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You may copy it, give it away or +re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included +with this eBook or online at www.gutenberg.org + + +Title: Les sports à la mode + +Author: Camille Meillac + +Release Date: November 18, 2006 [EBook #19862] + +Language: French + +Character set encoding: ISO-8859-1 + +*** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK LES SPORTS À LA MODE *** + + + + +Produced by Zoran Stefanovic, Bréville Christian and the +Online Distributed Proofreaders Europe at +http://dp.rastko.net. This file was produced from images +generously made available by the Bibliothèque nationale +de France (BnF/Gallica) + + + + + + C. MEILLAC + + + LES + SPORTS A LA MODE + + +Les sports en France. +Les jeux de la balle. +Sports athlétiques proprement dits. +Cyclisme. Sur la glace et sur la neige. +Les Armes, etc. + + +Paul PACLOT +LIBRAIRE-ÉDITEUR +4, rue Cassette, PARIS + + + + +INTRODUCTION + + +Qu'est-ce que le sport?--Le sport désigne d'une façon générale les +exercices physiques qui mettent en jeu les forces et l'énergie du corps, +tout en développant certaines qualités morales; mais encore faut-il +qu'ils aient le caractère d'un divertissement. Le canotage est un sport; +nous n'appellerons pas sportsman le batelier qui dirige sa gondole à +travers les canaux de Venise. + +Quoique d'importation anglaise, ce mot dérive d'une ancienne expression +française: _desport, desporter_ signifiant «plaisir», «divertissement» +et qui s'employait indifféremment pour les jeux physiques ou les jeux de +la parole. Rabelais, le grand écrivain du XVIe siècle, a écrit: «Se +desportaient... es près et jouaient à la balle, à la paume.» + +Si le mot n'est pas nouveau, la chose l'est moins encore. + + +=Les sports dans l'antiquité:= + +1° _A l'origine_.--Un humoriste a dit que l'histoire du sport commence +au moment où Adam et Ève franchirent le seuil du Paradis. Il est du +moins certain que, dès que les hommes purent former une petite société, +peuplade ou tribu, ils durent s'exercer en commun au combat corps à +corps, au maniement de la masse, de la hache et du tomahawk, au jet de +la lance ou de la sagaie, au tir à l'arc, au lazzo, à la danse de +guerre, c'est-à-dire qu'ils transformèrent en divertissement ce qui leur +avait été d'abord une nécessité. Des civilisations plus raffinées, celle +de l'Égypte, par exemple, mirent plus de méthode dans la culture +physique. + +2° _En Grèce_.--Mais c'est en Grèce que l'on trouve un esprit vraiment +sportif. Homère rapporte déjà que l'on célébrait des jeux aux +funérailles des guerriers de marque. Plus tard, on mit un soin égal à +former le corps et l'esprit. Les lois de Solon obligeaient les jeunes +Athéniens à se livrer à la gymnastique. Les enfants fréquentaient de +douze à dix-huit ans les _palestres_; dans les _gymnases_, ouverts à +tous, adolescents et hommes mûrs rivalisaient de force et d'adresse; +c'est là que se formaient les athlètes (du grec athla, prix), qui +devaient prendre part aux grands concours nationaux. + +La population de l'Hellade tout entière se passionnait pour les jeux +célébrés en grande pompe à Olympie, à Athènes, dans l'isthme de +Corinthe. Les vainqueurs, ceints d'une couronne d'olivier ou d'une +guirlande de feuilles de pin, traversaient la Grèce en triomphateurs; +leur ville natale, fière de leur gloire, les accablaient d'honneur; les +poètes célébraient magnifiquement leurs exploits et ils vivaient dans la +mémoire des hommes à l'égal des plus sages législateurs ou des plus +habiles généraux. + +Les athlètes devaient exceller dans cinq exercices: _saut, lutte, +course, lancement du disque et du javelot_, qui, mettant en action tous +les muscles, prévenaient la déformation du corps. L'Hellade, patrie du +beau, avait le culte inné de la beauté corporelle. L'éducation physique, +basée sur les principes de la thérapeutique, développait la souplesse et +la grâce autant que la force. Ce peuple, merveilleusement artiste, qui +plaçait ses jeux sous l'égide de Vénus et d'Apollon, éleva le sport à un +degré de pureté et d'harmonie, qui n'a plus été atteint et qui reste à +nos yeux comme un magnifique idéal. + +3° _A Rome_.--La beauté grecque fut remplacée par la brutalité romaine: +les premiers Romains pratiquèrent également le saut, la course, le +pugilat, la lutte et généralement les exercices qui préparaient à la +guerre, sans que les enfants d'ailleurs fussent obligés de fréquenter +les établissements de gymnastique; mais on ne retrouve plus la même +culture complète et rationnelle, le même souci d'élégance. + +Le peuple romain, amoureux des fêtes, réclamait «panem et circenses», le +cirque aussi bien que le pain. Pour ménager leur popularité, les consuls +et empereurs prirent la coutume de donner des jeux auxquels ne prenaient +part active que les professionnels. Peu à peu, la populace blasée et +l'aristocratie corrompue exigèrent des spectacles de sang. Assurés de +périr, les gladiateurs saluèrent le souverain du fameux «Ave, Caesar +morituri te salutant», César, ceux qui vont mourir te saluent. Le +rétiaire jetait son vaste filet sur le mirmillon armé d'une courte épée. +Des gladiateurs à cheval, ou montés sur des chars, s'entretuaient dans +les cirques. Des galères se heurtaient dans les naumachies. Puis ce +furent les massacres en grand, des combats de bêtes féroces, des +centaines de captifs égorgés ou livrés aux lions, aux panthères, aux +ours, des supplices raffinés, des repas de chair humaine sur les arènes, +arrosées d'eau de senteur, et aux acclamations d'une foule délirante. +Cette férocité indiquait la complète décadence des sports; quelques +particuliers se livraient au jeu de paume, à la gymnastique; mais +l'idéal grec semblait perdu. + +=Les sports en France.=--L'ancienne Gaule connut des jeux assez brutaux; +les Gaulois prenaient plaisir aux combats singuliers. On vit Pépin le +Bref, roi des Francs, entrer dans une arène, où luttaient un lion et un +taureau et les abattre de son épée. Le roi n'est-il pas d'ailleurs, aux +termes du «Roman de la Rose», «le plus ossu, le plus corsu?» + +Pendant tout le Moyen-Age, il fallait que chacun fût en mesure de +défendre sa vie, continuellement menacée. On se souciait alors fort peu +de l'instruction, abandonnée aux seuls moines; il ne s'agissait que +d'être fort, le plus fort. Aussi les nobles consacraient-ils la plus +grande partie de leur temps à manier l'épée à une ou à deux mains, la +lance, la masse d'arme, tandis que le peuple s'exerçait à l'arbalète, à +l'arc, à la hallebarde, à l'épieu. + +La chevalerie adoucit les jeux et les transforma en divertissements +luxueux, chantés par les trouvères et troubadours. Les tournois +mettaient en valeur la grâce et la vaillance des seigneurs; ceux-ci +étaient encouragés par la présence des dames dont ils portaient +fréquemment un gage sur leurs armures; il arrivait qu'un adversaire +s'emparât de ces gages qui pouvaient être renouvelés. On raconte +qu'après un tournoi «les dames s'en allaient les cheveux sur leurs +épaules et leur cotte sans manches, car toutes avaient donné aux +chevaliers pour les parer, et guimpes et chaperons, manteaux et camises, +manches et habits»; lorsqu'elles s'en aperçurent «elles en furent comme +toutes honteuses, mais sitôt qu'elles virent que chacun était dans le +même état, elles se mirent toutes à rire de leur aventure». + +Le jeu de paume était très en faveur dans toutes les classes de la +société. «Au XIVe siècle[1] tout bon Français prenait de l'ébat, +c'est-à-dire se livrait au sport en plein champ ou à huis-clos.» On +pratiquait alors la lutte; et les jeux de la soule, de la crosse, du +mail. + +La Renaissance fit prédominer la culture intellectuelle sur la culture +physique; les siècles qui suivirent amenèrent la décadence des jeux, à +l'exception des jeux de hasard et des carrousels. + +Pendant le XIXe siècle, on s'est livré à l'équitation, au canotage, à la +gymnastique. Mais ce n'est guère que depuis une trentaine d'années que, +las de la supériorité anglo-saxonne, on s'est décidé, en France, à faire +du sport d'une façon consciente et rationnelle. + +[Note 1: J.-J. Jusserand. _Sports de l'ancienne France_.] + + + + +SPORTS ATHLÉTIQUES + + +=I.--LES JEUX DE LA BALLE= + +Les jeux de la balle remontent à la plus haute antiquité: Homère dans +son odyssée, nous montre Nausicaa, fille de roi, jouant à la balle avec +ses compagnes. Les Grecs englobaient divers exercices avec le ballon +sous le nom de «sphéristique». Les Romains jouaient à la «pila». De nos +jours, la balle est la reine du sport. + +=Le football.=--Le football (de l'anglais _foot_, pied, _ball_, ballon) +est de tous les sports à la mode le plus répandu et celui qui développe +au mieux les qualités morales de décision, d'énergie et de sang-froid. +Il convient à tous les hommes jeunes et n'exige pas de ses fervents le +surmenage physique qu'imposent certains exercices athlétiques. On ne +saurait trouver pour la jeunesse de divertissement plus sain; c'est ce +qui explique, mieux que toute autre raison, son succès rapide en France. + +Ses origines sont assez obscures; on le rattache au «follis» des Latins. +Plus près de nous, on lui retrouve dans l'ancienne France une parenté +indéniable avec la «soule» bretonne et la «barrette» du Centre. Il est +fort probable quoique les Anglais ne veuillent pas le reconnaître, que +le football, sport national anglais, n'est qu'un dérivé de ces jeux +français qui, d'ailleurs, furent interdits par des ordonnances royales, +à cause de leur brutalité et disparurent peu à peu de nos provinces. + +Jusqu'au XIXe siècle, la plus grande confusion préside dans les +règlements qui régissent les football des écoles anglaises. Ce n'est +qu'après 1850 qu'on essaya d'unifier les règles multiples et l'on se +trouva alors en présence des partisans irréductibles de deux méthodes +différentes: celle de Rugby, permettant l'usage des mains et celle de +l'école d'Eton qui n'autorisait l'usage que des pieds. Ces deux formes +de football se sont maintenues sous le nom de football Rugby et football +Association. + +=Football Rugby.=--Le rugby introduit en France vers 1880 a porté +d'abord le nom de barrette. Les premiers matches organisés par le +Racing-Club et le Stade français, laissèrent l'opinion assez +indifférente. Des matches internationaux augmentèrent l'intérêt de ces +rencontres. La province ne tarda pas à imiter Paris, et Bordeaux donna +l'exemple avec son fameux Stade bordelais. Toulouse fonda le Stade +Olympien et Lyon le Foot-ball-Club. Depuis, presque toutes les villes de +France, dans le Midi surtout, ont formé des sociétés de rugby. + +On y joue sur une pelouse ou prairie; le terrain gazonné représente un +vaste rectangle, limité par les lignes de ballon mort et, parallèles à +celles-ci, par les lignes de touche. La largeur du champ de jeu ne peut +être supérieure à 70 mètres, ni la longueur à 144 mètres. Deux poteaux +verticaux, espacés de 5 m. 50 et reliés par une barre transversale, à +une hauteur de 3 mètres au-dessus du sol, sont plantés dans chaque camp, +à distance égale des lignes de touche: c'est ce qu'on appelle le but. Le +jeu consiste à faire passer le ballon entre ces poteaux et par dessus la +barre. Ce ballon est de forme ovoïde; son poids varie de 360 à 400 +grammes et sa longueur de 25 à 28 centimètres. + +Les footballeurs sont divisés en deux équipes de quinze joueurs chacune, +comprenant: un gardien de but; quatre trois quarts; deux demis; huit +avants, parmi lesquels le capitaine de l'équipe. + +Chaque partie dure quatre-vingts minutes et se joue en deux demi-temps, +coupés par un arrêt de cinq minutes; elle est gagnée par le camp qui a +marqué le plus de points. + +Sans entrer dans le détail des règles excessivement compliquées, nous +donnerons ici quelques indications. Lorsqu'un joueur réussit à porter le +ballon derrière la ligne du but adverse, il obtient un _essai_, d'une +valeur de trois points; en outre son camp a le droit de tenter un but, +en lançant le ballon d'un point choisi à l'avant du but, sur la +perpendiculaire abaissée de l'endroit où l'essai a été marqué. En cas de +réussite ce camp gagnera deux points. + +On compte deux points, lorsque le ballon, rebondissant sur la terre, est +envoyé d'un coup de pied jusque dans la barre du but. En cas d'une faute +contre le règlement, un _coup franc_ est accordé à l'équipe lésée, +c'est-à-dire qu'elle aura le droit de tenter un but, estimé en ce cas +trois points. Les autres buts sont cotés quatre points. + +Les règles étant complexes, l'arbitre, qui assiste nécessairement à +chaque partie, a de fréquentes occasions d'intervenir; il juge seul et +sans appel. Son coup de sifflet arrête le jeu, qui recommence, après +décision, soit par la _touche_, soit par la _mêlée_. + +Pour la mêlée, les avants de chaque équipe, forment un groupe compact: +en première ligne trois joueurs se tiennent par la taille, étroitement +serrés; derrière, deux joueurs intercalent leur tête entre les avants de +première ligne; en troisième ligne enfin, trois joueurs encore dans la +même position. + +Un demi lance alors le ballon exactement entre les deux groupes qui +cherchent à s'en emparer avec les pieds; le parti le plus fort repousse +son adversaire et chasse le ballon vers le but en _dribblant_, +c'est-à-dire en poussant le ballon à petits coups de pied; ou bien, les +deux premières lignes d'avants tiennent tête à l'adversaire et font +passer le ballon à leurs co-équipiers de troisième ligne, qui eux-mêmes, +si leur situation est défavorable, pourront le confier aux trois-quarts. + +Si le ballon a franchi l'une des lignes de touche, la partie s'arrête et +recommence au point où le ballon est sorti du champ de jeu. Une partie +de Rugby, féconde en péripéties, offre l'image d'une bataille. Les deux +équipes doivent obéir aveuglément à leurs capitaines. Le succès dépend +en effet en grande partie de la cohésion et de la discipline des +footballeurs. Cependant l'initiative trouve aussi à s'exercer; ainsi un +joueur, courant avec le ballon dans ses bras, devra tromper ou gagner de +vitesse les poursuivants; il lui faudra éviter ceux qui tenteront de +l'arrêter en pleine course en le saisissant à bras-le-corps, ou par les +genoux. Quels que soient ses talents de stratège, il sera perdu, s'il +n'est doué d'une grande rapidité de décision. + +On a fait au Rugby le reproche d'être trop violent; en vérité avec les +règlements actuels, il est beaucoup moins dangereux qu'on ne le croit +généralement. + +=Football Association.=--Le Football Association ne s'est implanté en +France qu'après le Rugby et n'a eu de succès au début que dans le Nord. +L'un des premiers clubs d'Association fut l'Athletic-Club du Havre, créé +en 1884. Mais, depuis quelques années, il s'est conquis des partisans un +peu partout et il est aujourd'hui beaucoup plus répandu que le Rugby. + +C'est un jeu d'adresse plutôt qu'un jeu de force. Il est interdit de se +servir des bras et des mains et l'on ne peut donner au ballon que des +coups de pied ou de tête. Il se joue sur un terrain rectangulaire, de +préférence gazonné, de 90 à 180 mètres de longueur et de 45 à 90 mètres +de largeur. Le champ de jeu est divisé en deux parties égales; une +circonférence de 10 mètres de rayon entoure le point central. Les +buts--un par camp--consistent en deux hauts poteaux plantés à une +distance de 7 m. 30 l'un de l'autre et reliés par une barre de bois à 2 +m. 40 du sol. Il y a 22 joueurs; 11 par équipe, soit 5 avants, 3 demis, +2 arrières et 1 gardien de but, disposés par chaque capitaine en +avant-garde, centre et arrière-garde. + +Le jeu consiste à lancer le ballon--un ballon rond--entre les poteaux et +la barre transversale, et non plus au-dessus de cette barre comme dans +le Rugby. Le camp qui a réussi le plus de buts gagne la partie qui se +joue en 90 minutes, soit deux mi-temps de quarante-cinq minutes séparées +par quelques minutes de repos. + +L'Association ne comporte pas d'_essais_ ni de mêlée, mais occasionne de +fréquentes _passes_, qui consistent pour un joueur en mauvaise posture à +faire passer le ballon à un co-équipier mieux placé. Le sort de la +partie dépend souvent de l'habileté des footballeurs à pratiquer cet +exercice; les Anglais y sont passés maîtres et doivent à l'habileté de +leurs passes de nombreuses victoires. Quant aux fautes contre le +règlement, elles sont jugées et punies par un arbitre, muni d'un +sifflet. + +L'Association est un sport très complet, très hygiénique et qui +développe au plus haut point les qualités de discipline, de ruse et de +finesse. + +On joue en Amérique un jeu qui tient à la fois du Rugby et de +l'Association, et qui par ses mêlées excessivement brutales, cause de +nombreux accidents; aussi les joueurs se protègent-ils les bras, les +jambes, la tête avec une sorte de carapace en cuir rembourrée de ouate +ou de filasse. + + +=Polo.=--Le polo est une variété du football et rappelle +particulièrement l'Association. Il a été rapporté des Indes, où on le +pratiquait depuis des siècles, par des officiers anglais, qui jouèrent +en Europe la première partie en l'année 1869. Les règles, assez +complexes, ont été arrêtées par le Hurlingham-Club. On y joue à cheval, +le plus souvent sur des poneys, «polo-ponies», qui doivent être ardents, +nerveux et dociles. + +Il est nécessaire de disposer d'un terrain spécial, d'une étendue de 300 +mètres environ, aux extrémités duquel sont placés les buts: deux poteaux +verticaux espacés de 7 m. 50. Les joueurs, divisés en deux équipes +ordinairement de quatre cavaliers, cherchent à pousser la balle dans le +but adverse. Ils se servent pour cela d'une sorte de marteau ou maillet +d'une longueur de 1 m. 30, et qu'ils tiennent de la main droite; la +balle, peinte en blanc, est en bois de saule ou en liège épais recouvert +de fil ciré et doit avoir un diamètre de 7 centimètres. + +Il est interdit d'accrocher le maillet d'un adversaire au-dessus ou +au-dessous de son cheval; il est permis de se mettre au travers d'un +joueur, mais non de se couper réciproquement, étant au galop. La partie, +d'une durée de quatre quarts d'heure, coupés par des repos, est gagnée +par l'équipe qui a le plus de points, c'est-à-dire qui a réussi le plus +de buts. Un arbitre relève les fautes. + +Ce jeu, fort intéressant pour les spectateurs, est très à la mode en +Angleterre et en France. Le Club parisien possède un bon terrain au +Bois-de-Boulogne, et Pau, Biarritz, etc., voient aussi se disputer des +matches de polo. + +C'est éminemment un sport aristocratique; il exige une parfaite +connaissance de l'équitation. Les frais qu'il entraîne sont très élevés, +puisque, les chevaux se fatiguant vite, les joueurs sont obligés d'en +changer plusieurs fois en une seule partie; plusieurs ont de véritables +petites écuries; or certains poneys atteignent le prix de 8 à 10,000 +francs. + +Le polo se joue également sur l'eau, sur la glace et en bicyclette. Pour +le _water-polo_, on se sert d'une piscine d'une longueur variant entre +17 m. 37 à 27 m. 43 et d'une largeur maxima de 18 m. 29. L'eau ne peut +avoir moins de trois pieds de profondeur. Les équipes sont généralement +de sept joueurs; le ballon est gonflé de manière à flotter. Un arbitre +décide des coups et tranche les contestations. + +Le polo à bicyclette est un jeu très curieux, très gracieux, mais +difficile. Le joueur, qui n'a pas de maillet, pousse la balle avec les +roues. Il doit constamment enlever à force de bras sa machine, la +soulever pour laisser passer la balle lancée par un co-équipier et c'est +là un exercice qui demande en même temps que de la force beaucoup +d'agilité et d'adresse. + +Enfin les Américains viennent d'inaugurer le polo-automobile. De jeunes +millionnaires new-yorkais se sont fait construire spécialement des +automobiles électriques, d'une valeur de 12,000 francs chacune, si bien +que la partie avant d'être commencée coûtait plus de 150,000 francs. Et +s'étant divisés en deux équipes, ils ont chassé une balle de polo à coup +de maillet; chaque joueur était assisté d'un chauffeur. Le public +élégant de la plage de New-Port à qui fut offert ce spectacle +sensationnel, se divertit grandement. Ce fut moins drôle pour les +joueurs qui se trouvèrent tous plus ou moins éclopés à la fin du match. + + +=Cricket.=--Le cricket est en faveur de l'autre côté de la Manche comme +de l'Atlantique, et c'est à ce titre que nous lui consacrons quelques +lignes. Jeu favori des Anglais le cricket est pratiqué par les hommes de +tout âge et par toutes les classes de la société; il n'est pas rare de +voir tel évêque célèbre ou tel grave ministre lui consacrer une bonne +partie de ses loisirs. + +Il a beaucoup de ressemblance avec notre ancien mail, crosse ou criquet. +Distants de 20 mètres au moins, s'élèvent deux guichets, un par camp, +ainsi formés: trois bâtons verticaux de 0 m. 69, reliés par des +traverses, soutiennent un troisième bâton, posé de façon à tomber au +moindre choc. Il s'agit de faire choir avec la balle de cricket le +guichet de l'adversaire. Les crickters jouent avec une courte batte ou +battoir, en bois dur; ils portent des jambières, qui les protègent +contre les coups de la balle qui est en cuir durci et d'un poids de 165 +à 172 grammes. Le terrain est une pelouse gazonnée, soigneusement +entretenue et passée au rouleau; les limites du champ de jeu sont +indiquées par des raies tracées à la craie. + + +=Base-ball.=--Le base-ball, sport national des États-Unis, est une +variété très compliquée du cricket. Les joueurs, au nombre de dix-huit, +forment deux équipes: ceux qui _battent la balle_ et ceux qui _tiennent +le camp_. Les batteurs après avoir relancé la balle avec une large +batte, se mettent à courir et doivent arriver à certains _arrêts_ +marqués d'avance et appelés _bases_, avant que la balle n'ait achevé un +parcours déterminé. Il serait dangereux de recevoir la balle en cuir ou +en bois. La partie, comprenant sept manches, est gagnée par le camp qui +a le plus de runs ou points. + + +=Basket-ball.=--C'est le football en espace clos, le football en +chambre. Les combinaisons sont très nombreuses, parce que les murs, +agissant comme les bandes d'un billard, renvoient la balle d'une façon +souvent inattendue. On dessine sur le sol à la craie un rectangle de 20 +à 25 mètres de long sur 10 à 15 de large; on joue avec un ballon plus +léger que celui du football. Deux paniers placés à 3 mètres au-dessus du +sol constituent les buts. Deux camps de cinq joueurs chacun se disputent +la partie. Un arbitre tranche les différends et juge sans appel. + + +=Hockey.=--Le hockey est, à peu de nuances près, l'ancien jeu français +du gouret, que l'on joue encore dans l'Ouest de la France et qui était +déjà connu des Gaulois, lors de l'invasion romaine. Il nécessite un +vaste terrain de 90 mètres de longueur et de 45 à 50 mètres de largeur. +Ce parallélogramme est limité par les raies tracées en blanc et dites +_lignes de côté_ et _lignes de touche_. De chaque côté du centre que +l'on marque en blanc et à égale distance sont les _lignes de 23 mètres_. +Des petits drapeaux sont plantés aux quatre coins du quadrilatère. Deux +poteaux verticaux espacés de 4 mètres et reliés par une traverse +horizontale à 2 m. 10 au-dessus du sol forment les buts, situés aux deux +extrémités du champ de jeu. A une distance de 4 mètres de chaque but, on +trace une ligne de 4 mètres; cette ligne marque le point culminant de +quarts de cercle qui ont pour centre les poteaux du but; l'espace +circonscrit par ces quarts de cercle se nomme _cercle d'envoi_. + +Pour compter un but, il faut envoyer la balle d'un _point quelconque de +ce cercle d'envoi_ entre les deux poteaux et au-dessous de la traverse. +Une balle envoyée d'un endroit extérieur aux «cercles d'envois» ne +pourrait donner droit à un but. On joue avec des crosses en bois, sortes +de cannes au bout recourbé et renflé. Le prix des crosses est très +variable; on peut s'en procurer pour 50 centimes ou pour 15 francs; les +balles qui valent de 1 à 10 francs, analogues à celles du cricket, +pèsent de 165 à 172 grammes. Tel est le matériel du jeu. Une partie se +joue en deux demi-temps de 35 minutes. Les joueurs, au nombre de 22, +s'organisent en deux équipes de 11, commandées par un capitaine et +comprennent: un gardien de but, 2 arrières, 3 demi-arrières, 5 avants. + +Il est interdit de frapper la balle autrement qu'avec la crosse; mais il +est permis d'arrêter la balle avec la main, sous la condition de la +reposer immédiatement à terre, si on l'a élevée: les adversaires n'ont +pas le droit de se saisir. Un arbitre punit les infractions aux +règlements. La tactique du jeu consiste à envoyer la balle dans +l'intérieur du cercle d'envoi d'où un camarade peut tenter un but; on +peut aussi la relancer à un co-équipier mieux placé; c'est en somme la +«passe», telle que nous l'avons vu pratiquer avec le ballon du football. + +Le hockey a pris en ces dernières années une grande extension. Toujours +plus nombreux sont les écoliers qui s'y adonnent avec joie. Il n'offre +aucun danger; il arrive bien, dans l'animation du jeu, qu'une crosse se +trompant de but va frapper un camarade, mais le mal n'est pas grand et +le joueur en est quitte pour un bleu. Dames et jeunes filles +affectionnent aussi le hockey, parce qu'elles trouvent à cet exercice +hygiénique beaucoup de plaisir. + + +=Crosse.=--La crosse présente beaucoup d'analogies avec le hockey. On y +joue à 22, soit deux équipes de 11 joueurs, y compris le capitaine, sur +une surface d'au moins 100 mètres. Deux poteaux écartés de 1 m. 80 +figurent le but dans chaque camp; mais il n'y a plus ici de barre +horizontale. Les balles sont en cuir ou en éponge de caoutchouc. La +partie, durant une heure en deux demi-temps, est gagnée par le camp qui +a réussi le plus grand nombre de buts. + +=Golf.=--Sport national des Écossais, importé en Angleterre à l'époque +de Guillaume le Conquérant, le golf, qui rappelle notre mail, est tard +venu en France. Le premier club de golf a été fondé à Pau en 1856. On y +joue sur un vaste terrain accidenté, d'une dizaine d'hectares au minimum +et parsemé de «hasards» ou obstacles: maisons, carrières, rochers, +buissons, fossés, ruisseaux, etc. Dix-huit trous,--parfois +neuf,--contenant chacun un auget en fonte, d'une largeur et d'une +profondeur de 10 centimètres environ, sont disséminés à des distantes +inégales; le sol est aplani et gazonné autour de chaque trou; cette +surface nivelée porte le nom de «putting-green». Il s'agit de faire +entrer une balle--il y en a une par joueur ou par camp--dans les +dix-huit augets successivement; il est défendu de la toucher autrement +qu'avec le maillet dit _club_, en fer ou en bois. Il faut beaucoup +d'habitude et d'habileté pour faire pénétrer la balle en caoutchouc +durci dans l'auget, en aussi peu de coups que possible; car dans les +concours et matches officiels chaque coup est compté pour un point. Il +arrive qu'un joueur d'un seul choc du maillet lance sa balle à une +grande distance, mais qu'il ne peut plus la faire sortir d'une +excavation ou d'un fourré; ce sont là péripéties et agréments du jeu. +Souvent des gamins portent derrière les joueurs des «clubs» de forme et +de poids différent. Les joueurs doivent garder le silence pendant la +partie, et s'abstenir de demander des conseils. C'est en résumé un jeu +amusant, mais assez coûteux, puisqu'il faut se procurer un terrain. +Toutefois il tend à se démocratiser. Parmi les souverains, le roi +Édouard VII est l'un des meilleurs amateurs de golf. + + +=Paume.=--La paume est un jeu très simple en son principe: deux joueurs +ou deux camps se renvoient une balle soit avec la main gantée, soit avec +une raquette. + +Ce jeu était connu des Égyptiens et des Grecs. La _pila_ des Romains fut +introduite en Gaule par les légions de César et ne tarda pas à jouir +d'une grande faveur. On y joua même à cheval sous le nom _d'exercice à +la chicane_. La raquette fit son apparition sous Henri IV; on renvoyait +auparavant la balle avec la _paume_ de la main. La paume était tellement +en honneur au XVe siècle que les femmes même ne dédaignaient pas de s'y +exercer et que les chroniques du temps citent une certaine Margot, qui +battait les meilleurs joueurs; chaque quartier de Paris possédait alors +une salle de paume. François Ier aimait passionnément ce divertissement. +On conte qu'un certain jour, deux seigneurs étaient sur le point de +gagner la partie contre le roi et son partenaire, un moine; ce dernier +eut l'heureuse chance de réussir un coup qui assura le succès au camp +royal. + +«Ventre Saint-Gris! s'exclama François Ier, voilà un beau coup de moine! + +--Sire! répondit finement Sa Révérence, ce sera un coup d'abbé, quand il +vous plaira.» Peu après le roi lui accordait une grasse abbaye. + +Noblesse et bourgeoisie continuèrent à jouer à la paume pendant les +siècles qui suivirent et nombreux furent les _tripots_ (_tripodium_, +trépignement, tripot désigna d'abord la salle de paume et le jeu +lui-même). Mais Louis XIV lui préféra le billard, inventé par son +ministre Chamillart. La Révolution dispersa les derniers amateurs de +paume. La seule salle de jeu qui subsiste encore à Paris est celle du +jardin des Tuileries, construite au second Empire. + +Le jeu dont nous venons de parler est la _courte-paume_, c'est-à-dire la +paume que l'on joue en lieu clos, la longue paume étant jouée en plein +air. + + +=Courte-paume.=--Il faut pour la courte-paume un terrain environné de +murs, ayant de 28 à 50 mètres de long sur 9 m. 50 de large. Une galerie +grillagée court le long du rectangle, pour permettre aux spectateurs +d'assister sans danger aux parties. La toiture doit être à 7 mètres au +moins au-dessus du sol qui est cimenté. Aux deux extrémités opposées de +la salle se trouvent _le dedans_, ouverture presque aussi large que le +toit et le _tambour_ ou grand mur. + +La pelote basque, comme la balle au tamis encore en honneur dans le Nord +de la France, dérive en droite ligne du jeu de paume primitif. + + +=Longue-paume.=--La longue-paume se joue en terrain ouvert, sur un +rectangle de 70 à 80 mètres de long et de 15 à 17 de large. Ce rectangle +est partagé en deux parties égales par une ligne tracée sur le sol et +nommée _corde_. Il s'agit de lancer avec une raquette la balle par +dessus cette corde, que les joueurs habiles rasent sans la toucher; on +cherche à la lancer dans une direction inattendue, afin de fatiguer +l'adversaire. La règle veut que la balle soit relevée ou bien _de volée_ +avant qu'elle ait frappé la terre, ou bien lorsqu'elle rebondit, avant +qu'elle ait touché le sol une seconde fois. La partie se fait en 60 +points; les joueurs forment deux camps de deux à six joueurs. C'est en +somme un jeu d'une pratique facile. + + +=Pelote basque.=--Dérivé de l'ancien jeu de Rebot, ce sport passionne +non seulement le pays Basque, mais toute l'Espagne et l'Amérique du Sud. +Des villes comme Madrid ou Barcelone ont élevé des frontons coûtant de +500,000 à 800,000 francs. Depuis quelques années, Paris possède aussi un +fronton et la pelote basque est très à la mode. + +On y joue sur une piste, d'une largeur de 10 mètres environ et d'une +longueur de 80 mètres. Aux deux extrémités du champ de jeu s'élèvent +d'un côté le mur de face ou fronton, haut de 10 mètres, large de 20 et +muni à un mètre du sol d'une barre de fer horizontale; de l'autre, le +_rebot_ ou mur de fond qui est moins élevé. A gauche, un mur court tout +le long de la piste et est marqué, comme elle, de divisions de 4 en 4 +mètres. + +Les joueurs, deux à trois par camp, lancent la balle contre le fronton +qu'elle doit toucher d'après certaines prescriptions fixées par le +règlement, mais toujours au-dessus de la barre de fer. Ils se servent +pour recevoir la balle du _chistera_, sorte de long et étroit panier +d'osier, que Loti, dans son admirable roman de Ramuntcho, décrit ainsi: +«A leur poignet droit, les joueurs attachent avec des lanières une +étrange chose d'osier, qui semble un grand ongle courbé, leur allongeant +de moitié l'avant-bras; c'est avec ce gant qu'il va falloir saisir, +lancer et relancer la pelote, une petite balle de corde serrée et +recouverte en peau de mouton, qui est dure comme une boule de bois». + +La pelote est un spectacle d'un très vif intérêt. Les pelotaris ou +joueurs de pelote font preuve d'une agilité, d'une adresse et d'une +rapidité déconcertantes. La balle vole, frappe le mur d'un «clac» sec, +rebondit, est reçue dans le chistera, repart, suivie par tous les yeux +dans sa course rapide. On sait que si elle rencontrait une jambe ou une +tête, elle briserait l'obstacle; c'est qu'en effet, elle pèse 120 +grammes et qu'elle est lancée très violemment. La pelote a déjà fait +plusieurs victimes parmi les pelotaris. Du moins les bons professionnels +sont-ils très recherchés et bien rétribués; une seule partie leur +rapporte parfois 500 francs à chacun d'eux. + +On pratique au Chili une pelote sans chistera contre un fronton nommé +trinquet. + +=Lawn-tennis.=--Le tennis est un jeu élégant, gracieux, mais difficile, +quoique on puisse y jouer sans apprentissage. Ceci semble un paradoxe. +Rien de plus vrai cependant. Ce qui est difficile, c'est de faire bonne +figure dans la partie, d'être un bon joueur. + +Le terrain de tennis s'appelle le _cours_ et mesure 23 m. 80 de large +sur 8 m. 23. En Angleterre le sol est gazonné; en France, on se contente +ordinairement de terre battue. Le cours est divisé en deux parties +égales par un filet haut d'un mètre, puis par des lignes de service et +de demi-cours. Un joueur, le servant, ayant un pied sur la ligne de +fond, doit lancer avec sa raquette une balle dans un des rectangles du +camp adverse, où le relanceur s'efforcera de la rattraper _de volée_, +c'est-à-dire en plein vol, ou lorsqu'elle a touché terre une seule fois, +et de la chasser, par dessus le filet encore, dans le camp du servant. +La balle pourra ainsi voler d'un camp à l'autre jusqu'à ce qu'elle soit +arrêtée par le filet, ou qu'elle ait dépassé les limites du jeu, +indiquées par des lattes de bois, ou, à défaut, des ganses. Après une +faute, le servant deviendra relanceur à son tour et _vice versa_. On +compte 15 pour le premier point gagné, 30 pour le second, 40 pour le +troisième et _jeu_ pour le quatrième. Si les joueurs arrivent tous les +deux à 40, il faudra, pour terminer, que l'un d'eux gagne encore deux +points dits: _avantage et jeu_. Une partie comprend six jeux. + +Le tennis se joue à un contre un, deux contre un ou deux contre deux. Le +servant a diverses manières de lancer la balle; s'il l'envoie doucement, +son adversaire pourra facilement la relever; mais si elle est envoyée à +l'américaine, avec une grande force et en rasant le filet, il sera +difficile de la reprendre à temps. Il est très important d'avoir une +bonne raquette; il en existe de lourdes et de légères; elle est faite +avec des boyaux de chat, tendus dans une armature de bois; il y a deux +manières de la tenir, _à l'anglaise_, et elle fait alors un angle avec +le bras, _à l'américaine_ et elle est dans le prolongement du bras. Ce +jeu offre une grande variété de combinaisons dans la façon de lancer ou +de recevoir les balles qui sont en caoutchouc et pèsent 55 grammes. + +Le tennis a été inventé dans le but de distraire des dames, par un +officier anglais en résidence aux Indes; il a été réglementé au milieu +du siècle dernier; c'est une ingénieuse combinaison de la courte-paume +et de la longue-paume, qui fait la joie de bien des jeunes gens et de +bien des jeunes filles. Détail peu connu, le mot tennis lui-même vient +d'un vieux mot français et s'écrivait primitivement _tenetz_, soit: +_tenez_, cri du servant (_lawn_, signifie pelouse). + +Les Italiens jouent une variété de tennis, avec gants spéciaux au lieu +de raquette, et balle de football, jeu qui demande plus de force; c'est +ce qu'on appelle _la palone_ (palone). + + +=Push-ball.=--Quoique le push-ball ne soit pas encore à la mode, nous le +mentionnons ici, parce qu'il est le dernier jeu de balle inventé. Il a +été imaginé par les étudiants de l'Université d'Harvard, qui en bons +Américains ont voulu faire plus grand qu'en Europe. La balle s'est +transformée en un énorme ballon de 1 m. 80 de diamètre, pesant plus de +22 kilogrammes. Deux camps cherchent à s'en emparer et se bousculent +autour de lui pour le porter au but; comme bien l'on pense, il n'est pas +facile de remuer une pareille masse. Ce jeu est moins dangereux que le +football; les Anglais jouent aussi au push-ball sur l'eau. + + + + +=II.--SPORTS ATHLÉTIQUES PROPREMENT DITS= + + +L'athlétisme est avec le tourisme la caractéristique de notre sport +moderne; les siècles précédents connaissaient certains jeux de balle, +mais négligeaient presque complètement les exercices athlétiques +proprement dits, renouvelés pour la plupart de l'antiquité. Cette +renaissance ne s'opère que lentement au cours du XIXe siècle. De +nombreuses sociétés, entre autres le _Racing-Club_, fondé en 1882, puis +le _Stade Français_, enfin l'_Union des sociétés françaises des sports +athlétiques_ (U.S.F.S.A.), contribuèrent grandement aux progrès de +l'athlétisme en s'intéressant activement à toutes ses manifestations +sportives. + +=Gymnastique.=--Cultivée avec soin, avec goût, avec intelligence chez +les Grecs, la gymnastique subit une période de décadence chez les +Romains. Chez les peuples modernes elle est à peu près ignorée, au moins +en tant que méthode consciente, jusqu'en 1815, époque à laquelle Ling +créa la gymnastique suédoise. En France, le colonel espagnol Amoros +ouvrit en 1820, dans la plaine de Grenelle, à Paris, un institut de +gymnastique, qui devint plus tard notre école militaire de Joinville. +L'enseignement amorosien avait pour but de développer la force +musculaire; les premiers exercices consacrés à l'assouplissement, +s'accompagnaient de chant. Sa méthode englobait: la lutte, la course, la +marche, la natation, l'escrime, le saut, les haltères, le trapèze, les +échelles et cordes, l'équilibre sur la poutre, les escalades de murs, la +voltige. + +Destinée aux seuls militaires, la gymnastique mettra plus de cinquante +ans à pénétrer dans les lycées et écoles où elle ne rencontre au début +que de l'indifférence, sinon du mépris; toutefois les sociétés de +gymnastique se sont multipliées depuis une trentaine d'années. Elle se +divise actuellement en gymnastique d'assouplissement, gymnastique aux +agrès, gymnastique sans agrès (course, saut, boxe, savate, lutte, +auxquels nous consacrons des développements spéciaux). + +Pour assouplir les muscles, on fait exécuter au corps des séries de +mouvements; mouvements horizontaux et verticaux des bras et des jambes, +avec ou sans flexion; la marche et le pas gymnastique développent +spécialement la souplesse des jambes. Les agrès constituent la +gymnastique acrobatique; on s'exerce à sauter sur le chevalet; on +suspend le corps sur les bras aux barres parallèles, dont l'usage est à +recommander, parce qu'elles permettent des mouvements assez nombreux qui +exigent autant d'habileté que de force; on fait des tractions ainsi que +des rétablissements à la barre fixe et au trapèze; la voltige au +trapèze, apprend à bien sauter et demande du sang-froid, de l'agilité; +les cordes, échelles et mâts développent les muscles des bras; la +pratique des anneaux assouplit les reins; enfin on s'accoutume à +surmonter le vertige en marchant sur le portique. Les agrès permettent +une multitude de tours de force, dont plusieurs sont dangereux et qu'il +ne faut exécuter, que quand on est bien entraîné et sous la surveillance +d'un moniteur. + +Mais la gymnastique offre encore d'autres ressources à ses fidèles: la +_lutte à la corde_, que deux camps tirent chacun de leur côté, constitue +à elle toute seule un petit sport; les _haltères_, qu'il vaut mieux +choisir assez légers au début, mais qui peuvent peser jusqu'à 15 kilos; +les _massues_ ou _mils_ dont le poids varie de 1 kilo pour les enfants à +9 kilos pour les hommes vigoureux, et que l'on apprend à manier dans +tous les sens, au-dessus de la tête, devant ou derrière. La _barre de +fer_ que l'on enlève, et avec laquelle on exécute les mouvements des +bras avec ou sans flexion. Enfin le _jet du disque_, qui exige une +grande souplesse; c'est un exercice renouvelé des anciens et qui a +reparu aux modernes jeux olympiques d'Athènes; rond, en bois dur cerclé +de fer, il mesure 22 centimètres de diamètre, 4 centimètres d'épaisseur +au centre et pèse 1923 grammes; dans les concours, l'athlète se place +dans un carré de 2 m. 50 de coté, dont il ne peut franchir les limites, +en lançant le disque, sous peine de voir son essai annulé; chaque +concurrent a le droit de le lancer trois fois; on cite parmi les +champions Marius Eynard, qui le jeta à 43 m. 11. On pratique un exercice +identique avec le boulet, qui pèse 7 k. 250. Notons que les gymnastes +très exercés se livrent encore aux jeux icariens, d'origine vénitienne: +voltige, pyramide humaine, sauts périlleux, etc. + +Diverses méthodes médico-scientifiques font concurrence à la gymnastique +acrobatique. En résumé la gymnastique française peut être pratiquée avec +fruit, pourvu qu'on n'en abuse pas; auquel cas elle développerait +anormalement certaines parties du corps, le buste et les extrémités +supérieures par exemple, aux dépens des autres organes. + + +=Gymnastique suédoise.=--Tout autre est l'effet de la gymnastique +suédoise, basée sur la thérapeutique et la connaissance approfondie de +l'anatomie humaine. Le guerrier et maître d'escrime Ling parvint à se +guérir de douleurs opiniâtres, à l'aide de mouvements soigneusement +étudiés; lorsqu'il en eut observé sur lui-même l'heureux effet, il +généralisa sa méthode et fonda un institut à Stockholm en 1815. Répandue +d'abord en Suisse et en Allemagne, la gymnastique suédoise est enseignée +depuis 1900 en France. Son but est de perfectionner à un degré égal le +corps entier et d'assurer les fonctions primordiales de l'organisme, +respiration, circulation, nutrition. Elle y parvient en faisant +travailler les muscles dorsaux, latéraux, abdominaux; et par une série +de mouvements appropriés ou des exercices à l'espalier ou au «bomme», +élargit la poitrine, et rectifie les mauvaises attitudes: donner ici le +détail de ces exercices serait plutôt nuisible au lecteur, parce que +leur efficacité dépend de la perfection avec laquelle ils sont exécutés. +Un bon maître est nécessaire, et ces maîtres sont plus rares qu'on le +pense. + + +=Lutte.=--Les Grecs ont beaucoup pratiqué la lutte; ils connaissaient: +la _lutte debout_, où l'athlète devait renverser trois fois son +adversaire; la _lutte à terre_, analogue à notre lutte au tapis, enfin +la lutte que nous appelons _grecque_, où les lutteurs ne combattaient +qu'avec les mains, sans avoir le droit de se prendre à bras-le-corps; on +ne permettait ni coups, ni chocs, qui formaient un exercice spécial, le +_pugilat_; plus tard cependant, le _pancrace_ combina les deux genres de +combat. Les athlètes luttaient nus; le corps était frotté d'huile, puis +poudré de sable ou même arrosé de boue, si bien qu'à la fin de la joute, +il fallait racler les chairs avec un couteau de bois le _strigille_. La +lutte debout faisait partie des grands concours nationaux; les femmes +n'avaient pas le droit d'assister aux jeux olympiques et lorsque l'une +d'elles s'y hasardait sous un déguisement masculin, on la précipitait du +haut d'un rocher peu éloigné. + +Très populaires en Grèce, ces exercices le furent moins à Rome, où les +professionnels accentuèrent son caractère de brutalité. + +Notre lutte moderne, ou lutte gréco-romaine, a beaucoup de points de +ressemblance avec celle des anciens. Pendant les siècles derniers elle +ne fut pas très en faveur en France, si ce n'est en Bretagne, dont les +lutteurs furent longtemps célèbres comme champions de poids léger; les +Allemands par contre et les Suisses se distinguaient dans les poids +lourds. Ce n'est guère qu'au XIXe siècle que l'opinion s'intéressa à la +lutte rénovée par les nègres américains; il y eut alors quelques +rencontres fameuses, entre autres celle où l'athlète bordelais Exbroyat +écrasa la tête de son adversaire, un nègre qui avait combattu de façon +déloyale. Depuis quelques années l'intérêt du public s'est réveillé; +partis des champs de foire, les lutteurs se produisent actuellement sur +les planches des théâtres. Les vainqueurs se font une réputation aussi +universelle que durable; nombreuses sont les célébrités de la lutte de +Loubet de Nîmes à Pons, du turc Karu-Ahmed à Laurent le Beaucairois, de +Constant le Boucher au russe Padoubny. + +La lutte française, qui est une lutte à mains plates, défend certains +coups dangereux autorisés en Amérique, tels que les coups au-dessous de +la ceinture, les crocs-en-jambe, les prises de doigts ou de jambes, les +bras retournés, le collier de force, etc., on ne peut prendre +l'adversaire qu'au dessus de la ceinture. Les coups permis sont très +nombreux et peuvent se faire debout ou à terre. Citons: les trois +ceintures de devant, d'arrière et de côté et les ceintures à rebours et +de travers, la cravate, le tour de bras, le tour d'épaule, le bras +roulé, le tour de hanche en ceinture, etc.; presque tous ont leur +parade. Pour vaincre, il faut faire toucher terre aux deux épaules à la +fois; si un lutteur abandonne l'arène, avant que ce résultat soit +obtenu, il est considéré comme battu; le combat a lieu en silence; les +athlètes luttent ordinairement le torse nu ou recouvert d'un maillot. + +La lutte pratiquée par les amateurs est un sport hygiénique, parce +qu'elle met en jeu tous les muscles. + + +=Boxe.=--«La boxe est le plus court chemin d'un _poing_ à un autre». Ce +calembour définit assez clairement la boxe, pour qu'il soit inutile +d'insister. + +Le pugilat a été pratiqué par les anciens; tout d'abord, les athlètes +combattaient le poing nu, puis ils prirent dans la main une boule de +pierre ou de métal, ce qui rendait les coups plus violents; enfin ils se +protégèrent la main avec des lanières de cuir souvent munies de fer ou +de plomb: c'est ce qu'on appelait le ceste. + +Tout le monde sait que l'Angleterre est la patrie de la boxe proprement +dite; les rencontres entre «boxers» y ont toujours attiré une foule +considérable qui se livrait à des paris très importants. On peut dire +que toutes les classes de la société savent la boxe, et l'utilité de ce +sport est augmenté encore par ce fait que le duel est inconnu en +Angleterre. Les principales règles ont été fixées au milieu du XVIIIe +siècle par le champion Jack Broughton. + +La boxe anglaise interdit les coups de pied et de tête, les coups de +pied bas, coup de pied de pointe, coup d'arrêt, coup de pied de flanc, +coup de pied tournant. Elle considère également comme incorrect la prise +de l'adversaire et les coups au-dessous du nombril. On peut donner par +contre le coup de poing direct, le coup de poing de côté au visage ou au +cou, le coup de poing direct au corps (dans l'estomac), le coup de poing +de côté au corps. Deux coups d'égale force, appliqués en des régions +différentes du corps n'ont pas le même résultat; les boxeurs cherchant +surtout à faire perdre connaissance à leurs adversaires, visent dans ce +but les points vulnérables, particulièrement, le creux de l'estomac, la +pointe du menton et la carotide; si le coup est bien appliqué l'athlète +tombe sans connaissance sur le ring; il est _knock-out_. Le _knock-out_ +est en effet le coup qui met le boxeur hors de combat. Un choc violent +entre les deux yeux a pour résultat d'aveugler momentanément; si le +pugiliste n'est pas revenu de son étourdissement dans les délais +réglementaires, il est considéré comme vaincu. Généralement un match +comprend trois rounds (reprises), les deux premiers de trois minutes, le +dernier de quatre minutes; deux adversaires d'égale force pourront +toutefois se mesurer en un plus grand nombre de rounds. En boxe, le coup +de poing doit être donné avec les os métacarpiens. + +La boxe française a ajouté les mouvements de la boxe anglaise à ceux de +notre ancienne «savate»; elle résulte donc d'une fusion des deux +systèmes de combat; c'est le célèbre professeur Lacour--un homme de +génie prétendait Alexandre Dumas--qui imagina cette combinaison. Bien +entendu, les Anglais considèrent notre boxe comme inférieure, vulgaire +et tout à fait indigne d'un gentleman; il n'en est pas moins vrai +qu'elle constitue une redoutable méthode de combat qui convient +parfaitement à nos qualités d'agilité et de souplesse. + +Les professionnels de boxe doivent pouvoir «encaisser» sans broncher les +chocs les plus rudes; ils suivent dans ce but un entraînement spécial de +«durcissement», qui les rend moins sensibles aux coups. Les amateurs +s'exerceront avec profit contre les ballons à boxer, que l'on peut +placer dans n'importe quelle pièce. Tous les jeunes gens devraient +connaître la boxe. + +=Jiu-jitsu.=--Le jiu-jitsu est nouveau venu en Europe, mais il a +rapidement conquis ses lettres de naturalisation. Actuellement sport +national du Japon il était autrefois en ce pays l'apanage de la caste +dominatrice et guerrière des Samouraï. + +Triomphe de l'agilité sur la force brutale, le jiu-jitsu permet de +vaincre sans armes un adversaire et de le réduire à l'impuissance. Il +comprend des coups nombreux: attaques, parades, torsions de membres, +«clés au bras» ou armlock, qui se font aux parties les plus vulnérables +du corps humain: il enseigne les coups du tranchant de la main du côté +du petit doigt, qui est d'ailleurs soumis à des exercices spéciaux de +durcissement. Le jiu-jitsuiste frappe la carotide, la pomme d'Adam, le +creux de l'estomac, la région du coeur, le sommet de la nuque à la base +du crâne (où se fait le coup du lapin), etc.; il retourne et tord les +doigts, les phalanges, les poignets; en prenant à faux les bras ou les +jambes il obtient des fractures ou des désarticulations. Il faut pour +pratiquer le jiu-jitsu un long entraînement. + +Cette méthode n'est qu'en partie originale, puisque certaines de ses +pratiques sont connues de la savate marseillaise. Mais il complète la +boxe française et anglaise et peut rendre de véritables services en cas +de surprise ou d'attaque par des criminels. La préfecture de police +s'est attaché un professeur de jiu-jitsu. Des matches très courus entre +champions japonais et champions européens ont transformé ce genre de +combat en sport à la mode surtout en Angleterre, où les jeunes misses +demandent au jiu-jitsu l'adresse qui triomphe de la force. + +=Courses.=--La course a joué un grand rôle chez les peuples primitifs et +chez les anciens, où elle était de première utilité, tant pour échapper +à l'ennemi que pour porter rapidement les nouvelles. Les jeunes filles +hellènes s'y exerçaient dans les prairies. Les courses occupaient le +premier rang dans les stades grecs ou dans les cirques romains. Une des +catégories les plus curieuses, en honneur à Athènes, était les +lampadophories ou courses au flambeaux, dans laquelle les coureurs +portaient un flambeau qu'ils devaient garder allumé. Si cette course est +aujourd'hui négligée, on en trouve quelques exemples au moyen âge, par +exemple dans les villages du Centre de la France. Il fallait y faire +preuve d'autant d'habileté que de vitesse, de même que dans les courses +basques, où les femmes portent une cruche pleine d'eau sur la tête. + +La course à pied est un sport très populaire, peut-être parce que c'est +un exercice simple, naturel et peu coûteux, puisqu'il n'entraîne +d'autres frais que ceux du costume, soit un maillot léger et des +culottes flottantes. Un très grand nombre de sociétés les favorisent à +l'exemple du Racing-Club, du Stade français et de l'U.S.F.S.A., qui ont +organisé des matches et en ont fixé les règlements. On distingue deux +sortes d'épreuves: les épreuves handicap et les épreuves scratch. Pour +que les concours ne soient pas toujours gagnés par les mêmes athlètes +dont la supériorité est reconnue, on a cherché à égaliser les chances +des concurrents par le _handicap_; en quoi consiste-t-il? «C'est, nous +dit Raoul Fabens dans les _Sports pour tous_, une course ou un concours +dans lesquels les chances de tous les concurrents se trouvent égalisés +par suite de _rendements_. Dans les concours hippiques, le meilleur +cheval, _rend_ des points à ses adversaires, c'est-à-dire que ceux-ci +portent des poids moins élevés et proportionnés à leur valeur +respective. Dans les courses de bicyclette et dans les courses à pied +sur piste, ainsi que dans les concours athlétiques, le meilleur athlète +_rend_ aux autres une certaine distance en mètres ou en centimètres. +Dans les courses sur routes, dans les cross-country le meilleur homme +_rend_ à ses rivaux un certain nombre de minutes ou de secondes. Dans +les jeux de balles, lawn-tennis, paume, etc., le joueur ou le camp le +plus fort rend à l'autre des points». La valeur de chaque concurrent est +examinée par le «handicapeur», qui, prenant pour point de départ les +performances de chaque athlète, place en première ligne le meilleur +coureur dit «scratchman», et en dernière ligne le plus faible +«limitman»; entre ces deux-là seront échelonnés les autres concurrents +au prorata de leur valeur. Le scratchman part de la raie, scratch; les +autres seront avantagés et partiront 10, 15, 20, 30 mètres devant la +raie. On appelle épreuve scratch, celle où tous les coureurs partent de +la raie (scratch). Le handicap peut être secret, auquel cas on attribue +aux concurrents, après la fin de la course, des rendements qui +s'additionnent avec les résultats déjà obtenus par eux. A un autre point +de vue, on divise les courses en cross-country, courses sur piste, +courses sur route. + +=Cross-Country.=--Comme son nom l'indique, le cross-country (_cross_, à +travers, _country_, contrée) se court en pleine campagne. Un traceur ou +lièvre, après une étude sérieuse du terrain, part avant les crossmen et +trace une piste avec des confettis ou mieux des rognures de papier. +Cette piste doit revenir à son point de départ après avoir emprunté +routes, chemins et sentiers, traversé des bois et des champs, et franchi +des obstacles de toutes sortes, tels que rocher, ruisseau, barrière, +haie, talus; elle doit comprendre des montées et des descentes. En +Angleterre le cross-country est surtout couru en terres labourées. Le +traceur fera bien de contourner les obstacles dangereux, comme les +carrières profondes, voie de chemins de fer, etc., pour éviter les +accidents, bien superflus, puisqu'il s'agit d'un sport, c'est-à-dire +d'un divertissement. Les crossmen ou concurrents, forment la meute +suivant cette piste et celui qui arrive le premier est le gagnant. + +A la différence du rallye-paper, tombé en défaveur, le cross-country ne +cherche pas à dépister les coureurs par de fausses pistes; au contraire +les rognures doivent être semées en assez grande quantité, pour marquer +nettement le parcours à suivre. + +Ce sport est pratiqué par tous les temps, de novembre à mars; les +concurrents s'entraînent chaque dimanche en vue du championnat +interscolaire ou du championnat de France, qui se court sur une distance +de 16 kil. 600; le championnat d'Angleterre se dispute sur 10 miles soit +16 kil. 093. + +Le cross-country, très amusant, très varié par ses péripéties et par les +difficultés inopinées qu'on y rencontre, développe l'intelligence, la +rapidité de décision du _chien_, qui, d'un coup d'oeil, doit voir le +parti à prendre devant l'obstacle. Dévaler les pentes, grimper les +côtes, franchir les haies, traverser les taillis, est-il sport plus +sain, plus vivant, plus intéressant pour la jeunesse? Tous les coureurs +prennent le plus vif plaisir à exercer leur force et leur souplesse dans +l'air pur du matin, parmi les grands arbres impassibles. + +=Course sur piste.=--Les pistes sont en gazon, en terre battue comme en +Amérique, ou en cendrée, c'est-à-dire en scories pulvérisées. Les +courses sur pistes comprennent les courses plates de vitesse, les +courses de fond et les courses d'obstacles. Les amateurs peuvent +naturellement s'exercer sur des distances déterminées par eux, mais il +est préférable de prendre pour exemple les épreuves officielles. Les +courses plates (par opposition à courses de haies) de vitesse, se +disputent sur les distances du championnat de France: 100, 400, 800 et, +épreuve de demi-fond, 1,500 mètres, ou sur les distances également +classiques de 500 mètres et 1000 mètres. + +Le signal du départ est donné par le coup de pistolet du «starter». Pour +marquer la ligne d'arrivée, on tend à travers la piste un fil de laine +qui sera rompu par le corps du coureur qui s'est placé le premier. Un +bon départ est indispensable pour les courses de vitesse. Celle de 400 +mètres est considérée comme l'épreuve la plus dure, parce que le coureur +se lance à toute allure comme dans celle de 100 mètres. Les concurrents +portent généralement des souliers à pointes et prennent dans les mains +des «poignées» de liège, qui empêchent les ongles de pénétrer dans la +paume. + +Les courses de demi-fond et fond exigent, outre de la vitesse, une +grande résistance; ici les concurrents doivent suivre une tactique qui +variera selon leur tempérament; les uns s'attachent pas à pas au +meilleur coureur pour s'efforcer de le dépasser dans les derniers +mètres: d'autres partent en tête, s'ils savent mener, et tâchent de +rester à l'avant. La grande épreuve pédestre de cette catégorie est le +prix Roosevelt: 4,827 mètres, couverte par Fleurac en quinze minutes +cinq secondes deux cinquièmes. + +En Amérique la mode est aux _Courses de relais_ où les concurrents +marchent par équipes, de deux ou plusieurs coureurs se relayant +facultativement. La dernière grande épreuve de ce genre, course de +New-York de mars 1909, a été gagnée par deux Français Cibot et Orphée, +qui, se relayant à volonté, ont couvert en six jours l'énorme distance +de 1,178 kilomètres, sur une piste ouverte de 160 mètres de tour, ce qui +représente un train moyen de 8 kil. 300 à l'heure. + +Dans les courses d'obstacles, les distances classiques sont: la course +de haies de 110 et 400 mètres, le steeple-chase de 4,000 mètres. Dans le +110 mètres haies, la piste est coupée de 9 en 9 mètres de dix haies ou +barrières d'une hauteur de 1 m. 06 de hauteur. Dans les courses de 200 +et 400 mètres il y a également dix barrières à franchir, mais la hauteur +en est alors de 0 m. 90. Le bon coureur doit s'exercer à «enjamber» les +obstacles et non à les sauter en réunissant les pieds. Le steeple-chase, +dont le parcours est semé d'obstacles, mur, haies, rivières, se court +sur des distances de 2,500 à 4,000 mètres. + +=Course sur routes.=--Aucun terrain spécial n'est nécessaire et c'est là +l'une des raisons qui expliquent le succès des courses sur routes; en +outre, depuis quelques années l'épreuve de «Marathon», qui intéresse +vivement l'opinion, a ramené l'attention du public sur ce sport. Cette +épreuve se dispute chaque année sur 40 kilomètres. Distance et nom sont +empruntés à un fameux épisode de l'histoire grecque: un soldat courut +d'une traite de Marathon à Athènes pour annoncer aux Athéniens la +victoire remportée sur les Perses et il mit une telle hâte à porter +l'heureuse nouvelle, qu'en arrivant, il tomba mort de fatigue. + +Généralement les courses sur routes comprennent de 12 à 40 kilomètres et +se disputent de mai à octobre; ce sont des épreuves assez pénibles, dont +les cardiaques feront bien de s'abstenir, et qui exigent un entraînement +particulier. Les spécialistes préconisent la marche comme meilleur moyen +d'entraînement; mais si l'on se prépare à un concours, il faudra +également couvrir à la course des parcours de plus en plus longs; on ne +tardera pas à obtenir d'excellents résultats si on possède quelque +résistance. + +Parmi les records établis dans les siècles précédents, on ne peut passer +sous silence la belle performance d'un laquais du comte de Polignac qui +«âgé de plus de soixante ans, fit le trajet du Puy à Paris, aller et +retour, soit environ 800 kilomètres en sept jours et demi, ne dormant +que quatre heures sur vingt-quatre et le reste du temps arpentant les +routes avec les jambes qu'il avait fort longues»[2]. + +[Note 2: Ch. Fleurigand. _Jeux, sports et grands matches_.] + +=Saut.=--Le saut est un exercice naturel à l'homme, mais qui exige de la +souplesse. Le principe dont il est nécessaire de se bien pénétrer, avant +de sauter, c'est qu'il faut «se recevoir» sur la _pointe des pieds_, les +jambes fléchies et la tête droite; une chute sur les talons pourrait +être très grave, sinon mortelle. Tous ceux qui font du tourisme, des +ascensions, ceux qui se livrent au cross-country, etc, doivent s'exercer +à bien sauter. C'est un sport très utile. Rencontre-t-on un obstacle, +mur, barrière, etc.; il est possible de le franchir de diverses +manières. On peut: 1° le sauter de pied ferme ou avec élan; 2° le +franchir en s'y appuyant d'une main sur laquelle pivote le corps; 3° +poser les deux mains sur l'obstacle et sauter en faisant passer les +jambes fléchies dans l'espace laissé par l'écartement des deux mains: +cette dernière manière demande plus d'habitude. Se trouve-t-on en +présence d'une barrière plus élevée, mieux vaudra alors recourir à la +perche, si on peut en trouver une qui offre des garanties de solidité; +il suffit qu'elle soit de 50 centimètres environ plus haute que +l'obstacle. On place les deux mains l'une au-dessus de l'autre, près de +l'extrémité supérieure de la perche; on prend son élan, on s'enlève; +quand elle arrive à la position verticale, on fait une traction avec les +bras et on jette vivement les jambes de côté, horizontalement ou même +plus haut que la tête; on abandonne alors la perche pour se redresser et +retomber sur la plante des pieds. On arrive, avec de l'entraînement à +sauter des obstacles de plus de 2 mètres et 2 m. 50 de haut. + +Les différentes catégories de saut, en hauteur, en largeur, à la perche +font partie des exercices athlétiques réglementés et il existe pour +chacun un championnat annuel. Dans les concours officiels de saut en +largeur, la distance franchie est calculée du point de départ, à la plus +proche empreinte marquée par le corps, c'est-à-dire que si, en +retombant, on met les mains derrière soi, comme il arrive souvent pour +rétablir son équilibre, la distance sera comptée à partir de l'endroit +où cette main touche le sol. Pour le saut en hauteur, on ne se sert plus +du tremplin, ce qui eut semblé, il y a quelques années seulement, une +grave hérésie à nos maîtres de gymnastique. + +Enfin on s'exerce également à sauter en arrière; on ne franchit alors +que de petites distances. + +Notons que les anciens, pour augmenter l'impulsion donnée au corps par +les bras, sautaient avec des poids ou haltères dans les mains. + +On cite des exemples de sauts particulièrement remarquables. Ainsi le +colonel Amoros créateur de la gymnastique française, dit avoir connu un +Anglais capable de franchir une rivière de 10 mètres de large. Un nommé +Irland, vivant au XVIIIe siècle, sautait dix chevaux rangés côte à côte. +Les Grecs relatent le record de Phayllius de Crotone, qui franchit d'un +seul bond 19 mètres. + +Un auteur digne de foi conte que le sauteur Grimaldi donnait une +représentation à la foire de Saint-Germain en 1742, quand il fit le pari +de bondir jusqu'au lustre qui éclairait la scène de fort haut. Il +s'élança d'un bond si furieux, que son pied, bousculant la suspension, +envoya un des cristaux dans le visage de l'ambassadeur de la +Sublime-Porte: Mehemet Effendi. Quand Grimaldi s'approcha du haut +personnage pour recevoir des félicitations bien méritées, un esclave de +l'ambassadeur s'empara du pauvre histrion et lui administra une +vigoureuse raclée de bois vert; on dit que le sauteur se consola +difficilement d'avoir été pour un soir la tête de turc de ses +spectateurs. + +=Natation.=--«Il ne sait ni lire, ni nager», disaient les Romains d'un +homme sans éducation; cette expression nous montre combien la natation +était en honneur chez eux; il en était de même chez les Égyptiens, les +Carthaginois, les Grecs. En France c'est depuis quelques années +seulement qu'un mouvement se dessine, favorable à la nage. Outre son +agrément, ce sport peut être très utile et il faut engager vivement ceux +qui en ignorent jusqu'au principe, à prendre quelques leçons d'un maître +nageur. Dans les lycées et casernes, on enseigne à sec les mouvements +décomposés de la nage: cet exercice préparatoire, qui se fait au +chevalet, offre des avantages mais ne suffit pas; l'élève ainsi formé +sera incapable dans la plupart des cas de se débrouiller seul dans +l'eau. + +Des gens graves vous disent: Vous voulez nager, observez les grenouilles +et faites comme elles. Si le principe est juste, la pratique est +difficile. La nage commune ou _brasse_ imite les mouvements des +batraciens; l'homme étant plus pesant que le volume d'eau égal à son +corps surnage grâce à des mouvements d'extension des bras et des jambes. +Le nageur ayant joint ses mains devant la poitrine allonge ses bras en +avant; en même temps les jambes pliées, les talons touchant le bas des +reins, se détendent, s'écartent le plus possible, la pointe des pieds en +dehors; ce mouvement a pour effet de pousser le corps en avant. Le +nageur écarte les bras, les paumes de la main en dehors, et les ramène +par un mouvement circulaire dans leur position primitive devant la +poitrine, tandis que les jambes se réunissent et se plient de nouveau, +les talons touchant les reins. On recommence et poursuit continuellement +ces détentes et ces flexions. + +On pratique également la _nage sur le dos_, en faisant la planche, les +bras exécutant le mouvement de la godille. Dans la _coupe_, les bras +battent l'eau alternativement en avant du corps. Pour apprendre la +natation un professeur est presque toujours indispensable; si l'on ne +veut pas prendre de leçons, il vaut mieux franchement s'abstenir de +ceintures de liège et des appareils similaires pour avoir recours à +l'aide d'un ami qui, de la berge, tiendra une perche et une corde. + +Plus difficiles sont les méthodes athlétiques. + +J.-B. Trudgeon a fait connaître il y a une quarantaine d'années la nage +des indigènes de l'Amérique du sud: on l'appelle du nom de celui qui l'a +vulgarisée: le trudgeon ou trudgen: elle a presque les mêmes mouvements +que ceux de la coupe, mais plus rapides. En outre l'_over arm stroke_ +permet d'avancer très vite; les jambes y dessinent un mouvement de +ciseau, tandis que les bras reviennent l'un après l'autre à la surface. + +Il y a des concours de vitesse et de demi-fond organisés pour les +nageurs et nageuses, puisque celles-ci, suivant l'exemple de miss +Kellermann, tentent aussi l'épreuve de la traversée de Paris: cette +traversée à la nage a été faite en deux heures dix-huit. Quant à la +traversée de la Manche elle a été tentée plusieurs fois et par des +hommes comme Holbein, Burgess, Wolf. Seul le capitaine Webbs a réussi en +1875 à aller d'Angleterre en France. + +Il faut un entraînement spécial pour apprendre à bien plonger: certains +professionnels restent sous l'eau jusqu'à deux et trois minutes. + +Si l'on se trouve en présence d'une personne qui se noie, on doit agir +prudemment pour lui porter secours et la saisir par derrière, par les +cheveux ou bien sous les aisselles ou par le haut du bras. «Lorsqu'on +cherche à sauver quelqu'un en plongeant au fond, dit l'instruction de la +Commission de gymnastique française, il ne faut jamais saisir le noyé +que par une seule main; l'autre est employée avec les pieds pour +s'élever à la surface. Si le nageur est saisi par celui qui se noie, il +ne pourra se dégager qu'en gardant tout son sang-froid. Du moment qu'il +est étreint et qu'il se sent près de couler, il doit prendre haleine, +engager vivement les doigts de ses deux mains sous l'extrémité de ceux +qui le serrent, les ouvrir par un effort violent et brusque, puis, au +même instant, se dégager par une secousse, s'échapper rapidement et +aller attendre à l'écart le moment opportun pour ressaisir +convenablement le noyé. Dans le cas où celui-ci serait très robuste, il +serait bon d'attendre qu'il ait perdu connaissance avant de l'aborder de +nouveau.» + +Chacun sait que l'on ne peut se mettre à l'eau qu'une fois la digestion +terminée, c'est-à-dire trois ou quatre heures après le repas. En résumé, +avec de la prudence et quelques précautions, la natation offre peu de +danger, et procure à ses adeptes une distraction aussi hygiénique +qu'agréable; elle convient parfaitement à la jeunesse. + + + + +=III.--CYCLISME= + + +=La bicyclette.= + + Instrument raide + En fer battu + Qui dépossède + Le char tordu. + Vélocipède + Rail impromptu + Fils d'Archimède + D'où nous viens-tu?[3] + +[Note 3: Ch. Monselet.] + +Le vélocipède ne vient pas de loin; ses ancêtres sont la _draisienne_, +inventée en 1816 par le baron de Sauerbron, et le _célérifère_ en vogue +en 1818; ils consistaient en une selle allongée, montée sur deux roues +d'égal diamètre et assez basses pour que le cavalier put frapper le sol, +tantôt du pied droit, tantôt du pied gauche, afin de donner l'impulsion +à la machine; on pouvait faire ainsi du 12 à l'heure. On ignorait alors +la pédale à chaîne ou dispositif à cordes, qui ne fut inventée que vers +1855. Un enfant, le jeune Michaud, s'amusait un jour avec un vieux +tricycle, quand il eut l'idée d'enlever une roue et, en jouant avec ce +nouvel appareil, d'actionner la roue de devant avec les pieds; ce fut le +point de départ du vélo; car Michaud, serrurier en voitures à Paris, fut +ainsi amené à créer le vélocipède, qui se fit en bois, en fer, puis en +acier. On sait quelle fut sa fortune; des perfectionnements successifs: +freins, gouvernail, rayons, bandage d'étoffe et de cuir aux roues, +caoutchouc, pleins, creux (1889) et pneus (appliqués par Dunlop) +marquèrent les étapes du succès en dépit des résistances et de +l'hostilité, qui accueillent toute invention nouvelle. Le cycle devint +le roi du sport. Le bicycle précéda la bicyclette; nous laissons sa +description à une plume plus autorisée. (Note: Alfred Capus, 1890.) + +«Tandis que le cyclone ravage la province, Paris est victime d'un autre +fléau, auquel les savants ont donné le nom de bicycle. Tout le monde +sait ce que c'est qu'un bicycle, ne serait-ce que pour avoir été +renversé par un de ces dangereux instruments. Rappelons seulement qu'il +se compose de deux roues, comme son nom l'indique. Celle de devant est +d'une mobilité extrême et a pour but de pénétrer entre les jambes des +promeneurs distraits, de façon à les projeter sur le sol. Celle de +derrière sert de point d'appui au bicycliste. Un bicycliste adroit et +expérimenté peut renverser de vingt-cinq à trente personnes par jour... +c'est surtout l'enfant qui est le triomphe du bicycliste. Il peut en +renverser trois ou quatre d'un seul coup et détruire un pensionnat en +moins d'une demi-heure». Mais l'équilibre était trop instable sur le +bicycle, comprenant une grande roue motrice et une petite roue d'environ +0 m. 40, et les chutes en avant étaient trop nombreuses. Le tricycle, +non encore muni de moteur, ne convenait qu'aux gens paisibles. La +«bécane» rallia tous les suffrages; la première fut construite en +Angleterre en 1880. Elle se compose de deux roues égales réunies par un +cadre; celle d'arrière est motrice et l'effort sur la pédale lui est +transmis par une chaîne, munie de deux engrenages multiplicateurs. Dans +l'acatène (sans chaîne) la transmission a lieu par une tige métallique +et un double engrenage. + +De nouveaux perfectionnements sont apportés chaque année à la bécane, +qui est presque parfaite: frein sur roue d'arrière, roue libre, +changement de vitesse, rétropédalage, etc. Lorsqu'on achète une +bicyclette il ne faut pas prendre un développement trop élevé: 6 mètres +à 6 m. 80 convient pour la plaine, 5 mètres à 5 m. 50 pour les routes +ordinaires, 5 mètres au maximum pour les régions montagneuses. + +La bicyclette est autant un moyen de transport qu'un sport; sa pratique +ne peut qu'être bonne à la santé, si on n'en abuse pas; elle +n'occasionne d'accidents qu'aux téméraires. Beaucoup de cyclistes +négligent de se munir d'un frein, parce qu'on peut freiner, soit en +appuyant sur les pédales, soit avec le pied sur le sol, soit encore avec +le pied sur la roue d'avant; c'est une imprudence. Ceux qui voyagent en +montagne ont la ressource d'attacher pour les descentes, à la roue +d'arrière, une grosse branche d'arbre, qui, traînant sur le sol, fait +office de frein. + +Les courses se sont multipliées, sur routes (Paris-Brest, +Paris-Bordeaux) comme sur pistes dans les vélodromes, avec ou sans +entraîneur, épreuve scratch ou épreuve handicap de vitesse ou de fond. +Les champions sont arrivés, derrière motocyclette, à faire tout près de +100 kilomètres à l'heure. Les championnats ne sont d'ailleurs +réglementés que depuis une douzaine d'années. + +Enfin la bécane permet des variations sans nombre, marche en arrière, +courses de lenteur, jeux et acrobaties de toute nature. + +=Motocyclette.=--Voulez-vous avoir la sensation de la vitesse? Faites de +la moto. Ceci est admirable qu'un amateur puisse couvrir sur routes, +sans aucun effort, des 40, 50 kilomètres et plus, à l'heure, avec +simplement deux roues entre les jambes. Toute moto ou bicyclette +transformée comprend nécessairement: _moteur à deux ou quatre temps, +carburateur à pulvérisation, bobine d'induction, accumulateur_ (magnéto +ou pile), _transmission_ (chaîne, engrenage, courroie), _réservoir_ +d'huile, d'essence, d'eau. + +Si l'on fait ajouter des engins moteurs à une bicyclette, il faut avoir +soin de faire vérifier la solidité des diverses parties de la machine, +et si possible de les faire renforcer: la fourche principalement doit +être très solide; exiger des pneus résistants et un cadre très rigide. +Il faut que les organes puissent résister: 1° aux vibrations; 2° à +l'augmentation de vitesse; 3° à l'augmentation de poids. On construit +pour courses des motos d'une force de 6, 8, 10 chevaux à deux et quatre +cylindres; il est plus pratique de se contenter de 2 à 3 chevaux, la +moto ne pesant que 35 à 55 kilos; généralement on emploie alors le +moteur à un cylindre. Le moteur est au pédalier. + +Avant d'entreprendre une excursion un peu longue, il sera bon +d'apprendre à bien connaître sa machine, de savoir manoeuvrer à propos +les manettes, enfin de devenir un peu mécanicien, pour obvier aux +pannes; car rien n'est moins drôle que de traîner une moto inerte. Mais +elle est maintenant assez perfectionnée pour satisfaire ses fervents. +C'est un sport passionnant, dont le succès ira croissant et qui ne peut +manquer de se démocratiser. + + + + +=IV.--SUR LA GLACE ET SUR LA NEIGE= + + +=Patinage.=--Le patin primitif n'était autre chose qu'une chaussure +munie d'un morceau de bois durci au feu; on remplaça ensuite le bois par +un os de mâchoire de vache ou de cheval; ce patin était encore en usage +au XIe siècle; puis on fixa sous la sandale de bois une lame de métal. + +On patina furieusement sous Louis XV et sous le premier Empire, époque +où le professeur Garcin inventa le patin à roulettes, qui n'est plus +guère usité qu'en Amérique; la roulette, permettant de patiner sur les +parquets, n'a plus de raison d'être, depuis qu'il existe des +établissements offrant toute l'année des pistes de glace artificielle. + +Actuellement, le patin comprend une semelle d'acier, traversée en +dessous par une lame d'acier; cette semelle est fixée à la chaussure par +un étrier à vis, système qui a remplacé depuis 1549 les simples +courroies. Un débutant ne manquera pas de prendre quelques «pelles», +tant l'équilibre est instable sur la glace polie; en peu de leçons il +apprendra à faire les «pas en dedans» et les «pas en dehors», plus +difficiles; pour s'arrêter, il faut lever la pointe des pieds et appuyer +les talons sur la glace, en courbant le corps en avant, ou bien, méthode +plus délicate, mettre les pieds en équerre en rapprochant les talons. + +Le patinage est chez nous un sport charmant, élégant; mais il est +nécessaire d'émigrer sous des climats plus rudes pour en goûter tous les +charmes. Déjà les Berlinois se rendent à leur Versailles, Potsdam, en +patinant sur la Havel. En Hollande, c'est un moyen de transport, usité +par les paysans et paysannes pour porter leurs denrées aux marchés des +bourgs et villes; ils parcourent le lacis de leurs canaux à 20 et 30 +kilomètres à l'heure. En Scandinavie, on se lance sur d'immenses lacs, +où le patineur, perdu comme une barque en mer, ne voit aucun obstacle +arrêter son élan et goûte toutes les voluptés d'une vitesse folle sur un +miroir infini. Parfois un cheval entraîne le promeneur qui glisse sur +ses patins, sans faire le moindre effort; parfois encore il tient dans +ses mains une voile tendue sur une armature de bois et le vent chasse à +une allure vertigineuse (jusqu'à 90 kilomètres à l'heure) le hardi +patineur. + +Des concours et championnats se disputent chaque année en France et à +l'étranger. Certains concurrents dansent et valsent sur la glace; les +autres y dessinent les figures les plus compliquées: le coeur, le +trèfle, la pensée, etc.; d'autres y luttent de vitesse, ayant chaussé le +patin de course, beaucoup plus long, 0 m. 60 environ. Tous y font assaut +de grâce et de souplesse. + +Enfin on joue au hockey sur la glace; les règles sont les mêmes que sur +la pelouse; les joueurs qui doivent être d'une très grande dextérité +poussent, au lieu de balle, un palet en bois; notons que ce jeu était +autrefois connu des Français, qui, notamment en Auvergne, s'adonnaient, +sans patin toutefois, à la «crosse» sur les étangs glacés. + +Le patinage fait, chaque année, des progrès et voit s'augmenter le +nombre de ses partisans en France. + +=Ski.=--Le ski ou patin à neige (on écrit aussi sky) se compose d'une +longue planche de bois flexible, le plus souvent du frêne, recourbée à +l'avant; sa longueur varie selon la taille de la personne à laquelle il +est destiné: elle doit être de 1 m. 75 à 2 mètres pour les petites +tailles, de 2 m. 15 à 2 m 50 pour les grandes tailles; l'épaisseur est +environ de 25 millimètres à la pointe et de 30 millimètres sous les +pieds: la largeur est de 10 centimètres. Le ski se fixe au pied, de +différentes manières, tout en lui laissant une certaine liberté: par des +courroies, un étrier en fer, des attaches avec tendeur-levier Hoyer +Ellefsen, etc. Le skieur se sert d'un bâton ferré, d'une hauteur de 0 m. +90 à 1 m. 60 et pourvu à son extrémité inférieure d'une rondelle évidée +en bois, en jonc ou en cuir, qui a pour effet d'empêcher le bâton de +trop enfoncer dans la neige. + +Sport national des Scandinaves, nous voyons dès 1200 les rois se servir +de skieurs pour éclairer leurs armées. Le ski n'est connu que depuis peu +en France. Les premiers concours de Chamonix eurent beaucoup de succès; +le club alpin a grandement contribué à le répandre dans les Alpes, les +Pyrénées, en Auvergne même. Sport ou moyen de locomotion, il permet de +parcourir rapidement de grandes distances; la vitesse obtenue est +vertigineuse sur les pentes escarpées. Il suffit que la neige soit un +peu gelée, offrant une légère croûte de glace, pour que le plaisir soit +entier. Si le skieur rencontre un obstacle, une crevasse, etc., il la +franchit par des bonds énormes qui atteignent 20, 30 et 40 mètres. Ce +merveilleux exercice développe la vigueur des muscles, la souplesse du +corps et fortifie au plus haut point la volonté et le sang-froid. + +C'est un indispensable moyen de transport dans les régions montagneuses +ou dans les plaines de Russie, du Canada, etc. En Asie les Toungouses se +font traîner en ski par des rennes. L'armée russe possède des bataillons +de skieurs qui ont parcouru 697 kilomètres en 10 jours par vingt degrés +de froid et en pleine tourmente de neige. Nous mêmes avons depuis +1903-4, à Briançon, une école de ski pour les 14e et 15e corps sous la +direction du capitaine Bernard; nos premiers skieurs militaires ont été +formés par une mission norvégienne et parcourent des distances de 100 +kilomètres en une journée. Certains coureurs entraînés dépassent 200 +kilomètres en un seul jour. C'est assez dire l'intérêt du ski. + +=Traîneaux et bobs.=--Luge, toboggan canadien, bob, bobelet ou +bobsleigh, skeleton, ne sont que des variétés de traîneaux sur patins. +On luge assis ou couché à plat ventre, ainsi sur le skeleton, à une ou +plusieurs personnes sur le même traîneau; et l'on se grise de vitesse en +glissant à toute allure, sur les pentes neigeuses ou les pistes de +glace. Sport charmant, et qui convient, comme le patin ou le ski, aux +deux sexes. Ce n'est pas seulement la Suisse, avec Davos et Moritz dont +la piste atteint 1,200 mètres de long, ce sont maintenant les Alpes et +les Pyrénées, Chamonix, Briançon, Eaux-Bonnes, etc., qui attirent les +amateurs de ces sports. N'avez-vous pas assisté, cet hiver même de 1909, +au concours très réussi de luges et bobsleighs et au cross-country de +ski, disputé sur les coteaux de Saint-Cloud? Quand aurons-nous un +championnat de bobs et skis sur les Champs-Elysées? + +La difficulté, en la luge primitive, consistait à la diriger; les +courbes multipliaient les occasions de chutes élégantes; on adapte +maintenant à l'avant une direction et des freins dont le mécanisme +varie, ce qui n'empêche pas lugeurs et lugeuses d'aider aux virages +difficiles, en se penchant et en tendant le bras hors du traîneau. + +On se sert depuis longtemps au Canada, ou sur les bords de la Volga et +autres pays froids, des traîneaux ou yachts à voiles, qui viennent +d'être importés en Europe et que nos stations d'hiver connaissent déjà. + +En un mot, patin, ski, luges et bobs sont assez passionnants pour nous +faire oublier les sports d'été, quand la neige veut bien transformer la +France en petite Sibérie. + + + + +=V.--LES ARMES= + + +=L'escrime.=--«C'est l'art de donner sans jamais recevoir». Cette +définition que Molière met dans la bouche de la Nicole s'applique à +l'escrime de tous les temps. Les Romains tenaient en honneur l' +«armatura» et s'exerçaient contre des pieux, comme nos escrimeurs +modernes tirent au mur. + +L'escrime du moyen-âge n'avait presque rien de commun avec celle de nos +jours; on se servait de larges et lourdes épées, en frappant de taille; +on paraît avec le bras gauche, armé du bouclier, ou avec la dague; les +duels, d'autant plus fréquents qu'ils étaient fréquemment imposés par +l'autorité judiciaire, comme «combats de Dieu», étaient presque toujours +mortels, le vainqueur achevant au poignard le vaincu. L'escrime n'était +alors que l'art de tuer. Nous savons que Paris possédait dans le seul +quartier du Marais, «_sept escrémisseurs_» (maîtres d'escrime) en 1292. +Le premier traité d'escrime qui eut de l'influence fut celui de +l'italien Marozzo en 1536. Les Espagnols introduisirent l'usage d'une +longue et fine lame et vers le milieu du XVIe siècle, à l'épée lourde, +espadon, lansquenette, braquemart, succéda en France la rapière effilée. +Réglementée par la Boëssière, illustrée par le chevalier de +Saint-Georges, l'escrime française était dès lors créée; les maîtres +d'armes la perfectionnèrent peu à peu, se transmettant en outre +certaines «bottes secrètes», qui permettaient de mettre à mal son +adversaire selon toutes les règles de l'art. Le fleuret révolutionna et +rénova l'escrime et les duels devinrent moins meurtriers. On raconte +qu'un jour le chevalier de Saint-Georges répondit à un maître d'arme +insolent qui lui demandait «où il perchait». + +«A l'arche Marcon; j'y serai demain matin à six heures.» + +Le maître s'y étant rendu, Saint-Georges lui fit sauter l'arme des mains +au premier coup; puis, faisant apporter par son nègre une brassée de +fleurets, il se procura le plaisir de les briser successivement sur le +dos de son adversaire. + +On se trouve aujourd'hui en présence de deux méthodes rivales: +l'italienne et la française. Les armes même diffèrent; le fleuret +italien étant plus long et plus souple que le français et fixé par sa +coquille à la main du fleurettiste; le fleuret français, dont la garde +consiste en deux anneaux, dessinant un 8, saute au contraire facilement +des mains. Si nombreux qu'aient été les assauts, même à fleuret +démoucheté, entre les maîtres des deux pays, il est impossible +d'affirmer la supériorité de l'une ou l'autre méthode. + +Beaucoup plus mouvementée, comprenant des changements de main, des +appels, des bonds, des cris, tout un jeu de scène émouvant, l'escrime +italienne fait ressortir le jeu classique, correct, maître de lui, sobre +de gestes de l'escrime française. L'italienne est plus agressive; la +française est plus habile à la parade et à la riposte. Le Français en +garde plie à peine sur les jambes; l'Italien s'asseoit sur les jarrets +et parfois se rase à terre complètement, pour laisser passer l'arme de +l'adversaire au-dessus de lui. + +L'escrime au fleuret, féconde en feintes, en roueries, en finesses, +prépare au combat à l'épée. Mais nombre d'épéistes compétents affirment +qu'il est préférable de ne s'exercer qu'à l'escrime à l'épée +directement, en négligeant le fleuret. + +Science noble, l'escrime est et restera un sport aussi hygiénique +qu'utile; elle exige de la souplesse, de la vitesse, un oeil exercé, une +décision vive et du sang-froid. Les lycées et écoles possèdent des +salles où les élèves s'instruisent pour les championnats interscolaires. +Dans les assauts, d'une durée de 12 minutes, le vainqueur est celui qui +a boutonné le plus grand nombre de fois son rival; tout coup d'épée est +bon; mais le fleurettiste ne doit frapper qu'entre la clavicule et les +hanches. + +L'escrime comptant près de 12,000 coups, feintes et parades, il est +superflu d'en vouloir donner ici un aperçu: d'ailleurs, plus qu'en aucun +autre sport un bon maître est indispensable. + +=Le tir.=--Les Français sont des tireurs émérites et remportent de +nombreux prix dans les concours internationaux. Les sociétés de tir +mettent des terrains, stands, à la disposition de leurs membres: l'Union +des Sociétés de tir de France a été fondée par Déroulède en 1886. + +On tire debout, à genoux, couché, à bras francs ou avec appui. Les +premières qualités d'un tireur sont: du sang-froid et une bonne vue; la +pratique des armes à feu apprend à appuyer solidement l'arme contre +l'épaule, à n'engager dans la gâchette l'index de la main droite que +jusqu'à la deuxième phalange, et enfin à bien soutenir le fusil de la +main gauche. Les règles sont à peu près les mêmes pour le revolver et le +pistolet. + +Le tir sur cible prépare au tir au gibier, car on peut viser sur des +cibles mouvantes; pourtant un bon chasseur ne se formera qu'à la chasse. +Le tir aux pigeons vivants est onéreux parce qu'il exige des pigeons de +races spéciales, et une installation assez coûteuse: cinq boîtes, +disposées en éventail de cinq en cinq mètres, à trente mètres du tireur, +sont ouvertes, grâce à un système de fils, par le «pouleur»; le tireur +ne sait quelle boîte s'ouvrira et devra avoir l'expérience de ce tir +pour frapper le but. Moins coûteux est le tir aux pigeons artificiels +lancés par le projecteur ou ball-trap, qui lance une sorte de soucoupe +en terre à poterie ou en matière plastique, dont la trajectoire imite le +vol de l'oiseau. + +Les duels au pistolet étant nombreux, il est important de connaître la +récente invention du docteur Devillers, qui apporte à ce sport un +élément nouveau en permettant les «poules» au pistolet; dans ces assauts +les adversaires se servent de balles assez friables, pour n'être pas +dangereuses, tout en étant assez denses pour assurer la précision du +coup; les projectiles, inventés par le docteur Devillers, sont à base de +cire; les tireurs portent un masque à grillage, des gants et une longue +blouse. L'assaut au pistolet donne l'illusion du combat, et assure une +supériorité réelle à ceux qui s'y exercent (toute intention meurtrière à +part, cet exercice peut être un divertissement curieux). + +Le tir est un sport très populaire--il suffit pour s'en convaincre, de +parcourir nos foires,--en même temps qu'un sport élégant, que cultivent +toutes les aristocraties. Au nombre de nos «meilleurs pistolets», est M. +G. Clemenceau. Levé dès cinq heures du matin, il écrit dans son cabinet +de travail, dont les fenêtres donnent sur son jardin; parfois, il voit +un rat qui court parmi les fleurs, effraie ses canards et ses poulets +d'espèce rare. M. Clemenceau prend dans sa boîte un pistolet, l'arme, +vise de sa place et tire; un de ses chiens se précipite et rapporte la +proie que la balle a frappé immanquablement. Il en était ainsi du moins, +il y a quelques années, car, depuis qu'il est président du conseil, +d'autres soucis préoccupent notre Premier. + + + + +=CONCLUSION= + + +Cette magnifique expansion sportive, dont nous fûmes témoins ou acteurs, +n'a fait--chose admirable--que deux victimes: l'équitation et le +canotage. Encore l'une d'elles, l'équitation, n'est-elle que blessée, et +l'autre nous laisse-t-elle prévoir, par d'intéressantes manifestations, +sa résurrection prochaine. Jamais d'ailleurs défaveur ne fut plus +imméritée. Si le cheval reste un luxe, le canot offre à tous ses joies +multiples et saines; aussi une réaction se dessine-t-elle contre cet +injuste oubli; nos jolies rivières de France, s'étonnent de ne plus +entendre la chanson des canotiers et canotières qui pédalent maintenant +dans la poussière des grandes routes. + +Avec ses mille jeux et exercices, ses plaisirs et ses vertiges, le sport +prépare à la France une génération de jeunes gens forts, prêts à toutes +les luttes de la vie. Sans insister, puisque personne ne les conteste, +sur ses avantages physiques et moraux, nous rappellerons simplement le +mot de Montaigne. + +«Ce n'est pas une âme, ce n'est pas un corps qu'on dresse, c'est un +homme,» et le conseil du vieux poète français, Eustache Deschamps: + + + Exercicez-vous au matin + Si l'air est clair et entérin (limpide) + Et soient vos mouvements trempés + Par les champs, les bois, les prés, + Et si le temps n'est de saison + Prenez l'esbat en vos maison. + + +TABLE DES MATIÈRES + + +INTRODUCTION + Qu'est-ce que le sport.................................. 3 + Les sports dans l'antiquité (a l'origine--en Grèce--a Rome) 3 + Les sports en France.................................... 6 +I.--LES JEUX DE LA BALLE. + Le football............................................. 8 + Football Rugby.......................................... 9 + Football Association.................................... 12 + Polo.................................................... 13 + Cricket................................................. 16 + Base-ball............................................... 16 + Basket-ball............................................. 17 + Hockey.................................................. 17 + Crosse.................................................. 19 + Golf.................................................... 19 + Paume................................................... 20 + Courte-paume............................................ 22 + Longue-paume............................................ 22 + Pelote basque........................................... 23 + Lawn-tennis............................................. 24 + Push-ball............................................... 26 +II.--SPORTS ATHLETIQUES PROPREMENT DITS + Gymnastique............................................. 27 + Gymnastique suédoise.................................... 30 + Lutte................................................... 30 + Boxe.................................................... 32 + Jiu-jitsu............................................... 34 + Courses................................................. 35 + Cross-Country........................................... 37 + Courses sur pistes...................................... 39 + Courses sur routes...................................... 41 + Saut.................................................... 42 + Natation................................................ 44 +III.--CYCLISME. + Bicyclette.............................................. 47 + Motocyclette............................................ 50 +IV.--SUR LA GLACE ET SUR LA NEIGE. + Patinage................................................ 51 + Ski..................................................... 53 + Traîneaux et bobs....................................... 55 +V.--LES ARMES. + L'escrime............................................... 56 + Le tir.................................................. 59 +CONCLUSION. + + + + +Évreux--A Chauvicourt, imprimeur + + + + + + + + + +End of the Project Gutenberg EBook of Les sports à la mode, by Camille Meillac + +*** END OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK LES SPORTS À LA MODE *** + +***** This file should be named 19862-8.txt or 19862-8.zip ***** +This and all associated files of various formats will be found in: + http://www.gutenberg.org/1/9/8/6/19862/ + +Produced by Zoran Stefanovic, Bréville Christian and the +Online Distributed Proofreaders Europe at +http://dp.rastko.net. This file was produced from images +generously made available by the Bibliothèque nationale +de France (BnF/Gallica) + + +Updated editions will replace the previous one--the old editions +will be renamed. + +Creating the works from public domain print editions means that no +one owns a United States copyright in these works, so the Foundation +(and you!) can copy and distribute it in the United States without +permission and without paying copyright royalties. Special rules, +set forth in the General Terms of Use part of this license, apply to +copying and distributing Project Gutenberg-tm electronic works to +protect the PROJECT GUTENBERG-tm concept and trademark. Project +Gutenberg is a registered trademark, and may not be used if you +charge for the eBooks, unless you receive specific permission. If you +do not charge anything for copies of this eBook, complying with the +rules is very easy. 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It exists +because of the efforts of hundreds of volunteers and donations from +people in all walks of life. + +Volunteers and financial support to provide volunteers with the +assistance they need, is critical to reaching Project Gutenberg-tm's +goals and ensuring that the Project Gutenberg-tm collection will +remain freely available for generations to come. In 2001, the Project +Gutenberg Literary Archive Foundation was created to provide a secure +and permanent future for Project Gutenberg-tm and future generations. +To learn more about the Project Gutenberg Literary Archive Foundation +and how your efforts and donations can help, see Sections 3 and 4 +and the Foundation web page at http://www.pglaf.org. + + +Section 3. Information about the Project Gutenberg Literary Archive +Foundation + +The Project Gutenberg Literary Archive Foundation is a non profit +501(c)(3) educational corporation organized under the laws of the +state of Mississippi and granted tax exempt status by the Internal +Revenue Service. The Foundation's EIN or federal tax identification +number is 64-6221541. Its 501(c)(3) letter is posted at +http://pglaf.org/fundraising. Contributions to the Project Gutenberg +Literary Archive Foundation are tax deductible to the full extent +permitted by U.S. federal laws and your state's laws. + +The Foundation's principal office is located at 4557 Melan Dr. S. +Fairbanks, AK, 99712., but its volunteers and employees are scattered +throughout numerous locations. Its business office is located at +809 North 1500 West, Salt Lake City, UT 84116, (801) 596-1887, email +business@pglaf.org. 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