ouvertes. -Par la première s'introduisent les vices aux noirs sourcils, à -l'autre les jeunes pénitentes vont se pencher. Rien ne troublerait -autrement la jolie menuiserie du sommeil. On voit des mains se -couvrir de manchons d'eau. Sur les grands lits vides s'enchevêtrent -des ronces tandis que les oreillers flottent sur des silences -plus apparents que réels. À minuit, la chambre souterraine s'étoile -vers les théâtres de genre où les jumelles tiennent le principal -rôle. Le jardin est rempli de timbres nickelés. Il y a un message -au lieu d'un lézard sous chaque pierre.</p> - - - - -<hr class="chap" /> - - - - -<h4><a id="MEMOIRES_DUN_EXTRAIT_DES_ACTIONS_DE_CHEMINS">MÉMOIRES D'UN EXTRAIT DES ACTIONS DE CHEMINS</a></h4> - - - - -<h4><a id="RENDEZ-VOUS">RENDEZ-VOUS</a></h4> - - -<p style="margin-left: 50%;"><i>À T. FRAENKEL</i></p> - - -<p>Après les tempêtes cerclées de verre, l'éclair à l'armure brouillée -et cette enjambée silencieuse sous laquelle la montagne ouvre des -yeux plus fascinants que le Siam, petite fille, adoratrice du pays -calqué sur tes parfums, tu vas surprendre l'éveil des chercheurs -dans un air révolutionné par le platine. De loin la statue rose -qui porte à bout de bras une sorte de bouteille fumant dans un -panier regarde par dessus son épaule errer les anciens vanniers -et acrobates. Un joli bagne d'artistes où des zèbres bleus, -fouettés par les soupirs qui s'enroulent le soir autour des -arbres, exécutent sans fin leur numéro! D'étonnants faisceaux, -formés au bord des routes avec les bobines d'azur et le télégraphe, -répondent de ta sécurité. Là, dans la lumière profane, les seins -éclatant sous un globe de rosée et t'abandonnant à la glissière -infinie, à travers les bambous froids tu verras passer le Prince -Vandale. L'occasion brûlera aux quatre vents de soufre, de cadmium, -de sel et de Bengale. Le bombyx à tête humaine étouffera peu à -peu les arlequins maudits et les grandes catastrophes ressusciteront -pêle-mêle, pour se résorber dans la bague au chaton vide que je -t'ai donnée et qui te tuera.</p> - - - - -<hr class="r5" /> - - - - -<h4><a id="PRIVE">PRIVÉ</a></h4> - - -<p>Coiffé d'une cape beige, il caracole sur l'affiche de satin où -deux plumes de paradis lui tiennent lieu d'éperons. Elle, de -ses jointures spéciales en haut des airs part la chanson des -espèces rayonnantes. Ce qui reste du moteur sanglant est envahi -par l'aubépine: à cette heure les premiers scaphandriers tombent -du ciel. La température s'est brusquement adoucie et chaque -matin la légèreté secoue sur nos toits ses cheveux d'ange. Contre -les maléfices à quoi bon ce petit chien bleuâtre au corps pris -dans un solénoïde de verre noir? Et pour une fois ne se peut-il -que l'expression <i>pour la vie</i> déclanche une des aurores boréales -dont sera fait le tapis de table du Jugement Dernier?</p> - - - - -<hr class="r5" /> - - - - -<h4><a id="LE_MADREPORE">LE MADRÉPORE</a></h4> - - -<h5><i>Il chante</i></h5> - - -<p><span style="margin-left: 5em;">Les paris tenus au compte-gouttes</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Bernent les drapeaux de l'isthme</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Sur le soleil avec les taches des abbés</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">L'entonnoir pose ses lèvres</span><br /> -<br /> -<span style="margin-left: 5em;">Par une criminelle attention</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Tu soutiens les cartes d'état-major</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">On presse la poire de velours</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Et il s'envole des monticules percés</span><br /> -<br /> -<span style="margin-left: 5em;">Le battoir masque les neiges</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Promises à l'équateur</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Des boîtes de baptême tournantes</span><br /> -<br /> -<span style="margin-left: 5em;">Sans bruit sur les tapis de tapioca</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Les marchés se ternissent poulies</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">De caresses pour les vieux vents</span></p> - - - - -<hr class="r5" /> - - - - -<h4><a id="LE_VOLUBILIS_ET_JE_SAIS_LHYPOTENUSE">LE VOLUBILIS ET JE SAIS L'HYPOTÉNUSE</a></h4> - - -<p style="margin-left: 50%;"><i>À Simone</i></p> - - -<h4>I</h4> - - -<p><span style="margin-left: 5em;">L'oreille en face du silence</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Comme une pierre de lune et de maraude</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">J'espère passer le blé</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Dans un pont tout près s'en va la jarretière qui sent le musc</span><br /> -<span style="margin-left: 24.5em;">des tracés</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Une lisse montée à la corde et le baiser naissant plaque les</span><br /> -<span style="margin-left: 21.5em;">on qui reviennent</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Sur l'ami un doigt</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Pendant que s'apaisent les cils et les s'ils</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">D'après l'homme</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Passez bontés humaines parcs de montres et de roses</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Souvent dans les noirs intérêts et les usages</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Puisque le sommeil est une flamme parfumée et descend des</span><br /> -<span style="margin-left: 21.5em;">cuillers de cervelle</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Avec cette muraille de sureau qui chante les heures</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Les formes que nous tirons du puits</span></p> - - - - -<h4>II</h4> - - -<p><span style="margin-left: 5em;">Sans une claire courageuse et pauvre étoile au nom miraculeux</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Le bois qui tremble s'entr'ouvre sur le ciel peint à l'intérieur</span><br /> -<span style="margin-left: 21.5em;">des forêts de santé</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Par cette oraison de bluet caractéristique et ces yeux à biseaux</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Qui domptent les vagues travers zigzaguant par le monde</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Ô les charmantes passes les beaux masques d'innocence et de</span><br /> -<span style="margin-left: 27em;">fureur</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">J'ai pris l'enfer par la manche de ses multiples soleils détournés</span><br /> -<span style="margin-left: 19em;">des enfants par les plumes</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Je me suis sauvé</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Tant que les métiers morts demandaient sur ma route</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Où va ce manœuvre bleu</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Mais sur les mers on ne s'élance pas si tard</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Demain caresse mon pas de son sable éclatant</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Et les carnassiers frivoles s'exaltent</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Voilez les montagnes de ce crêpe jaune étrange que vous avez</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">si bien su découper suivant le patron des graminées des cîmes</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Je suis le perruquier des serrures sous-marines le souffle des</span><br /> -<span style="margin-left: 26em;">amantes</span></p> - - - - -<h4>III</h4> - - -<p><span style="margin-left: 5em;">Lorsque la bouteille est là ouverte à ses chants de coqs</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Le ciel pelure d'oignon</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Les charmes menteurs de la servante à la voix de salade blanche</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Te rappellent la boule d'agate élastique de cette nuit ancienne</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Elle reposait sur une feuille de laurier</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Toi la tête dans cette cage où tes baisers du matin sont des</span><br /> -<span style="margin-left: 19.5em;">oiseaux qui se baignent</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Tu avais pris cette boule pour un des petits compas mystérieux</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">qui prennent à la nuit tombante des mesures sur les étangs</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Dans le magasin de tailleur de ton père</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Et les journaux de ce pays étranglé</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Te font éprouver dans les testicules une douleur bien connue</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Qui remonte aux jours d'avant ton enfance</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Tandis que la foule se disperse</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Et que de petits chocs musicaux se produisent sans interruption</span><br /> -<span style="margin-left: 24.5em;">dans le papier</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Au bord du comptoir il y a de la mousse orangée qui arrive</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Dans une survie ondoyante tu reconnaîtras les moqueurs</span></p> - - - - -<h4>IV</h4> - - -<p><span style="margin-left: 5em;">Je ne crois pas que le progrès s'opère dans la direction du sens</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">La confiance manque</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Mais la mémoire influe un peu sur le beau temps</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Page de brume au béret de cendre blanche illuminé de tous les</span><br /> -<span style="margin-left: 20.5em;">sons du tambour d'été</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">J'ai comme un pressentiment de l'aile</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Des fuites sans mon éclat personnel</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Qui est un peu déchiqueté</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">L'averse boule de neige des jardins nordiques</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Puis la poésie aux phares rouges sur une mer toute brune</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Quand le Texas des piverts monte à l'échelle minuscule</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Adorée Adorée</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">On offre à tout venant des calmants des voitures</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Cependant que des douze branches de l'étoile équatoriale</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">L'une</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Se détache</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Et roule comme un paradis sans tête</span></p> - - - - -<h4>V</h4> - - -<p><span style="margin-left: 5em;">Loin des femmes de course et des femmes de trait</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Après les arènes de plomb fondu comme la patrie et les bals noirs</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Le geste autochtone</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Cette partie sera la dernière et déjà les yeux de toutes les bêtes</span><br /> -<span style="margin-left: 17.5em;">déménagent à la cloche de bois</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Des miels abondants sertissent les clochers</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Sous l'art passent de grands inquisiteurs dont le sourire est</span><br /> -<span style="margin-left: 17em;">une poignée de feuilles sèches</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Et les grands écarts du soleil interrompent les trains jetés de la</span><br /> -<span style="margin-left: 9.5em;">mer à la terre à la façon de ces aréopages antiques</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">On a bien raison de couvrir de paille les musiques des oiseaux</span><br /> -<span style="margin-left: 14.5em;">afin qu'elles ne se brisent pas en route</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Seul un ventilateur persan détaché de l'arbre tourbillonnera</span><br /> -<span style="margin-left: 17em;">par-dessus les saisons du goût</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Voici que la rosace des ventres s'incline derrière l'horizon</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">nous entrons dans l'araignée abstraite au corps de muqueuse</span><br /> -<span style="margin-left: 24em;">transparente</span></p> - - - - -<h4>VI</h4> - - -<p><span style="margin-left: 5em;">Pour l'estime des mondes les plus féminisés</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Dans l'aisselle des astres</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Là où le dogue des cieux garde les corps au bois dormant</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">L'après-midi comme un seul homme entre dans les cases ou</span><br /> -<span style="margin-left: 24.5em;">parachutes</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Les sonneries mentent à qui mieux mieux</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Au doigt les villes et les pluies enchantées</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Obéissent</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Il faut essayer la menace</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">D'intérieurs mous s'écoulent de lentes théories de marchands</span><br /> -<span style="margin-left: 6.5em;">aux paumes tournées en avant pour le besoin architectural</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Tandis que le premier mendiant en automobile suit de l'œil le</span><br /> -<span style="margin-left: 8em;">bâton levé du premier voleur de la brigade des voitures</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Car le scandale a la part du lion dans le plus triste jardin</span><br /> -<span style="margin-left: 15em;">zoologique de ma connaissance</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Les autres ne savent qu'éteindre les vieux sinus verbaux qui</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">s'espacent de moins en moins régulièrement le long de la voie</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">L'amour est un signal qui n'a pas fonctionné</span></p> - - - - -<h4>VII</h4> - - -<p><span style="margin-left: 10em;">Les soigneurs disent aux soignées</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Là-bas sur les remparts de l'air l'interrogation est sentinelle</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Paix à nos principes solitaires</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Nous sommes les rossignols du Qui-vive</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Ici les trèfles sont des cœurs</span><br /> -<span style="margin-left: 10em;">Et celles qui se sont battues</span><br /> -<span style="margin-left: 10em;">Pour des écailles de tortue</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Manants des mille et mille seuils</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Au bras de songe d'outremer</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Quand ferez-vous palpiter devant nos seins autre chose que ces</span><br /> -<span style="margin-left: 27em;">navires</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Déjà le jour danse très fort sur les jetées magistrales</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Où se décide le sort des faibles à la peau nattée jusqu'aux pieds</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Là nos cuisses s'ouvrent et se ferment belles de nuit</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Tout près des volumes humains que ceignent les algues de</span><br /> -<span style="margin-left: 25.5em;">platine</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">À vous mais dans les étendues postiches malgré les bonds</span><br /> -<span style="margin-left: 23.5em;">prédestinés</span></p> - - - - -<h4>VIII</h4> - - -<p><span style="margin-left: 5em;">C'est aussi le bagne avec ses brèches blondes comme un livre</span><br /> -<span style="margin-left: 17.5em;">sur les genoux d'une jeune fille</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Tantôt il est fermé et crève de peine future sur les remous</span><br /> -<span style="margin-left: 22em;">d'une mer à pic</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Un long silence a suivi ces meurtres</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">L'argent se dessèche sur les rochers</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Puis sous une apparence de beauté ou de raison contre toute</span><br /> -<span style="margin-left: 22.5em;">apparence aussi</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Et les deux mains dans une seule palme</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">On voit le soir</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Tomber collier de perles des monts</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Sur l'esprit de ces peuplades tachetées règne un amour si</span><br /> -<span style="margin-left: 25em;">plaintif</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Que les devins se prennent à ricaner bien haut sur les ponts de</span><br /> -<span style="margin-left: 28.5em;">fer</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Les petites statues se donnent la main à travers la ville</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">C'est la Nouvelle Quelque Chose travaillée au socle et à l'archet</span><br /> -<span style="margin-left: 27em;">de l'arche</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">L'air est taillé comme un diamant</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Pour les peignes de l'immense Vierge en proie à des vertiges</span><br /> -<span style="margin-left: 16.5em;">d'essence alcoolique ou florale</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">La douce cataracte gronde de parfums sur les travaux</span></p> - - - - -<hr class="r5" /> - - - - -<h4><a id="IL_NY_A_PAS_A_SORTIE_DE_LA">IL N'Y A PAS A SORTIE DE LÀ</a></h4> - - -<p style="margin-left: 50%;"><i>À Paul ÉLUARD</i></p> - - -<p><span style="margin-left: 5em;">Liberté couleur d'homme</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Quelles bouches voleront en éclats</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Tuiles</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Sous la poussée de cette végétation monstrueuse</span><br /> -<br /> -<span style="margin-left: 5em;">Le soleil chien couchant</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Abandonne le perron d'un riche hôtel particulier</span><br /> -<br /> -<span style="margin-left: 5em;">Lente poitrine bleue où bat le cœur du temps</span><br /> -<br /> -<span style="margin-left: 5em;">Une jeune fille nue aux bras d'un danseur beau et cuirassé</span><br /> -<span style="margin-left: 19em;">comme Saint Georges</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Mais ceci est beaucoup plus tard</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Faibles Atlantes</span></p> - - -<p class="center">* * *</p> - - -<p><span style="margin-left: 5em;">Rivière d'étoiles</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Qui entraînes les signes de ponctuation de mon poème et de</span><br /> -<span style="margin-left: 22em;">ceux de mes amis</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Il ne faut pas oublier de cette liberté et toi je vous ai tirées</span><br /> -<span style="margin-left: 22em;">à la courte paille</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Si c'est elle que j'ai conquise</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Quelle autre que vous arrive en glissant le long d'une corde de</span><br /> -<span style="margin-left: 27.5em;">givre</span><br /> -<br /> -<span style="margin-left: 5em;">Cet explorateur aux prises avec les fourmis rouges de son propre</span><br /> -<span style="margin-left: 28.5em;">sang</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">C'est jusqu'à la fin le même mois de l'année</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Perspective qui permet de juger si l'on a affaire à des âmes ou</span><br /> -<span style="margin-left: 28em;">non</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">19.. Un lieutenant d'artillerie s'attend dans une traînée de</span><br /> -<span style="margin-left: 25em;">poudre</span></p> - - -<p class="center">* * *</p> - - -<p><span style="margin-left: 5em;">Aussi bien le premier venu</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Penché sur l'ovale du désir intérieur</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Dénombre ces buissons d'après le ver-luisant</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Selon que vous étendrez la main pour faire l'arbre ou avant de</span><br /> -<span style="margin-left: 24.5em;">faire l'amour</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Comme chacun sait</span><br /> -<br /> -<span style="margin-left: 5em;">Dans l'autre monde qui n'existera pas</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Je te vois blanc et élégant</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Les cheveux des femmes ont l'odeur de la feuille d'acanthe</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Ô vitres superposées de la pensée</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Dans la terre de verre s'agitent les squelettes de verre</span></p> - - -<p class="center">* * *</p> - - -<p><span style="margin-left: 5em;">Tout le monde a entendu parler du Radeau de la Méduse</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Et peut à la rigueur concevoir un équivalent de ce radeau dans</span><br /> -<span style="margin-left: 27em;">le ciel</span></p> - - - - -<hr class="r5" /> - - - - -<h4><a id="LE_BUVARD_DE_CENDRE">LE BUVARD DE CENDRE</a></h4> - - -<p style="margin-left: 50%;"><i>À Robert DESNOS</i></p> - - -<p><span style="margin-left: 5em;">Les oiseaux s'ennuieront</span><br /> -<br /> -<span style="margin-left: 5em;">Si j'avais oublié quelque chose</span><br /> -<br /> -<span style="margin-left: 5em;">Sonnez la cloche de ces sorties d'école dans la mer</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Ce que nous appellerons la bourrache pensive</span><br /> -<br /> -<span style="margin-left: 5em;">On commence par donner la solution du concours</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">À savoir combien de larmes peuvent tenir dans une main de</span><br /> -<span style="margin-left: 26em;">femme</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">1° aussi petite que possible</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">2° dans une main moyenne</span><br /> -<br /> -<span style="margin-left: 5em;">Tandis que je froisse ce journal étoilé</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Et que les chairs éternelles entrées une fois pour toutes en</span><br /> -<span style="margin-left: 13.5em;">possession du sommet des montagnes</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">J'habite sauvagement une petite maison du Vaucluse</span><br /> -<br /> -<span style="margin-left: 5em;">Cœur lettre de cachet</span></p> - - - - -<hr class="r5" /> - - - - -<h4><a id="LHERBAGE_ROUGE">L'HERBAGE ROUGE</a></h4> - - -<p style="margin-left: 50%;"><i>À Denise</i></p> - - -<p><span style="margin-left: 5em;">L'herbage rouge, l'or des grands chapeaux marins</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Composent pour ton front la musique et les plumes</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">D'enfer. Sur ton chemin blanchissent les enclumes.</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">S'il fait beau dans ton cœur il tonne sur tes reins.</span><br /> -<br /> -<span style="margin-left: 5em;">Jamais le val d'amour! Dans les feuilles ces trains</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Qui disparaissent, pris au lasso par les brumes...</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Tourne éternellement tes seins dans les écumes</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Des chutes: la lumière est tout ce que j'étreins.</span><br /> -<br /> -<span style="margin-left: 5em;">Va, comète du rire où le néant t'appelle,</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Ouvre tes jambes sur l'éventail ou l'ombelle;</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Toi seule sais me rendre un printemps sang et eau.</span><br /> -<br /> -<span style="margin-left: 5em;">Balances de la vie, avec toi pour fléau.</span></p> - - - - -<hr class="r5" /> - - - - -<h4><a id="AU_REGARD_DES_DIVINITES">AU REGARD DES DIVINITÉS</a></h4> - - -<p style="margin-left: 50%;"><i>À Louis ARAGON</i></p> - - -<p><span style="margin-left: 5em;">«Un peu avant minuit près du débarcadère.</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">«Si une femme échevelée te suit n'y prends pas garde.</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">«C'est l'azur. Tu n'as rien à craindre de l'azur.</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">«Il y aura un grand vase blond dans un arbre.</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">«Le clocher du village des couleurs fondues</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">«Te servira de point de repère. Prends ton temps,</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">«Souviens-toi. Le geyser brun qui lance au ciel les pousses de</span><br /> -<span style="margin-left: 26.5em;">fougère</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">«Te salue.»</span><br /> -<span style="margin-left: 9.5em;">La lettre cachetée aux trois coins d'un poisson</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Passait maintenant dans la lumière des faubourgs</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Comme une enseigne de dompteur.</span><br /> -<span style="margin-left: 18.5em;">Au demeurant</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">La belle, la victime, celle qu'on appelait</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Dans le quartier la petite pyramide de réséda</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Décousait pour elle seule un nuage pareil</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">À un sachet de pitié.</span><br /> -<span style="margin-left: 13.5em;">Plus tard l'armure blanche</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Qui vaquait aux soins domestiques et autres</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">En prenant plus fort à son aise que jamais,</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">L'enfant à la coquille, celui qui devait être...</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Mais silence.</span><br /> -<br /> -<span style="margin-left: 10em;">Un brasier déjà donnait prise</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">En son sein à un ravissant roman de cape</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Et d'épée.</span><br /> -<span style="margin-left: 9em;">Sur le pont, à la même heure,</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Ainsi la rosée à tête de chatte se berçait</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">La nuit,—et les illusions seraient perdues.</span><br /> -<br /> -<span style="margin-left: 5em;">Voici les Pères blancs qui reviennent de vêpres</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Avec l'immense clé pendue au-dessus d'eux.</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Voici les hérauts gris; enfin voici sa lettre</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Ou sa lèvre: mon cœur est un coucou pour Dieu.</span><br /> -<br /> -<span style="margin-left: 5em;">Mais le temps qu'elle parle, il ne reste qu'un mur</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Battant dans un tombeau comme une voile bise.</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">L'éternité recherche une montre-bracelet</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Un peu avant minuit près du débarcadère.</span></p> - - - - -<hr class="r5" /> - - - - -<h4><a id="ANGELUS_DE_LAMOUR">ANGÉLUS DE L'AMOUR</a></h4> - - -<p style="margin-left: 50%;"><i>À Roger VITRAC</i></p> - - -<p><span style="margin-left: 5em;">Bientôt les jardins seront sur nous comme des phares</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">D'énormes bulles crèveront à la surface des étangs</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Seules quelques cristallisations emblématiques parmi</span><br /> -<span style="margin-left: 7.5em;">lesquelles le pendule de sang et les cinq charbons blancs</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Témoigneront que le ciel est encore sensible</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Il y aura aussi un ruban magnifique</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Enroulé mille fois autour des beautés abstraites naturelles</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Ô mes amis fermons les yeux</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Jusqu'à ce que nous n'entendions plus siffler les serpents</span><br /> -<span style="margin-left: 17em;">transparents des directions</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Aussi vrai que nous vivons en pleine antiquité</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Dans chaque rayon de soleil il y a une lucarne et à chaque</span><br /> -<span style="margin-left: 14.5em;">lucarne peut apparaître la Gorgone</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Déjà nous avons assisté aux migrations de nos mains</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Immobiles au bord d'un fleuve nous regardions passer le</span><br /> -<span style="margin-left: 20em;">travail à tire d'ailes</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Comme d'autres apprennent à vider sans bruit les poches de</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">leurs vêtements suspendus et garnis de clochettes</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Quand nous levons la tête le ciel nous bande les yeux</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Fermons les yeux pour qu'il fasse clair où nous ne sommes pas</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Là trompant l'impossible étoile à une branche</span><br /> -<br /> -<span style="margin-left: 5em;">Nous danserons comme le feu parmi les paillettes de</span><br /> -<span style="margin-left: 21em;">nous-mêmes</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Et ce sera toujours</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Nous passerons des ponts surprenants</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Nous verserons dans des vallées de larmes</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">À la longue les cygnes ne répondrons plus de nous</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">De nous qui retournons aux formes idéales</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Avec qui les saisons iront au plus pressé</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Et qui les premiers forcerons le danger</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Magique sur sa corde inexistante</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Pour nous servir à prendre des chemins de traverse</span></p> - - - - -<hr class="r5" /> - - - - -<h4><a id="TOUT_PARADIS_NEST_PAS_PERDU">TOUT PARADIS N'EST PAS PERDU</a></h4> - - -<p style="margin-left: 50%;"><i>À Man RAY</i></p> - - -<p><span style="margin-left: 5em;">Les coqs de roche passent dans le cristal</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Ils défendent la rosée à coups de crête</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Alors la devise charmante de l'éclair</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Descend sur la bannière des ruines</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Le sable n'est plus qu'une horloge phosphorescente</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Qui dit minuit</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Par les bras d'une femme oubliée</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Point de refuge tournant dans la campagne</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Dressée aux approches et aux reculs célestes</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">C'est ici</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Les tempes bleues et dures de la villa baignent dans la nuit</span><br /> -<span style="margin-left: 18.5em;">qui décalque mes images</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Chevelures chevelures</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Le mal prend des forces tout près</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Seulement voudra-t-il de nous</span></p> - - - - -<hr class="r5" /> - - - - -<h4><a id="MA_MORT_PAR_ROBERT_DESNOS">MA MORT PAR ROBERT DESNOS</a></h4> - - -<p><span style="margin-left: 5em;">Le jeudi suivant les académiciens occupés au dictionnaire</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">L'œil vitreux des hirondelles de bas-étage</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Un jardin aux parterres d'explosions</span><br /> -<br /> -<span style="margin-left: 5em;">C'était à la veille de ***</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Sur l'écorce des marronniers les mots À suivre</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">On parait on se contentait de parer</span><br /> -<br /> -<span style="margin-left: 5em;">Jamais la religion au secours de l'opinion</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Ne s'était à ce point commise</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Dans une cabine de bains</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">J'entrais avec la Vierge en personne</span><br /> -<br /> -<span style="margin-left: 5em;">Sachez que le baril de poudre Le Penseur</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Durant la nuit avait été hissé</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Au sommet de la Trinité</span><br /> -<br /> -<span style="margin-left: 5em;">Je reviens au même</span><br /> -<br /> -<span style="margin-left: 5em;">Les individus sont des crics</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Et je me balance sans cesse en arrière de moi-même</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Pareil à la suspension de la peur</span><br /> -<br /> -<span style="margin-left: 5em;">Ma course est celle de cinq jockeys</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Le premier bute sur ma tête</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Loin des tribunes</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Là où les haies sont remplacées par des avalanches</span><br /> -<br /> -<span style="margin-left: 5em;">Le second part seul</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Le quatrième pousse à la consommation des noix de coco en</span><br /> -<span style="margin-left: 23em;">guise de cierges</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Mais le sixième virtuel</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Dans la glace de mes jours impossibles</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Ressemble à une patte de renard</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Je m'arrache difficilement à la contemplation des sourcils</span><br /> -<br /> -<span style="margin-left: 5em;">Au vert des sangs et des mines</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">À l'apparence humaine qui dissémine</span><br /> -<br /> -<span style="margin-left: 5em;">Plus j'aime plus je suis aimé des bois où le cerf dans le serpolet</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Se signe à connaître que veux-tu</span><br /> -<br /> -<span style="margin-left: 5em;">Descendre estimer mourir</span><br /> -<br /> -<span style="margin-left: 5em;">Puis l'élément femelle croix des inquisiteurs</span></p> - - - - -<hr class="r5" /> - - - - -<h4><a id="PLUTOT_LA_VIE">PLUTÔT LA VIE</a></h4> - - -<p><span style="margin-left: 5em;">Plutôt la vie que ces prismes sans épaisseur même si les</span><br /> -<span style="margin-left: 18em;">couleurs sont plus pures</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Plutôt que cette heure toujours couverte que ces terribles</span><br /> -<span style="margin-left: 16.5em;">voitures de flammes froides</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Que ces pierres blettes</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Plutôt ce cœur à cran d'arrêt</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Que cette mare aux murmures</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Et que cette étoffe blanche qui chante à la fois dans l'air et</span><br /> -<span style="margin-left: 23em;">dans la terre</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Que cette bénédiction nuptiale qui joint mon front à celui de la</span><br /> -<span style="margin-left: 25em;">vanité totale</span><br /> -<span style="margin-left: 14em;">Plutôt la vie</span><br /> -<br /> -<br /> -<span style="margin-left: 5em;">Plutôt la vie avec ses draps conjuratoires</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Ses cicatrices d'évasions</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Plutôt la vie plutôt cette rosace sur ma tombe</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">La vie de la présence rien que de la présence</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Où une voix dit Es-tu là où une autre répond Es-tu là</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Je n'y suis guère hélas</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Et pourtant quand nous ferions le jeu de ce que nous faisons</span><br /> -<span style="margin-left: 26em;">mourir</span><br /> -<span style="margin-left: 14em;">Plutôt la vie</span><br /> -<br /> -<br /> -<span style="margin-left: 5em;">Plutôt la vie plutôt la vie Enfance vénérable</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Le ruban qui part d'un fakir</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Ressemble à la glissière du monde</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Le soleil a beau n'être qu'une épave</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Pour peu que le corps de la femme lui ressemble</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Tu songes en contemplant la trajectoire tout du long</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Ou seulement en fermant les yeux sur l'orage adorable qui a</span><br /> -<span style="margin-left: 24em;">nom ta main</span><br /> -<span style="margin-left: 14em;">Plutôt la vie</span><br /> -<br /> -<br /> -<span style="margin-left: 5em;">Plutôt la vie avec ses salons d'attente</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Lorsqu'on sait qu'on ne sera jamais introduit</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Plutôt la vie que ces établissements thermaux</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Où le service est fait par des colliers</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Plutôt la vie défavorable et longue</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Quand les livres se refermeraient ici sur des rayons moins doux</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Et quand là-bas il ferait mieux que meilleur il ferait libre oui</span><br /> -<span style="margin-left: 14em;">Plutôt la vie</span><br /> -<br /> -<br /> -<span style="margin-left: 5em;">Plutôt la vie comme fond de dédain</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">À cette tête suffisamment belle</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Comme l'antidote de cette perfection qu'elle appelle et qu'elle</span><br /> -<span style="margin-left: 27em;">craint</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">La vie le fard de Dieu</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">La vie comme un passeport vierge</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Une petite ville comme Pont-à-Mousson</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Et comme tout s'est déjà dit</span><br /> -<span style="margin-left: 14em;">Plutôt la vie</span></p> - - - - -<hr class="r5" /> - - - - -<h4><a id="DU_SANG_DANS_LA_PRAIRIE">DU SANG DANS LA PRAIRIE</a></h4> - - -<p style="margin-left: 50%;"><i>À Georges LIMBOUR</i></p> - - -<p><span style="margin-left: 5em;">Ciel de verre cassé et de reines-marguerites</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">À toi mon amour s'il y a une escarpolette assez légère pour</span><br /> -<span style="margin-left: 25.5em;">les mots</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Les mots que j'ai trouvés sur le rivage</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Mes mains s'ensanglantent au passage des étoiles</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Ne dis rien</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">D'après l'ombre des gants tu n'as pas à avoir peur</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Pour moi et pour tout ce qui ressemble</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Au survivant</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Lorsque je passe entre la nuit et le jour avec les menottes</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Je vois à une fenêtre mon enfant</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Mon enfant fait glisser à la surface de l'air des pierres claires</span><br /> -<span style="margin-left: 25.5em;">ou bleues</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">L'arête de poisson luit</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Et c'est l'œil</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Rien que l'œil de la soubrette un peu au-dessus du toit</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Il faut tuer à la marée montante</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Tuez-moi si vous voulez voir le Déluge</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Il y a encore d'autres barques que les étoiles sur mon sang</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Mon amour est une marelle</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Un palet de glace sur le mot Jamais</span></p> - - - - -<hr class="r5" /> - - - - -<h4><a id="FEUX_TOURNANTS">FEUX TOURNANTS</a></h4> - - -<p style="margin-left: 50%;"><i>À Max MORISE</i></p> - - -<p><span style="margin-left: 5em;">La toge rousse qui recouvre les astres à carreaux</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Fait peine à toucher mais l'enterrement divin</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Que suivent les oiseaux à peine a-t-il lieu</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Que je vais de dégradation en dégradation</span><br /> -<br /> -<span style="margin-left: 5em;">C'est d'abord le vainqueur de la rue du chant des roseaux</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Qui remet son épée à l'ensablement des coeurs</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Puis la bougie à la flamme haute sur la portée</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">De ma chambre qui baise la hache de licteur</span><br /> -<br /> -<span style="margin-left: 5em;">Il y a des péchés qui de même sont remis</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Aux jeunes femmes l'aspic regarde le sein</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Que seul il a dégrafé vraiment au monde</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Lui épine arrachée à la rose de l'air</span><br /> -<br /> -<span style="margin-left: 5em;">Puis le socle désert d'une statue de jongleur</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">En proie maintenant aux papillons et à leurs satellites</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Les grandes fusées de sève au-dessus des jardins publics</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Et la mousse qui vient recouvrir ma table quand je dors</span><br /> -<br /> -<span style="margin-left: 5em;">Dans un bureau le coup de poing américain fait merveille</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Est-ce que nous ne nous baignons pas chaque jour dans notre</span><br /> -<span style="margin-left: 27.5em;">sang</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">L'oreille compte les jours les jolies marques de fabrique</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Mouette sur le dos des moutons de mer</span><br /> -<br /> -<span style="margin-left: 5em;">Ce sont des charges de cavalerie contre la nuit</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Éternellement rebelle Des frissons de lances</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Est fait l'ange qui veille sur la virginité terrible</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Pareil à la lumière électrique dans les arbres</span><br /> -<br /> -<span style="margin-left: 5em;">Tambour tambour è tout jamais voilé</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Une fée balaye les diamants de sa robe de genêts</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Histoire de moudre un grain plus doux que le café</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Qu'on te sert en grand mystère sur les fortifications</span></p> - - - - -<hr class="r5" /> - - - - -<h4><a id="SILHOUETTE_DE_PAILLE">SILHOUETTE DE PAILLE</a></h4> - - -<p style="margin-left: 50%;"><i>À Max ERNST</i></p> - - -<p><span style="margin-left: 5em;">Donnez-moi des bijoux de noyées</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Deux crèches</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Un prêle et une marotte de modiste</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Ensuite pardonnez-moi</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Je n'ai pas le temps de respirer</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Je suis un sort</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">La construction solaire m'a retenu jusqu'ici</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Maintenant je n'ai plus qu'à laisser mourir</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Demandez le barême</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Au trot le poing fermé au-dessus de ma tête qui sonne</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Un verre dans lequel s'ouvre un œil jaune</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Le sentiment s'ouvre aussi</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Mais les princesses s'accrochent à l'air pur</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">J'ai besoin d'orgueil</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Et de quelques gouttes plates</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Pour réchauffer la marmite de fleurs moisies</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Au pied de l'escalier</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Pensée divine au carreau étoilé de ciel bleu</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">L'expression des baigneuses c'est la mort du loup</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Prenez-moi pour amie</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">L'amie des feux et des furets</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Vous regarde à deux fois</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Lissez vos peines</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Ma rame de palissandre fait chanter vos cheveux</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Un son palpable dessert la plage</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Noire de la colère des seiches</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Et rouge du côté du panonceau</span></p> - - - - -<div class="figcenter" style="width: 300px;"> -<img src="images/breton02.jpg" width="300" alt="" /> -</div> - - - - -<h4><a id="DANS_LA_VALLEE_DU_MONDE">DANS LA VALLÉE DU MONDE</a></h4> - - -<p style="margin-left: 50%;"><i>À Joseph DELTEIL</i></p> - - -<p><span style="margin-left: 5em;">Des animaux disjoints font le tour de la terre</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Et demandent leur chemin à ma fantaisie</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Qui elle-même fait le tour de la terre</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Mais en sens inverse</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Il en résulte de grands quiproquos</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">La Chine est frappée d'interdit</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">La péninsule balkanique est doublée par une partie du cortège</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Au levant seize reptiles étoilés à partir d'un feu</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Souterrain sont hissés au sommet d'un mât</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Agitateur du ciel</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">L'approche des crinières blanches est saluée</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Par les feuilles lancéolées</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Dont le murmure accompagne ce poème</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Au dire d'un chanteur</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">L'ombre des ailes des pattes des nageoires</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Suffit à la renommée</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">L'azur condense les vapeurs précieuses</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Les singes marins</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Suspendus aux arbres de corail</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Et le rossignol qui vit dans les épaves</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Montrent le bois injecté de roses et de cocaïne</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Les marches d'ambre</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Qui mènent au trône des pensées</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Laissent couler le sang prismatique</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Les oreilles des éléphants qu'on prenait pour des pierres tombales</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Dans la vallée du monde</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Battent la mesure des siècles</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Plus près les femmes par-dessus les villes de chasubles et de</span><br /> -<span style="margin-left: 26.5em;">cerises</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Les femmes poudrées par les fleurs</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Les femmes dont le troupeau est conduit par les animaux</span><br /> -<span style="margin-left: 24.5em;">fabuleux</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Accusent de rigueur le principe</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Qui assimile les plantes spectrales</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">L'amour à cinq branches l'hystérie flocon des appartements</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">À la mort la petite mort l'héliotropisme</span></p> - - - - -<hr class="r5" /> - - - - -<h4><a id="MILLE_ET_MILLE_FOIS">MILLE ET MILLE FOIS</a></h4> - - -<p style="margin-left: 50%;"><i>À Francis PICABIA</i></p> - - -<p><span style="margin-left: 5em;">Sous le couvert des pas qui regagnent le soir une tour habitée</span><br /> -<span style="margin-left: 11em;">par des signes mystérieux au nombre de onze</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">La neige que je prends dans la main et qui fond</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Cette neige que j'adore fait des rêves et je suis un de ces rêves</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Moi qui n'accorde au jour et à la nuit que la stricte jeunesse</span><br /> -<span style="margin-left: 24.5em;">nécessaire</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Ce sont deux jardins dans lesquels se promènent mes mains</span><br /> -<span style="margin-left: 21em;">qui n'ont rien à faire</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Et pendant que les onze signes se reposent</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Je prends part à l'amour qui est une mécanique de cuivre et</span><br /> -<span style="margin-left: 20.5em;">d'argent dans la haie</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Je suis un des rouages les plus délicats de l'amour terrestre</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Et l'amour terrestre cache les autres amours</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">À la façon des signes qui me cachent l'esprit</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Un coup de couteau perdu siffle à l'oreille du promeneur</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">J'ai défait le ciel comme un lit merveilleux</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Mon bras pend du ciel avec un chapelet d'étoiles</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Qui descend de jour en jour</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Et dont le premier grain va disparaître dans la mer</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">À la place de mes couleurs vivantes</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Il n'y aura bientôt plus que de la neige sur la mer</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Les signes apparaissent à la porte</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Ils sont de onze couleurs différentes et leurs dimensions</span><br /> -<span style="margin-left: 11.5em;">respectives vous feraient mourir de pitié</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">L'un d'eux est obligé de se baisser et de se croiser les bras</span><br /> -<span style="margin-left: 18.5em;">pour entrer dans la tour</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">J'entends l'autre qui brûle dans une région prospère</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Et celui-ci à cheval sur l'industrie la rare industrie montagneuse</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Pareille à l'onagre qui se nourrit de truites</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Les cheveux les longs cheveux pommelés</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Caractérisent le signe qui porte le bouclier doublement ogival</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Il faut se méfier de l'idée que roulent les torrents</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Ma construction ma belle construction page ô page</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Maison insensément vitrée à ciel ouvert à sol ouvert</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">C'est une faille dans le roc suspendu par des anneaux à la</span><br /> -<span style="margin-left: 21.5em;">tringle du monde</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">C'est un rideau métallique qui se baisse sur des inscriptions</span><br /> -<span style="margin-left: 26em;">divines</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Que vous ne savez pas lire</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Les signes n'ont jamais affecté que moi</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Je prends naissance dans le désordre infini des prières</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Je vis et je meurs d'un bout à l'autre de cette ligne</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Cette ligne étrangement mesurée qui relie mon cœur à l'appui</span><br /> -<span style="margin-left: 23.5em;">de votre fenêtre</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Je corresponds par elle avec tous les prisonniers du monde</span></p> - - - - -<hr class="r5" /> - - - - -<h4><a id="LAIGRETTE">L'AIGRETTE</a></h4> - - -<p style="margin-left: 50%;"><i>À Marcel NOLL</i></p> - - -<p><span style="margin-left: 5em;">Si seulement il faisait du soleil cette nuit</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Si dans le fond de l'Opéra deux seins miroitants et clairs</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Composaient pour le mot amour la plus merveilleuse lettrine</span><br /> -<span style="margin-left: 26em;">vivante</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Si le pavé de bois s'entr'ouvrait sur la cime des montagnes</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Si l'hermine regardait d'un air suppliant</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Le prêtre à bandeaux rouges</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Qui revient du bagne en comptant les voitures fermées</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Si l'écho luxueux des rivières que je tourmente</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Ne jetait que mon corps aux herbes de Paris</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Que ne grêle-t-il à l'intérieur des magasins de bijouterie</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Au moins le printemps ne me ferait plus peur</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Si seulement j'étais une racine de l'arbre du ciel</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Enfin le bien dans la canne à sucre de l'air</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Si l'on faisait la courte échelle aux femmes</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Que vois-tu belle silencieuse</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Sous l'arc de triomphe du Carrousel</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Si le plaisir dirigeait sous l'aspect d'une passante éternelle</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Les Chambres n'étant plus sillonnées que par l'œillade violette</span><br /> -<span style="margin-left: 24em;">des promenoirs</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Que ne donnerais-je pour qu'un bras de la Seine se glissât sous</span><br /> -<span style="margin-left: 26.5em;">le matin</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Qui est de toute façon perdu</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Je ne suis pas résigné non plus aux salles caressantes</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Où sonne le téléphone des amendes du soir</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">En partant j'ai mis le feu à une mèche de cheveux qui est celle</span><br /> -<span style="margin-left: 24.5em;">d'une bombe</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Et la mèche de cheveux creuse un tunnel sous Paris</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Si seulement mon train entrait dans ce tunnel</span></p> - - - - -<hr class="r5" /> - - - - -<h4><a id="LEGION_ETRANGERE">LÉGION ÉTRANGÈRE</a></h4> - - -<p><span style="margin-left: 5em;">Non je ne ferai pas l'éther dans la revue future</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Où les décors plantés dans la mer</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">En pleine aurore boréale</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Comme toujours</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Le pommier reprendra son bien</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Je n'ai garde de confondre le baguier de la mer</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Et l'arcade sourcilière de Dieu</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Je ne suis pas seul en moi-même</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Pas plus seul que le gui sur l'arbre de moi-même</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Je respire les nids et je touche aux petits des étoiles</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">En tant que personnage de la revue éternelle</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Mes sabots de feu ne font pas grand bruit</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Sur le parquet céleste</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Du ciel blanc qui fait la roue aux pieds de Junon</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Tombent les ramoneurs de l'orage</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Je pique les coursiers de mes sens</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Les uns sont montés par de belles amazones</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Les autres se cabrent au bord de précipices vermeils</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Il y a une loge en dehors des coulisses</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Une loge où la psyché redresse les branches qui plient</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Sous trop de fruits de bouches encore vertes</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">L'immense tremblement des cils est dans le lustre</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">On tire le canon tout près</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">On emporte la statue du soleil sur un camion</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Ma jeunesse prend part à une retraite aux flambeaux</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Dans une île du Pacifique</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Elle monte entre les fusées de ce dauphin</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Immortelles de ma vie</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Fiancées du jour qui n'hésite plus</span></p> - - - - -<hr class="r5" /> - - - - -<h4><a id="METEORE">MÉTÉORE</a></h4> - - -<p style="margin-left: 50%;"><i>À Louis de Gonzague FRICK</i></p> - - -<p><span style="margin-left: 5em;">C'est l'harmonie qui est à l'appareil</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Le cyclone reste en suspens sur le fleuve</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Comme deux paupières de vautour</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Voyez l'étamine de mes mains dans laquelle il y a une ville de</span><br /> -<span style="margin-left: 23.5em;">l'extrême-orient</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Les myosotis géants les pousse-pousse d'amour</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Le carnaval des tempêtes part d'ici</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Je me tiens debout sur l'avant-dernier char</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">J'espère que vous le baiser</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Vous paraîtrez</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Même en camisole de force</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">La lueur qui pêche les cœurs dans ses filets</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Me demande l'heure</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Je réponds le temps de pêcher pour toi</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Pour moi celui d'agiter les mouchoirs et de tordre les poignets</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">L'usine aux cheveux de trèfle</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">L'usine où se plaignent les grandes rames à vif</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Redouble de foi quand je passe</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Les mains dans mes poches de grisou blanc et rose</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Je promets et ne suis pas capable de tenir</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">L'atmosphère me demande conseil inutilement</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Le long des fils télégraphiques je fais mon apparition en robe</span><br /> -<span style="margin-left: 27em;">fendue</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Sur ma tête se posent des pieds d'oiseaux si fins</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Que je ne bouge que pour les faire lever</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Je vis parquée dans les forêts</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">D'où les nuages galants me font rarement sortir</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Misérable je fuis sur un quai parmi les caisses</span></p> - - - - -<hr class="r5" /> - - - - -<h4><a id="LIGNE_BRISEE">LIGNE BRISÉE</a></h4> - - -<p style="margin-left: 50%;"><i>À Raymond ROUSSEL</i></p> - - -<p><span style="margin-left: 5em;">Nous le pain sec et l'eau dans les prisons du ciel</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Nous les pavés de l'amour tous les signaux interrompus</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Qui personnifions les grâces de ce poème</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Rien ne nous exprime au-delà de la mort</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">À cette heure où la nuit pour sortir met ses bottines vernies</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Nous prenons le temps comme il vient</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Comme un mur mitoyen à celui de nos prisons</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Les araignées font entrer le bateau dans la rade</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Il n'y a qu'à toucher il n'y a rien à voir</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Plus tard vous apprendrez qui nous sommes</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Nos travaux sont encore bien défendus</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Mais c'est l'aube de la dernière côte le temps se gâte</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Bientôt nous porterons ailleurs notre luxe embarrassant</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Nous porterons ailleurs le luxe de la peste</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Nous un peu de gelée blanche sur les fagots humains</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Et c'est tout</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">L'eau-de-vie panse les blessures dans un caveau par le</span><br /> -<span style="margin-left: 6em;">soupirail duquel on aperçoit une route bordée de grandes patiences</span><br /> -<span style="margin-left: 30.5em;">vides</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Ne demandez pas où vous êtes</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Nous le pain sec et l'eau dans les prisons du ciel</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Le jeu de cartes à la belle étoile</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Nous soulevons à peine un coin du voile</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Le raccommodeur de faïence travaille sur une échelle</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Il paraît jeune en dépit de la concession</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Nous portons son deuil en jaune</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Le pacte n'est pas encore signé</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Les sœurs de charité provoquent</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">À l'horizon des fuites</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Peut-être pallions-nous à la fois le mal et le bien</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">C'est ainsi que la volonté des rêves se fait</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Gens qui pourriez</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Nos rigueurs se perdent dans le regret des émiettements</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Nous sommes les vedettes de la séduction plus terrible</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Le croc du chiffonnier Matin sur les hardes fleuries</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Nous jette à la fureur des trésors aux dents longues</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">N'ajoutez rien à la honte de votre propre pardon</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">C'est assez que d'armer pour une fin sans fond</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Vos yeux de ces larmes ridicules qui nous soulagent</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Le ventre des mots est doré ce soir et rien n'est plus en vain</span></p> - - - - -<hr class="r5" /> - - - - -<h4><a id="TOURNESOL">TOURNESOL</a></h4> - - -<p style="margin-left: 50%;"><i>À Pierre REVERDY</i></p> - - -<p><span style="margin-left: 5em;">La voyageuse qui traversa les Halles à la tombée de l'été</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Marchait sur la pointe des pieds</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Le désespoir roulait au ciel ses grands arums si beaux</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Et dans le sac à main il y avait mon rêve ce flacon de sels</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Que seule a respirés la marraine de Dieu</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Les torpeurs se déployaient comme la buée</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Au Chien qui fume</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Où venaient d’entrer le pour et le contre</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">La jeune femme ne pouvait être vue d’eux que mal et de biais</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Avais-je affaire à l’ambassadrice du salpêtre</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Ou de la courbe blanche sur fond noir que nous appelons</span><br /> -<span style="margin-left: 25em;">pensée</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Le bal des innocents battait son plein</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Les lampions prenaient feu lentement dans les marronniers</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">La dame sans ombre s’agenouilla sur le Pont-au-Change</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Rue Gît-le-Cœur les timbres n’étaient plus les mêmes</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Les promesses des nuits étaient enfin tenues</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Les pigeons voyageurs les baisers de secours</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Se joignaient aux seins de la belle inconnue</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Dardés sous le crêpe des significations parfaites</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Une ferme prospérait en plein Paris</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Et ses fenêtres donnaient sur la voie lactée</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Mais personne ne l’habitait encore à cause des survenants</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Des survenants qu'on sait plus dévoués que les revenants</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Les uns comme cette femme ont l'air de nager</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Et dans l'amour il entre un peu de leur substance</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Elle les intériorise</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Je ne suis le jouet d'aucune puissance sensorielle</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Et pourtant le grillon qui chantait dans les cheveux de cendre</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Un soir près la statue d'Étienne Marcel</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">M'a jeté un coup d'oeil d'intelligence</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">André Breton a-t-il dit passe</span></p> - - - - -<hr class="r5" /> - - - - -<h4><a id="LE_SOLEIL_EN_LAISSE">LE SOLEIL EN LAISSE</a></h4> - - -<p style="margin-left: 50%;"><i>À Pablo PICASSO</i></p> - - -<p><span style="margin-left: 5em;">Le grand frigorifique blanc dans la nuit des temps</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Qui distribue les frissons à la ville</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Chante pour lui seul</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Et le fond de sa chanson ressemble à la nuit</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Qui fait bien ce qu'elle fait et pleure de le savoir</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Une nuit où j'étais de quart sur un volcan</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">J'ouvris sans bruit la porte d'une cabine et me jetai aux pieds</span><br /> -<span style="margin-left: 24em;">de la lenteur</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Tant je la trouvai belle et prête à m'obéir</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Ce n'était qu'un rayon de la roue voilée</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Au passage des morts elle s'appuyait sur moi</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Jamais les vins braisés ne nous éclairèrent</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Mon amie était trop loin des aurores qui font cercle autour</span><br /> -<span style="margin-left: 20em;">d'une lampe arctique</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Au temps de ma millième jeunesse</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">J'ai charmé cette torpille qui brille</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Nous regardons l'incroyable et nous y croyons malgré nous</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Comme je pris un jour la femme que j'aimais</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Nous rendons les lumières heureuses</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Elles se piquent à la cuisse devant moi</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Posséder est un trèfle auquel j'ai ajouté artificiellement la</span><br /> -<span style="margin-left: 21em;">quatrième feuille</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Les canicules me frôlent</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Comme les oiseaux qui tombent</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Sous l'ombre il y a une lumière et sous cette lumière il y a deux</span><br /> -<span style="margin-left: 27.5em;">ombres</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Le fumeur met la dernière main à son travail</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Il cherche l'unité de lui-même avec le paysage</span><br /> -<span style="margin-left: 5em;">Il est un des frissons du grand frigorifique</span></p> - - - - -<hr class="r5" /> - - - - -<h4><a id="A_RROSE_SELAVY">À RROSE SÉLAVY</a></h4> - - -<p style="margin-left: 50%;">«<i>André Breton n'écrira plus.</i>»<br /> -(Journal du Peuple—Avril 1923)</p> - - -<p><span style="margin-left: 5em;">J'ai quitté mes effets,</span><br /> -<span style="margin-left: 14em;">mes beaux effets de neige!</span></p> - - - - - - - - - -<pre> - - - - - -End of the Project Gutenberg EBook of Clair de terre, by André Breton - -*** END OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK CLAIR DE TERRE *** - -***** This file should be named 60417-h.htm or 60417-h.zip ***** -This and all associated files of various formats will be found in: - http://www.gutenberg.org/6/0/4/1/60417/ - -Produced by Laura Natal Rodrigues at Free Literature (Images -generously made available by Hathi Trust.) - - -Updated editions will replace the previous one--the old editions will -be renamed. - -Creating the works from print editions not protected by U.S. copyright -law means that no one owns a United States copyright in these works, -so the Foundation (and you!) can copy and distribute it in the United -States without permission and without paying copyright -royalties. 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