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+The Project Gutenberg EBook of Les sports à la mode, by Camille Meillac
+
+This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and with
+almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or
+re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included
+with this eBook or online at www.gutenberg.org
+
+
+Title: Les sports à la mode
+
+Author: Camille Meillac
+
+Release Date: November 18, 2006 [EBook #19862]
+
+Language: French
+
+Character set encoding: ISO-8859-1
+
+*** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK LES SPORTS À LA MODE ***
+
+
+
+
+Produced by Zoran Stefanovic, Bréville Christian and the
+Online Distributed Proofreaders Europe at
+http://dp.rastko.net. This file was produced from images
+generously made available by the Bibliothèque nationale
+de France (BnF/Gallica)
+
+
+
+
+
+ C. MEILLAC
+
+
+ LES
+ SPORTS A LA MODE
+
+
+Les sports en France.
+Les jeux de la balle.
+Sports athlétiques proprement dits.
+Cyclisme. Sur la glace et sur la neige.
+Les Armes, etc.
+
+
+Paul PACLOT
+LIBRAIRE-ÉDITEUR
+4, rue Cassette, PARIS
+
+
+
+
+INTRODUCTION
+
+
+Qu'est-ce que le sport?--Le sport désigne d'une façon générale les
+exercices physiques qui mettent en jeu les forces et l'énergie du corps,
+tout en développant certaines qualités morales; mais encore faut-il
+qu'ils aient le caractère d'un divertissement. Le canotage est un sport;
+nous n'appellerons pas sportsman le batelier qui dirige sa gondole à
+travers les canaux de Venise.
+
+Quoique d'importation anglaise, ce mot dérive d'une ancienne expression
+française: _desport, desporter_ signifiant «plaisir», «divertissement»
+et qui s'employait indifféremment pour les jeux physiques ou les jeux de
+la parole. Rabelais, le grand écrivain du XVIe siècle, a écrit: «Se
+desportaient... es près et jouaient à la balle, à la paume.»
+
+Si le mot n'est pas nouveau, la chose l'est moins encore.
+
+
+=Les sports dans l'antiquité:=
+
+1° _A l'origine_.--Un humoriste a dit que l'histoire du sport commence
+au moment où Adam et Ève franchirent le seuil du Paradis. Il est du
+moins certain que, dès que les hommes purent former une petite société,
+peuplade ou tribu, ils durent s'exercer en commun au combat corps à
+corps, au maniement de la masse, de la hache et du tomahawk, au jet de
+la lance ou de la sagaie, au tir à l'arc, au lazzo, à la danse de
+guerre, c'est-à-dire qu'ils transformèrent en divertissement ce qui leur
+avait été d'abord une nécessité. Des civilisations plus raffinées, celle
+de l'Égypte, par exemple, mirent plus de méthode dans la culture
+physique.
+
+2° _En Grèce_.--Mais c'est en Grèce que l'on trouve un esprit vraiment
+sportif. Homère rapporte déjà que l'on célébrait des jeux aux
+funérailles des guerriers de marque. Plus tard, on mit un soin égal à
+former le corps et l'esprit. Les lois de Solon obligeaient les jeunes
+Athéniens à se livrer à la gymnastique. Les enfants fréquentaient de
+douze à dix-huit ans les _palestres_; dans les _gymnases_, ouverts à
+tous, adolescents et hommes mûrs rivalisaient de force et d'adresse;
+c'est là que se formaient les athlètes (du grec athla, prix), qui
+devaient prendre part aux grands concours nationaux.
+
+La population de l'Hellade tout entière se passionnait pour les jeux
+célébrés en grande pompe à Olympie, à Athènes, dans l'isthme de
+Corinthe. Les vainqueurs, ceints d'une couronne d'olivier ou d'une
+guirlande de feuilles de pin, traversaient la Grèce en triomphateurs;
+leur ville natale, fière de leur gloire, les accablaient d'honneur; les
+poètes célébraient magnifiquement leurs exploits et ils vivaient dans la
+mémoire des hommes à l'égal des plus sages législateurs ou des plus
+habiles généraux.
+
+Les athlètes devaient exceller dans cinq exercices: _saut, lutte,
+course, lancement du disque et du javelot_, qui, mettant en action tous
+les muscles, prévenaient la déformation du corps. L'Hellade, patrie du
+beau, avait le culte inné de la beauté corporelle. L'éducation physique,
+basée sur les principes de la thérapeutique, développait la souplesse et
+la grâce autant que la force. Ce peuple, merveilleusement artiste, qui
+plaçait ses jeux sous l'égide de Vénus et d'Apollon, éleva le sport à un
+degré de pureté et d'harmonie, qui n'a plus été atteint et qui reste à
+nos yeux comme un magnifique idéal.
+
+3° _A Rome_.--La beauté grecque fut remplacée par la brutalité romaine:
+les premiers Romains pratiquèrent également le saut, la course, le
+pugilat, la lutte et généralement les exercices qui préparaient à la
+guerre, sans que les enfants d'ailleurs fussent obligés de fréquenter
+les établissements de gymnastique; mais on ne retrouve plus la même
+culture complète et rationnelle, le même souci d'élégance.
+
+Le peuple romain, amoureux des fêtes, réclamait «panem et circenses», le
+cirque aussi bien que le pain. Pour ménager leur popularité, les consuls
+et empereurs prirent la coutume de donner des jeux auxquels ne prenaient
+part active que les professionnels. Peu à peu, la populace blasée et
+l'aristocratie corrompue exigèrent des spectacles de sang. Assurés de
+périr, les gladiateurs saluèrent le souverain du fameux «Ave, Caesar
+morituri te salutant», César, ceux qui vont mourir te saluent. Le
+rétiaire jetait son vaste filet sur le mirmillon armé d'une courte épée.
+Des gladiateurs à cheval, ou montés sur des chars, s'entretuaient dans
+les cirques. Des galères se heurtaient dans les naumachies. Puis ce
+furent les massacres en grand, des combats de bêtes féroces, des
+centaines de captifs égorgés ou livrés aux lions, aux panthères, aux
+ours, des supplices raffinés, des repas de chair humaine sur les arènes,
+arrosées d'eau de senteur, et aux acclamations d'une foule délirante.
+Cette férocité indiquait la complète décadence des sports; quelques
+particuliers se livraient au jeu de paume, à la gymnastique; mais
+l'idéal grec semblait perdu.
+
+=Les sports en France.=--L'ancienne Gaule connut des jeux assez brutaux;
+les Gaulois prenaient plaisir aux combats singuliers. On vit Pépin le
+Bref, roi des Francs, entrer dans une arène, où luttaient un lion et un
+taureau et les abattre de son épée. Le roi n'est-il pas d'ailleurs, aux
+termes du «Roman de la Rose», «le plus ossu, le plus corsu?»
+
+Pendant tout le Moyen-Age, il fallait que chacun fût en mesure de
+défendre sa vie, continuellement menacée. On se souciait alors fort peu
+de l'instruction, abandonnée aux seuls moines; il ne s'agissait que
+d'être fort, le plus fort. Aussi les nobles consacraient-ils la plus
+grande partie de leur temps à manier l'épée à une ou à deux mains, la
+lance, la masse d'arme, tandis que le peuple s'exerçait à l'arbalète, à
+l'arc, à la hallebarde, à l'épieu.
+
+La chevalerie adoucit les jeux et les transforma en divertissements
+luxueux, chantés par les trouvères et troubadours. Les tournois
+mettaient en valeur la grâce et la vaillance des seigneurs; ceux-ci
+étaient encouragés par la présence des dames dont ils portaient
+fréquemment un gage sur leurs armures; il arrivait qu'un adversaire
+s'emparât de ces gages qui pouvaient être renouvelés. On raconte
+qu'après un tournoi «les dames s'en allaient les cheveux sur leurs
+épaules et leur cotte sans manches, car toutes avaient donné aux
+chevaliers pour les parer, et guimpes et chaperons, manteaux et camises,
+manches et habits»; lorsqu'elles s'en aperçurent «elles en furent comme
+toutes honteuses, mais sitôt qu'elles virent que chacun était dans le
+même état, elles se mirent toutes à rire de leur aventure».
+
+Le jeu de paume était très en faveur dans toutes les classes de la
+société. «Au XIVe siècle[1] tout bon Français prenait de l'ébat,
+c'est-à-dire se livrait au sport en plein champ ou à huis-clos.» On
+pratiquait alors la lutte; et les jeux de la soule, de la crosse, du
+mail.
+
+La Renaissance fit prédominer la culture intellectuelle sur la culture
+physique; les siècles qui suivirent amenèrent la décadence des jeux, à
+l'exception des jeux de hasard et des carrousels.
+
+Pendant le XIXe siècle, on s'est livré à l'équitation, au canotage, à la
+gymnastique. Mais ce n'est guère que depuis une trentaine d'années que,
+las de la supériorité anglo-saxonne, on s'est décidé, en France, à faire
+du sport d'une façon consciente et rationnelle.
+
+[Note 1: J.-J. Jusserand. _Sports de l'ancienne France_.]
+
+
+
+
+SPORTS ATHLÉTIQUES
+
+
+=I.--LES JEUX DE LA BALLE=
+
+Les jeux de la balle remontent à la plus haute antiquité: Homère dans
+son odyssée, nous montre Nausicaa, fille de roi, jouant à la balle avec
+ses compagnes. Les Grecs englobaient divers exercices avec le ballon
+sous le nom de «sphéristique». Les Romains jouaient à la «pila». De nos
+jours, la balle est la reine du sport.
+
+=Le football.=--Le football (de l'anglais _foot_, pied, _ball_, ballon)
+est de tous les sports à la mode le plus répandu et celui qui développe
+au mieux les qualités morales de décision, d'énergie et de sang-froid.
+Il convient à tous les hommes jeunes et n'exige pas de ses fervents le
+surmenage physique qu'imposent certains exercices athlétiques. On ne
+saurait trouver pour la jeunesse de divertissement plus sain; c'est ce
+qui explique, mieux que toute autre raison, son succès rapide en France.
+
+Ses origines sont assez obscures; on le rattache au «follis» des Latins.
+Plus près de nous, on lui retrouve dans l'ancienne France une parenté
+indéniable avec la «soule» bretonne et la «barrette» du Centre. Il est
+fort probable quoique les Anglais ne veuillent pas le reconnaître, que
+le football, sport national anglais, n'est qu'un dérivé de ces jeux
+français qui, d'ailleurs, furent interdits par des ordonnances royales,
+à cause de leur brutalité et disparurent peu à peu de nos provinces.
+
+Jusqu'au XIXe siècle, la plus grande confusion préside dans les
+règlements qui régissent les football des écoles anglaises. Ce n'est
+qu'après 1850 qu'on essaya d'unifier les règles multiples et l'on se
+trouva alors en présence des partisans irréductibles de deux méthodes
+différentes: celle de Rugby, permettant l'usage des mains et celle de
+l'école d'Eton qui n'autorisait l'usage que des pieds. Ces deux formes
+de football se sont maintenues sous le nom de football Rugby et football
+Association.
+
+=Football Rugby.=--Le rugby introduit en France vers 1880 a porté
+d'abord le nom de barrette. Les premiers matches organisés par le
+Racing-Club et le Stade français, laissèrent l'opinion assez
+indifférente. Des matches internationaux augmentèrent l'intérêt de ces
+rencontres. La province ne tarda pas à imiter Paris, et Bordeaux donna
+l'exemple avec son fameux Stade bordelais. Toulouse fonda le Stade
+Olympien et Lyon le Foot-ball-Club. Depuis, presque toutes les villes de
+France, dans le Midi surtout, ont formé des sociétés de rugby.
+
+On y joue sur une pelouse ou prairie; le terrain gazonné représente un
+vaste rectangle, limité par les lignes de ballon mort et, parallèles à
+celles-ci, par les lignes de touche. La largeur du champ de jeu ne peut
+être supérieure à 70 mètres, ni la longueur à 144 mètres. Deux poteaux
+verticaux, espacés de 5 m. 50 et reliés par une barre transversale, à
+une hauteur de 3 mètres au-dessus du sol, sont plantés dans chaque camp,
+à distance égale des lignes de touche: c'est ce qu'on appelle le but. Le
+jeu consiste à faire passer le ballon entre ces poteaux et par dessus la
+barre. Ce ballon est de forme ovoïde; son poids varie de 360 à 400
+grammes et sa longueur de 25 à 28 centimètres.
+
+Les footballeurs sont divisés en deux équipes de quinze joueurs chacune,
+comprenant: un gardien de but; quatre trois quarts; deux demis; huit
+avants, parmi lesquels le capitaine de l'équipe.
+
+Chaque partie dure quatre-vingts minutes et se joue en deux demi-temps,
+coupés par un arrêt de cinq minutes; elle est gagnée par le camp qui a
+marqué le plus de points.
+
+Sans entrer dans le détail des règles excessivement compliquées, nous
+donnerons ici quelques indications. Lorsqu'un joueur réussit à porter le
+ballon derrière la ligne du but adverse, il obtient un _essai_, d'une
+valeur de trois points; en outre son camp a le droit de tenter un but,
+en lançant le ballon d'un point choisi à l'avant du but, sur la
+perpendiculaire abaissée de l'endroit où l'essai a été marqué. En cas de
+réussite ce camp gagnera deux points.
+
+On compte deux points, lorsque le ballon, rebondissant sur la terre, est
+envoyé d'un coup de pied jusque dans la barre du but. En cas d'une faute
+contre le règlement, un _coup franc_ est accordé à l'équipe lésée,
+c'est-à-dire qu'elle aura le droit de tenter un but, estimé en ce cas
+trois points. Les autres buts sont cotés quatre points.
+
+Les règles étant complexes, l'arbitre, qui assiste nécessairement à
+chaque partie, a de fréquentes occasions d'intervenir; il juge seul et
+sans appel. Son coup de sifflet arrête le jeu, qui recommence, après
+décision, soit par la _touche_, soit par la _mêlée_.
+
+Pour la mêlée, les avants de chaque équipe, forment un groupe compact:
+en première ligne trois joueurs se tiennent par la taille, étroitement
+serrés; derrière, deux joueurs intercalent leur tête entre les avants de
+première ligne; en troisième ligne enfin, trois joueurs encore dans la
+même position.
+
+Un demi lance alors le ballon exactement entre les deux groupes qui
+cherchent à s'en emparer avec les pieds; le parti le plus fort repousse
+son adversaire et chasse le ballon vers le but en _dribblant_,
+c'est-à-dire en poussant le ballon à petits coups de pied; ou bien, les
+deux premières lignes d'avants tiennent tête à l'adversaire et font
+passer le ballon à leurs co-équipiers de troisième ligne, qui eux-mêmes,
+si leur situation est défavorable, pourront le confier aux trois-quarts.
+
+Si le ballon a franchi l'une des lignes de touche, la partie s'arrête et
+recommence au point où le ballon est sorti du champ de jeu. Une partie
+de Rugby, féconde en péripéties, offre l'image d'une bataille. Les deux
+équipes doivent obéir aveuglément à leurs capitaines. Le succès dépend
+en effet en grande partie de la cohésion et de la discipline des
+footballeurs. Cependant l'initiative trouve aussi à s'exercer; ainsi un
+joueur, courant avec le ballon dans ses bras, devra tromper ou gagner de
+vitesse les poursuivants; il lui faudra éviter ceux qui tenteront de
+l'arrêter en pleine course en le saisissant à bras-le-corps, ou par les
+genoux. Quels que soient ses talents de stratège, il sera perdu, s'il
+n'est doué d'une grande rapidité de décision.
+
+On a fait au Rugby le reproche d'être trop violent; en vérité avec les
+règlements actuels, il est beaucoup moins dangereux qu'on ne le croit
+généralement.
+
+=Football Association.=--Le Football Association ne s'est implanté en
+France qu'après le Rugby et n'a eu de succès au début que dans le Nord.
+L'un des premiers clubs d'Association fut l'Athletic-Club du Havre, créé
+en 1884. Mais, depuis quelques années, il s'est conquis des partisans un
+peu partout et il est aujourd'hui beaucoup plus répandu que le Rugby.
+
+C'est un jeu d'adresse plutôt qu'un jeu de force. Il est interdit de se
+servir des bras et des mains et l'on ne peut donner au ballon que des
+coups de pied ou de tête. Il se joue sur un terrain rectangulaire, de
+préférence gazonné, de 90 à 180 mètres de longueur et de 45 à 90 mètres
+de largeur. Le champ de jeu est divisé en deux parties égales; une
+circonférence de 10 mètres de rayon entoure le point central. Les
+buts--un par camp--consistent en deux hauts poteaux plantés à une
+distance de 7 m. 30 l'un de l'autre et reliés par une barre de bois à 2
+m. 40 du sol. Il y a 22 joueurs; 11 par équipe, soit 5 avants, 3 demis,
+2 arrières et 1 gardien de but, disposés par chaque capitaine en
+avant-garde, centre et arrière-garde.
+
+Le jeu consiste à lancer le ballon--un ballon rond--entre les poteaux et
+la barre transversale, et non plus au-dessus de cette barre comme dans
+le Rugby. Le camp qui a réussi le plus de buts gagne la partie qui se
+joue en 90 minutes, soit deux mi-temps de quarante-cinq minutes séparées
+par quelques minutes de repos.
+
+L'Association ne comporte pas d'_essais_ ni de mêlée, mais occasionne de
+fréquentes _passes_, qui consistent pour un joueur en mauvaise posture à
+faire passer le ballon à un co-équipier mieux placé. Le sort de la
+partie dépend souvent de l'habileté des footballeurs à pratiquer cet
+exercice; les Anglais y sont passés maîtres et doivent à l'habileté de
+leurs passes de nombreuses victoires. Quant aux fautes contre le
+règlement, elles sont jugées et punies par un arbitre, muni d'un
+sifflet.
+
+L'Association est un sport très complet, très hygiénique et qui
+développe au plus haut point les qualités de discipline, de ruse et de
+finesse.
+
+On joue en Amérique un jeu qui tient à la fois du Rugby et de
+l'Association, et qui par ses mêlées excessivement brutales, cause de
+nombreux accidents; aussi les joueurs se protègent-ils les bras, les
+jambes, la tête avec une sorte de carapace en cuir rembourrée de ouate
+ou de filasse.
+
+
+=Polo.=--Le polo est une variété du football et rappelle
+particulièrement l'Association. Il a été rapporté des Indes, où on le
+pratiquait depuis des siècles, par des officiers anglais, qui jouèrent
+en Europe la première partie en l'année 1869. Les règles, assez
+complexes, ont été arrêtées par le Hurlingham-Club. On y joue à cheval,
+le plus souvent sur des poneys, «polo-ponies», qui doivent être ardents,
+nerveux et dociles.
+
+Il est nécessaire de disposer d'un terrain spécial, d'une étendue de 300
+mètres environ, aux extrémités duquel sont placés les buts: deux poteaux
+verticaux espacés de 7 m. 50. Les joueurs, divisés en deux équipes
+ordinairement de quatre cavaliers, cherchent à pousser la balle dans le
+but adverse. Ils se servent pour cela d'une sorte de marteau ou maillet
+d'une longueur de 1 m. 30, et qu'ils tiennent de la main droite; la
+balle, peinte en blanc, est en bois de saule ou en liège épais recouvert
+de fil ciré et doit avoir un diamètre de 7 centimètres.
+
+Il est interdit d'accrocher le maillet d'un adversaire au-dessus ou
+au-dessous de son cheval; il est permis de se mettre au travers d'un
+joueur, mais non de se couper réciproquement, étant au galop. La partie,
+d'une durée de quatre quarts d'heure, coupés par des repos, est gagnée
+par l'équipe qui a le plus de points, c'est-à-dire qui a réussi le plus
+de buts. Un arbitre relève les fautes.
+
+Ce jeu, fort intéressant pour les spectateurs, est très à la mode en
+Angleterre et en France. Le Club parisien possède un bon terrain au
+Bois-de-Boulogne, et Pau, Biarritz, etc., voient aussi se disputer des
+matches de polo.
+
+C'est éminemment un sport aristocratique; il exige une parfaite
+connaissance de l'équitation. Les frais qu'il entraîne sont très élevés,
+puisque, les chevaux se fatiguant vite, les joueurs sont obligés d'en
+changer plusieurs fois en une seule partie; plusieurs ont de véritables
+petites écuries; or certains poneys atteignent le prix de 8 à 10,000
+francs.
+
+Le polo se joue également sur l'eau, sur la glace et en bicyclette. Pour
+le _water-polo_, on se sert d'une piscine d'une longueur variant entre
+17 m. 37 à 27 m. 43 et d'une largeur maxima de 18 m. 29. L'eau ne peut
+avoir moins de trois pieds de profondeur. Les équipes sont généralement
+de sept joueurs; le ballon est gonflé de manière à flotter. Un arbitre
+décide des coups et tranche les contestations.
+
+Le polo à bicyclette est un jeu très curieux, très gracieux, mais
+difficile. Le joueur, qui n'a pas de maillet, pousse la balle avec les
+roues. Il doit constamment enlever à force de bras sa machine, la
+soulever pour laisser passer la balle lancée par un co-équipier et c'est
+là un exercice qui demande en même temps que de la force beaucoup
+d'agilité et d'adresse.
+
+Enfin les Américains viennent d'inaugurer le polo-automobile. De jeunes
+millionnaires new-yorkais se sont fait construire spécialement des
+automobiles électriques, d'une valeur de 12,000 francs chacune, si bien
+que la partie avant d'être commencée coûtait plus de 150,000 francs. Et
+s'étant divisés en deux équipes, ils ont chassé une balle de polo à coup
+de maillet; chaque joueur était assisté d'un chauffeur. Le public
+élégant de la plage de New-Port à qui fut offert ce spectacle
+sensationnel, se divertit grandement. Ce fut moins drôle pour les
+joueurs qui se trouvèrent tous plus ou moins éclopés à la fin du match.
+
+
+=Cricket.=--Le cricket est en faveur de l'autre côté de la Manche comme
+de l'Atlantique, et c'est à ce titre que nous lui consacrons quelques
+lignes. Jeu favori des Anglais le cricket est pratiqué par les hommes de
+tout âge et par toutes les classes de la société; il n'est pas rare de
+voir tel évêque célèbre ou tel grave ministre lui consacrer une bonne
+partie de ses loisirs.
+
+Il a beaucoup de ressemblance avec notre ancien mail, crosse ou criquet.
+Distants de 20 mètres au moins, s'élèvent deux guichets, un par camp,
+ainsi formés: trois bâtons verticaux de 0 m. 69, reliés par des
+traverses, soutiennent un troisième bâton, posé de façon à tomber au
+moindre choc. Il s'agit de faire choir avec la balle de cricket le
+guichet de l'adversaire. Les crickters jouent avec une courte batte ou
+battoir, en bois dur; ils portent des jambières, qui les protègent
+contre les coups de la balle qui est en cuir durci et d'un poids de 165
+à 172 grammes. Le terrain est une pelouse gazonnée, soigneusement
+entretenue et passée au rouleau; les limites du champ de jeu sont
+indiquées par des raies tracées à la craie.
+
+
+=Base-ball.=--Le base-ball, sport national des États-Unis, est une
+variété très compliquée du cricket. Les joueurs, au nombre de dix-huit,
+forment deux équipes: ceux qui _battent la balle_ et ceux qui _tiennent
+le camp_. Les batteurs après avoir relancé la balle avec une large
+batte, se mettent à courir et doivent arriver à certains _arrêts_
+marqués d'avance et appelés _bases_, avant que la balle n'ait achevé un
+parcours déterminé. Il serait dangereux de recevoir la balle en cuir ou
+en bois. La partie, comprenant sept manches, est gagnée par le camp qui
+a le plus de runs ou points.
+
+
+=Basket-ball.=--C'est le football en espace clos, le football en
+chambre. Les combinaisons sont très nombreuses, parce que les murs,
+agissant comme les bandes d'un billard, renvoient la balle d'une façon
+souvent inattendue. On dessine sur le sol à la craie un rectangle de 20
+à 25 mètres de long sur 10 à 15 de large; on joue avec un ballon plus
+léger que celui du football. Deux paniers placés à 3 mètres au-dessus du
+sol constituent les buts. Deux camps de cinq joueurs chacun se disputent
+la partie. Un arbitre tranche les différends et juge sans appel.
+
+
+=Hockey.=--Le hockey est, à peu de nuances près, l'ancien jeu français
+du gouret, que l'on joue encore dans l'Ouest de la France et qui était
+déjà connu des Gaulois, lors de l'invasion romaine. Il nécessite un
+vaste terrain de 90 mètres de longueur et de 45 à 50 mètres de largeur.
+Ce parallélogramme est limité par les raies tracées en blanc et dites
+_lignes de côté_ et _lignes de touche_. De chaque côté du centre que
+l'on marque en blanc et à égale distance sont les _lignes de 23 mètres_.
+Des petits drapeaux sont plantés aux quatre coins du quadrilatère. Deux
+poteaux verticaux espacés de 4 mètres et reliés par une traverse
+horizontale à 2 m. 10 au-dessus du sol forment les buts, situés aux deux
+extrémités du champ de jeu. A une distance de 4 mètres de chaque but, on
+trace une ligne de 4 mètres; cette ligne marque le point culminant de
+quarts de cercle qui ont pour centre les poteaux du but; l'espace
+circonscrit par ces quarts de cercle se nomme _cercle d'envoi_.
+
+Pour compter un but, il faut envoyer la balle d'un _point quelconque de
+ce cercle d'envoi_ entre les deux poteaux et au-dessous de la traverse.
+Une balle envoyée d'un endroit extérieur aux «cercles d'envois» ne
+pourrait donner droit à un but. On joue avec des crosses en bois, sortes
+de cannes au bout recourbé et renflé. Le prix des crosses est très
+variable; on peut s'en procurer pour 50 centimes ou pour 15 francs; les
+balles qui valent de 1 à 10 francs, analogues à celles du cricket,
+pèsent de 165 à 172 grammes. Tel est le matériel du jeu. Une partie se
+joue en deux demi-temps de 35 minutes. Les joueurs, au nombre de 22,
+s'organisent en deux équipes de 11, commandées par un capitaine et
+comprennent: un gardien de but, 2 arrières, 3 demi-arrières, 5 avants.
+
+Il est interdit de frapper la balle autrement qu'avec la crosse; mais il
+est permis d'arrêter la balle avec la main, sous la condition de la
+reposer immédiatement à terre, si on l'a élevée: les adversaires n'ont
+pas le droit de se saisir. Un arbitre punit les infractions aux
+règlements. La tactique du jeu consiste à envoyer la balle dans
+l'intérieur du cercle d'envoi d'où un camarade peut tenter un but; on
+peut aussi la relancer à un co-équipier mieux placé; c'est en somme la
+«passe», telle que nous l'avons vu pratiquer avec le ballon du football.
+
+Le hockey a pris en ces dernières années une grande extension. Toujours
+plus nombreux sont les écoliers qui s'y adonnent avec joie. Il n'offre
+aucun danger; il arrive bien, dans l'animation du jeu, qu'une crosse se
+trompant de but va frapper un camarade, mais le mal n'est pas grand et
+le joueur en est quitte pour un bleu. Dames et jeunes filles
+affectionnent aussi le hockey, parce qu'elles trouvent à cet exercice
+hygiénique beaucoup de plaisir.
+
+
+=Crosse.=--La crosse présente beaucoup d'analogies avec le hockey. On y
+joue à 22, soit deux équipes de 11 joueurs, y compris le capitaine, sur
+une surface d'au moins 100 mètres. Deux poteaux écartés de 1 m. 80
+figurent le but dans chaque camp; mais il n'y a plus ici de barre
+horizontale. Les balles sont en cuir ou en éponge de caoutchouc. La
+partie, durant une heure en deux demi-temps, est gagnée par le camp qui
+a réussi le plus grand nombre de buts.
+
+=Golf.=--Sport national des Écossais, importé en Angleterre à l'époque
+de Guillaume le Conquérant, le golf, qui rappelle notre mail, est tard
+venu en France. Le premier club de golf a été fondé à Pau en 1856. On y
+joue sur un vaste terrain accidenté, d'une dizaine d'hectares au minimum
+et parsemé de «hasards» ou obstacles: maisons, carrières, rochers,
+buissons, fossés, ruisseaux, etc. Dix-huit trous,--parfois
+neuf,--contenant chacun un auget en fonte, d'une largeur et d'une
+profondeur de 10 centimètres environ, sont disséminés à des distantes
+inégales; le sol est aplani et gazonné autour de chaque trou; cette
+surface nivelée porte le nom de «putting-green». Il s'agit de faire
+entrer une balle--il y en a une par joueur ou par camp--dans les
+dix-huit augets successivement; il est défendu de la toucher autrement
+qu'avec le maillet dit _club_, en fer ou en bois. Il faut beaucoup
+d'habitude et d'habileté pour faire pénétrer la balle en caoutchouc
+durci dans l'auget, en aussi peu de coups que possible; car dans les
+concours et matches officiels chaque coup est compté pour un point. Il
+arrive qu'un joueur d'un seul choc du maillet lance sa balle à une
+grande distance, mais qu'il ne peut plus la faire sortir d'une
+excavation ou d'un fourré; ce sont là péripéties et agréments du jeu.
+Souvent des gamins portent derrière les joueurs des «clubs» de forme et
+de poids différent. Les joueurs doivent garder le silence pendant la
+partie, et s'abstenir de demander des conseils. C'est en résumé un jeu
+amusant, mais assez coûteux, puisqu'il faut se procurer un terrain.
+Toutefois il tend à se démocratiser. Parmi les souverains, le roi
+Édouard VII est l'un des meilleurs amateurs de golf.
+
+
+=Paume.=--La paume est un jeu très simple en son principe: deux joueurs
+ou deux camps se renvoient une balle soit avec la main gantée, soit avec
+une raquette.
+
+Ce jeu était connu des Égyptiens et des Grecs. La _pila_ des Romains fut
+introduite en Gaule par les légions de César et ne tarda pas à jouir
+d'une grande faveur. On y joua même à cheval sous le nom _d'exercice à
+la chicane_. La raquette fit son apparition sous Henri IV; on renvoyait
+auparavant la balle avec la _paume_ de la main. La paume était tellement
+en honneur au XVe siècle que les femmes même ne dédaignaient pas de s'y
+exercer et que les chroniques du temps citent une certaine Margot, qui
+battait les meilleurs joueurs; chaque quartier de Paris possédait alors
+une salle de paume. François Ier aimait passionnément ce divertissement.
+On conte qu'un certain jour, deux seigneurs étaient sur le point de
+gagner la partie contre le roi et son partenaire, un moine; ce dernier
+eut l'heureuse chance de réussir un coup qui assura le succès au camp
+royal.
+
+«Ventre Saint-Gris! s'exclama François Ier, voilà un beau coup de moine!
+
+--Sire! répondit finement Sa Révérence, ce sera un coup d'abbé, quand il
+vous plaira.» Peu après le roi lui accordait une grasse abbaye.
+
+Noblesse et bourgeoisie continuèrent à jouer à la paume pendant les
+siècles qui suivirent et nombreux furent les _tripots_ (_tripodium_,
+trépignement, tripot désigna d'abord la salle de paume et le jeu
+lui-même). Mais Louis XIV lui préféra le billard, inventé par son
+ministre Chamillart. La Révolution dispersa les derniers amateurs de
+paume. La seule salle de jeu qui subsiste encore à Paris est celle du
+jardin des Tuileries, construite au second Empire.
+
+Le jeu dont nous venons de parler est la _courte-paume_, c'est-à-dire la
+paume que l'on joue en lieu clos, la longue paume étant jouée en plein
+air.
+
+
+=Courte-paume.=--Il faut pour la courte-paume un terrain environné de
+murs, ayant de 28 à 50 mètres de long sur 9 m. 50 de large. Une galerie
+grillagée court le long du rectangle, pour permettre aux spectateurs
+d'assister sans danger aux parties. La toiture doit être à 7 mètres au
+moins au-dessus du sol qui est cimenté. Aux deux extrémités opposées de
+la salle se trouvent _le dedans_, ouverture presque aussi large que le
+toit et le _tambour_ ou grand mur.
+
+La pelote basque, comme la balle au tamis encore en honneur dans le Nord
+de la France, dérive en droite ligne du jeu de paume primitif.
+
+
+=Longue-paume.=--La longue-paume se joue en terrain ouvert, sur un
+rectangle de 70 à 80 mètres de long et de 15 à 17 de large. Ce rectangle
+est partagé en deux parties égales par une ligne tracée sur le sol et
+nommée _corde_. Il s'agit de lancer avec une raquette la balle par
+dessus cette corde, que les joueurs habiles rasent sans la toucher; on
+cherche à la lancer dans une direction inattendue, afin de fatiguer
+l'adversaire. La règle veut que la balle soit relevée ou bien _de volée_
+avant qu'elle ait frappé la terre, ou bien lorsqu'elle rebondit, avant
+qu'elle ait touché le sol une seconde fois. La partie se fait en 60
+points; les joueurs forment deux camps de deux à six joueurs. C'est en
+somme un jeu d'une pratique facile.
+
+
+=Pelote basque.=--Dérivé de l'ancien jeu de Rebot, ce sport passionne
+non seulement le pays Basque, mais toute l'Espagne et l'Amérique du Sud.
+Des villes comme Madrid ou Barcelone ont élevé des frontons coûtant de
+500,000 à 800,000 francs. Depuis quelques années, Paris possède aussi un
+fronton et la pelote basque est très à la mode.
+
+On y joue sur une piste, d'une largeur de 10 mètres environ et d'une
+longueur de 80 mètres. Aux deux extrémités du champ de jeu s'élèvent
+d'un côté le mur de face ou fronton, haut de 10 mètres, large de 20 et
+muni à un mètre du sol d'une barre de fer horizontale; de l'autre, le
+_rebot_ ou mur de fond qui est moins élevé. A gauche, un mur court tout
+le long de la piste et est marqué, comme elle, de divisions de 4 en 4
+mètres.
+
+Les joueurs, deux à trois par camp, lancent la balle contre le fronton
+qu'elle doit toucher d'après certaines prescriptions fixées par le
+règlement, mais toujours au-dessus de la barre de fer. Ils se servent
+pour recevoir la balle du _chistera_, sorte de long et étroit panier
+d'osier, que Loti, dans son admirable roman de Ramuntcho, décrit ainsi:
+«A leur poignet droit, les joueurs attachent avec des lanières une
+étrange chose d'osier, qui semble un grand ongle courbé, leur allongeant
+de moitié l'avant-bras; c'est avec ce gant qu'il va falloir saisir,
+lancer et relancer la pelote, une petite balle de corde serrée et
+recouverte en peau de mouton, qui est dure comme une boule de bois».
+
+La pelote est un spectacle d'un très vif intérêt. Les pelotaris ou
+joueurs de pelote font preuve d'une agilité, d'une adresse et d'une
+rapidité déconcertantes. La balle vole, frappe le mur d'un «clac» sec,
+rebondit, est reçue dans le chistera, repart, suivie par tous les yeux
+dans sa course rapide. On sait que si elle rencontrait une jambe ou une
+tête, elle briserait l'obstacle; c'est qu'en effet, elle pèse 120
+grammes et qu'elle est lancée très violemment. La pelote a déjà fait
+plusieurs victimes parmi les pelotaris. Du moins les bons professionnels
+sont-ils très recherchés et bien rétribués; une seule partie leur
+rapporte parfois 500 francs à chacun d'eux.
+
+On pratique au Chili une pelote sans chistera contre un fronton nommé
+trinquet.
+
+=Lawn-tennis.=--Le tennis est un jeu élégant, gracieux, mais difficile,
+quoique on puisse y jouer sans apprentissage. Ceci semble un paradoxe.
+Rien de plus vrai cependant. Ce qui est difficile, c'est de faire bonne
+figure dans la partie, d'être un bon joueur.
+
+Le terrain de tennis s'appelle le _cours_ et mesure 23 m. 80 de large
+sur 8 m. 23. En Angleterre le sol est gazonné; en France, on se contente
+ordinairement de terre battue. Le cours est divisé en deux parties
+égales par un filet haut d'un mètre, puis par des lignes de service et
+de demi-cours. Un joueur, le servant, ayant un pied sur la ligne de
+fond, doit lancer avec sa raquette une balle dans un des rectangles du
+camp adverse, où le relanceur s'efforcera de la rattraper _de volée_,
+c'est-à-dire en plein vol, ou lorsqu'elle a touché terre une seule fois,
+et de la chasser, par dessus le filet encore, dans le camp du servant.
+La balle pourra ainsi voler d'un camp à l'autre jusqu'à ce qu'elle soit
+arrêtée par le filet, ou qu'elle ait dépassé les limites du jeu,
+indiquées par des lattes de bois, ou, à défaut, des ganses. Après une
+faute, le servant deviendra relanceur à son tour et _vice versa_. On
+compte 15 pour le premier point gagné, 30 pour le second, 40 pour le
+troisième et _jeu_ pour le quatrième. Si les joueurs arrivent tous les
+deux à 40, il faudra, pour terminer, que l'un d'eux gagne encore deux
+points dits: _avantage et jeu_. Une partie comprend six jeux.
+
+Le tennis se joue à un contre un, deux contre un ou deux contre deux. Le
+servant a diverses manières de lancer la balle; s'il l'envoie doucement,
+son adversaire pourra facilement la relever; mais si elle est envoyée à
+l'américaine, avec une grande force et en rasant le filet, il sera
+difficile de la reprendre à temps. Il est très important d'avoir une
+bonne raquette; il en existe de lourdes et de légères; elle est faite
+avec des boyaux de chat, tendus dans une armature de bois; il y a deux
+manières de la tenir, _à l'anglaise_, et elle fait alors un angle avec
+le bras, _à l'américaine_ et elle est dans le prolongement du bras. Ce
+jeu offre une grande variété de combinaisons dans la façon de lancer ou
+de recevoir les balles qui sont en caoutchouc et pèsent 55 grammes.
+
+Le tennis a été inventé dans le but de distraire des dames, par un
+officier anglais en résidence aux Indes; il a été réglementé au milieu
+du siècle dernier; c'est une ingénieuse combinaison de la courte-paume
+et de la longue-paume, qui fait la joie de bien des jeunes gens et de
+bien des jeunes filles. Détail peu connu, le mot tennis lui-même vient
+d'un vieux mot français et s'écrivait primitivement _tenetz_, soit:
+_tenez_, cri du servant (_lawn_, signifie pelouse).
+
+Les Italiens jouent une variété de tennis, avec gants spéciaux au lieu
+de raquette, et balle de football, jeu qui demande plus de force; c'est
+ce qu'on appelle _la palone_ (palone).
+
+
+=Push-ball.=--Quoique le push-ball ne soit pas encore à la mode, nous le
+mentionnons ici, parce qu'il est le dernier jeu de balle inventé. Il a
+été imaginé par les étudiants de l'Université d'Harvard, qui en bons
+Américains ont voulu faire plus grand qu'en Europe. La balle s'est
+transformée en un énorme ballon de 1 m. 80 de diamètre, pesant plus de
+22 kilogrammes. Deux camps cherchent à s'en emparer et se bousculent
+autour de lui pour le porter au but; comme bien l'on pense, il n'est pas
+facile de remuer une pareille masse. Ce jeu est moins dangereux que le
+football; les Anglais jouent aussi au push-ball sur l'eau.
+
+
+
+
+=II.--SPORTS ATHLÉTIQUES PROPREMENT DITS=
+
+
+L'athlétisme est avec le tourisme la caractéristique de notre sport
+moderne; les siècles précédents connaissaient certains jeux de balle,
+mais négligeaient presque complètement les exercices athlétiques
+proprement dits, renouvelés pour la plupart de l'antiquité. Cette
+renaissance ne s'opère que lentement au cours du XIXe siècle. De
+nombreuses sociétés, entre autres le _Racing-Club_, fondé en 1882, puis
+le _Stade Français_, enfin l'_Union des sociétés françaises des sports
+athlétiques_ (U.S.F.S.A.), contribuèrent grandement aux progrès de
+l'athlétisme en s'intéressant activement à toutes ses manifestations
+sportives.
+
+=Gymnastique.=--Cultivée avec soin, avec goût, avec intelligence chez
+les Grecs, la gymnastique subit une période de décadence chez les
+Romains. Chez les peuples modernes elle est à peu près ignorée, au moins
+en tant que méthode consciente, jusqu'en 1815, époque à laquelle Ling
+créa la gymnastique suédoise. En France, le colonel espagnol Amoros
+ouvrit en 1820, dans la plaine de Grenelle, à Paris, un institut de
+gymnastique, qui devint plus tard notre école militaire de Joinville.
+L'enseignement amorosien avait pour but de développer la force
+musculaire; les premiers exercices consacrés à l'assouplissement,
+s'accompagnaient de chant. Sa méthode englobait: la lutte, la course, la
+marche, la natation, l'escrime, le saut, les haltères, le trapèze, les
+échelles et cordes, l'équilibre sur la poutre, les escalades de murs, la
+voltige.
+
+Destinée aux seuls militaires, la gymnastique mettra plus de cinquante
+ans à pénétrer dans les lycées et écoles où elle ne rencontre au début
+que de l'indifférence, sinon du mépris; toutefois les sociétés de
+gymnastique se sont multipliées depuis une trentaine d'années. Elle se
+divise actuellement en gymnastique d'assouplissement, gymnastique aux
+agrès, gymnastique sans agrès (course, saut, boxe, savate, lutte,
+auxquels nous consacrons des développements spéciaux).
+
+Pour assouplir les muscles, on fait exécuter au corps des séries de
+mouvements; mouvements horizontaux et verticaux des bras et des jambes,
+avec ou sans flexion; la marche et le pas gymnastique développent
+spécialement la souplesse des jambes. Les agrès constituent la
+gymnastique acrobatique; on s'exerce à sauter sur le chevalet; on
+suspend le corps sur les bras aux barres parallèles, dont l'usage est à
+recommander, parce qu'elles permettent des mouvements assez nombreux qui
+exigent autant d'habileté que de force; on fait des tractions ainsi que
+des rétablissements à la barre fixe et au trapèze; la voltige au
+trapèze, apprend à bien sauter et demande du sang-froid, de l'agilité;
+les cordes, échelles et mâts développent les muscles des bras; la
+pratique des anneaux assouplit les reins; enfin on s'accoutume à
+surmonter le vertige en marchant sur le portique. Les agrès permettent
+une multitude de tours de force, dont plusieurs sont dangereux et qu'il
+ne faut exécuter, que quand on est bien entraîné et sous la surveillance
+d'un moniteur.
+
+Mais la gymnastique offre encore d'autres ressources à ses fidèles: la
+_lutte à la corde_, que deux camps tirent chacun de leur côté, constitue
+à elle toute seule un petit sport; les _haltères_, qu'il vaut mieux
+choisir assez légers au début, mais qui peuvent peser jusqu'à 15 kilos;
+les _massues_ ou _mils_ dont le poids varie de 1 kilo pour les enfants à
+9 kilos pour les hommes vigoureux, et que l'on apprend à manier dans
+tous les sens, au-dessus de la tête, devant ou derrière. La _barre de
+fer_ que l'on enlève, et avec laquelle on exécute les mouvements des
+bras avec ou sans flexion. Enfin le _jet du disque_, qui exige une
+grande souplesse; c'est un exercice renouvelé des anciens et qui a
+reparu aux modernes jeux olympiques d'Athènes; rond, en bois dur cerclé
+de fer, il mesure 22 centimètres de diamètre, 4 centimètres d'épaisseur
+au centre et pèse 1923 grammes; dans les concours, l'athlète se place
+dans un carré de 2 m. 50 de coté, dont il ne peut franchir les limites,
+en lançant le disque, sous peine de voir son essai annulé; chaque
+concurrent a le droit de le lancer trois fois; on cite parmi les
+champions Marius Eynard, qui le jeta à 43 m. 11. On pratique un exercice
+identique avec le boulet, qui pèse 7 k. 250. Notons que les gymnastes
+très exercés se livrent encore aux jeux icariens, d'origine vénitienne:
+voltige, pyramide humaine, sauts périlleux, etc.
+
+Diverses méthodes médico-scientifiques font concurrence à la gymnastique
+acrobatique. En résumé la gymnastique française peut être pratiquée avec
+fruit, pourvu qu'on n'en abuse pas; auquel cas elle développerait
+anormalement certaines parties du corps, le buste et les extrémités
+supérieures par exemple, aux dépens des autres organes.
+
+
+=Gymnastique suédoise.=--Tout autre est l'effet de la gymnastique
+suédoise, basée sur la thérapeutique et la connaissance approfondie de
+l'anatomie humaine. Le guerrier et maître d'escrime Ling parvint à se
+guérir de douleurs opiniâtres, à l'aide de mouvements soigneusement
+étudiés; lorsqu'il en eut observé sur lui-même l'heureux effet, il
+généralisa sa méthode et fonda un institut à Stockholm en 1815. Répandue
+d'abord en Suisse et en Allemagne, la gymnastique suédoise est enseignée
+depuis 1900 en France. Son but est de perfectionner à un degré égal le
+corps entier et d'assurer les fonctions primordiales de l'organisme,
+respiration, circulation, nutrition. Elle y parvient en faisant
+travailler les muscles dorsaux, latéraux, abdominaux; et par une série
+de mouvements appropriés ou des exercices à l'espalier ou au «bomme»,
+élargit la poitrine, et rectifie les mauvaises attitudes: donner ici le
+détail de ces exercices serait plutôt nuisible au lecteur, parce que
+leur efficacité dépend de la perfection avec laquelle ils sont exécutés.
+Un bon maître est nécessaire, et ces maîtres sont plus rares qu'on le
+pense.
+
+
+=Lutte.=--Les Grecs ont beaucoup pratiqué la lutte; ils connaissaient:
+la _lutte debout_, où l'athlète devait renverser trois fois son
+adversaire; la _lutte à terre_, analogue à notre lutte au tapis, enfin
+la lutte que nous appelons _grecque_, où les lutteurs ne combattaient
+qu'avec les mains, sans avoir le droit de se prendre à bras-le-corps; on
+ne permettait ni coups, ni chocs, qui formaient un exercice spécial, le
+_pugilat_; plus tard cependant, le _pancrace_ combina les deux genres de
+combat. Les athlètes luttaient nus; le corps était frotté d'huile, puis
+poudré de sable ou même arrosé de boue, si bien qu'à la fin de la joute,
+il fallait racler les chairs avec un couteau de bois le _strigille_. La
+lutte debout faisait partie des grands concours nationaux; les femmes
+n'avaient pas le droit d'assister aux jeux olympiques et lorsque l'une
+d'elles s'y hasardait sous un déguisement masculin, on la précipitait du
+haut d'un rocher peu éloigné.
+
+Très populaires en Grèce, ces exercices le furent moins à Rome, où les
+professionnels accentuèrent son caractère de brutalité.
+
+Notre lutte moderne, ou lutte gréco-romaine, a beaucoup de points de
+ressemblance avec celle des anciens. Pendant les siècles derniers elle
+ne fut pas très en faveur en France, si ce n'est en Bretagne, dont les
+lutteurs furent longtemps célèbres comme champions de poids léger; les
+Allemands par contre et les Suisses se distinguaient dans les poids
+lourds. Ce n'est guère qu'au XIXe siècle que l'opinion s'intéressa à la
+lutte rénovée par les nègres américains; il y eut alors quelques
+rencontres fameuses, entre autres celle où l'athlète bordelais Exbroyat
+écrasa la tête de son adversaire, un nègre qui avait combattu de façon
+déloyale. Depuis quelques années l'intérêt du public s'est réveillé;
+partis des champs de foire, les lutteurs se produisent actuellement sur
+les planches des théâtres. Les vainqueurs se font une réputation aussi
+universelle que durable; nombreuses sont les célébrités de la lutte de
+Loubet de Nîmes à Pons, du turc Karu-Ahmed à Laurent le Beaucairois, de
+Constant le Boucher au russe Padoubny.
+
+La lutte française, qui est une lutte à mains plates, défend certains
+coups dangereux autorisés en Amérique, tels que les coups au-dessous de
+la ceinture, les crocs-en-jambe, les prises de doigts ou de jambes, les
+bras retournés, le collier de force, etc., on ne peut prendre
+l'adversaire qu'au dessus de la ceinture. Les coups permis sont très
+nombreux et peuvent se faire debout ou à terre. Citons: les trois
+ceintures de devant, d'arrière et de côté et les ceintures à rebours et
+de travers, la cravate, le tour de bras, le tour d'épaule, le bras
+roulé, le tour de hanche en ceinture, etc.; presque tous ont leur
+parade. Pour vaincre, il faut faire toucher terre aux deux épaules à la
+fois; si un lutteur abandonne l'arène, avant que ce résultat soit
+obtenu, il est considéré comme battu; le combat a lieu en silence; les
+athlètes luttent ordinairement le torse nu ou recouvert d'un maillot.
+
+La lutte pratiquée par les amateurs est un sport hygiénique, parce
+qu'elle met en jeu tous les muscles.
+
+
+=Boxe.=--«La boxe est le plus court chemin d'un _poing_ à un autre». Ce
+calembour définit assez clairement la boxe, pour qu'il soit inutile
+d'insister.
+
+Le pugilat a été pratiqué par les anciens; tout d'abord, les athlètes
+combattaient le poing nu, puis ils prirent dans la main une boule de
+pierre ou de métal, ce qui rendait les coups plus violents; enfin ils se
+protégèrent la main avec des lanières de cuir souvent munies de fer ou
+de plomb: c'est ce qu'on appelait le ceste.
+
+Tout le monde sait que l'Angleterre est la patrie de la boxe proprement
+dite; les rencontres entre «boxers» y ont toujours attiré une foule
+considérable qui se livrait à des paris très importants. On peut dire
+que toutes les classes de la société savent la boxe, et l'utilité de ce
+sport est augmenté encore par ce fait que le duel est inconnu en
+Angleterre. Les principales règles ont été fixées au milieu du XVIIIe
+siècle par le champion Jack Broughton.
+
+La boxe anglaise interdit les coups de pied et de tête, les coups de
+pied bas, coup de pied de pointe, coup d'arrêt, coup de pied de flanc,
+coup de pied tournant. Elle considère également comme incorrect la prise
+de l'adversaire et les coups au-dessous du nombril. On peut donner par
+contre le coup de poing direct, le coup de poing de côté au visage ou au
+cou, le coup de poing direct au corps (dans l'estomac), le coup de poing
+de côté au corps. Deux coups d'égale force, appliqués en des régions
+différentes du corps n'ont pas le même résultat; les boxeurs cherchant
+surtout à faire perdre connaissance à leurs adversaires, visent dans ce
+but les points vulnérables, particulièrement, le creux de l'estomac, la
+pointe du menton et la carotide; si le coup est bien appliqué l'athlète
+tombe sans connaissance sur le ring; il est _knock-out_. Le _knock-out_
+est en effet le coup qui met le boxeur hors de combat. Un choc violent
+entre les deux yeux a pour résultat d'aveugler momentanément; si le
+pugiliste n'est pas revenu de son étourdissement dans les délais
+réglementaires, il est considéré comme vaincu. Généralement un match
+comprend trois rounds (reprises), les deux premiers de trois minutes, le
+dernier de quatre minutes; deux adversaires d'égale force pourront
+toutefois se mesurer en un plus grand nombre de rounds. En boxe, le coup
+de poing doit être donné avec les os métacarpiens.
+
+La boxe française a ajouté les mouvements de la boxe anglaise à ceux de
+notre ancienne «savate»; elle résulte donc d'une fusion des deux
+systèmes de combat; c'est le célèbre professeur Lacour--un homme de
+génie prétendait Alexandre Dumas--qui imagina cette combinaison. Bien
+entendu, les Anglais considèrent notre boxe comme inférieure, vulgaire
+et tout à fait indigne d'un gentleman; il n'en est pas moins vrai
+qu'elle constitue une redoutable méthode de combat qui convient
+parfaitement à nos qualités d'agilité et de souplesse.
+
+Les professionnels de boxe doivent pouvoir «encaisser» sans broncher les
+chocs les plus rudes; ils suivent dans ce but un entraînement spécial de
+«durcissement», qui les rend moins sensibles aux coups. Les amateurs
+s'exerceront avec profit contre les ballons à boxer, que l'on peut
+placer dans n'importe quelle pièce. Tous les jeunes gens devraient
+connaître la boxe.
+
+=Jiu-jitsu.=--Le jiu-jitsu est nouveau venu en Europe, mais il a
+rapidement conquis ses lettres de naturalisation. Actuellement sport
+national du Japon il était autrefois en ce pays l'apanage de la caste
+dominatrice et guerrière des Samouraï.
+
+Triomphe de l'agilité sur la force brutale, le jiu-jitsu permet de
+vaincre sans armes un adversaire et de le réduire à l'impuissance. Il
+comprend des coups nombreux: attaques, parades, torsions de membres,
+«clés au bras» ou armlock, qui se font aux parties les plus vulnérables
+du corps humain: il enseigne les coups du tranchant de la main du côté
+du petit doigt, qui est d'ailleurs soumis à des exercices spéciaux de
+durcissement. Le jiu-jitsuiste frappe la carotide, la pomme d'Adam, le
+creux de l'estomac, la région du coeur, le sommet de la nuque à la base
+du crâne (où se fait le coup du lapin), etc.; il retourne et tord les
+doigts, les phalanges, les poignets; en prenant à faux les bras ou les
+jambes il obtient des fractures ou des désarticulations. Il faut pour
+pratiquer le jiu-jitsu un long entraînement.
+
+Cette méthode n'est qu'en partie originale, puisque certaines de ses
+pratiques sont connues de la savate marseillaise. Mais il complète la
+boxe française et anglaise et peut rendre de véritables services en cas
+de surprise ou d'attaque par des criminels. La préfecture de police
+s'est attaché un professeur de jiu-jitsu. Des matches très courus entre
+champions japonais et champions européens ont transformé ce genre de
+combat en sport à la mode surtout en Angleterre, où les jeunes misses
+demandent au jiu-jitsu l'adresse qui triomphe de la force.
+
+=Courses.=--La course a joué un grand rôle chez les peuples primitifs et
+chez les anciens, où elle était de première utilité, tant pour échapper
+à l'ennemi que pour porter rapidement les nouvelles. Les jeunes filles
+hellènes s'y exerçaient dans les prairies. Les courses occupaient le
+premier rang dans les stades grecs ou dans les cirques romains. Une des
+catégories les plus curieuses, en honneur à Athènes, était les
+lampadophories ou courses au flambeaux, dans laquelle les coureurs
+portaient un flambeau qu'ils devaient garder allumé. Si cette course est
+aujourd'hui négligée, on en trouve quelques exemples au moyen âge, par
+exemple dans les villages du Centre de la France. Il fallait y faire
+preuve d'autant d'habileté que de vitesse, de même que dans les courses
+basques, où les femmes portent une cruche pleine d'eau sur la tête.
+
+La course à pied est un sport très populaire, peut-être parce que c'est
+un exercice simple, naturel et peu coûteux, puisqu'il n'entraîne
+d'autres frais que ceux du costume, soit un maillot léger et des
+culottes flottantes. Un très grand nombre de sociétés les favorisent à
+l'exemple du Racing-Club, du Stade français et de l'U.S.F.S.A., qui ont
+organisé des matches et en ont fixé les règlements. On distingue deux
+sortes d'épreuves: les épreuves handicap et les épreuves scratch. Pour
+que les concours ne soient pas toujours gagnés par les mêmes athlètes
+dont la supériorité est reconnue, on a cherché à égaliser les chances
+des concurrents par le _handicap_; en quoi consiste-t-il? «C'est, nous
+dit Raoul Fabens dans les _Sports pour tous_, une course ou un concours
+dans lesquels les chances de tous les concurrents se trouvent égalisés
+par suite de _rendements_. Dans les concours hippiques, le meilleur
+cheval, _rend_ des points à ses adversaires, c'est-à-dire que ceux-ci
+portent des poids moins élevés et proportionnés à leur valeur
+respective. Dans les courses de bicyclette et dans les courses à pied
+sur piste, ainsi que dans les concours athlétiques, le meilleur athlète
+_rend_ aux autres une certaine distance en mètres ou en centimètres.
+Dans les courses sur routes, dans les cross-country le meilleur homme
+_rend_ à ses rivaux un certain nombre de minutes ou de secondes. Dans
+les jeux de balles, lawn-tennis, paume, etc., le joueur ou le camp le
+plus fort rend à l'autre des points». La valeur de chaque concurrent est
+examinée par le «handicapeur», qui, prenant pour point de départ les
+performances de chaque athlète, place en première ligne le meilleur
+coureur dit «scratchman», et en dernière ligne le plus faible
+«limitman»; entre ces deux-là seront échelonnés les autres concurrents
+au prorata de leur valeur. Le scratchman part de la raie, scratch; les
+autres seront avantagés et partiront 10, 15, 20, 30 mètres devant la
+raie. On appelle épreuve scratch, celle où tous les coureurs partent de
+la raie (scratch). Le handicap peut être secret, auquel cas on attribue
+aux concurrents, après la fin de la course, des rendements qui
+s'additionnent avec les résultats déjà obtenus par eux. A un autre point
+de vue, on divise les courses en cross-country, courses sur piste,
+courses sur route.
+
+=Cross-Country.=--Comme son nom l'indique, le cross-country (_cross_, à
+travers, _country_, contrée) se court en pleine campagne. Un traceur ou
+lièvre, après une étude sérieuse du terrain, part avant les crossmen et
+trace une piste avec des confettis ou mieux des rognures de papier.
+Cette piste doit revenir à son point de départ après avoir emprunté
+routes, chemins et sentiers, traversé des bois et des champs, et franchi
+des obstacles de toutes sortes, tels que rocher, ruisseau, barrière,
+haie, talus; elle doit comprendre des montées et des descentes. En
+Angleterre le cross-country est surtout couru en terres labourées. Le
+traceur fera bien de contourner les obstacles dangereux, comme les
+carrières profondes, voie de chemins de fer, etc., pour éviter les
+accidents, bien superflus, puisqu'il s'agit d'un sport, c'est-à-dire
+d'un divertissement. Les crossmen ou concurrents, forment la meute
+suivant cette piste et celui qui arrive le premier est le gagnant.
+
+A la différence du rallye-paper, tombé en défaveur, le cross-country ne
+cherche pas à dépister les coureurs par de fausses pistes; au contraire
+les rognures doivent être semées en assez grande quantité, pour marquer
+nettement le parcours à suivre.
+
+Ce sport est pratiqué par tous les temps, de novembre à mars; les
+concurrents s'entraînent chaque dimanche en vue du championnat
+interscolaire ou du championnat de France, qui se court sur une distance
+de 16 kil. 600; le championnat d'Angleterre se dispute sur 10 miles soit
+16 kil. 093.
+
+Le cross-country, très amusant, très varié par ses péripéties et par les
+difficultés inopinées qu'on y rencontre, développe l'intelligence, la
+rapidité de décision du _chien_, qui, d'un coup d'oeil, doit voir le
+parti à prendre devant l'obstacle. Dévaler les pentes, grimper les
+côtes, franchir les haies, traverser les taillis, est-il sport plus
+sain, plus vivant, plus intéressant pour la jeunesse? Tous les coureurs
+prennent le plus vif plaisir à exercer leur force et leur souplesse dans
+l'air pur du matin, parmi les grands arbres impassibles.
+
+=Course sur piste.=--Les pistes sont en gazon, en terre battue comme en
+Amérique, ou en cendrée, c'est-à-dire en scories pulvérisées. Les
+courses sur pistes comprennent les courses plates de vitesse, les
+courses de fond et les courses d'obstacles. Les amateurs peuvent
+naturellement s'exercer sur des distances déterminées par eux, mais il
+est préférable de prendre pour exemple les épreuves officielles. Les
+courses plates (par opposition à courses de haies) de vitesse, se
+disputent sur les distances du championnat de France: 100, 400, 800 et,
+épreuve de demi-fond, 1,500 mètres, ou sur les distances également
+classiques de 500 mètres et 1000 mètres.
+
+Le signal du départ est donné par le coup de pistolet du «starter». Pour
+marquer la ligne d'arrivée, on tend à travers la piste un fil de laine
+qui sera rompu par le corps du coureur qui s'est placé le premier. Un
+bon départ est indispensable pour les courses de vitesse. Celle de 400
+mètres est considérée comme l'épreuve la plus dure, parce que le coureur
+se lance à toute allure comme dans celle de 100 mètres. Les concurrents
+portent généralement des souliers à pointes et prennent dans les mains
+des «poignées» de liège, qui empêchent les ongles de pénétrer dans la
+paume.
+
+Les courses de demi-fond et fond exigent, outre de la vitesse, une
+grande résistance; ici les concurrents doivent suivre une tactique qui
+variera selon leur tempérament; les uns s'attachent pas à pas au
+meilleur coureur pour s'efforcer de le dépasser dans les derniers
+mètres: d'autres partent en tête, s'ils savent mener, et tâchent de
+rester à l'avant. La grande épreuve pédestre de cette catégorie est le
+prix Roosevelt: 4,827 mètres, couverte par Fleurac en quinze minutes
+cinq secondes deux cinquièmes.
+
+En Amérique la mode est aux _Courses de relais_ où les concurrents
+marchent par équipes, de deux ou plusieurs coureurs se relayant
+facultativement. La dernière grande épreuve de ce genre, course de
+New-York de mars 1909, a été gagnée par deux Français Cibot et Orphée,
+qui, se relayant à volonté, ont couvert en six jours l'énorme distance
+de 1,178 kilomètres, sur une piste ouverte de 160 mètres de tour, ce qui
+représente un train moyen de 8 kil. 300 à l'heure.
+
+Dans les courses d'obstacles, les distances classiques sont: la course
+de haies de 110 et 400 mètres, le steeple-chase de 4,000 mètres. Dans le
+110 mètres haies, la piste est coupée de 9 en 9 mètres de dix haies ou
+barrières d'une hauteur de 1 m. 06 de hauteur. Dans les courses de 200
+et 400 mètres il y a également dix barrières à franchir, mais la hauteur
+en est alors de 0 m. 90. Le bon coureur doit s'exercer à «enjamber» les
+obstacles et non à les sauter en réunissant les pieds. Le steeple-chase,
+dont le parcours est semé d'obstacles, mur, haies, rivières, se court
+sur des distances de 2,500 à 4,000 mètres.
+
+=Course sur routes.=--Aucun terrain spécial n'est nécessaire et c'est là
+l'une des raisons qui expliquent le succès des courses sur routes; en
+outre, depuis quelques années l'épreuve de «Marathon», qui intéresse
+vivement l'opinion, a ramené l'attention du public sur ce sport. Cette
+épreuve se dispute chaque année sur 40 kilomètres. Distance et nom sont
+empruntés à un fameux épisode de l'histoire grecque: un soldat courut
+d'une traite de Marathon à Athènes pour annoncer aux Athéniens la
+victoire remportée sur les Perses et il mit une telle hâte à porter
+l'heureuse nouvelle, qu'en arrivant, il tomba mort de fatigue.
+
+Généralement les courses sur routes comprennent de 12 à 40 kilomètres et
+se disputent de mai à octobre; ce sont des épreuves assez pénibles, dont
+les cardiaques feront bien de s'abstenir, et qui exigent un entraînement
+particulier. Les spécialistes préconisent la marche comme meilleur moyen
+d'entraînement; mais si l'on se prépare à un concours, il faudra
+également couvrir à la course des parcours de plus en plus longs; on ne
+tardera pas à obtenir d'excellents résultats si on possède quelque
+résistance.
+
+Parmi les records établis dans les siècles précédents, on ne peut passer
+sous silence la belle performance d'un laquais du comte de Polignac qui
+«âgé de plus de soixante ans, fit le trajet du Puy à Paris, aller et
+retour, soit environ 800 kilomètres en sept jours et demi, ne dormant
+que quatre heures sur vingt-quatre et le reste du temps arpentant les
+routes avec les jambes qu'il avait fort longues»[2].
+
+[Note 2: Ch. Fleurigand. _Jeux, sports et grands matches_.]
+
+=Saut.=--Le saut est un exercice naturel à l'homme, mais qui exige de la
+souplesse. Le principe dont il est nécessaire de se bien pénétrer, avant
+de sauter, c'est qu'il faut «se recevoir» sur la _pointe des pieds_, les
+jambes fléchies et la tête droite; une chute sur les talons pourrait
+être très grave, sinon mortelle. Tous ceux qui font du tourisme, des
+ascensions, ceux qui se livrent au cross-country, etc, doivent s'exercer
+à bien sauter. C'est un sport très utile. Rencontre-t-on un obstacle,
+mur, barrière, etc.; il est possible de le franchir de diverses
+manières. On peut: 1° le sauter de pied ferme ou avec élan; 2° le
+franchir en s'y appuyant d'une main sur laquelle pivote le corps; 3°
+poser les deux mains sur l'obstacle et sauter en faisant passer les
+jambes fléchies dans l'espace laissé par l'écartement des deux mains:
+cette dernière manière demande plus d'habitude. Se trouve-t-on en
+présence d'une barrière plus élevée, mieux vaudra alors recourir à la
+perche, si on peut en trouver une qui offre des garanties de solidité;
+il suffit qu'elle soit de 50 centimètres environ plus haute que
+l'obstacle. On place les deux mains l'une au-dessus de l'autre, près de
+l'extrémité supérieure de la perche; on prend son élan, on s'enlève;
+quand elle arrive à la position verticale, on fait une traction avec les
+bras et on jette vivement les jambes de côté, horizontalement ou même
+plus haut que la tête; on abandonne alors la perche pour se redresser et
+retomber sur la plante des pieds. On arrive, avec de l'entraînement à
+sauter des obstacles de plus de 2 mètres et 2 m. 50 de haut.
+
+Les différentes catégories de saut, en hauteur, en largeur, à la perche
+font partie des exercices athlétiques réglementés et il existe pour
+chacun un championnat annuel. Dans les concours officiels de saut en
+largeur, la distance franchie est calculée du point de départ, à la plus
+proche empreinte marquée par le corps, c'est-à-dire que si, en
+retombant, on met les mains derrière soi, comme il arrive souvent pour
+rétablir son équilibre, la distance sera comptée à partir de l'endroit
+où cette main touche le sol. Pour le saut en hauteur, on ne se sert plus
+du tremplin, ce qui eut semblé, il y a quelques années seulement, une
+grave hérésie à nos maîtres de gymnastique.
+
+Enfin on s'exerce également à sauter en arrière; on ne franchit alors
+que de petites distances.
+
+Notons que les anciens, pour augmenter l'impulsion donnée au corps par
+les bras, sautaient avec des poids ou haltères dans les mains.
+
+On cite des exemples de sauts particulièrement remarquables. Ainsi le
+colonel Amoros créateur de la gymnastique française, dit avoir connu un
+Anglais capable de franchir une rivière de 10 mètres de large. Un nommé
+Irland, vivant au XVIIIe siècle, sautait dix chevaux rangés côte à côte.
+Les Grecs relatent le record de Phayllius de Crotone, qui franchit d'un
+seul bond 19 mètres.
+
+Un auteur digne de foi conte que le sauteur Grimaldi donnait une
+représentation à la foire de Saint-Germain en 1742, quand il fit le pari
+de bondir jusqu'au lustre qui éclairait la scène de fort haut. Il
+s'élança d'un bond si furieux, que son pied, bousculant la suspension,
+envoya un des cristaux dans le visage de l'ambassadeur de la
+Sublime-Porte: Mehemet Effendi. Quand Grimaldi s'approcha du haut
+personnage pour recevoir des félicitations bien méritées, un esclave de
+l'ambassadeur s'empara du pauvre histrion et lui administra une
+vigoureuse raclée de bois vert; on dit que le sauteur se consola
+difficilement d'avoir été pour un soir la tête de turc de ses
+spectateurs.
+
+=Natation.=--«Il ne sait ni lire, ni nager», disaient les Romains d'un
+homme sans éducation; cette expression nous montre combien la natation
+était en honneur chez eux; il en était de même chez les Égyptiens, les
+Carthaginois, les Grecs. En France c'est depuis quelques années
+seulement qu'un mouvement se dessine, favorable à la nage. Outre son
+agrément, ce sport peut être très utile et il faut engager vivement ceux
+qui en ignorent jusqu'au principe, à prendre quelques leçons d'un maître
+nageur. Dans les lycées et casernes, on enseigne à sec les mouvements
+décomposés de la nage: cet exercice préparatoire, qui se fait au
+chevalet, offre des avantages mais ne suffit pas; l'élève ainsi formé
+sera incapable dans la plupart des cas de se débrouiller seul dans
+l'eau.
+
+Des gens graves vous disent: Vous voulez nager, observez les grenouilles
+et faites comme elles. Si le principe est juste, la pratique est
+difficile. La nage commune ou _brasse_ imite les mouvements des
+batraciens; l'homme étant plus pesant que le volume d'eau égal à son
+corps surnage grâce à des mouvements d'extension des bras et des jambes.
+Le nageur ayant joint ses mains devant la poitrine allonge ses bras en
+avant; en même temps les jambes pliées, les talons touchant le bas des
+reins, se détendent, s'écartent le plus possible, la pointe des pieds en
+dehors; ce mouvement a pour effet de pousser le corps en avant. Le
+nageur écarte les bras, les paumes de la main en dehors, et les ramène
+par un mouvement circulaire dans leur position primitive devant la
+poitrine, tandis que les jambes se réunissent et se plient de nouveau,
+les talons touchant les reins. On recommence et poursuit continuellement
+ces détentes et ces flexions.
+
+On pratique également la _nage sur le dos_, en faisant la planche, les
+bras exécutant le mouvement de la godille. Dans la _coupe_, les bras
+battent l'eau alternativement en avant du corps. Pour apprendre la
+natation un professeur est presque toujours indispensable; si l'on ne
+veut pas prendre de leçons, il vaut mieux franchement s'abstenir de
+ceintures de liège et des appareils similaires pour avoir recours à
+l'aide d'un ami qui, de la berge, tiendra une perche et une corde.
+
+Plus difficiles sont les méthodes athlétiques.
+
+J.-B. Trudgeon a fait connaître il y a une quarantaine d'années la nage
+des indigènes de l'Amérique du sud: on l'appelle du nom de celui qui l'a
+vulgarisée: le trudgeon ou trudgen: elle a presque les mêmes mouvements
+que ceux de la coupe, mais plus rapides. En outre l'_over arm stroke_
+permet d'avancer très vite; les jambes y dessinent un mouvement de
+ciseau, tandis que les bras reviennent l'un après l'autre à la surface.
+
+Il y a des concours de vitesse et de demi-fond organisés pour les
+nageurs et nageuses, puisque celles-ci, suivant l'exemple de miss
+Kellermann, tentent aussi l'épreuve de la traversée de Paris: cette
+traversée à la nage a été faite en deux heures dix-huit. Quant à la
+traversée de la Manche elle a été tentée plusieurs fois et par des
+hommes comme Holbein, Burgess, Wolf. Seul le capitaine Webbs a réussi en
+1875 à aller d'Angleterre en France.
+
+Il faut un entraînement spécial pour apprendre à bien plonger: certains
+professionnels restent sous l'eau jusqu'à deux et trois minutes.
+
+Si l'on se trouve en présence d'une personne qui se noie, on doit agir
+prudemment pour lui porter secours et la saisir par derrière, par les
+cheveux ou bien sous les aisselles ou par le haut du bras. «Lorsqu'on
+cherche à sauver quelqu'un en plongeant au fond, dit l'instruction de la
+Commission de gymnastique française, il ne faut jamais saisir le noyé
+que par une seule main; l'autre est employée avec les pieds pour
+s'élever à la surface. Si le nageur est saisi par celui qui se noie, il
+ne pourra se dégager qu'en gardant tout son sang-froid. Du moment qu'il
+est étreint et qu'il se sent près de couler, il doit prendre haleine,
+engager vivement les doigts de ses deux mains sous l'extrémité de ceux
+qui le serrent, les ouvrir par un effort violent et brusque, puis, au
+même instant, se dégager par une secousse, s'échapper rapidement et
+aller attendre à l'écart le moment opportun pour ressaisir
+convenablement le noyé. Dans le cas où celui-ci serait très robuste, il
+serait bon d'attendre qu'il ait perdu connaissance avant de l'aborder de
+nouveau.»
+
+Chacun sait que l'on ne peut se mettre à l'eau qu'une fois la digestion
+terminée, c'est-à-dire trois ou quatre heures après le repas. En résumé,
+avec de la prudence et quelques précautions, la natation offre peu de
+danger, et procure à ses adeptes une distraction aussi hygiénique
+qu'agréable; elle convient parfaitement à la jeunesse.
+
+
+
+
+=III.--CYCLISME=
+
+
+=La bicyclette.=
+
+ Instrument raide
+ En fer battu
+ Qui dépossède
+ Le char tordu.
+ Vélocipède
+ Rail impromptu
+ Fils d'Archimède
+ D'où nous viens-tu?[3]
+
+[Note 3: Ch. Monselet.]
+
+Le vélocipède ne vient pas de loin; ses ancêtres sont la _draisienne_,
+inventée en 1816 par le baron de Sauerbron, et le _célérifère_ en vogue
+en 1818; ils consistaient en une selle allongée, montée sur deux roues
+d'égal diamètre et assez basses pour que le cavalier put frapper le sol,
+tantôt du pied droit, tantôt du pied gauche, afin de donner l'impulsion
+à la machine; on pouvait faire ainsi du 12 à l'heure. On ignorait alors
+la pédale à chaîne ou dispositif à cordes, qui ne fut inventée que vers
+1855. Un enfant, le jeune Michaud, s'amusait un jour avec un vieux
+tricycle, quand il eut l'idée d'enlever une roue et, en jouant avec ce
+nouvel appareil, d'actionner la roue de devant avec les pieds; ce fut le
+point de départ du vélo; car Michaud, serrurier en voitures à Paris, fut
+ainsi amené à créer le vélocipède, qui se fit en bois, en fer, puis en
+acier. On sait quelle fut sa fortune; des perfectionnements successifs:
+freins, gouvernail, rayons, bandage d'étoffe et de cuir aux roues,
+caoutchouc, pleins, creux (1889) et pneus (appliqués par Dunlop)
+marquèrent les étapes du succès en dépit des résistances et de
+l'hostilité, qui accueillent toute invention nouvelle. Le cycle devint
+le roi du sport. Le bicycle précéda la bicyclette; nous laissons sa
+description à une plume plus autorisée. (Note: Alfred Capus, 1890.)
+
+«Tandis que le cyclone ravage la province, Paris est victime d'un autre
+fléau, auquel les savants ont donné le nom de bicycle. Tout le monde
+sait ce que c'est qu'un bicycle, ne serait-ce que pour avoir été
+renversé par un de ces dangereux instruments. Rappelons seulement qu'il
+se compose de deux roues, comme son nom l'indique. Celle de devant est
+d'une mobilité extrême et a pour but de pénétrer entre les jambes des
+promeneurs distraits, de façon à les projeter sur le sol. Celle de
+derrière sert de point d'appui au bicycliste. Un bicycliste adroit et
+expérimenté peut renverser de vingt-cinq à trente personnes par jour...
+c'est surtout l'enfant qui est le triomphe du bicycliste. Il peut en
+renverser trois ou quatre d'un seul coup et détruire un pensionnat en
+moins d'une demi-heure». Mais l'équilibre était trop instable sur le
+bicycle, comprenant une grande roue motrice et une petite roue d'environ
+0 m. 40, et les chutes en avant étaient trop nombreuses. Le tricycle,
+non encore muni de moteur, ne convenait qu'aux gens paisibles. La
+«bécane» rallia tous les suffrages; la première fut construite en
+Angleterre en 1880. Elle se compose de deux roues égales réunies par un
+cadre; celle d'arrière est motrice et l'effort sur la pédale lui est
+transmis par une chaîne, munie de deux engrenages multiplicateurs. Dans
+l'acatène (sans chaîne) la transmission a lieu par une tige métallique
+et un double engrenage.
+
+De nouveaux perfectionnements sont apportés chaque année à la bécane,
+qui est presque parfaite: frein sur roue d'arrière, roue libre,
+changement de vitesse, rétropédalage, etc. Lorsqu'on achète une
+bicyclette il ne faut pas prendre un développement trop élevé: 6 mètres
+à 6 m. 80 convient pour la plaine, 5 mètres à 5 m. 50 pour les routes
+ordinaires, 5 mètres au maximum pour les régions montagneuses.
+
+La bicyclette est autant un moyen de transport qu'un sport; sa pratique
+ne peut qu'être bonne à la santé, si on n'en abuse pas; elle
+n'occasionne d'accidents qu'aux téméraires. Beaucoup de cyclistes
+négligent de se munir d'un frein, parce qu'on peut freiner, soit en
+appuyant sur les pédales, soit avec le pied sur le sol, soit encore avec
+le pied sur la roue d'avant; c'est une imprudence. Ceux qui voyagent en
+montagne ont la ressource d'attacher pour les descentes, à la roue
+d'arrière, une grosse branche d'arbre, qui, traînant sur le sol, fait
+office de frein.
+
+Les courses se sont multipliées, sur routes (Paris-Brest,
+Paris-Bordeaux) comme sur pistes dans les vélodromes, avec ou sans
+entraîneur, épreuve scratch ou épreuve handicap de vitesse ou de fond.
+Les champions sont arrivés, derrière motocyclette, à faire tout près de
+100 kilomètres à l'heure. Les championnats ne sont d'ailleurs
+réglementés que depuis une douzaine d'années.
+
+Enfin la bécane permet des variations sans nombre, marche en arrière,
+courses de lenteur, jeux et acrobaties de toute nature.
+
+=Motocyclette.=--Voulez-vous avoir la sensation de la vitesse? Faites de
+la moto. Ceci est admirable qu'un amateur puisse couvrir sur routes,
+sans aucun effort, des 40, 50 kilomètres et plus, à l'heure, avec
+simplement deux roues entre les jambes. Toute moto ou bicyclette
+transformée comprend nécessairement: _moteur à deux ou quatre temps,
+carburateur à pulvérisation, bobine d'induction, accumulateur_ (magnéto
+ou pile), _transmission_ (chaîne, engrenage, courroie), _réservoir_
+d'huile, d'essence, d'eau.
+
+Si l'on fait ajouter des engins moteurs à une bicyclette, il faut avoir
+soin de faire vérifier la solidité des diverses parties de la machine,
+et si possible de les faire renforcer: la fourche principalement doit
+être très solide; exiger des pneus résistants et un cadre très rigide.
+Il faut que les organes puissent résister: 1° aux vibrations; 2° à
+l'augmentation de vitesse; 3° à l'augmentation de poids. On construit
+pour courses des motos d'une force de 6, 8, 10 chevaux à deux et quatre
+cylindres; il est plus pratique de se contenter de 2 à 3 chevaux, la
+moto ne pesant que 35 à 55 kilos; généralement on emploie alors le
+moteur à un cylindre. Le moteur est au pédalier.
+
+Avant d'entreprendre une excursion un peu longue, il sera bon
+d'apprendre à bien connaître sa machine, de savoir manoeuvrer à propos
+les manettes, enfin de devenir un peu mécanicien, pour obvier aux
+pannes; car rien n'est moins drôle que de traîner une moto inerte. Mais
+elle est maintenant assez perfectionnée pour satisfaire ses fervents.
+C'est un sport passionnant, dont le succès ira croissant et qui ne peut
+manquer de se démocratiser.
+
+
+
+
+=IV.--SUR LA GLACE ET SUR LA NEIGE=
+
+
+=Patinage.=--Le patin primitif n'était autre chose qu'une chaussure
+munie d'un morceau de bois durci au feu; on remplaça ensuite le bois par
+un os de mâchoire de vache ou de cheval; ce patin était encore en usage
+au XIe siècle; puis on fixa sous la sandale de bois une lame de métal.
+
+On patina furieusement sous Louis XV et sous le premier Empire, époque
+où le professeur Garcin inventa le patin à roulettes, qui n'est plus
+guère usité qu'en Amérique; la roulette, permettant de patiner sur les
+parquets, n'a plus de raison d'être, depuis qu'il existe des
+établissements offrant toute l'année des pistes de glace artificielle.
+
+Actuellement, le patin comprend une semelle d'acier, traversée en
+dessous par une lame d'acier; cette semelle est fixée à la chaussure par
+un étrier à vis, système qui a remplacé depuis 1549 les simples
+courroies. Un débutant ne manquera pas de prendre quelques «pelles»,
+tant l'équilibre est instable sur la glace polie; en peu de leçons il
+apprendra à faire les «pas en dedans» et les «pas en dehors», plus
+difficiles; pour s'arrêter, il faut lever la pointe des pieds et appuyer
+les talons sur la glace, en courbant le corps en avant, ou bien, méthode
+plus délicate, mettre les pieds en équerre en rapprochant les talons.
+
+Le patinage est chez nous un sport charmant, élégant; mais il est
+nécessaire d'émigrer sous des climats plus rudes pour en goûter tous les
+charmes. Déjà les Berlinois se rendent à leur Versailles, Potsdam, en
+patinant sur la Havel. En Hollande, c'est un moyen de transport, usité
+par les paysans et paysannes pour porter leurs denrées aux marchés des
+bourgs et villes; ils parcourent le lacis de leurs canaux à 20 et 30
+kilomètres à l'heure. En Scandinavie, on se lance sur d'immenses lacs,
+où le patineur, perdu comme une barque en mer, ne voit aucun obstacle
+arrêter son élan et goûte toutes les voluptés d'une vitesse folle sur un
+miroir infini. Parfois un cheval entraîne le promeneur qui glisse sur
+ses patins, sans faire le moindre effort; parfois encore il tient dans
+ses mains une voile tendue sur une armature de bois et le vent chasse à
+une allure vertigineuse (jusqu'à 90 kilomètres à l'heure) le hardi
+patineur.
+
+Des concours et championnats se disputent chaque année en France et à
+l'étranger. Certains concurrents dansent et valsent sur la glace; les
+autres y dessinent les figures les plus compliquées: le coeur, le
+trèfle, la pensée, etc.; d'autres y luttent de vitesse, ayant chaussé le
+patin de course, beaucoup plus long, 0 m. 60 environ. Tous y font assaut
+de grâce et de souplesse.
+
+Enfin on joue au hockey sur la glace; les règles sont les mêmes que sur
+la pelouse; les joueurs qui doivent être d'une très grande dextérité
+poussent, au lieu de balle, un palet en bois; notons que ce jeu était
+autrefois connu des Français, qui, notamment en Auvergne, s'adonnaient,
+sans patin toutefois, à la «crosse» sur les étangs glacés.
+
+Le patinage fait, chaque année, des progrès et voit s'augmenter le
+nombre de ses partisans en France.
+
+=Ski.=--Le ski ou patin à neige (on écrit aussi sky) se compose d'une
+longue planche de bois flexible, le plus souvent du frêne, recourbée à
+l'avant; sa longueur varie selon la taille de la personne à laquelle il
+est destiné: elle doit être de 1 m. 75 à 2 mètres pour les petites
+tailles, de 2 m. 15 à 2 m 50 pour les grandes tailles; l'épaisseur est
+environ de 25 millimètres à la pointe et de 30 millimètres sous les
+pieds: la largeur est de 10 centimètres. Le ski se fixe au pied, de
+différentes manières, tout en lui laissant une certaine liberté: par des
+courroies, un étrier en fer, des attaches avec tendeur-levier Hoyer
+Ellefsen, etc. Le skieur se sert d'un bâton ferré, d'une hauteur de 0 m.
+90 à 1 m. 60 et pourvu à son extrémité inférieure d'une rondelle évidée
+en bois, en jonc ou en cuir, qui a pour effet d'empêcher le bâton de
+trop enfoncer dans la neige.
+
+Sport national des Scandinaves, nous voyons dès 1200 les rois se servir
+de skieurs pour éclairer leurs armées. Le ski n'est connu que depuis peu
+en France. Les premiers concours de Chamonix eurent beaucoup de succès;
+le club alpin a grandement contribué à le répandre dans les Alpes, les
+Pyrénées, en Auvergne même. Sport ou moyen de locomotion, il permet de
+parcourir rapidement de grandes distances; la vitesse obtenue est
+vertigineuse sur les pentes escarpées. Il suffit que la neige soit un
+peu gelée, offrant une légère croûte de glace, pour que le plaisir soit
+entier. Si le skieur rencontre un obstacle, une crevasse, etc., il la
+franchit par des bonds énormes qui atteignent 20, 30 et 40 mètres. Ce
+merveilleux exercice développe la vigueur des muscles, la souplesse du
+corps et fortifie au plus haut point la volonté et le sang-froid.
+
+C'est un indispensable moyen de transport dans les régions montagneuses
+ou dans les plaines de Russie, du Canada, etc. En Asie les Toungouses se
+font traîner en ski par des rennes. L'armée russe possède des bataillons
+de skieurs qui ont parcouru 697 kilomètres en 10 jours par vingt degrés
+de froid et en pleine tourmente de neige. Nous mêmes avons depuis
+1903-4, à Briançon, une école de ski pour les 14e et 15e corps sous la
+direction du capitaine Bernard; nos premiers skieurs militaires ont été
+formés par une mission norvégienne et parcourent des distances de 100
+kilomètres en une journée. Certains coureurs entraînés dépassent 200
+kilomètres en un seul jour. C'est assez dire l'intérêt du ski.
+
+=Traîneaux et bobs.=--Luge, toboggan canadien, bob, bobelet ou
+bobsleigh, skeleton, ne sont que des variétés de traîneaux sur patins.
+On luge assis ou couché à plat ventre, ainsi sur le skeleton, à une ou
+plusieurs personnes sur le même traîneau; et l'on se grise de vitesse en
+glissant à toute allure, sur les pentes neigeuses ou les pistes de
+glace. Sport charmant, et qui convient, comme le patin ou le ski, aux
+deux sexes. Ce n'est pas seulement la Suisse, avec Davos et Moritz dont
+la piste atteint 1,200 mètres de long, ce sont maintenant les Alpes et
+les Pyrénées, Chamonix, Briançon, Eaux-Bonnes, etc., qui attirent les
+amateurs de ces sports. N'avez-vous pas assisté, cet hiver même de 1909,
+au concours très réussi de luges et bobsleighs et au cross-country de
+ski, disputé sur les coteaux de Saint-Cloud? Quand aurons-nous un
+championnat de bobs et skis sur les Champs-Elysées?
+
+La difficulté, en la luge primitive, consistait à la diriger; les
+courbes multipliaient les occasions de chutes élégantes; on adapte
+maintenant à l'avant une direction et des freins dont le mécanisme
+varie, ce qui n'empêche pas lugeurs et lugeuses d'aider aux virages
+difficiles, en se penchant et en tendant le bras hors du traîneau.
+
+On se sert depuis longtemps au Canada, ou sur les bords de la Volga et
+autres pays froids, des traîneaux ou yachts à voiles, qui viennent
+d'être importés en Europe et que nos stations d'hiver connaissent déjà.
+
+En un mot, patin, ski, luges et bobs sont assez passionnants pour nous
+faire oublier les sports d'été, quand la neige veut bien transformer la
+France en petite Sibérie.
+
+
+
+
+=V.--LES ARMES=
+
+
+=L'escrime.=--«C'est l'art de donner sans jamais recevoir». Cette
+définition que Molière met dans la bouche de la Nicole s'applique à
+l'escrime de tous les temps. Les Romains tenaient en honneur l'
+«armatura» et s'exerçaient contre des pieux, comme nos escrimeurs
+modernes tirent au mur.
+
+L'escrime du moyen-âge n'avait presque rien de commun avec celle de nos
+jours; on se servait de larges et lourdes épées, en frappant de taille;
+on paraît avec le bras gauche, armé du bouclier, ou avec la dague; les
+duels, d'autant plus fréquents qu'ils étaient fréquemment imposés par
+l'autorité judiciaire, comme «combats de Dieu», étaient presque toujours
+mortels, le vainqueur achevant au poignard le vaincu. L'escrime n'était
+alors que l'art de tuer. Nous savons que Paris possédait dans le seul
+quartier du Marais, «_sept escrémisseurs_» (maîtres d'escrime) en 1292.
+Le premier traité d'escrime qui eut de l'influence fut celui de
+l'italien Marozzo en 1536. Les Espagnols introduisirent l'usage d'une
+longue et fine lame et vers le milieu du XVIe siècle, à l'épée lourde,
+espadon, lansquenette, braquemart, succéda en France la rapière effilée.
+Réglementée par la Boëssière, illustrée par le chevalier de
+Saint-Georges, l'escrime française était dès lors créée; les maîtres
+d'armes la perfectionnèrent peu à peu, se transmettant en outre
+certaines «bottes secrètes», qui permettaient de mettre à mal son
+adversaire selon toutes les règles de l'art. Le fleuret révolutionna et
+rénova l'escrime et les duels devinrent moins meurtriers. On raconte
+qu'un jour le chevalier de Saint-Georges répondit à un maître d'arme
+insolent qui lui demandait «où il perchait».
+
+«A l'arche Marcon; j'y serai demain matin à six heures.»
+
+Le maître s'y étant rendu, Saint-Georges lui fit sauter l'arme des mains
+au premier coup; puis, faisant apporter par son nègre une brassée de
+fleurets, il se procura le plaisir de les briser successivement sur le
+dos de son adversaire.
+
+On se trouve aujourd'hui en présence de deux méthodes rivales:
+l'italienne et la française. Les armes même diffèrent; le fleuret
+italien étant plus long et plus souple que le français et fixé par sa
+coquille à la main du fleurettiste; le fleuret français, dont la garde
+consiste en deux anneaux, dessinant un 8, saute au contraire facilement
+des mains. Si nombreux qu'aient été les assauts, même à fleuret
+démoucheté, entre les maîtres des deux pays, il est impossible
+d'affirmer la supériorité de l'une ou l'autre méthode.
+
+Beaucoup plus mouvementée, comprenant des changements de main, des
+appels, des bonds, des cris, tout un jeu de scène émouvant, l'escrime
+italienne fait ressortir le jeu classique, correct, maître de lui, sobre
+de gestes de l'escrime française. L'italienne est plus agressive; la
+française est plus habile à la parade et à la riposte. Le Français en
+garde plie à peine sur les jambes; l'Italien s'asseoit sur les jarrets
+et parfois se rase à terre complètement, pour laisser passer l'arme de
+l'adversaire au-dessus de lui.
+
+L'escrime au fleuret, féconde en feintes, en roueries, en finesses,
+prépare au combat à l'épée. Mais nombre d'épéistes compétents affirment
+qu'il est préférable de ne s'exercer qu'à l'escrime à l'épée
+directement, en négligeant le fleuret.
+
+Science noble, l'escrime est et restera un sport aussi hygiénique
+qu'utile; elle exige de la souplesse, de la vitesse, un oeil exercé, une
+décision vive et du sang-froid. Les lycées et écoles possèdent des
+salles où les élèves s'instruisent pour les championnats interscolaires.
+Dans les assauts, d'une durée de 12 minutes, le vainqueur est celui qui
+a boutonné le plus grand nombre de fois son rival; tout coup d'épée est
+bon; mais le fleurettiste ne doit frapper qu'entre la clavicule et les
+hanches.
+
+L'escrime comptant près de 12,000 coups, feintes et parades, il est
+superflu d'en vouloir donner ici un aperçu: d'ailleurs, plus qu'en aucun
+autre sport un bon maître est indispensable.
+
+=Le tir.=--Les Français sont des tireurs émérites et remportent de
+nombreux prix dans les concours internationaux. Les sociétés de tir
+mettent des terrains, stands, à la disposition de leurs membres: l'Union
+des Sociétés de tir de France a été fondée par Déroulède en 1886.
+
+On tire debout, à genoux, couché, à bras francs ou avec appui. Les
+premières qualités d'un tireur sont: du sang-froid et une bonne vue; la
+pratique des armes à feu apprend à appuyer solidement l'arme contre
+l'épaule, à n'engager dans la gâchette l'index de la main droite que
+jusqu'à la deuxième phalange, et enfin à bien soutenir le fusil de la
+main gauche. Les règles sont à peu près les mêmes pour le revolver et le
+pistolet.
+
+Le tir sur cible prépare au tir au gibier, car on peut viser sur des
+cibles mouvantes; pourtant un bon chasseur ne se formera qu'à la chasse.
+Le tir aux pigeons vivants est onéreux parce qu'il exige des pigeons de
+races spéciales, et une installation assez coûteuse: cinq boîtes,
+disposées en éventail de cinq en cinq mètres, à trente mètres du tireur,
+sont ouvertes, grâce à un système de fils, par le «pouleur»; le tireur
+ne sait quelle boîte s'ouvrira et devra avoir l'expérience de ce tir
+pour frapper le but. Moins coûteux est le tir aux pigeons artificiels
+lancés par le projecteur ou ball-trap, qui lance une sorte de soucoupe
+en terre à poterie ou en matière plastique, dont la trajectoire imite le
+vol de l'oiseau.
+
+Les duels au pistolet étant nombreux, il est important de connaître la
+récente invention du docteur Devillers, qui apporte à ce sport un
+élément nouveau en permettant les «poules» au pistolet; dans ces assauts
+les adversaires se servent de balles assez friables, pour n'être pas
+dangereuses, tout en étant assez denses pour assurer la précision du
+coup; les projectiles, inventés par le docteur Devillers, sont à base de
+cire; les tireurs portent un masque à grillage, des gants et une longue
+blouse. L'assaut au pistolet donne l'illusion du combat, et assure une
+supériorité réelle à ceux qui s'y exercent (toute intention meurtrière à
+part, cet exercice peut être un divertissement curieux).
+
+Le tir est un sport très populaire--il suffit pour s'en convaincre, de
+parcourir nos foires,--en même temps qu'un sport élégant, que cultivent
+toutes les aristocraties. Au nombre de nos «meilleurs pistolets», est M.
+G. Clemenceau. Levé dès cinq heures du matin, il écrit dans son cabinet
+de travail, dont les fenêtres donnent sur son jardin; parfois, il voit
+un rat qui court parmi les fleurs, effraie ses canards et ses poulets
+d'espèce rare. M. Clemenceau prend dans sa boîte un pistolet, l'arme,
+vise de sa place et tire; un de ses chiens se précipite et rapporte la
+proie que la balle a frappé immanquablement. Il en était ainsi du moins,
+il y a quelques années, car, depuis qu'il est président du conseil,
+d'autres soucis préoccupent notre Premier.
+
+
+
+
+=CONCLUSION=
+
+
+Cette magnifique expansion sportive, dont nous fûmes témoins ou acteurs,
+n'a fait--chose admirable--que deux victimes: l'équitation et le
+canotage. Encore l'une d'elles, l'équitation, n'est-elle que blessée, et
+l'autre nous laisse-t-elle prévoir, par d'intéressantes manifestations,
+sa résurrection prochaine. Jamais d'ailleurs défaveur ne fut plus
+imméritée. Si le cheval reste un luxe, le canot offre à tous ses joies
+multiples et saines; aussi une réaction se dessine-t-elle contre cet
+injuste oubli; nos jolies rivières de France, s'étonnent de ne plus
+entendre la chanson des canotiers et canotières qui pédalent maintenant
+dans la poussière des grandes routes.
+
+Avec ses mille jeux et exercices, ses plaisirs et ses vertiges, le sport
+prépare à la France une génération de jeunes gens forts, prêts à toutes
+les luttes de la vie. Sans insister, puisque personne ne les conteste,
+sur ses avantages physiques et moraux, nous rappellerons simplement le
+mot de Montaigne.
+
+«Ce n'est pas une âme, ce n'est pas un corps qu'on dresse, c'est un
+homme,» et le conseil du vieux poète français, Eustache Deschamps:
+
+
+ Exercicez-vous au matin
+ Si l'air est clair et entérin (limpide)
+ Et soient vos mouvements trempés
+ Par les champs, les bois, les prés,
+ Et si le temps n'est de saison
+ Prenez l'esbat en vos maison.
+
+
+TABLE DES MATIÈRES
+
+
+INTRODUCTION
+ Qu'est-ce que le sport.................................. 3
+ Les sports dans l'antiquité (a l'origine--en Grèce--a Rome) 3
+ Les sports en France.................................... 6
+I.--LES JEUX DE LA BALLE.
+ Le football............................................. 8
+ Football Rugby.......................................... 9
+ Football Association.................................... 12
+ Polo.................................................... 13
+ Cricket................................................. 16
+ Base-ball............................................... 16
+ Basket-ball............................................. 17
+ Hockey.................................................. 17
+ Crosse.................................................. 19
+ Golf.................................................... 19
+ Paume................................................... 20
+ Courte-paume............................................ 22
+ Longue-paume............................................ 22
+ Pelote basque........................................... 23
+ Lawn-tennis............................................. 24
+ Push-ball............................................... 26
+II.--SPORTS ATHLETIQUES PROPREMENT DITS
+ Gymnastique............................................. 27
+ Gymnastique suédoise.................................... 30
+ Lutte................................................... 30
+ Boxe.................................................... 32
+ Jiu-jitsu............................................... 34
+ Courses................................................. 35
+ Cross-Country........................................... 37
+ Courses sur pistes...................................... 39
+ Courses sur routes...................................... 41
+ Saut.................................................... 42
+ Natation................................................ 44
+III.--CYCLISME.
+ Bicyclette.............................................. 47
+ Motocyclette............................................ 50
+IV.--SUR LA GLACE ET SUR LA NEIGE.
+ Patinage................................................ 51
+ Ski..................................................... 53
+ Traîneaux et bobs....................................... 55
+V.--LES ARMES.
+ L'escrime............................................... 56
+ Le tir.................................................. 59
+CONCLUSION.
+
+
+
+
+Évreux--A Chauvicourt, imprimeur
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+End of the Project Gutenberg EBook of Les sports à la mode, by Camille Meillac
+
+*** END OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK LES SPORTS À LA MODE ***
+
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+Produced by Zoran Stefanovic, Bréville Christian and the
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+de France (BnF/Gallica)
+
+
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+will be renamed.
+
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+(and you!) can copy and distribute it in the United States without
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+set forth in the General Terms of Use part of this license, apply to
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+Gutenberg is a registered trademark, and may not be used if you
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+do not charge anything for copies of this eBook, complying with the
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+such as creation of derivative works, reports, performances and
+research. They may be modified and printed and given away--you may do
+practically ANYTHING with public domain eBooks. Redistribution is
+subject to the trademark license, especially commercial
+redistribution.
+
+
+
+*** START: FULL LICENSE ***
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+
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+used on or associated in any way with an electronic work by people who
+agree to be bound by the terms of this agreement. There are a few
+things that you can do with most Project Gutenberg-tm electronic works
+even without complying with the full terms of this agreement. See
+paragraph 1.C below. There are a lot of things you can do with Project
+Gutenberg-tm electronic works if you follow the terms of this agreement
+and help preserve free future access to Project Gutenberg-tm electronic
+works. See paragraph 1.E below.
+
+1.C. The Project Gutenberg Literary Archive Foundation ("the Foundation"
+or PGLAF), owns a compilation copyright in the collection of Project
+Gutenberg-tm electronic works. Nearly all the individual works in the
+collection are in the public domain in the United States. If an
+individual work is in the public domain in the United States and you are
+located in the United States, we do not claim a right to prevent you from
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+are removed. Of course, we hope that you will support the Project
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+
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+through 1.E.7 or obtain permission for the use of the work and the
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+1.E.9.
+
+1.E.3. If an individual Project Gutenberg-tm electronic work is posted
+with the permission of the copyright holder, your use and distribution
+must comply with both paragraphs 1.E.1 through 1.E.7 and any additional
+terms imposed by the copyright holder. Additional terms will be linked
+to the Project Gutenberg-tm License for all works posted with the
+permission of the copyright holder found at the beginning of this work.
+
+1.E.4. Do not unlink or detach or remove the full Project Gutenberg-tm
+License terms from this work, or any files containing a part of this
+work or any other work associated with Project Gutenberg-tm.
+
+1.E.5. Do not copy, display, perform, distribute or redistribute this
+electronic work, or any part of this electronic work, without
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+Gutenberg-tm License.
+
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+and how your efforts and donations can help, see Sections 3 and 4
+and the Foundation web page at http://www.pglaf.org.
+
+
+Section 3. Information about the Project Gutenberg Literary Archive
+Foundation
+
+The Project Gutenberg Literary Archive Foundation is a non profit
+501(c)(3) educational corporation organized under the laws of the
+state of Mississippi and granted tax exempt status by the Internal
+Revenue Service. The Foundation's EIN or federal tax identification
+number is 64-6221541. Its 501(c)(3) letter is posted at
+http://pglaf.org/fundraising. Contributions to the Project Gutenberg
+Literary Archive Foundation are tax deductible to the full extent
+permitted by U.S. federal laws and your state's laws.
+
+The Foundation's principal office is located at 4557 Melan Dr. S.
+Fairbanks, AK, 99712., but its volunteers and employees are scattered
+throughout numerous locations. Its business office is located at
+809 North 1500 West, Salt Lake City, UT 84116, (801) 596-1887, email
+business@pglaf.org. Email contact links and up to date contact
+information can be found at the Foundation's web site and official
+page at http://pglaf.org
+
+For additional contact information:
+ Dr. Gregory B. Newby
+ Chief Executive and Director
+ gbnewby@pglaf.org
+
+Section 4. Information about Donations to the Project Gutenberg
+Literary Archive Foundation
+
+Project Gutenberg-tm depends upon and cannot survive without wide
+spread public support and donations to carry out its mission of
+increasing the number of public domain and licensed works that can be
+freely distributed in machine readable form accessible by the widest
+array of equipment including outdated equipment. Many small donations
+($1 to $5,000) are particularly important to maintaining tax exempt
+status with the IRS.
+
+The Foundation is committed to complying with the laws regulating
+charities and charitable donations in all 50 states of the United
+States. Compliance requirements are not uniform and it takes a
+considerable effort, much paperwork and many fees to meet and keep up
+with these requirements. We do not solicit donations in locations
+where we have not received written confirmation of compliance. To
+SEND DONATIONS or determine the status of compliance for any
+particular state visit http://pglaf.org
+
+While we cannot and do not solicit contributions from states where we
+have not met the solicitation requirements, we know of no prohibition
+against accepting unsolicited donations from donors in such states who
+approach us with offers to donate.
+
+International donations are gratefully accepted, but we cannot make
+any statements concerning tax treatment of donations received from
+outside the United States. U.S. laws alone swamp our small staff.
+
+Please check the Project Gutenberg Web pages for current donation
+methods and addresses. Donations are accepted in a number of other
+ways including checks, online payments and credit card
+donations. To donate, please visit: http://pglaf.org/donate
+
+
+Section 5. General Information About Project Gutenberg-tm electronic
+works.
+
+Professor Michael S. Hart is the originator of the Project Gutenberg-tm
+concept of a library of electronic works that could be freely shared
+with anyone. For thirty years, he produced and distributed Project
+Gutenberg-tm eBooks with only a loose network of volunteer support.
+
+Project Gutenberg-tm eBooks are often created from several printed
+editions, all of which are confirmed as Public Domain in the U.S.
+unless a copyright notice is included. Thus, we do not necessarily
+keep eBooks in compliance with any particular paper edition.
+
+Most people start at our Web site which has the main PG search facility:
+
+ http://www.gutenberg.org
+
+This Web site includes information about Project Gutenberg-tm,
+including how to make donations to the Project Gutenberg Literary
+Archive Foundation, how to help produce our new eBooks, and how to
+subscribe to our email newsletter to hear about new eBooks.
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+*** END: FULL LICENSE ***
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+This eBook, including all associated images, markup, improvements,
+metadata, and any other content or labor, has been confirmed to be
+in the PUBLIC DOMAIN IN THE UNITED STATES.
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+Procedures for determining public domain status are described in
+the "Copyright How-To" at https://www.gutenberg.org.
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+No investigation has been made concerning possible copyrights in
+jurisdictions other than the United States. Anyone seeking to utilize
+this eBook outside of the United States should confirm copyright
+status under the laws that apply to them.
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+Project Gutenberg (https://www.gutenberg.org) public repository for
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