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+The Project Gutenberg EBook of Le Tour du Monde; À travers la Perse
+Orientale, by Various
+
+This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and with
+almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or
+re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included
+with this eBook or online at www.gutenberg.org
+
+
+Title: Le Tour du Monde; À travers la Perse Orientale
+ Journal des voyages et des voyageurs; 2e Sem. 1905
+
+Author: Various
+
+Editor: Édouard Charton
+
+Release Date: September 10, 2009 [EBook #29950]
+
+Language: French
+
+Character set encoding: ISO-8859-1
+
+*** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK LA PERSE ORIENTALE ***
+
+
+
+
+Produced by Carlo Traverso, Christine P. Travers and the
+Online Distributed Proofreading Team at http://www.pgdp.net
+(This file was produced from images generously made
+available by the Bibliothèque nationale de France
+(BnF/Gallica) at http://gallica.bnf.fr)
+
+
+
+
+
+[Note au lecteur de ce fichier digital:
+
+Seules les erreurs clairement introduites par le typographe ont été
+corrigées.
+
+Ce fichier est un extrait du recueil du journal "Le Tour du monde:
+Journal des voyages et des voyageurs" (2e semestre 1905).
+
+Les articles ont été regroupés dans des fichiers correspondant
+aux différentes zones géographiques, ce fichier contient les articles
+sur la Perse Orientale.
+
+Chaque fichier contient l'index complet du recueil dont ces
+articles sont originaires.
+
+La liste des illustrations étant très longue, elle a été déplacée et
+placée en fin de fichier.]
+
+
+
+
+
+ LE TOUR DU MONDE
+
+
+
+
+ PARIS
+ IMPRIMERIE FERNAND SCHMIDT
+ 20, rue du Dragon, 20
+
+
+
+
+ NOUVELLE SÉRIE--11e ANNÉE
+ 2e SEMESTRE
+
+
+
+
+ LE TOUR DU MONDE
+
+ JOURNAL
+ DES VOYAGES ET DES VOYAGEURS
+
+
+
+
+ Le Tour du Monde
+ a été fondé par Édouard Charton
+ en 1860
+
+
+
+
+ PARIS
+ LIBRAIRIE DE HACHETTE ET Cie
+ 79, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 79
+ LONDRES, 18, KING WILLIAM STREET, STRAND
+ 1905
+
+Droits de traduction et de reproduction réservés.
+
+
+
+
+TABLE DES MATIÈRES
+
+
+L'ÉTÉ AU KACHMIR
+
+Par _Mme F. MICHEL_
+
+ I. De Paris à Srînagar. -- Un guide pratique. -- De Bombay à
+ Lahore. -- Premiers préparatifs. -- En _tonga_ de
+ Rawal-Pindi à Srînagar. -- Les Kachmiris et les maîtres du
+ Kachmir. -- Retour à la vie nomade. 1
+
+ II. La «Vallée heureuse» en _dounga_. -- Bateliers et
+ batelières. -- De Baramoula à Srînagar. -- La capitale du
+ Kachmir. -- Un peu d'économie politique. -- En amont de
+ Srînagar. 13
+
+ III. Sous la tente. -- Les petites vallées du Sud-Est. --
+ Histoires de voleurs et contes de fées. -- Les ruines de
+ Martand. -- De Brahmanes en Moullas. 25
+
+ IV. Le pèlerinage d'Amarnâth. -- La vallée du Lidar. -- Les
+ pèlerins de l'Inde. -- Vers les cimes. -- La grotte sacrée.
+ -- En _dholi_. -- Les Goudjars, pasteurs de buffles. 37
+
+ V. Le pèlerinage de l'Haramouk. -- Alpinisme funèbre et
+ hydrothérapie religieuse. -- Les temples de Vangâth. --
+ Frissons d'automne. -- Les adieux à Srînagar. 49
+
+
+SOUVENIRS DE LA COTE D'IVOIRE
+
+Par _le docteur LAMY_
+
+_Médecin-major des troupes coloniales_.
+
+ I. Voyage dans la brousse. -- En file indienne. -- Motéso.
+ -- La route dans un ruisseau. -- Denguéra. -- Kodioso. --
+ Villes et villages abandonnés. -- Où est donc Bettié? --
+ Arrivée à Dioubasso. 61
+
+ II. Dans le territoire de Mopé. -- Coutumes du pays. -- La
+ mort d'un prince héritier. -- L'épreuve du poison. -- De
+ Mopé à Bettié. -- Bénie, roi de Bettié, et sa capitale. --
+ Retour à Petit-Alépé. 73
+
+ III. Rapports et résultats de la mission. -- Valeur
+ économique de la côte d'Ivoire. -- Richesse de la flore. --
+ Supériorité de la faune. 85
+
+ IV. La fièvre jaune à Grand-Bassam. -- Deuils nombreux. --
+ Retour en France. 90
+
+
+L'ÎLE D'ELBE
+
+Par _M. PAUL GRUYER_
+
+ I. L'île d'Elbe et le «canal» de Piombino. -- Deux mots
+ d'histoire. -- Débarquement à Porto-Ferraio. -- Une ville
+ d'opéra. -- La «teste di Napoleone» et le Palais impérial.
+ -- La bannière de l'ancien roi de l'île d'Elbe. -- Offre à
+ Napoléon III, après Sedan. -- La bibliothèque de l'Empereur.
+ -- Souvenir de Victor Hugo. Le premier mot du poète. -- Un
+ enterrement aux flambeaux. Cagoules noires et cagoules
+ blanches. Dans la paix des limbes. -- Les différentes routes
+ de l'île. 97
+
+ II. Le golfe de Procchio et la montagne de Jupiter. -- Soir
+ tempétueux et morne tristesse. -- L'ascension du Monte
+ Giove. -- Un village dans les nuées. -- L'Ermitage de la
+ Madone et la «Sedia di Napoleone». -- Le vieux gardien de
+ l'infini. «Bastia, Signor!». Vision sublime. -- La côte
+ orientale de l'île. Capoliveri et Porto-Longone. -- La gorge
+ de Monserrat. -- Rio 1 Marina et le monde du fer. 109
+
+ III. Napoléon, roi de l'île d'Elbe. -- Installation aux
+ Mulini. -- L'Empereur à la gorge de Monserrat. -- San
+ Martino Saint-Cloud. La salle des Pyramides et le plafond
+ aux deux colombes. Le lit de Bertrand. La salle de bain et
+ le miroir de la Vérité. -- L'Empereur transporte ses pénates
+ sur le Monte Giove. -- Elbe perdue pour la France. --
+ L'ancien Musée de San Martino. Essai de reconstitution par
+ le propriétaire actuel. Le lit de Madame Mère. -- Où il faut
+ chercher à Elbe les vraies reliques impériales. «Apollon
+ gardant ses troupeaux.» Éventail et bijoux de la princesse
+ Pauline. Les clefs de Porto-Ferraio. Autographes. La robe de
+ la signorina Squarci. -- L'église de l'archiconfrérie du
+ Très-Saint-Sacrement. La «Pieta» de l'Empereur. Les
+ broderies de soie des Mulini. -- Le vieil aveugle de
+ Porto-Ferraio. 121
+
+
+D'ALEXANDRETTE AU COUDE DE L'EUPHRATE
+
+Par _M. VICTOR CHAPOT_
+
+_membre de l'École française d'Athènes._
+
+ I. -- Alexandrette et la montée de Beïlan. -- Antioche et
+ l'Oronte; excursions à Daphné et à Soueidieh. -- La route
+ d'Alep par le Kasr-el-Benat et Dana. -- Premier aperçu
+ d'Alep. 133
+
+ II. -- Ma caravane. -- Village d'Yazides. -- Nisib. --
+ Première rencontre avec l'Euphrate. -- Biredjik. --
+ Souvenirs des Hétéens. -- Excursion à Resapha. -- Comment
+ atteindre Ras-el-Aïn? Comment le quitter? -- Enfin à Orfa! 145
+
+ III. -- Séjour à Orfa. -- Samosate. -- Vallée accidentée de
+ l'Euphrate. -- Roum-Kaleh et Aïntab. -- Court repos à Alep.
+ -- Saint-Syméon et l'Alma-Dagh. -- Huit jours trappiste! --
+ Conclusion pessimiste. 157
+
+
+LA FRANCE AUX NOUVELLES-HÉBRIDES
+
+Par _M. RAYMOND BEL_
+
+ À qui les Nouvelles-Hébrides: France, Angleterre ou
+ Australie? Le condominium anglo-français de 1887. --
+ L'oeuvre de M. Higginson. -- Situation actuelle des îles. --
+ L'influence anglo-australienne. -- Les ressources des
+ Nouvelles-Hébrides. -- Leur avenir. 169
+
+
+LA RUSSIE, RACE COLONISATRICE
+
+Par _M. ALBERT THOMAS_
+
+ I. -- Moscou. -- Une déception. -- Le Kreml, acropole
+ sacrée. -- Les églises, les palais: deux époques. 182
+
+ II. -- Moscou, la ville et les faubourgs. -- La bourgeoisie
+ moscovite. -- Changement de paysage; Nijni-Novgorod: le
+ Kreml et la ville. 193
+
+ III. -- La foire de Nijni: marchandises et marchands. --
+ L'oeuvre du commerce. -- Sur la Volga. -- À bord du
+ _Sviatoslav_. -- Une visite à Kazan. -- La «sainte mère
+ Volga». 205
+
+ IV. -- De Samara à Tomsk. -- La vie du train. -- Les
+ passagers et l'équipage: les soirées. -- Dans le steppe:
+ l'effort des hommes. -- Les émigrants. 217
+
+ V. -- Tomsk. -- La mêlée des races. -- Anciens et nouveaux
+ fonctionnaires. -- L'Université de Tomsk. -- Le rôle de
+ l'État dans l'oeuvre de colonisation. 229
+
+ VI. -- Heures de retour. -- Dans l'Oural. -- La
+ Grande-Russie. -- Conclusion. 241
+
+
+LUGANO, LA VILLE DES FRESQUES
+
+Par _M. GERSPACH_
+
+ La petite ville de Lugano; ses charmes; son lac. -- Un peu
+ d'histoire et de géographie. -- La cathédrale de
+ Saint-Laurent. -- L'église Sainte-Marie-des-Anges. --
+ Lugano, la ville des fresques. -- L'oeuvre du Luini. --
+ Procédés employés pour le transfert des fresques. 253
+
+
+SHANGHAÏ, LA MÉTROPOLE CHINOISE
+
+Par _M. ÉMILE DESCHAMPS_
+
+ I. -- Woo-Sung. -- Au débarcadère. -- La Concession
+ française. -- La Cité chinoise. -- Retour à notre
+ concession. -- La police municipale et la prison. -- La
+ cangue et le bambou. -- Les exécutions. -- Le corps de
+ volontaires. -- Émeutes. -- Les conseils municipaux. 265
+
+ II. -- L'établissement des jésuites de Zi-ka-oueï. --
+ Pharmacie chinoise. -- Le camp de Kou-ka-za. -- La fumerie
+ d'opium. -- Le charnier des enfants trouvés. -- Le
+ fournisseur des ombres. -- La concession internationale. --
+ Jardin chinois. -- Le Bund. -- La pagode de Long-hoa. --
+ Fou-tchéou-road. -- Statistique. 277
+
+
+L'ÉDUCATION DES NÈGRES AUX ÉTATS-UNIS
+
+Par _M. BARGY_
+
+ Le problème de la civilisation des nègres. -- L'Institut
+ Hampton, en Virginie. -- La vie de Booker T. Washington. --
+ L'école professionnelle de Tuskegee, en Alabama. --
+ Conciliateurs et agitateurs. -- Le vote des nègres et la
+ casuistique de la Constitution. 289
+
+
+À TRAVERS LA PERSE ORIENTALE
+
+Par _le Major PERCY MOLESWORTH SYKES_
+
+_Consul général de S. M. Britannique au Khorassan_.
+
+ I. -- Arrivée à Astrabad. -- Ancienne importance de la
+ ville. -- Le pays des Turkomans: à travers le steppe et les
+ Collines Noires. -- Le Khorassan. -- Mechhed: sa mosquée;
+ son commerce. -- Le désert de Lout. -- Sur la route de
+ Kirman. 301
+
+ II. -- La province de Kirman. -- Géographie: la flore, la
+ faune; l'administration, l'armée. -- Histoire: invasions et
+ dévastations. -- La ville de Kirman, capitale de la
+ province. -- Une saison sur le plateau de Sardou. 313
+
+ III. -- En Baloutchistan. -- Le Makran: la côte du golfe
+ Arabique. -- Histoire et géographie du Makran. -- Le Sarhad. 325
+
+ IV. -- Délimitation à la frontière perso-baloutche. -- De
+ Kirman à la ville-frontière de Kouak. -- La Commission de
+ délimitation. -- Question de préséance. -- L'oeuvre de la
+ Commission. -- De Kouak à Kélat. 337
+
+ V. -- Le Seistan: son histoire. -- Le delta du Helmand. --
+ Comparaison du Seistan et de l'Égypte. -- Excursions dans le
+ Helmand. -- Retour par Yezd à Kirman. 349
+
+
+AUX RUINES D'ANGKOR
+
+Par _M. le Vicomte DE MIRAMON-FARGUES_
+
+ De Saïgon à Pnôm-penh et à Compong-Chuang. -- À la rame sur
+ le Grand-Lac. -- Les charrettes cambodgiennes. -- Siem-Réap.
+ -- Le temple d'Angkor. -- Angkor-Tom -- Décadence de la
+ civilisation khmer. -- Rencontre du second roi du Cambodge.
+ -- Oudong-la-Superbe, capitale du père de Norodom. -- Le
+ palais de Norodom à Pnôm-penh. -- Pourquoi la France ne
+ devrait pas abandonner au Siam le territoire d'Angkor. 361
+
+
+EN ROUMANIE
+
+Par _M. Th. HEBBELYNCK_
+
+ I. -- De Budapest à Petrozeny. -- Un mot d'histoire. -- La
+ vallée du Jiul. -- Les Boyards et les Tziganes. -- Le marché
+ de Targu Jiul. -- Le monastère de Tismana. 373
+
+ II. -- Le monastère d'Horezu. -- Excursion à Bistritza. --
+ Romnicu et le défilé de la Tour-Rouge. -- De Curtea de Arges
+ à Campolung. -- Défilé de Dimboviciora. 385
+
+ III. -- Bucarest, aspect de la ville. -- Les mines de sel de
+ Slanic. -- Les sources de pétrole de Doftana. -- Sinaïa,
+ promenade dans la forêt. -- Busteni et le domaine de la
+ Couronne. 397
+
+
+CROQUIS HOLLANDAIS
+
+Par _M. Lud. GEORGES HAMÖN_
+
+_Photographies de l'auteur._
+
+ I. -- Une ville hollandaise. -- Middelburg. -- Les nuages.
+ -- Les _boerin_. -- La maison. -- L'éclusier. -- Le marché.
+ -- Le village hollandais. -- Zoutelande. -- Les bons
+ aubergistes. -- Une soirée locale. -- Les sabots des petits
+ enfants. -- La kermesse. -- La piété du Hollandais. 410
+
+ II. -- Rencontre sur la route. -- Le beau cavalier. -- Un
+ déjeuner décevant. -- Le père Kick. 421
+
+ III. -- La terre hollandaise. -- L'eau. -- Les moulins. --
+ La culture. -- Les polders. -- Les digues. -- Origine de la
+ Hollande. -- Une nuit à Veere. -- Wemeldingen. -- Les cinq
+ jeunes filles. -- Flirt muet. -- Le pochard. -- La vie sur
+ l'eau. 423
+
+ IV. -- Le pêcheur hollandais. -- Volendam. -- La lessive. --
+ Les marmots. -- Les canards. -- La pêche au hareng. -- Le
+ fils du pêcheur. -- Une île singulière: Marken. -- Au milieu
+ des eaux. -- Les maisons. -- Les moeurs. -- Les jeunes
+ filles. -- Perspective. -- La tourbe et les tourbières. --
+ Produit national. -- Les tourbières hautes et basses. --
+ Houille locale. 433
+
+
+ABYDOS
+
+dans les temps anciens et dans les temps modernes
+
+Par _M. E. AMELINEAU_
+
+ Légende d'Osiris. -- Histoire d'Abydos à travers les
+ dynasties, à l'époque chrétienne. -- Ses monuments et leur
+ spoliation. -- Ses habitants actuels et leurs moeurs. 445
+
+
+VOYAGE DU PRINCE SCIPION BORGHÈSE AUX MONTS CÉLESTES
+
+Par _M. JULES BROCHEREL_
+
+ I. -- De Tachkent à Prjevalsk. -- La ville de Tachkent. --
+ En tarentass. -- Tchimkent. -- Aoulié-Ata. -- Tokmak. -- Les
+ gorges de Bouam. -- Le lac Issik-Koul. -- Prjevalsk. -- Un
+ chef kirghize. 457
+
+ II. -- La vallée de Tomghent. -- Un aoul kirghize. -- La
+ traversée du col de Tomghent. -- Chevaux alpinistes. -- Une
+ vallée déserte. -- Le Kizil-tao. -- Le Saridjass. --
+ Troupeaux de chevaux. -- La vallée de Kachkateur. -- En vue
+ du Khan-Tengri. 469
+
+ III. -- Sur le col de Tuz. -- Rencontre d'antilopes. -- La
+ vallée d'Inghiltchik. -- Le «tchiou mouz». -- Un chef
+ kirghize. -- Les gorges d'Attiaïlo. -- L'aoul d'Oustchiar.
+ -- Arrêtés par les rochers. 481
+
+ IV. -- Vers l'aiguille d'Oustchiar. -- L'aoul de Kaende. --
+ En vue du Khan-Tengri. -- Le glacier de Kaende. -- Bloqués
+ par la neige. -- Nous songeons au retour. -- Dans la vallée
+ de l'Irtach. -- Chez le kaltchè. -- Cuisine de Kirghize. --
+ Fin des travaux topographiques. -- Un enterrement kirghize. 493
+
+ V. -- L'heure du retour. -- La vallée d'Irtach. -- Nous
+ retrouvons la douane. -- Arrivée à Prjevalsk. -- La
+ dispersion. 505
+
+ VI. -- Les Khirghizes. -- L'origine de la race. -- Kazaks et
+ Khirghizes. -- Le classement des Bourouts. -- Le costume
+ khirghize. -- La yourte. -- Moeurs et coutumes khirghizes.
+ -- Mariages khirghizes. -- Conclusion. 507
+
+
+L'ARCHIPEL DES FEROÉ
+
+Par _Mlle ANNA SEE_
+
+ Première escale: Trangisvaag. -- Thorshavn, capitale de
+ l'Archipel; le port, la ville. -- Un peu d'histoire. -- La
+ vie végétative des Feroïens. -- La pêche aux dauphins. -- La
+ pêche aux baleines. -- Excursions diverses à travers
+ l'Archipel. 517
+
+
+PONDICHÉRY
+
+chef-lieu de l'Inde française
+
+Par _M. G. VERSCHUUR_
+
+ Accès difficile de Pondichéry par mer. -- Ville blanche et
+ ville indienne. -- Le palais du Gouvernement. -- Les hôtels
+ de nos colonies. -- Enclaves anglaises. -- La population;
+ les enfants. -- Architecture et religion. -- Commerce. --
+ L'avenir de Pondichéry. -- Le marché. -- Les écoles. -- La
+ fièvre de la politique. 529
+
+
+UNE PEUPLADE MALGACHE LES TANALA DE L'IKONGO
+
+Par _M. le Lieutenant ARDANT DU PICQ_
+
+ I. -- Géographie et histoire de l'Ikongo. -- Les Tanala. --
+ Organisation sociale. Tribu, clan, famille. -- Les lois. 541
+
+ II. -- Religion et superstitions. -- Culte des morts. --
+ Devins et sorciers. -- Le Sikidy. -- La science. --
+ Astrologie. -- L'écriture. -- L'art. -- Le vêtement et la
+ parure. -- L'habitation. -- La danse. -- La musique. -- La
+ poésie. 553
+
+
+LA RÉGION DU BOU HEDMA
+
+(sud tunisien)
+
+Par _M. Ch. MAUMENÉ_
+
+ Le chemin de fer Sfax-Gafsa. -- Maharess. -- Lella Mazouna.
+ -- La forêt de gommiers. -- La source des Trois Palmiers. --
+ Le Bou Hedma. -- Un groupe mégalithique. -- Renseignements
+ indigènes. -- L'oued Hadedj et ses sources chaudes. -- La
+ plaine des Ouled bou Saad et Sidi haoua el oued. -- Bir
+ Saad. -- Manoubia. -- Khrangat Touninn. -- Sakket. -- Sened.
+ -- Ogla Zagoufta. -- La plaine et le village de Mech. --
+ Sidi Abd el-Aziz. 565
+
+
+DE TOLÈDE À GRENADE
+
+Par _Mme JANE DIEULAFOY_
+
+ I. -- L'aspect de la Castille. -- Les troupeaux en
+ _transhumance_. -- La Mesta. -- Le Tage et ses poètes. -- La
+ Cuesta del Carmel. -- Le Cristo de la Luz. -- La machine
+ hydraulique de Jualino Turriano. -- Le Zocodover. -- Vieux
+ palais et anciennes synagogues. -- Les Juifs de Tolède. --
+ Un souvenir de l'inondation du Tage. 577
+
+ II. -- Le Taller del Moro et le Salon de la Casa de Mesa. --
+ Les pupilles de l'évêque Siliceo. -- Santo Tomé et l'oeuvre
+ du Greco. -- La mosquée de Tolède et la reine Constance. --
+ Juan Guaz, premier architecte de la Cathédrale. -- Ses
+ transformations et adjonctions. -- Souvenirs de las Navas.
+ -- Le tombeau du cardinal de Mendoza. Isabelle la Catholique
+ est son exécutrice testamentaire. -- Ximénès. -- Le rite
+ mozarabe. -- Alvaro de Luda. -- Le porte-bannière d'Isabelle
+ à la bataille de Toro. 589
+
+ III. -- Entrée d'Isabelle et de Ferdinand, d'après les
+ chroniques. -- San Juan de los Reyes. -- L'hôpital de Santa
+ Cruz. -- Les Soeurs de Saint-Vincent de Paul. -- Les
+ portraits fameux de l'Université. -- L'ange et la peste. --
+ Sainte-Léocadie. -- El Cristo de la Vega. -- Le soleil
+ couchant sur les pinacles de San Juan de los Reyes. 601
+
+ IV. -- Les «cigarrales». -- Le pont San Martino et son
+ architecte. -- Dévouement conjugal. -- L'inscription de
+ l'Hôtel de Ville. -- Cordoue, l'Athènes de l'Occident. -- Sa
+ mosquée. -- Ses fils les plus illustres. -- Gonzalve de
+ Cordoue. -- Les comptes du _Gran Capitan_. -- Juan de Mena.
+ -- Doña Maria de Parèdes. -- L'industrie des cuirs repoussés
+ et dorés. 613
+
+
+
+
+ TOME XI, NOUVELLE SÉRIE.--26e LIV. Nº 26.--1er Juillet 1905.
+
+[Illustration: Une foule curieuse nous attendait sur les places de
+Mechhed (page 308).--D'après une photographie.]
+
+
+
+
+À TRAVERS LA PERSE ORIENTALE
+
+Par le MAJOR PERCY MOLESWORTH SYKES,
+
+_Consul général de S. M. Britannique au Khorassan._
+
+ I. -- Arrivée à Astrabad. -- Ancienne importance de la ville. --
+ Le pays des Turkomans: à travers le steppe et les
+ Collines-Noires. -- Le Khorassan. -- Mechhed: sa mosquée; son
+ commerce. -- Le désert de Lout. -- Sur la route de Kirman.
+
+
+[Illustration: Un poney persan et sa charge ordinaire.--D'après une
+photographie.]
+
+La Perse a toujours exercé une grande fascination sur mon esprit.
+J'avais servi longtemps dans les Indes, sans avoir l'occasion de la
+visiter. Ce ne fut qu'en janvier 1893, après avoir passé mes vacances
+de Noël en Angleterre, que je pus mettre enfin mes projets à exécution
+et rejoindre, en passant par la Perse, le bâtiment qui m'attendait à
+Bouchir.
+
+Ma route me conduisit en chemin de fer, par Vienne, à Odessa, où je
+m'embarquai pour Batoum; de Batoum à Bakou je suivis la ligne bien
+connue de Transcaucasie, puis je m'embarquai à Bakou, non pas pour
+Enzeli et Recht, ce qui est la voie ordinaire, mais pour Bandar-Gaz.
+
+Le vapeur devait d'abord stopper à Ouzoun-Ada, à ce moment encore
+point de départ du chemin de fer Transcaspien. Après une rude
+traversée qui prit tout un jour, nous remontâmes lentement l'étroit
+chenal, dans lequel un bateau à l'ancre nous avertit d'être prudents,
+et, bien que notre tirant d'eau ne fût que de neuf mètres, nous fûmes
+continuellement requis de nous éloigner du bord, de peur d'échouer. La
+mer, peu profonde, était couverte d'une pellicule de glace. À tous
+égards, Ouzoun-Ada me parut être une très mauvaise base pour un chemin
+de fer. Aussi ai-je été heureux d'apprendre, un an plus tard, que
+Krasowodsk, beaucoup plus rapproché de la haute mer, et possédant un
+port en eau profonde, avait été finalement choisi pour remplacer
+Ouzoun-Ada.
+
+Nous ressortîmes péniblement du chenal et nous mîmes le cap au sud,
+pour atteindre, après quinze heures, la ville russe frontière de
+Chikichliar. Le mouillage est presque hors de vue de la ville; je ne
+pus donc la visiter. Mais elle n'offre pas grand'chose à voir, et elle
+a une mauvaise réputation au point de vue du sol et du climat. Elle
+est reliée par Astrabad au réseau télégraphique de la Perse, mais le
+chemin de fer Transcaspien lui a enlève son ancienne importance comme
+poste militaire.
+
+Continuant notre route vers le sud, nous vîmes bientôt le climat
+changer rapidement. Après déjeuner, nous étions au large de la station
+navale russe d'Achour Ada, ayant devant nous le pays d'Iran, couvert
+d'un épais brouillard.
+
+Les îles d'Achour Ada sont, en réalité, des parties d'un banc de sable
+formé par le vent du nord, qui domine dans ces parages; derrière elles
+s'étend une vaste lagune appelée ici même _Murdal_, ou «eau morte», où
+se déversent des cours d'eau chargés d'alluvions. On trouve plusieurs
+de ces lagunes le long de la côte; celle d'Enzeli est la plus connue;
+mais la baie d'Astrabad, pour nous servir de l'appellation qui figure
+communément sur les cartes, est la plus profonde; les bateaux à vapeur
+peuvent naviguer tout près des côtes, et ne sont pas contraints
+d'opérer leur déchargement en dehors de la barre, comme à Enzeli.
+
+Achour Ada, qui doit être une station terriblement malsaine, fut
+occupée en 1838 par la Russie, déterminée alors à écraser la piraterie
+turkomane. Le Gouvernement du tsar a été invité à se retirer de ce
+qui, à parler en termes stricts, est encore territoire persan; mais
+s'il le faisait, la piraterie ne tarderait pas à relever la tête.
+Comme en vertu du traité de Gulistan, le pavillon persan ne peut
+flotter sur la Caspienne, toute la police est faite par la grande
+puissance du Nord.
+
+Trois pontons étaient ancrés devant l'île, qui est si étroite que
+l'embrun des vagues la traverse par le mauvais temps. Après une lente
+navigation dans la tranquille lagune, nous finîmes par aborder à un
+ponton ancré à un mille environ au large de Bandar-Gaz. Nous
+rassemblâmes nos bagages, et nous nous vîmes bientôt transportés, à
+coups de rames, à un port qui était parvenu à son dernier état de
+vétusté, et, à la tombée de la nuit, nous étions nous-mêmes sur le sol
+de la Perse, formé d'une boue épaisse et gluante.
+
+[Illustration: Le plateau de l'Iran. Carte pour suivre le voyage de
+l'auteur d'Astrabad à Kirman.]
+
+Je ne savais trop où aller; mais Yousuf Abbas, un Persan instruit, que
+j'avais engagé à Odessa et qui doit avoir voyagé plus qu'aucun homme
+de son âge, me dit que nous pourrions trouver à nous loger chez le
+fonctionnaire du télégraphe; celui-ci nous reçut, en effet, très
+aimablement; je pus bientôt savourer chez lui un _pilaf_ persan.
+
+Au jour, Bandar-Gaz me parut un endroit mélancolique. La boue y est si
+profonde qu'une paire d'échasses y serait très utile. Les cabanes en
+troncs d'arbres paraissaient sales et misérables.
+
+Le Mazandéran, qui occupe avec le Ghilan la côte méridionale de la mer
+Caspienne, est une province d'un grand intérêt, ne serait-ce que par
+le contraste frappant qu'elle offre avec les autres parties de la
+Perse, ou même les autres districts bordant la mer intérieure. En
+quittant les lagunes, couvertes d'une végétation pourrie, on traverse
+une bande de jungle, de largeur variable, très dense et infestée de
+toutes sortes de vermine et de moustiques, qui y rendent la vie
+insupportable en été. On dit que les tigres y abondent, mais il arrive
+rarement qu'on en tue. Lorsqu'on atteint les montagnes, le pays change
+soudain d'aspect, et le voyageur peut se croire dans le Kachmir; il y
+trouve les mêmes arbres, les mêmes prairies, et, au-dessus, les pentes
+nues de la montagne. Ce pays est également l'habitat d'un cerf
+magnifique.
+
+Les Mazanderanis sont des individus au teint jaunâtre, mais nullement
+rabougris, comme on pourrait l'attendre du pays qu'ils habitent. Ils
+se vêtent de laine et se nourrissent de riz, dont ils consomment
+d'énormes quantités. Ils sont heureux de vivre et jamais ne désirent
+quitter leur province. En fait, ils ne prospèrent pas dans les autres
+parties de la Perse.
+
+En deux jours, nous atteignîmes Astrabad par une route lamentable. Le
+soleil se couchait; nous entrâmes en ville par un passage également
+dépourvu de porte et de garde, et le premier être que nous aperçûmes
+fut un chacal. Nous finîmes par trouver un homme dans les rues
+abandonnées, et il nous guida fort aimablement jusqu'à la maison de
+Mirza Taki, l'agent britannique, où nous eûmes la grande satisfaction
+de pouvoir endosser des vêtements secs. La combinaison de l'humidité
+et du froid est très désagréable, pour ne pas dire dangereuse, plus
+encore en Orient qu'ailleurs, et je me sentais heureux d'avoir passé
+sans malaise la zone de la fièvre et d'avoir atteint une des plus
+fameuses cités de la Perse.
+
+[Illustration: Les femmes persanes s'enveloppent la tête et le corps
+d'amples étoffes.--D'après une photographie.]
+
+Astrabad, surnommée, dans le style hyperbolique de l'Orient,
+_Dar-ul-Muminin_, ou «Demeure des Fidèles», n'est pas, autant que nous
+pouvons le savoir, une ancienne ville, bien que, d'après la légende,
+elle ait été fondée par Nochirevan, avec l'argent donné par Azad
+Mahan, gouverneur des Keronan. Son intérêt pour les Anglais vient
+surtout de la tentative malheureuse qu'on fit, au XVIIIe siècle, pour
+y ouvrir un trafic anglo-persan.
+
+Au commencement du IXe siècle, on s'était beaucoup exagéré
+l'importance d'Astrabad. Napoléon et le tsar Paul avaient formé un
+projet d'invasion de l'empire des Indes par cette route. Il fut repris
+par la Russie durant la guerre de Crimée, mais à l'une et l'autre
+période, l'exécution en aurait presque infailliblement abouti à un
+désastre. Aujourd'hui le chemin de fer Transcaspien a enlevé à la
+ville toute l'importance qu'elle a pu avoir, quoique dans le cas d'une
+attaque de la Perse par le nord, la capture de Chahroud faite par la
+voie d'Astrabad séparerait Mechhed de la capitale.
+
+Astrabad remplit peut-être une moitié de sa superficie primitive, et
+l'on me dit que sa population ne dépasse pas dix mille habitants. La
+plupart des rues ont été pavées, probablement par Chah Abbas, et les
+maisons sont construites en briques ou en pierre, avec des toits de
+toiles rouges ou de chaume, dont l'aspect est gai, même en hiver; au
+printemps, comme les crêtes des murs sont plantées de fleurs, l'effet
+doit être très joli. La ville fabrique du savon en grande quantité. La
+potasse est extraite d'une plante curieuse qui croît sur les bords de
+la rivière. Enfin on fabrique aussi de la poudre. Ce sont là toutes
+les industries locales.
+
+Une lourde chute de neige survint, qui fit paraître plutôt bizarres
+les oranges dans les arbres. Je partis pour la chasse, espérant que la
+neige ferait descendre les cerfs des hauteurs. Je n'en vis pas un,
+malgré mes efforts, pendant toute une semaine. En revanche, j'aperçus
+quelques daims et de nombreux sangliers, dont je ne tuai qu'un, pour
+essayer un nouveau fusil.
+
+Quand je revins à Astrabad, les préparatifs de ma petite expédition
+dans le pays turkoman étaient terminés, et je me mis en route dans la
+direction du nord. Tandis que la forêt atteint presque le côté sud de
+la ville, le pays, au nord, est tout à fait plat et ouvert, avec
+beaucoup de cultures. Après avoir dépassé quelques hameaux, nous
+atteignîmes le Kara-Sou, ou «Eau-Noire», au cours lent et boueux. Un
+pont le traverse, qui mène en plein pays turkoman. Quelques milles
+d'une plaine admirablement fertile nous conduisirent jusqu'aux bords
+du Gurgan, un fleuve dont le nom a la même racine que le mot
+d'_Hyrcanie_. Un second pont, aussi solide que le premier, est
+commandé par le fort d'Akkala, ou le Fort-Blanc, une des anciennes
+places des Kadjars, encore occupé par une garnison, et d'une apparence
+imposante. Nous ne franchîmes pas le fleuve, mais nous longeâmes sa
+rive gauche, et, dépassant divers groupes d'_alachouk_, nous parvînmes
+au camp de Mousa khan, chef des Ak-Atabai, pour lesquels j'avais une
+lettre du colonel Stewart.
+
+Pour vous représenter un _alachouk_, imaginez un cadre de branches
+recourbées ressemblant à une ruche d'abeilles et d'environ 20 pieds de
+diamètre; du feutre noir est étendu sur ce cadre, et le résultat est
+une maison mobile qui, au moins par les temps froids, est préférable à
+une tente. À l'intérieur, les lares et les pénates sont rassemblés en
+énormes paquets, tandis que la carabine du maître de l'habitation est
+suspendue à portée de la main. Des morceaux de tapis sont disposés sur
+les interstices du feutre, et quand le feu est allumé sur le foyer
+découvert, on éprouve là-dedans l'impression d'un confort réel, un peu
+gâtée, il est vrai, par la tomée. Chaque camp était occupé par un
+nombre de familles allant de dix à trente; elles passent cinq mois au
+sud du Gurgan, font leurs moissons, puis mènent leurs troupeaux paître
+près de l'Atrek.
+
+On peut considérer comme la patrie des Turkomans une bande de terrain
+qui partant de la baie d'Astrabad aboutit aux confins des trois États:
+la Russie, la Perse et l'Afghanistan.
+
+Leur première apparition importante dans l'histoire date du XIIe
+siècle, époque où ils renversèrent le sultan Sandjar.
+
+Chah Abbas, lors de son accession au trône, établit de grandes
+colonies de Kurdes notamment à Boujnourd, et à Koutchan; ce fut
+évidemment un coup pour les bandits turkomans; mais jusqu'à leur chute
+définitive, après la prise de Khiva et celle de Merv, ils furent un
+véritable fléau pour la Perse. On n'en peut juger que lorsque, comme
+moi, on a vu de leurs anciens prisonniers et su ce qu'ils eurent à
+supporter; d'autant plus qu'à la férocité naturelle des Turkomans
+s'ajoutait la haine des Sunnites pour les Chiites. M. Vambéry m'a
+raconté que, quoique très bien traité lui-même lors de son séjour sur
+l'Atrek, les spectacles dont il fut témoin lui firent maudire ses
+hôtes.
+
+[Illustration: Paysage du Khorassan: un sol rocailleux et ravagé, une
+rivière presque à sec; au fond, des constructions à l'aspect de
+fortins.--D'après une photographie.]
+
+À ma grande contrariété, j'appris que Mousa khan était allé pour la
+nuit à Astrabad. Je mis à profit le jour de l'attente que je dus
+passer là pour visiter les ruines d'une ville nommée aujourd'hui
+Kizil-Alan. Il y a aussi des monticules, dispersés le long de la
+vallée du Gurgan, qui ont intrigué les voyageurs. Quelques-uns y ont
+vu des séries de postes à signaux. Il est plus simple de supposer que
+ce sont des ruines de villages ou de villes. Nous n'en pouvons dire
+plus, avant qu'on ait fait des fouilles systématiques. Alors une riche
+moisson récompensera les explorateurs de l'ancienne Hyrcanie.
+
+Dès son arrivée, Mousa khan me fit savoir par Yousouf qu'il ne pouvait
+prendre sur lui de me laisser passer à travers le pays turkoman.
+J'étais certain d'être tué ou volé, et lui en serait tenu comme
+responsable par le Gouvernement persan. J'eus beaucoup de peine à le
+faire revenir sur sa décision; enfin, au bout de trois jours, il céda
+sur la menace que sa réputation d'autorité en souffrirait en Europe,
+et consentit à me faire escorter jusqu'à l'Atrek par trois de ses
+parents, qui organiseraient mon voyage plus loin.
+
+Je me séparai ainsi de mon hôte au passage du Gurgan, et nous prîmes au
+nord, à travers le steppe neigeux. D'abord il était tout à fait plat,
+mais en approchant de l'Atrek, nous passâmes une chaîne de collines
+basses, connues sous le nom de Kara-Tapa, les «Collines-Noires». Le
+soir, au milieu d'une tempête de neige, nous atteignîmes à Tengli un
+camp d'Atabaï, où nous couchâmes. La tribu des Atabaï compte environ
+deux mille familles en Perse et mille en Russie. Nous continuâmes
+ensuite à longer l'Atrek, guidés, pendant quelques étapes, par un
+_mullah_ turkoman, Hak Nafas, qui se trouva fort peu sur. J'appris de
+Yousouf qu'il était un bandit réclamé à la fois par Astrabad et par
+Boujnourd. C'était beaucoup pour un seul homme.
+
+[Illustration: Le sanctuaire de Mechhed est parmi les plus riches et
+les plus visités de l'Asie (page 308).--D'après une photographie.]
+
+Un peu avant de nous quitter, il avait eu à mi-voix une conférence
+avec quelques hommes de notre escorte. Le soir de ce jour, ayant
+franchi la rivière, nous campâmes auprès d'un groupe de cinq tentes.
+On ne nous invita pas, comme d'ordinaire, à entrer dans les
+_alachouk_, et nous devinâmes sans peine que quelque chose se
+préparait contre nous. Je barricadai donc ma tente et je veillai, ce
+qui me fut facile, étant tourmenté par un violent mal de dents. Vers
+minuit, les Turkomans se mirent à ramper vers nos tentes avec leurs
+carabines; quand ils furent à cinquante mètres, Yousouf alla très
+poliment s'enquérir de leur santé. Sur quoi, sans dire un mot, ils
+disparurent. Nous chargeâmes nos mules avant le lever du soleil, et
+Yousouf, qui montra pendant tout ce temps là une crânerie splendide,
+harangua nos voleurs _in partibus_, en leur reprochant leur violation
+des lois de l'hospitalité et les menaçant de toutes sortes de
+châtiments. Finalement, ils disparurent et nous laissèrent en paix. Le
+même jour, nous faillîmes être attaqués par nos guides de
+l'avant-veille, qui nous suivaient sur l'autre rive de l'Atrek. Mais
+ils se retirèrent, persuadés que le _Sahib_ devait avoir de puissants
+protecteurs, et que, sans cela, il ne se serait jamais hasardé dans ce
+pays.
+
+À Akchanim, en aval d'une gorge de l'Atrek, j'arrivais sur le
+territoire des Turkomans Goklan. C'est le premier endroit où je fus
+l'objet d'une réception aimable. Mon hôte, Moustafa Kouli, avait été
+attaché en 1874 à la mission de l'Hon. G. Napier au Gurgan.
+
+Nous franchîmes ensuite, par une pente très raide, le passage connu
+sous le nom de passe Hanaki; son sommet est à 1020 mètres d'altitude.
+De là, la vallée que nous venions de remonter apparaissait comme une
+carte en relief; derrière, se dressait le Sonar-Dagh. Au sud, il y
+avait de la neige partout, avec des présages de chute nouvelle. Nous
+hâtâmes donc le pas; ce ne fut pas néanmoins avant le coucher du
+soleil que nous atteignîmes le fort en ruines d'Amend, autour duquel
+se groupaient quelques tentes des Toktimach.
+
+Le lendemain, nous remontâmes péniblement la vallée de l'Incha, pour
+passer ensuite un second col, et le surlendemain, nous atteignions,
+dans un district cultivé et sur la route d'Astrabad à Boujnourd, le
+village de Semalgan, probablement le _Samangan_ du Chah Nameh, un des
+nombreux villages appartenant aux Kurdes. Inutile de dire que j'étais
+enchanté d'avoir derrière moi le pays des Turkomans, mais aussi
+d'avoir eu un coup d'oeil sur leurs coutumes et leurs idées, ce que je
+n'aurais jamais pu obtenir si j'avais voyagé avec une escorte.
+
+Les Kurdes me reçurent aimablement. Ils avaient gardé de bons
+souvenirs du colonel Napier. Mais j'étais un peu embarrassé de venir
+après lui: il avait généreusement distribué des cadeaux, et moi je
+passais les mains vides.
+
+Franchissant la passe de Halinur, qui s'ouvre dans une haute chaîne de
+montagnes, nous arrivâmes enfin à la petite ville de Boujnourd. J'y
+fus reçu très aimablement par le gouverneur, qui me félicita d'avoir
+accompli sans encombre un aussi périlleux voyage. Et de fait, je ne me
+rendis compte qu'à ce moment des risques que j'avais courus. Le
+colonel Yate, qui parcourut cette contrée l'année suivante avec
+soixante-dix hommes et une escorte armée, l'appelle «la partie la plus
+sauvage et la plus insoumise de tout le territoire turkoman, où les
+Persans n'osent pas mettre le pied».
+
+La province de Khorassan, dans laquelle nous venions d'entrer, est
+dans l'angle nord-est de la Perse; son nom signifie «Pays du Soleil».
+Elle occupait autrefois un espace énorme; elle s'étendait de la mer
+Caspienne à Samarkand, et au sud, jusqu'aux confins du Sind.
+Aujourd'hui, elle va de la Transcaspie, au nord, au Seistan au sud, et
+de l'Afghanistan à l'est jusqu'à Astrabad à l'ouest. Sa superficie est
+évaluée par lord Curzon de 375 000 à 435 000 kilomètres carrés.
+
+Le soir de mon arrivée, je rendis visite au _Saham-u-dola_, qui est
+gardien des Marches depuis de longues années, et qui jouit d'une
+grande réputation. Je ne lui dis pas tout d'abord que j'étais un
+officier voyageant pour mon plaisir; mais voyant qu'il me considérait
+comme employé à quelque extraordinaire mission, je lui révélai le
+fait. Il ne me crut pas, naturellement: un Oriental ne voyageant
+jamais que pour gagner de l'argent ou comme pèlerin.
+
+[Illustration: La cour principale du sanctuaire de Mechhed (page
+308).--D'après une photographie.]
+
+Boujnourd est une petite ville qui compte peut-être dix mille
+habitants et une longue rue, et qui est reliée à Mechhed par une ligne
+télégraphique et par une poste hebdomadaire. La rue est bordée de
+boutiques pleines de samovars russes et de calicot de Manchester.
+J'achetai trois tapis turkomans pour une somme équivalant à sept
+livres. La fortune favorisa mon ignorance: ils valaient quatre ou cinq
+fois cette somme en Angleterre.
+
+Trois jours nous ayant suffi à épuiser les curiosités de Boujnourd,
+nous engageâmes de nouvelles mules et nous partîmes pour Koutchan.
+Sortis par la porte de Mechhed, nous passâmes à côté de l'ancienne
+ville, aujourd'hui en ruines, et nous descendîmes à l'Atrek. Parmi les
+nombreux villages que nous traversâmes, quelques-uns avaient des tours
+carrées ressemblant, à distance, à celles des églises anglaises; il y
+avait partout un air de prospérité que nous n'avions pas trouvé dans
+le district, mieux doué de richesses naturelles, d'Astrabad. Le
+lendemain, nous traversions la rivière sur un pont en bon état, et
+passant à Sissah, nous entrions dans le territoire de Koutchan. La
+vallée s'élargit, la terre est très fertile, et les villages sont
+aussi serrés que dans diverses parties du Pendjab.
+
+[Illustration: Enfants nomades de la Perse Orientale.--D'après une
+photographie.]
+
+Pendant notre marche, nous fûmes témoins de la survivance de cette
+très ancienne coutume, le mariage par capture. Nous rencontrâmes
+d'abord l'escorte d'une fiancée allant à cheval, dans un somptueux
+costume blanc et rouge. Un peu plus loin se trouvaient des cavaliers,
+et, à l'approche de la dame, on organisa une sorte d'escarmouche,
+jusqu'à ce qu'elle eût fait mine de se rendre.
+
+À Chirwan, je me retrouvai en terrain exploré, et j'arrivai à la route
+de Koutchan à l'endroit où se fait évidemment un important trafic avec
+Geok-Tapa, le point le plus rapproché du chemin de fer Transcaspien.
+L'Atrek était maintenant réduit aux dimensions d'un large ruisseau.
+Une marche de 35 000 milles, à travers une des vallées les plus
+fertiles de la Perse, nous mena jusqu à Koutchan. Le district dont
+cette ville est le chef-lieu est le plus important des trois districts
+kurdes; jusqu'à ces dernières années, il était semi-indépendant. Nadir
+Chah fut assassiné en 1747, en essayant de le réduire. L'_Ilkhani_ a
+été décrit de très amusante façon par lord Curzon; il est généralement
+dans un tel état d'ébriété, par l'effet de l'opium ou de l'alcool,
+qu'il est nécessaire de lui annoncer sa visite trois jours à l'avance.
+Je m'abstins d'aller le voir, désireux de ne pas perdre de temps.
+
+Je trouvai à Koutchan une lettre du consul général britannique à
+Mechhed, M. Elias, qui m'annonçait fort aimablement qu'il avait envoyé
+à ma rencontre, à une étape de la ville, un _sowar_ et deux chevaux.
+Nous frétâmes une voiture pour nous transporter, nous et nos biens,
+jusqu'à la ville.
+
+Le pays était fertile, mais monotone. Par suite de la forte gelée, la
+chaussée était dure et unie. Dans l'après-midi du troisième jour,
+j'aperçus un homme au sommet d'un caravansérail. C'était le _sowar_,
+et, en moins de cinq minutes, je trottais dans la direction de
+Mechhed, laissant Yousouf suivre en voiture. Devant nous, à plusieurs
+milles de distance, le magnifique dôme doré brillait comme une flamme
+sous les rayons du soleil couchant.
+
+[Illustration: Jeunes filles kurdes des bords de la mer
+Caspienne.--D'après une photographie.]
+
+Une foule curieuse nous attendait sur les places de la ville. Par le
+_Khiaban_, l'avenue principale, l'_Unter den Linden_ de l'endroit,
+puis par les rues enchevêtrées, nous arrivâmes au Consulat général, où
+nous reçûmes un accueil chaleureux. Sans nouvelles du monde extérieur
+depuis deux mois, j'étais inexprimablement heureux de me trouver dans
+un milieu ami.
+
+Mechhed, dont le nom signifie «la Tombe d'un Martyr», est ainsi
+appelée parce qu'elle renferme la tombe d'un saint, Reza, le huitième
+iman. Son sanctuaire est parmi les plus riches et les plus visités de
+l'Asie. Le trésor qu'il possède absorbe non seulement de larges
+tributs annuels en argent et en bijoux, mais reçoit encore en dons et
+en legs, des terres et des jardins de toutes les classes de la
+société. Il n'est pas ouvert aux visiteurs chrétiens, ce qui est en
+Perse une règle presque générale. Cependant elle n'a pas toujours été
+exactement observée, et l'ambassadeur espagnol à la cour de Timour,
+Ruy Gonzalez de Clavijo, nous raconte qu'il visita précisément la
+mosquée de Mechhed.
+
+Le sanctuaire actuel, à ce que j'appris, est au centre de trois belles
+cours. Ses briques, ses lampes ouvragées et ses grilles d'or mettent
+autour de lui une atmosphère de beauté bien calculée pour
+impressionner les dévots.
+
+Aujourd'hui, l'importance politique et commerciale de Mechhed est
+considérable. Au point de vue britannique, c'est un bon poste pour
+surveiller l'Afghanistan occidental, et aussi un entrepôt du commerce
+anglo-indien. Mais pour la Russie, le poste est encore beaucoup plus
+important, Mechhed étant la capitale de la province du Khorassan, dont
+Askhabad dépend pour sa subsistance. Comme on peut le supposer, les
+bazars sont presque entièrement remplis par des marchandises russes,
+mais les objets de provenance anglaise sont également très appréciés.
+On trouve donc là l'image de la lutte entre les deux pays qui se
+disputent l'influence.
+
+[Illustration: Les préparatifs d'un campement dans le désert de
+Lout.--D'après une photographie.]
+
+Lors de ma visite, le poste de consul général britannique était occupé
+par M. Ney Elias (mort depuis), le doyen d'une série de grands
+voyageurs dans l'Asie centrale. Les intérêts de la Russie étaient
+confiés à M. Vlassof, qui devait trouver une sphère d'activité plus
+vaste en Abyssinie. Comme cela arrive souvent, lui et son secrétaire
+avaient épousé des Anglaises, ce qui ajoutait beaucoup pour moi aux
+plaisirs de la société. Je n'ai jamais trouvé un meilleur accueil que
+dans cette petite colonie européenne. Aussi quand je partis, au bout
+d'une semaine, pour me rendre à Kirman par le désert de Lout, je me
+sentis tout à fait malheureux de quitter des amis, dont huit jours
+auparavant je ne connaissais pas un seul.
+
+En quittant Mechhed, nous suivîmes la route de Téhéran jusqu'à
+Chérifabad. Elle traverse une région ondulée et tourne à un point d'où
+les pèlerins, venant du sud, peuvent contempler pour la première fois
+le dôme sacré.
+
+Le surlendemain, nous eûmes à franchir la passe Bidar, où, à notre
+grand étonnement, nous trouvâmes une neige épaisse. De ce passage, qui
+a près de 2 000 mètres d'altitude, nous descendîmes dans la vallée
+d'une rivière, dont le cours inférieur porte le nom de _Kal-i-Sala_.
+Elle est traversée par un pont récemment construit, ce qui est rare en
+Perse.
+
+Après avoir de nouveau franchi une région accidentée, nous arrivâmes à
+Turbat, ville de 15 000 habitants, appelée encore archaïquement
+_Turbat-i-Haidari_, de la tombe en briques rouges d'un saint réputé,
+Kutb-u-Din-Haider. Actuellement, on la nomme plutôt Turbat-i-Ichak-Khan,
+du nom d'un chef des Karaï, mis à mort après avoir essayé de conquérir
+Mechhed, à la tête d'une confédération de tribus. Turbat, entourée de
+jardins, est devenue, depuis 1901, un centre russe important; un médecin
+russe y a été établi, sous la protection des cosaques, pour surveiller
+les épidémies de peste, ou peut-être de choléra. La soie était autrefois
+le principal produit de la région; sa culture est redevenue prospère.
+Mais dans cette région comme dans d'autres, la famine ayant suivi la
+maladie du ver à soie lui a porté un coup qui se fait sentir encore.
+
+Après Turbat, nous longeâmes le Kal-i-Sala, en changeant plusieurs
+fois de direction. Il était intéressant de noter que tous les villages
+marqués sur la carte étaient en ruines, de nouveaux hameaux ayant été
+construits à côté, tandis que, surprise plus grande encore, la
+rivière, qui tourne à l'ouest, était figurée comme se dirigeant vers
+le sud-est.
+
+Nous passâmes ensuite à Djangal, Bimurgh, Beidukht, ce dernier village
+connu comme la demeure d'un des rares grands _murschid_ de Perse. Ce
+maître, qui exerce une immense influence, spécialement sur les
+marchands de Téhéran, est appelé Hadji Mulla sultan Alé; il a
+construit une belle _méderssé_ où collège, où il enseigne et prêche
+tous les jours. On le dit âgé d'environ soixante ans.
+
+Djouncin, le petit chef-lieu du district de Gunabab, administré par
+le gouverneur de Turbat, a une population de 8 000 habitants environ
+et un petit bazar. Il a pour spécialité une fabrication de poteries si
+grossières et si laides que je m'abstins d'en acheter une seule.
+
+La plaine de Gunabad est au pied d'une chaîne montagneuse, qui va du
+sud-est au nord-ouest, et sépare ici le pays relativement élevé que
+j'avais traversé du funèbre désert de Lout, où j'allais bientôt
+entrer. Plus loin à l'ouest, elle se confond avec la partie nord de ce
+désert. Après avoir traversé cette chaîne nous arrivâmes à Toun, ville
+murée, de 4 000 habitants. Dans l'enceinte même, il y a de nombreuses
+cultures. L'aspect général n'est pas déplaisant.
+
+J'avais ainsi atteint la lisière nord du grand désert, que j'allais
+traverser pour la première fois et parcourir souvent dans la suite.
+Une courte description en paraîtra ici à sa place. Je dirai d'abord
+que divers géographes ont, sans raison suffisante, divisé le grand
+désert de Perse en deux régions, celle du nord, le _Dacht-i-Kavir_ et
+celle du sud, le _Dacht-i-Lout_. Lord Curzon citant, d'après le
+général Houtum Schindler, trois dérivations possibles du mot _kavir_,
+choisit avec raison l'arabe _hafr_, qui signifie «marais salin». Ce
+mot arabe est encore communément en usage dans la Perse méridionale.
+Pour le terme _Lout_, il est sûrement dérivé de Lot, et les guides
+montrent souvent, dans le grand désert, des Chahr-i-Lout, ou «cités de
+Lot». Ils expliquent que le Tout-Puissant les détruisit par les feux
+du ciel, comme les villes sur lesquelles pèsent aujourd'hui les eaux
+de la mer Morte.
+
+Après de nombreuses recherches, je suis arrivé à cette conclusion que
+le désert de Perse tout entier ne porte que l'unique nom de Lout
+(_Dacht-i-Lout_ est une redondance rarement employée) et qu'il
+renferme un nombre considérable de _kavir_, dont les caractères sont
+partout identiques. J'admets cependant qu'ils sont plus nombreux dans
+la partie nord, qui reçoit une plus grande abondance d'eau. Un Persan,
+élevé en Angleterre, m'a dit qu'il avait bien vu la route Yezd-Pabas
+indiquée sur la carte comme le point où se rencontrent deux déserts,
+mais que toutes ses tentatives pour s'assurer sur les lieux de
+l'existence d'un désert de _Dacht-i-Kavir_ avaient échoué. Cela avait
+diminué son respect pour la cartographie européenne.
+
+[Illustration: Le désert de Lout n'est surpassé, en aridité, par aucun
+autre de l'Asie.--D'après une photographie.]
+
+Le grand désert de Lout s'étend du voisinage de Téhéran jusqu'à la
+frontière du Baloutchistan britannique, sur une distance dépassant
+1 100 kilomètres. C'est le rebord oriental de cette vaste étendue,
+dont le point le plus haut, le village de Basiran, que j'ai visité en
+1899, s'élève à 1 400 mètres. L'altitude moyenne est d'environ 600
+mètres; les points les plus bas, près de Khabis, sont à 300 mètres. La
+plus mauvaise partie du Lout est celle qui s'étend entre la Perse
+orientale et Khabis, et qui fut traversée par M. Khemikoff vers le
+milieu du XIXe siècle. Voici ce qu'il écrit: «On peut imaginer
+facilement notre plaisir de nous trouver sains et saufs, après avoir
+traversé un désert qui n'est surpassé en aridité par aucun autre de
+l'Asie; comparés au Lout, le Gobi et le Kizil-Koum sont, on effet, de
+fertiles prairies. J'ai vu l'aspect désolé de l'isthme de Suez. Bien
+des parties de cette aride région semblent frappées de la même
+stérilité que le Lout, mais ce caractère ne s'étend jamais à d'aussi
+vastes surfaces».
+
+Il est admis généralement que le Lout est le fond d'une ancienne mer
+intérieure. Cette opinion s'appuie entre autres sur l'existence d'un
+volcan actif à Sarhad, du volcan éteint de Kouh-i-Bazamn... et sur
+beaucoup de légendes.
+
+Je suis aussi d'avis que, par suite des guerres d'extermination dont
+la Perse a souffert, les limites désertiques se sont étendues. La
+Perse est un désert, avec des villages séparés par des intervalles de
+quelques milles, et péniblement entretenus en vie par le moyen de
+l'irrigation. Quand l'eau vient à cesser, les villageois s'en vont;
+inversement, quand les villageois ont été tués, les canaux
+s'obstruent, l'eau manque et le désert s'agrandit.
+
+En dehors du Lout, il y a bien des régions en Perse où, pendant trois
+ou quatre étapes, on ne rencontre pas de villages. Tous ces déserts en
+miniature reproduisent les traits du grand. Je dois ajouter encore
+que, comme tout l'indique, la chute de pluie a diminué. La cause à la
+fois et la conséquence de ce fait, c'est que le pays est à peu près
+dépourvu d'arbres. Les deux grandes nécessités pour la régénération
+matérielle de la Perse sont donc l'eau et la reforestation.
+
+[Illustration: Avant d'arriver à Kirman, nous avions à traverser la
+chaîne de Kouhpaia (page 312).--D'après une photographie.]
+
+J'ai la prétention, que je crois justifiée, d'être le premier Européen
+qui ait traversé cette partie du Lout, bien que, au moment où
+j'étudiais la question, je fusse persuadé que je suivais les traces de
+Marco Polo. D'ailleurs, avec des arrangements convenables, la route
+n'offre pas de grandes difficultés, au moins pendant sept mois de
+l'année. C'est la principale route de Kirman à Mechhed, et elle est
+suivie en conséquence par des milliers de voyageurs, spécialement par
+des pèlerins.
+
+Au delà de Toun, nous prîmes la direction du sud et, après avoir
+quitté la zone cultivée, nous entrâmes dans un district de collines
+basses, noires, brûlées de soleil. Tous les quatre milles, nous
+rencontrions des réservoirs d'eau, connus sous le nom de _hauz_, et
+consistant en voûtes souterraines, où l'on entre par des escaliers.
+L'eau qui s'y trouve est généralement souillée; ils en manquent tout à
+fait dans les années sèches.
+
+Pendant la seconde journée, tandis que nous rampions péniblement dans
+la plaine, nous vîmes apparaître une chaîne de montagnes neigeuses qui
+n'était marquée sur aucune carte. Le lendemain, nous étions au village
+de Duhuk, dans une dépression de cette chaîne, dont la hauteur doit
+bien atteindre 2 700 mètres et qui s'appelle le Mour Kouch.
+
+Les habitants montraient une curiosité intense et bien naturelle à
+voir les premiers Européens venus dans leur pays. Elle était encore
+augmentée, nous dirent-ils, par ce qu'ils avaient entendu des pèlerins
+sur les miracles accomplis, plus ou moins extraordinaires, par les
+Farangis, spécialement à Bombay.
+
+Cette partie du Lout se trouvait beaucoup plus peuplée que nous ne
+l'avions cru. Nous passâmes par les villages d'Arababad et de
+Zenagoun, d'où une route de 50 milles nous mena à Naïband. Nous fîmes
+halte à Ab-i-Garm, qui était un vrai _kavir_, quoique d'un type un peu
+anormal. Le district environnant se drainait dans le marais, dans
+lequel on trouvait des eaux saumâtres. Les tamaris étaient en
+abondance; quelques bêtes à cornes paissaient l'herbe grossière, et
+nous levâmes quelques canards.
+
+Le soir, une tempête nous fit perdre de vue la piste qui formait la
+route. Voyant que nous n'avions plus d'eau et ne sachant pas à quelle
+distance était Naïband, je partis le lendemain, dès l'aurore, et
+j'allai en avant à cheval, afin de renvoyer de l'eau à mes compagnons.
+
+À un détour du chemin, j'eus tout d'un coup la vision d'un pays de
+féerie. Les montagnes opposées étaient couvertes de palmiers qui se
+balançaient dans l'air, et avec lesquels les blés verts faisaient un
+contraste exquis. Au sommet, un vieux fort rouge se dressait
+pittoresquement. En entrant dans le bois de palmiers, je vis des cours
+d'eau coulant dans toutes les directions. De vastes grottes
+complétaient le tableau qui était vraiment magnifique.
+
+J'envoyai une provision d'eau à mes compagnons, qui ne tardèrent pas à
+arriver. Nous établîmes notre camp au sommet de la montagne, d'où nous
+voyions, entre les palmes vertes, le désert jaune et brûlant de Lout
+s'étendre jusqu'au bout de l'horizon. J'appris que le village de
+Naïband a été fondé il y avait deux siècles comme poste avancé contre
+les Baloutches. Nous allions entrer dans la sphère des déprédations de
+ce peuple.
+
+Les mules ayant besoin de repos, je passai deux jours à explorer la
+chaîne de montagnes voisine, dont la hauteur est d'à peu près 2 800
+mètres. Elle est presque entièrement dépourvue d'eau.
+
+L'étape suivante devait être de 40 milles. Elle nous mena à travers de
+véritables cités de Lot, collines aux flancs escarpés, donnant des
+visions de tours, de maisons et de formes humaines, sous le brillant
+clair de lune. Nous atteignîmes, ce jour-là, le caravansérail de
+Darband, gardé par un soldat solitaire, qui gagne sa vie en vendant
+des provisions à des prix de famine. Le lendemain, nous arrivions à la
+petite ville de Rawar, qui a 8 000 habitants, et qui est renommée pour
+ses figues et ses grenades; c'est aussi un centre de l'industrie des
+tapis. À Ab-Bid, nous nous vîmes entourés soudain d'une bande
+d'Arabes, qui, après nous avoir inutilement demandé de l'argent, se
+mirent en devoir de piller le caravansérail. Deux hommes vinrent nous
+raconter la chose, nous priant de les aider à recouvrer leurs biens.
+«Volontiers», répondîmes-nous. Ce fut un vrai plaisir de faire
+dégorger leur vol à ces bandits. Tout d'abord, ils tirèrent leurs
+couteaux; mais la vue de deux revolvers les terrorisa, et finalement,
+ils rendirent tout ce qu'ils avaient pris.
+
+Notre campement suivant fut établi à Hur, petit hameau occupé à
+l'origine par quelques familles de soldats, mis là pour garder le pays
+contre les Baloutches. Puis vinrent les étapes de Gwark et de Tejen.
+Avant d'atteindre Khabis, la route traverse le fameux Kar-i-Chikan, ou
+défilé de «la Destruction des ânes». Un immense rocher la barre, de
+telle sorte qu'il faut décharger tous les animaux et prendre leurs
+charges à la main. Un peu de dynamite suffirait pour remédier
+promptement au mal.
+
+La petite ville de Khabis, où nous arrivâmes ensuite, a 8 000
+habitants environ; elle produit d'excellentes dattes, des oranges, du
+henné, et c'est une station d'hiver fréquentée. Elle fut plusieurs
+fois au pouvoir des Afghans, avant que la dynastie Kadjar fût
+solidement établie en Perse. Le Rev. A. R. Blackett, de la _Church
+Missionary Society_, qui a visité Khabis en 1900, me raconte qu'il y a
+trouvé les ruines de ce qui était probablement une église chrétienne,
+dans un groupe de constructions connu sous le nom d'_Akus_, à un mille
+à l'est de la ville.
+
+Avant d'arriver à Kirman, nous avions encore à traverser la chaîne de
+Kouhpaia, par le col de Goudai-i-Khouchab, qui s'élève à 2 200 mètres;
+nous campâmes au petit village d'Amaristan, et le lendemain matin,
+nous nous élevions jusqu'au Gudar-i-Galgazut, d'où nous ne tardâmes
+pas à descendre par degrés sur la plaine de Kirman.
+
+Au point où cessent les montagnes, se dresse un vieil érable, à
+l'ombre duquel le voyageur fatigué peut contempler une des grandes
+cités de la Perse. Cependant l'aspect de Kirman n'offre pas une
+apparence imposante, les maisons et le sol étant uniformément de
+couleur khaki. Près des limites de la ville, le quartier des
+zoroastriens, qui a été détruit par les Afghans, montrait tous les
+signes d'une mélancolique décadence, tandis qu'à gauche des collines
+de calcaire étaient couvertes par des forts en ruines. Après avoir
+traversé une bande de jardins et de maisons, nous atteignîmes les
+murailles, et j'entrai pour la première fois à Kirman, ne pensant
+guère que je devais avoir, plus tard, de si nombreux rapports avec
+cette ville.
+
+ (_À suivre._) _Adapté de l'anglais par_ H. JACOTTET.
+
+[Illustration: Rien n'égale la désolation du désert de Lout (page
+310).--D'après une photographie.]
+
+Droits de traduction et de reproduction réservées.
+
+
+
+
+ TOME XI, NOUVELLE SÉRIE.--27e LIV. Nº 27.--8 Juillet 1905.
+
+[Illustration: La communauté zoroastrienne de Kirman vint en chemin
+nous souhaiter la bienvenue (page 318).--D'après une photographie.]
+
+
+
+
+À TRAVERS LA PERSE ORIENTALE[1]
+
+ [Note 1: _Suite. Voyez page 301._]
+
+Par le MAJOR PERCY MOLESWORTH SYKES,
+
+_Consul général de S. M. Britannique au Khorassan._
+
+ II. -- La province de Kirman. -- Géographie: la flore, la faune;
+ l'administration; l'armée. -- Histoire: invasions et
+ dévastations. La ville de Kirman, capitale de la province. -- Une
+ saison sur le plateau de Sardou.
+
+
+[Illustration: Un marchand de Kirman.--D'après une photographie.]
+
+La province de Kirman a toujours eu, depuis qu'elle est apparue dans
+l'histoire, une importance considérable, sinon de premier ordre.
+Peut-être, étant donné la configuration physique du pays, son étendue
+est-elle approximativement aujourd'hui ce qu'elle était il y a deux
+mille ans. D'autre part, la différence est minime entre le nom
+classique de _Kermania_ et celui de Kirman.
+
+Au point de vue géographique, la province, qui est presque aussi
+grande que la France, offre un réel intérêt, ne fût-ce que pour la
+différence des climats, des productions naturelles et des populations
+que l'on y rencontre. Sur une grande étendue, le pays est plat, les
+palmiers prospèrent; le froment et l'orge poussent en hiver et sont
+moissonnés au premier printemps. Dans quelques régions, le Djiruft,
+par exemple, de beaux plateaux, montant jusqu'à 2 700 mètres,
+constituent la partie la plus méridionale du principal système
+orographique de la Perse, dans lequel les chaînes se dirigent
+approximativement vers le nord-ouest. Dans la partie sud du Kirman, on
+trouve des pics qui atteignent presque 5 000 mètres. Dans le nord et
+dans l'est de la province, l'altitude décroît progressivement;
+cependant les montagnes qui avoisinent la capitale sont élevées, mais
+au delà s'étendent les basses dépressions désertes du Lout.
+
+La meilleure description qu'on puisse donner de l'ensemble de la
+province est d'ailleurs qu'elle consiste en partie en désert pur et
+simple, en partie en désert diversifié par des oasis. Ainsi, le désert
+s'étend bien à l'ouest, au sud et à l'est de Kirman; mais, à une
+distance de quelques milles, on trouve de petits hameaux, et sur
+certains points des villages, entretenus en vie par des sources
+blotties dans les montagnes, et dont l'eau est amenée à la plaine par
+des _kanats_. Dans certains cas, la première source peut se trouver à
+120 mètres de profondeur, et de nouveaux puits doivent être creusés à
+des distances de quelques mètres. Il est impossible de ne pas admirer
+la patiente industrie des paysans, qui réussissent à assurer leur
+existence au prix des plus grandes difficultés. Souvent, une forte
+pluie ou une trombe de sable vient, en effet, obstruer les canaux.
+
+Naturellement, les rivières sont sans importance. Le _Halil Roud_
+mérite seul d'être mentionné. Il naît au sud de la grande chaîne dont
+j'ai parlé, coule à travers le district de Djiruft, et se jette dans
+la rivière de Bampour. On n'a fait jusqu'ici aucune tentative pour
+utiliser son eau.
+
+On n'a pris aucune mesure de la chute des pluies dans la province.
+Comme elle est de 25 centimètres environ à Téhéran, on peut admettre
+pour Kirman une moyenne de 17 centimètres, ou même moins. Mais il y a,
+à ce point de vue, des différences entre les districts. Celui de
+Djiruft est le plus favorisé.
+
+Dans les hauts plateaux, le commencement du printemps est gâté par
+d'incessantes rafales et des tempêtes de poussière venues pour la
+plupart du sud-ouest. Les pluies d'orage sont fréquentes dans les
+bonnes années. À Kirman, au milieu de l'été, les jours sont chauds,
+mais les nuits sont agréables, et la brise souffle presque chaque
+après-midi. Les chaleurs sont passées vers le milieu de septembre.
+Après l'équinoxe d'automne, un brouillard dense règne pendant quelques
+jours. C'est sans doute la brume dont Marco Polo parle en ces termes:
+«Et vous devez savoir que lorsque les _Caraonas_ veulent faire une
+incursion de pillage, ils ont certains enchantements diaboliques, au
+moyen desquels ils répandent l'obscurité sur la face du jour, à tel
+point que vous pouvez à peine reconnaître votre camarade chevauchant à
+côté de vous, et ils peuvent faire durer cette obscurité jusqu'à sept
+jours.»
+
+[Illustration: Le «Dôme de Djabalia», ruine des environs de Kirman,
+ancien sanctuaire ou ancien tombeau (page 321).--D'après une
+photographie.]
+
+À part cette exception, l'automne est délicieux, quoique les Persans
+en trouvent la température fiévreuse. Cela s'explique, parce qu'ils
+mangent trop de fruits. En hiver, il y a de fortes gelées, avec des
+jours qui sont encore d'une clarté admirable. Il y a généralement un
+jour de pluie vers la fin de novembre, et une légère chute de neige en
+décembre. En janvier, quand l'année est bonne, on compte trois ou
+quatre lourdes chutes d'une neige qui ne tarde pas à fondre dans les
+plaines. Ainsi chante le poète Omar Khaygam: «L'espérance du monde à
+laquelle les hommes mettent leurs coeurs devient cendre ou se réalise;
+et de nouveau, comme la neige sur la face poudreuse du désert,
+brillant une petite heure à peine, elle s'en va».
+
+Mais en même temps, sans les montagnes dans lesquelles «les trésors de
+la neige sont en réserve pour les temps de trouble», la Perse du
+sud-est serait, autant que j'en puis juger, inhabitable. Dans le
+Garmsir, les mois d'hiver sont fort agréables; mais, même en mars, une
+tente devient horriblement chaude, et l'été est à la fois éprouvant et
+malsain, quoique, sur beaucoup de points, il y ait des montagnes
+fraîches, d'un accès facile.
+
+La population de cette grande province compte peut-être 750 000
+habitants, qui peuvent se diviser en sédentaires et nomades, ceux-ci
+très nombreux. Les gens des villes et des villages sont, pour la
+plupart, des Iraniens. Les hordes des envahisseurs successifs ont
+mené, presque dans tous les cas, une vie errante, la même à peu près
+qui nous est décrite dans le Livre de Job.
+
+Le voyageur qui vient d'Europe trouve la stérilité du pays
+épouvantable, et, chose triste à dire, elle ne fait que croître. À
+mesure que la population devient plus stable, les provisions de bois
+s'épuisent, spécialement par la main des charbonniers--il n'y a pas de
+mines de houille,--et peu de chaînes possèdent quoi que ce soit qui
+ressemble à une forêt. On ne trouve généralement que des fourrés
+dispersés; l'un donne la gomme «tragacanthe» qui est appréciée dans le
+commerce; un autre l'_assa foetida_. Les montagnes, m'a-t-on dit,
+possèdent toutes sortes de plantes alpines.
+
+Voyager dans le sud de la Perse signifie généralement marcher sur un
+sol dont la réverbération est aveuglante, entre des chaînes de
+montagnes pierreuses. Le voyageur lassé salue avec enthousiasme la
+moindre petite source; même un saule rabougri lui semble une chose
+admirable, dans une si vaste étendue sans arbres.
+
+[Illustration: À Kirman: le jardin qui est loué par le consulat, se
+trouve à un mille au delà des remparts (page 320).--D'après une
+photographie.]
+
+Les principales productions du pays sont le froment, l'orge, l'opium;
+les plantes d'automne, sur les plateaux inférieurs, sont le millet, le
+coton et la betterave; sur les hauts plateaux et dans les vallées, on
+cultive beaucoup de pois. Dans le Garmsir, les céréales d'été sont le
+riz et le maïs. Le précieux henné est aussi une source de richesse,
+spécialement pour Bam et Khabis. On cultive encore les melons, les
+pastèques, le raisin, les lentilles, les concombres, les choux, les
+laitues, les oignons, etc. Les pommes de terre commencent à acquérir
+une certaine popularité. Des fruits de toute espèce croissent avec la
+plus grande facilité: pommes, poires, abricots, mûres, coins,
+nectarines, pêches, prunes, cerises, figues, grenades, amandes,
+avelines, noisettes, noix, pistaches; mais comme on n'en prend aucun
+soin, ils sont généralement d'une saveur médiocre. Cependant les
+oranges et les citrons de Khabis et de Bam sont excellents, et les
+pistaches de la province sont renommées.
+
+Les arbres, qui, presque tous, ne peuvent prospérer que par
+l'irrigation, sont en petit nombre. Le platane vient au premier rang;
+puis viennent le peuplier, le saule ordinaire et le saule pleureur,
+l'orme, l'olivier de Bohême, le cyprès, le pin, l'acacia et l'aubépine
+à la senteur délicieuse. Les fleurs les plus répandues sont les roses,
+qui croissent presque à l'état sauvage, et le jasmin. Les semences
+d'Europe sont fort appréciées, les Persans étant très grands amateurs
+de floriculture. On emploie beaucoup d'eau de rose, même pour en
+boire.
+
+En ce qui concerne la faune sauvage, le léopard fréquente les
+montagnes, mais on le rencontre et on le tue rarement. On peut dire la
+même chose de l'ours. Les moutons sauvages et les bouquetins m'ont
+donné l'occasion de plus d'une chasse, et l'on trouve des gazelles
+dans toutes les plaines. On rencontre occasionnellement des loups, des
+hyènes, des chacals, des renards, des chats et des ânes sauvages et
+des sangliers. Le gibier à plume est représenté par des perdrix de
+diverses espèces, des grouses des sables et des pigeons. Les cailles
+sont rares, de même que les canards.
+
+Actuellement encore, comme aux premiers temps de la monarchie perse,
+la province est administrée par un gouverneur général tenu comme
+responsable de la rentrée des impôts, et obligé de payer au shah un
+_pichkach_, ou présent officiel; les ministres reçoivent, eux aussi,
+quelques gratifications. Grâce à la coutume de donner des salaires aux
+descendants de presque tous les fonctionnaires et même à chaque
+khan--on m'a parlé d'un fonctionnaire recevant 172 salaires pour
+lui-même et pour ses parents,--il arrive que tout le revenu de la
+province, qui monte, abstraction faite du _pichkach_ et du bénéfice du
+gouverneur, etc., à 315 000 tonneaux, soit 1 575 000 francs, est
+dépensé sur les lieux mêmes.
+
+Pour maintenir l'ordre dans la province, il y a deux régiments
+d'infanterie, dont quatre compagnies environ sont toujours sous les
+armes. Il y a aussi une poignée d'artilleurs, avec quelques batteries
+de campagne. Le Bam et le Narmachir ont ensemble un régiment, dont une
+moitié est en garnison au Baloutchistan. Les soldats ont, en général,
+bonne façon, et sont durs à la fatigue. Mais leur matériel est
+défectueux, tandis que les brigands possèdent généralement des fusils
+Martini.
+
+D'après Hérodote, les _Kermanii_ formaient une des douze tribus de la
+Perse, et la province de Kirman faisait partie de la quatorzième
+satrapie. Strabon la décrit comme très fertile. Ainsi que nous le
+verrons tout à l'heure, elle fut traversée de l'est à l'ouest par
+Alexandre. Je n'ai trouvé aucune mention de Kirman à l'époque des
+Parthes, mais la province devint fameuse lorsque, après la conquête du
+Fars, elle fut prise par Ardechis, fils de Papak, fondateur de la
+dynastie nationale des Sassanides, qui dura jusqu'à la conquête arabe.
+Pendant le règne de cette dynastie, la province, éloignée des
+frontières de l'ouest et du nord, jouit d'une paix complète.
+
+À l'époque où la secte nestorienne se propagea en Perse, Kirman devint
+un diocèse dépendant du métropolitain de Fars. Chose curieuse, la
+Perse était à ce point identifiée avec le christianisme, qu'en Chine,
+un décret de l'empereur I-ouen-tsoung parle des églises comme de
+«temples persans».
+
+[Illustration: Une avenue dans la partie ouest de Kirman.--D'après une
+photographie.]
+
+Le dernier des rois sassanides, le malheureux Yezdigerd, se retirant
+devant les soldats d'Omar, séjourna quelque temps à Kirman, avant de
+fuir dans le désert.
+
+La révolte qui eut lieu en Perse après la mort d'Omar eut pour effet
+de resserrer davantage encore les liens de la conquête arabe, surtout
+pour les provinces les moins éloignées du centre de la domination,
+comme l'était celle de Kirman. Des forts furent construits et des
+colonies d'Arabes introduites, spécialement dans le pays chaud, les
+fidèles de Zoroastre tenant encore les hauts plateaux, trop froids
+pour les Arabes.
+
+Nous ne suivrons pas l'histoire du Kirman pendant les deux siècles de
+la conquête arabe, et après la fondation de dynasties nationales
+indépendantes du califat. Ce serait refaire l'histoire entière de la
+Perse. Le Kirman lui-même eut quelques souverains indépendants,
+Abou-Ali, un chef de brigands, et la dynastie des Deilamites. Puis,
+lors des conquêtes des Seldjoucides, qui suivirent la mort du sultan
+Mahmoud de Ghazna, Malik-Kaouard, fils de Chakar-Beg, se tailla un
+empire dans la province de Kirman; sa dynastie dura un siècle et demi.
+Cette période a vu naître deux historiens, dont les ouvrages n'ont pas
+été traduits dans une langue européenne. Les deux souverains les plus
+notables de cette dynastie furent Malik Chah et Arslan Chah. Ce
+dernier, durant un règne prospère de quarante ans, fit faire de grands
+progrès au Kirman, de telle sorte qu'on put le comparer avec avantage
+au Khorassan et à l'Iran; des caravanes venant de toutes les
+directions, passaient à travers la province; le Fars et l'Oman étaient
+soumis au Kirman. Togrou Chah lui succéda; mais, à sa mort, les
+rivalités de ses trois frères réduisirent la province à un état
+d'anarchie.
+
+Elle fut ensuite envahie par la tribu des _Ghazz_, qui venaient de
+piller Merv, et qui la transformèrent, en quelques années, en un
+désert. Cette tribu fut finalement écrasée par l'armée de l'atabeg
+Sad-bin-Zangi, et depuis lors elle ne devait plus relever la tête.
+Elle est maintenant représentée par les Rais, tribu nomade sans
+importance.
+
+[Illustration: Les gardes indigènes du consulat anglais de
+Kirman.--D'après une photographie.]
+
+Le Kirman eut le bonheur rare d'échapper aux ravages de la conquête
+mongole, la plus terrible dont l'histoire fasse mention. Mais
+l'invasion de Gengis-Khan n'en eut pas moins une répercussion
+indirecte sur ses destinées. Un officier du khan des Kara-Kitaï,
+Borak-Hadjib, passant par la province, s'en improvisant gouverneur,
+demanda et obtint l'investiture de Gengis-Khan. Il mourut en 1234. Il
+fut remplacé par son cousin et gendre Koutb-ou-Din, qui, après s'être
+vu disputer le pouvoir par son beau-frère, devint de nouveau
+gouverneur, et mourut en 1258 des suites d'une blessure reçue d'un
+bouquetin, dans la chaîne de Djoupar, la même année où le calife
+Mostasim-Billa était mis à mort par Houlagou, fils de Gengis-Khan.
+
+À Koutb-ou-Din succéda sa veuve, sous laquelle le pays prospéra. Elle
+fonda des villages et fit creuser des kanats; c'était elle qui
+occupait le trône lorsque Marco Polo passa par la province, à son
+voyage de retour. Elle mourut vers l'an 1282. Une autre femme qui
+régna sur le Kirman fut Padchah Katoun; souveraine remarquable; elle
+eut aussi une réputation comme poétesse. Il est intéressant de noter
+que, pendant cette période, l'île d'Ormuz fut tributaire du Kirman.
+
+En 1340, Mobauz-u-Din fonda la dynastie des Mouzaffar, qui régna
+jusqu'à Tamerlan. Le conquérant tatare la détruisit en 1393. La gloire
+principale de cette dynastie est peut-être d'avoir été célébrée par le
+poète Hafiz. Le Kirman fut alors donné à Amir-Adugui, neveu
+d'Amir-Jargui, de la tribu des Barlas, celle même à laquelle
+appartenait le conquérant.
+
+Vers 1450, Djahan-Chah, fils de Kara-Yousouf, et le membre le plus
+fameux de la dynastie turkomane des Kara Koinlou ou Moutons Noirs,
+envahit l'Iran, conquit Ispahan et ordonna un massacre général. Il
+envoya son fils Abd-oul-Kasim à Kirman, qui capitula sans résistance.
+L'autorité de ce gouverneur fut bientôt si solidement établie, qu'il
+fut capable de rejoindre son père, occupé à conquérir Hérat. Mais les
+Moutons Noirs furent à leur tour vaincus par les Moutons Blancs, et le
+Kirman fut donné au fils du chef victorieux de cette dynastie,
+Onzoun-Hassan. En 1470, la province de Kain fut réunie à celle de
+Kirman; en 1473, toutes deux furent réunies au Fars, sous le
+gouvernement de Chah-Kalil.
+
+Plus tard, et après la fondation, au commencement du XVIe siècle, de
+la grande dynastie des Sefair, la province de Kirman n'a plus
+d'histoire, et il est inutile de donner ici la liste de ses
+gouverneurs.
+
+Lors de l'invasion de la Perse par l'Afghan Mahmoud, la ville de
+Kirman fut vainement assiégée une première fois par les envahisseurs;
+mais, une seconde fois, en 1720, elle dut capituler. Lorsque, peu de
+temps après, en 1735, Nadis-Chah, le dernier grand conquérant
+asiatique, eut envahi à son tour l'Afghanistan, il fut accompagné par
+un détachement de Kirmanis, que commandait Iman Verdi Beg, et dans
+lequel étaient représentés les sectateurs de Zoroastre.
+
+Durant l'anarchie qui suivit son assassinat, en 1747, il semble que
+les Afghans pillèrent de nouveau Kirman et détruisirent le quartier de
+Zoroastre, imparfaitement protégé par un mur à demi construit. Après
+quoi, Chahrouk-Khan s'empara de la province. En 1758, il fut assassiné
+par Mourah-Khan.
+
+En 1793, Louth-Ali-Khan s'étant réfugié dans la ville, y fut assiégé
+par Afgha-Mohammed. Sa position étant désespérée, il jeta une planche
+sur les fossés et s'échappa à Bam. Là, il fut trahi par son hôte,
+aveuglé et finalement mis à mort. La ville dut subir des horreurs dont
+elle ne se relèvera pas avant un siècle encore. 20 000 femmes et
+enfants furent emmenés en esclavage, et le brutal vainqueur compta
+70 000 yeux qu'on lui avait apportés. «Si un seul avait manqué,
+j'aurais pris les vôtres», dit-il à ses ministres. Pendant de longues
+années, Kirman ne fut plus qu'une ville désolée, peuplée d'aveugles.
+Elle fut gouvernée d'abord par Mohamed Taki, puis par Ibrahim Khan
+qui, pendant les vingt années de son administration, rendit quelque
+prospérité à la province épuisée; il reconstruisit la ville à l'ouest
+de son site primitif, creusa des kanats et fonda des villages.
+
+Agha-Khan, nommé gouverneur en 1839, est connu par une rébellion qui
+dura trois ans. Le dernier des grands gouverneurs du Kirman est
+Mohamed-Ismaïl-Khan (1860-1869). La province lui doit un renouveau de
+prospérité; il construisit la plupart des caravansérails actuellement
+existants, les bazars de Kirman et de nombreux villages. Le gouverneur
+actuel est Mirza-Mahmoud-Khan, Ala-oul-Moulk, qui fut ambassadeur à
+Constantinople, et qui doit trouver que Kirman est bien loin du reste
+du monde.
+
+[Illustration: La plus ancienne mosquée de Kirman est celle dite
+Masdjid-i-Malik (page 321).--D'après une photographie.]
+
+En octobre 1894, on me donna la mission de créer un consulat à Kirman
+et dans le Baloutchistan persan. Je l'acceptai avec plaisir, bien que
+pécuniairement le profit en fût maigre, et je m'y rendis accompagné de
+ma soeur, qui a publié ses impressions de voyage et de séjour dans son
+ouvrage intitulé _Through Persia on a Side Saddle_. Nous nous rendîmes
+à notre poste par Enzeli, Téhéran, où nous demeurâmes quelque temps,
+Koum, Kachan, Yezd, Bahramabad.
+
+À 4 milles de Kirman, un général vint me souhaiter la bienvenue et
+m'offrir le thé sous la tente. Les environs de la ville comptent
+d'ailleurs quelques maisons de thé. À ma grande surprise, je vis
+arriver un cheval microscopique, couvert de velours éclatant et
+harnaché d'or. C'est sur cette monture que je devais faire mon entrée
+en ville. Le _Sahib Divan_ l'avait envoyé tout exprès pour moi. Je pus
+heureusement me débarrasser de cette pénible obligation en alléguant
+que étant revêtu de mon uniforme, j'étais obligé de me servir d'une
+selle militaire, et que ma selle évidemment n'irait pas à un poney
+d'aussi petites dimensions.
+
+[Illustration: Membres des cheikhis, secte qui en compte 7 000 dans la
+province de Kirman (page 322).--D'après une photographie.]
+
+Lorsque nous nous fûmes entendus sur ces préliminaires, nous nous
+mîmes en marche vers la ville, avec une lenteur désespérante, précédés
+d'une troupe d'environ deux cents cavaliers et de nombreux chevaux
+tenus en laisse. Les commerçants hindous et la communauté
+zoroastrienne nous souhaitèrent la bienvenue en chemin. À la porte
+occidentale, une fanfare sonna, et une centaine de _faraches_ et de
+porteurs de masses se joignirent au cortège, qui passa lentement le
+long des étroits bazars, dans lesquels tout trafic était suspendu.
+
+[Illustration: La Masdjid Djami construite en 1349, une des
+quatre-vingt-dix mosquées de Kirman (page 322).--D'après une
+photographie.]
+
+Le jardin qui avait été loué pour le consulat était à un mille au delà
+des remparts; mais, avec le temps, nous finîmes par l'atteindre. On
+nous poussa dans les escaliers pour nous offrir une seconde fois du
+thé. Après quoi, à mon grand soulagement, ceux qui avaient participé à
+l'_istikbal_, ou réception, s'en allèrent.
+
+La capitale de la province de Kirman a été, dès l'aurore de
+l'histoire, un centre important, mais il est certain que l'ancienne
+_Karmana_ n'occupait pas le même emplacement que la ville
+d'aujourd'hui. Kirman, qui s'appela d'abord la «cité de Bardchii», fut
+fondé, d'après Afzal-Kermani, par Ardechir, fils de Babak.
+Abou-Ali-Mohammed ibn Ilias en fit la capitale de la province, à la
+place de Sirjan. Son but était évidemment de s'établir aussi loin que
+possible de la trop puissante famille des Deilami, dans la province de
+Fars.
+
+Comme c'est souvent le cas des villes de Perse, Kirman dépend des
+kanats pour son approvisionnement d'eau. Elle est située dans une
+dépression, à l'altitude de 1 730 mètres, au pied d'une chaîne
+calcaire, qui dominait autrefois la ville. Elle est de tous côtés
+entourée par le désert, qui est absolument nu, tous les buissons ayant
+été déracinés pour servir aux fours à briques et aux bains; mais,
+comme elle est à la jonction de plusieurs routes, sa position en fait
+naturellement un centre de commerce. Le mont Djoupa, qui s'élève à
+près de 4 000 mètres, à environ 30 milles au sud-est, forme le trait
+principal du paysage; la chaîne qui forme le bastion oriental du
+plateau de l'Iran est à peu près de même altitude, mais plus
+apparente. Au nord, se dresse la chaîne, haute et escarpée, de
+Kouhpaia; plus loin, à l'ouest, le pic Kouh-i-Chah Timorz. Au
+sud-ouest, au sud et au sud-est s'étend une large zone de collines
+sablonneuses, qui rendent la vie désagréable lorsque la brise souffle.
+Cela, et peut-être la rareté de l'eau, en même temps que la haute
+altitude, explique la grande salubrité de la ville; mais ce sont
+autant d'obstacles à son développement, car, avec si peu de terres en
+culture, le pain à bon marché est presque hors de question. Même
+l'approvisionnement en fruits de la capitale ne peut venir que de
+Djoupar et de Mahoun.
+
+Quand on arrive à Kirman en venant de l'est, la ville présente une
+apparence assez confuse de minarets et de mosquées, entourés de ruines
+presque de chaque côté; l'harmonie est un peu rétablie par les hautes
+murailles des glacières, à l'ombre desquelles l'eau est gelée. Mais
+d'une façon générale, comme dans toute l'Asie, les approches de la
+ville sont extrêmement sordides.
+
+Les deux forts qui dominent la ville étaient autrefois le centre de la
+vie. Celui qui est connu sous le nom de Kala-Ardechir couvre la crête
+et les ramifications d'un rocher, qui se dresse à 150 mètres au-dessus
+de la plaine. Les murs, construits de briques séchées au soleil, de
+dimensions colossales, sont encore presque entiers et reposent en
+partie sur des fondations de pierre. Au-dessous, sur un éperon
+occidental, se dresse un second réduit, relié autrefois par une
+poterne dont on retrouve quelques traces, avec l'ouvrage principal. Un
+chemin qui tourne, en longeant un cours d'eau, monte, du côté du
+nord-ouest, à la crête, qui possède une triple ligne de défense assez
+semblable à celle du Kalah-i-Bandar de Chiraz. On y jeta tant de
+victimes assassinées, que le Vakil-ul-Mulk ordonna qu'il fût comblé.
+
+Entre ce fort et le second, plus petit et connu sous le nom de
+Kala-i-Dukhtar, ou Fort de la Vierge, s'élevaient les principaux
+bâtiments, y compris le palais et la mosquée; c'est dans une partie de
+ce terrain qu'on a trouvé des briques lustrées; les gens du pays, qui
+viennent prendre la terre des ruines pour en faire de l'engrais, m'en
+ont souvent offert, et dans le nombre il y en avait de très belles.
+
+Le Kala-i-Dukhtar est beaucoup plus bas que l'autre fort; il borde
+deux crêtes qui se coupent à angle obtus, et il est si étroit qu'on
+s'en servait seulement comme d'un chemin couvert. Au contraire,
+Kala-Ardechir était très bien aménagé.
+
+Sur l'éperon sud de la roche principale, est un rocher détaché. À
+partir de la moitié de sa hauteur, un escalier de cent quarante-trois
+marches, qui semble relativement moderne, est taillé dans le roc. Il
+domine l'ancienne ville, dont la muraille partait d'un point situé
+immédiatement au-dessous. Plus au sud est le quartier désert de
+Farmitan, avec ses nombreuses maisons en pisé, presque intactes.
+
+[Illustration: Dans la partie ouest de Kirman se trouve le
+Bagh-i-Zirisf, terrain de plaisance occupé par des jardins.--D'après
+une photographie.]
+
+À l'angle sud de la chaîne s'ouvre une dépression, avec une
+plate-forme terminant le rocher, et surmontée d'une tombe en l'honneur
+de Reza Kouli Beg. Au-dessous sont les restes d'un réservoir, que
+remplissaient autrefois les eaux du Bahramjird.
+
+Dans la plaine, parmi les ruines nombreuses, on trouve un bâtiment en
+pierre, de forme octogonale, surmonté d'un dôme en parenthèse, avec un
+diamètre intérieur de 12 mètres, chaque face mesurant 6 mètres. On le
+connaît sous le nom de Djabalia, et c'est à peu près le seul bâtiment
+en pierre de Kirman. Les Persans croient fermement que c'est là le
+«Dôme des Gabrs». On a dit aussi que c'était la tombe de
+Seid-Mohammed-Tabachiri, mais cela est contesté. Au sud, tout près de
+la petite chaîne nue de calcaire, est un groupe de constructions en
+pisé, connues sous le nom de Tandarustan, et qui sont fréquentées en
+partie par des disciples de Zoroastre, en partie par des musulmans. On
+y expose des offrandes de viandes, et si les _péris_ ou bonnes
+divinités les mangent, le voeu qu'on forme en même temps sera
+accompli. C'est peut-être la survivance corrompue de l'usage parsi de
+faire des offrandes aux morts.
+
+En se dirigeant à l'ouest, on approche du Bagh-i-Zirisf, le terrain de
+plaisance de Kirman. Il consiste en un certain nombre de jardins, et
+couvre une superficie d'environ 250 hectares. Au delà, on atteint de
+nouveau les anciennes murailles de la ville, et, en les longeant, on
+arrive au quartier zoroastrien moderne. Plus loin, au nord, est leur
+ancien faubourg, détruit par les Afghans, et dont la principale ruine
+est connue sous le nom de Khana Farang, ou «Maison Européenne».
+Immédiatement en dehors des murs est le champ de courses, qui a
+environ 800 mètres de longueur.
+
+La ville actuelle de Kirman est entourée d'une muraille en bon état,
+qui est percée de six portes, dont l'une, connue sous le nom de
+_Sultani_, est censée avoir été l'oeuvre de Chah-Rouk. La forme est
+irrégulière, son diamètre étant exactement d'un mille anglais (1 609
+mètres) de l'est à l'ouest, et un peu plus du nord au sud. Elle est
+divisée en cinq quartiers, portant les noms de Chahr, Khodja-Khizr,
+Koutbabad, Meidan-i-Kala, Chah-Actil. On peut y ajouter les trois
+quartiers extra-muraux de Gabri, Mahouni, You-Mouidi.
+
+Touchant aux murs de l'ouest est l'Arche ou Fort, où réside le
+gouverneur général. On y trouve aussi le bureau du Télégraphe, les
+casernes et l'Arsenal. Ces bâtiments sont, pour la plupart, de
+construction moderne; ils sont beaux et en bon état. Un grand jardin
+entoure les appartements particuliers de Son Excellence.
+
+Les mosquées ne sont pas sans intérêt. La plus ancienne est la
+Masdjid-i-Malik. Elle fut fondée par le Seldjoucide Malik-Touran-Chah,
+qui régna de 1084 à 1096. L'historien Mohamed Ibrahim, qui vivait au
+XVIe siècle, dit qu'il la vit debout, mais en ruines. Depuis lors,
+elle a été reconstruite; elle couvre un vaste espace, mais on ne peut
+dire qu'elle soit belle.
+
+On peut encore mentionner, parmi les quatre-vingt-dix mosquées de
+Kirman, la Masdjid Djami, ou Masdjid Mouzaffar, construite en 1349, et
+la Masdjid-i-Pa-Minas, construite en 1390. Parmi les six _madarsi_
+(pluriel de _médressé_) la plus belle est celle qui fut fondée par le
+Zahis-u-Dola. Il y a encore dans la ville cinquante bains et huit
+caravansérails.
+
+Jusqu'en 1896, année où il fut détruit par un tremblement de terre, le
+plus notable des édifices de Kirman était le Kouba Sabz, ou Dôme Vert.
+C'était la tombe de la dynastie des Kara Khites, et elle faisait
+partie de la médressé de Turkabad. La Kouba était un curieux bâtiment
+cylindrique, d'à peu près 16 mètres de haut, avec des mosaïques d'un
+bleu verdâtre, le dallage intérieur montrant des vestiges d'une riche
+dorure.
+
+Non loin est une pierre, sculptée d'une façon exquise, avec des
+versets du Coran en caractères koufiques et _nachk_, insérés dans la
+muraille d'un bâtiment carré et recouvert d'un dôme, orné dans le même
+style que la Kouba Sabz. Une voûte au-dessous montre évidemment que
+c'était une tombe; mais la seule information que je pus obtenir à ce
+sujet à Kirman, c'est qu'elle est connue sous le nom de Khodja-Atabeg,
+ou Sang-i-Atabeg.
+
+Kirman, que, dans la phraséologie orientale, on nomme _Das-ul-Aman_,
+ou «demeure de la Paix», peut avoir, avec ses faubourgs, une
+population d'un peu moins de 50 000 habitants. Au point de vue
+religieux, elle est ainsi répartie entre les diverses sectes:
+Musulmans chiites, 37 000; Musulmans sunnites, 70; Babis Behai, 3 000;
+Babis Ezeli, 60; Cheikhis, 6 000; Soufis, 1 200; Juifs, 70;
+Zoroastriens ou Parsis, 1 700; Hindous, 20.
+
+Les Babis, disciples de Mirza-Ali-Mohammed, de Chiraz, exécuté en
+1848, font, en secret, beaucoup de prosélytes. Ils ont des principes
+élevés: ils veulent des relations amicales entre tous les hommes,
+l'abolition des guerres religieuses, l'étude des sciences utiles, etc.
+L'expansion des doctrines du Bab pourrait aider puissamment à la
+régénération de la Perse. Les Babis se sont divisés en Ezeli ou Behai,
+selon qu'ils suivent les doctrines de Mirza-Yahya, _Sub-i-Ezel_,
+successeur désigné par le Bab lui-même, ou celles de Mirza-Husein-Ali,
+_Beha-Ulla_, son frère aîné, qui se déclara chef de la secte en 1866.
+
+[Illustration: Les environs de Kirman comptent quelques maisons de thé
+(page 318).--D'après une photographie.]
+
+La secte des Cheikhis a, quoiqu'on ait soutenu le contraire, des vues
+identiques à celle des Babis. Elle a été fondée par Cheikh-Ahmad,
+d'Ahsa ou Lahsa, dans les îles Bahreïn, qui naquit aux environs de
+1750. La secte compte environ 7 000 adeptes dans la province de Kirman
+et 50 000 en Perse. Son chef actuel est Hadji-Mohammed-Khan, un homme
+d'apparences distinguées, de manières charmantes, possédant une
+connaissance du monde extérieur qui rend sa société très agréable, et
+entièrement dégagé de tout fanatisme.
+
+Les Juifs de Kirman sont dans une condition misérable; ce sont de
+petits commerçants, d'une rapacité absurde, assimilant l'extorsion au
+profit. C'est un rameau d'une colonie plus nombreuse, établie à Yezd,
+et qui doit être venue de Bagdad.
+
+Les Zoroastriens, intéressants par la survivance d'un très ancien
+culte, le sont aussi par la pureté de leur sang. Ce sont des Iraniens
+authentiques, sans ce mélange de sang arabe, mongol et turc, que des
+invasions successives ont apporté en Perse. Ils forment une race plus
+belle et plus saine que leurs coreligionnaires musulmans; leurs
+coreligionnaires de Bombay offrent un exemple de la détérioration
+physique que produit sûrement le climat de l'Inde.
+
+Au point de vue industriel, Kirman était, jusqu'à une date toute
+récente, spécialement célèbre pour ses châles, mais actuellement elle
+l'emporte par les tapis. Ces produits sans rivaux de ses métiers sont
+tissés en soie et laine, et leur finesse, leurs couleurs brillantes,
+en font incontestablement les plus remarquables que le monde ait vus;
+tout autre paraît commun à côté d'eux. Les modèles sont très anciens,
+et évidemment antérieurs au mahométisme; des figures humaines y sont
+fréquemment représentées, mais ce sont surtout les fleurs stylisées
+qui en constituent le dessin; et le mélange de leurs couleurs est
+admirable.
+
+[Illustration: Une «tour de la mort» ou les zoroastriens exposent les
+cadavres.--D'après une photographie.]
+
+À Kirman même, on compte environ un millier de métiers. Chaque tapis
+est exécuté par un maître tisseur et deux ou trois petits garçons,
+travaillant d'après une formule qui est récitée et qui contient
+beaucoup de mots archaïques; on dit que ces formules ont été
+transmises oralement de père en fils pendant de longs siècles. On
+n'emploie ni femmes, ni filles à ce travail. Les couleurs d'aniline,
+qui ont presque ruiné l'industrie des tapis des nomades, sont
+soigneusement évitées.
+
+Le châle est tissé de poil de chèvre ou de laine. Comme pour les
+tapis, les modèles sont appris par coeur; le travail est beaucoup plus
+fin et ne peut être exécuté que par des enfants.
+
+D'autres industries, de moindre importance, sont la fabrication de
+feutres, d'_abas_ (la robe de dessus, d'origine arabe, que portent les
+Persans), les objets en bronze, etc.
+
+Mon séjour à Kirman a toujours été fort agréable; dans aucune partie
+du monde, nous n'aurions pu être traités avec plus de considération,
+et à mon avis les injures lancées contre les Persans par des Européens
+qui n'avaient jamais appris leur langue sont tout à fait imméritées.
+Les Persans sont, en général, extrêmement courtois et spirituels, et
+leur esprit de repartie est proverbial. Français par leur politesse et
+leur amour des compliments, ils sont tout à fait Anglais en ce qu'ils
+considèrent comme le meilleur emploi de leur argent d'acheter de la
+nourriture et des vêtements.
+
+L'éducation de la jeunesse a été, jusqu'ici, honteusement négligée;
+mais on peut remarquer aujourd'hui un mécontentement de bon augure,
+grâce auquel on pourra plus tard apprendre aux enfants autre chose que
+quelques chapitres du Coran, qui, étant écrits en arabe, leur sont
+incompréhensibles. Aujourd'hui la position d'un maître d'école est
+aussi mauvaise que dans l'Angleterre du XVIIe siècle, et sa paie égale
+celle d'un domestique. Il n'est donc pas étonnant d'en voir qui
+enseignent encore que Londres est le nom d'un pays dont l'une des
+villes est l'océan Atlantique.
+
+En juin, les nuits commencèrent à devenir chaudes, et ma soeur
+souffrit beaucoup des attaques des moustiques. Nous nous décidâmes
+donc à un changement de résidence. On nous avait recommandé beaucoup
+de régions fraîches. Comme je désirais particulièrement retrouver la
+route de Marco Polo, nous résolûmes de nous rendre d'abord à
+Kouh-i-Hazar, ou «montagne de la Tulipe», puis de visiter Sardou, où
+j'étais sûr que le grand Vénitien avait passé.
+
+En quatre étapes, nous étions au village de Hazar, et nous campions au
+coeur des montagnes, à 3 300 mètres d'élévation. Je fis là des chasses
+superbes; la montagne avait été réservée pour le gouverneur général,
+et l'on n'y avait pas chassé depuis plusieurs années.
+
+Un jour, nous fîmes, avec ma soeur, l'ascension du grand pic de
+Kouh-i-Chah-Koutb-ou-Din-Haides, ou la «Montagne du Saint», «l'Étoile
+Polaire de la Foi». C'est le second en altitude des sommets de la
+Perse du Sud-Est; il atteint 4 180 mètres. Au sommet se trouve une
+châsse, avec une collection de monnaies, dont l'une, avec l'effigie de
+la reine Victoria, datant de 1837.
+
+Le ciel était tout à fait clair, le panorama magnifique. Au nord, nous
+voyions la chaîne carrée au pied de laquelle est Kirman; à l'est, le
+gigantesque Kouh-i-Hazar, qui dépasse 4 000 mètres. C'est une montagne
+superbe; elle est visible de plus de 100 milles sur la route du
+Baloutchistan, et elle a dû réjouir les yeux de plus d'un Kermani. Au
+sud, se trouvent Sardou, et la succession de grandes chaînes, qui,
+sous différents noms, soutiennent le plateau de l'Iran. Presque dans
+chaque direction de l'horizon, nous avions devant nous un pays
+réellement inexploré; les routes principales apparaissent seules sur
+les cartes, et de chaque côté, à quelques milles de distance, il y a
+des régions entièrement inconnues.
+
+De là, nous nous rendîmes sur le plateau de Sardou. À Rahbour, nous
+visitâmes le gouverneur, et nous vîmes chez lui un vieillard, de la
+tribu des Mehni, qui s'attribuait l'âge de cent vingt-cinq ans. Son
+visage était de la couleur de la cire, ses cheveux semblaient des fils
+d'argent.
+
+En quittant Rahbour, nous gardâmes approximativement la direction de
+l'Est, traversant différentes branches du Halil-Roud, dont l'une était
+plus profonde que nous ne l'aurions souhaité. La nuit, nous fîmes
+halte près d'un jardin, autour duquel campaient une cinquantaine de
+familles. C'était le mois de Moharram, et, pendant des heures, nous
+dûmes entendre la funèbre mélopée de la Passion. Elle finit cependant,
+et, à notre grande satisfaction, la chose tourna à la comédie,
+rappelant les pièces de Ladakh, où la même transformation se produit.
+C'est la seule fois que j'aie pu voir en Perse autre chose que la plus
+sincère dévotion; mais les nomades sont généralement considérés comme
+moins stricts que les sédentaires dans leurs observances religieuses.
+
+L'étape suivante nous fit traverser le district fertile de Herza, dont
+les arbres nombreux contrastent agréablement avec l'ordinaire nudité
+des campagnes. Franchissant un col de 2 700 mètres, nous arrivâmes
+graduellement, par des champs ondulés de froment, à Dar-i-Mazar,
+capitale du Sardou. On y voit un sanctuaire bien entretenu en
+l'honneur de Sultan-Seiid-Ahmad-Saghis, descendant de l'imam Mousa. Le
+pays environnant est la propriété du sanctuaire, et des paysans
+appelés _cheiks_ sont à peu près les seuls habitants permanents du
+district, les nomades, au nombre de quatre cent six familles, ne
+passant dans ces régions que les quelques mois d'été. Autour du
+sanctuaire, on voit une douzaine de boutiques, et une station de bains
+y a été récemment établie. Quelques Kermani y étaient venus jouir d'un
+climat admirablement frais.
+
+Nous campâmes plus loin près du col de Sarbizan, où se trouvent les
+ruines d'un caravansérail, bâti par le septième sultan seldjoucide,
+Malik-Mohammed. La chasse était fort belle, et nous serions volontiers
+restés un mois en cet endroit. Mais le _Sahib-Divan_ venait d'être
+renvoyé, le _Farman-Fara_ était de nouveau investi de ses fonctions,
+et il nous fallut rentrer à Kirman avant l'arrivée de Son Altesse.
+
+Un peu avant Noël 1895, deux Allemands, qui avaient parié de faire le
+tour du monde en gagnant leur vie, arrivèrent à Kirman. Ç'aurait été
+un grand discrédit pour notre colonie que des Européens demandant
+l'aumône; je me crus donc obligé de venir en aide, de toutes façons, à
+ces voyageurs. Mais je ne puis dire que j'aie été fâché d'apprendre
+qu'ils avaient finalement échoué dans leur entreprise: de pareils
+excentriques, au moins en Orient, ne font que du mal. Les
+renseignements qu'ils rapportent ne peuvent être que sans valeur,
+sinon dangereux. En outre, il n'y a pas un Oriental qui ne sente
+s'amoindrir l'idée qu'il se faisait des Européens, lorsqu'il en voit
+qui voyagent sans domestiques, et couchent dans le premier trou venu.
+
+ (_À suivre._) _Adapté de l'anglais par_ H. JACOTTET.
+
+[Illustration: Le fort dit Kala-i-Dukhtar ou Fort de la Vierge, aux
+portes de Kirman (page 320).--D'après une photographie.]
+
+Droits de traduction et de reproduction réservés.
+
+
+
+
+ TOME XI, NOUVELLE SÉRIE.--28e LIV. Nº 28.--15 Juillet 1905.
+
+[Illustration: Le «Farman Farma».--D'après une photographie.]
+
+
+
+
+À TRAVERS LA PERSE ORIENTALE[2]
+
+ [Note 2: _Suite. Voyez pages_ 301 et 313.]
+
+Par le MAJOR PERCY MOLESWORTH SYKES,
+
+_Consul général de S. M. Britannique au Khorassan._
+
+ III. -- En Baloutchistan. -- Le Makran: la côte du golfe
+ Arabique. -- Histoire et Géographie du Makran. -- Le Sarhad.
+
+
+ Dans son premier voyage de 1893, le major Sykes partit de Kirman
+ pour se rendre à Bouchir, sur le golfe Persique. De là, longeant
+ les côtes du golfe, il arriva à Karatchi. Il repartit de ce poste
+ pour son second voyage, que nous avons maintenant à raconter. Il
+ était accompagné du major Brazier Creagh, du service médical de
+ l'armée, de sultan Soukhrou, officier de la 3º de cavalerie du
+ Pendjab, de deux _sowars_ du corps des guides, et de deux
+ domestiques hindous.--Nous lui rendons la parole:
+
+[Illustration: Indigènes du bourg d'Aptar, Baloutchistan (page
+335).--D'après une photographie.]
+
+Partis de Karatchi, notre première étape fut Gwadour, possession du
+sultan de Mascate, où se réfugient de nombreux esclaves persans. Le
+lendemain, par un beau temps calme, notre vapeur entra dans la baie de
+Chahbar, qui est la plus sûre et la plus accessible de la côte. Elle
+est abritée de la mousson du sud-ouest par la terre d'Oman, du côté de
+laquelle s'allonge le promontoire de Ras-Koulab, tandis qu'au
+sud-ouest un long écueil forme un brise-lames naturel. Mais, avec une
+entrée large de 12 kilomètres et une profondeur d'une vingtaine de
+kilomètres, l'ancrage n'est que relativement sûr.
+
+Le débarquement ne s'opéra pas sans quelque difficulté, au moyen d'une
+barque ou _baggala_ indigène. Quand nous fûmes débarqués, nous
+transportâmes tous nos _impedimenta_ au prochain bureau de télégraphe.
+
+Avant de raconter notre voyage, quelques notes sur la province où nous
+venions d'entrer ne seront pas inutiles. Baloutchistan est le nom,
+généralement admis, d'une région vaste, mais faiblement peuplée, et
+partagée entre la Grande-Bretagne et la Perse. Cette province déserte
+correspond approximativement à la dix-septième satrapie de Darius,
+mentionnée par Hérodote. Le grand roi envahit le Hapta Sindou ou
+Pendjab, probablement par la route du Baloutchistan, tandis qu'une
+flotte commandée par l'amiral grec Scylax descendait l'Indus, et, sans
+s'effrayer des marées, explorait les rives de la Gédrosie et de
+l'Arabie. Cette expédition eut lieu en 512 avant Jésus-Christ, et,
+dans un certain sens, elle diminue la gloire d'Alexandre, qui sans
+doute ignorait que des Grecs eussent déjà navigué dans la mer
+Érythrée,--à supposer qu'ils l'aient fait, ce qui n'est pas prouvé.
+
+Au temps d'Alexandre, la côte du Makran était connue comme le pays des
+Ichthyophages, et l'intérieur s'appelait Gédrosie. Sir Thomas Holdich
+voit dans le mot Makran, une contraction des deux mots persans _Mahi_
+et _Khouran_, qui forment l'exact équivalent d'Ichthyophages. Mais je
+crois que le mot est beaucoup plus ancien, et je suggérerais
+l'étymologie suivante. Les assyriologues diffèrent sur le point de
+savoir si le nom de _Magan_ désigne la péninsule sinaïtique ou la côte
+d'Arabie, derrière les îles Bahreïn et y compris l'Oman; en tout cas,
+nous avons le _Maka_ des inscriptions, forme qui se retrouve peu
+altérée dans les _Mykians_ ou _Mekians_ d'Hérodote. Or, le Makran
+était particulièrement connu pour ses mangliers et ses marais, le pays
+étant semblable à la côte voisine qu'on appelle le _Ran_ de Katch, mot
+provenant du sanscrit _aranya_ ou _irina_, et signifiant un désert ou
+un marais. N'est-il donc pas admissible que l'origine de ce mot fort
+discutée soit _Maka irina_, ce qui signifie «le désert de Maka»? Dans
+le Sind, la prononciation moderne est _Makaran_, exactement la forme
+que devaient prendre ces deux mots réunis.
+
+Physiquement, le Makran s'étend jusqu'à la première chaîne importante,
+formant faîte de partage. Jusqu'à une trentaine de kilomètres du
+littoral, on trouve une plaine sablonneuse, parcourue par plusieurs
+cours d'eau, et en maint endroit recouverte de tamaris. Sauf après la
+pluie, la plupart de ces rivières ne coulent qu'en partie à la surface
+du sol. Leur cours devient ensuite souterrain, ce qui a l'avantage de
+soustraire leurs eaux à l'évaporation. Ce district devrait être moins
+pauvre qu'il n'est, car le sol est bon et suffisamment arrosé, et l'on
+y trouve d'excellents pâturages pour les chameaux. Derrière s'étend
+une zone de collines d'argile, basses et arrondies, auxquelles
+succèdent de rugueuses chaînes calcaires, dont les crêtes forment le
+faîte de partage du Makran.
+
+Sir Thomas Haldich décrit ce paysage en termes excellents dans son
+volume _The Indian Borderland_: «Une suite monotone et sans vie
+d'épines dorsales d'argile laminées, disposées en scie comme les
+vertèbres d'une baleine, se dressant au-dessus des lignes plus douces
+de collines de boue, qui s'inclinent des deux côtés, jusqu'à l'endroit
+où un petit rebord de sel indique une ligne de drainage dans laquelle
+l'eau suinte; et un petit décor flétri de tamaris aux teintes neutres,
+reflétant les tiges jaunes des herbes oubliées de l'année
+précédente,--tel était l'aspect sylvestre d'un paysage que nous avions
+trop souvent sous les yeux.»
+
+Les pontes nord de la chaîne calcaire plongent dans les rivières de
+Bampour et de Mechkil, qui n'arrivent à la mer ni l'une ni l'autre. Au
+nord-ouest, le Lout s'étend jusqu'à la rivière de Bampour, tandis qu'à
+l'est de la plaine de Fahradj, les chaînes des montagnes persanes qui
+allaient du nord-ouest au sud-est, prennent la direction est-ouest qui
+est si caractéristique dans le Baloutchistan du sud, et qui explique
+en partie l'état arriéré de cette région, en rendant de la côte son
+accès très difficile. Plus au nord, enfin, est situé le district de
+Sarhad, où deux chaînes dirigées parallèlement vers le nord-ouest,
+séparent cette région élevée du Lout à l'ouest et du désert de Kharan
+également bas à l'est.
+
+[Illustration: Carte du Makran.]
+
+La zone centrale du Baloutchistan est très montagneuse, mais elle
+possède des ressources en eau qui ont été peu utilisées jusqu'ici, et
+une étendue presque illimitée de maigres pâturages. La rivière
+Bampour, moyennant une faible dépense pour les travaux d'irrigation,
+nourrirait facilement une population considérable.
+
+Le Sarhad, qui était encore il y a quelques années un vrai nid de
+brigands, et qui n'est guère autre chose aujourd'hui, a de grandes
+ressources latentes avec ses hautes plaines allant jusqu'au
+Kouh-i-Taftan. Cependant le district est presque dépourvu de
+population, bien que le creusement des kanats ait déjà eu certains
+résultats et qu'on retrouve dans le pays beaucoup de vestiges
+d'anciennes cultures. L'ouverture de la ligne de Quetta au Seistan
+aura un effet lent, mais sûr: le Gouvernement anglais ne peut plus
+être, comme par le passé, indifférent aux razzias; d'ailleurs, la
+Perse y met elle-même bon ordre, et les razzias ne sont plus ce
+qu'elles étaient tout récemment encore, quand les Baloutches tuaient
+tous ceux qu'ils faisaient prisonniers, ou, exceptionnellement, les
+retenaient en esclavage et les mutilaient pour leur ôter l'envie de
+retourner chez eux.
+
+[Illustration: Baloutches de Pip, village de deux cents maisons
+groupées autour d'un fort (page 334).--D'après une photographie.]
+
+Nous ne savons rien de certain sur l'origine des Baloutches, car ils
+n'ont pas de livres anciens, sont très ignorants et en sont fiers,
+comme l'étaient les barons du moyen âge. Sir Henry Pottinger leur
+attribue une origine turkomane; mais, d'après le professeur Rawlinson,
+le mot Baloutche est dérivé du nom de Belus, roi de Babylone, qu'on
+identifie au Nemrod fils du Kouch de l'Écriture. Le mot _kouch_ peut
+être l'origine de celui de _kedg_ et peut-être de _kach_. À l'époque
+des Sassanides, le Baloutchistan était connu sous le nom de
+_Koussoun_, qui est peut-être une forme de kouch. Dans le Chah Nameh
+de Firdousi, les Baloutches sont mentionnés comme une tribu fixée dans
+le Ghilan, sous le règne de Nochirwan. De là, ils ont dû émigrer dans
+le Baloutchistan, par le Seistan. Très probablement ils sont de race
+aryenne, mais la race a été altérée par le croisement avec des
+immigrants arabes fuyant les persécutions qui suivirent la mort
+d'Hussein. Les chefs se réclament d'ancêtres arabes, et ils paraissent
+appartenir à une race différente de celle des paysans. Les Brahouis,
+qui forment un autre élément de la population, ont un type très
+distinct: ils sont petits, ramassés et ont la figure ronde, tandis que
+les Baloutches sont grands et élancés, avec de longues figures. Les
+Brahouis parlent une langue parente du tamoul et doivent être
+d'origine dravidienne.
+
+Il est très important de noter que plusieurs milliers de Baloutches
+vivent en dehors du Baloutchistan; on les trouve jusque dans les
+provinces frontières de l'Inde.
+
+Les seules ruines préislamiques que j'aie rencontrées sont les
+_Gorbasta_ ou «barrages d'infidèles», qu'on a comparées aux murs
+cyclopéens de la Grèce. Ils sont généralement construits à
+l'embouchure d'un défilé, et ils avaient pour but de retenir l'eau
+pour l'irrigation. Dans quelques cas, on les trouve sur des pentes,
+et, dans le Baloutchistan oriental, il y avait probablement une
+nombreuse population dépendant de ces barrages, oeuvres probablement
+des Baloutches et des Kouchs.
+
+Mais le colonel Mockler, voyageant à une soixantaine de kilomètres au
+nord-ouest de Gwadour, a exhumé quelques anciennes constructions en
+briques, et a vu également des barrages en pierre. Il a découvert
+aussi des os, des poteries, des couteaux de pierre. Dans d'autres
+parties du Makran, il a trouvé des maisons en pierre, probablement des
+tombes, appelées localement _damba-koah_. Mais il ne tire aucune
+conclusion précise de ces découvertes, non plus que des fouilles
+exécutées à Bahreïn, et où des tombes en pierre ont également été
+exhumées.
+
+Le Baloutchistan fut tributaire de l'ancienne monarchie persane. Il
+est certain qu'Alexandre le Grand le traversa de l'est à l'ouest, puis
+on le perd de vue pour quelques centaines d'années. Il n'en est plus
+question que sous le règne de Nochirwan, qui, pour punir les
+Baloutches de leurs razzias, on fit de grands massacres. Ils se
+tinrent alors tranquilles au moins pendant une génération, puis
+reprirent leurs habitudes de pillage, et leur indépendance ne fut
+jamais menacée d'une façon durable.
+
+Vinrent les Musulmans; la province de Kirman fut conquise dès les
+premières années de l'Hégire, et le Baloutchistan eut bientôt le même
+sort. Mais il est douteux qu'il ait été gouverné d'une façon
+permanente par les Musulmans, jusqu'à ce qu'il eût été définitivement
+conquis par Yakoub-bin-Lais, de la dynastie des Saffar. Celui-ci régna
+sur un empire qui s'étendait de l'Indus au Chat el-Arab, mais cette
+prospérité dura peu, son frère Amz ayant été fait prisonnier par
+Ismaïl, de la famille des Samanides, et mis à mort à Bagdad.
+
+Cependant les Saffar gardèrent encore plusieurs siècles le
+Baloutchistan, et ils devinrent, dans le cours des temps, une
+confédération de chefs. Divers voyageurs arabes, Masoudi entre autres,
+Istakhri et Ibn Hankal, nous ont donné un intéressant tableau du
+Makran à leur époque. Deux siècles plus tard, nous avons les rapports
+d'Idrisi et de Benjamin de Tudèle. À ce moment, la plus grande ville
+du pays était _Kir_, actuellement un sordide petit hameau de pêcheurs
+à l'ouest de Chahbar. Idrisi parle d'un grand commerce de sucre; le
+Makran se trouvait évidemment, à son époque, sur une route fréquentée.
+
+Lors de l'invasion des Mongols, Djelaleddin de Khiva vint de l'Inde au
+Makran pour se mesurer avec les hordes des envahisseurs, et, en 1223,
+Djenghiz-Khan ayant détruit Hérat, envoya Dchagataï dévaster le Makran
+pour couper les lignes de communication de Djelaleddin.
+
+[Illustration: Des forts abandonnés rappellent l'ancienne puissance du
+Baloutchistan.--D'après une photographie.]
+
+À la fin du XIIIe siècle, Marco Polo, à son retour de Chine, navigua
+le long du Makran, mais il est peu probable que le grand Vénitien ait
+touché un point quelconque de la côte.
+
+Au commencement du XVe siècle, après l'extermination par Timour de la
+famille des Mouzaffar, Timour conféra le Kirman à l'émir Adagui,
+lequel envoya dans le Baloutchistan Djelaleddin Djamchid, qui pilla le
+pays jusqu'à Kedj. C'est à la fin de ce siècle que les Baloutches
+commencent à arriver à Moultan. Un peu plus tard, on les rencontre
+dans le Pendjab.
+
+Lors de l'invasion de l'Inde par Nadir Chah, le pays était gouverné
+par Abdoulla Khan. Son second fils, Natiz Khan, revendiqua son
+indépendance après l'assassinat du Chah; mais il dut, bientôt après,
+reconnaître la suzeraineté afghane. Il étendit le plus qu'il put la
+domination baloutche, et son pouvoir était respecté jusqu'à Bampour.
+Mais ses successeurs ne furent plus que les souverains dégénérés d'un
+royaume aux dimensions restreintes, et lorsque sir Henry Pottinger le
+traversa en 1810, le pays que nous appelons aujourd'hui Baloutchistan
+persan était indépendant.
+
+En 1839, un intelligent voyageur, Hadji Abdoul Nali, nous montre les
+différents chefs baloutches se livrant à toutes sortes de razzias en
+Perse, et se riant des menaces du gouverneur général de Kirman.
+
+[Illustration: Chameliers brahmanes du Baloutchistan.--D'après une
+photographie.]
+
+Mais, à partir de 1844, le Baloutchistan commença à perdre son
+indépendance. Aboul-Hassan, puis Ali Khan furent faits prisonniers.
+Deux membres de la tribu des Kadjars furent désignés pour gouverner ce
+turbulent district; mais ils ne réussirent pas dans leur tâche, et ce
+fut le mérite d'Ibrahim Khan, fils d'un boulanger de Cam, d'achever la
+conquête de ce qui est connu aujourd'hui comme le Baloutchistan
+persan. On l'accuse d'avoir été cruel, et il avait, il est vrai, une
+certaine propension pour la traite des esclaves; mais il faut tenir
+compte de tout l'argent et de tous les présents qu'on exigeait de lui.
+Sir Oliver-Saint-John le décrit ainsi en 1872: «Le redoutable
+souverain du Bam, du Narmachir et du Baloutchistan est un petit homme
+à figure de Polichinelle(!), qui peut avoir n'importe quel âge, entre
+quarante-cinq et soixante ans. Il a une barbe pleine et bien teinte et
+de petits yeux perçants. Rien dans son visage ne paraît indiquer
+l'homme réellement supérieur qu'il doit être, non seulement pour
+s'être élevé à sa position actuelle par son simple mérite, sans argent
+et sans aide intéressée, mais pour avoir rétabli l'ordre et la
+tranquillité dans une des régions les plus turbulentes de l'Asie.»
+C'est là, fort bien tracé, le portrait d'un maître du Baloutchistan.
+
+Ibrahim Khan reçut assez mal la commission de délimitation commandée
+par sir Frederic Goldsmid pour délimiter la frontière perso-baloutche,
+et, aussitôt la mission partie, il se saisit de Kouhak, qui n'avait
+pas été attribué à la Perse. Il mourut on 1884, après avoir été
+pendant trente ans gardien de cette marche du royaume; renvoyé à
+l'occasion, il était aussitôt réinstallé. Son fils mourut quelques
+mois après lui, et son beau-fils, Zein ul-Abidin Khan, devint
+gouverneur; mais il fut remplacé en 1887 par un Turc, Aboul Fath Khan,
+puis bientôt après remis à la tête du pays. Il était là quand j'y
+arrivai, en 1893. Je puis ajouter, par anticipation, que Zein
+ul-Abidin eut à réprimer deux soulèvements des Baloutches, l'un après
+l'assassinat du chah en 1896, l'autre l'année suivante.
+
+C'est en partie à l'action du Gouvernement britannique, qui interdit
+la vente des fusils, que le Baloutchistan est plus soumis aujourd'hui
+qu'il n'a jamais été. Mais les perspectives ne sont pas brillantes. La
+paresse, la passivité de ce peuple est telle que, je crois pouvoir le
+prédire, dans cent ans sa vie ne différera pas plus qu'aujourd'hui de
+celle des patriarches.
+
+J'en reviens à notre voyage: grâce à M. Lovell, les chameaux étaient
+prêts. Mais les Baloutches n'avaient pas de cordes; aussi fut-il très
+difficile de répartir les charges. Ils se plaignaient, en outre, de la
+lourdeur de ces charges, qu'un muletier persan aurait trouvées
+légères. Nous fîmes à ce sujet la constatation intéressante que chaque
+chameau avait un propriétaire, et que quelquefois il y avait jusqu'à
+quatre hommes pour se répartir les quatre jambes de l'animal.
+L'arrangement ordinaire est cependant que le propriétaire garde trois
+jambes, et donne, en guise de paiement, la quatrième au conducteur.
+
+Nous nous décidâmes enfin à diviser les charges nous-mêmes, et nous
+partîmes tard dans l'après-midi, pour marcher jusqu'à Tiz, distant de
+12 kilomètres. Nous passâmes d'abord par le village de Chahbar, habité
+par de nombreux commerçants hindous, avec ses repaires sordides, que
+quelques arbres empêchent d'être absolument hideux; puis nous nous
+élevâmes graduellement sur la chaîne rocheuse qui le sépare du fameux
+port médical de Tiz. Cette dernière localité occupe un emplacement
+bien meilleur que Chahbar, étant situé à l'issue de la route
+principale qui se dirige vers l'intérieur par Kasakand, et commandant
+absolument la route du littoral, qui à l'est descend la montagne en
+zigzag, et à l'ouest doit passer par une porte pratiquée dans un mur
+qui va des falaises à la mer.
+
+Il était trop tard pour parcourir les ruines, qui ne consistent guère
+aujourd'hui qu'en un millier de tombes. Nous eûmes juste le temps de
+jeter un coup d'oeil sur l'ancien fort persan, construit il y a vingt
+ans environ pour protéger Chahbar, conquis par les Persans sur un
+cheikh arabe; il fut bientôt après abandonné par sa garnison.
+
+En 1188 de notre ère, Tiz était évidemment un grand port; les
+caravanes venant de l'ouest suivaient cette route, lorsque, à la suite
+de troubles locaux, celle d'Ormuz était bloquée. Leur itinéraire
+passait probablement de l'Irak à Kirman, et de là à Bampour, Kasakand
+et Tiz; l'autre route possible, par Geh, étant impraticable pour les
+caravanes. L'importance de Tiz lui venait en outre, de ce qu'elle
+était le contre du commerce du sucre au Makran, et peut-être le
+débouché des blés du Seistan; c'était sans doute la résidence des
+marchands, qui répugnaient à pousser jusqu'à Ormuz. Dans l'oeuvre
+d'Afzal Kirmani, le port est appelé le «Trou de Tiz», et c'est
+probablement le _Falmena_ d'Arrien.
+
+Ayant établi notre camp dans une vallée étroite où il n'y avait un peu
+d'eau que dans quelques trous boueux, nous repartîmes le lendemain par
+une chaleur atroce, en nous dirigeant vers Parag, un sordide petit
+hameau d'ichthyophages. Là, nous tournâmes le dos à la mer et aussi à
+la ligne du télégraphe, qui, longeant de près le rivage, souffre
+beaucoup de l'humidité. Nos chevaux étant fatigués par leur récent
+voyage en chemin de fer et en bateau, nous nous reposâmes quelque
+temps à l'ombre des tamaris, et nous ne reprîmes notre chemin qu'à la
+fraîcheur du soir, traversant une plaine de lave, parsemée de quelques
+maigres champs de coton.
+
+Notre campement de ce jour se fit au petit hameau de Nour-Mouhamedi.
+Le lendemain, sous prétexte que leurs chameaux, arrivés tard dans la
+nuit, avaient besoin de se restaurer, nos Baloutches nous
+contraignirent à faire halte.
+
+Une nouvelle marche, de 25 kilomètres, nous conduisit à Pich-Mant,
+dont le nom signifie «Place du palmier nain». Les feuilles de cet
+arbre sont employées à divers usages: on en fait des sandales, des
+nattes, des corbeilles, des toits, des cordes; on en fait aussi, dit
+l'auteur d'_Eastern Persia_, des bonnets, des fourreaux de sabre, des
+courroies, etc. Les baies, séchées, font des chapelets, les jeunes
+pousses sont mangeables, et les racines sont un combustible qui
+s'allume toujours, grande ressource dans ce pays où le bois est rare.
+
+Quittant la plaine, qui est d'une formation relativement récente, nous
+entrâmes dans une vallée pierreuse et désolée, connue sous le nom de
+_Pir Ghourik_, ou Défilé herbeux; et de là, franchissant un col bas,
+nous arrivâmes sur un plateau. Ce jour-là, un essaim de frelons
+s'abattit sur notre déjeuner, et le mangea pour nous.
+
+[Illustration: La passe de Fanoch faisant communiquer la vallée du
+même nom et la vallée de Lachar (page 333).--D'après une
+photographie.]
+
+La journée suivante, un peu plus longue, nous mena jusqu'à Ziarat,
+sanctuaire construit en l'honneur de Pir Chamil, un saint habitant de
+l'Inde, qui mourut ici, il y a à peu près trois siècles. Nous eûmes
+l'agréable surprise, après avoir franchi un vaste plateau, de trouver
+de l'eau courante, où nos chevaux s'abreuvèrent avec délices.
+
+Le seul Européen qui nous ait précédés dans cette région est le
+capitaine Grant, un de ces explorateurs envoyés en Perse par Sir John
+Malcolm, dans la première décade du XIXe siècle. Ses renseignements
+sont très maigres.
+
+À Ziarat, nous avions atteint la limite septentrionale du _Dacht_, ou
+District littoral, qui est affermé, nous dit-on, pour environ 5 000
+francs par an. L'eau de la rivière, qui avait disparu au bout de
+quelques milles, reparut un peu en amont, et nous passâmes par une
+série de petits hameaux et de bosquets de dattiers, nous arrêtant
+finalement à Nokinja, où nous pûmes nous procurer des bottes de riz
+vert pour nos chevaux, et des oeufs et du lait pour nous-mêmes.
+
+[Illustration: Musiciens ambulants du Baloutchistan.--D'après une
+photographie.]
+
+Nous étions sortis enfin des collines arrondies d'argile, et les
+chaînes par lesquelles nous passions se terminaient en promontoires
+effilés, au-dessus du lit de la rivière. Immédiatement en amont de
+Nokinja, on trouve le confluent du Sirha. Plus haut encore, nous fûmes
+enchantés d'atteindre Geh, la localité principale du district. J'ai vu
+des centaines de villages baloutches, mais Geh--le _Bih_ du voyageur
+arabe--reste gravé dans ma mémoire comme le plus joli. Un magnifique
+bosquet de dattiers s'élève à la source de deux fleuves, le Gung et le
+Kichi; un vieux fort pittoresque se dresse sur un rocher, et des
+collines désolées, tout alentour, rehaussent le vert d'émeraude des
+rizières.
+
+L'altitude du village est de 450 mètres environ. Bien que nous
+fussions à la fin d'octobre, le thermomètre, à midi, marquait près de
+38°.
+
+Geh, Kasakand à l'est, et Bint à l'ouest, forment les trois villes du
+Makran persan que le voyageur atteint en venant de la côte. Chacune,
+dit-on, possède la même population, qui ne doit guère dépasser deux
+mille habitants, pour autant que nous pûmes en juger.
+
+Nous reçûmes la visite de Chakar Khan, frère aîné de Sardar Hussein
+Khan, qui représente l'ancien ordre de choses dans la province, et se
+rappelle le Baloutchistan à l'époque où il était indépendant de la
+Perse; naturellement, il désapprouve les changements survenus.
+Quelques-uns des habitants parlaient hindoustani, et nous apprîmes
+qu'ils avaient un petit commerce avec la côte, un des principaux
+articles étant le poisson, qu'on vend quand il est déjà très avancé.
+En somme, l'état de la population est misérable, le gouverneur, qui
+n'est arrêté, comme en Perse, ni par l'opinion publique, ni par le
+télégraphe, la pressurant terriblement. Beaucoup d'habitants émigrent
+vers Karatchi, Mascate et Zanzibar.
+
+[Illustration: Une halte dans les montagnes du Makran.--D'après une
+photographie.]
+
+Nous partîmes après avoir congédié nos chameaux et engagé quelques
+guides de Lachar, les plus forts et les meilleurs pour les voyages en
+montagne. Nous avions à traverser le district inexploré qui nous
+séparait du Fanoch. Nous remontâmes le lit pierreux du Goung, puis
+nous pénétrâmes dans le bassin du Sirha, dont les deux rives sont
+peuplées de nombreux villages. Nous fîmes halte à Malouran, sur un
+tributaire du Rapch. Les habitants, qui n'avaient apparemment jamais
+entendu parler d'Européens, nous regardaient avec suspicion;
+lorsqu'ils furent à portée de notre voix, nous essayâmes du procédé
+qui nous réussissait d'ordinaire, et qui consistait à donner une
+roupie à un homme, pour lui montrer que nous entendions payer nos
+provisions. Cette fois-ci, il manqua son effet. Une discussion animée
+s'engagea; je cherchai, pour ma part, à expliquer que nous paierions
+et que nous étions leurs amis; mais le chef de la bande, un coquin
+d'une apparence particulièrement fâcheuse, s'obstinait à refuser.
+Finalement, un des hommes de notre troupe sauta sur lui et le jeta
+dans la rivière, d'où le malandrin ressortit la bouche pleine de boue;
+aussitôt les approvisionnements arrivèrent. On peut objecter que nous
+n'avions pas le droit de recourir à la «force majeure»; mais je
+conseillerai à un de mes contradicteurs de se mettre dans une position
+semblable, et je voudrais voir ce qu'il ferait. En fin de compte, les
+gens de Malouran devinrent nos très bons amis pendant la journée que
+nous passâmes chez eux. Nous constatâmes ce trait remarquable qu'ils
+sifflaient, talent rare en Orient, où le sifflement passe généralement
+pour être un «langage diabolique».
+
+[Illustration: Baloutches du district de Sarhad.--D'après une
+photographie.]
+
+Une marche très rude nous mena jusqu'à la rivière de Fanoch, ou Rapch.
+De là, nous arrivâmes à Fanoch, par un chemin unique en son genre.
+Contournant le lit de la rivière, qui coule entre des falaises
+appartenant au beau massif du Band-i-Linag, ou chaîne Bleue, nous
+passâmes d'abord devant un superbe rocher rouge sang, au pied duquel
+est un étang profond; on l'appelle le Giri. Plus loin, les blocs de
+rochers, dont quelques-uns pesaient des centaines de tonnes, étaient
+des plus splendides, variant du blanc éclatant au noir de jais; mais
+le chemin était tuant, et nous dûmes y traîner nos chevaux. Ce fut
+donc avec une grande satisfaction que nous atteignîmes le sommet de la
+gorge, et que nous vîmes, à un mille en amont, les dattiers de Fanoch.
+
+Nous fûmes reçus très amicalement dans cet endroit, dont les fils de
+Chakar Khan étaient gouverneurs. Ils exprimèrent un immense plaisir à
+voir nos fusils.
+
+Désireux de connaître un peu le pays inexploré qui s'étend à l'ouest,
+nous montâmes au Kouh-i-Fanoch, ascension laborieuse, qui nous prit
+quatre heures. Les 150 derniers mètres sont formés par un rocher de
+calcaire blanc, presque perpendiculaire. Du sommet, nous pûmes
+aisément remonter jusqu'à leurs sources les cinq rivières séparées qui
+forment le Fanoch. Nous jouîmes en même temps d'un panorama superbe,
+qui nous donna ce que nous désirions si vivement, une idée du niveau
+du pays. À l'ouest, la vue était en partie bornée par de hautes
+montagnes; mais au nord, nous eûmes un coup d'oeil sur le magnifique
+Kouh-i-Bazman, qui s'élève solitaire jusqu'à 2 700 mètres au-dessus de
+la plaine (3 400 au-dessus de la mer). À l'est, s'étendaient le massif
+d'Azabad et le district de Lachar, que nous allions bientôt explorer.
+
+Fanoch, où nous nous reposâmes un jour, pour «manger» notre fatigue,
+comme disent les Persans, a un aspect beaucoup plus prospère que Geh,
+plusieurs de ses maisons étant construites en pierre. Il s'y trouve un
+fort, qui paraît être de grande antiquité; mais, comme c'est le cas
+ordinaire dans le Baloutchistan, nous ne pûmes avoir aucun
+renseignement sur son histoire. Les moutons, les volailles, les oeufs,
+le lait, l'orge, le riz et le froment sont en abondance, et les dattes
+sont fameuses dans tout le Baloutchistan; mais le seul article
+manufacturé consiste en petites casquettes brodées de soie rouge. Je
+demandai si Fanoch se trouvait dans le Makran. On me répondit que la
+frontière est formée par la ligne de faite du Band-i-Linag, au nord de
+laquelle se trouve la ville: le Bachkird, à l'ouest, n'est pas
+considéré comme faisant partie du Baloutchistan.
+
+Nous repartîmes par le même chemin par lequel nous étions venus; mais,
+au delà de Sartab, nous prîmes une direction plus septentrionale,
+traversant le Sisha à Tehan, village prospère, d'un millier
+d'habitants.
+
+Revenus à Geh, nous trouvâmes nos compagnons bien reposés. Deux jours
+après notre retour, comme nous nous préparions à partir pour Fahradj,
+nous fûmes agréablement surpris par l'arrivée de deux Baloutches, que
+le gouverneur du Baloutchistan persan avait envoyés pour nous servir
+de guides: c'étaient Mir-khan-Mohammed, d'Aptar, et Moulla-Bachan.
+
+Nous dûmes encore retourner sur nos pas jusqu'à Ichan, d'où nous
+suivîmes d'abord le cours d'un affluent du Sirha. Puis nous arrivâmes
+au fleuve principal, sur le bord duquel il y avait quelques petits
+lambeaux de culture. Nous campâmes dans le lit même de la rivière, et,
+le jour suivant, nous trouvâmes la plus affreuse route que j'aie
+encore jamais vue; en comparaison, les _kotals_ de Bouchi sont des
+chaussées métalliques. Un mille en amont, la gorge se rétrécissait
+jusqu'à n'avoir plus que 30 mètres environ de largeur, et nous
+rencontrions des degrés rocheux, en bas desquels la rivière tombait en
+cascade. Plus loin, un autre agrément, c'étaient des blocs de rochers
+de toutes dimensions, de celles d'un omnibus à celles d'une balle de
+_foot-ball_. Après quoi vint une mare profonde, qui remplissait toute
+la largeur de la vallée. Au-dessus, un sentier de chèvres, où il nous
+parut impossible que nos bêtes chargées pussent monter. Cependant, à
+ma grande surprise, il n'y eut pas d'accidents.
+
+Nos chevaux étaient éreintés lorsque nous arrivâmes à la source de la
+rivière, qui se trouve dans le bois de dattiers de Sirha, vaste, mais
+entièrement négligé. Nous campâmes à une altitude de 990 mètres, et ce
+fut le premier jour où nous eûmes une température inférieure à 30°
+centigrades. Le lendemain, le temps était relativement frais; nous
+montâmes jusqu'à la ligne de faîte du Makran, à 1 100 mètres environ,
+et de là, nous nous mîmes à descendre, contournant les pentes
+occidentales de la grande masse de l'Azbag, que nous avions vue du
+sommet du Kouh-i-Fanoch. Le soir, nous campions à Pip, la capitale du
+Lachar.
+
+Le gouverneur vint nous saluer. Il se montra d'abord très timide. Son
+visage ne s'éclaircit que quand nous lui eûmes demandé l'histoire de
+sa famille. C'était un garçon de seize ans. Pip est un village de deux
+cents maisons, qui se groupent autour d'un fort, à une certaine
+distance d'un beau bois de dattiers. Dans le Baloutchistan, les
+maisons sont toujours construites sur des espaces découverts,
+probablement parce que le sous-bois des dattiers est employé pour la
+culture des céréales. Le changement d'atmosphère entre la chaleur
+sèche du désert et l'humidité relativement fraîche des bois de
+dattiers est très agréable, mais de nature, probablement, à donner la
+fièvre. Cependant, après des heures passées dans l'éclat sans pitié de
+la lumière, l'ombre est si bienvenue que nous campions toujours aussi
+près que possible des arbres, et, autant que je sache, aucun de nous
+n'en souffrit.
+
+[Illustration: Un fortin sur les frontières du Baloutchistan.--D'après
+une photographie.]
+
+Mon compagnon et moi, nous étions d'accord pour penser que les
+Lacharis étaient supérieurs à tous les autres Baloutches que nous
+avions rencontrés. Beaucoup mieux physiquement, c'étaient des
+spécimens sauvages de l'humanité; mais nous les trouvâmes toujours
+gais et virils, ce qui n'est pas le cas de la généralité des
+Baloutches, qui sont gourmands, vaniteux, peu serviables, et aussi
+déraisonnables que des chameaux. Il n'est que juste d'ajouter que les
+Baloutches sont extrêmement honnêtes, et que si on leur confie des
+valeurs ou des lettres, ils les défendront au péril de leur vie; ils
+sont aussi très moraux, et traitent leurs femmes à peu près comme
+leurs égales. Ils ont un code de l'honneur, et y conforment
+généralement leur vie. On peut citer comme exemple de leur honnêteté
+le fait que, pour payer les employés du télégraphe, on avait coutume
+d'envoyer le long de la ligne un sac de roupies, où chacun prenait à
+son tour ses appointements. Une seule fois, un employé abusa de cette
+confiance, et il dut quitter son pays, ce qui, pour un Baloutche, est
+la plus dure des punitions.
+
+[Illustration: Dans les montagnes du Makran--à des collines d'argile
+succèdent de rugueuses chaînes calcaires (page 326).--D'après une
+photographie.]
+
+Après un jour d'un repos bien gagné, nous continuâmes à descendre la
+fertile vallée de Pip. À Ispaka, nous étions arrivés dans le district
+de Fahradj, et nous découvrions les premiers représentants de
+l'élément persan, si détesté, sous la forme de deux ou trois soldats
+et d'un sergent. Les Baloutches appellent tous les Persans des
+_Gagar_, corruption de _Kadjar_, nom de la dynastie régnante; comme
+ils ne voient guère de Persans que les collecteurs de taxes, leur
+haine envers eux est quelque chose d'extraordinaire. Je crois
+cependant qu'elle a diminué de violence en ces dernières années.
+
+Le lendemain, nous dirigeant vers la rivière de Bampour, nous
+atteignions le village de Kasimabad, dont les habitants sont appelés
+_Darzada_, nom qui semble indiquer un croisement négro-baloutche. Ils
+sont attachés à la glèbe: nominalement, ils reçoivent un tiers de la
+récolte; mais, en fait, il semble qu'ils n'aient que juste de quoi se
+nourrir.
+
+Ayant traversé la rivière à un gué que les sables mouvants rendaient
+dangereux, nous atteignîmes Bampour. Cette ancienne capitale du
+Baloutchistan ne consiste plus qu'en deux centaines de huttes
+sordides; le fort était presque abandonné, le bois de dattiers réduit
+presque à rien, et il nous fallut camper sur un tas d'ordures, qui
+avait dû autrefois être un jardin.
+
+Zein ul-Abidin Khan, le gouverneur ou _asad-u-Dola_, m'avait écrit
+qu'il m'attendait à Fahradj, qui se trouve à 4 milles de distance, et
+qui est beaucoup plus importante, ayant environ deux mille âmes, y
+compris le garnison. Zein ul-Abidin Khan nous reçut sans trop
+d'empressement; notre curiosité lui semblait suspecte, comme à
+beaucoup d'Orientaux; mais, après quelques difficultés, nous finîmes
+par devenir bons amis.
+
+Comme le _Farman Farma_ ne nous annonçait son arrivée que pour
+janvier, nous profitâmes du mois que nous avions devant nous pour
+explorer le district de Sarhad, en partie encore presque inconnu.
+
+Ayant loué un nombre suffisant de chameaux, nous partîmes le 1er
+décembre. Notre première étape fut Aptar. Nous remontâmes ensuite la
+vallée du Konar Rud. C'est une région assez agréable; à de fréquents
+intervalles, des sources jaillissent dans le lit de la rivière, au
+milieu des hautes herbes. À Soran, nous fûmes retenus quelques jours
+par une attaque de dysenterie de Brazier Creagh.
+
+Quelques jours après que nous nous fûmes remis en marche, je fis avec
+deux chameliers l'ascension du Hamant, afin de bien reconnaître le
+pays. Le Hamant est une montagne de 2 320 mètres, qu'on a, à tort,
+qualifiée de volcan. C'est une simple crête en dents de scie. La
+montée fut pénible, et la descente le fut plus encore. Du sommet, nous
+pûmes voir le district inexploré du Sud, qui apparaissait simplement
+comme un monotone réseau de montagnes basses; mais, dans toutes les
+autres directions, le panorama était magnifique, bien qu'à notre
+regret nous ne pussions voir le grand volcan de Sahrad.
+
+Le surlendemain, nous franchissions, à 1 680 mètres d'altitude, le col
+de _Sar-i-Sabra_, qui forme faîte de partage des eaux entre les
+rivières de Bampour et de Mechkil. Puis nous descendions au village de
+Magaz, qui a 2 000 habitants environ, et le meilleur climat de tout le
+Baloutchistan, et, prenant la direction du nord, nous avions un
+premier coup d'oeil sur le volcan du Kouh-i-Taftan, qui, de la
+distance d'une centaine de milles où nous le voyions, ressemblait à un
+cône blanc.
+
+Deux jours après, nous entrions dans le district de Sarhad, qui se
+révéla à nos yeux, du col d'où nous le vîmes pour la première fois,
+comme une immense étendue de chaînes nues, sans un village, sans même
+une tente de nomades. Encore deux jours, et nous étions au fort de
+Kivach, capitale actuelle de la région, à 1 350 mètres d'altitude. Le
+nom de _kivach_, qui se lit _wacht_, signifie «doux» et s'applique à
+la source d'eau douce, qui jaillit là à 21 degrés. Le fort, où vit une
+garnison de quatre cent cinquante soldats environ, infanterie et
+cavalerie, forme toute la capitale avec quelques tentes noires. Il n'y
+a aucune culture aux alentours.
+
+Cet abandon, comme celui de tout le district, est regrettable. Le
+Sarhad est la seule région, entre Quetta et la province de Kirman, qui
+puisse être considérée comme fraîche. Il a été plus peuplé jadis,
+ainsi qu'en témoignent les restes de kanats qui abondent, et l'on peut
+espérer qu'au lieu de ne rester habité, comme aujourd'hui, que par
+quelques milliers de familles nomades, il deviendra un lieu de passage
+important entre Quetta et la Perse méridionale.
+
+De Kivach, malgré les tentatives de mon hôte pour me dissuader de mon
+projet, je voulus faire l'ascension du Kouh-i-Taftan. Au bout de deux
+jours, nous campions, à près de 2 000 mètres d'altitude, au petit
+hameau de Ouaradji, et, le lendemain, je grimpais au sommet,
+malheureusement sans Brazier Creagh, qui souffrait d'un ulcère au
+pied. Les dernières heures de l'ascension furent raides et difficiles:
+il fallut d'abord escalader de gros blocs de rochers, puis enfoncer,
+pendant les trois cents derniers mètres, dans une couche épaisse de
+cendre blanche qui, vue de loin, a fait croire que la montagne était
+couverte de neiges persistantes. Nous n'atteignîmes le sommet qu'à
+deux heures de l'après-midi, après huit heures de grimpade presque
+continue. Le Kouh-i-Taftan se termine par deux cimes: celle du nord,
+la plus haute, est connue sous le nom de _Ziarat-Kouh_, ou «mont du
+Pèlerinage»; celle du sud, appelée _Mallar-Kouh_, ou «montagne Mère»
+étant le volcan que nous désirions visiter.
+
+Le cratère, d'où s'échappaient d'aveuglantes colonnes de fumée
+sulfureuse, a deux ouvertures, chacune d'environ 3 mètres de
+circonférence, et séparées à la surface par une distance de 1 mètre.
+On ne voyait aucune coulée de lave récente, et l'on ne mentionne
+aucune éruption. La vue qu'on avait du sommet était la plus belle que
+j'aie jamais eue en Perse: tous les pics étaient clairement visibles,
+dans un rayon de 100 milles.
+
+Le volcan est connu, localement, sous le nom de _Kou-i-Chehel-Tan_, ou
+«Montagne des Quarante Êtres», qui visitèrent, dit-on, le volcan, et
+disparurent depuis lors: Taftan, ou _Daftan_, signifie «bouillant». La
+même légende se raconte à Quetta, et elle est commune dans cette
+partie de l'Asie. Pour autant que j'ai pu le savoir, les habitants de
+la vallée ont adoré le volcan depuis les temps les plus reculés, et il
+est probable qu'ils n'ont pensé que plus tard aux Quarante Êtres en
+l'honneur desquels ils font maintenant des sacrifices. D'après mes
+guides, ces gens s'appellent musulmans, mais ils ne savent rien des
+croyances de leur religion.
+
+Nous quittâmes notre camp le jour de l'an, et nous nous rendîmes au
+village de Bazman, où nos bagages devaient nous rejoindre. La marche
+fut pénible; notre guide nous avait abandonnés, et nous étions, nous
+et nos bêtes, au bout de nos provisions.
+
+Notre voyage nous avait montré que le Sarhad est aujourd'hui à peu
+près inhabité, mais que l'eau y est abondante, et qu'un meilleur
+gouvernement, ramenant la sécurité, en ferait sans peine un pays
+prospère.
+
+ (_À suivre._) _Adapté de l'anglais par_ H. JACOTTET.
+
+[Illustration: Bureau du télégraphe sur la côte du Makran.--D'après
+une photographie.]
+
+Droits de traduction et de reproduction réservés.
+
+
+
+
+ TOME XI, NOUVELLE SÉRIE.--29e LIV. Nº 29.--22 Juillet 1905.
+
+[Illustration: L'oasis de Djalsk qui s'étend sur 10 kilomètres carrés
+est remplie de palmiers-dattiers et compte huit villages (page
+342).--D'après une photographie.]
+
+
+
+
+À TRAVERS LA PERSE ORIENTALE[3]
+
+ [Note 3: _Suite. Voyez pages 301, 313 et 325._]
+
+Par le MAJOR PERCY MOLESWORTH SYKES,
+
+_Consul-général de S. M. Britannique au Khorassan._
+
+ IV. -- Délimitation à la frontière perso-baloutche. -- De Kirman
+ à la ville-frontière de Kouak. -- La Commission de délimitation.
+ -- Question de préséance. -- L'oeuvre de la Commission. -- De
+ Kouak à Kelat.
+
+
+[Illustration: Femme parsi du Baloutchistan.--D'après une
+photographie.]
+
+J'étais à Kirman en décembre 1895. Depuis quelques mois, des
+négociations s'étaient engagées avec le Gouvernement persan, au sujet
+de la délimitation du tronçon de frontière mal défini qui va de
+Kouh-i-Malik-Sia à Kouak; mais l'hiver avait commencé sans que l'on
+fut arrivé à une solution définitive. Cependant, dans les derniers
+jours de décembre, le commissaire persan Ali-Achraf Khan, qui portait
+le titre d'_Ikticham-u-Nizara_, passa par Kirman, et, quelques jours
+après son départ, on me télégraphiait de Téhéran ma nomination au
+poste d'assistant-commissaire. Ma soeur, plutôt que de profiter d'une
+offre que lui fit lady Durand de venir chez elle, préféra braver la
+fatigue d'un voyage absolument dépourvu de confort.
+
+Les préparatifs furent compliqués: le voyage était long, il fallait
+prévoir des provisions de fourrage pour la route, des chameaux
+supplémentaires prêts à le transporter, déterminer les points d'eau,
+etc. En outre, nos domestiques étaient hostiles à l'idée de voyager
+dans le Baloutchistan et avaient besoin de beaucoup d'encouragements.
+
+Il faisait déjà très froid à Mahoun, notre première étape; à Hanaka,
+où le caravansérail est à une altitude de près de 2 400 mètres, la
+température était véritablement arctique. À Rain, sur le versant
+méridional de la chaîne du Djoupar, le temps était heureusement moins
+glacial. De Rain, nous longeâmes la rivière du Sardou, appelé ici
+«rivière de Bam», et nous traversâmes le district de Tehroud. L'étape
+suivante nous mena à Abarik; elle fut pénible, car nous eûmes à
+traverser un terrain très accidenté. Quand nous fûmes descendus dans
+la région chaude, nous nous trouvâmes las et incapables d'efforts.
+Abarik, battu des vents, et Tehroud sont célèbres en Perse; dès vers
+connus leur sont consacrés: «On dit au vent: Où est ta demeure? Il
+répondit: Ma pauvre demeure est à Tehroud, mais je visite quelquefois
+Abarik et Sarbistan.» Ce dernier village est situé sur la rive droite
+de la rivière près de laquelle je fis halte, en 1894, au milieu d'une
+violente tempête.
+
+Une nouvelle marche, très monotone, le long du lit à sec de la
+rivière, nous conduisit à Darzin. Ce village est fameux dans la
+légende locale, comme l'endroit où Faramourz, fils de Rustem, fut
+pendu par Bahman. On nous apprit que le nom véritable était
+_Darzanan_, ce qui signifie «érection de potence». Pour montrer quels
+changements se sont produits dans le pays depuis le XIIe siècle, il
+suffit de citer ce passage d'Afzal-Kirman: «Nous nous assîmes sur le
+toit du palais de Darzin, et nous vîmes le grand nombre des villages,
+tout près de se toucher les uns les autres, et les arbres aux senteurs
+parfumées. Zein-ed-Din, qui était avec nous, s'écria: On dit
+généralement que le Fars est un grand et fertile pays, connu comme «la
+moité du Monde». Je l'ai vu tout entier, et je jure que, dans tout le
+Fars, je n'ai pas vu un endroit pareil.» Hélas! tout est bien changé,
+et Darzin s'élève au milieu d'un désert affreux; cependant, on peut
+déjà aujourd'hui constater quelques progrès: un des anciens _kanats_ a
+été réparé, et l'on peut croire que l'étendue des cultures s'en
+accroîtra beaucoup.
+
+À Bam, nous trouvâmes un abri dans une maison nouvellement bâtie,
+donnant sur un jardin ombragé de palmiers. Bam est, depuis les temps les
+plus anciens, une ville célèbre en Perse; on trouve ses ruines à un
+mille du fort actuel. Au temps de la conquête arabe, la ville, connue
+sous le nom de _Nisa_, eut une grande importance, et Mansour-ed-Din en
+fit la capitale de la province tout entière. Quelques années plus tard,
+Abdoulla Amir fonda le Masdjid-i-Hazrat-Rasoul, qui s'élève dans les
+faubourgs de la ville moderne. Bam a soutenu des sièges nombreux, et je
+ne crois pas que, sauf une fois, à l'époque des Seldjoucides, où on
+manqua la prendre en barrant la rivière, elle ait pu être réduite
+autrement que par un blocus. La description qu'en donne Edrisi est fort
+intéressante: «Bam est grande, commerçante et riche; on y cultive la
+vigne et le palmier; beaucoup de villages en dépendent. Il y a un
+château dont les fortifications sont réputées les meilleures de toutes
+celles du Kirman; ses habitants se livrent au négoce et à l'industrie;
+on y fabrique quantité de belles étoffes de coton, ce qui forme un objet
+considérable d'exportation».
+
+À l'époque moderne, la ville fut le théâtre de la tragédie qui termina
+la lutte des Kadjars et des Zand, lorsque Loutf-Ali Khan, fuyant de
+Kirman, fut bassement livré à son ennemi héréditaire par le
+gouverneur. Une fois encore, au milieu du XIXe siècle, Bam fut assiégé
+par des troupes mêlées d'Afghans et de Seistanis. Quand toutes les
+munitions eurent été dépensées, et qu'il ne resta plus aucun espoir,
+les femmes de Bam, conduites par Banou-Husein-Fatha, chauffèrent des
+chaudrons d'eau bouillante et firent aux assaillants une réception si
+chaude, qu'elles purent tenir jusqu'à ce que l'aide leur fût venue de
+Kirman.
+
+[Illustration: Carte pour suivre les délimitations de la frontière
+Perso-Baloutche.]
+
+Quelques années plus tard, Agha Khan s'empara du fort et y fut bloqué
+pendant la plus grande partie de l'année, jusqu'à ce qu'une épidémie
+eut éclaté parmi ses soldats, et qu'il se vit contraint de se retirer
+aux Indes. C'est après cela qu'on commença la construction de la ville
+moderne. Elle borde les deux côtés de la rivière, et je crois qu'elle
+serait exposée aux inondations, dans les années de lourdes chutes de
+neige.
+
+Située à une altitude de 1 100 mètres environ, avec une population de
+13 000 habitants, possédant un sol fertile et un climat également
+favorable à la culture des palmiers et à celle de beaucoup de
+productions des hautes terres, elle est le centre d'un riche district.
+La chaleur de l'été y est tempérée par un vent frais du nord, les
+villages montagneux de la chaîne du Djabal-Bariz sont tout près, et
+l'importance de la ville est encore accrue par le fait qu'elle est, à
+l'est de la Perse, le dernier centre commercial avant Quetta. Sa
+principale richesse lui vient de ce qu'elle est la ville du henné,
+presque toute cette précieuse plante tinctoriale étant produite dans
+le district. Les garnisons du Baloutchistan sont composées
+généralement de soldats venus de ce district, et le gouverneur en est
+d'ordinaire un Bami.
+
+[Illustration: Nous campâmes à Fahradj, sur la route de Kouak, dans
+une palmeraie.--D'après une photographie.]
+
+Un voyageur déclare que Bam ressemble à une ville indienne. C'est là
+une remarque que je n'ai point faite. Peut-être, il y a trente ans,
+époque de ce voyage, ne voyait-on pas de palmiers, et cette impression
+s'expliquerait ainsi. Par invitation spéciale, nous visitâmes le
+fameux fort, et nous constatâmes que l'ancienne ville était encore
+debout, entourée d'une haute muraille et d'un fossé. Par trois
+passages et une plate-forme, nous gagnâmes le sommet de la forteresse,
+qui est la résidence du gouverneur. De là-haut, on jouit d'une vue
+merveilleuse. Derrière nous, nos regards étaient attirés par le
+Kouh-i-Hazar, avec son manteau de neige fraîchement tombée, et, de
+chaque côté de la vallée, les montagnes se détachaient sur le ciel de
+turquoise. Au sud, la chaîne du Chah-Soouaran n'était pas moins
+brillante. Au-dessous de nous s'élevaient les bouquets de dattiers de
+Bam, et nous pouvions suivre la rivière de Bam vers le nord-est: nous
+voyions aussi indistinctement les taches vertes du Narmachir.
+
+À 4 milles de Bam, une raide descente nous amena entre les deux
+hameaux qui composent le village de Bora, dont le nom est, dit-on, une
+corruption de _Beravat_. Il a une population de 5 000 habitants, et
+exporte annuellement 120 000 livres de henné, outre des grains et des
+dattes. Ce n'est pas, d'ailleurs, son seul titre à la réputation. On
+raconte que, dans le voisinage, il existe une tribu d'hommes à queues:
+il y en avait deux autrefois, les _Dumdar_ et les _Nartigi_; ces
+derniers subsistent seuls. Mes lecteurs ignorent peut-être que, nous
+autres Anglais, nous fûmes considérés autrefois comme dotés de cet
+appendice caudal; de la même façon, tous les jeunes garçons chiites
+sont convaincus que les Sunnites jouissent d'un avantage semblable.
+
+À Vakilabad, où nous arrivâmes en longeant un joli cours d'eau
+ombragé, nous avions atteint le district de Narmachir: ce mot est
+peut-être la corruption de _Wariman-Chahs_, ou la ville de Wariman,
+arrière-grand-père de Rustem. Avec ses gracieux tamaris et mimosas, le
+pays semble une tranche détachée du Sind et est beaucoup plus chaud
+que le district de Bam. Jusqu'au milieu du XIXe siècle, il était en la
+possession des Afghans, et ce n'est qu'aujourd'hui qu'il retrouve
+quelque prospérité.
+
+Après Vakilabad, nous traversâmes un pays bien arrosé et couvert
+d'arbres véritables, puis une jungle immense, d'où nous sortîmes
+soudain pour entrer dans le désert; après quoi nous retrouvâmes la
+jungle, au milieu de laquelle se trouve le village de Rigan. Il fait
+quelque figure sur la carte, mais il ne consiste en réalité qu'en un
+fort en pisé, occupé par une garnison de dix soldats, et sa population
+ne dépasse pas deux cents âmes. À Rigan, nous trouvâmes un message
+désespéré du commissaire persan, que nous avions presque rattrapé, et
+qui nous suppliait de ralentir notre marche. Nous n'en tînmes aucun
+compte.
+
+Entre nous et Bampour s'étendaient 250 kilomètres du désert de Lout.
+Mais comme une pluie abondante était tombée les deux jours précédents,
+nous eûmes plus d'eau et de meilleure que ce n'est le cas pour les
+voyageurs, en général, et nous fîmes cette traversée en neuf jours,
+presque sans accroc.
+
+À Gazak, aux deux tiers du chemin environ, nous fûmes surpris de voir
+quelques tentes nomades et un bouquet de palmiers. Finalement, nous
+atteignîmes la rivière de Bampour à Kouchgardan où j'avais déjà passé.
+Là nous rencontrâmes un détachement de chameliers armés, et j'ai
+rarement vu troupe d'aspect plus sauvage et plus irrégulière. Protégés
+par cette escorte et par notre cavalerie de petits poneys, nous
+atteignîmes Bampour, et, de là, Fahradj. À cet endroit, nous fûmes
+reçus avec grande cérémonie; la garnison faisait la haie le long de la
+route, et la musique jouait l'air national. Le commissaire persan
+arriva peu après.
+
+Nous louâmes ici trente chameaux baloutches, et il fut convenu que je
+prendrais une avance d'un jour, pour être présent à la frontière quand
+arriveraient les Persans. Les jours commençaient à être très chauds. À
+Soran, un message du colonel Holdich m'apprit qu'il s'approchait du
+Pandjgour et qu'il espérait atteindre la frontière au milieu de
+février.
+
+[Illustration: C'est à Kouak que les commissaires anglais et persans
+s'étaient donné rendez-vous (page 341).--D'après une photographie.]
+
+À Isfandak, nous trouvâmes un charmant bois de dattiers, une rivière
+d'eau cristalline, mais point d'habitants. Le chef du village s'était
+senti mal à l'aise à l'idée de rencontrer l'_Asad-u-Dola_, car il
+avait été mêlé à divers pillages et à d'autres forfaits. En
+conséquence, lui et ses villageois bivouaquaient dans la montagne,
+attendant les événements, et, sans doute, accusant la Commission
+d'être la cause de leur exil.
+
+Nous étions maintenant sur la rive gauche de la rivière Mechked ou
+_Mechkil_ (c'est la prononciation baloutche). On reconnaît, à son
+large lit et à ses bords escarpés, que ce fut autrefois un puissant
+cours d'eau, tandis qu'aujourd'hui, même à l'époque des crues, on le
+passe facilement à gué après le premier flot. Cependant ce proverbe
+doit avoir eu sa raison d'être: «Qui s'arrête dans le Mechked pour
+attacher la courroie de ses souliers est perdu.» Les eaux de la
+rivière sont bues par le désert, à l'est de Djalsk, et entretiennent
+en partie des bosquets de dattiers.
+
+Nous n'étions plus qu'à deux étapes de notre corps principal; un
+messager venait, en effet, de nous annoncer que la Commission
+britannique était arrivée. Nous fîmes halte au bord d'une mare qui
+s'étendait dans le lit de la rivière, puis nous dépassâmes Kouak, nous
+vîmes briller des lumières symétriquement disposées, et enfin nous
+pûmes serrer la main de compatriotes, après un voyage de près de 1 000
+kilomètres, accompli principalement à travers des déserts, dans des
+conditions de confort très restreintes, ce qui constitue presque un
+record pour une dame marchant avec une caravane.
+
+Il peut être utile de donner ici quelques détails sur la Commission
+des frontières perso-baloutches, ou, comme l'_Ikticham-u-Nizara_ la
+qualifiait plus exactement, sur la Commission perso-kelat.
+
+[Illustration: Le sanctuaire de Mahoun, notre première étape sur la
+route de Kouak (page 337).--D'après une photographie.]
+
+Il y a plus de trente ans, lorsqu'il était question d'une ligne
+télégraphique allant aux Indes par le continent, ce pays perdu fut
+exploré par sir Frederic Goldsmid, et le résultat final de son enquête
+fut le tracé d'une ligne-frontière de Kouak à l'océan. Kouak,
+considérée comme une puissante forteresse, était, à cette époque,
+indépendante et le resta; au nord jusqu'au Seistan, le pays était
+inexploré, et de souveraineté douteuse; on ne fit donc aucune démarche
+pour fixer la frontière. La Perse avait la chance, à cette époque,
+d'avoir un excellent gouverneur, dans la personne d'Ibrahim Khan. Il
+fit de son mieux pour qu'on s'abstînt de tracer une frontière; mais,
+n'ayant pas réussi, il s'empara de Kouak aussitôt que le commissaire
+anglais fut parti. Cet acte ne fut pas reconnu par notre ministère des
+Affaires étrangères; mais comme, pendant dix ans encore, nous ne
+prîmes qu'un faible intérêt à notre protectorat sur Kelat, les
+affaires restèrent en l'état.
+
+Mais lorsque nous eûmes des troupes au Pandjgour, les razzias devenant
+intolérables, nous suggérâmes à Sa Majesté Nassered-Din que la partie
+encore flottante de la frontière fût fixée définitivement, en même
+temps que nous résoudrions la question de Kouak. Il y eut à ce sujet
+une copieuse correspondance; un instant, les négociations faillirent
+être interrompues, le Chah ne se souciant guère de faire les frais
+d'une Commission qui n'aurait pas pour effet d'augmenter ses revenus,
+lorsque soudain Naoroz, khan de Kharan, occupa les palmeraies du
+Mechkil, visitées tout récemment par l'_Asad-u-Dola_, qui avait
+déclaré qu'elles appartenaient à la Perse. Quand la nouvelle arriva à
+Kirman, le _Farman-Farma_ m'écrivit une lettre officielle, me
+demandant de repousser ces envahisseurs du sol persan. Dans ma
+réponse, je lui fis remarquer que de pareils incidents étaient
+inévitables jusqu'à ce que la frontière fût fixée, et que, dans
+l'intervalle, il m'était impossible d'agir. Une copie de cette
+correspondance fut envoyée par le _Farman-Farma_, à Téhéran, et Sa
+Majesté put se rendre compte des dangers de l'inaction. Elle consentit
+donc promptement à la nomination d'une Commission qui se réunit à
+Kouak, à la fin de février.
+
+Notre Commission n'était pas très nombreuse: le chef en était le
+colonel, aujourd'hui sir Thomas Holdich; les commissaires-assistants
+étaient le capitaine A. C. Kemball et moi-même. Le lieutenant-colonel
+R. Wahab dirigeait l'expédition topographique, et le lieutenant C. V.
+Price commandait l'escorte, composée de deux compagnies de fusiliers
+et de quelques _sowars_.
+
+Nous étions arrivés à Kouak, quatre jours après la Commission
+britannique, et le commissaire persan était arrivé le jour suivant;
+mais, sans notre promptitude, nous n'aurions pu terminer notre travail
+pendant la saison froide. Même à ce moment, le soleil était beaucoup
+trop brûlant, après dix heures, pour ne pas être dangereux, et le
+temps clair, si nécessaire aux levés topographiques, ne dure que
+jusqu'à la fin de mars et est suivi de six mois de brumes.
+
+Le lendemain de notre arrivée, le commissaire persan et
+l'_Asad-u-Dola_ arrivèrent, au milieu d'un grand éclat de trompettes,
+et établirent leur camp de l'autre côté de la rivière. Aussitôt une
+question délicate se posa: qui devait la première visite? Notre
+opinion était que, puisque nous étions arrivés les premiers, c'étaient
+les Persans; mais ceux-ci, en se fondant sur leur étiquette, faisaient
+le raisonnement inverse. Le colonel Holdich, disaient-ils, n'était que
+le délégué du vice-roi des Indes, tandis que le commissaire persan
+représentait le roi des rois lui-même. Le débat aurait pu se prolonger
+pendant des jours; il fut résolu par le fait que le commissaire persan
+et le gouverneur du Baloutchistan m'avaient fait visite à Kirman et à
+Fahradj; à plus forte raison, devaient-ils la même politesse à mon
+supérieur.
+
+Quand les Persans vinrent, nous leur rendîmes tous les honneurs
+possibles. Mais nous n'eûmes ensemble qu'une très courte conversation,
+et cela était dû, en partie, au fait que le persan de l'Inde et celui
+de l'Iran sont deux langues entièrement différentes. On n'avait pas
+assez tenu compte de cette différence aux Indes, de sorte que notre
+interprète ou _monnchi_, qui recevait pour ses services un salaire
+élevé, n'était pas même capable de traduire une lettre, et que toute
+la tâche de l'interprétation retomba sur moi.
+
+Le point de départ des travaux de la Commission fut sur le Mechkil, en
+face de Kouak; un monticule artificiel fut dressé sur la rive gauche,
+non sans une légère opposition. Mais pour l'emplacement du second
+pilier, la discussion fut plus longue. Si ma soeur n'avait pas gravi
+la colline sur laquelle nous dressâmes le tas de pierres, jamais le
+gros gouverneur du Baloutchistan n'aurait consenti à faire cette
+ascension. Une fois là-haut, après avoir repris haleine, il devint
+revêche et déclara que nous lui enlevions un district précieux et
+fertile; en réalité il avait bien 20 ares d'étendue. Le fait que les
+limites avaient déjà été tracées à Téhéran ne comptait pas à ses yeux,
+et nous laissâmes ses représentants le calmer.
+
+L'infatigable colonel Wahab nous quitta ici afin de jalonner la chaîne
+du Siahan, et nous lui suggérâmes l'idée de se faire accompagner par
+Soliman Mirza, le représentant du _Farman-Farma_. Celui-ci n'y
+consentit que de très mauvaise grâce. Il escalada pic après pic avec
+son collègue anglais, qui se trouvait être un montagnard accompli.
+
+Les deux Commissions se rendirent ensuite en deux étapes à Isfandak,
+et de là à Djalsk, par le col de Bonsaz, au-dessous duquel nous
+campâmes. Là, nous eûmes un nouvel incident, le commissaire persan
+ayant fait dire qu'un pilier-frontière avait été élevé à l'ouest du
+passage, et que cela excitait beaucoup les esprits. Nous nous
+assurâmes qu'il n'y avait là qu'un signal pour la triangulation, et
+nous exprimâmes notre regret d'avoir été soupçonnés d'un tel acte, ce
+qui causa beaucoup de confusion chez les Persans.
+
+[Illustration: Cour intérieure du sanctuaire de Mahoun.--D'après une
+photographie.]
+
+Les deux Commissions étaient composées des éléments les plus divers,
+Anglais, Persans, Baloutches, soldats réguliers et irréguliers; nous
+avions aussi beaucoup de chameaux, de mules et d'ânes et un troupeau
+de moutons et de chèvres.
+
+Nous séjournâmes à Djalsk une quinzaine, pendant laquelle on éleva les
+bornes-frontières qui firent passer les palmeraies de Mechkil à Kelat,
+ainsi qu'il avait été convenu à Téhéran. Le district situé plus au
+nord n'était, en somme, qu'un désert, et le colonel Holdich suggéra,
+pour éviter une nouvelle campagne d'hiver, l'idée d'accepter comme
+frontière les chaînes courant au sud-est du Kouh-i-Malik-Sia, en se
+contentant d'envoyer, pour les explorer, une colonne volante.
+
+Le commissaire persan ayant accepté, il ne nous resta plus qu'à
+décider de la souveraineté sur quelques bouquets de palmiers sans
+importance. Comme j'en avais entendu parler dans le Sarhad, en 1893,
+et que j'avais quelques notes sur la question, la besogne fut facile.
+
+L'oasis de Djalsk est d'une étendue considérable, une dizaine de
+kilomètres carrés. On y trouve partout des palmiers-dattiers, sous
+lesquels poussent de l'orge, du froment, des lentilles, et l'on trouve
+dans les jardins des grenadiers, des figuiers et de la vigne. Au
+centre, se creuse une _nala_ marécageuse, pleine de roseaux, et dans
+l'oasis sont dispersés huit villages importants. Un phénomène
+remarquable, observé par le colonel Holdich, est que les palmeraies du
+Mechkil, situées à une quarantaine de mètres à l'est, sont fécondées
+par des sources venues de Djalsk et coulant souterrainement jusqu'au
+bord du _hamoun_.
+
+Il y a dans l'oasis un certain nombre d'édifices, couverts de dômes, et
+construits de briques en pisé, dans lesquels se trouvent les tombes
+d'une race de chefs disparue, connus sous le nom de _Maliks Keianiens_.
+Mais c'est là une erreur: ces chefs sont, indubitablement, des membres
+de la famille des Saffar, qui régna plus de cinq siècles sur le
+Baloutchistan. Quelques-uns de ces mausolées ne contiennent qu'une
+chambre; d'autres possèdent une antichambre; une troisième catégorie a
+deux étages. On trouve des restes de briques, sous le dôme, et, par-ci
+par-là, quelques grossiers dessins représentant des éléphants et des
+paons; mais, au point de vue artistique, tout cela était d'un ordre très
+inférieur.
+
+[Illustration: Le Khan de Kelat et sa cour.--D'après une
+photographie.]
+
+Le jour de l'an persan (21 mars) survint, d'une façon malencontreuse,
+juste avant que se terminât notre travail. Le commissaire britannique
+voulut faire une visite à son collègue persan, en sa qualité de
+représentant du chah; mais l'_Asad-u-Dola_ ayant dit: «Quelle est ma
+place?» Nassoulla Khan se trouva de nouveau balancé entre nous deux,
+et, comme il était inévitable, nous offensâmes le gouverneur du
+Baloutchistan, en lui disant que le commissaire persan était, à nos
+yeux, le représentant du chah, mais que, s'il le désirait, lui-même
+aurait plus tard une visite. Ce fut malheureusement sans grand profit
+que nous brandîmes ainsi le rameau d'olivier. Il était heureux que nos
+travaux fussent si promptement terminés, car la brouille entre
+l'_Asad-u-Dola_ et l'_Ihticham-u-Nizara_ allait augmentant tous les
+jours. À la fin, le premier menaça de laisser le second sans vivres
+dans le désert, s'il acceptait la demande du colonel Holdich, que le
+Gouvernement persan fût responsable des incursions de la tribu des
+_Yarahmadzai_. Ainsi les négociations étaient arrivées à une impasse.
+Nous nous en tirâmes heureusement, en concluant un arrangement secret,
+qui fut signé dans ma tente par les deux commissaires, et en ne
+mentionnant, dans la réunion solennelle, que les différentes
+bornes-frontières. L'_Asad-u-Dola_ triomphait, ignorant de notre ruse,
+et j'affectai d'avoir l'air ennuyé.
+
+Le jour avant notre séparation, on organisa des jeux athlétiques, qui,
+commencés par une course de chameaux, allèrent convenablement
+jusqu'aux exercices de lutte. Mais alors il se produisit des désordres
+que nous eûmes beaucoup de peine à calmer. La foule envahit l'arène,
+et se mit à maltraiter les champions malheureux, et pendant un moment,
+on se battit à coups de bâton et de pierres. À la fin, le tumulte
+s'apaisa, grâce à l'intervention du colonel Holdich.--Les Baloutches
+avaient cru sérieusement que la guerre était déclarée, et ils
+s'assemblaient en grand nombre, pour nous aider, disaient-ils.
+
+Un incident assez amusant suivit: l'_Asad-u-Dola_ annonça son
+intention de bâtonner tout le monde. En conséquence, mes tentes,
+dressées un peu à l'écart du camp, furent envahies par tout le
+régiment persan, qui venait y chercher asile. L'_Asad-u-Dola_ harangua
+ses hommes, mais en vain, puis fit appel à mon assistance. Finalement,
+sur la suggestion du colonel Holdich, on décida qu'on punirait le
+principal délinquant de chaque parti.
+
+[Illustration: Jardins du sanctuaire de Mahoun.--D'après une
+photographie.]
+
+Nous donnâmes un grand banquet pour célébrer le mémorable événement de
+la fixation, opérée en un mois, de plus de 300 kilomètres de
+frontières. Cela fait, plus que des volumes, l'éloge du plan adopté
+par les commissaires en chef. À cette occasion, je mentionne un petit
+épisode raconté dans le livre de ma soeur, _Through Persia on a Side
+Saddle_: «Fat-Hadji Khan, l'interprète du commissaire persan, s'avança
+vers nous, et se mit soudain à chanter le _Highland Laddie_, qu'il
+avait appris, nous dit-il, d'une dame anglaise à laquelle il s'était
+tendrement attaché durant son séjour à Londres».
+
+Le lendemain, de bonne heure, nous partions de Kouak, après le plus
+cordial des adieux. Ainsi se terminèrent les travaux de la Commission
+des frontières perso-baloutches.
+
+Nous avions à traverser, jusqu'à Quetta, le Baloutchistan britannique.
+Ce pays jusqu'ici n'a pas eu d'historien, bien que les matériaux de
+son histoire soient tout prêts. Géographiquement, sa partie
+occidentale consiste, au nord, en un désert qui s'étend jusqu'au
+Helmand, et, au centre et au sud, en vallées longues et étroites, se
+dirigeant, avec la plus grande régularité, du nord-est au sud-ouest.
+Plus à l'est on entre dans les montagnes baloutches, rameaux du
+puissant Hindou-Kouch, et c'est sur le grand plateau qu'elle supporte
+que sont situés Kelat et Quetta. Comme on peut le penser, le climat de
+la partie occidentale du pays est à peu près le même que celui du
+Baloutchistan persan, et l'on trouve à Pandjgour des dattes qui sont
+parmi les meilleures du monde entier; mais entre Kelat et Quetta, le
+froid est parfois intense, et je me rappelle que le colonel Wahab me
+montra un endroit où son expédition avait été surprise par une
+tempête. Dans l'obscurité, ils avaient posé leurs tentes à l'abri d'un
+monticule, qui se trouva, le lendemain, être composé de boeufs achetés
+par le commissariat et morts gelés. Les populations du Baloutchistan
+britannique sont fort diverses. Le Kharan est peuplé de Nochirouanis
+et de diverses races sujettes, le Pandjgour de Gichkis, le Kelat d'une
+population mêlée de Brahouis, de Rinds, d'Afghans, d'esclaves Dehwar
+et d'Hindous.
+
+[Illustration: Dans la vallée de Kalagan, près de l'oasis de
+Djalsk.--D'après une photographie.]
+
+On ignore généralement que le premier représentant de la
+Grande-Bretagne apparut à Pandjgour, il y a moins de vingt ans, dans
+la personne de ce grand officier de frontières, sir Robert Sandeman.
+Le Gouvernement des Indes, ne voulant pas faire une grosse dépense
+inutile, commença par envoyer pendant plusieurs hivers un officier en
+expédition dans le pays; mais les Baloutches n'attendaient que son
+départ pour recommencer leurs querelles. En 1891, le major Muir, qui
+rendait la justice à distance de sa garde, ordonna imprudemment
+l'arrestation de Mir Chahdad, un brigand notoire. Il résista, avec ses
+hommes; un domestique sans armes fut tué, et le major Muir lui-même
+grièvement blessé, tandis que Chahdad réussissait à prendre la fuite.
+Mais, inquiet de ma présence à Kirman, il finit par se soumettre à
+Kemball, lorsque celui-ci fit son voyage de 1894 à 1895. Après cet
+outrage, on maintint, pour un an ou deux, une petite garnison à
+Pandjgour, mais elle fut retirée en 1896, le pays s'étant pacifié,
+dans une certaine mesure, quoique, on le verra plus tard, la lutte
+contre les restrictions que la civilisation apporte à la vie n'y fût
+pas encore terminée.
+
+À quelques kilomètres de Kouak, la monotonie du voyage fut
+agréablement variée par l'apparition de deux ours, les premiers que
+j'eusse vus dans le Baloutchistan; ils mirent en fuite Tumbull, qui
+les avait rencontrés. Nous partîmes pour leur donner la chasse, mais
+nous ne pûmes que les entrevoir. Les ours doivent être très rares dans
+le pays, et je n'en ai vu des traces qu'une seule fois, outre
+celle-ci.
+
+Nous traversâmes le Mechkil, dont les flots, d'un pied de profondeur à
+peine, étaient couleur de café, et nous entrâmes dans la vallée du
+Rakchan. Elle est large et peu profonde, et s'étend vers
+l'est-nord-est, sur 200 kilomètres. À la seconde étape, nous n'eûmes
+que de l'eau salée, que les plus endurcis de nos soldats trouvaient
+imbuvable, et nous regrettâmes fort un baril de bière que nous avions
+donné à nos collègues persans. Notre farine, d'autre part, était
+moisie et immangeable.
+
+Le lendemain nous conduisit à Pandjgour, ou les «Cinq Tombes», ainsi
+nommée de ses cinq chefs tués à l'époque de la conquête arabe. C'est
+une charmante oasis, qui renferme quelques hameaux et des bois de
+dattiers étendus, dont les fruits sont excellents. Cependant, le
+district avait à ce moment une fâcheuse réputation; car, l'année
+précédente, un _ghazi_ y avait attaqué, de sang-froid et de la façon
+la plus perfide, le lieutenant Parker, qui commandait une section de
+batterie de montagne. Le lâche assassin semblait désireux de montrer
+l'allure de son cheval; il demanda à Parker de galoper devant lui, et
+le poignarda dans le dos. Heureusement, il fut promptement capturé par
+les canonniers, puis jugé et pendu, et son cadavre fut brûlé. Kemball
+ayant fait fonction de juge, à cette occasion, il était très probable
+qu'on chercherait à se venger de lui; c'est pourquoi on nous avait
+interdit de sortir sans escorte, et nous avions pris la précaution
+supplémentaire d'être toujours armés de fusils, qui imposaient aux
+ghazis plus de respect que des revolvers.
+
+Nous fîmes halte le dimanche de Pâques; le jour suivant nous
+dépassâmes les tentes désertes, occupées jadis par des soldats
+d'infanterie du même régiment que celui qui composait notre escorte.
+
+Nous nous élevions constamment, comme le montraient nos baromètres
+anéroïdes. Les marches étaient d'une monotonie intense, les jours
+succédaient aux jours sans qu'on aperçût nulle part un signe de vie.
+Cependant nous trouvions un certain intérêt à spéculer sur les causes
+qui avaient fait fuir la population de cette vallée, dont les versants
+étaient disposés en terrasses sur des milles, tandis que ça et là
+s'élevaient des monticules bourrés de débris de poterie. Sans doute,
+la guerre y avait été pour beaucoup, mais en outre, dans ce district
+comme dans les districts voisins, un déboisement inexorable avait
+amené une diminution dans la quantité de pluie tombée, tari les
+sources, et finalement mis en fuite la population.
+
+Cependant il est possible de se procurer de l'eau, et des puits
+artésiens rendraient sans doute de grands services; mais ce qui me
+frappa particulièrement, c'est que le pays par où nous passions était
+excellent pour l'élève du chameau. Partout le sol était recouvert des
+fourrés les plus épais, tandis que le climat rappelait celui de
+différentes parties de l'Afghanistan. Les chameaux qui seraient élevés
+là supporteraient le service au delà des frontières, ce qui n'est pas
+le cas pour ceux élevés dans les plaines. Même dans la dernière guerre
+afghane, la méconnaissance de cette question a causé, dit-on, la mort
+de trente-six mille chameaux, et non seulement cette perte disloqua le
+service des transports, mais elle occasionna encore les plus terribles
+maladies. Mais, même si l'on adoptait de meilleures méthodes, il n'en
+serait pas moins déplorable qu'on ne pût faire aucun usage de ce pays
+désert, où nous ne vîmes pas signe de vie sur 320 kilomètres.
+
+[Illustration: Oasis de Djalsk: des édifices en briques abritent les
+tombes d'une race de chefs disparus (page 342).--D'après une
+photographie.]
+
+À Nagha Kelat, où nous restâmes deux jours, pour laisser reposer nos
+chameaux, nous mîmes ce temps à profit pour voir les ruines immenses
+qui s'y trouvent. Les plus intéressantes étaient celles des grands
+réservoirs appelés, dans le Baloutchistan, _gorbasta_. Après cette
+halte, nous arrivâmes bientôt dans le haut pays baloutche. Là, les
+terres plates n'étaient qu'une masse de fleurs, et, grâce à la plus
+grande altitude, il n'était plus nécessaire de marcher de nuit.
+
+Vers la fin d'avril, nous atteignîmes Kelat, capitale du
+Baloutchistan, qui se trouve à l'altitude considérable de 2 100
+mètres. Un des grands souverains de cette province fut Nasir Khan, qui
+accompagna Nadir Chah à Delhi. En revenant à Kelat, il trouva que les
+procédés tyranniques de son frère avaient ruiné le pays, et que les
+Hindous avaient fui en masse, pour sauver leurs biens; Nasir Khan tua
+son frère, Hadji Mohammed Khan, et reçut de Nadir Chah, qui
+évidemment approuvait ses actes, le titre de Beglerbagi. En quelques
+années, il ramena la prospérité dans le Baloutchistan, et l'on
+rapporte que de Pandjgour à Kasarkand tous les chefs se soumirent à
+lui et lui payèrent tribut.
+
+[Illustration: Indigènes de l'oasis de Pandjgour à l'est de Kouak
+(page 345).--D'après une photographie.]
+
+Quand Nadir Chah eut été assassiné, il s'opposa à Ahmed Chah, et
+d'abord avec succès. Mais il fut ensuite défait et forcé de se retirer
+à Kelat, où il fut de nouveau battu.
+
+Après que deux assauts eurent été repoussés, la paix fut conclue, et
+Nasir Khan s'engagea à fournir des troupes dès qu'on l'exigerait. En
+échange, on le dispensa de payer le tribut.
+
+Peu de temps après, il vint en aide à Ahmed Chah contre la Perse, et
+se mit à la tête de ses Baloutches, dans une charge désespérée qui
+décida du sort d'une bataille livrée près de Mechhed. Une autre fois,
+à Tabas, il tailla en pièces l'armée persane dans une embuscade qu'il
+avait préparée. Il revint chez lui en triomphe, son royaume s'étendit
+jusqu'à Karatchi, et le Baloutchistan entra dans une période de
+prospérité qu'il ne devait pas retrouver plus tard.
+
+Kelat a une population de près de 50 000 habitants, qui varie, il est
+vrai, selon les saisons: au milieu de l'hiver, la ville est à peu près
+déserte. Ses bazars sont très médiocres, et l'on voit, de toutes
+façons, que le peuple qui habite ici est très inférieur aux Persans
+dans les arts de la civilisation. À ce qu'on m'apprit, sa forteresse
+est principalement l'oeuvre de Nadir Chah. À l'époque de sa
+construction, elle doit avoir été imprenable.
+
+Il semble que ce soit aux Baloutches que nous devions le jeu,
+aujourd'hui populaire, du _tent-pegging_, dans lequel un cavalier,
+lancé au galop, doit enlever d'un coup de lance un piquet planté en
+terre. Ce jeu est mentionné dans le voyage de Pottinger.
+
+Nasir Khan mourut en 1795, et ce fut pendant le règne de son
+successeur que Pottinger visita le pays. Son successeur, Mahmoud Khan,
+était un ivrogne. Il mourut en 1819, et fut remplacé par son fils
+Mehrab Khan, sous le règne duquel le pays de Kelat entra en contact
+avec le Gouvernement de l'Inde.
+
+En 1838, lors de la première guerre d'Afghanistan, des officiers
+britanniques furent envoyés à Kelat, afin d'assurer la coopération du
+Khan, dont les territoires furent traversés dans la marche sur
+Kandahar. On eut quelques soupçons de trahison, et, en novembre 1839,
+une force britannique attaqua et prit d'assaut Kelat. Mehrab Khan fut
+tué, et les papiers qu'on découvrit sur lui montrèrent qu'il était
+innocent de toute déloyauté, mais qu'il était victime d'une intrigue.
+Son successeur fut assassiné, quelques années plus tard, en même temps
+que le représentant britannique, et l'on nomma chef un second Nasir
+Khan, qui fut remplacé, en 1857, par Mir-Khoudahad Khan.
+
+Sa carrière fut assez traversée. Pendant vingt ans, il fut en guerre
+avec ses _sardars_. En 1877, le Gouvernement britannique fit l'achat
+de Quetta, et, dans la guerre afghane qui suivit, Khoudahad rendit des
+services avec ses milices. Plus tard ses actes provoquèrent du
+mécontentement; comme il avait tué le vizir et sa famille d'une
+manière assez atroce, il fut déposé, et les troupes britanniques
+occupèrent de nouveau Kelat.
+
+À cette occasion, le trésor immense qui fut saisi fut placé à intérêt,
+et il est dépensé aujourd'hui pour toutes sortes d'améliorations. La
+confiscation de ces caisses de roupies fit grand bruit en Perse, à
+cette époque, et le Khan fut vivement plaint. Cette histoire me
+rappelle un Arménien, qui se trouvait dans un consulat à l'époque des
+massacres; il avait entendu, sans émotion apparente, raconter que ses
+parents et amis avaient été massacrés. Un peu plus tard, d'autres
+messages lui apprirent que le pacha avait saisi tout l'argent d'une
+des victimes, et c'est alors, mais seulement alors, que mon ami
+s'arracha les cheveux et se lamenta sur les calamités qui avaient
+frappé sa nation.
+
+Le fils de Khoudahad Khan, Mahmoud Khan, fut nommé pour lui succéder.
+Il est maintenant khan de Kelat et beglerbegi du Baloutchistan.
+
+Je reprends mon récit. Nous franchîmes un passage peu élevé dans les
+montagnes, et nous arrivâmes en vue d'un fort, pittoresquement situé,
+où les commissaires britanniques furent rejoints par le frère du Khan
+et par quelques lanciers, récemment levés. Notre bivouac fut établi
+près des bâtiments, d'aspect misérable, où réside l'agent politique;
+mais nous n'avions pas de raisons de murmurer, car le jardin nous
+fournit les premiers légumes que nous eussions goûtés depuis Djalsk,
+où nous avions savouré un unique plat de lentilles. Nous étions de
+nouveau sur la ligne du télégraphe, que nous avions quittée à Kharan,
+et deux étapes plus loin, par delà la délicieuse vallée de Mastang,
+nous atteignîmes la route de Kelat, en construction alors, et qui n'a
+jamais été terminée.
+
+À notre dernier campement, nous pûmes voir le chemin de fer, presque
+complètement achevé, du passage de Bolan. Nos domestiques persans,
+pour faire étalage de leurs connaissances, vinrent nous dire ce que
+c'était. Nos chevaux se reposèrent sans plaisir dans ces
+cantonnements, et prirent presque le mors aux dents en voyant d'abord
+un wagonnet, puis la gare. Quant à nous, nous étions enchantés de ces
+vertes avenues, et quand nous eûmes enfin atteint l'agence de Quetta,
+nous nous sentîmes enclins à nous écrier, comme Sadi à Chiraz: «Ceci
+est vraiment le paradis!»
+
+L'aimable accueil de sir James Brown, sa jolie maison d'aspect
+britannique, et toute pleine d'un luxe inaccoutumé, terminèrent
+dignement ce voyage très réussi; et ma soeur put justement réclamer ce
+titre, d'avoir été la première femme qui soit allée à cheval de la
+Caspienne aux Indes, sur une distance de plus de 3 000 kilomètres.
+
+ (_À suivre._) _Adapté de l'anglais par_ H. JACOTTET.
+
+[Illustration: Camp de la commission de délimitation sur la frontière
+Perso-Baloutche.--D'après une photographie.]
+
+Droits de traduction et de reproduction réservés.
+
+
+
+
+ TOME XI, NOUVELLE SÉRIE.--30e LIV. Nº 30.--29 Juillet 1905.
+
+[Illustration: Campement de la commission des frontières
+Perso-Baloutches.--D'après une photographie.]
+
+
+
+
+À TRAVERS LA PERSE ORIENTALE[4]
+
+ [Note 4: _Suite. Voyez pages 301, 313, 325 et 337._]
+
+Par le MAJOR PERCY MOLESWORTH SYKES,
+
+_Consul général de S. M. Britannique au Khorassan._
+
+ V. -- Le Seistan: son histoire. -- Le delta du Helmand. --
+ Comparaison du Seistan et de l'Égypte. -- Excursions dans le
+ Helmand. -- Retour par Yezd à Kirman.
+
+
+[Illustration: Parsi de Yezd.--D'après une photographie.]
+
+Une nouvelle campagne de délimitation était nécessaire pour compléter
+l'oeuvre de la Commission anglo-persane, entre l'Afghanistan, le
+Baloutchistan et la Perse. Le 2 janvier 1899, nous étions arrivés à
+Robat-Kélat, tout près de l'angle sud-ouest de l'Afghanistan, et nous
+allions entrer dans le Seistan. Sans recommencer le récit des travaux
+de délimitation, je désire faire connaître un peu la géographie de ce
+pays si mal étudié jusqu'à présent.
+
+Dans le _Chah-Nanieh_, le Seistan est la patrie de la fameuse famille
+de guerriers qui assit la dynastie keianienne sur le trône de Perse.
+Son rejeton le plus brillant fut Rustem, dont les actions
+incomparables forment le sujet de la grande épopée de Firdousi, et qui
+est aujourd'hui encore, comme il y a mille ans, le héros national de
+la Perse. Tout ce qu'on ne comprend pas lui est attribué; ainsi, par
+exemple, les sculptures sassanides sur les rochers, à Persépolis.
+
+À cette époque, le nom de Sagistan (c'était la forme de Seistan)
+désignait le bas pays à l'ouest de Kandahar, le haut pays étant appelé
+le Zaboulistan. Si l'on remonte à l'ancienne histoire de la Perse, on
+trouve que les Sarangiens, mentionnés par Hérodote comme appartenant à
+la 14e satrapie, occupaient le Seistan sous le règne de Darius. Les
+historiens grecs, qui racontèrent les conquêtes d'Alexandre le Grand,
+donnèrent le nom de Drangiane à ce qui est maintenant, en gros,
+l'Afghanistan méridional. Le conquérant la traversa dans sa marche sur
+la Bactriane, et son lieutenant Krateros y passa à son tour, en allant
+de Karatchi en Karamanie. Mais le plus ancien voyageur qui ait visité
+et décrit ces provinces, bien que très brièvement, est Isidore de
+Charax.
+
+Le temps des dynasties des Parthes et des Sassanides n'est marqué
+dans la province par aucun événement notable, mais les conquérants
+arabes sont peut-être responsables--ceci n'est pourtant qu'une
+conjecture--de la destruction finale des très anciennes cités de
+Keikobad et de Garchap, et de la fondation de villes arabes à leur
+place.
+
+Ce fut du Seistan que la dynastie Saffar sortit pour conquérir un
+empire. La contrée est décrite par le grand voyageur Istakhri, qui
+donne une description détaillée du Zaranj ou Zirra, province très
+forte à cette époque.
+
+En 1362, celui qui devait être le célèbre Timour envahit la province
+en fugitif et s'empara de nombreux villages, mais il fut finalement
+battu et dut se retirer sur le Makran. C'est dans cette campagne qu'il
+reçut la blessure au pied qui lui valut le surnom de _lang_ ou «le
+boiteux», Timour-Lang, Tamerlan. Il reparut, vingt et un ans plus
+tard, mais en conquérant et en massacreur, et s'empara du Zirra, puis
+de Zalidan, alors probablement la capitale de la province: la garnison
+tout entière de la ville fut passée au fil de l'épée, et ses ruines
+livrées aux chacals, qui l'habitent encore aujourd'hui. Pour compléter
+la catastrophe, le grand barrage, alors connu sous le nom de
+_Band-i-Rustem_, fut détruit par Timour, ou, si l'on accepte la
+légende locale, par son fils Chah-Roukh.
+
+Cette destruction changea totalement les conditions matérielles de la
+province. Le Seistan, c'est-à-dire, en somme, le lac et le delta
+formés par le Helmand et d'autres rivières, était, à une époque très
+ancienne, un vaste lac. Les alluvions des rivières formèrent des
+terres au nord du lac, mais cette partie du pays est maintenant
+déserte, tandis que le Seistan habité a été formé par l'assèchement du
+lac lui-même, en suite de la diminution du volume de la rivière et,
+peut-être, du captage des eaux pour l'irrigation.
+
+[Illustration: Une séance d'arpentage dans le Seistan.--D'après une
+photographie.]
+
+Évidemment, la marche d'Alexandre à travers ces pays, avec une grande
+armée, tend à prouver que l'Asie n'était pas, à cette époque, aussi
+aride qu'aujourd'hui. J'ai vu dans le Seistan des nalas desséchées,
+dont les bords s'élèvent à plus de 60 mètres.
+
+M. de Khamkoff a été particulièrement frappé du fait que la rivière de
+Birjand, ou plutôt son lit desséché, est tracée en travers du Lout, ce
+qui prouve que la chute des pluies était alors beaucoup plus
+considérable. Actuellement, il n'atteint même pas le désert en temps
+de crue.
+
+Le Seistan d'aujourd'hui a de l'eau de trois côtés: le Helmand forme
+sa frontière orientale, tandis qu'au nord et à l'ouest s'étend le
+_hamoun_, la lagune dont je parlerai tout à l'heure. Au sud-est du
+Seistan habité, se trouve le _Gand-i-Zirra_ ou «Trou de Zirra», dans
+lequel les eaux de la lagune sont portées par le Chelag, un cours
+d'eau de 350 mètres de largeur, avec des rives hautes de 15 mètres, là
+où je le traversai. Le grand bassin lui-même a au moins 160 kilomètres
+de longueur et 50 de largeur; il devait recevoir toute l'eau qu'on
+trouve actuellement dans le lac, ou du moins tout l'excédent de ses
+anciennes crues; sans cela, il serait impossible d'expliquer sa vaste
+étendue. Quand le lac a beaucoup d'eau, le Chelag forme un fleuve
+salé, qui coule parallèlement au Helmand, dont le séparent des dunes
+de sable, mais dans une direction opposée. En général, il n'y a guère
+plus qu'un marais dans la dépression la plus basse et même, au
+printemps, les eaux ne couvrent pas le dixième de sa superficie.
+D'après Istakhri, le Helmand ou Hilmend s'écoulait dans le lac Zirra.
+
+Avant l'arrivée de Tamerlan, le Helmand était barré par le Band-i-Aok
+ou Akoa. De ce barrage, partait le Roud-Hauzdar, un canal large et
+profond, destiné à irriguer le district au sud du Seistan encore
+habité aujourd'hui, et où l'on ne trouve plus que les débris de
+grandes villes. La plus importante était Hauzdar, l'endroit où,
+d'après la légende, le fils de Rustem, Faramurz, fut empalé par
+Bahram.
+
+[Illustration: Les commissaires persans de la délimitation des
+frontières perso-baloutches.--D'après une photographie.]
+
+La branche principale du delta coulait alors, au nord-nord-ouest, par
+Chahristan et Zahidan. Mais lorsque, après la catastrophe de
+l'invasion tartare, Chah-Roukh eut détruit le grand barrage, le
+district du Hauzdar perdit son approvisionnement d'eau, et bien que le
+Roud-Nasrou restât la rivière principale, un nouveau canal se forma
+près du barrage moderne, entourant les trois collines de Sehkouha,
+ville alors inhabitée, mais qui devait devenir la capitale du Seistan.
+
+Pour autant que nous pouvons le savoir, il n'y eut pas de changement
+important, jusqu'à ce que, il y a de cela une soixantaine d'années,
+d'après Conolly, qui visita le pays peu après, les eaux renversèrent
+le barrage moderne et s'unirent pour former un canal à l'ouest de
+Nad-i-Ali. En conséquence, le Seistan fut laissé sans eau. Prises de
+désespoir, toutes les classes de la population s'unirent pour
+construire un barrage, mais la rivière s'en détourna. Plus tard, entre
+1840 et 1850, on construisit le présent barrage et l'on creusa le
+Madar-Ab, ce qui ne fut point une tâche facile.
+
+Lorsque sir Frederic Goldsmid eut été désigné comme arbitre entre la
+Perse et l'Afghanistan, il fixa la frontière à la rivière, dont le
+cours n'avait pas changé. Mais il y a huit ans, sans doute par suite
+du dépôt d'alluvions, elle se fraya un passage à l'ouest, et, à
+l'époque de notre visite, la branche principale du Helmand coulait,
+sous le nom de Roud-Perian, à l'est et parallèlement au Roud-Nasrou,
+ayant détruit Djahanabad, Ibrahimabad et Djalalabad, le berceau de la
+dynastie keianienne. On s'attend à ce que le fleuve, ne rencontrant
+pas d'obstacles, reprenne son cours originaire, et, dès maintenant,
+les Afghans peuvent justement se plaindre d'être laissés à sec, la
+branche du Nad-i-Ali n'ayant que peu d'eau.
+
+Pour en revenir à l'histoire, le pays fut gouverné, après Tamerlan,
+par la tribu des Keianiens, qui prétend descendre de la famille royale
+des Akhéménides. Son chef fut parfois indépendant, mais lorsque la
+dynastie des Saffar fut à son zénith, il dut se soumettre et reconnut
+naturellement la suzeraineté de la Perse.
+
+Lorsque Ispahan eut été assiégée par les Afghans, Malik-Mahmoud, le
+prince régnant, vint à la rescousse avec 10 000 soldats; mais les
+envahisseurs lui ayant promis la possession du Khorassan, il laissa la
+cité royale à son sort. Peu après, il fut pris à Mechhed par Nadir,
+qui commençait à se pousser à la première place, et ses héritiers,
+deux frères, soutinrent un siège de sept ans sur le Kouh-i-Khoya, mais
+ils furent finalement réconciliés et soumis.
+
+[Illustration: Le delta du Helmand.]
+
+À la mort de Nadir Chah, le royaume d'Afghanistan fut fondé par Chah
+Ahmed, qui possédait toute la Perse orientale, y compris le Kain et le
+Seistan, provinces administrées de Hérat. La tribu des Keiani
+disparaissait graduellement; à la fin du XVIIe siècle, la tribu des
+Nahroui, du Baloutchistan, fut invitée à s'établir dans le Seistan,
+pour faire contrepoids aux Chahrekis et aux Sarbandis.
+
+Vers 1850, Ali Khan, le chef des Sarbandis, fit acte d'allégeance
+envers la Perse, et reçut la main de la fille de Bahram-Marza, un
+parent du chah. Mais il fut vaincu et tué par un de ses neveux,
+Tadj-Mohammed. Celui-ci fut d'abord reconnu chef, mais ayant été
+convoqué par le chah à Mechhed, il fut mis en prison, puis, échappa,
+et mena dès lors une existence errante, qui se termina à Quetta.
+
+Après cela, le Gouvernement persan prit graduellement possession du
+Seistan et commença à occuper des forts de l'autre côté du Helmand.
+Mais Chir-Ali, qui, dans l'intervalle, s'était affermi sur le trône
+d'Afghanistan, était de force à s'opposer à ces tentatives
+d'absorption. Pour éviter une guerre perso-afghane, le Gouvernement
+britannique consentit à faire acte d'arbitre, conformément au traité
+de Paris, et il envoya sur les lieux la mission du Seistan, dont le
+voyage est raconté dans le volume _Eastern Persia_ du général
+Goldsmid.
+
+La situation était difficile; l'arbitre avait non pas à décider entre
+des prétentions opposées, mais à fixer le véritable _statu quo_. Or,
+l'émir de Kain s'imagina que le Gouvernement britannique essayait de
+prendre le plus de territoire possible pour son Gouvernement--car en
+Perse on regarde l'Afghanistan comme une province de l'empire des
+Indes,--et comme le commissaire persan ne songeait qu'à battre
+monnaie, il comprit qu'en le confirmant dans son idée, il avancerait
+ses propres intérêts.
+
+[Illustration: Sculptures sassanides de Persépolis (page
+349).--D'après une photographie.]
+
+Le général Goldsmid, voyant l'impossibilité de procéder à une enquête
+complète, s'en revint à Téhéran et rendit sa décision, par laquelle,
+comme je l'ai dit, le Helmand devint la frontière; et la Perse acquit
+toute la partie capable de rapporter un revenu. Mais les deux parties
+firent appel, et la décision fut suspendue.
+
+On perdit un peu le Seistan de vue. Mais l'ouverture de la route
+Quetta--Nouchki--Khorassan, qui fut l'un des résultats de la mission
+des frontières perso-afghanes, ramena l'attention sur lui, et le
+capitaine Webb Ware le visita, en 1897. Un vice-consul russe y fut
+nommé, en automne 1898, et, à la même époque, je reçus l'ordre d'y
+fonder un consulat britannique, et cela explique ma présence dans la
+région.
+
+Je reprends le récit de notre voyage. Nous arrivâmes à la colline
+noire et basse de Kouh-i-Malik-Sia, qui n'a d'intérêt que d'être le
+point où les empires de Grande-Bretagne et de Perse touchent à
+l'Afghanistan.
+
+[Illustration: Un gouverneur persan et son état-major.--D'après une
+photographie.]
+
+Je rencontrai Wood et son expédition à la station d'Hourmak, la
+dernière où nous dussions trouver de l'eau fraîche jusqu'au Helmand.
+Au delà, l'interminable succession de _nalas_ desséchées, où nous
+avions marché pendant des jours nombreux, cessait brusquement, et nous
+entrions dans une plaine unie, en apparence sans bornes, dont la vue
+était tout à fait oppressante. Elle produisait sur nous un sentiment
+tout semblable à celui qu'on éprouve en débarquant après un long
+voyage sur mer.
+
+Le lendemain, nous arrivions sur les bords de la Chelag, qui formait
+de larges étangs d'eau salée, où s'ébattaient quelques canards.
+Traversant en diagonale le lit large et profond de la rivière, nous
+prîmes la rive gauche et nous aperçûmes les premières ruines. Nous
+établîmes notre camp à Girdi-Chah, où je devais bientôt installer mon
+poste, près des ruines de Ramroud, dont les maisons en pisé, depuis si
+longtemps abandonnées, sont encore presque habitables. Girdi-Chah, le
+seul endroit où l'on trouve de l'eau potable, à plusieurs milles à la
+ronde, est un point de relâche nécessaire pour les caravanes venant de
+Perse et d'Afghanistan. Mes _sowars_ y ont semé un peu de grain et
+nettoyé les sources, de sorte que plus tard un village y pourra
+naître, qui sera le plus grand bienfait pour les caravanes.
+
+L'étape suivante nous fit traverser un terrain plein encore de villes
+et de villages abandonnés. Nous passâmes par les ruines de Koundar et
+de Hauzdar, et nous campâmes à Asak-Chah, où nous trouvâmes quelques
+sources d'une eau médiocre, avec de grands troupeaux de moutons dans
+le voisinage. Nous étions tout près du Seistan habité.
+
+Chevauchant à travers une plaine de gazon, nous atteignîmes bientôt le
+premier canal d'irrigation, qui a 4 mètres environ d'élévation, et une
+cinquantaine de centimètres de profondeur. Nos chevaux, à la fin, se
+sentirent heureux; ils burent avidement jusqu'à ce que, par humanité,
+nous fûmes forcés de les éloigner. Longeant les falaises usées par les
+eaux, nous entrâmes bientôt dans Varmal, un grand village, peuplé d'un
+millier d'habitants. En arrivant à notre camp, nous eûmes la surprise
+d'y trouver des sacs d'orge et de farine: nous étions de nouveau dans
+un pays d'abondance.
+
+J'ai été très frappé par la ressemblance qu'il y a entre le Seistan et
+l'Égypte, d'un côté, le Sarhad et la Palestine, de l'autre. Le Seistan
+dépend tout à fait du Helmand, comme l'Égypte du Nil, et les deux
+districts sont les greniers des tribus environnantes. De même, au
+Sarhad comme en Palestine, la sécheresse rend le pays inhabitable; les
+troupeaux de moutons et de chèvres meurent faute de nourriture. Quand,
+dans le Sarhad, je m'enquérais d'une tribu absente, la réponse
+invariable était: «Elle est allée au Seistan.»
+
+Ainsi qu'Abraham et Jacob furent contraints de se rendre en Égypte
+pour assurer l'existence à leurs familles, ainsi les nomades se
+rassemblent dans le Seistan et aux alentours. Cependant les squelettes
+que nous rencontrâmes nous prouvèrent que bien des vies s'étaient
+perdues en route. Pour compléter la comparaison: de même que le
+voyageur en Égypte traversait le désert arabe, partiellement en vue de
+la Méditerranée, ainsi les bergers en proie à la famine poussent
+péniblement à travers le désert jusqu'au Seistan, et voient le grand
+_hamoun_ et le brillant Helmand qui, comme le Nil, garantit le berger
+errant et ses troupeaux de la mort par la faim.
+
+Notre première visite au lac nous montra une grande étendue d'eau,
+tout à fait libre et couverte de myriades d'oiseaux sauvages. Ils
+faisaient, en s'envolant, un bruit exactement semblable à celui de la
+houle battant sur une côte rocheuse. Ils étaient hors de la portée de
+nos fusils, et nous n'avions aucun bateau pour les atteindre.
+
+Revenus au camp, nous y trouvâmes un fonctionnaire que le gouverneur
+avait envoyé pour nous escorter jusqu'à sa résidence, Nasratabad.
+Pendant la marche, plusieurs de nos chameaux tombèrent, avec leurs
+charges, dans les canaux d'irrigation. Rien n'est pitoyable comme de
+voir dans l'eau le pauvre «vaisseau du désert».
+
+À 6 kilomètres de Nasratabad, nous fûmes rejoints par Mir-Masum Khan,
+le gouverneur. Mais après quelques salutations et quelque musique,
+comme c'était la nuit qui précède le Ramadan, on nous laissa dans
+notre camp.
+
+Le fort de Nasratabad, autrefois Nasirabad, a été construit par l'émir
+de Kain, il y a une trentaine d'années, à l'époque où la Perse
+s'établit dans le Seistan, à proximité immédiate de Husseinabad,
+village important, peuplé de vingt mille âmes. Il consiste en un
+espace clos, d'un peu plus de 50 hectares de superficie, entouré de
+murs de 9 mètres de haut, et d'une épaisseur considérable, que des
+tours surmontent, à des intervalles très rapprochés. Tout autour règne
+un chemin couvert, percé de meurtrières, avec un fossé profond, qui
+est quelquefois plein d'eau.
+
+À l'intérieur, il y a de cinquante à cent boutiques, occupées
+principalement par des soldats qui s'adonnent au commerce, durant leur
+séjour dans le Seistan. On voit aussi, par-ci par-là, quelques petits
+champs cultivés, et partout des ânes. À l'angle nord-ouest, se trouve
+l'_Ark_, ou «réduit». Il a, autant que j'en puis juger, un profil
+semblable à celui du fort, mais le sujet étant sans importance, je ne
+fis aucune question, sûr que j'étais d'éveiller les soupçons, la plus
+médiocre tour en pisé étant aussi jalousement gardée que le
+Mont-Valérien.
+
+[Illustration: La passe de Buzi.--D'après une photographie.]
+
+La garnison de Nasratabad consiste en deux régiments, armés des
+inutiles _djezail_, bien qu'il y ait à Birjand, si j'ai bien compris,
+un approvisionnement de fusils Wernld. Les canonniers viennent de
+Tabris, et sont plus considérés; ils profitent de cette considération
+pour faire de l'usure et prêtent à 500 pour 100 _au minimum_.
+
+Mir-Masum Khan, le gouverneur, est un jeune homme de dix-neuf ans,
+auquel, à première vue, j'en donnai vingt-cinq, peut-être, en partie,
+parce qu'il portait des lunettes bleues. Nous allâmes le voir le
+lendemain de notre arrivée. Il est le fils d'Hichmat-oul-Moulk,
+lui-même fils aîné de l'ancien émir, et il était gouverneur du
+Seistan, depuis six ans, sous la direction d'un vizir. Il avait le
+teint blême et l'air assez mal portant. Je le trouvai assez ignorant
+et légèrement vaniteux, ayant été toute sa vie entouré de
+courtisans. À ce moment, il était en délicatesse avec Hichmat
+oul-Moulk, à cause de l'assassinat d'Abd-ou-Ouahab, son oncle, qui
+avait eu lieu peu auparavant; il avait été invité à quitter le
+Seistan, mais il s'y refusait. Il devait cependant se soumettre un peu
+plus tard.
+
+[Illustration: Les gypsies du sud-est persan.]
+
+Après avoir passé quatre jours à Nasratabad, nous retournâmes à
+Varmal, où j'avais rendez-vous avec la mission Webb Ware. Deux jours
+après, elle nous quittait. Pour me distraire du sentiment de ma
+solitude, je résolus d'aller visiter le Kouh-i-Khoya.
+
+Le Kouh-i-Khoya, seule montagne du Seistan, a joué un grand rôle dans
+la période héroïque de la Perse, dont ce pays fut le centre. C'est une
+montagne basse, au sommet plat, que l'on appellerait sûrement «la
+montagne de la Table», si les Persans avaient des tables.
+Généralement, la montagne est plus ou moins une île. Pour y arriver,
+nous dûmes naviguer dans des _toutin_, ou radeaux faits de roseaux,
+qui ressemblent à des moitiés de cigares et qui se tiennent assez bien
+en équilibre.
+
+Le Kouh-i-Khoya, qui s'appelait aussi autrefois _Kouh-i-Zor_ ou
+_Kouh-i-Rustem_, s'élève à 120 mètres au-dessus de la plaine, et n'est
+accessible que par le sud et le sud-est. Il est rond comme une pomme,
+avec un diamètre d'un kilomètre et demi environ, quoiqu'il ait
+généralement sur les cartes une forme oblongue, avec son grand axe du
+nord au sud. Nous abordâmes près des ruines de la ville de Kakkar,
+bâtie sur la falaise, et très fortifiée. Une muraille extérieure est
+flanquée de bastions et forme encore un ouvrage formidable. Une route
+était construite autrefois sur le devant de la falaise, au sommet de
+laquelle se trouve un autre ouvrage, appelé _Kouk_, véritable clef de
+la position. Ce fut le théâtre du premier exploit de Rustem, lorsque,
+n'étant qu'un jeune garçon, il s'empara du fort et tua le roi Kouk.
+Plus loin, une gorge mène au sommet, que commande un petit fort. La
+colline est principalement composée de basalte noir, et, par son
+absolue stérilité et son manque d'eau, elle rappelle un peu l'île
+d'Hormuz.
+
+Toute la surface est creusée de fossés, restes de mines, citernes pour
+l'eau des pluies, ou bien est couverte de tombeaux formés, soit de
+blocs grossièrement assemblés, soit de dômes en pisé, soit de cairns
+avec piliers.
+
+À l'extrémité nord, se trouve le sanctuaire de Khoya-Galtoun, un dôme
+de construction grossière, dans lequel le saint repose, sous une tombe
+formée de briques séchées au soleil, et de 6 mètres de long. À
+l'entrée, se trouvent deux poids en pierre. Quand quelqu'un adresse
+une demande au Khoya, il doit s'endormir sur les degrés de la porte;
+si sa prière est exaucée, il sera jeté à quelques mètres de distance
+par une force surnaturelle; sans cela, rien n'est fait. À l'équinoxe
+du printemps, des courses à pied ont lieu près du sanctuaire.
+
+[Illustration: Sur la lagune du Helmand (page 354).--D'après une
+photographie.]
+
+Du Kouh-i-Khoya, je me décidai à gagner Band-i-Seistan sur le Helmand.
+À Dolatabad, quartier général des Sarbandi, les environs avaient été
+inondés, et le village transformé en île. Tous les villages du Seistan
+sont bâtis sur des monticules de fumier, et en temps d'inondations,
+ils forment autant d'îlots. Imaginez une collection de huttes en pisé
+misérables, en forme de dômes, avec, devant la porte, un tas
+d'immondices et un âne, et vous saisirez le type d'un village du
+Seistan. On voit aussi des enclos à murs bas, avec des plants de
+vignes, des mûriers et des grenadiers, mais ces arbres sont encore
+tout jeunes, et le Seistan, à l'ouest du Helmand, est encore aussi
+dépourvu d'arbres que lorsqu'il fut visité par Conolly.
+
+De Dolatabad, nous arrivâmes à Sehkouha, dont les cartes font encore
+la capitale du Seistan. Mais aujourd'hui sa population n'est pas même
+de vingt mille habitants, y compris cinquante soldats. Au delà de
+Sehkouha, nous eûmes à traverser le canal du Roud-Seistan, ce qui nous
+prit la plus grande partie de la journée. À Khodja-Amad, il avait 40
+mètres de largeur, et, sur certains points, près de 2 mètres de
+profondeur.
+
+Nous fîmes plus d'une visite au Helmand, l'_Etymander_ de la
+géographie classique. C'est une belle rivière, paraissant aussi large
+que la Tamise devant la Tour de Londres, et, après plusieurs mois de
+voyage à travers les déserts, elle offrait une vue singulièrement
+réconfortante.
+
+[Illustration: Couple baloutche.--D'après une photographie.]
+
+Le barrage du Band-i-Seistan paraît très peu solide. Mais sa force est
+peut-être dans sa faiblesse, car on le répare facilement, tandis qu'un
+barrage en pierres, construit à cet endroit, pourrait déterminer un
+changement du cours de la rivière. À l'époque de la mission du
+Seistan, voici quelles étaient ses dimensions: longueur totale 220
+mètres, plus grande largeur 33 mètres, hauteur 5 mètres et demi. Au
+moment de ma visite, sa largeur et sa hauteur avaient beaucoup
+diminué, et quoique les eaux fussent basses, elles filtraient au
+travers, ou passaient par-dessus. Le seul bois employé était celui du
+tamaris; des pieux, d'une faible épaisseur, étaient plantés dans le
+lit de la rivière, et de petites branches enroulées autour. Pour
+consolider la construction, on ajoute des fascines, grossièrement
+construites, qui sont détruites chaque année. Ainsi le Seistan est,
+par le fait, dépourvu d'eau, lorsque les flots provenant de la fonte
+des neiges des monts Berbers se sont écoulés, et il faut que des
+milliers de villageois se mettent à la réparation du barrage.
+
+On dit que le Helmand renferme une excellente espèce de poisson; mais
+ceux que nous prîmes se trouvèrent être, pour la plupart, insipides.
+Les rives du Madar-Ab (Mère des eaux), ainsi qu'on appelle ce canal,
+sont couvertes d'une épaisse végétation de tamaris; c'est l'une des
+rares jungles que j'aie vues en Perse.
+
+Nous allâmes chasser dans les environs la bécassine et le canard. La
+chasse ne fut point mauvaise, mais nous marchions constamment dans
+l'eau, et c'était un travail pénible. Tout ce pays, couvert maintenant
+de tamaris et de hauts roseaux, était cultivé, il n'y a que quelques
+années.
+
+C'est là que se trouvent les ruines de Chahristan, de Zahidan et
+d'autres villes. Les plus intéressantes sont celles d'une tour,
+construite en briques cuites, et d'environ 20 mètres de hauteur. Une
+large brèche, sur la face sud, menace sa stabilité, et il est à
+craindre qu'elle ne s'écroule bientôt. Cette tour, sur laquelle on lit
+deux inscriptions koufiques, était évidemment un minaret appartenant à
+une mosquée aujourd'hui ruinée.
+
+Après être revenu passer quelques jours au camp de Nasratabad, j'en
+repartis pour une nouvelle excursion, dans laquelle je me proposais de
+visiter la lagune. Autour du village de Hadimi, habite, sur ses rives,
+la tribu des Saiads, ou oiseleurs, qui m'intéressèrent, comme étant
+peut-être une population aborigène. C'est du moins ce qu'ils disent,
+et leur aspect semble pareillement l'indiquer. Près d'eux, mais s'en
+distinguant absolument, sont les _Gaudars_, ou gardeurs de vaches,
+dont les troupeaux paissent les jeunes roseaux dans la lagune. Les
+vaches du Seistan sont, d'ailleurs, renommées.
+
+Les Saiads, d'après leur dire, sont les seuls véritables Seistanis, et
+cela est possible, car eux seuls peuvent avoir échappé en corps aux
+hordes mongoles, en prenant des provisions à bord de leurs radeaux, et
+en se cachant dans les herbes. La tribu compte environ quatre cents
+familles. Leur principal commerce est celui des plumes dont on
+rembourre les oreillers. Deux familles seulement ont pour métier la
+pêche.
+
+Les oiseaux sont pris au moyen de filets, qu'on amarre à des pieux, et
+dans lesquels ils sont conduits par des avenues pratiquées dans les
+roseaux; parfois aussi ces filets sont étendus sur des pieux plantés
+dans l'eau libre.
+
+Nous fîmes une excursion de chasse à bord d'un _toutin_. On nous mena
+dans une série de lagunes qui s'ouvrent les unes sur les autres. Nous
+tuâmes quelques canards et nous rencontrâmes un pécheur, qui s'en
+revenait avec plus de vingt poissons, récemment péchés. Quelques-uns
+pesaient de 3 à 4 livres et ressemblaient à des barbeaux.
+
+Dans la soirée, nous vîmes des radeaux, poussés par de tout petits
+garçons, n'ayant pas 3 pieds de haut, et rapportant à la maison les
+roseaux nécessaires à la construction d'un autre bateau. L'oiseleur
+qui nous guidait se trouvait être très communicatif. Il me raconta,
+entre autres faits, que des passagers se rendaient à l'occasion par
+cette route à Lach Djouvaïn, en territoire afghan, et que la traversée
+du _hamoun_ exigeait vingt-quatre heures.
+
+À Gazbar, notre prochaine étape, le lac était tout à fait libre de
+roseaux, et sur les bancs de boue, on voyait de grands vols d'oies
+sauvages, sur lesquelles nous tirions avec nos carabines, d'une
+distance de 400 mètres. Chaque volée en abattait trois ou quatre.
+
+Ayant appris que le canal appelé Roud-Perian grossissait, je me
+décidai à le traverser sans plus tarder; sans cela, j'aurais dû
+m'abstenir de visiter le district qui s'étend entre ce canal et le
+vieil Helmand, et qui est connu sous le nom de _Mian-Kangi_.
+
+Nous traversâmes Djalalabad, jadis propriété de la tribu des Keians,
+mais aujourd'hui localité sans importance. Le nouveau cours de la
+rivière a épargné le village, mais détruit toute la zone cultivée.
+Nous visitâmes les ruines qui bordent le Roud-Nasrou. On trouve là des
+débris de maisons construites en briques cuites, qui appartiennent
+toutes à un type d'architecture plus élevé que les dômes de pisé
+ordinaires aujourd'hui. Il est indubitable que Timour et Chah-Rouk
+portèrent un coup durable à la civilisation persane, un coup qui a
+changé le cours de l'histoire.
+
+Une pluie abondante, qui nous avait menacés deux ou trois jours, nous
+atteignit au moment où nous étions sur un sol argileux, à peu près
+imperméable, et transforma notre camp en lac. Pendant tout un jour,
+les chameaux furent empêchés d'avancer. Nous traversâmes quelques
+canaux peu profonds, puis le cours d'eau principal, qui a environ 400
+mètres de largeur et 120 centimètres de profondeur.
+
+Nous abordâmes dans un marais de tamaris. Mais nous découvrîmes
+bientôt que ce n'était qu'une île, au delà de laquelle coulait une
+autre branche de la rivière; elle n'avait qu'une soixantaine de mètres
+de largeur, mais elle était presque aussi profonde que la rivière
+principale.
+
+[Illustration: Vue de Yezd, par où nous passâmes pour rentrer à Kirman
+(page 360).--D'après une photographie.]
+
+Le pays de Mian-Kiangi (nom qui équivaut à celui de Mésopotamie) est
+une jungle épaisse de tamaris, de quelque 20 mètres de hauteur, qui
+s'étend entre le Roud-Perian et le Helmand; les villages s'y élèvent
+dans des clairières. Le Helmand est, à cet endroit, très peu profond;
+son lit était même presque à sec au moment où nous y passâmes. Il est
+certain que la rivière, avant d'atteindre d'un cours lent le _hamoun_,
+déposait ses alluvions le long de la masse des roseaux et des tamaris,
+qu'elles ont progressivement recouverts, et maintenant tout ce qui
+reste pour marquer la frontière est ce cours d'eau sec et
+insignifiant, connu aujourd'hui sous le nom de _Roud-Achoukan_. De
+l'autre côté, près de l'embouchure, se trouve une colline basse, le
+_Tapa-i-Tilai_, ou mont d'Or, du sommet duquel on n'apercevait pas un
+point d'eau; les yeux erraient à travers un sol desséché, couvert de
+racines de roseaux. Quelques nomades de la tribu des Bouzi, qui sont
+des Persans, habitent ce désert, qui s'étend jusqu'à Chakansour, et
+abreuvent leurs troupeaux à quelques sources; sans cela la
+tranquillité de la mort plane sur ce pays.
+
+Les étapes suivantes devaient nous mener à Milak, point où le
+Roud-Perian se divise en deux branches. À 3 kilomètres au sud-sud-est
+de notre camp, nous rencontrâmes des ruines étendues, désignées sous
+le nom de _Tackht-i-Poul_ ou «Plate-forme du pont». On nous montra
+trois petites arches en briques cuites, qui étaient, nous dit-on, les
+restes d'un pont jeté sur le Helmand, mais leurs petites dimensions
+suffisaient à montrer l'absurdité de cette supposition.
+
+[Illustration: La colonne de Nadir s'élève comme un phare dans le
+désert.--D'après une photographie.]
+
+À Siadak, le chef du village était récemment revenu de Quetta, où il
+avait vu l'agent du gouverneur général. Son voyage lui avait été
+profitable, car il se proposait de faire un autre voyage, dès qu'il
+aurait assez de laine et de beurre clarifié, principal objet
+d'exportation du Seistan.
+
+Près de Milak, on est en vue du Nad-i-Ali, colline remarquable,
+entourée de murs, de l'autre côté du vieux Helmand. Il s'y trouve une
+garnison d'une centaine de réguliers de Caboul. L'ancienne ville est
+située, dit-on, au sud. Deux autres collines, au sud, _Sufidak_ et
+_Surkhdak_, sont actuellement sans occupants.
+
+Le gouverneur du district, connu sous le titre d'_Akhoundzada_, réside
+à Kala-Kang, au sud de Chakansour. On nous dit que la place où peuvent
+se faire les plus belles découvertes de monnaies et de sceaux est
+Amiran, un peu au sud du Nad-i-Ali.
+
+Empêchés de marcher par la masse épaisse des tamaris, nous eûmes à
+choisir pour route le Helmand, toujours très peu profond. Nous
+entendîmes plus d'un récit sur la tyrannie afghane, très dure,
+comparée à la domination persane. Du côté afghan, on ne cultive point
+de melons, car ils seraient tous saisis par une soldatesque rapace;
+même le thé et le sucre sont presque inconnus, et ne sont transportés
+par contrebande qu'en petites quantités. Dans ces conditions, le
+commerce est littéralement jugulé, et il n'y a pratiquement aucune
+communication avec Kandahar.
+
+Les écrivains venus d'Europe ou des Indes sont, en général, et à mon
+humble avis, beaucoup trop sévères en jugeant de l'état de la Perse.
+Pour ne parler que du Seistan, avant que le Gouvernement persan en
+prît possession, la vie d'aucun voyageur n'était sûre, comme M.
+Ferrier en témoigne dans ses _Caravan Journeys_. Or, déjà à l'époque
+de la mission du Seistan, le changement était considérable: aucune
+tentative de spoliation ou de violence n'avait été faite du côté
+persan, et aujourd'hui, abstraction faite d'escarmouches de l'autre
+côté de la frontière, le district est aussi sûr que la plupart des
+pays d'Europe. Une immigration constante vient de l'Afghanistan, et
+ainsi s'accroît la superficie cultivée du pays, qui a quadruplé sous
+la domination du chah.
+
+Nous eûmes ensuite à traverser, avec beaucoup de difficultés, le
+Roud-Perian, grossi par des pluies récentes et devenu un torrent
+écumeux de 300 mètres de largeur, dont peut-être 40 à 50 guéables; les
+chevaux et les mules pouvaient passer à la nage; quant à nos chameaux,
+débâtés et munis de six gourdes à la place de leurs charges, ils
+étaient littéralement toués par deux hommes, assis, l'un à la tête et
+l'autre à la queue.
+
+Cela nous prit tout un jour d'accomplir ce passage, et nous revînmes à
+Nasratabad, en passant à travers les ruines de Zahidan, au milieu
+d'une tempête qui remuait fort désagréablement des colonnes de sable.
+
+Le temps était devenu chaud, 35 degrés à l'ombre à midi, et nous
+commencions à subir la peste des mouches et des moustiques. Le 1er
+avril, nous rencontrâmes le premier serpent, ce héraut du printemps,
+et nous nous trouvâmes très heureux de quitter le Seistan pour la
+province plus élevée de Kain, par où nous devions revenir à Yezd et à
+Kirman.
+
+Mes deux excursions m'avaient fait voir le Seistan tout entier, et je
+puis en parler avec quelque connaissance de cause. Il se divise, comme
+je l'ai montré, en deux parties, la région sans arbres et la jungle.
+Dans toutes les deux, le sol est semblable, et il paraît consister
+généralement en une argile légère. Dans quelques régions, on trouve
+des kilomètres carrés de collines de sable, qui pourraient, il est
+vrai, être cultivées. Autour de Nasratabad, la terre est salée et
+percée de trous innombrables. On trouve en particulier de nombreux
+étangs, peu profonds, qui doivent être d'excellents bouillons de
+culture pour les moustiques et les microbes. De fait, sans le vent de
+cent vingt jours que l'on appelle le _Bad-i-Sad-u-Bist-Ruz_, le
+Seistan serait à peine habitable. Ce vent providentiel souffle d'avril
+à juin sur le district; il est chaud et désagréable, mais il emporte
+l'atmosphère de malaria. Quand il tombe, la masse des habitants, qui
+me parut être une race maladive, souffre terriblement de la fièvre.
+Cependant si l'on prend les précautions nécessaires, le climat du
+Seistan, malgré les températures de 45 degrés sous la tente, en été,
+peut se comparer favorablement avec celui de diverses régions du
+Bengale, et ses brèves périodes de temps froid sont aussi hygiéniques
+qu'on peut le désirer.
+
+Lord Curzon, dans son livre sur _la Perse_, traite complètement la
+question du Seistan, au point de vue politique. Je me borne à en
+parler au point de vue géographique. On a déjà remarqué que c'était
+une petite Égypte, un grenier pour les tribus avoisinantes. Ce
+caractère est encore accentué par la situation du pays, à mi-chemin
+entre le territoire russe et le golfe Persique, avec une population
+très clairsemée des deux côtés; c'est aussi le seul district cultivé
+entre Quetta et la province de Kirman. D'autre part, le Seistan
+cultivable, avec une population qui ne compte guère que 100 000
+habitants, y compris environ 7 000 nomades, ne consiste, au fond, que
+dans le delta du Helmand. Je ne crois pas que les grandes quantités
+d'eau, qui se perdent actuellement, puissent être utilisées par une
+autre puissance que celle qui tient aujourd'hui le cours supérieur de
+cette rivière, et la zone de culture, dans des conditions aussi
+étroitement limitées, ne peut pas s'étendre beaucoup[5].
+
+_Adapté de l'anglais par_ H. JACOTTET.
+
+ [Note 5: Ici se termine le récit que le major Percy
+ Molesworth Sykes a consacré à la Perse orientale dans
+ l'ouvrage si documenté qu'il a publié à Londres (1902) sous
+ le titre suivant: _Ten Thousand Miles in Persia_. L'autorité
+ de l'écrivain qui a voué son existence à un pays dans lequel,
+ depuis de nombreuses années, il représente le Gouvernement de
+ la Grande-Bretagne, en fait un travail géographique et
+ historique de tout premier ordre. C'est une des publications
+ les plus intéressantes à consulter sur l'état actuel de la
+ Perse.
+
+ NOTA DE LA RÉDACTION.]
+
+[Illustration: Mosquée de Yezd.--D'après une photographie.]
+
+Droits de traduction et de reproduction réservés.
+
+
+ * * * * *
+
+
+TABLE DES GRAVURES ET CARTES
+
+
+L'ÉTÉ AU KACHMIR
+
+Par _Mme F. MICHEL_
+
+
+ En «rickshaw» sur la route du mont Abou.
+ (D'après une photographie.) 1
+
+ L'éléphant du touriste à Djaïpour. 1
+
+ Petit sanctuaire latéral dans l'un des temples djaïns du mont Abou.
+ (D'après une photographie.) 2
+
+ Pont de cordes sur le Djhilam, près de Garhi. (Dessin de Massias,
+ d'après une photographie.) 3
+
+ Les «Karévas» ou plateaux alluviaux formés par les érosions du
+ Djhilam. (D'après une photographie.) 4
+
+ «Ekkas» et «Tongas» sur la route du Kachmir: vue prise au relais
+ de Rampour. (D'après une photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 5
+
+ Le vieux fort Sikh et les gorges du Djhilam à Ouri. (D'après une
+ photographie.) 6
+
+ Shèr-Garhi ou la «Maison du Lion», palais du Mahârâdja à Srînagar.
+ (Photographie Bourne et Sheperd, à Calcutta.) 7
+
+ L'entrée du Tchinar-Bâgh, ou Bois des Platanes, au-dessus de
+ Srînagar; au premier plan une «dounga», au fond le sommet du
+ Takht-i-Souleiman. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 7
+
+ Ruines du temple de Brankoutri. (D'après une photographie.) 8
+
+ Types de Pandis ou Brahmanes Kachmirs. (Photographie Jadu Kissen,
+ à Delhi.) 9
+
+ Le quai de la Résidence; au fond, le sommet du Takht-i-Souleiman.
+ (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 10
+
+ La porte du Kachmir et la sortie du Djhilam à Baramoula.
+ (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 11
+
+ Nos tentes à Lahore. (D'après une photographie.) 12
+
+ «Dounga» ou bateau de passagers au Kachmir. (Photographie Bourne
+ et Shepherd, à Calcutta.) 13
+
+ Vichnou porté par Garouda, idole vénérée près du temple de
+ Vidja-Broer (hauteur 1m 40.) 13
+
+ Enfants de bateliers jouant à cache-cache dans le creux d'un
+ vieux platane. (D'après une photographie.) 14
+
+ Batelières du Kachmir décortiquant du riz, près d'une rangée de
+ peupliers. (Photographie Bourne et Shepherd, à Calcutta.) 15
+
+ Campement près de Palhallan: tentes et doungas. (D'après une
+ photographie.) 16
+
+ Troisième pont de Srînagar et mosquée de Shah Hamadan; au fond,
+ le fort de Hari-Paryat. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 17
+
+ Le temple inondé de Pandrethan. (D'après une photographie.) 18
+
+ Femme musulmane du Kachmir. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 19
+
+ Pandit Narayan assis sur le seuil du temple de Narasthân.
+ (D'après une photographie.) 20
+
+ Pont et bourg de Vidjabroer. (Photographie Jadu Kissen, à
+ Delhi.) 21
+
+ Ziarat de Cheik Nasr-oud-Din, à Vidjabroer. (D'après une
+ photographie.) 22
+
+ Le temple de Panyech: à gauche, un brahmane; à droite, un
+ musulman. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 23
+
+ Temple hindou moderne à Vidjabroer. (D'après une photographie.) 24
+
+ Brahmanes en visite au Naga ou source sacrée de Valtongou.
+ (D'après une photographie.) 25
+
+ Gargouille ancienne, de style hindou, dans le mur d'une mosquée,
+ à Houtamourou, près de Bhavan. 25
+
+ Temple ruiné, à Khotair. (D'après une photographie.) 26
+
+ Naga ou source sacrée de Kothair. (D'après une photographie.) 27
+
+ Ver-Nâg: le bungalow au-dessus de la source. (D'après une
+ photographie.) 28
+
+ Temple rustique de Voutanâr. (D'après une photographie.) 29
+
+ Autel du temple de Voutanâr et accessoires du culte. (D'après une
+ photographie.) 30
+
+ Noce musulmane, à Rozlou: les musiciens et le fiancé. (D'après
+ une photographie.) 31
+
+ Sacrifice bhramanique, à Bhavan. (D'après une photographie.) 31
+
+ Intérieur de temple de Martand: le repos des coolies employés au
+ déblaiement. (D'après une photographie.) 32
+
+ Ruines de Martand: façade postérieure et vue latérale du temple.
+ (D'après des photographies.) 33
+
+ Place du campement sous les platanes, à Bhavan. (D'après une
+ photographie.) 34
+
+ La Ziarat de Zaïn-oud-Din, à Eichmakam. (Photographie Bourne et
+ Shepherd, à Calcutta.) 35
+
+ Naga ou source sacrée de Brar, entre Bhavan et Eichmakar.
+ (D'après une photographie.) 36
+
+ Maisons de bois, à Palgâm. (Photographie Bourne et Shepherd, à
+ Calcutta.) 37
+
+ Palanquin et porteurs. 37
+
+ Ganech-Bal sur le Lidar: le village hindou et la roche
+ miraculeuse. (D'après une photographie.) 38
+
+ Le massif du Kolahoi et la bifurcation de la vallée du Lidar
+ au-dessus de Palgâm, vue prise de Ganeth-Bal. (Photographie
+ Jadu Kissen, à Delhi.) 39
+
+ Vallée d'Amarnâth: vue prise de la grotte. (D'après une
+ photographie.) 40
+
+ Pondjtarni et le camp des pèlerins: au fond, la passe du
+ Mahâgounas. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 41
+
+ Cascade sortant de dessous un pont de neige entre Tannin et
+ Zodji-Pâl. (D'après une photographie.) 42
+
+ Le Koh-i-Nour et les glaciers au-dessus du lac Çecra-Nag.
+ (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 43
+
+ Grotte d'Amarnâth. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 43
+
+ Astan-Marg: la prairie et les bouleaux. (D'après une
+ photographie.) 44
+
+ Campement de Goudjars à Astan-Marg. (D'après une photographie.) 45
+
+ Le bain des pèlerins à Amarnath. (D'après une photographie.) 46
+
+ Pèlerins d'Amarnâth: le Sâdhou de Patiala; par derrière, des
+ brahmanes, et à droite, des musulmans du Kachmir. (D'après une
+ photographie.) 47
+
+ Mosquée de village au Kachmir. (D'après une photographie.) 48
+
+ Brodeurs Kachmiris sur toile. (Photographie Bourne et Shepherd,
+ à Calcutta.) 49
+
+ Mendiant musulman. (D'après une photographie.) 49
+
+ Le Brahma Sâr et le camp des pèlerins au pied de l'Haramouk.
+ (D'après une photographie.) 50
+
+ Lac Gangâbal au pied du massif de l'Haramouk. (Photographie Jadu
+ Kissen, à Delhi.) 51
+
+ Le Noun-Kôl, au pied de l'Haramouk, et le bain des pèlerins.
+ (D'après une photographie.) 52
+
+ Femmes musulmanes du Kachmir avec leurs «houkas» (pipes) et leur
+ «hangri» (chaufferette). (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 53
+
+ Temples ruinés à Vangâth. (D'après une photographie.) 54
+
+ «Mêla» ou foire religieuse à Hazarat-Bal. (En haut, photographie
+ par l'auteur; en bas, photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 55
+
+ La villa de Cheik Safai-Bagh, au sud du lac de Srînagar. (D'après
+ une photographie.) 56
+
+ Nishat-Bâgh et le bord oriental du lac de Srînagar. (Photographie
+ Jadu Kissen, à Delhi.) 57
+
+ Le canal de Mar à Sridagar. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 58
+
+ La mosquée de Shah Hamadan à Srînagar (rive droite). (Photographie
+ Jadu Kissen, à Delhi.) 59
+
+ Spécimens de l'art du Kachmir. (D'après une photographie.) 60
+
+
+SOUVENIRS DE LA COTE D'IVOIRE
+
+Par _le docteur LAMY_
+
+_Médecin-major des troupes coloniales_.
+
+
+ La barre de Grand-Bassam nécessite un grand déploiement de force
+ pour la mise à l'eau d'une pirogue. (D'après une photographie.) 61
+
+ Le féminisme à Adokoï: un médecin concurrent de l'auteur.
+ (D'après une photographie.) 61
+
+ «Travail et Maternité» ou «Comment vivent les femmes de
+ Petit-Alépé». (D'après une photographie.) 62
+
+ À Motéso: soins maternels. (D'après une photographie.) 63
+
+ Installation de notre campement dans une clairière débroussaillée.
+ (D'après une photographie.) 64
+
+ Environs de Grand-Alépé: des hangars dans une palmeraie, et une
+ douzaine de grands mortiers destinés à la préparation de l'huile
+ de palme. (D'après une photographie.) 65
+
+ Dans le sentier étroit, montant, il faut marcher en file indienne.
+ (D'après une photographie.) 66
+
+ Nous utilisons le fût renversé d'un arbre pour traverser la Mé.
+ (D'après une photographie.) 67
+
+ La popote dans un admirable champ de bananiers. (D'après une
+ photographie.) 68
+
+ Indigènes coupant un acajou. (D'après une photographie.) 69
+
+ La côte d'Ivoire.--Le pays Attié. 70
+
+ Ce fut un sauve-qui-peut général quand je braquai sur les
+ indigènes mon appareil photographique. (Dessin de J. Lavée,
+ d'après une photographie.) 71
+
+ La rue principale de Grand-Alépé. (D'après une photographie.) 72
+
+ Les Trois Graces de Mopé (pays Attié). (D'après une
+ photographie.) 73
+
+ Femme du pays Attié portant son enfant en groupe. (D'après une
+ photographie.) 73
+
+ Une clairière près de Mopé. (D'après une photographie.) 74
+
+ La garnison de Mopé se porte à notre rencontre. (D'après une
+ photographie.) 75
+
+ Femme de Mopé fabriquant son savon à base d'huile de palme et de
+ cendres de peaux de bananes. (D'après une photographie.) 76
+
+ Danse exécutée aux funérailles du prince héritier de Mopé.
+ (D'après une photographie.) 77
+
+ Toilette et embaumement du défunt. (D'après une photographie.) 78
+
+ Jeune femme et jeune fille de Mopé. (D'après une photographie.) 79
+
+ Route, dans la forêt tropicale, de Malamalasso à Daboissué.
+ (D'après une photographie.) 80
+
+ Benié Coamé, roi de Bettié et autres lieux, entouré de ses femmes
+ et de ses hauts dignitaires. (D'après une photographie.) 81
+
+ Chute du Mala-Mala, affluent du Comoé, à Malamalasso. (D'après
+ une photographie.) 82
+
+ La vallée du Comoé à Malamalasso. (D'après une photographie.) 83
+
+ Tam-tam de guerre à Mopé. (D'après une photographie.) 84
+
+ Piroguiers de la côte d'Ivoire pagayant. (D'après une
+ photographie.) 85
+
+ Allou, le boy du docteur Lamy. (D'après une photographie.) 85
+
+ La forêt tropicale à la côte d'Ivoire. (D'après une
+ photographie.) 86
+
+ Le débitage des arbres. (D'après une photographie.) 87
+
+ Les lianes sur la rive du Comoé. (D'après une photographie.) 88
+
+ Les occupations les plus fréquentes au village: discussions et
+ farniente Attié. (D'après une photographie.) 89
+
+ Un incendie à Grand-Bassam. (D'après une photographie.) 90
+
+ La danse indigène est caractérisée par des poses et des gestes
+ qui rappellent une pantomime. (D'après une photographie.) 91
+
+ Une inondation à Grand-Bassam. (D'après une photographie.) 92
+
+ Un campement sanitaire à Abidjean. (D'après une photographie.) 93
+
+ Une rue de Jackville, sur le golfe de Guinée. (D'après une
+ photographie.) 94
+
+ Grand-Bassam: cases détruites après une épidémie de fièvre jaune.
+ (D'après une photographie.) 95
+
+ Grand-Bassam: le boulevard Treich-Laplène. (D'après une
+ photographie.) 96
+
+
+L'ÎLE D'ELBE
+
+Par _M. PAUL GRUYER_
+
+
+ L'île d'Elbe se découpe sur l'horizon, abrupte, montagneuse et
+ violâtre. 97
+
+ Une jeune fille elboise, au regard énergique, à la peau d'une
+ blancheur de lait et aux beaux cheveux noirs. 97
+
+ Les rues de Porto-Ferraio sont toutes un escalier (page 100). 98
+
+ Porto-Ferraio: à l'entrée du port, une vieille tour génoise,
+ trapue, bizarre de forme, se mire dans les flots. 99
+
+ Porto-Ferraio: la porte de terre, par laquelle sortait Napoléon
+ pour se rendre à sa maison de campagne de San Martino. 100
+
+ Porto-Ferraio: la porte de mer, où aborda Napoléon. 101
+
+ La «teste» de Napoléon (page 100). 102
+
+ Porto-Ferraio s'échelonne avec ses toits plats et ses façades
+ scintillantes de clarté (page 99). 103
+
+ Porto-Ferraio: les remparts découpent sur le ciel d'un bleu
+ sombre leur profil anguleux (page 99). 103
+
+ La façade extérieure du «Palais» des Mulini où habitait Napoléon
+ à Porto-Ferraio (page 101). 104
+
+ Le jardin impérial et la terrasse de la maison des Mulini
+ (page 102). 105
+
+ La Via Napoleone, qui monte au «Palais» des Mulini. 106
+
+ La salle du conseil à Porto-Ferraio, avec le portrait de la
+ dernière grande-duchesse de Toscane et celui de Napoléon,
+ d'après le tableau de Gérard. 107
+
+ La grande salle des Mulini aujourd'hui abandonnée, avec ses
+ volets clos et les peintures décoratives qu'y fit faire
+ l'empereur (page 101). 107
+
+ Une paysanne elboise avec son vaste chapeau qui la protège du
+ soleil. 108
+
+ Les mille mètres du Monte Capanna et de son voisin, le Monte
+ Giove, dévalent dans les flots de toute leur hauteur. 109
+
+ Un enfant elbois. 109
+
+ Marciana Alta et ses ruelles étroites. 110
+
+ Marciana Marina avec ses maisons rangées autour du rivage et
+ ses embarcations tirées sur la grève. 111
+
+ Les châtaigniers dans le brouillard, sur le faite du Monte
+ Giove. 112
+
+ ... Et voici au-dessus de moi Marciana Alta surgir des nuées
+ (page 111). 113
+
+ La «Seda di Napoleone» sur le Monte Giove où l'empereur
+ s'asseyait pour découvrir la Corse. 114
+
+ La blanche chapelle de Monserrat au centre d'un amphithéâtre de
+ rochers est entourée de sveltes cyprès (page 117). 115
+
+ Voici Rio Montagne dont les maisons régulières et cubiques ont
+ l'air de dominos empilés... (page 118). 115
+
+ J'aperçois Poggio, un autre village perdu aussi dans les nuées. 116
+
+ Une des trois chambres de l'ermitage. 117
+
+ L'ermitage du Marciana où l'empereur reçut la visite de la
+ comtesse Walewska, le 3 Septembre 1814. 117
+
+ Le petit port de Porto-Longone dominé par la vieille citadelle
+ espagnole (page 117). 118
+
+ La maison de Madame Mère à Marciana Alta.--«Bastia, signor!»--La
+ chapelle de la Madone sur le Monte Giove. 119
+
+ Le coucher du soleil sur le Monte Giove. 120
+
+ Porto-Ferraio et son golfe vus des jardins de San Martino. 121
+
+ L'arrivée de Napoléon à l'île d'Elbe. (D'après une caricature du
+ temps.) 121
+
+ Le drapeau de Napoléon roi de l'île d'Elbe: fond blanc, bande
+ orangé-rouge et trois abeilles jadis dorées. 122
+
+ La salle de bains de San Martino a conservé sa baignoire de
+ pierre. 123
+
+ La chambre de Napoléon à San Martino. 123
+
+ La cour de Napoléon à l'île d'Elbe. (D'après une caricature du
+ temps.) 124
+
+ Une femme du village de Marciana Alta. 125
+
+ Le plafond de San Martino et les deux colombes symboliques
+ représentant Napoléon et Marie-Louise. 126
+
+ San Martino rappelle par son aspect une de ces maisonnettes à
+ la Jean-Jacques Rousseau, agrestes et paisibles (page 123). 126
+
+ Rideau du théâtre de Porto-Ferraio représentant Napoléon sous la
+ figure d'Apollon gardant ses troupeaux chez Admète. 127
+
+ La salle égyptienne de San Martino est demeurée intacte avec ses
+ peintures murales et son bassin à sec. 127
+
+ Broderies de soie du couvre-lit et du baldaquin du lit de Napoléon
+ aux Mulini, dont on a fait le trône épiscopal de l'évêque
+ d'Ajaccio. 128
+
+ La signorina Squarci dans la robe de satin blanc que son aïeule
+ portait à la cour des Mulini. 129
+
+ Éventail de Pauline Borghèse, en ivoire sculpté, envoyé en
+ souvenir d'elle à la signora Traditi, femme du maire de
+ Porto-Ferraio. 130
+
+ Le lit de Madame Mère, qu'elle s'était fait envoyer de Paris à
+ l'île d'Elbe. 130
+
+ Le vieil aveugle Soldani, fils d'un soldat de Waterloo,
+ chauffait, à un petit brasero de terre jaune, ses mains
+ osseuses. 131
+
+ L'entrée du goulet de Porto-Ferraio par où sortit la flottille
+ impériale, le 26 février 1815. 132
+
+
+D'ALEXANDRETTE AU COUDE DE L'EUPHRATE
+
+Par _M. VICTOR CHAPOT_
+
+_membre de l'École française d'Athènes_.
+
+
+ Dans une sorte de cirque se dressent les pans de muraille du
+ Ksar-el-Benat (page 142). (D'après une photographie.) 133
+
+ Le canal de Séleucie est, par endroits, un tunnel (page 140). 133
+
+ Vers le coude de l'Euphrate: la pensée de relever les traces de
+ vie antique a dicté l'itinéraire. 134
+
+ L'Antioche moderne: de l'ancienne Antioche il ne reste que
+ l'enceinte, aux flancs du Silpios (page 137). 135
+
+ Les rues d'Antioche sont étroites et tortueuses; parfois, au
+ milieu, se creuse en fossé. (D'après une photographie.) 136
+
+ Le tout-Antioche inonde les promenades. (D'après une
+ photographie.) 137
+
+ Les crêtes des collines sont couronnées de chapelles ruinées
+ (page 142). 138
+
+ Alep est une ville militaire. (D'après une photographie.) 139
+
+ La citadelle d'Alep se détache des quartiers qui l'avoisinent
+ (page 143). (D'après une photographie.) 139
+
+ Les parois du canal de Séleucie s'élèvent jusqu'à 40 mètres.
+ (D'après une photographie.) 140
+
+ Les tombeaux de Séleucie s'étageaient sur le Kasios. (D'après
+ une photographie.) 141
+
+ À Alep une seule mosquée peut presque passer pour une oeuvre
+ d'art. (D'après une photographie.) 142
+
+ Tout alentour d'Alep la campagne est déserte. (D'après une
+ photographie.) 143
+
+ Le Kasr-el-Benat, ancien couvent fortifié. 144
+
+ Balkis éveille, de loin et de haut, l'idée d'une taupinière
+ (page 147). (D'après une photographie.) 145
+
+ Stèle Hittite. L'artiste n'a exécuté qu'un premier ravalement
+ (page 148). 145
+
+ Église arménienne de Nisib; le plan en est masqué au dehors.
+ (D'après une photographie.) 146
+
+ Tell-Erfat est peuplé d'Yazides; on le reconnaît à la forme des
+ habitations. (D'après une photographie.) 147
+
+ La rive droite de l'Euphrate était couverte de stations romaines
+ et byzantines. (D'après une photographie.) 148
+
+ Biredjik vu de la citadelle: la plaine s'allonge indéfiniment
+ (page 148). (D'après une photographie.) 149
+
+ Sérésat: village mixte d'Yazides et de Bédouins (page 146).
+ (D'après une photographie.) 150
+
+ Les Tcherkesses diffèrent des autres musulmans; sur leur personne,
+ pas de haillons (page 152). (D'après une photographie.) 151
+
+ Ras-el-Aïn. Deux jours se passent, mélancoliques, en négociations
+ (page 155). (D'après une photographie.) 152
+
+ J'ai laissé ma tente hors les murs devant Orfa. (D'après une
+ photographie.) 153
+
+ Environs d'Orfa: les vignes, basses, courent sur le sol. (D'après
+ une photographie.) 154
+
+ Vue générale d'Orfa. (D'après une photographie.) 155
+
+ Porte arabe à Rakka (page 152). (D'après une photographie.) 156
+
+ Passage de l'Euphrate: les chevaux apeurés sont portés dans le
+ bac à force de bras (page 159). (D'après une photographie.) 157
+
+ Bédouin. (D'après une photographie.) 157
+
+ Citadelle d'Orfa: deux puissantes colonnes sont restées debout.
+ (D'après une photographie.) 158
+
+ Orfa: mosquée Ibrahim-Djami; les promeneurs flânent dans la cour
+ et devant la piscine (page 157). (D'après une photographie.) 159
+
+ Pont byzantin et arabe (page 159). (D'après une photographie.) 160
+
+ Mausolée d'Alif, orné d'une frise de têtes sculptées (page 160).
+ (D'après une photographie.) 161
+
+ Mausolée de Théodoret, selon la légende, près de Cyrrhus.
+ (D'après une photographie.) 162
+
+ Kara-Moughara: au sommet se voit une grotte taillée (page 165).
+ (D'après une photographie.) 163
+
+ L'Euphrate en amont de Roum-Kaleh; sur la falaise campait un petit
+ corps de légionnaires romains (page 160). (D'après une
+ photographie.) 163
+
+ Trappe de Checkhlé: un grand édifice en pierres a remplacé les
+ premières habitations (page 166). 164
+
+ Trappe de Checkhlé: la chapelle (page 166). (D'après une
+ photographie.) 165
+
+ Père Maronite (page 168). (D'après une photographie.) 166
+
+ Acbès est situé au fond d'un grand cirque montagneux (page 166).
+ (D'après une photographie.) 167
+
+ Trappe de Checkhlé: premières habitations des trappistes
+ (page 166). (D'après une photographie.) 168
+
+
+LA FRANCE AUX NOUVELLES-HÉBRIDES
+
+Par _M. RAYMOND BEL_
+
+
+ Indigènes hébridais de l'île de Spiritu-Santo. (D'après une
+ photographie.) 169
+
+ Le petit personnel d'un colon de Malli-Colo. (D'après une
+ photographie.) 169
+
+ Le quai de Franceville ou Port-Vila, dans l'île Vaté. (D'après
+ une photographie.) 170
+
+ Une case de l'île de Spiritu-Santo et ses habitants. (D'après
+ une photographie.) 171
+
+ Le port de Franceville ou Port-Vila, dans l'île Vaté, présente
+ une rade magnifique. (D'après une photographie.) 172
+
+ C'est à Port-Vila ou Franceville, dans l'île Vaté, que la France
+ a un résident. (D'après une photographie.) 173
+
+ Dieux indigènes ou Tabous. (D'après une photographie.) 174
+
+ Les indigènes hébridais de l'île Mallicolo ont un costume et
+ une physionomie moins sauvages que ceux de l'île Pentecôte.
+ (D'après des photographies.) 175
+
+ Pirogues de l'île Vao. (D'après une photographie.) 176
+
+ Indigènes employés au service d'un bateau. (D'après une
+ photographie.) 177
+
+ Un sous-bois dans l'île de Spiritu-Santo. (D'après une
+ photographie.) 178
+
+ Un banquet de Français à Port-Vila (Franceville). (D'après
+ une photographie.) 179
+
+ La colonie française de Port-Vila (Franceville). (D'après
+ une photographie.) 179
+
+ La rivière de Luganville. (D'après une photographie.) 180
+
+
+LA RUSSIE, RACE COLONISATRICE
+
+Par _M. ALBERT THOMAS_
+
+
+ Les enfants russes, aux grosses joues pales, devant l'isba
+ (page 182). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 181
+
+ La reine des cloches «Tsar Kolokol» (page 180). (D'après une
+ photographie de M. Thiébeaux.) 181
+
+ Les chariots de transport que l'on rencontre en longues files
+ dans les rues de Moscou (page 183). 182
+
+ Les paysannes en pèlerinage arrivées enfin à Moscou, la cité
+ sainte (page 182). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 183
+
+ Une chapelle où les passants entrent adorer les icônes
+ (page 183). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 184
+
+ La porte du Sauveur que nul ne peut franchir sans se découvrir
+ (page 185). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 185
+
+ Une porte du Kreml (page 185). (D'après une photographie de M.
+ Thiébeaux.) 186
+
+ Les moines du couvent de Saint-Serge, un des couvents qui
+ entourent la cité sainte (page 185). (D'après une photographie
+ de M. J. Cahen.) 187
+
+ Deux villes dans le Kreml: celle du XVe siècle, celle d'Ivan,
+ et la ville moderne, que symbolise ici le petit palais
+ (page 190). 188
+
+ Le mur d'enceinte du Kreml, avec ses créneaux, ses tours aux
+ toits aigus (page 183). (D'après une photographie de M.
+ Thiébeaux.) 189
+
+ Tout près de l'Assomption, les deux églises-soeurs se dressent:
+ les Saints-Archanges et l'Annonciation (page 186). (D'après une
+ photographie de M. Thiébeaux.) 189
+
+ À l'extrémité de la place Rouge, Saint-Basile dresse le fouillis
+ de ses clochers (page 184). (D'après une photographie de M.
+ Thiébeaux.) 190
+
+ Du haut de l'Ivan Véliki, la ville immense se découvre (page 190).
+ (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 191
+
+ Un des isvotchiks qui nous mènent grand train à travers les rues
+ de Moscou (page 182). 192
+
+ Il fait bon errer parmi la foule pittoresque des marchés moscovites,
+ entre les petits marchands, artisans ou paysans qui apportent là
+ leurs produits (page 195). (D'après une photographie de M. J.
+ Cahen.) 193
+
+ L'isvotchik a revêtu son long manteau bleu (page 194). (D'après
+ une photographie de M. J. Cahen.) 193
+
+ Itinéraire de Moscou à Tomsk. 194
+
+ À côté d'une épicerie, une des petites boutiques où l'on vend le
+ kvass, le cidre russe (page 195). (D'après une photographie de
+ M. J. Cahen.) 195
+
+ Et des Tatars offraient des étoffes étalées sur leurs bras
+ (page 195). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 196
+
+ Patients, résignés, les cochers attendent sous le soleil de midi
+ (page 194). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 197
+
+ Une cour du quartier ouvrier, avec l'icône protectrice (page 196).
+ (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 198
+
+ Sur le flanc de la colline de Nijni, au pied de la route qui
+ relie la vieille ville à la nouvelle, la citadelle au marché
+ (page 204). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 199
+
+ Le marché étincelait dans son fouillis (page 195). (D'après une
+ photographie de M. J. Cahen.) 200
+
+ Déjà la grande industrie pénètre: on rencontre à Moscou des
+ ouvriers modernes (page 195). (D'après une photographie.) 201
+
+ Sur l'Oka, un large pont de bois barrait les eaux (page 204).
+ (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 202
+
+ Dans le quartier ouvrier, les familles s'entassent, à tous les
+ étages, autour de grandes cours (page 196). (D'après une
+ photographie de M. J. Cahen.) 203
+
+ Le char funèbre était blanc et doré (page 194). (D'après une
+ photographie.) 204
+
+ À Nijni, toutes les races se rencontrent, Grands-Russiens, Tatars,
+ Tcherkesses (page 208). (D'après une photographie de M. J.
+ Cahen.) 205
+
+ Une femme tatare de Kazan dans l'enveloppement de son grand châle
+ (page 214). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 205
+
+ Nous avons traversé le grand pont qui mène à la foire (page 205).
+ (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 206
+
+ Au dehors, la vie de chaque jour s'étalait, pêle-mêle, à
+ l'orientale (page 207). (D'après une photographie de M. J.
+ Cahen.) 207
+
+ Les galeries couvertes, devant les boutiques de Nijni (page 206).
+ (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 208
+
+ Dans les rues, les petits marchands étaient innombrables
+ (page 207). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 209
+
+ Dans une rue, c'étaient des coffres de toutes dimensions, peints
+ de couleurs vives (page 206). (D'après une photographie de M.
+ J. Cahen.) 210
+
+ Près de l'asile, nous sommes allés au marché aux cloches
+ (page 208). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 211
+
+ Plus loin, sous un abri, des balances gigantesques étaient pendues
+ (page 206). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 211
+
+ Dans une autre rue, les charrons avaient accumulé leurs roues
+ (page 206). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 212
+
+ Paysannes russes, de celles qu'on rencontre aux petits marchés
+ des débarcadères ou des stations (page 215). (D'après une
+ photographie de M. J. Cahen.) 213
+
+ Le Kreml de Kazan. C'est là que sont les églises et les
+ administrations (page 214). (D'après une photographie de M.
+ Thiébeaux.) 214
+
+ Sur la berge, des tarantass étaient rangées (page 216). (D'après
+ une photographie de M. Thiébeaux.) 215
+
+ Partout sur la Volga d'immenses paquebots et des remorqueurs
+ (page 213). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 216
+
+ À presque toutes les gares il se forme spontanément un petit
+ marché (page 222). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 217
+
+ Dans la plaine (page 221). (D'après une photographie de M.
+ Thiébeaux.) 217
+
+ Un petit fumoir, vitré de tous côtés, termine le train
+ (page 218). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 218
+
+ Les émigrants étaient là, pêle-mêle, parmi leurs misérables
+ bagages (page 226). (D'après une photographie de M. J.
+ Cahen.) 219
+
+ Les petits garçons du wagon-restaurant s'approvisionnent
+ (page 218). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 220
+
+ Émigrants prenant leur maigre repas pendant l'arrêt de leur train
+ (page 228). (Photographie de M. A. N. de Koulomzine) 221
+
+ L'ameublement du wagon-restaurant était simple, avec un bel air
+ d'aisance (page 218). (Photographie de M. A. N. de Koulomzine) 222
+
+ Les gendarmes qui assurent la police des gares du Transsibérien.
+ (Photographie de M. Thiébeaux.) 223
+
+ L'église, près de la gare de Tchéliabinsk, ne diffère des isbas
+ neuves que par son clocheton (page 225). (Photographie extraite
+ du «Guide du Transsibérien».) 224
+
+ Un train de constructeurs était remisé là, avec son wagon-chapelle
+ (page 225). (Photographie de M. A. N. de Koulomzine.) 225
+
+ Vue De Stretensk: la gare est sur la rive gauche, la ville sur
+ la rive droite. (Photographie de M. A. N. de Koulomzine.) 226
+
+ Un point d'émigration (page 228). (Photographie de M. A. N. de
+ Koulomzine.) 227
+
+ Enfants d'émigrants (page 228). (D'après une photographie de M.
+ Thiébeaux.) 228
+
+ Un petit marché dans une gare du Transsibérien. (Photographie de
+ M. Legras.) 229
+
+ La cloche luisait, immobile, sous un petit toit isolé (page 230).
+ (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 229
+
+ Nous sommes passés près d'une église à clochetons verts (page 230).
+ (Photographie de M. Thiébeaux.) 230
+
+ Tomsk a groupé dans la vallée ses maisons grises et ses toits
+ verts (page 230). (Photographie de M. Brocherel.) 231
+
+ Après la débâcle de la Tome, près de Tomsk (page 230). (D'après
+ une photographie de M. Legras.) 232
+
+ Le chef de police demande quelques explications sur les passeports
+ (page 232). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 233
+
+ La cathédrale de la Trinité à Tomsk (page 238). (Photographie
+ extraite du «Guide du Transsibérien».) 234
+
+ Tomsk: en revenant de l'église (page 234). (D'après une
+ photographie de M. Thiébeaux.) 235
+
+ Tomsk n'était encore qu'un campement, sur la route de l'émigration
+ (page 231). (D'après une photographie.) 236
+
+ Une rue de Tomsk, définie seulement par les maisons qui la bordent
+ (page 231). (Photographie de M. Brocherel.) 237
+
+ Les cliniques de l'Université de Tomsk (page 238). (Photographie
+ extraite du «Guide du Transsibérien».) 238
+
+ Les longs bâtiments blancs où s'abrite l'Université (page 237).
+ (Photographie extraite du «Guide du Transsibérien».) 239
+
+ La voiture de l'icône stationnait parfois (page 230). (D'après une
+ photographie de M. Thiébeaux.) 240
+
+ Flâneurs à la gare de Petropavlosk (page 242). (D'après une
+ photographie de M. Legras.) 241
+
+ Dans les vallées de l'Oural, habitent encore des Bachkirs
+ (page 245). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 241
+
+ Un taillis de bouleaux entourait une petite mare. (D'après une
+ photographie.) 242
+
+ Les rivières roulaient une eau claire (page 244). (D'après une
+ photographie.) 243
+
+ La ligne suit la vallée des rivières (page 243). (D'après une
+ photographie de M. Thiébeaux.) 244
+
+ Comme toute l'activité commerciale semble frêle en face des eaux
+ puissantes de la Volga! (page 248.) (D'après une photographie
+ de M. G. Cahen.) 245
+
+ Bachkirs sculpteurs. (D'après une photographie de M. Paul
+ Labbé.) 246
+
+ À la gare de Tchéliabinsk, toujours des émigrants (page 242).
+ (D'après une photographie de M. J. Legras.) 247
+
+ Une bonne d'enfants, avec son costume traditionnel (page 251).
+ (D'après une photographie de M. G. Cahen.) 248
+
+ Joie naïve de vivre, et mélancolie.--un petit marché du sud
+ (page 250). (D'après une photographie de M. G. Cahen.) 249
+
+ Un russe dans son vêtement d'hiver (page 249). (D'après une
+ photographie de M. G. Cahen.) 250
+
+ Dans tous les villages russes, une activité humble, pauvre de
+ moyens.--Marchands de poteries (page 248). (D'après une
+ photographie de M. G. Cahen.) 251
+
+ Là, au passage, un Kirghize sur son petit cheval (page 242).
+ (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 252
+
+
+LUGANO, LA VILLE DES FRESQUES
+
+Par _M. GERSPACH_
+
+
+ Lugano: les quais offrent aux touristes une merveilleuse
+ promenade. (Photographie Alinari.) 253
+
+ Porte de la cathédrale Saint-Laurent de Lugano (page 256).
+ (Photographie Alinari.) 253
+
+ Le lac de Lugano dont les deux bras enserrent le promontoire de
+ San Salvatore. (D'après une photographie.) 254
+
+ La ville de Lugano descend en amphithéâtre jusqu'aux rives de son
+ lac. (Photographie Alinari.) 255
+
+ Lugano: faubourg de Castagnola. (D'après une photographie.) 256
+
+ La cathédrale de Saint-Laurent: sa façade est décorée de figures
+ de prophètes et de médaillons d'apôtres (page 256).
+ (Photographie Alinari.) 257
+
+ Saint-Roch: détail de la fresque de Luini à Sainte-Marie-des-Anges
+ (Photographie Alinari.) 258
+
+ La passion: fresque de Luini à l'église Sainte-Marie-des-Anges
+ (page 260). (Photographie Alinari) 259
+
+ Saint Sébastien: détail de la grande fresque de Luini à
+ Sainte-Marie-des-Anges. (Photographie Alinari.) 260
+
+ La madone, l'enfant Jésus et Saint Jean, par Luini, église
+ Sainte-Marie-des-Anges (page 260). (Photographie Alinari.) 261
+
+ La Scène: fresque de Luini à l'église Sainte-Marie-des-Anges
+ (page 260). 262
+
+ Lugano: le quai et le faubourg Paradiso.
+ (Photographie Alinari.) 263
+
+ Lac de Lugano: viaduc du chemin de fer du Saint-Gothard.
+ (D'après une photographie.) 264
+
+
+SHANGHAÏ, LA MÉTROPOLE CHINOISE
+
+Par _M. ÉMILE DESCHAMPS_
+
+
+ Les quais sont animés par la population grouillante des Chinois
+ (page 266). (D'après une photographie.) 265
+
+ Acteurs du théâtre chinois. (D'après une photographie.) 265
+
+ Plan de Shanghaï. 266
+
+ Shanghaï est sillonnée de canaux qui, à marée basse, montrent
+ une boue noire et mal odorante. (Photographie de Mlle Hélène
+ de Harven.) 267
+
+ Panorama de Shanghaï. (D'après une photographie.) 268
+
+ Dans la ville chinoise, les «camelots» sont nombreux, qui débitent
+ en plein vent des marchandises ou des légendes extraordinaires.
+ (D'après une photographie.) 269
+
+ Le poste de l'Ouest, un des quatre postes où s'abrite la milice
+ de la Concession française (page 272). (D'après une
+ photographie.) 270
+
+ La population ordinaire qui grouille dans les rues de la ville
+ chinoise de Shanghaï (page 268). 271
+
+ Les coolies conducteurs de brouettes attendent nonchalamment
+ l'arrivée du client (page 266). (Photographies de Mlle H. de
+ Harven.) 271
+
+ Une maison de thé dans la cité chinoise. (D'après une
+ photographie.) 272
+
+ Les brouettes, qui transportent marchandises ou indigènes, ne
+ peuvent circuler que dans les larges avenues des concessions
+ (page 270). (D'après une photographie.) 273
+
+ La prison de Shanghaï se présente sous l'aspect d'une grande cage,
+ à forts barreaux de fer. (D'après une photographie.) 274
+
+ Le parvis des temples dans la cité est toujours un lieu de
+ réunion très fréquenté. (D'après une photographie.) 275
+
+ Les murs de la cité chinoise, du côté de la Concession française.
+ (D'après une photographie.) 276
+
+ La navigation des sampans sur le Ouang-Pô. (D'après une
+ photographie.) 277
+
+ Aiguille de la pagode de Long-Hoa. (D'après une photographie.) 277
+
+ Rickshaws et brouettes sillonnent les ponts du Yang King-Pang.
+ (D'après une photographie.) 278
+
+ Dans Broadway, les boutiques alternent avec des magasins de belle
+ apparence (page 282). 279
+
+ Les jeunes Chinois flânent au soleil dans leur Cité.
+ (Photographies de Mlle H. de Harven.) 279
+
+ Sur les quais du Yang-King-Pang s'élèvent des bâtiments, banques
+ ou clubs, qui n'ont rien de chinois. (D'après une
+ photographie.) 280
+
+ Le quai de la Concession française présente, à toute heure du
+ jour, la plus grande animation. (D'après une photographie.) 281
+
+ Hong-Hoa: pavillon qui surmonte l'entrée de la pagode. (D'après
+ une photographie.) 282
+
+ «L'omnibus du pauvre» (wheel-barrow ou brouette) fait du deux à
+ l'heure et coûte quelques centimes seulement. (D'après une
+ photographie.) 283
+
+ Une station de brouettes sur le Yang-King-Pang. (D'après une
+ photographie.) 284
+
+ Les barques s'entre-croisent et se choquent devant le quai
+ chinois de Tou-Ka-Dou. (D'après une photographie.) 285
+
+ Chinoises de Shanghaï. (D'après une photographie.) 286
+
+ Village chinois aux environs de Shanghaï. (D'après une
+ photographie.) 287
+
+ Le charnier des enfants trouvés (page 280). (D'après une
+ photographie.) 288
+
+
+L'ÉDUCATION DES NÈGRES AUX ÉTATS-UNIS
+
+Par _M. BARGY_
+
+
+ L'école maternelle de Hampton accueille et occupe les négrillons
+ des deux sexes. (D'après une photographie.) 289
+
+ Institut Hampton: cours de travail manuel. (D'après une
+ photographie.) 289
+
+ Booker T. Washington, le leader de l'éducation des nègres aux
+ États-Unis, fondateur de l'école de Tuskegee, en costume
+ universitaire. (D'après une photographie.) 290
+
+ Institut Hampton: le cours de maçonnerie. (D'après une
+ photographie.) 291
+
+ Institut Hampton: le cours de laiterie. (D'après une
+ photographie.) 292
+
+ Institut Hampton: le cours d'électricité. (D'après une
+ photographie.) 293
+
+ Institut Hampton: le cours de menuiserie. (D'après une
+ photographie.) 294
+
+ Le salut au drapeau exécuté par les négrillons de l'Institut
+ Hampton. (D'après une photographie.) 295
+
+ Institut Hampton: le cours de chimie. (D'après une
+ photographie.) 296
+
+ Le basket ball dans les jardins de l'Institut Hampton. (D'après
+ une photographie.) 297
+
+ Institut Hampton: le cours de cosmographie. (D'après une
+ photographie.) 298
+
+ Institut Hampton: le cours de botanique. (D'après une
+ photographie.) 299
+
+ Institut Hampton: le cours de mécanique. (D'après une
+ photographie.) 300
+
+
+À TRAVERS LA PERSE ORIENTALE
+
+Par _le Major PERCY MOLESWORTH SYKES_
+
+_Consul général de S. M. Britannique au Khorassan._
+
+
+ Une foule curieuse nous attendait sur les places de Mechhed.
+ (D'après une photographie.) 301
+
+ Un poney persan et sa charge ordinaire. (D'après une
+ photographie.) 301
+
+ Le plateau de l'Iran. Carte pour suivre le voyage de l'auteur,
+ d'Astrabad à Kirman. 302
+
+ Les femmes persanes s'enveloppent la tête et le corps d'amples
+ étoffes. (D'après une photographie.) 303
+
+ Paysage du Khorassan: un sol rocailleux et ravagé, une rivière
+ presque à sec; au fond, des constructions à l'aspect de fortins.
+ (D'après une photographie.) 304
+
+ Le sanctuaire de Mechhed est parmi les plus riches et les plus
+ visités de l'Asie. (D'après une photographie.) 305
+
+ La cour principale du sanctuaire de Mechhed. (D'après une
+ photographie.) 306
+
+ Enfants nomades de la Perse orientale. (D'après une
+ photographie.) 307
+
+ Jeunes filles kurdes des bords de la mer Caspienne. (D'après une
+ photographie.) 308
+
+ Les préparatifs d'un campement dans le désert de Lout. (D'après
+ une photographie.) 309
+
+ Le désert de Lout n'est surpassé, en aridité, par aucun autre de
+ l'Asie. (D'après une photographie.) 310
+
+ Avant d'arriver à Kirman, nous avions à traverser la chaîne de
+ Kouhpaia. (D'après une photographie.) 311
+
+ Rien n'égale la désolation du désert de Lout. (D'après une
+ photographie.) 312
+
+ La communauté Zoroastrienne de Kirman vint, en chemin, nous
+ souhaiter la bienvenue. (D'après une photographie.) 313
+
+ Un marchand de Kirman. (D'après une photographie.) 313
+
+ Le «dôme de Djabalia», ruine des environs de Kirman, ancien
+ sanctuaire ou ancien tombeau. (D'après une photographie.) 314
+
+ À Kirman: le jardin qui est loué par le Consulat, se trouve à un
+ mille au delà des remparts. (D'après une photographie.) 315
+
+ Une avenue dans la partie ouest de Kirman. (D'après une
+ photographie.) 316
+
+ Les gardes indigènes du Consulat anglais de Kirman. (D'après une
+ photographie.) 317
+
+ La plus ancienne mosquée de Kirman est celle dite Masdjid-i-Malik.
+ (D'après une photographie.) 318
+
+ Membres des cheikhis, secte qui en compte 7 000 dans la province
+ de Kirman. (D'après une photographie.) 319
+
+ La Masdjid Djami, construite en 1349, une des quatre-vingt-dix
+ mosquées de Kirman. (D'après une photographie.) 320
+
+ Dans la partie ouest de Kirman se trouve le Bagh-i-Zirisf,
+ terrain de plaisance occupé par des jardins. (D'après une
+ photographie.) 321
+
+ Les environs de Kirman comptent quelques maisons de thé. (D'après
+ une photographie.) 322
+
+ Une «tour de la mort», où les Zoroastriens exposent les cadavres.
+ (D'après une photographie.) 323
+
+ Le fort dit Kala-i-Dukhtar ou fort de la Vierge, aux portes de
+ Kirman. (D'après une photographie.) 324
+
+ Le «Farma Farma». (D'après une photographie.) 325
+
+ Indigènes du bourg d'Aptar, Baloutchistan. (D'après une
+ photographie.) 325
+
+ Carte du Makran. 326
+
+ Baloutches de Pip, village de deux cents maisons groupées autour
+ d'un fort. (D'après une photographie.) 327
+
+ Des forts abandonnés rappellent l'ancienne puissance du
+ Baloutchistan. (D'après une photographie.) 328
+
+ Chameliers brahmanes du Baloutchistan. (D'après une
+ photographie.) 329
+
+ La passe de Fanoch, faisant communiquer la vallée du même nom et
+ la vallée de Lachar. (D'après une photographie.) 330
+
+ Musiciens ambulants du Baloutchistan. (D'après une
+ photographie.) 331
+
+ Une halte dans les montagnes du Makran. (D'après une
+ photographie.) 332
+
+ Baloutches du district de Sarhad. (D'après une photographie.) 333
+
+ Un fortin sur les frontières du Baloutchistan. (D'après une
+ photographie.) 334
+
+ Dans les montagnes du Makran: À des collines d'argile succèdent
+ de rugueuses chaînes calcaires. (D'après une photographie.) 335
+
+ Bureau du télégraphe sur la côte du Makran. (D'après une
+ photographie.) 336
+
+ L'oasis de Djalsk, qui s'étend sur 10 kilomètres carrés, est
+ remplie de palmiers-dattiers, et compte huit villages.
+ (D'après une photographie.) 337
+
+ Femme Parsi du Baloutchistan. (D'après une photographie.) 337
+
+ Carte pour suivre les délimitations de la frontière
+ perso-baloutche. 338
+
+ Nous campâmes à Fahradj, sur la route de Kouak, dans une
+ palmeraie. (D'après une photographie.) 339
+
+ C'est à Kouak que les commissaires anglais et persans s'étaient
+ donné rendez-vous. (D'après une photographie.) 340
+
+ Le sanctuaire de Mahoun, notre première étape sur la route de
+ Kouak. (D'après une photographie.) 341
+
+ Cour intérieure du sanctuaire de Mahoun. (D'après une
+ photographie.) 342
+
+ Le khan de Kélat et sa cour. (D'après une photographie.) 343
+
+ Jardins du sanctuaire de Mahoun. (D'après une photographie.) 344
+
+ Dans la vallée de Kalagan, près de l'oasis de Djalsk. (D'après
+ une photographie.) 345
+
+ Oasis de Djalsk: Des édifices en briques abritent les tombes
+ d'une race de chefs disparue. (D'après une photographie.) 346
+
+ Indigènes de l'oasis de Pandjgour, à l'est de Kouak. (D'après
+ une photographie.) 347
+
+ Camp de la commission de délimitation sur la frontière
+ perso-baloutche. (D'après une photographie.) 348
+
+ Campement de la commission des frontières perso-baloutches.
+ (D'après une photographie.) 349
+
+ Parsi de Yezd. (D'après une photographie.) 349
+
+ Une séance d'arpentage dans le Seistan. (D'après une
+ photographie.) 350
+
+ Les commissaires persans de la délimitation des frontières
+ perso-baloutches. (D'après une photographie.) 351
+
+ Le delta du Helmand. 352
+
+ Sculptures sassanides de Persépolis. (D'après une photographie.) 352
+
+ Un gouverneur persan et son état-major. (D'après une
+ photographie.) 353
+
+ La passe de Buzi. (D'après une photographie.) 354
+
+ Le Gypsies du sud-est persan. 355
+
+ Sur la lagune du Helmand. (D'après une photographie.) 356
+
+ Couple baloutche. (D'après une photographie.) 357
+
+ Vue de Yezd, par où nous passâmes pour rentrer à Kirman. (D'après
+ une photographie.) 358
+
+ La colonne de Nadir s'élève comme un phare dans le désert.
+ (D'après une photographie.) 359
+
+ Mosquée de Yezd. (D'après une photographie.) 360
+
+
+AUX RUINES D'ANGKOR
+
+Par _M. le Vicomte De MIRAMON-FARGUES_
+
+
+ Entre le sanctuaire et la seconde enceinte qui abrite sous ses
+ voûtes un peuple de divinités de pierre.... (D'après une
+ photographie.) 361
+
+ Emblème décoratif (art khmer). (D'après une photographie.) 361
+
+ Porte d'entrée de la cité royale d'Angkor-Tom, dans la forêt.
+ (D'après une photographie.) 362
+
+ Ce grand village, c'est Siem-Réap, capitale de la province.
+ (D'après une photographie) 363
+
+ Une chaussée de pierre s'avance au milieu des étangs. (D'après
+ une photographie.) 364
+
+ Par des escaliers invraisemblablement raides, on gravit la
+ montagne sacrée. (D'après une photographie.) 365
+
+ Colonnades et galeries couvertes de bas-reliefs. (D'après une
+ photographie.) 366
+
+ La plus grande des deux enceintes mesure 2 kilomètres de tour;
+ c'est un long cloître. (D'après une photographie.) 367
+
+ Trois dômes hérissent superbement la masse formidable du temple
+ d'Angkor-Wat. (D'après une photographie.) 367
+
+ Bas-relief du temple d'Angkor. (D'après une photographie.) 368
+
+ La forêt a envahi le second étage d'un palais khmer. (D'après
+ une photographie.) 369
+
+ Le gouverneur réquisitionne pour nous des charrettes à boeufs.
+ (D'après une photographie.) 370
+
+ La jonque du deuxième roi, qui a, l'an dernier, succédé à Norodom.
+ (D'après une photographie.) 371
+
+ Le palais du roi, à Oudong-la-Superbe. (D'après une
+ photographie.) 371
+
+ Sculptures de l'art khmer. (D'après une photographie.) 372
+
+
+EN ROUMANIE
+
+Par _M. Th. HEBBELYNCK_
+
+
+ La petite ville de Petrozeny n'est guère originale; elle a, de
+ plus, un aspect malpropre. (D'après une photographie.) 373
+
+ Paysan des environs de Petrozeny et son fils. (D'après une
+ photographie.) 373
+
+ Carte de Roumanie pour suivre l'itinéraire de l'auteur. 374
+
+ Vendeuses au marché de Targu-Jiul. (D'après une photographie.) 375
+
+ La nouvelle route de Valachie traverse les Carpathes et aboutit
+ à Targu-Jiul. (D'après une photographie.) 376
+
+ C'est aux environs d'Arad que pour la première fois nous voyons
+ des buffles domestiques. (D'après une photographie.) 377
+
+ Montagnard roumain endimanché. (Cliché Anerlich.) 378
+
+ Derrière une haie de bois blanc s'élève l'habitation modeste.
+ (D'après une photographie.) 379
+
+ Nous croisons des paysans roumains. (D'après une photographie.) 379
+
+ Costume national de gala, roumain. (Cliché Cavallar.) 380
+
+ Dans les vicissitudes de leur triste existence, les tziganes ont
+ conservé leur type et leurs moeurs. (Photographie Anerlich.) 381
+
+ Un rencontre près de Padavag d'immenses troupeaux de boeufs.
+ (D'après une photographie.) 382
+
+ Les femmes de Targu-Jiul ont des traits rudes et sévères, sous
+ le linge blanc. (D'après une photographie.) 383
+
+ En Roumanie, on ne voyage qu'en victoria. (D'après une
+ photographie.) 384
+
+ Dans la vallée de l'Olt, les «castrinza» des femmes sont
+ décorées de paillettes multicolores. 385
+
+ Dans le village de Slanic. (D'après une photographie.) 385
+
+ Roumaine du défilé de la Tour-Rouge. (D'après une photographie.) 386
+
+ La petite ville d'Horezu est charmante et animée. (D'après une
+ photographie.) 387
+
+ La perle de Curtea, c'est cette superbe église blanche,
+ scintillante sous ses coupoles dorées. (D'après une
+ photographie.) 388
+
+ Une ferme près du monastère de Bistritza. (D'après une
+ photographie.) 389
+
+ Entrée de l'église de Curtea. (D'après une photographie.) 390
+
+ Les religieuses du monastère d'Horezu portent le même costume
+ que les moines. (D'après une photographie.) 391
+
+ Devant l'entrée de l'église se dresse le baptistère de Curtea.
+ (D'après une photographie.) 392
+
+ Au marché de Campolung. (D'après une photographie.) 393
+
+ L'excursion du défilé de Dimboviciora est le complément obligé
+ d'un séjour à Campolung. (D'après une photographie.) 394
+
+ Dans le défilé de Dimboviciora. (D'après des photographies.) 395
+
+ Dans les jardins du monastère de Curtea. 396
+
+ Sinaïa: le château royal, Castel Pelés, sur la montagne du même
+ nom. (D'après une photographie.) 397
+
+ Un enfant des Carpathes. (D'après une photographie.) 397
+
+ Une fabrique de ciment groupe autour d'elle le village de Campina.
+ (D'après une photographie.) 398
+
+ Vue intérieure des mines de sel de Slanic. (D'après une
+ photographie.) 399
+
+ Entre Campina et Sinaïa la route de voiture est des plus
+ poétiques. (D'après une photographie.) 400
+
+ Un coin de Campina. (D'après une photographie.) 401
+
+ Les villas de Sinaïa. (D'après une photographie.) 402
+
+ Vues de Bucarest: le boulevard Coltei. -- L'église du Spiritou
+ Nou. -- Les constructions nouvelles du boulevard Coltei. --
+ L'église métropolitaine.--L'Université.--Le palais Stourdza.
+ -- Un vieux couvent. -- (D'après des photographies.) 403
+
+ Le monastère de Sinaïa se dresse derrière les villas et les
+ hôtels de la ville. (D'après une photographie.) 404
+
+ Une des deux cours intérieures du monastère de Sinaïa. (D'après
+ une photographie.) 405
+
+ Une demeure princière de Sinaïa. (D'après une photographie.) 406
+
+ Busteni (les villas, l'église), but d'excursion pour les habitants
+ de Sinaïa. (D'après une photographie.) 407
+
+ Slanic: un wagon de sel. (D'après une photographie.) 408
+
+
+CROQUIS HOLLANDAIS
+
+Par _M. Lud. GEORGES HAMÖN_
+
+_Photographies de l'auteur._
+
+
+ À la kermesse. 409
+
+ Ces anciens, pour la plupart, ont une maigreur de bon aloi. 409
+
+ Des «boerin» bien prises en leurs justins marchent en roulant,
+ un joug sur les épaules. 410
+
+ Par intervalles une femme sort avec des seaux; elle lave sa
+ demeure de haut en bas. 410
+
+ Emplettes familiales. 411
+
+ Les ménagères sont là, également calmes, lentes, avec leurs
+ grosses jupes. 411
+
+ Jeune métayère de Middelburg. 412
+
+ Middelburg: le faubourg qui prend le chemin du marché conduit
+ à un pont. 412
+
+ Une mère, songeuse, promenait son petit garçon. 413
+
+ Une famille hollandaise au marché de Middelburg. 414
+
+ Le marché de Middelburg: considérations sur la grosseur des
+ betteraves. 415
+
+ Des groupes d'anciens en culottes courtes, chapeaux marmites. 416
+
+ Un septuagénaire appuyé sur son petit-fils me sourit
+ bonassement. 417
+
+ Roux en le décor roux, l'éclusier fumait sa pipe. 417
+
+ Le village de Zoutelande. 418
+
+ Les grandes voitures en forme de nacelle, recouvertes de bâches
+ blanches. 419
+
+ Aussi comme on l'aime, ce home. 420
+
+ Les filles de l'hôtelier de Wemeldingen. 421
+
+ Il se campe près de son cheval. 421
+
+ Je rencontre à l'orée du village un couple minuscule. 422
+
+ La campagne hollandaise. 423
+
+ Environs de Westkapelle: deux femmes reviennent du «molen». 423
+
+ Par tous les sentiers, des marmots se juchèrent. 424
+
+ Le père Kick symbolisait les générations des Néerlandais
+ défunts. 425
+
+ Wemeldingen: un moulin colossal domine les digues. 426
+
+ L'une entonna une chanson. 427
+
+ Les moutons broutent avec ardeur le long des canaux. 428
+
+ Famille hollandaise en voyage. 429
+
+ Ah! les moulins; leur nombre déroute l'esprit. 429
+
+ Les chariots enfoncés dans les champs marécageux sont enlevés
+ par de forts chevaux. 430
+
+ La digue de Westkapelle. 431
+
+ Les écluses ouvertes. 432
+
+ Les petits garçons rôdent par bandes, à grand bruit de sabots
+ sonores.... 433
+
+ Jeune mère à Marken. 433
+
+ Volendam, sur les bords du Zuiderzee, est le rendez-vous des
+ peintres de tous les pays. 434
+
+ Avec leurs figures rondes, épanouies de contentement, les petites
+ filles de Volendam font plaisir à voir. 435
+
+ Aux jours de lessive, les linges multicolores flottent partout. 436
+
+ Les jeunes filles de Volendam sont coiffées du casque en dentelle,
+ à forme de «salade» renversée. 437
+
+ Deux pêcheurs accroupis au soleil, à Volendam. 438
+
+ Une lessive consciencieuse. 439
+
+ Il y a des couples d'enfants ravissants, d'un type expressif. 440
+
+ Les femmes de Volendam sont moins claquemurées en leur logis. 441
+
+ Vêtu d'un pantalon démesuré, le pêcheur de Volendam a une allure
+ personnelle. 442
+
+ Un commencement d'idylle à Marken. 443
+
+ Les petites filles sont charmantes. 444
+
+
+ABYDOS
+
+dans les temps anciens et dans les temps modernes
+
+Par _M. E. AMELINEAU_
+
+
+ Le lac sacré d'Osiris, situé au sud-est de son temple, qui a été
+ détruit. (D'après une photographie.) 445
+
+ Séti Ier présentant des offrandes de pain, légumes, etc. (D'après
+ une photographie.) 445
+
+ Une rue d'Abydos. (D'après une photographie.) 446
+
+ Maison d'Abydos habitée par l'auteur, pendant les trois premières
+ années. (D'après une photographie.) 447
+
+ Le prêtre-roi rendant hommage à Séti Ier (chambre annexe de la
+ deuxième salle d'Osiris). (D'après une photographie.) 448
+
+ Thot présentant le signe de la vie aux narines du roi Séti Ier
+ (chambre annexe de la deuxième salle d'Osiris). (D'après une
+ photographie.) 449
+
+ Le dieu Thot purifiant le roi Séti Ier (chambre annexe de la
+ deuxième salle d'Osiris, mur sud). (D'après une photographie.) 450
+
+ Vue intérieure du temple de Ramsès II. (D'après une
+ photographie.) 451
+
+ Perspective de la seconde salle hypostyle du temple de Séti Ier.
+ (D'après une photographie.) 451
+
+ Temple de Séti Ier, mur est, pris du mur nord. Salle due à
+ Ramsès II. (D'après une photographie.) 452
+
+ Temple de Séti Ier, mur est, montrant des scènes diverses du
+ culte. (D'après une photographie.) 453
+
+ Table des rois Séti Ier et Ramsès II, faisant des offrandes aux
+ rois leurs prédécesseurs. (D'après une photographie.) 454
+
+ Vue générale du temple de Séti Ier, prise de l'entrée. (D'après
+ une photographie.) 455
+
+ Procession des victimes amenées au sacrifice (temple de
+ Ramsès II). (D'après une photographie.) 456
+
+
+VOYAGE DU PRINCE SCIPION BORGHÈSE AUX MONTS CÉLESTES
+
+Par _M. JULES BROCHEREL_
+
+
+ Le bazar de Tackhent s'étale dans un quartier vieux et fétide.
+ (D'après une photographie.) 457
+
+ Un Kozaque de Djarghess. (D'après une photographie.) 457
+
+ Itinéraire de Tachkent à Prjevalsk. 458
+
+ Les marchands de pain de Prjevalsk. (D'après une photographie.) 459
+
+ Un des trente-deux quartiers du bazar de Tachkent. (D'après une
+ photographie.) 460
+
+ Un contrefort montagneux borde la rive droite du «tchou».
+ (D'après une photographie.) 461
+
+ Le bazar de Prjevalsk, principale étape des caravaniers de
+ Viernyi et de Kachgar. (D'après une photographie.) 462
+
+ Couple russe de Prjevalsk. (D'après une photographie.) 463
+
+ Arrivée d'une caravane à Prjevalsk. (D'après une photographie.) 464
+
+ Le chef des Kirghizes et sa petite famille. (D'après une
+ photographie.) 465
+
+ Notre djighite, sorte de garde et de policier. (D'après une
+ photographie.) 466
+
+ Le monument de Prjevalsky, à Prjevalsk. (D'après une
+ photographie.) 467
+
+ Des têtes humaines, grossièrement sculptées, monuments funéraires
+ des Nestoriens... (D'après une photographie.) 467
+
+ Enfants kozaques sur des boeufs. (D'après une photographie.) 468
+
+ Un de nos campements dans la montagne. (D'après une
+ photographie.) 469
+
+ Montée du col de Tomghent. (D'après une photographie.) 469
+
+ Dans la vallée de Kizil-Tao. (D'après une photographie.) 470
+
+ Itinéraire du voyage aux Monts Célestes. 470
+
+ La carabine de Zurbriggen intriguait fort les indigènes. (D'après
+ une photographie.) 471
+
+ Au sud du col s'élevait une blanche pyramide de glace. (D'après
+ une photographie.) 472
+
+ La vallée de Kizil-Tao. (D'après une photographie.) 473
+
+ Le col de Karaguer, vallée de Tomghent. (D'après une
+ photographie.) 474
+
+ Sur le col de Tomghent. (D'après une photographie.) 475
+
+ J'étais enchanté des aptitudes alpinistes de nos coursiers.
+ (D'après une photographie.) 475
+
+ Le plateau de Saridjass, peu tourmenté, est pourvu d'une herbe
+ suffisante pour les chevaux. (D'après une photographie.) 476
+
+ Nous passons à gué le Kizil-Sou. (D'après des photographies.) 477
+
+ Panorama du massif du Khan-Tengri. (D'après une photographie.) 478
+
+ Entrée de la vallée de Kachkateur. (D'après une photographie.) 479
+
+ Nous baptisâmes Kachkateur-Tao, la pointe de 4 250 mètres que
+ nous avions escaladée. (D'après une photographie.) 479
+
+ La vallée de Tomghent. (D'après une photographie.) 480
+
+ Des Kirghizes d'Oustchiar étaient venus à notre rencontre.
+ (D'après une photographie.) 481
+
+ Kirghize joueur de flûte. (D'après une photographie.) 481
+
+ Le massif du Kizil-Tao. (D'après une photographie.) 482
+
+ Région des Monts Célestes. 482
+
+ Les Kirghizes mènent au village une vie peu occupée. (D'après
+ une photographie.) 483
+
+ Notre petite troupe s'aventure audacieusement sur la pente
+ glacée. (D'après une photographie.) 484
+
+ Vallée supérieure d'Inghiltchik. (D'après une photographie.) 485
+
+ Vallée de Kaende: l'eau d'un lac s'écoulait au milieu d'une
+ prairie émaillée de fleurs. (D'après une photographie.) 486
+
+ Les femmes kirghizes d'Oustchiar se rangèrent, avec leurs
+ enfants, sur notre passage. (D'après une photographie.) 487
+
+ Le chirtaï de Kaende. (D'après une photographie.) 488
+
+ Nous saluâmes la vallée de Kaende comme un coin de la terre des
+ Alpes. (D'après une photographie.) 489
+
+ Femmes mariées de la vallée de Kaende, avec leur progéniture.
+ (D'après une photographie.) 490
+
+ L'élément mâle de la colonie vint tout l'après-midi voisiner
+ dans notre campement. (D'après une photographie.) 491
+
+ Un «aoul» kirghize. 492
+
+ Yeux bridés, pommettes saillantes, nez épaté, les femmes de
+ Kaende sont de vilaines Kirghizes. (D'après une photographie.) 493
+
+ Enfant kirghize. (D'après une photographie.) 493
+
+ Kirghize dressant un aigle. (D'après une photographie.) 494
+
+ Itinéraire du voyage aux Monts Célestes. 494
+
+ Nous rencontrâmes sur la route d'Oustchiar un berger et son
+ troupeau. (D'après une photographie.) 495
+
+ Je photographiai les Kirghizes de Kaende, qui s'étaient, pour
+ nous recevoir, assemblés sur une éminence. (D'après une
+ photographie.) 496
+
+ Le glacier de Kaende. (D'après une photographie.) 497
+
+ L'aiguille d'Oustchiar vue de Kaende. 498
+
+ Notre cabane au pied de l'aiguille d'Oustchiar. (D'après des
+ photographies.) 498
+
+ Kirghizes de Kaende. (D'après une photographie.) 499
+
+ Le pic de Kaende s'élève à 6 000 mètres. (D'après une
+ photographie.) 500
+
+ La fille du chirtaï (chef) de Kaende, fiancée au kaltchè de la
+ vallée d'Irtach. (D'après une photographie.) 501
+
+ Le kaltchè (chef) de la vallée d'Irtach, l'heureux fiancé de
+ la fille du chirtaï de Kaende. (D'après une photographie.) 502
+
+ Le glacier de Kaende. 503
+
+ Cheval kirghize au repos sur les flancs du Kaende. (D'après
+ des photographies.) 503
+
+ Retour des champs. (D'après une photographie.) 504
+
+ Femmes kirghizes de la vallée d'Irtach. (D'après une
+ photographie.) 505
+
+ Un chef de district dans la vallée d'Irtach. (D'après une
+ photographie.) 505
+
+ Le pic du Kara-tach, vu d'Irtach, prend vaguement l'aspect d'une
+ pyramide. (D'après une photographie.) 506
+
+ Les caravaniers passent leur vie dans les Monts Célestes,
+ emmenant leur famille avec leurs marchandises. (D'après une
+ photographie.) 507
+
+ La vallée de Zououka, par où transitent les caravaniers de Viernyi
+ à Kachgar. (D'après une photographie.) 508
+
+ Le massif du Djoukoutchiak; au pied, le dangereux col du même nom,
+ fréquenté par les nomades qui se rendent à Prjevalsk. (D'après
+ une photographie.) 509
+
+ Le chaos des pics dans le Kara-Tao. (D'après une photographie.) 510
+
+ Étalon kirghize de la vallée d'Irtach et son cavalier. (D'après
+ une photographie.) 511
+
+ Véhicule kirghize employé dans la vallée d'Irtach. (D'après une
+ photographie.) 511
+
+ Les roches plissées des environs de Slifkina, sur la route de
+ Prjevalsk. (D'après une photographie.) 512
+
+ Campement kirghize, près de Slifkina. (D'après une
+ photographie.) 513
+
+ Femme kirghize tannant une peau. (D'après une photographie.) 514
+
+ Les glaciers du Djoukoutchiak-Tao. (D'après une photographie.) 515
+
+ Tombeau kirghize. (D'après une photographie.) 516
+
+
+L'ARCHIPEL DES FEROÉ
+
+Par _Mlle ANNA SEE_
+
+
+ «L'espoir des Feroé» se rendant à l'école. (D'après une
+ photographie.) 517
+
+ Les enfants transportent la tourbe dans des hottes en bois.
+ (D'après une photographie.) 517
+
+ Thorshavn apparut, construite en amphithéâtre au fond d'un petit
+ golfe. 518
+
+ Les fermiers de Kirkeboe en habits de fête. (D'après une
+ photographie.) 519
+
+ Les poneys feroïens et leurs caisses à transporter la tourbe.
+ (D'après une photographie.) 520
+
+ Les dénicheurs d'oiseaux se suspendent à des cordes armées d'un
+ crampon. (D'après une photographie.) 521
+
+ Des îlots isolés, des falaises de basalte ruinées par le heurt
+ des vagues. (D'après des photographies.) 522
+
+ On pousse vers la plage les cadavres des dauphins, qui ont
+ environ 6 mètres. (D'après une photographie.) 523
+
+ Les femmes feroïennes préparent la laine.... (D'après une
+ photographie.) 524
+
+ On sale les morues. (D'après une photographie.) 525
+
+ Feroïen en costume de travail. (D'après une photographie.) 526
+
+ Les femmes portent une robe en flanelle tissée avec la laine
+ qu'elles ont cardée et filée. (D'après une photographie.) 527
+
+ Déjà mélancolique!... (D'après une photographie.) 528
+
+
+PONDICHÉRY
+
+chef-lieu de l'Inde française
+
+Par _M. G. VERSCHUUR_
+
+
+ Groupe de Brahmanes électeurs français. (D'après une
+ photographie.) 529
+
+ Musicien indien de Pondichéry. (D'après une photographie.) 529
+
+ Les enfants ont une bonne petite figure et un costume peu
+ compliqué. (D'après une photographie.) 530
+
+ La visite du marché est toujours une distraction utile pour le
+ voyageur. (D'après une photographie.) 531
+
+ Indienne en costume de fête. (D'après une photographie.) 532
+
+ Groupe de Brahmanes français. (D'après une photographie.) 533
+
+ La pagode de Villenour, à quelques kilomètres de Pondichéry.
+ (D'après une photographie.) 534
+
+ Intérieur de la pagode de Villenour. (D'après une photographie.) 535
+
+ La Fontaine aux Bayadères. (D'après une photographie.) 536
+
+ Plusieurs rues de Pondichéry sont larges et bien bâties.
+ (D'après une photographie.) 537
+
+ Étang de la pagode de Villenour. (D'après une photographie.) 538
+
+ Brahmanes français attendant la clientèle dans un bazar.
+ (D'après une photographie.) 539
+
+ La statue de Dupleix à Pondichéry. (D'après une photographie.) 540
+
+
+UNE PEUPLADE MALGACHE
+
+LES TANALA DE L'IKONGO
+
+Par _M. le Lieutenant ARDANT DU PICQ_
+
+
+ Les populations souhaitent la bienvenue à l'étranger. (D'après
+ une photographie.) 541
+
+ Femme d'Ankarimbelo. (D'après une photographie.) 541
+
+ Carte du pays des Tanala. 542
+
+ Les femmes tanala sont sveltes, élancées. (D'après une
+ photographie.) 543
+
+ Panorama de Fort-Carnot. (D'après une photographie.) 544
+
+ Groupe de Tanala dans la campagne de Milakisihy. (D'après une
+ photographie.) 545
+
+ Un partisan tanala tirant à la cible à Fort-Carnot. (D'après
+ une photographie.) 546
+
+ Enfants tanala. (D'après une photographie.) 547
+
+ Les hommes, tous armés de la hache. (D'après une photographie.) 548
+
+ Les cercueils sont faits d'un tronc d'arbre creusé, et recouverts
+ d'un drap. (D'après une photographie.) 549
+
+ Le battage du riz. (D'après une photographie.) 550
+
+ Une halte de partisans dans la forêt. (D'après une
+ photographie.) 551
+
+ Femmes des environs de Fort-Carnot. (D'après une photographie.) 552
+
+ Les Tanala au repos perdent toute leur élégance naturelle.
+ (D'après une photographie.) 553
+
+ Une jeune beauté tanala. (D'après une photographie.) 553
+
+ Le Tanala, maniant une sagaie, a le geste élégant et souple.
+ (D'après une photographie.) 554
+
+ Le chant du «e manenina», à Iaborano. (D'après une
+ photographie.) 555
+
+ La rue principale à Sahasinaka. (D'après une photographie.) 556
+
+ La danse est exécutée par des hommes, quelquefois par des femmes.
+ (D'après une photographie.) 557
+
+ Un danseur botomaro. (D'après une photographie.) 558
+
+ La danse, chez les Tanala, est expressive au plus haut degré.
+ (D'après des photographies.) 559
+
+ Tapant à coups redoublés sur un long bambou, les Tanala en tirent
+ une musique étrange. (D'après une photographie.) 560
+
+ Femmes tanala tissant un lamba. (D'après une photographie.) 561
+
+ Le village et le fort de Sahasinaka s'élèvent sur les hauteurs
+ qui bordent le Faraony. (D'après une photographie.) 562
+
+ Un détachement d'infanterie coloniale traverse le Rienana.
+ (D'après une photographie.) 563
+
+ Profil et face de femmes tanala. (D'après une photographie.) 564
+
+
+LA RÉGION DU BOU HEDMA
+
+(sud tunisien)
+
+Par _M. Ch. MAUMENÉ_
+
+
+ Les murailles de Sfax, véritable décor d'opéra.... (D'après une
+ photographie.) 565
+
+ Salem, le domestique arabe de l'auteur. (D'après une
+ photographie.) 565
+
+ Carte de la région du Bou Hedma (sud tunisien). 566
+
+ Les sources chaudes de l'oued Hadedj sont sulfureuses. (D'après
+ une photographie.) 567
+
+ L'oued Hadedj, d'aspect si charmant, est un bourbier qui sue la
+ fièvre. (D'après une photographie.) 568
+
+ Le cirque du Bou Hedma. (D'après une photographie.) 569
+
+ L'oued Hadedj sort d'une étroite crevasse de la montagne.
+ (D'après une photographie.) 570
+
+ Manoubia est une petite paysanne d'une douzaine d'années.
+ (D'après une photographie.) 571
+
+ Un puits dans le défilé de Touninn. (D'après une photographie.) 571
+
+ Le ksar de Sakket abrite les Ouled bou Saad Sédentaires, qui
+ cultivent oliviers et figuiers. (D'après une photographie.) 572
+
+ De temps en temps la forêt de gommiers se révèle par un arbre.
+ (D'après une photographie.) 573
+
+ Le village de Mech; dans l'arrière-plan, le Bou Hedma. (D'après
+ une photographie.) 574
+
+ Le Khrangat Touninn (défile de Touninn), que traverse le chemin
+ de Bir Saad à Sakket. (D'après une photographie.) 575
+
+ Le puits de Bordj Saad. (D'après une photographie.) 576
+
+
+DE TOLÈDE À GRENADE
+
+Par _Mme JANE DIEULAFOY_
+
+
+ Après avoir croisé des boeufs superbes.... (D'après une
+ photographie.) 577
+
+ Femme castillane. (D'après une photographie.) 577
+
+ On chemine à travers l'inextricable réseau des ruelles
+ silencieuses. (D après une photographie.) 578
+
+ La rue du Commerce, à Tolède. (D'après une photographie.) 579
+
+ Un représentant de la foule innombrable des mendiants de Tolède.
+ (D'après une photographie.) 580
+
+ Dans des rues tortueuses s'ouvrent les entrées monumentales
+ d'anciens palais, tel que celui de la Sainte Hermandad.
+ (Photographie Lacoste, à Madrid.) 581
+
+ Porte du vieux palais de Tolède. (D'après une photographie.) 582
+
+ Fière et isolée comme un arc de triomphe, s'élève la merveilleuse
+ Puerta del Sol. (Photographie Lacoste, à Madrid.) 583
+
+ Détail de sculpture mudejar dans le Transito. (D'après une
+ photographie.) 584
+
+ Ancienne sinagogue connue sous le nom de Santa Maria la Blanca.
+ (Photographie Lacoste, à Madrid.) 585
+
+ Madrilène. (D'après une photographie.) 586
+
+ La porte de Visagra, construction massive remontant à l'époque
+ de Charles Quint. (Photographie Lacoste, à Madrid.) 587
+
+ Tympan mudejar. (D'après une photographie.) 588
+
+ Des familles d'ouvriers ont établi leurs demeures près de
+ murailles solides. (D'après une photographie.) 589
+
+ Castillane et Sévillane. (D'après une photographie.) 589
+
+ Isabelle de Portugal, par le Titien (Musée du Prado).
+ (Photographie Lacoste, à Madrid.) 590
+
+ Le palais de Pierre le Cruel. (D'après une photographie.) 591
+
+ Statue polychrome du prophète Élie, dans l'église de Santo Tomé
+ (auteur inconnu). (D'après une photographie.) 592
+
+ Porte du palais de Pierre le Cruel. (D'après une photographie.) 593
+
+ Portrait d'homme, par le Greco. (Photographie Hauser y Menet,
+ à Madrid.) 594
+
+ La cathédrale de Tolède. 595
+
+ Enterrement du comte d'Orgaz, par le Greco (église Santo Tomé).
+ (D'après une photographie.) 596
+
+ Le couvent de Santo Tomé conserve une tour en forme de minaret.
+ (D'après une photographie.) 597
+
+ Les évêques Mendoza et Ximénès. (D'après une photographie.) 598
+
+ Salon de la prieure, au couvent de San Juan de la Penitencia.
+ (D'après une photographie.) 599
+
+ Prise de Melilla (cathédrale de Tolède). (D'après une
+ photographie.) 600
+
+ C'est dans cette pauvre demeure que vécut Cervantès pendant son
+ séjour à Tolède. (D'après une photographie.) 601
+
+ Saint François d'Assise, par Alonzo Cano, cathédrale de Tolède. 601
+
+ Porte des Lions. (Photographie Lacoste, à Madrid.) 602
+
+ Le cloître de San Juan de los Reyes apparaît comme le morceau le
+ plus précieux et le plus fleuri de l'architecture gothique
+ espagnole. (Photographie Lacoste, à Madrid.) 603
+
+ Ornements d'église, à Madrid. (D'après une photographie.) 604
+
+ Porte due au ciseau de Berruguete, dans le cloître de la
+ cathédrale de Tolède. (Photographie Lacoste, à Madrid.) 605
+
+ Une torea. (D'après une photographie.) 606
+
+ Vue intérieure de l'église de San Juan de Los Reyes.
+ (Photographie Lacoste, à Madrid.) 607
+
+ Une rue de Tolède. (D'après une photographie.) 608
+
+ Porte de l'hôpital de Santa Cruz. (Photographie Lacoste,
+ à Madrid.) 609
+
+ Sur les bords du Tage. (Photographie Lacoste, à Madrid.) 610
+
+ Escalier de l'hôpital de Santa Cruz. (D'après une photographie.) 611
+
+ Détail du plafond de la cathédrale. (D'après une photographie) 612
+
+ Pont Saint-Martin à Tolède. (D'après une photographie.) 613
+
+ Guitariste castillane. (D'après une photographie.) 613
+
+ La «Casa consistorial», hôtel de ville. (D'après une
+ photographie.) 614
+
+ Le «patio» des Templiers. (D'après une photographie.) 615
+
+ Jeune femme de Cordoue avec la mantille en chenille légère.
+ (D'après une photographie.) 616
+
+ Un coin de la Mosquée de Cordoue. (Photographie Lacoste,
+ à Madrid.) 617
+
+ Chapelle de San Fernando, de style mudejar, élevée au
+ centre de la Mosquée de Cordoue. (D'après une photographie.) 618
+
+ La mosquée qui fait la célébrité de Cordoue, avec ses dix-neuf
+ galeries hypostyles, orientées vers la Mecque. (Photographie
+ Lacoste, à Madrid.) 619
+
+ Détail de la chapelle de San Fernando. (D'après une
+ photographie.) 620
+
+ Vue extérieure de la Mosquée de Cordoue, avec l'église
+ catholique élevée en 1523, malgré les protestations des
+ Cordouans. (D'après une photographie.) 621
+
+ Statue de Gonzalve de Cordoue. (D'après une photographie.) 622
+
+ Statue de doña Maria Manrique, femme de Gonzalve de Cordoue.
+ (D'après une photographie.) 623
+
+ Détail d'une porte de la mosquée. (D'après une photographie.) 624
+
+
+
+
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+
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+ money paid for a work or a replacement copy, if a defect in the
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+ distribution of Project Gutenberg-tm works.
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+Foundation as set forth in Section 3 below.
+
+1.F.
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+of Replacement or Refund" described in paragraph 1.F.3, the Project
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+LIABLE TO YOU FOR ACTUAL, DIRECT, INDIRECT, CONSEQUENTIAL, PUNITIVE OR
+INCIDENTAL DAMAGES EVEN IF YOU GIVE NOTICE OF THE POSSIBILITY OF SUCH
+DAMAGE.
+
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+defect in this electronic work within 90 days of receiving it, you can
+receive a refund of the money (if any) you paid for it by sending a
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+providing it to you may choose to give you a second opportunity to
+receive the work electronically in lieu of a refund. If the second copy
+is also defective, you may demand a refund in writing without further
+opportunities to fix the problem.
+
+1.F.4. Except for the limited right of replacement or refund set forth
+in paragraph 1.F.3, this work is provided to you 'AS-IS' WITH NO OTHER
+WARRANTIES OF ANY KIND, EXPRESS OR IMPLIED, INCLUDING BUT NOT LIMITED TO
+WARRANTIES OF MERCHANTIBILITY OR FITNESS FOR ANY PURPOSE.
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+If any disclaimer or limitation set forth in this agreement violates the
+law of the state applicable to this agreement, the agreement shall be
+interpreted to make the maximum disclaimer or limitation permitted by
+the applicable state law. The invalidity or unenforceability of any
+provision of this agreement shall not void the remaining provisions.
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+1.F.6. INDEMNITY - You agree to indemnify and hold the Foundation, the
+trademark owner, any agent or employee of the Foundation, anyone
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+or cause to occur: (a) distribution of this or any Project Gutenberg-tm
+work, (b) alteration, modification, or additions or deletions to any
+Project Gutenberg-tm work, and (c) any Defect you cause.
+
+
+Section 2. Information about the Mission of Project Gutenberg-tm
+
+Project Gutenberg-tm is synonymous with the free distribution of
+electronic works in formats readable by the widest variety of computers
+including obsolete, old, middle-aged and new computers. It exists
+because of the efforts of hundreds of volunteers and donations from
+people in all walks of life.
+
+Volunteers and financial support to provide volunteers with the
+assistance they need, are critical to reaching Project Gutenberg-tm's
+goals and ensuring that the Project Gutenberg-tm collection will
+remain freely available for generations to come. In 2001, the Project
+Gutenberg Literary Archive Foundation was created to provide a secure
+and permanent future for Project Gutenberg-tm and future generations.
+To learn more about the Project Gutenberg Literary Archive Foundation
+and how your efforts and donations can help, see Sections 3 and 4
+and the Foundation web page at http://www.pglaf.org.
+
+
+Section 3. Information about the Project Gutenberg Literary Archive
+Foundation
+
+The Project Gutenberg Literary Archive Foundation is a non profit
+501(c)(3) educational corporation organized under the laws of the
+state of Mississippi and granted tax exempt status by the Internal
+Revenue Service. The Foundation's EIN or federal tax identification
+number is 64-6221541. Its 501(c)(3) letter is posted at
+http://pglaf.org/fundraising. Contributions to the Project Gutenberg
+Literary Archive Foundation are tax deductible to the full extent
+permitted by U.S. federal laws and your state's laws.
+
+The Foundation's principal office is located at 4557 Melan Dr. S.
+Fairbanks, AK, 99712., but its volunteers and employees are scattered
+throughout numerous locations. Its business office is located at
+809 North 1500 West, Salt Lake City, UT 84116, (801) 596-1887, email
+business@pglaf.org. Email contact links and up to date contact
+information can be found at the Foundation's web site and official
+page at http://pglaf.org
+
+For additional contact information:
+ Dr. Gregory B. Newby
+ Chief Executive and Director
+ gbnewby@pglaf.org
+
+
+Section 4. Information about Donations to the Project Gutenberg
+Literary Archive Foundation
+
+Project Gutenberg-tm depends upon and cannot survive without wide
+spread public support and donations to carry out its mission of
+increasing the number of public domain and licensed works that can be
+freely distributed in machine readable form accessible by the widest
+array of equipment including outdated equipment. Many small donations
+($1 to $5,000) are particularly important to maintaining tax exempt
+status with the IRS.
+
+The Foundation is committed to complying with the laws regulating
+charities and charitable donations in all 50 states of the United
+States. Compliance requirements are not uniform and it takes a
+considerable effort, much paperwork and many fees to meet and keep up
+with these requirements. We do not solicit donations in locations
+where we have not received written confirmation of compliance. To
+SEND DONATIONS or determine the status of compliance for any
+particular state visit http://pglaf.org
+
+While we cannot and do not solicit contributions from states where we
+have not met the solicitation requirements, we know of no prohibition
+against accepting unsolicited donations from donors in such states who
+approach us with offers to donate.
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+International donations are gratefully accepted, but we cannot make
+any statements concerning tax treatment of donations received from
+outside the United States. U.S. laws alone swamp our small staff.
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+Please check the Project Gutenberg Web pages for current donation
+methods and addresses. Donations are accepted in a number of other
+ways including checks, online payments and credit card donations.
+To donate, please visit: http://pglaf.org/donate
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+
+Section 5. General Information About Project Gutenberg-tm electronic
+works.
+
+Professor Michael S. Hart is the originator of the Project Gutenberg-tm
+concept of a library of electronic works that could be freely shared
+with anyone. For thirty years, he produced and distributed Project
+Gutenberg-tm eBooks with only a loose network of volunteer support.
+
+
+Project Gutenberg-tm eBooks are often created from several printed
+editions, all of which are confirmed as Public Domain in the U.S.
+unless a copyright notice is included. Thus, we do not necessarily
+keep eBooks in compliance with any particular paper edition.
+
+
+Most people start at our Web site which has the main PG search facility:
+
+ http://www.gutenberg.org
+
+This Web site includes information about Project Gutenberg-tm,
+including how to make donations to the Project Gutenberg Literary
+Archive Foundation, how to help produce our new eBooks, and how to
+subscribe to our email newsletter to hear about new eBooks.
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+<!DOCTYPE html PUBLIC "-//W3C//DTD HTML 4.01 Transitional//EN">
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+The Project Gutenberg EBook of Le Tour du Monde; À travers la Perse
+Orientale, by Various
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+This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and with
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+
+Title: Le Tour du Monde; À travers la Perse Orientale
+ Journal des voyages et des voyageurs; 2e Sem. 1905
+
+Author: Various
+
+Editor: Édouard Charton
+
+Release Date: September 10, 2009 [EBook #29950]
+
+Language: French
+
+Character set encoding: ISO-8859-1
+
+*** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK LA PERSE ORIENTALE ***
+
+
+
+
+Produced by Carlo Traverso, Christine P. Travers and the
+Online Distributed Proofreading Team at http://www.pgdp.net
+(This file was produced from images generously made
+available by the Bibliothèque nationale de France
+(BnF/Gallica) at http://gallica.bnf.fr)
+
+
+
+
+
+
+</pre>
+
+
+<div class="tn box">
+<p>Note au lecteur de ce fichier digital:</p>
+
+<p>Seules les erreurs clairement introduites par le typographe ont été
+corrigées.</p>
+
+<p>Ce fichier est un extrait du recueil du journal "Le Tour du monde:
+Journal des voyages et des voyageurs" (2ème semestre 1905).</p>
+
+<p>Les articles ont été regroupés dans des fichiers correspondant
+aux différentes zones géographiques, ce fichier contient les articles sur
+la Perse Orientale.</p>
+
+<p>Chaque fichier contient l'index complet du recueil dont ces
+articles sont originaires.</p>
+
+<p>La liste des illustrations étant très longue, elle a été déplacée et
+placée en fin de fichier.</p>
+</div>
+
+
+
+<h1>LE TOUR DU MONDE</h1>
+
+<p class="p4 center small">PARIS<br>
+
+IMPRIMERIE FERNAND SCHMIDT<br>
+20, rue du Dragon, 20</p>
+
+
+<p class="p4 smaller">NOUVELLE SÉRIE&mdash;11<sup>e</sup> ANNÉE
+<span class="right05">2<sup>e</sup> SEMESTRE</span></p>
+
+<h1>LE TOUR DU MONDE<br>
+<span class="small"><i>JOURNAL</i><br>
+DES VOYAGES ET DES VOYAGEURS</span></h1>
+
+
+<p class="p4 center">Le Tour du Monde<br>
+a été fondé par Édouard Charton<br>
+en 1860</p>
+
+
+<p class="p4 center small">PARIS<br>
+LIBRAIRIE HACHETTE ET C<sup>ie</sup><br>
+79, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 79<br>
+<i>LONDRES, 18, KING WILLIAM STREET, STRAND</i><br>
+1905</p>
+
+<p class="small center">Droits de traduction et de reproduction réservés.</p>
+
+
+
+<h3><span class="pagenum"><a id="pagexiii" name="pagexiii"></a>(p. xiii)</span> TABLE DES MATIÈRES</h3>
+
+<div class="toc">
+
+
+<p class="center">L'ÉTÉ AU KACHMIR<br>
+<span class="smcap">Par</span> <i>M<sup>me</sup> F. MICHEL</i></p>
+
+<p><span class="retrait">I. De Paris à Srinagar.</span> &mdash; Un guide pratique. &mdash; De Bombay
+à Lahore. &mdash; Premiers préparatifs. &mdash; En <i>tonga</i>
+de Rawal-Pindi à Srinagar. &mdash; Les Kachmiris et les
+maîtres du Kachmir. &mdash; Retour à la vie nomade.
+
+<span class="ralign">1</span></p>
+
+<p><span class="retrait">II. La «Vallée heureuse» en <i>dounga</i>.</span> &mdash; Bateliers et
+batelières. &mdash; De Baramoula à Srinagar. &mdash; La capitale
+du Kachmir. &mdash; Un peu d'économie politique. &mdash; En
+amont de Srinagar.
+
+<span class="ralign">13</span></p>
+
+<p><span class="retrait">III. Sous la tente.</span> &mdash; Les petites vallées du Sud-Est. &mdash; Histoires
+de voleurs et contes de fées. &mdash; Les ruines
+de Martand. &mdash; De Brahmanes en Moullas.
+<span class="ralign">25</span></p>
+
+<p><span class="retrait">IV. Le pèlerinage d'Amarnath.</span> &mdash; La vallée du Lidar. &mdash; Les
+pèlerins de l'Inde. &mdash; Vers les cimes. &mdash; La grotte
+sacrée. &mdash; En <i>dholi</i>. &mdash; Les Goudjars, pasteurs de
+buffles.
+
+<span class="ralign">37</span></p>
+
+<p><span class="retrait">V. Le pèlerinage de l'Haramouk.</span> &mdash; Alpinisme funèbre et
+hydrothérapie religieuse. &mdash; Les temples de Vangâth. &mdash; Frissons
+d'automne. &mdash; Les adieux à Srinagar.
+<span class="ralign">49</span></p>
+
+
+<p class="p2 center">SOUVENIRS DE LA COTE D'IVOIRE<br>
+<span class="smcap">Par</span> <i>le docteur LAMY</i><br>
+<i>Médecin-major des troupes coloniales</i>.</p>
+
+<p><span class="retrait">I. Voyage dans la brousse.</span> &mdash; En file indienne. &mdash; Motéso. &mdash; La
+route dans un ruisseau. &mdash; Denguéra. &mdash; Kodioso. &mdash; Villes
+et villages abandonnés. &mdash; Où est
+donc Bettié? &mdash; Arrivée à Dioubasso.
+
+<span class="ralign">61</span></p>
+
+<p><span class="retrait">II. Dans le territoire de Mopé.</span> &mdash; Coutumes du pays. &mdash; La
+mort d'un prince héritier. &mdash; L'épreuve du poison. &mdash; De
+Mopé à Bettié. &mdash; Bénie, roi de Bettié, et sa
+capitale. &mdash; Retour à Petit-Alépé.
+
+<span class="ralign">73</span></p>
+
+<p><span class="retrait">III. Rapports et résultats de la mission.</span> &mdash; Valeur économique
+de la côte d'Ivoire. &mdash; Richesse de la flore. &mdash; Supériorité
+de la faune.
+<span class="ralign">85</span></p>
+
+<p><span class="retrait">IV. La fièvre jaune à Grand-Bassam.</span> &mdash; Deuils nombreux. &mdash; Retour
+en France.
+
+<span class="ralign">90</span></p>
+
+
+<p class="p2 center">L'ÎLE D'ELBE<br>
+<span class="smcap">Par</span> <i>M. PAUL GRUYER</i></p>
+
+<p><span class="retrait">I. L'île d'Elbe et le «canal» de Piombino.</span> &mdash; Deux mots
+d'histoire. &mdash; Débarquement à Porto-Ferraio. &mdash; Une
+ville d'opéra. &mdash; La «teste di Napoleone» et le Palais
+impérial. &mdash; La bannière de l'ancien roi de l'île
+d'Elbe. &mdash; Offre à Napoléon III, après Sedan. &mdash; La
+bibliothèque de l'Empereur. &mdash; Souvenir de Victor
+Hugo. Le premier mot du poète. &mdash; Un enterrement
+aux flambeaux. Cagoules noires et cagoules blanches.
+Dans la paix des limbes. &mdash; Les différentes routes
+de l'île.
+
+<span class="ralign">97</span></p>
+
+<p><span class="retrait">II. Le golfe de Procchio et la montagne de Jupiter.</span> &mdash; Soir
+tempétueux et morne tristesse. &mdash; L'ascension du
+Monte Giove. &mdash; Un village dans les nuées. &mdash; L'Ermitage
+de la Madone et la «Sedia di Napoleone». &mdash; Le
+vieux gardien de l'infini. «Bastia, Signor!». Vision
+sublime. &mdash; La côte orientale de l'île. Capoliveri
+et Porto-Longone. &mdash; La gorge de Monserrat. &mdash; Rio
+1 Marina et le monde du fer.
+
+<span class="ralign">109</span></p>
+
+<p><span class="retrait">III. Napoléon, roi de l'île d'Elbe.</span> &mdash; Installation aux Mulini. &mdash; L'Empereur
+à la gorge de Monserrat. &mdash; San Martino
+Saint-Cloud. La salle des Pyramides et le plafond
+aux deux colombes. Le lit de Bertrand. La salle de
+bain et le miroir de la Vérité. &mdash; L'Empereur transporte
+ses pénates sur le Monte Giove. &mdash; Elbe perdue
+pour la France. &mdash; L'ancien Musée de San Martino.
+Essai de reconstitution par le propriétaire actuel. Le
+lit de Madame Mère. &mdash; Où il faut chercher à Elbe les
+vraies reliques impériales. «Apollon gardant ses
+troupeaux.» Éventail et bijoux de la princesse Pauline.
+Les clefs de Porto-Ferraio. Autographes. La
+robe de la signorina Squarci. &mdash; L'église de l'archiconfrérie
+du Très-Saint-Sacrement. La «Pieta» de
+l'Empereur. Les broderies de soie des Mulini. &mdash; Le
+vieil aveugle de Porto-Ferraio.
+
+<span class="ralign">121</span></p>
+
+
+<p class="p2 center">D'ALEXANDRETTE
+AU COUDE DE L'EUPHRATE<br>
+<span class="smcap">Par</span> <i>M. VICTOR CHAPOT</i><br>
+<i>membre de l'École française d'Athènes.</i></p>
+
+<p><span class="retrait">I. &mdash; Alexandrette et la montée de Beïlan.</span> &mdash; Antioche
+et l'Oronte; excursions à Daphné et à Soueidieh. &mdash; La
+route d'Alep par le Kasr-el-Benat et Dana. &mdash; Premier
+aperçu d'Alep.
+
+<span class="ralign">133</span></p>
+
+<p><span class="retrait">II. &mdash; Ma caravane.</span> &mdash; Village d'Yazides. &mdash; Nisib. &mdash; Première
+rencontre avec l'Euphrate. &mdash; Biredjik. &mdash; Souvenirs
+des Hétéens. &mdash; Excursion à Resapha. &mdash; Comment
+atteindre Ras-el-Aïn? Comment le quitter?
+ &mdash; Enfin à Orfa!
+
+<span class="ralign">145</span></p>
+
+<p><span class="retrait">III. &mdash; Séjour à Orfa.</span> &mdash; Samosate. &mdash; Vallée accidentée
+de l'Euphrate. &mdash; Roum-Kaleh et Aïntab. &mdash; Court
+repos à Alep. &mdash; Saint-Syméon et l'Alma-Dagh. &mdash; Huit
+jours trappiste! &mdash; Conclusion pessimiste.
+
+<span class="ralign">157</span></p>
+
+
+<p class="p2 center">LA FRANCE AUX NOUVELLES-HÉBRIDES<br>
+<span class="smcap">Par</span> <i>M. RAYMOND BEL</i></p>
+
+<p><span class="retrait">À qui les Nouvelles-Hébrides: France, Angleterre ou
+Australie?</span> Le condominium anglo-français de 1887. &mdash; L'&oelig;uvre
+de M. Higginson. &mdash; Situation actuelle
+des îles. &mdash; L'influence anglo-australienne. &mdash; Les
+ressources des Nouvelles-Hébrides. &mdash; Leur avenir.
+
+<span class="ralign">169</span></p>
+
+
+<p class="p2 center"><span class="pagenum"><a id="pagexiv" name="pagexiv"></a>(p. xiv)</span> LA RUSSIE, RACE COLONISATRICE<br>
+<span class="smcap">Par</span> <i>M. ALBERT THOMAS</i></p>
+
+<p><span class="retrait">I. &mdash; Moscou.</span> &mdash; Une déception. &mdash; Le Kreml, acropole
+sacrée. &mdash; Les églises, les palais: deux époques.
+<span class="ralign">182</span></p>
+
+<p><span class="retrait">II. &mdash; Moscou, la ville et les faubourgs.</span> &mdash; La bourgeoisie
+moscovite. &mdash; Changement de paysage; Nijni-Novgorod:
+le Kreml et la ville.
+<span class="ralign">193</span></p>
+
+<p><span class="retrait">III. &mdash; La foire de Nijni: marchandises et marchands.</span> &mdash; L'&oelig;uvre
+du commerce. &mdash; Sur la Volga. &mdash; À bord
+du <i>Sviatoslav</i>. &mdash; Une visite à Kazan. &mdash; La «sainte
+mère Volga».
+
+<span class="ralign">205</span></p>
+
+<p><span class="retrait">IV. &mdash; De Samara à Tomsk.</span> &mdash; La vie du train. &mdash; Les
+passagers et l'équipage: les soirées. &mdash; Dans le steppe:
+l'effort des hommes. &mdash; Les émigrants.
+<span class="ralign">217</span></p>
+
+<p><span class="retrait">V. &mdash; Tomsk.</span> &mdash; La mêlée des races. &mdash; Anciens et nouveaux
+fonctionnaires. &mdash; L'Université de Tomsk. &mdash; Le
+rôle de l'État dans l'&oelig;uvre de colonisation.
+<span class="ralign">229</span></p>
+
+<p><span class="retrait">VI. &mdash; Heures de retour.</span> &mdash; Dans l'Oural. &mdash; La Grande-Russie. &mdash; Conclusion.
+<span class="ralign">241</span></p>
+
+
+<p class="p2 center">LUGANO, LA VILLE DES FRESQUES<br>
+<span class="smcap">Par</span> <i>M. GERSPACH</i></p>
+
+<p><span class="retrait">La petite ville de Lugano; ses charmes; son lac.</span> &mdash; Un
+peu d'histoire et de géographie. &mdash; La cathédrale de
+Saint-Laurent. &mdash; L'église Sainte-Marie-des-Anges. &mdash; Lugano,
+la ville des fresques. &mdash; L'&oelig;uvre du Luini. &mdash; Procédés
+employés pour le transfert des fresques.
+<span class="ralign">253</span></p>
+
+
+<p class="p2 center">SHANGHAÏ, LA MÉTROPOLE CHINOISE<br>
+<span class="smcap">Par</span> <i>M. ÉMILE DESCHAMPS</i></p>
+
+<p><span class="retrait">I. &mdash; Woo-Sung.</span> &mdash; Au débarcadère. &mdash; La Concession
+française. &mdash; La Cité chinoise. &mdash; Retour à notre
+concession. &mdash; La police municipale et la prison. &mdash; La
+cangue et le bambou. &mdash; Les exécutions. &mdash; Le
+corps de volontaires. &mdash; Émeutes. &mdash; Les
+conseils municipaux.
+
+<span class="ralign">265</span></p>
+
+<p><span class="retrait">II. &mdash; L'établissement des jésuites de Zi-ka-oueï.</span> &mdash; Pharmacie
+chinoise. &mdash; Le camp de Kou-ka-za. &mdash; La
+fumerie d'opium. &mdash; Le charnier des enfants trouvés. &mdash; Le
+fournisseur des ombres. &mdash; La concession
+internationale. &mdash; Jardin chinois. &mdash; Le Bund. &mdash; La
+pagode de Long-hoa. &mdash; Fou-tchéou-road. &mdash; Statistique.
+
+<span class="ralign">277</span></p>
+
+
+<p class="p2 center">L'ÉDUCATION DES NÈGRES
+AUX ÉTATS-UNIS<br>
+<span class="smcap">Par</span> <i>M. BARGY</i></p>
+
+<p><span class="retrait">Le problème de la civilisation des nègres.</span> &mdash; L'Institut
+Hampton, en Virginie. &mdash; La vie de Booker T. Washington. &mdash; L'école
+professionnelle de Tuskegee, en
+Alabama. &mdash; Conciliateurs et agitateurs. &mdash; Le vote
+des nègres et la casuistique de la Constitution.
+
+<span class="ralign">289</span></p>
+
+
+<p class="p2 center">À TRAVERS LA PERSE ORIENTALE<br>
+<span class="smcap">Par</span> <i>le Major PERCY MOLESWORTH SYKES</i><br>
+<i>Consul général de S. M. Britannique au Khorassan</i>.</p>
+
+<p><span class="retrait">I. &mdash; Arrivée à Astrabad.</span> &mdash; Ancienne importance de la
+ville. &mdash; Le pays des Turkomans: à travers le
+steppe et les Collines Noires. &mdash; Le Khorassan. &mdash; Mechhed:
+sa mosquée; son commerce. &mdash; Le
+désert de Lout. &mdash; Sur la route de Kirman.
+
+<span class="ralign"><a href="#page301">301</a></span></p>
+
+<p><span class="retrait">II. &mdash; La province de Kirman.</span> &mdash; Géographie: la flore,
+la faune; l'administration, l'armée. &mdash; Histoire:
+invasions et dévastations. &mdash; La ville de Kirman,
+capitale de la province. &mdash; Une saison sur le plateau
+de Sardou.
+<span class="ralign"><a href="#page313">313</a></span></p>
+
+<p><span class="retrait">III. &mdash; En Baloutchistan.</span> &mdash; Le Makran: la côte du golfe
+Arabique. &mdash; Histoire et géographie du Makran. &mdash; Le
+Sarhad.
+<span class="ralign"><a href="#page325">325</a></span></p>
+
+<p><span class="retrait">IV. &mdash; Délimitation à la frontière perso-baloutche.</span> &mdash; De
+Kirman à la ville-frontière de Kouak. &mdash; La Commission
+de délimitation. &mdash; Question de préséance. &mdash; L'&oelig;uvre
+de la Commission. &mdash; De Kouak à
+Kélat.
+
+<span class="ralign"><a href="#page337">337</a></span></p>
+
+<p><span class="retrait">V. &mdash; Le Seistan: son histoire.</span> &mdash; Le delta du Helmand. &mdash; Comparaison
+du Seistan et de l'Égypte. &mdash; Excursions
+dans le Helmand. &mdash; Retour par Yezd
+à Kirman.
+<span class="ralign"><a href="#page349">349</a></span></p>
+
+
+<p class="p2 center">AUX RUINES D'ANGKOR<br>
+<span class="smcap">Par</span> <i>M. le Vicomte DE MIRAMON-FARGUES</i></p>
+
+<p><span class="retrait">De Saïgon à Pnôm-penh et à Compong-Chuang.</span> &mdash; À
+la rame sur le Grand-Lac. &mdash; Les charrettes cambodgiennes. &mdash; Siem-Réap. &mdash; Le
+temple d'Angkor. &mdash; Angkor-Tom &mdash; Décadence
+de la civilisation
+khmer. &mdash; Rencontre du second roi du Cambodge. &mdash; Oudong-la-Superbe,
+capitale du père de Norodom. &mdash; Le
+palais de Norodom à Pnôm-penh. &mdash; Pourquoi
+la France ne devrait pas abandonner au
+Siam le territoire d'Angkor.
+
+<span class="ralign">361</span></p>
+
+
+<p class="p2 center">EN ROUMANIE<br>
+<span class="smcap">Par</span> <i>M. Th. HEBBELYNCK</i></p>
+
+<p><span class="retrait">I. &mdash; De Budapest à Petrozeny.</span> &mdash; Un mot d'histoire. &mdash; La
+vallée du Jiul. &mdash; Les Boyards et les Tziganes. &mdash; Le
+marché de Targu Jiul. &mdash; Le monastère de
+Tismana.
+
+<span class="ralign">373</span></p>
+
+<p><span class="retrait">II. &mdash; Le monastère d'Horezu.</span> &mdash; Excursion à Bistritza. &mdash; Romnicu
+et le défilé de la Tour-Rouge. &mdash; De
+Curtea de Arges à Campolung. &mdash; Défilé de Dimboviciora.
+<span class="ralign">385</span></p>
+
+<p><span class="retrait">III. &mdash; Bucarest, aspect de la ville.</span> &mdash; Les mines de sel
+de Slanic. &mdash; Les sources de pétrole de Doftana. &mdash; Sinaïa,
+promenade dans la forêt. &mdash; Busteni et
+le domaine de la Couronne.
+<span class="ralign">397</span></p>
+
+
+<p class="p2 center">CROQUIS HOLLANDAIS<br>
+<span class="smcap">Par</span> <i>M. Lud. GEORGES HAMÖN</i><br>
+<i>Photographies de l'auteur.</i></p>
+
+<p><span class="retrait">I. &mdash; Une ville hollandaise.</span> &mdash; Middelburg. &mdash; Les nuages. &mdash; Les
+
+<i>boerin</i>. &mdash; La maison. &mdash; L'éclusier. &mdash; Le
+marché. &mdash; Le village hollandais. &mdash; Zoutelande. &mdash; Les
+bons aubergistes. &mdash; Une soirée
+locale. &mdash; Les sabots des petits enfants. &mdash; La
+kermesse. &mdash; La piété du Hollandais.
+
+<span class="ralign">410</span></p>
+
+<p><span class="retrait">II. &mdash; Rencontre sur la route.</span> &mdash; Le beau cavalier. &mdash; Un
+déjeuner décevant. &mdash; Le père Kick.
+<span class="ralign">421</span></p>
+
+<p><span class="retrait">III. &mdash; La terre hollandaise.</span> &mdash; L'eau. &mdash; Les moulins. &mdash; La
+culture. &mdash; Les polders. &mdash; Les digues. &mdash; Origine
+de la Hollande. &mdash; Une nuit à Veere. &mdash; Wemeldingen. &mdash; Les
+cinq jeunes filles. &mdash; Flirt
+muet. &mdash; Le pochard. &mdash; La vie sur l'eau.
+
+<span class="ralign">423</span></p>
+
+<p><span class="retrait">IV. &mdash; Le pêcheur hollandais.</span> &mdash; Volendam. &mdash; La lessive. &mdash; Les
+marmots. &mdash; Les canards. &mdash; La pêche au
+hareng. &mdash; Le fils du pêcheur. &mdash; Une île singulière:
+Marken. &mdash; Au milieu des eaux. &mdash; Les
+maisons. &mdash; Les m&oelig;urs. &mdash; Les jeunes filles. &mdash; Perspective. &mdash; La
+tourbe et les tourbières. &mdash; Produit national. &mdash; Les
+
+<span class="pagenum"><a id="pagexv" name="pagexv"></a>(p. xv)</span> tourbières hautes et
+basses. &mdash; Houille locale.
+<span class="ralign">433</span></p>
+
+
+<p class="p2 center">ABYDOS<br>
+dans les temps anciens et dans les temps modernes<br>
+<span class="smcap">Par</span> <i>M. E. AMELINEAU</i></p>
+
+<p><span class="retrait">Légende d'Osiris.</span> &mdash; Histoire d'Abydos à travers les
+dynasties, à l'époque chrétienne. &mdash; Ses monuments
+et leur spoliation. &mdash; Ses habitants actuels
+et leurs m&oelig;urs.
+<span class="ralign">445</span></p>
+
+
+<p class="p2 center">VOYAGE DU PRINCE SCIPION BORGHÈSE
+AUX MONTS CÉLESTES<br>
+<span class="smcap">Par</span> <i>M. JULES BROCHEREL</i></p>
+
+<p><span class="retrait">I. &mdash; De Tachkent à Prjevalsk.</span> &mdash; La ville de Tachkent. &mdash; En
+tarentass. &mdash; Tchimkent. &mdash; Aoulié-Ata. &mdash; Tokmak. &mdash; Les
+gorges de Bouam. &mdash; Le lac
+Issik-Koul. &mdash; Prjevalsk. &mdash; Un chef kirghize.
+
+<span class="ralign">457</span></p>
+
+<p><span class="retrait">II. &mdash; La vallée de Tomghent.</span> &mdash; Un aoul kirghize. &mdash; La
+traversée du col de Tomghent. &mdash; Chevaux
+alpinistes. &mdash; Une vallée déserte. &mdash; Le Kizil-tao. &mdash; Le
+Saridjass. &mdash; Troupeaux de chevaux. &mdash; La
+vallée de Kachkateur. &mdash; En vue du Khan-Tengri.
+
+<span class="ralign">469</span></p>
+
+<p><span class="retrait">III. &mdash; Sur le col de Tuz.</span> &mdash; Rencontre d'antilopes. &mdash; La
+vallée d'Inghiltchik. &mdash; Le «tchiou mouz». &mdash; Un
+chef kirghize. &mdash; Les gorges d'Attiaïlo. &mdash; L'aoul
+d'Oustchiar. &mdash; Arrêtés par les rochers.
+
+<span class="ralign">481</span></p>
+
+<p><span class="retrait">IV. &mdash; Vers l'aiguille d'Oustchiar.</span> &mdash; L'aoul de Kaënde. &mdash; En
+vue du Khan-Tengri. &mdash; Le glacier de
+Kaënde. &mdash; Bloqués par la neige. &mdash; Nous songeons
+au retour. &mdash; Dans la vallée de l'Irtach. &mdash; Chez
+le kaltchè. &mdash; Cuisine de Kirghize. &mdash; Fin
+des travaux topographiques. &mdash; Un enterrement
+kirghize.
+
+<span class="ralign">493</span></p>
+
+<p><span class="retrait">V. &mdash; L'heure du retour.</span> &mdash; La vallée d'Irtach. &mdash; Nous
+retrouvons la douane. &mdash; Arrivée à Prjevalsk. &mdash; La
+dispersion.
+<span class="ralign">505</span></p>
+
+<p><span class="retrait">VI. &mdash; Les Khirghizes.</span> &mdash; L'origine de la race. &mdash; Kazaks
+et Khirghizes. &mdash; Le classement des Bourouts. &mdash; Le
+costume khirghize. &mdash; La yourte. &mdash; M&oelig;urs et
+coutumes khirghizes. &mdash; Mariages khirghizes. &mdash; Conclusion.
+
+<span class="ralign">507</span></p>
+
+
+<p class="p2 center">L'ARCHIPEL DES FEROÉ<br>
+<span class="smcap">Par</span> <i>M<sup>lle</sup> ANNA SEE</i></p>
+
+<p><span class="retrait">Première escale: Trangisvaag.</span> &mdash; Thorshavn, capitale
+de l'Archipel; le port, la ville. &mdash; Un peu d'histoire. &mdash; La
+vie végétative des Feroïens. &mdash; La
+pêche aux dauphins. &mdash; La pêche aux baleines. &mdash; Excursions
+diverses à travers l'Archipel.
+
+<span class="ralign">517</span></p>
+
+
+<p class="p2 center">PONDICHÉRY<br>
+chef-lieu de l'Inde française<br>
+<span class="smcap">Par</span> <i>M. G. VERSCHUUR</i></p>
+
+<p><span class="retrait">Accès difficile de Pondichéry par mer.</span> &mdash; Ville blanche
+et ville indienne. &mdash; Le palais du Gouvernement. &mdash; Les
+hôtels de nos colonies. &mdash; Enclaves anglaises. &mdash; La
+population; les enfants. &mdash; Architecture
+et religion. &mdash; Commerce. &mdash; L'avenir
+de Pondichéry. &mdash; Le marché. &mdash; Les écoles. &mdash; La
+fièvre de la politique.
+
+<span class="ralign">529</span></p>
+
+
+<p class="p2 center">UNE PEUPLADE MALGACHE<br>
+LES TANALA DE L'IKONGO<br>
+<span class="smcap">Par</span> <i>M. le Lieutenant ARDANT DU PICQ</i></p>
+
+<p><span class="retrait">I. &mdash; Géographie et histoire de l'Ikongo.</span> &mdash; Les Tanala. &mdash; Organisation
+sociale. Tribu, clan, famille. &mdash; Les
+lois.
+
+<span class="ralign">541</span></p>
+
+<p><span class="retrait">II. &mdash; Religion et superstitions.</span> &mdash; Culte des morts. &mdash; Devins
+et sorciers. &mdash; Le Sikidy. &mdash; La science. &mdash; Astrologie. &mdash; L'écriture. &mdash; L'art. &mdash; Le
+vêtement
+et la parure. &mdash; L'habitation. &mdash; La danse. &mdash; La
+musique. &mdash; La poésie.
+
+<span class="ralign">553</span></p>
+
+
+<p class="p2 center">LA RÉGION DU BOU HEDMA<br>
+(sud tunisien)<br>
+<span class="smcap">Par</span> <i>M. Ch. MAUMENÉ</i></p>
+
+<p><span class="retrait">Le chemin de fer Sfax-Gafsa.</span> &mdash; Maharess. &mdash; Lella
+Mazouna. &mdash; La forêt de gommiers. &mdash; La source
+des Trois Palmiers. &mdash; Le Bou Hedma. &mdash; Un
+groupe mégalithique. &mdash; Renseignements indigènes. &mdash; L'oued
+Hadedj et ses sources chaudes. &mdash; La
+plaine des Ouled bou Saad et Sidi haoua el oued. &mdash; Bir
+Saad. &mdash; Manoubia. &mdash; Khrangat Touninn. &mdash; Sakket. &mdash; Sened. &mdash; Ogla
+Zagoufta. &mdash; La
+plaine et le village de Mech. &mdash; Sidi Abd el-Aziz.
+
+<span class="ralign">565</span></p>
+
+
+<p class="p2 center">DE TOLÈDE À GRENADE<br>
+<span class="smcap">Par</span> <i>M<sup>me</sup> JANE DIEULAFOY</i></p>
+
+<p><span class="retrait">I. &mdash; L'aspect de la Castille.</span> &mdash; Les troupeaux en <i>transhumance</i>. &mdash; La
+Mesta. &mdash; Le Tage et ses poètes. &mdash; La
+Cuesta del Carmel. &mdash; Le Cristo de la Luz. &mdash; La
+machine hydraulique de Jualino Turriano. &mdash; Le
+Zocodover. &mdash; Vieux palais et anciennes
+synagogues. &mdash; Les Juifs de Tolède. &mdash; Un souvenir
+de l'inondation du Tage.
+
+<span class="ralign">577</span></p>
+
+<p><span class="retrait">II. &mdash; Le Taller del Moro et le Salon de la Casa de Mesa.</span> &mdash; Les
+pupilles de l'évêque Siliceo. &mdash; Santo Tomé
+et l'&oelig;uvre du Greco. &mdash; La mosquée de Tolède
+et la reine Constance. &mdash; Juan Guaz, premier
+architecte de la Cathédrale. &mdash; Ses transformations
+et adjonctions. &mdash; Souvenirs de las Navas. &mdash; Le
+tombeau du cardinal de Mendoza. Isabelle la Catholique
+est son exécutrice testamentaire. &mdash; Ximénès. &mdash; Le
+rite mozarabe. &mdash; Alvaro de
+Luda. &mdash; Le porte-bannière d'Isabelle à la bataille
+de Toro.
+
+<span class="ralign">589</span></p>
+
+<p><span class="retrait">III. &mdash; Entrée d'Isabelle et de Ferdinand, d'après les chroniques.</span> &mdash; San
+Juan de los Reyes. &mdash; L'hôpital
+de Santa Cruz. &mdash; Les S&oelig;urs de Saint-Vincent
+de Paul. &mdash; Les portraits fameux de l'Université. &mdash; L'ange
+et la peste. &mdash; Sainte-Léocadie. &mdash; El
+Cristo de la Vega. &mdash; Le soleil couchant sur les
+pinacles de San Juan de los Reyes. 601
+
+
+<p><span class="retrait">IV. &mdash; Les «cigarrales».</span> &mdash; Le pont San Martino et son
+architecte. &mdash; Dévouement conjugal. &mdash; L'inscription
+de l'Hôtel de Ville. &mdash; Cordoue, l'Athènes de
+l'Occident. &mdash; Sa mosquée. &mdash; Ses fils les plus
+illustres. &mdash; Gonzalve de Cordoue. &mdash; Les comptes
+du <i>Gran Capitan</i>. &mdash; Juan de Mena. &mdash; Doña
+Maria de Parèdes. &mdash; L'industrie des cuirs repoussés
+et dorés.
+
+<span class="ralign">613</span></p>
+</div>
+
+
+
+
+<p class="serie"><span class="pagenum"><a id="page301" name="page301"></a>(p. 301)</span> TOME XI, NOUVELLE SÉRIE.&mdash;26<sup>e</sup> LIV.
+<span class="right05">N<sup>o</sup> 26.&mdash;1<sup>er</sup> Juillet 1905.</span></p>
+
+<a id="img001" name="img001"></a>
+<div class="figcenter">
+<img src="images/img001.jpg" width="600" height="353" alt="" title="">
+<p>UNE FOULE CURIEUSE NOUS ATTENDAIT SUR LES PLACES DE
+MECHHED (page <a href="#page308">308</a>).&mdash;D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.</p>
+</div>
+
+
+<h2>À TRAVERS LA PERSE ORIENTALE<br>
+<span class="smaller">Par le MAJOR PERCY MOLESWORTH SYKES,<br>
+<i>Consul général de S. M. Britannique au Khorassan.</i></span></h2>
+
+<p class="resume">
+ I. &mdash; Arrivée à Astrabad. &mdash; Ancienne importance de la ville. &mdash; Le
+ pays des Turkomans: à travers le steppe et les
+ Collines-Noires. &mdash; Le Khorassan. &mdash; Mechhed: sa mosquée; son
+ commerce. &mdash; Le désert de Lout. &mdash; Sur la route de Kirman.</p>
+
+<a id="img002" name="img002"></a>
+<div class="floatleft">
+<img src="images/img002.jpg" width="200" height="269" alt="" title="">
+<p class="cap200px">UN PONEY PERSAN ET SA CHARGE ORDINAIRE.&mdash;D'APRÈS UNE
+PHOTOGRAPHIE.</p>
+</div>
+
+<p>La Perse a toujours exercé une grande fascination sur mon esprit.
+J'avais servi longtemps dans les Indes, sans avoir l'occasion de la
+visiter. Ce ne fut qu'en janvier 1893, après avoir passé mes vacances
+de Noël en Angleterre, que je pus mettre enfin mes projets à exécution
+et rejoindre, en passant par la Perse, le bâtiment qui m'attendait à
+Bouchir.</p>
+
+<p>Ma route me conduisit en chemin de fer, par Vienne, à Odessa, où je
+m'embarquai pour Batoum; de Batoum à Bakou je suivis la ligne bien
+connue de Transcaucasie, puis je m'embarquai à Bakou, non pas pour
+Enzeli et Recht, ce qui est la voie ordinaire, mais pour Bandar-Gaz.</p>
+
+<p>Le vapeur devait d'abord stopper à Ouzoun-Ada, à ce moment encore
+point de départ du chemin de fer Transcaspien. Après une rude
+traversée qui prit tout un jour, nous remontâmes lentement l'étroit
+chenal, dans lequel un bateau à l'ancre nous avertit d'être prudents,
+et, bien que notre tirant d'eau ne fût que de neuf mètres, nous fûmes
+continuellement requis de nous éloigner du bord, de peur d'échouer. La
+mer, peu profonde, était couverte d'une pellicule de glace. À tous
+égards, Ouzoun-Ada me parut être une très mauvaise base pour un chemin
+de fer. Aussi ai-je été heureux d'apprendre, un an plus tard, que
+Krasowodsk, beaucoup plus rapproché de la haute mer, et possédant un
+port en eau profonde, avait été finalement choisi pour remplacer
+Ouzoun-Ada.</p>
+
+<p>Nous ressortîmes péniblement du chenal et nous mîmes le cap au sud,
+pour atteindre, après quinze heures, la ville russe frontière de
+Chikichliar. Le mouillage est presque hors de vue de la ville; je ne
+pus donc la visiter. Mais elle n'offre pas grand'chose à voir, et elle
+a une mauvaise réputation au point de vue du sol et du climat. Elle
+est reliée par Astrabad au réseau télégraphique de la Perse, mais le
+chemin de fer Transcaspien lui a enlève son ancienne importance comme
+poste militaire.</p>
+
+<p><span class="pagenum"><a id="page302" name="page302"></a>(p. 302)</span> Continuant notre route vers le sud, nous vîmes bientôt le
+climat changer rapidement. Après déjeuner, nous étions au large de la
+station navale russe d'Achour Ada, ayant devant nous le pays d'Iran,
+couvert d'un épais brouillard.</p>
+
+<p>Les îles d'Achour Ada sont, en réalité, des parties d'un banc de sable
+formé par le vent du nord, qui domine dans ces parages; derrière elles
+s'étend une vaste lagune appelée ici même <i>Murdal</i>, ou «eau morte», où
+se déversent des cours d'eau chargés d'alluvions. On trouve plusieurs
+de ces lagunes le long de la côte; celle d'Enzeli est la plus connue;
+mais la baie d'Astrabad, pour nous servir de l'appellation qui figure
+communément sur les cartes, est la plus profonde; les bateaux à vapeur
+peuvent naviguer tout près des côtes, et ne sont pas contraints
+d'opérer leur déchargement en dehors de la barre, comme à Enzeli.</p>
+
+<p>Achour Ada, qui doit être une station terriblement malsaine, fut
+occupée en 1838 par la Russie, déterminée alors à écraser la piraterie
+turkomane. Le Gouvernement du tsar a été invité à se retirer de ce
+qui, à parler en termes stricts, est encore territoire persan; mais
+s'il le faisait, la piraterie ne tarderait pas à relever la tête.
+Comme en vertu du traité de Gulistan, le pavillon persan ne peut
+flotter sur la Caspienne, toute la police est faite par la grande
+puissance du Nord.</p>
+
+<p>Trois pontons étaient ancrés devant l'île, qui est si étroite que
+l'embrun des vagues la traverse par le mauvais temps. Après une lente
+navigation dans la tranquille lagune, nous finîmes par aborder à un
+ponton ancré à un mille environ au large de Bandar-Gaz. Nous
+rassemblâmes nos bagages, et nous nous vîmes bientôt transportés, à
+coups de rames, à un port qui était parvenu à son dernier état de
+vétusté, et, à la tombée de la nuit, nous étions nous-mêmes sur le sol
+de la Perse, formé d'une boue épaisse et gluante.</p>
+
+<a id="img003" name="img003"></a>
+<div class="floatleft">
+<a href="images/img003.jpg">
+<img src="images/img003tb.jpg" width="300" height="449" alt="" title=""></a>
+<p class="cap300px">LE PLATEAU DE L'IRAN. CARTE POUR SUIVRE LE VOYAGE DE
+L'AUTEUR D'ASTRABAD À KIRMAN.</p>
+</div>
+
+<p>Je ne savais trop où aller; mais Yousuf Abbas, un Persan instruit, que
+j'avais engagé à Odessa et qui doit avoir voyagé plus qu'aucun homme
+de son âge, me dit que nous pourrions trouver à nous loger chez le
+fonctionnaire du télégraphe; celui-ci nous reçut, en effet, très
+aimablement; je pus bientôt savourer chez lui un <i>pilaf</i> persan.</p>
+
+<p>Au jour, Bandar-Gaz me parut un endroit mélancolique. La boue y est si
+profonde qu'une paire d'échasses y serait très utile. Les cabanes en
+troncs d'arbres paraissaient sales et misérables.</p>
+
+<p>Le Mazandéran, qui occupe avec le Ghilan la côte méridionale de la mer
+Caspienne, est une province d'un grand intérêt, ne serait-ce que par
+le contraste frappant qu'elle offre avec les autres parties de la
+Perse, ou même les autres districts bordant la mer intérieure. En
+quittant les lagunes, couvertes d'une végétation pourrie, on traverse
+une bande de jungle, de largeur variable, très dense et infestée de
+toutes sortes de vermine et de moustiques, qui y rendent la vie
+insupportable en été. On dit que les tigres y abondent, mais il arrive
+rarement qu'on en tue. Lorsqu'on atteint les montagnes, le pays change
+soudain d'aspect, et le voyageur peut se croire dans le Kachmir; il y
+trouve les mêmes arbres, les mêmes prairies, et, au-dessus, les pentes
+nues de la montagne. Ce pays est également l'habitat d'un cerf
+magnifique.</p>
+
+<p>Les Mazanderanis sont des individus au teint jaunâtre, mais nullement
+rabougris, comme on pourrait l'attendre du pays qu'ils habitent. Ils
+se vêtent de laine et se nourrissent de riz, dont ils consomment
+d'énormes quantités. Ils sont heureux de vivre et jamais ne désirent
+quitter leur province. En fait, ils ne prospèrent pas dans les autres
+parties de la Perse.</p>
+
+<p>En deux jours, nous atteignîmes Astrabad par une route lamentable. Le
+soleil se couchait; nous entrâmes en ville par un passage également
+dépourvu de porte et de garde, et le premier être que nous aperçûmes
+fut un chacal. Nous finîmes par trouver un homme dans les rues
+abandonnées, et il nous guida fort aimablement jusqu'à la maison de
+Mirza Taki, l'agent britannique, où nous eûmes la grande satisfaction
+de pouvoir <span class="pagenum"><a id="page303" name="page303"></a>(p. 303)</span> endosser des vêtements secs. La combinaison de
+l'humidité et du froid est très désagréable, pour ne pas dire
+dangereuse, plus encore en Orient qu'ailleurs, et je me sentais
+heureux d'avoir passé sans malaise la zone de la fièvre et d'avoir
+atteint une des plus fameuses cités de la Perse.</p>
+
+<a id="img004" name="img004"></a>
+<div class="figcenter">
+<img src="images/img004.jpg" width="600" height="417" alt="" title="">
+<p>LES FEMMES PERSANES S'ENVELOPPENT LA TÊTE ET LE CORPS
+D'AMPLES ÉTOFFES.&mdash;D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.</p>
+</div>
+
+<p>Astrabad, surnommée, dans le style hyperbolique de l'Orient,
+<i>Dar-ul-Muminin</i>, ou «Demeure des Fidèles», n'est pas, autant que nous
+pouvons le savoir, une ancienne ville, bien que, d'après la légende,
+elle ait été fondée par Nochirevan, avec l'argent donné par Azad
+Mahan, gouverneur des Keronan. Son intérêt pour les Anglais vient
+surtout de la tentative malheureuse qu'on fit, au <span class="smcap">XVIII</span><sup>e</sup> siècle, pour
+y ouvrir un trafic anglo-persan.</p>
+
+<p>Au commencement du <span class="smcap">IX</span><sup>e</sup> siècle, on s'était beaucoup exagéré
+l'importance d'Astrabad. Napoléon et le tsar Paul avaient formé un
+projet d'invasion de l'empire des Indes par cette route. Il fut repris
+par la Russie durant la guerre de Crimée, mais à l'une et l'autre
+période, l'exécution en aurait presque infailliblement abouti à un
+désastre. Aujourd'hui le chemin de fer Transcaspien a enlevé à la
+ville toute l'importance qu'elle a pu avoir, quoique dans le cas d'une
+attaque de la Perse par le nord, la capture de Chahroud faite par la
+voie d'Astrabad séparerait Mechhed de la capitale.</p>
+
+<p>Astrabad remplit peut-être une moitié de sa superficie primitive, et
+l'on me dit que sa population ne dépasse pas dix mille habitants. La
+plupart des rues ont été pavées, probablement par Chah Abbas, et les
+maisons sont construites en briques ou en pierre, avec des toits de
+toiles rouges ou de chaume, dont l'aspect est gai, même en hiver; au
+printemps, comme les crêtes des murs sont plantées de fleurs, l'effet
+doit être très joli. La ville fabrique du savon en grande quantité. La
+potasse est extraite d'une plante curieuse qui croît sur les bords de
+la rivière. Enfin on fabrique aussi de la poudre. Ce sont là toutes
+les industries locales.</p>
+
+<p>Une lourde chute de neige survint, qui fit paraître plutôt bizarres
+les oranges dans les arbres. Je partis pour la chasse, espérant que la
+neige ferait descendre les cerfs des hauteurs. Je n'en vis pas un,
+malgré mes efforts, pendant toute une semaine. En revanche, j'aperçus
+quelques daims et de nombreux sangliers, dont je ne tuai qu'un, pour
+essayer un nouveau fusil.</p>
+
+<p>Quand je revins à Astrabad, les préparatifs de ma petite expédition
+dans le pays turkoman étaient terminés, et je me mis en route dans la
+direction du nord. Tandis que la forêt atteint presque le côté sud de
+la ville, le pays, au nord, est tout à fait plat et ouvert, avec
+beaucoup de cultures. Après avoir dépassé quelques hameaux, nous
+atteignîmes le Kara-Sou, ou «Eau-Noire», au cours lent et boueux. Un
+pont le traverse, <span class="pagenum"><a id="page304" name="page304"></a>(p. 304)</span> qui mène en plein pays turkoman. Quelques
+milles d'une plaine admirablement fertile nous conduisirent jusqu'aux
+bords du Gurgan, un fleuve dont le nom a la même racine que le mot
+d'<i>Hyrcanie</i>. Un second pont, aussi solide que le premier, est
+commandé par le fort d'Akkala, ou le Fort-Blanc, une des anciennes
+places des Kadjars, encore occupé par une garnison, et d'une apparence
+imposante. Nous ne franchîmes pas le fleuve, mais nous longeâmes sa
+rive gauche, et, dépassant divers groupes d'<i>alachouk</i>, nous parvînmes
+au camp de Mousa khan, chef des Ak-Atabai, pour lesquels j'avais une
+lettre du colonel Stewart.</p>
+
+<p>Pour vous représenter un <i>alachouk</i>, imaginez un cadre de branches
+recourbées ressemblant à une ruche d'abeilles et d'environ 20 pieds de
+diamètre; du feutre noir est étendu sur ce cadre, et le résultat est
+une maison mobile qui, au moins par les temps froids, est préférable à
+une tente. À l'intérieur, les lares et les pénates sont rassemblés en
+énormes paquets, tandis que la carabine du maître de l'habitation est
+suspendue à portée de la main. Des morceaux de tapis sont disposés sur
+les interstices du feutre, et quand le feu est allumé sur le foyer
+découvert, on éprouve là-dedans l'impression d'un confort réel, un peu
+gâtée, il est vrai, par la tomée. Chaque camp était occupé par un
+nombre de familles allant de dix à trente; elles passent cinq mois au
+sud du Gurgan, font leurs moissons, puis mènent leurs troupeaux paître
+près de l'Atrek.</p>
+
+<p>On peut considérer comme la patrie des Turkomans une bande de terrain
+qui partant de la baie d'Astrabad aboutit aux confins des trois États:
+la Russie, la Perse et l'Afghanistan.</p>
+
+<p>Leur première apparition importante dans l'histoire date du <span class="smcap">XII</span><sup>e</sup>
+siècle, époque où ils renversèrent le sultan Sandjar.</p>
+
+<p>Chah Abbas, lors de son accession au trône, établit de grandes
+colonies de Kurdes notamment à Boujnourd, et à Koutchan; ce fut
+évidemment un coup pour les bandits turkomans; mais jusqu'à leur chute
+définitive, après la prise de Khiva et celle de Merv, ils furent un
+véritable fléau pour la Perse. On n'en peut juger que lorsque, comme
+moi, on a vu de leurs anciens prisonniers et su ce qu'ils eurent à
+supporter; d'autant plus qu'à la férocité naturelle des Turkomans
+s'ajoutait la haine des Sunnites pour les Chiites. M. Vambéry m'a
+raconté que, quoique très bien traité lui-même lors de son séjour sur
+l'Atrek, les spectacles dont il fut témoin lui firent maudire ses
+hôtes.</p>
+
+<a id="img005" name="img005"></a>
+<div class="floatleft">
+<img src="images/img005.jpg" width="400" height="269" alt="" title="">
+<p class="cap400px">PAYSAGE DU KHORASSAN: UN SOL ROCAILLEUX ET RAVAGÉ, UNE
+RIVIÈRE PRESQUE À SEC; AU FOND, DES CONSTRUCTIONS À L'ASPECT DE
+FORTINS.&mdash;D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.</p>
+</div>
+
+<p>À ma grande contrariété, j'appris que Mousa khan était allé pour la
+nuit à Astrabad. Je mis à profit le jour de l'attente que je dus
+passer là pour visiter les ruines d'une ville nommée aujourd'hui
+Kizil-Alan. Il y a aussi des monticules, dispersés le long de la
+vallée du Gurgan, qui ont intrigué les voyageurs. Quelques-uns y ont
+vu des séries de postes à signaux. Il est plus simple de supposer que
+ce sont des ruines de villages ou de villes. Nous n'en pouvons dire
+plus, avant qu'on ait fait des fouilles systématiques. Alors une riche
+moisson récompensera les explorateurs de l'ancienne Hyrcanie.</p>
+
+<p>Dès son arrivée, Mousa khan me fit savoir par Yousouf qu'il ne pouvait
+prendre sur lui de me laisser passer à travers le pays turkoman.
+J'étais certain d'être tué ou volé, et lui en serait tenu comme
+responsable par le Gouvernement persan. J'eus beaucoup de peine à le
+faire revenir sur sa décision; enfin, au bout de trois jours, il céda
+sur la menace que sa réputation d'autorité en souffrirait en Europe,
+et consentit à me faire escorter jusqu'à l'Atrek par trois de ses
+parents, qui organiseraient mon voyage plus loin.</p>
+
+<p>Je me séparai ainsi de mon hôte au passage du Gurgan, et nous prîmes
+au nord, à travers le steppe neigeux. D'abord il était tout à fait
+plat, mais en approchant de l'Atrek, nous passâmes une chaîne de
+collines basses, connues sous le nom de Kara-Tapa, les
+«Collines-Noires». Le soir, au milieu d'une tempête de neige, nous
+atteignîmes à Tengli un camp d'Atabaï, où nous couchâmes. La tribu des
+Atabaï compte environ <span class="pagenum"><a id="page305" name="page305"></a>(p. 305)</span> deux mille familles en Perse et mille
+en Russie. Nous continuâmes ensuite à longer l'Atrek, guidés, pendant
+quelques étapes, par un <i>mullah</i> turkoman, Hak Nafas, qui se trouva
+fort peu sur. J'appris de Yousouf qu'il était un bandit réclamé à la
+fois par Astrabad et par Boujnourd. C'était beaucoup pour un seul
+homme.</p>
+
+<a id="img006" name="img006"></a>
+<div class="floatright">
+<img src="images/img006.jpg" width="400" height="535" alt="" title="">
+<p class="cap400px">LE SANCTUAIRE DE MECHHED EST PARMI LES PLUS RICHES ET
+LES PLUS VISITÉS DE L'ASIE (page <a href="#page308">308</a>).&mdash;D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.</p>
+</div>
+
+<p>Un peu avant de nous quitter, il avait eu à mi-voix une conférence
+avec quelques hommes de notre escorte. Le soir de ce jour, ayant
+franchi la rivière, nous campâmes auprès d'un groupe de cinq tentes.
+On ne nous invita pas, comme d'ordinaire, à entrer dans les
+<i>alachouk</i>, et nous devinâmes sans peine que quelque chose se
+préparait contre nous. Je barricadai donc ma tente et je veillai, ce
+qui me fut facile, étant tourmenté par un violent mal de dents. Vers
+minuit, les Turkomans se mirent à ramper vers nos tentes avec leurs
+carabines; quand ils furent à cinquante mètres, Yousouf alla très
+poliment s'enquérir de leur santé. Sur quoi, sans dire un mot, ils
+disparurent. Nous chargeâmes nos mules avant le lever du soleil, et
+Yousouf, qui montra pendant tout ce temps là une crânerie splendide,
+harangua nos voleurs <i>in partibus</i>, en leur reprochant leur violation
+des lois de l'hospitalité et les menaçant de toutes sortes de
+châtiments. Finalement, ils disparurent et nous laissèrent en paix. Le
+même jour, nous faillîmes être attaqués par nos guides de
+l'avant-veille, qui nous suivaient sur l'autre rive de l'Atrek. Mais
+ils se retirèrent, persuadés que le <i>Sahib</i> devait avoir de puissants
+protecteurs, et que, sans cela, il ne se serait jamais hasardé dans ce
+pays.</p>
+
+<p>À Akchanim, en aval d'une gorge de l'Atrek, j'arrivais sur le
+territoire des Turkomans Goklan. C'est le premier endroit où je fus
+l'objet d'une réception aimable. Mon hôte, Moustafa Kouli, avait été
+attaché en 1874 à la mission de l'Hon. G. Napier au Gurgan.</p>
+
+<p>Nous franchîmes ensuite, par une pente très raide, le passage connu
+sous le nom de passe Hanaki; son sommet est à 1020 mètres d'altitude.
+De là, la vallée que nous venions de remonter apparaissait comme une
+carte en relief; derrière, se dressait le Sonar-Dagh. Au sud, il y
+avait de la neige partout, avec des présages de chute nouvelle. Nous
+hâtâmes donc le pas; ce ne fut pas néanmoins avant le coucher du
+soleil que nous atteignîmes le fort en ruines d'Amend, autour duquel
+se groupaient quelques tentes des Toktimach.</p>
+
+<p><span class="pagenum"><a id="page306" name="page306"></a>(p. 306)</span> Le lendemain, nous remontâmes péniblement la vallée de
+l'Incha, pour passer ensuite un second col, et le surlendemain, nous
+atteignions, dans un district cultivé et sur la route d'Astrabad à
+Boujnourd, le village de Semalgan, probablement le <i>Samangan</i> du Chah
+Nameh, un des nombreux villages appartenant aux Kurdes. Inutile de
+dire que j'étais enchanté d'avoir derrière moi le pays des Turkomans,
+mais aussi d'avoir eu un coup d'&oelig;il sur leurs coutumes et leurs
+idées, ce que je n'aurais jamais pu obtenir si j'avais voyagé avec une
+escorte.</p>
+
+<p>Les Kurdes me reçurent aimablement. Ils avaient gardé de bons
+souvenirs du colonel Napier. Mais j'étais un peu embarrassé de venir
+après lui: il avait généreusement distribué des cadeaux, et moi je
+passais les mains vides.</p>
+
+<p>Franchissant la passe de Halinur, qui s'ouvre dans une haute chaîne de
+montagnes, nous arrivâmes enfin à la petite ville de Boujnourd. J'y
+fus reçu très aimablement par le gouverneur, qui me félicita d'avoir
+accompli sans encombre un aussi périlleux voyage. Et de fait, je ne me
+rendis compte qu'à ce moment des risques que j'avais courus. Le
+colonel Yate, qui parcourut cette contrée l'année suivante avec
+soixante-dix hommes et une escorte armée, l'appelle «la partie la plus
+sauvage et la plus insoumise de tout le territoire turkoman, où les
+Persans n'osent pas mettre le pied».</p>
+
+<p>La province de Khorassan, dans laquelle nous venions d'entrer, est
+dans l'angle nord-est de la Perse; son nom signifie «Pays du Soleil».
+Elle occupait autrefois un espace énorme; elle s'étendait de la mer
+Caspienne à Samarkand, et au sud, jusqu'aux confins du Sind.
+Aujourd'hui, elle va de la Transcaspie, au nord, au Seistan au sud, et
+de l'Afghanistan à l'est jusqu'à Astrabad à l'ouest. Sa superficie est
+évaluée par lord Curzon de 375 000 à 435 000 kilomètres carrés.</p>
+
+<p>Le soir de mon arrivée, je rendis visite au <i>Saham-u-dola</i>, qui est
+gardien des Marches depuis de longues années, et qui jouit d'une
+grande réputation. Je ne lui dis pas tout d'abord que j'étais un
+officier voyageant pour mon plaisir; mais voyant qu'il me considérait
+comme employé à quelque extraordinaire mission, je lui révélai le
+fait. Il ne me crut pas, naturellement: un Oriental ne voyageant
+jamais que pour gagner de l'argent ou comme pèlerin.</p>
+
+<a id="img007" name="img007"></a>
+<div class="floatleft">
+<img src="images/img007.jpg" width="400" height="312" alt="" title="">
+<p class="cap400px">LA COUR PRINCIPALE DU SANCTUAIRE DE MECHHED (page
+<a href="#page308">308</a>).&mdash;D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.</p>
+</div>
+
+<p>Boujnourd est une petite ville qui compte peut-être dix mille
+habitants et une longue rue, et qui est reliée à Mechhed par une ligne
+télégraphique et par une poste hebdomadaire. La rue est bordée de
+boutiques pleines de samovars russes et de calicot de Manchester.
+J'achetai trois tapis turkomans pour une somme équivalant à sept
+livres. La fortune favorisa mon ignorance: ils valaient quatre ou cinq
+fois cette somme en Angleterre.</p>
+
+<p>Trois jours nous ayant suffi à épuiser les curiosités de Boujnourd,
+nous engageâmes de nouvelles mules et nous partîmes pour Koutchan.
+Sortis par la porte de Mechhed, nous passâmes à côté de l'ancienne
+ville, aujourd'hui en ruines, et nous descendîmes à l'Atrek. Parmi les
+nombreux villages que nous traversâmes, quelques-uns avaient des tours
+carrées ressemblant, à distance, à celles des églises anglaises; il y
+avait partout un air de prospérité que nous n'avions pas trouvé dans
+le district, mieux doué de richesses naturelles, d'Astrabad. Le
+lendemain, nous traversions la <span class="pagenum"><a id="page308" name="page308"></a>(p. 308)</span> rivière sur un pont en bon
+état, et passant à Sissah, nous entrions dans le territoire de
+Koutchan. La vallée s'élargit, la terre est très fertile, et les
+villages sont aussi serrés que dans diverses parties du Pendjab.</p>
+
+<a id="img008" name="img008"></a>
+<div class="figcenter">
+<img src="images/img008.jpg" width="400" height="600" alt="" title="">
+<p>ENFANTS NOMADES DE LA PERSE ORIENTALE.&mdash;D'APRÈS UNE
+PHOTOGRAPHIE.</p>
+</div>
+
+<p>Pendant notre marche, nous fûmes témoins de la survivance de cette
+très ancienne coutume, le mariage par capture. Nous rencontrâmes
+d'abord l'escorte d'une fiancée allant à cheval, dans un somptueux
+costume blanc et rouge. Un peu plus loin se trouvaient des cavaliers,
+et, à l'approche de la dame, on organisa une sorte d'escarmouche,
+jusqu'à ce qu'elle eût fait mine de se rendre.</p>
+
+<p>À Chirwan, je me retrouvai en terrain exploré, et j'arrivai à la route
+de Koutchan à l'endroit où se fait évidemment un important trafic avec
+Geok-Tapa, le point le plus rapproché du chemin de fer Transcaspien.
+L'Atrek était maintenant réduit aux dimensions d'un large ruisseau.
+Une marche de 35 000 milles, à travers une des vallées les plus
+fertiles de la Perse, nous mena jusqu à Koutchan. Le district dont
+cette ville est le chef-lieu est le plus important des trois districts
+kurdes; jusqu'à ces dernières années, il était semi-indépendant. Nadir
+Chah fut assassiné en 1747, en essayant de le réduire. L'<i>Ilkhani</i> a
+été décrit de très amusante façon par lord Curzon; il est généralement
+dans un tel état d'ébriété, par l'effet de l'opium ou de l'alcool,
+qu'il est nécessaire de lui annoncer sa visite trois jours à l'avance.
+Je m'abstins d'aller le voir, désireux de ne pas perdre de temps.</p>
+
+<p>Je trouvai à Koutchan une lettre du consul général britannique à
+Mechhed, M. Elias, qui m'annonçait fort aimablement qu'il avait envoyé
+à ma rencontre, à une étape de la ville, un <i>sowar</i> et deux chevaux.
+Nous frétâmes une voiture pour nous transporter, nous et nos biens,
+jusqu'à la ville.</p>
+
+<p>Le pays était fertile, mais monotone. Par suite de la forte gelée, la
+chaussée était dure et unie. Dans l'après-midi du troisième jour,
+j'aperçus un homme au sommet d'un caravansérail. C'était le <i>sowar</i>,
+et, en moins de cinq minutes, je trottais dans la direction de
+Mechhed, laissant Yousouf suivre en voiture. Devant nous, à plusieurs
+milles de distance, le magnifique dôme doré brillait comme une flamme
+sous les rayons du soleil couchant.</p>
+
+<a id="img009" name="img009"></a>
+<div class="floatleft">
+<img src="images/img009.jpg" width="400" height="429" alt="" title="">
+<p class="cap400px">JEUNES FILLES KURDES DES BORDS DE LA MER
+CASPIENNE.&mdash;D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.</p>
+</div>
+
+<p>Une foule curieuse nous attendait sur les places de la ville. Par le
+<i>Khiaban</i>, l'avenue principale, l'<i>Unter den Linden</i> de l'endroit,
+puis par les rues enchevêtrées, nous arrivâmes au Consulat général, où
+nous reçûmes un accueil chaleureux. Sans nouvelles du monde extérieur
+depuis deux mois, j'étais inexprimablement heureux de me trouver dans
+un milieu ami.</p>
+
+<p>Mechhed, dont le nom signifie «la Tombe d'un Martyr», est ainsi
+appelée parce qu'elle renferme la tombe d'un saint, Reza, le huitième
+iman. Son sanctuaire est parmi les plus riches et les plus visités de
+l'Asie. Le trésor qu'il possède absorbe non seulement de larges
+tributs annuels en argent et en bijoux, mais reçoit encore en dons et
+en legs, des terres et des jardins de toutes les classes de la
+société. Il n'est pas ouvert aux visiteurs chrétiens, ce qui est en
+Perse une règle presque générale. Cependant elle n'a pas toujours été
+exactement observée, et l'ambassadeur espagnol à la cour de Timour,
+Ruy Gonzalez de Clavijo, nous raconte qu'il visita précisément la
+mosquée de Mechhed.</p>
+
+<p>Le sanctuaire actuel, à ce que j'appris, est au centre de trois belles
+cours. Ses briques, ses lampes ouvragées et ses grilles d'or mettent
+autour de lui une atmosphère de beauté bien calculée pour
+impressionner les dévots.</p>
+
+<p>Aujourd'hui, l'importance politique et commerciale de Mechhed est
+considérable. Au point de vue britannique, c'est un bon poste pour
+surveiller l'Afghanistan occidental, et aussi un entrepôt du commerce
+anglo-indien. Mais pour la Russie, le poste est encore beaucoup plus
+important, Mechhed étant la capitale de la province <span class="pagenum"><a id="page309" name="page309"></a>(p. 309)</span> du
+Khorassan, dont Askhabad dépend pour sa subsistance. Comme on peut le
+supposer, les bazars sont presque entièrement remplis par des
+marchandises russes, mais les objets de provenance anglaise sont
+également très appréciés. On trouve donc là l'image de la lutte entre
+les deux pays qui se disputent l'influence.</p>
+
+<a id="img010" name="img010"></a>
+<div class="floatright">
+<img src="images/img010.jpg" width="400" height="299" alt="" title="">
+<p class="cap400px">LES PRÉPARATIFS D'UN CAMPEMENT DANS LE DÉSERT DE
+LOUT.&mdash;D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.</p>
+</div>
+
+<p>Lors de ma visite, le poste de consul général britannique était occupé
+par M. Ney Elias (mort depuis), le doyen d'une série de grands
+voyageurs dans l'Asie centrale. Les intérêts de la Russie étaient
+confiés à M. Vlassof, qui devait trouver une sphère d'activité plus
+vaste en Abyssinie. Comme cela arrive souvent, lui et son secrétaire
+avaient épousé des Anglaises, ce qui ajoutait beaucoup pour moi aux
+plaisirs de la société. Je n'ai jamais trouvé un meilleur accueil que
+dans cette petite colonie européenne. Aussi quand je partis, au bout
+d'une semaine, pour me rendre à Kirman par le désert de Lout, je me
+sentis tout à fait malheureux de quitter des amis, dont huit jours
+auparavant je ne connaissais pas un seul.</p>
+
+<p>En quittant Mechhed, nous suivîmes la route de Téhéran jusqu'à
+Chérifabad. Elle traverse une région ondulée et tourne à un point d'où
+les pèlerins, venant du sud, peuvent contempler pour la première fois
+le dôme sacré.</p>
+
+<p>Le surlendemain, nous eûmes à franchir la passe Bidar, où, à notre
+grand étonnement, nous trouvâmes une neige épaisse. De ce passage, qui
+a près de 2 000 mètres d'altitude, nous descendîmes dans la vallée
+d'une rivière, dont le cours inférieur porte le nom de <i>Kal-i-Sala</i>.
+Elle est traversée par un pont récemment construit, ce qui est rare en
+Perse.</p>
+
+<p>Après avoir de nouveau franchi une région accidentée, nous arrivâmes à
+Turbat, ville de 15 000 habitants, appelée encore archaïquement
+<i>Turbat-i-Haidari</i>, de la tombe en briques rouges d'un saint réputé,
+Kutb-u-Din-Haider. Actuellement, on la nomme plutôt
+Turbat-i-Ichak-Khan, du nom d'un chef des Karaï, mis à mort après
+avoir essayé de conquérir Mechhed, à la tête d'une confédération de
+tribus. Turbat, entourée de jardins, est devenue, depuis 1901, un
+centre russe important; un médecin russe y a été établi, sous la
+protection des cosaques, pour surveiller les épidémies de peste, ou
+peut-être de choléra. La soie était autrefois le principal produit de
+la région; sa culture est redevenue prospère. Mais dans cette région
+comme dans d'autres, la famine ayant suivi la maladie du ver à soie
+lui a porté un coup qui se fait sentir encore.</p>
+
+<p>Après Turbat, nous longeâmes le Kal-i-Sala, en changeant plusieurs
+fois de direction. Il était intéressant de noter que tous les villages
+marqués sur la carte étaient en ruines, de nouveaux hameaux ayant été
+construits à côté, tandis que, surprise plus grande encore, la
+rivière, qui tourne à l'ouest, était figurée comme se dirigeant vers
+le sud-est.</p>
+
+<p>Nous passâmes ensuite à Djangal, Bimurgh, Beidukht, ce dernier village
+connu comme la demeure d'un des rares grands <i>murschid</i> de Perse. Ce
+maître, qui exerce une immense influence, spécialement sur les
+marchands de Téhéran, est appelé Hadji Mulla sultan Alé; il a
+construit une belle <i>méderssé</i> où collège, où il enseigne et prêche
+tous les jours. On le dit âgé d'environ soixante ans.</p>
+
+<p>Djouncin, le petit chef-lieu du district de Gunabab, administré par
+le gouverneur de Turbat, a une population <span class="pagenum"><a id="page310" name="page310"></a>(p. 310)</span> de 8 000 habitants
+environ et un petit bazar. Il a pour spécialité une fabrication de
+poteries si grossières et si laides que je m'abstins d'en acheter une
+seule.</p>
+
+<p>La plaine de Gunabad est au pied d'une chaîne montagneuse, qui va du
+sud-est au nord-ouest, et sépare ici le pays relativement élevé que
+j'avais traversé du funèbre désert de Lout, où j'allais bientôt
+entrer. Plus loin à l'ouest, elle se confond avec la partie nord de ce
+désert. Après avoir traversé cette chaîne nous arrivâmes à Toun, ville
+murée, de 4 000 habitants. Dans l'enceinte même, il y a de nombreuses
+cultures. L'aspect général n'est pas déplaisant.</p>
+
+<p>J'avais ainsi atteint la lisière nord du grand désert, que j'allais
+traverser pour la première fois et parcourir souvent dans la suite.
+Une courte description en paraîtra ici à sa place. Je dirai d'abord
+que divers géographes ont, sans raison suffisante, divisé le grand
+désert de Perse en deux régions, celle du nord, le <i>Dacht-i-Kavir</i> et
+celle du sud, le <i>Dacht-i-Lout</i>. Lord Curzon citant, d'après le
+général Houtum Schindler, trois dérivations possibles du mot <i>kavir</i>,
+choisit avec raison l'arabe <i>hafr</i>, qui signifie «marais salin». Ce
+mot arabe est encore communément en usage dans la Perse méridionale.
+Pour le terme <i>Lout</i>, il est sûrement dérivé de Lot, et les guides
+montrent souvent, dans le grand désert, des Chahr-i-Lout, ou «cités de
+Lot». Ils expliquent que le Tout-Puissant les détruisit par les feux
+du ciel, comme les villes sur lesquelles pèsent aujourd'hui les eaux
+de la mer Morte.</p>
+
+<p>Après de nombreuses recherches, je suis arrivé à cette conclusion que
+le désert de Perse tout entier ne porte que l'unique nom de Lout
+(<i>Dacht-i-Lout</i> est une redondance rarement employée) et qu'il
+renferme un nombre considérable de <i>kavir</i>, dont les caractères sont
+partout identiques. J'admets cependant qu'ils sont plus nombreux dans
+la partie nord, qui reçoit une plus grande abondance d'eau. Un Persan,
+élevé en Angleterre, m'a dit qu'il avait bien vu la route Yezd-Pabas
+indiquée sur la carte comme le point où se rencontrent deux déserts,
+mais que toutes ses tentatives pour s'assurer sur les lieux de
+l'existence d'un désert de <i>Dacht-i-Kavir</i> avaient échoué. Cela avait
+diminué son respect pour la cartographie européenne.</p>
+
+<a id="img011" name="img011"></a>
+<div class="floatleft">
+<img src="images/img011.jpg" width="400" height="269" alt="" title="">
+<p class="cap400px">LE DÉSERT DE LOUT N'EST SURPASSÉ, EN ARIDITÉ, PAR AUCUN
+AUTRE DE L'ASIE.&mdash;D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.</p>
+</div>
+
+<p>Le grand désert de Lout s'étend du voisinage de Téhéran jusqu'à la
+frontière du Baloutchistan britannique, sur une distance dépassant
+1 100 kilomètres. C'est le rebord oriental de cette vaste étendue,
+dont le point le plus haut, le village de Basiran, que j'ai visité en
+1899, s'élève à 1 400 mètres. L'altitude moyenne est d'environ 600
+mètres; les points les plus bas, près de Khabis, sont à 300 mètres. La
+plus mauvaise partie du Lout est celle qui s'étend entre la Perse
+orientale et Khabis, et qui fut traversée par M. Khemikoff vers le
+milieu du <span class="smcap">XIX</span><sup>e</sup> siècle. Voici ce qu'il écrit: «On peut imaginer
+facilement notre plaisir de nous trouver sains et saufs, après avoir
+traversé un désert qui n'est surpassé en aridité par aucun autre de
+l'Asie; comparés au Lout, le Gobi et le Kizil-Koum sont, on effet, de
+fertiles prairies. J'ai vu l'aspect désolé de l'isthme de Suez. Bien
+des parties de cette aride région semblent frappées de la même
+stérilité que le Lout, mais ce caractère ne s'étend jamais à d'aussi
+vastes surfaces».</p>
+
+<p>Il est admis généralement que le Lout est le fond d'une ancienne mer
+intérieure. Cette opinion s'appuie entre autres sur l'existence d'un
+volcan actif à Sarhad, du volcan éteint de Kouh-i-Bazamn... et sur
+beaucoup de légendes.</p>
+
+<p>Je suis aussi d'avis que, par suite des guerres d'extermination dont
+la Perse a souffert, les limites désertiques se sont étendues. La
+Perse est un désert, avec des villages séparés par des intervalles de
+quelques milles, et péniblement entretenus en vie par le moyen de
+l'irrigation. Quand l'eau vient à cesser, les villageois s'en vont;
+inversement, quand les villageois ont été tués, les canaux
+s'obstruent, l'eau manque et le désert s'agrandit.</p>
+
+<p><span class="pagenum"><a id="page311" name="page311"></a>(p. 311)</span> En dehors du Lout, il y a bien des régions en Perse où,
+pendant trois ou quatre étapes, on ne rencontre pas de villages. Tous
+ces déserts en miniature reproduisent les traits du grand. Je dois
+ajouter encore que, comme tout l'indique, la chute de pluie a diminué.
+La cause à la fois et la conséquence de ce fait, c'est que le pays est
+à peu près dépourvu d'arbres. Les deux grandes nécessités pour la
+régénération matérielle de la Perse sont donc l'eau et la
+reforestation.</p>
+
+<a id="img012" name="img012"></a>
+<div class="floatright">
+<img src="images/img012.jpg" width="300" height="429" alt="" title="">
+<p class="cap300px">AVANT D'ARRIVER À KIRMAN, NOUS AVIONS À TRAVERSER LA
+CHAÎNE DE KOUHPAIA (page <a href="#page312">312</a>).&mdash;D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.</p>
+</div>
+
+<p>J'ai la prétention, que je crois justifiée, d'être le premier Européen
+qui ait traversé cette partie du Lout, bien que, au moment où
+j'étudiais la question, je fusse persuadé que je suivais les traces de
+Marco Polo. D'ailleurs, avec des arrangements convenables, la route
+n'offre pas de grandes difficultés, au moins pendant sept mois de
+l'année. C'est la principale route de Kirman à Mechhed, et elle est
+suivie en conséquence par des milliers de voyageurs, spécialement par
+des pèlerins.</p>
+
+<p>Au delà de Toun, nous prîmes la direction du sud et, après avoir
+quitté la zone cultivée, nous entrâmes dans un district de collines
+basses, noires, brûlées de soleil. Tous les quatre milles, nous
+rencontrions des réservoirs d'eau, connus sous le nom de <i>hauz</i>, et
+consistant en voûtes souterraines, où l'on entre par des escaliers.
+L'eau qui s'y trouve est généralement souillée; ils en manquent tout à
+fait dans les années sèches.</p>
+
+<p>Pendant la seconde journée, tandis que nous rampions péniblement dans
+la plaine, nous vîmes apparaître une chaîne de montagnes neigeuses qui
+n'était marquée sur aucune carte. Le lendemain, nous étions au village
+de Duhuk, dans une dépression de cette chaîne, dont la hauteur doit
+bien atteindre 2 700 mètres et qui s'appelle le Mour Kouch.</p>
+
+<p>Les habitants montraient une curiosité intense et bien naturelle à
+voir les premiers Européens venus dans leur pays. Elle était encore
+augmentée, nous dirent-ils, par ce qu'ils avaient entendu des pèlerins
+sur les miracles accomplis, plus ou moins extraordinaires, par les
+Farangis, spécialement à Bombay.</p>
+
+<p>Cette partie du Lout se trouvait beaucoup plus peuplée que nous ne
+l'avions cru. Nous passâmes par les villages d'Arababad et de
+Zenagoun, d'où une route de 50 milles nous mena à Naïband. Nous fîmes
+halte à Ab-i-Garm, qui était un vrai <i>kavir</i>, quoique d'un type un peu
+anormal. Le district environnant se drainait dans le marais, dans
+lequel on trouvait des eaux saumâtres. Les tamaris étaient en
+abondance; quelques bêtes à cornes paissaient l'herbe grossière, et
+nous levâmes quelques canards.</p>
+
+<p>Le soir, une tempête nous fit perdre de vue la piste qui formait la
+route. Voyant que nous n'avions plus d'eau et ne sachant pas à quelle
+distance était Naïband, je partis le lendemain, dès l'aurore, et
+j'allai en avant à cheval, afin de renvoyer de l'eau à mes compagnons.</p>
+
+<p>À un détour du chemin, j'eus tout d'un coup la vision d'un pays de
+féerie. Les montagnes opposées étaient couvertes de palmiers qui se
+balançaient dans l'air, et avec lesquels les blés verts faisaient un
+contraste exquis. Au sommet, un vieux fort rouge se dressait
+pittoresquement. En entrant dans le bois de palmiers, je vis des cours
+d'eau coulant dans toutes les directions. De vastes grottes
+complétaient le tableau qui était vraiment magnifique.</p>
+
+<p>J'envoyai une provision d'eau à mes compagnons, qui ne tardèrent pas à
+arriver. Nous établîmes notre camp au sommet de la montagne, d'où nous
+voyions, entre les palmes vertes, le désert jaune et brûlant de Lout
+s'étendre jusqu'au bout de l'horizon. J'appris que le village de
+Naïband a été fondé il y avait deux siècles comme poste avancé contre
+les Baloutches. Nous allions entrer dans la sphère des déprédations de
+ce peuple.</p>
+
+<p>Les mules ayant besoin de repos, je passai deux jours à explorer la
+chaîne de montagnes voisine, dont la hauteur est d'à peu près 2 800
+mètres. Elle est presque entièrement dépourvue d'eau.</p>
+
+<p>L'étape suivante devait être de 40 milles. Elle nous mena à travers de
+véritables cités de Lot, collines aux flancs escarpés, donnant des
+visions de tours, de maisons et de formes humaines, sous le brillant
+<span class="pagenum"><a id="page312" name="page312"></a>(p. 312)</span> clair de lune. Nous atteignîmes, ce jour-là, le
+caravansérail de Darband, gardé par un soldat solitaire, qui gagne sa
+vie en vendant des provisions à des prix de famine. Le lendemain, nous
+arrivions à la petite ville de Rawar, qui a 8 000 habitants, et qui
+est renommée pour ses figues et ses grenades; c'est aussi un centre de
+l'industrie des tapis. À Ab-Bid, nous nous vîmes entourés soudain
+d'une bande d'Arabes, qui, après nous avoir inutilement demandé de
+l'argent, se mirent en devoir de piller le caravansérail. Deux hommes
+vinrent nous raconter la chose, nous priant de les aider à recouvrer
+leurs biens. «Volontiers», répondîmes-nous. Ce fut un vrai plaisir de
+faire dégorger leur vol à ces bandits. Tout d'abord, ils tirèrent
+leurs couteaux; mais la vue de deux revolvers les terrorisa, et
+finalement, ils rendirent tout ce qu'ils avaient pris.</p>
+
+<p>Notre campement suivant fut établi à Hur, petit hameau occupé à
+l'origine par quelques familles de soldats, mis là pour garder le pays
+contre les Baloutches. Puis vinrent les étapes de Gwark et de Tejen.
+Avant d'atteindre Khabis, la route traverse le fameux Kar-i-Chikan, ou
+défilé de «la Destruction des ânes». Un immense rocher la barre, de
+telle sorte qu'il faut décharger tous les animaux et prendre leurs
+charges à la main. Un peu de dynamite suffirait pour remédier
+promptement au mal.</p>
+
+<p>La petite ville de Khabis, où nous arrivâmes ensuite, a 8 000
+habitants environ; elle produit d'excellentes dattes, des oranges, du
+henné, et c'est une station d'hiver fréquentée. Elle fut plusieurs
+fois au pouvoir des Afghans, avant que la dynastie Kadjar fût
+solidement établie en Perse. Le Rev. A. R. Blackett, de la <i>Church
+Missionary Society</i>, qui a visité Khabis en 1900, me raconte qu'il y a
+trouvé les ruines de ce qui était probablement une église chrétienne,
+dans un groupe de constructions connu sous le nom d'<i>Akus</i>, à un mille
+à l'est de la ville.</p>
+
+<p>Avant d'arriver à Kirman, nous avions encore à traverser la chaîne de
+Kouhpaia, par le col de Goudai-i-Khouchab, qui s'élève à 2 200 mètres;
+nous campâmes au petit village d'Amaristan, et le lendemain matin,
+nous nous élevions jusqu'au Gudar-i-Galgazut, d'où nous ne tardâmes
+pas à descendre par degrés sur la plaine de Kirman.</p>
+
+<p>Au point où cessent les montagnes, se dresse un vieil érable, à
+l'ombre duquel le voyageur fatigué peut contempler une des grandes
+cités de la Perse. Cependant l'aspect de Kirman n'offre pas une
+apparence imposante, les maisons et le sol étant uniformément de
+couleur khaki. Près des limites de la ville, le quartier des
+zoroastriens, qui a été détruit par les Afghans, montrait tous les
+signes d'une mélancolique décadence, tandis qu'à gauche des collines
+de calcaire étaient couvertes par des forts en ruines. Après avoir
+traversé une bande de jardins et de maisons, nous atteignîmes les
+murailles, et j'entrai pour la première fois à Kirman, ne pensant
+guère que je devais avoir, plus tard, de si nombreux rapports avec
+cette ville.</p>
+
+<p class="sig">(<i>À suivre.</i>)
+<span class="right10"><i>Adapté de l'anglais par</i>
+<span class="smcap">H. Jacottet</span>.</span></p>
+
+<a id="img013" name="img013"></a>
+<div class="figcenter">
+<img src="images/img013.jpg" width="400" height="288" alt="" title="">
+<p>RIEN N'ÉGALE LA DÉSOLATION DU DÉSERT DE LOUT (page
+<a href="#page310">310</a>).&mdash;D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.</p>
+</div>
+
+<p class="center smaller">Droits de traduction et de reproduction réservées.</p>
+
+<p class="serie"><span class="pagenum"><a id="page313" name="page313"></a>(p. 313)</span> TOME XI, NOUVELLE SÉRIE.&mdash;27<sup>e</sup> LIV.
+<span class="right05">N<sup>o</sup> 27.&mdash;8 Juillet 1905.</span></p>
+
+<a id="img014" name="img014"></a>
+<div class="figcenter">
+<img src="images/img014.jpg" width="600" height="341" alt="" title="">
+<p>LA COMMUNAUTÉ ZOROASTRIENNE DE KIRMAN VINT EN CHEMIN
+NOUS SOUHAITER LA BIENVENUE (page <a href="#page318">318</a>).&mdash;D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.</p>
+</div>
+
+<h2>À TRAVERS LA PERSE ORIENTALE<a id="footnotetag1" name="footnotetag1"></a><a href="#footnote1" title="Lien vers la note 1"><span class="smaller">[1]</span></a><br>
+
+<span class="smaller">Par le MAJOR PERCY MOLESWORTH SYKES,<br>
+<i>Consul général de S. M. Britannique au Khorassan.</i></span></h2>
+
+<p class="resume">
+ II. &mdash; La province de Kirman. &mdash; Géographie: la flore, la faune;
+ l'administration; l'armée. &mdash; Histoire: invasions et dévastations.
+ La ville de Kirman, capitale de la province. &mdash; Une saison sur le
+ plateau de Sardou.</p>
+
+<a id="img015" name="img015"></a>
+<div class="floatleft">
+<img src="images/img015.jpg" width="200" height="266" alt="" title="">
+<p class="cap200px">UN MARCHAND DE KIRMAN.&mdash;D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.</p>
+</div>
+
+<p>La province de Kirman a toujours eu, depuis qu'elle est apparue dans
+l'histoire, une importance considérable, sinon de premier ordre.
+Peut-être, étant donné la configuration physique du pays, son étendue
+est-elle approximativement aujourd'hui ce qu'elle était il y a deux
+mille ans. D'autre part, la différence est minime entre le nom
+classique de <i>Kermania</i> et celui de Kirman.</p>
+
+<p>Au point de vue géographique, la province, qui est presque aussi
+grande que la France, offre un réel intérêt, ne fût-ce que pour la
+différence des climats, des productions naturelles et des populations
+que l'on y rencontre. Sur une grande étendue, le pays est plat, les
+palmiers prospèrent; le froment et l'orge poussent en hiver et sont
+moissonnés au premier printemps. Dans quelques régions, le Djiruft,
+par exemple, de beaux plateaux, montant jusqu'à 2 700 mètres,
+constituent la partie la plus méridionale du principal système
+orographique de la Perse, dans lequel les chaînes se dirigent
+approximativement vers le nord-ouest. Dans la partie sud du Kirman, on
+trouve des pics qui atteignent presque 5 000 mètres. Dans le nord et
+dans l'est de la province, l'altitude décroît progressivement;
+cependant les montagnes qui avoisinent la capitale sont élevées, mais
+au delà s'étendent les basses dépressions désertes du Lout.</p>
+
+<p>La meilleure description qu'on puisse donner de l'ensemble de la
+province est d'ailleurs qu'elle consiste en partie en désert pur et
+simple, en partie en désert diversifié par des oasis. Ainsi, le désert
+s'étend bien à l'ouest, au sud et à l'est de Kirman; mais, à une
+distance de quelques milles, on trouve de petits hameaux, et sur
+certains points des villages, entretenus en vie par des sources
+<span class="pagenum"><a id="page314" name="page314"></a>(p. 314)</span> blotties dans les montagnes, et dont l'eau est amenée à la
+plaine par des <i>kanats</i>. Dans certains cas, la première source peut se
+trouver à 120 mètres de profondeur, et de nouveaux puits doivent être
+creusés à des distances de quelques mètres. Il est impossible de ne
+pas admirer la patiente industrie des paysans, qui réussissent à
+assurer leur existence au prix des plus grandes difficultés. Souvent,
+une forte pluie ou une trombe de sable vient, en effet, obstruer les
+canaux.</p>
+
+<p>Naturellement, les rivières sont sans importance. Le <i>Halil Roud</i>
+mérite seul d'être mentionné. Il naît au sud de la grande chaîne dont
+j'ai parlé, coule à travers le district de Djiruft, et se jette dans
+la rivière de Bampour. On n'a fait jusqu'ici aucune tentative pour
+utiliser son eau.</p>
+
+<p>On n'a pris aucune mesure de la chute des pluies dans la province.
+Comme elle est de 25 centimètres environ à Téhéran, on peut admettre
+pour Kirman une moyenne de 17 centimètres, ou même moins. Mais il y a,
+à ce point de vue, des différences entre les districts. Celui de
+Djiruft est le plus favorisé.</p>
+
+<p>Dans les hauts plateaux, le commencement du printemps est gâté par
+d'incessantes rafales et des tempêtes de poussière venues pour la
+plupart du sud-ouest. Les pluies d'orage sont fréquentes dans les
+bonnes années. À Kirman, au milieu de l'été, les jours sont chauds,
+mais les nuits sont agréables, et la brise souffle presque chaque
+après-midi. Les chaleurs sont passées vers le milieu de septembre.
+Après l'équinoxe d'automne, un brouillard dense règne pendant quelques
+jours. C'est sans doute la brume dont Marco Polo parle en ces termes:
+«Et vous devez savoir que lorsque les <i>Caraonas</i> veulent faire une
+incursion de pillage, ils ont certains enchantements diaboliques, au
+moyen desquels ils répandent l'obscurité sur la face du jour, à tel
+point que vous pouvez à peine reconnaître votre camarade chevauchant à
+côté de vous, et ils peuvent faire durer cette obscurité jusqu'à sept
+jours.»</p>
+
+<a id="img016" name="img016"></a>
+<div class="floatleft">
+<img src="images/img016.jpg" width="400" height="538" alt="" title="">
+<p class="cap400px">LE «DÔME DE DJABALIA», RUINE DES ENVIRONS DE KIRMAN,
+ANCIEN SANCTUAIRE OU ANCIEN TOMBEAU (page <a href="#page321">321</a>).&mdash;D'APRÈS UNE
+PHOTOGRAPHIE.</p>
+</div>
+
+<p>À part cette exception, l'automne est délicieux, quoique les Persans
+en trouvent la température fiévreuse. Cela s'explique, parce qu'ils
+mangent trop de fruits. En hiver, il y a de fortes gelées, avec des
+jours qui sont encore d'une clarté admirable. Il y a généralement un
+jour de pluie vers la fin de novembre, et une légère chute de neige en
+décembre. En janvier, quand l'année est bonne, on compte trois ou
+quatre lourdes chutes d'une neige qui ne tarde pas à fondre dans les
+plaines. Ainsi chante le poète Omar Khaygam: «L'espérance du monde à
+laquelle les hommes mettent leurs c&oelig;urs devient cendre ou se
+réalise; et de nouveau, comme la neige sur la face poudreuse du
+désert, brillant une petite heure à peine, elle s'en va».</p>
+
+<p>Mais en même temps, sans les montagnes dans lesquelles «les trésors de
+la neige sont en réserve pour les temps de trouble», la Perse du
+sud-est serait, autant que j'en puis juger, inhabitable. Dans le
+Garmsir, les mois d'hiver sont fort agréables; mais, même en mars, une
+tente devient horriblement chaude, et l'été est à la fois éprouvant et
+malsain, quoique, sur beaucoup de points, il y ait des montagnes
+fraîches, d'un accès facile.</p>
+
+<p>La population de cette grande province compte peut-être 750 000
+habitants, qui peuvent se diviser en sédentaires et nomades, ceux-ci
+très nombreux. Les gens des villes et des villages sont, pour la
+plupart, des Iraniens. Les hordes des envahisseurs successifs ont
+mené, presque dans tous les cas, une vie errante, la même à peu près
+qui nous est décrite dans le Livre de Job.</p>
+
+<p>Le voyageur qui vient d'Europe trouve la stérilité du pays
+épouvantable, et, chose triste à dire, elle ne fait que croître. À
+mesure que la population devient plus stable, les provisions de bois
+s'épuisent, spécialement par la main des charbonniers&mdash;il n'y a pas de
+mines de houille,&mdash;et peu de chaînes possèdent quoi que ce soit qui
+ressemble à une forêt. On ne trouve généralement que des fourrés
+dispersés; l'un donne la gomme «tragacanthe» qui est appréciée dans le
+commerce; un autre l'<i>assa f&oelig;tida</i>. Les montagnes, m'a-t-on dit,
+possèdent toutes sortes de plantes alpines.</p>
+
+<p>Voyager dans le sud de la Perse signifie généralement marcher sur un
+sol dont la réverbération est <span class="pagenum"><a id="page315" name="page315"></a>(p. 315)</span> aveuglante, entre des chaînes
+de montagnes pierreuses. Le voyageur lassé salue avec enthousiasme la
+moindre petite source; même un saule rabougri lui semble une chose
+admirable, dans une si vaste étendue sans arbres.</p>
+
+<a id="img017" name="img017"></a>
+<div class="figcenter">
+<img src="images/img017.jpg" width="600" height="452" alt="" title="">
+<p>À KIRMAN: LE JARDIN QUI EST LOUÉ PAR LE CONSULAT, SE
+TROUVE À UN MILLE AU DELÀ DES REMPARTS (page <a href="#page320">320</a>).&mdash;D'APRÈS UNE
+PHOTOGRAPHIE.</p>
+</div>
+
+<p>Les principales productions du pays sont le froment, l'orge, l'opium;
+les plantes d'automne, sur les plateaux inférieurs, sont le millet, le
+coton et la betterave; sur les hauts plateaux et dans les vallées, on
+cultive beaucoup de pois. Dans le Garmsir, les céréales d'été sont le
+riz et le maïs. Le précieux henné est aussi une source de richesse,
+spécialement pour Bam et Khabis. On cultive encore les melons, les
+pastèques, le raisin, les lentilles, les concombres, les choux, les
+laitues, les oignons, etc. Les pommes de terre commencent à acquérir
+une certaine popularité. Des fruits de toute espèce croissent avec la
+plus grande facilité: pommes, poires, abricots, mûres, coins,
+nectarines, pêches, prunes, cerises, figues, grenades, amandes,
+avelines, noisettes, noix, pistaches; mais comme on n'en prend aucun
+soin, ils sont généralement d'une saveur médiocre. Cependant les
+oranges et les citrons de Khabis et de Bam sont excellents, et les
+pistaches de la province sont renommées.</p>
+
+<p>Les arbres, qui, presque tous, ne peuvent prospérer que par
+l'irrigation, sont en petit nombre. Le platane vient au premier rang;
+puis viennent le peuplier, le saule ordinaire et le saule pleureur,
+l'orme, l'olivier de Bohême, le cyprès, le pin, l'acacia et l'aubépine
+à la senteur délicieuse. Les fleurs les plus répandues sont les roses,
+qui croissent presque à l'état sauvage, et le jasmin. Les semences
+d'Europe sont fort appréciées, les Persans étant très grands amateurs
+de floriculture. On emploie beaucoup d'eau de rose, même pour en
+boire.</p>
+
+<p>En ce qui concerne la faune sauvage, le léopard fréquente les
+montagnes, mais on le rencontre et on le tue rarement. On peut dire la
+même chose de l'ours. Les moutons sauvages et les bouquetins m'ont
+donné l'occasion de plus d'une chasse, et l'on trouve des gazelles
+dans toutes les plaines. On rencontre occasionnellement des loups, des
+hyènes, des chacals, des renards, des chats et des ânes sauvages et
+des sangliers. Le gibier à plume est représenté par des perdrix de
+diverses espèces, des grouses des sables et des pigeons. Les cailles
+sont rares, de même que les canards.</p>
+
+<p>Actuellement encore, comme aux premiers temps de la monarchie perse,
+la province est administrée par <span class="pagenum"><a id="page316" name="page316"></a>(p. 316)</span> un gouverneur général tenu
+comme responsable de la rentrée des impôts, et obligé de payer au shah
+un <i>pichkach</i>, ou présent officiel; les ministres reçoivent, eux
+aussi, quelques gratifications. Grâce à la coutume de donner des
+salaires aux descendants de presque tous les fonctionnaires et même à
+chaque khan&mdash;on m'a parlé d'un fonctionnaire recevant 172 salaires
+pour lui-même et pour ses parents,&mdash;il arrive que tout le revenu de la
+province, qui monte, abstraction faite du <i>pichkach</i> et du bénéfice du
+gouverneur, etc., à 315 000 tonneaux, soit 1 575 000 francs, est
+dépensé sur les lieux mêmes.</p>
+
+<p>Pour maintenir l'ordre dans la province, il y a deux régiments
+d'infanterie, dont quatre compagnies environ sont toujours sous les
+armes. Il y a aussi une poignée d'artilleurs, avec quelques batteries
+de campagne. Le Bam et le Narmachir ont ensemble un régiment, dont une
+moitié est en garnison au Baloutchistan. Les soldats ont, en général,
+bonne façon, et sont durs à la fatigue. Mais leur matériel est
+défectueux, tandis que les brigands possèdent généralement des fusils
+Martini.</p>
+
+<p>D'après Hérodote, les <i>Kermanii</i> formaient une des douze tribus de la
+Perse, et la province de Kirman faisait partie de la quatorzième
+satrapie. Strabon la décrit comme très fertile. Ainsi que nous le
+verrons tout à l'heure, elle fut traversée de l'est à l'ouest par
+Alexandre. Je n'ai trouvé aucune mention de Kirman à l'époque des
+Parthes, mais la province devint fameuse lorsque, après la conquête du
+Fars, elle fut prise par Ardechis, fils de Papak, fondateur de la
+dynastie nationale des Sassanides, qui dura jusqu'à la conquête arabe.
+Pendant le règne de cette dynastie, la province, éloignée des
+frontières de l'ouest et du nord, jouit d'une paix complète.</p>
+
+<p>À l'époque où la secte nestorienne se propagea en Perse, Kirman devint
+un diocèse dépendant du métropolitain de Fars. Chose curieuse, la
+Perse était à ce point identifiée avec le christianisme, qu'en Chine,
+un décret de l'empereur I-ouen-tsoung parle des églises comme de
+«temples persans».</p>
+
+<a id="img018" name="img018"></a>
+<div class="floatleft">
+<img src="images/img018.jpg" width="300" height="442" alt="" title="">
+<p class="cap300px">UNE AVENUE DANS LA PARTIE OUEST DE KIRMAN.&mdash;D'APRÈS UNE
+PHOTOGRAPHIE.</p>
+</div>
+
+<p>Le dernier des rois sassanides, le malheureux Yezdigerd, se retirant
+devant les soldats d'Omar, séjourna quelque temps à Kirman, avant de
+fuir dans le désert.</p>
+
+<p>La révolte qui eut lieu en Perse après la mort d'Omar eut pour effet
+de resserrer davantage encore les liens de la conquête arabe, surtout
+pour les provinces les moins éloignées du centre de la domination,
+comme l'était celle de Kirman. Des forts furent construits et des
+colonies d'Arabes introduites, spécialement dans le pays chaud, les
+fidèles de Zoroastre tenant encore les hauts plateaux, trop froids
+pour les Arabes.</p>
+
+<p>Nous ne suivrons pas l'histoire du Kirman pendant les deux siècles de
+la conquête arabe, et après la fondation de dynasties nationales
+indépendantes du califat. Ce serait refaire l'histoire entière de la
+Perse. Le Kirman lui-même eut quelques souverains indépendants,
+Abou-Ali, un chef de brigands, et la dynastie des Deilamites. Puis,
+lors des conquêtes des Seldjoucides, qui suivirent la mort du sultan
+Mahmoud de Ghazna, Malik-Kaouard, fils de Chakar-Beg, se tailla un
+empire dans la province de Kirman; sa dynastie dura un siècle et demi.
+Cette période a vu naître deux historiens, dont les ouvrages n'ont pas
+été traduits dans une langue européenne. Les deux souverains les plus
+notables de cette dynastie furent Malik Chah et Arslan Chah. Ce
+dernier, durant un règne prospère de quarante ans, fit faire de grands
+progrès au Kirman, de telle sorte qu'on put le comparer avec avantage
+au Khorassan et à l'Iran; des caravanes venant de toutes les
+directions, passaient à travers la province; le Fars et l'Oman étaient
+soumis au Kirman. Togrou Chah lui succéda; mais, à sa mort, les
+rivalités de ses trois frères réduisirent la province à un état
+d'anarchie.</p>
+
+<p>Elle fut ensuite envahie par la tribu des <i>Ghazz</i>, qui venaient de
+piller Merv, et qui la transformèrent, en <span class="pagenum"><a id="page317" name="page317"></a>(p. 317)</span> quelques années,
+en un désert. Cette tribu fut finalement écrasée par l'armée de
+l'atabeg Sad-bin-Zangi, et depuis lors elle ne devait plus relever la
+tête. Elle est maintenant représentée par les Rais, tribu nomade sans
+importance.</p>
+
+<a id="img019" name="img019"></a>
+<div class="figcenter">
+<img src="images/img019.jpg" width="600" height="417" alt="" title="">
+<p>LES GARDES INDIGÈNES DU CONSULAT ANGLAIS DE
+KIRMAN.&mdash;D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.</p>
+</div>
+
+<p>Le Kirman eut le bonheur rare d'échapper aux ravages de la conquête
+mongole, la plus terrible dont l'histoire fasse mention. Mais
+l'invasion de Gengis-Khan n'en eut pas moins une répercussion
+indirecte sur ses destinées. Un officier du khan des Kara-Kitaï,
+Borak-Hadjib, passant par la province, s'en improvisant gouverneur,
+demanda et obtint l'investiture de Gengis-Khan. Il mourut en 1234. Il
+fut remplacé par son cousin et gendre Koutb-ou-Din, qui, après s'être
+vu disputer le pouvoir par son beau-frère, devint de nouveau
+gouverneur, et mourut en 1258 des suites d'une blessure reçue d'un
+bouquetin, dans la chaîne de Djoupar, la même année où le calife
+Mostasim-Billa était mis à mort par Houlagou, fils de Gengis-Khan.</p>
+
+<p>À Koutb-ou-Din succéda sa veuve, sous laquelle le pays prospéra. Elle
+fonda des villages et fit creuser des kanats; c'était elle qui
+occupait le trône lorsque Marco Polo passa par la province, à son
+voyage de retour. Elle mourut vers l'an 1282. Une autre femme qui
+régna sur le Kirman fut Padchah Katoun; souveraine remarquable; elle
+eut aussi une réputation comme poétesse. Il est intéressant de noter
+que, pendant cette période, l'île d'Ormuz fut tributaire du Kirman.</p>
+
+<p>En 1340, Mobauz-u-Din fonda la dynastie des Mouzaffar, qui régna
+jusqu'à Tamerlan. Le conquérant tatare la détruisit en 1393. La gloire
+principale de cette dynastie est peut-être d'avoir été célébrée par le
+poète Hafiz. Le Kirman fut alors donné à Amir-Adugui, neveu
+d'Amir-Jargui, de la tribu des Barlas, celle même à laquelle
+appartenait le conquérant.</p>
+
+<p>Vers 1450, Djahan-Chah, fils de Kara-Yousouf, et le membre le plus
+fameux de la dynastie turkomane des Kara Koinlou ou Moutons Noirs,
+envahit l'Iran, conquit Ispahan et ordonna un massacre général. Il
+envoya son fils Abd-oul-Kasim à Kirman, qui capitula sans résistance.
+L'autorité de ce gouverneur fut bientôt si solidement établie, qu'il
+fut capable de rejoindre son père, occupé à conquérir Hérat. Mais les
+Moutons Noirs furent à leur tour vaincus par les Moutons Blancs, et le
+Kirman fut donné au fils du chef victorieux de cette dynastie,
+Onzoun-Hassan. En 1470, la province de Kain fut réunie à celle de
+Kirman; en 1473, toutes deux furent réunies au Fars, sous le
+gouvernement de Chah-Kalil.</p>
+
+<p>Plus tard, et après la fondation, au commencement du <span class="smcap">XVI</span><sup>e</sup> siècle, de
+la grande dynastie des Sefair, la province de Kirman n'a plus
+d'histoire, et il est inutile de donner ici la liste de ses
+gouverneurs.</p>
+
+<p><span class="pagenum"><a id="page318" name="page318"></a>(p. 318)</span> Lors de l'invasion de la Perse par l'Afghan Mahmoud, la ville
+de Kirman fut vainement assiégée une première fois par les
+envahisseurs; mais, une seconde fois, en 1720, elle dut capituler.
+Lorsque, peu de temps après, en 1735, Nadis-Chah, le dernier grand
+conquérant asiatique, eut envahi à son tour l'Afghanistan, il fut
+accompagné par un détachement de Kirmanis, que commandait Iman Verdi
+Beg, et dans lequel étaient représentés les sectateurs de Zoroastre.</p>
+
+<p>Durant l'anarchie qui suivit son assassinat, en 1747, il semble que
+les Afghans pillèrent de nouveau Kirman et détruisirent le quartier de
+Zoroastre, imparfaitement protégé par un mur à demi construit. Après
+quoi, Chahrouk-Khan s'empara de la province. En 1758, il fut assassiné
+par Mourah-Khan.</p>
+
+<p>En 1793, Louth-Ali-Khan s'étant réfugié dans la ville, y fut assiégé
+par Afgha-Mohammed. Sa position étant désespérée, il jeta une planche
+sur les fossés et s'échappa à Bam. Là, il fut trahi par son hôte,
+aveuglé et finalement mis à mort. La ville dut subir des horreurs dont
+elle ne se relèvera pas avant un siècle encore. 20 000 femmes et
+enfants furent emmenés en esclavage, et le brutal vainqueur compta
+70 000 yeux qu'on lui avait apportés. «Si un seul avait manqué,
+j'aurais pris les vôtres», dit-il à ses ministres. Pendant de longues
+années, Kirman ne fut plus qu'une ville désolée, peuplée d'aveugles.
+Elle fut gouvernée d'abord par Mohamed Taki, puis par Ibrahim Khan
+qui, pendant les vingt années de son administration, rendit quelque
+prospérité à la province épuisée; il reconstruisit la ville à l'ouest
+de son site primitif, creusa des kanats et fonda des villages.</p>
+
+<p>Agha-Khan, nommé gouverneur en 1839, est connu par une rébellion qui
+dura trois ans. Le dernier des grands gouverneurs du Kirman est
+Mohamed-Ismaïl-Khan (1860-1869). La province lui doit un renouveau de
+prospérité; il construisit la plupart des caravansérails actuellement
+existants, les bazars de Kirman et de nombreux villages. Le gouverneur
+actuel est Mirza-Mahmoud-Khan, Ala-oul-Moulk, qui fut ambassadeur à
+Constantinople, et qui doit trouver que Kirman est bien loin du reste
+du monde.</p>
+
+<a id="img020" name="img020"></a>
+<div class="floatleft">
+<img src="images/img020.jpg" width="400" height="476" alt="" title="">
+<p class="cap400px">LA PLUS ANCIENNE MOSQUÉE DE KIRMAN EST CELLE DITE
+MASDJID-I-MALIK (page <a href="#page321">321</a>).&mdash;D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.</p>
+</div>
+
+<p>En octobre 1894, on me donna la mission de créer un consulat à Kirman
+et dans le Baloutchistan persan. Je l'acceptai avec plaisir, bien que
+pécuniairement le profit en fût maigre, et je m'y rendis accompagné de
+ma s&oelig;ur, qui a publié ses impressions de voyage et de séjour dans
+son ouvrage intitulé <i>Through Persia on a Side Saddle</i>. Nous nous
+rendîmes à notre poste par Enzeli, Téhéran, où nous demeurâmes quelque
+temps, Koum, Kachan, Yezd, Bahramabad.</p>
+
+<p>À 4 milles de Kirman, un général vint me souhaiter la bienvenue et
+m'offrir le thé sous la tente. Les environs de la ville comptent
+d'ailleurs quelques maisons de thé. À ma grande surprise, je vis
+arriver un cheval microscopique, couvert de velours éclatant et
+harnaché d'or. C'est sur cette monture que je devais faire mon entrée
+en ville. Le <i>Sahib Divan</i> l'avait envoyé tout exprès pour moi. Je pus
+heureusement me débarrasser de cette pénible obligation en alléguant
+que étant revêtu de mon uniforme, j'étais obligé de me servir d'une
+selle militaire, et que ma selle évidemment n'irait pas à un poney
+d'aussi petites dimensions.</p>
+
+<a id="img021" name="img021"></a>
+<div class="figcenter">
+<img src="images/img021.jpg" width="600" height="397" alt="" title="">
+<p>MEMBRES DES CHEIKHIS, SECTE QUI EN COMPTE 7 000 DANS LA
+PROVINCE DE KIRMAN (page <a href="#page322">322</a>).&mdash;D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.</p>
+</div>
+
+<p>Lorsque nous nous fûmes entendus sur ces préliminaires, nous nous
+mîmes en marche vers la ville, avec une lenteur désespérante, précédés
+d'une troupe d'environ deux cents cavaliers et de nombreux chevaux
+tenus en laisse. Les commerçants hindous et la communauté
+zoroastrienne nous souhaitèrent la bienvenue en <span class="pagenum"><a id="page320" name="page320"></a>(p. 320)</span> chemin. À
+la porte occidentale, une fanfare sonna, et une centaine de <i>faraches</i>
+et de porteurs de masses se joignirent au cortège, qui passa lentement
+le long des étroits bazars, dans lesquels tout trafic était suspendu.</p>
+
+<a id="img022" name="img022"></a>
+<div class="floatleft">
+<img src="images/img022.jpg" width="300" height="409" alt="" title="">
+<p class="cap300px">LA MASDJID DJAMI CONSTRUITE EN 1349, UNE DES
+QUATRE-VINGT-DIX MOSQUÉES DE KIRMAN (page <a href="#page322">322</a>).&mdash;D'APRÈS UNE
+PHOTOGRAPHIE.</p>
+</div>
+
+<p>Le jardin qui avait été loué pour le consulat était à un mille au delà
+des remparts; mais, avec le temps, nous finîmes par l'atteindre. On
+nous poussa dans les escaliers pour nous offrir une seconde fois du
+thé. Après quoi, à mon grand soulagement, ceux qui avaient participé à
+l'<i>istikbal</i>, ou réception, s'en allèrent.</p>
+
+<p>La capitale de la province de Kirman a été, dès l'aurore de
+l'histoire, un centre important, mais il est certain que l'ancienne
+<i>Karmana</i> n'occupait pas le même emplacement que la ville
+d'aujourd'hui. Kirman, qui s'appela d'abord la «cité de Bardchii», fut
+fondé, d'après Afzal-Kermani, par Ardechir, fils de Babak.
+Abou-Ali-Mohammed ibn Ilias en fit la capitale de la province, à la
+place de Sirjan. Son but était évidemment de s'établir aussi loin que
+possible de la trop puissante famille des Deilami, dans la province de
+Fars.</p>
+
+<p>Comme c'est souvent le cas des villes de Perse, Kirman dépend des
+kanats pour son approvisionnement d'eau. Elle est située dans une
+dépression, à l'altitude de 1 730 mètres, au pied d'une chaîne
+calcaire, qui dominait autrefois la ville. Elle est de tous côtés
+entourée par le désert, qui est absolument nu, tous les buissons ayant
+été déracinés pour servir aux fours à briques et aux bains; mais,
+comme elle est à la jonction de plusieurs routes, sa position en fait
+naturellement un centre de commerce. Le mont Djoupa, qui s'élève à
+près de 4 000 mètres, à environ 30 milles au sud-est, forme le trait
+principal du paysage; la chaîne qui forme le bastion oriental du
+plateau de l'Iran est à peu près de même altitude, mais plus
+apparente. Au nord, se dresse la chaîne, haute et escarpée, de
+Kouhpaia; plus loin, à l'ouest, le pic Kouh-i-Chah Timorz. Au
+sud-ouest, au sud et au sud-est s'étend une large zone de collines
+sablonneuses, qui rendent la vie désagréable lorsque la brise souffle.
+Cela, et peut-être la rareté de l'eau, en même temps que la haute
+altitude, explique la grande salubrité de la ville; mais ce sont
+autant d'obstacles à son développement, car, avec si peu de terres en
+culture, le pain à bon marché est presque hors de question. Même
+l'approvisionnement en fruits de la capitale ne peut venir que de
+Djoupar et de Mahoun.</p>
+
+<p>Quand on arrive à Kirman en venant de l'est, la ville présente une
+apparence assez confuse de minarets et de mosquées, entourés de ruines
+presque de chaque côté; l'harmonie est un peu rétablie par les hautes
+murailles des glacières, à l'ombre desquelles l'eau est gelée. Mais
+d'une façon générale, comme dans toute l'Asie, les approches de la
+ville sont extrêmement sordides.</p>
+
+<p>Les deux forts qui dominent la ville étaient autrefois le centre de la
+vie. Celui qui est connu sous le nom de Kala-Ardechir couvre la crête
+et les ramifications d'un rocher, qui se dresse à 150 mètres au-dessus
+de la plaine. Les murs, construits de briques séchées au soleil, de
+dimensions colossales, sont encore presque entiers et reposent en
+partie sur des fondations de pierre. Au-dessous, sur un éperon
+occidental, se dresse un second réduit, relié autrefois par une
+poterne dont on retrouve quelques traces, avec l'ouvrage principal. Un
+chemin qui tourne, en longeant un cours d'eau, monte, du côté du
+nord-ouest, à la crête, qui possède une triple ligne de défense assez
+semblable à celle du Kalah-i-Bandar de Chiraz. On y jeta tant de
+victimes assassinées, que le Vakil-ul-Mulk ordonna qu'il fût comblé.</p>
+
+<p>Entre ce fort et le second, plus petit et connu sous le nom de
+Kala-i-Dukhtar, ou Fort de la Vierge, s'élevaient les principaux
+bâtiments, y compris le palais et la mosquée; c'est dans une partie de
+ce terrain qu'on a trouvé des briques lustrées; les gens du pays, qui
+viennent prendre la terre des ruines pour en faire de l'engrais, m'en
+ont souvent offert, et dans le nombre il y en avait de très belles.</p>
+
+<p>Le Kala-i-Dukhtar est beaucoup plus bas que l'autre fort; il borde
+deux crêtes qui se coupent à angle obtus, et il est si étroit qu'on
+s'en servait seulement comme d'un chemin couvert. Au contraire,
+Kala-Ardechir était très bien aménagé.</p>
+
+<p>Sur l'éperon sud de la roche principale, est un rocher détaché. À
+partir de la moitié de sa hauteur, un <span class="pagenum"><a id="page321" name="page321"></a>(p. 321)</span> escalier de cent
+quarante-trois marches, qui semble relativement moderne, est taillé
+dans le roc. Il domine l'ancienne ville, dont la muraille partait d'un
+point situé immédiatement au-dessous. Plus au sud est le quartier
+désert de Farmitan, avec ses nombreuses maisons en pisé, presque
+intactes.</p>
+
+<a id="img023" name="img023"></a>
+<div class="figcenter">
+<img src="images/img023.jpg" width="600" height="300" alt="" title="">
+<p>DANS LA PARTIE OUEST DE KIRMAN SE TROUVE LE
+BAGH-I-ZIRISF, TERRAIN DE PLAISANCE OCCUPÉ PAR DES JARDINS.&mdash;D'APRÈS
+UNE PHOTOGRAPHIE.</p>
+</div>
+
+<p>À l'angle sud de la chaîne s'ouvre une dépression, avec une
+plate-forme terminant le rocher, et surmontée d'une tombe en l'honneur
+de Reza Kouli Beg. Au-dessous sont les restes d'un réservoir, que
+remplissaient autrefois les eaux du Bahramjird.</p>
+
+<p>Dans la plaine, parmi les ruines nombreuses, on trouve un bâtiment en
+pierre, de forme octogonale, surmonté d'un dôme en parenthèse, avec un
+diamètre intérieur de 12 mètres, chaque face mesurant 6 mètres. On le
+connaît sous le nom de Djabalia, et c'est à peu près le seul bâtiment
+en pierre de Kirman. Les Persans croient fermement que c'est là le
+«Dôme des Gabrs». On a dit aussi que c'était la tombe de
+Seid-Mohammed-Tabachiri, mais cela est contesté. Au sud, tout près de
+la petite chaîne nue de calcaire, est un groupe de constructions en
+pisé, connues sous le nom de Tandarustan, et qui sont fréquentées en
+partie par des disciples de Zoroastre, en partie par des musulmans. On
+y expose des offrandes de viandes, et si les <i>péris</i> ou bonnes
+divinités les mangent, le v&oelig;u qu'on forme en même temps sera
+accompli. C'est peut-être la survivance corrompue de l'usage parsi de
+faire des offrandes aux morts.</p>
+
+<p>En se dirigeant à l'ouest, on approche du Bagh-i-Zirisf, le terrain de
+plaisance de Kirman. Il consiste en un certain nombre de jardins, et
+couvre une superficie d'environ 250 hectares. Au delà, on atteint de
+nouveau les anciennes murailles de la ville, et, en les longeant, on
+arrive au quartier zoroastrien moderne. Plus loin, au nord, est leur
+ancien faubourg, détruit par les Afghans, et dont la principale ruine
+est connue sous le nom de Khana Farang, ou «Maison Européenne».
+Immédiatement en dehors des murs est le champ de courses, qui a
+environ 800 mètres de longueur.</p>
+
+<p>La ville actuelle de Kirman est entourée d'une muraille en bon état,
+qui est percée de six portes, dont l'une, connue sous le nom de
+<i>Sultani</i>, est censée avoir été l'&oelig;uvre de Chah-Rouk. La forme est
+irrégulière, son diamètre étant exactement d'un mille anglais (1 609
+mètres) de l'est à l'ouest, et un peu plus du nord au sud. Elle est
+divisée en cinq quartiers, portant les noms de Chahr, Khodja-Khizr,
+Koutbabad, Meidan-i-Kala, Chah-Actil. On peut y ajouter les trois
+quartiers extra-muraux de Gabri, Mahouni, You-Mouidi.</p>
+
+<p>Touchant aux murs de l'ouest est l'Arche ou Fort, où réside le
+gouverneur général. On y trouve aussi le bureau du Télégraphe, les
+casernes et l'Arsenal. Ces bâtiments sont, pour la plupart, de
+construction moderne; ils sont beaux et en bon état. Un grand jardin
+entoure les appartements particuliers de Son Excellence.</p>
+
+<p>Les mosquées ne sont pas sans intérêt. La plus ancienne est la
+Masdjid-i-Malik. Elle fut fondée par le Seldjoucide Malik-Touran-Chah,
+qui régna de 1084 à 1096. L'historien Mohamed Ibrahim, qui vivait au
+<span class="smcap">XVI</span><sup>e</sup> siècle, dit qu'il la vit debout, mais en ruines. Depuis lors,
+elle a été reconstruite; elle couvre un vaste espace, mais on ne peut
+dire qu'elle soit belle.</p>
+
+<p><span class="pagenum"><a id="page322" name="page322"></a>(p. 322)</span> On peut encore mentionner, parmi les quatre-vingt-dix
+mosquées de Kirman, la Masdjid Djami, ou Masdjid Mouzaffar, construite
+en 1349, et la Masdjid-i-Pa-Minas, construite en 1390. Parmi les six
+<i>madarsi</i> (pluriel de <i>médressé</i>) la plus belle est celle qui fut
+fondée par le Zahis-u-Dola. Il y a encore dans la ville cinquante
+bains et huit caravansérails.</p>
+
+<p>Jusqu'en 1896, année où il fut détruit par un tremblement de terre, le
+plus notable des édifices de Kirman était le Kouba Sabz, ou Dôme Vert.
+C'était la tombe de la dynastie des Kara Khites, et elle faisait
+partie de la médressé de Turkabad. La Kouba était un curieux bâtiment
+cylindrique, d'à peu près 16 mètres de haut, avec des mosaïques d'un
+bleu verdâtre, le dallage intérieur montrant des vestiges d'une riche
+dorure.</p>
+
+<p>Non loin est une pierre, sculptée d'une façon exquise, avec des
+versets du Coran en caractères koufiques et <i>nachk</i>, insérés dans la
+muraille d'un bâtiment carré et recouvert d'un dôme, orné dans le même
+style que la Kouba Sabz. Une voûte au-dessous montre évidemment que
+c'était une tombe; mais la seule information que je pus obtenir à ce
+sujet à Kirman, c'est qu'elle est connue sous le nom de Khodja-Atabeg,
+ou Sang-i-Atabeg.</p>
+
+<p>Kirman, que, dans la phraséologie orientale, on nomme <i>Das-ul-Aman</i>,
+ou «demeure de la Paix», peut avoir, avec ses faubourgs, une
+population d'un peu moins de 50 000 habitants. Au point de vue
+religieux, elle est ainsi répartie entre les diverses sectes:
+Musulmans chiites, 37 000; Musulmans sunnites, 70; Babis Behai, 3 000;
+Babis Ezeli, 60; Cheikhis, 6 000; Soufis, 1 200; Juifs, 70;
+Zoroastriens ou Parsis, 1 700; Hindous, 20.</p>
+
+<p>Les Babis, disciples de Mirza-Ali-Mohammed, de Chiraz, exécuté en
+1848, font, en secret, beaucoup de prosélytes. Ils ont des principes
+élevés: ils veulent des relations amicales entre tous les hommes,
+l'abolition des guerres religieuses, l'étude des sciences utiles, etc.
+L'expansion des doctrines du Bab pourrait aider puissamment à la
+régénération de la Perse. Les Babis se sont divisés en Ezeli ou Behai,
+selon qu'ils suivent les doctrines de Mirza-Yahya, <i>Sub-i-Ezel</i>,
+successeur désigné par le Bab lui-même, ou celles de Mirza-Husein-Ali,
+<i>Beha-Ulla</i>, son frère aîné, qui se déclara chef de la secte en 1866.</p>
+
+<a id="img024" name="img024"></a>
+<div class="floatleft">
+<img src="images/img024.jpg" width="300" height="431" alt="" title="">
+<p class="cap300px">LES ENVIRONS DE KIRMAN COMPTENT QUELQUES MAISONS DE THÉ
+(page <a href="#page318">318</a>).&mdash;D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.</p>
+</div>
+
+<p>La secte des Cheikhis a, quoiqu'on ait soutenu le contraire, des vues
+identiques à celle des Babis. Elle a été fondée par Cheikh-Ahmad,
+d'Ahsa ou Lahsa, dans les îles Bahreïn, qui naquit aux environs de
+1750. La secte compte environ 7 000 adeptes dans la province de Kirman
+et 50 000 en Perse. Son chef actuel est Hadji-Mohammed-Khan, un homme
+d'apparences distinguées, de manières charmantes, possédant une
+connaissance du monde extérieur qui rend sa société très agréable, et
+entièrement dégagé de tout fanatisme.</p>
+
+<p>Les Juifs de Kirman sont dans une condition misérable; ce sont de
+petits commerçants, d'une rapacité absurde, assimilant l'extorsion au
+profit. C'est un rameau d'une colonie plus nombreuse, établie à Yezd,
+et qui doit être venue de Bagdad.</p>
+
+<p>Les Zoroastriens, intéressants par la survivance d'un très ancien
+culte, le sont aussi par la pureté de leur sang. Ce sont des Iraniens
+authentiques, sans ce mélange de sang arabe, mongol et turc, que des
+invasions successives ont apporté en Perse. Ils forment une race plus
+belle et plus saine que leurs coreligionnaires musulmans; leurs
+coreligionnaires de Bombay offrent un exemple de la détérioration
+physique que produit sûrement le climat de l'Inde.</p>
+
+<p>Au point de vue industriel, Kirman était, jusqu'à une date toute
+récente, spécialement célèbre pour ses châles, mais actuellement elle
+l'emporte par les tapis. Ces produits sans rivaux de ses métiers sont
+tissés en soie et laine, et leur finesse, leurs couleurs brillantes,
+en font incontestablement les plus remarquables que le monde ait vus;
+tout autre paraît commun à côté d'eux. Les modèles sont très anciens,
+et évidemment antérieurs au mahométisme; des figures humaines y sont
+fréquemment représentées, mais ce <span class="pagenum"><a id="page323" name="page323"></a>(p. 323)</span> sont surtout les fleurs
+stylisées qui en constituent le dessin; et le mélange de leurs
+couleurs est admirable.</p>
+
+<a id="img025" name="img025"></a>
+<div class="floatright">
+<img src="images/img025.jpg" width="300" height="385" alt="" title="">
+<p class="cap300px">UNE «TOUR DE LA MORT» OU LES ZOROASTRIENS EXPOSENT LES
+CADAVRES.&mdash;D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.</p>
+</div>
+
+<p>À Kirman même, on compte environ un millier de métiers. Chaque tapis
+est exécuté par un maître tisseur et deux ou trois petits garçons,
+travaillant d'après une formule qui est récitée et qui contient
+beaucoup de mots archaïques; on dit que ces formules ont été
+transmises oralement de père en fils pendant de longs siècles. On
+n'emploie ni femmes, ni filles à ce travail. Les couleurs d'aniline,
+qui ont presque ruiné l'industrie des tapis des nomades, sont
+soigneusement évitées.</p>
+
+<p>Le châle est tissé de poil de chèvre ou de laine. Comme pour les
+tapis, les modèles sont appris par c&oelig;ur; le travail est beaucoup
+plus fin et ne peut être exécuté que par des enfants.</p>
+
+<p>D'autres industries, de moindre importance, sont la fabrication de
+feutres, d'<i>abas</i> (la robe de dessus, d'origine arabe, que portent les
+Persans), les objets en bronze, etc.</p>
+
+<p>Mon séjour à Kirman a toujours été fort agréable; dans aucune partie
+du monde, nous n'aurions pu être traités avec plus de considération,
+et à mon avis les injures lancées contre les Persans par des Européens
+qui n'avaient jamais appris leur langue sont tout à fait imméritées.
+Les Persans sont, en général, extrêmement courtois et spirituels, et
+leur esprit de repartie est proverbial. Français par leur politesse et
+leur amour des compliments, ils sont tout à fait Anglais en ce qu'ils
+considèrent comme le meilleur emploi de leur argent d'acheter de la
+nourriture et des vêtements.</p>
+
+<p>L'éducation de la jeunesse a été, jusqu'ici, honteusement négligée;
+mais on peut remarquer aujourd'hui un mécontentement de bon augure,
+grâce auquel on pourra plus tard apprendre aux enfants autre chose que
+quelques chapitres du Coran, qui, étant écrits en arabe, leur sont
+incompréhensibles. Aujourd'hui la position d'un maître d'école est
+aussi mauvaise que dans l'Angleterre du <span class="smcap">XVII</span><sup>e</sup> siècle, et sa paie
+égale celle d'un domestique. Il n'est donc pas étonnant d'en voir qui
+enseignent encore que Londres est le nom d'un pays dont l'une des
+villes est l'océan Atlantique.</p>
+
+<p>En juin, les nuits commencèrent à devenir chaudes, et ma s&oelig;ur
+souffrit beaucoup des attaques des moustiques. Nous nous décidâmes
+donc à un changement de résidence. On nous avait recommandé beaucoup
+de régions fraîches. Comme je désirais particulièrement retrouver la
+route de Marco Polo, nous résolûmes de nous rendre d'abord à
+Kouh-i-Hazar, ou «montagne de la Tulipe», puis de visiter Sardou, où
+j'étais sûr que le grand Vénitien avait passé.</p>
+
+<p>En quatre étapes, nous étions au village de Hazar, et nous campions au
+c&oelig;ur des montagnes, à 3 300 mètres d'élévation. Je fis là des
+chasses superbes; la montagne avait été réservée pour le gouverneur
+général, et l'on n'y avait pas chassé depuis plusieurs années.</p>
+
+<p>Un jour, nous fîmes, avec ma s&oelig;ur, l'ascension du grand pic de
+Kouh-i-Chah-Koutb-ou-Din-Haides, ou la «Montagne du Saint», «l'Étoile
+Polaire de la Foi». C'est le second en altitude des sommets de la
+Perse du Sud-Est; il atteint 4 180 mètres. Au sommet se trouve une
+châsse, avec une collection de monnaies, dont l'une, avec l'effigie de
+la reine Victoria, datant de 1837.</p>
+
+<p>Le ciel était tout à fait clair, le panorama magnifique. Au nord, nous
+voyions la chaîne carrée au pied de laquelle est Kirman; à l'est, le
+gigantesque Kouh-i-Hazar, qui dépasse 4 000 mètres. C'est une montagne
+<span class="pagenum"><a id="page324" name="page324"></a>(p. 324)</span> superbe; elle est visible de plus de 100 milles sur la route
+du Baloutchistan, et elle a dû réjouir les yeux de plus d'un Kermani.
+Au sud, se trouvent Sardou, et la succession de grandes chaînes, qui,
+sous différents noms, soutiennent le plateau de l'Iran. Presque dans
+chaque direction de l'horizon, nous avions devant nous un pays
+réellement inexploré; les routes principales apparaissent seules sur
+les cartes, et de chaque côté, à quelques milles de distance, il y a
+des régions entièrement inconnues.</p>
+
+<p>De là, nous nous rendîmes sur le plateau de Sardou. À Rahbour, nous
+visitâmes le gouverneur, et nous vîmes chez lui un vieillard, de la
+tribu des Mehni, qui s'attribuait l'âge de cent vingt-cinq ans. Son
+visage était de la couleur de la cire, ses cheveux semblaient des fils
+d'argent.</p>
+
+<p>En quittant Rahbour, nous gardâmes approximativement la direction de
+l'Est, traversant différentes branches du Halil-Roud, dont l'une était
+plus profonde que nous ne l'aurions souhaité. La nuit, nous fîmes
+halte près d'un jardin, autour duquel campaient une cinquantaine de
+familles. C'était le mois de Moharram, et, pendant des heures, nous
+dûmes entendre la funèbre mélopée de la Passion. Elle finit cependant,
+et, à notre grande satisfaction, la chose tourna à la comédie,
+rappelant les pièces de Ladakh, où la même transformation se produit.
+C'est la seule fois que j'aie pu voir en Perse autre chose que la plus
+sincère dévotion; mais les nomades sont généralement considérés comme
+moins stricts que les sédentaires dans leurs observances religieuses.</p>
+
+<p>L'étape suivante nous fit traverser le district fertile de Herza, dont
+les arbres nombreux contrastent agréablement avec l'ordinaire nudité
+des campagnes. Franchissant un col de 2 700 mètres, nous arrivâmes
+graduellement, par des champs ondulés de froment, à Dar-i-Mazar,
+capitale du Sardou. On y voit un sanctuaire bien entretenu en
+l'honneur de Sultan-Seiid-Ahmad-Saghis, descendant de l'imam Mousa. Le
+pays environnant est la propriété du sanctuaire, et des paysans
+appelés <i>cheiks</i> sont à peu près les seuls habitants permanents du
+district, les nomades, au nombre de quatre cent six familles, ne
+passant dans ces régions que les quelques mois d'été. Autour du
+sanctuaire, on voit une douzaine de boutiques, et une station de bains
+y a été récemment établie. Quelques Kermani y étaient venus jouir d'un
+climat admirablement frais.</p>
+
+<p>Nous campâmes plus loin près du col de Sarbizan, où se trouvent les
+ruines d'un caravansérail, bâti par le septième sultan seldjoucide,
+Malik-Mohammed. La chasse était fort belle, et nous serions volontiers
+restés un mois en cet endroit. Mais le <i>Sahib-Divan</i> venait d'être
+renvoyé, le <i>Farman-Fara</i> était de nouveau investi de ses fonctions,
+et il nous fallut rentrer à Kirman avant l'arrivée de Son Altesse.</p>
+
+<p>Un peu avant Noël 1895, deux Allemands, qui avaient parié de faire le
+tour du monde en gagnant leur vie, arrivèrent à Kirman. Ç'aurait été
+un grand discrédit pour notre colonie que des Européens demandant
+l'aumône; je me crus donc obligé de venir en aide, de toutes façons, à
+ces voyageurs. Mais je ne puis dire que j'aie été fâché d'apprendre
+qu'ils avaient finalement échoué dans leur entreprise: de pareils
+excentriques, au moins en Orient, ne font que du mal. Les
+renseignements qu'ils rapportent ne peuvent être que sans valeur,
+sinon dangereux. En outre, il n'y a pas un Oriental qui ne sente
+s'amoindrir l'idée qu'il se faisait des Européens, lorsqu'il en voit
+qui voyagent sans domestiques, et couchent dans le premier trou venu.</p>
+
+<p class="sig">(<i>À suivre.</i>)
+<span class="right10"><i>Adapté de l'anglais par</i>
+<span class="smcap">H. Jacottet</span>.</span></p>
+
+<a id="img026" name="img026"></a>
+<div class="figcenter">
+<img src="images/img026.jpg" width="400" height="280" alt="" title="">
+<p>LE FORT DIT KALA-I-DUKHTAR OU FORT DE LA VIERGE, AUX
+PORTES DE KIRMAN (page <a href="#page320">320</a>).&mdash;D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.</p>
+</div>
+
+<p class="center smaller">Droits de traduction et de reproduction réservés.</p>
+
+<p class="serie"><span class="pagenum"><a id="page325" name="page325"></a>(p. 325)</span> TOME XI, NOUVELLE SÉRIE.&mdash;28<sup>e</sup> LIV.
+<span class="right05">N<sup>o</sup> 28.&mdash;15 Juillet 1905.</span></p>
+
+<a id="img027" name="img027"></a>
+<div class="figcenter">
+<img src="images/img027.jpg" width="600" height="311" alt="" title="">
+<p>LE «FARMAN FARMA».&mdash;D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.</p>
+</div>
+
+<h2>À TRAVERS LA PERSE ORIENTALE<a id="footnotetag2" name="footnotetag2"></a><a href="#footnote2" title="Lien vers la note 2"><span class="smaller">[2]</span></a><br>
+
+<span class="smaller">Par le MAJOR PERCY MOLESWORTH SYKES,<br>
+<i>Consul général de S. M. Britannique au Khorassan.</i></span></h2>
+
+<p class="resume">III. &mdash; En Baloutchistan. &mdash; Le Makran: la côte du golfe
+ Arabique. &mdash; Histoire et Géographie du Makran. &mdash; Le Sarhad.</p>
+
+<p class="resume smaller">
+ Dans son premier voyage de 1893, le major Sykes partit de Kirman
+ pour se rendre à Bouchir, sur le golfe Persique. De là, longeant
+ les côtes du golfe, il arriva à Karatchi. Il repartit de ce poste
+ pour son second voyage, que nous avons maintenant à raconter. Il
+ était accompagné du major Brazier Creagh, du service médical de
+ l'armée, de sultan Soukhrou, officier de la 3<sup>o</sup> de cavalerie du
+ Pendjab, de deux <i>sowars</i> du corps des guides, et de deux
+ domestiques hindous.&mdash;Nous lui rendons la parole:</p>
+
+<a id="img028" name="img028"></a>
+<div class="floatleft">
+<img src="images/img028.jpg" width="200" height="274" alt="" title="">
+<p class="cap200px">INDIGÈNES DU BOURG D'APTAR, BALOUTCHISTAN (page
+<a href="#page335">335</a>).&mdash;D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.</p>
+</div>
+
+<p>Partis de Karatchi, notre première étape fut Gwadour, possession du
+sultan de Mascate, où se réfugient de nombreux esclaves persans. Le
+lendemain, par un beau temps calme, notre vapeur entra dans la baie de
+Chahbar, qui est la plus sûre et la plus accessible de la côte. Elle
+est abritée de la mousson du sud-ouest par la terre d'Oman, du côté de
+laquelle s'allonge le promontoire de Ras-Koulab, tandis qu'au
+sud-ouest un long écueil forme un brise-lames naturel. Mais, avec une
+entrée large de 12 kilomètres et une profondeur d'une vingtaine de
+kilomètres, l'ancrage n'est que relativement sûr.</p>
+
+<p>Le débarquement ne s'opéra pas sans quelque difficulté, au moyen d'une
+barque ou <i>baggala</i> indigène. Quand nous fûmes débarqués, nous
+transportâmes tous nos <i>impedimenta</i> au prochain bureau de télégraphe.</p>
+
+<p>Avant de raconter notre voyage, quelques notes sur la province où nous
+venions d'entrer ne seront pas inutiles. Baloutchistan est le nom,
+généralement admis, d'une région vaste, mais faiblement peuplée, et
+partagée entre la Grande-Bretagne et la Perse. Cette province déserte
+correspond approximativement à la dix-septième satrapie de Darius,
+mentionnée par Hérodote. Le grand roi envahit le Hapta Sindou ou
+Pendjab, probablement par la route du Baloutchistan, tandis qu'une
+flotte commandée par l'amiral grec Scylax descendait l'Indus, et, sans
+s'effrayer des marées, explorait les rives de la Gédrosie et de
+l'Arabie. Cette expédition eut lieu en 512 avant Jésus-Christ, et,
+dans un certain sens, elle diminue la gloire d'Alexandre, qui sans
+doute ignorait que des <span class="pagenum"><a id="page326" name="page326"></a>(p. 326)</span> Grecs eussent déjà navigué dans la
+mer Érythrée,&mdash;à supposer qu'ils l'aient fait, ce qui n'est pas
+prouvé.</p>
+
+<p>Au temps d'Alexandre, la côte du Makran était connue comme le pays des
+Ichthyophages, et l'intérieur s'appelait Gédrosie. Sir Thomas Holdich
+voit dans le mot Makran, une contraction des deux mots persans <i>Mahi</i>
+et <i>Khouran</i>, qui forment l'exact équivalent d'Ichthyophages. Mais je
+crois que le mot est beaucoup plus ancien, et je suggérerais
+l'étymologie suivante. Les assyriologues diffèrent sur le point de
+savoir si le nom de <i>Magan</i> désigne la péninsule sinaïtique ou la côte
+d'Arabie, derrière les îles Bahreïn et y compris l'Oman; en tout cas,
+nous avons le <i>Maka</i> des inscriptions, forme qui se retrouve peu
+altérée dans les <i>Mykians</i> ou <i>Mekians</i> d'Hérodote. Or, le Makran
+était particulièrement connu pour ses mangliers et ses marais, le pays
+étant semblable à la côte voisine qu'on appelle le <i>Ran</i> de Katch, mot
+provenant du sanscrit <i>aranya</i> ou <i>irina</i>, et signifiant un désert ou
+un marais. N'est-il donc pas admissible que l'origine de ce mot fort
+discutée soit <i>Maka irina</i>, ce qui signifie «le désert de Maka»? Dans
+le Sind, la prononciation moderne est <i>Makaran</i>, exactement la forme
+que devaient prendre ces deux mots réunis.</p>
+
+<p>Physiquement, le Makran s'étend jusqu'à la première chaîne importante,
+formant faîte de partage. Jusqu'à une trentaine de kilomètres du
+littoral, on trouve une plaine sablonneuse, parcourue par plusieurs
+cours d'eau, et en maint endroit recouverte de tamaris. Sauf après la
+pluie, la plupart de ces rivières ne coulent qu'en partie à la surface
+du sol. Leur cours devient ensuite souterrain, ce qui a l'avantage de
+soustraire leurs eaux à l'évaporation. Ce district devrait être moins
+pauvre qu'il n'est, car le sol est bon et suffisamment arrosé, et l'on
+y trouve d'excellents pâturages pour les chameaux. Derrière s'étend
+une zone de collines d'argile, basses et arrondies, auxquelles
+succèdent de rugueuses chaînes calcaires, dont les crêtes forment le
+faîte de partage du Makran.</p>
+
+<p>Sir Thomas Haldich décrit ce paysage en termes excellents dans son
+volume <i>The Indian Borderland</i>: «Une suite monotone et sans vie
+d'épines dorsales d'argile laminées, disposées en scie comme les
+vertèbres d'une baleine, se dressant au-dessus des lignes plus douces
+de collines de boue, qui s'inclinent des deux côtés, jusqu'à l'endroit
+où un petit rebord de sel indique une ligne de drainage dans laquelle
+l'eau suinte; et un petit décor flétri de tamaris aux teintes neutres,
+reflétant les tiges jaunes des herbes oubliées de l'année
+précédente,&mdash;tel était l'aspect sylvestre d'un paysage que nous avions
+trop souvent sous les yeux.»</p>
+
+<p>Les pontes nord de la chaîne calcaire plongent dans les rivières de
+Bampour et de Mechkil, qui n'arrivent à la mer ni l'une ni l'autre. Au
+nord-ouest, le Lout s'étend jusqu'à la rivière de Bampour, tandis qu'à
+l'est de la plaine de Fahradj, les chaînes des montagnes persanes qui
+allaient du nord-ouest au sud-est, prennent la direction est-ouest qui
+est si caractéristique dans le Baloutchistan du sud, et qui explique
+en partie l'état arriéré de cette région, en rendant de la côte son
+accès très difficile. Plus au nord, enfin, est situé le district de
+Sarhad, où deux chaînes dirigées parallèlement vers le nord-ouest,
+séparent cette région élevée du Lout à l'ouest et du désert de Kharan
+également bas à l'est.</p>
+
+<a id="img029" name="img029"></a>
+<div class="floatleft">
+<a href="images/img029.jpg">
+<img src="images/img029tb.jpg" width="400" height="283" alt="" title=""></a>
+<p class="cap400px">CARTE DU MAKRAN.</p>
+</div>
+
+<p>La zone centrale du Baloutchistan est très montagneuse, mais elle
+possède des ressources en eau qui ont été peu utilisées jusqu'ici, et
+une étendue presque illimitée de maigres pâturages. La rivière
+Bampour, moyennant une faible dépense pour les travaux d'irrigation,
+nourrirait facilement une population considérable.</p>
+
+<p>Le Sarhad, qui était encore il y a quelques années un vrai nid de
+brigands, et qui n'est guère autre chose aujourd'hui, a de grandes
+ressources latentes avec ses hautes plaines allant jusqu'au
+Kouh-i-Taftan. Cependant le district est presque dépourvu de
+population, bien que le creusement des kanats ait déjà eu certains
+résultats et qu'on retrouve dans le pays beaucoup de vestiges
+d'anciennes cultures. L'ouverture de la ligne de Quetta au Seistan
+aura un effet lent, mais sûr: le Gouvernement anglais ne peut plus
+être, comme par le passé, indifférent aux razzias; d'ailleurs,
+<span class="pagenum"><a id="page327" name="page327"></a>(p. 327)</span> la Perse y met elle-même bon ordre, et les razzias ne sont
+plus ce qu'elles étaient tout récemment encore, quand les Baloutches
+tuaient tous ceux qu'ils faisaient prisonniers, ou,
+exceptionnellement, les retenaient en esclavage et les mutilaient pour
+leur ôter l'envie de retourner chez eux.</p>
+
+<a id="img030" name="img030"></a>
+<div class="figcenter">
+<img src="images/img030.jpg" width="600" height="456" alt="" title="">
+<p>BALOUTCHES DE PIP, VILLAGE DE DEUX CENTS MAISONS
+GROUPÉES AUTOUR D'UN FORT (page <a href="#page334">334</a>).&mdash;D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.</p>
+</div>
+
+<p>Nous ne savons rien de certain sur l'origine des Baloutches, car ils
+n'ont pas de livres anciens, sont très ignorants et en sont fiers,
+comme l'étaient les barons du moyen âge. Sir Henry Pottinger leur
+attribue une origine turkomane; mais, d'après le professeur Rawlinson,
+le mot Baloutche est dérivé du nom de Belus, roi de Babylone, qu'on
+identifie au Nemrod fils du Kouch de l'Écriture. Le mot <i>kouch</i> peut
+être l'origine de celui de <i>kedg</i> et peut-être de <i>kach</i>. À l'époque
+des Sassanides, le Baloutchistan était connu sous le nom de
+<i>Koussoun</i>, qui est peut-être une forme de kouch. Dans le Chah Nameh
+de Firdousi, les Baloutches sont mentionnés comme une tribu fixée dans
+le Ghilan, sous le règne de Nochirwan. De là, ils ont dû émigrer dans
+le Baloutchistan, par le Seistan. Très probablement ils sont de race
+aryenne, mais la race a été altérée par le croisement avec des
+immigrants arabes fuyant les persécutions qui suivirent la mort
+d'Hussein. Les chefs se réclament d'ancêtres arabes, et ils paraissent
+appartenir à une race différente de celle des paysans. Les Brahouis,
+qui forment un autre élément de la population, ont un type très
+distinct: ils sont petits, ramassés et ont la figure ronde, tandis que
+les Baloutches sont grands et élancés, avec de longues figures. Les
+Brahouis parlent une langue parente du tamoul et doivent être
+d'origine dravidienne.</p>
+
+<p>Il est très important de noter que plusieurs milliers de Baloutches
+vivent en dehors du Baloutchistan; on les trouve jusque dans les
+provinces frontières de l'Inde.</p>
+
+<p>Les seules ruines préislamiques que j'aie rencontrées sont les
+<i>Gorbasta</i> ou «barrages d'infidèles», qu'on a comparées aux murs
+cyclopéens de la Grèce. Ils sont généralement construits à
+l'embouchure d'un défilé, et ils avaient pour but de retenir l'eau
+pour l'irrigation. Dans quelques cas, on les trouve sur des pentes,
+et, dans le Baloutchistan oriental, il y avait probablement une
+nombreuse population dépendant de ces barrages, &oelig;uvres probablement
+des Baloutches et des Kouchs.</p>
+
+<p>Mais le colonel Mockler, voyageant à une soixantaine de kilomètres au
+nord-ouest de Gwadour, a exhumé quelques anciennes constructions en
+briques, et a vu également des barrages en pierre. Il a découvert
+aussi <span class="pagenum"><a id="page328" name="page328"></a>(p. 328)</span> des os, des poteries, des couteaux de pierre. Dans
+d'autres parties du Makran, il a trouvé des maisons en pierre,
+probablement des tombes, appelées localement <i>damba-koah</i>. Mais il ne
+tire aucune conclusion précise de ces découvertes, non plus que des
+fouilles exécutées à Bahreïn, et où des tombes en pierre ont également
+été exhumées.</p>
+
+<p>Le Baloutchistan fut tributaire de l'ancienne monarchie persane. Il
+est certain qu'Alexandre le Grand le traversa de l'est à l'ouest, puis
+on le perd de vue pour quelques centaines d'années. Il n'en est plus
+question que sous le règne de Nochirwan, qui, pour punir les
+Baloutches de leurs razzias, on fit de grands massacres. Ils se
+tinrent alors tranquilles au moins pendant une génération, puis
+reprirent leurs habitudes de pillage, et leur indépendance ne fut
+jamais menacée d'une façon durable.</p>
+
+<p>Vinrent les Musulmans; la province de Kirman fut conquise dès les
+premières années de l'Hégire, et le Baloutchistan eut bientôt le même
+sort. Mais il est douteux qu'il ait été gouverné d'une façon
+permanente par les Musulmans, jusqu'à ce qu'il eût été définitivement
+conquis par Yakoub-bin-Lais, de la dynastie des Saffar. Celui-ci régna
+sur un empire qui s'étendait de l'Indus au Chat el-Arab, mais cette
+prospérité dura peu, son frère Amz ayant été fait prisonnier par
+Ismaïl, de la famille des Samanides, et mis à mort à Bagdad.</p>
+
+<p>Cependant les Saffar gardèrent encore plusieurs siècles le
+Baloutchistan, et ils devinrent, dans le cours des temps, une
+confédération de chefs. Divers voyageurs arabes, Masoudi entre autres,
+Istakhri et Ibn Hankal, nous ont donné un intéressant tableau du
+Makran à leur époque. Deux siècles plus tard, nous avons les rapports
+d'Idrisi et de Benjamin de Tudèle. À ce moment, la plus grande ville
+du pays était <i>Kir</i>, actuellement un sordide petit hameau de pêcheurs
+à l'ouest de Chahbar. Idrisi parle d'un grand commerce de sucre; le
+Makran se trouvait évidemment, à son époque, sur une route fréquentée.</p>
+
+<p>Lors de l'invasion des Mongols, Djelaleddin de Khiva vint de l'Inde au
+Makran pour se mesurer avec les hordes des envahisseurs, et, en 1223,
+Djenghiz-Khan ayant détruit Hérat, envoya Dchagataï dévaster le Makran
+pour couper les lignes de communication de Djelaleddin.</p>
+
+<a id="img031" name="img031"></a>
+<div class="floatleft">
+<img src="images/img031.jpg" width="300" height="447" alt="" title="">
+<p class="cap300px">DES FORTS ABANDONNÉS RAPPELLENT L'ANCIENNE PUISSANCE DU
+BALOUTCHISTAN.&mdash;D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.</p>
+</div>
+
+<p>À la fin du <span class="smcap">XIII</span><sup>e</sup> siècle, Marco Polo, à son retour de Chine, navigua
+le long du Makran, mais il est peu probable que le grand Vénitien ait
+touché un point quelconque de la côte.</p>
+
+<p>Au commencement du <span class="smcap">XV</span><sup>e</sup> siècle, après l'extermination par Timour de la
+famille des Mouzaffar, Timour conféra le Kirman à l'émir Adagui,
+lequel envoya dans le Baloutchistan Djelaleddin Djamchid, qui pilla le
+pays jusqu'à Kedj. C'est à la fin de ce siècle que les Baloutches
+commencent à arriver à Moultan. Un peu plus tard, on les rencontre
+dans le Pendjab.</p>
+
+<p>Lors de l'invasion de l'Inde par Nadir Chah, le pays était gouverné
+par Abdoulla Khan. Son second fils, Natiz Khan, revendiqua son
+indépendance après l'assassinat du Chah; mais il dut, bientôt après,
+reconnaître la suzeraineté afghane. Il étendit le plus qu'il put la
+domination baloutche, et son pouvoir était respecté jusqu'à Bampour.
+Mais ses successeurs ne furent plus que les souverains dégénérés d'un
+royaume aux dimensions restreintes, et lorsque sir Henry Pottinger le
+traversa en 1810, le pays que nous appelons aujourd'hui Baloutchistan
+persan était indépendant.</p>
+
+<p>En 1839, un intelligent voyageur, Hadji Abdoul Nali, nous montre les
+différents chefs baloutches se livrant à toutes sortes de razzias en
+Perse, et se riant des menaces du gouverneur général de Kirman.</p>
+
+<a id="img032" name="img032"></a>
+<div class="floatright">
+<img src="images/img032.jpg" width="400" height="282" alt="" title="">
+<p class="cap400px">CHAMELIERS BRAHMANES DU BALOUTCHISTAN.&mdash;D'APRÈS UNE
+PHOTOGRAPHIE.</p>
+</div>
+
+<p>Mais, à partir de 1844, le Baloutchistan commença à perdre son
+indépendance. Aboul-Hassan, puis Ali Khan furent faits prisonniers.
+Deux membres de la tribu des Kadjars furent désignés pour gouverner ce
+turbulent district; mais ils ne réussirent pas dans leur tâche, et ce
+fut le mérite d'Ibrahim Khan, fils d'un boulanger de Cam, d'achever la
+conquête de ce qui est connu aujourd'hui comme le Baloutchistan
+<span class="pagenum"><a id="page329" name="page329"></a>(p. 329)</span> persan. On l'accuse d'avoir été cruel, et il avait, il est
+vrai, une certaine propension pour la traite des esclaves; mais il
+faut tenir compte de tout l'argent et de tous les présents qu'on
+exigeait de lui. Sir Oliver-Saint-John le décrit ainsi en 1872: «Le
+redoutable souverain du Bam, du Narmachir et du Baloutchistan est un
+petit homme à figure de Polichinelle(!), qui peut avoir n'importe quel
+âge, entre quarante-cinq et soixante ans. Il a une barbe pleine et
+bien teinte et de petits yeux perçants. Rien dans son visage ne paraît
+indiquer l'homme réellement supérieur qu'il doit être, non seulement
+pour s'être élevé à sa position actuelle par son simple mérite, sans
+argent et sans aide intéressée, mais pour avoir rétabli l'ordre et la
+tranquillité dans une des régions les plus turbulentes de l'Asie.»
+C'est là, fort bien tracé, le portrait d'un maître du Baloutchistan.</p>
+
+<p>Ibrahim Khan reçut assez mal la commission de délimitation commandée
+par sir Frederic Goldsmid pour délimiter la frontière perso-baloutche,
+et, aussitôt la mission partie, il se saisit de Kouhak, qui n'avait
+pas été attribué à la Perse. Il mourut on 1884, après avoir été
+pendant trente ans gardien de cette marche du royaume; renvoyé à
+l'occasion, il était aussitôt réinstallé. Son fils mourut quelques
+mois après lui, et son beau-fils, Zein ul-Abidin Khan, devint
+gouverneur; mais il fut remplacé en 1887 par un Turc, Aboul Fath Khan,
+puis bientôt après remis à la tête du pays. Il était là quand j'y
+arrivai, en 1893. Je puis ajouter, par anticipation, que Zein
+ul-Abidin eut à réprimer deux soulèvements des Baloutches, l'un après
+l'assassinat du chah en 1896, l'autre l'année suivante.</p>
+
+<p>C'est en partie à l'action du Gouvernement britannique, qui interdit
+la vente des fusils, que le Baloutchistan est plus soumis aujourd'hui
+qu'il n'a jamais été. Mais les perspectives ne sont pas brillantes. La
+paresse, la passivité de ce peuple est telle que, je crois pouvoir le
+prédire, dans cent ans sa vie ne différera pas plus qu'aujourd'hui de
+celle des patriarches.</p>
+
+<p>J'en reviens à notre voyage: grâce à M. Lovell, les chameaux étaient
+prêts. Mais les Baloutches n'avaient pas de cordes; aussi fut-il très
+difficile de répartir les charges. Ils se plaignaient, en outre, de la
+lourdeur de ces charges, qu'un muletier persan aurait trouvées
+légères. Nous fîmes à ce sujet la constatation intéressante que chaque
+chameau avait un propriétaire, et que quelquefois il y avait jusqu'à
+quatre hommes pour se répartir les quatre jambes de l'animal.
+L'arrangement ordinaire est cependant que le propriétaire garde trois
+jambes, et donne, en guise de paiement, la quatrième au conducteur.</p>
+
+<p>Nous nous décidâmes enfin à diviser les charges nous-mêmes, et nous
+partîmes tard dans l'après-midi, pour marcher jusqu'à Tiz, distant de
+12 kilomètres. Nous passâmes d'abord par le village de Chahbar, habité
+par de nombreux commerçants hindous, avec ses repaires sordides, que
+quelques arbres empêchent d'être absolument hideux; puis nous nous
+élevâmes graduellement sur la chaîne rocheuse qui le sépare du fameux
+port médical de Tiz. Cette dernière localité occupe un emplacement
+bien meilleur que Chahbar, étant situé à l'issue de la route
+principale qui se dirige vers l'intérieur par Kasakand, et commandant
+absolument la route du littoral, qui à l'est descend la montagne en
+zigzag, et à l'ouest doit passer par une porte pratiquée dans un mur
+qui va des falaises à la mer.</p>
+
+<p>Il était trop tard pour parcourir les ruines, qui ne consistent guère
+aujourd'hui qu'en un millier de tombes. Nous eûmes juste le temps de
+jeter un coup d'&oelig;il sur l'ancien fort persan, construit il y a
+vingt ans <span class="pagenum"><a id="page330" name="page330"></a>(p. 330)</span> environ pour protéger Chahbar, conquis par les
+Persans sur un cheikh arabe; il fut bientôt après abandonné par sa
+garnison.</p>
+
+<p>En 1188 de notre ère, Tiz était évidemment un grand port; les
+caravanes venant de l'ouest suivaient cette route, lorsque, à la suite
+de troubles locaux, celle d'Ormuz était bloquée. Leur itinéraire
+passait probablement de l'Irak à Kirman, et de là à Bampour, Kasakand
+et Tiz; l'autre route possible, par Geh, étant impraticable pour les
+caravanes. L'importance de Tiz lui venait en outre, de ce qu'elle
+était le contre du commerce du sucre au Makran, et peut-être le
+débouché des blés du Seistan; c'était sans doute la résidence des
+marchands, qui répugnaient à pousser jusqu'à Ormuz. Dans l'&oelig;uvre
+d'Afzal Kirmani, le port est appelé le «Trou de Tiz», et c'est
+probablement le <i>Falmena</i> d'Arrien.</p>
+
+<p>Ayant établi notre camp dans une vallée étroite où il n'y avait un peu
+d'eau que dans quelques trous boueux, nous repartîmes le lendemain par
+une chaleur atroce, en nous dirigeant vers Parag, un sordide petit
+hameau d'ichthyophages. Là, nous tournâmes le dos à la mer et aussi à
+la ligne du télégraphe, qui, longeant de près le rivage, souffre
+beaucoup de l'humidité. Nos chevaux étant fatigués par leur récent
+voyage en chemin de fer et en bateau, nous nous reposâmes quelque
+temps à l'ombre des tamaris, et nous ne reprîmes notre chemin qu'à la
+fraîcheur du soir, traversant une plaine de lave, parsemée de quelques
+maigres champs de coton.</p>
+
+<p>Notre campement de ce jour se fit au petit hameau de Nour-Mouhamedi.
+Le lendemain, sous prétexte que leurs chameaux, arrivés tard dans la
+nuit, avaient besoin de se restaurer, nos Baloutches nous
+contraignirent à faire halte.</p>
+
+<p>Une nouvelle marche, de 25 kilomètres, nous conduisit à Pich-Mant,
+dont le nom signifie «Place du palmier nain». Les feuilles de cet
+arbre sont employées à divers usages: on en fait des sandales, des
+nattes, des corbeilles, des toits, des cordes; on en fait aussi, dit
+l'auteur d'<i>Eastern Persia</i>, des bonnets, des fourreaux de sabre, des
+courroies, etc. Les baies, séchées, font des chapelets, les jeunes
+pousses sont mangeables, et les racines sont un combustible qui
+s'allume toujours, grande ressource dans ce pays où le bois est rare.</p>
+
+<p>Quittant la plaine, qui est d'une formation relativement récente, nous
+entrâmes dans une vallée pierreuse et désolée, connue sous le nom de
+<i>Pir Ghourik</i>, ou Défilé herbeux; et de là, franchissant un col bas,
+nous arrivâmes sur un plateau. Ce jour-là, un essaim de frelons
+s'abattit sur notre déjeuner, et le mangea pour nous.</p>
+
+<a id="img033" name="img033"></a>
+<div class="floatleft">
+<img src="images/img033.jpg" width="400" height="274" alt="" title="">
+<p class="cap400px">LA PASSE DE FANOCH FAISANT COMMUNIQUER LA VALLÉE DU
+MÊME NOM ET LA VALLÉE DE LACHAR (page <a href="#page333">333</a>).&mdash;D'APRÈS UNE
+PHOTOGRAPHIE.</p>
+</div>
+
+<p>La journée suivante, un peu plus longue, nous mena jusqu'à Ziarat,
+sanctuaire construit en l'honneur de Pir Chamil, un saint habitant de
+l'Inde, qui mourut ici, il y a à peu près trois siècles. Nous eûmes
+l'agréable surprise, après avoir franchi un vaste plateau, de trouver
+de l'eau courante, où nos chevaux s'abreuvèrent avec délices.</p>
+
+<p>Le seul Européen qui nous ait précédés dans cette région est le
+capitaine Grant, un de ces explorateurs envoyés en Perse par Sir John
+Malcolm, dans la première décade du <span class="smcap">XIX</span><sup>e</sup> siècle. Ses renseignements
+sont très maigres.</p>
+
+<p>À Ziarat, nous avions atteint la limite septentrionale du <i>Dacht</i>, ou
+District littoral, qui est affermé, nous dit-on, pour environ 5 000
+francs par an. L'eau de la rivière, qui avait disparu au bout de
+quelques milles, reparut un peu en amont, et nous passâmes par une
+série de petits hameaux et de bosquets de dattiers, nous arrêtant
+finalement à Nokinja, où nous pûmes nous procurer des bottes de riz
+vert pour nos chevaux, et des &oelig;ufs et du lait pour nous-mêmes.</p>
+
+<a id="img034" name="img034"></a>
+<div class="figcenter">
+<img src="images/img034.jpg" width="400" height="595" alt="" title="">
+<p>MUSICIENS AMBULANTS DU BALOUTCHISTAN.&mdash;D'APRÈS UNE
+PHOTOGRAPHIE.</p>
+</div>
+
+<p><span class="pagenum"><a id="page332" name="page332"></a>(p. 332)</span> Nous étions sortis enfin des collines arrondies d'argile, et
+les chaînes par lesquelles nous passions se terminaient en
+promontoires effilés, au-dessus du lit de la rivière. Immédiatement en
+amont de Nokinja, on trouve le confluent du Sirha. Plus haut encore,
+nous fûmes enchantés d'atteindre Geh, la localité principale du
+district. J'ai vu des centaines de villages baloutches, mais Geh&mdash;le
+<i>Bih</i> du voyageur arabe&mdash;reste gravé dans ma mémoire comme le plus
+joli. Un magnifique bosquet de dattiers s'élève à la source de deux
+fleuves, le Gung et le Kichi; un vieux fort pittoresque se dresse sur
+un rocher, et des collines désolées, tout alentour, rehaussent le vert
+d'émeraude des rizières.</p>
+
+<p>L'altitude du village est de 450 mètres environ. Bien que nous
+fussions à la fin d'octobre, le thermomètre, à midi, marquait près de
+38°.</p>
+
+<p>Geh, Kasakand à l'est, et Bint à l'ouest, forment les trois villes du
+Makran persan que le voyageur atteint en venant de la côte. Chacune,
+dit-on, possède la même population, qui ne doit guère dépasser deux
+mille habitants, pour autant que nous pûmes en juger.</p>
+
+<p>Nous reçûmes la visite de Chakar Khan, frère aîné de Sardar Hussein
+Khan, qui représente l'ancien ordre de choses dans la province, et se
+rappelle le Baloutchistan à l'époque où il était indépendant de la
+Perse; naturellement, il désapprouve les changements survenus.
+Quelques-uns des habitants parlaient hindoustani, et nous apprîmes
+qu'ils avaient un petit commerce avec la côte, un des principaux
+articles étant le poisson, qu'on vend quand il est déjà très avancé.
+En somme, l'état de la population est misérable, le gouverneur, qui
+n'est arrêté, comme en Perse, ni par l'opinion publique, ni par le
+télégraphe, la pressurant terriblement. Beaucoup d'habitants émigrent
+vers Karatchi, Mascate et Zanzibar.</p>
+
+<a id="img035" name="img035"></a>
+<div class="floatleft">
+<img src="images/img035.jpg" width="400" height="312" alt="" title="">
+<p class="cap400px">UNE HALTE DANS LES MONTAGNES DU MAKRAN.&mdash;D'APRÈS UNE
+PHOTOGRAPHIE.</p>
+</div>
+
+<p>Nous partîmes après avoir congédié nos chameaux et engagé quelques
+guides de Lachar, les plus forts et les meilleurs pour les voyages en
+montagne. Nous avions à traverser le district inexploré qui nous
+séparait du Fanoch. Nous remontâmes le lit pierreux du Goung, puis
+nous pénétrâmes dans le bassin du Sirha, dont les deux rives sont
+peuplées de nombreux villages. Nous fîmes halte à Malouran, sur un
+tributaire du Rapch. Les habitants, qui n'avaient apparemment jamais
+entendu parler d'Européens, nous regardaient avec suspicion;
+lorsqu'ils furent à portée de notre voix, nous essayâmes du procédé
+qui nous réussissait d'ordinaire, et qui consistait à donner une
+roupie à un homme, pour lui montrer que nous entendions payer nos
+provisions. Cette fois-ci, il manqua son effet. Une discussion animée
+s'engagea; je cherchai, pour ma part, à expliquer que nous paierions
+et que nous étions leurs amis; mais le chef de la bande, un coquin
+d'une apparence particulièrement fâcheuse, s'obstinait à refuser.
+Finalement, un des hommes de notre troupe sauta sur lui et le jeta
+dans la rivière, d'où le malandrin ressortit la bouche pleine de boue;
+aussitôt les approvisionnements arrivèrent. On peut objecter que nous
+n'avions pas le droit de recourir à la «force majeure»; mais je
+conseillerai à un de mes contradicteurs de se mettre dans une position
+semblable, et je voudrais voir ce qu'il ferait. En fin de compte, les
+gens de Malouran devinrent nos très bons amis pendant la journée que
+nous passâmes chez eux. Nous constatâmes ce trait remarquable qu'ils
+sifflaient, talent rare en Orient, où le sifflement passe généralement
+pour être un «langage diabolique».</p>
+
+<a id="img036" name="img036"></a>
+<div class="figcenter">
+<img src="images/img036.jpg" width="600" height="415" alt="" title="">
+<p>BALOUTCHES DU DISTRICT DE SARHAD.&mdash;D'APRÈS UNE
+PHOTOGRAPHIE.</p>
+</div>
+
+<p><span class="pagenum"><a id="page333" name="page333"></a>(p. 333)</span> Une marche très rude nous mena jusqu'à la rivière de Fanoch,
+ou Rapch. De là, nous arrivâmes à Fanoch, par un chemin unique en son
+genre. Contournant le lit de la rivière, qui coule entre des falaises
+appartenant au beau massif du Band-i-Linag, ou chaîne Bleue, nous
+passâmes d'abord devant un superbe rocher rouge sang, au pied duquel
+est un étang profond; on l'appelle le Giri. Plus loin, les blocs de
+rochers, dont quelques-uns pesaient des centaines de tonnes, étaient
+des plus splendides, variant du blanc éclatant au noir de jais; mais
+le chemin était tuant, et nous dûmes y traîner nos chevaux. Ce fut
+donc avec une grande satisfaction que nous atteignîmes le sommet de la
+gorge, et que nous vîmes, à un mille en amont, les dattiers de Fanoch.</p>
+
+<p>Nous fûmes reçus très amicalement dans cet endroit, dont les fils de
+Chakar Khan étaient gouverneurs. Ils exprimèrent un immense plaisir à
+voir nos fusils.</p>
+
+<p>Désireux de connaître un peu le pays inexploré qui s'étend à l'ouest,
+nous montâmes au Kouh-i-Fanoch, ascension laborieuse, qui nous prit
+quatre heures. Les 150 derniers mètres sont formés par un rocher de
+calcaire blanc, presque perpendiculaire. Du sommet, nous pûmes
+aisément remonter jusqu'à leurs sources les cinq rivières séparées qui
+forment le Fanoch. Nous jouîmes en même temps d'un panorama superbe,
+qui nous donna ce que nous désirions si vivement, une idée du niveau
+du pays. À l'ouest, la vue était en partie bornée par de hautes
+montagnes; mais au nord, nous eûmes un coup d'&oelig;il sur le magnifique
+Kouh-i-Bazman, qui s'élève solitaire jusqu'à 2 700 mètres au-dessus de
+la plaine (3 400 au-dessus de la mer). À l'est, s'étendaient le massif
+d'Azabad et le district de Lachar, que nous allions bientôt explorer.</p>
+
+<p>Fanoch, où nous nous reposâmes un jour, pour «manger» notre fatigue,
+comme disent les Persans, a un aspect beaucoup plus prospère que Geh,
+plusieurs de ses maisons étant construites en pierre. Il s'y trouve un
+fort, qui paraît être de grande antiquité; mais, comme c'est le cas
+ordinaire dans le Baloutchistan, nous ne pûmes avoir aucun
+renseignement sur son histoire. Les moutons, les volailles, les
+&oelig;ufs, le lait, l'orge, le riz et le froment sont en abondance, et
+les dattes sont fameuses dans tout le Baloutchistan; mais le seul
+article manufacturé consiste en petites casquettes brodées de soie
+rouge. Je demandai si Fanoch se trouvait dans le Makran. On me
+répondit que la frontière est formée par la ligne de faite du
+Band-i-Linag, au nord de laquelle se trouve la ville: le Bachkird, à
+l'ouest, n'est pas considéré comme faisant partie du Baloutchistan.</p>
+
+<p>Nous repartîmes par le même chemin par lequel nous étions venus; mais,
+au delà de Sartab, nous prîmes une direction plus septentrionale,
+traversant le Sisha à Tehan, village prospère, d'un millier
+d'habitants.</p>
+
+<p><span class="pagenum"><a id="page334" name="page334"></a>(p. 334)</span> Revenus à Geh, nous trouvâmes nos compagnons bien reposés.
+Deux jours après notre retour, comme nous nous préparions à partir
+pour Fahradj, nous fûmes agréablement surpris par l'arrivée de deux
+Baloutches, que le gouverneur du Baloutchistan persan avait envoyés
+pour nous servir de guides: c'étaient Mir-khan-Mohammed, d'Aptar, et
+Moulla-Bachan.</p>
+
+<p>Nous dûmes encore retourner sur nos pas jusqu'à Ichan, d'où nous
+suivîmes d'abord le cours d'un affluent du Sirha. Puis nous arrivâmes
+au fleuve principal, sur le bord duquel il y avait quelques petits
+lambeaux de culture. Nous campâmes dans le lit même de la rivière, et,
+le jour suivant, nous trouvâmes la plus affreuse route que j'aie
+encore jamais vue; en comparaison, les <i>kotals</i> de Bouchi sont des
+chaussées métalliques. Un mille en amont, la gorge se rétrécissait
+jusqu'à n'avoir plus que 30 mètres environ de largeur, et nous
+rencontrions des degrés rocheux, en bas desquels la rivière tombait en
+cascade. Plus loin, un autre agrément, c'étaient des blocs de rochers
+de toutes dimensions, de celles d'un omnibus à celles d'une balle de
+<i>foot-ball</i>. Après quoi vint une mare profonde, qui remplissait toute
+la largeur de la vallée. Au-dessus, un sentier de chèvres, où il nous
+parut impossible que nos bêtes chargées pussent monter. Cependant, à
+ma grande surprise, il n'y eut pas d'accidents.</p>
+
+<p>Nos chevaux étaient éreintés lorsque nous arrivâmes à la source de la
+rivière, qui se trouve dans le bois de dattiers de Sirha, vaste, mais
+entièrement négligé. Nous campâmes à une altitude de 990 mètres, et ce
+fut le premier jour où nous eûmes une température inférieure à 30°
+centigrades. Le lendemain, le temps était relativement frais; nous
+montâmes jusqu'à la ligne de faîte du Makran, à 1 100 mètres environ,
+et de là, nous nous mîmes à descendre, contournant les pentes
+occidentales de la grande masse de l'Azbag, que nous avions vue du
+sommet du Kouh-i-Fanoch. Le soir, nous campions à Pip, la capitale du
+Lachar.</p>
+
+<p>Le gouverneur vint nous saluer. Il se montra d'abord très timide. Son
+visage ne s'éclaircit que quand nous lui eûmes demandé l'histoire de
+sa famille. C'était un garçon de seize ans. Pip est un village de deux
+cents maisons, qui se groupent autour d'un fort, à une certaine
+distance d'un beau bois de dattiers. Dans le Baloutchistan, les
+maisons sont toujours construites sur des espaces découverts,
+probablement parce que le sous-bois des dattiers est employé pour la
+culture des céréales. Le changement d'atmosphère entre la chaleur
+sèche du désert et l'humidité relativement fraîche des bois de
+dattiers est très agréable, mais de nature, probablement, à donner la
+fièvre. Cependant, après des heures passées dans l'éclat sans pitié de
+la lumière, l'ombre est si bienvenue que nous campions toujours aussi
+près que possible des arbres, et, autant que je sache, aucun de nous
+n'en souffrit.</p>
+
+<a id="img037" name="img037"></a>
+<div class="floatleft">
+<img src="images/img037.jpg" width="400" height="268" alt="" title="">
+<p class="cap400px">UN FORTIN SUR LES FRONTIÈRES DU BALOUTCHISTAN.&mdash;D'APRÈS
+UNE PHOTOGRAPHIE.</p>
+</div>
+
+<p>Mon compagnon et moi, nous étions d'accord pour penser que les
+Lacharis étaient supérieurs à tous les autres Baloutches que nous
+avions rencontrés. Beaucoup mieux physiquement, c'étaient des
+spécimens sauvages de l'humanité; mais nous les trouvâmes toujours
+gais et virils, ce qui n'est pas le cas de la généralité des
+Baloutches, qui sont gourmands, vaniteux, peu serviables, et aussi
+déraisonnables que des chameaux. Il n'est que juste d'ajouter que les
+Baloutches sont extrêmement honnêtes, et que si on leur confie des
+valeurs ou des lettres, ils les défendront au péril de leur vie; ils
+sont aussi très moraux, et traitent leurs femmes à peu près comme
+leurs égales. Ils ont un code de l'honneur, et y conforment
+généralement leur vie. On peut citer comme exemple de leur honnêteté
+le fait que, pour payer les employés du télégraphe, on avait coutume
+d'envoyer le long de la ligne un sac de roupies, où chacun prenait à
+son tour ses appointements. Une seule fois, un employé abusa de cette
+confiance, et il dut quitter son pays, ce qui, pour un Baloutche, est
+la plus dure des punitions.</p>
+
+<a id="img038" name="img038"></a>
+<div class="floatright">
+<img src="images/img038.jpg" width="400" height="297" alt="" title="">
+<p class="cap400px">DANS LES MONTAGNES DU MAKRAN&mdash;À DES COLLINES D'ARGILE
+SUCCÈDENT DE RUGUEUSES CHAÎNES CALCAIRES (page <a href="#page326">326</a>).&mdash;D'APRÈS UNE
+PHOTOGRAPHIE.</p>
+</div>
+
+<p><span class="pagenum"><a id="page335" name="page335"></a>(p. 335)</span> Après un jour d'un repos bien gagné, nous continuâmes à
+descendre la fertile vallée de Pip. À Ispaka, nous étions arrivés dans
+le district de Fahradj, et nous découvrions les premiers représentants
+de l'élément persan, si détesté, sous la forme de deux ou trois
+soldats et d'un sergent. Les Baloutches appellent tous les Persans des
+<i>Gagar</i>, corruption de <i>Kadjar</i>, nom de la dynastie régnante; comme
+ils ne voient guère de Persans que les collecteurs de taxes, leur
+haine envers eux est quelque chose d'extraordinaire. Je crois
+cependant qu'elle a diminué de violence en ces dernières années.</p>
+
+<p>Le lendemain, nous dirigeant vers la rivière de Bampour, nous
+atteignions le village de Kasimabad, dont les habitants sont appelés
+<i>Darzada</i>, nom qui semble indiquer un croisement négro-baloutche. Ils
+sont attachés à la glèbe: nominalement, ils reçoivent un tiers de la
+récolte; mais, en fait, il semble qu'ils n'aient que juste de quoi se
+nourrir.</p>
+
+<p>Ayant traversé la rivière à un gué que les sables mouvants rendaient
+dangereux, nous atteignîmes Bampour. Cette ancienne capitale du
+Baloutchistan ne consiste plus qu'en deux centaines de huttes
+sordides; le fort était presque abandonné, le bois de dattiers réduit
+presque à rien, et il nous fallut camper sur un tas d'ordures, qui
+avait dû autrefois être un jardin.</p>
+
+<p>Zein ul-Abidin Khan, le gouverneur ou <i>asad-u-Dola</i>, m'avait écrit
+qu'il m'attendait à Fahradj, qui se trouve à 4 milles de distance, et
+qui est beaucoup plus importante, ayant environ deux mille âmes, y
+compris le garnison. Zein ul-Abidin Khan nous reçut sans trop
+d'empressement; notre curiosité lui semblait suspecte, comme à
+beaucoup d'Orientaux; mais, après quelques difficultés, nous finîmes
+par devenir bons amis.</p>
+
+<p>Comme le <i>Farman Farma</i> ne nous annonçait son arrivée que pour
+janvier, nous profitâmes du mois que nous avions devant nous pour
+explorer le district de Sarhad, en partie encore presque inconnu.</p>
+
+<p>Ayant loué un nombre suffisant de chameaux, nous partîmes le 1<sup>er</sup>
+décembre. Notre première étape fut Aptar. Nous remontâmes ensuite la
+vallée du Konar Rud. C'est une région assez agréable; à de fréquents
+intervalles, des sources jaillissent dans le lit de la rivière, au
+milieu des hautes herbes. À Soran, nous fûmes retenus quelques jours
+par une attaque de dysenterie de Brazier Creagh.</p>
+
+<p>Quelques jours après que nous nous fûmes remis en marche, je fis avec
+deux chameliers l'ascension du Hamant, afin de bien reconnaître le
+pays. Le Hamant est une montagne de 2 320 mètres, qu'on a, à tort,
+qualifiée de volcan. C'est une simple crête en dents de scie. La
+montée fut pénible, et la descente le fut plus encore. Du sommet, nous
+pûmes voir le district inexploré du Sud, qui apparaissait simplement
+comme un monotone réseau de montagnes basses; mais, dans toutes les
+autres directions, le panorama était magnifique, bien qu'à notre
+regret nous ne pussions voir le grand volcan de Sahrad.</p>
+
+<p>Le surlendemain, nous franchissions, à 1 680 mètres d'altitude, le col
+de <i>Sar-i-Sabra</i>, qui forme faîte de partage des eaux entre les
+rivières de Bampour et de Mechkil. Puis nous descendions au village de
+Magaz, qui a 2 000 habitants environ, et le meilleur climat de tout le
+Baloutchistan, et, prenant la direction du nord, nous avions un
+premier coup d'&oelig;il sur le volcan du Kouh-i-Taftan, qui, de la
+distance d'une centaine de milles où nous le voyions, ressemblait à un
+cône blanc.</p>
+
+<p><span class="pagenum"><a id="page336" name="page336"></a>(p. 336)</span> Deux jours après, nous entrions dans le district de Sarhad,
+qui se révéla à nos yeux, du col d'où nous le vîmes pour la première
+fois, comme une immense étendue de chaînes nues, sans un village, sans
+même une tente de nomades. Encore deux jours, et nous étions au fort
+de Kivach, capitale actuelle de la région, à 1 350 mètres d'altitude.
+Le nom de <i>kivach</i>, qui se lit <i>wacht</i>, signifie «doux» et s'applique
+à la source d'eau douce, qui jaillit là à 21 degrés. Le fort, où vit
+une garnison de quatre cent cinquante soldats environ, infanterie et
+cavalerie, forme toute la capitale avec quelques tentes noires. Il n'y
+a aucune culture aux alentours.</p>
+
+<p>Cet abandon, comme celui de tout le district, est regrettable. Le
+Sarhad est la seule région, entre Quetta et la province de Kirman, qui
+puisse être considérée comme fraîche. Il a été plus peuplé jadis,
+ainsi qu'en témoignent les restes de kanats qui abondent, et l'on peut
+espérer qu'au lieu de ne rester habité, comme aujourd'hui, que par
+quelques milliers de familles nomades, il deviendra un lieu de passage
+important entre Quetta et la Perse méridionale.</p>
+
+<p>De Kivach, malgré les tentatives de mon hôte pour me dissuader de mon
+projet, je voulus faire l'ascension du Kouh-i-Taftan. Au bout de deux
+jours, nous campions, à près de 2 000 mètres d'altitude, au petit
+hameau de Ouaradji, et, le lendemain, je grimpais au sommet,
+malheureusement sans Brazier Creagh, qui souffrait d'un ulcère au
+pied. Les dernières heures de l'ascension furent raides et difficiles:
+il fallut d'abord escalader de gros blocs de rochers, puis enfoncer,
+pendant les trois cents derniers mètres, dans une couche épaisse de
+cendre blanche qui, vue de loin, a fait croire que la montagne était
+couverte de neiges persistantes. Nous n'atteignîmes le sommet qu'à
+deux heures de l'après-midi, après huit heures de grimpade presque
+continue. Le Kouh-i-Taftan se termine par deux cimes: celle du nord,
+la plus haute, est connue sous le nom de <i>Ziarat-Kouh</i>, ou «mont du
+Pèlerinage»; celle du sud, appelée <i>Mallar-Kouh</i>, ou «montagne Mère»
+étant le volcan que nous désirions visiter.</p>
+
+<p>Le cratère, d'où s'échappaient d'aveuglantes colonnes de fumée
+sulfureuse, a deux ouvertures, chacune d'environ 3 mètres de
+circonférence, et séparées à la surface par une distance de 1 mètre.
+On ne voyait aucune coulée de lave récente, et l'on ne mentionne
+aucune éruption. La vue qu'on avait du sommet était la plus belle que
+j'aie jamais eue en Perse: tous les pics étaient clairement visibles,
+dans un rayon de 100 milles.</p>
+
+<p>Le volcan est connu, localement, sous le nom de <i>Kou-i-Chehel-Tan</i>, ou
+«Montagne des Quarante Êtres», qui visitèrent, dit-on, le volcan, et
+disparurent depuis lors: Taftan, ou <i>Daftan</i>, signifie «bouillant». La
+même légende se raconte à Quetta, et elle est commune dans cette
+partie de l'Asie. Pour autant que j'ai pu le savoir, les habitants de
+la vallée ont adoré le volcan depuis les temps les plus reculés, et il
+est probable qu'ils n'ont pensé que plus tard aux Quarante Êtres en
+l'honneur desquels ils font maintenant des sacrifices. D'après mes
+guides, ces gens s'appellent musulmans, mais ils ne savent rien des
+croyances de leur religion.</p>
+
+<p>Nous quittâmes notre camp le jour de l'an, et nous nous rendîmes au
+village de Bazman, où nos bagages devaient nous rejoindre. La marche
+fut pénible; notre guide nous avait abandonnés, et nous étions, nous
+et nos bêtes, au bout de nos provisions.</p>
+
+<p>Notre voyage nous avait montré que le Sarhad est aujourd'hui à peu
+près inhabité, mais que l'eau y est abondante, et qu'un meilleur
+gouvernement, ramenant la sécurité, en ferait sans peine un pays
+prospère.</p>
+
+<p class="sig">(<i>À suivre.</i>)
+<span class="right10"><i>Adapté de l'anglais par</i>
+<span class="smcap">H. Jacottet</span>.</span></p>
+
+<a id="img039" name="img039"></a>
+<div class="figcenter">
+<img src="images/img039.jpg" width="400" height="293" alt="" title="">
+<p>BUREAU DU TÉLÉGRAPHE SUR LA CÔTE DU MAKRAN.&mdash;D'APRÈS
+UNE PHOTOGRAPHIE.</p>
+</div>
+
+<p class="center smaller">Droits de traduction et de reproduction réservés.</p>
+
+<p class="serie"><span class="pagenum"><a id="page337" name="page337"></a>(p. 337)</span> TOME XI, NOUVELLE SÉRIE.&mdash;29<sup>e</sup> LIV.
+<span class="right05">N<sup>o</sup> 29.&mdash;22 Juillet 1905.</span></p>
+
+<a id="img040" name="img040"></a>
+<div class="figcenter">
+<img src="images/img040.jpg" width="600" height="317" alt="" title="">
+<p>L'OASIS DE DJALSK QUI S'ÉTEND SUR 10 KILOMÈTRES CARRÉS
+EST REMPLIE DE PALMIERS-DATTIERS ET COMPTE HUIT VILLAGES (page
+<a href="#page342">342</a>).&mdash;D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.</p>
+</div>
+
+<h2>À TRAVERS LA PERSE ORIENTALE<a id="footnotetag3" name="footnotetag3"></a><a href="#footnote3" title="Lien vers la note 3"><span class="smaller">[3]</span></a><br>
+
+<span class="smaller">Par le MAJOR PERCY MOLESWORTH SYKES,<br>
+<i>Consul-général de S. M. Britannique au Khorassan.</i></span></h2>
+
+<p class="resume">
+ IV. &mdash; Délimitation à la frontière perso-baloutche. &mdash; De Kirman à la
+ ville-frontière de Kouak. &mdash; La Commission de
+ délimitation. &mdash; Question de préséance. &mdash; L'&oelig;uvre de la
+ Commission. &mdash; De Kouak à Kelat.</p>
+
+<a id="img041" name="img041"></a>
+<div class="floatleft">
+<img src="images/img041.jpg" width="200" height="276" alt="" title="">
+<p class="cap200px">FEMME PARSI DU BALOUTCHISTAN.&mdash;D'APRÈS UNE
+PHOTOGRAPHIE.</p>
+</div>
+
+<p>J'étais à Kirman en décembre 1895. Depuis quelques mois, des
+négociations s'étaient engagées avec le Gouvernement persan, au sujet
+de la délimitation du tronçon de frontière mal défini qui va de
+Kouh-i-Malik-Sia à Kouak; mais l'hiver avait commencé sans que l'on
+fut arrivé à une solution définitive. Cependant, dans les derniers
+jours de décembre, le commissaire persan Ali-Achraf Khan, qui portait
+le titre d'<i>Ikticham-u-Nizara</i>, passa par Kirman, et, quelques jours
+après son départ, on me télégraphiait de Téhéran ma nomination au
+poste d'assistant-commissaire. Ma s&oelig;ur, plutôt que de profiter
+d'une offre que lui fit lady Durand de venir chez elle, préféra braver
+la fatigue d'un voyage absolument dépourvu de confort.</p>
+
+<p>Les préparatifs furent compliqués: le voyage était long, il fallait
+prévoir des provisions de fourrage pour la route, des chameaux
+supplémentaires prêts à le transporter, déterminer les points d'eau,
+etc. En outre, nos domestiques étaient hostiles à l'idée de voyager
+dans le Baloutchistan et avaient besoin de beaucoup d'encouragements.</p>
+
+<p>Il faisait déjà très froid à Mahoun, notre première étape; à Hanaka,
+où le caravansérail est à une altitude de près de 2 400 mètres, la
+température était véritablement arctique. À Rain, sur le versant
+méridional de la chaîne du Djoupar, le temps était heureusement moins
+glacial. De Rain, nous longeâmes la rivière du Sardou, appelé ici
+«rivière de Bam», et nous traversâmes le district de Tehroud. L'étape
+suivante nous mena à Abarik; elle fut pénible, car nous eûmes à
+traverser un terrain très accidenté. Quand nous fûmes descendus dans
+la région chaude, nous nous trouvâmes las et incapables d'efforts.
+Abarik, battu des vents, et Tehroud sont célèbres en Perse; dès vers
+connus leur sont consacrés: «On dit au vent: Où est ta demeure? Il
+répondit: Ma pauvre <span class="pagenum"><a id="page338" name="page338"></a>(p. 338)</span> demeure est à Tehroud, mais je visite
+quelquefois Abarik et Sarbistan.» Ce dernier village est situé sur la
+rive droite de la rivière près de laquelle je fis halte, en 1894, au
+milieu d'une violente tempête.</p>
+
+<p>Une nouvelle marche, très monotone, le long du lit à sec de la
+rivière, nous conduisit à Darzin. Ce village est fameux dans la
+légende locale, comme l'endroit où Faramourz, fils de Rustem, fut
+pendu par Bahman. On nous apprit que le nom véritable était
+<i>Darzanan</i>, ce qui signifie «érection de potence». Pour montrer quels
+changements se sont produits dans le pays depuis le <span class="smcap">XII</span><sup>e</sup> siècle, il
+suffit de citer ce passage d'Afzal-Kirman: «Nous nous assîmes sur le
+toit du palais de Darzin, et nous vîmes le grand nombre des villages,
+tout près de se toucher les uns les autres, et les arbres aux senteurs
+parfumées. Zein-ed-Din, qui était avec nous, s'écria: On dit
+généralement que le Fars est un grand et fertile pays, connu comme «la
+moité du Monde». Je l'ai vu tout entier, et je jure que, dans tout le
+Fars, je n'ai pas vu un endroit pareil.» Hélas! tout est bien changé,
+et Darzin s'élève au milieu d'un désert affreux; cependant, on peut
+déjà aujourd'hui constater quelques progrès: un des anciens <i>kanats</i> a
+été réparé, et l'on peut croire que l'étendue des cultures s'en
+accroîtra beaucoup.</p>
+
+<p>À Bam, nous trouvâmes un abri dans une maison nouvellement bâtie,
+donnant sur un jardin ombragé de palmiers. Bam est, depuis les temps
+les plus anciens, une ville célèbre en Perse; on trouve ses ruines à
+un mille du fort actuel. Au temps de la conquête arabe, la ville,
+connue sous le nom de <i>Nisa</i>, eut une grande importance, et
+Mansour-ed-Din en fit la capitale de la province tout entière.
+Quelques années plus tard, Abdoulla Amir fonda le
+Masdjid-i-Hazrat-Rasoul, qui s'élève dans les faubourgs de la ville
+moderne. Bam a soutenu des sièges nombreux, et je ne crois pas que,
+sauf une fois, à l'époque des Seldjoucides, où on manqua la prendre en
+barrant la rivière, elle ait pu être réduite autrement que par un
+blocus. La description qu'en donne Edrisi est fort intéressante: «Bam
+est grande, commerçante et riche; on y cultive la vigne et le palmier;
+beaucoup de villages en dépendent. Il y a un château dont les
+fortifications sont réputées les meilleures de toutes celles du
+Kirman; ses habitants se livrent au négoce et à l'industrie; on y
+fabrique quantité de belles étoffes de coton, ce qui forme un objet
+considérable d'exportation».</p>
+
+<p>À l'époque moderne, la ville fut le théâtre de la tragédie qui termina
+la lutte des Kadjars et des Zand, lorsque Loutf-Ali Khan, fuyant de
+Kirman, fut bassement livré à son ennemi héréditaire par le
+gouverneur. Une fois encore, au milieu du <span class="smcap">XIX</span><sup>e</sup> siècle, Bam fut
+assiégé par des troupes mêlées d'Afghans et de Seistanis. Quand toutes
+les munitions eurent été dépensées, et qu'il ne resta plus aucun
+espoir, les femmes de Bam, conduites par Banou-Husein-Fatha,
+chauffèrent des chaudrons d'eau bouillante et firent aux assaillants
+une réception si chaude, qu'elles purent tenir jusqu'à ce que l'aide
+leur fût venue de Kirman.</p>
+
+<a id="img042" name="img042"></a>
+<div class="floatleft">
+<a href="images/img042.jpg">
+<img src="images/img042tb.jpg" width="400" height="245" alt="" title=""></a>
+<p class="cap400px">CARTE POUR SUIVRE LES DÉLIMITATIONS DE LA FRONTIÈRE
+PERSO-BALOUTCHE.</p>
+</div>
+
+<p>Quelques années plus tard, Agha Khan s'empara du fort et y fut bloqué
+pendant la plus grande partie de l'année, jusqu'à ce qu'une épidémie
+eut éclaté parmi ses soldats, et qu'il se vit contraint de se retirer
+aux Indes. C'est après cela qu'on commença la construction de la ville
+moderne. Elle borde les deux côtés de la rivière, et je crois qu'elle
+serait exposée aux inondations, dans les années de lourdes chutes de
+neige.</p>
+
+<p>Située à une altitude de 1 100 mètres environ, avec une population de
+13 000 habitants, possédant un sol fertile et un climat également
+favorable à la culture des palmiers et à celle de beaucoup de
+productions des hautes terres, elle est le centre d'un riche district.
+La chaleur de l'été y est tempérée par un vent frais du nord, les
+villages montagneux de la chaîne du Djabal-Bariz sont tout près, et
+l'importance de la ville est encore accrue par le fait qu'elle est, à
+l'est de la Perse, le dernier centre commercial avant Quetta. Sa
+principale richesse lui vient de ce qu'elle est la ville du henné,
+presque toute cette précieuse plante tinctoriale <span class="pagenum"><a id="page339" name="page339"></a>(p. 339)</span> étant
+produite dans le district. Les garnisons du Baloutchistan sont
+composées généralement de soldats venus de ce district, et le
+gouverneur en est d'ordinaire un Bami.</p>
+
+<a id="img043" name="img043"></a>
+<div class="figcenter">
+<img src="images/img043.jpg" width="600" height="454" alt="" title="">
+<p>NOUS CAMPÂMES À FAHRADJ, SUR LA ROUTE DE KOUAK, DANS
+UNE PALMERAIE.&mdash;D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.</p>
+</div>
+
+<p>Un voyageur déclare que Bam ressemble à une ville indienne. C'est là
+une remarque que je n'ai point faite. Peut-être, il y a trente ans,
+époque de ce voyage, ne voyait-on pas de palmiers, et cette impression
+s'expliquerait ainsi. Par invitation spéciale, nous visitâmes le
+fameux fort, et nous constatâmes que l'ancienne ville était encore
+debout, entourée d'une haute muraille et d'un fossé. Par trois
+passages et une plate-forme, nous gagnâmes le sommet de la forteresse,
+qui est la résidence du gouverneur. De là-haut, on jouit d'une vue
+merveilleuse. Derrière nous, nos regards étaient attirés par le
+Kouh-i-Hazar, avec son manteau de neige fraîchement tombée, et, de
+chaque côté de la vallée, les montagnes se détachaient sur le ciel de
+turquoise. Au sud, la chaîne du Chah-Soouaran n'était pas moins
+brillante. Au-dessous de nous s'élevaient les bouquets de dattiers de
+Bam, et nous pouvions suivre la rivière de Bam vers le nord-est: nous
+voyions aussi indistinctement les taches vertes du Narmachir.</p>
+
+<p>À 4 milles de Bam, une raide descente nous amena entre les deux
+hameaux qui composent le village de Bora, dont le nom est, dit-on, une
+corruption de <i>Beravat</i>. Il a une population de 5 000 habitants, et
+exporte annuellement 120 000 livres de henné, outre des grains et des
+dattes. Ce n'est pas, d'ailleurs, son seul titre à la réputation. On
+raconte que, dans le voisinage, il existe une tribu d'hommes à queues:
+il y en avait deux autrefois, les <i>Dumdar</i> et les <i>Nartigi</i>; ces
+derniers subsistent seuls. Mes lecteurs ignorent peut-être que, nous
+autres Anglais, nous fûmes considérés autrefois comme dotés de cet
+appendice caudal; de la même façon, tous les jeunes garçons chiites
+sont convaincus que les Sunnites jouissent d'un avantage semblable.</p>
+
+<p>À Vakilabad, où nous arrivâmes en longeant un joli cours d'eau
+ombragé, nous avions atteint le district de Narmachir: ce mot est
+peut-être la corruption de <i>Wariman-Chahs</i>, ou la ville de Wariman,
+arrière-grand-père de Rustem. Avec ses gracieux tamaris et mimosas, le
+pays semble une tranche détachée du Sind et est beaucoup plus chaud
+que le district de Bam. Jusqu'au milieu du <span class="smcap">XIX</span><sup>e</sup> siècle, il était en
+la possession des Afghans, et ce n'est qu'aujourd'hui qu'il retrouve
+quelque prospérité.</p>
+
+<p>Après Vakilabad, nous traversâmes un pays bien arrosé et couvert
+d'arbres véritables, puis une jungle immense, d'où nous sortîmes
+soudain pour entrer dans le désert; après quoi nous retrouvâmes la
+jungle, au <span class="pagenum"><a id="page340" name="page340"></a>(p. 340)</span> milieu de laquelle se trouve le village de Rigan.
+Il fait quelque figure sur la carte, mais il ne consiste en réalité
+qu'en un fort en pisé, occupé par une garnison de dix soldats, et sa
+population ne dépasse pas deux cents âmes. À Rigan, nous trouvâmes un
+message désespéré du commissaire persan, que nous avions presque
+rattrapé, et qui nous suppliait de ralentir notre marche. Nous n'en
+tînmes aucun compte.</p>
+
+<p>Entre nous et Bampour s'étendaient 250 kilomètres du désert de Lout.
+Mais comme une pluie abondante était tombée les deux jours précédents,
+nous eûmes plus d'eau et de meilleure que ce n'est le cas pour les
+voyageurs, en général, et nous fîmes cette traversée en neuf jours,
+presque sans accroc.</p>
+
+<p>À Gazak, aux deux tiers du chemin environ, nous fûmes surpris de voir
+quelques tentes nomades et un bouquet de palmiers. Finalement, nous
+atteignîmes la rivière de Bampour à Kouchgardan où j'avais déjà passé.
+Là nous rencontrâmes un détachement de chameliers armés, et j'ai
+rarement vu troupe d'aspect plus sauvage et plus irrégulière. Protégés
+par cette escorte et par notre cavalerie de petits poneys, nous
+atteignîmes Bampour, et, de là, Fahradj. À cet endroit, nous fûmes
+reçus avec grande cérémonie; la garnison faisait la haie le long de la
+route, et la musique jouait l'air national. Le commissaire persan
+arriva peu après.</p>
+
+<p>Nous louâmes ici trente chameaux baloutches, et il fut convenu que je
+prendrais une avance d'un jour, pour être présent à la frontière quand
+arriveraient les Persans. Les jours commençaient à être très chauds. À
+Soran, un message du colonel Holdich m'apprit qu'il s'approchait du
+Pandjgour et qu'il espérait atteindre la frontière au milieu de
+février.</p>
+
+<a id="img044" name="img044"></a>
+<div class="floatleft">
+<img src="images/img044.jpg" width="300" height="404" alt="" title="">
+<p class="cap300px">C'EST À KOUAK QUE LES COMMISSAIRES ANGLAIS ET PERSANS
+S'ÉTAIENT DONNÉ RENDEZ-VOUS (page <a href="#page341">341</a>).&mdash;D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.</p>
+</div>
+
+<p>À Isfandak, nous trouvâmes un charmant bois de dattiers, une rivière
+d'eau cristalline, mais point d'habitants. Le chef du village s'était
+senti mal à l'aise à l'idée de rencontrer l'<i>Asad-u-Dola</i>, car il
+avait été mêlé à divers pillages et à d'autres forfaits. En
+conséquence, lui et ses villageois bivouaquaient dans la montagne,
+attendant les événements, et, sans doute, accusant la Commission
+d'être la cause de leur exil.</p>
+
+<p>Nous étions maintenant sur la rive gauche de la rivière Mechked ou
+<i>Mechkil</i> (c'est la prononciation baloutche). On reconnaît, à son
+large lit et à ses bords escarpés, que ce fut autrefois un puissant
+cours d'eau, tandis qu'aujourd'hui, même à l'époque des crues, on le
+passe facilement à gué après le premier flot. Cependant ce proverbe
+doit avoir eu sa raison d'être: «Qui s'arrête dans le Mechked pour
+attacher la courroie de ses souliers est perdu.» Les eaux de la
+rivière sont bues par le désert, à l'est de Djalsk, et entretiennent
+en partie des bosquets de dattiers.</p>
+
+<p>Nous n'étions plus qu'à deux étapes de notre corps principal; un
+messager venait, en effet, de nous annoncer que la Commission
+britannique était arrivée. Nous fîmes halte au bord d'une mare qui
+s'étendait dans le lit de la rivière, puis nous dépassâmes Kouak, nous
+vîmes briller des lumières symétriquement disposées, et enfin nous
+pûmes serrer la main de compatriotes, après un voyage de près de 1 000
+kilomètres, accompli principalement à travers des déserts, dans des
+conditions de confort très restreintes, ce qui constitue presque un
+record pour une dame marchant avec une caravane.</p>
+
+<p>Il peut être utile de donner ici quelques détails sur la Commission
+des frontières perso-baloutches, ou, comme l'<i>Ikticham-u-Nizara</i> la
+qualifiait plus exactement, sur la Commission perso-kelat.</p>
+
+<a id="img045" name="img045"></a>
+<div class="floatright">
+<img src="images/img045.jpg" width="400" height="268" alt="" title="">
+<p class="cap400px">LE SANCTUAIRE DE MAHOUN, NOTRE PREMIÈRE ÉTAPE SUR LA
+ROUTE DE KOUAK (page <a href="#page337">337</a>).&mdash;D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.</p>
+</div>
+
+<p>Il y a plus de trente ans, lorsqu'il était question d'une ligne
+télégraphique allant aux Indes par le continent, <span class="pagenum"><a id="page341" name="page341"></a>(p. 341)</span> ce pays
+perdu fut exploré par sir Frederic Goldsmid, et le résultat final de
+son enquête fut le tracé d'une ligne-frontière de Kouak à l'océan.
+Kouak, considérée comme une puissante forteresse, était, à cette
+époque, indépendante et le resta; au nord jusqu'au Seistan, le pays
+était inexploré, et de souveraineté douteuse; on ne fit donc aucune
+démarche pour fixer la frontière. La Perse avait la chance, à cette
+époque, d'avoir un excellent gouverneur, dans la personne d'Ibrahim
+Khan. Il fit de son mieux pour qu'on s'abstînt de tracer une
+frontière; mais, n'ayant pas réussi, il s'empara de Kouak aussitôt que
+le commissaire anglais fut parti. Cet acte ne fut pas reconnu par
+notre ministère des Affaires étrangères; mais comme, pendant dix ans
+encore, nous ne prîmes qu'un faible intérêt à notre protectorat sur
+Kelat, les affaires restèrent en l'état.</p>
+
+<p>Mais lorsque nous eûmes des troupes au Pandjgour, les razzias devenant
+intolérables, nous suggérâmes à Sa Majesté Nassered-Din que la partie
+encore flottante de la frontière fût fixée définitivement, en même
+temps que nous résoudrions la question de Kouak. Il y eut à ce sujet
+une copieuse correspondance; un instant, les négociations faillirent
+être interrompues, le Chah ne se souciant guère de faire les frais
+d'une Commission qui n'aurait pas pour effet d'augmenter ses revenus,
+lorsque soudain Naoroz, khan de Kharan, occupa les palmeraies du
+Mechkil, visitées tout récemment par l'<i>Asad-u-Dola</i>, qui avait
+déclaré qu'elles appartenaient à la Perse. Quand la nouvelle arriva à
+Kirman, le <i>Farman-Farma</i> m'écrivit une lettre officielle, me
+demandant de repousser ces envahisseurs du sol persan. Dans ma
+réponse, je lui fis remarquer que de pareils incidents étaient
+inévitables jusqu'à ce que la frontière fût fixée, et que, dans
+l'intervalle, il m'était impossible d'agir. Une copie de cette
+correspondance fut envoyée par le <i>Farman-Farma</i>, à Téhéran, et Sa
+Majesté put se rendre compte des dangers de l'inaction. Elle consentit
+donc promptement à la nomination d'une Commission qui se réunit à
+Kouak, à la fin de février.</p>
+
+<p>Notre Commission n'était pas très nombreuse: le chef en était le
+colonel, aujourd'hui sir Thomas Holdich; les commissaires-assistants
+étaient le capitaine A. C. Kemball et moi-même. Le lieutenant-colonel
+R. Wahab dirigeait l'expédition topographique, et le lieutenant C. V.
+Price commandait l'escorte, composée de deux compagnies de fusiliers
+et de quelques <i>sowars</i>.</p>
+
+<p>Nous étions arrivés à Kouak, quatre jours après la Commission
+britannique, et le commissaire persan était arrivé le jour suivant;
+mais, sans notre promptitude, nous n'aurions pu terminer notre travail
+pendant la saison froide. Même à ce moment, le soleil était beaucoup
+trop brûlant, après dix heures, pour ne pas être dangereux, et le
+temps clair, si nécessaire aux levés topographiques, ne dure que
+jusqu'à la fin de mars et est suivi de six mois de brumes.</p>
+
+<p>Le lendemain de notre arrivée, le commissaire persan et
+l'<i>Asad-u-Dola</i> arrivèrent, au milieu d'un grand éclat de trompettes,
+et établirent leur camp de l'autre côté de la rivière. Aussitôt une
+question délicate se posa: qui devait la première visite? Notre
+opinion était que, puisque nous étions arrivés les premiers, c'étaient
+les Persans; mais ceux-ci, en se fondant sur leur étiquette, faisaient
+le raisonnement inverse. Le colonel Holdich, disaient-ils, n'était que
+le délégué du vice-roi des Indes, tandis que le commissaire persan
+représentait le roi des rois lui-même. Le débat aurait pu se prolonger
+pendant des jours; il fut résolu par le fait que le commissaire persan
+et le gouverneur du Baloutchistan m'avaient fait visite à Kirman et à
+Fahradj; à plus forte raison, devaient-ils la même politesse à mon
+supérieur.</p>
+
+<p>Quand les Persans vinrent, nous leur rendîmes tous les honneurs
+possibles. Mais nous n'eûmes ensemble qu'une très courte conversation,
+et cela était dû, en partie, au fait que le persan de l'Inde et celui
+<span class="pagenum"><a id="page342" name="page342"></a>(p. 342)</span> de l'Iran sont deux langues entièrement différentes. On
+n'avait pas assez tenu compte de cette différence aux Indes, de sorte
+que notre interprète ou <i>monnchi</i>, qui recevait pour ses services un
+salaire élevé, n'était pas même capable de traduire une lettre, et que
+toute la tâche de l'interprétation retomba sur moi.</p>
+
+<p>Le point de départ des travaux de la Commission fut sur le Mechkil, en
+face de Kouak; un monticule artificiel fut dressé sur la rive gauche,
+non sans une légère opposition. Mais pour l'emplacement du second
+pilier, la discussion fut plus longue. Si ma s&oelig;ur n'avait pas gravi
+la colline sur laquelle nous dressâmes le tas de pierres, jamais le
+gros gouverneur du Baloutchistan n'aurait consenti à faire cette
+ascension. Une fois là-haut, après avoir repris haleine, il devint
+revêche et déclara que nous lui enlevions un district précieux et
+fertile; en réalité il avait bien 20 ares d'étendue. Le fait que les
+limites avaient déjà été tracées à Téhéran ne comptait pas à ses yeux,
+et nous laissâmes ses représentants le calmer.</p>
+
+<p>L'infatigable colonel Wahab nous quitta ici afin de jalonner la chaîne
+du Siahan, et nous lui suggérâmes l'idée de se faire accompagner par
+Soliman Mirza, le représentant du <i>Farman-Farma</i>. Celui-ci n'y
+consentit que de très mauvaise grâce. Il escalada pic après pic avec
+son collègue anglais, qui se trouvait être un montagnard accompli.</p>
+
+<p>Les deux Commissions se rendirent ensuite en deux étapes à Isfandak,
+et de là à Djalsk, par le col de Bonsaz, au-dessous duquel nous
+campâmes. Là, nous eûmes un nouvel incident, le commissaire persan
+ayant fait dire qu'un pilier-frontière avait été élevé à l'ouest du
+passage, et que cela excitait beaucoup les esprits. Nous nous
+assurâmes qu'il n'y avait là qu'un signal pour la triangulation, et
+nous exprimâmes notre regret d'avoir été soupçonnés d'un tel acte, ce
+qui causa beaucoup de confusion chez les Persans.</p>
+
+<a id="img046" name="img046"></a>
+<div class="floatleft">
+<img src="images/img046.jpg" width="300" height="434" alt="" title="">
+<p class="cap300px">COUR INTÉRIEURE DU SANCTUAIRE DE MAHOUN&mdash;D'APRÈS UNE
+PHOTOGRAPHIE.</p>
+</div>
+
+<p>Les deux Commissions étaient composées des éléments les plus divers,
+Anglais, Persans, Baloutches, soldats réguliers et irréguliers; nous
+avions aussi beaucoup de chameaux, de mules et d'ânes et un troupeau
+de moutons et de chèvres.</p>
+
+<p>Nous séjournâmes à Djalsk une quinzaine, pendant laquelle on éleva les
+bornes-frontières qui firent passer les palmeraies de Mechkil à Kelat,
+ainsi qu'il avait été convenu à Téhéran. Le district situé plus au
+nord n'était, en somme, qu'un désert, et le colonel Holdich suggéra,
+pour éviter une nouvelle campagne d'hiver, l'idée d'accepter comme
+frontière les chaînes courant au sud-est du Kouh-i-Malik-Sia, en se
+contentant d'envoyer, pour les explorer, une colonne volante.</p>
+
+<p>Le commissaire persan ayant accepté, il ne nous resta plus qu'à
+décider de la souveraineté sur quelques bouquets de palmiers sans
+importance. Comme j'en avais entendu parler dans le Sarhad, en 1893,
+et que j'avais quelques notes sur la question, la besogne fut facile.</p>
+
+<p>L'oasis de Djalsk est d'une étendue considérable, une dizaine de
+kilomètres carrés. On y trouve partout des palmiers-dattiers, sous
+lesquels poussent de l'orge, du froment, des lentilles, et l'on trouve
+dans les jardins des grenadiers, des figuiers et de la vigne. Au
+centre, se creuse une <i>nala</i> marécageuse, pleine de roseaux, et dans
+l'oasis sont dispersés huit villages importants. Un phénomène
+remarquable, observé par le colonel Holdich, est que les palmeraies du
+Mechkil, situées à une quarantaine de mètres à l'est, sont fécondées
+par des sources venues de Djalsk et coulant souterrainement jusqu'au
+bord du <i>hamoun</i>.</p>
+
+<p>Il y a dans l'oasis un certain nombre d'édifices, couverts de dômes,
+et construits de briques en pisé, dans lesquels se trouvent les tombes
+d'une race de chefs disparue, connus sous le nom de <i>Maliks
+Keianiens</i>. <span class="pagenum"><a id="page344" name="page344"></a>(p. 344)</span> Mais c'est là une erreur: ces chefs sont,
+indubitablement, des membres de la famille des Saffar, qui régna plus
+de cinq siècles sur le Baloutchistan. Quelques-uns de ces mausolées ne
+contiennent qu'une chambre; d'autres possèdent une antichambre; une
+troisième catégorie a deux étages. On trouve des restes de briques,
+sous le dôme, et, par-ci par-là, quelques grossiers dessins
+représentant des éléphants et des paons; mais, au point de vue
+artistique, tout cela était d'un ordre très inférieur.</p>
+
+<a id="img047" name="img047"></a>
+<div class="figcenter">
+<img src="images/img047.jpg" width="600" height="403" alt="" title="">
+<p>LE KHAN DE KELAT ET SA COUR.&mdash;D'APRÈS UNE
+PHOTOGRAPHIE.</p>
+</div>
+
+<p>Le jour de l'an persan (21 mars) survint, d'une façon malencontreuse,
+juste avant que se terminât notre travail. Le commissaire britannique
+voulut faire une visite à son collègue persan, en sa qualité de
+représentant du chah; mais l'<i>Asad-u-Dola</i> ayant dit: «Quelle est ma
+place?» Nassoulla Khan se trouva de nouveau balancé entre nous deux,
+et, comme il était inévitable, nous offensâmes le gouverneur du
+Baloutchistan, en lui disant que le commissaire persan était, à nos
+yeux, le représentant du chah, mais que, s'il le désirait, lui-même
+aurait plus tard une visite. Ce fut malheureusement sans grand profit
+que nous brandîmes ainsi le rameau d'olivier. Il était heureux que nos
+travaux fussent si promptement terminés, car la brouille entre
+l'<i>Asad-u-Dola</i> et l'<i>Ihticham-u-Nizara</i> allait augmentant tous les
+jours. À la fin, le premier menaça de laisser le second sans vivres
+dans le désert, s'il acceptait la demande du colonel Holdich, que le
+Gouvernement persan fût responsable des incursions de la tribu des
+<i>Yarahmadzai</i>. Ainsi les négociations étaient arrivées à une impasse.
+Nous nous en tirâmes heureusement, en concluant un arrangement secret,
+qui fut signé dans ma tente par les deux commissaires, et en ne
+mentionnant, dans la réunion solennelle, que les différentes
+bornes-frontières. L'<i>Asad-u-Dola</i> triomphait, ignorant de notre ruse,
+et j'affectai d'avoir l'air ennuyé.</p>
+
+<p>Le jour avant notre séparation, on organisa des jeux athlétiques, qui,
+commencés par une course de chameaux, allèrent convenablement
+jusqu'aux exercices de lutte. Mais alors il se produisit des désordres
+que nous eûmes beaucoup de peine à calmer. La foule envahit l'arène,
+et se mit à maltraiter les champions malheureux, et pendant un moment,
+on se battit à coups de bâton et de pierres. À la fin, le tumulte
+s'apaisa, grâce à l'intervention du colonel Holdich.&mdash;Les Baloutches
+avaient cru sérieusement que la guerre était déclarée, et ils
+s'assemblaient en grand nombre, pour nous aider, disaient-ils.</p>
+
+<p>Un incident assez amusant suivit: l'<i>Asad-u-Dola</i> annonça son
+intention de bâtonner tout le monde. En conséquence, mes tentes,
+dressées un peu à l'écart du camp, furent envahies par tout le
+régiment persan, qui venait y chercher asile. L'<i>Asad-u-Dola</i> harangua
+ses hommes, mais en vain, puis fit appel à mon assistance. Finalement,
+sur la suggestion du colonel Holdich, on décida qu'on punirait le
+principal délinquant de chaque parti.</p>
+
+<a id="img048" name="img048"></a>
+<div class="floatleft">
+<img src="images/img048.jpg" width="400" height="270" alt="" title="">
+<p class="cap400px">JARDINS DU SANCTUAIRE DE MAHOUN.&mdash;D'APRÈS UNE
+PHOTOGRAPHIE.</p>
+</div>
+
+<p>Nous donnâmes un grand banquet pour célébrer le mémorable événement de
+la fixation, opérée en un mois, de plus de 300 kilomètres de
+frontières. Cela fait, plus que des volumes, l'éloge du plan adopté
+par les commissaires en chef. À cette occasion, je mentionne un petit
+épisode raconté dans le livre de ma s&oelig;ur, <i>Through Persia on a Side
+Saddle</i>: «Fat-Hadji Khan, l'interprète du commissaire persan, s'avança
+vers nous, et se mit soudain à chanter le <i>Highland Laddie</i>, qu'il
+avait appris, nous dit-il, d'une dame anglaise à laquelle il s'était
+tendrement attaché durant son séjour à Londres».</p>
+
+<p>Le lendemain, de bonne heure, nous partions de Kouak, après le plus
+cordial des adieux. Ainsi se terminèrent les travaux de la Commission
+des frontières perso-baloutches.</p>
+
+<p>Nous avions à traverser, jusqu'à Quetta, le Baloutchistan britannique.
+Ce pays jusqu'ici n'a pas eu d'historien, bien que les matériaux de
+son histoire soient tout prêts. Géographiquement, sa partie
+occidentale consiste, au nord, en un désert qui s'étend jusqu'au
+Helmand, et, au centre et au sud, en vallées longues et <span class="pagenum"><a id="page345" name="page345"></a>(p. 345)</span>
+étroites, se dirigeant, avec la plus grande régularité, du nord-est au
+sud-ouest. Plus à l'est on entre dans les montagnes baloutches,
+rameaux du puissant Hindou-Kouch, et c'est sur le grand plateau
+qu'elle supporte que sont situés Kelat et Quetta. Comme on peut le
+penser, le climat de la partie occidentale du pays est à peu près le
+même que celui du Baloutchistan persan, et l'on trouve à Pandjgour des
+dattes qui sont parmi les meilleures du monde entier; mais entre Kelat
+et Quetta, le froid est parfois intense, et je me rappelle que le
+colonel Wahab me montra un endroit où son expédition avait été
+surprise par une tempête. Dans l'obscurité, ils avaient posé leurs
+tentes à l'abri d'un monticule, qui se trouva, le lendemain, être
+composé de b&oelig;ufs achetés par le commissariat et morts gelés. Les
+populations du Baloutchistan britannique sont fort diverses. Le Kharan
+est peuplé de Nochirouanis et de diverses races sujettes, le Pandjgour
+de Gichkis, le Kelat d'une population mêlée de Brahouis, de Rinds,
+d'Afghans, d'esclaves Dehwar et d'Hindous.</p>
+
+<a id="img049" name="img049"></a>
+<div class="figcenter">
+<img src="images/img049.jpg" width="600" height="435" alt="" title="">
+<p>DANS LA VALLÉE DE KALAGAN, PRÈS DE L'OASIS DE
+DJALSK.&mdash;D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.</p>
+</div>
+
+<p>On ignore généralement que le premier représentant de la
+Grande-Bretagne apparut à Pandjgour, il y a moins de vingt ans, dans
+la personne de ce grand officier de frontières, sir Robert Sandeman.
+Le Gouvernement des Indes, ne voulant pas faire une grosse dépense
+inutile, commença par envoyer pendant plusieurs hivers un officier en
+expédition dans le pays; mais les Baloutches n'attendaient que son
+départ pour recommencer leurs querelles. En 1891, le major Muir, qui
+rendait la justice à distance de sa garde, ordonna imprudemment
+l'arrestation de Mir Chahdad, un brigand notoire. Il résista, avec ses
+hommes; un domestique sans armes fut tué, et le major Muir lui-même
+grièvement blessé, tandis que Chahdad réussissait à prendre la fuite.
+Mais, inquiet de ma présence à Kirman, il finit par se soumettre à
+Kemball, lorsque celui-ci fit son voyage de 1894 à 1895. Après cet
+outrage, on maintint, pour un an ou deux, une petite garnison à
+Pandjgour, mais elle fut retirée en 1896, le pays s'étant pacifié,
+dans une certaine mesure, quoique, on le verra plus tard, la lutte
+contre les restrictions que la civilisation apporte à la vie n'y fût
+pas encore terminée.</p>
+
+<p>À quelques kilomètres de Kouak, la monotonie du voyage fut
+agréablement variée par l'apparition de deux ours, les premiers que
+j'eusse vus dans le Baloutchistan; ils mirent en fuite Tumbull, qui
+les avait rencontrés. Nous partîmes pour leur donner la chasse, mais
+nous ne pûmes que les entrevoir. Les ours doivent être très rares dans
+le pays, et je n'en ai vu des traces qu'une seule fois, outre
+celle-ci.</p>
+
+<p>Nous traversâmes le Mechkil, dont les flots, d'un pied de profondeur à
+peine, étaient couleur de café, et nous entrâmes dans la vallée du
+Rakchan. Elle est large et peu profonde, et s'étend vers
+l'est-nord-est, <span class="pagenum"><a id="page346" name="page346"></a>(p. 346)</span> sur 200 kilomètres. À la seconde étape, nous
+n'eûmes que de l'eau salée, que les plus endurcis de nos soldats
+trouvaient imbuvable, et nous regrettâmes fort un baril de bière que
+nous avions donné à nos collègues persans. Notre farine, d'autre part,
+était moisie et immangeable.</p>
+
+<p>Le lendemain nous conduisit à Pandjgour, ou les «Cinq Tombes», ainsi
+nommée de ses cinq chefs tués à l'époque de la conquête arabe. C'est
+une charmante oasis, qui renferme quelques hameaux et des bois de
+dattiers étendus, dont les fruits sont excellents. Cependant, le
+district avait à ce moment une fâcheuse réputation; car, l'année
+précédente, un <i>ghazi</i> y avait attaqué, de sang-froid et de la façon
+la plus perfide, le lieutenant Parker, qui commandait une section de
+batterie de montagne. Le lâche assassin semblait désireux de montrer
+l'allure de son cheval; il demanda à Parker de galoper devant lui, et
+le poignarda dans le dos. Heureusement, il fut promptement capturé par
+les canonniers, puis jugé et pendu, et son cadavre fut brûlé. Kemball
+ayant fait fonction de juge, à cette occasion, il était très probable
+qu'on chercherait à se venger de lui; c'est pourquoi on nous avait
+interdit de sortir sans escorte, et nous avions pris la précaution
+supplémentaire d'être toujours armés de fusils, qui imposaient aux
+ghazis plus de respect que des revolvers.</p>
+
+<p>Nous fîmes halte le dimanche de Pâques; le jour suivant nous
+dépassâmes les tentes désertes, occupées jadis par des soldats
+d'infanterie du même régiment que celui qui composait notre escorte.</p>
+
+<p>Nous nous élevions constamment, comme le montraient nos baromètres
+anéroïdes. Les marches étaient d'une monotonie intense, les jours
+succédaient aux jours sans qu'on aperçût nulle part un signe de vie.
+Cependant nous trouvions un certain intérêt à spéculer sur les causes
+qui avaient fait fuir la population de cette vallée, dont les versants
+étaient disposés en terrasses sur des milles, tandis que ça et là
+s'élevaient des monticules bourrés de débris de poterie. Sans doute,
+la guerre y avait été pour beaucoup, mais en outre, dans ce district
+comme dans les districts voisins, un déboisement inexorable avait
+amené une diminution dans la quantité de pluie tombée, tari les
+sources, et finalement mis en fuite la population.</p>
+
+<p>Cependant il est possible de se procurer de l'eau, et des puits
+artésiens rendraient sans doute de grands services; mais ce qui me
+frappa particulièrement, c'est que le pays par où nous passions était
+excellent pour l'élève du chameau. Partout le sol était recouvert des
+fourrés les plus épais, tandis que le climat rappelait celui de
+différentes parties de l'Afghanistan. Les chameaux qui seraient élevés
+là supporteraient le service au delà des frontières, ce qui n'est pas
+le cas pour ceux élevés dans les plaines. Même dans la dernière guerre
+afghane, la méconnaissance de cette question a causé, dit-on, la mort
+de trente-six mille chameaux, et non seulement cette perte disloqua le
+service des transports, mais elle occasionna encore les plus terribles
+maladies. Mais, même si l'on adoptait de meilleures méthodes, il n'en
+serait pas moins déplorable qu'on ne pût faire aucun usage de ce pays
+désert, où nous ne vîmes pas signe de vie sur 320 kilomètres.</p>
+
+<a id="img050" name="img050"></a>
+<div class="floatleft">
+<img src="images/img050.jpg" width="400" height="268" alt="" title="">
+<p class="cap400px">OASIS DE DJALSK: DES ÉDIFICES EN BRIQUES ABRITENT LES
+TOMBES D'UNE RACE DE CHEFS DISPARUS (page <a href="#page342">342</a>).&mdash;D'APRÈS UNE
+PHOTOGRAPHIE.</p>
+</div>
+
+<p>À Nagha Kelat, où nous restâmes deux jours, pour laisser reposer nos
+chameaux, nous mîmes ce temps à profit pour voir les ruines immenses
+qui s'y trouvent. Les plus intéressantes étaient celles des grands
+réservoirs appelés, dans le Baloutchistan, <i>gorbasta</i>. Après cette
+halte, nous arrivâmes bientôt dans le haut pays baloutche. Là, les
+terres plates n'étaient qu'une masse de fleurs, et, grâce à la plus
+grande altitude, il n'était plus nécessaire de marcher de nuit.</p>
+
+<p>Vers la fin d'avril, nous atteignîmes Kelat, capitale du
+Baloutchistan, qui se trouve à l'altitude considérable de 2 100
+mètres. Un des grands souverains de cette province fut Nasir Khan, qui
+accompagna Nadir Chah à Delhi. En revenant à Kelat, il trouva que les
+procédés tyranniques de son frère avaient ruiné le pays, et que les
+Hindous avaient fui en masse, pour sauver leurs biens; Nasir Khan tua
+son frère, Hadji <span class="pagenum"><a id="page347" name="page347"></a>(p. 347)</span> Mohammed Khan, et reçut de Nadir Chah, qui
+évidemment approuvait ses actes, le titre de Beglerbagi. En quelques
+années, il ramena la prospérité dans le Baloutchistan, et l'on
+rapporte que de Pandjgour à Kasarkand tous les chefs se soumirent à
+lui et lui payèrent tribut.</p>
+
+<a id="img051" name="img051"></a>
+<div class="floatright">
+<img src="images/img051.jpg" width="400" height="317" alt="" title="">
+<p class="cap400px">INDIGÈNES DE L'OASIS DE PANDJGOUR À L'EST DE KOUAK
+(page <a href="#page345">345</a>)&mdash;D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.</p>
+</div>
+
+<p>Quand Nadir Chah eut été assassiné, il s'opposa à Ahmed Chah, et
+d'abord avec succès. Mais il fut ensuite défait et forcé de se retirer
+à Kelat, où il fut de nouveau battu.</p>
+
+<p>Après que deux assauts eurent été repoussés, la paix fut conclue, et
+Nasir Khan s'engagea à fournir des troupes dès qu'on l'exigerait. En
+échange, on le dispensa de payer le tribut.</p>
+
+<p>Peu de temps après, il vint en aide à Ahmed Chah contre la Perse, et
+se mit à la tête de ses Baloutches, dans une charge désespérée qui
+décida du sort d'une bataille livrée près de Mechhed. Une autre fois,
+à Tabas, il tailla en pièces l'armée persane dans une embuscade qu'il
+avait préparée. Il revint chez lui en triomphe, son royaume s'étendit
+jusqu'à Karatchi, et le Baloutchistan entra dans une période de
+prospérité qu'il ne devait pas retrouver plus tard.</p>
+
+<p>Kelat a une population de près de 50 000 habitants, qui varie, il est
+vrai, selon les saisons: au milieu de l'hiver, la ville est à peu près
+déserte. Ses bazars sont très médiocres, et l'on voit, de toutes
+façons, que le peuple qui habite ici est très inférieur aux Persans
+dans les arts de la civilisation. À ce qu'on m'apprit, sa forteresse
+est principalement l'&oelig;uvre de Nadir Chah. À l'époque de sa
+construction, elle doit avoir été imprenable.</p>
+
+<p>Il semble que ce soit aux Baloutches que nous devions le jeu,
+aujourd'hui populaire, du <i>tent-pegging</i>, dans lequel un cavalier,
+lancé au galop, doit enlever d'un coup de lance un piquet planté en
+terre. Ce jeu est mentionné dans le voyage de Pottinger.</p>
+
+<p>Nasir Khan mourut en 1795, et ce fut pendant le règne de son
+successeur que Pottinger visita le pays. Son successeur, Mahmoud Khan,
+était un ivrogne. Il mourut en 1819, et fut remplacé par son fils
+Mehrab Khan, sous le règne duquel le pays de Kelat entra en contact
+avec le Gouvernement de l'Inde.</p>
+
+<p>En 1838, lors de la première guerre d'Afghanistan, des officiers
+britanniques furent envoyés à Kelat, afin d'assurer la coopération du
+Khan, dont les territoires furent traversés dans la marche sur
+Kandahar. On eut quelques soupçons de trahison, et, en novembre 1839,
+une force britannique attaqua et prit d'assaut Kelat. Mehrab Khan fut
+tué, et les papiers qu'on découvrit sur lui montrèrent qu'il était
+innocent de toute déloyauté, mais qu'il était victime d'une intrigue.
+Son successeur fut assassiné, quelques années plus tard, en même temps
+que le représentant britannique, et l'on nomma chef un second Nasir
+Khan, qui fut remplacé, en 1857, par Mir-Khoudahad Khan.</p>
+
+<p>Sa carrière fut assez traversée. Pendant vingt ans, il fut en guerre
+avec ses <i>sardars</i>. En 1877, le Gouvernement britannique fit l'achat
+de Quetta, et, dans la guerre afghane qui suivit, Khoudahad rendit des
+services avec ses milices. Plus tard ses actes provoquèrent du
+mécontentement; comme il avait tué le vizir et sa famille d'une
+manière assez atroce, il fut déposé, et les troupes britanniques
+occupèrent de nouveau Kelat.</p>
+
+<p>À cette occasion, le trésor immense qui fut saisi fut placé à intérêt,
+et il est dépensé aujourd'hui pour <span class="pagenum"><a id="page348" name="page348"></a>(p. 348)</span> toutes sortes
+d'améliorations. La confiscation de ces caisses de roupies fit grand
+bruit en Perse, à cette époque, et le Khan fut vivement plaint. Cette
+histoire me rappelle un Arménien, qui se trouvait dans un consulat à
+l'époque des massacres; il avait entendu, sans émotion apparente,
+raconter que ses parents et amis avaient été massacrés. Un peu plus
+tard, d'autres messages lui apprirent que le pacha avait saisi tout
+l'argent d'une des victimes, et c'est alors, mais seulement alors, que
+mon ami s'arracha les cheveux et se lamenta sur les calamités qui
+avaient frappé sa nation.</p>
+
+<p>Le fils de Khoudahad Khan, Mahmoud Khan, fut nommé pour lui succéder.
+Il est maintenant khan de Kelat et beglerbegi du Baloutchistan.</p>
+
+<p>Je reprends mon récit. Nous franchîmes un passage peu élevé dans les
+montagnes, et nous arrivâmes en vue d'un fort, pittoresquement situé,
+où les commissaires britanniques furent rejoints par le frère du Khan
+et par quelques lanciers, récemment levés. Notre bivouac fut établi
+près des bâtiments, d'aspect misérable, où réside l'agent politique;
+mais nous n'avions pas de raisons de murmurer, car le jardin nous
+fournit les premiers légumes que nous eussions goûtés depuis Djalsk,
+où nous avions savouré un unique plat de lentilles. Nous étions de
+nouveau sur la ligne du télégraphe, que nous avions quittée à Kharan,
+et deux étapes plus loin, par delà la délicieuse vallée de Mastang,
+nous atteignîmes la route de Kelat, en construction alors, et qui n'a
+jamais été terminée.</p>
+
+<p>À notre dernier campement, nous pûmes voir le chemin de fer, presque
+complètement achevé, du passage de Bolan. Nos domestiques persans,
+pour faire étalage de leurs connaissances, vinrent nous dire ce que
+c'était. Nos chevaux se reposèrent sans plaisir dans ces
+cantonnements, et prirent presque le mors aux dents en voyant d'abord
+un wagonnet, puis la gare. Quant à nous, nous étions enchantés de ces
+vertes avenues, et quand nous eûmes enfin atteint l'agence de Quetta,
+nous nous sentîmes enclins à nous écrier, comme Sadi à Chiraz: «Ceci
+est vraiment le paradis!»</p>
+
+<p>L'aimable accueil de sir James Brown, sa jolie maison d'aspect
+britannique, et toute pleine d'un luxe inaccoutumé, terminèrent
+dignement ce voyage très réussi; et ma s&oelig;ur put justement réclamer
+ce titre, d'avoir été la première femme qui soit allée à cheval de la
+Caspienne aux Indes, sur une distance de plus de 3 000 kilomètres.</p>
+
+<p class="sig">(<i>À suivre.</i>)
+<span class="right10"><i>Adapté de l'anglais par</i>
+<span class="smcap">H. Jacottet</span>.</span></p>
+
+<a id="img052" name="img052"></a>
+<div class="figcenter">
+<img src="images/img052.jpg" width="400" height="246" alt="" title="">
+<p>CAMP DE LA COMMISSION DE DÉLIMITATION SUR LA FRONTIÈRE
+PERSO-BALOUTCHE.&mdash;D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.</p>
+</div>
+
+<p class="center smaller">Droits de traduction et de reproduction réservés.</p>
+
+<p class="serie"><span class="pagenum"><a id="page349" name="page349"></a>(p. 349)</span> TOME XI, NOUVELLE SÉRIE.&mdash;30<sup>e</sup> LIV.
+<span class="right05">N<sup>o</sup> 30.&mdash;29 Juillet 1905.</span></p>
+
+<a id="img053" name="img053"></a>
+<div class="figcenter">
+<img src="images/img053.jpg" width="600" height="307" alt="" title="">
+<p>CAMPEMENT DE LA COMMISSION DES FRONTIÈRES
+PERSO-BALOUTCHES.&mdash;D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.</p>
+</div>
+
+<h2>À TRAVERS LA PERSE ORIENTALE<a id="footnotetag4" name="footnotetag4"></a><a href="#footnote4" title="Lien vers la note 4"><span class="smaller">[4]</span></a><br>
+
+<span class="smaller">Par le MAJOR PERCY MOLESWORTH SYKES,<br>
+<i>Consul général de S. M. Britannique au Khorassan.</i></span></h2>
+
+<p class="resume">
+ V. &mdash; Le Seistan: son histoire. &mdash; Le delta du Helmand. &mdash; Comparaison
+ du Seistan et de l'Égypte. &mdash; Excursions dans le Helmand. &mdash; Retour
+ par Yezd à Kirman.</p>
+
+<a id="img054" name="img054"></a>
+<div class="floatleft">
+<img src="images/img054.jpg" width="200" height="280" alt="" title="">
+<p class="cap200px">PARSI DE YEZD.&mdash;D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.</p>
+</div>
+
+<p>Une nouvelle campagne de délimitation était nécessaire pour compléter
+l'&oelig;uvre de la Commission anglo-persane, entre l'Afghanistan, le
+Baloutchistan et la Perse. Le 2 janvier 1899, nous étions arrivés à
+Robat-Kélat, tout près de l'angle sud-ouest de l'Afghanistan, et nous
+allions entrer dans le Seistan. Sans recommencer le récit des travaux
+de délimitation, je désire faire connaître un peu la géographie de ce
+pays si mal étudié jusqu'à présent.</p>
+
+<p>Dans le <i>Chah-Nanieh</i>, le Seistan est la patrie de la fameuse famille
+de guerriers qui assit la dynastie keianienne sur le trône de Perse.
+Son rejeton le plus brillant fut Rustem, dont les actions
+incomparables forment le sujet de la grande épopée de Firdousi, et qui
+est aujourd'hui encore, comme il y a mille ans, le héros national de
+la Perse. Tout ce qu'on ne comprend pas lui est attribué; ainsi, par
+exemple, les sculptures sassanides sur les rochers, à Persépolis.</p>
+
+<p>À cette époque, le nom de Sagistan (c'était la forme de Seistan)
+désignait le bas pays à l'ouest de Kandahar, le haut pays étant appelé
+le Zaboulistan. Si l'on remonte à l'ancienne histoire de la Perse, on
+trouve que les Sarangiens, mentionnés par Hérodote comme appartenant à
+la 14<sup>e</sup> satrapie, occupaient le Seistan sous le règne de Darius. Les
+historiens grecs, qui racontèrent les conquêtes d'Alexandre le Grand,
+donnèrent le nom de Drangiane à ce qui est maintenant, en gros,
+l'Afghanistan méridional. Le conquérant la traversa dans sa marche sur
+la Bactriane, et son lieutenant Krateros y passa à son tour, en allant
+de Karatchi en Karamanie. Mais le plus ancien voyageur qui ait visité
+et décrit ces provinces, bien que très brièvement, est Isidore de
+Charax.</p>
+
+<p>Le temps des dynasties des Parthes et des Sassanides n'est marqué
+dans la province par aucun événement <span class="pagenum"><a id="page350" name="page350"></a>(p. 350)</span> notable, mais les
+conquérants arabes sont peut-être responsables&mdash;ceci n'est pourtant
+qu'une conjecture&mdash;de la destruction finale des très anciennes cités
+de Keikobad et de Garchap, et de la fondation de villes arabes à leur
+place.</p>
+
+<p>Ce fut du Seistan que la dynastie Saffar sortit pour conquérir un
+empire. La contrée est décrite par le grand voyageur Istakhri, qui
+donne une description détaillée du Zaranj ou Zirra, province très
+forte à cette époque.</p>
+
+<p>En 1362, celui qui devait être le célèbre Timour envahit la province
+en fugitif et s'empara de nombreux villages, mais il fut finalement
+battu et dut se retirer sur le Makran. C'est dans cette campagne qu'il
+reçut la blessure au pied qui lui valut le surnom de <i>lang</i> ou «le
+boiteux», Timour-Lang, Tamerlan. Il reparut, vingt et un ans plus
+tard, mais en conquérant et en massacreur, et s'empara du Zirra, puis
+de Zalidan, alors probablement la capitale de la province: la garnison
+tout entière de la ville fut passée au fil de l'épée, et ses ruines
+livrées aux chacals, qui l'habitent encore aujourd'hui. Pour compléter
+la catastrophe, le grand barrage, alors connu sous le nom de
+<i>Band-i-Rustem</i>, fut détruit par Timour, ou, si l'on accepte la
+légende locale, par son fils Chah-Roukh.</p>
+
+<p>Cette destruction changea totalement les conditions matérielles de la
+province. Le Seistan, c'est-à-dire, en somme, le lac et le delta
+formés par le Helmand et d'autres rivières, était, à une époque très
+ancienne, un vaste lac. Les alluvions des rivières formèrent des
+terres au nord du lac, mais cette partie du pays est maintenant
+déserte, tandis que le Seistan habité a été formé par l'assèchement du
+lac lui-même, en suite de la diminution du volume de la rivière et,
+peut-être, du captage des eaux pour l'irrigation.</p>
+
+<a id="img055" name="img055"></a>
+<div class="floatleft">
+<img src="images/img055.jpg" width="300" height="377" alt="" title="">
+<p class="cap300px">UNE SÉANCE D'ARPENTAGE DANS LE SEISTAN.&mdash;D'APRÈS UNE
+PHOTOGRAPHIE.</p>
+</div>
+
+<p>Évidemment, la marche d'Alexandre à travers ces pays, avec une grande
+armée, tend à prouver que l'Asie n'était pas, à cette époque, aussi
+aride qu'aujourd'hui. J'ai vu dans le Seistan des nalas desséchées,
+dont les bords s'élèvent à plus de 60 mètres.</p>
+
+<p>M. de Khamkoff a été particulièrement frappé du fait que la rivière de
+Birjand, ou plutôt son lit desséché, est tracée en travers du Lout, ce
+qui prouve que la chute des pluies était alors beaucoup plus
+considérable. Actuellement, il n'atteint même pas le désert en temps
+de crue.</p>
+
+<p>Le Seistan d'aujourd'hui a de l'eau de trois côtés: le Helmand forme
+sa frontière orientale, tandis qu'au nord et à l'ouest s'étend le
+<i>hamoun</i>, la lagune dont je parlerai tout à l'heure. Au sud-est du
+Seistan habité, se trouve le <i>Gand-i-Zirra</i> ou «Trou de Zirra», dans
+lequel les eaux de la lagune sont portées par le Chelag, un cours
+d'eau de 350 mètres de largeur, avec des rives hautes de 15 mètres, là
+où je le traversai. Le grand bassin lui-même a au moins 160 kilomètres
+de longueur et 50 de largeur; il devait recevoir toute l'eau qu'on
+trouve actuellement dans le lac, ou du moins tout l'excédent de ses
+anciennes crues; sans cela, il serait impossible d'expliquer sa vaste
+étendue. Quand le lac a beaucoup d'eau, le Chelag forme un fleuve
+salé, qui coule parallèlement au Helmand, dont le séparent des dunes
+de sable, mais dans une direction opposée. En général, il n'y a guère
+plus qu'un marais dans la dépression la plus basse et même, au
+printemps, les eaux ne couvrent pas le dixième de sa superficie.
+D'après Istakhri, le Helmand ou Hilmend s'écoulait dans le lac Zirra.</p>
+
+<p><span class="pagenum"><a id="page351" name="page351"></a>(p. 351)</span> Avant l'arrivée de Tamerlan, le Helmand était barré par le
+Band-i-Aok ou Akoa. De ce barrage, partait le Roud-Hauzdar, un canal
+large et profond, destiné à irriguer le district au sud du Seistan
+encore habité aujourd'hui, et où l'on ne trouve plus que les débris de
+grandes villes. La plus importante était Hauzdar, l'endroit où,
+d'après la légende, le fils de Rustem, Faramurz, fut empalé par
+Bahram.</p>
+
+<a id="img056" name="img056"></a>
+<div class="floatright">
+<img src="images/img056.jpg" width="300" height="399" alt="" title="">
+<p class="cap300px">LES COMMISSAIRES PERSANS DE LA DÉLIMITATION DES
+FRONTIÈRES PERSO-BALOUTCHES.&mdash;D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.</p>
+</div>
+
+<p>La branche principale du delta coulait alors, au nord-nord-ouest, par
+Chahristan et Zahidan. Mais lorsque, après la catastrophe de
+l'invasion tartare, Chah-Roukh eut détruit le grand barrage, le
+district du Hauzdar perdit son approvisionnement d'eau, et bien que le
+Roud-Nasrou restât la rivière principale, un nouveau canal se forma
+près du barrage moderne, entourant les trois collines de Sehkouha,
+ville alors inhabitée, mais qui devait devenir la capitale du Seistan.</p>
+
+<p>Pour autant que nous pouvons le savoir, il n'y eut pas de changement
+important, jusqu'à ce que, il y a de cela une soixantaine d'années,
+d'après Conolly, qui visita le pays peu après, les eaux renversèrent
+le barrage moderne et s'unirent pour former un canal à l'ouest de
+Nad-i-Ali. En conséquence, le Seistan fut laissé sans eau. Prises de
+désespoir, toutes les classes de la population s'unirent pour
+construire un barrage, mais la rivière s'en détourna. Plus tard, entre
+1840 et 1850, on construisit le présent barrage et l'on creusa le
+Madar-Ab, ce qui ne fut point une tâche facile.</p>
+
+<p>Lorsque sir Frederic Goldsmid eut été désigné comme arbitre entre la
+Perse et l'Afghanistan, il fixa la frontière à la rivière, dont le
+cours n'avait pas changé. Mais il y a huit ans, sans doute par suite
+du dépôt d'alluvions, elle se fraya un passage à l'ouest, et, à
+l'époque de notre visite, la branche principale du Helmand coulait,
+sous le nom de Roud-Perian, à l'est et parallèlement au Roud-Nasrou,
+ayant détruit Djahanabad, Ibrahimabad et Djalalabad, le berceau de la
+dynastie keianienne. On s'attend à ce que le fleuve, ne rencontrant
+pas d'obstacles, reprenne son cours originaire, et, dès maintenant,
+les Afghans peuvent justement se plaindre d'être laissés à sec, la
+branche du Nad-i-Ali n'ayant que peu d'eau.</p>
+
+<p>Pour en revenir à l'histoire, le pays fut gouverné, après Tamerlan,
+par la tribu des Keianiens, qui prétend descendre de la famille royale
+des Akhéménides. Son chef fut parfois indépendant, mais lorsque la
+<span class="pagenum"><a id="page352" name="page352"></a>(p. 352)</span> dynastie des Saffar fut à son zénith, il dut se soumettre et
+reconnut naturellement la suzeraineté de la Perse.</p>
+
+<p>Lorsque Ispahan eut été assiégée par les Afghans, Malik-Mahmoud, le
+prince régnant, vint à la rescousse avec 10 000 soldats; mais les
+envahisseurs lui ayant promis la possession du Khorassan, il laissa la
+cité royale à son sort. Peu après, il fut pris à Mechhed par Nadir,
+qui commençait à se pousser à la première place, et ses héritiers,
+deux frères, soutinrent un siège de sept ans sur le Kouh-i-Khoya, mais
+ils furent finalement réconciliés et soumis.</p>
+
+<a id="img057" name="img057"></a>
+<div class="floatright">
+<a href="images/img057.jpg">
+<img src="images/img057tb.jpg" width="200" height="340" alt="" title=""></a>
+<p class="cap200px">LE DELTA DU HELMAND.</p>
+</div>
+
+<p>À la mort de Nadir Chah, le royaume d'Afghanistan fut fondé par Chah
+Ahmed, qui possédait toute la Perse orientale, y compris le Kain et le
+Seistan, provinces administrées de Hérat. La tribu des Keiani
+disparaissait graduellement; à la fin du <span class="smcap">XVII</span><sup>e</sup> siècle, la tribu des
+Nahroui, du Baloutchistan, fut invitée à s'établir dans le Seistan,
+pour faire contrepoids aux Chahrekis et aux Sarbandis.</p>
+
+<p>Vers 1850, Ali Khan, le chef des Sarbandis, fit acte d'allégeance
+envers la Perse, et reçut la main de la fille de Bahram-Marza, un
+parent du chah. Mais il fut vaincu et tué par un de ses neveux,
+Tadj-Mohammed. Celui-ci fut d'abord reconnu chef, mais ayant été
+convoqué par le chah à Mechhed, il fut mis en prison, puis, échappa,
+et mena dès lors une existence errante, qui se termina à Quetta.</p>
+
+<p>Après cela, le Gouvernement persan prit graduellement possession du
+Seistan et commença à occuper des forts de l'autre côté du Helmand.
+Mais Chir-Ali, qui, dans l'intervalle, s'était affermi sur le trône
+d'Afghanistan, était de force à s'opposer à ces tentatives
+d'absorption. Pour éviter une guerre perso-afghane, le Gouvernement
+britannique consentit à faire acte d'arbitre, conformément au traité
+de Paris, et il envoya sur les lieux la mission du Seistan, dont le
+voyage est raconté dans le volume <i>Eastern Persia</i> du général
+Goldsmid.</p>
+
+<p>La situation était difficile; l'arbitre avait non pas à décider entre
+des prétentions opposées, mais à fixer le véritable <i>statu quo</i>. Or,
+l'émir de Kain s'imagina que le Gouvernement britannique essayait de
+prendre le plus de territoire possible pour son Gouvernement&mdash;car en
+Perse on regarde l'Afghanistan comme une province de l'empire des
+Indes,&mdash;et comme le commissaire persan ne songeait qu'à battre
+monnaie, il comprit qu'en le confirmant dans son idée, il avancerait
+ses propres intérêts.</p>
+
+<a id="img058" name="img058"></a>
+<div class="floatleft">
+<img src="images/img058.jpg" width="400" height="266" alt="" title="">
+<p class="cap400px">SCULPTURES SASSANIDES DE PERSÉPOLIS (page
+<a href="#page349">349</a>).&mdash;D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.</p>
+</div>
+
+<p>Le général Goldsmid, voyant l'impossibilité de procéder à une enquête
+complète, s'en revint à Téhéran et rendit sa décision, par laquelle,
+comme je l'ai dit, le Helmand devint la frontière; et la Perse acquit
+toute la partie capable de rapporter un revenu. Mais les deux parties
+firent appel, et la décision fut suspendue.</p>
+
+<p>On perdit un peu le Seistan de vue. Mais l'ouverture de la route
+Quetta&mdash;Nouchki&mdash;Khorassan, qui fut l'un des résultats de la mission
+des frontières perso-afghanes, ramena l'attention sur lui, et le
+capitaine Webb Ware le visita, en 1897. Un vice-consul russe y fut
+nommé, en automne 1898, et, à la même époque, je reçus l'ordre d'y
+fonder un consulat britannique, et cela explique ma présence dans la
+région.</p>
+
+<p>Je reprends le récit de notre voyage. Nous arrivâmes à la colline
+noire et basse de Kouh-i-Malik-Sia, <span class="pagenum"><a id="page353" name="page353"></a>(p. 353)</span> qui n'a d'intérêt que
+d'être le point où les empires de Grande-Bretagne et de Perse touchent
+à l'Afghanistan.</p>
+
+<a id="img059" name="img059"></a>
+<div class="figcenter">
+<img src="images/img059.jpg" width="600" height="437" alt="" title="">
+<p>UN GOUVERNEUR PERSAN ET SON ÉTAT-MAJOR.&mdash;D'APRÈS UNE
+PHOTOGRAPHIE.</p>
+</div>
+
+<p>Je rencontrai Wood et son expédition à la station d'Hourmak, la
+dernière où nous dussions trouver de l'eau fraîche jusqu'au Helmand.
+Au delà, l'interminable succession de <i>nalas</i> desséchées, où nous
+avions marché pendant des jours nombreux, cessait brusquement, et nous
+entrions dans une plaine unie, en apparence sans bornes, dont la vue
+était tout à fait oppressante. Elle produisait sur nous un sentiment
+tout semblable à celui qu'on éprouve en débarquant après un long
+voyage sur mer.</p>
+
+<p>Le lendemain, nous arrivions sur les bords de la Chelag, qui formait
+de larges étangs d'eau salée, où s'ébattaient quelques canards.
+Traversant en diagonale le lit large et profond de la rivière, nous
+prîmes la rive gauche et nous aperçûmes les premières ruines. Nous
+établîmes notre camp à Girdi-Chah, où je devais bientôt installer mon
+poste, près des ruines de Ramroud, dont les maisons en pisé, depuis si
+longtemps abandonnées, sont encore presque habitables. Girdi-Chah, le
+seul endroit où l'on trouve de l'eau potable, à plusieurs milles à la
+ronde, est un point de relâche nécessaire pour les caravanes venant de
+Perse et d'Afghanistan. Mes <i>sowars</i> y ont semé un peu de grain et
+nettoyé les sources, de sorte que plus tard un village y pourra
+naître, qui sera le plus grand bienfait pour les caravanes.</p>
+
+<p>L'étape suivante nous fit traverser un terrain plein encore de villes
+et de villages abandonnés. Nous passâmes par les ruines de Koundar et
+de Hauzdar, et nous campâmes à Asak-Chah, où nous trouvâmes quelques
+sources d'une eau médiocre, avec de grands troupeaux de moutons dans
+le voisinage. Nous étions tout près du Seistan habité.</p>
+
+<p>Chevauchant à travers une plaine de gazon, nous atteignîmes bientôt le
+premier canal d'irrigation, qui a 4 mètres environ d'élévation, et une
+cinquantaine de centimètres de profondeur. Nos chevaux, à la fin, se
+sentirent heureux; ils burent avidement jusqu'à ce que, par humanité,
+nous fûmes forcés de les éloigner. Longeant les falaises usées par les
+eaux, nous entrâmes bientôt dans Varmal, un grand village, peuplé d'un
+millier d'habitants. En arrivant à notre camp, nous eûmes la surprise
+d'y trouver des sacs d'orge et de farine: nous étions de nouveau dans
+un pays d'abondance.</p>
+
+<p>J'ai été très frappé par la ressemblance qu'il y a entre le Seistan et
+l'Égypte, d'un côté, le Sarhad et la Palestine, de l'autre. Le Seistan
+dépend tout à fait du Helmand, comme l'Égypte du Nil, et les deux
+districts <span class="pagenum"><a id="page354" name="page354"></a>(p. 354)</span> sont les greniers des tribus environnantes. De
+même, au Sarhad comme en Palestine, la sécheresse rend le pays
+inhabitable; les troupeaux de moutons et de chèvres meurent faute de
+nourriture. Quand, dans le Sarhad, je m'enquérais d'une tribu absente,
+la réponse invariable était: «Elle est allée au Seistan.»</p>
+
+<p>Ainsi qu'Abraham et Jacob furent contraints de se rendre en Égypte
+pour assurer l'existence à leurs familles, ainsi les nomades se
+rassemblent dans le Seistan et aux alentours. Cependant les squelettes
+que nous rencontrâmes nous prouvèrent que bien des vies s'étaient
+perdues en route. Pour compléter la comparaison: de même que le
+voyageur en Égypte traversait le désert arabe, partiellement en vue de
+la Méditerranée, ainsi les bergers en proie à la famine poussent
+péniblement à travers le désert jusqu'au Seistan, et voient le grand
+<i>hamoun</i> et le brillant Helmand qui, comme le Nil, garantit le berger
+errant et ses troupeaux de la mort par la faim.</p>
+
+<p>Notre première visite au lac nous montra une grande étendue d'eau,
+tout à fait libre et couverte de myriades d'oiseaux sauvages. Ils
+faisaient, en s'envolant, un bruit exactement semblable à celui de la
+houle battant sur une côte rocheuse. Ils étaient hors de la portée de
+nos fusils, et nous n'avions aucun bateau pour les atteindre.</p>
+
+<p>Revenus au camp, nous y trouvâmes un fonctionnaire que le gouverneur
+avait envoyé pour nous escorter jusqu'à sa résidence, Nasratabad.
+Pendant la marche, plusieurs de nos chameaux tombèrent, avec leurs
+charges, dans les canaux d'irrigation. Rien n'est pitoyable comme de
+voir dans l'eau le pauvre «vaisseau du désert».</p>
+
+<p>À 6 kilomètres de Nasratabad, nous fûmes rejoints par Mir-Masum Khan,
+le gouverneur. Mais après quelques salutations et quelque musique,
+comme c'était la nuit qui précède le Ramadan, on nous laissa dans
+notre camp.</p>
+
+<p>Le fort de Nasratabad, autrefois Nasirabad, a été construit par l'émir
+de Kain, il y a une trentaine d'années, à l'époque où la Perse
+s'établit dans le Seistan, à proximité immédiate de Husseinabad,
+village important, peuplé de vingt mille âmes. Il consiste en un
+espace clos, d'un peu plus de 50 hectares de superficie, entouré de
+murs de 9 mètres de haut, et d'une épaisseur considérable, que des
+tours surmontent, à des intervalles très rapprochés. Tout autour règne
+un chemin couvert, percé de meurtrières, avec un fossé profond, qui
+est quelquefois plein d'eau.</p>
+
+<p>À l'intérieur, il y a de cinquante à cent boutiques, occupées
+principalement par des soldats qui s'adonnent au commerce, durant leur
+séjour dans le Seistan. On voit aussi, par-ci par-là, quelques petits
+champs cultivés, et partout des ânes. À l'angle nord-ouest, se trouve
+l'<i>Ark</i>, ou «réduit». Il a, autant que j'en puis juger, un profil
+semblable à celui du fort, mais le sujet étant sans importance, je ne
+fis aucune question, sûr que j'étais d'éveiller les soupçons, la plus
+médiocre tour en pisé étant aussi jalousement gardée que le
+Mont-Valérien.</p>
+
+<a id="img060" name="img060"></a>
+<div class="floatleft">
+<img src="images/img060.jpg" width="400" height="270" alt="" title="">
+<p class="cap400px">LA PASSE DE BUZI.&mdash;D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.</p>
+</div>
+
+<p>La garnison de Nasratabad consiste en deux régiments, armés des
+inutiles <i>djezail</i>, bien qu'il y ait à Birjand, si j'ai bien compris,
+un approvisionnement de fusils Wernld. Les canonniers viennent de
+Tabris, et sont plus considérés; ils profitent de cette considération
+pour faire de l'usure et prêtent à 500 pour 100 <i>au minimum</i>.</p>
+
+<p>Mir-Masum Khan, le gouverneur, est un jeune homme de dix-neuf ans,
+auquel, à première vue, j'en donnai vingt-cinq, peut-être, en partie,
+parce qu'il portait des lunettes bleues. Nous allâmes le voir le
+lendemain de notre arrivée. Il est le fils d'Hichmat-oul-Moulk,
+lui-même fils aîné de l'ancien émir, et il était gouverneur du
+Seistan, depuis six ans, sous la direction d'un vizir. Il avait le
+teint blême et l'air assez mal portant. Je le trouvai assez ignorant
+et légèrement vaniteux, ayant été toute <span class="pagenum"><a id="page356" name="page356"></a>(p. 356)</span> sa vie entouré de
+courtisans. À ce moment, il était en délicatesse avec Hichmat
+oul-Moulk, à cause de l'assassinat d'Abd-ou-Ouahab, son oncle, qui
+avait eu lieu peu auparavant; il avait été invité à quitter le
+Seistan, mais il s'y refusait. Il devait cependant se soumettre un peu
+plus tard.</p>
+
+<a id="img061" name="img061"></a>
+<div class="figcenter">
+<img src="images/img061.jpg" width="600" height="402" alt="" title="">
+<p>LES GYPSIES DU SUD-EST PERSAN.</p>
+</div>
+
+<p>Après avoir passé quatre jours à Nasratabad, nous retournâmes à
+Varmal, où j'avais rendez-vous avec la mission Webb Ware. Deux jours
+après, elle nous quittait. Pour me distraire du sentiment de ma
+solitude, je résolus d'aller visiter le Kouh-i-Khoya.</p>
+
+<p>Le Kouh-i-Khoya, seule montagne du Seistan, a joué un grand rôle dans
+la période héroïque de la Perse, dont ce pays fut le centre. C'est une
+montagne basse, au sommet plat, que l'on appellerait sûrement «la
+montagne de la Table», si les Persans avaient des tables.
+Généralement, la montagne est plus ou moins une île. Pour y arriver,
+nous dûmes naviguer dans des <i>toutin</i>, ou radeaux faits de roseaux,
+qui ressemblent à des moitiés de cigares et qui se tiennent assez bien
+en équilibre.</p>
+
+<p>Le Kouh-i-Khoya, qui s'appelait aussi autrefois <i>Kouh-i-Zor</i> ou
+<i>Kouh-i-Rustem</i>, s'élève à 120 mètres au-dessus de la plaine, et n'est
+accessible que par le sud et le sud-est. Il est rond comme une pomme,
+avec un diamètre d'un kilomètre et demi environ, quoiqu'il ait
+généralement sur les cartes une forme oblongue, avec son grand axe du
+nord au sud. Nous abordâmes près des ruines de la ville de Kakkar,
+bâtie sur la falaise, et très fortifiée. Une muraille extérieure est
+flanquée de bastions et forme encore un ouvrage formidable. Une route
+était construite autrefois sur le devant de la falaise, au sommet de
+laquelle se trouve un autre ouvrage, appelé <i>Kouk</i>, véritable clef de
+la position. Ce fut le théâtre du premier exploit de Rustem, lorsque,
+n'étant qu'un jeune garçon, il s'empara du fort et tua le roi Kouk.
+Plus loin, une gorge mène au sommet, que commande un petit fort. La
+colline est principalement composée de basalte noir, et, par son
+absolue stérilité et son manque d'eau, elle rappelle un peu l'île
+d'Hormuz.</p>
+
+<p>Toute la surface est creusée de fossés, restes de mines, citernes pour
+l'eau des pluies, ou bien est couverte de tombeaux formés, soit de
+blocs grossièrement assemblés, soit de dômes en pisé, soit de cairns
+avec piliers.</p>
+
+<p>À l'extrémité nord, se trouve le sanctuaire de Khoya-Galtoun, un dôme
+de construction grossière, dans lequel le saint repose, sous une tombe
+formée de briques séchées au soleil, et de 6 mètres de long. À
+l'entrée, se trouvent deux poids en pierre. Quand quelqu'un adresse
+une demande au Khoya, il doit s'endormir sur les degrés de la porte;
+si sa prière est exaucée, il sera jeté à quelques mètres de distance
+par une force surnaturelle; sans cela, rien n'est fait. À l'équinoxe
+du printemps, des courses à pied ont lieu près du sanctuaire.</p>
+
+<a id="img062" name="img062"></a>
+<div class="floatleft">
+<img src="images/img062.jpg" width="400" height="268" alt="" title="">
+<p class="cap400px">SUR LA LAGUNE DU HELMAND (page <a href="#page354">354</a>).&mdash;D'APRÈS UNE
+PHOTOGRAPHIE.</p>
+</div>
+
+<p>Du Kouh-i-Khoya, je me décidai à gagner Band-i-Seistan sur le Helmand.
+À Dolatabad, quartier général des Sarbandi, les environs avaient été
+inondés, et le village transformé en île. Tous les villages du Seistan
+sont bâtis sur des monticules de fumier, et en temps d'inondations,
+ils forment autant d'îlots. Imaginez une collection de huttes en pisé
+misérables, en forme de dômes, avec, devant la porte, un tas
+d'immondices et un âne, et vous saisirez le type d'un village du
+Seistan. On voit aussi des enclos à murs bas, avec des plants de
+vignes, des mûriers et des grenadiers, mais ces arbres sont encore
+tout jeunes, et le Seistan, à l'ouest du Helmand, est encore aussi
+dépourvu d'arbres que lorsqu'il fut visité par Conolly.</p>
+
+<p>De Dolatabad, nous arrivâmes à Sehkouha, dont les cartes font encore
+la capitale du Seistan. Mais aujourd'hui sa population n'est pas même
+de vingt mille habitants, y compris cinquante soldats. Au delà de
+Sehkouha, nous eûmes à traverser le canal du Roud-Seistan, ce qui nous
+prit la plus grande partie de la journée. À Khodja-Amad, il avait 40
+mètres de largeur, et, sur certains points, près de 2 mètres de
+profondeur.</p>
+
+<p><span class="pagenum"><a id="page357" name="page357"></a>(p. 357)</span> Nous fîmes plus d'une visite au Helmand, l'<i>Etymander</i> de la
+géographie classique. C'est une belle rivière, paraissant aussi large
+que la Tamise devant la Tour de Londres, et, après plusieurs mois de
+voyage à travers les déserts, elle offrait une vue singulièrement
+réconfortante.</p>
+
+<a id="img063" name="img063"></a>
+<div class="floatright">
+<img src="images/img063.jpg" width="400" height="281" alt="" title="">
+<p class="cap400px">COUPLE BALOUTCHE.&mdash;D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.</p>
+</div>
+
+<p>Le barrage du Band-i-Seistan paraît très peu solide. Mais sa force est
+peut-être dans sa faiblesse, car on le répare facilement, tandis qu'un
+barrage en pierres, construit à cet endroit, pourrait déterminer un
+changement du cours de la rivière. À l'époque de la mission du
+Seistan, voici quelles étaient ses dimensions: longueur totale 220
+mètres, plus grande largeur 33 mètres, hauteur 5 mètres et demi. Au
+moment de ma visite, sa largeur et sa hauteur avaient beaucoup
+diminué, et quoique les eaux fussent basses, elles filtraient au
+travers, ou passaient par-dessus. Le seul bois employé était celui du
+tamaris; des pieux, d'une faible épaisseur, étaient plantés dans le
+lit de la rivière, et de petites branches enroulées autour. Pour
+consolider la construction, on ajoute des fascines, grossièrement
+construites, qui sont détruites chaque année. Ainsi le Seistan est,
+par le fait, dépourvu d'eau, lorsque les flots provenant de la fonte
+des neiges des monts Berbers se sont écoulés, et il faut que des
+milliers de villageois se mettent à la réparation du barrage.</p>
+
+<p>On dit que le Helmand renferme une excellente espèce de poisson; mais
+ceux que nous prîmes se trouvèrent être, pour la plupart, insipides.
+Les rives du Madar-Ab (Mère des eaux), ainsi qu'on appelle ce canal,
+sont couvertes d'une épaisse végétation de tamaris; c'est l'une des
+rares jungles que j'aie vues en Perse.</p>
+
+<p>Nous allâmes chasser dans les environs la bécassine et le canard. La
+chasse ne fut point mauvaise, mais nous marchions constamment dans
+l'eau, et c'était un travail pénible. Tout ce pays, couvert maintenant
+de tamaris et de hauts roseaux, était cultivé, il n'y a que quelques
+années.</p>
+
+<p>C'est là que se trouvent les ruines de Chahristan, de Zahidan et
+d'autres villes. Les plus intéressantes sont celles d'une tour,
+construite en briques cuites, et d'environ 20 mètres de hauteur. Une
+large brèche, sur la face sud, menace sa stabilité, et il est à
+craindre qu'elle ne s'écroule bientôt. Cette tour, sur laquelle on lit
+deux inscriptions koufiques, était évidemment un minaret appartenant à
+une mosquée aujourd'hui ruinée.</p>
+
+<p>Après être revenu passer quelques jours au camp de Nasratabad, j'en
+repartis pour une nouvelle excursion, dans laquelle je me proposais de
+visiter la lagune. Autour du village de Hadimi, habite, sur ses rives,
+la tribu des Saiads, ou oiseleurs, qui m'intéressèrent, comme étant
+peut-être une population aborigène. C'est du moins ce qu'ils disent,
+et leur aspect semble pareillement l'indiquer. Près d'eux, mais s'en
+distinguant absolument, sont les <i>Gaudars</i>, ou gardeurs de vaches,
+dont les troupeaux paissent les jeunes roseaux dans la lagune. Les
+vaches du Seistan sont, d'ailleurs, renommées.</p>
+
+<p>Les Saiads, d'après leur dire, sont les seuls véritables Seistanis, et
+cela est possible, car eux seuls peuvent avoir échappé en corps aux
+hordes mongoles, en prenant des provisions à bord de leurs radeaux, et
+en se cachant dans les herbes. La tribu compte environ quatre cents
+familles. Leur principal commerce est celui des plumes dont on
+rembourre les oreillers. Deux familles seulement ont pour métier la
+pêche.</p>
+
+<p>Les oiseaux sont pris au moyen de filets, qu'on amarre à des pieux, et
+dans lesquels ils sont conduits par des avenues pratiquées dans les
+roseaux; parfois aussi ces filets sont étendus sur des pieux plantés
+dans l'eau libre.</p>
+
+<p>Nous fîmes une excursion de chasse à bord d'un <i>toutin</i>. On nous mena
+dans une série de lagunes qui <span class="pagenum"><a id="page358" name="page358"></a>(p. 358)</span> s'ouvrent les unes sur les
+autres. Nous tuâmes quelques canards et nous rencontrâmes un pécheur,
+qui s'en revenait avec plus de vingt poissons, récemment péchés.
+Quelques-uns pesaient de 3 à 4 livres et ressemblaient à des barbeaux.</p>
+
+<p>Dans la soirée, nous vîmes des radeaux, poussés par de tout petits
+garçons, n'ayant pas 3 pieds de haut, et rapportant à la maison les
+roseaux nécessaires à la construction d'un autre bateau. L'oiseleur
+qui nous guidait se trouvait être très communicatif. Il me raconta,
+entre autres faits, que des passagers se rendaient à l'occasion par
+cette route à Lach Djouvaïn, en territoire afghan, et que la traversée
+du <i>hamoun</i> exigeait vingt-quatre heures.</p>
+
+<p>À Gazbar, notre prochaine étape, le lac était tout à fait libre de
+roseaux, et sur les bancs de boue, on voyait de grands vols d'oies
+sauvages, sur lesquelles nous tirions avec nos carabines, d'une
+distance de 400 mètres. Chaque volée en abattait trois ou quatre.</p>
+
+<p>Ayant appris que le canal appelé Roud-Perian grossissait, je me
+décidai à le traverser sans plus tarder; sans cela, j'aurais dû
+m'abstenir de visiter le district qui s'étend entre ce canal et le
+vieil Helmand, et qui est connu sous le nom de <i>Mian-Kangi</i>.</p>
+
+<p>Nous traversâmes Djalalabad, jadis propriété de la tribu des Keians,
+mais aujourd'hui localité sans importance. Le nouveau cours de la
+rivière a épargné le village, mais détruit toute la zone cultivée.
+Nous visitâmes les ruines qui bordent le Roud-Nasrou. On trouve là des
+débris de maisons construites en briques cuites, qui appartiennent
+toutes à un type d'architecture plus élevé que les dômes de pisé
+ordinaires aujourd'hui. Il est indubitable que Timour et Chah-Rouk
+portèrent un coup durable à la civilisation persane, un coup qui a
+changé le cours de l'histoire.</p>
+
+<p>Une pluie abondante, qui nous avait menacés deux ou trois jours, nous
+atteignit au moment où nous étions sur un sol argileux, à peu près
+imperméable, et transforma notre camp en lac. Pendant tout un jour,
+les chameaux furent empêchés d'avancer. Nous traversâmes quelques
+canaux peu profonds, puis le cours d'eau principal, qui a environ 400
+mètres de largeur et 120 centimètres de profondeur.</p>
+
+<p>Nous abordâmes dans un marais de tamaris. Mais nous découvrîmes
+bientôt que ce n'était qu'une île, au delà de laquelle coulait une
+autre branche de la rivière; elle n'avait qu'une soixantaine de mètres
+de largeur, mais elle était presque aussi profonde que la rivière
+principale.</p>
+
+<a id="img064" name="img064"></a>
+<div class="floatleft">
+<img src="images/img064.jpg" width="400" height="265" alt="" title="">
+<p class="cap400px">VUE DE YEZD, PAR OÙ NOUS PASSÂMES POUR RENTRER À KIRMAN
+(page <a href="#page360">360</a>).&mdash;D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.</p>
+</div>
+
+<p>Le pays de Mian-Kiangi (nom qui équivaut à celui de Mésopotamie) est
+une jungle épaisse de tamaris, de quelque 20 mètres de hauteur, qui
+s'étend entre le Roud-Perian et le Helmand; les villages s'y élèvent
+dans des clairières. Le Helmand est, à cet endroit, très peu profond;
+son lit était même presque à sec au moment où nous y passâmes. Il est
+certain que la rivière, avant d'atteindre d'un cours lent le <i>hamoun</i>,
+déposait ses alluvions le long de la masse des roseaux et des tamaris,
+qu'elles ont progressivement recouverts, et maintenant tout ce qui
+reste pour marquer la frontière est ce cours d'eau sec et
+insignifiant, connu aujourd'hui sous le nom de <i>Roud-Achoukan</i>. De
+l'autre côté, près de l'embouchure, se trouve une colline basse, le
+<i>Tapa-i-Tilai</i>, ou mont d'Or, du sommet duquel on n'apercevait pas un
+point d'eau; les yeux erraient à travers un sol desséché, couvert de
+racines de roseaux. Quelques nomades de la tribu des Bouzi, qui sont
+des Persans, habitent ce désert, qui s'étend jusqu'à Chakansour, et
+abreuvent leurs troupeaux à quelques sources; sans cela la
+tranquillité de la mort plane sur ce pays.</p>
+
+<p>Les étapes suivantes devaient nous mener à Milak, point où le
+Roud-Perian se divise en deux branches. À 3 kilomètres au sud-sud-est
+de notre camp, nous rencontrâmes des ruines étendues, désignées sous
+le <span class="pagenum"><a id="page359" name="page359"></a>(p. 359)</span> nom de <i>Tackht-i-Poul</i> ou «Plate-forme du pont». On nous
+montra trois petites arches en briques cuites, qui étaient, nous
+dit-on, les restes d'un pont jeté sur le Helmand, mais leurs petites
+dimensions suffisaient à montrer l'absurdité de cette supposition.</p>
+
+<a id="img065" name="img065"></a>
+<div class="figcenter">
+<img src="images/img065.jpg" width="600" height="311" alt="" title="">
+<p>LA COLONNE DE NADIR S'ÉLÈVE COMME UN PHARE DANS LE
+DÉSERT.&mdash;D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.</p>
+</div>
+
+<p>À Siadak, le chef du village était récemment revenu de Quetta, où il
+avait vu l'agent du gouverneur général. Son voyage lui avait été
+profitable, car il se proposait de faire un autre voyage, dès qu'il
+aurait assez de laine et de beurre clarifié, principal objet
+d'exportation du Seistan.</p>
+
+<p>Près de Milak, on est en vue du Nad-i-Ali, colline remarquable,
+entourée de murs, de l'autre côté du vieux Helmand. Il s'y trouve une
+garnison d'une centaine de réguliers de Caboul. L'ancienne ville est
+située, dit-on, au sud. Deux autres collines, au sud, <i>Sufidak</i> et
+<i>Surkhdak</i>, sont actuellement sans occupants.</p>
+
+<p>Le gouverneur du district, connu sous le titre d'<i>Akhoundzada</i>, réside
+à Kala-Kang, au sud de Chakansour. On nous dit que la place où peuvent
+se faire les plus belles découvertes de monnaies et de sceaux est
+Amiran, un peu au sud du Nad-i-Ali.</p>
+
+<p>Empêchés de marcher par la masse épaisse des tamaris, nous eûmes à
+choisir pour route le Helmand, toujours très peu profond. Nous
+entendîmes plus d'un récit sur la tyrannie afghane, très dure,
+comparée à la domination persane. Du côté afghan, on ne cultive point
+de melons, car ils seraient tous saisis par une soldatesque rapace;
+même le thé et le sucre sont presque inconnus, et ne sont transportés
+par contrebande qu'en petites quantités. Dans ces conditions, le
+commerce est littéralement jugulé, et il n'y a pratiquement aucune
+communication avec Kandahar.</p>
+
+<p>Les écrivains venus d'Europe ou des Indes sont, en général, et à mon
+humble avis, beaucoup trop sévères en jugeant de l'état de la Perse.
+Pour ne parler que du Seistan, avant que le Gouvernement persan en
+prît possession, la vie d'aucun voyageur n'était sûre, comme M.
+Ferrier en témoigne dans ses <i>Caravan Journeys</i>. Or, déjà à l'époque
+de la mission du Seistan, le changement était considérable: aucune
+tentative de spoliation ou de violence n'avait été faite du côté
+persan, et aujourd'hui, abstraction faite d'escarmouches de l'autre
+côté de la frontière, le district est aussi sûr que la plupart des
+pays d'Europe. Une immigration constante vient de l'Afghanistan, et
+ainsi s'accroît la superficie cultivée du pays, qui a quadruplé sous
+la domination du chah.</p>
+
+<p>Nous eûmes ensuite à traverser, avec beaucoup de difficultés, le
+Roud-Perian, grossi par des pluies récentes et devenu un torrent
+écumeux de 300 mètres de largeur, dont peut-être 40 à 50 guéables; les
+chevaux et les mules pouvaient passer à la nage; quant à nos chameaux,
+débâtés et munis de six gourdes à la place de leurs charges, ils
+étaient littéralement toués par deux hommes, assis, l'un à la tête et
+l'autre à la queue.</p>
+
+<p>Cela nous prit tout un jour d'accomplir ce passage, et nous revînmes à
+Nasratabad, en passant à travers les ruines de Zahidan, au milieu
+d'une tempête qui remuait fort désagréablement des colonnes de sable.</p>
+
+<p>Le temps était devenu chaud, 35 degrés à l'ombre à midi, et nous
+commencions à subir la peste des mouches et des moustiques. Le 1<sup>er</sup>
+avril, nous rencontrâmes le premier serpent, ce héraut du printemps,
+et <span class="pagenum"><a id="page360" name="page360"></a>(p. 360)</span> nous nous trouvâmes très heureux de quitter le Seistan
+pour la province plus élevée de Kain, par où nous devions revenir à
+Yezd et à Kirman.</p>
+
+<p>Mes deux excursions m'avaient fait voir le Seistan tout entier, et je
+puis en parler avec quelque connaissance de cause. Il se divise, comme
+je l'ai montré, en deux parties, la région sans arbres et la jungle.
+Dans toutes les deux, le sol est semblable, et il paraît consister
+généralement en une argile légère. Dans quelques régions, on trouve
+des kilomètres carrés de collines de sable, qui pourraient, il est
+vrai, être cultivées. Autour de Nasratabad, la terre est salée et
+percée de trous innombrables. On trouve en particulier de nombreux
+étangs, peu profonds, qui doivent être d'excellents bouillons de
+culture pour les moustiques et les microbes. De fait, sans le vent de
+cent vingt jours que l'on appelle le <i>Bad-i-Sad-u-Bist-Ruz</i>, le
+Seistan serait à peine habitable. Ce vent providentiel souffle d'avril
+à juin sur le district; il est chaud et désagréable, mais il emporte
+l'atmosphère de malaria. Quand il tombe, la masse des habitants, qui
+me parut être une race maladive, souffre terriblement de la fièvre.
+Cependant si l'on prend les précautions nécessaires, le climat du
+Seistan, malgré les températures de 45 degrés sous la tente, en été,
+peut se comparer favorablement avec celui de diverses régions du
+Bengale, et ses brèves périodes de temps froid sont aussi hygiéniques
+qu'on peut le désirer.</p>
+
+<p>Lord Curzon, dans son livre sur <i>la Perse</i>, traite complètement la
+question du Seistan, au point de vue politique. Je me borne à en
+parler au point de vue géographique. On a déjà remarqué que c'était
+une petite Égypte, un grenier pour les tribus avoisinantes. Ce
+caractère est encore accentué par la situation du pays, à mi-chemin
+entre le territoire russe et le golfe Persique, avec une population
+très clairsemée des deux côtés; c'est aussi le seul district cultivé
+entre Quetta et la province de Kirman. D'autre part, le Seistan
+cultivable, avec une population qui ne compte guère que 100 000
+habitants, y compris environ 7 000 nomades, ne consiste, au fond, que
+dans le delta du Helmand. Je ne crois pas que les grandes quantités
+d'eau, qui se perdent actuellement, puissent être utilisées par une
+autre puissance que celle qui tient aujourd'hui le cours supérieur de
+cette rivière, et la zone de culture, dans des conditions aussi
+étroitement limitées, ne peut pas s'étendre beaucoup<a id="footnotetag5" name="footnotetag5"></a><a href="#footnote5" title="Lien vers la note 5"><span class="smaller">[5]</span></a>.</p>
+
+<p class="sig">
+<span class="right10"><i>Adapté de l'anglais par</i>
+<span class="smcap">H. Jacottet</span>.</span></p>
+
+<a id="img066" name="img066"></a>
+<div class="figcenter">
+<img src="images/img066.jpg" width="400" height="292" alt="" title="">
+<p>MOSQUÉE DE YEZD.&mdash;D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.</p>
+</div>
+
+<p class="center smaller">Droits de traduction et de reproduction réservés.</p>
+
+
+<p class="center smaller">Droits de traduction et de reproduction réservés.</p>
+<h3><span class="pagenum"><a id="pagei" name="pagei"></a>(p. i)</span> TABLE DES GRAVURES ET CARTES</h3>
+
+<div class="toi">
+<p class="center">L'ÉTÉ AU KACHMIR<br>
+
+<span class="smcap">Par</span> <i>M<sup>me</sup> F. MICHEL</i></p>
+
+
+<p><span class="smcap">En «rickshaw» sur la route du mont Abou.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">1</span></p>
+
+<p><span class="smcap">L'éléphant du touriste à Djaïpour.</span>
+
+<span class="ralign">1</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Petit sanctuaire latéral dans l'un des temples djaïns du mont Abou.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">2</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Pont de cordes sur le Djhilam, près de Garhi.</span> (Dessin de Massias, d'après une photographie.)
+<span class="ralign">3</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les «Karévas» ou plateaux alluviaux formés par les érosions du Djhilam.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">4</span></p>
+
+<p><span class="smcap">«Ekkas» et «Tongas» sur la route du Kachmir: vue prise au relais de Rampour.</span> (D'après une photographie Jadu Kissen, à Delhi.)
+<span class="ralign">5</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le vieux fort Sikh et les gorges du Djhilam à Ouri.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">6</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Shèr-Garhi ou la «Maison du Lion», palais du Maharadja à Srinagar.</span> (Photographie Bourne et Sheperd, à Calcutta.)
+
+<span class="ralign">7</span></p>
+
+<p><span class="smcap">L'entrée du Tchinar-Bagh, ou Bois des Platanes, au-dessus de Srinagar; au premier plan une «dounga», au fond le sommet du Takht-i-Souleiman.</span> (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.)
+<span class="ralign">7</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Ruines du temple de Brankoutri.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">8</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Types de Pandis ou Brahmanes Kachmirs.</span> (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.)
+
+<span class="ralign">9</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le quai de la Résidence; au fond, le sommet du Takht-i-Souleiman.</span> (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.)
+<span class="ralign">10</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La porte du Kachmir et la sortie du Djhilam à Baramoula.</span> (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.)
+<span class="ralign">11</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Nos tentes à Lahore.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">12</span></p>
+
+<p><span class="smcap">«Dounga» ou bateau de passagers au Kachmir.</span> (Photographie Bourne et Shepherd, à Calcutta.)
+<span class="ralign">13</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Vichnou porté par Garouda, idole vénérée près du temple de Vidja-Broer</span> (hauteur 1<sup>m</sup> 40.)
+<span class="ralign">13</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Enfants de bateliers jouant à cache-cache dans le creux d'un vieux platane.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">14</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Batelières du Kachmir décortiquant du riz, près d'une rangée de peupliers.</span> (Photographie Bourne et Shepherd, à Calcutta.)
+<span class="ralign">15</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Campement près de Palhallan: tentes et doungas.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">16</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Troisième pont de Srinagar et mosquée de Shah Hamadan; au fond, le fort de Hari-Paryat.</span> (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.)
+<span class="ralign">17</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le temple inondé de Pandrethan.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">18</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Femme musulmane du Kachmir.</span> (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.)
+<span class="ralign">19</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Pandit Narayan assis sur le seuil du temple de Narasthan.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">20</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Pont et bourg de Vidjabroer.</span> (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.)
+<span class="ralign">21</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Ziarat de Cheik Nasr-oud-Din, à Vidjabroer.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">22</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le temple de Panyech: à gauche, un brahmane; à droite, un musulman.</span> (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.)
+<span class="ralign">23</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Temple hindou moderne à Vidjabroer.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">24</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Brahmanes en visite au Naga ou source sacrée de Valtongou.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">25</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Gargouille ancienne, de style hindou, dans le mur d'une mosquée, à Houtamourou, près de Bhavan.</span>
+<span class="ralign">25</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Temple ruiné, à Khotair.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">26</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Naga ou source sacrée de Kothair.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">27</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Ver-Nag: le bungalow au-dessus de la source.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">28</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Temple rustique de Voutanar.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">29</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Autel du temple de Voutanar et accessoires du culte.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">30</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Noce musulmane, à Rozlou: les musiciens et le fiancé.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">31</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Sacrifice bhramanique, à Bhavan.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">31</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Intérieur de temple de Martand: le repos des coolies employés au déblaiement.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">32</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Ruines de Martand: façade postérieure et vue latérale du temple.</span> (D'après des photographies.)
+<span class="ralign">33</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Place du campement sous les platanes, à Bhavan.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">34</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La Ziarat de Zaïn-oud-Din, à Eichmakam.</span> (Photographie Bourne et Shepherd, à Calcutta.)
+<span class="ralign">35</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Naga ou source sacrée de Brar, entre Bhavan et Eichmakar.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">36</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Maisons de bois, à Palgam.</span> (Photographie Bourne et Shepherd, à Calcutta.)
+<span class="ralign">37</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Palanquin et porteurs.</span>
+<span class="ralign">37</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Ganech-Bal sur le Lidar: le village hindou et la roche miraculeuse.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">38</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le massif du Kolahoi et la bifurcation de la vallée du Lidar au-dessus de Palgam, vue prise de Ganeth-Bal.</span> (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.)
+<span class="ralign">39</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Vallée d'Amarnath: vue prise de la grotte.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">40</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Pondjtarni et le camp des pèlerins: au fond, la passe du Mahagounas.</span> (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.)
+<span class="ralign">41</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Cascade sortant de dessous un pont de neige entre Tannin et Zodji-Pal.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">42</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le Koh-i-Nour et les glaciers au-dessus du lac Çecra-Nag.</span> (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.)
+<span class="ralign">43</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Grotte d'Amarnath.</span> (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.)
+<span class="ralign">43</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Astan-Marg: la prairie et les bouleaux.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">44</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Campement de Goudjars à Astan-Marg.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">45</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le bain des pèlerins à Amarnath.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">46</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Pèlerins d'Amarnath: le Sadhou de Patiala; par derrière, des brahmanes, et à droite, des musulmans du Kachmir.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">47</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Mosquée de village au Kachmir.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">48</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Brodeurs Kachmiris sur toile.</span> (Photographie Bourne et Shepherd, à Calcutta.)
+<span class="ralign">49</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Mendiant musulman.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">49</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le Brahma Sar et le camp des pèlerins au pied de l'Haramouk.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">50</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Lac Gangabal au pied du massif de l'Haramouk.</span> (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.)
+<span class="ralign">51</span></p>
+
+<p><span class="pagenum"><a id="pageii" name="pageii"></a>(p. ii)</span> <span class="smcap">Le Noun-Kol, au pied de l'Haramouk, et le bain des pèlerins.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">52</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Femmes musulmanes du Kachmir avec leurs «houkas» (pipes) et leur «hangri» (chaufferette).</span> (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.)
+<span class="ralign">53</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Temples ruinés à Vangath.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">54</span></p>
+
+<p><span class="smcap">«Mêla» ou foire religieuse à Hazarat-Bal.</span> (En haut, photographie par l'auteur; en bas, photographie Jadu Kissen, à Delhi.)
+<span class="ralign">55</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La villa de Cheik Safai-Bagh, au sud du lac de Srinagar.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">56</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Nishat-Bagh et le bord oriental du lac de Srinagar.</span> (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.)
+<span class="ralign">57</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le canal de Mar à Sridagar.</span> (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.)
+<span class="ralign">58</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La mosquée de Shah Hamadan à Srinagar (rive droite).</span> (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.)
+<span class="ralign">59</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Spécimens de l'art du Kachmir.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">60</span></p>
+
+
+<p class="p2 center">SOUVENIRS DE LA COTE D'IVOIRE<br>
+<span class="smcap">Par</span> <i>le docteur LAMY</i><br>
+<i>Médecin-major des troupes coloniales</i>.</p>
+
+
+<p><span class="smcap">La barre de Grand-Bassam nécessite un grand déploiement de force pour la mise à l'eau d'une pirogue.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">61</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le féminisme à Adokoï: un médecin concurrent de l'auteur.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">61</span></p>
+
+<p><span class="smcap">«Travail et Maternité» ou «Comment vivent les femmes de Petit-Alépé».</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">62</span></p>
+
+<p><span class="smcap">À Motéso: soins maternels.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">63</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Installation de notre campement dans une clairière débroussaillée.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">64</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Environs de Grand-Alépé: des hangars dans une palmeraie, et une douzaine de grands mortiers destinés à la préparation de l'huile de palme.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">65</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Dans le sentier étroit, montant, il faut marcher en file indienne.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">66</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Nous utilisons le fût renversé d'un arbre pour traverser la Mé.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">67</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La popote dans un admirable champ de bananiers.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">68</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Indigènes coupant un acajou.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">69</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La côte d'Ivoire. &mdash; Le pays Attié.</span>
+<span class="ralign">70</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Ce fut un sauve-qui-peut général quand je braquai sur les indigènes mon appareil photographique.</span> (Dessin de J. Lavée, d'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">71</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La rue principale de Grand-Alépé.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">72</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les Trois Graces de Mopé (pays Attié).</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">73</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Femme du pays Attié portant son enfant en groupe.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">73</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Une clairière près de Mopé.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">74</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La garnison de Mopé se porte à notre rencontre.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">75</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Femme de Mopé fabriquant son savon à base d'huile de palme et de cendres de peaux de bananes.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">76</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Danse exécutée aux funérailles du prince héritier de Mopé.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">77</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Toilette et embaumement du défunt.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">78</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Jeune femme et jeune fille de Mopé.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">79</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Route, dans la forêt tropicale, de Malamalasso à Daboissué.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">80</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Benié Coamé, roi de Bettié et autres lieux, entouré de ses femmes et de ses hauts dignitaires.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">81</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Chute du Mala-Mala, affluent du Comoé, à Malamalasso.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">82</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La vallée du Comoé à Malamalasso.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">83</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Tam-tam de guerre à Mopé.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">84</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Piroguiers de la côte d'Ivoire pagayant.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">85</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Allou, le boy du docteur Lamy.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">85</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La forêt tropicale à la côte d'Ivoire.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">86</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le débitage des arbres.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">87</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les lianes sur la rive du Comoé.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">88</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les occupations les plus fréquentes au village: discussions et farniente Attié.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">89</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Un incendie à Grand-Bassam.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">90</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La danse indigène est caractérisée par des poses et des gestes qui rappellent une pantomime.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">91</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Une inondation à Grand-Bassam.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">92</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Un campement sanitaire à Abidjean.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">93</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Une rue de Jackville, sur le golfe de Guinée.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">94</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Grand-Bassam: cases détruites après une épidémie de fièvre jaune.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">95</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Grand-Bassam: le boulevard Treich-Laplène.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">96</span></p>
+
+
+<p class="p2 center">L'ÎLE D'ELBE<br>
+<span class="smcap">Par</span> <i>M. PAUL GRUYER</i></p>
+
+
+<p><span class="smcap">L'île d'Elbe se découpe sur l'horizon, abrupte, montagneuse et violâtre.</span>
+<span class="ralign">97</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Une jeune fille elboise, au regard énergique, à la peau d'une blancheur de lait et aux beaux cheveux noirs.</span>
+<span class="ralign">97</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les rues de Porto-Ferraio sont toutes un escalier</span> (page 100).
+<span class="ralign">98</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Porto-Ferraio: à l'entrée du port, une vieille tour génoise, trapue, bizarre de forme, se mire dans les flots.</span>
+<span class="ralign">99</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Porto-Ferraio: la porte de terre, par laquelle sortait Napoléon pour se rendre à sa maison de campagne de San Martino.</span>
+
+<span class="ralign">100</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Porto-Ferraio: la porte de mer, où aborda Napoléon.</span>
+<span class="ralign">101</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La «teste» de Napoléon</span> (page 100).
+<span class="ralign">102</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Porto-Ferraio s'échelonne avec ses toits plats et ses façades scintillantes de clarté</span> (page 99).
+
+<span class="ralign">103</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Porto-Ferraio: les remparts découpent sur le ciel d'un bleu sombre leur profil anguleux</span> (page 99).
+<span class="ralign">103</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La façade extérieure du «Palais» des Mulini où habitait Napoléon à Porto-Ferraio</span> (page 101).
+<span class="ralign">104</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le jardin impérial et la terrasse de la maison des Mulini</span> (page 102).
+
+<span class="ralign">105</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La Via Napoleone, qui monte au «Palais» des Mulini.</span>
+<span class="ralign">106</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La salle du conseil à Porto-Ferraio, avec le portrait de la dernière grande-duchesse de Toscane et celui de Napoléon</span>, d'après le tableau de Gérard.
+<span class="ralign">107</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La grande salle des Mulini aujourd'hui abandonnée, avec ses volets clos et les peintures décoratives qu'y fit faire l'empereur</span> (page 101).
+<span class="ralign">107</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Une paysanne elboise avec son vaste chapeau qui la protège du soleil.</span>
+<span class="ralign">108</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les mille mètres du Monte Capanna et de son voisin, le Monte Giove, dévalent dans les flots de toute leur hauteur.</span>
+<span class="ralign">109</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Un enfant elbois.</span>
+<span class="ralign">109</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Marciana Alta et ses ruelles étroites.</span>
+
+<span class="ralign">110</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Marciana Marina avec ses maisons rangées autour du rivage et ses embarcations tirées sur la grève.</span>
+<span class="ralign">111</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les châtaigniers dans le brouillard, sur le faite du Monte Giove.</span>
+<span class="ralign">112</span></p>
+
+<p><span class="smcap">... Et voici au-dessus de moi Marciana Alta surgir des nuées</span> (page 111).
+<span class="ralign">113</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La «Seda di Napoleone» sur le Monte Giove où l'empereur s'asseyait pour découvrir la Corse.</span>
+<span class="ralign">114</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La blanche chapelle de Monserrat au centre d'un amphithéâtre de rochers est entourée de sveltes cyprès</span> (page 117).
+<span class="ralign">115</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Voici Rio Montagne dont les maisons régulières et cubiques ont l'air de dominos empilés...</span> (page 118).
+<span class="ralign">115</span></p>
+
+<p><span class="pagenum"><a id="pageiii" name="pageiii"></a>(p. iii)</span> <span class="smcap">J'aperçois Poggio, un autre village perdu aussi dans les nuées.</span>
+<span class="ralign">116</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Une des trois chambres de l'ermitage.</span>
+<span class="ralign">117</span></p>
+
+<p><span class="smcap">L'ermitage du Marciana où l'empereur reçut la visite de la comtesse Walewska, le 3 Septembre 1814.</span>
+<span class="ralign">117</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le petit port de Porto-Longone dominé par la vieille citadelle espagnole</span> (page 117).
+<span class="ralign">118</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La maison de Madame Mère à Marciana Alta. &mdash; «Bastia, signor!» &mdash; La chapelle de la Madone sur le Monte Giove.</span>
+<span class="ralign">119</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le coucher du soleil sur le Monte Giove.</span>
+
+<span class="ralign">120</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Porto-Ferraio et son golfe vus des jardins de San Martino.</span>
+<span class="ralign">121</span></p>
+
+<p><span class="smcap">L'arrivée de Napoléon à l'île d'Elbe.</span> (D'après une caricature du temps.)
+<span class="ralign">121</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le drapeau de Napoléon roi de l'île d'Elbe: fond blanc, bande orangé-rouge et trois abeilles jadis dorées.</span>
+<span class="ralign">122</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La salle de bains de San Martino a conservé sa baignoire de pierre.</span>
+<span class="ralign">123</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La chambre de Napoléon à San Martino.</span>
+<span class="ralign">123</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La cour de Napoléon à l'île d'Elbe.</span> (D'après une caricature du temps.)
+<span class="ralign">124</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Une femme du village de Marciana Alta.</span>
+<span class="ralign">125</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le plafond de San Martino et les deux colombes symboliques représentant Napoléon et Marie-Louise.</span>
+<span class="ralign">126</span></p>
+
+<p><span class="smcap">San Martino rappelle par son aspect une de ces maisonnettes à la Jean-Jacques Rousseau, agrestes et paisibles</span> (page 123).
+<span class="ralign">126</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Rideau du théâtre de Porto-Ferraio représentant Napoléon sous la figure d'Apollon gardant ses troupeaux chez Admète.</span>
+
+<span class="ralign">127</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La salle égyptienne de San Martino est demeurée intacte avec ses peintures murales et son bassin à sec.</span>
+<span class="ralign">127</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Broderies de soie du couvre-lit et du baldaquin du lit de Napoléon aux Mulini, dont on a fait le trône épiscopal de l'évêque d'Ajaccio.</span>
+<span class="ralign">128</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La signorina Squarci dans la robe de satin blanc que son aïeule portait à la cour des Mulini.</span>
+<span class="ralign">129</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Éventail de Pauline Borghèse, en ivoire sculpté, envoyé en souvenir d'elle à la signora Traditi, femme du maire de Porto-Ferraio.</span>
+<span class="ralign">130</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le lit de Madame Mère, qu'elle s'était fait envoyer de Paris à l'île d'Elbe.</span>
+<span class="ralign">130</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le vieil aveugle Soldani, fils d'un soldat de Waterloo, chauffait, à un petit brasero de terre jaune, ses mains osseuses.</span>
+<span class="ralign">131</span></p>
+
+<p><span class="smcap">L'entrée du goulet de Porto-Ferraio par où sortit la flottille impériale, le 26 février 1815.</span>
+
+<span class="ralign">132</span></p>
+
+
+
+<p class="p2 center">D'ALEXANDRETTE
+AU COUDE DE L'EUPHRATE<br>
+<span class="smcap">Par</span> <i>M. VICTOR CHAPOT</i><br>
+<i>membre de l'École française d'Athènes</i>.</p>
+
+
+<p><span class="smcap">Dans une sorte de cirque se dressent les pans de muraille du Ksar-el-Benat</span> (page 142). (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">133</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le canal de Séleucie est, par endroits, un tunnel</span> (page 140).
+<span class="ralign">133</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Vers le coude de l'Euphrate: la pensée de relever les traces de vie antique a dicté l'itinéraire.</span>
+<span class="ralign">134</span></p>
+
+<p><span class="smcap">L'Antioche moderne: de l'ancienne Antioche il ne reste que l'enceinte, aux flancs du Silpios</span> (page 137).
+
+<span class="ralign">135</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les rues d'Antioche sont étroites et tortueuses; parfois, au milieu, se creuse en fossé.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">136</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le tout-Antioche inonde les promenades.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">137</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les crêtes des collines sont couronnées de chapelles ruinées</span> (page 142).
+
+<span class="ralign">138</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Alep est une ville militaire.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">139</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La citadelle d'Alep se détache des quartiers qui l'avoisinent</span> (page 143). (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">139</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les parois du canal de Séleucie s'élèvent jusqu'à 40 mètres.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">140</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les tombeaux de Séleucie s'étageaient sur le Kasios.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">141</span></p>
+
+<p><span class="smcap">À Alep une seule mosquée peut presque passer pour une &oelig;uvre d'art.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">142</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Tout alentour d'Alep la campagne est déserte.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">143</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le Kasr-el-Benat, ancien couvent fortifié.</span>
+<span class="ralign">144</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Balkis éveille, de loin et de haut, l'idée d'une taupinière</span> (page 147). (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">145</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Stèle Hittite. L'artiste n'a exécuté qu'un premier ravalement</span> (page 148).
+
+<span class="ralign">145</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Église arménienne de Nisib; le plan en est masqué au dehors.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">146</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Tell-Erfat est peuplé d'Yazides; on le reconnaît à la forme des habitations.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">147</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La rive droite de l'Euphrate était couverte de stations romaines et byzantines.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">148</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Biredjik vu de la citadelle: la plaine s'allonge indéfiniment</span> (page 148). (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">149</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Sérésat: village mixte d'Yazides et de Bédouins</span> (page 146). (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">150</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les Tcherkesses diffèrent des autres musulmans; sur leur personne, pas de haillons</span> (page 152). (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">151</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Ras-el-Aïn. Deux jours se passent, mélancoliques, en négociations</span> (page 155). (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">152</span></p>
+
+<p><span class="smcap">J'ai laissé ma tente hors les murs devant Orfa.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">153</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Environs d'Orfa: les vignes, basses, courent sur le sol.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">154</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Vue générale d'Orfa.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">155</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Porte arabe à Rakka</span> (page 152). (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">156</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Passage de l'Euphrate: les chevaux apeurés sont portés dans le bac à force de bras</span> (page 159). (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">157</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Bédouin.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">157</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Citadelle d'Orfa: deux puissantes colonnes sont restées debout.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">158</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Orfa: mosquée Ibrahim-Djami; les promeneurs flânent dans la cour et devant la piscine</span> (page 157). (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">159</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Pont byzantin et arabe</span> (page 159). (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">160</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Mausolée d'Alif, orné d'une frise de têtes sculptées</span> (page 160). (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">161</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Mausolée de Théodoret, selon la légende, près de Cyrrhus.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">162</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Kara-Moughara: au sommet se voit une grotte taillée</span> (page 165). (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">163</span></p>
+
+<p><span class="smcap">L'Euphrate en amont de Roum-Kaleh; sur la falaise campait un petit corps de légionnaires romains</span> (page 160). (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">163</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Trappe de Checkhlé: un grand édifice en pierres a remplacé les premières habitations</span> (page 166).
+
+<span class="ralign">164</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Trappe de Checkhlé: la chapelle</span> (page 166). (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">165</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Père Maronite</span> (page 168). (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">166</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Acbès est situé au fond d'un grand cirque montagneux</span> (page 166). (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">167</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Trappe de Checkhlé: premières habitations des trappistes</span> (page 166). (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">168</span></p>
+
+
+<p class="p2 center">LA FRANCE AUX NOUVELLES-HÉBRIDES<br>
+<span class="smcap">Par</span> <i>M. RAYMOND BEL</i></p>
+
+<p><span class="smcap">Indigènes hébridais de l'île de Spiritu-Santo.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">169</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le petit personnel d'un colon de Malli-Colo.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">169</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le quai de Franceville ou Port-Vila, dans l'île Vaté.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">170</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Une case de l'île de Spiritu-Santo et ses habitants.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">171</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le port de Franceville ou Port-Vila, dans l'île Vaté, présente une rade magnifique.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">172</span></p>
+
+<p><span class="pagenum"><a id="pageiv" name="pageiv"></a>(p. iv)</span> <span class="smcap">C'est à Port-Vila ou Franceville, dans l'île Vaté, que la France a un résident.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">173</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Dieux indigènes ou Tabous.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">174</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les indigènes hébridais de l'île Mallicolo ont un costume et une physionomie moins sauvages que ceux de l'île Pentecôte.</span> (D'après des photographies.)
+<span class="ralign">175</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Pirogues de l'île Vao.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">176</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Indigènes employés au service d'un bateau.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">177</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Un sous-bois dans l'île de Spiritu-Santo.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">178</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Un banquet de Français à Port-Vila (Franceville).</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">179</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La colonie française de Port-Vila (Franceville).</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">179</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La rivière de Luganville.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">180</span></p>
+
+
+<p class="p2 center">LA RUSSIE, RACE COLONISATRICE<br>
+
+<span class="smcap">Par</span> <i>M. ALBERT THOMAS</i></p>
+
+
+<p><span class="smcap">Les enfants russes, aux grosses joues pales, devant l'isba</span> (page 182). (D'après une photographie de M. J. Cahen.)
+<span class="ralign">181</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La reine des cloches «Tsar Kolokol»</span> (page 190). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.)
+<span class="ralign">181</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les chariots de transport que l'on rencontre en longues files dans les rues de Moscou</span> (page 183).
+<span class="ralign">182</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les paysannes en pèlerinage arrivées enfin à Moscou, la cité sainte</span> (page 182). (D'après une photographie de M. J. Cahen.)
+<span class="ralign">183</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Une chapelle où les passants entrent adorer les icônes</span> (page 183). (D'après une photographie de M. J. Cahen.)
+<span class="ralign">184</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La porte du Sauveur que nul ne peut franchir sans se découvrir</span> (page 185). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.)
+<span class="ralign">185</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Une porte du Kreml</span> (page 185). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.)
+<span class="ralign">186</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les moines du couvent de Saint-Serge, un des couvents qui entourent la cité sainte</span> (page 185). (D'après une photographie de M. J. Cahen.)
+<span class="ralign">187</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Deux villes dans le Kreml: celle du <span class="smcap">xv</span><sup>e</sup> siècle, celle d'Ivan, et la ville moderne, que symbolise ici le petit palais</span> (page 190).
+<span class="ralign">188</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le mur d'enceinte du Kreml, avec ses créneaux, ses tours aux toits aigus</span> (page 183). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.)
+<span class="ralign">189</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Tout près de l'Assomption, les deux églises-s&oelig;urs se dressent: les Saints-Archanges et l'Annonciation</span> (page 186). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.)
+<span class="ralign">189</span></p>
+
+<p><span class="smcap">À l'extrémité de la place Rouge, Saint-Basile dresse le fouillis de ses clochers</span> (page 184). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.)
+<span class="ralign">190</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Du haut de l'Ivan Véliki, la ville immense se découvre</span> (page 190). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.)
+<span class="ralign">191</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Un des isvotchiks qui nous mènent grand train à travers les rues de Moscou</span> (page 182).
+<span class="ralign">192</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Il fait bon errer parmi la foule pittoresque des marchés moscovites, entre les petits marchands, artisans ou paysans qui apportent là leurs produits</span> (page 195). (D'après une photographie de M. J. Cahen.)
+<span class="ralign">193</span></p>
+
+<p><span class="smcap">L'isvotchik a revêtu son long manteau bleu</span> (page 194). (D'après une photographie de M. J. Cahen.)
+<span class="ralign">193</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Itinéraire de Moscou à Tomsk.</span>
+<span class="ralign">194</span></p>
+
+<p><span class="smcap">À côté d'une épicerie, une des petites boutiques où l'on vend le kvass, le cidre russe</span> (page 195). (D'après une photographie de M. J. Cahen.)
+<span class="ralign">195</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Et des Tatars offraient des étoffes étalées sur leurs bras</span> (page 195). (D'après une photographie de M. J. Cahen.)
+<span class="ralign">196</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Patients, résignés, les cochers attendent sous le soleil de midi</span> (page 194). (D'après une photographie de M. J. Cahen.)
+<span class="ralign">197</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Une cour du quartier ouvrier, avec l'icône protectrice</span> (page 196). (D'après une photographie de M. J. Cahen.)
+<span class="ralign">198</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Sur le flanc de la colline de Nijni, au pied de la route qui relie la vieille ville à la nouvelle, la citadelle au marché</span> (page 204). (D'après une photographie de M. J. Cahen.)
+<span class="ralign">199</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le marché étincelait dans son fouillis</span> (page 195). (D'après une photographie de M. J. Cahen.)
+<span class="ralign">200</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Déjà la grande industrie pénètre: on rencontre à Moscou des ouvriers modernes</span> (page 195). (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">201</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Sur l'Oka, un large pont de bois barrait les eaux</span> (page 204). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.)
+<span class="ralign">202</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Dans le quartier ouvrier, les familles s'entassent, à tous les étages, autour de grandes cours</span> (page 196). (D'après une photographie de M. J. Cahen.)
+<span class="ralign">203</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le char funèbre était blanc et doré</span> (page 194). (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">204</span></p>
+
+<p><span class="smcap">À Nijni, toutes les races se rencontrent, Grands-Russiens, Tatars, Tcherkesses</span> (page 208). (D'après une photographie de M. J. Cahen.)
+<span class="ralign">205</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Une femme tatare de Kazan dans l'enveloppement de son grand châle</span> (page 214). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.)
+<span class="ralign">205</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Nous avons traversé le grand pont qui mène à la foire</span> (page 205). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.)
+<span class="ralign">206</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Au dehors, la vie de chaque jour s'étalait, pêle-mêle, à l'orientale</span> (page 207). (D'après une photographie de M. J. Cahen.)
+<span class="ralign">207</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les galeries couvertes, devant les boutiques de Nijni</span> (page 206). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.)
+<span class="ralign">208</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Dans les rues, les petits marchands étaient innombrables</span> (page 207). (D'après une photographie de M. J. Cahen.)
+<span class="ralign">209</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Dans une rue, c'étaient des coffres de toutes dimensions, peints de couleurs vives</span> (page 206). (D'après une photographie de M. J. Cahen.)
+<span class="ralign">210</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Près de l'asile, nous sommes allés au marché aux cloches</span> (page 208). (D'après une photographie de M. J. Cahen.)
+<span class="ralign">211</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Plus loin, sous un abri, des balances gigantesques étaient pendues</span> (page 206). (D'après une photographie de M. J. Cahen.)
+<span class="ralign">211</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Dans une autre rue, les charrons avaient accumulé leurs roues</span> (page 206). (D'après une photographie de M. J. Cahen.)
+<span class="ralign">212</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Paysannes russes, de celles qu'on rencontre aux petits marchés des débarcadères ou des stations</span> (page 215). (D'après une photographie de M. J. Cahen.)
+<span class="ralign">213</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le Kreml de Kazan. C'est là que sont les églises et les administrations</span> (page 214). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.)
+<span class="ralign">214</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Sur la berge, des tarantass étaient rangées</span> (page 216). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.)
+<span class="ralign">215</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Partout sur la Volga d'immenses paquebots et des remorqueurs</span> (page 213). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.)
+<span class="ralign">216</span></p>
+
+<p><span class="smcap">À presque toutes les gares il se forme spontanément un petit marché</span> (page 222). (D'après une photographie de M. J. Cahen.)
+<span class="ralign">217</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Dans la plaine</span> (page 221). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.)
+<span class="ralign">217</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Un petit fumoir, vitré de tous côtés, termine le train</span> (page 218). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.)
+<span class="ralign">218</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les émigrants étaient là, pêle-mêle, parmi leurs misérables bagages</span> (page 226). (D'après une photographie de M. J. Cahen.)
+<span class="ralign">219</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les petits garçons du wagon-restaurant s'approvisionnent</span> (page 218). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.)
+<span class="ralign">220</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Émigrants prenant leur maigre repas pendant l'arrêt de leur train</span> (page 228). (Photographie de M. A. N. de Koulomzine)
+<span class="ralign">221</span></p>
+
+<p><span class="smcap">L'ameublement du wagon-restaurant était simple, avec un bel air d'aisance</span> (page 218). (Photographie de M. A. N. de Koulomzine)
+<span class="ralign">222</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les gendarmes qui assurent la police des gares du Transsibérien.</span> (Photographie de M. Thiébeaux.)
+<span class="ralign">223</span></p>
+
+<p><span class="smcap">L'église, près de la gare de Tchéliabinsk, ne diffère des isbas neuves que par son clocheton</span> (page 225). (Photographie extraite du «Guide du Transsibérien».)
+<span class="ralign">224</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Un train de constructeurs était remisé là, avec son wagon-chapelle</span> (page 225). (Photographie de M. A. N. de Koulomzine.)
+<span class="ralign">225</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Vue De Stretensk: la gare est sur la rive gauche, la ville sur la rive droite.</span> (Photographie de M. A. N. de Koulomzine.)
+<span class="ralign">226</span></p>
+
+<p><span class="pagenum"><a id="pagev" name="pagev"></a>(p. v)</span> <span class="smcap">Un point d'émigration</span> (page 228). (Photographie de M. A. N. de Koulomzine.)
+<span class="ralign">227</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Enfants d'émigrants</span> (page 228). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.)
+<span class="ralign">228</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Un petit marché dans une gare du Transsibérien.</span> (Photographie de M. Legras.)
+<span class="ralign">229</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La cloche luisait, immobile, sous un petit toit isolé</span> (page 230). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.)
+<span class="ralign">229</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Nous sommes passés près d'une église à clochetons verts</span> (page 230). (Photographie de M. Thiébeaux.)
+<span class="ralign">230</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Tomsk a groupé dans la vallée ses maisons grises et ses toits verts</span> (page 230). (Photographie de M. Brocherel.)
+<span class="ralign">231</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Après la débâcle de la Tome, près de Tomsk</span> (page 230). (D'après une photographie de M. Legras.)
+<span class="ralign">232</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le chef de police demande quelques explications sur les passeports</span> (page 232). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.)
+<span class="ralign">233</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La cathédrale de la Trinité à Tomsk</span> (page 238). (Photographie extraite du «Guide du Transsibérien».)
+<span class="ralign">234</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Tomsk: en revenant de l'église</span> (page 234). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.)
+<span class="ralign">235</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Tomsk n'était encore qu'un campement, sur la route de l'émigration</span> (page 231). (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">236</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Une rue de Tomsk, définie seulement par les maisons qui la bordent</span> (page 231). (Photographie de M. Brocherel.)
+<span class="ralign">237</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les cliniques de l'Université de Tomsk</span> (page 238). (Photographie extraite du «Guide du Transsibérien».)
+<span class="ralign">238</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les longs bâtiments blancs où s'abrite l'Université</span> (page 237). (Photographie extraite du «Guide du Transsibérien».)
+<span class="ralign">239</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La voiture de l'icône stationnait parfois</span> (page 230). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.)
+<span class="ralign">240</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Flâneurs à la gare de Petropavlosk</span> (page 242). (D'après une photographie de M. Legras.)
+<span class="ralign">241</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Dans les vallées de l'Oural, habitent encore des Bachkirs</span> (page 245). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.)
+<span class="ralign">241</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Un taillis de bouleaux entourait une petite mare.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">242</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les rivières roulaient une eau claire</span> (page 244). (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">243</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La ligne suit la vallée des rivières</span> (page 243). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.)
+<span class="ralign">244</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Comme toute l'activité commerciale semble frêle en face des eaux puissantes de la Volga!</span> (page 248.) (D'après une photographie de M. G. Cahen.)
+<span class="ralign">245</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Bachkirs sculpteurs.</span> (D'après une photographie de M. Paul Labbé.)
+<span class="ralign">246</span></p>
+
+<p><span class="smcap">À la gare de Tchéliabinsk, toujours des émigrants</span> (page 242). (D'après une photographie de M. J. Legras.)
+<span class="ralign">247</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Une bonne d'enfants, avec son costume traditionnel</span> (page 251). (D'après une photographie de M. G. Cahen.)
+<span class="ralign">248</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Joie naïve de vivre, et mélancolie. &mdash; un petit marché du sud</span> (page 250). (D'après une photographie de M. G. Cahen.)
+<span class="ralign">249</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Un russe dans son vêtement d'hiver</span> (page 249). (D'après une photographie de M. G. Cahen.)
+<span class="ralign">250</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Dans tous les villages russes, une activité humble, pauvre de moyens. &mdash; Marchands de poteries</span> (page 248). (D'après une photographie de M. G. Cahen.)
+<span class="ralign">251</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Là, au passage, un Kirghize sur son petit cheval</span> (page 242). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.)
+<span class="ralign">252</span></p>
+
+
+<p class="p2 center">LUGANO, LA VILLE DES FRESQUES<br>
+
+<span class="smcap">Par</span> <i>M. GERSPACH</i></p>
+
+
+<p><span class="smcap">Lugano: les quais offrent aux touristes une merveilleuse promenade.</span> (Photographie Alinari.)
+<span class="ralign">253</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Porte de la cathédrale Saint-Laurent de Lugano</span> (page 256). (Photographie Alinari.)
+<span class="ralign">253</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le lac de Lugano dont les deux bras enserrent le promontoire de San Salvatore.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">254</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La ville de Lugano descend en amphithéâtre jusqu'aux rives de son lac.</span> (Photographie Alinari.)
+<span class="ralign">255</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Lugano: faubourg de Castagnola.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">256</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La cathédrale de Saint-Laurent: sa façade est décorée de figures de prophètes et de médaillons d'apôtres</span> (page 256). (Photographie Alinari.)
+<span class="ralign">257</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Saint-Roch: détail de la fresque de Luini à Sainte-Marie-des-Anges</span> (Photographie Alinari.)
+<span class="ralign">258</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La passion: fresque de Luini à l'église Sainte-Marie-des-Anges</span> (page 260). (Photographie Alinari)
+<span class="ralign">259</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Saint Sébastien: détail de la grande fresque de Luini à Sainte-Marie-des-Anges.</span> (Photographie Alinari.)
+<span class="ralign">260</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La madone, l'enfant Jésus et Saint Jean, par Luini, église Sainte-Marie-des-Anges</span> (page 260). (Photographie Alinari.)
+<span class="ralign">261</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La Scène: fresque de Luini à l'église Sainte-Marie-des-Anges</span> (page 260).
+<span class="ralign">262</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Lugano: le quai et le faubourg Paradiso.</span> (Photographie Alinari.)
+<span class="ralign">263</span></p>
+
+<p><span class="smcap">lac de Lugano: viaduc du chemin de fer du Saint-Gothard.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">264</span></p>
+
+
+<p class="p2 center">SHANGHAÏ, LA MÉTROPOLE CHINOISE<br>
+<span class="smcap">Par</span> <i>M. ÉMILE DESCHAMPS</i></p>
+
+
+<p><span class="smcap">Les quais sont animés par la population grouillante des Chinois</span> (page 266). (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">265</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Acteurs du théâtre chinois.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">265</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Plan de Shanghaï.</span>
+<span class="ralign">266</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Shanghaï est sillonnée de canaux qui, à marée basse, montrent une boue noire et mal odorante.</span> (Photographie de M<sup>lle</sup> Hélène de Harven.)
+<span class="ralign">267</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Panorama de Shanghaï.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">268</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Dans la ville chinoise, les «camelots» sont nombreux, qui débitent en plein vent des marchandises ou des légendes extraordinaires.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">269</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le poste de l'Ouest, un des quatre postes où s'abrite la milice de la Concession française</span> (page 272). (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">270</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La population ordinaire qui grouille dans les rues de la ville chinoise de Shanghaï</span> (page 268).
+<span class="ralign">271</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les coolies conducteurs de brouettes attendent nonchalamment l'arrivée du client</span> (page 266). (Photographies de M<sup>lle</sup> H. de Harven.)
+<span class="ralign">271</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Une maison de thé dans la cité chinoise.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">272</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les brouettes, qui transportent marchandises ou indigènes, ne peuvent circuler que dans les larges avenues des concessions</span> (page 270). (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">273</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La prison de Shanghaï se présente sous l'aspect d'une grande cage, à forts barreaux de fer.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">274</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le parvis des temples dans la cité est toujours un lieu de réunion très fréquenté.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">275</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les murs de la cité chinoise, du côté de la Concession française.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">276</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La navigation des sampans sur le Ouang-Pô.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">277</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Aiguille de la pagode de Long-Hoa.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">277</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Rickshaws et brouettes sillonnent les ponts du Yang King-Pang.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">278</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Dans Broadway, les boutiques alternent avec des magasins de belle apparence</span> (page 282).
+<span class="ralign">279</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les jeunes Chinois flânent au soleil dans leur Cité.</span> (Photographies de M<sup>lle</sup> H. de Harven.)
+<span class="ralign">279</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Sur les quais du Yang-King-Pang s'élèvent des bâtiments, banques ou clubs, qui n'ont rien de chinois.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">280</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le quai de la Concession française présente, à toute heure du jour, la plus grande animation.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">281</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Hong-Hoa: pavillon qui surmonte l'entrée de la pagode.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">282</span></p>
+
+<p><span class="smcap">«L'omnibus du pauvre» (wheel-barrow ou brouette) fait du deux à l'heure et coûte quelques centimes seulement.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">283</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Une station de brouettes sur le Yang-King-Pang.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">284</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les barques s'entre-croisent et se choquent devant le quai chinois de Tou-Ka-Dou.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">285</span></p>
+
+<p><span class="pagenum"><a id="pagevi" name="pagevi"></a>(p. vi)</span> <span class="smcap">Chinoises de Shanghaï.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">286</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Village chinois aux environs de Shanghaï.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">287</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le charnier des enfants trouvés</span> (page 280). (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">288</span></p>
+
+
+<p class="p2 center">L'ÉDUCATION DES NÈGRES
+AUX ÉTATS-UNIS<br>
+
+<span class="smcap">Par</span> <i>M. BARGY</i></p>
+
+
+<p><span class="smcap">L'école maternelle de Hampton accueille et occupe les négrillons des deux sexes.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">289</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Institut Hampton: cours de travail manuel.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">289</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Booker T. Washington, le leader de l'éducation des nègres aux États-Unis, fondateur de l'école de Tuskegee, en costume universitaire.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">290</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Institut Hampton: le cours de maçonnerie.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">291</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Institut Hampton: le cours de laiterie.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">292</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Institut Hampton: le cours d'électricité.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">293</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Institut Hampton: le cours de menuiserie.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">294</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le salut au drapeau exécuté par les négrillons de l'Institut Hampton.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">295</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Institut Hampton: le cours de chimie.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">296</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le basket ball dans les jardins de l'Institut Hampton.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">297</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Institut Hampton: le cours de cosmographie.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">298</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Institut Hampton: le cours de botanique.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">299</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Institut Hampton: le cours de mécanique.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">300</span></p>
+
+
+<p class="p2 center">À TRAVERS LA PERSE ORIENTALE<br>
+<span class="smcap">Par</span> <i>le Major PERCY MOLESWORTH SYKES</i><br>
+
+<i>Consul général de S. M. Britannique au Khorassan.</i></p>
+
+
+<p><span class="smcap">Une foule curieuse nous attendait sur les places de Mechhed.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign"><a href="#img001">301</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">Un poney persan et sa charge ordinaire.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign"><a href="#img002">301</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le plateau de l'Iran. Carte pour suivre le voyage de l'auteur, d'Astrabad à Kirman.</span>
+<span class="ralign"><a href="#img003">302</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les femmes persanes s'enveloppent la tête et le corps d'amples étoffes.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign"><a href="#img004">303</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">Paysage du Khorassan: un sol rocailleux et ravagé, une rivière presque à sec; au fond, des constructions à l'aspect de fortins.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign"><a href="#img005">304</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le sanctuaire de Mechhed est parmi les plus riches et les plus visités de l'Asie.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign"><a href="#img006">305</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">La cour principale du sanctuaire de Mechhed.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign"><a href="#img007">306</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">Enfants nomades de la Perse orientale.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign"><a href="#img008">307</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">Jeunes filles kurdes des bords de la mer Caspienne.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign"><a href="#img009">308</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les préparatifs d'un campement dans le désert de Lout.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign"><a href="#img010">309</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le désert de Lout n'est surpassé, en aridité, par aucun autre de l'Asie.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign"><a href="#img011">310</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">Avant d'arriver à Kirman, nous avions à traverser la chaîne de Kouhpaia.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign"><a href="#img012">311</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">Rien n'égale la désolation du désert de Lout.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign"><a href="#img013">312</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">La communauté Zoroastrienne de Kirman vint, en chemin, nous souhaiter la bienvenue.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign"><a href="#img014">313</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">Un marchand de Kirman.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign"><a href="#img015">313</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le «Dôme de Djabalia», ruine des environs de Kirman, ancien sanctuaire ou ancien tombeau.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign"><a href="#img016">314</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">À Kirman: le jardin qui est loué par le Consulat, se trouve à un mille au delà des remparts.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign"><a href="#img017">315</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">Une avenue dans la partie ouest de Kirman.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign"><a href="#img018">316</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les gardes indigènes du Consulat anglais de Kirman.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign"><a href="#img019">317</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">La plus ancienne mosquée de Kirman est celle dite Masdjid-i-Malik.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign"><a href="#img020">318</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">Membres des cheikhis, secte qui en compte 7&nbsp;000 dans la province de Kirman.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign"><a href="#img021">319</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">La Masdjid Djami, construite en 1349, une des quatre-vingt-dix mosquées de Kirman.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign"><a href="#img022">320</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">Dans la partie ouest de Kirman se trouve le Bagh-i-Zirisf, terrain de plaisance occupé par des jardins.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign"><a href="#img023">321</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les environs de Kirman comptent quelques maisons de thé.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign"><a href="#img024">322</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">Une «tour de la mort», où les Zoroastriens exposent les cadavres.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign"><a href="#img025">323</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le fort dit Kala-i-Dukhtar ou fort de la Vierge, aux portes de Kirman.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign"><a href="#img026">324</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le «Farma Farma».</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign"><a href="#img027">325</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">Indigènes du bourg d'Aptar, Baloutchistan.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign"><a href="#img028">325</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">Carte du Makran.</span>
+<span class="ralign"><a href="#img029">326</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">Baloutches de Pip, village de deux cents maisons groupées autour d'un fort.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign"><a href="#img030">327</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">Des forts abandonnés rappellent l'ancienne puissance du Baloutchistan.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign"><a href="#img031">328</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">Chameliers brahmanes du Baloutchistan.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign"><a href="#img032">329</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">La passe de Fanoch, faisant communiquer la vallée du même nom et la vallée de Lachar.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign"><a href="#img033">330</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">Musiciens ambulants du Baloutchistan.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign"><a href="#img034">331</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">Une halte dans les montagnes du Makran.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign"><a href="#img035">332</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">Baloutches du district de Sarhad.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign"><a href="#img036">333</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">Un fortin sur les frontières du Baloutchistan.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign"><a href="#img037">334</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">Dans les montagnes du Makran: À des collines d'argile succèdent de rugueuses chaînes calcaires.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign"><a href="#img038">335</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">Bureau du télégraphe sur la côte du Makran.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign"><a href="#img039">336</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">L'oasis de Djalsk, qui s'étend sur 10 kilomètres carrés, est remplie de palmiers-dattiers, et compte huit villages.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign"><a href="#img040">337</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">Femme Parsi du Baloutchistan.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign"><a href="#img041">337</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">Carte pour suivre les délimitations de la frontière perso-baloutche.</span>
+<span class="ralign"><a href="#img042">338</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">Nous campâmes à Fahradj, sur la route de Kouak, dans une palmeraie.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign"><a href="#img043">339</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">C'est à Kouak que les commissaires anglais et persans s'étaient donné rendez-vous.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign"><a href="#img044">340</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le sanctuaire de Mahoun, notre première étape sur la route de Kouak.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign"><a href="#img045">341</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">Cour intérieure du sanctuaire de Mahoun.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign"><a href="#img046">342</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le khan de Kelat et sa cour.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign"><a href="#img047">343</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">Jardins du sanctuaire de Mahoun.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign"><a href="#img048">344</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">Dans la vallée de Kalagan, près de l'oasis de Djalsk.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign"><a href="#img049">345</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">Oasis de Djalsk: Des édifices en briques abritent les tombes d'une race de chefs disparue.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign"><a href="#img050">346</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">Indigènes de l'oasis de Pandjgour, à l'est de Kouak.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign"><a href="#img051">347</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">Camp de la commission de délimitation sur la frontière perso-baloutche.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign"><a href="#img052">348</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">Campement de la commission des frontières perso-baloutches.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign"><a href="#img053">349</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">Parsi de Yezd.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign"><a href="#img054">349</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">Une séance d'arpentage dans le Seistan.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign"><a href="#img055">350</a></span></p>
+
+<p><span class="pagenum"><a id="pagevii" name="pagevii"></a>(p. vii)</span> <span class="smcap">Les commissaires persans de la délimitation des frontières perso-baloutches.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign"><a href="#img056">351</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le delta du Helmand.</span>
+<span class="ralign"><a href="#img057">352</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">Sculptures sassanides de Persépolis.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign"><a href="#img058">352</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">Un gouverneur persan et son état-major.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign"><a href="#img059">353</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">La passe de Buzi.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign"><a href="#img060">354</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le Gypsies du sud-est persan.</span>
+<span class="ralign"><a href="#img061">355</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">Sur la lagune du Helmand.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign"><a href="#img062">356</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">Couple baloutche.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign"><a href="#img063">357</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">Vue de Yezd, par où nous passâmes pour rentrer à Kirman.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign"><a href="#img064">358</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">La colonne de Nadir s'élève comme un phare dans le désert.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign"><a href="#img065">359</a></span></p>
+
+<p><span class="smcap">Mosquée de Yezd.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign"><a href="#img066">360</a></span></p>
+
+
+<p class="p2 center">AUX RUINES D'ANGKOR<br>
+<span class="smcap">Par</span> <i>M. le Vicomte De MIRAMON-FARGUES</i></p>
+
+
+<p><span class="smcap">Entre le sanctuaire et la seconde enceinte qui abrite sous ses voûtes un peuple de divinités de pierre....</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">361</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Emblème décoratif (art khmer).</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">361</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Porte d'entrée de la cité royale d'Angkor-Tom, dans la forêt.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">362</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Ce grand village, c'est Siem-Réap, capitale de la province.</span> (D'après une photographie)
+
+<span class="ralign">363</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Une chaussée de pierre s'avance au milieu des étangs.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">364</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Par des escaliers invraisemblablement raides, on gravit la montagne sacrée.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">365</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Colonnades et galeries couvertes de bas-reliefs.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">366</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La plus grande des deux enceintes mesure 2 kilomètres de tour; c'est un long cloître.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">367</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Trois dômes hérissent superbement la masse formidable du temple d'Angkor-Wat.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">367</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Bas-relief du temple d'Angkor.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">368</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La forêt a envahi le second étage d'un palais khmer.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">369</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le gouverneur réquisitionne pour nous des charrettes à b&oelig;ufs.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">370</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La jonque du deuxième roi, qui a, l'an dernier, succédé à Norodom.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">371</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le palais du roi, à Oudong-la-Superbe.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">371</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Sculptures de l'art khmer.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">372</span></p>
+
+
+<p class="p2 center">EN ROUMANIE<br>
+
+<span class="smcap">Par</span> <i>M. Th. HEBBELYNCK</i></p>
+
+
+<p><span class="smcap">La petite ville de Petrozeny n'est guère originale; elle a, de plus, un aspect malpropre.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">373</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Paysan des environs de Petrozeny et son fils.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">373</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Carte de Roumanie pour suivre l'itinéraire de l'auteur.</span>
+<span class="ralign">374</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Vendeuses au marché de Targu-Jiul.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">375</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La nouvelle route de Valachie traverse les Carpathes et aboutit à Targu-Jiul.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">376</span></p>
+
+<p><span class="smcap">C'est aux environs d'Arad que pour la première fois nous voyons des buffles domestiques.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">377</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Montagnard roumain endimanché.</span> (Cliché Anerlich.)
+<span class="ralign">378</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Derrière une haie de bois blanc s'élève l'habitation modeste.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">379</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Nous croisons des paysans roumains.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">379</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Costume national de gala, roumain.</span> (Cliché Cavallar.)
+<span class="ralign">380</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Dans les vicissitudes de leur triste existence, les tziganes ont conservé leur type et leurs m&oelig;urs.</span> (Photographie Anerlich.)
+
+<span class="ralign">381</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Un rencontre près de Padavag d'immenses troupeaux de b&oelig;ufs.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">382</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les femmes de Targu-Jiul ont des traits rudes et sévères, sous le linge blanc.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">383</span></p>
+
+<p><span class="smcap">En Roumanie, on ne voyage qu'en victoria.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">384</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Dans la vallée de l'Olt, les «castrinza» des femmes sont décorées de paillettes multicolores.</span>
+<span class="ralign">385</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Dans le village de Slanic.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">385</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Roumaine du défilé de la Tour-Rouge.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">386</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La petite ville d'Horezu est charmante et animée.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">387</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La perle de Curtea, c'est cette superbe église blanche, scintillante sous ses coupoles dorées.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">388</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Une ferme près du monastère de Bistritza.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">389</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Entrée de l'église de Curtea.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">390</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les religieuses du monastère d'Horezu portent le même costume que les moines.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">391</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Devant l'entrée de l'église se dresse le baptistère de Curtea.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">392</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Au marché de Campolung.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">393</span></p>
+
+<p><span class="smcap">L'excursion du défilé de Dimboviciora est le complément obligé d'un séjour à Campolung.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">394</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Dans le défilé de Dimboviciora.</span> (D'après des photographies.)
+
+<span class="ralign">395</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Dans les jardins du monastère de Curtea.</span>
+<span class="ralign">396</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Sinaïa: le château royal, Castel Pelés, sur la montagne du même nom.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">397</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Un enfant des Carpathes.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">397</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Une fabrique de ciment groupe autour d'elle le village de Campina.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">398</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Vue intérieure des mines de sel de Slanic.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">399</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Entre Campina et Sinaïa la route de voiture est des plus poétiques.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">400</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Un coin de Campina.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">401</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les villas de Sinaïa.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">402</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Vues de Bucarest: le boulevard Coltei. &mdash; L'église du Spiritou Nou. &mdash; Les constructions nouvelles du boulevard Coltei. &mdash; L'église métropolitaine. &mdash; L'Université. &mdash; Le palais Stourdza. &mdash; Un vieux couvent.</span> &mdash; (D'après des photographies.)
+
+<span class="ralign">403</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le monastère de Sinaïa se dresse derrière les villas et les hôtels de la ville.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">404</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Une des deux cours intérieures du monastère de Sinaïa.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">405</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Une demeure princière de Sinaïa.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">406</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Busteni (les villas, l'église), but d'excursion pour les habitants de Sinaïa.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">407</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Slanic: un wagon de sel.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">408</span></p>
+
+
+<p class="p2 center">CROQUIS HOLLANDAIS<br>
+
+<span class="smcap">Par</span> <i>M. Lud. GEORGES HAMÖN</i><br>
+<i>Photographies de l'auteur.</i></p>
+
+
+<p><span class="smcap">À la kermesse.</span>
+<span class="ralign">409</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Ces anciens, pour la plupart, ont une maigreur de bon aloi.</span>
+<span class="ralign">409</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Des «boerin» bien prises en leurs justins marchent en roulant, un joug sur les épaules.</span>
+<span class="ralign">410</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Par intervalles une femme sort avec des seaux; elle lave sa demeure de haut en bas.</span>
+<span class="ralign">410</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Emplettes familiales.</span>
+<span class="ralign">411</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les ménagères sont là, également calmes, lentes, avec leurs grosses jupes.</span>
+
+<span class="ralign">411</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Jeune métayère de Middelburg.</span>
+<span class="ralign">412</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Middelburg: le faubourg qui prend le chemin du marché conduit à un pont.</span>
+<span class="ralign">412</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Une mère, songeuse, promenait son petit garçon.</span>
+<span class="ralign">413</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Une famille hollandaise au marché de Middelburg.</span>
+<span class="ralign">414</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le marché de Middelburg: considérations sur la grosseur des betteraves.</span>
+<span class="ralign">415</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Des groupes d'anciens en culottes courtes, chapeaux marmites.</span>
+<span class="ralign">416</span></p>
+
+<p><span class="pagenum"><a id="pageviii" name="pageviii"></a>(p. viii)</span> <span class="smcap">Un septuagénaire appuyé sur son petit-fils me sourit bonassement.</span>
+
+<span class="ralign">417</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Roux en le décor roux, l'éclusier fumait sa pipe.</span>
+<span class="ralign">417</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le village de Zoutelande.</span>
+<span class="ralign">418</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les grandes voitures en forme de nacelle, recouvertes de bâches blanches.</span>
+<span class="ralign">419</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Aussi comme on l'aime, ce home.</span>
+<span class="ralign">420</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les filles de l'hôtelier de Wemeldingen.</span>
+<span class="ralign">421</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Il se campe près de son cheval.</span>
+<span class="ralign">421</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Je rencontre à l'orée du village un couple minuscule.</span>
+
+<span class="ralign">422</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La campagne hollandaise.</span>
+<span class="ralign">423</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Environs de Westkapelle: deux femmes reviennent du «molen».</span>
+<span class="ralign">423</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Par tous les sentiers, des marmots se juchèrent.</span>
+<span class="ralign">424</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le père Kick symbolisait les générations des Néerlandais défunts.</span>
+<span class="ralign">425</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Wemeldingen: un moulin colossal domine les digues.</span>
+<span class="ralign">426</span></p>
+
+<p><span class="smcap">L'une entonna une chanson.</span>
+<span class="ralign">427</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les moutons broutent avec ardeur le long des canaux.</span>
+
+<span class="ralign">428</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Famille hollandaise en voyage.</span>
+<span class="ralign">429</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Ah! les moulins; leur nombre déroute l'esprit.</span>
+<span class="ralign">429</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les chariots enfoncés dans les champs marécageux sont enlevés par de forts chevaux.</span>
+<span class="ralign">430</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La digue de Westkapelle.</span>
+<span class="ralign">431</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les écluses ouvertes.</span>
+<span class="ralign">432</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les petits garçons rôdent par bandes, à grand bruit de sabots sonores....</span>
+<span class="ralign">433</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Jeune mère à Marken.</span>
+
+<span class="ralign">433</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Volendam, sur les bords du Zuiderzee, est le rendez-vous des peintres de tous les pays.</span>
+<span class="ralign">434</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Avec leurs figures rondes, épanouies de contentement, les petites filles de Volendam font plaisir à voir.</span>
+<span class="ralign">435</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Aux jours de lessive, les linges multicolores flottent partout.</span>
+<span class="ralign">436</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les jeunes filles de Volendam sont coiffées du casque en dentelle, à forme de «salade» renversée.</span>
+<span class="ralign">437</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Deux pêcheurs accroupis au soleil, à Volendam.</span>
+<span class="ralign">438</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Une lessive consciencieuse.</span>
+<span class="ralign">439</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Il y a des couples d'enfants ravissants, d'un type expressif.</span>
+
+<span class="ralign">440</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les femmes de Volendam sont moins claquemurées en leur logis.</span>
+<span class="ralign">441</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Vêtu d'un pantalon démesuré, le pêcheur de Volendam a une allure personnelle.</span>
+<span class="ralign">442</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Un commencement d'idylle à Marken.</span>
+<span class="ralign">443</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les petites filles sont charmantes.</span>
+<span class="ralign">444</span></p>
+
+
+<p class="p2 center">ABYDOS<br>
+dans les temps anciens et dans les temps modernes<br>
+<span class="smcap">Par</span> <i>M. E. AMELINEAU</i></p>
+
+
+<p><span class="smcap">Le lac sacré d'Osiris, situé au sud-est de son temple, qui a été détruit.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">445</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Séti I<sup>er</sup> présentant des offrandes de pain, légumes, etc.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">445</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Une rue d'Abydos.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">446</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Maison d'Abydos habitée par l'auteur, pendant les trois premières années.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">447</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le prêtre-roi rendant hommage à Séti I<sup>er</sup> (chambre annexe de la deuxième salle d'Osiris).</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">448</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Thot présentant le signe de la vie aux narines du roi Séti I<sup>er</sup> (chambre annexe de la deuxième salle d'Osiris).</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">449</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le dieu Thot purifiant le roi Séti I<sup>er</sup> (chambre annexe de la deuxième salle d'Osiris, mur sud).</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">450</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Vue intérieure du temple de Ramsès II.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">451</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Perspective de la seconde salle hypostyle du temple de Séti I<sup>er</sup>.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">451</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Temple de Séti I<sup>er</sup>, mur est, pris du mur nord. Salle due à Ramsès II.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">452</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Temple de Séti I<sup>er</sup>, mur est, montrant des scènes diverses du culte.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">453</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Table des rois Séti I<sup>er</sup> et Ramsès II, faisant des offrandes aux rois leurs prédécesseurs.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">454</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Vue générale du temple de Séti I<sup>er</sup>, prise de l'entrée.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">455</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Procession des victimes amenées au sacrifice (temple de Ramsès II).</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">456</span></p>
+
+<p class="p2 center">VOYAGE DU PRINCE SCIPION BORGHÈSE
+AUX MONTS CÉLESTES<br>
+<span class="smcap">Par</span> <i>M. JULES BROCHEREL</i></p>
+
+
+<p><span class="smcap">Le bazar de Tackhent s'étale dans un quartier vieux et fétide.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">457</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Un Kozaque de Djarghess.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">457</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Itinéraire de Tachkent à Prjevalsk.</span>
+<span class="ralign">458</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les marchands de pain de Prjevalsk.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">459</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Un des trente-deux quartiers du bazar de Tachkent.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">460</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Un contrefort montagneux borde la rive droite du «tchou».</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">461</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le bazar de Prjevalsk, principale étape des caravaniers de Viernyi et de Kachgar.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">462</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Couple russe de Prjevalsk.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">463</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Arrivée d'une caravane à Prjevalsk.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">464</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le chef des Kirghizes et sa petite famille.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">465</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Notre djighite, sorte de garde et de policier.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">466</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le monument de Prjevalsky, à Prjevalsk.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">467</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Des têtes humaines, grossièrement sculptées, monuments funéraires des Nestoriens...</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">467</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Enfants kozaques sur des b&oelig;ufs.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">468</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Un de nos campements dans la montagne.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">469</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Montée du col de Tomghent.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">469</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Dans la vallée de Kizil-Tao.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">470</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Itinéraire du voyage aux Monts Célestes.</span>
+<span class="ralign">470</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La carabine de Zurbriggen intriguait fort les indigènes.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">471</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Au sud du col s'élevait une blanche pyramide de glace.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">472</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La vallée de Kizil-Tao.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">473</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le col de Karaguer, vallée de Tomghent.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">474</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Sur le col de Tomghent.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">475</span></p>
+
+<p><span class="smcap">J'étais enchanté des aptitudes alpinistes de nos coursiers.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">475</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le plateau de Saridjass, peu tourmenté, est pourvu d'une herbe suffisante pour les chevaux.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">476</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Nous passons à gué le Kizil-Sou.</span> (D'après des photographies.)
+
+<span class="ralign">477</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Panorama du massif du Khan-Tengri.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">478</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Entrée de la vallée de Kachkateur.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">479</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Nous baptisâmes Kachkateur-Tao, la pointe de 4&nbsp;250 mètres que nous avions escaladée.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">479</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La vallée de Tomghent.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">480</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Des Kirghizes d'Oustchiar étaient venus à notre rencontre.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">481</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Kirghize joueur de flûte.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">481</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le massif du Kizil-Tao.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">482</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Région des Monts Célestes.</span>
+<span class="ralign">482</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les Kirghizes mènent au village une vie peu occupée.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">483</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Notre petite troupe s'aventure audacieusement sur la pente glacée.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">484</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Vallée supérieure d'Inghiltchik.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">485</span></p>
+
+<p><span class="pagenum"><a id="pageix" name="pageix"></a>(p. ix)</span> <span class="smcap">Vallée de Kaende: l'eau d'un lac s'écoulait au milieu d'une prairie émaillée de fleurs.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">486</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les femmes kirghizes d'Oustchiar se rangèrent, avec leurs enfants, sur notre passage.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">487</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le chirtaï de Kaende.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">488</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Nous saluâmes la vallée de Kaende comme un coin de la terre des Alpes.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">489</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Femmes mariées de la vallée de Kaende, avec leur progéniture.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">490</span></p>
+
+<p><span class="smcap">L'élément mâle de la colonie vint tout l'après-midi voisiner dans notre campement.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">491</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Un «aoul» kirghize.</span>
+
+<span class="ralign">492</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Yeux bridés, pommettes saillantes, nez épaté, les femmes de Kaende sont de vilaines Kirghizes.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">493</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Enfant kirghize.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">493</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Kirghize dressant un aigle.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">494</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Itinéraire du voyage aux Monts Célestes.</span>
+<span class="ralign">494</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Nous rencontrâmes sur la route d'Oustchiar un berger et son troupeau.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">495</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Je photographiai les Kirghizes de Kaende, qui s'étaient, pour nous recevoir, assemblés sur une éminence.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">496</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le glacier de Kaende.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">497</span></p>
+
+<p><span class="smcap">L'aiguille d'Oustchiar vue de Kaende.</span>
+<span class="ralign">498</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Notre cabane au pied de l'aiguille d'Oustchiar.</span> (D'après des photographies.)
+
+<span class="ralign">498</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Kirghizes de Kaende.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">499</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le pic de Kaende s'élève à 6&nbsp;000 mètres.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">500</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La fille du chirtaï (chef) de Kaende, fiancée au kaltchè de la vallée d'Irtach.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">501</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le kaltchè (chef) de la vallée d'Irtach, l'heureux fiancé de la fille du chirtaï de Kaende.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">502</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le glacier de Kaende.</span>
+<span class="ralign">503</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Cheval kirghize au repos sur les flancs du Kaende.</span> (D'après des photographies.)
+
+<span class="ralign">503</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Retour des champs.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">504</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Femmes kirghizes de la vallée d'Irtach.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">505</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Un chef de district dans la vallée d'Irtach.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">505</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le pic du Kara-tach, vu d'Irtach, prend vaguement l'aspect d'une pyramide.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">506</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les caravaniers passent leur vie dans les Monts Célestes, emmenant leur famille avec leurs marchandises.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">507</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La vallée de Zououka, par où transitent les caravaniers de Viernyi à Kachgar.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">508</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le massif du Djoukoutchiak; au pied, le dangereux col du même nom, fréquenté par les nomades qui se rendent à Prjevalsk.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">509</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le chaos des pics dans le Kara-Tao.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">510</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Étalon kirghize de la vallée d'Irtach et son cavalier.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">511</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Véhicule kirghize employé dans la vallée d'Irtach.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">511</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les roches plissées des environs de Slifkina, sur la route de Prjevalsk.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">512</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Campement kirghize, près de Slifkina.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">513</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Femme kirghize tannant une peau.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">514</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les glaciers du Djoukoutchiak-Tao.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">515</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Tombeau kirghize.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">516</span></p>
+
+
+<p class="p2 center">L'ARCHIPEL DES FEROÉ<br>
+<span class="smcap">Par</span> <i>M<sup>lle</sup> ANNA SEE</i></p>
+
+
+<p><span class="smcap">«L'espoir des Feroé» se rendant à l'école.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">517</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les enfants transportent la tourbe dans des hottes en bois.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">517</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Thorshavn apparut, construite en amphithéâtre au fond d'un petit golfe.</span>
+<span class="ralign">518</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les fermiers de Kirkeb&oelig; en habits de fête.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">519</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les poneys feroïens et leurs caisses à transporter la tourbe.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">520</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les dénicheurs d'oiseaux se suspendent à des cordes armées d'un crampon.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">521</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Des îlots isolés, des falaises de basalte ruinées par le heurt des vagues.</span> (D'après des photographies.)
+
+<span class="ralign">522</span></p>
+
+<p><span class="smcap">On pousse vers la plage les cadavres des dauphins, qui ont environ 6 mètres.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">523</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les femmes feroïennes préparent la laine....</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">524</span></p>
+
+<p><span class="smcap">On sale les morues.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">525</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Feroïen en costume de travail.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">526</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les femmes portent une robe en flanelle tissée avec la
+laine qu'elles ont cardée et filée.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">527</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Déjà mélancolique!...</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">528</span></p>
+
+
+<p class="p2 center">PONDICHÉRY<br>
+chef-lieu de l'Inde française<br>
+<span class="smcap">Par</span> <i>M. G. VERSCHUUR</i></p>
+
+
+<p><span class="smcap">Groupe de Brahmanes électeurs français.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">529</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Musicien indien de Pondichéry.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">529</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les enfants ont une bonne petite figure et un costume peu compliqué.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">530</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La visite du marché est toujours une distraction utile pour le voyageur.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">531</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Indienne en costume de fête.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">532</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Groupe de Brahmanes français.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">533</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La pagode de Villenour, à quelques kilomètres de Pondichéry.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">534</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Intérieur de la pagode de Villenour.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">535</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La Fontaine aux Bayadères.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">536</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Plusieurs rues de Pondichéry sont larges et bien bâties.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">537</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Étang de la pagode de Villenour.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">538</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Brahmanes français attendant la clientèle dans un bazar.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">539</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La statue de Dupleix à Pondichéry.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">540</span></p>
+
+
+<p class="p2 center">UNE PEUPLADE MALGACHE<br>
+LES TANALA DE L'IKONGO<br>
+<span class="smcap">Par</span> <i>M. le Lieutenant ARDANT DU PICQ</i></p>
+
+
+<p><span class="smcap">Les populations souhaitent la bienvenue à l'étranger.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">541</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Femme d'Ankarimbelo.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">541</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Carte du pays des Tanala.</span>
+<span class="ralign">542</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les femmes tanala sont sveltes, élancées.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">543</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Panorama de Fort-Carnot.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">544</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Groupe de Tanala dans la campagne de Milakisihy.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">545</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Un partisan tanala tirant à la cible à Fort-Carnot.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">546</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Enfants tanala.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">547</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les hommes, tous armés de la hache.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">548</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les cercueils sont faits d'un tronc d'arbre creusé, et recouverts d'un drap.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">549</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le battage du riz.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">550</span></p>
+
+<p><span class="pagenum"><a id="pagex" name="pagex"></a>(p. x)</span> <span class="smcap">Une halte de partisans dans la forêt.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">551</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Femmes des environs de Fort-Carnot.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">552</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les Tanala au repos perdent toute leur élégance naturelle.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">553</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Une jeune beauté tanala.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">553</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le Tanala, maniant une sagaie, a le geste élégant et souple.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">554</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le chant du «e manenina», à Iaborano.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">555</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La rue principale à Sahasinaka.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">556</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La danse est exécutée par des hommes, quelquefois par des femmes.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">557</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Un danseur botomaro.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">558</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La danse, chez les Tanala, est expressive au plus haut degré.</span> (D'après des photographies.)
+<span class="ralign">559</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Tapant à coups redoublés sur un long bambou, les Tanala en tirent une musique étrange.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">560</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Femmes tanala tissant un lamba.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">561</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le village et le fort de Sahasinaka s'élèvent sur les hauteurs qui bordent le Faraony.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">562</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Un détachement d'infanterie coloniale traverse le Rienana.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">563</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Profil et face de femmes tanala.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">564</span></p>
+
+
+<p class="p2 center">LA RÉGION DU BOU HEDMA<br>
+(sud tunisien)<br>
+
+<span class="smcap">Par</span> <i>M. Ch. MAUMENÉ</i></p>
+
+
+<p><span class="smcap">Les murailles de Sfax, véritable décor d'opéra....</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">565</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Salem, le domestique arabe de l'auteur.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">565</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Carte de la région du Bou Hedma (sud tunisien).</span>
+<span class="ralign">566</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les sources chaudes de l'oued Hadedj sont sulfureuses.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">567</span></p>
+
+<p><span class="smcap">L'oued Hadedj, d'aspect si charmant, est un bourbier qui sue la fièvre.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">568</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le cirque du Bou Hedma.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">569</span></p>
+
+<p><span class="smcap">L'oued Hadedj sort d'une étroite crevasse de la montagne.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">570</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Manoubia est une petite paysanne d'une douzaine d'années.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">571</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Un puits dans le défilé de Touninn.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">571</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le ksar de Sakket abrite les Ouled bou Saad Sédentaires, qui cultivent oliviers et figuiers.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">572</span></p>
+
+<p><span class="smcap">De temps en temps la forêt de gommiers se révèle par un arbre.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">573</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le village de Mech; dans l'arrière-plan, le Bou Hedma.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">574</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le Khrangat Touninn (défile de Touninn), que traverse le chemin de Bir Saad à Sakket.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">575</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le puits de Bordj Saad.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">576</span></p>
+
+
+<p class="p2 center">DE TOLÈDE À GRENADE<br>
+<span class="smcap">Par</span> <i>M<sup>me</sup> JANE DIEULAFOY</i></p>
+
+
+<p><span class="smcap">Après avoir croisé des b&oelig;ufs superbes....</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">577</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Femme castillane.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">577</span></p>
+
+<p><span class="smcap">On chemine à travers l'inextricable réseau des ruelles silencieuses.</span> (D après une photographie.)
+<span class="ralign">578</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La rue du Commerce, à Tolède.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">579</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Un représentant de la foule innombrable des mendiants de Tolède.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">580</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Dans des rues tortueuses s'ouvrent les entrées monumentales d'anciens palais, tel que celui de la Sainte Hermandad.</span> (Photographie Lacoste, à Madrid.)
+<span class="ralign">581</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Porte du vieux palais de Tolède.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">582</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Fière et isolée comme un arc de triomphe, s'élève la merveilleuse Puerta del Sol.</span> (Photographie Lacoste, à Madrid.)
+<span class="ralign">583</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Détail de sculpture mudejar dans le Transito.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">584</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Ancienne sinagogue connue sous le nom de Santa Maria la Blanca.</span> (Photographie Lacoste, à Madrid.)
+
+<span class="ralign">585</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Madrilène.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">586</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La porte de Visagra, construction massive remontant à l'époque de Charles Quint.</span> (Photographie Lacoste, à Madrid.)
+<span class="ralign">587</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Tympan mudejar.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">588</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Des familles d'ouvriers ont établi leurs demeures près de murailles solides.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">589</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Castillane et Sévillane.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">589</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Isabelle de Portugal, par le Titien (Musée du Prado).</span> (Photographie Lacoste, à Madrid.)
+
+<span class="ralign">590</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le palais de Pierre le Cruel.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">591</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Statue polychrome du prophète Élie, dans l'église de Santo Tomé (auteur inconnu).</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">592</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Porte du palais de Pierre le Cruel.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">593</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Portrait d'homme, par le Greco.</span> (Photographie Hauser y Menet, à Madrid.)
+<span class="ralign">594</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La cathédrale de Tolède.</span>
+<span class="ralign">595</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Enterrement du comte d'Orgaz, par le Greco (église Santo Tomé).</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">596</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le couvent de Santo Tomé conserve une tour en forme de minaret.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">597</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Les évêques Mendoza et Ximénès.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">598</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Salon de la prieure, au couvent de San Juan de la Penitencia.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">599</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Prise de Melilla (cathédrale de Tolède).</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">600</span></p>
+
+<p><span class="smcap">C'est dans cette pauvre demeure que vécut Cervantès pendant son séjour à Tolède.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">601</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Saint François d'Assise, par Alonzo Cano, cathédrale de Tolède.</span>
+
+<span class="ralign">601</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Porte des Lions.</span> (Photographie Lacoste, à Madrid.)
+<span class="ralign">602</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le cloître de San Juan de los Reyes apparaît comme le morceau le plus précieux et le plus fleuri de l'architecture gothique espagnole.</span> (Photographie Lacoste, à Madrid.)
+<span class="ralign">603</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Ornements d'église, à Madrid.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">604</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Porte due au ciseau de Berruguete, dans le cloître de la cathédrale de Tolède.</span> (Photographie Lacoste, à Madrid.)
+<span class="ralign">605</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Une torea.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">606</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Vue intérieure de l'église de San Juan de Los Reyes.</span> (Photographie Lacoste, à Madrid.)
+
+<span class="ralign">607</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Une rue de Tolède.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">608</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Porte de l'hôpital de Santa Cruz.</span> (Photographie Lacoste, à Madrid.)
+<span class="ralign">609</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Sur les bords du Tage.</span> (Photographie Lacoste, à Madrid.)
+
+<span class="ralign">610</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Escalier de l'hôpital de Santa Cruz.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">611</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Détail du plafond de la cathédrale.</span> (D'après une photographie)
+<span class="ralign">612</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Pont Saint-Martin à Tolède.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">613</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Guitariste castillane.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">613</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La «Casa consistorial», hôtel de ville.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">614</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Le «patio» des Templiers.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">615</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Jeune femme de Cordoue avec la mantille en chenille légère.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">616</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Un coin de la Mosquée de Cordoue.</span> (Photographie Lacoste, à Madrid.)
+<span class="ralign">617</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Chapelle de San Fernando, de style mudejar, élevée au <span class="pagenum"><a id="pagexi" name="pagexi"></a>(p. xi)</span> centre de la Mosquée de Cordoue.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">618</span></p>
+
+<p><span class="smcap">La mosquée qui fait la célébrité de Cordoue, avec ses dix-neuf galeries hypostyles, orientées vers la Mecque.</span> (Photographie Lacoste, à Madrid.)
+<span class="ralign">619</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Détail de la chapelle de San Fernando.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">620</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Vue extérieure de la Mosquée de Cordoue, avec l'église catholique élevée en 1523, malgré les protestations des Cordouans.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">621</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Statue de Gonzalve de Cordoue.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">622</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Statue de doña Maria Manrique, femme de Gonzalve
+de Cordoue.</span> (D'après une photographie.)
+<span class="ralign">623</span></p>
+
+<p><span class="smcap">Détail d'une porte de la mosquée.</span> (D'après une photographie.)
+
+<span class="ralign">624</span></p>
+</div>
+
+
+<p class="p4"><a id="footnote1" name="footnote1"></a>
+<b>Note 1:</b> <i>Suite. Voyez page 301.</i><a href="#footnotetag1"><span class="small">[Retour au texte principal]</span></a></p>
+
+<p><a id="footnote2" name="footnote2"></a>
+<b>Note 2:</b> <i>Suite. Voyez pages</i> 301 et 313.<a href="#footnotetag2"><span class="small">[Retour au texte principal]</span></a></p>
+
+<p><a id="footnote3" name="footnote3"></a>
+<b>Note 3:</b> <i>Suite. Voyez pages 301, 313 et 325.</i><a href="#footnotetag3"><span class="small">[Retour au texte principal]</span></a></p>
+
+<p><a id="footnote4" name="footnote4"></a>
+<b>Note 4:</b> <i>Suite. Voyez pages 301, 313, 325 et 337.</i><a href="#footnotetag4"><span class="small">[Retour au texte principal]</span></a></p>
+
+<p><a id="footnote5" name="footnote5"></a>
+<b>Note 5:</b> Ici se termine le récit que le major Percy Molesworth
+Sykes a consacré à la Perse orientale dans l'ouvrage si documenté
+qu'il a publié à Londres (1902) sous le titre suivant: <i>Ten Thousand
+Miles in Persia</i>. L'autorité de l'écrivain qui a voué son existence à
+un pays dans lequel, depuis de nombreuses années, il représente le
+Gouvernement de la Grande-Bretagne, en fait un travail géographique et
+historique de tout premier ordre. C'est une des publications les plus
+intéressantes à consulter sur l'état actuel de la Perse.</p>
+
+<p class="right10"><span class="smcap">Nota de la Rédaction</span>.<a href="#footnotetag5"><span class="small">[Retour au texte principal]</span></a></p>
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+<pre>
+
+
+
+
+
+End of the Project Gutenberg EBook of Le Tour du Monde; À travers la Perse
+Orientale, by Various
+
+*** END OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK LA PERSE ORIENTALE ***
+
+***** This file should be named 29950-h.htm or 29950-h.zip *****
+This and all associated files of various formats will be found in:
+ http://www.gutenberg.org/2/9/9/5/29950/
+
+Produced by Carlo Traverso, Christine P. Travers and the
+Online Distributed Proofreading Team at http://www.pgdp.net
+(This file was produced from images generously made
+available by the Bibliothèque nationale de France
+(BnF/Gallica) at http://gallica.bnf.fr)
+
+
+Updated editions will replace the previous one--the old editions
+will be renamed.
+
+Creating the works from public domain print editions means that no
+one owns a United States copyright in these works, so the Foundation
+(and you!) can copy and distribute it in the United States without
+permission and without paying copyright royalties. Special rules,
+set forth in the General Terms of Use part of this license, apply to
+copying and distributing Project Gutenberg-tm electronic works to
+protect the PROJECT GUTENBERG-tm concept and trademark. Project
+Gutenberg is a registered trademark, and may not be used if you
+charge for the eBooks, unless you receive specific permission. If you
+do not charge anything for copies of this eBook, complying with the
+rules is very easy. You may use this eBook for nearly any purpose
+such as creation of derivative works, reports, performances and
+research. They may be modified and printed and given away--you may do
+practically ANYTHING with public domain eBooks. Redistribution is
+subject to the trademark license, especially commercial
+redistribution.
+
+
+
+*** START: FULL LICENSE ***
+
+THE FULL PROJECT GUTENBERG LICENSE
+PLEASE READ THIS BEFORE YOU DISTRIBUTE OR USE THIS WORK
+
+To protect the Project Gutenberg-tm mission of promoting the free
+distribution of electronic works, by using or distributing this work
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+Gutenberg"), you agree to comply with all the terms of the Full Project
+Gutenberg-tm License (available with this file or online at
+http://gutenberg.org/license).
+
+
+Section 1. General Terms of Use and Redistributing Project Gutenberg-tm
+electronic works
+
+1.A. By reading or using any part of this Project Gutenberg-tm
+electronic work, you indicate that you have read, understand, agree to
+and accept all the terms of this license and intellectual property
+(trademark/copyright) agreement. If you do not agree to abide by all
+the terms of this agreement, you must cease using and return or destroy
+all copies of Project Gutenberg-tm electronic works in your possession.
+If you paid a fee for obtaining a copy of or access to a Project
+Gutenberg-tm electronic work and you do not agree to be bound by the
+terms of this agreement, you may obtain a refund from the person or
+entity to whom you paid the fee as set forth in paragraph 1.E.8.
+
+1.B. "Project Gutenberg" is a registered trademark. It may only be
+used on or associated in any way with an electronic work by people who
+agree to be bound by the terms of this agreement. There are a few
+things that you can do with most Project Gutenberg-tm electronic works
+even without complying with the full terms of this agreement. See
+paragraph 1.C below. There are a lot of things you can do with Project
+Gutenberg-tm electronic works if you follow the terms of this agreement
+and help preserve free future access to Project Gutenberg-tm electronic
+works. See paragraph 1.E below.
+
+1.C. The Project Gutenberg Literary Archive Foundation ("the Foundation"
+or PGLAF), owns a compilation copyright in the collection of Project
+Gutenberg-tm electronic works. Nearly all the individual works in the
+collection are in the public domain in the United States. If an
+individual work is in the public domain in the United States and you are
+located in the United States, we do not claim a right to prevent you from
+copying, distributing, performing, displaying or creating derivative
+works based on the work as long as all references to Project Gutenberg
+are removed. Of course, we hope that you will support the Project
+Gutenberg-tm mission of promoting free access to electronic works by
+freely sharing Project Gutenberg-tm works in compliance with the terms of
+this agreement for keeping the Project Gutenberg-tm name associated with
+the work. You can easily comply with the terms of this agreement by
+keeping this work in the same format with its attached full Project
+Gutenberg-tm License when you share it without charge with others.
+
+1.D. The copyright laws of the place where you are located also govern
+what you can do with this work. Copyright laws in most countries are in
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+the laws of your country in addition to the terms of this agreement
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+creating derivative works based on this work or any other Project
+Gutenberg-tm work. The Foundation makes no representations concerning
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+1.E.9.
+
+1.E.3. If an individual Project Gutenberg-tm electronic work is posted
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+to the Project Gutenberg-tm License for all works posted with the
+permission of the copyright holder found at the beginning of this work.
+
+1.E.4. Do not unlink or detach or remove the full Project Gutenberg-tm
+License terms from this work, or any files containing a part of this
+work or any other work associated with Project Gutenberg-tm.
+
+1.E.5. Do not copy, display, perform, distribute or redistribute this
+electronic work, or any part of this electronic work, without
+prominently displaying the sentence set forth in paragraph 1.E.1 with
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+Gutenberg-tm License.
+
+1.E.6. You may convert to and distribute this work in any binary,
+compressed, marked up, nonproprietary or proprietary form, including any
+word processing or hypertext form. However, if you provide access to or
+distribute copies of a Project Gutenberg-tm work in a format other than
+"Plain Vanilla ASCII" or other format used in the official version
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+you must, at no additional cost, fee or expense to the user, provide a
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+License as specified in paragraph 1.E.1.
+
+1.E.7. Do not charge a fee for access to, viewing, displaying,
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+
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+access to or distributing Project Gutenberg-tm electronic works provided
+that
+
+- You pay a royalty fee of 20% of the gross profits you derive from
+ the use of Project Gutenberg-tm works calculated using the method
+ you already use to calculate your applicable taxes. The fee is
+ owed to the owner of the Project Gutenberg-tm trademark, but he
+ has agreed to donate royalties under this paragraph to the
+ Project Gutenberg Literary Archive Foundation. Royalty payments
+ must be paid within 60 days following each date on which you
+ prepare (or are legally required to prepare) your periodic tax
+ returns. Royalty payments should be clearly marked as such and
+ sent to the Project Gutenberg Literary Archive Foundation at the
+ address specified in Section 4, "Information about donations to
+ the Project Gutenberg Literary Archive Foundation."
+
+- You provide a full refund of any money paid by a user who notifies
+ you in writing (or by e-mail) within 30 days of receipt that s/he
+ does not agree to the terms of the full Project Gutenberg-tm
+ License. You must require such a user to return or
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+ and discontinue all use of and all access to other copies of
+ Project Gutenberg-tm works.
+
+- You provide, in accordance with paragraph 1.F.3, a full refund of any
+ money paid for a work or a replacement copy, if a defect in the
+ electronic work is discovered and reported to you within 90 days
+ of receipt of the work.
+
+- You comply with all other terms of this agreement for free
+ distribution of Project Gutenberg-tm works.
+
+1.E.9. If you wish to charge a fee or distribute a Project Gutenberg-tm
+electronic work or group of works on different terms than are set
+forth in this agreement, you must obtain permission in writing from
+both the Project Gutenberg Literary Archive Foundation and Michael
+Hart, the owner of the Project Gutenberg-tm trademark. Contact the
+Foundation as set forth in Section 3 below.
+
+1.F.
+
+1.F.1. Project Gutenberg volunteers and employees expend considerable
+effort to identify, do copyright research on, transcribe and proofread
+public domain works in creating the Project Gutenberg-tm
+collection. Despite these efforts, Project Gutenberg-tm electronic
+works, and the medium on which they may be stored, may contain
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+of Replacement or Refund" described in paragraph 1.F.3, the Project
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+TRADEMARK OWNER, AND ANY DISTRIBUTOR UNDER THIS AGREEMENT WILL NOT BE
+LIABLE TO YOU FOR ACTUAL, DIRECT, INDIRECT, CONSEQUENTIAL, PUNITIVE OR
+INCIDENTAL DAMAGES EVEN IF YOU GIVE NOTICE OF THE POSSIBILITY OF SUCH
+DAMAGE.
+
+1.F.3. LIMITED RIGHT OF REPLACEMENT OR REFUND - If you discover a
+defect in this electronic work within 90 days of receiving it, you can
+receive a refund of the money (if any) you paid for it by sending a
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+received the work on a physical medium, you must return the medium with
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+providing it to you may choose to give you a second opportunity to
+receive the work electronically in lieu of a refund. If the second copy
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+opportunities to fix the problem.
+
+1.F.4. Except for the limited right of replacement or refund set forth
+in paragraph 1.F.3, this work is provided to you 'AS-IS' WITH NO OTHER
+WARRANTIES OF ANY KIND, EXPRESS OR IMPLIED, INCLUDING BUT NOT LIMITED TO
+WARRANTIES OF MERCHANTIBILITY OR FITNESS FOR ANY PURPOSE.
+
+1.F.5. Some states do not allow disclaimers of certain implied
+warranties or the exclusion or limitation of certain types of damages.
+If any disclaimer or limitation set forth in this agreement violates the
+law of the state applicable to this agreement, the agreement shall be
+interpreted to make the maximum disclaimer or limitation permitted by
+the applicable state law. The invalidity or unenforceability of any
+provision of this agreement shall not void the remaining provisions.
+
+1.F.6. INDEMNITY - You agree to indemnify and hold the Foundation, the
+trademark owner, any agent or employee of the Foundation, anyone
+providing copies of Project Gutenberg-tm electronic works in accordance
+with this agreement, and any volunteers associated with the production,
+promotion and distribution of Project Gutenberg-tm electronic works,
+harmless from all liability, costs and expenses, including legal fees,
+that arise directly or indirectly from any of the following which you do
+or cause to occur: (a) distribution of this or any Project Gutenberg-tm
+work, (b) alteration, modification, or additions or deletions to any
+Project Gutenberg-tm work, and (c) any Defect you cause.
+
+
+Section 2. Information about the Mission of Project Gutenberg-tm
+
+Project Gutenberg-tm is synonymous with the free distribution of
+electronic works in formats readable by the widest variety of computers
+including obsolete, old, middle-aged and new computers. It exists
+because of the efforts of hundreds of volunteers and donations from
+people in all walks of life.
+
+Volunteers and financial support to provide volunteers with the
+assistance they need, are critical to reaching Project Gutenberg-tm's
+goals and ensuring that the Project Gutenberg-tm collection will
+remain freely available for generations to come. In 2001, the Project
+Gutenberg Literary Archive Foundation was created to provide a secure
+and permanent future for Project Gutenberg-tm and future generations.
+To learn more about the Project Gutenberg Literary Archive Foundation
+and how your efforts and donations can help, see Sections 3 and 4
+and the Foundation web page at http://www.pglaf.org.
+
+
+Section 3. Information about the Project Gutenberg Literary Archive
+Foundation
+
+The Project Gutenberg Literary Archive Foundation is a non profit
+501(c)(3) educational corporation organized under the laws of the
+state of Mississippi and granted tax exempt status by the Internal
+Revenue Service. The Foundation's EIN or federal tax identification
+number is 64-6221541. Its 501(c)(3) letter is posted at
+http://pglaf.org/fundraising. Contributions to the Project Gutenberg
+Literary Archive Foundation are tax deductible to the full extent
+permitted by U.S. federal laws and your state's laws.
+
+The Foundation's principal office is located at 4557 Melan Dr. S.
+Fairbanks, AK, 99712., but its volunteers and employees are scattered
+throughout numerous locations. Its business office is located at
+809 North 1500 West, Salt Lake City, UT 84116, (801) 596-1887, email
+business@pglaf.org. Email contact links and up to date contact
+information can be found at the Foundation's web site and official
+page at http://pglaf.org
+
+For additional contact information:
+ Dr. Gregory B. Newby
+ Chief Executive and Director
+ gbnewby@pglaf.org
+
+
+Section 4. Information about Donations to the Project Gutenberg
+Literary Archive Foundation
+
+Project Gutenberg-tm depends upon and cannot survive without wide
+spread public support and donations to carry out its mission of
+increasing the number of public domain and licensed works that can be
+freely distributed in machine readable form accessible by the widest
+array of equipment including outdated equipment. Many small donations
+($1 to $5,000) are particularly important to maintaining tax exempt
+status with the IRS.
+
+The Foundation is committed to complying with the laws regulating
+charities and charitable donations in all 50 states of the United
+States. Compliance requirements are not uniform and it takes a
+considerable effort, much paperwork and many fees to meet and keep up
+with these requirements. We do not solicit donations in locations
+where we have not received written confirmation of compliance. To
+SEND DONATIONS or determine the status of compliance for any
+particular state visit http://pglaf.org
+
+While we cannot and do not solicit contributions from states where we
+have not met the solicitation requirements, we know of no prohibition
+against accepting unsolicited donations from donors in such states who
+approach us with offers to donate.
+
+International donations are gratefully accepted, but we cannot make
+any statements concerning tax treatment of donations received from
+outside the United States. U.S. laws alone swamp our small staff.
+
+Please check the Project Gutenberg Web pages for current donation
+methods and addresses. Donations are accepted in a number of other
+ways including checks, online payments and credit card donations.
+To donate, please visit: http://pglaf.org/donate
+
+
+Section 5. General Information About Project Gutenberg-tm electronic
+works.
+
+Professor Michael S. Hart is the originator of the Project Gutenberg-tm
+concept of a library of electronic works that could be freely shared
+with anyone. For thirty years, he produced and distributed Project
+Gutenberg-tm eBooks with only a loose network of volunteer support.
+
+
+Project Gutenberg-tm eBooks are often created from several printed
+editions, all of which are confirmed as Public Domain in the U.S.
+unless a copyright notice is included. Thus, we do not necessarily
+keep eBooks in compliance with any particular paper edition.
+
+
+Most people start at our Web site which has the main PG search facility:
+
+ http://www.gutenberg.org
+
+This Web site includes information about Project Gutenberg-tm,
+including how to make donations to the Project Gutenberg Literary
+Archive Foundation, how to help produce our new eBooks, and how to
+subscribe to our email newsletter to hear about new eBooks.
+
+
+</pre>
+
+</body>
+</html>
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